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50 TOUT RONDS –JEUNES ET AVENIR


PROLOGUE

Peut-on sérieusement soutenir que face à cette convulsion monstrueuse, à laquelle nul ne peut
échapper, l’image de l’homme, ses sentiments, ses relations avec les autres restent encore
éternelles, absolus, inchangés par le temps ?

Cette période qui, par ses nécessités économiques et sociales, a privé l’individu de son
« humanisme » sans lui offrir en remplacement celle d’une société nouvelle, a placé sur un piédestal
un nouveau héros : lui-même.

Ce n’est plus l’individu avec son destin particulier, personnel, qui est le facteur héroïque du drame,
mais le temps, le destin des masses… Ce n’est plus l’homme par rapport à lui-même, ou par rapport
à Dieu, mais l’homme par rapport à la société qui se tient au centre de tout.

Où qu’il apparaisse, sa vocation et son rang apparaissent en même temps que lui. Chaque fois qu’il
entre en conflit, que celui-ci soit d’ordre moral, spirituel ou instinctuel, c’est d’un conflit avec la
société qu’il s’agit.

Si l’homme occupait une position centrale par rapport aux forces de l’émotion pour le rationalisme…
alors notre époque actuelle ne peut le voir autrement que dans ses rapports avec la société et les
problèmes sociaux, c’est-à-dire en tant qu’être politique.

TAB.I

Scène vide – Cubes

Femme : L’ « ancien type d’homme », celui qui se laisse transformer en machine, est en voie de
disparition. Le nouveau, lui « transformera la machine, et, quelque soit son aspect futur,
ressemblera en tout cas et par-dessus tout à un être humain ».

L’homme : (Pendant que la femme parle, l’homme est sur un cube , assis, absent, et quand la femme
termine- il s’adresse au public)

Déjà 50 ans

Et la République a toujours été dirigée par qui ? Par des hommes dit d’Etat. Bon ! Et je dis ceci : Tu as
fini, Homme d’Etat

Si l’Etat, lui, n’a pas fini, permets que nous le modifiions, pour l’adapter aux conditions de notre vie.
Permets que homme d’Etat que nous soyons Hommes d’Etat… L’Etat n’a plus besoin de toi, donne et
passe la main.

Femme : Humaine est l’injustice, mais plus humain est le combat contre l’injustice. Certains sont
dans le noir, d’autres sont au soleil. Ceux qui sont au soleil se voient, mais tous les autres pas. (Entre
une 3ème personne, l’homme et la femme le dévisagent, il dépose son baluchon)
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3ème : Bonjour, je viens du village, je viens chercher du travail. On m’a dit que la vie est meilleure ici.
Vous avez de beaux habits, vous avez plusieurs chaînes de télévision qui font passer, à longueur de
journée des gens qui chantent et dansent… vous avez aussi un parlement !

Femme : C’est de la poudre aux yeux. Tu veux que je t’emmène faire un tour dans la ville ? Viens (il
l’entraîne vers l’avant scène). Regarde au loin, vois cette route, vois comment elle est défoncée, tu
vois comment les gens se démerdent pour attraper un lift, et là-bas, cette maman avec une bassine
sur la tête, toute la journée, elle devra sillonner les rues de la ville pour vendre ses légumes… et là-
bas, encore plus loin, tu vois cette superbe jeep ? (le 3ème l’arrête)

3ème : (la main gauche sur son front, scrutant le lointain) Elle est superbe, il fait quoi pour avoir une
aussi belle Jeep ?

Femme : Eh bien, euh… il applaudit, c’est un politicien !

3ème : Ah bon ! Les politiciens ont tous de belles voitures et de belles maisons, mais j’ai comme
l’impression qu’ils sont tout le temps dehors, mais quand travaillent-ils ?

Femme : Ca, je ne sais pas. Tu sais, les démolisseurs, leur boulot, c’est détruire.

