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THÈSE
par
Alice JANNOT
Né le 13 avril 1991
à Commercy (55)
VETAGRO SUP
CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE LYON
Année 2015 - Thèse n°
THÈSE
par
Alice JANNOT
Né le 13 avril 1991
à Commercy (55)
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Civilité Nom Prénom Unités pédagogiques Grade
M. ALOGNINOUWA Théodore Unité pédagogique Pathologie du bétail Professeur
M. ALVES-DE-OLIVEIRA Laurent Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
Mme ARCANGIOLI Marie-Anne Unité pédagogique Pathologie du bétail Maître de conférences
M. ARTOIS Marc Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. BARTHELEMY Anthony Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
Mme BECKER Claire Unité pédagogique Pathologie du bétail Maître de conférences
Mme BELLUCO Sara Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme BENAMOU-SMITH Agnès Unité pédagogique Equine Maître de conférences
M. BENOIT Etienne Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. BERNY Philippe Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
Mme BERTHELET Marie-Anne Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme BONNET-GARIN Jeanne-Marie Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
Mme BOULOCHER Caroline Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. BOURDOISEAU Gilles Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. BOURGOIN Gilles Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. BRUYERE Pierre Unité pédagogique Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences
M. BUFF Samuel Unité pédagogique Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences
M. BURONFOSSE Thierry Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. CACHON Thibaut Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. CADORE Jean-Luc Unité pédagogique Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur
Mme CALLAIT-CARDINAL Marie-Pierre Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. CAROZZO Claude Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. CHABANNE Luc Unité pédagogique Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur
Mme CHALVET-MONFRAY Karine Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. COMMUN Loic Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
Mme DE BOYER DES ROCHES Alice Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
Mme DELIGNETTE-MULLER Marie-Laure Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. DEMONT Pierre Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme DESJARDINS PESSON Isabelle Unité pédagogique Equine Maître de conférences Contractuel
Mme DJELOUADJI Zorée Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme ESCRIOU Catherine Unité pédagogique Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
M. FAU Didier Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme FOURNEL Corinne Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur
M. FREYBURGER Ludovic Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. FRIKHA Mohamed-Ridha Unité pédagogique Pathologie du bétail Maître de conférences
Mme GILOT-FROMONT Emmanuelle Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. GONTHIER Alain Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme GRAIN Françoise Unité pédagogique Gestion des élevages Professeur
M. GRANCHER Denis Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
Mme GREZEL Delphine Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. GUERIN Pierre Unité pédagogique Biotechnologies et pathologie de la reproduction Professeur
Mme HUGONNARD Marine Unité pédagogique Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
M. JUNOT Stéphane Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. KECK Gérard Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. KODJO Angeli Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LAABERKI Maria-Halima Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. LACHERETZ Antoine Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LAMBERT Véronique Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
Mme LATTARD Virginie Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Maître de conférences
Mme LE GRAND Dominique Unité pédagogique Pathologie du bétail Professeur
Mme LEBLOND Agnès Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LEFRANC-POHL Anne-Cécile Unité pédagogique Equine Maître de conférences
M. LEPAGE Olivier Unité pédagogique Equine Professeur
Mme LOUZIER Vanessa Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Maître de conférences
M. MARCHAL Thierry Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur
M. MOUNIER Luc Unité pédagogique Gestion des élevages Maître de conférences
M. PEPIN Michel Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. PIN Didier Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme PONCE Frédérique Unité pédagogique Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme PORTIER Karine Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme POUZOT-NEVORET Céline Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme PROUILLAC Caroline Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Maître de conférences
Mme REMY Denise Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme RENE MARTELLET Magalie Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences stagiaire
M. ROGER Thierry Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
M. SABATIER Philippe Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Professeur
M. SAWAYA Serge Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. SCHRAMME Serge Unité pédagogique Equine Professeur associé
Mme SEGARD Emilie Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
Mme SERGENTET Delphine Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme SONET Juliette Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
M. THIEBAULT Jean-Jacques Unité pédagogique Biologie fonctionnelle Maître de conférences
M. TORTEREAU Antonin Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences stagiaire
M. VIGUIER Eric Unité pédagogique Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme VIRIEUX-WATRELOT Dorothée Unité pédagogique Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences Contractuel
M. ZENNER Lionel Unité pédagogique Santé Publique et Vétérinaire Professeur
3
REMERCIEMENTS JURY
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Pour sa gentillesse et
sa disponibilité.
Hommages respectueux.
Hommages respectueux.
Sincères remerciements.
Sincères remerciements.
4
REMERCIEMENTS FAMILLE
A Maman,
A Bonne maman,
A ma famille,
A mes amis,
A Hugo,
Pour Papa.
5
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES FIGURES .................................................................................................................. 9
TABLE DES TABLEAUX ............................................................................................................. 11
TABLE DES ABREVIATIONS ...................................................................................................... 12
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 13
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................................... 17
I. TARISSEMENT ET QUALITE DU LAIT ................................................................................... 18
1. PHYSIOLOGIE DU TARISSEMENT A L’ECHELLE DE LA MAMELLE .............................................................. 18
a. Rappels anatomiques et physiologiques de la sécrétion lactée .................................................................................. 18
b. La phase d’involution mammaire ................................................................................................................................ 19
c. La mammogénèse ........................................................................................................................................................ 21
d. La reprise de la lactogénèse ........................................................................................................................................ 23
2. MOYENS DE DEFENSE DU TRAYON DURANT LE TARISSEMENT ............................................................... 24
a. Le canal du trayon et bouchon de kératine ................................................................................................................. 25
b. La lactoferrine .............................................................................................................................................................. 25
c. Les leucocytes .............................................................................................................................................................. 26
d. Les immunoglobulines ................................................................................................................................................. 26
3. MAMMITES ET TARISSEMENT ....................................................................................................... 27
a. Rôle du tarissement dans le contrôle des mammites .................................................................................................. 27
b. Durée du tarissement et mammites ............................................................................................................................ 28
4. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 29
II. EVOLUTION DES BESOINS NUTRITIONNELS DES VACHES DU TARISSEMENT AU DEBUT DE
LACTATION ............................................................................................................................. 30
1. NATURE DES BESOINS ................................................................................................................. 30
a. Besoins d’entretien et de croissance ........................................................................................................................... 30
b. Besoins de gestation .................................................................................................................................................... 31
c. Besoins de lactation ..................................................................................................................................................... 31
d. Besoins totaux ............................................................................................................................................................. 32
2. BILAN ENERGETIQUE DE LA VACHE LAITIERE ..................................................................................... 33
a. Définition du bilan énergétique et évolution durant la période de transition ............................................................ 33
b. Conséquences pratiques d’un bilan énergétique négatif ............................................................................................ 33
c. Physiologie du métabolisme lipidique ......................................................................................................................... 34
3. NOTE D’ETAT CORPOREL ............................................................................................................ 36
a. Définition ..................................................................................................................................................................... 36
b. Influence de la NEC sur les performances de productivité et bien‐être ...................................................................... 38
4. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 42
III. PHYSIOLOGIE DU RUMEN AU TARISSEMENT ET CONSEQUENCES SUR LE CHOIX DE LA
RATION ................................................................................................................................... 43
1. PHYSIOLOGIE ............................................................................................................................ 43
a. Structure de la paroi du rumen .................................................................................................................................... 43
b. Renouvellement des tissus .......................................................................................................................................... 44
c. Population microbienne ............................................................................................................................................... 45
d. Capacité d’ingestion .................................................................................................................................................... 45
2. PARTICULARITES DU TARISSEMENT ................................................................................................ 46
a. Papilles ruminales ........................................................................................................................................................ 46
b. Microflore ruminale ..................................................................................................................................................... 48
c. Capacité d’ingestion ..................................................................................................................................................... 49
6
3. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 51
IV. ALIMENTATION MINERALE ET VITAMINEE AU TARISSEMENT ......................................... 51
1. LA FIEVRE VITULAIRE ET LE BACA ................................................................................................. 51
a. Rappels sur la fièvre vitulaire ....................................................................................................................................... 51
b. Ration de préparation au vêlage et fièvre vitulaire ..................................................................................................... 55
c. BACA et pH urinaire ..................................................................................................................................................... 58
2. AUTRES MINERAUX, OLIGO‐ELEMENTS ET VITAMINES ........................................................................ 59
a. Complémentation en sodium et en potassium ............................................................................................................ 59
b. Complémentation en oligo‐éléments et vitamines ..................................................................................................... 60
c. Apports recommandés ................................................................................................................................................. 60
3. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 61
V. LOGEMENT DES VACHES TARIES ...................................................................................... 61
1. DIFFERENTS TYPES DE LOGEMENT POSSIBLES ................................................................................... 62
a. Pâture........................................................................................................................................................................... 62
b. Stabulation entravée ................................................................................................................................................... 62
c. Stabulation libre ........................................................................................................................................................... 63
d. Box de vêlage ............................................................................................................................................................... 66
2. IMPACT DU LOGEMENT SUR LE BIEN‐ETRE ET LA SANTE DES VACHES TARIES ............................................ 66
a. Impact du logement sur le bien‐être ........................................................................................................................... 66
b. Impact du logement sur les boiteries .......................................................................................................................... 68
c. Impact du logement des vaches taries sur les mammites ........................................................................................... 71
d. Impact du logement sur les pathologies du postpartum ............................................................................................. 71
3. IMPACT DU LOGEMENT DES VACHES TARIES SUR LES PERFORMANCES POST‐PARTUM ................................ 72
a. Performances de reproduction .................................................................................................................................... 72
b. Production laitière ....................................................................................................................................................... 72
4. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 74
PARTIE II : ............................................................................................................................... 75
ETUDE EXPERIMENTALE .......................................................................................................... 75
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE ...................................................................................................... 76
II. MATERIEL ET METHODE................................................................................................... 76
1. CHOIX DES ELEVAGES ................................................................................................................. 76
2. DONNEES RECUEILLIES ET SAISIE DES RESULTATS ............................................................................... 76
a. Caractéristiques générales de l’élevage ....................................................................................................................... 77
b. Durée du tarissement .................................................................................................................................................. 78
c. Logement des vaches taries ......................................................................................................................................... 79
d. Alimentation des vaches taries .................................................................................................................................... 80
3. METHODES STATISTIQUES ........................................................................................................... 81
III. RESULTATS ..................................................................................................................... 82
1. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON .................................................................................................. 82
a. Taille des élevages ....................................................................................................................................................... 82
b. Races prédominantes dans les élevages ...................................................................................................................... 82
c. Intervalle vêlage‐vêlage et production laitière ............................................................................................................ 83
d. Logement des vaches en lactation............................................................................................................................... 83
e. Alimentation des vaches en lactation .......................................................................................................................... 84
2. PRATIQUES AU TARISSEMENT ....................................................................................................... 85
a. Durée du tarissement .................................................................................................................................................. 85
b. Logement des vaches taries ......................................................................................................................................... 87
c. Alimentation des vaches taries .................................................................................................................................... 89
7
3. ANALYSES STATISTIQUES ............................................................................................................. 91
a. Etudes des variables d’intérêt : IVV et production annuelle ........................................................................................ 91
b. Test de student pour les facteurs de risque à deux modalités .................................................................................... 93
c. Test ANOVA pour les facteurs de risque à plusieurs modalités ................................................................................... 97
8
TABLE DES FIGURES
FIGURE 1. LA PLACE DU TARISSEMENT DANS LE CYCLE DE PRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE (SERIEYS 2015) ...................................... 13
FIGURE 2. CHRONOLOGIE DU TARISSEMENT (D’APRES GRUMMER (1995)) .................................................................................... 14
FIGURE 3. ORGANISATION D’UN LOBULE LACTIFERE, OU ALVEOLE, OU ACINI (BUDRAS, HABEL 2003) ................................................. 19
FIGURE 4. REGULATION SIMPLIFIEE DE LA MAMMOGENESE, D’APRES KNOBIL, NEILL (1988) (CJ : CORPS JAUNE) ................................. 22
FIGURE 5. REGULATION SIMPLIFIEE DE LA LACTOGENESE, D’APRES KNOBIL, NEILL (1988)................................................................. 24
FIGURE 6. RAPPELS ANATOMIQUES DE LA STRUCTURE DU TRAYON EN COUPE LONGITUDINALE (BUDRAS, HABEL 2003) .......................... 24
FIGURE 7. BILAN ENERGETIQUE EN FONCTION DE LA PRODUCTION LAITIERE. ................................................................................... 34
FIGURE 8. SCHEMA SIMPLIFIE DU DECLENCHEMENT DE LA LIPOMOBILISATION (D’APRES R.R. GRUMMER (1995)) ................................. 36
FIGURE 9. POINTS D’OBSERVATION POUR L’EVALUATION DE LA NEC. ........................................................................................... 37
FIGURE 10. DIAGRAMME DE NOTATION POUR DES VACHES DE TYPE LAITIER (BCS : BODY CONDITION SCORE, SOIT LA NEC) ................... 37
FIGURE 11. INFLUENCE DE LA NEC SUR LA PRODUCTION LAITIERE SELON LES AUTEURS (JOHN R. ROCHE ET AL. 2009) ........................... 39
FIGURE 12. COMPARAISON DE LA TAILLE DES PAPILLES RUMINALES EN LACTATION ET PENDANT LE TARISSEMENT (CREDIT PHOTO :
DOMINIQUE CHAMPENOIS). ........................................................................................................................................ 46
FIGURE 13. VARIATIONS DE LA SURFACE DES PAPILLES DU RUMEN SELON LA DUREE DE LA PERIODE SECHE, LA DUREE D’APPLICATION D’UN
REGIME HYPO‐ENERGETIQUE SUIVI D’UN REGIME HYPER‐ENERGETIQUE (D’APRES DIRKSEN ET AL. (1985)). ................................. 47
FIGURE 14. PROPORTIONS DES DIFFERENTS TYPES DE FLORE EN FONCTION DE LA RATION ALIMENTAIRE (SERIEYS 2015). ........................ 48
FIGURE 15. EVOLUTION DE LA CAPACITE D’INGESTION DURANT LE CYCLE DE PRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE (SERIEYS 2015). ............ 49
FIGURE 16. EVOLUTION DE LA CAPACITE D’INGESTION EN FONCTION DE LA DUREE DU TARISSEMENT ( : POURSUITE DE LA LACTATION ; :
28 JOURS DE TARISSEMENT ; : 56 JOURS DE TARISSEMENT) .............................................................................................. 50
FIGURE 17. REPONSE DE L’ORGANISME A UNE HYPOCALCEMIE (D’APRES SERIEYS (2015) ET ENNUYER, LAUMONNIER (2013)) ............... 53
FIGURE 18. CONSEQUENCES D'UNE FIEVRE DE LAIT OU D'UNE HYPOCALCEMIE SUBCLINIQUE, D’APRES MULLIGAN ET AL. (2006) .............. 55
FIGURE 19. INCIDENCE DES FIEVRES DE LAIT (MILK FEVER INCIDENCE, %) EN FONCTION DU BACA DE LA RATION DE FIN DE GESTATION (DCAD
EN MEQ/100 G DE MS INGEREE), D’APRES ( DEGARIS, LEAN 2008) .................................................................................. 56
FIGURE 20. PH URINAIRE (URINE PH) EN FONCTION DU BACA DE LA RATION DE FIN DE GESTATION (DCAD, EN MEQ/100 G DE MS),
D’APRES ( DEGARIS, LEAN 2008) ................................................................................................................................. 59
FIGURE 21. POSITIONNEMENT DES POINTS DE MESURE DE LA LONGUEUR DIAGONALE ET DE LA HAUTEUR AU GARROT D’UN ANIMAL (SEITE ET
AL. 2012) ................................................................................................................................................................ 64
FIGURE 22. CONCEPTION D’UNE LOGETTE, D’APRES SEITE ET AL. (2012). ..................................................................................... 65
FIGURE 23. REGLAGES DES LOGETTES POUR LA VACHE COUCHEE (A GAUCHE) ET DEBOUT (A DROITE), D’APRES SEITE ET AL. (2012) .......... 65
FIGURE 24. EFFETS DES DIFFERENTS TYPES DE REVETEMENT DES LOGETTES SUR L’APPUI DES VACHES LORS DU RELEVER (MATTRESS =
MATELAS ; DEEP SAND = SABLE), D’APRES COOK ET NORDLUND (2009) ............................................................................. 69
FIGURE 25. INFLUENCE DU CONFORT DE LA VACHE LAITIERE SUR L’APPARITION DES BOITERIES (D’APRES COOK ET NORDLUND (2009)) ..... 70
FIGURE 26. COMPARAISON DE LA PRODUCTION LAITIERE DANS LES SEMAINES SUIVANT UN CHANGEMENT DE LOT AVEC UN LOT TEMOIN (‐O‐)
D’APRES HASEGAWA ET AL. (1997) .............................................................................................................................. 73
FIGURE 27. NOMBRE DE VACHES EN LACTATION DANS LES ELEVAGES ETUDIES ................................................................................ 82
FIGURE 28. RACES PRESENTES DANS LES ELEVAGES ETUDIES ........................................................................................................ 82
FIGURE 29. PRODUCTION LAITIERE DES ELEVAGES ETUDIES ......................................................................................................... 83
FIGURE 30. TYPE DE LOGEMENT DES VACHES EN LACTATION ....................................................................................................... 83
FIGURE 31. FOURRAGE DES VACHES EN LACTATION ................................................................................................................... 84
FIGURE 32. DISTRIBUTION DE CONCENTRES AUX VACHES EN LACTATION ........................................................................................ 84
FIGURE 33. PATURAGE DANS LA RATION DES VACHES EN LACTATION............................................................................................. 85
FIGURE 34. DUREE DU TARISSEMENT DANS LES ELEVAGES ETUDIES ............................................................................................... 85
FIGURE 35. MODIFICATION DES PRATIQUES ENTRE L’ETE ET L’HIVER ............................................................................................. 86
FIGURE 36. NOMBRE DE PERIODES DE TARISSEMENT ................................................................................................................. 86
FIGURE 37. SEPARATION DES VACHES TARIES ........................................................................................................................... 87
FIGURE 38. TYPE DE LOGEMENT DES VACHES TARIES.................................................................................................................. 87
FIGURE 39. CHANGEMENT DE TYPE DE LOGEMENT ENTRE LE TARISSEMENT ET LA LACTATION ............................................................. 88
FIGURE 40. PASSAGE PAR UN BOX DE VELAGE .......................................................................................................................... 88
FIGURE 41. CONTINUITE DE LA BASE FOURRAGERE ENTRE LE TARISSEMENT ET LA LACTATION ............................................................. 89
9
FIGURE 42. DISTRIBUTION DE CONCENTRES AUX VACHES TARIES .................................................................................................. 89
FIGURE 43. DISTRIBUTION D’UN AMV AUX VACHES TARIES ........................................................................................................ 90
FIGURE 44. DISTRIBUTION DE SELS ANIONIQUES AUX VACHES TARIES ............................................................................................ 90
FIGURE 45. DISTRIBUTION DE BICARBONATE DE SODIUM AUX VACHES TARIES ................................................................................. 91
FIGURE 46. TESTS DE NORMALITE DE LA DISTRIBUTION POUR L'IVV. ............................................................................................. 92
FIGURE 47. TESTS DE NORMALITE DE LA DISTRIBUTION POUR LA PRODUCTION ANNUELLE.................................................................. 92
FIGURE 48. NOTATION DES ELEVAGES ETUDIES ....................................................................................................................... 107
FIGURE 49. NOMBRE D'ELEVAGES PAR CATEGORIE DE PRATIQUES .............................................................................................. 108
10
TABLE DES TABLEAUX
TABLEAU I. BESOINS D’ENTRETIEN DE LA VACHE LAITIERE EN STABULATION LIBRE EN FONCTION DE SON POIDS VIF (SOURCE : INRA 2010). 30
TABLEAU II. BESOINS DE GESTATION DE LA VACHE LAITIERE POUR UN VEAU PESANT 45KG A LA NAISSANCE (SOURCE : INRA 2010) .......... 31
TABLEAU III. BESOINS DE PRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE POUR DIFFERENTES QUANTITES DE LAIT STANDARD. ................................. 32
TABLEAU IV. BESOINS DE PRODUCTION (ENERGIE ET AZOTE) EN FONCTION DU TB ET TU TP (G/KG) DU LAIT (SOURCE : INRA 2010) ....... 32
TABLEAU V. EVOLUTION DES BESOINS JOURNALIERS EN UFL, PDI ET CALCIUM DE LA VACHE LAITIERE MULTIPARE DE LA FIN D’UNE LACTATION
AU PIC DE LA LACTATION SUIVANTE (SERIEYS 2015).......................................................................................................... 32
TABLEAU VI. VALEURS DU B.A.C.A. DES PRINCIPAUX ALIMENTS (D’APRES ENNUYER, LAUMONNIER (2013)) ....................................... 57
TABLEAU VII. APPORTS JOURNALIERS RECOMMANDES, EN MINERAUX, OLIGO‐ELEMENTS ET VITAMINES, D’APRES L’INRA (2010)............ 60
TABLEAU VIII. CRITERES DE CHOIX ENTRE LOGETTES ET AIRE PAILLEE (D’APRES SEITE ET AL. (2012)) ................................................... 63
TABLEAU IX. IVV MOYEN DE L’ETUDE (EN JOURS) ET PRODUCTION MOYENNE ................................................................................. 83
TABLEAU X. TESTS DE NORMALITE DE LA DISTRIBUTION POUR L'IVV. ............................................................................................ 91
TABLEAU XI. TESTS DE NORMALITE DE LA DISTRIBUTION POUR LA PRODUCTION ANNUELLE ................................................................ 92
TABLEAU XII. TEST DE STUDENT : SEPARATION DES VACHES TARIES. .............................................................................................. 93
TABLEAU XIII. TEST DE STUDENT : CHANGEMENT DE TYPE DE LOGEMENT. ..................................................................................... 94
TABLEAU XIV. TEST DE STUDENT : DISTRIBUTION DE BICARBONATE DE SODIUM. ............................................................................. 95
TABLEAU XV. DISTRIBUTION D'UN AMV. ............................................................................................................................... 96
TABLEAU XVI. TESTS DE FISHER ............................................................................................................................................ 97
TABLEAU XVII. TEST DE STUDENT : BASE FOURRAGERE COMMUNE ET IVV .................................................................................... 97
TABLEAU XVIII. TEST DE STUDENT : REINTRODUCTION AVEC LES VACHES EN LACTATION ET IVV. ........................................................ 98
TABLEAU XIX. TEST DE STUDENT : BASE FOURRAGERE COMMUNE ET PRODUCTION LAITIERE.............................................................. 98
TABLEAU XX. GRILLE DE NOTATION DES PRATIQUES A RISQUE .................................................................................................... 106
TABLEAU XXI. MOYENNE DES NOTES OBTENUES ..................................................................................................................... 107
11
Table des abréviations
Ca : Calcium
Ec : Energie consommée
Er : Energie requise
GH : Hormone de croissance
IA : Insémination Artificielle
IgG : Immunoglobulines
MS : Matière Sèche
P : Phosphore
PTH : Parathormone
TB : Taux butyreux
TP : Taux protéique
12
INTRODUCTION
Le terme tarissement a différentes significations plus ou moins limitatives selon le contexte dans
lequel il est employé.
