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PSY3088

1) 10 pts
a) (5pts) Nous avons vu une définition des neurosciences sociales comme une discipline
permettant d’étudier le cerveau et le comportement social humain. Est-ce que vous croyez que
nous avons vraiment besoin de cette « nouvelle science » ou aurions-nous pu continuer à
étudier le cerveau et le comportement social humain grâce aux neurosciences traditionnelles
et/ou la psychologie sociale?

Réponse :

Je pense que nous avons réellement besoin de cette nouvelle science tant pour la création de
nouveaux « insights » que pour éviter certains dangers réflexifs des autres sciences.

Cette création de nouveaux savoirs multidisciplinaires utilise la recherche d’informations à


l’aide de techniques de neuroscience, comme l’imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle, appliquées à des concepts psychologiques relatifs aux contextes sociaux telles
que la théorie de l’esprit et l’attachement. Cette combinaison d’expertise permet d’apporter
une richesse scientifique nouvelle en répondant à des questions d’ordre psychologique au
niveau biologique.

De plus, ce savoir multidisciplinaire permet d’éviter des dangers de raisonnement pouvant


survenir sous les autres sciences tels que le danger d’inférence inverse et celui de
réductionnisme. Effectivement, si la neuroscience traditionnelle permet de cibler
spécifiquement des corrélats neuronaux, leur sujet d’étude est si précis qu’il serait dangereux
pour ceux-ci d’inférer qu’une région biologique entraîne un comportement psychologique
spécifique. D’un autre côté, la psychologie sociale a une vision plus large du comportement
social et peut être tentée de réduire un comportement à une explication biologique simpliste.

Ainsi, n’étant ni trop proche pour éviter de manquer l’ensemble, et ni trop loin pour ne pas
remarquer les détails, la neuroscience sociale permet de faire un pont entre ces deux
disciplines.

b) (5pts) À la lumière de ce que nous avons vu ensemble, quelle est VOTRE définition des
neurosciences sociales? Veuillez indiquer sur quoi se base votre définition.

Réponse :

À mon humble avis, les neurosciences sociales sont l’étude des systèmes biologiques appliqués
dans les contextes sociaux afin de mieux comprendre les interactions humaines.
Par exemple, cette science cherche à différencier les types d’affections (amour romantique et
amitié) par l’entremise de la conductance cutanée ainsi que par l’imagerie par résonance
magnétique fonctionnelle en montrant des photos de conjoint et d’amis. La différence
d’activité électrodermale et d’activation des régions cérébrales activées entre la condition du
partenaire romantique et celui de l’amitié permet de situer physiologiquement où se situent les
zones cérébrales distinctes de ses deux réalités et d’établir une réelle différence entre ces deux
états d’esprits. Cette science permet également d’avoir une réponse biologique face à un
malaise devant une transgression de norme sociale. Un exemple est de recevoir moins d’argent
qu’anticipé dans un échange social.

Ainsi, l’utilisation de techniques de neurosciences jumelée aux théories de la psychologie


sociale permettent la création de cette discipline afin de comprendre comment les autres
influencent les pensées, les émotions et les comportements d’un individu.

2) 5pts
Quel est selon vous le prochain défi (méthodologique, théorique, éthique, etc.) des
neurosciences sociales?

Réponse :

À mon avis, le prochain défi des neurosciences sociales est méthodologique et est la
réplicabilité des expériences.

Au niveau de la neuroimagerie, malgré que la combinaison des recherches en neuroscience et


en psychologie permette de répondre biologiquement à des questions psychologiques, la
pertinence des régions anatomiques trouvées dans une situation sociale reste contestable.
Selon une étude de Botvinik-Nezer et collaborateurs en 2019 où 64 équipes différentes
analysaient le même jeu de données, les résultats obtenues par les différents chercheurs se
divisaient en trois sous-groupes permettant une conclusion différente d’activation cérébrale.
Ainsi, tout dépendamment des logiciels utilisés, du système d’exploitation pris, des
manipulations statistiques, les résultats des équipes de recherche ont divergé. Donc, bien que
les découvertes en neuroscience sociale semblent indiquer une activation de certains corrélats
neuronaux face à des situations de psychologie sociale, le fait qu’il peut être difficile d’obtenir
les mêmes résultats selon les chemins d’analyses empruntés peut laisser planer un soupçon
d’incertitude quant à la véracité des résultats obtenus.

