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MONDI--- LISME
Pierre Hlllard
rchives
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MONDI LISME
De la guerre
contre
L'Ancien et le Nouveau Testament
Tous droits réservés pour tous les pays et dans toutes les langues
Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans
autorisation préalable. Une copie par xérographie, photographie, support magnétique,
électronique ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par les lois
du 11 mars 195 7 et du 3 juillet 1985 sur la protection des droits d'auteur.
Annexe VI : L'Osservatore Politico du 12 septembre 1978,
La liste pecorelli (également parue ds. Chiesa Viva) .... 379
Annexe VII : Photos du buste du cardinal Rampolla
dans la salle des pape~ de la basilique vaticane ....... 385
Annexe VIII: Photos de !'Angelo della Luce dans la basilique
Santa Maria degli angeli e dei martiri à Rome ........ 391
Annexe IX : The Economist de janvier 1988,
« Préparez-vous à une monnaie mondiale» ............... 399
Annexe X : Les Nations unies, communiqué et rapport
sur les migrations de remplacement (mars 2000) ...... 409
Annexe XI : Union franco-britannique (septembre 1956) .......... 419
Annexe XII: Projet de résolution en faveur
des collectivités locales ........................................ 425
Annexe XIII : Résolution sur les principes del' autonomie locale ... 427
Annexe XIV: Portrait de Theodor Herzl (1860-1904) ............... 435
Annexe XV : Démographie, migrations, répartition profession-
nelle et universitaire des Juifs dans le monde
et mariages mixtes/baptême .................................. 43 7
Annexe XVI: Association« Bnei Brith », Kattowitz, mai 1882 ..... 447
Annexe XVII : Association « Esra » ( 1884) pour financer
la colonisation juive en Palestine ........................ 457
Annexe XVIII : Appel à tous les Juifs allemands
à soutenir leur pays (août 1914) ........................ 465
Annexe XIX: Trois documents concernant l'implantation juive
en Palestine en accord avec les gouvernements
allemand et ottoman au début de l'année 1918 ..... 471
Annexe XX: Buts du sionisme allemand pour les Juifs en alle-
magne, dans le monde et pour les minorités en
général (décembre 1918) ...................................... 485
Annexe XXI: La question des minorités à la conférence de la paix
(1919-1920) et l'action juive en faveur de la protec-
tection internationale des minorités (thèse) .......... 507
Annexe XXII : L'attitude et la politique des sionistes
allemands en mars 1933 .................................... 679
Annexe XXIII : Dai/y Express du 24 mars 1933,
Dédaration de guerre
du monde juif à l'Allemagne ............................. 687
Annexe XXIV: Deux courriers du secrétaire général de l'UFCE
adressés à l'auteur présentant les acteurs
en faveur d'une politique ethnico-linguistique
en Europe ( 1999) ............................................ 699
Plan de l'ouvrage
,,,.
1.rc: partie - PRESENTATION ........................................................ 12
PRÉSENTATION
Introduction
1 Pierre Hillard, Atltu du mondialisme, tditions Le Retour aux Sources., 3t ~dition, septembre 2018.
16 ARCHIVES DU MONDIALISME
cours de l'été 1816 et que la perte des récoltes consécutive à ce phénomène poussa
une vague de fermiers affamés à quitter le pays, à la conquête du Middle West2. »
entre ces deux mondes se situe dans rinterprétation donnée par les élites rabbiniques et celles de l'Église
quholique.
18 ARCHIVES DU MONDIALISME
« Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal» ( Gen, III, 5 6).
Adam dans la faute. La punition divine tomba sans appel avec l'expulsion
de ce couple du lieu-dit, la femme enfantant dans la douleur, l'homme
gagnant son pain à la sueur de son front, 1 ensemble retournant à la fin de
la vie terrestre à la poussière. Cependant, à peine la sentence divine fut-
elle prononcée qu,une renaissance du genre humain est annoncée afin de
contrer la victoire du serpent. Comme nous allons le constater au fil des
pages, nous relèverons une série d,annonces qui, par petites touches pro-
gressives, proclame clairement un renouveau réparant les conséquences de
cette faute. En effet, il est précisé peu après dans cette Bible hébraïque :
tournure d'esprit propre à sa formation , Samuel Cahen n'hésite à pas à écrire que « la tolérance enfin
est devenue une vlritb, in hnps://www areopage,ner/PDF/Cahen/0 l-Gen%C3%A8se.pdf. Préci ons
aussi que l'ambition de Samuel Cahen de traduire la Bible hébraïque est due -à l' influence de Moses
Mendelssohn en raison de la réédition en 1818 de sa Bible hébraïque en allemand, in https://www.
arcopage,ner/cahen.hrml. Ce dernier a joué un rôle important dans le lancement de la Haskala (« Les
Lumières juives») au XV1JI< siècle, en raison aussi de l' influence protestante de Gotthold Ephraïm
Le sing (1729-1781), fus de pasteur. Coocern:int le rôle de Lessing, Mendelssohn et autres activistes
de la cause, en particulier de r émancipation des Juif dans les années précédant 1789 puis au cours de
cette Révolution, voir le chapitre Ill.
7 Le mot hébreu Almah (11. virginité» au sens physique du terme) est sans ambiguïté comme le rapporte
l'abbé Augustin Léman n ( 1836- 1909) , Professeur d' Écriture Sainte et d~hébreu aux facultés catholiques
de Lyon : " Les Livres Saints prottstmt, en nous tWnnant le vrai sens de ce mot Almah, emplcyé par Isaïe.
Ce mot, tn effet, ne figure que sept fois dam la série des quarante-cinq livres qui constituent l'Ancien Tes-
tament. Or. toujours, 1am au singulier qu'au pluriel, il désigne une vierge ou des vierges : Genès.e, XXIV,
43 {Rébecca), Exode, Il 8 (Marie, sœur de Moïse}, Psaume LVIII, 26, Vulgate LVI/ (les jeunes vierges
musiciennes), Proverbu, XXX, 18-20, Cantique, VI, 8, Cantique, 1, 3, Isaïe, VII, 14. Qu'on parcoure tbus
eu passages, et l 'on comtattra que jamais le mot Almah, dam la Bible, n.e désigne une femme mariée, mais
toujours une jeune vierge rmfermie dans la maison paterne/le et sous la tuttile de ses parents. » in Abbé
Augustin Lémann, La Vierge et /'Emmanuel, Éditions Saine-Remi, 1904, pp. 50-51. Concernant le
prophète Isaïe, Vil , 14, cel ui-d écrie : « Voici que la Vierge ,DnfOit et enfante un fils, et elle lui donne·ra
le nom d'Emmanuel. » Cerce citation vient du même ouvrage. Précisons que cette progéniture ou pos-
térité jndique, pour Je monde chrétien, Ja Vierge Marie donnant naissance à l'Emmanuel (~ Dieu avec
nous ), c'est-à-dire Je Christ rachetant par sa Passion la faute d'Adam et Ève (le péché originel), faute
non reconnue dans la Bible hébraïque. Concernant ce dernier point, c'est un élément essentiel à retenir.
20 ARCHIVES DU MONDIALISME
8
Il est intéressant de noter que les traductions en français peuvent altérer le document original. Ainsi,
il est écrit : « Hachem ruscita tm enn~mi (ndla : souligné par nous) à Chelomo : ce fut Hadad l'Édomite
qui était de la race royale d 'Édom. » Le texte hébreu utilise le mot de «Satan )) (lt>W et non « ennemi i>) in
Rachi séftr Melakhim 1, les Rois/, Édirions Gallia, 2003, pp. 148-149.
9
Nous devons d 'avance préciser que dans le concept catholique, Dieu n'incite jamais au mal sinon il ne
erait pas la perfection divine e( sans cache. Il laisse l'homme libre accordant à Satan un certain degré
d'activisme. Ainsi, Job fut soumis aux pires souffrances par Satan afin de tester sa fidélité à Dieu dans
cous les moments de son existence. Celui-ci permit cette liberté satanique à l'exception de la mise à
mort de Job qui ne modifia pas, malgré les épreuves, sa piété envers Dieu. Il en va de même avec le roi
David voulant procéder à un recensement de son peuple. Comme l'explique l'abbé Louis Claude Fil-
lion (1843 .. 1927), Professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris et consulceur de la Commission
biblique pontifl ale: « La pçmée vint à David, à la suite de m nombreuses victoires - pensée suggérle par
Satan, comme le dit expressément l'auteur des Paralipomènes; mais avec la pumission de Dieu, ajoute celui
du Il' livre des Rois - de faire le rec,numem de son peuplet c'est-à-dire, des hommes dgés de vingt ans et
1114-dmus, capables de porter les armes. Ce pr()jtt n'était pas mauvais m soi. Toutefois, le motifpour lequel
le monarque lavait conçu ltait très imparfait, car il n'irait autre qu'un sentiment d'orgueil, la vaine satis-
faction de faire parade, à ses propres yrux et en face des natiom voisines, de la puissance ~ ses armes. Rien
n'était moins thlorratiqtu qu6 et mouvemtnt de vaine gloire et d'ambition, attendu que la grandeur d1srai/
ne devait comisur que dans son union avec lt Seigne"r, son vrai roi, son tout-puissant protect~r, et non
d,ms la force des ,1rmu et d4ns les coTJquêtes. ~ in Louis Claude Fillion, Histoire d1sraël, peuple de Dieu>
Librairie Lecouzé et Ané, 1927, Tome 1, p. 554.
10
"Fais-nous reposer m paix", premier mot de la deuxième bénédiction rlcitl ( ... ) de l'office quotidim du
i(
« De
plus, il ne voulait pas dépendre d'un Homme-Dieu qui ne serait
pas un pur esprit puisqu'il tirerait de la terre la substance de son corps. Plus
radical encore fut son refus de s'incliner devant la "Mère-de-Dieu" qui serait
un créature simplement humaine et que l'on prétendait lui imposer comme
Reine des Anges. ( ... ) C'est lui, Lucifer, estimait-il, qui était désigné, en toute
logique et donc en toute justice, pour devenir l'adorateur suprême et le média-
teur universel par qui la participation à la vie divine devait s'opérer. Bref,
l'Homme-Dieu lui prenait la place qu'il croyait lui être due, à lui Lucifer, en
toute justice. Telles furent ses pensées en cette épreuve capitale1 • »
11 ~Le mowa/( ... ) est constitué par l'ajo11t, dans le paragraphe i11urmédiaire, dt trois blnldictions» in
ibid., p. 748.
12
Ibid., p. 926. on rnant la llbert~ d'a tion permis p r Dieu ata.n au sujet de Job, on peut me urer
ce pouvoir p r le fuit ·uivanc t « Le mu, dont Dit" Irait le garant tt le soutien da par les amis lui font
dlsormais cruellemmt difaut. la source dt sa soujfr,mct la plus aigui rlsidt "4ns lt taracttrt inexplicable dt
et 'l" 'i/ considère tommt ,uu punition. Enfin, job dlcrit ses sou.ffrancts. Alors qut la ptrtt dt us bitns ne lui
inspire aumnt rlaction particulitrt, le caractirt outrd dt la soumissio11 qu'il maniftstt lors de la mort dt ses
mfontt indique !t smtimtnt confus d'un doublt uanda/e : ,·elui du fuste qui enterre ses enfants. Drr~spect
dom il est désormais l'objet lt ro11ge, mai.s lts commentatturs juifs soulignMt lt caractère incompart1blt du
souffrances physiques qwi lam1bltnt. S'il s'installe sur un tas dt cendm c'tst pour qut ses membres inftrieurs,
envahis de pustules, y suppurrnt. li t:t>mmmct par gratttr dt us ongles le haut dt son corps, couvert dt croàtts-,
mais lorsque ces dtrniirts tombent, il utilise des ttsso11s. Au,-unt soujfra11u n'est stmblab/e à la sienne lui
qui tst frappé de cinquantt plaits, parmi üsquelltr sept orw dt foroncüs tt un corps grouillant dt vers. » ln
I ab Ile "ohen, U11 mo11dt à riparer, préface du Grand Rabbin de Fron e Haîm Korsia> Éditions Albln
Mkh 1, 2017, p. 462.
1
Nous pou von not r que le: prophète Isaïe évoqu l, orgu~il et la chute de Lucifer dans la Bible
hébr îque : «Ah! omme tu ts tombé d11 cit/ a.strt brillant, fils du mati11; tu ts ,1ba1tu 4 ttrrl, toi f{Ui
affaibli sau ils nations l trtes, c'est dans lt schlol (ndl. : séjour des morts dans l'Ancien Testament, lieu
de non r tour et sans louange d Dieu) ffUI tu dtsctnd.rai au fond dt la fosu -», (Isaïe, XIV, l 2, 15).
1
J an V: quié, Abrlgl tk dlm011olJJgi1, J!ditions nlm-Remi, p. 12.
22 ARClilVES DU MONDIALISME
t
,(Jlfl '111
·ïlra Ju.. O) l U nuh
INTRODUCTION 2
« Or, ce n'est que le 21 juin 1993 que fat découvert à Tel Dan, une
localité située au nord d1sraël, un morceau de basalte portant clairement La
mention suivante : "beyt David, la maison ou la dynastie de David1 ". Nous
y reviendrons, car le caractère aléatoire de cette découverte conduit à tirer
l'enseignement suivant : la non découverte d'indices archéologiques concernant
un fait ou une personne ne permet pas de conclure nécessairement à sa non
existence, voire à son absence absolue. Le morceau de basalte, si fortuitement
découvert, provenait d'une stèle triomphale commandée par le roi d'Aram qui
sy vantait d'avoir tué deux rois de la dynastie davidique. Ce monarque ara-
méen qui vivait peu avant BOO avant j.-C. dit avoir tué ]ehoram, roi d'Israël,
et Akhazias, roi de Juda. On peut supposer que cette inscription sur la stèle
a été gravée environ un siècle et demi après la mort de David. Sa découverte
date bien de 1993, mais son existence remonte au moins à neuf ou huit siècles
avant notre ère ... ( ... ). Pour quelle raison trouve-t-on si peu de vestiges dans
cette région du monde? C'est assez simple : toutes ces destructions suivies de
reconstructions rapides ou tardives ont oblitéré la plupart des vestiges archéolo-
giques en raison de leur réutilisation systématique ... La conséquence en est un
15Soulignons que l'expression en hébreu ancien tt la maison ou la dynastie de David ,. est sujette à
controverse chez certains spécialistes qui estiment qu,un marqueur de séparation devrait exister dans ces
mots, changeant leur signiflcation. Des hommes de science comme, entre autres>Anson Raincy (1930-
2011), spécialiste de linguistique de l'époque antique, considhe que cela n>cst pas toujours l~ cas selon
des critères qui font la joie de débats sans fln entre érudits.
24 ARCHIVES DU MONDIALISME
controver es en matièr de date, depuis les travaux du théologien allemand Julius Wcllhauscn (1844-
1918) en passant par ceux d'Umberco assuco, dit Moshe David Cassuto (1883-1951). Cc Dictionnaire
slgnale l'existence de cinq possibilités dans le temps, Ibid., p. 275. N'oublions pas que ces affirma-
INTRODUCTION 25
s'appuyant sur le principe que la foi éclaire la raison, apportée par l'Église
combattant ce rationalisme. Afin de saisir le cour d'esprit de chacun, nous
présentons les deux concepts. Comme l'écrit l'universitaire Thomas Romer
rejetant systématiquement, lui et son école rationaliste, la Révélation :
L'Église apporte une réponse à cette école rationaliste avec les extraits
essentiels de l'encyclique Providentissimus Deus de Léon XIII (1893) que
nous complétons aussi par l'encyclique Divino Afflante Spiritu de Pie XU
(1943) concernant l'interprétation à donner à ces textes. Parmi les réponses
apportées, il faut, entre autres, souligner l'importance de l'humilité pour
mieux comprendre ces documents, chose que les rationalistes imbus de
scientisme oublient complètement :
tion viennent d'auteurs animés d•un esprit .rationaliste rejetant tout surnaturel. Concernant ces textes.
J'l!glise enseigne qu'il cxi ce une unité de pensée ous l'inspiration de l'Espdt Saint. Nous tenon$ à
oullgncr l'antagonisme complet entre ces deux mondes.
22 Mêm~ si nous allons l'évoquer plu largement dan le premier chapitre cc afin de fixer Je lecteur dans
la période du cemps, le royaume de David et de Salomon éclate en deux cncicés à la sulte d'un schisme
provoqué par Jéroboam vers 930 av. J.-C. 11 sensuic que les Dix tribus d'Israël constituent un royaume
d'I ra~l so us l'égide de ce roi dont 13 capitale sera fixée, quelque temps plus tard, à Samarie tandts que
les deux autres tribu restantes (Judi et Benjamin) forment le royaume de Juda avec Jé.rusalem comme
capitale. Le premier royaume disparaît vers 722 v. J.-C. sous les co up de l'Empire assyrièn et le deu-
xième en 586 av. J.- . du fair des Babyloniens avec Nabuchodonosor.
i ~ Thoma Rômer, LïnvmtJon de Dieu. P..ditions du Seuil, 2017, pp. 285-286. D'autres propos de
Romer du même type scronc dté un peu plus loin. La quatrième de couverture indique : .c Spécialiste
mondialement reconnu de J'AncJm Tmamem, il ouupe la chaire ''Milieux bibliqutt" au Collège dt France :
il est /gaiement profimur à la Facultl dt thlologle et de scitnw dis religions dt i'Univmirl dt Lausannt. ~
Le ticre de ce livre ré urne parfaltcmcnc l'esprit ratlonallscc de cet universitaire.
26 ARCHIVES DU MONDIALISME
fondant de même sur leur propre opinion, ont rejeté entièrement même ces
restes de foi chrétienne, encore acceptées par leurs prédécesseurs. Ils nient, en
effet, absolument toute inspiration, ils nient /'Écriture, et ils proclament que
tous ces objets sacrés ne sont qu'inventions et artifices des hommes; ils regardent
les Livres Saints non comme contenant le récit exact d'événements réels, mais
comme des fables ineptes, comme des histoires mensongères. À leurs yeux, il n'y
a pas de prophéties, mais des prédictions forgées après que les événements ont
été accomplis, ou bien des pressentiments dus à des causes naturelles; il n'existe
pas de miracles vraiment dignes de ce nom, manifestations de la puissance
divine, mais des faits étonnants qui ne dépassent nullement les forces de la
nature, ou encore des prestiges et des mythes; enfin les Évangiles et les écrits
des apôtres ne sont pas écrits par les auteurs auxquels on Les attribue. Pour
appuyer de telles erreurs, grâce auxquelles ils croient pouvoir anéantir la sainte
vérité des Écritures, ils invoquent les décisions d'une nouvelle science libre,·
( ... ) [concernant l'interprétation] Il faut donc peser avec soin la valeur des
mots eux-mêmes, la sign.ification du contexte, la similitude des passages, etc., et
aussi profiter des éclaircissements étrangers de la science qu'on nous oppose( ... ).
Il importe, en effet, de remarquer à ce sujet qu'aux autres causes de difficultés
qui se présentent dans l'explication de n'importe quels auteurs anciens, s'en
ajoutent quelques-unes qui sont spéciales à l'interprétation des Livres Saints.
Comme ils sont l'œuvre de /'Esprit-Saint, les mots y cachent nombre de vérités
qui surpassent de beaucoup la force et la pénétration de la raison humaine, à
savoir les divins mystères et ce qui s'y rattache. Le sens est parfois plus étendu et
plus voilé que ne paraîtraient l'indiquer et la lettre et les règles de l'herméneu-
tique; en outre, le sens littéral cache lui-même d'autres sens qui servent soit à
éclairer les dogmes, soit à donner des règles pour la vie. Aussi, l'on ne saurait
nier que les Livres Saints sont enveloppés d'une certaine obscurité religieuse,
de sorte que nul n'en doit aborder L'étude sans gtûde (St Jérôme, Ad paulin.
de studio script. Ep. Lill, 4) : Dieu. l'a voulu ainsi (c'est l'opinion commune
des Saints Pères) ( ... ). À la vérité, quant au passage de la Sainte Écriture qui
attendent encore une explication certaine et bien définie, il peut se faire, grâce
à ttn bienveillant dessein de la Providence de Dieu, que le jugement de l'Église
se trouve pour ainsi dire mûri par une étude préparatoire. ( ... ) Il [l'interprète
catholique} devra suivre /es analogies de la foi et prendre comme modèle la doc-
trine catholique telle qu'elle est indiquée par L'autorité de l'Église. En effet c'est
le même Dieu qui est l'auteur et des Livres sacrés, et de /a doctrine dont l'Église
a le dépôt. ( ... ) Celui qui enseigne les Écritures se gardera aussi de négliger
le sens allégorique ou analogique attaché par les Saints Pères à certaines pa-
roles, surtout lorsque cette signification dlcou/e naturellement du sens littéral
et s'appuie sur un grand nombre d'autorités. ( ... ) La théologie, en effet, ne
tire pas ses principes des autres sciences, mais immédiatement de Dieu
INTRODUCTION
par la révélation. Et aussi, elle ne reçoit rien de ces sciences, comme lui
étant supérieures, mais elle les emploie comme étant ses inférieures et ses
servantes (ndla : tout l'opposé du courant rationaliste). ( ... ) Nous voulons
maintenant appliquer cette doctrine aux sciences du même genre et notamment
l'histoire. On doit s'affliger, en effet, de ce que beaucoup d'hommes qui étudient
à fond les monuments de l'antiquité, les mœurs et les institutions des peuples, et
se livrent à ce sujet à de grands travaux, ont trop souvent pour but de trouver
des erreurs dans les Livres Saints, afin d'infirmer et d'ébranler complètement
L'autorité des Écritures. Quelques-uns agissent ainsi avec des dispositions vrdi-
ment trop hostiles, et jugent d 'une façon qui n'est pas assez impartiale. Ils ont
tant de confiance dans les livres profanes et dans les documents du passé, qu'ils
les invoquent comme s'il ne pouvait exister à ce sujet aucun soupçon d'erreur,
tandis qu'ils refusent toute créance aux Livres sacrés, à la moindre, à la plus
vaine apparence d'inexactitude, et ce même sans aucune discussion. À La vérité,
il peut se faire que certains passages, dans l'impression des diverses éditions,
ne se trouvent pas reproduits d'une façon absolument juste. C'est ce qui doit
être étudié avec soin, ce qui ne doit pas être admis facilement, excepté sur Les
points pour lesquels le fait a été convenablement prouvé. Il peut arriver aussi
que Le sens de quelques phrases demeure douteux; pour le déterminer, les règles
de l'interprétation seront d'un grand secours; mais il serait absolument funeste
soit de limiter l'inspiration à quelques parties des Écritures, soit d'accorder
que L'auteur sacré lui-même s'est trompé. ( ... ) En effet, tous les livres entiers
que l'Église a reçus comme sacrés et canoniques dans toutes leurs parties, ont
été écrits sous la dictée de /'Esprit-Saint. ( ... ) Telle est la croyance antique et
constante de l'Église, définie solennellement par les Conciles de Florence et de
Trente, confirmée enfin et plus expressément exposée dam le Concile du Vatican
(ndla : Vatican I de 1870), qui a porté ce décret absolu : "Les Livres entiers
de l'Ancien et du Nouveau Testament, dans toutes leurs parties, tels qu'ils sont
énumérés par le décret du même Concile de Trente, et tels qu'ils sont contenus
dans l'ancienne édition Vulgate en latin, doivent être regardés comme sacrés et
canoniques. L'Église les tient pour sacrés et canoniques ( ... ), écrits sous l'ins-
piration du Saint-Esprit, ils ont Dieu pour auteur". On ne doit donc presque
en rien se préoccuper de ce que /'Esprit-Saint ait pris des hommes comme des
instruments pour écrire. ( ... ) Les docteurs ont été unanimes à croire que ces
Livres, et dans leur ensemble et dans leurs parties, sont également d'inspiration
divine, que Dieu Lui-même a parlé par les auteurs sacrés, et qu'il n'a rien pu
énoncer d'opposé à la vérit/1- 4• »
Et Pie XII avec Divino Ajflante Spiritu (1943) s'appuyant sur l'ency-
simus-deus, html
28 ARCHIVES DU MONDIALISME
25
Pie XII rappelle que ce pape voulut « qu'il y eût dans la ville de Rome un centre de hautes études relatives
aux l ivres Saints, afin de développer le plus tfficaummt possible, selon l'esprit de l'Église catholique, la
science biblique et toute les études annexes, "il fonda donc l'institut Biblique Pontifical, à confier aux soins
1
de /'illustre Compagnie de jésus : il statua qu il serait pourvu de cours supérieurs et de toutes les. ressources de
l 'émdition biblique et lui donna lui-même du lois et un règlement, affirmant qu'il voulait réaliser en cela le
projet salutaire rt profond" dt Uon XIII.» in ibid., Ajoutons que Saine Pie X est l'auteur d' une constitu-
tion apostolique en 1907 (promulgation d'une loi propre à l'autorité du pape), Lammtabi/i Sane Exitu,
affirmant fauthenticité complète des évangiles canoniques. C 'est le cas de la Vulgate de Saint Jérôme,
version latine de la Bible, garantie de toute erreur.
INTRODUCTION 29
philologie, non plus que par le seul contexte. Il faut absolument que l'exégète
remonte en quelque sorte par la pensée jusqu'à ces siècles reculés de l'Orient,
afin que, s'aidant des ressources de l'histoire, de l'archéologie, de l'ethnologie et
des autres sciences, il discerne et reconnaisse quels genres littéraires les auteurs
de cet âge antique ont voulu employer et ont réellement employés. Les Orien-
taux, en effet, pour exprimer ce qu'ils avaient dans l'esprit, n'ont pas toujours
usé des formes et des manières de dire dont nous usons aujourd'hui, mais bien
plutôt de celles dont l'usage était reçu par les hommes de leur temps et de leur
pays( ... ). [Concernant l'étude des littératures anciennes] Cette même étude
a déjà établi avec clarté que le peuple d'Israël l'emporte singulièrement sur les
autres nations de l'Orient dans la manière d'écrire correctement l'histoire, tant
pour l'antiquité que pour la fidèle relation des événements; prérogative qui est
due, sans doute, au charisme de l'inspiration divine et au but particulier reli-
gieux de l'histoire biblique. Néanmoins, personne, qui ait un juste concept de
l'inspiration biblique, ne s'étonnera de trouver chez les écrivains sacrés, comme
chez tous les anciens, certaines façons d'exposer et de raconter, certains idio-
tismes propres aux langues sémitiques, des approximations, certaines manières
hyperboliques de parler, voire même parfois des paradoxes destinés à imprimer
plus fermement les choses dans l'esprit. En effet, des façons de parler dont le
langage humain avait coutume d'user pour exprimer la pensée chez les peuples
anciens, en particulier chez les Orientaux, aucune n'est étrangère aux Livres
Saints, pourvu toutefois que le genre employé ne répugne en rien à la sainteté ni
à la vérité de Dieu; c'est ce que déjà le Docteur angélique a remarqué dans sa
1
sagacité, lorsqu il dit : "Dans l'Écritttre, les choses divines nous sont transmises
selon le mode dont les hommes ont coutume d'user" (Comment. ad Hebr. cap.
/, lectio 4). (. .. )Personne, toutefois, ne doit s'étonner qu'on n'ait pas encore tiré
au clair ni résolu toutes les difficultés et qu'il y ait encore aujourd'hui de graves
problèmes qui préoccupent sérieusement les exégètes catholiques. ( ... ) Dieu a
parsemé à dessein de difficultés les Livres Saints qt/il a inspirés lui-même, afin
de nous exciter à les lire et à les scruter avec d'autant plus d'attention et pour
nous exercer à l'humilité par la constatation salutaire de la capacité limitée de
notre intelligence. Il ny aurait donc rien d'étonnant si l'une ou l'autre ques-
tion devait rester toujours sans réponse absolument adéquate, puisqu'il s'agit
parfois de choses obscures, très éloignées de notre temps et de notre expérience,
et puisque l'exégèse, elle aussi, comme toutes les sciences et les plus importantes,
peut avoir ses secrets, inaccessibles à nos intelligences et reveches à tout effort
humain 26 • »
16
hrrp;//w2,vaçlcan,va/conrcnr/plus-xii/fr/encyclkals/documcnts/hf p~xH enc 30091943 diyino-affi
anre-spiriru,hrml
30 ARCIIlVES DU MONDIALISME
et les Chroniques (ou Paralipomènes). Ils ont été écrits à l'époque postexi-
lique de la période perse, après le retour (une partie de la communauté) et
la restauration du monde juif dans le pays de Juda à partir de 536 av. J .-C.
Ces écrits se distinguent de ceux du Deutéronome. Alors que ces derniers
traitent de sujets bien établis (Moïse, obéissance aux lois divines, ... ); ceux
qui suivent obéissent à un autre schéma élaboré aux yc_Jyc siècles, voire le
IIIe siècle av. J .-C. où se mêlent des applications pratiques pour l'installa-
tion de ces populations juives de retour sur leurs terres, l'instauration de
mesures pour protéger l'identité ethnique et religieuse des arrivants, enfin,
une vie religieuse rétablie en conformité totale avec les demandes de Dieu
(rénovation de l'autel, culte sacrificiel, observance des lois, ... ) en lien
avec les fondamentaux propres à l'histoire du pays. Cette période de retour
liée à des éléments pratiques et son étalement dans le temps concernent
Esdras/Néhémie tandis que les Chroniques, sorte de mise en valeur du
passé, se réfèrent à l'histoire d'Israël, de ses origines jusqu'à la destruction
du Temple avec un point central à conserver absolument à l'esprit, véri-
table fil rouge de l'Ancien menant au Nouveau Testament, mais aussi de
l'histoire de France : la mission messianique de la dynastie davidique
en lien avec l'idée d'incarnation. Chacun de ces deux documents se sub-
divise en trois points :
Esdras/Néhémie :
Les Chroniques :
- I Chr 1-9 se pose quelques questions. Qui est ce peuple? Quel est le
cadre historique?
- I Chr 10-11 Chr 9 se consacrent à l'histoire de David et de Salomon,
apogée de l'histoire d1sraël, et constitue une époque insurpassable.
- II Chr 10-36 nous présente l'histoire des rois de juda28
Tous ces textes hébreux ainsi que les dires de nombreux prophètes,
authentiquement inspirés, sont rendus vers un seul et même objectif: l'an-
« Et
toi, Bethléem Ephrata (ndla : souligné par nous, Ephrata en
hébre u signifie "lieu de la fécondité"), trop petite pour compter entre les mille
de Juda, c'est de toi que sortira pour moi Celui qui doit être le Dominateur en
Israël do nt l'origine est antique (et remonte) aux jours de l'éternité. A ussi les
livrera-t-il jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter, jusqu 'à ce que
29 <( Le témoignage le plus ancien à p ropos de cette traduction et de m origines est fourni par /a lettre d'Aris-
tée, à qtJi l'on accorde ,me part de vraisemblance car d'autres sources (Aristobi,/e, Flavius Josèphe, Philon
d'Alexandrie) viennent corroborer certai,Jes de ses informations qu'elle apporte : l'entreprise de traduction
aurait vu le jour à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée Philadelphe et à l'instigation de Démétrios de
Phalère, 1''1 bibliothécaire qui portait tm grand intérêt attx législations étrangères ( . .. ). On sllccorde sur
la localisation tgyptienne de l'entreprise, mais rien ne pemut d 'affirmer q,,/e/Le ait réellement eu lieu à
Alexandrie même. Quant à sa datation, le Ili' siècle av. è.c (ndla: "ère commune"), elle n'est guère remise
en question par les spécialistes. ( ... ) En effet, l'hébreu étant devenu pour elle (ndla : la communauté) une
''langue morte •: une traduction de la Bible s'avérait sans doute nécmaire, ne suait-ce que pour les besoins
liturgiques; on préfère d'aitle,m parler aujourd 'hui de "besoim éducatifs '', plus larges que le strict besoin
litMgique. li esr à noter d 'ailleurs que chez certains historiens la thèse de la commande officielle n'est plus
écartée, et les dei,x thèses exposées ici peuvent être compatibles : l'initiatîve officie/le, d'un côté, correspondait
sans doute, de l'autre, à tm besoin de la communauté juive d'Alexandrie.» in Dictionnaire encyclopédique
du judaïsme, op. cit., p. 94 1.
32 ARClilVES DU MONDIALISME
le reste de ses frères retourne avec les enfants d'Israël. Il se tiendra ferme et 1/
gouvernera avec la force de jéhova, dans la gloire du nom de jéhova son Dieu.
Et ils reviendront (les captifs). Il sera la paix (ndla : souligné par nous)3°.
noms que nous pouvons aligner sont les suivants : Heinrich Ewald ( 1803-
187 5), Eberhard Schrader (1836-1908), Julius Wellhausen (1844-1918),
Hermann Gunkel (1862-1932), Albrecht Alt (1883-1956), Rudolf Bult-
mann (1884-1976), Gerhard von Rad (1901-1971), Günther Bornkamm
(1905-1990), Martin Noth (1902-1968), Ernst Kasemann (1906-1998),
Hans Conzelmann (1915-1989), Andreas Lindemann (1943-) et un nom
déjà cité, Thomas Rômer (1955-), ... liste non exhaustive. Pourquoi relever
la liste de ces spécialistes théologiens allemands? Ils ont tous en commun
le fait d'être protestants et cette caractéristique n'est absolument pas ano-
dine. Qu'est-ce que le protestantisme sous toutes ses formes {luthéranisme,
calvinisme, ... ) ? C'est un christianisme talmudisé. Afin de bien com-
prendre ces propos, nous devons établir et comparer les différentes caracté-
ristiques essentielles entre catholicisme et judaïsme rabbinique. Le catholi-
cisme affirme que le Christ est le Messie annoncé dans l'Ancien Testament
avec sa Sainte Mère (première amorce dans Gen, III, 15), Fils de Dieu in-
carné (vrai homme et vrai Dieu : l'union hypostatique, l'union de deux
substances) né d'une Vierge non marquée par le péché originel (Immaculée
Conception) et Mère de Dieu, la manifestation divine étant un Dieu trini-
taire et Un à la fois. La Passion de son Fils, mort sur la Croix et ressuscité,
a racheté l'humanité marquée par le péché originel permettant à des âmes
pécheresses de gagner le Ciel à condition de suivre Son enseignement
(confession, etc.) défendu par l'Église avec son premier pape, Saint Pierre,
l'ensemble reposant sur un dépôt de la foi clos définitivement avec Saint
Jean. Depuis la Cène (Jeudi saint) initiée par le Christ avant sa Passion et
confirmée le jour de la Pentecôte avec la descente du Saint-Esprit sur les
Apôtres, ces derniers, premiers évêques, sont en mesure de renouveler ce
Sacrifice de la messe transformant réellement le pain et le vin en corps et
sang du Christ (sacrifice non sanglant, transsubstantiation) même si cette
transsubstantiation reste masquée pour nos sens. La transmission de ce sa-
cerdoce via ces premiers évêques assure la succession apostolique, c'est-à-
dire la transmission des pouvoirs et de l'autorité inaugurés par le Christ et
les dispensateurs de la grâce par les sacrements. Le prêtre est en mesure de
célébrer la messe rappelant le Sacrifice de la Croix, mais aussi de pardonner
les péchés en tant que « transparent du Christ» tandis que le pape, véritable
vicaire assisté de l'Esprit Saint, assure la défense de la foi. Pour la syna-
gogue rabbinique, le «profil>> est absolument repoussant et inadmissible.
Elle reconnaît Jésus en tant que personnage historique, mais, en aucun cas,
compréhension complète du sujet, voir notre livre, Atlas du mondialisme, où nous présentons la preuve
de cette judaïsation des structures de l'Église avec la pièce d'archive d'origine en anglais de la revue
américaine Look (janvier 1966) expliquant avec force de détails et photos, l'appui et le rôle des élites
juives dans cette affaire (B'nai B'rith, Congrès juif mondial, ... ) sans oublier les commentaires de ces
derniers dans le chapitre 7.
34 ARClilVES DU MONDIALISME
3, Rien que ce point rend l'islam absolument sans danger pour la synagogue. En effet, l'Ancien Testa-
ment, que le catholicisme accomplit, insiste sur la nécessité d' un Messje pour racheter la faute d'Adam
et Ève d'où la mission du Christ (vrai Dieu et vraj homme). Si l'on nie le péché originel, l' Incarnation
n'a pas lieu d'être ce qui ravit le monde rabbinique. La doctrine de l'islam sur ce point, entre autres, ne
contrarie pas un élément essentiel rejeté par la synagogue talmudique.
6
' Le mot « Messie» n'a pas le même sens par rapport au catholicisme. Il est employé dans l'islam pour
désigner Jésus dans la sourate 4 : 171. Indirectement, ces propos rappellent la complète opposition entre
ces deux religions : << Ô gms du livre (chrhims), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que
la vérité. Lt Messit jésus, fils de Marit, n'est qu'un messager d'Allah, Sa parole qu'il envoya à Marit tt un
souffle (dt vie) venant de Lui. Croytz donc en Allah et en Ses messagers. Et ne ditts pas "Trois". Cessez! Ce
sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. li est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à
lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la te"e et Allah suffit comme protecteur.» Jésus, qui
n'a pas été crucifié, est un des cinq prophètes avec Noé, Abraham, Moïse et, bien entendu, Mahomet.
