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Logique et raisonnements
I. Logique
1. Assertions ou propositions
Définition. Une assertion ou proposition est un énoncé au quel on peut attribuer une valeur de
vérité vrai (V) ou faux (F), mais jamais les deux à la fois c’est la loi du tiers-exclu.
Exemple :
« 𝑛 est un entier pair » n’est pas une assertion car il contient la variable 𝑛, il devient une
assertion lorsqu’on donne une valeur à l’entier 𝑛
2. Prédicat
Un prédicat est un énoncé mathématique contenant des lettres appelées "variables" tel que,
quand on remplace chacune des lettres par un élément donné d’un ensemble, on obtient une
assertion.
Exemple
𝑃 (𝑥, 𝐴) = " 𝑥 ∈ 𝐴" est un prédicat à deux variables. Il devient une assertion quand on donne
une valeur aux deux variables. Par exemple, 𝑃(1, ℕ) est une assertion vraie, 𝑃(√2, ℚ) est une
assertion fausse.
3. Connecteurs logiques
3.1 Négation
𝑃 ¬𝑃
V F
F V
1
3.2 Conjonction
𝑃 𝑄 « P 𝑒𝑡 𝑄»
V V V
V F F
F V F
F F F
3.3 Disjonction
𝑃 𝑄 « P 𝑜𝑢 𝑄»
V V V
V F V
F V V
F F F
3.4 Implication
Soient 𝑃 et 𝑄 deux propositions, la proposition « 𝑃 ⇒ 𝑄 » est fausse dans le cas où 𝑃 est vraie
et 𝑄 est fausse et elle est vraie dans les autres cas, elle est définie par le tableau suivant :
𝑃 𝑄 «𝑃 ⇒ 𝑄»
V V V
V F F
F V V
F F V
Pour exprimer que la proposition « 𝑃 ⇒ 𝑄 » est vraie on peut, selon l’usage utiliser l’une des
expressions suivantes :
𝑃 ⇒ 𝑄 ; 𝑃 implique 𝑄 ; 𝑃 entraine 𝑄
2
𝑃 est une condition suffisante pour 𝑄.
3.5 Equivalence
𝑃 𝑄 «𝑃 ⟺ 𝑄»
V V V
V F F
F V F
F F V
Pour traduire que la proposition « 𝑃 ⟺ 𝑄 » est vraie, on peut utiliser l’une des expressions
suivantes :
On a 𝑄 si et seulement si on a 𝑃.
Propositions composées
Exemples : (𝑃 ∧ 𝑄) ⇒ 𝑅
(𝑃 ∧ 𝑄 ⟹ 𝑅) est une proposition composée de 𝑃, 𝑄, 𝑅 et les connecteurs " ∧ " et " ⟹ " sa
table de vérité est :
𝑃 𝑄 𝑅 𝑃 𝑒𝑡 𝑄 (𝑃 𝑒𝑡 𝑄) ⟹ R
V V V V V
V V F V F
V F V F V
V F F F V
F V V F V
F V F F V
F F V F V
F F F F V
4. Tautologie
3
Une proposition composée 𝛼 est une tautologie si et seulement si 𝛼 est vraie sur toutes les
lignes de sa table de vérité, c'est-à-dire que 𝛼 est vraie quel que soient les valeurs de vérité
des propositions qui la composent.
𝑃 𝑄 𝑄⇒ 𝑃 𝑃 ⟹ (𝑄 ⟹ 𝑃)
V V V V
V F V V
F V F V
F F V V
Pour toute assertion 𝑃, (𝑃 ∧ ¬𝑃) est une assertion fausse, c’est la loi de non contradiction.
Soient 𝑃, 𝑄, 𝑅 des propositions alors toutes les propositions suivantes sont des tautologies
qu’on appelle des règles logiques
4
(20) (𝑃𝑜𝑢 𝑄) ⟺ (𝑛𝑜𝑛 𝑃 ⟹ 𝑄)
(21) (𝑃 ⇒ (𝑄 ⇒ 𝑅)) ⟺ ((𝑃 ∧ 𝑄) ⇒ 𝑅)
(22) (𝑃 ⇒ 𝑄) ∧ (𝑃 ⟹ 𝑅) ⟺ (𝑃 ⟹ 𝑄 ∧ 𝑅)
(23) (¬𝑃 ⇒ 𝑄) ∧ (¬𝑃 ⇒ ¬𝑄) ⇔ 𝑃
(24) (𝑃 ⇒ 𝑄) ∧ (¬𝑃 ⇒ 𝑄) ⇔ 𝑄
(25) (𝑃 ⇒ 𝑅 ) ∧ (𝑄 ⇒ 𝑅) ⟺ ((𝑃 ∨ 𝑄) ⇒ 𝑅)
(26) (𝑃 ⇒ 𝑄) et (𝑃 ⟹ 𝑅) ⟺ (𝑃 ⟹ 𝑄 ∧ 𝑅)
Toutes ces règles peuvent se démontrer en utilisant la table de vérité, voir les exemples du
paragraphe précédent.
6. Quantificateurs
Soit 𝑃(𝑥) un énoncé tel que pour tout 𝑥 appartenant à un ensemble donné 𝐷, 𝑃(𝑥) est une
assertion. 𝐷 est le domaine de définition du prédicat 𝑃.
Soit 𝐴 une partie 𝐷. Si pour tout 𝑥 dans 𝐴 l’assertion 𝑃(𝑥) est vraie, on écrit :
∀ 𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑃(𝑥) ou ∀𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑃
∃𝑥 ∈ 𝐴, ̅̅̅̅̅̅̅
𝑃(𝑥) ou simplement ∃𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑃̅
Soit 𝑃(𝑥) un prédicat, l’assertion 𝑄 : Il existe 𝑥 dans 𝐴 tel qu’on a 𝑃(𝑥) est notée :
∃𝑥 ∈ 𝐴, 𝑃(𝑥) ou simplement ∃𝑥 ∈ 𝐴, 𝑃
Proposition.
¬( ∀𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑃) ⟺ (𝑥 ∈ 𝐴 , ¬𝑃)
5
∃! 𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑃(𝑥)
Exemples :
∀𝑥 ∈ 𝐸, ∀𝑦 ∈ 𝐹 , 𝑃(𝑥, 𝑦)
∃𝑥 ∈ 𝐸 , ∃𝑦 ∈ 𝐹 , 𝑃(𝑥, 𝑦)
∀𝑥 ∈ 𝐸, ∃𝑦 ∈ 𝐹 , 𝑃(𝑥, 𝑦)
∀𝑦 ∈ 𝐹, ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥, 𝑦)
Exemple
« ∀𝑛 ∈ ℕ , ∃𝑚 ∈ ℕ , 𝑚 > 𝑛 » c’est une proposition vraie (on prend 𝑚 = 𝑛 + 1), elle traduit
que l’ensemble ℕ n’est pas majoré.