Également, cette difficulté de réplicabilité est visible également du côté de la psychologie


sociale où, selon une étude de Baumeister et collaborateurs (2022), 75 % des expériences de
l’étude n’ont pas été réplicables.
Jumelées ensemble, ces techniques de neurosciences sociales créent un doute quant à la
véracité des résultats obtenus et la réplicabilité des expériences en neurosciences sociales
devra donc être le cheval de bataille de demain.
3) 10 pts
Quel est le rôle du cortex préfrontal médian dans les interactions sociales?

Veuillez répondre en une demi page (environ) et appuyez votre réponse avec trois à quatre
arguments.
Votre réponse sera évaluée à l'aide de ces critères
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-Résumé de l'argumentaire: 2pts

Réponse :

Le cortex préfrontal médian (mPFC) est une région-clé dans les neurosciences sociales. Celle-ci
permet la mentalisation, le jugement social des autres et la comparaison à soi, trois capacités
cognitives utiles dans les interactions sociales.

Afin de permettre notamment l’empathie cognitive, cette région permet d’imputer des
sentiments aux autres. Par exemple, une étude de Mitchell et collaborateurs en 2005 montre
une plus grande activation du mPFC lorsque nous demandons à un individu si un mot décrivant
un état psychologique représente bien un humain ou un chien. Les autres conditions étaient
une présentation d’une partie du corps, des mots abstraits ou bien des parties d’objets. Cette
région est également activée dans le jugement social d’une autre personne. Ainsi, selon une
étude de Lim et Kim (2022), lorsque les participants voyaient des gens interagir avec de tierces
personnes, des sous-régions de leur mPFC s’activaient. Ces activations permettaient la création
d’impressions pour de futurs interactions sociales avec ces individus observés. Selon une étude
de Mitchell et collaborateurs en 2006, le mPFC est aussi utile dans les interactions sociales pour
évaluer les informations que nous percevons comme étant semblables ou non à notre
personne. Ainsi, les chercheurs ont trouvé que les participants de leur étude avaient une plus
grande activation dans le mPFC ventral si le jugement d’une autre personne concordait à leur
propre idéologie, et une plus grande activation dans le mPFC dorsal si le jugement de la
personne était différent du leur.

Cette région contribue ainsi à comprendre les autres, de permettre un jugement quant à une
interaction sociale possible et de comparer une personne à soi.

4) 10 pts
Pourquoi observe-t-on souvent une activation du système de la récompense dans beaucoup de
travaux même si ceux-ci semblent étudier des phénomènes ou concepts très différents?

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Réponse :

Le cerveau ne fonctionne pas de façon modulaire, c’est-à-dire qu’une région n’est pas
responsable pour une seule réaction. L’évolution a permis à celui-ci de se développer face aux
problématiques environnementales. L’activation du système de la récompense, comprenant la
substance noire et le globus pallidus, est utile pour diverses opérations mentales qui travaillent
de concert avec d’autres régions cérébrales. Son objectif principal est de favoriser le
développement d’un certain comportement en procurant une récompense ou bien une
punition (plaisir ou bien déplaisir) à un individu. Il crée la motivation.

Plus concrètement, dans le cas d’une mère qui voit son enfant par exemple, cette région sera
davantage activée, car, évolutivement parlant, l’instinct maternel doit pousser une mère à
protéger sa progéniture. Dans ce cas-ci, l'activation du système de la récompense procure
l’attachement.

Ce système est également visible dans l’apprentissage des normes d’équité sociale où cette
région est activée dans le traitement des erreurs de prédiction. Cette capacité à comprendre les
règles implicites d’un groupe permet un mieux-vivre sociétal.