Rappelons que l'islam ne reconnaît pas la distinction entre le spirituel et le temporel entraînant des
conséquences politiques se heurtant à des pays (encore) marqués par la civilisation chrétienne. Cette
dernière opère la subordination du pouvoir politique au pouvoir spirituel quant à leur finalité respec-
tive, tout en maintenant l'autonomie du pouvoir politique dans son domaine propre de compétence
que n'ordonne pas le pouvoir spirituel. Par exemple, la mosquée de Paris, juridjquement obéissant au
droit français, apparrient de droit à l'islam. Le Coran, religieux et politique à la fois (incréé selon la
foi musulmane), est supérieur au droit français comme à toute forme de constitution. Si un musulman
affirme le contraire, certains de ses coreligionnaires risquent de lui faire passer un sale moment. L'his-
toire enseigne que lorsque deux peuples aux civilisations opposées occupent le même territoire, c'est le
peuple à la démographie la plus force et aux convictions religieuses les plus grandes qui impose ses vues.
Sauf miracle retournant radicalement la situation, nous connaissons l'avenir de la France et de l'Europe.
À cela, il ne faut pas oublier la religion élaborée par la synagogue nouvelle, le noachisme, pour les non-
Juifs (les Goyim) que des musulmans conscients de son existence se gardent bien de faire connaître à
leurs coreligionnaires en raison des critères de base identiques à ceux de l'islam. Voir le chapitre III pour
de plus amples informations.
37 oncernant la haine talmudique à l'égard du Christ, l'abbé Augustin Lémann apporte cette infor-
mation de première importance : "Pour affaiblir la portlt dts miraclts de jlsus, les rabbins les ont encore
attributs à la vertu du nom ineffable de ]lhova dont Jisus aurait su dérober la vlritabk prononciation, m
pénétrant ucrèttmtnt dans le Saint des Saints, ouvert au seul grand Prêtre, une fois l'an. Ceci se lit dans
le livre Tholedot-Yeschu (Histoire de jésus), en hlbreu-rabbinique, ouvr111e le pl,u blluphim11toir• 'l"i
ait ltl lcrit 1ur Jl1iu-Chrish in Histoire complète de l'idée messianique, op. cit., p. 384, note de bas
de page 4.
36 ARCHIVES DU MONDIALISME
« Il
s'est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me di-
ront bienheureuse39• »
8
" À propos de cet esprit protestant établissant une distinction entre le Jésus historique et le Jésu
dogmatique, comme le rapporte l'abbé Louis-Claude Fillion s'appuyant sur les propos d'un pa teur
protestant allemand Kalthoff devenu incrédule, mais lucide sur ses coreligionnaires : «jlsus est devenu
pour la théologie protestante (libirale) le rlcipimt dans lequel chaque théologien verse le conttnu de sa propre
penslt. ,; in Louis-Claude Fillion, Professeur d' Écriture aintc et d'hébreu, membre de la Commission
biblique pontiflcaJe, l'Évangile mutill et dlnaturl par les rationalistes contemporains, Éditions Saint
Sébastien, 2016, p. 130. Julius Wellhausen, dont nous avons déjà cité le nom, révèle par ses propos son
e prit compliqué et. 4( freudien » propre à l'ensemble de ses confrères : « la vie~ jlsus, qui apparaissait
autrefois sur le programme~ la litt/rature thlologiqut et des cours de théologie, a étl réduitt depuiJ quelque
temps à des "Problèmes de la vie de jlnM". » in ibid., p. 134. Chez ces gens•là, tout est problème, compH·
qué sur un fond de pessimisme insoluble propre au protestantisme. Inévitablement un tel état d'esprit
s'est répercuté sur leur étude concernant l'Ancien Tesrament ... cr pas dans le bon sens.
39 On retrouve le même concept dans Saine Luc 1,48.
INTRODUCTION 37
° C'est encore un théologien allemand protestant luthérien, Adolf von Hamack (1851 ... 1930), origi-
naire de la communauté germanique de Livonie (aujourd'hui l'Estonie), qui est à l'origine d"u_nc étude
sur Marcion.
-I-
L'Ancien Testatnent,
socle indispensable au Nouveau
I
T
epuis la faute commise au jardin d'Éden, l'annonce d'une res-
D tauration est proclamée. Cependant, elle va se faire progressi-
vement, par petites touches, afin de préparer la grande mission capable de
mettre à bas la victoire du serpent. Et pour cela, un peuple amalgamé de
différents groupes ethniques (clans et tribus) va être sélectionné et détaché,
comme un bloc de marbre, de la communauté humaine afin de conduire
à bien cet idéal : le peuple hébreu, en rappelant que la première mention
archéologiquement prouvée de l'existence du mot «Israël» tourne autour
de 1210 av. J.-C. :
Il faut, toutefois, rappeler un fait que nous allons être amenés à déve-
lopper. Vhumanité de cette époque est très violente, d'une sensualité exacer-
bée et prête à toute forme de bestialité (génocide, sacrifice d'enfants, mœurs
déréglées, ... ), d'une dureté de cœur et d'une sauvagerie extrême que les
esprits démocrates-chrétiens d'un Occident efféminé, au moment où nous
41
L'invention dt Dieu, op. cit. , p. 99; signalons que El, terme sémitique ancien, désigne la divinité que
l'on retrouve dans Israël «signifiant "que El règne ': "que El soit maitre". • in ibid., p. 104. Le Diction-
naire mcyc/opidique du judaïsme précise que .: El est le Urmt ginirique qui sert à disigner Dieu dans k
monde sémitique. (... ) El n'est pas utilisé comme un nom personnel de Ditu. On le trouve essmtitliemmt
dans les livres poétiques dt la Bible( ... ).» in ibid., p. 284.
40 ARClilVES DU MONDIALISME
écrivons ces lignes, ne peuvent même pas imaginer ... eux-mêmes n'ima-
ginant pas l'état de leur dégradation. Face à une violence des âmes d'une
époque d'essence démoniaque (et l'expression n'est pas théorique), il fallait
utiliser des outils extrêmement coercitifs afin de canaliser des instincts hu-
mains follement débridés encore plus déchaînés que ceux des bêtes les plus
féroces. Par conséquent, l'emploi de méthodes pour configurer un peuple
nouveau - et c'est le cas du peuple hébreu en formation appelé à recevoir
dans sa proche chair, tel une couveuse, le Messie - nécessitait un compor-
tement de la part d'un Dieu dont la seule pédagogie efficace et constructive
ne pouvait être que l'application de mesures extrêmement sévères afin de
garder ce peuple dans le droit chemin. Le Dieu d'amour présent dans le
Nouveau Testament était déjà bien actif dans l'Ancien car il appliquait un
principe éternel : « Qui aime bien, châtie bien!» Et Dieu les aime, ces Hé-
breux, vu le nombre de fois où Il a dû briser ces « nuques raides» après une
de leurs nombreuses désobéissances aux préceptes divins. Avant d'expliquer
et de présenter le polissage progressif et surtout rugueux amenant à l' émer-
gence d'un peuple sacerdotal appelé à accueillir en son sein le Messie, il est
nécessaire de rappeler les différentes utilisations du mot «Dieu>> évoluant
dans le cours de l'histoire hébraïque (en contact avec les référents religieux
des civilisations païennes : Égypte, Mésopotamie, ... ) en raison des inci-
dences de certains termes et de leurs répercussions théologiques et gram-
maticales (Dieu Un, Dieu trinitaire, divinité du Messie, ... ). Dieu s'est fait
connaître successivement sous différents noms car, dans ce travail prépara-
tif, Il s'est dévoilé progressivement afin d'amener un peuple à remplir une
grande mission messianique. Le Dieu des nations est le même que celui des
Hébreux, ce peuple bénéficiant, toutefois, d'un lien privilégié appelé Révé-
lation lui permettant de connaître les noms particuliers portés par l'Être
divin. Pour cela, nous nous référons aux propos de l'abbé Augustin Lémann
(1836-1909), Juif converti au catholicisme et devenu prêtre comme son
frère jumeau Joseph (1836-1915), professeur d'Écriture Sainte et d'hébreu:
0
Gen. I,l, avec la forme P/ohim au pluriel, «les Dieuu (Ploha ou El au singulier, «Dieu»). Élohim
« tst lt Urmt lt plus usité pour désigner Dieu. Maigri s4 formt plu rit/ (d 'intmsiti ou tÛ majtstl), il tst
habitutlltmtnt accompagné d'un ""bt au singulier. lt vtrbt est au p/uriû quand lt sujtt disignt ks anges
ou lts divinités paftnnts. » in Danielle Ellul, Apprendrt l'hlb,n bibliqut par les textes, Édjtions du Cerf,
p. 57. Ajoutons à ces propos les explications apportées par les traductions bibliques avec les cxtruts de
l'Ancien Testament interlinéaire hébreu-français, ouvrage de référence académique édité par les Édi-
tions Biblio comprenant trois textes : 1) Le texte hébreu traduit est cdui de la Bibli11 Htbr11ic11 Stuttg11r-
,ensi11 (BHS), 2) Le texte français est celui de la Traduction Œcumlniqut "4 /a Bibk (TOB) et 3) la Bible
en.français courant (BFC). Le nom de Dieu est exprimé dans l'Ancien Testament avec quatre consonnes
imprononçables par la tradition hébraïque. Dans le texte hébreu issu de la BHS, le Tétragramme a deux
voc-aJisations convcntionn.e llcs: .m ,:,, ou ,ili J1' . Néanmoins, lorsque le Tétragramme est précédé du
mot ~xi.K, sa vocalisation est modiflée en n .,:i_' ou:, · .1i1 ,' Ainsi, ces quatre consonnes ont une pro-
:CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 41
lisé dans la Bible hébraïque) a fait le ciel et la te"e. "(Gen. I, 1). Le verbe
exprimant l'actio.n est au singulier et il a pour sujet un nom pluriel: les
Dieux. Tournure remarquable qui indiquait plusieurs personnes ne faisant
qu'un seul agent, un seul Dieu.
b) "Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance ... Voici
qu'Adam est devenu semblable à l'un de nous ... Allons, descendons, confondons
leur langage." (Gen. 1,26; III, 22; XI, 7). La pluralité des personnes divines
était indiquée par des verbes au pluriel: Faisons, allons, confondons, et par des
pronoms au pluriel: Notre, nous.
c) "Écoute, ô Israël! jéhova nos Dieux, jéhova est un" (Deut. VI, 4).
Ce précepte de Moïse en tout temps la prière par excellence des juifs, se faisait
remarquer par une triple répétition du nom de /'Être suprême43 • Dieu s'est
nommé d'abord au singulier, jéhova, ensuite au pluriel, nos Dieux, puis au
singulier, jéhova. Ce pluriel indicateur des personnes divines, précédé et suivi
de Jéhova, nom de l'essence (ndla : souligné par nous), exprimait que la
Trinité est comme enveloppée dans l'unité.
d) "Dites à Aaron et à ses fils : C'est ainsi que vous bénirez les enfants
d'Israël : 'Que jéhova vous bénisse et qu'il vous conserve. Que jéhova vous
montre son visa~e et qu'il ait pitié de vous. Que ]éhova tourne son visage vers
vous, et qu'il vous donne la paix'. C'est ainsi qu'ils invoqueront mon nom sur
les enfants d'Israël, et je les bénirai. " (Nomb. VI, 23-27). Trois fois le nom
sacré de jéhova en avant de la bénédicti~n partielle .f
e) "Que Dieu nous bénisse, Notre Dieu, que Dieu nous bénisse!" (Ps.
LXVI, 8; LXVII, 8)
"Saint, saint, saint, est jéhova, le Dieu des armées; toute la te"e est
pleine de sa gloire. " (Isaïe, VI, 3). Allusion aux trois personnes divines dans
les mots : Saint, saint, saint, et à l'unité d'essence dans le mot Dieu au singu-
/ier44. » ... Et l'abbé Augustin Lémann d'apporter des précisions:
nonciation originelle inconnue à laquelle les massorètes « ont ajout/ des signt.s de vocalisations». Le terme
}thovah est une forme qui s'est largement diffusée par la suite en raison d,une défor:marion de la voca-
lisation massorétique • '4rgtmtnt ripandut » dans les traductions bibliques. « Le Tltragrammt divin est
aimi rtmp/acl entrt autrts par elohim signifiant KDi~» ttlou «Ditux• tl sow-mtnulant pour son pluriel
une pJuralitl tk divinités qui sont autant de partits intigranus du Di~ Unique. • in Thomas Rômer, Lt.s
100 mots dt la Bible, Presses Universitaires de France, 2016, p. 127 et p. 45.
43 Soulignons que l'expression « lm suprhnt • est une référence kabbalistique; cf. note 239.
•~ Abbé Augustin Lémann, Histoirt compltte de l'idit mtssùzniqut chez le p~plt d1srail, Éditions Saint-
Rcmi, publié en 1909, pp. 287-288. ·
42 ARCHIVES DU MONDIALISME
him n'est jamais communiqué aux créatures, anges, princes, justes, etc., qu'au
nombre pluriel, tandis que le singulier, Eloha, reste réservé pour le seul vrai
Dieu et pour le Messie. (. .. ) Une seconde restriction indicative était que si le
nom d'Elohim se trouvait, dans la Bible, communiqué à des créatures, celui de
jéhova ne l'est jamais, par la raison qu'il est le nom de l'essence divine qui est
incommunicable. Or le nom de Jéhova, étant l'un des noms du Messie, ainsi
qu'il l'a été démontré plus haut, l'attribution de ce nom était non seulement
une preuve que le Messie serait Dieu, mais encore une indication péremptoire
que les autres noms d'Elohim, de Dieu, de fils de Dieu, qui lui étaient égale-
ment décernés, devaient s'entendre, à son égard, non pas dans un sens restreint
et métaphorique comme pour les créatures, mais dans un sens strict et absolu.
Un troisième indice se trouvait dans cette annonce formelle que le Messie ne
serait autre que Dieu lui-même. Le Seigneur, en effet, ayant dit par lsaïe45 :
"En ce jour-là, mon peuple connaîtra mon nom; car moi, moi-même qui par-
lais, me voici!" et ailleurs : "Dieu viendra lui-même et vous sauvera", il s'en
suivait que tous les passages bibliques où les noms d'Elohim, de Dieu, de fils
de Dieu, se trouvaient attribués au Messie, devaient s'entendre d'une filiation
naturelle et nullement d'une filiation d'adoption 46• »
« Lorsque l'on a commencé à mettre par écrit les textes qui, plus tard, se-
ront réunis dans la Bible, on n'écrivait que les consonnes, comme c'est encore Le
cas aujourd'hui en hébreu moderne ou en arabe, langues dont les alphabets sont
consonantiques. En version consonantique, le nom propre du dieu qui apparaz"t
au chapitre 2 de la Genèse et très fréquemment dans la suite s'écrit Y-h-w-h et
ces quatre lettres sont à l'origine du terme "tétragramme" par lequel on désigne
le nom du dieu d'Israël, C 'est seulement plus tard, entre Les ///' et X siècles de
l'ère chrétienne, pour garantir la bonne prononciation des textes sacrés, que des
savants juifs, appelés les massorètes, mot araméen signifiant les ''gardiens", ont
élaboré plusieurs systèmes de vocalisation, dont l'un d 'eux - celui de la famille
de Ben Asher - lest finalement imposé4 7• >>
0 I aï , LIJ, 6. Nou r,ral teron un peu plus loin des prophètes, en particulier Isaïe, dont le 66 oracles,
m me s' ils ont pu onnaî tre une mulc lplicité de transcriptions cc des opies, constituent une cule et
même uni té (oracle cc prophète).
"t> Hiuoire çomp/ètt de l'idét messianique, op. cit., p. 305.
47 L'invention de Dieu, op. cit., pp. 38-39.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 43
nous allons présenter les trois catégories présentant par étapes les éléments
annonciateurs du Messie :
◄s Ces cicatîons viennent toutes du livre de l' abbé Augustin Lémann, in L'histoire complète de l'idée
messianique, op. cit., pp. 16- 18.
44 ARClilVES DU MONDIALISME
« Il
leva les yeux, regarda, et voici trois hommes placés près de lui; en les
voyant, il courut au-devant d'eux, de l'entrée de la tente, et s'inclina à terre; il
dit : "maître.' Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas devant la tente de ton
serviteur";» (Gen. XVIII, 1-3) 52 •
52
hnps·//www.areopa~.nçc/PDF/Cahcn/Ol-Gcn%C3%A8se,pdf. p. 45. La Bible du Chanoine Cram-
pon rcs.ciruc aussi cc point singulicL Dom de Monléon rapporte: •À ks approcher. upnuian~ il sentit
émaner de 1nm penon,us qi«/que chose qui itllit ullnnmr au-dessus de /'homme. dit Saint Augustin. qui/
ne put buter que Dieu ne fot m eux de 11UUJim particulière. Lz liturgie de l'Église S()11ligne, dam un ripons
de l'Office au tnnps de la QuinqUJtglsime, qu'il en vit "Trois "' et q"ïl en adora •un "'. » in Hisu,ire Sirinte,
lti patriarches, op. rit., p. 86.
s3 Gen. XXII, 1-14.
}' ~us retrouvons le mtme phénomène de mise à l'épreuve avec Moïse et Scphora. En effet, Yahveh
ordonne à Moïse de se rendre en Égypte afin d'obtenir la libération des Hébreux. Au moment du dépan
avec son épouse Séphora, une véritable attaque céleste surgit au point de menacer de mort Moïse (Exod.
IV, 24) . Comment comprendre cet acte violent? Saint Augustin l'explique par le fait que le deuxième
fils de Moïse n'éraie pas circoncis. Or l'adhésion à la Loi divine passait, entre autres, par une obéissance
absolue dont cc ritud. Scphora, qui à l'origine n'avait pas voulu circoncire son deuxième füs, se chargea
d procéder rapidement à la mise en praà.q ue du rite en utilisant une pierre tranchante. lndirccccmcnr,
ces faics révèlent d' un côté, que Dieu pour marquer son serviteur au fer rouge l'obligeant à obéir à ses
ordres sans discussion possible et, de l'autre, la manière rapide pollr effectuer la circoncision (une pierre
tranchante) soulignent le caractère c robwtc• des personnes de cette époque soumises à la rude alltorité
du Très-Haut et, dans le contexte de cet.t e période, ne pou-va.nt comprendre q~ cc genre de méthode
pour être formé selon les désirs divins. I:Ancim Tmammt intnlilliaiw hibrn-franpzis utilise le mot
• &igncur » pour désigner cette atnque œlestc in Alliance bib/ùpu 1'niverulk, 2011, p. 185.
ss I:ahbi Augustin Umann précise que des vestiges de croyances subsistent dans d 'anciens écrits rabbi-
niques. • comme im prol.ontnnrnz de liuuntion 'l"e ks faifs ont portk du-Tllnl les Jiècks mosaiqt«S s,n k:s
h1Jmmes ~ nlltion susritis de DieM œnrme sipes de lizvmir.. À1' mjn d7.sll4C. dont il en diJ «1p/Abrah4111
prit Je bqiJ pqur /1,oûw1,wu ri k mit s11r lU111C•, k trllitl Breschith Nbba 11j011U : c-Com11U cwn qai porte
une croix .su-r m lpauln~. Mmu riflai.on dans /i,ntique 011U1'1lte Pesilna : •htuzc porta k bois œm1N'
l'homm~ p.oru sa croix» (Bmch. &zb., 1ut.~ 56. fol 55,2. C,nnmenuiw J'IIT ks Llv~~ /es Nombra n k
Deu.tirontmu. Pe.sih~ foL 54, 1) in Histoire œmplhe fk J'ùlle messiatiqw, op. rit., p. 89.
46 ARCIIlVES DU MONDIALISME
deux ensemble. »
« Est-il
besoin de dire qu'on ne saurait trouver la moindre analogie entre
le sacrifice demandé par Dieu à Abraham et l'horrible coutume des sacrifices
humains, qui existait déjà et qui se prolongera pendant des centaines d'années
chez les Cananéens, chez d'autres peuples alentours, chez les Hébreux eux-
mêmes? Ce fut simplement une épreuve de la foi du patriarche; et le Seigneur,
en arrêtant sa main prête à frapper, montra qu'il avait en horreur les rites san-
guinaires que les faux dieux du pays étaient censés exiger de leurs adorateurs58 • »
la violence juive, apporte une vue fort utile à la compréhension de cet évé-
nement majeur de l'Ancien Testament :
« Les
enfants s'entrechoquaient dans son corps; alors elle dit : "S'il en
est ainsi, pourquoi suis-je donc?" Et elle alla consulter l'Éternel. L'Éternel lui
dit : "Deux peuples sont dans ton ventre, et de tes entrailles se sépareront deux
nations, l'une de ces nations plus forte que l'autre, le plus grand servira Le
moindre."» (Gen. XXV, 22-23)
59 Hervé élic Bokobza, Dt la violence juive, Les Acteurs du Savoir, 2018, pp. 70-80.
60
Histoire Sainte, /es patriarches, op. dt., p. 61 .
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 49
estomac sur deux pattes. Les lentilles über a//es6 1 priment sur un état, pour-
rions-nous dire, une dignité représentée par le droit d'aînesse lié au caractère
religieux. Esaü n'en a cure. C'est son estomac qui s'impose, sous-entendu ses
sens. Saint Paul était plus lapidaire résumant ce genre de situation par des
formules du type : le «profane Esaü 62 >> ou encore « l'homme animaf> 3 ». Mais
il faut voir les choses d'une manière plus incisive avec les répercussions poli-
tico-religieuses dans l'avenir. Esaü représente celui qui n'accorde pas ou peu
de considérations pour les affaires spirituelles qui commandent tout le reste.
Il maintient les apparences de la conformité et du légalisme d'apparat, mais
conserve un appétit uniquement dirigé vers les biens terrestres. Selon la Tra-
dition de l'Église, il préfigure le monde juif, aîné de tous les peuples à l' ori-
gine, mais dont les désirs purement charnels conduisirent au rejet complet
de l'enseignement du Christ proposant un programme spirituel (une Jérusa-
lem céleste : l'Église) et, en aucun cas, une revanche matérielle rétablissant la
gloire d'Israël aux dépens des autres peuples de la terre, précepte qui ne sera
pas compris par le reste de la communauté. Cette situation a été accentuée
par le fait que, par la suite, Jacob s'est fait passer pour Esaü avec le soutien de
sa mère afin d'obtenir la bénédiction de son père quasi aveugle, transmission
de cette bénédiction capitale dans l'esprit de ce temps car dépendant de la
venue du Messie. Cette perspective a été expliquée par Dom de Monléon :
« Au sens allégorique, Esaü représente ici le peuple juif: c'était lui qui,
parmi les peuples de l'Ancien Testament, possédait le droit d'aînesse, c'est lui qui
portait la robe sacerdotale et qui seul pouvait offrir à Dieu des sacrifices dignes
d'être exaucés. Mais il préféra les avantages de la vie terrestre; il voulut jouir
tout de suite des biens et des satisfactions d'ici-bas. Et c'est ainsi qu'il fut écarté
au profit de son frère le plus jeune (ndla : Jacob),· c'est-à-dire de la Gentilité,
comme Notre-Seigneur l'annonçait à ses contemporains : "le Royaume de Dieu
vous sera enlevé, et il sera donné au peuple qui en portera les fruits". ( ... ) Si
Jacob a menti en répondant : je suis Esaü, comment qualifierions-nous l'affir-
mation de Notre-Seigneur disant de Saint jean-Baptiste: C'est lui qui est Élie.
Car enfin, le Baptiste n'est pas Élie, nous le savons avec une certitude abso-
lue. Lui-même l'a déclaré de façon péremptoire lorsque la question lui fut posée
publiquement par les envoyés officiels du Sanhédrin : Es-tu Élie? Lui deman-
dèrent-ils. Et il répondit : je ne le suis pas. La déclaration de jésus et celle de son
précurseur sont manifestement contradictoires et inconciliables, si l'on s'en tient
à la lettre du texte. Pour les accorder, il faut comprendre qu'elles ne se situent pas
sur le même plan. Saint Jean parle au sens littéral,· et il répond qu'il n'est pas
61 « Par-dessus tout » expression utilisée, dans un autre domaine, par August Heinrich Hoffmann von
Fallersleben (1798-187 4) .
62 Épître aux Hébreux, XII, 16.
Élie, parce que de fait, en chair et en os, il ne l'était pas; le prophète du Carmel
et Lui sont très certainement deux personnalités distinctes. Notre-Seigneur au
contraire parle au sens allégorique. ( ... ) C'est celui-là qui est Élie, c'est-à-dire :
l'homme que vous attendez sous le nom d'Élie, vous l'avez devant vous. Par son
zèle, par sa vertu, par son austérité, Jean ressemble tellement à ce prophète, il
en a tellement l'esprit qu'on ne peut l'appeler en vérité un nouvel Élie. ( ... ) Le
seul dessein de Jacob, sa seule préoccupation dans cette scène était d'accomplir
la volonté de Dieu. Il connaissait la prophétie qui le concernait; il savait qu'il
devait, dans les décrets divins, supplanter son frère. ( ... ) En Dieu, Jacob était
Esaü, parce que Dieu l'avait décidé ainsi, parce qu'il avait transféré sur lui les
privilèges de son frère 64 • »
Concluons que, sur son lit de mort, Jacob réunit autour de lui ses
douze fils les nommant un à un comme les représentants à la tête des douze
tribus d'Israël avec, pour chacune d'entre elles un rôle et une mission, en
64
Histoire Sainte, les patriarches, op. cit., pp. 166-167 et pp. 186-187. Voir Mt, XXI, 43. Une chose est
sûre, ce comportement n'eut pas d'incidence par la suite car cet homme, malgré une vie entrecoupée
d'épreuves, bénéficia de la vision dite« échelle de Jacob » (Gen. XXVIII, 22), vision mystique reliant le
Ciel et la terre avec des anges montant et descendant, rappelant la destinée particulière de cet homme
appelé à avoir dans sa descendance une femme dont le Fils doit assurer le rôle de médiation interrom-
pue depuis l'action du serpent au jardin d,Éden. À la fin de sa vie, Jacob, suivant l,antique tradition de
transmission de la bénédiction, décida de le faire à ses petits-fils, Manassé (l'aîné) et Ephraïm {le cadet),
enfants de Joseph. Cet acte fut d'une très grande importance en raison du comportement de Jacob
annonciateur du passage de la synagogue à l'Église : « Manassé, qui était l'ainé, se trouvait sous la main
droite du vieillard. et Ephraïm, le cadet, sous sa main gauche. Mais alors, contre toute attente, Jacob croisa
ses mains; le texte hébreu dit qu'il "les rendit intelligentes•: voulant indiquer par là que le Patriarche
savait parfaitement ce qu'il faisait. Puis il posa la droite sur la tête du cadet et la gauche sur celle de l'ainé.
Demeurant ainsi les mains en forme de croix, il bénit solennellement les deux enfants. » Joseph crut à
une méprise de son père en raison de la faiblesse de ses yeux en essayant de décroiser les bras de celui-ci
afin que la main droite aille sur la tête de l'aîné et la main gauche sur celle du cadet. Il n'en fut rien.
<< Mais Le Patriarche résista : "Je sais, je sais, mon fils. dit-il. Celui-ci aussi (Manassé) sera chef dt peuples
et sa race se multipliera. Mais son cadet (Ephraïm) sera plus grand que lui et sa descendance se multipliera
parmi les nations. '\, in Histoire sainte, les Patriarches, op. cit., pp. 370-371. Le commentaire de l'Église
comme l'écrit Dom de Monléon est: « Car il voyait clairement, dans la lttmitre prophétique, qu'Ephraim,
quoiqu'étant le moins âgé, jouerait, dans /'histoire d 'Israël, un rôle plus important que son frère. Au sens
allégorique, Jacob, bénissant, les mains croisées, Ephraim et Manassé, reprlsente le Christ transférant, par le
mystère de la Croix, les privilèges de la synagogue, qui était l'ainù, à la ca.dette, c'est-à-dire l'lglise. » Ibid.,
p. 372. Voir l'exceptionnelle Annexe I : Jacob Frank et les frankistes, Lettres hébraico-zohariques
présentant, pour la première fois en français, la doctrine frankiste à partir des écrits (les originaux en
hébreu) du maitre Gacob Frank) et de ses disciples, in Ben Zion Wacholder Ph. D, revue spécialisée
de l'Union Co/Lege-jewish Institute of Religion, Cincinacti, Sheldon H. Blank Editor, Maticiahu Tsevat,
Associate Edicor, offprint from Hebrew Union Co//ege Annua/, Vol. LII1, 1982, pp. 265-293. ous
avons expliqué ce qu'est le &ankisme, mouvement de subversion de Juifs faussement convertis au catho-
licisme, dont la finalité est d'éradiquer l'Incarnation en in.filtrant et en pervertissant les plus hautes
sphères de l'Église (Vatican II étant leur « réussite » temporaire, en attendant leur tentative finale à la
fin des temps), au profit d'une autre d'essence, l' Antéchrist, celui-ci étant en fin de course une forme
d,incarnarion satanique (voir l'Atlas du mondialisme); Jacob Frank se présentant comme le successeur
de Jacob. Comme le rapporte Gershom Scholem , professeur à l'université hébraïque de Jérusalem :
« Car comme le Zohar (ndla : ouvrage de la mystique kabbalistique juive) l'explique, le premier Jacob est
parfait, mais le dernier Jacob est parfait en tout et il compliura [la mission de Jacob] en tout.» in Gershom
cholem, le messianisme juif, Calmann-Lévy, 1974, p. 214 .
:CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 51
« Et
de fait, lorsque les Romains placèrent sur le trône de Palestine Hé-
rode, qui était un Iduméen et non plus un descendant de Juda, ceux des Juifs,
qui avaient conservé intacte la foi d'Abraham, comprirent que les temps étaient
proches (ndla : c'est le cas du vieillard Siméon 65 ). »
« Les
adversaires du Seigneur le craindront, et il tonnera sur eux du haut
des cieux, le Seigneur jugera les confins de la terre, et il donnera l'empire à son
Roi, et il élèvera la puissance de son Christ. » (Premier livre de Samuel, 11, 10,
citation tirée du livre de l'abbé Augustin Lémann 67).
niques, qui sont les plus percutants en rappelant que Dieu jure solennelle-
ment à ce roi son alliance éternelle68 • Nous en retiendrons deux qui sont les
psaumes : 1) le XXI et surtout 2) le CIX69 • Concernant le premier psaume,
nous citerons quelques versets particulièrement uoublants car ils évoquent
inévitablement la Passion du Christ : les moments précédents sa mort (pha-
risiens qui l'insultent, le défient, sarcasmes en tout genre, ... ), la soif tenace
au moment des souffrances, les conséquences physiques du supplice de la
Croix sur le corps humain qui est distendu sous le poids de la douleur avec,
plus particulièrement, des répercussions sur des os encore plus visibles, la
période immédiate suivant sa mort (tirage au sort de son vêtement, ... ).
Les Juifs récusent ce type de comparaison. Ils peuvent se comporter ainsi,
cependant, c'est faire preuve d'un bel entêtement devant quelques passages
qui donnent à ce psaume tiré de la Bible hébraïque sous la direction de
Samuel Cahen un caractère annonciateur plus que troublant. Ce dernier
précise dans le sommaire présentant ce psaume qu' Un Israélite pieux dans
le malheur invoque le secours de jéhova dont il se croit délaissl'0 (. •• ) » ••• dom-
mage vraiment qu'il soit incapable de donner un nom à ce Juif pieux. Nous
nous bordons à citer quelques versets d'essence christique :
1) Psaume XXI
« Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Pourquoi es-tu
loin de mon secours, des paroles, de mes cris» (2); « Tous ceux qui me voient
se moquent de moi, écartent les lèvres, secouent la tête» (8); « Qu'il expose sa
plainte à Jehova; il le tirera d'affaire, il le préservera car il lui plait» (9). « je
me suis écoulé comme de l'eau; tous mes os se disloquent,· mon cœur est devenu
comme la cire, fondu au milieu de mes entrailles» (15). « Ma force s'est dessé-
chée comme l'argile; et ma langue s'est attachée à mon palais, et tu mas réduit
à la poussière de la mort. » ( 16) (( Car des chiens m'ont entouré, une horde de
malfaiteurs m'a assiégé, comme Je lion - mes mains et mes piedi' 1• » (17) «je
61
La promesse de Dieu faite à David est : «J'ai contractl ailianct avtc mon llu ; fai fait et ;erment
David, m()n servlttur : jt VMIX affermir 14 raet pour toujours, ltablir ton trônt poNr toutes ks glnbtrtions.
}'établirai sa postlritl pour jamais, tt son tr6nt a-ura lts jours IÛs cieux. Je lai jurl unt fois par mil sainutl;
non, je ne mrntirai pas à David, s4 postlritl subsistera lttrneUtmmt, son trônt smz dnuznt moi commt k
soleil: commt la Junt, il est ltabJi pour toujours, tt k tlmoin qui est au ciel tJt fidJ/e. • (Ps. LXXXIX 4, 5,
30, 36, 37, 38, Bible Crampon, termes similaires dans la Bible h.ébraiquc)
69
Précisons que dans la Bible hébraîque, çcs psaumes sont numérotés XXII et CX.
10
bups;//www,arcopa&c ner/PDF/Cahen/13-Psaumes pdf, p. 45.
11
Nous reprenons les informations apportées par la Biblia Hebrai(a Stuttgartmsia (BHS), la Trt.u:iw-
tion (Eçumlr,ique dt la Bible (TOB) ec la Bible en franrais courant (BFC). l'ensemble étant ex.trait
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 53
compte tous mes os; eux, ils contemplent, me regardent. » ( 18) « Ils se distri-
buent mes vêtements, et sur mon habillement ils tirent au sort.» (l 9) ( ... ).
2) Psaume CIX
« Le
mot Adonaï: Seigneur, est maintes fois appliqué dans la Bible à
Jéhova lui-même. Si David voulant désigner le Messie ne l'appelle pas simple-
ment, ]éhova, mais Adonai: c'est que son intention était de dire que le Messie
était son Seigneur, son Dieu. Or, il ne pouvait exprimer cette intfntion avec
de l'Ancien Testament interlinéaire hlbrtu-français, ouvrage de référence académique édité par les tdi-
tions Biblio, concernant le verbe • percer » utilisé en français pour parler de la cruciflxion du Christ.
Les traductions officielles de ces trois organismes sont pour TOB: te Des chiens me cernent; unt bandt dt
malfaiteurs m'entoure : iû m'o,.t p,rcl les mains et les pieds » in Ancien Ttstamtnt inttrlinlairt, 2c édition,
Paris, Société biblique française, 2011 , p. 201 O. Pour BFC : cc Unt bande dt malfaitturs m'tnctrck. cts
chitns ne me laissent aucune issue; il, •'0111 lii pieds tt mainu in ibid., La BHS traduit cc verbe par
« Iû m'o#I c""I » (,l1D, ·P:"I). La traduction issue de la TOB traduit le verbe cerner par le verbe percer.
Tandis que la BFC emploie le verbe lier. Dans le dictionnaire hébreu, le verbe transitif « percer ,. a plu-
sieurs traductions possibles : ipl, nip, ip;, j:'11:l in Marc Cohn, Nouveau dictionnaire français-hibrtu,
Tel-Aviv, Librairie Larousse, Paris, 1986, p. 515 . Précisons que le verbe «cerner » révèle indirectement
que les pieds et les mains sont, en quelque sorte, encerclés par quelque chose. Le clou qui transperce est
visible de. part en part à chaque bout du corps traversé. D'une certaine manière, chaque bout de cc clo·u
«cerne », 4( encercle » ou • enserre» les pieds et les mains (plus précisément, les poignets).
72
L'abbé Lémann précise : 4( Cm un psaume prophltJqut tt il n'a que le Christ ou lt Messit pour objet, 4
savoir : sa divinité, son sacerdoce lttrnel, son rtgne lttrtul. On sait qut le nom dt Christ est tlquiv,llent dt
celui de Messie. Ct nom de Messie(... ) stgnifie proprement "oint".» in l'Histoirt compl;tt dt l'idlt messia-
nique, op. cit,, p. 24.
54 ARCHIVES DU MONDIALISME
« De
même que Melchisédech avait exercé les fonctions sacerdotales, sans
être de la race d'Aaron, /'Écriture le nommant uniquement Prêtre du Très-
Haut; de même le Messie exercera son ministère sacerdotal, sans être de la tribu
73 Ibid., p. 28.
7◄ " Tu as dit dans ton ctzur : je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles du ciel, j t m'assié-
rai sur la montagne de réunion, au flanc ·septentrional, je monterai sur les hauteurs des nuages, j t serai
assimilt au Très-Haut. » (Isaîe, XIV, 13-14, Bible hébraïque)
75 Histoire complète dt l'idée messianique, op. cit., p. 33. L'abbé Lémann précise que l' expression 11. avant
l'aurore » équivaut à "' avant lt$ ttmps ,., « avant les astres ,., c'est-à-dire "' dt toutt lttrnitl ,. in ibid., p. 34.
76 Voir les notes 50 et 51.
CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 55
de Lévi, dont Aaron et tous les prêtres après lui devaient descendre. Le Messie
sera de la tribu de juda77 • »
les Livres saints, les eaux bouillonnantes des torrents sont la fi-
« Dans
gure des tribulations et des souffrances. ( ... ) le fleuve de sang qui s'échappera
de tous ses membres [du Messie] au jour de sa passion se mêlera au torrent des
souffrances qu'il aura endurées durant sa vie mortelle pour la rémission des
péchés du genre humain. ( ... ) parce que, dans le cours de sa vie mortelle, le
Messie se sera abaissé pour la gloire de jéhova et le salut du genre humain, qu'il
77
Histoire complète de l'idée messianique, op. cit., p. 35.