6
1. Démonstration directe
𝐻 ⟺ 𝑃0 , 𝐶 ⟺ 𝑃𝑛+1 et 𝑃𝑖 ⟹ 𝑃𝑖+1 ; 0≤ 𝑖 ≤ 𝑛.
Par la transitivité de l’implication logique, la donnée d’une telle suite est une démonstration
de 𝐻 ⟹ 𝐶.
Exemple 1.
𝑛 impair ⟹ 𝑛2 impair
𝑛 = 2𝑘 + 1 ⟹ 𝑛2 = 4𝑘 2 + 4𝑘 + 1
𝑛2 = 4𝑘 2 + 4𝑘 + 1 ⟹ 𝑛2 = 2(2𝑘 2 +2k) +1
(𝐻 ⟹ 𝐶) ⟺ (𝐶̅ ⟹ 𝐻
̅)
Exemple 2
𝑛 = 2𝑘 ⇒ 𝑛2 = 4𝑘 2 = 2(2𝑘 2 )
𝑛2 = 4𝑘 2 ⇒ 𝑛2 = 2(2𝑘 2 )
𝑛2 =2(2𝑘 2 ) ⟹ ∃𝑞 ∈ ℤ , 𝑛2 = 2𝑞
Pour montrer qu’une proposition 𝑃 est vraie, on montre que ¬𝑃 ⇒ 𝑄 et ¬𝑃 ⇒ ¬𝑄 pour une
certaine proposition 𝑄.
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Pour cela, on suppose 𝑃 fausse et on recherche une proposition 𝑄 telle qu’on ait à la fois 𝑄 et
¬𝑄 ; on aboutit donc à la contradiction (𝑄 et ¬𝑄 ). On dit que l’hypothèse "𝑃 fausse" est
absurde et par suite 𝑃est vraie.
Pour montrer que (𝐻 ⟹ 𝐶) est vraie par absurde, on suppose que l’on a 𝐻 ∧ 𝐶̅ et on cherche
une proposition 𝑄 telle qu’on ait à la fois 𝑄 et ¬𝑄.
Exemple 3. Soit 𝑥 ∈ ℝ. Montrons par absurde que : (∀𝜀 > 0 , |𝑥| < 𝜀) ⟹ 𝑥 = 0
Supposons que (∀𝜀 > 0 , |𝑥| < 𝜀) et 𝑥 ≠ 0 , alors en prenant 𝜀 = |𝑥| on obtient 𝜀 < 𝜀
(𝑃 ⟹ 𝑅) 𝑒𝑡 (𝑄 ⟹ 𝑅) ⟺ (𝑃 𝑜𝑢 𝑄 ⟹ 𝑅)
Exemple 4.
𝑛 = 2𝑘 ⟹ 𝑛(𝑛 + 1) = 2𝑘(2𝑘 + 1)
(𝑛 est un entier pair ou 𝑛 est un entier impair) ⟹ 𝑛(𝑛 + 1) est un entier pair
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Exemple. Soit 𝑎 un nombre réel < 0. Montrer que ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 𝑀𝑎𝑥(𝑎𝑥, 𝑎𝑦) = 𝑎𝑀𝑖𝑛(𝑥, 𝑦)
D’où le résultat.
4. Démonstration de 𝑷 ∨ 𝑸
En effet supposons que 2 ne divise pas 𝑛2 alors 𝑛 est impair (voir exemple 2), il existe donc
un entier 𝑘 tel que 𝑛 = 2𝑘 + 1 et donc 𝑛2 − 1 = 4𝑘(𝑘 + 1) , or 𝑘(𝑘 + 1) est pair (voir
exemple 5), donc 8 divise 𝑛2 − 1.
Pour montrer qu’une assertion du type (∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥)) est fausse, il suffit de montrer que sa
négation (∃𝑥 ∈ 𝐸 , ̅̅̅̅̅̅
𝑃(𝑥) ) est vraie. Il suffit donc de trouver un élément 𝑥 dans 𝐸 tel qu’on a
̅̅̅̅̅̅
𝑃(𝑥) est vraie : on dit qu’on a trouvé un contre-exemple.
Exemple.
Propriété de récurrence. Soit 𝑃(𝑛) un prédicat définit sur ℕ et soit 𝑛0 un entier naturel.
Supposons que l’on ait les propriétés suivantes :
9
Cette Propriété s’appuie sur le théorème d’arithmétique suivant :
1) 0∈ 𝐴
2) ∀𝑛 ∈ ℕ ; 𝑛 ∈ 𝐴 ⇒ 𝑛 + 1 ∈ 𝐴
Alors 𝐴 = ℕ
Soit 𝑃(𝑛) un prédicat définit sur ℕ et soit 𝑛0 un entier naturel. Supposons que
Cette propriété n’est autre que la propriété e la récurrence simple appliquée au prédicat
(𝑃(𝑛) ∧ 𝑃(𝑛 + 1) ∧ … ∧ 𝑃(𝑛 + 𝑚 − 1))
Soit 𝑃(𝑛) un prédicat définit sur ℕ et soit 𝑛0 un entier naturel. Supposons que
Supposons que 𝑃(1) ∧ … ∧ 𝑃(𝑛) est vraie pour un entier 𝑛 ≥ 1 et montrons que 𝑃(𝑛 + 1) est
vraie. Par définition on a 𝑣𝑛+1 = 𝑣0 + 𝑣1 + ⋯ + 𝑣𝑛 , 𝑣0 = 1 et par hypothèse de
récurrence 𝑣1 + ⋯ + 𝑣𝑛 = 1 + 2 + ⋯ + 2𝑛−1
10
𝑞 𝑛 −1
Or pour tout nombre réel 𝑞 ≠ 1, 𝑆𝑛 = 1 + 𝑞 + ⋯ + 𝑞 𝑛−1 = , donc
𝑞−1
2𝑛 −1
𝑣𝑛+1 = 1 + = 2𝑛 , donc 𝑃(𝑛 + 1) est vraie.