3ème : Je ne vois pas le rapport, passons. Mais si, eux, ne veulent pas travailler, qu’ils nous laissent
travailler. Dans mon village, l’école a fermé, les jeunes ne savent plus à quel saint se vouer. Un
homme était venu de la ville, et il nous avait demandé de voter pour lui, et pendant sa campagne, il
promettait beaucoup de chose, entre autre, qu’il allait développer le village. Pour avoir des voix des
gens du village, il donnait des T-shirts, des casquettes et offrait aussi de la bière. Il a été élu, et le seul
endroit où il y a de lumière au village, c’est chez ses parents où il a placé un groupe électrogène,
c’est le seul endroit où l’on peut se procurer des articles venant de la ville, à un prix exorbitant, c’est
aussi, le seul endroit où on peut regarder la télévision au soir.

Femme : Vous n’avez pas d’activité agro-pastorale ?

3ème : L’agriculture développerait le village. Mais, il faut une politique réaliste agricole, avoir les
moyens de financer les semences, créer des infrastructures routières pour l’évacuation des produits
et des infrastructures pour la transformation et le stockage… refaire l’éducation, organiser des
petites formations pour les paysans, ce serait formidable. (l’homme, toujours sur son cube, descend
et se place au milieu de la scène)

Homme : Grandeur et décadence de la ville de Kinshasa.

Premièrement se remplir la panse

Deuxièmement faire l’amour

La musique vient en suite

Enfin se soûler, c’est la loi

Mais avant n’oubliez pas que tout est permis à Kinshasa, sauf le fauteuil…

Dans les contradictions reposent nos espoirs.


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Femme : Pour la vie chère. Tous contre tous. Pour le maintien du chaos dans nos villes. Pour que
dure l’âge d’or. Pour la propriété. Pour l’expropriation des autres. Pour un partage équitable des
biens supraterrestres. Pour un partage injuste des biens terrestres. (le 3 ème monte sur un élément, il
contemple un PC et un téléphone portable)

Homme : Ce à quoi l’homme aspire en « vivant consciemment », c’est à la liberté ; c’est-à-dire qu’il
vise à devenir, en exploitant son potentiel créateur, une personnalité individuelle, riche et
pleinement intégrée. Mais il n’est possible de parvenir à cette liberté qu’en comprenant les lois
physiques et sociales qui contrôlent la nature et la société et qui gouvernent l’avenir. L’homme, s’il
comprend ces lois, peut les utiliser, et, au lieu d’être leur « esclave », devenir leur maître. Il passe
ainsi du royaume de la nécessité au royaume de la liberté. Mais il ne peut y arriver seul. Car, de
même que la conscience humaine est la manifestation la plus élevée de la matière en mouvement,
ainsi la société est une manifestation de ces mouvements de conflits entre les hommes. L’histoire de
l’homme est celle de ses relations avec la nature et avec les éléments matériels de la vie : sa façon
de gagner sa substance, son attitude vis-à-vis de la production et des forces productives de la nature
et de la société – les moyens de production, la propriété de ces moyens et le travail qui rend cette
production possible.

La religion, la philosophie, l’éthique, la loi, l’art et la littérature sont les superstructures qui se
greffent sur cette base économique matérielle. Ils reflètent cette infrastructure et la nature de la
société à une époque particulière de l’histoire. Mais les changements qui affectent la superstructure
ne se produisent pas nécessairement aussitôt après ceux qui affectent l’infrastructure et ne leur sont
même pas toujours directement liés. Ayant, pour ainsi dire, une « vie » propre ils exercent une
influence importante, quoique non déterminante, sur les cours de l’histoire car ils peuvent tantôt
favoriser, tantôt retarder le flux des progrès ou du changement ; stimuler la « reforme de la
conscience » ou lui faire obstruction. Mais ce qui détermine en dernière analyse le progrès, c’est le
secteur de la société où la conscience de classe et l’esprit révolutionnaire sont les plus avancés : Hier
la Seconde République, aujourd’hui la Troisième République, demain la Vraie République des vrais
patriotes.