78
Les princes tiennent ensemble conseil, contre ]lhova, contre son Christ: Brisons leurs liens, Secouons
« ( ••• )
leur joug!( .. . ) », cication du psaume tirée du livre de l'abbé Lémann. Dans la version dirigée par Samuel
Cahen, celui-ci ajoute, dans le sommaire précédant ce psaume II, cette erreur diffusée depuis plus de
2 000 ans, attribuant aux Juifs un rôle les mettant au-dessus des autres peuples. Il lance, en parlant de
ce Messie, une « exhortation à ces ptuplts de st soumettre au roi israllitt pour qut Ditu dans sa colère nt les
anéantisse pas». Comme nous l'avons déjà indiqué à la note 30, le Messie vient pour toute l'humanité,
chose que nous allons continuer à souligner dans les pages suivantes. Les Juifs, rebelles à la Révélation,
continuent de croire qu'ils ont le droit à un traitement les mettant au-dessus des autres peuples. Or les
textes prophétiques prouvent le contraire.
56 ARCHIVES DU MONDIALISME
- Prophète Joël
- Prophète Jérémie
voici son nom dont ils l'appelleront: jéhova notre justice.» (XXIII, 4,5)
- Prophète Ézéchiel
« Voici ce que dit le Seign,eur Dieu à Jérusalem ... ( ... ),j'en agis avec
toi comme tu as agi toi-même, toi qui au mépris de ton serment as rompu
l'alliance! Mais moi je me souviens de l'alliance que j'aie faite avec toi. Aux
jours de ta jeunesse, et je la ratifierai pour toi à jamais! ( ... ) j'établirai mon
alliance avec toi.» ( ... ) (XVI, 3, 55-63)
a) Tressaille d'une grande joie, fille de Sion! Pousse des cris d'allé-
«
gresse, fille de Jérusalem! Voici que ton Roi, vient à toi; il est juste, lui, et
protégé de Dieu; il est humble, monté sur un âne, et sur un poulain, petit
d'une ânesse.» (ndla: souligné par nous, Zach., IX, 99, Bible Crampon).
« En
ce jour-là, Yahweh établira un rempart autour des habitants de
Jérusalem, et celui qui chancelle parmi eux sera en ce jour-là comme David, et
la maison de David sera comme Dieu. ( ... ) Et je répandrai sur La maison de
David et sur l'habitant de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils
tourneront les yeux vers moi qu'ils ont transpercé. Et ils feront le deuil
de lui, comme on fait le deuil sur un fils unique; ils pleureront amère-
83
La Bible Crampon précise aux notes de bas de page 12, 14 et 15 : « Trtnte sicles d'argent, environ
435 g se/on /es meilleures estimations (14,5 g le sicle); c'était le prix d'un esclave (Exod. XXI, 32). ( ... )
Suite du départ du bon pasteur: schisme et manque d'unité. Après avoir repoussé le bon pasteur, lsrail vivra
désormais sous /a conduite de mauvais pasteurs.» (Zachar., XI). Nous rappelons que le Christ a été vendu
pour 30 deniers.
60 ARCIIlVES DU MONDIALISME
décrit (extrait) : « Sa tête était en or très pur; sa poitrine et ses bras étaient
d'argent; son ventre et ses cuisses, d'airain; ses jambes, de fer,· ses pieds, partie
de fer, partie d'argile. Tandis que vous la regardiez, une petite pierre se déta-
cha de la montagne, sans que les mains d'aucun homme l'eussent tou-
chée84, elle vint heurter les pieds de la statue, et ceux-ci furent mis en miettes.
Le colosse s'écroula lourdement : alors le fer, l'argile, l'airain, l'argent et L'or
furent broyés et réduits en poussière, comme les débris de paille qui restent sur
l'aire en été, une fois que le blé a été battu. Ces parcelles furent emportées par
le vent, dans toutes les directions, sans qu'on puisse en trouver aucune trace. Au
contraire, la pierre qui avait frappé la statue, s'amplifia et devint une grande
montagne, qui remplit toute la terre. Voilà, ô roi, le songe que vous avez eu 85 • »
« Et dans les jours de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui
ne sera jamais détruit et dont l'empire ne sera pas donné à un autre peuple;
il brisera et consumera tous ces royaumes, et il subsistera éternellement. C'est
pourquoi, tu as vu une pierre se détacher de la montagne, non par des mains;
et elle brisa le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or; le grand Dieu a fait savoir
au roi ce qui sera après cela ( ... ) 86 • »
Pour les Pères de l'Église, cette « petite pierre» qui tombe et frappe
la statue au point de la faire vaciller et s'écrouler, comparable aux débuts
humbles du Christ, est l'expression déjà utilisée par le prophète Isaïe pour
désigner l'arrivée du Messie 87 •
C'est Cyrus qui par un édit, en 536 av. J .-C., autorisa les Juifs à
retourner dans leur pays. Mais le retour au pays, pour certains, ne signifiait
pas l'abrogation de la Loi de Moïse. Les Hébreux étaient encore appelés à
vivre sous ce modèle pendant plusieurs siècles. Les soixante-dix semaines
d'années du prophète Daniel ont une tout autre signification. Nous resti-
tuons l'extrait capital de ce prophète, bénéficiant de cette révélation divine,
à partir de la Bible Crampon en rappelant que ce sont les mêmes propos
dans la Bible hébraïque. Des faits politiques doublés d'un renouveau reli-
gieux y sont présentés, en particulier le temps à attendre pour l'arrivée du
Messie et les conséquences pour les Juifs refusant «l'oint» avec, ensuite,
la destruction de Jérusalem et du Temple. D'une manière sous-jacente, les
troupes romaines commandées par Titus et leurs actions destructrices en
70 apr. J .-C. sont annoncées :
sa fin sera dans l'inondation, et jusqu'à la fin il y a1,ra guerre, ce qui est dé rété
touchant la dévastation. Il conclura une alliance ferme avec un grand nombre
pendant une semaine; et, au milieu de la semaine, il fera cesser Le sacrffice et
l'oblation, et sur l'aile des abominations viendra un dévastateur, et cela j1'squ 'à
ce que la destruction et ce qui a été décrété se répandent rnr le dévastt> 1• )
91
Dani 1 IX, 24-27.
9l La Mlsopotamit, Édifions Belin, ouvrage collectif, 2017, p. 89 .
64 ARClilVES DU MONDIALISME
"de lever impôt, redevance et tribut" sur les desservants du temple. Comme on
l'a déjà signalé (chapitre XII, 4), un seul parallèle est attesté : c'est l'exemption
de tributs et de corvées que les ancêtres de Darius avaient accordée aux 'Jar-
diniers sacrés" qui travaillaient les terres de l'Apollon d'Aulai. ( ... ) Comme à
Esdras, Artaxerxès remit des lettres à Néhémie; les unes étaient adressées "aux
gouverneurs du-delà du fleuve": elles leur enjoignaient de faciliter le voyage du
]udéen et de ses compagnons; d'autres lettres étaient adressées à Asaph, "inten-
dant du paradis royal", auquel il était enjoint de fournir du bois de charpente
''pour les portes de la forteresse du Temple et pour les murs de la ville", ainsi
que pour la maison dans laquelle Néhémie projetait de se retirer {Néh. 1.1-
10). ( ... ) Au-delà des nombreuses discussions qui subsistent sur un texte plein
d'embûches et de chausse-trapes, un point semble acquis. Si, comme Esdras, il
a été mandaté par le Grand Roi, Néhémie, à la différence d'Esdras, a reçu une
fonction officielle, celle de gouverneur {pehâ) : lui-même se pose en contraste
avec les gouverneurs qui l'ont précédé dans cette charge (5. 14-17). Son ressort,
c'est "le pays de Juda" (5.14), c'est-à-dire cette province (medinah) qui, sur des
monnaies du IV siècle, est dénommée Yehüd. ( ... ) Il paraît donc que, de Cyrus
à Artaxerxès, il y a une très grande continuité de la politique royale( ... ). Il est
plus probable que, du point de vue perse, la mission de Néhémie était d'établir
une nouvelle assiette des prélèvements tributaires et de garantir la régularité de
leur perception ( ... ) 93 • »
93
Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse, Fayard, 1996, pp. 601~603.
CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 65
97
Dans la reljgion mosaïque, le grand-prêtre (Kohtn Gadof) est 1e titre que portait le premier des
prêtres. C'est, si l'on peut se permettre cette comparaison, le pape » de la religion ancienne israélâte.
4(
ARCHIVES DU MONDIALISME
66
environ trois ans après son interdiction ce qui n'empêcha pas le combat de
se poursuivre plusieurs années encore98 • La connaissance de cet événement
historique est à saisir car il s'agissait d'anéantir le culte mosaïque préparant
l'arrivée du Messie, du Prêtre. Les siècles qui précèdent 1 arrivée de 1 Oint
sont une accumulation de tentatives d éradication des promesses bibliques
particulièrement bien développées avec Isaïe. Mais pour comprendre le
message adressé à Daniel, il faut conserver à l'esprit qu'Antiochus Epiphane
est, à cette époque de sacrifice défini par l'Ancien Testament, ce que l'Anté-
christ sera à la fin des temps, c est-à-dire cherchant, lui aussi, à annihiler la
forme supérieure et accomplie de la Loi mosaïque : le Sacrifice de la messe.
Comme l'expliquent les Pères de l'Église sous la plume de Dom de Monléon :
Il est précisé dans cette prophétie de Daniel que cette période de vio-
lences inouïes durera 1290 jours, soit trois ans et demi. Et l'ange, de pro-
longer cette durée en ajoutant solennellement qu'il faudra attendre jusqu'à
1335 jours 101 • Toujours selon Dom de Monléon :
98
La fête d'Hanoucca rappelle le rétablissement du culte d'origine.
99 Avec l'apparition de la Salette en 1846, reconnue par l'Égüse comme Lourdes et Fatima, la Sainte
Vierge rappelle, entre autres (nous laissons le soin au lecteur curieux de lire l' intégralité de ce message
édifiant avec les explications en se référant au livre de Paul-Étienne Pierrecoun, De la Salette à Diana
Vaughan , ESR, 2018) que l'Antéchrist naîtra de l' union d'un évêque et d' une religieuse hébraïque. Des
catholiques considèrent que la réforme du rite d'ordination avec le Pontifica/ù Romani, en juin 1968 ,
a pour objet de détruire le sacerdoce fondé par le Christ ; c'est-à-dire faire du prêtre un simple laïc
dégu.isé avec ou sans soutane. C'est une opinion à ne surtout pas rejeter quand on connaît le dégoût
de la synagogue nouvelle à l'égard de l' Incarnation et son prolongement avec la messe. Détruire le
sacerdoce, c'est détruire la messe et le Sacrifice non sanglant qu.i s'y déroule depuis 2000 ans mettant
ainsi fin à la Révélation. L'Église, après avoir rejeté Vatican II et retrouvé le chemin de la Tradition avant
le défi ultime. se prononcera définitivement sur cette question centrale - la validité du sacerdoce - car
c'est la chose essentielle à détruire, la souillure suprême (la que/ipa), pour la synagogue rabbinique. On
peut déjà se référer à cc site très pointu sur la question : hnp://www.rorc-sanqifica org/indexl .html
100
Histoire sainte, op. cit., p. 178.
101
Daniel, XII, 11-12 {Bible Crampon) : • Heureux celui qui attendra et arrivera jusqu'à mille trois cent
trente-cinq jours!» •
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 67
Le personnage d'Isaïe se doit d'être vu à part car c'est lui qui renforce
l'annonce déjà faite dans la Genèse d'une femme et de sa progéniture (ou
postérité) appelée à jouer un rôle déterminant dans le renouveau. Durant
l'ère patriarcale et les premiers siècles du mosaïsme, l'accent est mis sur
un Dieu se révélant peu à peu devant un peuple qu'Il façonne et instruit.
Lépisode du buisson ardent où Dieu se révèle à Moïse sous l'appellation de
Yahweh 103 avec une «mission/commando» clairement définie à accomplir
est le passage à une étape supérieure. Avec Isaïe, homme du VIIIe siècle av.
J.-C., selon la Tradition de l'Église, nous passons à une autre étape puisqu'il
éclaire le rôle premier d'une femme, d'une Vierge (Almah), rendant pos-
sible le salut. Avant de présenter les passages clefs du personnage, nous
devons rappeler que ces textes inspirés au nombre de 66 se subdivisent en
trois parties distinctes dont la première catégorie, soit 39 oracles, corres-
pond à l'époque historique de ce prophète. Comme il l'a été déjà écrit,
certains de ces textes ont été revus. Cependant, on doit conserver à l'esprit
que les personnes héritières des écrits d'Isaïe, comme le rappelle la Tradi-
tion de l'Église, ont œuvré dans le respect de ces révélations (car inspirées)
présentant une remarquable unité de vue (unicité du prophète) concernant
l'arrivée du Messie, situation similaire que l'on retrouve dans le clergé de
l'archevêché de Reims, l'archiviste et chanoine Flodoard par exemple au
Xe siècle, maintenant dans ces archives ecclésiastiques l'esprit inspiré de
l'évêque Saint Remi à l'égard de Clovis 104 • On trouve donc des thèmes
103
Comme à la note de bas de page 42, nous utilisons pour les traductions bibliques les extraits de
l'Ancien Testament inter/in/aire hébreu-français, ouvrage de référence académique édité par les Éditions
Biblio comprenant trois textes : 1) Le texte hébreu traduit est celui de la Biblia Htbraica Stuttgartmsia
(BHS), 2) Le texte français est celui de la Traduction Œcuml.niqut dt la Bible (TOB) et 3) la Bible en
français courant (BFC). Concernant le terme YHWH, la BHS l'écrit :i,:,,, la manifestation de Dieu à
Moïse (Livre de l' Exode, Chapitre III, verset 14) se fait ainsi (les lettres en capitales viennent du texte
d'origine avec les versions TOB et BFC). TOB : Dieu dit à Moïse: ''JE SUIS QUI JE SERAI. " Il dit :
4(
"Tu parleras ainsi aux fils d'Israël: jt SUIS m'a envoyé vers vous."» in Ancien Ttstammt interlinéaire,
2c édition, Paris, Société biblique française, 2011, p. 181. BFC : « Dieu die/ara à Moïse: "JE S U/S QUI
JE SUIS. '' \.ilici donc ce que tu diras aux Israélites: ''JE SUIS m'a envoyé vers vous. "» Traduction des mots
hébreux de la BHS : Je suis/ qui/ je suis il'ilN , VJN i1';'1N in ibid.
104
Et cc n'est pas l'effet du hasard. Voir chapitre II.
ARClllVES DU MONDIALISME
68
105
Saint Paul, pc Épître aux Corinthiens (X, 20-21, Bible Crampon); cf. note 112.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 69
d'une stèle ou les fragments d'un papyrus qu'il ne faut certes pas mépri-
ser car ils sont fort utiles pour la compréhension de cette époque ... mais
ce n'est pas le cœur du sujet! Des passages bibliques sont clairs et nets
concernant ces points et, nous le reconnaissons, terriblement offensants
pour tous les adeptes du principe « vivre d'amour et d'eau fraîche» :
Lorsque Yahweh, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas
«
prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi beaucoup de nations, les
Héthéens, les Gergéséens, les Amorrhéens, les Chananéens, les Phéréséens, les
Hévéens et les Jébuséens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi,
et que Yahweh ton Dieu, te les auras livrées et que tu les auras battues, tu les
dévoueras par anathème, tu ne concluras pas d'alliance avec elles et tu ne leur
feras point grâce. Tu ne contracteras point de mariage avec elles, tu ne donne-
ras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils;
car elles détourneraient de marcher après moi tes fils, qui serviraient
d'autres dieux (ndla : souligné par nous); la colère de Yahweh s'enflamme-
rait contre vous, et il te détruirait promptement. Mais voici comment vous
agirez à leur égard : Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs stèles,
vous abattrez leurs aschérim (ndla: singulier aschera, déesse antique) et vous
livrerez au feu leurs images taillées 106 • »
dans l' armée du roi David qui le fit périr afin d'épouser sa femme (Ile Livre de Samuel, XI) . Ceci révèle,
outre les faiblesses inhérences à l'âme humaine, que les meiJleurs d'entre eux comme David, appelé à
avoir une descendance plus que glorieuse, se dérobaient parfois à ces prescriptions divines.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU CUVEAU 71
longuement du sujet dans le chapitre IV, nous pouvons déjà annoncer que
nous trouvons dans les documents officiels du sionisme allemand une vo-
lonté farouche de défendre les valeurs israélites qui, par certains aspects,
font penser aux réformes d'Esdras œuvrant en faveur de la revitalisation des
mœurs authentiquement juives. Enfin, signalons par avance qu il n'est pas
interdit de considérer les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935, Gesetz
zum Schutze des deutschen Blutes und der deutschen Ehre (<Loi sur la protec-
tion du sang allemand et de l'honneur allemand 108 »)comme une sorte de
contre-miroir ou un négatif du monde germanique par rapport aux mesures
énoncées dans le Deutéronome ou chez Esdras. Cependant, il faut toujours
garder à l'esprit, comme nous l'avons déjà écrit, que ces mesures propres
à l'Ancien Testament avaient pour but de maintenir les Hébreux loin de
la contamination païenne d'essence démoniaque afin de permettre l' ar-
rivée du Messie au sein d'un peuple spirituellement débarrassé de toute
forme de corruption (le nazisme était aux antipodes de cet idéal) :
« [Esdras est informé des mariages des juifs avec les femmes étrangères;
sa douleur] Lorsque j'appris cette affaire, je déchirai mes vêtements et mon
manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et la barbe, et je m'assis consterné.
( ... ) [Prière d'Esdras], [Le commandement divin touchant les mariages] et
[Réforme d'Esdras, le peuple, témoin du deuil d'Esdras s'engage par serment à
suivre ses directions] Maintenant, ô notre Dieu, que dirons-nous après cela?
Car nous avons abandonné vos commandements que vous nous aviez prescrits
par l'organe de vos serviteurs les prophètes, en disant: le pays dans lequel vous
entrez pour en prendre possession est un pays d'impureté, souillé par les impu-
retés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils l'ont rempli d'un
bout à l'autre avec leurs impuretés. Et maintenant, ne donnez point vos filles
à leurs fils, et ne prenez point vos filles pour vos fils, et n'ayez jamais souci de
leur prospérité ni de leur bien-être ( ... ). Pendant qu'Esdras, pleurant et pros-
terné devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, il s'était
réuni auprès de lui une assemblée très nombreuse d'israélites, hommes, femmes
et enfants~ car le peuple versait beaucoup de larmes. Alors Séchénias, fils de
]éhiel, d'entre les files d'Elam, prit la parole et dit à Esdras : "Nous avons péché
contre notre Dieu en établissant chez nous des femmes étrangères, appartenant
à la population du pays. Et maintenant, il reste à cet égard à Israël une espé-
rance. Concluons maintenant une alliance avec notre Dieu, en vue de renvoyer
toutes les femmes et les enfants issus d'elles, selon le conseil de mon seigneur et de
ceux qui .c raignent devant les commandements de notre Dieu. Et qu'il soit fait
108
Ces lois stipulent, entre autres,. l'interdiction des mariages encre Juifs, plus exactement de confession
juive, ec citoyens allemands selon le précepte nazi de la ll trahison de la race» (Rassmverral) · si ces
mariages existent déjà, ils sont annulés même ceux célébrés à l'étranger; les rdations sexuelles cxtra-
conj ugales ent.re Juifs et Allemands sont prohibées, etc.; voir chapitre IV où nous développons le sujet.
72 ARCHIVES DU MONDIALISME
selon la Loi. " ( ... ) [Convocation] On fit passer une proclamation dans Juda
et Jérusalem, pour que tous les fils de la captivité se réunissent à Jérusalem; et,
d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque n'y serait pas arrivé dans trois
jours, aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même exclu de l'assemblée
des fils de la captivité. ( ... ) Esdras, le prêtre, se leva et leur dit( ... ) Et mainte-
nant, confessez votre faute à Yahweh, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté;
109
séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères • »
Josué dit au peuple : "Poussez des cris, car Yahweh vous a livré
« ( ••• )
la ville. La ville sera dévouée par anathème à Yahweh, elle et tout ce qui s'y
trouve" (. .. ). (les élites dirigeantes) livrèrent à l'anarchie tout ce qui se trou-
vait dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, même les bœufi, les
brebis et les ânes, par le tranchant de l'épée ( ... ). En ce temps-là Josué jura,
en disant: "Maudit soit devant Yahweh l'homme qui se lèvera, et rebâtira cette
ville de Jéricho 110 '' ! »
1°' J cr Livre d'Esdras, IX, 3- 12 et X, 1-11 (Bible Crampon) ; voir chapine IY.
110 Livre de Josué, VI, 17,21 cc 26 (Bible Crampon) . L'extermination n'est pas tot2le car Ra.hab, hli-
tantc de la ville qui avait fourni les éJéments permettant sa conquête, ne fut pas tuée, dlc et les
personne qw s'étaient réfugiées dans sa demeure. Parce que Ra.hab et des proches avaient reconnu la
religion mosaïque comme l'authentique voie de salut. ih furent acceptés et incorporés à l:a communau.té
hébraïque. Comme le précise Dom de Monléon : • &zhtzb tievtlil t/4,u "1 Sf1iu lpoiun Sa/"""'> fils th
NallSSon tt prince de Lz tribu Je jw. U qui l,û wzlut l'imipt ho11nrur tÛ comptn p11mii ln 4 ~ " "
Messit. » in Hist•i"' sai-ntt, Joni tt la ]aies, up. cit., tome 3, p. 26.
111
Raphaël Lcmkin, .Axir R"k in Oce11pitJ E#ropt, Carnegie Endowmcnt for lnrcmational Pace, 1944,
pp. 79-95.
CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 73
crer des Hébreux lors de belles revanches. De tels massacres à cette époque
et sur tous les continents étaient chose courante. En revanche, comment
expliquer que Dieu puisse autoriser un chef et son peuple à éliminer toute
une population, animaux compris? L'affaire est délicate à expliquer car le
lecteur français et les Européens en général, largement déchristianisés (sur-
tout en 2019) et aux référents philosophiques marqués par une vision pure-
ment matérielle des choses, manifesteront leur incompréhension et leur
réprobation face à de tels actes. Nous leur demandons de suspendre leur
conception vue sous l'angle purement terrestre et de considérer l'ensemble
sous un autre aspect : l'angle spirituel. Comme il a été écrit au début de
cette présentation, le cœur de l'affaire réside dans une victoire du serpent
au jardin d'Éden qui, entraînant Adam et Ève dans la désobéissance à la
loi de Dieu, plonge l'humanité sous sa dépendance. Cela se traduit par un
engagement religieux sous forme d'idoles représentant des êtres de pierre
et/ou de bois, mais, en filigrane, une adoration adressée à des entités démo-
niaques112 soumettant l'homme à ses pires instincts avec des débauches en
tout genre. Un tel engagement de la nature humaine renforçait celle-ci sous
une emprise si perverse que l'on pourrait traduire une telle situation par un
mot : la possession. Si le lecteur ne croit pas à l'existence de forces démo-
niaques, les propos tenus ici sont ineptes. Qu'il passe outre et qu'il se force
à en saisir le déroulement. L'endurcissement des cœurs et des âmes de ces
païens était tel que, sauf grâce particulière, leur retour vers un meilleur jour
moral et spirituel était impossible. Ces populations saoulées par leurs dé-
bauches obscurcissant et abrutissant l'intelligence et le libre arbitre étaient
en quelque sorte l'outil utilisé par le serpent afin de garder son empire 113 •
Le peuple hébreu, malgré ses rechutes et ses révoltes, était l'arme de com-
bat utilisée par Dieu pour récupérer ses droits ravis par le serpent dans le
jardin d'Éden. Pour reprendre des expressions oiseuses propres à l'Occident
décadent en ce début de XXIe siècle : le dialogue, le droit à la différence
ou encore la concertation dans le cadre vivifiant d'un enrichissement et
d'un épanouissement mutuel capable de rehausser la compréhension entre
peuples n'étaient pas ... dans le style de l'époque. Les Hébreux soutenus
divinement et les peuples païens soumis, là d'une manière démoniaque,
se battaient à mort par maîtres interposés. Le main tien en vie de ces po-
m Cf. note 105.
113
Nous retrouvons le même tour d•esprit dévoyé avec un personnage déjà évoqué dont la mission est
de la première importance : Jacob Frank. Lui et ses adeptes se convertirent faussement au catholicisme
en 1759. Comme le rappelle Gershom Scholem, se référant aux travaux du premier spécialiste de Jacob
Frank, Alexandre Kraushar (1843-19 31) : « Mais loin de reculer, Franlt leur imposa son idial d'avilisse-
ment dans toutt son ho"tur. La vitlk de son départ pour k baptême. de Lvov, k 14 jujJ/et 1759. il organisa
à Iwany unt célébration stcrttt de ritt orgiastiqru qu'un manuscrit consuiu par Kraushar dlcrit dans tous
ses dltails. Franlt et tous les assistants, "frtres et sœurs ", se divêtirmt complètement, se mirent à genDux, bai-
sèrent la crqix et st livrèrent devant elle à 11n rite effrlni de dibauche. • in Gersh.om Scholem, Aux origines
nligieusts du judaismt laiqut, Calmann-Uvy, 2000, p. 216.
74 ARCHIVES DU MONDIALISME
« De tous les cultes qui ont pris possession de Lnomme, il n'en est aucun,
sauf le christianisme, qui ait eu plus d'étendue et de solidité qtte l'idolâtrie.
Cela tient aux attraits qu'elle présenttlit. Quels étaient ces attraits? D 'abord
une science occitlte qui semblait devoir satisfaire la uriosité innée de l'homme.
Elle n'était, à la vérité, qu'un bizarre et monstrueux assemblage d'idées et de
pratiqius étranges, souvent diaboliques, mais e/Je ne laissait pas qtu de frapper
l'imagination par ime multitude de représentations fantastiques. En face des
brillantes promesses des secrets de- la natttrt et des secrets de l'avenir que cette
science occulte prétendait découvrir, la Révélation mosaïque devait paraitre
nue, froide et stérile. Elle répondait peu à l'inquiète curiosité de /1homme. Tan -
dis que le culte établi par Moise était tout entier da.ns la prière et le sacrifice de
l'autel, /'idolâtrie se pretait attx vaines inquisitior,s de l'esprit par les pratiques
les plus variées et les plus mperstitieuses. Il y en avait déjà assez pour attirer
et séduire l'esprit urie1,x et chercheur des Juifs. Un autre attrait de l idoldtrie
était la satisfaction des sens q·u,elle procurait. Le corps, en effet, y rencontrait,
comme l'esprit et plus que l'esprit, des satisfactions intimes et incessantes dans
le culte des idoles, dam des fêtes sensuelles, des cérémonies pleines de prestige,
des sacrifices mystiques et i1lfâmes. Adonis (Thammus} et Wnus la phénicienne
(Astarté) formaient le centre du ct'1te. Une hiérarchie nombreuse de prêtres
de tout rang ajoutait à ce culte un éclat des cérémonies> la pompe· des proces-
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 75
11
Deutéron., VI, 10- 15.
'
ll.S LJ• •
nts101re tomp ll~te at
J I" J
ta'lt mmûtniqut, op. tit., pp. 166-170.
1 6
'. l'invention .de Dieu, op. tit.• p. 139. Cet év~ncmcnt en rapporté par ceux resté$ fidèles aux prtscrip-
tlons de la Loa mosalquc rendant possible l'Incar112tîon. Romcr et autres rationalistes ne peuvent pas
le comprendre.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 77
"Mainunam lt royaumt pourrait bitn utourntr à ÛI. maison dt D11uid. i c, p<Uplt montt po r filin n
sarrifices dans la maisor, dt Yahweh, à ]lrusal,m. lt œur tk ce peuplt rttoMrntra son l'tlf1UUT. à Rob m..
roi dt Juda. ils me tueront tt rttourntro1tt à Roboam, roi dt Juda ". Après litrt onsulti, le roï fit da:. ut -.i
d'or, et il dit au peuple : ':.tssez /o,,gtn,rps uous lm montls jbusa/m, ! lsr«ii wU. ton Di(11 tpli t' foi.t
monter du pays d'Égypte Il plafll l'un ~ ces wa-u.x à Blthtl, et il mit linmr à D 11. e fat J. Mne <> casioa
H.
de plchi, car le p1up/4 allait jusqui> Dan u/artr l'un des V(aU.'<'. jbobo1U11.fit ·• mt ""11so11 tÛ h 11tt litUJ. t't
il fit dts prltm pris parmi k peuplt, qui n'itaitnt pas des mfants de Utn. • (1 tt Liv~ des Rois, XII 6-31
Bible Crampon).
78 ARCHIVES DU MONDIALISME
lieux (ou bamôt construit sur les hauteurs ou collines), dans l'ensemble du
royaume ayant pour capitale Samarie où des célébrations mêlant, avec cous
les degrés divers, rites propres à Yahweh et dévotions païennes de dieux
des contrées alentours jalonnaient la vie de ces Hébreux oublieux des pré-
ceptes mosaïques. Il n'y a pas pire méthode que de mélanger l'authentique
avec le falsifié en collant des caractéristiques propres à l'idolâtrie 120 aux
principes yahvistes ... excellent moyen pour troubler les esprits. Ce syncré-
tisme religieux à la mode antique peut être comparé à la réunion amorcée
à Assise sous l'égide de Jean-Paul II, en 1986, rencontres poursuivies par
la suite en 2011 et en 2016, mettant sur le même pied d'égalité la religion
catholique fondée par le Christ et les autres religions et philosophies en
cout genre niant toutes le péché originel et l'Incarnation. Pour ce faire une
idée du modèle religieux inauguré dans le royaume d'Israël, c'est l'esprit
d'Assise avant l'heure considérant de la même manière l'erreur et la vérité,
cette dernière devant être diluée dans un grand tout spirituel propre à ra-
vir le serpent soucieux d'éteindre à tout prix au sein de ce peuple hébreu
la source messianique. Le mal est toujours contaminant car cet état des
choses a déteint aussi sur le royaume de Juda avec la multiplication, là
aussi, de hauts lieux et les dérives qui les accompagnent, cependant, d'une
manière moins soutenue. Les conséquences de ces déviations pour les deux
royaumes furent différentes comme nous allons le voir. Thomas Rômer
rappelle l'imprégnation de l'idolâtrie et ses préceptes des royaumes d'Israël
et, avec des variantes, de Juda :
12
°Comme l'écrit Thomas Rômer: « Quatre textes bibliques mentionnent le mot Molck (ndla: prononcer
"mèlek") en lien avec des sacrifices d-'enfonts. ( ... ) Le mot mèlek est souvent employé dans la Bible hébraïque,
plus de cinquante fois, pour caractériser Yhwh. Il tst donc possible que des sacrifices d'enfants lui aient été
offerts en tant que Yhwh-Mèlelt. » in ibid., p. 181.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 79
les hautes montagnes, sur les collines et sous tout arbre vert. Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs
stèles, vous livrerez au feu leurs aschérim, vous mettrez en pièces les images taillées de leurs dieux, et vous
ferez disparaître de ces lieux jusqu'à leurs noms.» (Deutéron., XII, 2,3, Bible Crampon).
124
Précisons que Joas et Amazias pratiquant un entregent religieux tombèrent à la fin dans l'idolâtrie.
125 Histoire complète de /'idée messianique, op. cit., pp. 174-175.
80 ARCHIVES DU MONDIALISME
temps, cette Incarnation devait passer par une femme déjà annoncée dans
la Genèse III, 15. Cette femme, appartenant à la nation hébraïque, non
marquée par le péché originel et issue de la maison de David, était la clef
de voûte de toute l'architecture, la finalité d'un immense combat amorcé
dès le jardin d'Éden. De l'humanité issue d'Adam et Ève, au sein duquel
un peuple fut extrait, malaxé, façonné, éduqué, souvent violemment répri-
mandé et à nouveau formé, a surgi au sommet, telle une pointe de diamant,
l'unique personne capable de recevoir en son sein l'Être divin : la Sainte
Vierge, cette dernière dont l'existence ne fut possible qu'en raison de tout
un travail préparatoire. Alors que la communauté hébraïque s'est scindée
en deux, le royaume d'Israël et le royaume de Juda, et que les menaces des
peuples païens au VIIIe siècle av. J .-C. se font de plus en plus pressantes, le
prophète Isaïe, tout en mettant en garde ceux rebelles aux lois mosaïques et
aux conséquences désastreuses de leur comportement, lève le coin du voile
en annonçant solennellement que le salut doit venir d'une femme, d'une
mère aux caractéristiques bien précises. Ses avertissements sont dus à la
triple éonjuration menée contre l'existence même de la maison de David.
La première est celle des rois coalisés de Samarie (capitale du royaume
d'Israël) et de Syrie sous l'égide de Phacée et de Razin dont l'objectif est
de renverser le roi de Juda, Achaz, descendant du roi David, avec exter-
mination de sa famille au profit d'une dynastie étrangère 126• La deuxjème
menace se renforce avec l'impiété du roi Achaz qui, ne comprenant pas
l'essence même du respect à apporter aux Lois de Moïse, pactise avec le
roi assyrien Teglath-phalasar III tandis qu'une partie de ses propres sujets
fait cause commune avec les rois de Samarie et de Syrie. Enfin, la troi-
sième conjuration est celle menée par le nouveau roi assyrien Sennachérib
à l'égard du successeur d' Achaz, le roi Ézéchias, politique de destruction
déjà entamée par les rois assyriens Salmanazar et Sargon. Comme il a été
déjà précisé dans ce texte, la descendance du roi David est absolument capi-
tale127 puisqu'elle doit engendrer l'A/mah et l'Emmanue~ rendant caduque
les conséquences de la faute commise au jardin d'Éden. Les propos d'Isaïe,
126
Nous pouvons établir un parallèle dans cette volonté d' anéantissement de la famille royale des-
cendance du roi David avec la situarion française dans la première moitié du XV siècle où le c gentil
Dauphin ~ (futur Charles VII) faillie roue pe.rdre au profit de la dynasrie anglaise après la signature du
fameux Traité de Troyes en 1420. La situation fut miraculeusement renversée grâce à l'intervention
de Sainte Jeanne d,Arc. Caractéristique qui n'est pas duc au hasard car elle d.o it êcrc mise en parallèle
avec le bapt me de Clovis et la mission capitale menée par l'évêque Saint Remi avec. en coile de fond ,
l'héritage de la Maison de David rehaussée par l'Incarnation ; voir chapitre III.
127
Nous rappelons cette promesse de Dieu faite à David déjà présentée à la note de bas page 68 : • J'ai
contractl alliance avec mon llu; j'ai fait u unnmt à Dav~ mon serviteur : jt veux affermir ta race pour
toujours, établir ton trônt pour toutts l.ts gin/rations. j'établirai sa posttritl pour jamais, tt son trône aura
les jours tks cieux. ]t l'ai juré unt fois par ma sainteté; non. jt nt mmtirtzi pas à Dllvid, sa postérité subsis-
tera éurntlltmtnt, son tr~nt sua devllnt 1Mi comme le soleil; comme la /unt, il est établi pour toujours, et
le thnoin qui tsl au citl ut fidilt.,. (Ps. LXXXIX, 4, 5, 30, 36, 37, 38, Bi.ble Crampon, termes similaires
dans la Bible hébraïque)
l!ANCIBN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 81
même revus par certains après l'exil babylonien, offrent une remarquable
unité des oracles et unicité du prophète bien avant la mise en pratique de
leurs affirmations.
<<Et Isaïe dit : Écoutez, maison de David : Est-ce trop peu pour vous, de
fatiguer les hommes, que vous fatiguiez mon Dieu? C'est pourquoi, le Seigneur
lui-même vous donnera un signe : Voici que la Vierge a conçu, et elle enfante
un fils, et elle lui donne le nom d'Emmanue/1 29• »
Cet extrait est très important car nous le retrouvons dans l'esprit
et dans la lettre dans le fameux testament de Saint Remi lors du baptême
de Clovis. Comme nous l'expliquons dans le chapitre Il, ce baptême fut
dans la continuité des promesses faites par Dieu à David avec, comme
événement intermédiaire entre ces deux phénomènes historiques ... l'In-
carnation, véritable substrat de la monarchie française 131 • En toue cas, les
menées militaires des royaumes de Samarie et de Syrie se brisèrent sur une
résistance interdisant la prise de Jérusalem et, par voie de conséquence, la
disparition de la Maison de David. Cela n'empêcha pas ces deux roi de
continuer à ravager le royaume de Juda dans l'espoir de voir le représen-
tant judéen céder à leurs volontés. Parallèlement à ces événements, il faut
revenir à l'expression utilisée par Isaïe évoquant une «Vierge» donnant
naissance à un fils appelé «Emmanuel» (<< Dieu avec nous 132 »). Comme
nous l'avons indiqué à la note de bas de page 7, le terme exact pour tra-
duire le mot« vierge» (exempt de rapport sexuel) en hébreu est« Almah 1 ».