Le tarissement peut également désigner la période durant laquelle la vache n’est plus traite. Il
est alors synonyme de période sèche.
Enfin, dans sa signification la plus extensive, le terme tarissement est désigné par les 3
définitions précédentes.
Dans le cadre de cette thèse, le tarissement désigne l’arrêt de la traite suite à une décision de
gestion technico‐économique de l’éleveur en vue de provoquer l’arrêt de la sécrétion lactée (=
période sèche). Le tarissement est défini à la fois sur le plan zootechnique et physiologique. En
effet, il se situe entre la fin d’une lactation et le début d’une autre et se superpose dans la durée
à la dernière partie de la gestation. Il se situe donc au carrefour des deux fonctions
physiologiques principales qui déterminent la productivité des vaches laitières : la reproduction
et la lactation (Sérieys 2015).
Figure 1. La place du tarissement dans le cycle de production de la vache laitière (Sérieys 2015)
13
Le tarissement correspond donc à une phase de non production et de repos zootechnique
(Figure 1) durant laquelle la vache laitière va subir de nombreux bouleversements physiologiques
tels que :
En pratique, on parle de tarissement à partir du jour de l’arrêt de la traite jusqu’à 21 jours avant
le vêlage (Figure 2). Pour les trois dernières semaines de gestation et les trois premières
semaines de lactation, on parlera de période de transition (Grummer 1995), celle‐ci étant
déterminante pour la préparation de la lactation et la prévention des maladies métaboliques.
La conduite du tarissement ayant une influence sur ces trois éléments, elle aura un impact
économique majeur. Il est donc impératif de maîtriser cette période clé du cycle de la vache
laitière.
14
leurs pratiques au tarissement, à travers une enquête réalisée auprès de fermes laitières
réparties sur le territoire national.
Dans une première partie, une étude bibliographique rappelle les différentes recommandations
concernant les points clés du tarissement, à savoir l’arrêt de la sécrétion lactée, l’évolution des
besoins énergétique et ses conséquences pratiques, le choix de la ration durant le tarissement,
et le choix du type de logement.
Ensuite, la second partie recense les résultats d’une enquête réalisée auprès d’environ 200
éleveurs laitiers en France, concernant leurs pratiques au cours de la préparation au vêlage des
vaches taries, afin de réaliser une analyse comparative des pratiques mises en œuvre sur le
terrain et de celles recommandées dans la littérature avant d’établir un classement des élevages
étudiés en fonction du nombre de pratiques à risques employées.
15
16
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
17
I. Tarissement et qualité du lait
L’objectif premier du tarissement est de stopper la sécrétion lactée pour fournir à la mamelle
une période de repos qui lui permettra de régénérer ses tissus et de combattre les infections
éventuellement présentes en fin de lactation afin de permettre un bon démarrage de la lactation
suivante.
Dans cette partie sont présentées les conséquences physiologiques de l’arrêt de la traite ainsi
que leur impact sur la qualité du lait lors de la lactation suivante.
Durant toute cette période, le volume de la glande mammaire, ses sécrétions, la structure et le
fonctionnement de ses différents tissus sont modifiés.
Le lait est sécrété dans des vésicules de 100 à 300 microns de diamètre, appelées alvéoles ou
acini (Figure 3). Ces alvéoles, organisées en grappes, sont entourées d’un stroma (tissu adipeux
et conjonctif très vascularisé). Elles s’ouvrent sur les canaux galactophores qui permettent de
drainer le lait du lieu de sa sécrétion vers le trayon. Lorsque l’accumulation de lait avant la traite
est importante, les alvéoles se distendent et forment une masse spongieuse. L’alvéole est
entourée, côté externe, d’une trame de cellules myoépithéliales qui, en se contractant sous
l’effet de l’ocytocine, provoquent l’éjection du lait. Ce réflexe déclenché par les stimulations des
trayons quelques minutes avant la traite, facilite l’expulsion du lait lors de la traite. L’épithélium
sécrétoire délimite, côté interne, la lumière de l’alvéole. Il est constitué par une seule couche de
cellules, les lactocytes (Sérieys 2015; Budras, Habel 2003).
Chaque lactocyte est capable de synthétiser l’équivalent de son poids en protéines, en lactose et
en lipides chaque jour, ce qui en fait l’une des cellules les plus actives de l’organisme.
18
Figure 3. Organisation d’un lobule lactifère, ou alvéole, ou acini (Budras, Habel 2003)
On observe dans un premier temps la régression des organites cellulaires impliqués dans la
synthèse des constituants du lait (appareil de Golgi, reticulum endoplasmique, ribosomes,
mitochondries) environ 48 heures après l’arrêt de la traite. Ceci provoque inévitablement une
diminution de la synthèse des composants du lait. Au fur et à mesure de la résorption du lait
résiduel, on observe une réduction de la lumière alvéolaire qui est compensée par une
augmentation du stroma. Cependant, la surface de l’épithélium mammaire ne semble que
légèrement diminuée avec de nombreux lactocytes restant en place.
Trois semaines environ après l’arrêt de la traite, la régression du tissu sécrétoire arrive à son
terme. Les lactocytes subissent alors des modifications morphologiques importantes (noyau
irrégulier en position centrale, quelques mitochondries et des segments de réticulum
endoplasmique dans un cytoplasme réduit) et leur membrane apicale ne présente plus de
villosités. A ce stade, leur structure est beaucoup moins différenciée qu’avant le tarissement et
leur activité sécrétoire apparaît quasi nulle. Les lumières alvéolaires ont totalement disparu ou
ont fortement régressé au profit des cellules adipeuses du stroma. Les lactocytes semblent alors
former des amas compacts.
19
Régression de la sécrétion du lait
‐ résorption par les lactocytes de produits accumulés dans la lumière des alvéoles ;
Dans les jours qui suivent l’arrêt de la traite, on observe une augmentation transitoire du volume
de la sécrétion. La mamelle de la vache laitière peut alors contenir jusqu’à 70 à 80% de la
production journalière observée avant l’arrêt de la traite et il faut souvent 4 ou 5 jours pour que
le volume de lait contenu dans la mamelle devienne inférieur au volume de la dernière traite. Les
vaches produisant le plus au moment de l’arrêt de la traite ont tendance à retenir des volumes
plus importants pendant une période plus longue que les faibles productrices.
Le volume de lait dans la mamelle décroit ensuite rapidement par un phénomène de résorption.
Il ne représente plus que 30% environ du volume initial au bout de 7 jours et seulement 2% au
bout de 30 jours (Hurley 1989).
Concernant la composition du lait, la quantité totale de lactose est la première à diminuer dans
la sécrétion au cours de l’involution. A l’inverse, la quantité totale de protéines dans la mamelle
atteint un maximum vers le 3ème jour puis décroît ensuite. Leur concentration augmente tout au
long de l’involution (Nonnecke, Smith 1984).
Quatre facteurs vont entrer en jeu dans le déterminisme de l’involution mammaire (Sérieys
2015).
Tout d’abord, on observe une cessation des décharges réflexes de prolactine et d’ocytocine, qui
interviennent respectivement dans l’entretien de la lactation et dans l’éjection du lait et qui
cessent en l’absence de stimulation des trayons.
La disparition des décharges de prolactine provoque une diminution de l’activité de sécrétion des
lactocytes qui est la première manifestation du processus d’involution mammaire, ainsi qu’une
20
augmentation de la mort cellulaire par apoptose via son action sur l’axe de l’hormone de
croissance.
En l’absence de stimulation des trayons, les décharges d’ocytocine deviennent insuffisantes pour
provoquer la contraction des cellules myoépithéliales qui entourent les alvéoles et par
conséquent, empêchent l’éjection du lait, ce qui favorise l’intervention des facteurs locaux
d’involution.
Ensuite, on observe une déstabilisation de la matrice extracellulaire des lactocytes via une
modification de la composition du lait, ce qui contribue à la désorganisation de la structure de
alvéoles (Houdebine 2007).
Enfin, des facteurs alimentaires entrent en jeu, tels que la restriction brutale de l’alimentation en
fin de lactation qui va entraîner une diminution rapide et importante de la production de lait. La
restriction de l’abreuvement contribue également à réduire la production (Sérieys 2015).
c. La mammogénèse
La période sèche est une phase physiologique de croissance et de renouvellement intenses des
tissus de la mamelle et plus particulièrement de son épithélium sécrétoire. Ces deux
phénomènes, croissance et renouvellement, sont liés mais tout à fait distincts. Ils résultent l’un
et l’autre de deux processus cellulaires aux effets apparemment opposés qui se manifestent tout
au long de la vie de l’animal : l’apoptose et la prolifération cellulaire.
Pour rappel, l’apoptose correspond à la mort cellulaire programmée, processus durant lequel des
cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal soit d’origine intracellulaire, soit
extracellulaire. L’apoptose ne provoque pas d’inflammation. Elle est donc physiologique,
génétiquement programmée et nécessaire à la survie de l’organisme (Sérieys 2015).
La prolifération cellulaire résulte de la division de cellules non différenciées : les cellules souches
et les cellules progénitrices.
21
Ces deux processus, bien qu’ils semblent opposés, sont en réalité complémentaires dans la
mesure où ils interviennent souvent de manière simultanée dans un même organe. Cette
complémentarité est indispensable pour le renouvellement cellulaire qui nécessite à la fois
l’apoptose des cellules sénescentes et la prolifération de cellules nouvelles pour assurer leur
remplacement.
Déterminisme de la mammogénèse
La prolactine joue un rôle majeur dans la mammogénèse, ainsi que d’autres hormones, comme
l’hormone de croissance, les glucocorticoïdes et les hormones thyroïdiennes.
Figure 4. Régulation simplifiée de la mammogénèse, d’après Knobil, Neill (1988) (CJ : Corps Jaune)
22
d. La reprise de la lactogénèse
Chez la génisse et la vache laitière entre deux lactations, la reprise de l’activité sécrétoire des
lactocytes est conditionnée par la mise en place d’un tissu alvéolaire fonctionnel. Ceci nécessite
l’apparition d’au moins trois événements distincts (Knobil, Neill 1988) :
La reprise de l’activité sécrétrice, qui se traduit par la formation du colostrum, est sous contrôle
hormonal. En effet, autour du vêlage, on observe une évolution de l’équilibre entre les stéroïdes
d’origine ovarienne et surtout foeto‐placentaire. Le taux plasmatique d’œstrogènes augmente
d’abord lentement puis très vivement dans les jours qui précèdent le vêlage. Parallèlement, on
observe une chute de la concentration en progestérone juste avant la mise bas. La rupture de cet
équilibre favorise la reprise de l’activité sécrétoire.
L’hormone placentaire lactogène dans un premier temps jusqu’à la formation du colostrum puis
la prolactine dans les jours qui précèdent le vêlage, jouent un rôle essentiel dans la
différenciation finale du tissu sécrétoire et la reprise de son activité sécrétrice. Ces hormones
déterminent une transition entre la croissance du tissu sécrétoire, sa différenciation
fonctionnelle et la formation du colostrum (Sérieys 2015).
L’augmentation de la prolactine dans les 48 heures précédant le vêlage, avec un pic atteint une
dizaine d’heures avant celui‐ci, déclenche la sécrétion du lait.
23
Figure 5. Régulation simplifiée de la lactogénèse, d’après Knobil, Neill (1988)
Figure 6. Rappels anatomiques de la structure du trayon en coupe longitudinale (Budras, Habel 2003)
24
a. Le canal du trayon et bouchon de kératine
‐ on note une diminution de la longueur du canal du trayon dans les jours qui suivent
l’arrêt de la traite sous l’effet de l’augmentation de la pression de lait.
‐ une atrophie progressive de l’épithélium du canal du trayon est également notée au cours
des 30 premiers jours de tarissement. La pénétration des micro‐organismes à travers le canal du
trayon, facilitée dans les premiers jours qui suivent l’arrêt de la traite, devient alors beaucoup
plus difficile.
Le temps nécessaire pour la formation d’un bouchon de kératine fermant complétement le canal
du trayon est très variable selon les individus. En effet, il est plus long chez des vaches produisant
beaucoup de lait et plus court lorsqu’un traitement antibiotique est mis en place par voie locale
au tarissement, peut‐être du fait de l’élimination de bactéries résidentes du canal du trayon dont
la présence pourrait ralentir la formation du bouchon de kératine.
b. La lactoferrine
La lactoferrine est une protéine présente dans le lait qui possède la capacité de séquestrer le fer
et de le rendre indisponible pour la croissance des bactéries telles que E. coli et S. aureus
(Nickerson 1989). Cette action antibactérienne ne s’exerce toutefois qu’en l’absence de citrate.
En effet, celui‐ci entre en compétition avec la lactoferrine pour le fer, mais son affinité étant
moindre, le fer reste disponible pour les bactéries.
25
La lactoferrine présente dans le lait pendant la lactation n’exerce pas d’action bactériostatique,
d’une part à cause de sa faible concentration, et d’autre part car la concentration en citrate dans
le lait est trop importante.
c. Les leucocytes
En effet, les polynucléaires neutrophiles (PNN) qui sont minoritaires durant la lactation,
deviennent majoritaires après l’arrêt de la traite.
d. Les immunoglobulines
Le colostrum est donc très important pour le transfert d’immunité passive aux veaux qui naissent
totalement dépourvus d’immunoglobulines maternelles. Cependant, les anticorps colostraux
sont très peu protecteurs contre les infections mammaires dans un contexte global de
dépression de l’immunité de la vache à l’approche du vêlage.
Finalement, les périodes suivant l’arrêt de la traite, d’une part, et précédant le vêlage, d’autre
part, sont celles où les risques d’infections mammaires sont maximum du fait de la dilatation du
26
canal du trayon, le milieu de la période sèche présentant moins de risque du fait de la présence
du bouchon de kératine dans le canal du trayon et de la forte concentration de lactoferrine dans
la sécrétion.
3. Mammites et tarissement
Les mammites ont un impact économique majeur en élevage laitier, de par leur fréquence et leur
coût de traitement. Le tarissement est une période clé pour leur maîtrise :
Il a été prouvé que si une vache avait une mamelle infectée en fin de lactation, juste avant le
tarissement, elle avait plus de risques de développer une mammite clinique lors de la lactation
suivante (M. J. Green et al. 2002), et ce jusqu’à 3 semaines après le vêlage.
La maîtrise de la santé mammaire durant le tarissement est donc essentielle pour permettre la
guérison des infections mammaires présentes en fin de lactation et empêcher l’apparition de
nouvelles mammites au cours de cette période afin d’avoir une mamelle saine pour commencer
la lactation suivante.
27
b. Durée du tarissement et mammites
De nombreuses études réalisées s’accordent sur le fait que la durée du tarissement n’influence
pas de manière significative la concentration en cellules somatiques (CCS) du lait, et donc la
fréquence des mammites subcliniques (Steeneveld et al. 2013; Watters et al. 2008; Pezeshki et
al. 2007; Rastani et al. 2005; Annen et al. 2004; Gulay et al. 2003).
Toutefois, il existe un impact significatif de la durée du tarissement sur les mammites cliniques.
En effet, dans leurs études respectives, Pezeshki (2007) et Rastani (2005) ont démontré de
manière significative que lors d’un tarissement raccourci (30 jours), un plus grand nombre de
vaches développaient des mammites cliniques au vêlage et lors de la lactation suivante par
rapport à une durée de tarissement classique (60 jours).
De plus, lorsque la durée de la période sèche est inférieure à 30 jours, l’éleveur peut être
dissuadé d’appliquer des traitements antibiotiques au tarissement. En effet, ces traitements ont
une durée d’action de 45 à 60 jours environ, ce qui implique des temps d’attente importants
pour le lait. Si la durée du tarissement est raccourcie et qu’un traitement antibiotique de la sorte
est mis en place, l’éleveur risque de devoir retarder ses livraisons de lait en fonction du temps
d’attente.
28
4. Recommandations
Durée du tarissement :
• Idéalement entre 45 et 60 jours mais on peut descendre à 28‐35 jours
• Eviter les tarissements trop courts :
Aucun avantage sur les mammites subcliniques
Plus de risque de mammites cliniques au vêlage et lors de la lactation
suivante.
Traitement au tarissement :
• Antibiothérapie intramammaire :
Molécule à durée d’action entre 45 et 60 jours.
Action préventive et curative si nécessaire.
• Antibiothérapie par voie générale : En cas de persistance d’une infection
mammaire de la lactation précédente.
• Obturateur de trayons + Antibiothérapie : Lorsque l’on a un haut taux de
vaches contaminées au tarissement. Il permet d’éviter l’apparition
d’infection mammaire lorsque la conformation du canal du trayon favorise
l’entrée d’agents pathogènes (en début et en fin de tarissement).
29
II. Evolution des besoins nutritionnels des vaches du tarissement
au début de lactation
Au cours du cycle gestation‐lactation, la vache laitière doit faire face à différentes dépenses
(Pezeshki et al. 2007) :
‐ entretien
‐ croissance et reconstitution des réserves corporelles
‐ gestation
‐ production laitière
Il en résulte des besoins en énergie exprimés en unité fourragères lait (UFL), en azote exprimé en
protéines digestibles dans l’intestin (PDI), en minéraux majeurs, en oligo‐éléments et en
vitamines.
Les besoins d’entretien correspondent à la nécessité pour l’animal de se maintenir en vie, sans
variation de poids ni production d’aucune nature. Ces besoins recouvrent :
Les besoins d’entretien varient proportionnellement au poids métabolique de l’animal, mais dans
la pratique, ils sont exprimés par rapport au poids vif (Brocard et al. 2010). En stabulation libre, le
besoin énergétique d’entretien doit être augmenté de 10% pour tenir compte de l’activité
physique plus importante des vaches et de 20% environ au pâturage. En revanche, on considère
qu’il n’y a pas de variation des besoins d’entretien en fonction du stade physiologique. Les
besoins d’entretien de la vache laitière en fonction de son poids vif sont résumés dans le Tableau
I.