TAB. II

L’homme et la femme sont, chacun, devant une étale. Etale 1, pain et autre chose. Etale 2, brique
d’argent. 3ème, perplexe.

3ème : (ne sachant quoi faire, s’adresse à l’homme) Que faut-il faire quand on a faim ?

Homme : Ben, il faut manger !

3ème : Donne du pain !

Homme : Et encore quoi ! Je ne suis pas resto du cœur, vas chez le voisin. (il va à la seconde étale)

3ème : (devant la femme, Indiquant un tas d’argent) Ca coûte combien ?

Femme : Non, mais, d’où venez-vous ? Vous ne voyez pas que c’est de l’argent ?
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Homme : (éclatant de rire) Il cherche des banques, mon bon monsieur, sachez que les banques sont
ouvertes pour les autres, venez, je vais vous dire un truc (le 3 ème s’approche et le l’homme l’emmène
de nouveau vers l’avant-scène) Tu vois ce monsieur là, lui, il a un compte en banque, il trafique
(minerais de plusieurs sortes, vente d’armes à feu, contrefaçon, tout pour soutenir la mal-
gouvernance.

3ème : Que fait-il de son argent ?

Homme : Il se fait voir, il gère des débits de boisson et autres bordèles

3ème : Pourquoi ne se lancerait-il pas dans la tomate ?

Homme : Pourquoi la tomate ?

3ème : Quand je vois toutes ces tomates qui pourrissent au marché, pourquoi ne créerait-on pas une
usine de transformation de la tomate, cela nous éviterait d’importer de la tomate en boîte. (une
voix : où est passé le tomatier ?) C’est qui le tomatier ?

Homme : Vieille histoire.

3ème : Près de 50 ans d’indépendance, quel bilan ? Qu’a-t-on fait de cette jeunesse que je
représente ? Rien. Je quitte mon village pour venir en ville, pas d’offre d’emploi. Les anciens ne
veulent pas céder la place aux jeunes… Ces jeunes des villes, pour la plupart, rien dans la tête. Je
regarde la publication des résultats du bac congolais, magouilles, festival des 50%, et on les accepte
dans les universités et autres écoles supérieures.

Femme : Restructurez l’éducation nationale, faites de l’école un lieu d’apprentissage et de formation


pour l’avenir des jeunes. Le développement ne passera que par la prise de conscience des hommes
d’Etat et une stratégie forte dans les nouvelles méthodes d’enseignement.

3ème : Apprends, apprends le plus simple. Ceux dont le temps est venu ne sont jamais trop âgés.
Commence par l’alphabet, ce n’est pas tout, mais commence un jour, tu apprendras tout. Il le faut
pour diriger.

Homme : Première leçon d’économie politique : Savoir la différence qu’il y a entre un bien personnel
comme sa table et une entreprise publique et ses avoirs.

3ème : Bagatelle, bagatelle… j’ai lu un rapport dans lequel on recommande d’adopter une approche
plurisectorielle en abordant le problème sous différents angles clés, à savoir développer l’offre
d’emplois et d’éducation dans les régions rurales, encourager et appuyer l’esprit d’entreprise,
améliorer l’accès et la qualité des formations, et se préoccuper des problèmes démographiques.

Femme : On ne contrôle rien, taux de fertilité très élevé, ce qui aura comme conséquence
l’accroissement de la pression qui s’exerce sur le pays en termes de création d’emplois pour les
l’insalubrité occasionne plusieurs maladies dont le paludisme qui décime toutes les couches de la
population.
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Homme : Réfléchissez bien, ne faites pas semblant car ça ne peut pas durer éternellement. Vous là-
bas, comprenez donc dès maintenant que la thèse de ce moindre mal avec laquelle, d’année en
année, on vous a tenus loin de toute lutte, signifiera à bref délai que vous tolérez la médiocrité.

