Introduction: Manon Lescaut est le récit d'un couple de personnages qui PLAN:

se placent dans la marge. Ils s'écartent des conventions sociales en poursuivant

leur relation malgré l'avis du père de Des Grieux. Ils sont condamnés par 1.
Échange vif et au discours direct prononcé dans l’urgence de la
diverses autorités : morales, sociales et religieuses. Ils sont en marge de la
société de l'Ancien Régime. Dans ce roman, on lit des situations situation. L.1 a 8
d'incarcération, de prostitution, d'évasion, cela contribue au plaisir du 2.Le récit de l’évasion L.8 a 23
romanesque. La modernité de ce roman est peut-être de mettre au premier plan
des personnages marginaux qui sont, jusqu'au 19 ème siècle, sont relayés au 3.La conclusion de la scène : l’absence de remords de Des
second plans. Dans la première partie du roman. A Saint-Lazare, DG est
soutenu et guidé par le Père supérieur, qui, touché par son statut de jeune Grieux. L.24 à la fin.
homme de bonne famille, tente de le faire revenir sur la voie de la raison et de
la vertu. Ne pensant qu’à retrouver Manon et sa liberté, DG prépare son
évasion, à l’aide de Lescaut, qui lui a fourni une arme.
En quoi cette scène d’évasion rocambolesque va-t-elle faire franchir une étape de
+ a DG dans sa déviance morale ?

Conclusion: Scène romanesque dans laquelle le narrateur Des Grieux se

livre au récit de son évasion rocambolesque de la prison de Saint-Lazare, et
qui le montre sous un jour nouveau : il se montre cruel envers le Père
supérieur, il le menace et tue un homme sans hésiter, et n’en éprouve ensuite
aucun remords. Au contraire, il rejoint le malfrat Lescaut et se précipite chez
un traiteur pour se remettre de son incarcération.
Cette scène du roman montre le basculement de Des Grieux dans la
marginalité. Il devient ici un criminel paraissant peu conscient des
conséquences de ses actes. Cette évasion se double ensuite d’une autre
évasion, tout aussi romanesque : celle de Manon de la Salpêtrière, déguisée en
homme, quelques pages plus loin.

Ouverture: scène d’après ou DG vit sans remords car il na pas été dénoncé.

Un pistolet! me dit-il. Quoi !mon fils, vous voulez m'ôter la vie, pour
reconnaître la considération que l'ai eue pour vous ? À Dieu ne plaise,
lui répondis-je.
Vous avez d’esprit et de raison pour me mettre dans cette nécessité
mais je veux être libre, et j'y suis si résolu que, si mon projet manque
par votre faute, c'est fait de vous absolument Mais, mon cher fils,
reprit-il d'un air pâle et effrayé, que vous ai-je fait ? quelle raison
avez-vous de vouloir ma mort ? Eh non ! répliquai-je avec
impatience. Je n’ai pas dessein de vous tuer, si vous voulez vivre.
Ouvrez-moi la porte, et je suis le meilleur de vos amis. J'aperçus les
clefs qui étaient sur la table. Je les pris et je le priai de me suivre, en
faisant le moins de bruit qu'il pourrait. Il fut obligé de s'y résoudre. À
mesure que nous avancions et qu'il ouvrait une porte, il me répétait
avec un soupir : Ah ! mon fils, ah ! Qui l'aurait cru ? Point de bruit,
mon Père, répétais-je de mon côté à tout moment. Enfin nous
arrivâmes à une espèce de barrière, qui est avant la grande porte de la
rue. Je me croyais déjà libre, et j'étais derrière le Père, avec ma
chandelle dans une main et mon pistolet dans l'autre. Pendant qu'il
s'empressait d'ouvrir, un domestique, qui couchait dans une chambre
voisine, entendant le bruit de quelques verrous, se lève et met la tête à
sa porte. Le bon Père le crut apparemment capable de m'arrêter. Il lui
ordonna, avec beaucoup d'imprudence, de venir à son secours. C'était
un puissant coquin, qui s'élança sur moi sans balancer. Je ne le
marchandai point; je lui lâchai le coup au milieu de la poitrine. Voilà
de quoi vous êtes cause, mon Père, dis-je assez fièrement à mon
guide. Mais que cela ne vous empêche point d'achever, ajoutai-je en
le poussant vers la dernière porte. Il n'osa refuser de l'ouvrir. Je sortis
heureusement et je trouvai, à quatre pas, Lescaut qui m'attendait avec
deux amis, suivant sa promesse.
Nous nous éloignâmes. Lescaut me demanda s'il n'avait pas entendu
tirer un pistolet. C'est votre faute, lui dis-je ; pourquoi me l'apportiez-
vous chargé ? Cependant je le remerciai d'avoir eu cette précaution,
sans laquelle j'étais sans doute à Saint-Lazare pour longtemps. Nous
allâmes passer la nuit chez un traiteur, où je me remis un peu de la
mauvaise chère que j'avais faite depuis près de trois mois.
Mvt1 : Phrase non verbale suivie d’une interjection évoque la crainte du Père
Lien affectif qui a un sens religieux et familiale car le père a entretenue une relation
de confiance avec DG
Euphémisme+contradiction :DG est un ingrat, qui n’a pas de reconnaissance pour ce
que le Père a fait pour lui pendant son incarcération.
Expressions :La réponse de Des Grieux est ferme : il n’exprime pas de compassion
pour le Père. Au contraire, il revendique son désir puissant de liberté
Descriptif physique : montre l’effroi du Père
PSC de condition : le Père serait responsable de sa propre mort
Interrogatif : insiste sur le fait qu’il a toujours cherché à aider Des Grieux.
Interjection : Il n’éprouve pas de compassion pour la crainte du Père.
Subordonnée circonstancielle de condition signale que DG est capable de tuer dans
le cas contraire, et que c’est le Père supérieur qui a la responsabilité de la situation.
Mvt2 : Verbes d’actions qui montrent que les actions s’enchaînent rapidement
Objets symboliques :symbolisent l’enfermement de DG, auquel il tente d’échapper, et
les étapes de sa délivrance.
Interjection+question rhétorique:Le père toujours sous le choc de l’évasion et montre
sa stupéfaction
Cela montre Des Grieux dans une posture de bandit, tiraillé entre deux univers : « la
chandelle » représente le monde obscur de la prison, « le pistolet » le monde de la
marginalité.
Cette apparition provoque un coup de théâtre car pour le prêtre, cet événement
est susceptible de mettre fin à l’évasion de Des Grieux.
Scène de bagarre qui s’enchaîne rapidement visibles grâce aux verbes d’action
Terme péjoratif : il devient ici un meurtrier
Absence de remords et rejette la faute sur le Père, fait preuve de cruauté.
Minimisant ce qui vient de se produire par l’emploi du pronom « cela » pour
représenter la scène meurtrière qui vient de se dérouler.
Tournure négative:La peur du peur est reflétée
La dernière phrase indique la sortie de prison de Des Grieux : c’est Lescaut qui
l’accueille, symbole de malhonnêteté et de crime.
Mvt3 : Pronom :les personnages forment désormais une bande de malfrats.
Absence de remords de la part de DG visible à travers les remerciements
« précautions ».
Vocabulaire de la nourriture : La 1ère préoccupation de DG est de compenser les mois de
mauvaise nourriture de la prison par une nuit dans une auberge. Il semble ainsi avoir basculé
dans le monde de la marginalité.