Comme l'écrit l'abbé Augustin Lémann :
nier n'était pas assuré de perdurer si les souverains de cette dyna. tic dé obéissaient aux princip édi -
tés par le Dieu de Moïse. 'est ce qui Ùst pas é. La deuxième royauté, ell , e t spirituelle ec ét rnelle
puisque l'assurance de la descendance davidique permettant 1•arrivée du Me ie, d l'Oint c t promi c
d' une manière irrévocable pour l'ensemble de l'humanité. LÉglise succède à la ynagogu . ommc
l'écrit avec justesse l'abbé Augustin Lémann: 1e ( ... ) li tn sera de ces deux royautés comme des deux Tma-
ments eux-mêmes : Le Nouveau Testament ,u viendra pas détrnire l'Ancien : il le complétera tt le perfection-
nera; de même, /a royauté spiritiulle d11 Messit, loin de supprimer le trône dt David, Lui apportera un éclat
tt 1'n empire qit'il ne connaissait pas. >• La Vierge et /'Emmanuel, op. cir.• p. 346.
131
Caractéristique essentielle qu'un journaliste comme Éric Zcmmour, Juif héritier del' prie de la HaJ-
kala (« le Lumières juives"), un cacholiquc libéral comme Philippe de Villiers et tant d' ucre oubli nt
complètement ou font cout pour qu'on l'oublie.
132
Dans l'Ancien Testament, le nom d'Emmanuel esc réservé uniquem nt au Fil de la VI rge. epcn-
dant, nous trouvons d'autres noms pour le désigner: «j éhova notre justice (expres ion qu l'on rctrouv
dans la Bible hébraïque de amucl Cahen, Jérém., XXIII, 6), Fil.s de Dieu, Celui à qtû le mptre ( ché-
Loh), Christ, Ange du Testament, Ange de la face, David, Germe, Orimt, le Juste, auveur, Roi, Pasteur,
Lumière, le Serviteur, Fils de l'homme ». Parfois, l'expression esc étendue à des prêcre ayant reçu l'huile
sainte. Ainsi, dans la Bible hébraïque, il est utilisé à leur égard l' expr ssion : 11 Ne touchez pas à mes
oints. >> (I Chronique, XVI, 22). Enfin, signalons que le prophète Isaïe utilise une formule annonçant le
Christ, vraiment homme et vraimenc Dieu (union hypostatique) : 11 En ce jour-là, le erme dt Yahweh
fera l'ornement et la gloire et le fruit de la terre( ... ). >) (Is., IV, 2, Bible Crampon), formule double ave le
,< Germe de Yahweh>, exprimant sa nature divine et le «frujt de la terre,> rappelant on origjne humain .
Ces propos condamnent la gnose.
133
Même le réformateur Martin Luther ( 1483- 1546) précise- que le mot Almah signifie «vierge >> (Jung-
frau) et non jeune fille (Junge Frau), ex.pression que l'on trouve dans de écrit parus en l 43 : « Du
Schem Hamphoras (Du nom ineffable) et de la lignée du Christ, Vom Schem Ham_phoras und dt11 Geschtecht
Christi»; in http://www.lurherische-bekennmisgemeinde.de/MARTIN%20LUTHER%20UND%2o
DIE%20JUDEN,hcm
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 83
134Comme nous l'avons indiqué à la note de bas de page 3 1, les Juifs par la suite one considéré cette
traduction d' une manière négative aussi grave pour eux que le « Veau d 'or» du temps de Moïse. On les
comprend.
m La Vierge et t'Emmanuei, op. cit., pp. 51-52. Dans la continuité de ces affirmations concernant
la Vierge et on Fil , nous pouvons aligner quelques citations (Bible Crampon qui ne diffère pas en
dehors de quelques mots de la Bible hébraïque) particulièrement étonnantes de quatre prophèt s :
l aïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel, propos tenus, et pour certains retravaillés, mais toujours inspirés,
plusieurs siècles avant l'arrivée du Christ. (<Avant d'être au travail, elle a enfanté; avant que ses douleurs
ne vinssent, elle a mis au mo11de un enfant mâle. Qui a jamais entendu rim de parei/ qui a jamais rien vu
1
de semblable?» (Is. LXVI, 7,8); « Car Yahweh a crié une chose nouvelle sur la terre: une femme ento-urera
un homme. (ndla : portera un homme dans ses flancs , Jérém. , XXXI, 21 -22) ; « Et Yahweh me dit: "Ce
>)
portique sera ftnné; il ne s'ouvrira point, et personne ntentrera par là, car Yahweh, le Dieu d'Israël, est entré
11
par là; et il sera formé. (Éz.éch., XLIV, 2) et l'abbé Augustin Lémann de rapporter le commentaire de
)>
aint Augustin : « Admirable est cette vision du prophète, a lcrit l'évêque d'Hippone, mais plus admirable
encore en est l'accomplissement. Car qu'est-cr à dire, que la porte du sanctuaire est toujours formée? inon
que Marie devait toujours demeurer vierge. Que signifient ces paroles : l'homme ne passera point par cette
porte? Sinon que Joseph son époux n'a jamais violé son intégrité virginale. Que veulent dire ces paroles :
que le Seignettr tout seul est passé par cette porte? Sinon que le Saint-Esprit l'a rendue féconde par sa divine
opération. Et que signifient encore celles-ci : qu'elle demeurera éternellement formée à l'égard du Seigneur
même? ~inon que Marie est toujours vierge; c'est-à-dire vierge avant son enfantement, vierge dans son
84 ARCHIVES DU MONDIALISME
L'affaire se corse autour de ce roi judéen qui voit les menaces monter
en puissance. Parallèlement à sa recherche d'une alliance avec le rude roi
d'Assyrie Teglath-Phalasar III (règne de 7 45 à 727 av. J .-C. 136), les sou-
verains de Samarie et de Syrie continuent à exercer des pressions sur le
royaume de Juda avec d'autant plus de facilité que certains habitants (de
Jérusalem et de certaines autres villes) se liguent contre leur propre souve-
rain. La dynastie davidique est donc menacée de l'extérieur et de l'intérieur
en raison d'une rébellion d'une partie de son propre peuple. Là aussi, nous
observons une tentative d'éradication de la Maison de David comme source
messianique. Dans cette affaire, Isaïe tient des propos propres à la situation
du moment, mais établit aussi un comparatif avec le comportement d'une
partie des Hébreux de ce royaume de Juda rebelle à ce messianisme, reflet
futur de ces mêmes Juifs qui ne reconnaîtront pas quelques siècles plus tard
le Christ. Il alerte et annonce les conséquences désastreuses de cet engage-
ment conduisant à une vie d'errance et de souffrance. Ces prévisions sont
particulièrement ciblées dans deux oracles inspirés dont nous présentons
les extraies suivis des explications.
Rappelons, une nouvelle fois, que certains de ces textes ont été revus,
n'impliquant pas toutefois une négation de l'unité des oracles ni une unicité
du prophète qui les proclame. Il n'en demeure pas moins qu'ils indiquent des
événements qui ont pris corps bien après. Dès le début, le texte compare la
Maison de David aux « eaux de Siloé » coulant doucement, mais dédaignées
par une grande partie du peuple, les deux maisons de Juda et d'Israël. En
effet, depuis 930 av. J.-C., le peuple hébreu s'est scindé en deux avec la créa-
tion d'un État schismatique composé de Dix tribus, le royaume d'Israël 140
qui s'est coupé ·de la Maison de David (tribus de Juda et de Benjamin) au
sein duquel doit émerger le Messie selon les promesses divines. Outre la ré-
bellion des Dix tribus, forme de « protestantisation » avant l'heure, la situa-
tion se dégrade donc encore plus puisqu'une partie du peuple appartenant
aux deux tribus restées fidèles à cet idéal semble prendre le même chemin.
Poussé à son terme, c'est tout le projet messianique qui est sur le point de
s'écrouler rendant impossible la Rédemption, en bout de course, la Croix
du Golgotha. En reprenant les propos d'Isaïe, nous devons, d'abord, sou-
ligner l'importance de l'expression les « eaux de Si/oé ». Siloé est une source
d'eau disponible à Jérusalem en dehors de l'eau de pluie, plus exactement
en provenance de la colline d'Ophel située au sud du mont du Temple. En
m Dans cc passage de la Bible hébraïque de Samuel Cahen, les «devins » sont désignés par les expres-
sions : Oboth er lidonimt que l'on peut traduire par « nécromanciens » et « esprits des morts ,._
138 Is., VIII, 5-22 (Bible Crampon)
Ho Ce royaume d' Israël est définitivement rayé de la carte vers 722 av. J.-C. avec la prise de la capitale,
Samarie, par Salmanazar V (règne de 727 à 722) et dont le successeur, Sargon II 1égnanr de 722 à 705,
continue le travail. Ce royaume devient une province assyrienne.
86 ARCHIVES DU MONDIALISME
- Moïse:
a) « Moïse dit : Ah! Seigneur, envoyez votre message par qui vous vou-
drez l'envoyer 142 • », et b) « Il dit: de grâce, ô mon Dieu, envoie donc celui que
tu voudras envoyer. »
- Jacob:
- Le Christ:
a) « "Va, lave-toi dans la piscine de Siloé" (mot qui se traduit par « En-
voyé»). Il partit, se lava et s'en retourna voyant clair144 • »
phète Isaïe, refuse obstinlmtnt d'ouvrir /es portes de ]lrusa/em. On arrive à un compromis : /es Assyriens se
retirent et la vi//e est épargnée, mais à que/ prix : Ezechias a dû livrer trente talents d'or, huit cents talents
d'argent, "toutes sortes dt trésors précieux, ainsi que ses fi/les, son harem, ses musiciens hommes et ftmrr.us"
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 87
« Les Princes des prêtres répondirent: "Nous n'avons de roi que César 146 • "»
tt même, selon la Bible, "les lames d'or dont il avait couvert les portes et les linteaux du temple de l'Éternel''.
JI a aussi dû évac-uer plusieurs de us dtls et les donner aux Philistins. )Il in La Mésopotamie, op. cit., p. 365.
1 6 Jean., XIX, 15 (Bible Crampon).
1 7
" Cf. note 183.
14.8 Termes identiques utilisés dans la Bible hébraïque. Nous pouvons relever un passage du Deutéro-
nome attribué à Moïse concernant les malédictions lancées par Yahweh aux Juifs ne respectant pas la
Loi et son accomplissement : « Tu tâtonneras en plein midi, comme t'aveugle dans l'obscurité; tu ne réus-
siras pas dans tes voies; tu seras tous les jours opprimé et dépouillé, sans personne qui vienne à ton secours. »
Deutér., XXVIII, 29 (Bible Crampon)
88 ARClilVES DU MONDIALISME
un fils à qui on attribue toute une série de grandes qualités ne pouvant être
que celles que l'on donne à Dieu (Conseiller admirable, Prince de la paix,
... ) et dont« l'empire a été posé sur ses épaules 149 », expression rappelant cette
grosse barre de bois portée par !'Emmanuel durant sa marche au Golgotha
lui permettant de récupérer son empire sur les hommes temporairement
ravis par le serpent au jardin d'Éden. Il faut ajouter un autre point révéla-
teur du rejet hargneux de ces textes par la synagogue nouvelle à partir des
IVe et vc siècles apr. J .-C. avec l'enracinement triomphant du christianisme
même si des contrecoups se sont fait sentir violemment comme l'arianisme
voulant désarticuler la Trinité 150 • En effet, les autorités de l'Église, fortes
de tous les textes préparatoires de l'Ancien Testament annonçant l'arrivée
messianique avec des caractéristiques bien définies, comme nous venons de
le voir, s'attirent l'ire des Juifs prétendant que le Messie n'est toujours pas
venu et qu'il faut patienter. Ce «Messie», étant toujours aux abonnés ab-
sents, conduisit les autorités rabbiniques à mettre sur pied une batterie de
mesures pour ne plus évoquer l'idée messianique et, surtout, à ne pas s'inté-
resser aux textes de l'Ancien Testament l'évoquant. Indirectement, l' exis-
tence de ces mesures prouve que certains Juifs étaient penchés dans l'étude
de ces textes bibliques, mais aussi, parallèlement, que d'autres élaboraient
malheureusement des calculs plongés dans des fumées d'ésotérisme afin de
tenter de donner une date de son arrivée créant des polémiques sans fin en
raison du néant de cette attente. C'est ce courant réprimé qui ressurgit, au
XVIe siècle, avec la réforme lourianique que nous avons traitée dans l'Atlas
du mondialisme, associant l'arrivée de ce <<Messie» rendu possible grâce à
l'action du peuple juif détruisant les impuretés {les quelipot, sous-enten-
du le catholicisme et les États s'inspirant politiquement de cette religion)
contraires aux préceptes tamuldo/kabbalistiques. C'est en passant par le
fameux tiquoun (« réparation») aux normes de la synagogue nouvelle que
le «Messie» pourra revenir et rétablir la gloire d'Israël1 51 • L'abbé Augustin
Lémann bénéficiant d'une connaissance de son milieu d'origine a été en
mesure de présenter ces condamnations rabbiniques par des explications et
les éléments suivants :
Trois ou quatre siècles après l'ère chrétienne, vint un temps où, au de-
<<
martyrs les victoires de ses docteurs. Ce fut alors que, pour prévenir une plus
grande défaillance au-dedans et pour se mettre à l'abri des arguments et des
lumières du dehors, le rabbinisme forma une résolution désespérée, celle d'inter-
dire, d'étouffer et d'enterrer la question messianique. Tous les rabbins se mirent
à maudire les chercheurs du Messie. Qu'on écoute leurs funèbres souhaits :
- « Tous les termes qui étaient marqués pour la venue du Messie sont
passés», dit rabbi Rava. (Sanhédrin, fol. 97, 2)
- « Maudits soient ceux qui supputeront les temps du Messie», dit le
Talmud de Babylone. (Gemar., Tr. Sanh., cap. XI)
- « Puissent leurs os se rompre», dit rabbi ]ochanan. Roschamaa, ch. I,
fol. 5, 2)
- « Périsse leur âme», dit rabbi Ephraïm. (Ir Gibborim, fol. 28, ch. 1,
n° 54)
- « Que l'enfer les engloutisse», dit rabbi Abarbanel. (Roschamaa, ch. I,
fol. 5, 2)
- « Que la géhenne les dévore», dit rabbi Matthatia. (Nizzachon,
num. 334)
- « Que leur cœur éclate et que leurs calculs s'évanouissent», dit rabbi
Maïmonide. (Hal. Melach. cap. XII, § 5)
Mais ce qui est inouï et ce qui confond toute pensée, c'est qu'on a mau-
dit ceux qui s'efforçaient de vaincre leurs ténèbres par de légitimes lumières,
c'est qu'on ait invoqué la perdition et l'enfer contre les chercheurs du Messie
annoncé et attendu. ( ... ) Le rabbinisme les justifia donc en invoquant la raison
de sûreté générale. ( ... ) C'est ainsi que le rabbinisme, après avoir demandé aux
prophètes des espérances qu'ils nç pouvaient lui donner, a jeté les Livres saints
de désespoir; qu'il a renié les prophéties anciennes et authentiques pour écouter
les talmudistes, les kabbalistes, les illuminés. Il {le rabbinisme} a eu recours à
des anathèmes, maudissant son roi et son Dieu. ( ... ) Sa vénération pour les
saintes Écritures diminua donc peu à peu. Des maitres nouveaux, des écoles
nouvelles, des livres nouveaux surgirent au milieu de Juda di~persé et exilé et
prirent le pas sur Moïse. Lorsque l'école de Tibériade eut rédigé la Mischna (an.
189 après j.-C.), explication et supplément du Pentateuque, la Mischna fut
préférée au Pentateuque. Lorsque plus tard furent rédigés les deux Talmuds de
Jérusalem et de Babylone (an. 422 et 505), ces Talmuds, à leur tour, furent pré-
férés à la Mischna. C'est dans les pages de ces Talmuds 152 qu'ont été concentrées
152Précisons que la diffusion des textes religieux juifs en Europe, plus particulièrement le Talmud de
Babylone, est à signaler. Les travaux de l'universitaire Lorraine de Meaux; spécialiste du monde russe,
rappellent que la première version imprimée du Talmud de Babylone date de 1523 à Venise sous l'égide
de Daniel Bomberg. Cependant, la version la plus ancienne en Europe remonte à 1342. Après être passé
dans différentes familles juives, ce texte fut en possession des descendants du rabbin Simon Gunzburg
(1506-1585), ancêtre direct d'une grande famille de banquiers juifs russes du XIX~ siècle. Cc Talmud
90 ARCHIVES DU MONDIALISME
de Babylone fut retrouvé au XVIIIe siècle comme le rapporte cette universitaire : « L'érudit Chayim
Josef David Azulai trouva le manuscrit chez les descendants de Sim~n [Gunzburg] à Pftrsu en 1754. La
notice actuelle de la bibliothèque de Munich précise : "Il s'agit du seul manuscrit au monde qui contienne, à
l'exception de deux feuilles manquantes, le texte complet du Talmud de Babylone, y compris des traités non
canoniques : Derekh Eretz zuta, Pirkei Azzai, Kat/il, Sôferîm et Girîm. Il comporte également des te-xtes ne
se rapportant pas directement au Talmud. Grâce aux nombreuses entrées des noms des propriétaires, il est
possible de suivre l'histoire de ce manuscrit, qui fut écrit en France en 1342. Selon l'entrée d'un manuscrit
d'une Bible aujourd'hui conservée à la Bibliothèque nationale et universitaire de Hambourg, ce Talmud était
en la possession des Ulma, une famille de commerçants juifs, à Pfersee près d'Augsbourg en 1772. Plus tard,
il fut vendu au prieuré augustin de Po/Ling (en Haute-Bavière). Après la dissolution du monastère en 1803,
le manuscrit fat transféré avec d'autres ouvrages de grande valeur à la bibliothèque de la cour de Munich,
aujourd'hui La Bibliothèque d'État de Bavière"» in Lorraine de Meaux, Une grande famille russe : les Gu,z-
zburg, Perrin, 2018, page 421, noce de bas de page 13.
153
La Vierge et l'Emmamul, op. cit., pp. 298-303. Pour montrer que les Juifs ont devant eux des textes
particulièrement révélateurs, nous reprenons la quasi-intégralité de ce chapitre LIii (Isaïe) directement
de la Bible hébraïque donc on peut dire qu'il évoque l'histoire d' un homme (en fait pour l'Église, le
Messie) qui, après avoir été frappé puis conspué par les Juifs devant Pilate, connaît le martyr : « ( ... )
Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et familiarisé avec La soujf,ance, et comme quelqu'un
qui cache sa face devant nous, nous le méprisions et ne ftmes pas attention à lui. Mais il a porté nos infirmités,
il s'est chargé de nos douleurs, et nous, nous le considlrions comme un lépreux, frappé de Dieu et tourmenté.
Il a été blessé à cause de nos plchés, brisé pour nos iniquités; il a souffert pour que nous eussions la paix, et
par sa meurtrissure nous ,1vons été guéris. Tous nous avons été égarés comme des brebis; nous suivions chacun
notre voie, mais lehovah a fait que le péché de nous tous l'atteignît. IL a été pressuré, mais, humble qu'il était,
il n'ouvrit pas la bouche. Enlevé par la coercition et le jugement, et panni ses contemporains qui est-ce en
parla? dt ce qu'ilfi" retranché du pays des vivans (ndla: faute d'orthographe propre au texte d'origine},
de ce que le châtiment lui est venu du plché de mon peuple? On plaça sa sépulture près des méchans (ndla :
idem pour l'orthographe) et son monument tumulaire (ndla : le Christ esr mis dans un tombeau creusé
dans le roc) près des orgueilleux parce qu'il ne commit pas de violence et qu'il ny eut pas de tromperie dans sa
bouche. Mais il a plus à Jehovah d'aggraver ses souffrances,· si tu livres son âme comme victime, il verra ime
postérité et vivra longtemps et la volonté de Iehovah. (Libre) de la peine de son âme, il se rassasie de la vue;
par son intelligence, mon serviteur, le juste ramène à la justice plusieurs dont il a porté les iniquités! C'est
pourquoi, je lui assigne son partage parmi les grands; il partagera le butin avec les puissans (ndla: idem pour
L'orthographe; puissants en ayant suivi la voie du Christ), parce qu'il a exposé sa personne à la mort, qu'il a
été compté parmi les malfaiteurs, qu'il a porté le péché de plusieurs et qu'jJ a intercédé pour les malfaiteurs
(ndla: pensons aux propos du Christ sur la Croix à l'égard du bon larron).» À la lecture de ce texte, on
ne pense pas vraiment à Confucius, Vishnou, Mahomet ou encore à Bouddha. Cf. note 186.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 91
Pour se faire une idée de ces rois assyriens et de leurs méthodes, nous
pourrions les comparer par certains aspects à des «Attila». Là où ils pas-
saient, ils anéantissaient 154 • Leurs actions, mais aussi les causes expliquant
cette liberté d'action, sont particulièrement bien décrites dans les textes
d'Isaïe X où il est évoqué, entre autres, les exterminations, le malheur à
ceux qui font des lois d'iniquité, l'encouragement fatal donné à l'impiété
et à l'idolâtrie à Samarie (capitale du royaume d'Israël) ainsi que les consé-
quences dévastatrices de tels errements. Ce fut, en effet, le cas avec Salma-
nazar qui ravagea le royaume de Samarie (chute de la capitale en 722 av.
J.-C.) en déportant la population à Halahha, au nord de Ninive et dans les
monts Zagros en Haute-Mésopotamie, politique poursuivie par son succes-
seur Sargon Il. Avec le temps, ces populations déracinées se sont fondues
au sein des populations locales. Cette histoire a donné naissance à l'idée des
Dix tribus perdues d'Israël au-delà du Sambatyon 155 :
« On
trouve dans des textes assyriens postérieurs de la région du Hubur,
des individus porteurs de noms yahwistes que l'on identifie comme les déportés
de Samarie 156 • »
Vers 700 av. J.-C., Sennachérib, fils de Sargon Il, tenta de régler
le sort du royaume judéen dirigé par Ézéchias de la même manière que
celui du voisin du nord. Il est rapporté que l'attaque ultime qui devait dé-
154 C'est le cas dans sa guerre contre le royaume de Juda avec le siège de la ville de Lakish en 701 av. J.-
C. qui, après sa prise par les Assyriens, vit les hommes rués candis que les femmes cr les enfants furent
déportés.
iss « Nom légendaire à un fle,we au-delà duq,ul 011 croyait que les dix tribus perdues se trouvaient en exil. La
11ature miraculmse de ce fleuve, mggérü par Le Talmud (Sanh 65b) est dlve/oppée dans la Midrach : pendant
La semaine, la traversée du fleuve est rendue impossible par un jet permanent de pie"es qui ne s'apaise que
le chabbat (GnR 11,6). ( ... ) Des détails sur cette légende circulaient dès l'époque du Second Temple tt Pline
L'Ancien Lts a inclus dans son Histoire naturelle (77 è.r). ( ... ) Au XVII' siècle, avec le regain du messianisme
juif,' Le thème fia à nouveau exploité par Manassé ben Israël (Miqveh Israël, chap. X Lemberg, 1847) et
par Les adeptes sabbataïstes, réunis autour de Nathan de Gaza, qu firent circuler après La mort de Sabbatai
Tsevi la légende qu 'il s'était rendu auprès des dix tribus perdues, au-delà du Sambatyon. » in Dictionnaire
encyclopédique d" judaïsme, op. cit., p. 915. Concernant les faux Messies et SabbacaïTsevi, cf. note 180.
En raison de ces événements historiques, la dispersion de ces populations peur expliquer la politique de
certains dirigeants d'Israël et de certains représentants de la communauté juive dans le monde à l'égard
de pays comme la Syrie et l'Irak depuis les années 1990 dans le cadre du « Grand Israël».
156 La Mésopotamie, op. cit. , p. 690. Ces faits hisroriquemenc prouvés sont relatés dans les textes
bibliques : • Le roi d'Assyrie emmena lsrail captif en Assyrie; il Les établit à Hala, sur Les rives du Ha-
bor, fleuve de Gosan et dans les villes des Mèdes. » (lie Livre des Rois, XVIII, 11, Bible Crampon).
Certains historiens et chercheurs estiment, sans être catégoriques, que la petite communauté juive
qui vivait dans l'Azerbaidjan iranien descend des Juifs déportés de Samarie. Cette petite communau-
té, environ 25 000 personnes, a émigré en Israël dans les années 1950, in hctps·//books googlc,fr/
books?id=2If7G9nAXuIC&redir csc=y
92 ARCHIVES DU MONDIALISME
A ces
passages, il faut ajouter que ce texte exprime un retour à une
paix générale touchant la terre entière. La royauté terrestre davidique n'est
donc plus. Cette famille perdure, mais retournant à l'obscurité de ses ori-
gines comme Jessé résidant à Bethléem, père du futur roi David, avant
l'arrivée du prophète Samuel. Cette famille royale est abattue, comparée
à un simple tronc dont les racines subsistantes autorisent un renouveau,
un rameau, un miracle pour l'ensemble de l'humanité (« étendard pour les
peuples») et non pour les Juifs uniquement. En des termes comparables,
nous trouvons des propos similaires avec Job :
161 Job., XIV, 7-9 (Bible Crampon) . Peut-être que l'enfant du Temple ...
162
Histoire Sainte, Mo ïse, op. cit., pp. 240-241.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 95
163 Le anhéddn, sorte de Haute Assemblée créée à l'origine par Moïse avec soixante-dix anciens d'Israël
(Nom. , XI , 16, Bible hébraïque), était constitué de trois hambres : Chambre des grands prêtres et
prêtres, Chambre de s dbes, Chambre des anciens. Le Sanhédrin était, d'une certaine manière, le
Con eil suprême de la nation véritable substitut de la monarchie israélite disparue. Il exerçait une
aucoriré doctrinale, judiciaire et administrative. On retrouve ce Sanhédrin avec Napoléon 1c,, voir
chapitre Ill.
164 Saine Jean, IX, 14- 15 (Bible Crampon).
96 ARCHIVES DU MONDIALISME
« li
répandra la justice parmi les nations ( ... ), Il ne criera point, il ne
parlera pas haut, ( ... ), // annoncera la justice en vérité» (Is., IXII, 1, 2, 3,
Bible Crampon).
t<i) Abbé Augustin Lémann, L'avenir de Jtrusalem, Éditions Saint-Rcmj, paru à l'origine en 1901,
pp. 165-168.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 99
1) Le Livre d'Hénoch
Ces psaumes ont été rédigés environ une soixantaine d'années avant
la naissance du Christ et l'expression «Salomon» n'a rien à voir avec le fils
de David (sans autres indications).
166
I.:abbé Augustin Lémann apporte une information cxtrêmemenc intéressante : « DepuiJ lt christia-
nisme; une 19' bénldiction, qui est plut~t une imprécation, a hi lnslrlt entre la Jl' et la 13"; elle tst tÛJnc
la 1~. Dirigée contre les chrltiens, elle a hl supprimée dans les éditions modernes, mais elle se trouve dans
celle de Cr11covie. le rabbin Samuel le Petit en est l'auttur. En voici lt ttxte : "Qu 'aucune espérance ne soit
pQur les apostats de la religion, tt que tous les hérétiques, quels qu'ils soient, périssent subitement. Que le
royaume de l'orgueil soit déraciné tt brisé au plus t~t durant nos jours. Béni soit, Seigneur notre Dieu, qui
détruit les impies et humilie les superbes!" Le Talmud, traité Beraltôt, fol. 28 verso, fait connaitre contre qui
hait prononcée cette abominable bénédiction : "La blnldiètion contre les mécréants fut composée à Yabna"
glose de l'larchi "longtemps après la composition de l'ordinaire de l'office, vm le temps de /'inconduite du
Nazaréen, qui enseignait une doctrine contraire aux paroles du Dieu vivant. "Saint Jérôme n'ignorait pas
l'abominable binldiction : "Conviés par Je Seigneur à faire pénitence, et ensuite les Apôtres, les juifs jusqu'à
ce jour persiJtent à blasphémer, et, trois fois par jour, dans toutes leurs synagogues, ils anathématisent le
nom chrétien sous le vocable des Nazaréens." (S. jlrôm, Comm. sur !sait, Liv. Il, chap. V. vers. 18, 19). »,
Histoire complttt de l'idlt messianique, op. cit., p. 225, note de bas de page .2.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 101
4) La Sybille hébraïque
Cet ouvrage fait partie d, une série d, oracles et seul le troisième livre
et, plus exactement, les vers 97-828 portent ce titre de « Sybille hébraïque»
composée vers 150 av. J.-C. par un Juif d'Alexandrie (le nom n'est pas
donné).
C, est donc tous ces textes 167 qui vont imprégner les élites juives plu-
sieurs générations avant l'arrivée du Christ. D'une certaine manière, les
espérances matérielles ont pris le pas sur les espérances spirituelles. On
comprend à la lecture des différents résumés que l'état d'esprit qui animait
les pharisiens et les sadducéens adeptes, pour ces derniers, d'un épicurisme
.hérité de l'hellénisme, était aux antipodes de celui qui se présentait comme
le Messie. Et l'abbé Augustin Lémann de préciser :
« L'examen
de la littérature juive antérieure à l'ère chrétienne ne présente
donc aucun vestige d'un Christ rédemptçur par la souffrance. L'idée qui ressort
est celle d'un prince, le prince spécial du peuple juif, qui viendra établir sur la
terre un royaume idéal où Dieu sera servi comme il le désire. Quelquefois, il
apparaît comme le vengeur des droits de Dieu et l'exterminateur des impies ;
c'est un Messie guerrier qui porte l'épée- et qui brise les nationsi ou bien qui
détr11,it ses ennemis d'un · mot de sa bouçhe. D'autres fois, /Jieu lui-même se
charge de venger sa propre cause ... Les Juifs à çette époque, n'ont pas rêvé rlun
Messie e~piateur et soujfrant• 68 • »
167 Ces informations som extraites du livre Histoirt ,omplète dt /'idée T11tssi11niq"t, ap. rit., pp. 222-230.
168
Ibid., p. 230.
102 ARCHIVES DU MONDIALISME
« Les pharisiens étant assemblés, jésus leur fit cette question : "Que
vous semble du Christ? De qui est-il fils?" Ils lui répondirent: "De David".
Comment donc, leur dit-il, David inspiré d'un haut tappelle-t-il Seigneur, en
disant : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à
ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds? Si donc David l'appelle
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 103
Seigneur, Comment est-il son fils?" Nul ne pouvait rien lui répondre, et, depuis
ce jour, personne n'osa plus l'interroger169 • »
Dans ces propos du Christ en lien avec le psaume CIX, les phari-
siens n'arrivent pas à comprendre que le Messie est, à la fois, Fils de Dieu,
le supérieur de David, son Seigneur, tout en étant son descendant direct
biologiquement parlant via sa mère, la Vierge, l 'Almah. Il a, si l'on peut se
permettre cette remarque familière, les « deux casquettes». En des termes
plus huilés et plus fins, l'abbé Augustin Lémann résume la chose par cette
belle formule :
Cette déclaration signa Parrêt de mort du Christ qui n'était pas obli-
gé de suivre cette voie douloureuse pour permettre la rédemption du genre
humain. Un mot, un souffle de sa part suffisaient pour éteindre le feu
aJlumé au jardin d Éden. Et pourtant, il le fit sur ordre de son Père. Il se
sacrifia. Comme le rapporte Dom de Monléon :
« Et je
mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon 174 • »
113 L Livre d~ la Sage e rédigé encre 100 eJ 50 av. J.-C., appelé aussi Sagesse de Salomon, exprime à
l'avance les souffran c du Christ et les moqueries de ceux (le Sanhédrin) l'ayant condamné ; " (. ., )
Qut notre foret soit 111 Joi de la justice ; (t qui tstfaib/1 est jugé bon à rim. Traq"ons 1/anc le juste. puisq,l i/
nous incommode, qu 'il est ço.ntrafre à n.otrt manitrt d'agir, qu'il ,ious rtproche t/1 violer la lt,i, tl nous accuse
dt démentir noire lducati(m. Il prltend possldtr la ,onnaissanct dt Dit1', et se nomme Fils du Seignt>Ur. 1/
,st pour nous la condamnati<m dt n()s pnisüs, sa vue seule nous est insupportabk ,· car sa vit nt res1emhlt
pas à ce/Je de-s autres, et s.es voi(s sont 1-tranges. Dans s11 pensé,~ nous som,nts d'impures scories, il lviu notrt
manière dt t1i1Jrt çomme un, ioui/lure; il prorlam, heureux lt sort des justes.A,, se vante J'11,voir D,èu pour
Père. ¼yons donc se ce qu'il dit est vrai, et tXami11ans ce q"'il lui a"ivwz au sortir~ cette vie. Car si lt-
justt est Fils dt Dieu, Di, u prendra 1.a "'fenst, et le délivrera dt la main de ses adversaires. Soume,tons-./e
aux. outrages et aux tQ.urments. afin dt co11naltr1 sa résignation. ,, de jug,r s11, p4titnce, Con"4mnons-le à unç
mQrt hontt1J-1e. c(lr, selon q,,t'i/ l.t dit, Di111 aur4 soUt:·i de lui. Telles sont lrurs pms/11, mais ih st tromptnt;
leur malice les a 4vt1Jglls. , (Livre de la Sagcqc, Ile 10-21, Bible: Crampon). Ajoutoll.l que cc Livre de
la Sage$se ou Sag~sse de Salomon n'est pas rcconn~ par le protestantisme ~t le judaïsme talmudiqp.e.
174 Gen. , lll, 15 (Bible Crampon).
17s Informations en.r~hes du livre Histoire G<Jmplitt de /"id.le messianique, op, c-it., pp .. 230-244.
:CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 105
1) Les Targums
Rédigé autour de 100 apr. J,-C., cet ouvrage apocryphe relate des
visions q u' auraient eues Esdras,
106 ARCHIVES DU MONDIALISME
4) L'Apocalypse de Baruch
Après avoir cité ces quatre documents renforçant l'état d'esprit des
Juifs dans leur refus de reconnaître le Christ comme Messie, nous devons
évoquer l'influence de deux personnages contribuant à la perpétuation de
ces idées : a) l'historien Flavius Josèphe (né vers 38 et mort vers 100 apr.
J .-C.) et b) Philon le Juif (né vers 20 av. J .-C. et mort vers 45 apr. J .-C.).
176 La réforme lourianique, que nous avons traitée dans l'Atlas du mondialisme, reprend ces idées an-
ciennes avec une forme de remodelage. Indirectement, l'évolution du judaïsme talmudique au cours des
2 000 ans, avec l'émergence de différents« Messies», montre que cout était déjà en germe avant l'arrivée
du Christ avec les quatre documents cités, et renforcé par la suite par d'autres textes et penseurs dès
le premier siècle de l'ère chrétienne. Pour mesurer cet impact, citons Gershom Scholem au sujet de la
refonte du judaïsme au XVIe siècle : « C'est le juifqui a entre m mains la clé du tiqoun («réparation») du
monde, à savoir la séparation progressive du bien et du mal par le moyen de l'accomplissement des comman-
dements de la Torah. ( ... ) Cette rédemption nationale d'Israël symbolise ici une réalité plus intérieure. Elle
figure la rédemption du monde. » in Gershom Scholem, Sabbatai Tsevi, Éditions Verdier, 1983, p. 57 et,
du même auteur, Le messianisme juif, Calmann-Lévy, 1974, p. 101.
!!ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 107
« L'orgueil philosophique l'ayant gagné, c'est par ses propres forces qu'il
espère arriver à tintuition divine. De là, cette greffe contre nature de la philo-
sophie de Platon sur le mosaïsme. Le système entier des allégories de Philon n'est
autre chose que l'annihilation des faits de direction et de promesse de l'Ancien
Testament, par leur transformation en un symbole de la pure conception phi-
losophique178. »
C'est donc tout ce corpus de textes et de penseurs qui vont figer l'es-
m Voir le livre d'Alain Pascal riche en informations (et les autres), La pré-Kabbale, les ésotérismes contre
la tradition chrétienne, Édicions les Cimes, 2016.
11s Histoire complète de /'idée messianique, op. cit., p. 242. A Alexandrie où vivait une forte communauté
juive hellénisée, la formule associant l'union de pensée entre Platon et Philon était: « Ou Platon philo-
nise ou Philon platonise. » in ibid., p. 243.
iOS ARCHIVES DU MONDIALISME
prit juif dans une attitude violemment rebelle au christianisme 179 condui-
sant celui-ci à donner naissance à des « Écoles de pensées» (Cérinthiens,
Ébionites ou encore Nestoriens) à ne voir dans le Fils de Dieu proclamé par
la toute jeune Église catholique pour les uns une simple formule d' adop-
tion, pour d'autres une sainteté plus grande ou encore une union morale
supérieure, mais transitoire avec Dieu. Dans cette ébullition des idées, de
controverses spirituelles et philosophiques multiples, mais aussi de haine
and-christique dans les premiers siècles suivant l'affirmation de la Sainte
Trinité, l'islam était déjà en préparation. Dès le premier siècle, il s'ensuivit
l'apparition d'une multitude de faux Messies fruits des télescopages d'élu-
cubrations d'esprits égarés, situation appelée à perdurer ... jusqu'à la fl'n des
temps. La foule juive, qui n'avait pas voulu du Christ et avait opté pour
Barabbas, eut toujours le chic pour continuer la tradition consistant à se
jeter sur un « chef de bande». Nous présentons la liste nombreuse de ces
faux Messies au nombre de 25 selon l'abbé Augustin Lémann. En repro-
duisant fidèlement la liste, nous précisons d'abord que certains ne sont pas
nommés, mais seulement désignés par l'expression «autre». Ensuite, nous
serons amenés à citer deux autres faux Messies qui ne sont pas rapportés
sous la plume de l'auteur. Nous tenterons d'apporter quelques explications
179 Cet esprit de rébellion du monde rabbinique contre le Christ s'illustre clairement par le comporte-
ment suivant comme le rapporte l';mcien rabbin, David-Paul Drach (1791-1865), converci au catho-
licisme (même si, concernant son engagement en faveur de la Kabbale chrétienne, nous devons rester
rétif) et dont nous apporterons quelques renseignemeois supplémentaires concernant le personnage :
« Nous qui, par état, avons longtemps muigné le Talmud et expliqué sa doctrine, après m avoir suivi un
cours spécial, pendant de longues années, sous les docteurs israélites lts plus renommés de ct sièck; nous qui
avons, par la grâce d'en haut, abjuré les faux dogmes qu'il pricht, nous tn parltrons avec connaissance dt
cause et avec impartialité. Si, d'une pari, nous lui avons consacré nos plus belles annlrs, d'autre part, il ne
nous est plus rim. Nous dirons et qui le recommande, et qui lt condamne .. . [Or, dans la Ghcmara] (ndla:
commentaire du texte à partir de la Mischna), il y a au moins cmt passages qui attaqumt la mémoire de
notre adorable Sauvtur, la puretl plus qu'angéliqut de sa divine mèrt, l'immacullt Rtine du Ciel. ainsi que
le caractère moral des chrétiens, que le Talmud reprlsmtt comme adonnés aux crimes les plus abominabks.