Femme : (Venant du fond et saisissant l’homme) Ils sont indignés par ce qu’ils voient à l’Est et
surtout par la passivité avec laquelle les pauvres et les opprimés acceptent leur sort, par la dureté de
cœur des biens lotis en face de la misère, par l’impuissance des gouvernants et (comble de la honte)
par le fait qu’on les considère, eux-mêmes, comme des catastrophes naturelles contre lesquelles on
ne peut lutter, qu’ils commettent toute une série d’atrocité.

3ème : Au milieu des ténèbres qui enveloppent un monde en proie à la fièvre, (crise financière,
terrorisme) et de pensées qui le sont tout autant, alors que le progrès de la barbarie semble nous
mener irrésistiblement vers une impasse qui sera peut-être la plus grande et la plus effrayante de
toute notre histoire (guerre Israélo-palestinienne), il est difficile d’adopter l’attitude qui convient à
des hommes devant lesquels s’ouvre la perspective d’un âge nouveau et heureux.

Femme : Perspective d’un âge nouveau et heureux. Beau programme, trois chômeurs sur cinq sont
des jeunes et 72% des jeunes en moyenne ont moins de2 dollars par jour pour vivre, et environ 70 %
de ces jeunes sont concentrés dans les zones rurales. Je suis une femme, les femmes ont des
journées de travail plus longues et ont plus de probabilités de se trouver en sous-emploi ou de ne
pas faire partie de la population active. Elles rencontrent aussi, tout comme les jeunes ruraux, des
difficultés plus importantes du fait des maternités précoces et du manque d’opportunités
d’éducation et d’emploi.

Perspective d’un âge nouveau et heureux, pensez-vous à tous ces jeunes qui sortent des zones de
conflits ? Ils sont confrontés à des problèmes particuliers car beaucoup d’entre eux n’ont pas pu
faire d’études, et ont grandi dans de sociétés de violences et ont souvent été impliqués eux-mêmes
en tant que combattants.

Je n’enfoncerai pas le clou en parlant des violences qui sont faites aux femmes dans ces zones de
conflits. Ces jeunes filles et femmes qui se retrouvent enceintes par le fait d’un viol.

3ème : Nous sommes, nous jeunes, une richesse pour nos pays, mais il faut nous procurer des emplois
si l’on veut lutter contre la pauvreté et promouvoir le développement durable.

TAB. III

Homme : L’aurore surgit des plus profondes ténèbres. Alors qu’en certains endroits de grandes
découvertes améliorent incommensurablement le sort de l’humanité, une très grande partie du
monde vit dans une obscurité épaissie. Prends garde quand tu traverses le Congo avec la vérité
cachée sous ta veste. Les conflits ne favorisent pas le développement d’un pays, ils rendent les
hommes pires et non meilleurs. Nous assistons impuissants contre les bestialités et les cruautés
commises en tant de guerre. La CPI devrait revoir sa copie, Jean-Pierre B. est un enfant de cœur à
côté du commanditaire des atrocités qui continuent à se commettre en Irak, que dire des dirigeants
israéliens qui tuent sur des enfants palestiniens, le Hamas n’est pas moins responsable, ses
dirigeants aussi peuvent aussi faire un petit tour à la CPI, JPB paye parce qu’il est faible, et les autres
intouchables parce qu’ils sont puissants. Bref, en tout cas, la guerre nourrit mieux son monde.
D’ailleurs, partout où on trouve de grandes vertus, on peut être sûr qu’il y a quelque chose qui va de
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travers… Dans un pays des qualités moyennes suffisent. On peut se permettre d’être bête, ou même
lâche si ça vous plaît.

