LES RÉSINES COMPOSITES

PROPRIÉTÉS ET INDICATIONS
CLINIQUES

Anne RASKIN1,
DCD, PhD,
Assistante en biomatériaux
Hervé TASSERY2,
DCD, PhD, MCU
Jean-Pierre SALOMON1,
DCD
Joseph SABBAGH3
DCD, PhD, Chargé d’enseignement

1
Laboratoire IMEB ERT 30, UFR
Odontologie de Marseille, Université
de la Méditerranée, Aix-Marseille II.
2
Odontologie conservatrice UFR
Odontologie de Marseille, Université
de la Méditerranée, Aix-Marseille II.
3
Service dentisterie restauratrice.
Université Saint-Joseph,
Beyrouth, Liban.

MOTS CLES
Résines composites,
B ien que le s essa is cli niqu es
soient les seuls à pouvoir nous don-
Propriétés physiques
et mécaniques , ner d es résu ltat s b asés sur d es
Indications cliniques. preuves, le renouvellement des maté-
riaux, et en particulier des résines
KEY WORDS composites, est tel qu'ils ont été reti-
Composite resins, rés du marché lorsque ces essais
Physical and mechanical nous livrent leurs résultats. Les pro-
properties, priétés physiques, mesurées in vitro
Clinical indications serviront donc de guide pour la sélec-
tion des matériaux.
L’objectif de ce travail est de mettre
en évidence l’intérêt éventuel de
l’évolution des résines composites et
de la mettre en relation avec leurs
propriétés et leurs indications cli-
niques.
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ET INTÉRET CLINIQUE
(Tableau I)
Il faut garder à l’esprit que les pro-
priétés mesurées in vitro ne sont pas
directement corrélées aux résultats
des essais cliniques. Néanmoins, le
renouvellement commercial fréquent
des matériaux et la durée des essais
cliniques sont tels qu’il est pratique-
ment impossible d’obtenir des résul-
tats cliniques pendant la commerciali-
sation de ceux-ci. Les propriétés phy-
siques et mécaniques vont donc nous
guider pour la sélection de ces maté-
riaux.

REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 5, 2005 pp. 313-326

 IMPORTANCE DE LA
PHASE INORGANIQUE
POURCENTAGE DES
CHARGES
Les charges varient par leur composi-
tion, leur forme, leur taille et leur pour-
centage (25). Le pourcentage de
charges est conditionné par leur forme
(23) et leur taille (17). Les propriétés
mécaniques et le comportement en
général des composites sont large-
ment affectés par la quant it é de
charges présentes dans la matrice
résineuse (1, 4, 11, 28). L’augmenta-
tion de la quantité de charges amélio-
re les propriétés mécaniques, diminue
le coefficient d’expansion thermique et
la rétraction de prise du matériau.
La diminution de la taille des charges
a permis d’augmenter leur pourcenta-
ge inclus dans la matrice. Cependant,
pour une même masse de charges, la
diminution de leur taille augmente la
valeur de la surface développée et
par conséquent, les interactions avec
la matrice, aboutissant rapidement à
une augmentation de la viscosité, ren-
dant le matériau inutilisable. Pour
palier ce problème, la diminution de la
Schéma 1 : Pourcentage moyen de charges (poids et volume) des
différentes familles de composites, en fonction de leur viscosité.
taille des charges a été accompagnée
par l’adjonction de particules prépoly-
m érisées comp osée s de mic ro-
charges enrobées dans une matrice
déjà polymérisée (dans les microchar-
gés et les hybrides également : ex.
“nanoclusters”).
Parmi les composites référencés
dans cet article, on peut constater
que le pourcentage de charges (% en
p oids) varie de façon importan te
d’une famille à l’autre et au sein d’une
même famille de composites (tableau
I, schéma 1)) (25). D’une façon géné-
rale, les composites microchargés
(52,0 à 57,1 % en poids) et les com-
posites fluides (hybrides : 45,0 à 64,5 %
e n poid s ; ormocers : 63,0 % e n
poids) ont un taux de charges infé-
rieur aux comp osites à viscosit é
moyenne et compactable (76.7 à
79.1 % en poids). Parmi les hybrides
(microhybrides, nanochargés), le taux
de charges est similaire. Les compo-
sites compactables (77,0 à 84.0 % en
poids) n’ont pas un taux de charges
supérieur aux hybrides à viscosité
moyenne (72,0 à 86,0 % en poids).
Conn aître le taux d e charges d u
matériau que l’on utilise est donc un
élément essentiel pour prédire son
comportement clinique. Il faut, par
contre, rester prudent sur les chiffres
bruts annoncés par les fabricants car
la mesure du pourcentage de charges
dépend de la technique utilisée (28).
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
RETRAIT DE
POLYMÉRISATION
Le retrait de polymérisation des
résines composites à base de matrice
résineuse est inhérent à la réaction de
polymérisation elle-même et dépend
de leur composition chimique, de la
fraction volumique des charges et du
degré de conversion (mesure du degré
de polymérisation) lors de la polyméri-
sation qui n'est jamais totale et unifor-
me (7, 13, 20). Les contraintes méca-
niques apparaissant pendant et après
REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005
la phase de polymérisation, s’exercent
simultanément dans les tissus minéra-
lisés, dans le matériau et à l’interface
entre les deux. Ces contraintes peu-
vent avoir de graves conséquences
cliniques : contraintes en flexion allant
jusqu’à des fractures des limites amé-
laires, sensibilités postopératoires et
formation de hiatus périphériques.
En principe, un pourcentage élevé de
charges diminue le retrait de polyméri-
sation à cause de la réduction du pour-
centage de matrice résineuse. Or, les
composites hybrides n’ont pas néces-
sairement un taux de rétraction de prise
plus faible que les composites micro-
chargés (tableau I). Ceci s’explique en
partie par la présence de particules pré-
Tableau I : Propriétés physiques des différentes familles de composites. Les moyennes citées dans ce tableau ont été calculées à partir
des données obtenues chez les fabricants ou des études suivantes : 7, 17, 19, 21, 27, 28, 29
A. RASKIN et al.
polymérisées dans les microchargés
qui ne participent pas à la rétraction de
prise. De plus, l’addition de diluants,
afin de contrebalancer l’augmentation
rapide de la viscosité des hybrides, due
à l’augmentation du nombre de parti-
cules de charges, accroît la rétraction
de prise. Les composites fluides se
rétractent plus que les autres compo-
sites (tableau I), en raison, entre autres
de leur plus faible pourcentage de
charges. Enfin, l'élément essentiel à
prendre en compte, plus que le pour-
centage de rétraction est la contrainte
qui s’exerce à l'interface dent-matériau
qui dépend non seulement du pourcen-
tage de rétraction mais aussi de la ciné-
tique de polymérisation.
315
 Pour limiter les conséquences cli-
niques, différentes procédures adop-
tées depuis longtemps, restent d'ac-
tualité : stratification, polymérisation
(ex: "soft start" polymérisation), prise en
compte du facteur de configuration, etc.
PROPRIÉTÉS OPTIQUES
La réduction du nombre de teintes
dispo nible s d ans un sys tème e t
l’apparition d’une nouvelle terminolo-
gie caractérisent l’évolution colorimé-
trique des nouvelles résines compo-
sites. En eff et, de puis qu elqu es
années, certains fabricants avaient
multiplié le nombre de teintes afin de
réaliser des restaurations d’un niveau
esthétique élevé. Cependant, cette
approche se heurte aux limites de la
perception visuelle et à la discrimina-
tion précise de la totalité des teintes
par les praticiens (ΔE doit être > 3.3)
(ΔE = distance entre 2 points dans le
repère colorimétrique L*,a*,b*)(26).
La dentine et l’émail ont des proprié-
tés optiques différentes : la dentine
est caractérisée par une opacité éle-
vée, une fluorescence marquée et
une variabilité importante de sa satu-
ration liée à l’âge du patient ; à l’inver-
se, l’émail est translucide, opalescent
et très faiblement saturé.
Les différences d’opacité sont obte-
nues grâce aux différences d’indice
de réfraction entre les charges miné-
rales et la matrice ; les différents
niveaux de saturation sont obtenus
grâce à des concentrations variables
en oxydes métalliques.
Les sociétés Kerr et Coltene-Whale-
dent avaient perçu les premières
l’intérêt de proposer aux praticiens dif-
férents niveaux de saturation en deux
opacités différentes avec, respective-
ment, l’Herculite XRV® et le Brilliant®.
Le potentiel esthétique d’un système
est donc d’autant plus élevé qu’il per-
met de reproduire ces propriétés colo-
rimétriques dans le but de rendre
“invisible” une restauration à “distance
316
sociale”. Le teintier Vita propose 4
teintes différentes : A, B, C et D avec
différents niveaux de saturation clas-
sés de 1 à 4. Les limites physiolo-
giques de la perception visuelle de
ces différences, souvent faibles, entre
ces 16 couleurs ont conduit à une
réduction du nombre de seringues
proposées, avec les exemples du
Synergy Duo-Shade® et plus récem-
ment du Ceram’X® duo et mono.
La logique colorimétrique des nou-
veaux systèmes est basée sur la