On y trouve des passages qui déclarent que les préceptes de justice, d'équité, dt charité envers le prochain, non
seulement ne sont pas applicables à l'égard du chrétien, mais font un crimt à celui qui agirait autrement. "Le
1
Talmud dlftnd expressément dt sauver de la mort un non-juif, de lui rendre les effets perdus, etc., d tn avoir
pitié; Traité Ab<Jda-Zara, fol. 13, verso, fol. 20, recto; traitl Baba-Kamma, fol. 29, verso. Les rabbins disent
encore : Puisque la vie de l'idolâtre est à la discrétion du juif, à plus forte raison son bim" (ndla : ajout de
la note a). Dans la Mischna, on rmcontrt à ptint quatre ou cinq de ces passages impies, haineux atrocement
intolérants; encore y gprdt+on 14ne certaine mesure dans les IX/'rmions. ¼ici la cause de cette réserve :
dans l'édition du Talmud que Frobm, imprimeur de Bâle, exlcuta en 1581, les censeurs Marcus Marinus~
!talus Brixiensis, Petrus Cava//trius supprimèrent les principaux passages que nous vmons de signaler, ainsi
que le traité tntitr Abodll-Zar4 (De l'idolâtrie). On sait que les rabbins considèrent les chrétiens comme des
idolâtres (ndla : comme l'islam) parce qu'ils rmdent un culte de latrie (ndla : adoration) à ]/sus-Christ
et dt dulie (ndla : culte r~ervé ilUX J~inu) à la Sainte Vierge et autres saints. Mais quel9ue temps après,
les Juifs rétablirent, dans unt ldilion qu'ils publièrent 4 Cracovie, toutes les suppressions op/rées 4 B41,.
T,,uttfois, ces passages rlintégrls ayant soulevé l'indignation des hlbraisants chrltiens, le synotk juif, réuni m
Pologne en 1631 ,n pr'!crivit k retrançh,menl dans les éditiqns qui d~aient se faire subslquemment, p11r-
1
.fOn encyclique h/ôr4ïque dont nouJ transcrirons le passage suiv(lnt : ... "C'est pourquoi nous vous enjqignons,
sou, peine d'excommuniC1'1ion m(lj,ure, de ~t rien imprimfl' dtzns ks lditions à veni,, soit de la Mischna, soit
de la Ghemara, 1ui ait rapport, en bien ou ,n maJ, aux actes de Jésus le Nazar/en ... No,u ,oiu ,-joiptnU
CANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 109
. :
a' ce SUJet
m con1lquence IÛ lai11er en blanc, uns ce1 lditions, les endroits qui ont tr11it à Jln,s k N1U11rlm,
et de mettre à '4 p'4ce un cercle comme celui-ci O (ndla : souligné par nous), qui avertira lts rabbins
tt lts maitres d'lcolt d'enstlgntr à la jtuntsst cts endroits dt vivt voix seulement. Au moyen dt ctttt précau-
tion, les savants d'entre les Nazarltns (chrltiens) n'auront plus dt prlttxtt de nous attaquer à ce sujet."» in
David-Paul Drach, Dt l'harmonie entre l'.iglist tt la Synagogue, Paul Mellier Libraire-Éditeur, tome 1,
p. 122 et pp. 166, 167 et 168. Une thèse a été faite au sujet de ce dernier par Paul Catrice, Un exemple
dts relations judlo-chrttiennts en France dans la prtmitrt moitié du XIX' siècle, Paul Drach, ancien rabbin
et orientaliste chrltitn, (1791-1865), deux romes, thèse présentée pour le doctorat de théologie devant la
Faculté de théologie de Lille sous le patronage de Monsieur le Chanoine Henri Renard, ancien Doyen
de la Faculté, 1978. Nous avons déjà signalé l'érudition des abbés Lémann connaissant et citant les
travaux de l'ex-rabbin Drach. Or ce dernier s'est violemment opposé à Adolphe Franck-Bernard (ndla:
cf. note 192) à la suite de la parution de son étude en 1843. Paul Catrice écrit que« Paul Drach ltn
prend vigourtustmtnt aux tendances hégéliennes et panthéistiquts dt Franclt. » in ibid., p. 782. Étonnant
que les abbés Lémann n'aient pas relevé cet élément. Par ailleurs, Paul Drach évoque l'existence d'une
bonne kabbale (authentique et antique) transmise oralement du temps de l'ancienne synagogue et une
fausse kabbale faite de magie et de superstitions ridicules diffusée par la « synagogue infidèle» (Paul
Cacrice à partir de la page 776). L'ex-rabbin Drach exalte l'existence d'une bonne kabbale chrétienne
qui aurait permis à des Juifs de se convertir au christianisme comme le rapporte Paul Cacrice : le domi-
nicain Sixte de Sienne, Paul Ricci, professeur de philosophie à Pavie, le Français Paul Carret et Samuel
Ben Nahmias. Il cite aussi Pic de la Mirandole, Jean Reuchlin et Knorr de Rosenroth « trois chrltitns
qui ont pénltrl lt plus en avant dans les mystdritusts profondeurs de la cabale judaïque» selon l'ex-rabbin
Drach (p. 778). L'existence d'une« bonne kabbale chrétienne» doit être rejetée car elle est l'outil habile
permettant de détruire la Sainte Trinité, caractéristique que nous n'avons pas précisée concernant l'ex-
rabbin Drach dans la 1rt édition de l'Atlas du mondialisme, mais ajoutée dans les éditions suivantes. Cf.
notes 190 à 195. Rappelons qu'à la parution du livre de Pic de la Mirandole, Neuf cents conclusions, en
1486, il affirmait 1 entre autres que « Nulle science nt nous apportt davantage dt certitude au sujtt dt la
divinité du Christ que la magit et la cabale». Ce livre fut condamné par l'Église car mettant la magie et
la cabale au-dessus du témoignage des Évangiles, in Chaim Wirszubski, Pic dt la Mirandole tt la Cabale,
suivi de Gershom Scholem, Considérations rur l'histoire dts dlbuts dt la cabale chrétienne, Éditions de
l'Éclat, 2007, pp. 189-190.
• 80 Histoire complète dt /'idlt mtssianiqut, op. cit., pp. 385-386, note de bas de page 2.
110 ARClllVES DU MONDIALISME
181
Cf. notes 137 et 147.
182
Concernant les mouvements messianiques : « La croyance grandissante selon laquelle le salut divin se-
rait prlcédl de hev/1 Machiah ("les douleurs de /'enfantement'ï venait nourrir l'idle que celles-ci pourraient
tt-re synonymes de désordres politiques. «Quand vous voyez de grands empires en guerre entre eux, disaient
les rabbins, attendez-vous à l'avènement du Messie» (GnR 42,7). De même, et parce que l'on croyait que le
Sauveur viendrait "quand /es hommes dlmplreront de /a Rédemption" (Sanh 97a), les explosions de violence
antijuive ont invariablement donné naissance à de nouveaux mouvements messianiques. » in Dictionnaire
encyc/opldique du judaïsme, op. cit., p. 701. Des noms rapportés par ce Dictionnaire et non cités par
l'abbé Augustin Lémann sont: Abou Isa al-Isfahani et Youdghan en Perse au VIIIe siècle; David Alroy
au Kurdistan vers 1146 dont les partisans fidèles sont appelés « menahémites »; Abraham Aboulafia au
XIIIe siècle faisant appel à des procédés mystiques et David Réouvéni qui, en 1524, donna aux Juifs des
espérances messianiques au sujet de Jérusalem qui devait être arrachée aux musulmans in ibid., p. 702.
183 « À cause des enseignements messianiques du Zohar, des événements tels que les conversions forcies en
Espagne (1391), /a prise de Constantinople par /es Turcs (1453) et l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492)
furent considérés à leur tour comme /es signes annonciateurs de l'arrivée imminente du Messie. » in ibid., Le
Zohar (ou Livre de la splendeur), ouvrage majeur de la mystique juive (la • Bible » kabbalistique si l,on
peut dire) officiellement attribué à Moïse de Léon au XlUC siècle, donne un caractère psychologique
particulier à ceux qui s'en imprègnent sans oublier les répercussions spirituelles et politiques. Pour
résumer ce livre essentiel : « La symbolique du Zohar s'organise autour de cinq mythes centraux: le processus
cosmogonique et l'élaboration initiale des dix imanations (seflrot) de la divinitl éternelle (En SofJ; une
description détail/le de la relation dynamique, dans le domaine des émanations divines, entre les éléments
de la sefirah Oin ('Justice 'ï et de Hèsed ("Charité", "Miséricorde 'ï; la symbolique sexuelle dans la relation
entre les éllments masculin et féminin au sein du monde divin; /a lutte entre le montk du mal, à gauche, le
Sitra ahra {«l'Autre Côté», la gauche) qui représente le domaine du pouvoir satanique; enfin, la description
apocalyptique de la Rldemption, le rôle du Messie et celui de rabbi Simlon et de son groupe à l'intérieur de
et processus, » in ibid., p. 1106. Concernant rabbi Siméon ayant vécu au ne siècle apr. J .-C., ce diction-
naire précise : « Les rlcits traditionnels de sa vie clandestine et des miracles qu'il accomplit durant ces treize
années de vie en retrait du monde ont contribul à en faire le père de l'lsotlrisme mystique juif et l'auteur du
Zohar (nd/a: thèse rejette par de nombreux spécialistes). La tradition juive a maintenu à travers les siècles
sa renommée jamais entamée de saint homme et de ''mage" miraculeux.» in ibid., p. 950.
~ANCIEN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 111
Kabbale, thèse présentée pour le doctorat à la Faculté des lettres de l'université de Paris, publiée en
1901. Cette thèse porte en épigraphe des propos révélant l'état d'esprit de cet auteur: cc À la mémoire dt
Ernest Renan tt James Darmtsttttr, leur 1/èvt reconnaissant. »
112 ARClllVES DU MONDIALISME
puissance, miséricorde, majesté, ... ) à partir duquel émane sa toute-puissance rejaillissant sur la créa-
tion. Semblable à une construction mécano, comme le rapporte Samuel Karppe : « Lts Stfirot Sagesse,
Grâct, Victoire constituant la colon11e de droitt sont les voies dt grâce et lts Sefirot lnttlligt.nce, justice,
Magnificence constituant la colonne de gauche sont les voies de justice, les quatre Sefirot du centre consti-
tuant La colonne du milieu sont les médiatrices entre les unts tt les autres. ( ... ) La division trinitaire que
nous avons maintenue dans l'exposition des Sefirot est le groupement le plus fiiquent qui se rencontre dans le
Zohar. ( ... ) Lt Zohar arrivé à la dernitre des Sefirot exprime son principe trinitaire sous la forme suivantt :
"De mime que l'union sexuelk repose sur trois termes (mâle, femelle, trait d'union), ek même l'union de
toute chose ne peut txisttr, nt peut ltre une source de bénédiction que par le nombre trois (Ill, 296 a, b). "»
in ibid., pp. 386-389.
ts 9 Pic de la Mirandole et la Cabale, suivi de Gershom Scholem, Considlrations sur /'histoire des débuts
de la cabale chrétienne, op. cit., p. 436.
t9o Ibid., pp. 438-439. Gershom Scholem précise que Pic de la Mirandole fut le premier non-juif à pro-
mouvoir la Kabbale chrétienne. Mais ce phénomène de référence à la Kabbale (d'exégèse cabalistique)
avait commencé bien avant, méthode promue par des Juifs eux-mêmes. C'est le cas d'Abraham Abulafla
témoignant de ce phénomène au XIIIe siècle, d' Abner de Burgos devenu, après baptême, Alphonse de
Valladolid vers 1320 associant l'ange Métatron, propre à l'ésotérisme juif (mystique de la Mnlt11b11h
ou « Chu divin») à la deuxième personne de la Trinité (le Fils, ... méthode permettant de dénaturer
et de pervertir la Sainte Trinité comme c'est le cas avec Jacob Frank) qui est le« messager», caracté-
ristique propre à l'ensemble des cabalistes du XIIIe siècle selon Gershom Scholem in ibid., pp. 448-453.
19 l « C'est ainsi qu'au XVII' siècle, Sabbataï Tsevi st fonde sur la Kabbale pour amasser la foule autour de ses
doctrines; c'est ainsi que plus tard frankistts et zoharistes peuvent ltre entralnls aux pires excts de doctrines
et de mœurs. ( ... ) [Le mysticisme juif] tend, aprts le Zohar, tout d'abord à absorber et à supplanter tous les
éléments métaphysiques, et descend des hauteurs de La spéculation dans les régions de la masse, pour agir sur
cette masse et pour devenir, à certaines heures, une source d'agitation et de rlvolution parmi ks juifs. ( ... )Les
l.!ANCIBN TESTAMENT, SOCLE INDISPENSABLE AU NOUVEAU 113
nlo-ltabbalistts (... ) firent dans leurs doctrines unt grandt part aux joies, aux passions tt mJmt à la dis-
solution, tt non contents d'en profmtr la doctrine ils joignirent l'txtmplt. Franclt, surpris, pendant son
séjour à Laslturtn, chez unt ftmmt dt mauvaises mœurs, dit, moitil cynique tt moitié naif, qut «la passion,
elle aussi, /tait Jans les vuts dt Dieu, puisqu'tllt ltait». Sabbatai Tsevi n'avait-il pas avant lui formulé et
principe: «Heureux ctlui qui sait bannir la souffrance». ( ... ) Lts nlo-ltabbalistts ( ... ) portent lt poids dt
la religion Jans la foi, Jans lt sentiment rtligitux. ,. in Étudt sur lts origines tt la naturt du Zohar, op. cit.,
pp. 586-588.
1n Adolphe Franck-Bernard, selon les informations apportées dans cc livre, était Professeur agrégé à
la Faculté de Paris, Professeur de philosophie au collège royal de Charlemagne. Dans sa controverse
avec David-Paul Drach, Adolphe Franck-Bernard le traitait de" bouffon dt sacristie,. in Un extmplt des
relations judlo-chrltitnnts en France dans la première moitit du XIX' sièclt, op. cit., p. 783; cf. note 18S.
m Voir chapitre III, cf. notes 2S2 et 2S3.
114 ARClilVES DU MONDIALISME
Ces écrits sur un sujet ciblé de 1843, 1895 et 1901 sont inconnus des
abbés Lémann, fait étonnant pour de tels érudits. Cependant, leur mérite
est d'avoir souligné l'importance de la lignée messianique annoncée dès la
Genèse, répercutée à maintes reprises par de nombreux prophètes, pour se
concrétiser en la personne du Christ. Le Nouveau Testament a pu prendre
forme en raison de tout ce travail d'arrière-fond. Le message véhiculé par
l'Ancien Testament est absolument indispensable. Le dénigrer ou le rabais-
ser, c'est faire le jeu de la synagogue nouvelle estimant que celui qui est
appelé le Messie né à Bethléem, selon les chrétiens, est le résultat d'une
mauvaise ii{terprétation des textes bibliques. Les religions opposées à la
reconnaissance du Christ comme Fils de Dieu incarné, les courants phi-
losophiques ou encore de simples particuliers remettant en cause l'Ancien
Testament, en particulier l'annonce et l'arrivée de ce Messie, s'attaquent en
leur rendant un fier service 196 au seul élément que les élites juives depuis
2 000 ans refusent catégoriquement d'admettre et combattent avec la plus
grande des énergies : l'Incarnation avec ses conséquences spirituelles et
politiques.
19~ Nous avons cité Arius, à l'origine de l'hérésie arienne dénaturant la Trinité, qui avait fréquenté ce
milieu à Alexandrie.
195 Adolphe Franck, La Kabbale ou la philosophie religieuse des Hébreux, Arbre d'Or réédition 2009,
pp. 280-281. . . .
196 Ces religions, ces divers courants philosophiques et ces pamcuhers font, sans le savoir pour la plu-
t97 Le sacrifice du Christ, issu de la tribu de Juda, institue un nouveau sacerdoce mettant fin défini-
tivement à celui de la tribu de Lévi instaurée par Moïse, bascule annoncée à l'avance par le prophète
Malachie : « Que l'un d'entre vous ne ftrme-t-il plutôt Les portes pour que vous n'embrassiez pas mon autel
en pure perte! Je ne prends pas plaisir en vous, dit Yahweh des armées, et je n'agrée pas L'offrande de votre
main. Car, du Lever du soleil à son coucher, mon nom est grand parmi Les nations, et en tout lieu on offre à
mon nom de l'encens et une oblation pure (ndla: sous-entendu le Messie), car mon nom est grand parmi
Les nations, dit Yahweh des armées.» (Malac., I, 10,11, Bible Crampon).
116 ARCHIVES DU MONDIALISME
à établir entre les deux pays. La Terre promise et la terre de France! ( ... ) Toutes
les deux centres du monde et de la vie des nations, l'une dans les temps anciens,
l'autre dans les temps nouveaux. Toutes les deux présentant aux regards de l'his-
toire les deux plus augustes familles de rois qui aient jamais régné : ici David
avec sa postérité; là Clovis, Charlemagne, Saint Louis et leurs descendants.
Toutes les deux la terre des lis : le lis de fessé (ndla : Jessé père de David 198 ) et
le lis de France. Toutes les deux terres de Marie : l'une comme sa patrie, l'autre
comme son royaume 199 • ( ••• ) Toutes les deux enfin, ornées de la même devise:
car la devise de Judée était celle-ci: "Digitus Dei est hic, dans ce qui m'arrive,
c'est le doigt de Dieu". Et la devise de France dit: "Gesta Dei per Francos ': les
gestes de Dieu par les Francs. ( ... )À la Judée revient l'honneur d'avoir préparé
l'avènement du Messie et d'avoir porté son berceau; à la France revient celui
d'avoir étendu son règne et protégé son Église. Elles sont, avec Rome, les deux
seules nations qui aient eu le glorieux rôle d'être chargées de l'universel, c'est-
à-dire des intérêts de l'humanité : la nation juive, par le Messie qu'elle a pré-
senté à toute la terre,· la nation française, par son action au service de l'Église
catholique et romaine. ( ... ) La ressemblance est tellement frappante, qu'elle se
rencontre, hélas! jusque dans les fautes. Si Israël a dressé la Croix sur le Golgo-
tha, le peuple de France devait dresser l'échafaud de Louis XVP 00 ( ••• ). »
gine en 1886, pp. 416-418. Concernant la mise à mort de Louis XVI, cf. note 245.
LA MAISON DE DAVID CONTINUÉE PAR LE BAPTÊME DE CLOVIS... 117
tituons l'intégralité d'une réponse que nous avons faite sur le site Amazon,
le 24 septembre 2018, pour commenter l'ouvrage d'Éric Zemmour, Fran-
çais par les lois de la Révolution de 1789 et du décret Crémieux en 1870,
dont le but est de confondre et de fondre Israël et la France dans le même
creuset, alors que le pays des rives du Jourdain, en raison de son and-chris-
tianisme, a une mission radicalement différente 201 :
originaires d,Afrîque du Nord et d,Afrique subsaharienne (idem pour les populations des Antilles, île
de la Réunion, Guyane et Mayotte) avec explications concernant la maladie. Voir aussi le chapitre III
où nous développons le sujet.
118 ARClilVES DU MONDIALISME
que pour être catholiques, nous n'avons pas à faire le tri entre ce que l'on aime
et ce que l'on n'aime pas dans cette religion. En effet, pour être catholique, il
faut croire à la résurrection du Christ et au dogme de l'immaculée Conception.
L'auteur en vient même à faire un chapitre sur Saint Louis appelé le "roi juif"
dans le but de le confondre avec le sacre du roi David, méthode permettant de
rappeler, certes, une source d'inspiration propre à la monarchie française, mais,
d'une manière habile, de faire passer à la trappe le principe de l'Incarnation
à l'origine du parachèvement de l'Ancien Testament. Les fondamentaux de la
royauté française exprimés lors du sacre à Reims n'ont de valeur qu'en raison
de la proclamation de la divinité du Christ. Éric Zemmour de par ses référents
religieux et philosophiques ne peut pas défendre ce type de civilisation qui a
perduré 1300 ans de Clovis à Louis XVI (ndla: Idem concernant les musul-
mans, les protestants, les bouddhistes, les hindouistes, les maçons, etc.). À
cela s'ajoute une distinction entre le public et le privé prôné par Éric Zemmour.
Comme le rapporte le journaliste Emmanuel Berreta (Le Point du 8 avril
201 O) dans un article intitulé: "Qui est vraiment Éric Zemmour ?", ce dernier
n'hésite pas à affirmer: "C'est comme moi, je m'appelle Éric, Justin, Léon. Mais
à la synagogue, je m'appelle Moïse". Un catholique ne peut pas adopter cette
manière de raisonner. Il n'est pas étonnant de voir ce journaliste être fidèle aux
principes de 1789 anti-catholiques dans leur essence avec la rupture du bap-
tême de Clovis et à Napoléon ltr qui a enraciné ces principes. Par ailleurs, il
égratigne les Rothschild et certains aspects du judaïsme sans aller plus avant. Il
critique la Charia, mais se garde bien de remettre e,n cause le Talmud et la Kab-
bale d'essence anti-catholique. Parmi les grands hommes, il admire Clémenceau
alors que ce dernier acquis aux intérêts anglais empêcha, en octobre 1918,
l'armée alliée de Franchet d'Espèrey présente en Europe centrale de fondre sur
Berlin vide de toute résistance ce qui aurait permis de casser l'Allemagne. L'An-
gleterre ne le voulait absolument pas et Clémenceau fut l'agent docile de cette
politique concrétisée par le Traité de Versailles en 1919 dont la France paya la
note en 1940. Enfin, soulignons cette incongruité de mettre sur le même pied
d'égalité le maréchal Pétain et le général de Gaulle. Pétain a voulu combattre
les principes de 1789 remplacés par le triptyque "Travail, Famille, Patrie" en
luttant contre la franc-maçonnerie (fermeture des loges, cf. Bernard Fay203 ).
203
Bernard Fay, Les Documents Maçonniques 1941-1944, Librairie française, 1986. Les propos appor-
tés par t• éditeur au début de cet ouvrage faisane exactement 1015 pages précisent que : « D'octobre
1941 à juin 1944 parurent 33 livraisons d'une rtvut d'un intérêt exceptionnel : Les Documents Maçon-
niques. Cette publication avait administrativement son siège à Vichy et elle se plaçait sous le haut patro-
nage du Maréchal Pétain, puis par la suite elle publia divers encarts de responsables de l'État français tels
que l'amiral Darlan, Pierre Pucheu, le Général Bergeret, /'Amiral Platon notamment. Le directeur de la
revue, l'historien Bernard Faj, avait été nommé Conservateur dt la Bibliothèque Nationale, mais surtout il
était le séquestre des archives de la Franc-maçonnerie et les bureaux de cette revue étaient tout simplement
situés dans le temple maçonnique de la rue Saulnier, transformé sous l'Occupation en "Musée des Sociétés
Secrètes". Deux rédacteurs en chefi Robert Vallery-Radot et jean Marquès-Rivière assisteront ainsi pendant
3 ans Bernard Faj dans une tâche prodigieuse et inédite de classement et de publication d'archives maçon-
LA MAISON DE DAVID CONTINUÉE PAR LE BAPTÊME DE CLOVIS... 119
C'est dans la même continuité d'esprit que nous trouvons chez Phi-
lippe de Villiers, catholique libéral avec un revêtement donnant les appa-
rences du classicisme. Il suffit de l'entendre ou de le lire évoquer les saints
et les saintes pour s'en convaincre. En effet, il parle de Remi, de Martin,
de Geneviève, de Jeanne, etc., comme s'il parlait d'anciens camarades de
promo' de l'ENA, expressions typiques utilisées par une mentalité mar-
quée par le libéralisme. En effet, il devrait dire Saint Remi, Saint Martin,
Sainte Geneviève, Sainte Jeanne, etc. Ceci n'est absolument pas anodin. Le
fait de préciser que ces personnes sont saintes, c'est indirectement rappeler
un lien avec le Ciel, sous-entendu d'une autorité supérieure à l'homme,
d'une Vérité éternelle exprimées dans le catholicisme enraciné dans le sacri-
fice du Messie sur la Croix. En évacuant la sainteté de ces personnes dont
l'action a été conforme aux préceptes énoncées par le Christ leur octroyant
des grâces particulières, il met tout au niveau du terrestre ... il naturalise;
état d'esprit que l'on doit à Vatican II même si cela avait commencé bien
avant. Bien entendu, ce n'est pas Éric Zemmour de confession juive qui
le lui rappellera. Philippe de Villiers est l'auteur d'un livre sur Clovis205
niques concernant la France, mais /gaiement le monde entier. Pour des raisons sur lesquelles il n'est pas
besoin d'insister, Les Documents Maçonniques publièrent de stuplfiantes rlvllations sur le rôle de la
Franc-mafonnerie dans les pays en guerre contre l'Allemagne, et bien entendu sur l'affiliation maçonnique
de Roosevelt, sur la puissance des Loges aux USA et en Grande-Bretagne, sur la connexion entre Maçonnerie
et Intelligence Service, sur la campagne belliciste mente par lt Grand Orient de France et les maçonneries la-
tines auprès des obédiences anglo-saxonnes. Tous les articles consacrés à ces matières relèvent donc d 'un double
intérêt : d 'une part, ils éclairent rétrospectivement Je fonctionnemer,t complexe des propagandes respectives
de l'État français et de sa "Révolution Nationale" (auxquels se rattache cette revue ainsi que l'essentiel des
activités anti-maçonniques de l'époque) et de la Collaboration, dont en rlalité de nombreux responsables
étaient franc-maçons ou proches des loges. En réalité, l'intérêt documentaire extraordinaire des Documents
Maçonniques se situe en dehors de ce contexte. Plusieurs pays avaient, depuis Je XVIII' siècle, mis un terme
ou interdit l'activité maçonnique. Aucun n'avait, depuis la publication par /'Électeur de Bavière des archives
des ''Illuminés" (ndla : voir le chapitre 7 de l'Atlas du mondialisme traitant de ce sujet au. paragraphe 9),
entrepris d'éditer des études de cette qualité. On peut donc remarquer que les 33 livraisons de cette revue
constituent la plus solide documentation jamais publiée sur la Franc-Maçonnerie mondiale. » Ibid., p. 7.
204 Élie Bénamozegh, Israël et l'humanité, Albin Michel, 1961.
Saint Remi pas de Saint Martin, au même titre que le prophète Samuel fut
le tuteur du jeune David. Les promesses divines adressées à la Maison de
David, l'Incarnation, le Nouveau Testament, le baptême de Clovis sous la
direction de l'évêque Saint Remi et la mission de Sainte Jeanne d'arc sont
d'un seul tenant. Détruire un des maillons rend obligatoirement service à
la synagogue nouvelle et, dans cette affaire, la Révolution de 1789 a comblé
d'aise la caste talmudo-kabbalistique en raison de la mise à mort du fameux
médiateur, le lieutenant du Christ Louis XVI, permettant à ce monde de
rebelles de reprendre le dessus ... pour le moment. Philippe de Villiers se
garde bien de l'affirmer en raison d'une influence typiquement naturaliste.
Pour cela, il peut dire comme ce fut le cas à l'émission de télévision BFM,
interrogé par la journaliste Ruth Elkrief le 11 octobre 2018 au sujet d'Éric
Zemmour: « Éric, on t'aime2° 8 • » On est loin de l'esprit d'un Saint Louis qui
fut plus énergique à l'égard des Juifs, opposants radicaux au Messie. C'est
l'Incarnation issue de la Maison de David qui est à l'origine de l' émer-
gence, via un évêque inspiré, d'un modèle politique qui a rendu possible
le baptême de Reims faisant de Clovis le premier roi de France, le premier
lieutenant du Christ prolongé jusqu'à Louis XVI; tout cela en opposition
à la synagogue et au Temple qui n'ont plus leur raison d'être. Philippe de
Villiers, avec l'état d'esprit qui pour le moment le caractérise, ne tiendra
jamais de tels propos. Quant à Éric Zemmour, sa confession religieuse lui
interdit d'adhérer et de propager ces principes si contraires à ceux de la
Révolution de 1789, qu'il chérit tant, ennemie du catholicisme.
213 Concernant le testament de Saint Remi, nous utiliserons les recherches de l'abbé Dessailly s'ap-
puyant sur les travaux d'Hincmar et del' Histoire de l'.iglise de Reims de Flodoard. Au sujet de ce dernier,
ce prêtre a utilisé, comme il le précise lui-même, l'édicion de l'Académie de Reims publiée sous la direc-
tion de M. Lejeune en 1854. Nous précisons au lecteur que nous utiliserons aussi la version traduite de
Flodoard dans son édition de 1824 qui est~ une réimpression à l'identique (noir et blanc) d'un ouvrage
patrimonial ancien et libre de droits de la Bibliothèque Nationale. de France (bnffr), accessible en ligne
dans sa bibliothèque numérique Gallica (gallica. bnffr)», ainsi que l'indique la quatrième de couverture
du livre. Nous verrons aussi dans ces pages les éléments prouvant l'authenticité des écrits dç Flodoard.
214
Comme l'explique l'abbé Dessailly, il a été attribué deux testaments à Saint Remi : un petit et un
grand. Le premier est une version résumée qui est probablement de la main d'Hincmar («Aussi croyons-
nous de plus en plus qu'il est l'auteur du petit testament, bien qu'on ne puisse l'affirmer absolument» in Au-
thmticitl du grand testament de Saint Remi, op. cit., pp. 255-256). En revanche, le grand testament est
directement issu de la plume de l'évêque Saint Remi. L'abbé Dessailly, dans une analyse très rigoureuse
distinguant les écrits de ces deux testaments en lien avec les travaux de Flodoard, souligne et explique
la teneur et les conséquences politico-spirituelles de celui rédigé par cet évêque. En dehors de cette
précision au sujet de ces deux textes, nous nous concentrerons sur l'importance du grand testament
« composé de deux parties très distinctes et inséparables, la partie des donations et celle des sanctions. Le petit
testament ne renfermant que des legs mobiliers et pécuniaires( ... ).» in ibid., p. 374.
215 L'intégralité de ce testament est présenté aussi dans l'ouvrage de Flodoard dans le livre premier,
222
Authenticité du grand testament dt Saint Remi, op.cit., p. 115. Cf. Flodoard, Livre second, cha-
pitre XI, pp. 167-168 : • Enfin, il obtint du roi Dagobert des lettres d'immunité pour son église, lui remon-
trant que sous les rois francs ses prldlcmeurs. depuis le temps de Saint Remi et du roi Clovis, par lui baptisé, elle
126 ARCIIlVES DU MONDIALISME
déjà indiqué, les faiblesses à certains moments du pouvoir royal sous les
Mérovingiens face à une féodalité toute puissante remettaient en cause les
biens récupérés par l'Église. Dès qu'une autorité politique s'affermissait,
les restitutions se faisaient jour toujours en référence au grand testament
de l'évêque Saint Remi. C'est le cas avec les archevêques Tilpin vers 764,
Wulfaire vers 812, Ebbon vers 822 ou encore Hincmar en 846 223 • C'est en
particulier sous l'épiscopat de ce dernier que le grand testament de Saint
Remi brille de tout son éclat. En effet, la féodalité du IXe siècle et même le
roi Charles le Chauve (823-877) n'hésitèrent pas à spolier des biens appar-
tenant à l'Église. Il est vrai que dix ans de siège vacant à Reims avant l' arri-
vée d'Hincmar avaient ouvert l'appétit de nombreux princes cupides qui
s'étaient largement servis pour agrandir leurs domaines et accroître leurs
richesses. La nomination de cet archevêque énergique mit fin de manière
spectaculaire à ce type de comportement. L'arme de dissuasion massive
qu'utilisa Hincmar fut le grand testament de Saint Remi. En effet, ce prélat
se présenta au roi muni des textes adéquats qui firent plier le souverain
ainsi que tous les juges de sa cour. L'ordonnance de Charles le Chauve de
846 annonçait solennellement la restitution èle tous les biens et propriétés
enlevés à l'Église en y ajoutant l'élément déterminant :
« ( ••. ) Et pour tout dire en un mot, après nous être fait représenter le
testament de Saint Remi en assemblée générale, et en présence de tous nos fidèles
tant de l'ordre ecclésiastique que de l'ordre laique, nous rendons et restituons en
toute intégrité à l'église Notre-Dame et de Saint Remi, et à l'archevêque Hinc-
mar, l'évêché tel que nous lavons reçu de Foulques, prêtre; abrogeons toute
concession faite à nos fidèles, et voulons que sans opposition aucune, et nonobs-
tant toute disposition contraire, ledit archevêque en reprenne la propriété, pour
en disposer, lui et ses successeurs, comme on doit toujours des biens de l'Église,
c'est-à-dire pour l'utilité de l'Église de Dieu. Promettons que désormais nous
ne permettrons rien de semblable contre la maison de Dieu; et, au nom du
Seigneur tout-puissant, fils de la Sainte Vierge, conjurons nos successeurs de
ne jamais rien entreprendre contre cette Sainte Église. Et afin que cet acte de
notre autorité soit plus certain et stable dans /avenir, et son authenticité pré-
vale contre les ennemis de cette sainte Église, nous l'avons signé de notre main,
et y avons fait apposer le sceau de notre anneau. Donné le premier octobre l'an
sixième du règne du très glorieux Charles, indiction huitième, Fait en Anjou,
·à Avegy224 • »
avait toujours été libre et exempte de toute servitude et charge publique. ( .. . )Rigobert obtint encore confir-
mation de ces Lettres, soit du fils même de Dagobert, soit des autres rois qui régnèrent pendant son épiscopat.
( ... ) Ces actes de l'a1'torité royale existent encore aujourd'hui aux archives de la sainte église de Rheims.»
213 Ibid., p. 88 et pp. 119-123. Cf. Flodoard, Livre troisième, chapitre I (ordination d'Hincmar), p. 214
et Livre second, chapitre XVII, p. 183, chapitre XVIII, p .. 189,. chapitre XIX, p. 193.
224 Flodoard, Livre troisième, chapitre IV, pp. 221-222.
LA MAISON DE DAVID CONTINUÉE PAR LE BAPTÊME DE CLOVIS... 127
225Authenticité du grand testament de Saint Remi, op. cit., p. 137. Pour de tels propos, l'abbé Oessailly
s'appuie sur la référence suivante : Patrologie latine, t. CJOQUX p. 273, Silvmtr papa Arnulpho remmsi,
anno 999.
226
Ibid.,. pp. 144-146. Concernant ces affirmations, l'abbé Dessailly écrit: «Les actes du Concile dt
Reims de 1092 sont aussi rapportés dam le tome Il dts Actts de la Province ecclésiastique de Reims, publiés
dans cette ville en 1842. Cet ouvrage les emprunte aux Miscea//ma dt Baluze, qui, les regardant commt iné-
dits, les avait tirés du manuscrit 4841 de la bibliothèque de Colbert, dont il avait la garde. Mais en réaliti,
ils étaient imprimés depuis 1516, dans la Chronique de Belgique, ouvrage posthume de Ferry de Locres, dont
lts diverses œuvres sont tstimùs. » in ibid., p. 146.
128 ARCHIVES DU MONDIALISME
227 Apprécions l' humour divin qui fit naître Sainte Jeanne d'Arc dans la localité de Domrémy, " Dom >1
étant l'abréviation latine de Dom us, ce qui nous donne « la maison de Remi ». Ajoutons à cela sa date
de naissance du 6 janvier qui est celle de l'Épiphanie (signifiant (( Manifestation »), date à laquelle les
rois mages rendirent visite et hommage au divin Enfant ... Roi des nations. À.sa manière, Dieu est pour
la France un pédagogue.