Tableau I. Besoins d’entretien de la vache laitière en stabulation libre en fonction de son poids vif (Source : INRA 2010)
30
Bien que la croissance des vaches laitières se poursuive pendant plusieurs lactations, elle n’est
importante que chez les primipares, notamment en cas de vêlage à 2 ans. La croissance est
d’environ 60 kg par an, soit 200 grammes par jour. Les besoins énergétiques correspondants sont
de 1,3 UFL et 172 g de PDI (Sérieys 2015).
b. Besoins de gestation
Les besoins de gestation sont liés à la croissance et aux dépenses de fonctionnement du fœtus et
du placenta, à l’accroissement des enveloppes, des liquides fœtaux, de la paroi utérine et, enfin,
de la mamelle dans les dernières semaines de gestation.
Les dépenses sont négligeables pendant les 5 premiers mois de gestation où la croissance du
fœtus est lente. En effet, cette croissance s’effectue pour 80% environ dans les 3 derniers mois
de gestation. Pendant cette période, les dépenses augmentent plus vite que le poids du fœtus du
fait que celui‐ci s’enrichit en protéines, graisses et minéraux au cours de son développement et
que parallèlement sa teneur en eau diminue.
Ces besoins qui deviennent sensibles à partir du 6ème mois de gestation, augmentent avec le
poids du veau à la naissance (Tableau II).
Tableau II. Besoins de gestation de la vache laitière pour un veau pesant 45kg à la naissance (Source : INRA 2010)
Durant le 9ème mois de gestation, et donc durant la période de transition, les besoins pour la
croissance du fœtus augmentent encore et sont respectivement de 2,9, 3,4 et 3,7 UFL/jour à 60,
21 et 1 jours avant le vêlage (R. R. Grummer 2007).
Sur le plan qualitatif, le fœtus exige du glucose comme source énergétique pour son
développement. Il est prioritaire par rapport à la mère pour la plupart des nutriments à
l’exception toutefois des vitamines et de certains oligo‐éléments. Il est très sensible à la carence
en vitamine A qui compromet sa viabilité.
c. Besoins de lactation
Les besoins de lactation dépendent des quantités de matières (lactose, protéines et matières
grasses) exportées dans le lait, donc de la quantité de lait produite et de sa composition
chimique (Tableau III et Tableau IV).
31
Tableau III. Besoins de production de la vache laitière pour différentes quantités de lait standard.
Tableau IV. Besoins de production (énergie et azote) en fonction du TB et tu TP (g/kg) du lait (Source : INRA 2010)
Ces besoins de production augmentent très rapidement dans les semaines qui suivent le vêlage.
Compte tenu des taux butyreux (TB),taux protéiques (TP) et des concentrations en minéraux très
élevés au tout début de lactation, les besoins maximums sont atteints dès la première semaine
après le vêlage pour les PDI et le calcium, et après 2 à 3 semaines pour les UFL, c’est‐à‐dire bien
avant le pic de production qui intervient habituellement vers la 5ème semaine chez les multipares
(Sérieys 2015).
d. Besoins totaux
Les besoins totaux de la vache laitière se calculent en additionnant les besoins d’entretien, de
production laitière et de gestation dans le cadre de la vache tarie (Tableau V). Ces besoins totaux
varient de manière considérable entre la fin d’une lactation et le pic de la lactation suivante. Ces
variations sont d’autant plus importantes que la production de lait est élevée.
Tableau V. Evolution des besoins journaliers en UFL, PDI et calcium de la vache laitière multipare de la fin d’une lactation au
pic de la lactation suivante (Sérieys 2015).
32
2. Bilan énergétique de la vache laitière
Grummer (2007) définit le bilan énergétique comme étant la différence entre l’énergie
consommée (Ec) par l’animal et l’énergie requise (Er) par celui‐ci. L’énergie requise est utilisée
pour différentes fonctions comme l’entretien, la croissance, la production laitière et la croissance
fœtale (cf partie ci‐dessus).
Si le bilan énergétique est positif (c’est‐à‐dire que l’énergie apportée à l’animal est supérieure à
l’énergie utilisée par celui‐ci), on a un stockage de l’énergie en excès sous forme de graisse. En
revanche, si le bilan énergétique est négatif (c’est‐à‐dire que l’énergie apportée à l’animal est
inférieure à l’énergie utilisée par celui‐ci), on observe une mobilisation des réserves graisseuses
comme source d’énergie et donc une perte de poids.
Durant la période de transition, étant donné les fortes demandes en énergie (à la fois pour la
croissance du fœtus et pour le début de lactation) et la baisse de l’ingestion physiologique avant
le vêlage (diminution de l’ingestion de matière sèche de 30 à 35% durant les 3 dernières
semaines avant le vêlage, selon Grummer (2007)), la vache laitière va systématiquement
présenter un bilan énergétique négatif durant la période de transition.
Comme expliqué ci‐dessus, en cas de bilan énergétique négatif (en période de transition par
exemple), le vache mobilise ses réserves graisseuses pour palier à son manque d’énergie. Cette
mobilisation engendre donc un amaigrissement. La durée et l’importance du bilan énergétique
négatif dépend principalement du niveau de production et de la gestion du tarissement. Le bilan
énergétique négatif sera le plus important 2 à 3 semaines après le vêlage (Figure 7).
33
Figure 7. Bilan énergétique en fonction de la production laitière.
Les conclusions des études réalisées par différents auteurs sur le bilan énergétique sont les
suivantes (R. R. Grummer 2007) :
‐ dans la plupart des circonstances, les vaches présentent un bilan énergétique négatif
seulement durant une courte période avant le vêlage, le déclin le plus important
survenant durant la période postpartum.
‐ le retour à un bilan énergétique positif survient relativement rapidement lorsque la
gestion de la période peripartum est convenable. Une étude de Grummer et Rastani
(2003) a en effet montré que dans 90% des cas, les vaches avaient retrouvé un bilan
énergétique positif à 63 jours après le vêlage.
‐ le bilan énergétique est plus relié à l’énergie nette ingérée qu’à la production laitière en
elle‐même. En effet, la priorisation des fonctions fait que la vache donne la priorité à sa
lactation.
Durant les jours qui précèdent le vêlage, étant donné que la baisse d’ingestion est concomitante
à une augmentation des besoins utéro‐placentaires et des besoins de déclenchement de la
lactation, les risques d’amaigrissement sont réels. En début de lactation, les besoins en énergie
et en protéines étant très supérieurs aux apports, un bilan énergétique négatif est systématique.
Pour faire face à cette forte demande, la vache mobilise ses réserves.
La régulation du métabolisme lipidique se fait par deux mécanismes (John R. Roche et al. 2009) :
34
sont très supérieurs aux apports (bilan énergétique négatif). Ce mécanisme permet de conserver
l’équilibre nutritionnel de la vache.
Lors d’un bilan énergétique négatif, la vache mobilise donc ses réserves et en particulier le tissu
adipeux. Cette mobilisation s’accompagne d’une élévation de la concentration en Acides Gras
Non Estérifiés (AGNE). La captation hépatique des AGNE est proportionnelle à leur
concentration. Dans le foie, ils sont stockés dans la cellule hépatique, ou dégradés en acétyl
coenzyme A pour être intégrés dans le cycle de Krebs ou transformés en corps cétoniques.
En début de lactation, les besoins en glucose étant très élevés à cause de la reprise de la
production laitière (ils triplent par rapport au prepartum), on observe l’apparition d’une
hypoglycémie qui ne peut être compensée que par une hausse suffisante en précurseur de
glucose (R.R. Grummer 1995). Suite à cette hypoglycémie, on a une chute de l’insulinémie
(hormone hypoglycémiante) ainsi qu’une augmentation des hormones hyperglycémiantes
comme le glucagon, la GH et l’adrénaline. Il s’ensuit alors une activation de la LHS (Lipase
Hormono Sensible) du tissu adipeux périphérique, ce qui stimule la lipolyse et permet la
libération de triglycérides. Du glycérol et des AGNE sont donc libérés dans la circulation sanguine.
L’augmentation des corps cétoniques et des AGNE dans le sang ainsi que la diminution de la
concentration en glucose et/ou insuline provoquent une diminution de l’activité des lymphocytes
et des granulocytes, et conduisent donc à une baisse des défenses immunitaires (
Figure 8).
35
Figure 8. Schéma simplifié du déclenchement de la lipomobilisation (d’après R.R. Grummer (1995))
a. Définition
La Note d’Etat Corporel (ou NEC) est un bon outil d’évaluation des réserves graisseuses du corps
de la vache laitière, à la différence du poids vif de l’animal, qui lui n’est pas un bon indicateur des
réserves de la vache (John R. Roche et al. 2009). Il existe différents systèmes de notation de l’état
corporel selon les pays. L’évaluation de l’état corporel s’effectue par observation de plusieurs
éléments : les vertèbres lombaires, le départ de la queue, la colonne vertébrale thoracique, les
cotes, les processus épineux, les tubérosités sacrale et ischiale, la vertèbre coccygienne
antérieure et la région de la cuisse (Figure 9).
36
Figure 9. Points d’observation pour l’évaluation de la NEC.
Dans le cadre de cette thèse, nous nous intéresserons au système de notation en 5 points
suivant (Figure 10) :
Figure 10. Diagramme de notation pour des vaches de type laitier (BCS : Body Condition Score, soit la NEC)
Il a été prouvé qu’il existait une forte relation positive entre la NEC et la proportion de graisse
disséquée chez l’animal. Toutefois, les méthodes d’évaluation de la NEC gardent des limites,
même si elles sont beaucoup plus précises qu’elles ne l’ont été. En effet, la NEC permet une
évaluation fiable de la quantité de graisse sous‐cutanée (15 à 20% des graisses de l’animal) mais
ne permet pas d’objectiver correctement les graisses inter et intramusculaires (John R. Roche et
al. 2009). Ceci implique donc que des bovins ayant une NEC normale peuvent avoir une grande
quantité de graisse abdominale invisible. De plus, des variations peuvent apparaître entre deux
37
notateurs différents et ces variations sont plus marquées si l’évaluation est uniquement visuelle
et pas du tout tactile (J. R. Roche et al. 2004).
Le profil de la NEC évolue à l’inverse de la courbe de lactation. La NEC minimale sera en effet
atteinte à 40‐100 jours de lactation, c’est‐à‐dire au moment du pic de lactation, avant le
renouvellement des réserves perdues.
Les facteurs de variation de la NEC sont soit des facteurs de gestion du troupeau soit des facteurs
de gestion individuels (J. R. Roche et al. 2004). Concernant les facteurs liés à la gestion du
troupeau, il s’agit principalement des modalités d’alimentation des vaches laitières. Plusieurs
études ont été réalisées concernant l’influence de la distribution de concentrés (J. R. Roche, D. P.
Berry, Kolver 2006; Pedernera et al. 2008; Delaby et al. 2009) et ont permis de mettre en
évidence que la quantité de concentrés distribués en début de lactation n’affecte pas
l’importance de la perte d’état de la vache mais va diminuer la durée de la perte d’état (et donc
par conséquent, la durée du bilan énergétique négatif). Ceci est dû au fait que l’on observe un
meilleur gain de NEC après avoir atteint le minimum lorsque l’on augmente la supplémentation
en concentrés (J. R. Roche, D. P. Berry, Kolver 2006; McCarthy et al. 2007). La nature de la ration
a également son importance, avec une différence selon si les vaches reçoivent de l’herbe de
pâture ou une ration totale mélangée. En effet, des études ont montré que la NEC était plus
basse chez des vaches de même potentiel génétique nourries avec de l’herbe de pâture que chez
celles recevant une ration totale mélangée (J. R. Roche, D. P. Berry, et al. 2007).
Concernant les facteurs individuels des vaches, le facteur principal de variation de la NEC est le
facteur génétique (plus de 60% des différences de NEC entre deux vaches sont dues à leur
potentiel génétique). Viennent ensuite les autres facteurs individuels qui sont liés au niveau de
production de la vache laitière. Dans l’article de John R. Roche et al. (2009), sont cités les facteurs
suivants : NEC au vêlage (plus la NEC au vêlage sera élevée, plus la perte de NEC en début de
lactation sera importante), nombre de lactations, saison et âge de vêlage (si l’âge au 1er vêlage
augmente, la NEC au vêlage sera plus élevée), race ou potentiel génétique et croisement. Les
auteurs s’accordent sur l’importance d’une surveillance accrue des primipares, étant donné
qu’elles sont encore en croissance, elles vont avoir une demande accrue en énergie (D. P. Berry,
Veerkamp, P. Dillon 2006; J. R. Roche, D. P. Berry, et al. 2007). En effet, les primipares ont
tendance à vêler avec une NEC plus importante que les vaches plus âgées et ont plus de mal
regagner des points de NEC durant la lactation. Il faut donc porter une attention particulière aux
jeunes vaches durant la fin de la lactation.
Les études réalisées mettent en évidence une corrélation négative entre la NEC et l’ingestion de
matière sèche de la vache. Ceci s’explique par le fait que le tissu adipeux, désormais considéré à
part entière comme un réel et complexe organe endocrinien, libère de la leptine qui correspond
à l’hormone principale de régulation de la consommation de matière sèche volontaire. Une
augmentation de la NEC au vêlage va donc conduire à une augmentation de la sécrétion de
38
leptine, qui elle‐même engendrera une baisse de la consommation de matière sèche (John R.
Roche et al. 2008).
De cette manière, plus la NEC est élevée au moment du vêlage, plus la perte de NEC en
postpartum et le bilan énergétique négatif sont importants (J. R. Roche, D. P. Berry, et al. 2007).
Les résultats des études réalisées concernant l’influence de la NEC sur la quantité de lait produit
sont contradictoires.
En effet, les études les plus récentes expliquent que de manière physiologique, une
augmentation de la lipolyse fournit des acides gras à longue chaine pour la production du lait
ainsi qu’un substrat d’énergie pour les tissus non mammaires en début de lactation. De cette
manière, elle permet de réserver le glucose pour la synthèse de lactose dans la mamelle et par
conséquent, augmenter la quantité de lait produit. Des vaches avec des NEC plus importantes
peuvent donc avoir une lipolyse plus importante et ainsi, avoir un meilleur rendement laitier. Les
profils NEC seraient donc, selon ces auteurs, en image miroir par rapport à la production laitière
(J. R. Roche et al. 2007 et 2006; McCarthy et al. 2007).
D’autres (Garnsworthy, Topps 1982), en revanche, ont mis en évidence une corrélation négative
entre la NEC et la production laitière, qui se justifie par le fait que des vaches plus maigres ont
une meilleure ingestion de matière sèche en postpartum et donc auront une meilleure
production laitière.
Ces résultats contradictoires mettent donc en évidence le fait qu’il existe une relation non
linéaire entre la NEC et la production laitière (John R. Roche et al. 2009, Figure 11).
Figure 11. Influence de la NEC sur la production laitière selon les auteurs (John R. Roche et al. 2009)
39
D’autres auteurs se sont penchés sur l’influence de la NEC sur le pic de lactation et la persistance
de la lactation. Ces études ont mis en évidence qu’il existait une association non linéaire entre la
NEC et la hauteur du pic de lactation et la pente du déclin de la production laitière après le pic de
lactation (J. R. Roche, Lee, et al. 2007). La hauteur de la courbe de lactation est optimale si la NEC
au vêlage est de 3,5 et si la NEC minimale est de 3. La hauteur de la courbe de lactation diminue
si la NEC est supérieure à ces valeurs. La persistance de lactation est quant à elle optimale si la
NEC au vêlage est de 3,5 et la NEC au nadir de 2,75 mais elle diminue au‐delà de ces valeurs et
elle augmente pour des valeurs plus faibles.
Aucune association ni de la NEC au vêlage avec le taux d’accroissement du pic de lactation n’a
été mise en évidence.
Enfin, il a été mis en évidence que plus la perte de NEC est importante en postpartum, plus la
courbe de lactation est haute, plus le taux d’accroissement du pic de lactation est important et
moins la courbe de lactation est persistante (dans John R. Roche et al. 2009).
Concernant l’impact de la NEC sur la durée de l’anoestrus postpartum, les études réalisées sont
contradictoires, ce qui est une fois encore en faveur d’une relation non linéaire entre la NEC au
vêlage et la durée de l’anoestrus postpartum. Toutefois, de manière générale, tous les auteurs
s’accordent pour affirmer qu’il existe une corrélation négative entre la NEC en début de lactation
et le nombre de jours avant les premières chaleurs, ainsi qu’une corrélation positive entre la NEC
et la probabilité de détecter des chaleurs avant la mise à la reproduction prévue. La NEC
optimale en début de lactation pour avoir un meilleur retour en chaleurs se situe entre 3 et 3,5
(John R. Roche et al. 2009).
Concernant l’impact de la NEC sur le taux de gestation, toutes les études s’accordent pour
affirmer qu’il existe une corrélation négative entre les variations de NEC après le vêlage et le
nombre de jours avant l’insémination artificielle (IA) fécondante et le taux de réussite à la
première IA. En effet, des études récentes montrent que l’on a un très faible taux de réussite à la
première IA (17%) chez des vaches qui perdent plus d’un point de NEC après le vêlage
comparativement à des vaches qui perdent moins de 0,5 point de NEC, ceci quelque soit la
stratégie alimentaire. De même, plus la NEC au nadir diminue, plus le taux de vaches pleines
dans les six semaines après la mise à la reproduction est faible (J. R. Roche, Macdonald, et al.
2007; Buckley et al. 2003).
40
Effets sur la santé de la vache
Comme expliqué auparavant, une vache qui vêle avec une note d’état corporel trop élevée
mobilise ses graisses, et cette lipomobilisation conduit à une baisse des défenses immunitaires
de la vache. Toutes les études s’accordent pour dire que des vaches qui vêlent « trop en état »
et/ou qui perdent trop de points de NEC après le vêlage ont une santé détériorée.
La pathologie principale influencée par des vaches trop grasses au vêlage est la cétose. Cette
maladie correspond à une accumulation de corps cétoniques dans le sang de l’animal, à cause
d’un déséquilibre entre leur production par le foie et leur utilisation par les tissus périphériques.
Elle apparaît lorsque les vaches trop en état au vêlage mobilisent plus de gras en début de
lactation. Ceci étant associé à une baisse de l’ingestion de matière sèche et une augmentation de
la production de lactose pour produire du lait, les oxaloacétates hépatiques deviennent limités
pour l’oxydation des acides gras, ce qui conduit à une accumulation d’acides gras et de corps
cétoniques (J. R. Roche, Macdonald, et al. 2007). Le risque d’apparition de cétose est doublé chez
des vaches vêlant avec une NEC supérieure à 3,5 par rapport à une NEC de 3,25 (Gillund et al.
2001).
Il existe peu de données concernant l’influence de la NEC sur les autres pathologies, mais
globalement on peut dire que les vaches trop en état au vêlage (NEC > 3,5) seraient prédisposées
à de plus grands risques de mammites. Des vaches qui vêlent trop grasses (NEC > 3,5) ou trop
maigres (NEC < 2,5) ont plus de risque de développer des fièvres vitulaires. Les résultats sont
contradictoires en ce qui concerne les boiteries mais il existe peu de données, et sont également
contradictoires en ce qui concerne les infections utérines (dans John R. Roche et al. 2009).
De manière générale, il faut retenir qu’une vache trop maigre ou trop en état au vêlage sera plus
prédisposée à tomber malade.
Le bien‐être des vaches laitières est un paramètre difficilement évaluable étant donné qu’il
dépend de nombreux facteurs, mais on peut supposer qu’une vache ayant un bilan énergétique
très négatif ne se sent probablement pas « bien ». De plus, des NEC extrêmes risquent de
compromettre le bien‐être de l’animal, car elles prédisposent les vaches à une baisse des
fonctions immunitaires, une baisse de la production de lait et de mauvaises performances de
reproduction. La maigreur augmente le risque d’inconfort dans un environnement froid, alors
que l’obésité augmente le risque de désordres métaboliques.
41
4. Recommandations
Evolution de la NEC
• Durant le tarissement
Reprise d’état modérée pour les animaux dont l’état d’engraissement en fin
de lactation est inférieur à l’objectif recherché au moment du vêlage.
Maintien de l’état pour les animaux ayant une NEC optimale pour le vêlage.
PAS D’AMAIGRISSEMENT NI D’ENGRAISSEMENT EXCESSIF.
• NEC au vêlage : Entre 3 et 3,75 selon les auteurs.
• Les vaches ne doivent pas perdre plus de 0,5 à 1 point de NEC après le vêlage.
Energie de la ration et durée du tarissement
• Soit deux rations pour les tarissements longs
Une ration de début de tarissement
‐ Soit ration peu énergétique à volonté : fourrage à 0,75 UFL/kg de MS
(avec environ 75‐80 g de PDI/UFL) + complément en énergie et parfois azote
pour éviter l’amaigrissement.