2−1
Conclusion : ∀𝑛 ≥ 1 , 𝑣𝑛 = 2𝑛−1
11
Chapitre 2
I. Ensembles
1. Définitions
Un ensemble est bien déterminé si l’on peut répondre par oui ou par non à la question : tel
objet appartient t-il à cet ensemble et ceci quelque soit l’objet considéré.
Un ensemble particulier est l’ensemble vide, noté ∅ qui est l’ensemble ne contenant aucun
élément.
Exemples d’ensembles :
ℕ L’ensemble des entiers naturels, ℤ l’ensemble des entiers relatifs, ℚ l’ensemble des
nombres rationnels, ℝ l’ensemble des nombres réels, ℂ l’ensemble des nombres complexes.
ℕ∗ désigne l’ensemble des entiers naturels non nuls, ℤ∗ l’ensemble des entiers non nuls, ℚ∗
l’ensemble des rationnels non nuls, ℝ∗ l’ensemble des nombres réels non nuls.
On définit un ensemble en extension en présentant la liste des éléments qui le forment entre
accolades { }, les éléments étant séparés par une virgule ou un point-virgule. L’ordre de
présentation des éléments n’intervient pas et chaque élément ne peut figurer qu’une seule fois.
Exemples :
L’ensemble 𝐸 dont les éléments sont les chiffres de la base décimale est noté
𝐸 = {0, 1,2,3,4,5,6,7,8,9}
𝐸 = {𝐴, 𝐿, 𝐺, 𝐸, 𝐵, 𝑅} ou 𝐸 = {𝐴, 𝐵, 𝐸, 𝐺, 𝐿, 𝑅}
Un ensemble ayant un seul élément 𝑥 est noté {𝑥} et on l’appelle le singleton {𝑥}. On a 𝑥 ∈
{𝑥} mais pas 𝑥 = {𝑥}.
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Ensemble défini en compréhension
Soit 𝑃 une propriété qui porte sur les éléments d’un ensemble donné 𝐸, on peut définir
l’ensemble 𝐹 des éléments de 𝐸 qui possède la propriété 𝑃.
Exemples :
Relation d’inclusion
Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles, on dit que 𝐹 est inclus dans 𝐸 si chaque élément de 𝐹 est aussi
élément de 𝐸 (∀ 𝑥 , 𝑥 ∈ 𝐹 ⟹ 𝑥 ∈ 𝐸 ). On dit aussi que 𝐹 est une partie de 𝐸 ou 𝐹 est un
sous-ensemble 𝑑𝑒 𝐸 ou encore 𝐹 est contenu dans 𝐸.
ℕ⊂ℤ⊂ℚ⊂ℝ⊂ℂ
Soit 𝐸 un ensemble donné, l’ensemble des parties de 𝐸 est l’ensemble de toutes les parties de
E, on le note 𝒫(𝐸).
Exemple
1) Inclusion
𝐴 ⊂ 𝐵 ⟺ (∀ 𝑥 ∈ 𝐸 𝑥 ∈ 𝐴 ⟹ 𝑥 ∈ 𝐵)
2) Egalité
𝐴 = 𝐵 ⇔ 𝐴 ⊂ 𝐵 𝑒𝑡 𝐵 ⊂ 𝐴
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3) Intersection
4) Réunion
6) Différence
7) Différence symétrique
(1) 𝐴 ∩ 𝐵 = 𝐵 ∩ 𝐴 , 𝐴 ∩ 𝐴 = 𝐴 , 𝐴 ∩ 𝐸 = 𝐴 , 𝐴 ∩ ∅ = ∅
(2) 𝐴 ∩ (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∩ 𝐶
(3) 𝐴 ∪ 𝐵 = 𝐵 ∪ 𝐴 , 𝐴 ∪ 𝐴 = 𝐴 , 𝐴 ∪ ∅ = 𝐴 , 𝐴 ∪ 𝐸 = 𝐸
(4) 𝐴 ∪ (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∪ 𝐶
(5) 𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐶)
(6) 𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ (𝐴 ∪ 𝐶)
Preuve.
Toutes ces propriétés est une reformulation des lois logiques vues au chapitre 1
𝑥 ∈ 𝐴𝑐 ⟺ 𝑥 ∉ 𝐴 ⟺ 𝑛𝑜𝑛(𝑥 ∈ 𝐴)
14
𝑥 ∈ (𝐴 ∩ 𝐵)𝑐 ⟺ 𝑛𝑜𝑛(𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵) ⟺ 𝑛𝑜𝑛 (𝑥 ∈ 𝐴 et 𝑥 ∈ 𝐵)
De même on obtient
𝑥 ∈ (𝐴 ∪ 𝐵)𝑐 ⟺ 𝑥 ∈ 𝐴𝑐 et 𝑥 ∈ 𝐵 𝑐
5. Produit cartésien
Soient 𝐸 𝑒𝑡 𝐹 deux ensembles. Le produit cartésien, noté 𝐸 × 𝐹, est l’ensemble des couples
(𝑥, 𝑦) où 𝑥 ∈ 𝐸 et 𝑦 ∈ 𝐹.
Exemples :
𝐸 𝑛 = {(𝑥1 , 𝑥2 , … , 𝑥𝑛 ); 𝑥𝑖 ∈ 𝐸; 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛}
ℝ𝑛 = {(𝑥1 , 𝑥2 , … , 𝑥𝑛 ); 𝑥𝑖 ∈ ℝ; 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛}
6. Partition
Soit ℱ = {𝐹𝑖 ; 𝑖 ∈ 𝐼} un ensemble de parties non vides d’un ensemble 𝐸, 𝐹𝑖 ⊂ 𝐸 pour tout 𝑖
appartenant à un ensemble d’indices 𝐼.