structure histologique de la dent avec
l’existence de seringues destinées à
remplacer la dentine, caractérisées
par une opacité identique avec des
niveaux de saturation variable et des
seringues destinées à remplacer
l’émail, caractérisées par une translu-
cidité variable et une variation mar-
quée dans leur luminosité.
Le développement de cette nouvelle
approche a conduit de plus à l’appari-
t ion de no uvelle s t erm inolo gies ,
toutes différentes les unes des autres,
et propres à chaque système com-
mercial. Cette disparité plonge le pra-
ticien dans le doute en raison de
l’absence d’échelle de correspondan-
ce entre les nouvelles dénominations
et la terminologie “conventionnelle”
Vita. De plus, une terminologie iden-
tique est quelquefois employée pour
caractériser des teintes dont les spé-
cificités colorimétriques sont très dif-
férentes les unes des autres ; il s’agit
par exemple des “teintes” T1, T2 et
T3 p rop osée s par les sys tème s
Venus® et Point 4®.
Une comparaison colorimétrique de
ces différentes terminologies semble
s’imposer pour tenter de les uniformi-
ser et de les rendre plus compréhen-
sibles par l’ensemble des praticiens.
POLISSAGE
L’aptitude au polissage d’une résine
composite dépend principalement de la
dimension moyenne des particules
minérales qui la composent (33). Les
REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005
résines composites microchargées
sont celles qui se polissent le mieux
pour un système donné. Les compo-
sites microhybrides et les micro-
hybrides nanochargés permettent un
polissage semblable aux microchargés.
A dimension de charges identique, les
composites fluides, “Universel” et
compactables se polissent d’une
façon semblable avec un système de
polissage donné.
Pour un composite donné, le résultat
final dépend du système de polissage
utilisé. Le choix de ce dernier est
dicté par la situation clinique et la
position de la restauration sur la dent ;
les disques recouverts de particules
d’oxyde d’aluminium ou imprégnés de
particules de diamant donnent les
meilleurs résultats de tous les sys-
tèmes de polissage mais leur emploi
est limité aux surfaces convexes (24).
L’efficacité d’un système de polissage
est souvent analysée par l’étude d’un
ou de plusieurs paramètres de rugosi-
té dont le plus cité est le paramètre Ra
qui détermine la rugosité moyenne
arithmétique. Il suffit de se rappeler de
deux valeurs de référence de Ra en
ce qui concerne les résultats des
études portant sur l’efficacité des sys-
tèmes de polissage : la première est
celle de la surface de l’émail humain,
0,62µm, valeur qui ne doit pas être
dépassée (32) et la seconde est celle
du seuil de rétention de la plaque den-
taire, 0,2µm, valeur vers laquelle doit
tendre un système de polissage. (3).
PROPRIÉTÉ MÉCANIQUES
MODULE D’ÉLASTICITÉ,
RÉSISTANCE
À LA FLEXION,
DURETÉ VICKERS
Le module d’élasticité d’un matériau
permet d’évaluer sa rigidité sous une
contrainte. Plus le module d’élasticité
est élevé et moins le matériau se
déforme sous la contrainte et par
conséquent, plus il est rigide. Il joue,
avec le système adhésif, un rôle
A. RASKIN et al.
important dans la prévention de la
percolation, les récidives de caries et
les discolorations marginales. Un
faible module d’élasticité est recher-
ché pour les cavités de classe V
puisque les contraintes masticatoires
qui se concentrent dans la région cervi-
cale entraînent des déformations de la
dent à ce niveau. Ce type de matériau
sera suffisant pour les cavités ne subis-
sant pas de contraintes occlusales
directes (classes III, certaines classes
IV) alors qu’un haut module d’élasticité
est nécessaire pour les cavités subis-
sant de fortes contraintes occlusales
(classes I, II) afin de résister aux défor-
mations et aux fractures (18).
A l'exception du Clearfil Posterior®
(29) qui a un module d'élasticité avoi-
sinant celui de la dentine, aucun com-
posite n’atteint le module d’élasticité
ni de l’émail ( 82,5 GPa) pas plus
que celui de la dentine (18, 5 GPa).
Les composites fluides et microchar-
gés présentent les modules d’élastici-
té les plus faibles (schéma 2, tableau
I) alors que les compactables et les
hybrides à viscosité moyenne “Uni-
Schéma 2 - Module d'élasticité moyen (GPa) des différentes familles de composites,
en fonction de leur viscosité
317
 versel” ont des modules d’élasticité
similaires et en moyenne plus élevés
(schéma 2, tableau I). Néanmoins,
certains composites hybrides “Univer-
sel” ou compactables peuvent avoir
des modules d'élasticité plus faibles
que certain s com posit es f luid es
(tableau I) (29). Parmi les hybrides,
les ormocers ont les modules d’élasti-
cité les plus faibles (tableau I). Il faut
néanmoins rester prudent parce que
Schéma 3 : Résistance à la flexion (MPa) moyenne des différentes familles
de composites, en fonction de leur viscosité
Schéma 4 : Dureté Vickers (VHN) moyenne des différentes familles de composites,
en fonction de leur viscosité.
318
les valeurs varient au sein d’une
même famille et chaque famille ne
comprend pas le même nombre de
composites.
Résistance à la flexion
Elle est évaluée selon la norme ISO-
4049 et elle revêt une importance “cli-
nique”. Ce test permet de simuler cer-
taines contraintes occlusales exercées
sur les restaurations dans la cavité
buccale. Dans les régions postérieures,
les composites doivent être les plus
résistants possibles pour supporter les
forces masticatoires. Dans ces zones,
il est indispensable d’utiliser un maté-
riau ayant une résistance à la flexion
élevée. Elle varie fortement entre les
différentes familles de composites et,
au sein d’une même famille. D’une
façon générale, les hybrides “Univer-
sel” ou compactables et les ormocers
ont une résistance à la flexion similaire
et supérieure aux composites des
autres familles (schéma 3, tableau I).
Néanmoins, certains microchargés ou
fluides peuvent avoir une résistance à
la flexion équivalente ou supérieure
aux hybrides, “Universels” ou compac-
tables (schéma 3, tableau I).
La dureté (Vickers)
Elle peut être définie comme la résis-
t ance qu ’un corp s o ppose à un e
déformation plastique locale, sous
charge. Elle reflète la difficulté de fini-
tion et de polissage du matériau (22)
et donne une indication de la résistan-
ce du matériau à l’abrasion (30). Elle
est aussi utilisée pour évaluer le
degré de conversion du composite
considéré. La dureté d’un composite
est influencée par sa phase orga-
nique mais elle est hautement corré-
lée à son taux de charges (plus le
matériau est chargé, plus la dureté
Vickers est élevée) et les matériaux
très durs sont difficiles à polir (22).
Ceci explique les plus faibles valeurs
d es compo sites microcha rgé s e t
fluides (schéma 4, tableau I). Les
REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005
compactables ne sont pas plus durs
que les hybrides. Les valeurs obte-
nues sont bien inférieures à la dureté
de l’émail (240 à 440 VHN) et toujours
en dessous de la dureté de la dentine
(50 à 87 VHN) (14, 27, 31).