‐ Soit ration très énergétique rationnée : fourrage à plus de 0,75 UFL/kg de
MS associé à des fibres longues +/‐ concentrés uniquement pour équilibrer la
ration en azote.
Une ration de préparation à la lactation (3 dernières semaines de
tarissement) :
‐ Apport de 0,85‐0 ,90 UFL/kg de MS et 75‐80 g de PDI/kg de MS.
‐ En majeure partie avec des fourrages utilisés en début de lactation.
‐ Réintroduction progressive de concentrés de production.
• Soit une ration unique pour les tarissements courts (<40 jours) : Le
raccourcissement de la période sèche semble être une stratégie viable pour
améliorer le bilan énergétique (R. R. Grummer 2007).
0,8 UFL/kg de MS et 70 g de PDI/kg de MS durant toute la période sèche.
Ajout progressif de concentrés de production au cours des 3 dernières
semaines.
42
III. Physiologie du rumen au tarissement et conséquences sur le
choix de la ration
1. Physiologie
Cette muqueuse, non sécrétrice, est constituée d’un tissu conjonctif très irrigué recouvert d’un
épithélium à quatre couches de cellules. Cet épithélium plus ou moins kératinisé a deux fonctions
principales :
L’atteinte de la perméabilité de cette barrière physique qu’est la paroi du rumen, conduit à des
pathologies telles que des ruminites, des boiteries ou encore des abcès hépatiques à cause de la
migration de bactéries dans la circulation sanguine (Plaizier et al. 2008). Cette perméabilité est
mise à l’épreuve notamment lors d’une chute du pH du rumen comme dans le cas d’une acidose
ruminale subaiguë (Gaebel, H. Martens, M. Bell 1989; Holger Martens et al. 2012).
La surface de cet épithélium est considérablement augmentée (x 20) par la présence de grandes
papilles très vascularisées qui délimitent la lumière du rumen. Ces papilles ruminales sont
responsables de la capacité d’absorption des AGV produits dans le rumen à partir de la
fermentation des aliments ingérés par la population microbienne du rumen. Les facteurs
influençant le nombre et la taille des papilles sont les concentrations en AGV (Lane, Jesse 1997)
et en ammoniac dans le rumen, le pH et la pression osmotique (Holger Martens et al. 2012).
La capacité d’échange du rumen avec le milieu intérieur est encore multipliée par les
nombreuses excroissances de la lame épithéliale dans le tissu sous‐jacent de la papille, au
contact des capillaires sanguins.
43
b. Renouvellement des tissus
La muqueuse du rumen de l’adulte n’est donc pas définitivement différenciée mais est soumise à
une succession de phases de croissance, de restauration et de régression, plus ou moins
marquées selon le stade physiologique. Plusieurs études ont été menées concernant la rapidité
de ce processus de renouvellement de l’épithélium ruminal. Bannink et al. (2008) ont montré
que la rapidité des modifications de l’épithélium du rumen est fonction de la stratégie
alimentaire et que, dans tous les cas, la croissance des papilles est lente et plusieurs semaines
sont nécessaires avant d’observer un nouvel état stable. Ce délai est cohérent avec le délai
nécessaire au renouvellement des cellules épithéliales.
Les principaux facteurs jouant sur l’induction de ces transformations sont des facteurs exogènes,
principalement alimentaires. Ils ont une action soit directe, soit indirecte en favorisant la
production ou la sécrétion des hormones et des facteurs de croissance impliqués. Les
expériences conduites sur des animaux en croissance ont mis en évidence deux types d’action
(W.F. Miller 2011) :
‐ une action chimique des AGV qui, lorsqu’ils sont introduits dans le rumen, favorisent la
croissance de l’épithélium et le développement des papilles, mais ne stimulent pas la
croissance musculaire ni l’expansion du rumen. Parmi les acides gras volatils, le butyrique
est le plus actif, suivi par le propionique puis l’acétique. Le butyrate ayant un effet
stimulateur du développement des papilles ruminales, l’ajout de substrats alimentaires
permettant la production de butyrate au cours de la fermentation ruminale favorise le
développement des papilles.
‐ une action mécanique due aux fibres : Tamate et al. (1962) ont montré dans leur étude
que lorsque l’on introduit du propionate et du butyrate dans des rumens de jeunes
animaux, on observe nettement une stimulation du développement de l’épithélium et
des papilles ruminales mais la croissance musculaire du rumen est nettement
insuffisante. Il est donc indispensable de coupler l’action chimique des acides gras volatils
à une action mécanique qui favorise le développement de la musculature de rumen, et
ainsi permettre de bonnes contractions du rumen et par conséquent un bon mixage du
contenu ruminal. Ce rôle peut être joué par des fibres longues comme de la paille ou un
foin grossier, qui n’ont pas d’action sur le développement de l’épithélium mais qui
favorisent la croissance musculaire et l’expansion volumétrique du rumen.
44
c. Population microbienne
Nourrir un ruminant consiste avant tout à bien nourrir sa microflore ruminale. Cette microflore
est constituée de bactéries (entre 1 et 10 milliards par mL de jus de rumen), de protozoaires (1
million par mL de jus de rumen) et de champignons.
‐ les bactéries cellulolytiques capables de dégrader les sucres contenus dans les parois,
appelés glucides pariétaux (comprenant la cellulose) ;
Chacune de ces deux populations se développe à un pH optimal : 6,5 pour la première et 5,5
pour la deuxième. Par conséquent, le régime alimentaire détermine très largement la masse des
micro‐organismes qui prolifèrent dans le liquide ruminal, l’importance relative des espèces de
micro‐organismes et finalement la quantité et la nature des produits finaux de leurs
fermentations.
Les protozoaires couvrent leurs besoins à partir de glucides et de matières azotées protidiques
(acides aminés, petits peptides) qu’ils retrouvent dans les végétaux de la ration et dans les
bactéries qu’ils phagocytent. Leur nombre décroît rapidement avec des rations amenant à des
pH inférieurs à 5,5.
d. Capacité d’ingestion
Les animaux mangent pour couvrir leurs besoins nutritionnels. La consommation volontaire,
exprimée en kilogrammes de matière sèche (MS) ingérée en 24 heures dépend à la fois de la
ration et de l’animal.
Concernant la ration, les principaux facteurs qui favorisent son ingestion sont sa digestibilité (qui
favorise la vidange rapide du rumen) et le broyage (qui accélère le transit digestif).
Concernant l’animal, la capacité d’ingestion en 24 heures d’une vache laitière exprimée en unité
d’encombrement lait (UEL) dépend principalement de (Sérieys 2015) :
45
‐ sa capacité de production laitière qui détermine ses besoins en énergie, avec 1,5 UEL en
plus par 10 kg de lait supplémentaire ;
‐ son format qui détermine la taille de son rumen avec une augmentation de 1,5 UEL par
100 kg de poids vif supplémentaire ;
‐ son état d’engraissement (1,5 UEL en moins par point de NEC supplémentaire) qui limite
la contenance de son rumen et détermine la sécrétion par le tissu adipeux de leptine, une
hormone qui diminue la prise alimentaire (cf partie II.3.b) ;
‐ l’aptitude de sa flore ruminale à dégrader les aliments ingérés, favorisant leur absorption
et leur transit digestif.
Compte tenu de tous ces facteurs, évoluant tout au long du cycle de production de la vache
laitière, la capacité d’ingestion volontaire va subir de fortes variations.
2. Particularités du tarissement
a. Papilles ruminales
Il a été prouvé que les papilles ruminales des vaches recevant une ration riche en concentrés
sont généralement plus grandes que celles recevant une ration riche en fourrage (Miller 2011).
Or, durant le tarissement, la ration est plus riche en fourrage que la ration de lactation. On
observe donc des papilles ruminales en régression durant cette période. Elles sont de taille
réduite, souvent filiformes, et peu vascularisées. Les capacités d’ingestion des AGV par la
muqueuse du rumen sont alors très réduites, jusqu’à 5 fois moins élevées qu’en lactation lorsque
les papilles sont complètement développées (Figure 12 et Figure 13).
Figure 12. Comparaison de la taille des papilles ruminales en lactation et pendant le tarissement (Crédit photo : Dominique
Champenois).
46
Figure 13. Variations de la surface des papilles du rumen selon la durée de la période sèche, la durée d’application d’un régime
hypo‐énergétique suivi d’un régime hyper‐énergétique (d’après Dirksen et al. (1985)).
Aussi, plus la régression des papilles est importante durant la période sèche, plus leur
restauration pendant le début de lactation avec un régime hyper‐énergétique est lente.
Il s’avère que plus leur restauration est lente, moins la ration de début de lactation est valorisée,
et donc plus le bilan énergétique négatif est long et important. Les effets d’un bilan énergétique
négatif sur la productivité et le bien être sont donc aggravés.
Etant donné que la croissance des papilles secondaire au passage à une nouvelle ration de
lactation est lente et que plusieurs semaines sont nécessaires avant d’observer un nouvel état
stable, l’enjeu du tarissement est donc de préparer les papilles ruminales à la ration de lactation
afin d’accélérer la croissance de ces papilles. Ceci va être possible grâce à l’ajout progressif de
concentrés dans la ration de tarissement afin d’entamer le processus de croissance des papilles
ruminales (Miller 2011).
47
b. Microflore ruminale
Les impacts du régime alimentaire sur le rumen sont résumés dans la Figure 14.
L’objectif du tarissement est donc de favoriser l’efficacité de la microflore ruminale dès le début
de la lactation afin de valoriser la ration de lactation le plus rapidement possible, et minimiser le
bilan énergétique négatif. Ceci est possible en ajoutant progressivement des concentrés en fin de
tarissement afin d’acidifier le pH ruminal et de préparer la flore microbienne à la ration de
lactation.
Figure 14. Proportions des différents types de flore en fonction de la ration alimentaire (Sérieys 2015).
48
c. Capacité d’ingestion
Tous ces facteurs conduisent donc à une diminution de la capacité d’ingestion volontaire,
notamment durant les 15 derniers jours de gestation, celle‐ci pouvant être jusqu’à 20 à 40% plus
faible (Grummer 1995) qu’en début de tarissement (Figure 15).
Figure 15. Evolution de la capacité d’ingestion durant le cycle de production de la vache laitière (Sérieys 2015).
Or, tous les auteurs s’accordent pour dire que plus la diminution de la capacité d’ingestion
volontaire est importante durant les dernières semaines du tarissement, plus les désordres
métaboliques en postpartum sont importants, et moins la production laitière est efficace. En
effet, l’étude de Grummer (1995) a mis en évidence que si l’on augmente la capacité d’ingestion
volontaire en prepartum, on améliore la production à 21 jours postpartum. De plus, Alan W. Bell
(1995) a mis en évidence que si la baisse d’ingestion volontaire en prepartum était trop
importante et que l’ingestion en postpartum était insuffisante pour répondre à tous les besoins
énergétiques de la vache laitière en début de lactation, on observait une mobilisation excessive
des réserves graisseuses. Celle‐ci, associée à une augmentation lente de la capacité d’ingestion
durant les premiers jours de lactation, aggrave les désordres métaboliques et conduit à une
diminution de la production laitière.
49
L’objectif du tarissement est donc de minimiser au maximum la diminution de la quantité de
matière sèche ingérée en fin de tarissement, afin de favoriser l’ingestion en postpartum
immédiat, de limiter les désordres métaboliques et de favoriser la production laitière.
Les études de Gümen et al. (2005) et de Rastani et al. (2005) ont permis de comparer les effets
de 3 durées de tarissement sur la capacité d’ingestion et les performances de
reproduction (Figure 16):
‐ ration n°1 : contrôle sur 56 jours de tarissement. Ration peu énergétique de ‐56 à ‐29
jours avant le vêlage puis ration modérément énergétique de ‐28 à ‐0 jours avant le vêlage.
‐ ration n°2 : ration très énergétique type lactation durant toute la période de tarissement
(28 jours).
Ces études ont ensuite mis en évidence les effets de ces différentes stratégies sur différents
paramètres et notamment sur l’ingestion de matière sèche en peripartum et sur les
performances de reproduction.
Figure 16. Evolution de la capacité d’ingestion en fonction de la durée du tarissement ( : poursuite de la lactation ; : 28
jours de tarissement ; : 56 jours de tarissement)
(Axe des ordonnées : Capacité d’ingestion en kg/jour ; Axe des abcisses : Semaines par rapport au vêlage)
50
3. Recommandations
Objectifs
• Favoriser le développement des papilles ruminales
• Favoriser l’efficacité du microbisme ruminal
• Favoriser l’ingestion de matière sèche en peripartum
Mise en œuvre
• Transition alimentaire en cas de tarissement long
Ration de période sèche : Régime hypo‐énergétique en début de
tarissement avec beaucoup de matière sèche (1,8 à 2,2% du poids vif
de la vache laitière, soit 12 à 14 kg de matière sèche)
Ration de transition : Régime énergétique en fin de tarissement avec
ajout progressif de concentrés ou de glucides fermentescibles (type
amidon de l’ensilage de maïs) durant les 3 dernières semaines avant
le vêlage.
Administration des fourrages et des concentrés de la ration des
vaches en lactation au minimum 3 semaines avant le vêlage.
• Diminution de la durée de tarissement à moins de 40 jours avec une seule
ration de tarissement, de type ration de transition.
Généralités
La fièvre vitulaire, également appelée hypocalcémie vitulaire ou fièvre de lait, est une maladie
métabolique associée à une diminution de la concentration en calcium dans le sang en tout
début de lactation. Elle intervient généralement dans les 48 heures suivant le part. Cette
diminution brutale de la concentration en calcium dans le sang est liée d’une part à une
augmentation brutale de la demande en calcium lors de l’entrée en lactation, et d’autre part à
une exportation calcique accrue vers le veau en fin de gestation ainsi que pour les contractions
utérines. Une hypocalcémie physiologique est donc inévitable au moment du vêlage. Le
rétablissement de la calcémie met en jeu des systèmes de régulation qui sont plus ou moins
rapidement opérationnels. La fièvre de lait se manifeste lorsque ces systèmes de régulation
tardent à se mettre en place, ce qui maintient la calcémie à un niveau trop faible (Ennuyer,
Laumonnier 2013). En temps normal, la calcémie est régulée autour d’une valeur moyenne de
100 mg/L, et l’on parle d’hypocalcémie subclinique lorsque cette valeur devient inférieure ou
égale à 80 mg/L.
51
les récidives chez les mêmes animaux lors des lactations successives sont fréquentes. Les vaches
laitières hautes productrices et qui vêlent avec une NEC trop élevée présentent 4 fois plus de
risques de développer la maladie (Mulligan et al. 2006).
Le métabolisme phosphocalcique
‐ le fœtus : 4 à 5 g/jour ;
Lorsque l’exportation du calcium est plus importante que l’entrée du calcium, ce qui est le cas au
moment du vêlage, la vache présente une balance calcique négative qui peut devenir
pathologique chez certaines vaches. On peut préciser que l’absorption du calcium durant le
tarissement est diminuée par rapport à la lactation, car les papilles ruminales perdent leur
capacité d’absorption.
‐ la parathormone (PTH) est synthétisée par les glandes parathyroïdes. Elle permet la
libération de calcium et de phosphore dans le sang en cas d’hypocalcémie en favorisant
l’ostéolyse, en augmentant l’absorption digestive du calcium, en augmentant les fuites de PO4 et
en favorisant la conversion de la vitamine D3 en dihydroxicalciférol (calcitriol) via le foie et le
rein. Son délai d’action est élevé (quelques jours) et c’est cette latence qui explique l’apparition
de fièvre vitulaire car l’organisme ne compense pas assez rapidement son hypocalcémie.
52
La réponse de l’organisme à une hypocalcémie est résumée dans la Figure 17 :
Figure 17. Réponse de l’organisme à une hypocalcémie (d’après Sérieys (2015) et Ennuyer, Laumonnier (2013))
Plusieurs hypothèses ont été avancées concernant l’apparition de la fièvre vitulaire (Meschy
1995) :
53
‐ défaut de réponse des tissus cibles (intestin, os) aux hormones : le nombre de récepteurs
spécifiques de la vitamine D diminue sensiblement avec l’âge (Horst, J.P Goff, Reinhardt 1994), ce
qui explique la plus grande sensibilité des vaches à partir de la troisième lactation. Cette
hypothèse serait également compatible avec le fait que les concentrations en PTH et en calcitriol
sont normales dans la majorité des cas.
La maladie clinique concerne en moyenne de l’ordre de 5 à 10% des vaches laitières, et peut se
manifester sous plusieurs formes.
Dans sa forme classique, les symptômes se manifestent souvent 24 à 48 heures après le vêlage.
L’animal cesse alors de s’alimenter, de s’abreuver, ne rumine plus, se couche ou tombe et ne
peut plus se relever. La vache présente une augmentation de sa fréquence cardiaque et sa
température peut descendre en‐dessous de 37°C. La vache n’est plus réactive et la maladie
évolue vers un coma plus ou moins profond qui, en l’absence d’intervention, conduit à la mort
dans 8 à 10% des cas (Ennuyer, Laumonnier 2013; Meschy 1995). D’un point de vue biochimique,
la forme classique se caractérise par une hypocalcémie marquée, accompagnée d’une
hypophosphatémie relativement modérée. La magnésémie est quant à elle normale ou
légèrement augmentée.
Les formes nouvelles ou apparentées sont de plus en plus souvent observées (Meschy 1995). On
parle alors de parésie vitulaire, qui concerne des vaches en très bon état et qui ont un appétit
capricieux avant le vêlage (Le Coustumier 1995). Les troubles apparaissent plus tard que dans la
forme classique (généralement dans la semaine qui suit le vêlage). Cette hypocalcémie
s’accompagne d’une modification du profil minéral sanguin (hypocalcémie moins sévère que
pour les formes classiques, phosphorémie parfois fortement diminuée et parfois augmentation
de la température corporelle) et participe très certainement aux différents syndromes du
peripartum : vache grasse, vache couchée … (Meschy 1995).
Selon Le Coustumier (1995), 8% des vaches, tous âges confondus, sont atteintes de fièvre de lait
et 8 à 10% de celles‐ci en meurent.
Le couchage prolongé de la vache en début de lactation rend la traite difficile et expose les
trayons aux contaminations bactériennes et aux blessures, favorisant les infections mammaires
(Sérieys 2015), sans compter qu’elle va engendrer un stress majeur chez la vache. De plus,
l’hypocalcémie inhibe l’activation des macrophages et contribue à la dépression de l’immunité
autour du vêlage (Kimura et al. 2006).
La gestion de cette maladie s’avère donc être un enjeu majeur, étant donné qu’elle peut avoir
des conséquences grave sur la santé de la vache (Figure 18) et donc avoir un impact économique
conséquent pour l’éleveur. En effet, selon Mulligan et al. (2006), les vaches laitières qui
développent une fièvre vitulaire sont prédisposées aux autres troubles métaboliques du
peripartum : elles ont 8 fois plus de risque de développer une mammite au cours de la lactation
54
suivante, 3 fois plus de risque de développer des dystocies et 2 à 4 fois plus de risque d’avoir un
déplacement de caillette.
Figure 18. Conséquences d'une fièvre de lait ou d'une hypocalcémie subclinique, d’après Mulligan et al. (2006)
‐ pour compenser l’excès d’ions H+ dans le sang, l’animal mobilise sa réserve osseuse et
libère donc du calcium ;
Pour ces différentes raisons, il est intéressant de rechercher un état d’acidose métabolique avant
le vêlage afin de prévenir l’hypocalcémie postpartum.
55
Le BACA chez les ruminants
Le bilan alimentaire cation anion (BACA) chez les ruminants est un concept relativement récent
qui permet de définir la capacité de la ration à alcaliniser ou acidifier l’organisme. On le calcule
en utilisant la formule suivante :
L’acidose métabolique recherchée avant le vêlage peut être obtenue par un apport alimentaire
d’anions chlorure (Cl‐) et sulfate (SO4‐) essentiellement, en excès par rapport aux cations (sodium
(Na+) et potassium (K+) principalement). L’électro‐neutralité étant indispensable au
fonctionnement de l’organisme, celui‐ci réagit par une augmentation des ions H+ qui viennent
compenser l’excès de charges négatives apportées par l’alimentation. En fin de tarissement, pour
limiter la prévalence des fièvres vitulaire, l’objectif est d’avoir un BACA le plus faible possible,
voire négatif (Mulligan et al. 2006; Mulligan, Doherty 2008; Ennuyer, Laumonnier 2013). Il faut
donc choisir des fourrages très peu riches en potassium (ion qui influence le BACA de manière
très importante), et proscrire les aliments ayant un BACA très positif (Figure 19). L’ensemble des
BACA des différents aliments sont rapportés dans le Tableau VI.