∀ 𝑖, 𝑗 ∈ 𝐼, 𝑖 ≠ 𝑗 ⟹ 𝐹𝑖 ∩ 𝐹𝑗 = ∅ , et 𝐸 = ⋃𝑖∈𝐼 𝐹𝑖
II. Applications
1. Définitions
Notation 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹
𝑥 ↦ 𝑓(𝑥)
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-Deux applications 𝑓 et 𝑔 définies de 𝐸 dans 𝐹 sont dites égales si
∀ 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑥)
𝑔∘𝑓 ∶ 𝐸 ⟶ 𝐹 ⟶𝐺
𝑥 ↦ 𝑓(𝑥) ↦ 𝑔(𝑓𝑥))
- L’identité de 𝐸 est l’application de 𝐸 dans 𝐸 qui à tout élément 𝑥 de 𝐸 fait correspondre lui-
même, elle est notée 𝐼𝑑𝐸 : ∀𝑥 ∈ 𝐸 , 𝐼𝑑𝐸 (𝑥) = 𝑥
- Restriction et prolongement
∀𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑥)
Définition 1
Soit 𝐴 une partie de 𝐸 et 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹. L’image de 𝐴 par 𝑓 est l’ensemble
𝑓(𝐴) = {𝑓(𝑥); 𝑥 ∈ 𝐴}
Définition 2
Soit 𝑓 une application de 𝐸 dans 𝐹 et 𝐵 une partie de 𝐹. L’image réciproque de 𝐵 par 𝑓 est
l’ensemble 𝑓 −1 (𝐵) = {𝑥 ∈ 𝐸; 𝑓(𝑥) ∈ 𝐵}
Définition 3
L’ensemble des antécédents de 𝑦 par 𝑓 n’est autre que l’image réciproque du singleton {𝑦}
par l’application 𝑓 : 𝑓 −1 ({𝑦})
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3. Injection- Surjection- Bijection
Définition 1
Autrement dit si tout élément de 𝐹 admet au plus un antécédent par 𝑓, c'est-à-dire que pour
tout 𝑦 de 𝐹 l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑦 admet au plus une solution dans 𝐸
Définition 2
∀𝑦 ∈ 𝐹, ∃𝑥 ∈ 𝐸 ; 𝑦 = 𝑓(𝑥)
Autrement dit, si pour tout 𝑦 dans 𝐹 l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑦 admet au moins une solution dans 𝐸
Définition 3
∀𝑦 ∈ 𝐹 ∃! 𝑥 ∈ 𝐸 ; 𝑦 = 𝑓(𝑥)
Autrement dit, si pour tout 𝑦 dans 𝐹 l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑦 admet une solution unique dans 𝐸
4. Application réciproque
Définition. Soit 𝑓 une application bijective de 𝐸 dans 𝐹. L’application qui à tout élément 𝑦 de
𝐹 fait correspondre son unique antécédent par 𝑓 s’appelle l’application réciproque de 𝑓 et est
notée 𝑓 −1 .
On a 𝑓 ∘ 𝑓 −1 = 𝐼𝑑𝐹 et 𝑓 −1 ∘ 𝑓 = 𝐼𝑑𝐸
Théorème.
Preuve.
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Soit 𝑦 un élément de 𝐹 alors 𝑓(𝑔(𝑦)) = 𝑦 car 𝑓 ∘ 𝑔 = 𝐼𝑑𝐹 , et donc 𝑔(𝑦) est un antécédent
de 𝑦. Ceci montre que 𝑓 est surjective.
1. Définitions
Définition 1. Une relation binaire ℛ sur un ensemble 𝐸 c’est la donnée d’un sous-ensemble Γℛ
de 𝐸 × 𝐸. Si (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 × 𝐸, on dit que 𝑥 est en relation avec 𝑦 et on note 𝑥 ℛ𝑦 si et
seulement si (𝑥, 𝑦) ∈ Γℛ .
Γℛ ={(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 ; 𝑥 ℛ𝑦}
1) Réflexive si ∀𝑥 ∈ 𝐸 , 𝑥ℛ𝑥
2) Symétrique si ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸 , 𝑥ℛ𝑦 ⟹ 𝑦ℛ𝑥
3) Antisymétrique si ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑥 ⇒ 𝑥 = 𝑦
4) Transitive si ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝐸 , 𝑥ℛ𝑦 𝑒𝑡 𝑦ℛ𝑧 ⇒ 𝑥ℛ𝑧
2. Relation d’ordre
2.1 Définitions
Définition 3. Une relation binaire ℛ sur un ensemble 𝐸 qui est réflexive, antisymétrique et
transitive est dite une relation d’ordre.
Définition 4. Deux éléments 𝑎 et 𝑏 d’un ensemble ordonné par une relation ℛ sont dit
comparables si 𝑎ℛ𝑏 ou 𝑏ℛ𝑎
Si tous les éléments de 𝐸 sont deux à deux comparables on dit que ℛ est une relation d’ordre
total et que 𝐸 est totalement ordonné. Dans le cas contraire on dit que la relation ℛ est une
relation d’ordre partiel et que l’ensemble 𝐸 est partiellement ordonné.
Exemples
Soient 𝑎, 𝑏 deux éléments distincts de 𝐸 , alors {𝑎} 𝑒𝑡 {𝑏} ne sont pas comparables.
4) La relation de divisibilité dans ℤ est une relation réflexive et transitive mais non
antisymétrique. On a ∀(𝑎, 𝑏) ∈ ℤ2 𝑎|𝑏 𝑒𝑡 𝑏|𝑎 ⟺ 𝑏 = 𝑎 𝑜𝑢 𝑏 = −𝑎
Proposition définition
Soit 𝐴 une partie de 𝐸. S’il existe un élément 𝑎 de 𝐴 tel que ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≼ 𝑎 , alors il en existe
qu’un seul, on l’appelle le maximum de 𝐴 ou le plus grand élément de 𝐴 et on le note
Max(A). S’il existe un élément 𝑏 de 𝐴 tel que ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑏 ≼ 𝑥 , alors il en existe qu’un seul, on
l’appelle le minimum de 𝐴 ou le plus petit élément de 𝐴 et on le note Min (𝐴)
Pour la relation ≤ dans ℝ , 𝐴 = ]0,1[ n’a ni plus petit élément ni plus grand élément
Définition. Soit 𝐴 une partie de 𝐸 et soit 𝛼 ∈ 𝐸. On dit que 𝛼 est un majorant (respectivement
un minorant) de A si ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≼ 𝛼 (respectivement ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝛼 ≼ 𝑥)
Définition
(respectivement un plus grand élément), celui-ci est appelé borne supérieure (respectivement
borne inférieure) de𝐴 , notée Sup(A) (respectivement Inf (𝐴))
Remarque. Si 𝐴 admet un maximum alors il a une borne supérieure et Sup (𝐴) =Max (𝐴).