INDICATIONS ET INTÉRETS
CLINIQUES
Les évolutions de ces dernières
années ont-elles permis d’obtenir
de meilleurs résultats cliniques ?
Quelles améliorations ?
Le tableau II compare les propriétés
(% charges, module d’élasticité, dure-
té Vickers et résistance à la flexion)
d’anciennes et de nouvelles formules
de composites. vement, au Silux Plus®, à l'Aeliteflo® et Fig. 1 - Tetric Ceram®
Théoriquement, on peut supposer que l'Arabesk®. Le Filtek Z 250® a des pro- Microhybride “Universel”.
Restauration mésio occlusale de 26
ces no uvelle s version s ont d e priétés mécaniques inférieures au
(cas clinique Hervé Tassery).
meilleures performances que les ver- Z100®. De plus, lorsque les propriétés
sions précédentes. En effet, le Solitai- mécaniques ont été améliorées, il
re 2® et le Revolution 2® montrent des semble que ce soit dû à l’augmenta-
propriétés mécaniques améliorées tion du pourcentage et à la taille des
alors que le Filtek A-110®, l’Aeliteflo charges. Par contre, aucune améliora-
L V ® et l’Arabesk Top ® ne montrent tion n’a été obtenue en ce qui concer-
aucune variation par rapport, respecti- ne la rétraction de prise (8).