22a Pour une bonne compréhension de ces événements, il faut se référer à un ouvrage de première main,
celui de Louis-Hubert et Marie-Christine Rémy, la vraie mission tk Saintt ]ehanne d'Arc, Les amis du
Christ Roi de France, 2012. Ces auteurs rendent un vibrant hommage au Père Jean-Baptiste Ayroles
(1828-1921) dont les travaux ont joué un rôle immense dans le fait que Jeanne d'Arc ait été déclarée
vénérable en 1894, béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Le pape Uon XIII récompensa ce prêtre par
un Bref (texte ou document à caractère privé propre au pape) le 25 juillet 1894, in ibid., p. 73. Lors de
la béatification de 1909, Saint Pie X reçut le Père Ayroles en audience privée. Il faut aussi $e référer aux
travaux de Monseigneur Henri Delassu.s (1836-1921), La mission posthume dl Saintt Jeanne d'Arc. En--
fin, nous signalons la parution récente d,un ouvra.ge consacré au Père Jean-Baptiste Ayroles de la Com.-
pagnie de Jésus, Œuvres compllmentaires, lcrits sur Jeanne d'Arc et autres écrits, Éditions GdG, 2018.
229
Ibid,. p. 31.
LA MAISON DE DAVID CONTINUÉE PAR LE BAPTÊME DE CLOVIS... 129
« ( .•. ) elle ajouta qu'elle était envoyée de Dieu pour faire lever le siège
d'Orléans et pour conduire le prince à Reims où, Jésus-Christ étant déclaré
suprême Roi de France (ndla : souligné par nous), Charles recevrait en son
lieu et place la consécration et les insignes de la royauté23 1• »
230
« Ce document sera tout dt suite connu en France par une rrvue qui, bien que faisant autorité, reste
confidentitlle, la ''Bibliothèque de /'École des Chartes" (octobre 1885, p. 649-660). Le Père Ayroles en par-
lera en 1890, mais son ouvragt ne fat tirl qu'à 500 txtmplaim. » in ibid., p. 38. Comme ils le précisent
eux-mêmes, Louis-Hubert et Marie-Christine Rémy ont eu i-occasion de consulter ce document à la
Bibliothèque vaticane, in ibid., p. 29.
2 1
J Ibid., p. 369.
130 ARCIIlVES DU MONDIALISME
232 Le chartiste Jean Favier dans une monumentale œuvre consacrée à Philippe le BeJ souligne que les
problèmes se situaient dans trois domaines : 1) la concurrence que se faisaient les justices ecclésiastiques
et laïques, 2) la collation des bénéfices, c'est-à-dire la possibilité pour le Saint-Siège d'attribuer un
bénéfice ou ensemble de biens au profit de l'Église pouvant entrer en concurrence et g~ner le pouvoir
temporel et 3) la décime, impôt levé sur les clercs ou plus exactement les « temporels ecclésiastiques »
pour le financement des croisades, celle-ci pouvant devenir lourde en cas de renouvellement rapproché
dudit impôt, in Jean Favier, Philippe le Bel, Fayard, 1978, pp. 254-255.
m Le gallicanisme ecclésiastique ou doctrinal au cours des siècles, tout en voulant limiter la primauté
spiricueJle papale via la supériorité des décisions des conciles, réduit aussi les pouvoirs des pontifes en
ne reconnaissant pas leur influence dans le domaine du temporel.
234
Ce roi n'hésita pas à s'allier à Soliman le Magnifique (1494- 1566) afin de prendre à revers l'empereur
Charles Quint. Ces princes européens n'avaient pas compris ou ne voulaient pas comprendre qu'il était
plus important de ma1triser puis de vaincre le protestantisme, arme de guerre de la synagogue, que de
se disputer sur le contrôle de tel territoire ou de telle voie maritime. Avec la diffusion du protestan-
tisme et de son alter ego à partir de 1717, la franc-maçonnerie naturaliste, nominaliste et humaniste,
véritable dépendance de la synagogue kabbalo-talmudique, ces deux monarchies ont disparu en raison
de l'imprégnation progressive des élites de ces pays par ces concepts hostiles au catholicisme. Avec le
recul, l'expression (< Bien mal acquis, 'nt profite jamais» prend toute sa valeur. Ajoutons que la Ligue ou
la Sainte Union tenta de renverser le cours des ch.oses dans la deuxième moitié du XVIr siècle en s' oppo-
sant à cette laïcisation progressive du pouvoir royal via le gallicanisme, la (( raison d'État», les alliances
avec des hérétiques (protestants et Turcs). Les objectifs de la Ligue peuvent être étudiés en s'intéressant
à la vie et au combat d'un personnage de premier plan, Jean Boucher (1549-1646), in Michel Defaye,
jean Boucher, théologien de la Ligue parisienne, chantre de la croisade, Éditions Saint-Remi, 2012.
LA MAISON DE DAVID CONTINUÉE PAR LE BAPTÊME DE CLOVIS... 131
235 Cette situation était encore dénoncée par les élites politiques catholiques dans la première moitié du
XVIIe siècle. L'abbé Dessailly rapporte avec justesse une chose absolument ignorée de nos contempo-
rains : « À cette époque de foi profonde, les agissements de la politique n'étaient pas examinés comme de nos
jours, simplement au point de vue des intérêts matériels. L'honneur et les principes chrétiens, tel était le point
de départ de toutes les discussions. » in Authenticité du grand testament de Saint Remi, op. cit., p. 17 4. Qui
peut comprendre cela en 2019 ?
236L'apparition de Jésus-Christ à Sainte Marguerite-Marie, le 17 juin 1689 à Paray-le-Monial, est une
demande, mais aussi une mise en garde adressée à Louis XIV demandant que la personne du roi, la
France et son peuple soient consacrés à Son Sacré-Cœur tout en Lui érigeant un sanctuaire. Il s'agissait
de revenir à l'esprit du grand testament de l'évêque Saint Remi rappelé par la Triple donation qu'un
Philippe de Villiers n'évoque évidemment pas. Le refus de ce roi et de Louis XV d'obéir à cette requête
permit la montée en puissance de tous les principes maçonniques et noachides - permettant de judaïser
les esprits (ou de faire des <c juifs de synthèse » selon l'expression du journaliste Serge de Beketch) -
parmi la haute noblesse, la bourgeoisie et le haut clergé nourrissant ainsi. leur haine du catholicisme.
Fore de ces nouveaux relents crypto-judaïques, le Tiers-État put se déclarer « Assemblée constituante »
exactement 100 ans après la demande de Jésus-Christ à cette religieuse, le 17 juin 1789. C'était la fin de
cette monarchie née sur les fonts baptismaux de Reims. Louis XVI, enfermé au Temple, jura de procé-
der à cette consécration dès son retour à la liberté. La chose ne se fit pas. Cependant, Notre-Seigneur a
bien promis à Sainte Marguerite-Marie la victoire : «je régnerai malgré mes ennemis». Cette affirmation
va de pair avec l'annonce faite à Fatima en 1917, le Sacré-Cœur étant indissociable du Cœur Immaculé
de Marie: c<À /afin, mon Cœur Immaculé triomphera ~ (13 juillet 1917). En raison de ces révélations à
Fatima, la Russie a un rôle à jouer dans ce renouveau.
m La Révolution de 1789, enracinée par Napoléon 1cr, est d'essence judaïque. Quand Robespierre
mit sur pied le culte de « l'i!.tre suprême» en 1794, cette mesure n'était que l'application du principe
de l' En-Sof ou « Dieu infini» propre à la Kabbale, c'est-à-dire la mystique juive. Ce n'est pas l'effet
du hasard si les Juifs récitent une prière pour la République dans les synagogues depuis le XIXe siècle,
in hup;/ /www,akadem,ocg/medias/documencs/docl-rexre-pciece-republique.pdf Comme le précise ce
document, « Cette prière est récitée durant l'office public du Chabat matin, entre la prière de Cha'harit et
celle de Moussa] »
132 ARCHIVES DU MONDIALISME
mencé dès Philippe le Bel dans les affaires de l'État 238 • C'est cette logique
étalée sur plusieurs siècles qui fit rouler la tête de Louis XVI, le 21 janvier
1793, dans le panier prolongeant l'échafaud. Il est utile de rappeler que ce
roi avait été marqué, du temps de sa jeunesse, par des idées se rapprochant
des Lumières, en particulier par rintermédiaire de son précepteur, La Vau-
guyon. Comme l'écrit l'historien Jean-Christian Petitfils :
m Nous avons repris un extrait de la préface faite pour le livre de Paul-Étienne Pierrecourt, De la Salette
à Diana Vaughan, op. cit., 2018.
239 L'expression « tue suprême» trouve son origine dans les écrits de la Kabbale sous le terme de l' En-
Saf (« Dieu $Uprême ou infini») in Gershom Scholem, Le mmilmisme juif, op. cit., p. 92. Ce principe
de l' En-Sof se retrouve aussi dans la 9e symphonie de Beethoven (« L'Ode à la joie~, inspirée du poète
allemand Friedrich von Schiller) exprimant cette idée d'une divinité infinie, d'un « Père bien-aimé» se
tenant « au-dessus de la voûte étoilée». Comme nous allons le voir, nous retrouvons l'expression 41 ttre
suprême» sous la plume de nombreux (évolutionnaires ce qui n'est pas du cout l'effet du hasard.
240 Jean-Christian Petitflls, Louis XVI, 1754-1786, Perrin, 2005, tome 1, pp. 53-54.
241 Nous a_llons le constater dans la politique de Louis XVI et des aristocrates entourant le roi en faveur
de Cerf Beer.
242 NQus reprenons un exrrait que nous avons écrit pour la préface du livre de Louis-Hubert Rémy, De
« Un
Brestois monta sur la plate-forme et, retroussant ses manches, y
plongea son bras et en aspergea les assistants en signe de bénédiction : "Frères,
dit-il, on nous a menacés que le sang de Louis Capet retomberait sur nos
têtes! Eh bien qu'il y tombe! Louis Capet a lavé tant de fois ses mains dans le
nôtre24 5 ''. »
« Puis
s'étant levé de bon matin, il bâtit un autel au pied de la mon-
tagne, et dressa douze stèles pour les douze tribus d1sraël. Il envoya des jeunes
gens, enfants d'Israël, et ils offrirent à Yahweh des holocaustes et immolèrent
des taureaux en sacrifices d'actions de grâces. Moïse prit la moitié du sang, qu'il
mit dans des bassins, et il répandit l'autre moitié sur l'autel. Ayant pris le livre
de l~lliance, il le lut en présence du peuple, qui répondit: "Tout ce qu'à dit
Yahweh, nous le ferons et nous y obéirons". Moise prit le sang et en aspergea
243 Dans une circulaire à la date du 3 mai 1889, il n'est pas étonnant de lire que «M. Zadoc Kahn, grand
rabbin de Paris, annonce qu'un service d'actions dt grt1cts sera clllbrl dans toutes lts synagogues franfaim à
l'occasion des fttes du Centenaire de 1789. » in Abbé Joseph Lémann, La prlpondlranct juive, ses origines
(1789-1791), tome 1, pp. X-XI, note 1.
24 4 La mise à mort du lieutenant, du e< bras droit» du Christ, Louis XVI, fut un crime gravissime. Cet
homme aux qualités humaines certaines, mais malhcureus.e ment marqué par les idées libérales de son
temps, eut sOrement la prescience, une forme de fulgurance, de cet acte de mise à mort et des consé-
quences pour la France quelques minutes avant l'instant fatal : «je meurs innocent tk toui lts cri.mes
qu'on m'imputt. ]t pardonne aux auteurs dt ma mort et je prit Ditu que lt sang que vous alltz rlpandre ne
retombe Jamais sur /iz. France.» in Louis XVI, 1786-1793, Tome 2, op. cit., p. 52 l. Ce roi paya les erreurs
de ses prédécesseurs qui n'avaient pas voulu obéir aux demandes du Citl.. La Ftance a payé et eh paiera
le prix lourd ... Jusqu'à quand?
~5 Ibid.
134 ARCIIlVES DU MONDIALISME
La Révolution de 1789 ou
la revanche du Sanhédrin
C e ne sont pas les disettes, les famines et les crises financières qui
sont à l'origine profonde d'un bouleversement comme 1789.
Comme nous l'avons déjà précisé au début de cette présentation, ces élé-
ments matériels ont aidé, ont accéléré et ont été utilisés pour procéder à
une bascule complète rendant possible le passage d'un monde à un autre
monde, ... mais ils n'en sont pas les moteurs. Ce qu'il faut découvrir, nous
dirions même scruter, ce sont les personnes, certaines discrètes, qui agissent,
ordonnent, conseillent, imposent. Il faut s'intéresser à leur origine sociale,
à leur formation spirituelle et philosophique, à leurs liens professionnels et
amicaux permettant d'établir des réseaux d'influence, des relais, d'activer
des sources de financement. Pour la France ayant vécu 1 300 ans de Clovis
à Louis XVI sous un régime politique faisant du roi le lieutenant du Christ,
passer à la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen» sous l'égide
de<<l'Être suprême>> implique obligatoirement que des courants contraires,
violents et anciens ont rongé les soubassements spirituels du pays avec des
conséquences politiques et économiques. Une métaphysique a succédé à une
autre. Il s1 avère donc nécessaire de connaître le «nouveau-né», ses antécé-
dents familiaux et ses ambitions futures. Déjà dans l'Atlas du mondialisme,
nous avons évoqué et expliqué la bascule opérée à la Renaissance en liaison
avec le protestantisme accordant une primauté à l'homme, la créature se
considérant de plus en plus comme source première du pouvoir et du savoir.
La mise à l'honneur, dès cette période, des principes païens au dépens du
catholicisme s'est nourrie d'influences qui, toutes, remettent en cause les
principes de cette religion : l'Incarnation, la Sainte Trinité, le statut de la
Sainte Vierge et le rôle de médiateur, le pape pour les affaires spirituelles, le
roi pour les affaires temporelles entre le Ciel et la terre. Toutes les hérésies
(arianisme, bogomiles, catharisme, hussisme, etc., la liste est longue) pré-
sentent toujours le même format consistant à vider le catholicisme de ses
traits essentiels et, par ricochet, conduire à des réformes politiques typique-
ment naturalistes en France, en Europe et pour la planète. Ce phénomène a
136 ARClilVES DU MONDIALISME
2 2
s Élie Benamozegh, Israël tt l'humanitl, Albin Michel, préfacé par Aimè PaJlière> 1961 l Pour ce rabbin,
il s,agic d'instaurer un «catholicisme d1srail•, in ibid., p. 290. Il ne parle jamais de mettre en place
un « islam d'Israël» parce que, cout simplement, les critères fondamentaux de cette religion sont déjà
inclus dans le noachisme. Ce n,est pas le cas du catholidsme~qui doit être profondément remanié afln
d'être conforme aux normés noachites selon les vues de la synagogue. Vatican li est l' outU pour cela.
m http;/lwww.gadlu,infoltexœs-fondate,urs-de-la-franc-maconne,rie/constitutions-danderson-_173g
2
H Paganisme que l'on retrouve bien avant, cf une manière sourde et préparatoire, avec des personnages
d'influence comme Marcilc Ficin (1433-1499) qui a marqué des esprits <;Ortimc Laurent de Médicis
ou Pic de la Mirandole. L'ouvrage de monseigneur Gaume, le ver rongeur dans les sôcUtts modernts ou
lé paganisme uns l'éducation, explique les origines de ce paganis111e qui ~date à la Renâlssancc pour
déteindre ensuite en prnfondeur sur les mentalités. Paganisme destructeur du èathollcisme qui rend un
fier service à la synagogue au profit du noachistne.
25
s https; //w;ww. hiram, be/blog/2010/04/ 13/noachism(ket-myrhc-de--larchel
138 ARCHIVES DU MONDIALISME
ont fréquenté les loges. D'emblée, il faut préciser qu'une grande partie de
ces élites contaminées par ces idées s'engageaient dans cette voie par faci-
lité, volupté, inconscience, pour finalement s'encanailler dans des mystères
apparemment anodins. Esprits creux, manipulables à souhait et surtout
décatholisées, elles ont été utiles pour allumer le feu révolutionnaire (nuit
du 4 août, ... ). Par la suite, beaucoup de ces grands nobles et bourgeois
ont été emportés par le tourbillon révolutionnaire pour finir guillotinés ...
de parfaits idiots utiles bons qu'à une chose : faire de l'engrais! Il n'en est
pas de même pour une poignée de personnes décidées et calculatrices, ce
qui n'interdisait pas de furieuses rivalités internes qui, au sein de quelques
loges (les Philalèthes liés aux Amis réunis, ... ), ont œuvré véritablement
pour asseoir un régime aux ~acines radicalement différentes de celles issues
du baptême de Clovis. La Révolution de 1789 fut l'enracinement d'une
religion humanitaire devant tuer la France, le nouvel Israël, issue de la Mai-
son de David via l'Incarnation. Pour comprendre le dynamitage de cette
France, nous devons étudier les choses en deux temps. A) Nous allons voir
les acteurs et les moyens utilisés au cours du XVIIIe siècle pour conquérir
les esprits parmi les élites dirigeantes. B) Nous étudierons ensuite comment
les «Jéroboam» au service de la synagogue nouvelle ont permis de casser
l'alliance proclamée lors du baptême de Clovis sous l'égide de l'évêque
Saint Remi permettant l'intrusion d'un tour d'esprit utile au monde tal-
mudo-kabbilistique.
« En
résumé, quel est le résultat que veut atteindre le philosophisme? Ce-
lui-ci : entraîner et pousser tous les hommes à former un nouvel ordre social où
tous seront égaux et libres, sans qu'il soit tenu aucun compte, à l'avenir, de la
dignité de chrétien. La dignité d'homme, uniquement la dignité d'homme, telle
sera la condition d'introduction dans la société nouvelle. La dignité d'homme!
Mais, à moi philosophisme, elle me paraît largement suffisante pour qu'on
ait la facilité et le droit de se présenter dans les rangs de la société que je veux
former. Je proclame que les avenues de cette société doivent être ouvertes à
n'importe qui, pourvu qu'il fasse honneur à son nom d'homme, sans qu'il soit
besoin d'examiner quelles sont ses croyances à quelque Révélation, ni quel est le
Dieu qu'il adore. Des hommes dignes, voilà ce que je réclame, voilà ce que je
cherche. À mes yeux, il n'y a plus ni dignité de chrétiens ni indignité des juifs.
Qu 'on fosse des hommes de tous les avilis, de tous les dégradés, et leur place est
toute marquée dans ma société à moi256 ! »
cette affaire, le monde juif conservait ses atouts, ses buts et sa vocation tan-
dis que le chrétien à l'esprit abâtardi, débarrassé de l'enseignement et de la
prudence de l'Église, se retrouvait nu, malléable tel un jouet et perméable
à toute forme d'idéologie ou de spiritualité rejetant l'Incarnation. Les pa-
roles profondes de l'abbé Joseph Lémann connaissant son milieu d'origine
devraient faire réfléchir tous les adeptes de l'athéisme, les identitaires (sou-
vent) païens, les partisans du nazisme, du socialisme, du national-sionisme
et autres libéraux ennemis, chacun à sa façon, du catholicisme :
par et qui faisait leur sùplrioriti, èts populations tâtéts) déglnltlts, tn un mot volt11iritnnts; dtt>itndrotlt.
plus faciltmtnt, dans dts étapes inconscientes, la proie dts juifs en affaires privlts, puis ltùr proü di.ms lts
ajfairts pubiiqtm, Vt,ild èommtnt les Juifs ont pu dire avec une vlritl implacable : "Si VoltiiÎté nôùi a ttl
funeste, le voltairianisme nous d ltt éminemment utile". » in L'entrée des lsrallîtts dans kt socit'té ftançaist,
"P; clt., p. 314. Concerfiàfit cette txpression, l'abb~ Joseph Umann s'appuie sur une citàtion tirée des
ÀrchitJes im,tlitts, juin t '878, p, 324,
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 141
mide, soupçonneux2 59 • ( ••• )Ainsi ont cheminé les juifs lorsqu'il s'est agi de Jaïre
une trouée pour apparaître dans la société. Une petite troupe d'entre eux, plus
hardis que les autres, se sont encouragés, se sont mis en quête, et sont devenus
graduellement les initiateurs de leurs frères plus timides2 60 • »
Cependant, pour avoir une vue encore plus ajustée des éléments pré-
paratoires permettant la revanche du Sanhédrin sur la monarchie française,
nous devons évoquer quatre personnes dont les écrits et l'engagement poli-
tique pour certains ont permis de préparer le terrain, à la veille de la Révo-
lution, en faveur de la reconnaissance du judaïsme : 1) Gotthold Ephraim
Lessing (1729-1781), 2) Moses Mendelssohn (1729- 1786), 3) Christian
Wilhelm von Dohm (1751-1820), et 4) Honoré-Gabriel Riqueti de Mira-
beau ( 1749-1791). Précisons que leurs activités se recoupent, nous obli-
geant à reprendre l'action de l'un d'entre eux éclairée sous un autre angle.
Nous devons aussi signaler l'utilisatior, d'un document de première main
de René Le Forestier (1868-1951, agrégé d'allemand en 1902 et docteur
ès lettres en 1916 comme le rapporte le site de la Bibliothèque Nationale
de France261 ), Les illuminés de Bavière et la franc-maçonnerie allemande, qui
est une thèse présentée en 1914. Beaucoup de bêtises ont été rapportées au
sujet des illuminés de Bavière, créés le 1er mai 1776, et de son fondateur
Adam Weishaupt (17 48-1830). Ce n'est pas le cas du travail extraordi-
naire de René Le Forestier qui est une œuvre incontournable en raison de
l'utilisation systématique de pièces d'archives qui sont toutes présentées
sur plusieurs pages au début de sa thèse en trois parties : a) Les archives
secrètes de la Maison royale de Bavière, b) La Bibliothèque de l'Université
de Munich et c) Les archives de la Loge Ernest au Compas de Gotha 262 • Ces
pièces d'archives ont quasiment toutes disparu avec les bombardements de
la Seconde Guerre mondiale.
29
s Ce tte caractéristique est duc à l'entreprise talmudo-rabbinique totale surs ces populations. C'est au
XVIIIe siècle avec la HasltaJa («. les Lumières juives ») qu' une émancipation a commencé. Émancipation
qui ne signifie pas rejet des traits fondamentaux de la pensée judaïque talmudiq~e ... l'anti-catholi-
cisme. Concernant cette emprise rabbinique et la révolte de certains, les propos de Mirabeau concer-
nant Moses Mendelssohn sont révélateurs. Cf. note 267.
260
L'en1rlt dts lsrallites dans la socilti française, op. cit., pp. 358-360.
26 1
https;//data.bnf.fr/fr/ 11911598/rene le forestier/ Cette thèse a été rééditée en 2001 aux Éditions
Archè.
262
Dans cette thèse, René Le Forestier remercie tous les conservateurs traitant ces pièces d'archives
et lui ayant permis la mise en forme de cette étude : « Les recherches dans ces trois archives ont été ren-
dues possiblts tt fructueuses par l'txtrlmt obligeance de Jeurs c,mservateurs. L'auteur doit unt particulière
reconnaissance à l'ancien Directeur des Archives secrètts dt la Maison royale de Bavière, M. Je Chevalier dt
Boehm, à M. Je Conseiller Dr Jochner et à M. le Secrétaire Intime Dr J. Weiss ; à l'ancien Conservateur de
la bibliothèque de l'Université de Munich, M. le Dr Schnorr de Carosfold tt à son Conservateur actuel M.
le Dr Georges Wolff; à M. le Conseiller de Justice Boettner. Maitre en Chaire dt la Loge Ernest au Compas,
qui a bien voulu admettre un profane dans /a bibliothèque de la Loge et mettre à sa disposition tous les
documents qui n'étaient pas scellés par le secret maçonnique» in René Le Forestier, Les illuminés de Bavière
et la fran o-maçonntrit allemande, ARCHt Milan, 2001, p. 10, note de bas de page 1.
142 ARCHIVES DU MONDIALISME
Il passa avec armes et bagages sous les tentes d'Israël, attiré par l'af
« ( ••• )
faction qu'il porta, toute sa vie, à Mendelssohn et à la grande famille juive2 64 • »
2) Moses Mendelssohn
263 René Le Forestier apporte cette information intéressante que Weishaupt avait été marqué, pendant
un certain temps, par une œuvre de Lessing, Ernst und Falk : « Dialogue où Lessing assigne à la franc-
maçonnerie un but idéal qu'aucune association humaine n'est capable d'atteindre.» in ibid., p. 529, note 1.
264 L'entrée des Israélites dans '4 société française, op. cit., p. 361.
265 https://gallica.bnf.fr/ark:/ I 2148/bpç6k4 l 68 lh.image
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉD~ 143
« Rien
n'approchait de la profonde vénération qu'il avait conçue pour
l'être suprême. Il en était pénétré jusqu'au degré d'enthousiasme que comportait
la sagesse et la modération de son esprit. Ami intime de Lessing dès ses premiers
pas dans la carrière de l'étude, il chérissait la mémoire de ce grand homme mort
avant lui, comme celle d'un bienfaiteur et d'un maître271 • »
fororem uterinum. Ainsi la plupart des accusations lancées contre les Illuminés
se trouvaient justifiées : c'étaient des impies, des conspirateurs qui voulaient
ruiner la religion, asservir le gouvernement civil, des empoisonneurs, des faus-
saires, des criminels de droit commun. Le gouvernement ordonna immédiate-
ment de dissoudre les Sociétés de Lecture qui pouvaient subsister encore et qu'il
considérait comme des Loges d1lluminés masquées. Les documents confisqués
forent remis à Utzschneider, Gruenberger, Cosandey et Renner avec ordre de
les trier et de faire des extraits des plus remarquables. Un rescrit du 2 janvier
1787 chargea les archivistes v. Eckartshausen et v. Schneider de collationner
ces extraits avec l'original, d'en dresser procès-verbal, d'adresser un rapport au
Cabinet en y annexant les pièces intéressantes et de conserver provisoirement le
reste dans les Archives. Les commissaires se mirent à l'œuvre sans retard; dix-
huit pages de procès-verbaux des séances de la commission du 5 au 9 janvier
et 92 pages d'extraits des documents saisis chez Zwack témoignent de leur zèle.
Les documents communiqués à !'Électeur [de Bavière] lui parurent si probants
qu'il ordonna de les faire connaître au public. Le 26 mars 1787, il en parais-
sait un recueil sous le titre de : "Quelques écrits originaux de !'Ordre des Illu-
minés trouvés chez l'ancien conseiller de Gouvernement, Zwack, au cours d'une
perquisition faite à Landshut, le 11 et 12 octobre 1786, et imprimés sur l'ordre
de son Altesse Électorale". La préface invitait tous ceux qui douteraient de
! 'authenticité des documents à se rendre aux Archives Privées où les originaux
leur seraient présentés. Ce volume de plus de 400 pages contenait la plus grande
partie de la correspondance saisie et reproduisait les procès-verbaux signés par
Sutor et Bauer, la Cabala Major, bref tout ce qui pouvait faire partager aux
lecteurs l'horreur que ces papiers suspects avaient inspirée à l'Électeur79 • »
serons amenés à évoquer plus largement le rôle d'un autre personnage dans
la deuxième partie de ce Ille chapitre coopérant avec la politique de Louis
XVI au sujet de l'émancipation des Juifs, nous devons citer le nom du
Juif alsacien Cerf Berr (1726-1793). Il fut à l'origine de l'initiative per-
mettant la traduction en français du livre de von Dohm 281 • Bien entendu,
cette mesure se fit en liaison avec d'autres personnages acquis à ces boule-
versements. En tout cas, les espérances affichées de Dohm sont clair;es et
imprégnées de références tout à fait plaisantes pour la synagogue nouvelle.
Considérant que l'Angleterre et la Hollande ont ouvert la voie, même si
des améliorations restent à faire, les Juifs doivent avoir les mêmes droits
politiques et religieux que les autres citoyens tout en ayant la possibilité
d'exercer n'importe quel métier sans aucune restriction. La recherche du
bonheur à la convenance de chacun dans le cadre d'un « Être suprême»
personnalisé se développant sous la direction d'un État omnipotent est la
marque de fabrique de l'ouvrage. Pour lui, le fanatisme n'a qu'une seule
figure et nous ne citons que cet exemple :
au jacobinisme. Gallimard/Seuil, 1981, p. 56. note de bas de page 38. C'est cc m~mc Ferdinand de
Brunswick qui fü le discours d• ouverture du congrès de Wilhelmsbad en 1782. in René Le Forestier. Les
Illuminés dt Bavitre et la franc-maçonnerit allemande, op. dt.• p. 368. Comme on peut le constater, on
retrouve un véritable maillage de personnes liées à la maçonnerie et à l'ésotérisme avec tous les degrés
et grades divers.
28 1
De la réforme politique dts fui.fi. op. dt,. p. 14. Information confirmée par l'abbé Joseph Lémann,
L'entrée des lsrallites dans la société française. op.çit.• pp. 448-449.
282
Ibid.• p. 54. Vabbé Joseph Umann avait cerné les conséquences de cet ouvrage en cinq points: « J)
Il est adressé et dldil aux souverains, pm.que comme un programme que la Révolution rendra obligatoire,
2) Il étale la thlorie de l'État indifférent en religion, neutre, athle, et, ce qui est plus grave, dominateur de
toutes les religion1, 3) Il passe l'épongt de l'oubli sur le sang du Golgotha, 4) Il proclame la substitution ek
l'État à l'Église pour les soins à donner aux gin/rations humaines et 5) li avertit le clergl catholique d'avoir
à se taire quand les juifi seront invités à entrer dans la société civile, et le. menace, s'il s'y oppose. » in l 'entrit
des Israélites dans la socilté française. op. cit., pp. 370-372.
150 ARCHIVES DU MONDIALISME
triple titre, il a largement puisé dans les travaux de Dohm 283 • Son ouvrage
révèle aussi une incroyable connaissance de la vie de Moses Mendelssohn
comme nous l'avons relaté. Comment a-t-il pu puiser de tels renseigne-
ments? Envoyé par le gouvernement de Louis XVI en Prusse, périodes' éta-
lant de 1786 à 1788, il eut l'occasion de fréquenter un salon berlinois qui
lui permit de s'approcher de ce monde obscur, c'est-à-dire de connaître la
vie de Moses Mendelssohn et de rencontrer Christian Wilhelm von Dohm,
comme le rapporte l'historien juif allemand Heinrich Graetz (1817-1891)
auteur, en plusieurs tomes, d'un monumental ouvrage, Histoire des juifs:
Tome XI, pp. 15 7-158 et il ajoure que « Ce fut dans ce salon que Mirabeau se lia avec Dohm, l'auteur du
livre de la "Réforme de la situation politique des juifs"; dans ce salon qu'il fut mis au courant dt la vie et
des grandes qualités de Mendelssohn qui venait de mourir, et que les disciples de Mendelssohn devinant le
puissant orateur et le considérant comme l'héritier dt leur maître, "le presûrent d'élever sa voix de tonnerre
en faveur des juifs opprimés" [se référant aux propos de Graetz, pp. 191 et 192 du même ouvrage].» in
ibid., p. 380.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 151
mieux comprendre son action en leur faveur par la suite.' Son ouvrage au
triple titre paru en 1787 s'inspire très largement des travaux de von Dohm
auxquels il rend un fervent hommage à la fin 285 • Mais là où l'on atteint un
degré sidérant de cette connaissance intime de l'histoire du monde juif,
c'est dans la dernière partie de son œuvre intitulée De l'acte de naturalisa-
tion porté en 1753 dans la Grande-Bretagne en faveur des juifi. Il y évoque
une tentative de naturalisation des Juifs étrangers en 1753 qui ne se fit pas,
mais peu s'en fallut. Cependant, appréciant la libéralité du système anglais,
Mirabeau ne désespère pas d'une évolution positive. Son ouvrage est un
moyen de rappeler les relations entre l'Angleterre et les Juifs et du moment
funeste où~ en 1290, ceux-ci furent expulsés du pays par Édouard 1cr286 •
C'est avec satisfaction qu'il décrit leur retour en raison d'un accord conclu
entre Cromwell et le « vénérable rabbin 287 » Menasseh ben Israël, représen-
tant les Juifs de Hollande dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, condui-
sant à une source de profit pour la représentation judaïque comme pour le
pays d'accueil. Et là où il révèle ses connaissances 288 , mais aussi ses propres
référents philosophiques face à une communauté chrétienne considérée
comme un butor, c'est en évoquant l'idée que le monde juif pourrait être
tiraillé, pour certains naturalisés vivant dans le pays d'accueil, par le sou-
hait d'un retour en Palestine. Il en profite aussi pour rappeler que d'autres
Juifs sont campés sur une opposition farouche face au monde des rabbins
combattant, pour certains, des espérances messianiques :
« Quant
à l'espoir ou même à la certitude du retour en Palestine, elle n'a
pas plus d'influence sur la conduite civile des juifi, que dans d'autres opinions
religieuses sur les autres mortels. Elle n'empêche pas surtout que conformément
à la nature et à la raison humaine, les juifi ne préfèrent le sol où ils se trouvent
le moins mal ( ... ) que le Talmud, auquel les adversaires des juifi prétendent
qu'ils accordent tant de confiance et que du moins ils regardent comme un
recueil des décisions de leurs Sages, leur défend de songer à aucun retour en
Palestine par la violence, ou de faire un seul pas vers ce but qui ne soit pré-
cédé des miracles et des signes extraordinaires qu'annoncent nos livres sacrés.
Aussi toutes les tentatives des Langallerie, des David Alroy (Perse), des
Zabathai Tzevi (en Turquie) et autres protecteurs de ce genre qui en
285 « Voilà l'estimable et salutaire doctrine que M . Dohm avait exposé dans son ouvrage. » in https;//gallica,
bnf.fr/ark;/l2148/bpt6k4168lh/060 image. (Sur la riforme politique des juifs), p. 90.
2s6 « Les Juifs restèrent trois siècles et demi dans cet état d'exil. Mais le gouvernement anglais, une fois répu-
blicain, la Hollande devint à plusieurs égards un objet d'émulation pour la Grande-Bretagne et les avan-
tages de la tolérance universelle et de celle des juifs en particulier n'échappèrent point aux observateurs. » in
hccps://gallica.bnHr/ark:/12148/bpt6k4168 l h/fl 64,image, p. 94.
287 Ibid., p. 95.
2ss
Avec des exceptions quand on connait l'histoire du noachisme et des prétentions de la synagogue
nouvelle à favoriser l'émergence d'un Israël glorieux.
152 ARCIDVES DU MONDIALISME
C'est donc avec toutes ces «qualités» que Mirabeau a pu agir dès les
premiers jours de la Révolution pour démolir une France dont les origines
voulues par l'action opiniâtre de l'évêque Saint Remi devaient, aux yeux du
monde rabbinique, disparaître. Et l'abbé Joseph Lémann, conscient du rôle
d'outil qu'avait cet homme au service d'une cause supérieure, n'a pas hésité
à résumer la situation de manière lapidaire :
«À
la tribune française, il sera magnifique et terrible; et, lorsqu'il pro-
noncera sa fameuse phrase : "La Révolution fera le tour du monde", il se rap-
pellera peut-être qu'il a rencontré en Allemagne celui qui est habitué à faire ce
tour depuis longtemps, le Juif-Errant. Il aura mis sa main dans la sienne290• »
289
bups;//gallica.bnf fr/ark;/12148/bpr6k4168th/fl93,image. p. 115 et P· 123.
290 L'entrée des lsrallites dans la société française, op. cit.• p. 381.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 153
geois ... situation qui perdurait au moment de l'arrivée de Louis XVI sur le
trône en 177 4 à la mort de son grand-père Louis XV. La première fissure
apportée à cette situation séculaire se fit sous l'action du Juif alsacien Cerf
Beer (1726-1793). Habitant Bischeim dans les alentours de Strasbourg, il
devait comme tous ses coreligionnaires quitter Strasbourg le soir au son du
cor. Une certaine aisance caractérisait la vie de cet homme qui était chargé
de l'approvisionnement en grain de l'Alsace et de la Lorraine ainsi que
de l'armée française dans ces deux provinces. Il y remplissait cette fonc-
tion avec efficacité au point que Louis XVI lui conféra le titre de « Direc-
teur général des fourrages militaires2 91 ». Dans cette zone de forte activité
commerciale en lien avec la vallée rhénane et le sud de l'Allemagne, Cerf
Beer était aussi le conseiller de commerce du landgrave de Hesse-Darms-
tadt, de la maison Palatine de Deux-Ponts et des princes de Nassau 292 • Ces
faits sont d'une grande importance car ces familles étaient imprégnées des
idées libérales des Lumières et les idées maçonniques n'étaient jamais très
loin. Les relations professionnelles de Cerf Beer montrent le milieu dans
lequel il évoluait et des informations qu'il pouvait obtenir. Il était au ser-
vice du landgrave Louis IX de Hesse-Darmstadt dont deux fils, Frédéric et
Christian de Hesse-Darmstadt éraient, comme l'écrit Gershom Scholem,
« sympathisants de /'Ordre [asiatique] et de toutes les doctrines ésotériques2 93 ».
Sa femme, Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld, était largement
acquise aux idées des Lumières et entretenait des contacts étroits avec les
représentants de l'Aujkliirung allemande (« Les Lumières») comme Johann
Gottfried Herder, Christoph Martin Wieland, Goethe et Frédéric II de
Prusse ... ami de Voltaire 494 •
presque. ependant, iJ ne faut absolument pas négliger l'étude de ces mariages car les informations
t les influences se cransmecraienc de famille en famille ... un véritable réseaucage. Nous ne citerons
qu' un exemple, mais de taHle. Une des filles de Louis IX de Hesse-Darmstadt, Amélie, s'était mariée à
Charles-Louis de Bade. De cerce union naquirent plusieurs enfants. Parmi eux, Louise Augusta de Bade
qui devine impératrice en épousant Alexandre 1cr de Russie (1777-1825). Or, comme nous l'avons écrit
dans l'Atlas du mondip/isme, en nous appuyant sur les informations de l'avocat juif polonais Alexandre
Kraushar, auteur de l'étude fondamentale parue en deux cornes en 1895 concernant la vie de Jacob
Frank, que le tsar ec son conseiller d>ambassade à Paris, Nesselrode (donc la mère était la fille du ban-
quier Gontard à Francfort), étaient en contact avec la famille Frank et plus parckulièremenc avec sa fille
Ève. Ils lui rendirent visite plusieurs fois en 1813. in Alexandre Kraushar, Jacob Frank et le mouvement
frankim, Éditions Hades, Tome 2, 2017, p. 234.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 155
m L'entrée des Israélites dans la société française, op. cit., pp. 102-103.