Exemple
19
Pour la relation ≤ dans ℝ ,
3. Relations d’équivalence
3.1 Définition
Une relation binaire ℛ sur un ensemble 𝐸 qui est réflexive, symétrique et transitive est dite
une relation d’équivalence
Exemples
1) 𝐸 = ℕ2 , (𝑎, 𝑏)𝑅(𝑐, 𝑑) ⟺ 𝑎 + 𝑑 = 𝑏 + 𝑐
2) 𝐸 = ℤ × ℕ∗ , (𝑎, 𝑏)ℛ(𝑐, 𝑑) ⟺ 𝑎𝑑 = 𝑏𝑐
3) 𝐸 = ℤ, 𝑎 ≡ 𝑏 (modulo 𝑛) ⟺ 𝑏 − 𝑎 est un multiple de 𝑛 ; 𝑛 ∈ ℕ∗
Exemple
20
Chapitre 3
Arithmétique dans ℤ
Soit ℕ l’ensemble des entiers naturels et ℤ l’ensemble des entiers relatifs ou entiers on
dispose sur ℤ de deux lois de composition, qui à tout couple (𝑥, 𝑦) de ℤ × ℤ associent la
somme 𝑥 + 𝑦, et le produit 𝑥𝑦. Nous noterons comme il est d’usage ≤ la relation d’ordre
usuelle sur ℤ. Pour tout 𝑥, 𝑦 ∈ ℤ, si l’on a 𝑥 ≤ 𝑦, on dit que 𝑥 est plus petit que 𝑦 ou que
𝑥 est inférieur à 𝑦. La relation 𝑥 ≤ 𝑦 s’écrit aussi 𝑦 ≥ 𝑥. Si l’on a 𝑥 ≤ 𝑦 avec 𝑥 ≠ 𝑦, on écrira
parfois que l’on a 𝑥 < 𝑦 ou bien 𝑦 > 𝑥. Cette relation d’ordre, induite sur ℕ, munit ℕ d’une
structure d’ensemble ordonné, pour la quelle la propriété fondamentale suivante est vérifiée.
Propriété fondamentale
Lemme d’Archimède : Soient 𝑎 et 𝑏 deux entiers avec 𝑏 non nul. Alors il existe 𝑘 un entier
tel que 𝑎 < 𝑘𝑏.
Preuve
Théorème (Division euclidienne dans ℕ) Soient 𝑎 et 𝑏 des entiers avec 𝑏 non nul. Alors il
existe (𝑞, 𝑟) un couple unique d’entiers tel que 𝑎 = 𝑞𝑏 + 𝑟 et 𝑟 < 𝑏.
Soit 𝐸 = {𝑝 ∈ ℕ; 𝑎 < 𝑝𝑏}, d’après le lemme d’Archimède 𝐸 est non vide soit donc 𝑛 son
plus petit élément alors 𝑛 ≥ 1, car 0 n’appartient pas à 𝐸 et on a
Si 𝑞 =q’ alors 𝑟 = 𝑟′
Supposons que 𝑞 > 𝑞′ alors 𝑟 ′ − 𝑟 ≥ 𝑏 ceci est en contradiction avec 𝑟 < 𝑏 𝑒𝑡 𝑟’ < 𝑏.
Donc (𝑞, 𝑟) = (𝑞’, 𝑟’)
21
Divisibilité dans ℕ
On dit que b divise 𝑎 ou 𝑏 est un diviseur de 𝑎 s’il existe un entier naturel 𝑞 tel que 𝑎 = 𝑞𝑏.
Lorsque b divise 𝑎 on dit que 𝑎 est divisible par 𝑏 ou 𝑎 est un multiple de 𝑏 et on note 𝑏|𝑎.
On vérifie facilement que La relation de divisibilité dans ℕ est une relation d’ordre partiel.
Théorème. Soient 𝑎 et 𝑏 des entiers relatifs avec 𝑏 non nul. Alors il existe (q, r) un couple
unique d’entiers relatifs tel que 𝑎 = 𝑞𝑏 + 𝑟 et 0 ≤ 𝑟 < |𝑏|
Preuve
Existence du couple (𝑞 , 𝑟)
Si 𝑞 = 𝑞1 alors 𝑟 = 𝑟1
22
Divisibilité dans ℤ
On dit que 𝑏 divise 𝑎 ou 𝑏 est un diviseur de 𝑎, s’il existe 𝑞 ∈ ℤ tel que 𝑎 = 𝑞𝑏.
Lorsque b divise 𝑎 on note 𝑏|𝑎 et on dit que 𝑎 est divisible par 𝑏 ou 𝑎 est un multiple de 𝑏.
On note 𝓓+ (𝑎) l’ensemble des diviseurs positifs de 𝑎 et 𝓜+ (𝑏) l’ensemble des multiples
strictement positifs de 𝑏.
i) 𝑎|0 et ( 0|𝑏 ⟺ 𝑏 = 0 )
ii) 1|𝑎
iii) 𝑎|1 ⟺ 𝑎 = 1 𝑜𝑢 𝑎 = −1
iv) 𝑎|𝑏 et 𝑏|𝑎 ⟺ 𝑏 = 𝑎 ou 𝑏 = −𝑎
v) 𝑎|𝑏 et 𝑐|𝑑 ⟹ 𝑎𝑐|𝑏𝑑
vi) 𝑎|𝑏 et 𝑏|𝑐 ⟹ 𝑎|𝑐
vii) 𝑎|𝑏 et 𝑏 ≠ 0 ⟹ |𝑎| ≤ |𝑏|.
viii) Si 𝑎|𝑏 et 𝑎|𝑐 ; alors pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ ℤ2 𝑎|𝑏𝑥 + 𝑐𝑦
ix) 𝓓(b) ⊂ 𝒟(a) ⟺ 𝑏|𝑎 et 𝓓(b)= 𝓓(a) ⟺ 𝑏 = 𝑎 ou 𝑏 = −𝑎
x) 𝓜(𝑏) ⊂ ℳ(𝑎) ⟺ 𝑎|𝑏 et 𝓜(𝑏) = 𝓜(𝑎) ⟺ 𝑏 = 𝑎 ou 𝑏 = −𝑎
Remarque : La relation de divisibilité dans ℤ est une relation réflexive, transitive mais non
antisymétrique donc elle n’est pas une relation d’ordre dans ℤ
Soient 𝑎, 𝑏 deux entiers et 𝓓 (𝑎, 𝑏) = 𝓓(𝑎) ∩ 𝓓(𝑏) l’ensemble des diviseurs communs à 𝑎 et
à 𝑏.