Tableau II : Comparaison des propriétés mécaniques d’anciennes et de nouvelles version de composites

A. RASKIN et al. 319

2a
Fig. 2a, 2b : Miris®.
Microhybride “universel”.
Restauration angle incisive 21
(cas clinique Hervé Tassery).
320
2b
Quelle résine composite pour
quelle indication clinique ? En
quoi l’apparition des fluides et
des compactables est-elle
intéressante ? (tableaux I et III)
Le choix du composite dépendra de
plusieurs facteurs et notamment de la
taille et de la localisation de la restau-
ration ainsi que des exigences esthé-
tiques du patient. Une restauration
postérieure doit pouvoir résister aux
forces de mastication. Par consé-
quent, il faudra un composite ayant
des propriétés mécaniques élevées.
L’esthétique est de moindre importan-
ce en comparaison à la région anté-
rieure. Une restauration antérieure est
sollicitée différemment d’un point de
vue des contraintes, à l’exception de
Tableau III : Indications cliniques des différentes familles de composites.
certaines classes IV (essentiellement
contrainte en flexion pour les restau-
rations antérieures, contrainte en
compression pour les restaurations
postérieures). Par contre, l’esthétique
prend ici toute son importance.
Les composites hybrides (microhy-
brides et microhybrides nanochargés)
ont les propriétés mécaniques et les
taux de charges les plus élevés, à
quelques exceptions près. Leurs pro-
priétés physiques sont similaires ou
supérieures aux autres familles de
composites. Par conséquent, ces
matériaux sont toujours considérés
comme les composites de référence
ayant les indications cliniques les plus
nombreuses. Ils sont un bon choix
pour tous les types de restaurations,
REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005
3a
4a
à l’exception de la restauration des
lésions cervicales (module d’élasticité
trop éle vé). Dan s ce cas, il est
conseillé d'utiliser un microchargé à
faible module d'élasticité (6) Ces der-
nie rs ont aussi l’avan tage d’ê tre
esthétique et permettent d’obtenir un
excellent état de surface. Ils pourront
être également indiqués dans les
petites classes III ou toutes restaura-
tions ne subissant pas de contraintes
occlusales importantes. Néanmoins,
les microhybrides (fig 1, 2a, 2b) et les
nanochargés (fig. 3a, 3b, 4a, 4b), tout
en ayant des propriétés équivalentes
aux hybrides, présentent également
des propriétés esthétiques équiva-
lentes aux microchargés. Par consé-
A. RASKIN et al.
3b
4b
quent, ils peuvent être indiqués pour Fig. 3a, 3b - Enamel Plus HFO®.
Microhybride Nanochargé
to ute re stau rat ion est héti que, à
“universel”.
l’exception des lésions cervicales. En Restauration angle mésio incisif 21
ce qui concerne les ormocers, il n’y a (cas clinique Hervé Tassery).
aucune étude in vitro à ce jour qui Fig. 4a et b - Palfique Estelite®.
démontre leur plus faible taux de Microhybride Nanochargé
“Universel”.
rétraction de prise par rapport aux
Restauration disto-occlusale.
autres hybrides. Leurs propriétés phy- (cas clinique Hervé Tassery).
siques et leurs indications sont équi-
val ente s aux h ybrides, fam ille à
laquelle ils appartiennent.
Les composites compactables (fig. 5
et 6), censés remplacer l’amalgame,
sont bien loin des valeurs nécessaires
pour cela. Leurs propriétés dépassent
rarement celles des hybrides (tableau
1). Le seul critère qui permet de les
différencier est leur viscosité. Par
321

5a 5b
6a 6b
Fig. 5a et b - Aelite LS®. Microhybride
compactable. Restauration mésio-occlusale d’une 46 (cas clinique Hervé Tassery).
Fig. 6a et b - Quixfil®. Hybride compactable.
Restauration occlusale d’une 26 (cas clinique Hervé Tassery).
Fig. 7a et b - Tetric Flow®. Microhybride fluide. Restauration d’une lésion cervicale
d’usure sur 14 (cas clinique Hervé Tassery).
conséquent, ces matériaux ne sem-
blent pas indispensables. Les compo-
sites macrochargés ne trouvent plus
vraiment d’indications puisqu’ils ont
été supplantés par les hybrides.
En ce qui concerne les composites
fluides, ils ont des propriétés méca-
niques plus faibles que les hybrides.
Certains auteurs (10, 12, 15) les
recommandent comme substituts
dentinaires mais cela ne va pas dans
le sens d’une simplification de la pro-
cédure clinique, d’autant plus que les
résultats cliniques sont controversés
(10, 12, 15). Néanmoins, ce type de
matériau pourrait rendre de bons ser-
vices pour certaines réparations, pour
les micro cavités et pour sceller les
puits et les fissures, bien que ce ne
soit pas leur indication principale.
Dans les lésions cervicales, ils pour-
ront également être utilisés : leurs
résultats semblent équivalents aux
microchargés (2) (fig. 7a, 7b).
Les composites destinés aux recons-
titutions corono-radiculaires sont des
composites hybrides (viscosité fluide