Femme : Les pauvres gens ont bien besoin de courage, sans quoi ils sont perdus. Il leur en faut, rien
que pour se lever le matin. Labourer un champ en pleine guerre, mettre au monde des enfants
quand l’avenir est sans espoir, cela suppose un rude courage. Et quel courage ne leur faut-il pas pour
oser s’affronter les yeux dans les yeux, au cours des batailles où on les oblige à se massacrer
congolais contre congolais. Et supporter docilement, comme ils le font, leur pasteur et leurs
dirigeants, c’est faire preuve d’un courage effrayant, car ces gens-là leur coûtent la vie.

Homme : Nous avons des gens qui se disent populaires. Ecoutez les chansons de nos artistes, elles
sont bourrées de noms resquilleurs, putains, hommes d’Etat, tous dans un même panier, sont-ils
sérieux ? Il n’y a en RDC où on trouve des artistes faisant de l’art culinaire, de l’art pour la malbouffe.

Etre populaire, c’est être intelligible pour la grande masse des gens, reprendre leurs formes
d’expression et les enrichir, adopter et fortifier leurs points de vue, représenter la fraction la plus
progressiste du peuple afin de l’aider à entraîner le reste et à se faire comprendre de lui, renouer
avec les traditions mais en les faisant progresser, transmettre les réalisations de ceux qui dirigent à
ceux qui aspirent à diriger un jour. (entre le 3ème)

3ème : C’est quoi le réalisme ?

Homme : (il sourit) Etre réaliste, c’est dévoiler le complexe causal de la société, démasquer la thèse
dominante en montrant que c’est la thèse de la caste au pouvoir, donc pas porteuse de solution
durable. L’essence du réalisme et sa principale mission sont de décrire la réalité en s’y prenant de
telle sorte qu’elle soit non seulement perçue, mais comprise ; non seulement reflétée, mais
pénétrée.

Femme : Il ne suffit pas d’exiger de notre théâtre qu’il offre un reflet instructif de la réalité et qu’il
permette de la comprendre. Notre théâtre doit aussi inculquer au public que vous êtes, les plaisirs
de l’instruction, faire en sorte que le spectacle de la réalité qui change suscite en lui de la bonne
humeur et des émotions agréables. Nos spectateurs ne doivent pas seulement voir comment la
République sera libérée, mais apprendre la joie qui accompagne cette libération. Il faut que nos
théâtres enseignent tous les bonheurs et tous les plaisirs des inventeurs et des découvreurs, tous les
sentiments triomphants des libérateurs. (elle se dirige vers la sortie, et revient) Le théâtre, ce ne
sont pas toutes les cochonneries qui passent à longueur de journée sur les chaînes publiques et
privées de Kinshasa : ils doivent trouver une tout autre appellation.

TAB. IV : (Les trois se retrouvent sur scène – projection d’images fortes)

Homme : Le patriote qui est censé venir de nulle part arrive après une grande guerre dans les cités
détruites et veut inciter les hommes à se battre pour leur bonheur et leur bien-être. Il rassemble
autour de lui toutes sortes de disciples, soudain, les persécutions s’abattent sur lui. Il est inculpé et
condamné à mort. Les bourreaux essaient sur lui toutes les ressources de leur art, mais le poison
qu’ils lui administrent lui paraît délicieux ; quand ils lui coupent la tête, elle repousse aussitôt ; et il
exécute sur le gibet une danse si allègre que sa gaieté les contamine tous… Il est impossible de tuer
les aspirations de l’homme pour le bonheur.
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Femme : (reprenant la dernière phrase de l’homme) Il est impossible de tuer les aspirations de
l’homme pour le bonheur. C’est quoi le bonheur ?

3ème : Le bonheur, c’est de nous donner du travail. C’est aussi que nous puissions, tous, jouir des
richesses de notre pays. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils
sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns les autres dans un esprit de
fraternité ». Article 1 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.