Figure 19. Incidence des fièvres de lait (milk fever incidence, %) en fonction du BACA de la ration de fin de gestation (DCAD en
mEq/100 g de MS ingérée), d’après ( DeGaris, Lean 2008)
56
Tableau VI. Valeurs du BACA des principaux aliments (d’après Ennuyer, Laumonnier (2013))
D’après les valeurs du Tableau VI, il est évident qu’il faut proscrire l’administration de
bicarbonate de sodium aux vaches taries, et éviter les légumineuses, l’herbe pâturée et l’ensilage
d’herbe.
Apports de calcium
Contrairement à ce que l’on pourrait penser en premier lieu, l’apport de calcium dans
l’alimentation dans la ration de préparation au vêlage n’est pas un moyen de prévention efficace
de la fièvre vitulaire.
Cependant, un apport de calcium par voie orale au moment du vêlage et 24 heures après est
vivement conseillé, avec des spécialités comportant différents sels de calcium à dissolution plus
ou moins rapide, présentés sous forme de gel, de bolus ruminal ou de solution injectable.
Cependant cet apport ne relève plus de la prévention mais déjà du traitement de l’hypocalcémie
(Goff 2008).
57
Autres complémentations
L’administration de vitamine D3 peut être intéressante mais s’avère compliquée. En effet, il faut
prévoir le moment exact du vêlage afin d’administrer la vitamine D au bon moment, c’est‐à‐dire
2 à 8 jours avant le vêlage (Meschy 1995). Cependant, il faut faire attention aux effets
secondaires d’une administration répétée de vitamine D. En effet, une injection de grosses doses
de vitamine D peut provoquer une calcification irréversible des tissus mous. A l’inverse,
l’utilisation de plus faibles doses de vitamine D peut induire une fièvre de lait chez certaines
vaches car le traitement supprime la sécrétion de PTH et la synthèse rénale de calcitriol (Goff
2008). Une alternative plus sécuritaire serait d’administrer du calcitriol, qui a un effet immédiat,
ou l’un de ses dérivés, mais le problème du timing de l’administration persiste.
c. BACA et pH urinaire
Le pH urinaire des ruminants est légèrement alcalin (en général, pH > 8), ce qui est dû à
l’excrétion de potassium, très abondant dans les fourrages. Il devient plus acide en cas d’acidose
métabolique ou de cétose (acidose métabolique par accumulation d’acides organique). En
dehors des pathologies métaboliques, le pH urinaire est fonction du BACA de la ration (Figure
20). Il est donc intéressant de réaliser des mesures du pH urinaire des vaches taries afin d’avoir
un reflet du BACA de leur ration. Plusieurs études ont mis en évidence que l’acidification
optimale de la ration pour les vaches taries était équivalente à un pH urinaire compris entre 6,0
et 7,0 (Oetzel 2004). Au delà de cette valeur, il est nécessaire que l’éleveur acidifie sa ration à
l’aide de sels anioniques (riches en chlore ou en soufre).
58
Figure 20. pH urinaire (Urine pH) en fonction du BACA de la ration de fin de gestation (DCAD, en mEq/100 g de MS), d’après (
DeGaris, Lean 2008)
L’apport régulier, par la ration, de minéraux et de vitamines est indispensable car ils ne sont pas
ou peu stockés dans l’organisme. Cependant, au cours d’une lactation, des périodes d’apports
supérieurs aux besoins ou, au contraire, des périodes sans apports complémentaires sont
tolérées (Brocard et al. 2010).
Comme nous l’avons vu précédemment, le sodium et le potassium jouent un rôle majeur dans la
valeur du BACA et un apport excessif de ces deux minéraux est à l’origine d’une élévation du
BACA et donc d’un risque accru de fièvre vitulaire.
Mais ces deux éléments jouent également un rôle majeur dans la pathogénie de l’œdème
mammaire au tarissement.
Cette pathologie se définit comme une accumulation d’eau dans les tissus de la mamelle. Cette
affection est fréquente chez les primipares qui vêlent tardivement, touche les quatre quartiers
de la mamelle et peut s’étendre jusqu’à l’ombilic et au périnée. Les vaches présentent alors des
difficultés pour se déplacer et pour se relever, ce qui les prédisposent aux lésions des trayons et
donc aux mammites (Sérieys 2015).
Dans leur étude, Randall et al. (1973) ont montré que des apports de plus de 200 g/jour de
chlorure de sodium ou de chlorure de potassium augmentaient de manière significative la
fréquence et la gravité de cette affection.
Pour ces deux raisons, il est indispensable de limiter les apports en sodium et en potassium au
cours du tarissement, notamment en évitant les fourrages trop riches en potassium.
59
b. Complémentation en oligo‐éléments et vitamines
Les oligo‐éléments et les vitamines sont indispensables pour les vaches laitières mais en très
petites quantités. C’est pour cette raison qu’il n’a pas été possible de déterminer les besoins par
méthodes factorielle, mais les apports recommandés ont pu être déterminés et se situent entre
une limite de carence (seuil en‐dessous duquel la vache montre des signes attribués au déficit en
l’élément considéré) et une limite de toxicité (seuil au‐delà duquel l’animal présente une
performance réduite ou une santé dégradée par excès d’apport en cet élément) (Brocard et al.
2010).
Les oligo‐éléments présents dans le rationnement des vaches laitières sont le zinc, le manganèse,
le cuivre, le cobalt, le sélénium et l’iode.
Pour établir les besoins exacts en oligo‐éléments et en vitamines, un calcul détaillé doit être
effectué en utilisant, si possible, des données régionales pour les fourrages, et nationales pour
les matières premières des aliments concentrés.
Ces différents éléments ont un rôle majeur dans la santé de la vache, et notamment sur les
pathologies de la reproduction. En effet, les carences en vitamine A et E, par leurs effets sur la
protection des épithéliums (vitamine A) et sur l’efficacité de la phagocytose (vitamine E),
apparaissent comme les plus préjudiciables. Elles augmentent les risques de non‐délivrance et de
métrites et la carence en vitamine A favorise les avortements. La vitamine D est également à
considérer pour son action sur l’utilisation du calcium, comme nous l’avons vu précédemment
(Sérieys 2015).
c. Apports recommandés
Le Tableau VII résume tous les apports journaliers recommandés au cours du tarissement.
Tableau VII. Apports journaliers recommandés, en minéraux, oligo‐éléments et vitamines, d’après l’INRA (2010)
60
3. Recommandations
Pour les vaches laitières, le confort et le bien‐être sont essentiels pour la bonne santé et
l’optimisation de la production. On attache une importance toute particulière au logement dans
le cas des vaches taries car elles présentent des particularités à la fois physiologiques et
morphologiques qui vont modifier les recommandations concernant le logement.
Tout d’abord, on peut rappeler que le tarissement correspond au dernier tiers de la gestation
chez la vache laitière (en moyenne 60 jours avant le vêlage). Il s’avère alors qu’il s’agit de la
période durant laquelle le veau prend le plus de place dans le ventre de sa mère, et donc par
conséquent, celle‐ci va être beaucoup plus grosse et beaucoup plus lourde. Il est donc nécessaire
d’adapter la taille du logement ainsi que le revêtement des couloirs d’exercice de manière à ce
que la vache tarie puisse s’allonger confortablement, se lever et se déplacer à son aise.
De plus, comme on l’a vu précédemment, la vache tarie reçoit une ration particulière, différente
de celle des vaches en lactation. Parfois même, certains éleveurs distribuent deux types de ration
selon le stade de tarissement. Il est donc nécessaire d’adapter le logement en fonction de la
ration distribuée, et d’établir des lots de vaches taries lorsque plusieurs rations différentes sont
distribuées durant la période sèche.
61
Quelque soit le type de logement choisi, il est indispensable que l’accès aux abreuvoirs et à
l’alimentation soit suffisant pour toutes les vaches taries.
a. Pâture
Lors de la période estivale il est fréquent que les vaches taries soient au pré 24 heures sur 24, au
moins durant la première phase de tarissement. De cette façon :
‐ il permet un exercice physique qui prépare bien les vaches à la mise bas et réduit les
risques de non‐délivrance, cétose et œdème mammaire ;
‐ le microbisme étant plus diffus en plein air qu’en bâtiment, on a une diminution des
risques d’apparition des maladies infectieuses. Il faut toutefois faire attention à ce que la prairie
réservée aux vaches taries soit bien entretenue et pas trop humide pour éviter l’infestation des
animaux par la grande douve.
Dans ce type de système, les vaches taries sont nourries avec une ration à base d’herbe et de
foin, en général proposé en plus dans un râtelier.
Malgré les nombreux avantages de ce type de système, la nourriture ainsi fournie n’est pas
optimum pour la préparation au vêlage. De plus, la surveillance des animaux est plus difficile,
donc il reste intéressant de les faire vêler dans un local adapté, afin de pouvoir intervenir plus
facilement en cas de nécessité.
b. Stabulation entravée
La stabulation entravée est un système de logement dans lequel les vaches sont attachées dans
des logettes individuelles. Il s’agit d’un système qui est de moins en moins utilisé de nos jours, et
surtout adapté à de petits élevages.
Les vaches ont tout à disposition dans leur logette (traite, alimentation, eau) et elles ne font pas
plus de 2 à 4 heures d’exercice par jour. Ce système permet une gestion individuelle des vaches,
quelque soit leur production, leur ration, leur stade de gestation ou leur état de santé.
62
Le principal avantage de ce système de logement est donc une possible préparation au vêlage et
à la lactation suivante individualisée, selon le niveau de production et les facteurs individuels de
chaque vache.
c. Stabulation libre
La stabulation libre est un système de logement dans lequel les vaches ont à la fois un espace
pour se reposer (logette ou aire paillée) et une aire d’exercice. Il s’agit du mode de logement le
plus répandu actuellement en élevage laitier en France.
En effet, il permet aux vaches d’avoir plus d’espace et donc un exercice régulier, ainsi qu’un
confort de couchage.
Dans le cas des vaches taries, il est nécessaire de les séparer physiquement des vaches en
lactation, au moins durant les premières semaines de tarissement, d’une part pour les séparer de
l’ambiance de traite, et d’autre part pour leur administrer une ration adaptée. En effet, ce type
de logement ne permet pas d’avoir une gestion individuelle de chaque vache donc il est
indispensable de faire des lots de vaches selon leur stade de gestation.
Idéalement, le logement des vaches taries doit être le plus éloigné possible de la salle de traite,
et qu’il communique si possible avec une parcelle en herbe, à sol portant, afin de favoriser
l’exercice (Sérieys 2015).
Comme nous l’avons vu ci‐dessus, une stabulation libre peut être composée soit de logettes, soit
d’une aire paillée. Les avantages et inconvénients de ces deux types de logements sont
répertoriés dans le Tableau VIII.
Tableau VIII. Critères de choix entre logettes et aire paillée (d’après Seité et al. (2012))
Avantages Inconvénients
Logettes ‐ Propreté des animaux et des ‐ Risque d’inconfort si les réglages
litières plus faciles à maîtriser sont mal adaptés
‐ Circulation et accès plus aisés ‐ Risque de boiteries
avec le bloc de traite et les locaux ‐ Adaptation plus difficile à la mise
annexes en service d’un nouveau bâtiment
‐ Troupeau plus calme, en et pour l’introduction des
particulier pendant les chaleurs primipares
63
Le choix d’une aire paillée est bien adapté aux vaches taries qui, du fait de la gestation, sont plus
lourdes et plus volumineuses que les vaches en lactation. En effet, elles peuvent se relever plus
facilement qu’en étable entravée ou en logettes.
La mise en place de logettes doit répondre à plusieurs critères (Seité et al. 2012; Cook, Nordlund
2004) :
‐ contenir la vache, c’est‐à‐dire que l’animal ne doit pas trop déborder sur les logettes
voisines, que la vache dispose d’un espace propre et d’un appui latéral pendant le coucher grâce
à la barre inférieure.
‐ éviter les blessures par le contact de zones sensibles du corps avec le tubulaire.
‐ s’adapter à la taille de la vache, via la possibilité de régler la barre du cou. Ce point est
particulièrement important dans le cas des vaches taries qui sont plus grosses car en fin de
gestation.
Figure 21. Positionnement des points de mesure de la longueur diagonale et de la hauteur au garrot d’un animal (Seité et al.
2012)
64
Figure 22. Conception d’une logette, d’après Seité et al. (2012).
(NB : Barre au garrot = Barre du cou ; Limiteur d’avancement = Arrêtoir ; Seuil = Marche)
Afin de s’assurer que les logettes sont bien réglées et de bonnes dimensions, il faut prêter
attention aux éléments suivants (Figure 23) :
Figure 23. Réglages des logettes pour la vache couchée (à gauche) et debout (à droite), d’après Seité et al. (2012)
De plus, il faut faire attention à ce qu’il y ait le bon nombre de logettes par rapport au nombre de
vaches présentes, afin d’éviter les phénomènes de compétition pour se coucher.
Enfin, un autre point essentiel sur lequel il faut s’attarder est le revêtement de la logette. Que ce
soit pour les vaches en lactation ou pour les vaches taries, le choix du sol doit être fait en
fonction du type de déjection que l’éleveur souhaite gérer : fumier ou lisier (Ennuyer,
Laumonnier 2013). Le sol des logettes est fait de divers matériaux tels que du béton, des
matériaux compactés naturels (argile, chaux) ou bitumeux, bois. Afin d’améliorer le confort des
vaches, certains éleveurs choisissent des logettes creuses contenant un matériau meuble comme
du sable, de la paille broyée, de la sciure, des copeaux, du compost …
La conception de logettes est donc très complexe car elle doit répondre à la fois à des normes de
dimensions, mais également de confort. De plus, pour améliorer la santé et le bien‐être animal
en stabulation libre, il faut favoriser les besoins de chaque vache pour qu’elle puisse se
comporter comme un animal de troupeau, manger avec le troupeau, rester avec le troupeau et
se sociabiliser sans peur (Cook, Nordlund 2004).
65
d. Box de vêlage
Le box de vêlage est un local spécialisé pour la maternité qui doit être distinct de l’infirmerie
pour éviter tout risque de contagion. Il est souhaitable que la disposition du local de vêlage
permette à la vache de voir les autres vaches du troupeau, ce qui limite son stress lié à
l’isolement.
Il est indispensable que le confort du box de vêlage soit optimal et que celui‐ci soit suffisamment
grand de manière à ce que la vache vêle dans les meilleures conditions, et que la mise en place
de manœuvres de la part de l’éleveur soit facilement réalisable en cas de vêlage difficile.
Les relations sociales entre les vaches laitières sont très complexes. De nombreuses études ont
été réalisées sur le sujet, et ont permis de mieux comprendre les différents types d’interactions
entre les animaux.
Pour rappel, la journée de la vache est répartie en plusieurs activités (Dormir, ruminer, manger,
et la traite deux fois par jour) et chacune de ces activités représente un budget temps précis dans
la journée, qu’il est nécessaire de respecter pour l’équilibre de la vache.
Changements de lots
Les changements de lots surviennent principalement en début de tarissement lorsque les vaches
laitières passent du lot des vaches en lactation au lot des vaches taries et après le vêlage, lorsque
les vaches taries retournent avec les vaches en lactation. Elles peuvent également subir un autre
changement de lot au cours du tarissement, lorsque l’éleveur sépare les vaches taries en deux
lots en fonction de la ration administrée.
Dans leur étude, Kondo et Hurnik (1990) ont mis en évidence que le déplacement de vaches
laitières d’un lot à un autre provoque dans un premier temps des comportements agressifs avant
la stabilisation de la situation et la mise en place d’une hiérarchie sociale. Ces comportements
agressifs, ou interactions agonistiques, peuvent être de nature physique (coups de pieds,
bousculades, combats) ou non physique (menaces, évitement). La fréquence de ces interactions
augmente durant les deux (Kondo, Hurnik 1990) à trois premiers jours environ (Grant, Albright
2001) puis se stabilise ensuite, sans jamais dépasser sept jours. Au tout début du changement de
lot, on observera une majorité d’interactions physiques (65%) par rapport aux interactions non
physiques (35%) mais dès le deuxième jour, cette tendance s’inverse (40% d’interactions
physiques contre 60% d’interactions non physiques). De plus, il faut préciser que si l’on déplace
une seule vache laitière dans un groupe de vaches déjà stable, celle‐ci sera impliquée dans plus
de comportements agressifs que les autres. Ces interactions sociales lors d’un changement de lot
sont très importantes dans le sens où elles ont très probablement un effet sur les autres
comportements de la journée (alimentation et repos) et vont donc affecter le bien‐être et les
performances des vaches laitières, notamment la production laitière (Cook, Nordlund 2004).
66
A l’échelle individuelle, les changements de lot vont avoir peu d’effet sur les vaches
« moyennes », mais seront plus importants sur les vaches de bas rang social. La définition du
rang social chez les vaches est très complexe car elle dépend à la fois de paramètres individuels
(âge, taille, longévité dans le troupeau), et de paramètres zootechniques comme la densité
énergétique de la ration par exemple (Dickson et al. 1970; Lamb 1976). En effet, il a été prouvé
que pour deux groupes de primipares qui reçoivent des rations à densités énergétiques
différentes, les vaches recevant une ration plus haute en énergie sont plus lourdes, plus fortes et
ont un rang social plus important que celles recevant une ration à plus faible énergie (Lamb
1976).
Enfin, de manière générale, les primipares sont soumises au multipares (Phillips, Rind 2001) et si
on les mélange, on observera une augmentation des comportements agressifs de la part des
multipares et une augmentation des comportements de soumission de la part des primipares.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de limiter au maximum les mouvements des vaches
laitières en général, mais plus particulièrement des vaches taries, même si ceux‐ci restent
inévitables dans les élevages modernes. Il faut également éviter les déplacements d’une seule
vache, et préférer les déplacer par groupe de deux ou trois vaches lors d’un changement de lot
(Cook, Nordlund 2004). Une solution pour diminuer les changements de lots pour les vaches
taries est de raccourcir la durée du tarissement et de ne donner qu’une seule ration identique
tout au long du tarissement.
Densité
La densité est également un paramètre très important à ne pas négliger chez les vaches laitières,
et en particulier durant la période sèche.
‐ soit parce que le nombre de vaches est trop élevé par rapport au nombre de logettes, ou
à la surface d’aire paillée. Dans ce cas, on observe une augmentation des tensions sociales et des
comportements de compétitivité et d’agression pour les lieux de couchage. De ce fait, les
primipares et les vaches de bas rang social, ou celles qui viennent d’être introduites dans le lot
passent plus de temps à marcher, à rester debout ou voire même à s’allonger en dehors des
logettes libres, ce qui conduit à une augmentation du stress des animaux (Cook, Nordlund 2004).
‐ soit parce que le nombre de vaches est trop élevé par rapport à l’espace à l’auge. Dans ce
cas, on observe une perturbation des comportements allélo‐mimétiques (c’est‐à‐dire le fait de
faire les activités toujours en même temps que les autres) et une augmentation des
comportements de compétitivité et d’agression. De ce fait, les vaches « soumises » passent
moins de temps à l’auge, sans que les vaches dominantes ne mangent plus (DeVries, Von
Keyserlingk, Weary 2004; Cook, Nordlund 2004). Chez les vaches taries, on peut observer une
diminution de la consommation de matière sèche si l’on a plus de 92% de vaches par rapport au
nombre de cornadis. Cet élément est aussi valable pour l’accès à l’abreuvoir.
67
Il est donc nécessaire de contrôler la densité des animaux, notamment dans le lot de vaches
taries, en veillant à ce qu’il y ait suffisamment de surface de couchage et d’accès à l’auge et à
l’abreuvoir pour tout le lot.
En partant de ces observations, on peut supposer qu’un changement de type de logement entre
le tarissement et la lactation (par exemple un système en logettes pour la lactation et en aire
paillée pour le tarissement) peut être un facteur de stress pour la vache. Effectivement, la vache
va devoir se réadapter à un système en logettes, parallèlement à un changement de lot stressant
lors de la réintroduction avec les vaches en lactation. Il faut donc éviter les changements de type
de logement entre le tarissement et la lactation.
La prévalence des boiteries chez les vaches taries semble être relativement basse, mais peu
d’études ont été réalisées pour le prouver. Toutefois, les facteurs favorisants les boiteries chez
les vaches en lactation sont également valables pour les lots de vaches taries.