Si 𝑎 ou 𝑏 est non nul, alors 𝓓 (a, b) est un sous ensemble non vide et fini de ℤ, son plus grand
élément est le plus grand diviseur commun à 𝑎 et à 𝑏, on le note 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) ou 𝑎 ∧ 𝑏, c’est un
entier strictement positif.
Exemple. 𝑎 = −8 et 𝑏 = 12
𝓓(−8) = {−8, −4, −2, −1,1,2,4,8} , 𝓓(12) = {−12, −6, −4, −3, −2, −1,1,2,3,4,6,12}
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Entiers premiers entre eux
Deux entiers 𝑎 et 𝑏 sont premiers entre eux si 𝓓 (𝑎, 𝑏) = {−1,1}, autrement dit si 𝑎 ∧ 𝑏 = 1,
ou encore si 𝒟 + (𝑎, 𝑏) = {1}
Exemple 𝑎 = 8 et 𝑏 = 15
𝑝𝑔𝑐𝑑(8,15) = 1
Propriétés
i) 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑏, 𝑎)
ii) 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 0) = |𝑎|
iii) 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(|𝑎|, |𝑏|)
iv) 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎 − 𝑞𝑏, 𝑏)
Preuve
iii) 𝓓(𝑎) = 𝓓(|𝑎|) donc 𝓓(𝑎) ∩ 𝓓(𝑏) = 𝓓(|𝑎|) ∩ 𝓓(|𝑏|), et par suite |𝑎| ∧ |𝑏| = 𝑎 ∧ 𝑏
𝒟(𝑎 − 𝑞𝑏, 𝑏)
On conclut que 𝓓(𝑎, 𝑏) = 𝓓(𝑎 − 𝑞𝑏, 𝑏) et par suite 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎 − 𝑞𝑏, 𝑏)
C’est cette dernière relation qu’on utilise pour le calcul du 𝑝𝑔𝑐𝑑 de deux entiers non nuls.
On a 129 = 2 × 69 − 9, 69 = 8 × 9 − 3 et 9 = 3 × 3 + 0
𝑝𝑔𝑐𝑑(129,69) = 3
24
129 = 1 × 69 + 60 , donc 𝑝𝑔𝑐𝑑(129,69) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(69,60)
𝑝𝑔𝑐𝑑(129,69) = 3
On peut donc supposer que 𝑎 et 𝑏 sont deux entiers strictement positifs et que 𝑎 > 𝑏.
D’après la proposition précédente, étant donné deux entiers 𝑎 et 𝑏, alors pour tout entier 𝑞,
𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑏, 𝑎 − 𝑏𝑞) , on obtient le lemme suivant
Algorithme d’Euclide :
0≤ 𝑟2 < 𝑟1 < 𝑏
25
On a donc :
𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑟𝑛−1 , 𝑟𝑛 ) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑟𝑛 , 𝑟𝑛+1 ) = 𝑟𝑛 qui est le dernier reste non nul obtenu
par ce procédé c’est le reste de la division euclidienne de 𝑟𝑛−2 par 𝑟𝑛−1 , on alors :
On peut donc écrire 𝑟𝑛 comme une combinaison linéaire de 𝑎 et 𝑏, autrement dit, , il existe 𝑢
et 𝑣 tels que 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑢𝑎 + 𝑣𝑏 c’est la relation de Bézout , 𝑢 et 𝑣 s’appellent
coefficients de Bézout correspondant au 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏)
Théorème de Bézout
𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 𝑎 ∧ 𝑏 (1)
Donc 𝑝𝑔𝑐𝑑(1080,104) = 8
(4) 8 = 24 − 1 × 16
26
Corollaires du théorème de Bézout
Corollaire1
Preuve
Si 𝑛|𝑎 et 𝑛|𝑏 alors 𝑛|𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 pour tous 𝑥, 𝑦 ∈ ℤ , et par le théorème de Bézout 𝑛|𝑎 ∧ 𝑏
Remarque
Le corollaire 1 montre que Le 𝑝𝑔𝑐𝑑 de 𝑎 et 𝑏 est le plus grand élément au sens de la relation
de divisibilité dans ℕ de 𝓓+ (|𝑎|, |𝑏|).
Donc si 𝑎 ou 𝑏 est non nul, alors le 𝑝𝑔𝑐𝑑 de 𝑎 et 𝑏 est le plus grand élément de 𝓓+ (|𝑎|, |𝑏|)
au sens de la relation d’ordre usuel dans ℕ et aussi pour la relation de divisibilité dans ℕ
Définition. Deux entiers 𝑎 et 𝑏 sont dit premiers entre eux si 𝓓+ (𝑎, 𝑏) = {1} , autrement dit
si 𝑎 ∧ 𝑏 = 1 .
Corollaire 3
Deux entiers 𝑎 et 𝑏 sont premiers entre eux si et seulement si il existe 𝑢, 𝑣 deux entiers tels
que 𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 1.
Preuve
Soient 𝑎 et 𝑏 deux entiers premiers entre eux le théorème de Bézout assure l’existence de
deux entiers 𝑢 et 𝑣 tels que 𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 𝑎 ∧ 𝑏 = 1
Soient 𝑎, 𝑏 deux entiers et supposons qu’il deux entiers 𝑢 et 𝑣 tels que 𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 1. Si 𝑛|𝑎
et 𝑛|𝑏 alors 𝑛|𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 et donc 𝑛 = −1 𝑜𝑢 𝑛 = 1 ; ceci montre que 𝑎 et 𝑏 sont premiers
entre eux.
27
Corollaire 4 (Lemme de Gauss)
Preuve
𝑎 et 𝑏 sont premiers entre eux, il existe 𝑢, 𝑣 deux entiers tels que 𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 1, en multipliant
par 𝑐 les deux membres de l’égalité on obtient 𝑎𝑐𝑢 + 𝑏𝑐𝑣 = 𝑐 . On a 𝑎|𝑎𝑐𝑢 et par hypothèse
𝑎|𝑏𝑐 donc 𝑎|𝑏𝑐𝑣 et par suite 𝑎|𝑎𝑐𝑢 + 𝑏𝑐𝑣 , donc 𝑎|𝑐.
IV. PPCM
Définition.