296 Ibid., p. 104. Et comme l' écrit l'abbé Joseph Lémann quelques lignes plus loin: «Mais Cerf Beertst
Signé : Louis299 »
L'action de Cerf Beer ne s'arrêta pas là. Nous avons déjà signalé qu'il
avait joué un rôle dans la traduction en français du livre de Christian Wil-
helm von Dohm ami de Moses Mendelssohn 302 • Indirectement, un tel fait
révèle le haut degré de relation de cet homme avec des acteurs favorables
aux Lumières. En raison des problèmes en Alsace (usure, quittance, etc.),
une démarche particulièrement révélatrice de l'existence d'un réseau allant
au-delà des frontières du royaume de France prit forme:
« Les Juifs
d'Alsace s'étaient adressés à Mendelssohn et l'avaient
prié de rédiger un mémoire qui devait être soumis au Conseil d'État de
Louis XVI a.fin d'engager ce corps à envisager avec pitié leur position mal-
heureuse. Le philosophe et régénérateur juif se refusa à faire lui-même cette
rédaction, persuadé qu'elle n'eût pas abouti; il pensait, avec juste raison, qu'il
fallait, pour combattre ces préjugés avec efficacité, la plume d'un non israélite,
comme il le dit lui-même dans une de ses lettres au baron de Hirschen. Dans
ce but, il s'adressa au jeune Dohm, qui vivait à Berlin en qualité de conseil-
ler militaire et qui accepta la proposition, animé par son sentiment du bien
public et par l'esprit de tolérance dont il était redevable à l'ami de Lessing.
L'ouvrage fat publié à Dessau, patrie de Mendelssohn, en 178l3°3 (ndla:
souligné par nous). »
C'est avec ces diverses tensions en Alsace, mais aussi entraides entre
personnes soucieuses d'améliorer la situation des Juifs que furent publiées
les Lettres patentes de Louis XVI en juillet 1784 consistant, à la fois, à pro- .
téger les chrétiens, mais aussi à améliorer la condition de la communauté
hébraïque. Ce texte n'est que la conséquence d'un tour d'esprit propre au
Lumières puisqu'il permet de faire entrer le monde juif au sein de la nation
française avec, toutefois, des dérogations qui peuvent surprendre voire cho-
quer le lecteur de 2019. N'oublions pas que le roi de France, même marqué
par une touche libérale comme Louis XVI, avait encore des réflexes en fa-
ou hindouiste. » Ce 9'cst qu•une affaire de temps pour faire en sorte que tout le monde profite de ces
libéralités toutes noachides. Avec une nuance concernant l'islam. Cette religion, dont les fondamen-
taux ne heurtent pas les caractéristiques du noachisme émanant de la synagogue nouvelle, n'établit pas
toutefois de distinction entre le spirituel et le temporel. Ajoutons aussi que l'islam rejette l'usure. Pour
roue le reste, il y a concordance.
302
Cf. note 281.
303 L'entrét des lsrallius dans la socitté française, op. cit., pp. 374-375. Et l'abbé Lémann de rapporter
ces faits au sujet des Juifs alsaciens : « lis eurent rtcours à Mendelssohn, à l'occasion des suites de l'lpt'sode
des fausses quittances ( ... ). Cerf Betr, qui était en relation avec Mendelssohn, lui envoya tous ks docu-
ments. ~ Ibid., note 1 : ajoutons que pour ces affirmations, l'abbé joseph Lémann s'appuie sur les travaux
d'Heinrich Graecz, Histoire dts juifi, Tome XI, p. 66. Il est m~me ajouté que Cerf Beer aida von Dohm
à envoyer six cents exemplaires de son livre à Paris. Mais compte tenu que l'envoi en France avait été
fait sans autorisation, ils furent mis au pilon, in ibid., pp. 375-376 en référence aux Archives israélites,
18661 p. 641 et p. 642.
158 ARCHIVES DU MONDIALISME
« Les
juif, lorsqu'ils étaient possesseurs de la Palestine, ne reconnais-
saient à personne, à aucune nation, à aucune religion, le droit d'acquérir la
moindre parcelle du territoire sacré. Jamais la Loi de Moïse n'eût autorisé un
enfant d1sraël à vendre son champ à un étranger. Il n'est donc pas étonnant
que les catholiques, devenus à leur tour le peuple de Dieu, aient sauvegardé
leur territoire en excluant les juif de son acquisition, comme les Juif avaient
sauvegardé leur Terre sainte en excluant les nations de sa possession. Ce n'est
qua partir de 1789 ( ... ) que les juif commenceront à se plaindre et à crier à
l'injustice. Pourquoi? Parce qu'alors un droit public nouveau, le droit huma-
nitaire, les droits de l'homme, ai,ra été substitué au droit chrétien. Imprudence
qui permettra aux juif de devenir propriétaires et d'envahir tout à leur aise
l'héritage du peuple chrétien ( ... ). Louis XVI fat souverainement prudent,
souverainement politique en statuant que les juif demeureraient exclus de la
possession de ce sol de France, relevant du Christ. Leur interdire l'acquisition
304 L'abbé Joseph Lémann a consulté ces pièces d'archives, en particuHer, le travail préparatoire (appe-
lé « mémoire secret») rendant possible la mise en forme des articles composant ces Lettres patentes.
Concernant ce mémoire secret, « Le roi institua une commission composée de MM. de Miroménil Dagues-
seau, de BeaumQnt, de Sauvigny, Taboureau. Ceux-ci se firent remettre; d'une part: Les réflexions du. baron
de Spon, président du Conseil d'Alsace, de M. de La Galaizière, du cardi11al de Rohan et du maréchal de
Contade (tous chargés de /'administration de La province d'Alsace); d'autre part: Les représentations des Juifs
furent étudiées avec soin par la commission. Et /'11,n de ses membres, M. de Miroménil, rédigea ce mémoire
secret qtte nous avons découvert, et dans Lequel se troi,vent en préparation tous les articles qui composent Les
lettres patentes de 1784. >> Ibid., p. 33, note de bas de page 1.
305 N 'oublions pas, toutefois, que cette taxe permettait indirectement de suivre les déplacements de ces
Juifs en France qui pouvaient, pour certains, transmettre des informations ou des courants d'idées ...
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 159
« Nous avons reçu la lettre que vous nous avez fait l'honneur ( ... ) Nous
devons vous assurer du même secret ( ... ) que, de notre côté, nous vous recom-
mandons sur votre mission ( ... ) afin que rien de ce que vous avez à traiter ne
vienne à la connaissance des Juifs avignonais et allemands, qui ne pourraient
que nuire infiniment à notre principal objet de conserver notre corporation,
par les démarches et les sollicitations qu'ils feraient pour sy opposer, et être
confondus avec nous sous la seule dénomination générale de Juifs ( ... ) Vous
connaissez trop toute incompatibilité des usages, coutumes et manière de vivre
des autres juifs d'avec les nôtres, pour ne pas, à cette occasion, la faire valoir
comme vous le devez. Et, sans avouer ouvertement, dans les conversations que
vous aurez, la différence qui existe entre leurs mœurs et les nôtres, pour ne pas
trop les déprécier, ni convenir qu'il y en ait aucune dans le dogme religieux,
306
L'entrée des israélites dam la société française, op. cit. , pp. 56-5 7. L'abolition de cette mesure catholique
(droir de propriété) à répercussion politique par la Révolution de 1789 a ouvert la « Maison France»
aux populations du monde entier. L'immigration trouve sa source sur ce point. Il faut souligner aussi
un point important qui est l'article VI parmi les vingt-cinq constituant ces Lettres patentes. Ce dernier
n'autorisait les mariages parmi les Juifs d'Alsace qu'avec l'assentiment royal. N'était-ce pas une manière
de réguler la démographie juive afin qu'elle ne devînt pas trop importante par rapport à la population
chrétienne alsacienne? En tout cas, l'abbé Joseph Lémann, fore compréhensif à l'égard de la politique
de Louis XVI concernant le monde judaïque, s'élève furieusement contre cette mesure, in ibid., p. 62.
307 Cette politique d'émancipation, qui se voulait graduelle, s'est même accélérée en 1788, à l' initiative
de Louis XVI, avec la création d' une Commission sous l'égide de Malesherbes réunissant les Israélites
les plus distingués des diverses parties de France : Furcado, Gradis, Lopès-Dubec pour Bordeaux; Cerf
Beer pour l'Alsace; Beer Isaac Beer pour Nancy; Lazard et Trevel pour Paris, ec Fonseca pour Bayonne;
in ibid., p. 445.
160 ARCIDVES DU MONDIALISME
« Un
siècle nouveau va s'ouvrir,· que les palmes de l'Humanité en ornent
le frontispice, et que la postérité applaudisse d'avance à la réunion de vos cœurs.
Les juifs sont membres de cette famille universelle qui doit établir la fraternité
308
Ibid., pp. 452-453.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 161
entre tous les peuples; et sur eux, comme sur vous, la Révélation étend son voile
majestueux. Enfants du même père, dérobez tout prétexte à l'aversion de vos
frères, qui seront un jour réunis dans le même bercail; ouvrez-leur des asiles où
ils puissent tranquillement reposer leurs têtes et sécher leurs larmes; et qu'enfin,
le Juif, accordant au chrétien un retour de tendresse, embrasse en moi son conci-
toyen et son ami309 • »
2) La matrice révolutionnaire
« Dites-moi donc, mon cher Bing, à la veille des États généraux, ne de-
vriez-vous pas vous concerter avec d'autres membres de votre nation, pour récla-
mer les droits et les avantages des citoyens? Plus que jamais, voici le moment...
Grégoire,
curé d'Emberméni/3 14 »
Cette lettre fut suivie d, effet comme le rapporte avec moult informa-
tions l'érudit abbé Joseph Lémann. En effet, la convocation des États géné-
raux par Louis XVI vit affluer des députés munis des cahiers de doléances
émanant de la population. Cependant, les Juifs d'Alsace, de Lorraine et des
Trois-Évêchés, n,étant pas citoyens français, n'avaient pas pu participer au
débat national. Il n'en reste pas moins qu,ils obtinrent le droit d'être député
pour chacune de leurs provinces respectives 315 après avoir fait rédiger leurs
propres cahiers de doléances au sein de leur communauté. Munis de tous
ces documents remis au garde des Sceaux de Louis XVI, ils se rendirent à
l'Assemblée siégeant à Versailles. Toute 1, affaire fut menée par l'abbé Gré-
goire, député de la Lorraine, qui avait reçu les fameux cahiers des représen-
tants juifs de la part du garde des Sceaux pour les présenter ensuite lors des
débats publics. Ajoutons que sa bonté libérale le poussa à accueillir ces Juifs
dans son propre logis 316 • En cout cas, il se lança, à multiples reprises, dans la
bataille à la tribune de l'Assemblée dès le 3 août 1789 pour favoriser la prise
en compte de la question juive ... sans succès. À peine la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen adoptée, l'abbé Grégoire repart à l'attaque
en présentant une motion aux députés qui ne fut pas autorisée à être lue
devant les représentants de l'Assemblée ·=
leurs frères I (ndla : le poème de Schiller repris par Beethoven dit la même
chose : Alle Menschen werden Brüder, « Tous les hommes seront frères»)
Qu'une réforme absolue s'opère dans les institutions si ignominieuses auxquelles
nous sommes asservis, ·et que cette réforme, jusqu'ici trop inutilement souhaitée,
que nous sollicitons les larmes aux yeux, soit votre bienfait et votre ouvrage3 20 ! »
« On vous a dit sur les juifs des choses infiniment exàgéréei et souvent
contraires à l'histoire. Les vices des juifs ttdissent de l'avilissement dans lequel
vous les avez plongés; ils seront bons quand ils pourront trouver quélqùe àvan-
tage à l'être ... je pense donc qu'on ne peut les priver des droits sacrés que leur
donne le titre d'homme3 22 • » ·
Face à une telle logique, la partie d'en face resta muette. Comment
expliquer ces blocages successifs qui vont se répéter 14 fois pour, finale-
ment, aboutir lors de la quinzième tentative à la naturalisation de la com-
munauté juive en France en septembre 1791 ? Avant d'exposer les deux
raisons essentielles, nous alignons toutes ces tentatives avortées : 1) le
24 décembre 1789, comme nous l'avons vu; 2) le 28 janvier 1790, les
droits civils accordés aux Juifs de Bordeaux par Henri II sont confirmés,
mais nouvel ajournement pour les Juifs d'Alsace; 3) le 26 février 1790, le
duc de la Rochefoucauld-Liancourt demande la mise en forme d'un état
civil pour les Juifs, la mesure est repoussée; 4) le 16 avril 1790, les Juifs
d'Alsace sont placés sous protection de la loi et de l'Assemblée nationale
(nous allons en voir un peu plus loin la raison), mais le nouveau statut est
ajourné; 5) 30 avril 1790, profitant d'un décret accordant la nationalité
française aux étrangers résidant en France depuis au moins cinq ans, ten-
tative de l'élargir à la communauté juive ... sans succès; 6) 20 juillet 1790,
abrogation de toutes les charges et redevances qu'on exigeait des Juifs, mais
la question de la naturalisation n'est pas traitée; 7) et 8) le 25 août et le
2 septembre 1790 alors que les protestants ~ont admis dans l'organisation
judiciaire, l'Assemblée ne l'étend pas aux Juifs; 9) le 18 janvier 1791, l'abbé
Grégoire, devenu président de l'Assemblée, relance le sujet qui est, à nou-
veau, bloqué par les parlemeotaires; 10) le 7 mai 1791, l'évêque apostat
Charles-Maurice de Talleyrand fait un rapport à l'Assemblée concernant la
liberté complète des cultes. Les Juifs tentent d'y accoler la question del' état
civil, mais cela est rejeté par l'Assemblée; 11) le 20 mai 1791, liquidation
des dettes des communautés juives sans pour autant aller plus loin. À cela,
il faut ajouter les trois tentatives d'introduction du sujet par l'abbé Gré-
goire entre août et décembre 1789, nous arrivons à 14 essais infructueux.
Si ces projets ont échoué, cela est dû à deux causes. La première était que,
certes, les Juifs voulaient obtenir la naturalisation, pour autant ils voulaient
conserver leurs spécificités, leurs coutumes; c'est-à-dire vivre sous un ré-
gime particulier permettant l'obtention de la nationalité française, mais, en
même temps, avoir le droit d'être régi par les lois rabbiniques (les fonctions
de juges), bref, un régime particulier. La deuxième raison a été signalée avec
la protection des Juifs d'Alsace par l'Assemblée nationale. Le motif de cette
protection est le suivant révélant aussi la situation tendue sur le terrain :
Pour que l'Assemblée, finalement, cède et passe à l'acte bien des élé-
ments ont été nécessaires. Les informations de première main apportées par
l'abbé Joseph Lémann permettent de saisir l'ampleur du phénomène qui fut
tout sauf spontané. L'auteur insiste sur le rôle prégnant de la communauté
juive de Paris (environ 500 personnes à l'époque) qui, pour créer les condi-
tions nécessaires à l'obtention des droits civils n'hésita pas à jeter « à la
Seine, ses syndics particuliers, ses rabbins3 28 >> (annonce de la Haskala en toile
de fond). Les figures de proue de ce mouvement parisien étaient, en réalité,
deux Juifs alsaciens: Cerf Beer et Berr-lsaac-Berr (représentant la Lorraine à
l'Assemblé'e nationale et grand connaisseur du Talmud). Comme le rapporte
Le nom d'un homme est rapporté par l'abbé Joseph Lémann, lar-
gement inconnu devant l'histoire. Et pourtant! Son action fut décisive
pour la cause judaïque: c'est l'avocat Godard désigné à Paris; en 1791, par
l'expression « le jeune avocat dts ]uifs330 ». Les documents rél'èlent une coo-
.m Ibid., pp. 192· 193. L'abbé Joseph Lérnann s'appuie, dans la dernière partie, sut les travaux d'Hein•
rich Graetz, Tome XI , p. 211.
.HoIbid,, pp. 193• l 94. Il ajoute cette information à conserver à l'esprit: « Or; la Providence a permis qut
son porttftuillt concernant les Juifs, sts papiers d'avocat 41voul à leur cause, soient tombls tntrt nos mdins.
C'est 4 Marseillt que now avons fait, il y a vingt-cinïJ ans, ctttt dlcouvertt f élit tst vraiment ptlcieuse,
putsqu';lk noùJ ptrmtt dt rlvller J l'aidt dt Jocumtnls authentiques tt inéohttJtablts, ~ dtrniJrt fhast Jt
l'émantipation juive: sa phast jactJbin,, » Et l'abb4 Umartn dfâ.joutcr en tlotc de _bàS de page : « PlusieurJ
de m tlocumtnts pqrtmt· lt cachet de l'H4ttl dt Ville ou dt la 1'iùnicip11U1I dt Paris, avec les signaturts
autographes dt personnages connus. Le pi>rteftultle contient lgaltmtfit 111 miHutts où broûllloHJ dt tous
/ 1 , discours dt Godard tfl faveur dts J.uJfi '"'" un bon nombre dt letttts qui lui ont lté adreJslls, iHldités
170 ARCIIlVES DU MONDIALISME
332 Ibid., pp. 200-201. Propos complets et objectifs confirmés à partir de roriginal disponible sur
Gallica, in https://gallica,bnf.fr/ark:/12148/bpc6k4667ld/f4.imag~ avec la réponse de l'abbé Mulot
p. 1O. L'en-tête du document d, origine se présence ainsi : « Discours prononcé le 28 janvier 1790 par
M . Godard, avocat au Parlement, l'un dts représentants dt la Commune, en présentant à l'Asumblü
générale dt la Commune une députation dts juifs dt Paris.» Ce discours fut suivi de la présentation d'un
document, le même jour, intitulé« Pétition des Juifs établis en France adressée à l'Assemblée nationale,
le 28 janvier 1790, sur l'ajournement du 24 ,décembre 1789 » répondant à une adresse des Juifs de
Bordeaux envoyée à cette Assemblée. Les signataires de cc document se présentant comme « lt.s très
humbles tt très obéissants serviteurs» sont : Mayer-Marx, Ber-lsaac-Berr, David Sinczheim, Theodore
Cerf-Berr, Lazard-Jacob, Trenelle, père, sous la direction de Cerf Berr, « ci-devant Syndic-général des
juifs. ,. Cette pétition de 107 pages, outre les demandes en faveur de la naturalisation des Juifs, souligne
les problèmes en Alsace au sujet des prétendus 12 millions d'hypothèques (selon eux) sur les terres de
cette province n'étant pas appelée à devenir, malgré ses détracteurs, « unt colonie juive » (pp. 79-80) ou
encore rend hommage à Mirabeau dans sa compréhension du monde juif et à son œuvre sur Moses
Mendelssohn (p. 94). Mais surcout, cc document révèle les accointances profondes de cc milieu (Cerf
Berr et les autres) avec les acteurs acquis à la cause des Lumières en France et à l'étranger, en particulier
la Prusse et l'Autriche sous l'influence de Moses Mende.lssohn promoteur de la Haska/a. On peut
relever, encre autres, ce passage édifiant en demandant au lecteur de se rappeler des propos de Mirabeau
sur le docteur Herz marié à Henriette de Lemos (cf. note 284). Après avoir souligné l'importance du
monde juif à Berlin et à Vienne, ces auteurs ajoutent : « C'm à Berlin qu'm mort tn 1786_/t fameux
Moses Mendelssohn, l'un des plus grands philosophes tt dts meillttm écrivains du sièclt; glnit vraiment rart
à qui les Allemands ont donnl le titrt dè Platon moderne tt à qui ils dtstintnt un monument public. ( ... )
À Berlin, c'tst à un juif, au célèbrt Docteur Hertz, qut lt Roi a confié l'lducation dt ses enfants tt ce Juif a
lt titre dt conseiller aulique (ndla: conseiller particulier) du Roi. » in hctps://gallica.bnHr/ark:/12148/
bpc6k466644/f52,image, pp. 46-47. L'influence du monde juif au sein de la Maison royale de Prusse
est soulignée par ces propos. Or, nous devons renforcer ce trait, déjà relevé dans l'Atlas du mondialisme,
par le poinc suivant. Le banquier personnel du roi de Pruss~, le Juif Isaac Daniel ltzig, était membre cc
contributeur financier de }'Ordre des t< Frères Asiatiques» dirigé par Charles de Hesse Cassel, successeur
de Junius Frey, petit-cousin de Jacob Frank in Dufrankismt au jacobinisme, op. cit., p. 49. L'engagemenc
financier d' ltzig est confirmé par Jacob Kan, spécialiste des relations judéo-chrétiennes et professeur
d'histoire sociale à l'université hébraïque de Jérusalem, concernant la fondation d'une loge à Berlin :
« ( ... ) f tzig obtint unt lettre d'approbation dt la part du roi Frédéric Guillaume - dont il itAit le banquier
de confiance (ndla : souligné par nous) - qui affirmait que lt roi consentait à "tolérer la loge tn question
et à /a protlgtr aussi longtemps qu'tllt nt s'oritnttrait pas vers l'i/luminisme". » in Jacob Katz, juifs tt
francs-maçons tn Europe (1723-1939), Cerf, 2011, p. 96. Cerf Berr et ses acolytes étaient vraiment très
proches de ce monde fangeux.
m On peut illustrer ce dévoiement catholique, contraire à la doctrine de l'Église, par les propos d'un
autre prêtre, Bertolio, qui, lors d'une autre séance à l'Hôtel de Ville concernant les Juifs, n'hésitait pas
à proclamer : « Hâtons-nous dt leur faire oublier lts crimes dt nos pères. Soyons empressés dt rendre aux
juifs ce qu'ils nauraitnt jamais dû perdre : leur droit dt citoyens qui est immuable comme la nature qui le
leur donne. » in La pripondlranct juivt, op. cit., p. 205 . Il semble que ce prêtre avait oublié l'histoire
du Golgotha.
172 ARClilVES DU MONDIALISME
et en 48 sections. L'initiative fut menée par quatre Juifs 334 dont l'objectif
était de recueillir les signatures des représentants de chaque section afin
de leur faire approuver la demande d'émancipation du monde judaïque. À
l'exception des fripiers de la section de la halle, 47 sections donnèrent un
avis positif'3 35 • Fort de cette reconnaissance quasi unanime, l'avocat Godard
et l'abbé Mulot se rendirent à l'Assemblée nationale, le 25 février 1790, à la
tête d'une députation afin d'obtenir gain de cause. Heinrich Graetz utilise
une formule plus juste :
Dans cette affaire, l'abbé Joseph Lémann a fait une trouvaille extra-
ordinaire dans les papiers appartenant à l'avocat Godard : la minute de
la pétition déposée au nom de la Commune sur le bureau de l'Assemblée
nationale. Nous reproduisons l'intégralité du document [avec les ruptures
du texte figurées ainsi : (... )] qui, indirectement, révèle bien des pressions
dans les coulisses du pouvoir révolutionnaire :
«ADRESSE
Messieurs,
Signé: Godard,
l'abbé Bertolio,
Duveyrier,
l'abbé Fauchet3 37 • »
m Ibid., pp. 2 10-2 11. L'abbé Fauchet, devenu év~que constitutionnel (ayant prêté serment à la Consti-
tution civile du clergé), fut guillotiné en 1794. Toutes ces manœuvres sont confirmées par l'avocat
Achille-Edmond Halphen, secrétaire du Consistoire israélite de la circonscription de Paris, dans un
ouvrage paru <:n l 851 et intitulé, Rteut il des Lois, Décrets, Ordo,ma11us, avis du Constil d 'État, a"êtis et
règlements canctrnant les Israélites depuis la Rivolutio11 de 1789 : « Le 25 février suivant, une députation de
la municipalité de Paris Je rendit à l'Assemblée pour la prier de comprendre les Israélites de la capitale dans
les dispositions du décret du 28 janvier. L.e 26 mai 1791, la municipalité de Paris fit encore une démarche
semblable. Parmi les représen,ants de la capitale qui déployèrent le plus de zèle pour l 'émancipation des Israé-
lites, nous sommes heureux de signaler l'abbé Mulot et l'abbé Bertolio. Ces deux ecclésiastiques, animés des
vrais sentiments chrétiens, soutinrent ks droits des Israélites avec autant d'éloquençe qut de grandeur dame.
dans les séances de l'Assemblée des représentants de la commune des 28 tt 30 janvier 1790. Rendons aussi
hommage au talent et à la persévérance de Godard, a-vocat au Parlement et représentant de la commune, qui,
chargé par les Israélites de plaider leur cause auprès de la municipalité et de l'Assemblée, se dévoua à cettç
mission moins en avocat qu'en défenseur enthousiaste des droits de la justice et de l'humanité.» in https·I/
gallica,bnf. fr/ark;/l 2148/bpc6k 11666 Ic/f42.imag,, p. XXXVIII.
174 ARCIIlVES DU MONDIALISME
lors de la réception de cette pétition, comme nous l'avons relevé, les choses
bloquèrent en raison des craintes vives des députés au sujet des Alsaciens
violemment remontés contre les Juifs. Cependant, ces attaques à répétition
commencèrent à porter leur fruit et là aussi, c'est Talleyrand qui permit
l'ouverture des portes grippées du temple. En effet, à partir d'un rapport
de mai 1791 rédigé de sa main, concernant la liberté complète des cultes,
sous-entendue la possibilité d'élever des édifices religieux, les représentants
juifs saisirent la balle au bond. Jouissant désormais du droit de bénéficier
d'édifices religieux ayant pignon sur rue, ils soulignèrent au Conseil géné-
ral de la Commune l'ambiguïté d'une situation où la reconnaissance de la
citoyenneté française ne leur était toujours pas reconnue. Ce fut le déclic.
Se référant au rapport de Talleyrand, un arrêté de la municipalité de Paris
du 26 mai 1791 sous l'égide de son maire, Bailly, signala l'illogisme de la
situation auprès de l'Assemblée nationale :
«Je
demande qu'on rappelle à l'ordre tous ceux qui parleront contre cette
proposition car c'est la Constitution elle-même qu'ils combattront. »
«je crois que la liberté des cultes ne permet plus qu'aucune distinction
soit mise entre les droits politiques des citoyens à raison de leur croyance. La
question de l'existence politique des juifs a été ajournée, cependant, les Turcs,
les musulmans, les hommes de toutes les sectes, sont admis à jouir en France des
droits politiques. je demande que l'ajournement soit révoqué, et qu'en consé-
quence, il soit décrété que les juifs jouiront en France des droits de citoyens
actifs339. »
De tels propos similaires 'à ·ceux tenùs par tant d'autres (Mendels-
sohn, von Dohm, Mirabeau, Sieyès, Grégoire, etc.) ne sont que la consé-
quence d'influences anciennes présentées dans ce livre. Tous les révolu-
tionnaires partageaient cet «idéal» planétaire politiquement organisé, de
populations mélangées et de religion noachisée ... le peuple juif étant à
part, bien entendu. Seule la vitesse d'exécution du projet pouvait créer des
différences parmi les représentants révolutionnaires acquis à cette nouvelle
métaphysique. Afin de décrire le tableau de cette affaire, nous présentons
les extraits essentiels et révélateurs de cette politique parfaitement expri-
mée par le révolutionnaire Anarchasis Cloots ( 175 5-1794) dont la tour-
nure d'esprit est imprégnée de références kabbalistiques (métempsycose,
etc.) : La République universelle parue en .1792 et La République du genre
humain en 1793, annonçant le nouveau cours historique de la France à
cette époque jusqu'à aujourd'hui, sans oublier l'Église, au moment où nous
écrivons ces lignes (2019), mais aussi du monde. Les originaux scannés de
ces deux livres sont disponibles sur le site Gallica.
m Le Moniteur du 28 septembre 1791. L'original de ce journal affichant les propos du député Adrien
Duport cr ceux des autres parlementaires sont directement disponibles sur le lien suivant : hrrps://www,
retronews,fr/journall&azerre-narionale-ou-le-monireur-univcrsel/28-seprcmbre-1791 / 149/ 1302103/2
Concernant les Juifs obtenant la nationalité française à l'égal de leurs homologues chrétiens, l'abbé
Joseph Léman fait cette remarque logique: (( Par cette déclaration qu'en politique il était homme comme le
chrétien et que le chrétien ne lui était nullement supérieur et n'avait pas d'autres droits que ceux qu'il possé-
dait lui-mime, /'Israélite va être autorisé à se prlstnter partout, à concourir ou intriguer partout, à disputer
n'importe quel poste dans la société. On ne pourra plus lui rien interdire, lui rien soustraire, lui barrer quoi
et soit. Si les circonstances ou l'ambition le portent dans le voisinage du trône tt mimt vers le rang suprême,
qui donc pourra lui en fermer l'accès? Qui en aura le droit? Il est homme, citoyen, prétendant, comme tout
le monde!» in La prlpondlrance juive, op. cit., p. 236. Que le lecteur de 2019 remplace le mot «juif»
par «bouddhiste», ((hindouiste» ou encore ((musulman» ((( plus homme encore que») ... et il aboutit au
même résultat à une échelle plus grande, situation valable en France, en .Europe et dans tous les États
du monde se référant aux droits de l'homme, religion humanitaire d'esprit noachide. Les référents
religieux et philosophiques d'un État façonnent une politique, d'une certaine manière, conduisent à
des conséquences matérielles spécifiques. « De l'esprit dépend la matière», comme l'écrit fort justement
l'abbé Joseph Lémann, formule que nous utilisons comme épigraphe de ce livre, in La prépondérance
juive (Tome 1), op. cit., p. 177.
176 ARCIIlVES DU MONDIALISME
- La République universelle
347 Ces projets de blocs continentaux, imaginés par Cloots, ont été repris (entre autres) dans un numéro
de The Economist de septembre 1990 promouvant un marché transatlantique et l'émergence d' unions
régionales (Euro-Asia, Confuciana, ... ). Gardons à l'esprit que c'est un prototype avec des possibilités
de variantes. Ce sont des projets théoriques que l'idéal mondialiste cherche à concrétiser ... ce qui n'est
pas gagné d'avance. Annexe V : The Economist de septembre 1990, « Une alliance permanente i..
¼◄s Ibid., pp. 162-163. D'autres personnes pensent plutôt à Jérusalem.
349 Ibid., pp. 186-187.
3so Ibid., p. 189. Le 11. PEUPLE HUMAIN» est là aussi en lettres capitales dans le document d'origine.
Concernant ces propos négatifs (le mot est faible) sur la monarchie française, l'Église et le catholicisme
en général. on peut logiquement se dire que les élites rabbiniques peuvent êue satisfaites qu,un .c idiot
utile» à l'esprit retourné par le noachisme fasse le travail à leur place.
3s t
hup://gallica,bnf fr/ark:/ 12 I48/bpr6k86072x/f6,image. p. 2.
178 ARClllVES DU MONDIALISME
répète, que le genre humain est Dieu ( ... ). C'est le genre humain régénéré que
j'avais en vue lorsque j'ai parlé du Peuple-Dieu dont la France est le berceau et
le point de ralliement. La souveraineté réside essentiellement dans le genre hu-
main entier; elle est une, indivisible, imprescriptible, immuable, inaliénable,
impérissable, illimitée, absolue, sans bornes et toute-puissante3 52 ( ••• ). La ré-
publique universelle remplacera l'église catholique3 53 (ndla: souligné par
nous). (._. .) Les décrets seront très rares lorsque la constitution de l'univers
sera faite, lorsque les droits de l'homme seront en exercice sur un globe
divisé politiquement en mille cases départementales3 54 (ndla : souligné
par nous). ( ... ) La somme de bonheur sera si grande pour chaque portion de
l'empire, qu'il y aura une sollicitude générale pour le maintien de l'ordre établi.
Oui, citoyens, l'Univers sera un jour aussi jaloux de l'unité du genre humain,
que vous l'êtes maintenant de l'unité de la France3 55 ( ••• ). Tout s'explique, tout
s'éclaircit avec la souveraineté du genre humain ( ... ). L'étranger/ Expression
barbare dont nous commençons à rougir3 56 ( ..• ). Nous voyons à Paris, à
Londres, à Madrid, à Amsterdam, plaider sa cause d'un Persan, d'un
Indien, d'un Chinois, d'un Péruvien, d'un Turc, d'un Cafre, d'un Armé-
nien357. On discute en Europe les intérêts d'un habitant des Antipodes;
m Ibid., p. 4.
m Ibid., p. 21. Ces volontés, nous les trouvons parmi de nombreux acteurs. Signalons l'existence du
cardinal Mariano Rampolla del Tindaro (1843-1913), franc-maçon appartenant aux échelons supé-
rieurs lucifériens (OTO : Ordo Ttmpli Orimtis) au service du pape Léon XIII et qui faillit lui succéder
en 1903. Par un coup de pouce de la Providence, c'est Saint Pie X qui arriva sur le trône de Saint Pierre.
Son action permit de recarder le développement du modernisme dans l'Église. Cette inflltratioo , sans
oublier les relais au service de Rampolla, ont perduré après sa mort ... cela a donné Vatican Il. Lire le
riche ouvrage d'Henri Barbier, Le réseau Rampol/a et l'lclipse de l'Église catholique, Éditions Fatima-
Christ-Roi, préface de Pierre Hillard (à la 2e édition), 2018. Élément révélateur, ayant failli succéder
à Léon XIII , un buste du cardinal Rampolla se trouve dans la salle des papes (comme s'il était l'un des
leurs) présentant sur un mur de marbre l'ensemble des pontifes de Saint Pierre à Jean-Paul II (années
de leur mort) dans la basilique vaticane (vidéo le prouvant sur le site des Éditions Nouvelle Terre). En
2 000 ans d'histoire, il y a eu des milliers de cardinaux dans l' Église. Posons-nous la question: pourquoi
ce cardinal est-il le seul à avoir obtenu ce curieux privilège d'avoir son buste dans la salle des papes? Ce
buste de Rampolla fut installé en 1914; c'est-à-dire par Benoît XV qui, auparavant, avait été le protégé
de ce cardinal (cf. note 490). Cette infiltration se double de satanisme. Pour illustrer cela, nous pou-
vons citer la statue Angelo de la Luce à l'allure méphistophélique reposant sur une pyramide, installée en
2000 dans la basilique Santa Maria degli Angeti e dei martiri à Rome. Annexe VII : Photos du bu.ne du
cardinal Rampolla dans la salle des papes de la basilique vaticane. Annexe VIII: Photos de l'Angelo
della Luce dans la basilique Santa Maria degli Angeli e dei martiri à Rome. La maison battut par les
vents, le roman du Vatican, aux Éditions Saint-Remi, 2015, par Malachi Martin (1921-1999), un reli-
gieux irlandais ayant vécu dans l'encourage de Jean XXIII, a évoqué sous forme romancée et de manière
habile des aspects des coulisses du Vatican particulièrement horribles.
35 ~ Ibid., p. 23. Dans notre livre, Atlas du mondialisme, nous avons présenté la carte départementale de
la France en damiers parue en 1789. Dans l'esprit de Cloots et de ses coreligionnaires, le même pro-
gramme doit s'appliquer à l'échelle planétaire ... vision toute technocratique.
355
lmp://gallica bnf,fr/ark:/ l 2148/bpc6k86072x/f27.image. P· 23.
356
Ibid., p. 24.
357 Ibid., p. 26. Dans cette filiation philosophico-ésocérique, on retrouve cet état d'esprit, déjà rappelé
dans cet ouvrage, chez Wells lorsqu' il affirme dans le chapitre 12 de son livre intitulé Ordre mondial
en devenir la nécessité de déplacer des pans entiers de populations en fonction d'intérêts économiques
au sein de la gouvernance mondiale : « Nous pouvons anticiper une rapide transformation de la face du
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 179
monde au fur et à mesure que sa population est distribuée et redistribuée selon les allas du besoins changeants
de /a production économique. >i in le nouvel ordre mondial, op. cit., p. 168. Ces propos de Wells, annoncés
entre autres par Cloots, trouvent leur aboutissement, par exemple, dans les travaux de l'ONU favorable
à ces déplacements humains en encourageant les migrations et les mélanges de populations que l'on
peur scientifiquement prouver par le test de la drépanocytose dans le cas de Ja France (voir Annexe li).
Annexe X : Les Nations Unies, communiqué et rapport sur les migrations de remplacement (mars
2000).
m Ibid., p. 26.
m Ibid., p. 29. Un exemple de disparation de la France fut tenté par le gouvernement français, en sep-
tembre 1956, en liaison avec le gouvernement britannique afin de créer une union franco-britannique.
Tentatives faites déjà en 1420, lors du Traité de Troyes, et à nouveau, en juin 1940, avec le général de
Gaulle et Jean Monnet. Annexe XI: Union franco-britannique (septembre 1956).
360
Ibid., pp. 29-30.
180 ARCHIVES DU MONDIALISME
361
Ibid., p. 32.