Les quatre facteurs principaux à l’origine de l’apparition des boiteries chez les vaches laitières
sont les suivants (Cook, Nordlund 2009):
‐ nutrition : les lésions des onglons sont souvent considérées comme étant des maladies
nutritionnelles. En effet, la ration joue un rôle majeur dans le maintien de la qualité des onglons
mais peut également les dégrader lors de l’apparition d’une acidose ruminale subaiguë par
exemple ;
‐ traumatismes externes ;
Ces quatre facteurs rendent le sabot et les onglons plus sensibles au développement de lésions
et donc à l’apparition de boiteries. Cependant, le confort de la vache a un rôle significatif dans
l’expression des dommages causés et sur la sévérité des lésions, ainsi que sur le temps de
réparation des lésions lorsque la vache est boiteuse.
68
Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, les vaches laitières de bas rang social passent
moins de temps allongées et plus de temps debout, ce qui augmente la prévalence des boiteries
(Galindo, Broom 2000). Il s’agit donc d’un autre argument pour limiter au maximum les
changements de lots durant le tarissement. De même, il est nécessaire d’éviter toutes les
pratiques qui vont conduire au fait que les vaches vont passer plus de temps debout, comme par
exemple une surface de couchage par vache insuffisante, des logettes qui ne permettent pas un
bon mouvement de couchage et de relever, une trop forte densité d’animaux (> 1,5 à 2
vaches/logette) ou encore une température trop élevée dans l’étable.
Le revêtement du lieu de couchage est également un facteur déterminant dans l’apparition des
boiteries. Les études menées semblent s’accorder sur le fait que les aires paillées ont un impact
positif sur la santé des onglons par rapport à un système en logette, principalement en Europe
(Webster 2001; Somers et al. 2003), et que le taux de boiterie est plus faible dans un système de
stabulation entravée par rapport aux stabulations libres (Cook 2003). Le plus haut taux de
boiterie est observé dans les élevages intensifs, avec un système en logettes et sans accès au
pâturage. Concernant le revêtement des logettes, un matériel de literie « desserré » qui permet
l’amortissement et la traction a plus d’avantage que les matelas pour les vaches boiteuses et la
prévalence des boiteries (Cook 2003). En effet, les vaches auront plus de difficultés à se lever et
se coucher sur une surface inflexible que sur une surface flexible, comme nous le montre la
Figure 24. De plus, un matériau flexible comme le sable va permettre une guérison des lésions
plus rapide et donc une diminution de la durée de la boiterie (Cook 2003).
Figure 24. Effets des différents types de revêtement des logettes sur l’appui des vaches lors du relever (Mattress = Matelas ;
Deep sand = Sable), d’après Cook et Nordlund (2009)
Le type de surface d’exercice sera plus ou moins important selon le temps de contact, la distance
marchée sur la surface et les caractéristiques de la surface qui peuvent être traumatiques et
léser l’onglon (Cook, Nordlund 2009). L’objectif de la surface d’exercice est de fournir un amorti,
tout en étant résistant mais non glissant. Le béton est loin d’être le revêtement idéal car il ne
permet pas l’expression des comportements de locomotion naturels, surtout si celui‐ci est
recouvert de fumier (Phillips, Morris 2000). De plus, il s’agit d’un matériau qui peut être très
glissant, et donc provoquer des traumatismes et par conséquent engendrer des boiteries. Pour
réduire ce risque de glissades, il faut que le béton soit rainuré et qu’il ne soit pas traumatique
pour les onglons. Le caoutchouc peut être une bonne solution pour de longues allées dans
lesquelles l’usure des sabots peut être un problème. En effet, un animal marchant sur un sol en
69
caoutchouc glisse moins, marche sur de plus longues distances et plus rapidement (Rushen, De
Passillé 2006). Les vaches subissent donc moins de traumatismes et on observe donc moins de
nouveaux cas de boiterie, ce qui facilite les mouvements des vaches. Il faut également limiter la
présence des éléments pouvant engendrer des microtraumatismes (pierres, trous …).
Enfin, le dernier paramètre ayant une influence sur la prévalence des boiteries à contrôler est
l’hygiène de l’environnement. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, un des facteurs
favorisant l’apparition des boiteries est la pression infectieuse de l’environnement. Il est donc
indispensable d’avoir un raclage régulier de l’aire d’exercice et de la zone de couchage afin de
limiter au maximum la pression infectieuse de l’environnement.
Concernant la mise en pâture pour les vaches taries, les résultats divergent selon les études.
Certains auteurs pensent que le taux de boiterie est aussi important au pâturage qu’en bâtiment
(Cook, Nordlund 2009). Ceci peut s’expliquer par le fait que les vaches marchent plus lorsqu’elles
sont au pré et passent plus de temps debout à pâturer. Cependant, toujours à condition que la
pâture soit bien entretenue et de bonne qualité, le sol de la pâture est plus doux que les sols des
bâtiments, ce qui compense le fait que les vaches soient couchées moins longtemps, et
diminuerait pour certains auteurs, le taux de nouveaux cas de boiteries.
En conclusion de cette partie, on peut retenir le schéma de la Figure 25 qui met en évidence
l’influence du confort de la vache sur la prévalence des boiteries en élevage laitier.
Figure 25. Influence du confort de la vache laitière sur l’apparition des boiteries (d’après Cook et Nordlund (2009))
70
c. Impact du logement des vaches taries sur les mammites
Comme nous l’avons vu dans notre première partie, les vaches taries sont particulièrement
sensibles aux infections mammaires, notamment en début et en fin de tarissement, à cause de la
modification de la conformation du canal du trayon durant ces périodes. Il faut donc prêter une
grande attention à l’hygiène du logement des vaches taries, principalement des lieux de
couchage afin de limiter au maximum la pression infectieuse et éviter les infections ascendantes
via le canal du trayon. De plus, comme les vaches taries ne bénéficient pas d’une désinfection
des trayons deux fois par jour, l’hygiène du logement est encore plus décisive que pour les
vaches en lactation.
En stabulation entravée ou en logettes, une attention particulière doit être portée aux stalles afin
d’éviter les écrasements de trayons, qui favorisent l’apparition de mammites. En effet, si les
dimensions des stalles ne sont pas adaptées (cf Figure 23) et que les trayons se retrouvent dans
l’aire d’exercice, dans la logette voisine ou encore dans le rail de fumier dans le cas des
stabulations entravées, les risques d’écrasement des trayons et donc de mammites sont très
élevés.
Premièrement, on peut citer le fait que les vaches taries sont beaucoup plus sensibles aux
infections génitales au moment du vêlage donc une bonne hygiène du box de vêlage est
nécessaire, afin d’éviter les infections ascendantes pouvant conduire à l’apparition de métrite.
Ensuite, bien qu’un box de vêlage spacieux, propre et confortable semble être l’environnement
idéal pour la mise‐bas, son utilisation doit être raisonnée. En effet, d’après l’expérience de Cook
et Nordlund (2004), il a été mis en évidence que la concentration en AGNE augmente de manière
plus importante chez les vaches ayant passé 3 jours ou plus dans un box de vêlage par rapport à
celle qui y ont passé moins de 3 jours. Comme nous l’avons vu dans notre deuxième partie, cette
augmentation de la concentration en AGNE engendre une baisse des défenses immunitaires de
la vache laitière. On observe également une augmentation de la prévalence des cétoses et des
déplacements de caillette si les vaches taries restent plus de 3 jours en box de vêlage.
Enfin, dans leur étude, Cameron et al. (1998) ont démontré qu’un accès limité à la nourriture
(moins de 0,3m/vache pour une ration ad libitum ou entre 0,3 et 0,6 m/vache pour une ration
limitée) durant la période prepartum conduit également à une augmentation de la prévalence
des déplacements de caillette après le vêlage.
71
3. Impact du logement des vaches taries sur les performances post‐
partum
a. Performances de reproduction
Tous les facteurs précédemment cités ayant un impact sur la santé ou sur le bien‐être des vaches
taries sont susceptibles d’affecter les performances de reproduction en postpartum, ce qui peut
se traduire par un intervalle vêlage‐vêlage (IVV) allongé, par un taux de réussite à la première
insémination trop faible, par un taux élevé de vaches en repeat breeding et par un taux accru de
pathologies utérines.
b. Production laitière
Généralement, les recherches ont mis en évidence que les changements de lots avaient un
impact négatif sur la production laitière, qui peut se traduire par une diminution de la production
de 2 à 5% sur une courte période, mais cet effet n’est pas observé dans toutes les situations
(Brakel, Leis 1976). Il faut donc être prudent quant à l’interprétation de ces résultats, d’autant
plus qu’une grande partie des études réalisées ont été faites sur des vaches multipares en milieu
de lactation et non sur des vaches en période de transition.
Les effets des changements de lots sur la production laitière varient selon le rang social des
vaches laitières. En effet, pour les vaches dominantes, les variations de production sont minimes,
alors que pour les vaches moyennes et soumises, on peut observer une chute de production
allant de 3,8 à 5,5% de lait durant les deux semaines suivant les mouvements (Hasegawa et al.
1997, Figure 26).
72
Figure 26. Comparaison de la production laitière dans les semaines suivant un changement de lot avec un lot témoin (‐o‐)
d’après Hasegawa et al. (1997)
Une surdensité pendant la période de tarissement a un impact sur la production laitière. En effet,
s’il y a plus de 80% de vaches par rapport au nombre de logettes, la production de lait des
primipares diminue pendant les 83 jours de lactation suivants (Cook, Nordlund 2004).
73
4. Recommandations
74
PARTIE II :
ETUDE EXPERIMENTALE
75
I. Objectifs de l’étude
Cette étude a été menée en vue de recenser les pratiques au tarissement réalisées dans les
élevages français afin de les confronter aux recommandations de la littérature. En effet, comme
nous l’avons vu dans la première partie de notre travail, beaucoup d’auteurs se sont penchés sur
les pratiques idéales à mettre en œuvre lors de la période sèche, mais aucune étude n’a été
menée sur le terrain pour savoir ce qui est réellement mis en place.
A terme, le but est de mettre en place une grille de notation des élevages en fonction des
pratiques mises en œuvre au cours du tarissement afin d’avoir un support pour réaliser du
conseil en élevage dans ce domaine.
L’étude a été menée pendant 2 ans (années scolaires 2012‐2013 et 2013‐2014) sur 184 élevages
de vaches laitières en France. Les questionnaires ont été distribués aux étudiants en première
année de Vetagro Sup, campus vétérinaire de Lyon, qui réalisent un stage de deux semaines en
élevage laitier. Ce questionnaire faisant partie de l’évaluation du stage et permettant sa
validation, 100% des questionnaires ont été retournés. Le choix des élevages a donc été
totalement aléatoire, en fonction du choix des étudiants de première année. La localisation
géographique des élevages n’a pas été demandée dans le questionnaire.
Nous avons donc reçu au total 255 questionnaires remplis en 2 ans. Cependant, trois types de
questionnaires ont été retirés de l’étude :
‐ les questionnaires des stages réalisés en élevage caprins, au nombre de 64 sur les deux
années d’étude.
‐ les questionnaires mal remplis, donnant des réponses incohérentes, au nombre de 5 sur
les deux années d’étude.
‐ les questionnaires des stages réalisés à l’étranger, au nombre de 2 sur les deux années
d’étude.
76
Les données ont été regroupées dans un tableur Excel afin de procéder aux analyses statistiques.
Les paramètres conservés par rapport au questionnaire rempli par les éleveurs sont détaillés ci
dessous. Le questionnaire séparant les données concernant les pratiques entre l’été et l’hiver, il a
été décidé de s’intéresser ici seulement aux pratiques réalisées durant la saison d’hiver. En effet,
dans de nombreux élevages, les vaches taries sont mises au pré l’été, ce qui est beaucoup moins
intéressant pour notre étude.
Plusieurs données concernant les caractéristiques générales de l’élevage ont été demandées
dans le questionnaire distribué aux éleveurs, notamment des informations sur la gestion des
vaches en lactation. Les informations demandées et saisies dans le tableur de données sont les
suivantes :
o H : prim Holstein
o M : montbéliarde
o A : abondance
o Au : autres
‐ la présence ou non d’une part de pâturage dans la ration des vaches laitières :
o O : oui
o N : non
o L : logettes
o AP : aire paillée
o SE : stabulation entravée
77
‐ la ration des vaches en lactation : étant donné que le questionnaire faisait partie de
l’évaluation des étudiants de première année, il leur a été demandé de détailler exactement la
ration, en donnant les quantités exactes de chaque constituant de la ration par vache et par jour.
En revanche, vu la complexité des rations propres à chaque élevage, nous avons choisi de
regrouper les rations par catégories :
• la base fourragère des vaches en lactation : nous avons décidé de regrouper les
rations en quatre groupes, selon la base fourragère distribuée aux vaches en
lactation :
o F : foin comme fourrage majoritaire dans la ration, c’est‐à‐dire à 75% ou plus des
fourrages distribués.
b. Durée du tarissement
‐ la durée du tarissement (en jours), celle‐ci étant donnée telle quelle dans le tableur de
données.
78
o O : oui, il y a une modification des pratiques entre l’été et l’hiver
Plusieurs éléments ont été demandés concernant le logement des vaches taries :
‐ si les vaches taries sont séparées des vaches en lactation. Il faut préciser ici que si les
vaches taries restent avec les vaches en lactation, leur conduite d’élevage (rationnement, type
de logement) est identique à celle des vaches en lactation.
o L : logettes
o AP : aire paillée
o SE : stabulation entravée
‐ la réintroduction avec les vaches en lactation : à partir de quand (nombre de jours par
rapport au vêlage) les vaches taries sont réintroduites avec les vaches en lactation. Les données
ont été classées en quatre catégories :
‐ le passage par un box de vêlage ou non : il est juste demandé dans le questionnaire si la
vache vêle dans un box de vêlage ou non, mais nous n’avons pas demandé de préciser la durée
de séjour de la vache dans le box de vêlage, qui peut être un facteur de stress si elle est
supérieure à 3 jours.
79
o N : non la vache ne passe pas par un box de vêlage.
Les éléments auxquels nous nous intéressons concernant l’alimentation des vaches taries sont
les suivants :
‐ la base fourragère de la ration des vaches taries : de la même manière que pour les
vaches en lactation, il est demandé aux éleveurs de détailler la composition fourragère de la
ration des vaches taries. Nous nous intéressons ici de savoir si la base fourragère des vaches
taries est commune à celle des vaches en lactation ou non, et si oui, si elle est distribuée durant
tout le tarissement ou seulement durant quelques semaines et si elle est partielle ou totale. Cet
élément nous permet de voir si les éleveurs réalisent ou non une transition alimentaire entre le
tarissement et la lactation.
P : partielle
T : totale
‐ la distribution de concentrés aux vaches taries : il est demandé ici aux éleveurs s’ils
distribuent ou non des concentrés durant le tarissement et si oui, si ceux‐ci sont distribués
durant tout le tarissement ou s’ils sont distribués de manière progressive durant les dernières
semaines de tarissement, comme il est conseillé dans la littérature.
80
o O : oui, la vache tarie reçoit du bicarbonate de sodium
3. Méthodes statistiques
Tout d’abord, une analyse descriptive est réalisée via le traitement des données brutes grâce au
logiciel Excel. Nous avons donc d’une part réalisé une description des élevages étudiés en
utilisant les données générales des élevages (race prédominante, niveau de production laitière
par an, intervalle vêlage – vêlage etc …). Puis, nous nous sommes intéressés aux pratiques au
tarissement, en analysant le nombre d’élevage réalisant chaque pratique demandée dans le
questionnaire.
Dans un second temps, nous avons réalisé des analyses statistiques des données obtenues à
l’aide du logiciel R, notre objectif étant de voir s’il existe une corrélation entre la technicité de
l’élevage (évaluée via l’IVV et la production annuelle) et les pratiques à risques mises en œuvre.
Nous avons tout d’abord réalisé des tests de normalité pour les paramètres IVV et production
annuelle (Tests de Shapiro‐Wilk et de Kolmogorov‐Smirnov) dans le but de faire des
comparaisons de moyennes pour chaque pratique en fonction de l’IVV et du niveau de
production de l’élevage. Pour se faire, nous avons réalisé des tests de Student pour les variables
à deux modalités et des ANOVA pour les variables à plus de deux modalités.
81
III. Résultats
1. Description de l’échantillon
a. Taille des élevages
Le nombre moyen de vaches laitières dans les élevages étudiés est de 70,9, l’échantillon allant de
21 vaches en lactation à 250, avec un écart type de 34,8.
100
80
51
60
40 19
20 4 2
0
0‐50 50‐100 100‐150 150‐200 200‐250
Nombre de vaches en lactaxon
La Figure 27 nous montre que la majorité des élevages compte entre 50 et 100 vaches en
lactation (108 élevages sur 184, soit 58,7%) et que les élevages comprenant plus de 100 vaches
en lactation étaient peu nombreux (25 élevages, soit 13,6%).
100
80
60 48
40 19
20 9
0
Holstein Montbeliarde Abondance Autres
Races
La Figure 28 nous montre que la grande majorité des élevages de l’étude sont des élevages de
Prim Holsteins (107 élevages, soit 58,3%), suivi des élevages de Montbéliardes (48 élevages soit
26,2%).
82
c. Intervalle vêlage‐vêlage et production laitière
Le Tableau IX nous montre que l’IVV moyen de tous les élevages étudiés est de 408 jours et que
la production moyenne est de 7788 kg de lait/vache/an. La colonne « Données manquantes » du
tableau correspond au nombre d’éleveurs n’ayant pas renseigné les données demandées.
120
96
100
80
55
60
40
14 15
20 1 1
0
0‐2500 2500‐5000 5000‐7500 7500‐10000 10000‐12500 12500‐15000
Producxon laixère (en kg de lait/vache/an)
La Figure 29 nous montre qu’une majorité des élevages (96 élevages, soit 52,2%) a une
production laitière comprise entre 7500 et 10 000 kg de lait/vache/an.
50 10 4 1
0
Loge‚es Aire paillée Stabulaƒon Loge‚es et Non renseigné
entravée aire paillée
Type de logement
83
La très grande majorité des élevages ont un système de stabulation libre pour les vaches en
lactation (169 élevages, soit 91,8% des élevages étudiés), avec quasiment autant de systèmes en
logettes que de systèmes en aire paillée (respectivement 45,1% et 46,7% des élevages étudiés)
(Figure 30).
80
60
34 32
40
24
20
0
Ensilage de maïs Foin Ensilage d'herbe Ensilage de maïs et
Type de raxon ensilage d'herbe
La Figure 31 nous montre que la majorité des éleveurs distribuent une ration à base d’ensilage
de maïs (94 élevages, soit 51%) alors que les trois autres types de bases fourragères sont
réparties de manière quasiment équivalente (environ 15% chacun).
Distribution de concentrés :
150
100
50 30
1
0
Peu (<3kg/vache/j) Beaucoup (>3kg/vache/j) Non renseigné
Quanxté de concentrés distribués aux vaches en lactaxon
Dans notre étude, la très grande majorité des élevages recensés (153 élevages, soit 83,1%)
distribue beaucoup de concentrés aux vaches en lactation, c’est‐à‐dire plus de 3 kg/vache/jour
(Figure 32). Il est intéressant de préciser ici, que de nombreux éleveurs nous ont précisé dans
84
leur questionnaire que la quantité de concentrés distribuée était adaptée individuellement à la
production laitière de chaque vache.
18
Oui
Non
166
La Figure 33 nous montre que dans la très grande majorité des élevages étudiés, la ration des
vaches en lactation comprend une part de pâturages (166 élevages, soit 90,2%).
2. Pratiques au tarissement
a. Durée du tarissement
Durée du tarissement :
100
80
54
60
40 19
20
0
Court (<45 jours) Moyen (45‐60 jours) Long (>60 jours)
Durée du tarissement
La majorité des éleveurs interrogés dans notre étude (108 élevages, soit 58,7%) réalisent un
tarissement long, c’est‐à‐dire qui dure plus de 60 jours (Figure 34). Très peu d’éleveurs réalisent
des tarissements courts (moins de 45 jours) à l’heure actuelle (19 élevages, soit 10,3%).
85
Modification des pratiques entre l’été et l’hiver :
38
Oui
Non
146
La Figure 35 nous montre que la majorité des élevages n’applique pas les mêmes pratiques au
tarissement entre l’été et l’hiver (146 élevages, soit 79,3% des élevages étudiés). En effet,
souvent en été, les vaches taries sont mises au pré. Pour la suite des résultats de notre étude,
nous nous sommes intéressés seulement aux pratiques mises en place en hiver.
76 1 période
108
2 périodes
La majorité des éleveurs interrogés (108 éleveurs, soit 58,7%) ne réalisent qu’une seule période
de tarissement pour leurs vaches taries (Figure 36).