Du côté de notre société de consommation, selon une étude de Knuston, le système de la


récompense, plus précisément les noyaux accumbens, est également utilisé en neuromarketing
pour connaître la préférence d’un individu envers un produit.

Ainsi, le fait de ressentir du plaisir ou du déplaisir face à divers contextes (attachement,


apprentissage, préférence entre autres) est une réutilisation de ce système cérébral dans un
contexte évolutif et actuel. Il est donc légitime que ce système soit étudié sous de sujets
différents.

5) 5pts
Trouvez une question de recherche qui vous intéresse (cela ne PEUT PAS être une des questions
qui ont été présentées par vos collègues ou vous-même dans les travaux). Si vous aviez à écrire
une demande de subvention pour étudier cette question et vous devriez utiliser une ou des
mesures afin de mener vos expériences, quelle(s) technique(s) privilégieriez-vous et pourquoi?

Inscrire votre question de recherche ici :


Existe-t-il un lien entre le métier de photographe et la reconnaissance des émotions faciales?
Veuillez présenter votre argumentaire en un tiers à une demi page (environ) et appuyez votre
réponse avec deux à quatre arguments.
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Réponse :

Le rôle d’un photographe est de capturer une situation à l’aide d’un objet photographique.
Pour de nombreux photographes, leur sujet photographié de prédilection est l’humain.
Également, ce qui peut distinguer une belle photo d’une image qui nous touche est l’émotion
dégagée du sujet photographié. Ainsi, à force de voir des visages, des regards, que ce soit lors
de la prise des images ou bien lors de la postproduction avec des logiciels de traitement
d’images, est-ce que les photographes professionnels (mariage, événementiel et de portrait)
ont une meilleure reconnaissance des émotions faciales ? Pour mesurer ce lien, une tâche de
reconnaissance d’émotions utilisant des photos tronquées de visage pour ne conserver que la
région des yeux, de la chronométrie mentale, une précision des réponses ainsi qu’un
magnétoencéphalogramme serviraient à voir s’il existe une corrélation statistiquement
significative entre cet emploi et la reconnaissance des émotions.

Afin de mesurer si les photographes sont meilleurs à cette tâche, des tâches psychologiques
basées sur la performance de chronométrie mentale et de précision des réponses seront utiles
pour valider s’il y a une différence de performance entre le groupe de photographes et celui
contrôle. La chronométrie mentale permet de calculer le temps nécessaire à l’individu pour
inférer une émotion dans une image, de la pensée jusqu’au contrôle moteur de son doigt. La
précision, quant à elle, est utilisé pour connaître la réelle reconnaissance des émotions.

Pour savoir si l’activation cérébrale est différente entre les deux groupes, un
magnétoencéphalogramme, un outil permettant d’avoir une bonne résolution temporelle ainsi
que spatiale, est utilisé. Des vitesses de traitement de l’information comme celui du traitement
des visages (M170) dans le cortex occipital-temporal seront mesurées.

Bref, la mise en place de techniques psychologiques et d’imagerie cérébrale sont utiles afin de
remarquer une différence autant du point de vue comportemental que neurologique.

Bibliographie
Baumeister, R. F., Tice, D. M., & Bushman, B. J. (2022). A Review of Multisite Replication
Projects in Social Psychology: Is It Viable to Sustain Any Confidence in Social Psychology’s
Knowledge Base? Perspectives on Psychological Science, 0(0).
https://doi.org/10.1177/17456916221121815

Botvinik-Nezer, R., Holzmeister, F., Camerer, C.F. et al. (2020). Variability in the analysis of a
single neuroimaging dataset by many teams. Nature 582, 84–88.
https://doi.org/10.1038/s41586-020-2314-9

Lim, G., & Kim, H. (2022). Distinctive roles of mPFC subregions in forming impressions and
guiding social interaction based on others' social behaviour. Social cognitive and affective
neuroscience, 17(12), 1118–1130. https://doi.org/10.1093/scan/nsac037

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