7a 7b

REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005

322
à moyenne et/ou "adaptable", trois
types de polymérisation, nombre de
teintes réduit) mais de part leur indi-
cation clinique, ils doivent répondre,
sans entrer dans les détails, à des
impératifs différents liés à la reconsti-
tution de la partie coronaire et radicu-
laire : dans la partie radiculaire, il faut
pouvoir injecter le matériau en masse,
le polymériser sans lumière alors que
la partie coronaire peut le plus sou-
vent être réalisée selon les tech-
niques d'odontologie conservatrice
(stratification, photopolymérisation).
Faut -il p our aut ant mult iplie r le
nombre de matériaux ? Il semble
qu'un matériau unique pour la recons-
titution radiculaire et coronaire aille
dans le sens de la simplification de la
technique. Pour cela, un composite
chémopolymérisable ou dual devra
être utilisé.
CONCLUSION
L’utilisation des résines composites
en technique directe et leurs indica-
tions n’ont pas changé depuis 15 ans
(5, 9, 16, 18). Dans les secteurs pos-
térieurs, elles sont toujours limitées
aux petites et moyennes cavités de
cla sse I et II . L es co mpo sites
hybrides, microhybrides ou nanochar-
gés présentent les indications cli-
niques les plus larges. Ils sont dits
“Universel” bien que leur usage soit
contre-indiqué dans les classes V.
Par co nséq uen t, les prat iciens
devraient disposer dans leurs cabi-
nets d’au moins deux types de com-
posite s : un hybride “Un ive rsel”
(microhybride ou nanochargés) et un
fluide ou un microchargé. Les compo-
sites compactables ne semblent pas
indispensables dans un cabinet den-
taire. Les composites de reconstitu-
tion corono radiculaire sont des com-
posites hybrides et le choix devrait
être fait en premier sur leur mode de
polymérisation, qui compte tenu de la
localisation de la restauration, devrait
A. RASKIN et al.
se porter sur les chémopolyméri-
sables ou les dual.
Le praticien doit être attentif aux pro-
priétés physiques et mécaniques du
composite qu'il choisit puisqu’au sein
d'une même famille de composites,
elles peuvent varier largement d'un
matériau à l'autre.
Le nom bre et su rto ut le type de
résines composites ayant largement
au gme nté d ura nt ce s derniè res
années, le praticien devra faire un
choix raisonné du matériau adéquat.
Outre les propriétés physiques et
mécaniques des composites, ce choix
dépend d’autres facteurs, tels que le
nombre de teintes, la manipulation et
le prix du matériau. Enfin, le succès
clinique est étroitement lié au systè-
me adhésif, à la mise en œuvre de la
résine composite et de l'adhésif utili-
sés.
E N P R AT I Q U E
L’introduction de charges prépolymérisées au sein des résines
composites a autorisé l’emploi de charges plus petites, dont le
taux a pu augmenter, avec des propriétés mécaniques et un
retrait de polymérisation améliorés.
Concernant les propriétés optiques, la nouveauté réside dans
l’apparition de matériaux d’opacités différentes (émail et denti-
ne), permettant de simuler la structure histologique de la dent.
La qualité du polissage est meilleure avec des petites charges,
mais dépend aussi de la technique employée.
L’analyse des données concernant : module d’élasticité, résis-
tance à la flexion et dureté du matériau aboutissent aux conclu-
sions suivantes :
- les composites hybrides sont dits «universels», car compétents
pour la plupart des configurations cliniques, mis à part les restau-
rations cervicales pour lesquelles il faudra choisir un matériau à
module d’élasticité plus faible (fluide ou microchargé).
- les composites compactables et macrochargés n’ont plus de
réel intérêt.
323
 BIBLIOGRAPHIE
1. ABE Y., LAMBRECHTS P., INOUE S.,
BRAEM M., TAKEUCHI M., VANHERLE
G. et Van MEERBEEK B. - Dynamic elastic
modulus of “packable” composites. D e n t
Mater. 2001 ; 17 : 520-525.
2. BARATIERI LN., CANABARRO S., LOPES
GC. et RITTER AV. - Effect of resin viscosi-
ty and enamel beveling on the clinical perfor-
mance of Class V composite restorations :
three-year results. Oper Dent. 2003 ; 28 (5) :
482-487.
3. BOLLEN CML., LAMBRECHTS P. et QUI-
RYNEN M. - Comparison of surface rough-
ness of oral hard materials to the threshold
surface roughness for bacterial plaque reten-
tion : a review of the literature. Dent Mater.
1997 ; 3 : 258-269.
4. BRAEM M., FINGER W., Van DOREN VE.,
LAMBRECHTS P. et V A N H E R L E G. -
Mechanical properties and filler fraction of
dental composites. Dent Mater. 1989 ; 5 :
346-349.
5. BURGESS JO, SUMMITT J. et LASWELL H. -
Posterior composite resins: a status report for
the academy of operative dentistry. O p e r
Dent. 1987 ; 12 : 173-178.
6. BURKE FJ., CRISP RJ., BELL TJ., HEALY
A., MARK B., McBIRNIE R. et OSBORNE
SMITH KL. -One-year retrospective clinical
evaluation of hybrid composite restorations
placed in United Kingdom general practices.
Quintessence Int. 2001 ; 32(4) : 293-298.
7. CATTANI-LORENTE M., BOUILLAGUET
S., GODIN CH. et MEYER JM. - Polymeriza-
tion shrinkage of ormocer based dental resto-
rative composites. Eur Cells Mater. 2001 ; 1
suppl 1 : 25-26.
8. CHOI KK., FERRACANE J., HILTON T. et
CHARLTON D. - Properties of packable den-
tal composites. J Esthet Dent. 2000 ; 12 (4) :
216-226.
9. CHRISTENSEN G. Tooth-colored posterior
restorations. Oper Dent. 1997 ; 22 : 146-148.
10. CHUANG SF., LIU JK., CHAO CC., LIAO
FP. et CHEN YH. - Effects of flowable com-
posite lining and operating experience on
microleakage and, internal voids in class II
composite restorations. J Prosthet Dent. 2001 ;
85 : 177-183.
11. CHUNG KH. et GREENER EH. - Correlation
between degree of conversion, filler concen-
tration, and mechanical properties of posterior
composite resins. J Oral Rehab. 1990 ; 17 :
487-494.
12. ESTAFAN D., ESTAFAN A. et LEINFEL-
DER KF. - Cavity wall adaptation of resin-
324
based composites lined with flowable compo-
sites. Am J Dent. 2000 ; 13 : 192-194.
13. FEIZLER AJ. et DAVIDSON CL. - Setting
stress in composites for two different curing
modes. Dent Mater. 1993 ; 9 : 2-5.
14. JACOBSEN PH. et DARR AH. - Static and
dynamic moduli of composite restorative
materials. J Oral Rehab. 1997 ; 24 : 265-273.
15. JAIN P. et BELCHER M. - Microleakage of
class II resin-based composite restaurations
with flowable composites in the proximal box.
Am J Dent. 2000 ; 13 : 235-238.
16. JORDAN R. et SUZUKI M. - The ideal com-
posite material. J Can Dent Assoc. 1992 ; 58
(6) : 484-485.
17. KIM KH, ONG JL. et O K U N O O. - The
effect of filler loading and morphology on the
mechanical properties of contemporary com-
posites. J Prosthet Dent. 2002 ; 87(6) : 642-
649.
18. LAMBRECHTS P, BRAEM M. et V A N-
HERLE G. - Evaluation of clinical performan-
ce for posterior composite resins and dentin
adhesives. Oper Dent. 1987 ; 12 : 53-78.
19. LEE IB., SON HH. et UM CM. - Rheologic
properties of flowable, conventional hybrid,
and condensable composite resins. D e n t
Mater. 2003 ; 19 : 298-307.
20. LELOUP G, HOLVOET PE, BEBELMAN S.
et DEVAUX J. - Raman scattering determina-
tion of the depth of cure of light-activated
composites: influence of different clinically
relevant parameters. J Oral Rehab. 2002 ; 29 :
510-515.
21. MANHART J, KUNZELMANN KH, CHEN
HY. et HICKEL R. - Mechanical properties
and wear behavior of light-cured packable
composite resins. Dent Mater. 2000 : 16(1) :
33-40.
22. McC A B E JF. - Applied dental materials.
1990. ED Blackwell Science. 7th ed. Chap. 1.
23. MIYASAKA T. - Effect of shape and size of
silanated fillers on mechanical properties of
experimental photo cure composite resins.
Dent Mater J. 1996 ; 15 (2) : 98-110.
2 4 . PARAVINA RD., ROEDER L., LU H.,
VOGEL K. et POWERS JM. - Effect of fini-
shing and polishing procedures on surface
roughness, gloss and color of resin-based
composites. Am J Dent. 2004 ; 17 : 262-266.
25. RASKIN A, SALOMON JP. et SABBAGH J. -
Les résines composites : classification, évolu-
tion. Real Clin. 2005 ; 4 : 297-312.
26. RUYTER IE, NILNER K. et MOLLER B. -
Color stability of dental composite resin mate-
REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005
 rials for crown and bridge veneers. D e n t
Mater. 1987 ; 3(5) : 246-251.
27. SABBAGH J. - Physical and mechanical cha -
racterization of resin-based materials. Thèse
de doctorat, Bruxelles, Belgique, Février 2004.
3 1 .WILLEMS G., LAMBRECHTS P., BRAEM
M., CELIS JP. et VANHERLE G. - A classifi-
cation of dental composites according to their
morphological and mechanical characteristics.
Dent Mater. 1992 ; 8 : 310-319.