86
b. Logement des vaches taries
14
Séparées
Non séparées
170
La Figure 37 nous montre que la très grande majorité des éleveurs séparent les vaches taries des
vaches en lactation (170 éleveurs, soit 92,4%).
100
50 29
17
3 6
0
Loge‚es Aire paillée Stabulaƒon Loge‚es et aire Pré
entravée paillée
Type de logement
Dans la grande majorité des élevages (129 élevages, soit 70,1% des élevages étudiés), les vaches
taries sont logées en aire paillée (Figure 38).
87
Changement de type de logement entre le tarissement et la lactation :
60
Oui
124 Non
Dans 67,4% des élevages (soit 124 élevages), les vaches taries ne subissent pas de stress lié à un
changement de type de logement entre le tarissement et la lactation, comme nous le montre la
Figure 39.
85 Oui
99
Non
La Figure 40 nous montre que seulement une petite majorité des éleveurs utilisent un box de
vêlage (99 éleveurs, soit 53,8% des éleveurs interrogés).
88
c. Alimentation des vaches taries
17
150
100
139 Parƒelle
50
1 5
0 22 Totale
Tout le tarissement Une parƒe du Jamais
tarissement
Conxnuité de la base fourragère
La Figure 41 met en évidence d’une part que dans la majorité des élevages, les vaches taries
reçoivent une ration dont la base fourragère est partiellement (18 élevages, soit 9,8% des
élevages étudiés) voire totalement commune (161 élevages, soit 87,5% des élevages étudiés)
avec celle des vaches taries ; et d’autre part, que dans la plupart des cas, cette base fourragère
commune est distribuée durant tout le tarissement (dans 156 élevages, soit 84,8% des élevages).
Distribution de concentrés :
80
54
60
35
40
20
0
Tout le tarissement Quelques semaines Jamais
Durée de distribuxon des concentrés aux vaches taries
La majorité des éleveurs distribuent des concentrés aux vaches taries durant tout le tarissement
(dans 95 élevages, soit 51,6% des élevages étudiés) alors qu’une petite proportion (54 éleveurs,
soit 29,3% des éleveurs interrogés) en distribue de manière progressive durant les dernières
semaines de tarissement, comme il est recommandé dans la littérature (Figure 42).
89
Distribution d’un AMV :
47
Oui
Non
D’après la Figure 43, une très grande majorité des éleveurs distribuent un AMV aux vaches taries
(136 éleveurs, soit 73,9% des éleveurs interrogés).
100
73
80
60
40
11
20
0
Oui Non Non renseigné
Distribuxon de sels anioniques
La distribution de sels anioniques aux vaches taries est réalisée dans 54,3% (soit 100 élevages)
des élevages étudiés, comme cela est représenté Figure 44.
90
Distribution de bicarbonate de sodium :
100
50 32
12
0
Oui Non Non renseigné
Distribuxon de bicarbonate de sodium
La Figure 45 nous montre que la majorité des éleveurs ne distribue pas de bicarbonate de
sodium aux vaches taries (140 éleveurs, soit 76% des éleveurs interrogés), mais une proportion
non négligeable continue d’appliquer cette pratique à risque (32 éleveurs, soit 17,4% des
éleveurs interrogés).
3. Analyses statistiques
Nous avons tout d’abord calculé les moyennes des deux variables d’intérêt de notre étude, qui
sont regroupées dans le Tableau IX, puis nous avons réalisé des tests de normalité de la
distribution pour ces deux paramètres, dont les résultats sont résumés dans le Tableau X et la
Figure 46 pour l’IVV et dans le Tableau XI et la Figure 47.
Tableau X. Tests de normalité de la distribution pour l'IVV.
91
25
30
20
25
P
P 20 e 15
e r
r c
c 15 e
e n
n 10
t
t
10
5
5
0 0
340 360 380 400 420 440 460 480 500 520 330 345 360 375 390 405 420 435 450 465 480
IVV IVV
Ces résultats nous montrent que les valeurs de l’IVV sont normalement distribuées bien que les
valeurs extrêmes cassent la normalité (p > 0,05 hors données extrêmes et p < 0,05 en échantillon
total). Nous pouvons donc réaliser des tests paramétriques pour cette variable.
Tableau XI. Tests de normalité de la distribution pour la production annuelle
30
35
25
30
25 20
P
P e
e r
r 20
c 15
c e
e
15 n
n
t
t 10
10
5
5
0 0
1200 2400 3600 4800 6000 7200 8400 9600 10800 12000 13200 3000 4200 5400 6600 7800 9000 10200 11400 12600
prod_an prod_an
De la même manière que pour l’IVV, on voit d’après ces résultats que les valeurs de la production
annuelle sont normalement distribuées bien que les valeurs extrêmes cassent la normalité (p >
0,05 hors données extrêmes et p < 0,05 en échantillon total). Nous pouvons donc également
réaliser des tests paramétriques pour cette variable.
92
b. Test de student pour les facteurs de risque à deux modalités
Le test de Student est applicable étant donné la normalité des deux variables étudiées. Les
facteurs de risque à deux modalités correspondent à ceux pour lesquels les éleveurs avaient le
choix entre seulement deux réponses (séparation des vaches taries et des vaches laitières,
changement de type de logement, distribution de bicarbonate de sodium et distribution d’un
AMV).
Dans un premier temps (première partie des tableaux), on trouve une estimation des moyennes
d’IVV et de production annuelle pour les élevages ayant répondu oui et les élevages ayant
répondu non. Les moyennes estimées sont données avec les valeurs des intervalles de confiance
positif et négatif à 95% (IC + et IC ‐ : on a 95% de chances d’avoir une valeur comprise entre IC –
et IC +). Ensuite, on cherche à savoir si la différence de moyenne observée entre ceux ayant
répondu oui et ceux ayant répondu non est significative (c’est‐à‐dire qu’elle n’est pas dûe au
hasard) ou non, grâce au test de Student (deuxième partie des tableaux). Chaque test de Student
est réalisé avec et sans les données extrêmes, et avec ou sans l’hypothèse d’égalité des
variances.
Statistiques
Variable Taries séparées des N IC ‐ Moyenne IC +
laitières ?
IVV N 14 388,79 415,21 441,63
O 163 402,82 407,22 411,62
Diff (1‐2) ‐8,544 7,9934 24,531
IVV (hors données extrêmes) N 13 385,77 406,92 428,08
O 163 402,82 407,22 411,62
Diff (1‐2) ‐16,77 ‐0,298 16,174
Production/VL/an N 14 5568,9 6695,9 7823
O 168 7601,6 7879,3 8156,9
Diff (1‐2) ‐2189 ‐1183 ‐177,5
Production/VL/an (hors données N 14 5568,9 6695,9 7823
extrêmes) O 167 7653,1 7920,3 8187,4
Diff (1‐2) ‐2193 ‐1224 ‐255,6
Tests de Student
Variable Hypothèse d'égalité des Degré de Test t Pr > |t|
variances liberté
IVV Equal 175 0,95 0,3414
Unequal 13,9 0,64 0,5307
IVV (hors données extrêmes) Equal 174 ‐0,04 0,9716
Unequal 13,3 ‐0,03 0,9766
Production/VL/an Equal 180 ‐2,32 0,0214
Unequal 15 ‐2,19 0,0448
Production/VL/an (hors données Equal 179 ‐2,49 0,0135
extrêmes) Unequal 14,8 ‐2,27 0,0385
93
Le Tableau XII nous montre que les éleveurs séparant les vaches taries des vaches en lactation
semblent avoir un IVV plus faible (moyenne de 407,22 jours) et une production laitière annuelle
plus élevée (7879,3 kg de lait/vache/an en moyenne) que les éleveurs qui ne les séparent pas
(IVV de 415,21 jours en moyenne et production laitière annuelle de 6695,9 kg de lait/vache/an
en moyenne). Toutefois bien que la différence de moyenne soit significative pour la production
annuelle (p < 0,05), elle ne l’est pas pour l’IVV (p > 0,05), quelle que soit l’hypothèse d’égalité des
variances.
Tableau XIII. Test de Student : Changement de type de logement.
Statistiques
Variable Changement de type de N IC ‐ Moyenne IC +
logement
IVV N 120 400,77 406,29 411,82
O 57 403,44 411,14 418,84
Diff (1‐2) ‐14,4 ‐4,849 4,701
IVV (hors données extrêmes) N 119 400,09 405,31 410,53
O 57 403,44 411,14 418,84
Diff (1‐2) ‐14,99 ‐5,829 3,3356
Production/VL/an N 124 7268 7606,8 7945,5
O 58 7731,8 8176,2 8620,7
Diff (1‐2) ‐1147 ‐569,5 8,2043
Production/VL/an (hors N 123 7335,7 7660,2 7984,7
données extrêmes) O 58 7731,8 8176,2 8620,7
Diff (1‐2) ‐1075 ‐516,1 42,921
Tests de Student
Variable Hypothèse d'égalité des Degré de Test t Pr > |t|
variances liberté
IVV Equal 175 ‐1,00 0,3177
Unequal 116 ‐1,02 0,3093
IVV (hors données extrêmes) Equal 174 ‐1,26 0,211
Unequal 110 ‐1,25 0,2135
Le Tableau XIII nous montre que les éleveurs effectuant un changement de type de logement
entre le tarissement et la lactation semblent avoir un IVV plus élevé (moyenne de 411,14 jours)
et une production laitière annuelle plus élevée (8176,2 kg de lait/vache/an en moyenne) que les
éleveurs qui n’en effectuent pas (IVV de 406,29 jours en moyenne et production laitière annuelle
de 7606,8 kg de lait/vache/an en moyenne). Toutefois ces deux différences de moyenne ne sont
pas significatives pour ces deux variables (p > 0,05) quelle que soit l’hypothèse d’égalité des
variances.
94
Tableau XIV. Test de Student : Distribution de bicarbonate de sodium.
Statistiques
Variable Bicarbonate de N IC ‐ Moyenne IC +
sodium
IVV N 137 403,59 408,5 413,4
O 30 390,32 401,1 411,88
Diff (1‐2) ‐4,14 7,3964 18,933
IVV (hors données extrêmes) N 137 403,59 408,5 413,4
O 30 390,32 401,1 411,88
Tests de Student
Variable Hypothèse d'égalité des Degré de Test t Pr > |t|
variances liberté
IVV Equal 165 1,27 0,2074
Unequal 42,8 1,27 0,2109
IVV (hors données extrêmes) Equal 165 1,27 0,2074
Unequal 42,8 1,27 0,2109
Le Tableau XIV nous montre que les éleveurs distribuant du bicarbonate de sodium aux vaches
taries semblent avoir un IVV plus faible (moyenne de 401,1 jours) et une production laitière
annuelle plus élevée (8568,7 kg de lait/vache/an en moyenne) que les éleveurs qui ne leur en
donnent pas (IVV de 408,5 jours en moyenne et production laitière annuelle de 7638,7kg de
lait/vache/an en moyenne). Toutefois bien que la différence de moyenne soit significative pour la
production annuelle (p < 0,05), elle ne l’est pas pour l’IVV (p > 0,05), quelle que soit l’hypothèse
d’égalité des variances.
95
Tableau XV. Distribution d'un AMV.
Statistiques
Variable Distribution AMV N IC ‐ Moyenne IC +
taries
IVV N 45 396,83 405,87 414,9
O 131 403,67 408,86 414,05
Diff (1‐2) ‐13,24 ‐2,996 7,2511
IVV (hors données extrêmes) N 45 396,83 405,87 414,9
O 130 403,05 407,98 412,92
Diff (1‐2) ‐11,97 ‐2,118 7,73
Production/VL/an N 46 6339,5 6911,3 7483
O 135 7804,8 8100,3 8395,9
Diff (1‐2) ‐1791 ‐1189 ‐587,5
Production/VL/an (hors données N 45 6522,5 7041,9 7561,2
extrêmes) O 135 7804,8 8100,3 8395,9
Diff (1‐2) ‐1648 ‐1058 ‐469,3
Tests de Student
Variable Hypothèse d'égalité des Degré de Test t Pr > |t|
variances liberté
IVV Equal 174 ‐0,58 0,5647
Unequal 76,3 ‐0,58 0,5658
IVV (hors données extrêmes) Equal 173 ‐0,42 0,6717
Unequal 73 ‐0,41 0,6809
Le Tableau XV nous montre que les éleveurs distribuant un AMV aux vaches taries semblent avoir
un IVV plus élevé (moyenne de 408,86 jours) et une production laitière annuelle plus élevée
(8100,3 kg de lait/vache/an en moyenne) que les éleveurs qui ne leur en donnent pas (IVV de
405,87 jours en moyenne et production laitière annuelle de 6911,3 kg de lait/vache/an en
moyenne). Toutefois bien que la différence de moyenne soit significative pour la production
annuelle (p < 0,05), elle ne l’est pas pour l’IVV (p > 0,05), quelle que soit l’hypothèse d’égalité des
variances.
96
c. Test ANOVA pour les facteurs de risque à plusieurs modalités
Pour commencer, nous avons réaliser des tests de Fisher pour expliquer l’importance de chaque
variable à plusieurs modalités.
Tableau XVI. Tests de Fisher
Dans le Tableau XVI, la colonne « R2 » nous donne la part de responsabilité du paramètre dans la
variance de l’IVV ou de la production annuelle. Par exemple, la réintroduction avec les vaches
taries explique 5,1% de la variance de l’IVV et 7,57% de la variance de la production annuelle. Ces
résultats nous montrent que le facteur de risque « distribution de concentrés aux vaches taries »
a très peu d’importance sur la variance de l’IVV (R2 = 0,604%) et de la production laitière (R2 =
2,144%). Le test de Fisher, quant à lui, est un indicateur de la qualité du modèle. On estime qu’il
sera de qualité si la valeur de « Prob F » est comprise entre 0 et 5%. Nous voyons donc que le
paramètre « distribution de concentrés aux vaches taries » n’est pas un modèle de bonne
qualité, ni pour l’IVV, ni pour la production annuelle. Nous n’utiliserons donc pas ce paramètre
pour les tests qui suivent. De la même manière, le facteur de risque de réintroduction avec les
vaches en lactation, n’est pas un modèle de bonne qualité pour l’IVV car la probabilité de Fisher
est supérieure à 5%. Nous ne réaliserons donc pas de test de Student pour ce paramètre.
97
Le Tableau XVII nous montre que la différence de moyenne pondérée estimée d’IVV n’est
significative qu’entre les modalités « P » (base fourragère commune durant une partie du
tarissement) et « T » (base fourragère commune durant tout le tarissement) car la p‐value est
inférieure à 0,05. Dans les autres cas, la différence de moyenne observée n’est pas significative. Il
semblerait donc que les élevage ayant un IVV élevé, donc moins techniques, ont tendance a
distribuer une base fourragère commune durant une partie seulement du tarissement (moyenne
de 483,81 jours), alors que ceux ayant un IVV plus faible semblent en distribuer durant tout le
tarissement (moyenne de 404,43 jours).
Le Tableau XVIII nous montre que les différences de moyennes pondérées estimées de
production ne sont significatives que pour les différences entre les réintroductions brutales et
très anticipées (la production laitière semble être plus élevée lors d’une réintroduction brutale
que lors d’une réintroduction très anticipée), et entre les réintroductions très anticipées et les
non renseignées (p‐value < 0,05). Il semblerait donc que les élevages ayant une production
laitière plus élevée soient ceux qui réintroduisent brutalement les vaches taries avec les vaches
en lactation (moyenne de 8224,1 kg de lait/vache/an) alors que ceux qui ont une production
laitière plus faible les réintroduisent de manière très anticipée (moyenne de 7289,15 kg de
lait/vache/an).
98
Tableau XIX. Test de Student : Base fourragère commune et production laitière. (BFC : base fourragère commune ; J : jamais ;
P : partiellement ; T ; toujours)
Le Tableau XIX nous montre que la différence de moyenne pondérée estimée de production
laitière n’est significative que pour la différence entre une base fourragère commune durant tout
le tarissement et aucune base fourragère commune (p‐value = 0,0376 < 0,05). Les élevages à
production annuelle plus élevée ne semblent distribuer aucune base fourragère commune entre
le tarissement et la lactation (moyenne de 9381,4 kg de lait/vache/an) alors que les élevages à
production plus faible en distribueraient durant tout le tarissement (moyenne de 7698,83 kg de
lait/vache/an).
IV. Discussion
1. Résultats descriptifs
a. Durée du tarissement
Les éléments demandés dans cette catégorie ne constituent pas des pratiques à risque majeures.
En effet, comme nous l’avons vu dans la partie bibliographique, les avis divergent selon les
auteurs en ce qui concerne la durée du tarissement et le nombre de périodes de transition, qui
correspond au nombre de lots de vaches taries.
Concernant la modification des pratiques entre l’été et l‘hiver, la majorité des éleveurs changent
de pratiques entre les deux saisons (environ 80%, d’après la Figure 35). Or lorsqu’il y a un
changement de pratiques entre les deux saisons, il y a systématiquement mise au pâturage des
vaches taries pendant l’été ce qui, comme nous l’avons vu dans notre étude bibliographique
semble être un point positif de la gestion des vaches taries, à condition qu’il ne favorise pas
l’apparition d’autres facteurs de risques (pas d’AMV distribué aux vaches au pré, pas de
concentrés, BACA trop élevé …).
Le premier élément important qu’il faut noter à la vue des résultats de l’enquête est qu’une part
non négligeable des éleveurs ne sépare pas les vaches taries des vaches en lactation (7,6% des
éleveurs, Figure 37). Or il s’agit d’un facteur de risque majeur, comme nous l’avons vu dans la
partie I de notre travail. En effet, sans séparer les vaches taries des vaches en lactation, celles‐ci
ne peuvent pas recevoir une ration adaptée à la préparation à la lactation. De plus, elles restent
99
dans un environnement proche de la traite, ce qui ne favorise pas l’involution mammaire et
augmente le risque d’apparition de mammites.
Pour toutes ces raisons, séparer les vaches taries des vaches en lactation correspond à l’élément
indispensable pour une bonne gestion des vaches taries, et aucun éleveur ne devrait négliger
l’importance de cette pratique.
Le second point sur lequel on peut discuter concernant le logement des vaches taries, est que
dans la plupart des élevages (70%, comme nous le montre la Figure 38), celles‐ci sont logées dans
une aire paillée, comme le recommande la littérature (cf page 74). Toutefois, parallèlement à
cela, dans une grande majorité des élevages (67,4%, d’après la Figure 39) on observe également
un changement de type de logement entre le tarissement et la lactation. Par conséquent, les
vaches taries subissent un stress supplémentaire au moment du début de la lactation, car elles
doivent se réadapter au logement des vaches en lactation. Pour ces élevages, on peut alors se
poser la question de savoir quelle pratique est la moins stressante pour la vache tarie : soit un
logement dans des logettes au tarissement sans changement de type de logement entre le
tarissement et la lactation ; soit un logement sur aire paillée au tarissement avec un changement
de type de logement entre le tarissement et la lactation.
Enfin, une petite majorité des éleveurs (53,8%, d’après la Figure 40) font passer leurs vaches
taries par un box de vêlage avant de les réintroduire avec les vaches en lactation. Bien qu’au
premier abord le passage par un box de vêlage semble être une bonne pratique au tarissement, il
nous manque la donnée de la durée du séjour en box de vêlage pour avoir un regard critique sur
les données. En effet, le passage par un box de vêlage est bien pour la vache à condition que
l’isolement ne soit pas trop long (pas plus de 3 jours d’après les recommandations de la
littérature, cf page 74). Les résultats concernant cette pratique ne sont donc pas interprétables.
Plusieurs éléments méritent d’être discutés en ce qui concerne l’alimentation des vaches taries.
En effet, on note qu’un nombre non négligeable d’éleveurs font encore des erreurs.
Tout d’abord, on remarque qu’un trop grand nombre d’éleveurs administrent encore du
bicarbonate de sodium aux taries (17,4%, d’après la Figure 45). Or il s’agit d’une pratique très à
risque dans le sens où cela augmente considérablement le risque d’apparition d’une fièvre
vitulaire, comme nous l’avons vu dans notre étude bibliographique (cf page 55). Il s’agit donc
d’une pratique à proscrire impérativement.
Ensuite, on remarque, d’après nos résultats, que la gestion de l’administration de concentrés aux
vaches taries est souvent mal maîtrisée par les éleveurs. En effet, dans la plupart des cas ils
administrent soit trop de concentrés, c’est‐à‐dire qu’ils en donnent aux vaches taries durant tout
le tarissement (51,6%, d’après la Figure 42), soit ils n’en donnent pas du tout (dans 19% des cas),
ce qui ne permet pas aux papilles ruminales de s’adapter à la ration de lactation. Seulement
29,4% des éleveurs administrent des concentrés de manière progressive sur les dernières
semaines de tarissement, comme le recommande la littérature (cf page 50).