Homme : Faisons le bilan : Négatif. Solution : retour à la terre, et tout repenser dans le sens de
redonner espoir à la jeunesse. Compte tenu des difficultés que rencontrent les jeunes sur les
marchés de l’emploi, seul un ensemble d’actions concentrées sur le long terme, couvrant un large
éventail de politique et de programmes, permettra de leur assurer un emploi. Des interventions
fragmentées et isolées ne peuvent en aucun cas déboucher sur un succès durable. Une stratégie
intégrée de développement rural, de croissance et de création d’emploi représente non seulement
une nécessité mais constitue de fait le fil directeur primordial qui doit guider l’action des pouvoirs
publics. Cette stratégie devra couvrir les deux aspects de l’offre et de la demande du marché du
travail, et tenir compte de la mobilité des jeunes vers les zones urbaines. Elle devra aussi être
associée à des interventions ciblées aidant les jeunes à surmonter les handicaps qu’ils rencontrent
pour entrer sur le marché du travail et s’y maintenir.

Femme : (s’adressant à l’homme) Une piste : l’Agriculture moderne offre un potentiel très important
de création d’emplois et de richesse, et peut absorber un grand nombre de jeunes candidats à la
migration ou de jeunes qui font actuellement ployer les villes sous le sous-emploi. Un choix judicieux
d’investissements à forte intensité de main d’œuvre dans l’agriculture et d’autres activités rurales
non agricoles peut créer des opportunités immédiates d’emplois à court terme, plus accessibles aux
jeunes. Combinée à des stratégies de développement économique appropriées au niveau local, cette
approche peut permettre de créer des emplois plus nombreux et plus durables.

3ème : En créant des emplois et en élargissant leur offre éducative, les régions rurales peuvent devenir
plus attrayantes pour les jeunes travailleurs, ce qui à la longue freinera l’exode rural. Cette migration
représente un problème extrêmement important et les gouvernants (l’homme interrompt le 3 ème,
Est-ce qu’ils vous écoutent, le 3 ème marque un temps et reprend) même s’ils font la sourde oreille, ils
entendront, je disais donc, que les gouvernants doivent s’efforcer de la ralentir afin d’empêcher la
progression du chômage et du sous-emploi des jeunes dans les centres urbains et d’éviter que les
conditions de vie ne se dégradent davantage dans les villes africaines déjà surpeuplées. Investir dans
l’éducation rurale créera également des opportunités permettant aux ruraux de migrer dans les
meilleures conditions et de contribuer à la croissance économique des villes.

Femme : En dehors de développer les emplois ruraux, il est nécessaire d’améliorer le cadre de
l’investissement et l’environnement macroéconomique, d’encourager et soutenir l’esprit
d’entreprise et le secteur informel, d’améliorer l’accès à l’éducation et la formation, de prêter
attention aux problèmes démographiques, notamment à la maternité précoce, de s’attaquer au
problème de jeunes aux prises avec la violence et les conflits, et d’améliorer la situation des marchés
d’emploi. Telles sont les mesures les plus urgentes que les pouvoirs publics doivent prendre pour
remédier durablement aux problèmes de l’emploi des jeunes en Afrique.

EPILOGUE
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Homme : (au centre de la scène) Et maintenant, Madame, Monsieur, je vous en conjure, marchez !
marchez vers la lumière du jour ! Allez vers ceux qui détiennent le pouvoir et criez-leur d’une voix de
tonnerre que le pouvoir n’est qu’illusion. Allez vers les soldats et dites-leur transformez vos chars en
charrues ! Allez vers les riches et montrez-leur ce qu’est devenu leur cœur, comment on a fait d’eux
des débris. Mais soyez bons pour eux, car ce sont, eux aussi, de pauvres âmes errantes. Abattez les
citadelles par votre rire, oui, abattez les citadelles, car elles sont faites de scories, de scories
desséchées. Marchez , marchez dans la lumière du jour. Madame, Monsieur, levez vos mains
martyrisées… qu’une joie sauvage résonne. Qu’elle parcoure notre pays libre ! A chaque instant il y
a une vie qui naît, à chaque instant il y a aussi une vie fauchée par la barbarie. ( tous les 3)
RESPECTEZ LA VIE.

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