28. SABBAGH J, RYELANDT L, BACHÉRIUS 3 2 .WILLEMS G., LAMBRECHTS P., BRAEM

L, BIEBUYCK JJ, VREVEN J, LAM-
BRECHTS P. et LELOUP G. - Characteriza-
tion of the inorganic fraction of resin compo-
sites. J Oral Rehab. 2004 ; 31(11) : 1090-
1101.
29. SABBAGH J, VREVEN J. et LELOUP G. -
Dynamic and static modulus of elasticity of
resin based materials. Dent Mater. 2002 ; 18 :
64-71.
30. Van NOORT R. - Introduction to dental mate -
rials. 2002. Ed Mosby, 2nd. P43-49.
M., VUYLSTEKE-WAUTERS M., et V A N-
HERLE G. - The surface roughness of enamel-
to-enamel contact areas compared with the
intrinsic roughness of dental resin composites,
J Dent Res. 1991 ; 70 : 1299-1305. Correspondance :
33. YAP AU., YAP SH., TEO CK., NG JJ. - Fini- Anne Raskin
shing/polishing of composite and compomer Université de la Méditerranée
restoratives: effectiveness of one-step systems. UFR d’Odontologie de Marseille
Oper Dent. 2004 ; 29(3) : 275-279. 27 Boulevard Jean Moulin
13385 Marseille Cedex 05
FRANCE
email : anne.raskin@wanadoo.fr