100
Nous pouvons ensuite discuter sur l’administration d’un AMV aux vaches taries. Effectivement,
nos résultats nous montre qu’une part non négligeable des éleveurs ne distribuent pas d’AMV
aux vaches taries (26,1%, d’après la figure Figure 43). Même s’il ne s’agit que d’une minorité,
l’administration d’un AMV adapté aux vaches taries devrait être systématique, comme nous le
recommande la littérature (cf page 61).
Comme nous l’avons vu dans notre étude bibliographique, l’administration de sels anioniques
doit être fonction de la valeur du BACA de la ration. En effet, si celle‐ci est trop élevée, il est
nécessaire de l’acidifier, ce qui sera possible avec l’administration de sels anioniques. Or, nous
n’avons pas la donnée de la valeur du BACA de la ration des vaches taries de notre étude, donc
nous ne pouvons pas commenter les résultats obtenus. Dans tous les cas, il ne s’agit pas d’une
pratique à risque pour les vaches taries.
Concernant les fourrages distribués aux vaches taries, la très grande majorité des éleveurs
administre aux vaches taries une base fourragère commune avec celle des vaches en lactation
durant tout le tarissement (75,5% d’après la Figure 41). Seule une très faible proportion ne
réalise pas de transition (2,7% seulement), ce qui est un point très positif.
D’après les résultats des tests de Student réalisés pour chaque facteur de risque à deux
modalités, il semble qu’il existe une corrélation uniquement entre les facteurs de risque et la
production laitière annuelle et non pas l’IVV. En effet, les différences de moyenne observées
pour l’IVV ne sont pas significatives, quel que soit le facteur de risque étudié.
En revanche, les résultats obtenus pour la production laitière varient selon le facteur de risque
étudié. Intuitivement, on s’attendrait à ce que les éleveurs les plus techniques (c’est‐à‐dire ayant
une production laitière plus élevée) soient ceux qui mettent en œuvre le moins de pratiques à
risque. Les résultats obtenus vont dans ce sens pour les facteurs de risque « séparation des
vaches taries » et « distribution d’un AMV » car les différences de moyenne sont significatives.
En effet, les éleveurs séparant les vaches taries des vaches en lactation semblent avoir une
production laitière annuelle plus élevée (7879,3 kg de lait/vache/an en moyenne) que les
éleveurs qui ne les séparent pas (6695,9 kg de lait/vache/an en moyenne et les éleveurs
distribuant un AMV aux vaches taries semblent avoir une production laitière annuelle plus élevée
(8100,3 kg de lait/vache/an en moyenne) que les éleveurs qui ne leur en donnent pas (6911,3 kg
de lait/vache/an en moyenne). Concernant le facteur de risque « changement de type de
logement », aucune conclusion ne peut être établie car les différences de moyennes observées
ne sont pas significatives. Cependant, les résultats obtenus pour le facteur de risque
« distribution de bicarbonate de sodium » ne vont pas en ce sens, car il existe une différence de
moyenne significative de production laitière qui témoigne que les éleveurs qui font les choses
bien (c’est‐à‐dire qui ne distribuent pas de bicarbonate de sodium) semblent être ceux qui ont
une production laitière plus faible (7638,7kg de lait/vache/an en moyenne contre 8568,7 kg de
lait/vache/an en moyenne) pour les éleveurs qui en distribuent).
101
Nous avons vu précédemment que certains de ces facteurs de risque à plus de deux modalités
était significatif à plus de 5% au test de Fisher, ce qui nous a mené au choix de ne pas les utiliser
pour les tests de Student ensuite.
Concernant les tests ANOVA réalisés, on peut dire la différence de moyenne pondérée estimée
d’IVV pour la base fourragère commune n’est significative qu’entre les élevages distribuant une
base fourragère commune durant une partie du tarissement et ceux en distribuant durant tout le
tarissement ( Tableau XVII). Il semble donc que les élevage ayant un IVV élevé, donc moins
techniques, ont tendance à distribuer une base fourragère commune durant une partie
seulement du tarissement (IVV moyen de 483,81 jours), alors que ceux ayant un IVV plus faible
semblent en distribuer durant tout le tarissement (IVV moyen de 404,43 jours). Cette
observation est cohérente avec notre hypothèse que les élevages les plus techniques sont ceux
qui évitent les facteurs de risque. Pour la différence de moyenne pondérée estimée de
production, elle n’est significative qu’entre ceux distribuant une base fourragère commune
durant tout le tarissement et ceux n’en distribuant pas du tout (Tableau XIX). Ainsi, les élevages à
production annuelle plus élevée ne semblent distribuer aucune base fourragère commune entre
le tarissement et la lactation (moyenne de 9381,4 kg de lait/vache/an) alors que les élevages à
production plus faible en distribueraient durant tout le tarissement (moyenne de 7698,83 kg de
lait/vache/an). Cette observation n’est pas cohérente avec notre hypothèse, mais peut
s’expliquer par le fait que de nombreux élevages ayant une production laitière annuelle
inférieure à la moyenne de 7698,83 kg de lait/vache/an (28 élevages sur 80, soit 35%) distribuent
du foin aux vaches en lactation et donc également aux taries et ont donc forcément une base
fourragère commune entre le tarissement et la lactation.
Enfin, concernant les tests ANOVA effectués sur le facteur de risque « réintroduction avec les
vaches en lactation » et sur la production laitière, on voit que la différence de moyenne de
production observée n’est significative qu’entre ceux réintroduisant les vaches taries de manière
brutale et ceux les réintroduisant de manière très anticipée (Tableau XVIII). Il semble donc que
les élevages ayant une production laitière plus élevée soient ceux qui réintroduisent brutalement
les vaches taries avec les vaches en lactation (moyenne de 8224,1 kg de lait/vache/an) alors que
ceux qui ont une production laitière plus faible les réintroduisent de manière très anticipée
(moyenne de 7289,15 kg de lait/vache/an). Cette observation n’est pas en accord avec notre
hypothèse selon laquelle les élevages les plus techniques (production laitière plus élevée) sont
ceux qui évitent les facteurs de risque.
Concernant les limites de l’étude, nous pouvons préciser que les questionnaires ont été remplis
par des étudiants de première année au cours de leur stage en élevage laitier. Or, à ce stade de
leur formation, ils n’ont pas encore acquis la totalité des connaissances nécessaire à la
compréhension de l’ensemble du questionnaire. De ce fait, nous pouvons suspecter un biais
d’opérateur dans le sens où les données récoltées peuvent être mal remplies et conduire à des
données extrêmes.
De plus, pour certains paramètre (comme par exemple la séparation des vaches taries), les
échantillons sont très déséquilibrés (14 élevages ayant répondu « non » et 163 ayant
répondu « oui », d’après le Tableau XII). Les résultats statistiques obtenus sont donc à utiliser
avec prudence.
102
Enfin, il est difficile de distinguer les causes et les conséquences dans notre étude, car on ne peut
pas savoir quel paramètre engendre l’autre. Par exemple, dans les élevages qui distribuent un
AMV aux vaches taries : la production laitière est‐elle plus élevée car les éleveurs distribuent un
AMV ? Ou bien, les éleveurs distribuent‐ils un AMV car ils sont plus techniques (et ont donc une
production laitière plus élevée) ?
1. Objectifs
Le principe de cette grille est de noter les pratiques mises en œuvre au tarissement par un
éleveur, afin d’avoir une idée concrète et chiffrée du risque qu’il prend en appliquant de telles
méthodes. Ainsi, pour chaque paramètre retenu, un bonus ou un malus est attribué à l’éleveur
au regard de ses pratiques. Le cumul de ces bonus/malus permet d’aboutir à un score final
servant à évaluer le niveau de risque d’un élevage concernant les pratiques mises en œuvre au
peripartum.
L’objectif à court terme de cette grille de notation sera de réaliser une étude permettant de voir
s’il existe une corrélation significative entre la note obtenue et la prévalence des principales
maladies du peripartum.
De cette manière, s’il existe une corrélation positive entre ces deux paramètres, lors d’une visite
d’élevage chez un éleveur qui aurait un taux trop élevé de maladies peripartum, cette grille de
notation pourra être utilisée afin d’appuyer son argumentation sur les points à améliorer dans la
gestion du tarissement.
La grille de notation a été établie de telle sorte que la présence d’une pratique à risque provoque
une élévation de la note. Ainsi, l’objectif de l’éleveur est donc d’avoir la note la plus faible
possible, voir même une note nulle.
Les notes pour chaque pratique ont été établies selon notre propre opinion, en fonction des
données bibliographiques et de l’importance que nous estimons pour chaque risque.
Sept pratiques à risques ont été retenues pour l’établissement de notre grille de notation, qui
nous ont semblé être les plus importantes, mais surtout les plus interprétables compte tenu des
résultats des questionnaires.
En effet, nous avons choisi d’exclure certaines données pour lesquelles nous n’avions pas
suffisamment d’informations pour qu’elles soient pertinentes. Par exemple, nous avons choisi
d’exclure les données concernant le passage par un box de vêlage, étant donné que nous
n’avions pas l’information sur la durée de séjour dans celui‐ci, qui conditionne le fait qu’il s’agisse
d’un facteur de risque ou non.
103
Concernant les données récoltées sur la durée du tarissement, et la séparation des pratiques
entre l’été et l’hiver, il n’y a pas de facteur de risque majeur, donc il a été décidé de ne pas
prendre ces données en compte dans la grille de notation.
Concernant les données récoltées sur le logement des vaches taries, trois facteurs de risque ont
été retenus pour participer à la mise en place de la grille de notation :
‐ la non séparation entre vaches taries et vaches en lactation : il s’agit pour nous d’un
facteur de risque majeur, qui conditionne tout le reste de la gestion du tarissement. En effet, si
les vaches taries ne sont pas séparées des vaches en lactation, il est impossible de leur
administrer une ration adaptée au tarissement, elles restent dans l’ambiance de traite ce qui
ralentit le processus d’involution mammaire, le logement n’est pas forcément adapté à des
vaches taries. C’est pour ces différentes raisons que nous avons choisi de mettre une note de +2
si les vaches taries n’étaient pas séparées des vaches en lactation et 0 si elles l’étaient.
‐ une réintroduction avec les vaches en lactation non adaptée : la réintroduction avec les
vaches en lactation est un facteur de stress dans le sens où il s’agit d’un changement de lot
auquel les vaches taries doivent s’habituer, mais qui est inévitable dans la mesure où il est
nécessaire de séparer les vaches taries des vaches en lactation. Toutefois, ce facteur de risque
peut être accentué si la réintroduction est brutale, c’est‐à‐dire si elle a lieu le jour du vêlage car
dans ce cas, la vache cumule deux stress (le vêlage et la réintroduction avec les vaches en
lactation). Dans le cas d’une réintroduction brutale, on appliquera donc une note de +2. De plus,
comme nous l’avons vu dans notre partie bibliographique, l’adaptation des vaches à un nouveau
lot peut prendre parfois 2 à 3 jours, donc nous avons choisi d’administrer une note de +1 dans le
cas où la réintroduction est anticipée (c’est‐à‐dire entre 0 et 3 jours avant le vêlage) car le stress
peut se prolonger jusqu’au jour du vêlage. Enfin, dans le cas d’une réintroduction très anticipée
(plus de 3 jours avant le vêlage) ou d’une réintroduction après le jour du vêlage, on donnera une
note de 0.
Enfin, concernant les données reçues sur l’alimentation des vaches taries, nous avons retenue
quatre facteurs de risque qui nous semblaient essentiels :
‐ une mauvaise gestion de la distribution de concentrés aux vaches taries : d’après les
recommandations de la littérature, les concentrés ne doivent pas être distribués aux vaches
taries durant toute la période du tarissement, mais leur administration doit être progressive
durant les dernières semaines de la période de transition. C’est pourquoi nous avons décidé de
donner une note de +1 si les concentrés sont distribués durant tout le tarissement ou si aucun
concentré n’était distribué du tout et une note de 0 si la distribution est faite de manière
progressive sur les dernières semaines du tarissement.
104
‐ l’absence d’AMV dans la ration des vaches taries : comme nous l’avons vu dans notre
partie bibliographique, l’administration d’un AMV adapté aux vaches taries est indispensable au
cours de la période de transition. Nous avons donc décidé d’administrer la note de +1 si les
éleveurs ne donnent aucun AMV aux vaches taries et 0 sinon.
105
3. Mise en place de la grille de notation
Brutale +2
Réintroduction avec vaches en lactation Anticipée +1
Très anticipée ou après 0
La note maximale possible est donc 10, dans le cas où l’éleveur met en œuvre toutes les
pratiques à risque au tarissement. A l’inverse, si l’éleveur respecte toutes les recommandations
de la littérature, il aura une note de 0. Plus la note est élevée, plus l’élevage est à risque, plus est
basse, mieux est maitrisé le peripartum.
Nous avons appliqué cette grille aux élevages étudiés puis nous avons établi des catégories
d’élevages.
Tout d’abord, le Tableau XXI nous montre que la moyenne des notes obtenues est d’environ 2,9,
ce qui correspond à 2 à 3 pratiques à risque, ce qui est plutôt un élément positif. D’autre part, on
voit que la note maximale obtenue est de 6 (10 étant la note maximale possible), ce qui nous
prouve qu’aucun des éleveurs interrogés n’applique toutes les pratiques à risque. Il s’agit d’un
autre point positif.
106
Tableau XXI. Moyenne des notes obtenues
Note minimale 0
Note maximale 6
40
30 23
21
20
12
10 4
0
0
0 1 2 3 4 5 6 >6
Notaxon
En regard des résultats obtenus (Tableau XXI et Figure 48), nous avons choisi de classer les
élevages étudiés en quatre catégories en fonction de la note obtenue.
‐ Note de 0 : aucune pratique à risque. Les éleveurs respectent bien les recommandations
de la littérature et aucune pratique mise en œuvre n’est considérée comme une pratique à
risque. Attention toutefois, dans le cadre du conseil en élevage, il faut bien retenir que le risque
zéro n’existe pas, même si la note obtenue est de 0. Il existe toujours un risque d’apparition de
maladies post‐partum, même si l’on fait tout pour l’éviter.
‐ Note entre 1 et 2 : pratiques peu à risque. Seulement 2 à 3 pratiques à risque sont mises
en œuvre, au maximum, ce qui est largement raisonnable. Cependant, elles ne doivent pas être
prises à la légère, et comme il y en a peu, il est facile de les rectifier afin d’atteindre une note de
0.
107
‐ Note supérieure ou égale à 5 : pratiques très à risque. L’éleveur met en œuvre beaucoup
de pratiques à risque au tarissement, donc une visite d’élevage pour cibler les points précis à
modifier est indispensable.
80
58
60
40 27
20 12
0
Note de 0 Note de 1 à 2 Note de 3 à 4 Note ≥ 5
Catégories de praxques
La Figure 49 nous montre que la majorité des élevages étudiés (87, soit 47,2%) a une note entre
3 et 4, et met donc en œuvre des pratiques au tarissement moyennement à risque. Ainsi, même
si les notations obtenues ne sont pas particulièrement élevées (maximum de 6/10), une grande
partie des élevages conservent un nombre non négligeable de pratiques à risque malgré les
recommandations de la littérature. Une sensibilisation des éleveurs concernant leurs pratiques
au tarissement serait donc intéressante, afin d’avoir, dans l’idéal, une majorité des élevages
ayant des notes entre 0 et 3.
Cependant, ces résultats sont à utiliser avec précaution dans le sens où d’autres études doivent
être menées afin de préciser s’il existe ou non une corrélation entre la note obtenue et la
prévalence des maladies du postpartum dans les élevages. Les catégories créées seraient donc à
adapter en fonction des résultats de ces études.
108
CONCLUSION
Nous avons vu dans la première partie de notre étude que les recommandations de la littérature
concernant les pratiques au tarissement sont vastes, parfois contradictoires selon les auteurs. De
plus, elles évoluent au cours du temps selon les études réalisées. La gestion du tarissement est
une étape clé dans la conduite zootechnique du troupeau, notamment sur le plan alimentaire,
sanitaire et logistique (gestion du logement des vaches taries). L’enjeu est de taille car une bonne
gestion du tarissement conditionne la bonne santé de la vache en postpartum et de bonnes
performances de lactation et de reproduction.
Il est donc parfois difficile pour les éleveurs, étant donné l’étendue des opinions, de savoir quelle
conduite adopter pour gérer au mieux leurs vaches taries.
L’enquête réalisée dans le cadre de cette thèse illustre bien la diversité des pratiques mises en
œuvre sur le terrain. En effet, chaque éleveurs possède sa propre gestion du tarissement. Nous
avons donc choisi de cibler les points clés de cette période sensible, en s’intéressant
principalement aux facteurs de risques les plus importants. Les analyses statistiques réalisées
nous ont montré d’une part qu’il existait encore un nombre non négligeable d’éleveurs qui
possédait encore des pratiques à risques non recommandées par la littérature.
D’autre part, nous avons pu voir que la technicité des élevages n’était pas particulièrement
corrélée au nombre de pratiques à risque observé. En effet, certaines pratiques à risque vont
être observés dans des élevages plus techniques alors que d’autres seront observées dans des
élevages moins techniques.
109
Le système de notation proposé dans ce travail permettrait aux vétérinaire de sensibiliser les
éleveurs aux pratiques à éviter, et pourrait servir de support pour du conseil en élevage. Afin
d’avoir plus de matière pour conseiller les éleveurs, il serait cependant intéressant de réaliser
des études complémentaires, notamment sur le lien entre la notation des pratiques et la
prévalence des pathologies du postpartum dans l’élevage.
110
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116
ANNEXES
Dimension des Première lactation Vache multipare (727 Vache tarie (818 kg)
logettes (m) (636 kg) kg)
Longueur total face au 2,74 3,05 3,05
mur
Face à face 5,18 5,49 5,49
Longueur de la 1,73‐1,78 1,78‐1,83 1,83
marche à l’arrêtoir
Largeur 1,22 1,27 1,37
Hauteur de l’arrêtoir 0,10 0,10 0,10
Hauteur maximale de 0,30 0,30 0,30
la barre inférieure
Hauteur sous la barre 1,22 1,27 1,27
du cou
Distance horizontale 1,73‐1,78 1,78‐1,83 1,83
entre la marche et la
barre du cou
Hauteur de la marche 0,20 0,20 0,20
Recommandations selon Cook, Nordlund (2004)
117
ANNEXE 2 : Questionnaire distribué aux éleveurs pour la réalisation de
l’étude.
Ration complète (= concentrés en partie mélangés avec les fourrages par une mélangeuse) ?
Oui / Non
Nom de l’aliment Quantité brute distribuée (en kg/vache/jour)
5. Est‐ce qu’en été, la ration des vaches laitières comporte une part de pâturage ? Oui /
Non
6. Niveau de production par vache laitière, en kg de lait produits par an (à rechercher par exemple sur
le bilan technique du contrôle laitier de l’année 2013) :
7. Intervalle vêlage‐vêlage moyen, en jours, en 2013 (à rechercher sur le bilan technique annuel du
contrôle laitier de l’année 2013 ou sur le bilan de fécondité) :
118
Gestion du tarissement
Alimentation des vaches taries = partie à ne remplir que si la ration des vaches taries est différente
de celles des vaches en lactation
ETE HIVER
119
19. Des concentrés sont‐ils Non, pas du tout Non, pas du tout
distribués durant le tarissement ? Oui, seulement dans la Oui, seulement dans la
(hors une éventuelle distribution d’une dernière semaine avant vêlage dernière semaine avant vêlage
partie de la ration des laitières)
Oui, dans les 2 semaines Oui, dans les 2 semaines
avant le vêlage avant le vêlage
Oui, dans les 3 semaines Oui, dans les 3 semaines
avant le vêlage avant le vêlage
Oui, dans les 4 semaines, Oui, dans les 4 semaines, ou
ou +, avant le vêlage +, avant le vêlage
120
JANNOT ALICE
RÉSUMÉ :
MOTS CLÉS :
• Arrêt de la lactation
• Elevage laitier
• Préparation à l’accouchement
• Obstétrique vétérinaire
• Alimentation
• Zootechnie
JURY :
Président : Monsieur le Professeur Elvire Servien
1er Assesseur : Monsieur le Professeur Laurent Alves de Oliveira
2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Pierre Bruyère
Membre invité : Monsieur le Professeur Loïc Commun