Soient 𝑎 et 𝑏 deux entiers non nuls alors ℳ + (𝑎, 𝑏) = ℳ + (𝑎) ∩ ℳ + (𝑏) est une partie non
vide de ℕ, son plus petit élément est le plus petit multiple commun à 𝑎 et à 𝑏 , on le note
𝑝𝑝𝑐𝑚(𝑎, 𝑏) ou 𝑎 ∨ 𝑏
On a la relation suivante qui lie le plus grand commun diviseur et le plus petit multiple
commun de deux entiers
Proposition
Preuve. On a 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(|𝑎|, |𝑏|) et 𝑝𝑝𝑐𝑚 (𝑎, 𝑏)= 𝑝𝑝𝑐𝑚(|𝑎|, |𝑏|), il suffit donc de
démontrer la proposition pour des entiers naturels.
Remarque
28
Proposition
Remarque. Si 𝑎|𝑐 et 𝑏|c on n’a pas le produit 𝑎𝑏 divise c, mais si de plus 𝑎 et 𝑏 sont
premiers entre eux alors le produit 𝑎𝑏 divise 𝑐
Démonstration de la proposition
Soient 𝑎 et 𝑏 deux entiers non nuls et 𝑐 un entier, il existe un couple d’entiers (𝑞, 𝑟) tel que
V. Equations diophantiennes 𝒂𝒙 + 𝒃 𝒚 = 𝒄
Considérons l’équation
𝑎𝑥 + 𝑏 𝑦 = 𝑐 (𝐸)
Si 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏)|𝑐 alors il existe même une infinité de solutions entières (𝑥, 𝑦) données par :
𝑐 𝑏 𝑎
𝑥 = 𝑑 𝑢 + 𝑘 𝑑 , 𝑦 = 𝑐𝑣 − 𝑘 𝑑 ; 𝑢, 𝑣 sont des coefficients de Bézout de 𝑎, 𝑏 et 𝑘 un entier
parcourant ℤ.
Preuve.
i) Si l’équation (𝐸) possède une solution (𝑥, 𝑦) ∈ ℤ2 alors 𝑑 divise 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 donc d|𝑐.
Supposons que 𝑑 |𝑐 alors d’après le théorème de Bézout il existe 𝑢, 𝑣 deux entiers tels que
𝑐 𝑐
𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 𝑑 et donc (𝑑 𝑢 , 𝑑 𝑣) est une solution de (𝐸)
𝑖𝑖) Supposons 𝑑 |𝑐
𝑎 𝑏 𝑐
L’équation (𝐸) est équivalente à 𝑥 +𝑑𝑦 = 𝑑
𝑑
𝑎 𝑏
Soit 𝑢, 𝑣 tels que 𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 = 𝑑 donc 𝑢 +𝑑𝑣 = 1
𝑑
𝑎 𝑏 𝑐 𝑎 𝑏
L’équation (𝐸) peut s’écrire 𝑥 + 𝑑 𝑦 = 𝑑 (𝑑 𝑢 + 𝑑 𝑣)
𝑑
29
𝑎 𝑐 𝑏 𝑐
Ce qui est équivalent à (𝑥 − 𝑢) = ( 𝑣 − 𝑦) (F)
𝑑 𝑑 𝑑 𝑑
𝑏 𝑎 𝑐 𝑏 𝑎
Donc | (𝑥 − 𝑑 𝑢) comme et 𝑑 sont premiers entre eux, par le Lemme de Gauss on
𝑑 𝑑 𝑑
𝑏 𝑐 𝑐 𝑏
déduit que 𝑑 | (𝑥 − 𝑑 𝑢) , il existe donc un entier 𝑘 tel que 𝑥 − 𝑑 𝑢 = 𝑘 , en remplaçant dans
𝑑
𝑐 𝑏 𝑎
(𝐹) 𝑥 − 𝑑 𝑢 par 𝑘 𝑑 on obtient 𝑣 − 𝑦 = 𝑘 𝑑 .
𝑐 𝑏 𝑎
Finalement 𝑥 = 𝑑 𝑢 + 𝑘 𝑑 𝑒𝑡 𝑦 = 𝑐𝑣 − 𝑘 𝑑
Définition 1. Un nombre premier 𝑝 est un entier ≥ 2 dont les seuls diviseurs positifs sont 1
et 𝑝.
Démonstration.
Soit 𝐷 l’ensemble des diviseurs de 𝑛 qui sont ≥ 2 : 𝐷 = {𝑘 ≥ 2 ; 𝑘|𝑛 }. L’ensemble 𝐷 est une
partie non vide de ℕ (car 𝑛 ∈ 𝐷), notons alors 𝑝 le plus petit élément de 𝐷. Supposons, par
l’absurde, que 𝑝 ne soit pas un nombre premier alors 𝑝 admet un diviseur 𝑞 tel que 1 < 𝑞 <
𝑝 mais alors 𝑞 est aussi un diviseur de 𝑛 et donc 𝑞 ∈ 𝐷 avec 𝑞 < 𝑝. Ce qui donne une
contradiction car 𝑝 est le minimum. Conclusion : 𝑝 est un nombre premier. Et comme 𝑝 ∈ 𝐷
𝑝 divise 𝑛.
Démonstration.
Par l’absurde, supposons qu’il n’y ait qu’un nombre fini de nombres premiers que l’on
note 𝑝1 = 2, 𝑝2 , 𝑝3 , … , 𝑝𝑛 .
30
Démonstration. Si 𝑝 ne divise pas 𝑎 alors 𝑝 et 𝑎 sont premiers entre eux car les diviseurs
positifs de 𝑝 sont 1 et 𝑝, mais seul 1 divise aussi 𝑎. Ainsi par le lemme de Gauss 𝑝|𝑏.
Théorème 3.
Soit 𝑛 ≥ 2 un entier. Il existe des nombres premiers 𝑝1 < 𝑝2 < ··· < 𝑝𝑟 et des exposants
entiers strictement positifs 𝛼1 , 𝛼2 ,… 𝛼𝑟 tels que
𝑛 = 𝑝1 𝛼1 𝑝2 𝛼2 … 𝑝𝑟 𝛼𝑟
Démonstration.
Existence.
L’entier 𝑛 = 2 est déjà décomposé. Soit 𝑛 ≥ 2, supposons que tout entier ≤ 𝑛 admette une
décomposition en facteurs premiers. Notons 𝑝1 le plus petit nombre premier divisant 𝑛 + 1
(voir le lemme 2). Si 𝑛 + 1 est un nombre premier alors 𝑛 + 1 = 𝑝1 et c’est fini. Sinon on
𝑛+1
définit l’entier 𝑛′= ≤ 𝑛 et on applique l’hypothèse de récurrence à 𝑛′ qui admet une
𝑝1
décomposition en facteurs premiers. Alors 𝑛+1 = 𝑝1 𝑛′ admet aussi une décomposition.