RÉSUMÉ
LES RÉSINES COMPOSITES : PROPRIÉTÉS ET INDICATIONS CLINIQUES
Bien que les essais cliniques soient les seuls à pouvoir nous donner des résultats basés sur des preuves, le
renouvellement des matériaux et en particulier des résines composites est tel qu'ils ont été retiré du marché lorsque
ces essais nous livrent leurs résultats. Les propriétés physiques et mécaniques, mesurées in vitro serviront donc de
guide pour la sélection des matériaux. Elles varient largement d'une famille à l'autre et au sein d'une même famille. Les
composites hybrides (hybrides, microhybrides, nanochargés) à viscosité moyenne ont les propriétés physiques et les
taux de charges les plus élevés (à l’exception de certains compactables). Par conséquent, ils présentent les
indications cliniques les plus larges. Ils sont dits ‘universels’ bien que leur usage soit déconseillé dans les lésions
cervicales. Par conséquent, les praticiens devraient disposer dans leurs cabinets d’au moins deux types de
composites : un hybride ‘Universel’ (microhybride ou nanochargé) et un fluide ou un microchargé. Les composites
compactables ne semblent pas indispensables dans un cabinet dentaire. Les composites de reconstitution corono
radiculaire, quant à eux, sont des composites hybrides et le choix devrait être fait en premier lieu sur leur mode de
polymérisation.
Outre les propriétés physiques des composites, ce choix dépend d’autres facteurs, tels que le nombre de teintes, la
manipulation et le prix du matériau. Enfin, le succès clinique est étroitement lié au système adhésif, à la mise en œuvre
de la résine composite et de l'adhésif utilisés.

A. RASKIN et al. 325

 ABSTRACT
COMPOSITE RESINS: PROPERTIES AND CLINICAL INDICATIONS
Although clinical trials are the only ones which can provide us with results based on proof, the constant changes of
materials, and, in particular, composite resins, is such that they have been removed from the commercial market when
the results of these trials have been made known. The physical and mechanical properties, measured in vitro, serve as
the guide for the selection of these materials. They vary greatly from one family to the other and within the same
family. The hybrid composites (hybrids, microhybrids, nanocharged microhybrids) of average viscosity have the
highest physical properties and level of charges (witgh the exception of certain condensable ones). Consequently,
they offer the greatest variety of clinical applications. They are called “unversal”, although their use is not advised for
cervical lesions. As a result, practitioners must have available in their offices at least two types of composites: a
“Universal” hybrid (microhybrid or nanocharged) and a flowable or a microcharged composite. The condensable
composites do not seem to be indispensable in the dental office. Composites used for corono-radicular
reconstruction, particularly, are the hybrid composites and the choice must be made primarily on the basis of their
curing technique.
Besides the physical properties of composites, the choice depends on other factors, such as the number of shades,
the manipulation, and the price of the material. Finally, the clinical success is closely allied to the adhesive system, to
the placement technique, and to the adhesive employed.

RESUMEN
LAS RESINAS COMPUESTAS: PROPIEDADES E INDICACIONES CLINICAS
Aunque los ensayos clínicos sean los únicos que pueden darnos resultados basados en las pruebas, la renovación de
los materiales, y en especial la de las resinas compuestas, es tal que ya han sido retirados del mercado cuando esos
ensayos nos entregan sus resultados. Las propiedades físicas y mecánicas, medidas in vitro, servirán así de guía para
la selección de los materiales. Ellas varían ampliamente de una familia a otra y dentro de una misma familia. Los
compuestos híbridos (híbridos, microhíbridos, nanorellenos) de viscosidad media tienes las propiedades físicas y las
tasas de relleno más elevadas (con excepción de ciertos compactables). Por consiguiente, presentan las indicaciones
clínicas más amplias. Se les denomina universales, aunque su uso no sea recomendado en las lesiones cervicales.
Por lo tanto, los dentistas deberían disponer en sus consultas de al menos dos tipos de compuestos: un híbrido
Universal (microhíbrido o nanorelleno) y un fluido o un microrelleno. Los compuestos compactables no parecen
indispensables en una consulta dental. En cuanto a los compuestos de reconstitución coronorradicular, son
compuestos híbridos y la elección debería hacerse en primer lugar sobre su modo de polimerización.
Aparte las propiedades físicas de los compuestos, esta elección depende de otros factores, tales como el número de
tintes, la manipulación y el precio de los materiales. Finalmente, el éxito clínico está estrechamente ligado al sistema
adhesivo y a la aplicación de la resina compuesta y del adhesivo usados.

REALITES CLINIQUES Vol. 16 n° 4 2005

326