Unicité.
Nous allons démontrer qu’une telle décomposition est unique en effectuant cette fois une
récurrence sur la somme des exposants 𝜎 = ∑𝑖=𝑟 1
𝑖=0 𝛼𝑖 . Si σ = 1 cela signifie 𝑛 = 𝑝 qui est
bien l’unique écriture possible. Soit 𝜎 ≥ 1. On suppose que les entiers dont la somme des
exposants est ≤ 𝜎 ont une unique décomposition. Soit 𝑛 un entier dont la somme des
exposants vaut σ+1. Écrivons-le avec deux décompositions :
𝑛 = 𝑝1 𝛼1 × 𝑝2 𝛼2 × … × 𝑝𝑟 𝛼𝑟 =𝑞1 𝛽1 × 𝑞2 𝛽2 …× 𝑞𝑠 𝛽𝑠
31
𝑛
On pose alors 𝑛′ = = 𝑝1 𝛼1−1 × 𝑝2 𝛼2 × … × 𝑝𝑟 𝛼𝑟 = 𝑞1 𝛽1−1 × 𝑞2 𝛽2 …× 𝑞𝑠 𝛽𝑠 l’hypothèse
𝑝1
de récurrence qui s’applique à 𝑛′ implique que ces deux décompositions sont les mêmes.
Ainsi 𝑟 = 𝑠 , 𝑝𝑖 = 𝑞𝑖 , 𝛼𝑖 = 𝛽𝑖 , 𝑖 = 1, . . . , 𝑟.
Exercice utile. Soit 𝑛 un entier ≥ 2 et non premier (on dit que 𝑛 est un entier composé).
𝑣𝑝 (𝑛 ) = 𝑚𝑎𝑥{𝑘 ∈ ℕ; 𝑝𝑘 |𝑛}
Propriétés
32
Proposition. Soient a et b deux entiers ≥ 2 , alors
1) 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑎, 𝑏) = ∏𝑝∈𝐼 𝑝min (𝑣𝑝 (𝑎),𝑣𝑝 (𝑏)) où 𝐼 est l’ensemble des diviseurs premiers
communs à a et à b.
2) 𝑝𝑝𝑐𝑚(𝑎, 𝑏) = ∏𝑝∈𝐽 𝑝max (𝑣𝑝 (𝑎),𝑣𝑝 (𝑏)) où 𝐽 est l’ensemble des nombres premiers
divisant 𝑎 ou 𝑏 .
Preuve.
Exemple
Soient a et b deux entiers, on dit que 𝑎 est congru à 𝑏 modulo 𝑛 et on note 𝑎 ≡ 𝑏 [𝑛] si 𝑏 −
𝑎 ∈ 𝑛ℤ.
𝑎 ≡ 𝑏 [𝑛] ⟺ il existe 𝑘 ∈ ℤ ; 𝑏 = 𝑘𝑛 + 𝑎
33
On a ℤ/𝑛ℤ = {𝑟̅ ; 0 ≤ 𝑟 < 𝑛}. En effet soit 𝑎 un entier, 𝑞 et 𝑟 respectivement le quotient et
Ces propriétés sont faciles à vérifier, la première propriété permet de définir sur ℤ/𝑛ℤ deux
𝑥̅ + 𝑦̅ = ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(𝑥 + 𝑦) et 𝑥̅ 𝑦̅ = ̅̅̅̅̅̅.
𝑥. 𝑦 Ces deux lois sont bien définies et confèrent à ℤ/𝑛ℤ une
Théorème
1) (ℤ/𝑛ℤ , + ,×) est un anneau unitaire et commutatif. 0̅ est l’élément nul et 1̅ est l’unité.
Preuve.
2) Soit 𝑎 un entier.
Donc par le corollaire du théorème de Bézout 𝑎̅ est inversible dans ℤ/𝑛ℤ si et seulement si 𝑎
34
Déterminer l’inverse de 𝑎̅ dans ℤ/𝑛ℤ revient à trouver une solution dans ℤ de l’équation
Exemple. Montrer que 7 est inversible dans ℤ/187ℤ et déterminer son inverse
187 = 26 × 7 + 5 , 7 = 1 × 5 + 2 , 5= 2× 2 + 1
1= 5−2×2
1 = 5 − 2 × (7 − 5) = 3 × 5 − 2 × 7
1 = 3(187 − 26 × 7) − 2 × 7 = 3 × 187 − 80 × 7
Indicateur d’Euler
Propriétés de 𝝋
1) 𝜑(1) = 1
1
3) Pour tout nombre premier 𝑝 et tout entier 𝑘 ≥ 1, 𝜑(𝑝𝑘 ) = 𝑝𝑘 − 𝑝𝑘−1 = 𝑝𝑘 (1 − 𝑝)
35
5) Si 𝑛 = 𝑝1 𝛼1 × 𝑝2 𝛼2 × … × 𝑝𝑟 𝛼𝑟 est la décomposition de 𝑛 en facteurs premiers alors
1 1 1
𝜑(𝑛) = 𝑛 (1 − 𝑝 ) (1 − 𝑝 ) … (1 − 𝑝 )
1 2 𝑘
1 1
Exemple. 𝜑(100) = 𝜑(22 × 52 ) = 100 (1 − 2) (1 − 5) = 40
Théorème D’Euler
𝑎𝜑(𝑛) ≡ 1 (modulo 𝑛)
Si on prend 𝑛 un nombre premier alors 𝜑(𝑛) = 𝑛 − 1, et donc pour tout entier 𝑎 premier
Exercice d’application :
1) Calculer 𝜑(100)
5) Déduire des questions précédentes le reste de division euclidienne de 32039 par 100.
Solution :
1 1
𝜑(100) = 100 (1 − ) (1 − ) = 40
2 5
36
2) 𝑝𝑔𝑐𝑑(3,100) = 1 ; on applique le théorème d’Euler 3𝜑(100) ≡ 1 (modulo 100).
𝑛 ≥ 10 ⟹ 𝑛 ≡ 𝑐1 𝑐0 (modulo 100)
33
On a 340 ≡ 1 (modulo 100), donc pour déterminer le reste de la division euclidienne de 317
par 100, il est utile de déterminer le reste de la division euclidienne de 1733 par 40.
34
1734 = (1716 )2 × 172 ≡ 9 [40]. On obtient finalement 317 ≡ 39 ≡ 83 [100]
37