362
Ibid., pp. 32-33.
363 Ibid. , p. 33.
3~ Ibid., p. 34.
365 Ibid., p. 35; cf. note 472.
366 Ibid., pp. 35-36.
367 Ibid., p. 38.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 181
locale en Europe gràce aux travaux du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe au sein du
Conseil de l'Europe dont les ambitions accompagnent celles de la Commission européenne parce que
c' esr la même famille de pensée. En juin 1980. le juriste allemand Alfons Galette (1914-2006) élabora
un rapport, « Les institutions régionales en Europe». qui. s'inspirant du modèle germanique, posa les
fondements d'une réorganisation politique locale (villes et communes) des pays du Vieux Continent.
Parmi le groupe de travail, on peut noter la présence du Belge Lucien Harmegnies. Grâce aux travaux du
journaliste Yann Moncomble. il est possible de savoir qu' Harmegnies était membre du comité de • l'Ins-
titut d ,étl'dts mondialiste» in l'irrlsistible expansion du mondialisme, Faits tt Documents, 1981 , p. 231,
présence confirmée sur leur site : bttpillwww,recim,org/elu/Lucien-fr.htm C'est le même personnage
qui, à partir des travaux du juriste Galette, a élaboré la résolution 126 (1981) aboutissant à la «Charçe
européenne de t•autonomie locale » en 1985. Cette Charte est le document de référence du Conseil des
Communes et des régions d'Europe (CCRE) à Bruxelles qui fut un temps dirigé par l'ancien président
de la République française. Valéry Giscard d'Estaing. Façon poupée gigogne, le CCRE est membre de
l'institut planétaire Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU) créé en 2004 regroupant, out1e son
représentant européen, six autres organismes du même type présents sur chaque continent (en tout
sept sections régionales) s'occupant eux aussi des affaires locales dans de nombreux domaines {lutte
contre la pollution, culture, égalité des genres, finances locales, droits de l'homme, etc.), in hctps;II
www.uclg,oq~/fr/ocganisarion/muccure/scctions Pour la période 2016/2019, Anne Hidalgo, maire de
Paris est membre du comité directeur du CGLU, in https;//www,uclg org/fr/ocpnisation/presidencc
Nous avons là une application de l'idéal révolutionnaire de CloQts. lui ou un autre, en faveur d'une
République universelle dans tout ce qui a traie à la gestion des affaires locales du plus bas au plus haut
de l'échelle : au niveau de chaque pays européen. puis au niveau de l'Europe, enfin à l'échelle plané-
taire sur chaque continent. Annexe XII : Projet de rétolution en faveur des collectivités locales;
An~exe XIII: Résolution sur les principes de l'autonomie locale.
182 ARClilVES DU MONDIALISME
369 Aimé Pallière, Le sanctuaire inconnu, ma conversion au judaïsme, Éd. Saint-Remi, 2014, pp. 118-132.
184 ARClilVES DU MONDIALISME
370
L'entrée dts Israélites dans la société fr,mfaist, op. cit., p. 312; formule utilisée plus d'une fois dans
ce livre.
371
Cf. Annexe II.
372
Il faut, toutefois, rappeler que les sociétés musulmanes défendent encore des valeurs conserva-
trices contraires aux préceptes du nouvel ordre mondial, valeurs qui one désormais déserté le monde
occidental. N'oublions pas non plus que ces musulmans (sans oublier les Arabes chrétiens) one eu à
souffrir des guerres menées ·par le monde anglo-saxon lié à Israël avec des pays européens complaisants
au Moyen-Orient. Ces populations peuvent avoir une légitime colère à l'égard de cous ces pays. Pour
cette raison, elles peuvent être instrumentalisées pour aviver les tensions avec les Européens. Faisons le
constat suivant : les Français sonc pris en étau encre un système politique né en 1789 donc les principes
sont en harmonie avec la synagogue nouvelle et une population musulmane croissante étrangère à la
civilisation du pays. Humainement parlant, l'avenir de la France est sans issue ... idem pour l'Europe.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 185
À qui cette situation peut-elle donc rendre service? Il est toujours intéres-
sant de connaître l'avis du monde juif à l'égard de l'islam. Le Dictionnaire
encyclopédique du judaïsme apporte des informations édifiantes :
relève pas d'une pure coïncidence inhérente à la nature des choses; nous sommes
au contraire en présence, comme l'attestent les termes identiques utilisés dans
les deux traditions, du résultat d'un contact direct. De fait, dans les deux reli-
gions, l'étude des éléments purement juridiques est considérée comme relevant
du culte, les grandes figures de l'islam et du judaïsme ne sont pas des prêtres ou
des moines, mais des interprètes de la loi divine révélée. Les scientifiques ont
par ailleurs remarqué que la loi religieuse des musulmans s'était principalement
développée en Iraq (Babylone), région qui, à cette époque, comportait le centre
d'études rabbiniques le plus important. Cette étroite interaction entre islam
et judaïsme est perceptible également dans les lois qui gouvernent la taharah,
la pureté et la propreté rituelles, qui sont les mêmes dans les deux religions, le
même terme étant utilisé dans les deux cas. Ces lois concernent les interdits
portant sur la nourriture et les boissons, sur le contact avec les organes génitaux,
sur les pertes blanches et sur le contact avec les cadavres et les charognes - toutes
pratiques qui rendent impurs du point de vue rituel et empêchent les personnes
affectées d'accomplir les devoirs religieux, tels que la présence aux lieux du culte
et la récitation des Écritures. La prière présente aussi des traits caractéristiques
communes aux deux religions. Dans l'islam, la qualité première et essentielle
de la prière est la niyya, l'intention, qui correspond littéralement à la kavva-
nah juive, sans laquelle la prière est incomplète. Quant aux lois alimentaires
prescrites par la religion juive, la plupart furent rejetées par Mahomet (ce
dernier les considérant comme une punition infligée aux juifs); il ne retint que
l'interdiction de manger du porc, du sang et des charognes, mais il décréta que
l'abattage de tous les animaux, effectué selon le rite, était permis dès l'instant
où la nourriture était destinée à la consommation humaine. Parmi les obliga-
tions et les devoirs - qui, tant dans l'islam que dans le judaïsme, sont considérés
comme des devoirs religieux incombant à tout croyant - , le zakat de l'islam
correspond à la tsedaqah (l'acte de charité) du judaïsme. La prise en charge des
veuves et des orphelins est un devoir religieux dans l'islam aussi bien que dans
le judaïsme, et il est également recommandé dans l'islam de visiter les malades
en des termes identiques à ceux employés par la Aggadah 373 • »
373
Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, op. cit. , pp. 497-499.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 187
374
Né en 1960, homme politique et philosophe, il est l'auteur d'un livre fort révélateur à ce sujet: La
Révolution française n'est pas terminée, Seuil, 2008.
188 ARClllVES DU MONDIALISME
Après tout, ces Juifs sont devenus français en 1791. Que faire de plus?
C'est mal connaître ce monde travaillé par des rivalités internes. En effet,
au moment de l'intervention de l'empereur en 1806, quinze ans se sont
écoulés révélant une distance perpétuelle entre Juifs fraîchement natura-
lisés et Français chrétiens. Certes, des siècles et des siècles d'animosité et
de rancune et surtout, l'incompatibilité spirituelle complète entre ces deux
mondes, ne pouvaient pas être effacés en quelques années. Cependant, un
autre élément de poids continuait à tracer une frontière invisible entre les
deux communautés : le Talmu~, « la haie de la Loi375 », sous-entendu celle
écartant la Loi de Moïse, selon l'expression même des rabbins. C'est le
maintien d'un véritable fatras de lois régissant la vie de tous les jours du
Juif. Ce monde juif, Bonaparte l'a connu lors de sa campagne en Égypte et
il le retrouve après ses victoires sur les champs de bataille où les blessés et
morts sont souvent dépouillés, notamment par la gent judaïque. L' empe-
reur en fait même le constat :
d'Ulm qui étaient accourus de Strasbourg pour acheter des maraudeurs ce qu'ils
avaient pill/376• »
« li faut assembler les États généraux des juifs, je veux qu'il y ait une
synagogue généraie des juifs à Paris377 • »
37
s La prépondérance juive, Napollon l" tt les Israélites, Éditions ESR, Tome 2, p. 7. Cependant, n'ou-
blions pas que les rituels mosaiques, depuis l'Incarnation, n'ont plus de sens.
6
,., Ibid. , pp. 15- 16. " Paroles prononcits par Napollon au Conseil d 'État (slance du 30 avril 1806). Cités
par Graetz, Tome XL p. 623. »
m Ibid., p. 24 .
.mi Ibid., p. 31.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 189
« En
fixant mes regards sur ce Conseil suprême, mon imagination fran-
chit des milliers de siècles. je me transporte au temps de son institution et mon
cœur ne peut se défendre d'une certaine émotion que vous partagez sans doute
avec moi385 • »
379L'abbé Joseph Lémann précise : « Abraham Furtado descendait d'unt dt w familles israllitts du Portu-
gal qui cachaient soigneusement le secret dt l(ur croyance, pour pratiquer, dans la profondeur dts plus obscurs
souterrains, ln principales drlmonits du culte dt leurs ancêtres.» in ibid., p. 53. En d 1autrcs termes, cela
s'appelle un marrane.
38
°Cf. note 307.
381 Cf. note 163.
382 La prépondlranu juive, op. cit., p. 36. Cet auteur rapporte une précision indiquant que l'idée de la
création du « Grand Sanhédrin» a dû être soufflée à Napoléon 1e, par Abraham Furtado> président de
l'Assemblée des Notables, selon l>historien Heinrich Gractz (Tome XI, p. 282), in ibid., p. 41, note de
bas de page 2.
383 Cf. note 332.
m Ibid., p. 39.
190 ARCHIVES DU MONDIALISME
/able sans qu'il soit prononcé par les tribunaux et en vertu de lois
contradictoires à celles du Code français?
-3) Une juive peut-elle se marier avec un chrétien et une chrétienne
avec un juif? Ou la loi juive veut-elle que les Juifs ne se marient
qu'entre eux,
- 4) Aux yeux des juifs, les Français sont-ils leurs frères ou sont-ils des
étrangers?
- 5) Qu 'est-ce que la loi leur prescrit à l'égard des Français qui ne sont
pas de leur religion ?
-·6) Les juifs français regardent-ils la France comme leur patrie? Ont-
ils l'obligation de la défendre? Sont-ils obligés d'obéir aux lois et de
suivre les dispositions du Code civil?
- 7) Qui nomme les rabbins?
- 8) Quelles sont leurs fonctions?
-9) Leur autorité n'est-elle fondée que sur l'usage?
-1 O) Plusieurs professions sont-elles interdites aux Juifs?
- 11) L'usure est-elle permise légalement?
-12) L'usure est-elle permise à l'égard des étrangers3 89 ?»
389
Ibid. , pp. 65-66.
m « ( ... ) que lrur religion leur ordonne de regarder comme loi suprême la loi du Prince en matière civile et
politique; qu'ainsi, lors même que leur Code religieux ou les interprùations qt/on lui donne renfermeraient
des dispositiôm civiles ou politiques qui ne srraimt pas en harmonie avec le Code français, ces dispositions
cesseraient dès lors de les régir, puisqu'ils doivmt avant tout reconnaître La loi du Prince et lui obéir.» in
ibid., p. 70. Ec l'abbé Lémann d'ajouter dans la foulée que « /a Loi de Moïse était rangée a"-dessous du
Code Napoléon. »
391 Se référant au prophète Isaïe parlant de Dieu répandant son Esprit, le rabbin Sintz.heim ajoute que
le Très-Haut« a choisi Napoléon pour le placer sur le trône de la France et de !1ta/je; on doit lui appliquer
/es paroles de mon texte : ''je répandrai mon esprit sur lui. "» ou encore les propos du rabbin Cologna,
vice-président du Sanhédrin : «//est donc vrai que le génie prodigieux de l'immortel Napoléon, émanation
de l'esprit vivifiant de !'Éternelle Sagesse( ... ). Ce génie créateur, qui parmi les mortels est le mieux formé à
L'image de Dieu, en suit lçs traces sublimes.» in ibid., pp. 58-60.
192 ARClilVES DU MONDIALISME
392
Le compte-rendu officiel du Grand Sanhédrin fut de dire concernant ce sujet : (( ( ... ) Les mariages
entre israélites tt chrétiens, contractés conformément aux lois du Code civil, sont obligatoires et valables
civilement; et, bien qu'ils ne soient pas susceptibles d'itre revêtus des formes religieuses, ils n'entraineront
aucun anathème. i. in ibid., p. 78.
393
Ce refus des deux assemblées auraient dô faire réfléchir l'empereur. Le respect de la loi du sang
indiquait, indirectement, le maintien d'un modèle de pensée propre à une communauté et sa volonté
de perpétuadon contraire aux caractéristiques à l'âme française.
394
Ibid., p. 98.
LA RÉVOLUTION DE 1789 OU LA REVANCHE DU SANHÉDRIN 193
cevoir ou de briser3 95 • »
« - 1) Les prêts faits par les Juifs à des mineurs, à des femmes, à des
militaires sont déclarés nuls.
- 2) Leurs créances frauduleuses ou usuraires sont annulées.
m Ibid. , pp. 99-100. Deux exemples parmi plusieurs peuvent illustrer les propos de l'abbé Lémann: le
mariage mixte et les rapports entre Français chrétiens et Français juifs. À la question « Une Juive pèut-
ellt se marier avec un chrétien tt une chrétienne avec un juif?», la réponse fut : • La prohibition ne s'ap-
plique qu'aux peuples idoldtm; et /t Talmud die/are formellement qut les nations modernes ne le sont pas,
puisque, comme nous, elles adorent le Ditu du ciel tt de la terre (ndla : sauf qu'il faut savoir les concepts
qu'on y met, choses que leurs représentants se gardent bien de préciser).~ Pour l'autre question: «Aux
yeux des juifs, les Français sont-ils leurs frères ou sont-ils des étrangers?», la réponse fut : «A1~ yeux des
juifs, les Français sont leurs frères et nt sont point étrangers. L'esprit des lois de Moise est conforme à cette
manière de considérer les Français.. . Et cette doctrine est pro/mit par le Talmud. » in ibid., pp. 99-100.
396 Winston Churchill avait parfaitement compris les rivalités existant entre ces différentes communau-
tés juives dans un article paru, le 8 février 1920, dans l'I//ustrattd Sunday Herald et intitulé «Zionism
versus Bolchevism » accompagné du sous-titre, « Un combat pour l'âme du peuple juif>>. Il y expose le
rôle prégnant de certains Juifs dans l'histoire et, en particulier, dans la révolution bolchevique (comme
plus tard Alexandre Soljénitsyne) et les oppositions farouches entre clans rivaux adhérant, pour les uns,
aux principes des Lumières, pour les autres, au sionisme. Cet article révèle sa connaissance profonde
des événements historiques. Enfin, précisons que le documentaire d'Hervé Ryssen, intitulé « Les Juifs,
le com~unisme et la révolution russe de 1917 », explique clairement le rôle d'une faction juive dans ces
événements révolutionnaires, in https;//www.youcube,com/watch?v=nHuNr6Vl tFg
194 ARCHIVES DU MONDIALISME
kala, dans ses liens très étroits avec le frère de Charles de Hesse-Cassel
à la tête de l'ordre des « Frères asiatiques», Guillaume de Hesse-Cassel.
Ce dernier, la plus grande fortune d'Allemagne à la fin du XVIIIe siècle,
avait confié la gestion et la protection de ses finances à Mayer Amschel au
moment de l'invasion de son État par les troupes napoléoniennes. Il est
intéressant de connaître le compte-rendu de cette histoire, sans en oublier
les conséquences, par un témoin de cette époque: Jean-Baptiste de Marbot
(1782-1854), lieutenant-général qui termina sa vie comme Pair de France
en 1845. Acquis à l' orléanisme, il fut chargé aussi de l'éducation mili-
taire de l'aîné des fils de Louis-Philippe, le duc de Chartres (1810-1842).
Les Mémoires laissées par Marbot, acteur et témoin d'une époque trouble,
révèlent l'émergence d'un monde nouveau, d'une puissance financière dont
Napoléon a permis la naissance :
prouvant qu'il n'avait fait que céder à la force, ce qui le mettrait à l'abri de
toute réclamation; mais la probité du juiffit encore repousser ce moyen, et,
de guerre lasse, on le laissa en repos. Les quinze millions restèrent donc entre
les mains de Rothschild depuis 1806 jusqu'à la chute de l'Empire en 1814.
À cette époque, /'Électeur étant rentré dans ses États, le banquier francfortois
lui rendit exactement le dépôt qu'il lui avait confié. Vous figurez-vous quelle
somme considérable avait dû produire, dans un laps de temps de huit années,
un capital de quinze millions entre les mains d'un banquier juif et francfor-
tois ! ... Aussi, est-ce de cette époque que date l'opulence de la maison des frères
Rothschild, qui durent ainsi à la probité de leur père la haute position finan-
cière qu'ils occupent aujourd'hui dans tous les pays civilisés3 98 • »
du testament d'un autre évêque, Saint Remi, vit après sa mort son magni-
fique hôtel à Paris, rue Saint Florentin, occupé par Alphonse, le petit-fils
du fondateur de la dynastie Rothschild 400 • Charles-Maurice de Talleyrand
issu du Périgord cédait la place au Jourdain.
L'émancipation judaïque
des temps 01odernes
« Bénéficiant
du financement de Rothschild, Cecil Rhodes racheta un
grand nombre de petits intérêts miniers, se retrouva rapidement en position
de monopole et devint intrinsèquement lié à la puissante maison Rothschild.
Bien qu'on ait mis au crédit de Rhodes d'avoir transformé le groupement de
mines De Beers en plus grand fournisseur de diamants du monde, son succès
était largement dû au soutien financier de Lord Natty Rothschild, qui détenait
plus d'actions ·dans la société que Rhodes lui-même. Rothschild soutenait non
seulement Rhodes dans ses projets miniers, mais également sur les questions de
suprématie de la race britannique et d'expansion de l'Empire401 • »
402
bttp;//www.rhodessçholatoc&I Parmi les nombreux boursiers depuis 1904, citons le président amé-
ricain Bill Clinton. Le lecteur doit bien comprendre que l'action de Rhodes consistant à favoriser des
unions régionales dans le cadre d'une gouvernance mondiale se perpétue jusqu'à nos jours (2019). On
peut signaler cet exemple : la Convention sur l'avenir de l'Europe en 2001/2004 préparée sous l'égide
de Valéry Giscard d' Estaing a été adoptée à Rome en octobre 2004. Soumise à référendum en 2005 en
France et aux Pays-Bas, sous 1•appellation de "Traité établissant une constitution pour 1•Europe Ji>, elle a
été refusée par ces deux pays. L'oligarchie européiste, n•obéissant pas à la démocratie quand cela impacte
ses intérêts, a retravaillé le texte appelé " Traité de Lisbonne», adopté par la voie parlementaire en 2007
en France. Lors de l'élaboration de cette Convention, celle-ci était flanquée d'un Secrétariat piloté par
John Kerr. Lui et son équipe avaient un rôle incontournable puisqu'ils centralisaient et rédigeaient la
quasi-totalité des textes servant de bases de travail à la Convention. Or le CV de John Kerr disponible
sur le site du gouvernement britannique· révèle, outre ses qualités d'ambassadeur à Washington ou de
son action à la tête de la compagnie pétrolière, la Shell, qu'il fut membre du comité de direction Rhodes
(Rhodts Trust) de 1997 à 2010 chargé de sélectionner les étudiants appelés à un bel avenir selon la doxa
mondialiste, in https;//www parliaroem,uk/bio&raphics/lords/lord-kerr-of-kinlochard/3708
403
Carroll Quigley, Histoire secrète dt l'oligarchie anglo-américaine, Éditions le Retour aux Sources,
Préface de Pierre Hillard, 2015.
404
Lors de discussions vives, Maurice de Hirsch ne comprenait pas les volontés de Herzl de favoriser
un courant migratoire juif vers la Palestine. Cet homme d'affaires encourageait plutôt cette émigration
vers l'Argentine dans le cadre de lajewish Coloniuztion Association à partir de 1891. Cela déplaisait for-
tement à Herzl qui n'hésita pas à lui écrire dans une lettre du 3 juin 1895 : • ltous ltts un grand juif en
matière monttairt, moi, jt suis un juif d'esprit. » Theodor Herzl, The Complett Diarits of Theodar Htrd,
édité par Raphaël Parai, Volume 1, 1960, p. 26
4
os Annexe XIV: Portrait de Theodor Henl (1860-1904)
L'ÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 201
« Il faut être aveugle pour ne pas voir que les Juifs sont le ''peuple élu "de
la haine universelle407 • » •
06
' Alexandre Soljénicsyne, Deux site/es ensemble, 1795-1995, Fayard, Tome 1, p. 162.
"°7 Ibid., Tome 1, p. 283.
202 ARClilVES DU MONDIALISME
Dans cette affaire et bien avant Herzl, Pinsker n'était pas le seul à
promouvoir cette idée dans le cadre des «Amants ~e Sion» (Hovevei Tsion).
Déjà, on peut citer le rabbin Tsvi Kalisher (1795-187 4) qui fut à l'origine,
en 1836, d'une lettre adressée à la famille Rothschild de Berlin estimant que
la rédemption messianique passait par la mise en place d'un courant migra-
toire afin de remettre à l'honneur la Terre Sainte408 • Cette idée de messia-
nisme est ancienne comme nous avons pu le constater avec la liste des faux
Messies présentée par l'abbé Lémann depuis le 1cr siècle apr. J .-C. (Simon le
Magicien, Shimon Bar-Kokhba en 132 apr. J.-C. et les autres). Cependant,
des oppositions violentes déchiraient les communautés juives entre elles.
Certaines estimaient que seul Dieu, le Messie des Juifs, était en mesure de
redonner la gloire à Israël miraculeusement et surnaturellement, tandis que
d'autres considéraient que seuls des hommes déterminés pouvaient abou-
tir à ce résultat positif. À cela, il faut ajouter aussi d'autres rivalités entre
groupes juifs, les uns considérant qu'il fallait favoriser l'assimilation (une
sphère publique neutre) dans le cadre de la Haskala (ce qui n'empêchait
pas toute une gamme de nuances en ce domaine), tandis que d'autres, les
sionistes, estimaient qu'il fallait conserver les caractères du monde judaïque
et les traduire en actes politiques. Ces différends violents ont pu être souli-
gnés dans le refus d'une partie du monde rabbinique d'accepter que le pre-
mier Congrès sioniste se tienne à Munich en 1897. Face à cette opposition
farouche d'une faction juive and-sioniste, Theodor Herzl s'est rabattu sur
la ville de Bâle en Suisse409 • Ce premier congrès n'est que le prolongement
d'un XIXe siècle déchiré entre, d'un côté, les partisans de l'antisémitisme
inquiets d'une montée en force de cette communauté au sein des sociétés
européennes et, de l'autre côté de la barrière (pour certains groupes), la
défense farouche des caractères juifs. Ces rivalités ont atteint un sommet
avec le nazisme dont, nous le verrons, les caractéristiques racialistes sont la
version « miroir inversé» des préceptes judaïques sionistes. En effet, nous
devons rappeler que le judaïsme a toujours défendu une vision raciale de
son peuple, condition qui perdure toujours en 2019. Nous avons déjà cité
les mesures édictées par Esdras, après le retour de l'exil à Babylone, rejetant
les femmes étrangères mariées à des Hébreux ainsi que leurs enfants 410 • Il
ne faisait que remettre à l'honneur des principes que l'on retrouve, par
exemple, dans le Deutéronome VII, 1-5 411 • Ces mesures, dont le but était
de maintenir les Hébreux loin de la contamination païenne et de ses
dérives, poursuivaient l'objectif, comme nous l'avons écrit plusieurs
08
" http://zionism-jsrae1 ,com/bio/kalischer biography.htm
409
hccps· //www. ipost,com/Feacures/In-Thespoclight/This-Week-In-Histocy-Herzl-rabbis-clash-on-Z
i2n.wn
"'° Cf.note 109.
411
Cf. note 106.
CÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 203
cela ne pouvait que mal se passer. Il s'avère donc nécessaire de relever les
principales étapes aboutissant aux années 1930 qui, par la suite, ont conti-
nué leur « petit bonhomme de chemin» dans le cadre de documents favo-
risant les · textes ethno-linguistiques et noachites de l'Union européenne et
des États-U nis 413 •
3
•U Le 26 mars 1991, le Congrès américain a adopté le noachisme comme socle de la société américaine
dans le cadre de l'Education Day, in hups-//www,congress gov/bill/102nd-congress/house-joint-reso-
lurion/ J04/tcxt
•••
41
Adolf Hitler était présent à l'enterrement de Stewart Houston Chamberlain.
} hccps·//fr,wikisource org/w/index php?tirlc=Page·Chamberlain - La Gen%C3%A8se du XIXe si
%C 3%ABcle, tome I,djyu/444&aqion-edic&redlink-l. p. 371.
416
Ibid., pp. 438-439.
L'ÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 205
(1847 417 ) et Lord George Bentinck, A Political Biography (1852) vont dans
le sens de la pureté raciale et de la supériorité du judaïsme. Il exerça une
influence réelle sur des personnages comme Chamberlain, Gobineau et
consort dans cette voie racialiste. John Efron, professeur d'histoire juive
à l'université de Berkeley418 , relève dans son ouvrage, The Defenders of the
Race, que les concepts racialistes n'étaient pas l'apanage des seuls antisémites
et/ ou nationalistes. En se référant aux travaux de ce dernier, des scienti-
fiques sionistes allemands comme « Elias Auerbach, Aron Sandler, Felix Teil-
haber et lgnaz Zollschan étaient poussés par un fart besoin de mettre fin aux
mariages mixtes et de préserver la pureté raciale des juifi419 ». Les lois raciales
de Nuremberg, promulguées par les au~orités nazies en septembre 1935 en
faveur de la protection du sang allemand, ont appliqué la même recette,
mais en défaveur des Juifs. Cet auteur américain signale aussi que Felix
Teilhaber (1884-1956), inquiet de la démographie juive allemande peu vi-
goureuse, défendait le principe d'un soutien apporté aux familles judaïques
fécondes financées par des couples juifs avec peu ou sans enfants420 • Dans la
même lignée de pensée, John Efron ajoute ce fait révélateur concernant les
défenseurs de la pureté raciale juive : l'emploi de mots co.mme « volonté421 »
417
Cet ouvrage évoque la vie d'un jeune lord anglais, Tancrède, qui ayant atteint l'âge de la majorité
décide de se rendre en Terre Sainte. Homme de foi et en opposition au matérialisme de l'Europe, il
cherche à trouver un apaisement spirituel lors de sa visite de Jérusalem. Sa rencont.re avec un mystérieux
financier juif, Sidonia, lui ouvre les portes de l'Orient. Il est utile de préciser le nom de la personne qui
se cache derrière ce nom de Sidonia. Le traducteur de cet ouvrage, Frédéric Gesse, précise : «//s'agit bien
sûr des Rothschild (ou, dans la fiction, des Sidonia-Rothschild). les romans de Disraeli étaient géntralemtnt
considérés comme des romans à clé (quoiq11e lui-mime s'en défendit). Celles qui accompagnaient les réédi-
tions de "Tancrède" indiquaient pour le personnage de Sidonia: "Baron Lionel Nathan de Rothschild". » in
Benjamin Disraeli, Ta11crède ou la no11velle croisade, Fayard, 2004, p. 203, note de bas de page 1. Dans
les propos de « Sidonia-Rothschild », on reconnaît bien l'état d'esprit consistant à rejeter l'Incarnation
avec ses conséquences. Le but est de cout judaïser; c'est-à-dire à retourner à la source primitive dans
l'attent du« vrai» Messie, mesure passant par la destruction de l'Église. Dans une réponse à Tancrède,
Sidonia précise : «Je crois q,u Dieu parla à Moïse sur le mont Horeb et vous croyez qu'il fut crucifié dans
la personne de ]isus, sur le mont du Calvaire. L'un et l'autre étaient, du moins, charnellement, des enfants
d 'Israël ; ils parlaient en hébreu aux Hébreux. Les prophètes étaient tous des Hébreux, les apôtres étaient tous
des Hébreux. les églises d'Asie, qui ont disparu, furent fondées par un Hébreu; et l'église de Rome, qui dit
qu'elle durera éternellement, et qui a converti cette ile à la foi [l'Angleterre} de Moise et du Christ m triom-
phant des druides, de Jupiter Olympien et de Wotan, qui l'avaient tour à tour conquise, fut aussi fondée par
un Hébreu( ... ).» Ibid. , p. 130. Le Sidonia-Rothschild se garde bien de préciser que ces Hébreux, passés
à une étape supérieure, sont devenus catholiques en reconnaissant le Christ souffrant et ressuscité, la
Sainte Trinité, le dogme de l'immaculée Conception et son Assomption, principes que les Juifs rejettent
formellement, comme les musulmans d'ailleurs.
418
http://jewishsrudies,berkeley,edu/people/john-efron/
419
Le national-socialisme, une stratégie évolutionnaire et antijuive dt groupe, op. cit., p. 64. Ces passages
sont expliqués par John Efron présentant les convictions de ces quatre personnages in John Efron, The
Deftndm of the Race : ]ewish Doctors and Race Science in Fin de Siecle Europe, Yale University Press,
1994, pp. 127-166.
420
Ibid., p. 152. Teilhaber proposait l'octroi de 500 à 750 reichsma.rks par femme et par an pour chaque
enfant au-delà de deux, in ibid.
420
Leni Riefenstahl (1902-2003) a filmé le congrès du parti nazi à Nuremberg en 1934 dont le thème
officiel était: « Le triomphe de la volonté» (« Triumph des Willens»).
206 ARCHIVES DU MONDIALISME
« Au point de vue race, trois types peuvent se distinguer parmi les Juifs
d'aujourd'hui. Le premier comprend les juifs dont le caractère ethnique est
resté sans changement appréciable depuis les temps anciens, ceux qui habitent
encore leurs contrées d'origine dans le Proche-Orient (Babylone, Perse, régions
de l'intérieur en Syrie et Asie Mineure), et sont désignés sous le nom de juifs
orientaux. Le second type comprend que les juifs chez lesquels l'élément médi-
terranéen s'est trouvé renforcé par des mélanges avec les Arabes ou les Euro-
péens du sud. Les principaux d'entre eux sont les juifs qui s'installèrent en
Espagne pendant l'occupation mahométane, et qui, plus tard, sous la domina-
tion chrétienne, adoptèrent la langue espagnole. En hébreu, l'Espagne s'appelle
"Sephard"; d'où le nom de Séphardiques donné à ces Juifs. Le troisième type
principal est celui des juifs chez qui, durant les migrations de Palestine ou de
Babylone vers les Balkans et l'Europe Orientale, l'élément alpin a été renforcé
par mélange avec les races slaves ou de Proche-Orient. En outre, durant les XIX'
et XX' siècles en particulier, ils ont reçu une petite quantité de sang nordique..
Leurs principaux représentants sont les juifs de l'Europe centrale et orientale,
qui, depuis le Moyen-Age, ont parlé allemand ou yiddish, ce dernier dérivé de
l'allemand. On les appelle les juifs askénaziques. En hébreu, askenazi signifie
"allemant1 23 ". »
m Ibid., p. 136. C'est ce programme que nous allons présenter dans les pièces d'archives de cet ouvrage.
423
Arthur Ruppin, Les Juifs dans le monde moderne, Payot, 1934, p. 18. Ce livre précise que cet auteur
est chargé de cours de sociologie juive à l'université hébraïque de Jérusalem.
" Arth~r Ruppin précise que, lors de la conversion des Khazars au judaïsme au 1x~ siècle, beaucoup de
24
ces derniers sont devenus Karaïtes, la Crimée étant leur bastion, in ibid., p. 19.
CÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 207
« Les juifs eux-mêmes ne peuvent pas être qualifiés de race pure. Dès
l'antiquité, ils furent le produit du crozsement de plusieurs races, et ils ont,
depuis lors, reçu d'autres éléments ethniques étrangers ( ... ). La classification
ethnique usuelle, basée sur les caractères physiques, n'étant que d'une valeur
limitée, on peut se demander s'il ne serait pas possible d'établir une meilleure
classification en se servant de certaines particularités mentales. ( ... ) Beaucoup
d'anthropologues affirment que les juifs présentent une plus grande uniformité
mentale que physique, et qu'ils ont une mentalité particulière qui les distingue
des autres peuples européens. Ce ne peut être par un simple accident que les
juifs, tout au long de la grande Dispersion, se sont adonnés au commerce; et ils
n'auraient pu, au cours de milliers d'années, y avoir maintenu leur position,
s'ils n'avaient surpassé leurs rivaux en étant plus imaginatifs, plus ingénieux et
plus actifs. ( ... ) Cette aptitude a été la cause, dans la vie intellectuelle des juifs,
de l'écrasante importance donnée au Talmud, dont l'étude exige une dialectique
rapide et sûre. À son tour, l'étude du Talmud a contribué à développer ces apti-
tudes chez les juifs, d'autant plus que les Talmudistes de renom étaient tenus en
haute estime et pouvaient s'allier aux plus riches familles. Le développement de
la rapidité de pensée fait partie de la tendance générale à rationaliser l'activité
humaine tout en réprimant les instincts qui gouvernent la vie des races pri-
mitives. D'autre part, les juifs sont peu favorisés au point de vue de certaines
autres aptitudes, telles que la puissance d'observation, l'art de commander les
hommes, l'habileté administrative, etc. 426 »
m Ibid., p. 21.
426
Ibid., pp. 22-26. Fort de ces nombreuses recherches dans le racialisme propre aux Juifs, Arthur
Ruppin a présenté plusieurs tableaux dans son livre paru en 1934 concernant différents aspects de leur
vie. Pour cette annexe, nous avons retenu les six tableaux les plus explicites. Dans l'ordre, Tableau I :
nombre et pourcentage des Juifs dans divers pays; Tableau V: Migrations juives, 1881-1930; Tableaux
XIII et XIV : Répartition professionnelle des Juifs; Tableau XXI : Fréquentation des universités et
écoles d'enseignement supérieur du type universitaire par les Juifs; et Tableau XXII: Mariages mixtes
in Annexe XV: Démographie, migrations, répartitions profe,s sionnelles et universitail'es des Juifs
dans le monde et mariages mixtes/baptêmes.
208 ARCHIVES DU MONDIALISME
Que le lecteur remplace les mots «hébreu» et «juif» par les mots
«aryen» et «germanique» en plaçant cet extrait dans un discours pronon-
cé par un responsable du Ille Reich ... il ne fera pas la différence. Cette
similitude de pensée se retrouve aussi dans celle du Juif sioniste allemand
Joachim Prinz (1902-1988) qui, dans un livre paru en 1934, intitulé Wir
Juden ( « Nous, les Juifs»), n'hésitait pas à écrire :
« Nous voulons que l'assimilation soit remplacée par une nouvelle loi : la
déclarp,tion d'appartenance à la nation juive et à la race juive. Un État fondé
sur le principe de la pureté de la nation et de la race ne peut qu'être honoré et
respecté par le Juif qui déclare son appartenance à son propre peuple(. .. ). Car
seul celui qui honore sa propre race et son propre sang peut respecter et honorer
la volonté nationale des autres nations428 • »
Les propos de Joachim Prinz font écho aux lois de Nuremberg adop-
tées l'année suivante, en septembre 1935, par r appareil d'État nazi qui
a instauré toute une série de mesures afin de protéger et de préserver les
caractéristiques raciales du peuple allemand. En tout cas, le respect ne fut
pas réciproque car Joachim Prinz fut expulsé d'Allemagne en 1937 avec
429
sa famille • Accueilli aux États-Unis, il devint après la Seconde Guerre
427
Arthur Ruppin, The ]ews of To-Day, G. Bells and Sons LTD, préface de Joseph Jacobs, Londres,
1913, pp. 226-228.
428
42
Joachim Prinz, Wir ]uden, verlegt bci Erich Reiss, Berlin, 1934, pp. 154-155.
~http:l(www,joachimprinz,com/loachim Prinz/Home.html-; le site dédié à Joachim Prinz se garde
bien de signaler ces propos ci-dessus tirés de son livre, WJr ]uden, pp. 154-155.
CÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 209
en fait, Alfred Milner, le fils spirituel de Cecil Rhodes. Comme le précise cet historien : « La Palestine,
cependant, occupait une position particulière parmi les mandats en raison de la Déclaration Balfour de
1917, qui disposait que la Grande-Bretagne verrait favorablement l'établissement d'un foyer national pour
les Juifs en Palestine. Cette Déclaration, toujours connue sous le nom de "Déclaration Balfour", devrait plu-
tôt s'appeler la "Déclaration Milner", tant ce dernier en fut le concepteur réel et, apparemment, son soutien
majeur dans le Cabinet de guerre. li fallut attendre le 21 juillet 1937 pour que ce fait soit rendu public
( ... ).»In Carroll Quigley, Histoire secrète de l'oligarchie anglo-américaine, op. cit., p. 263.
!!ÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 215
Cet extrait révèle les rivalités entre groupes sionistes et, dans cette
affaire, ce sont les représentants des milieux anglo-saxons et français qui
eurent gain de cause. Le transfert du siège de « l'Organisation sioniste mon-
diale>> de Berlin pour Londres en 1920 est la conséquence de cette vic-
toire. Cependant, force est de constater qu, en dehors de certains sionistes
du monde germanique n'ayant sûrement pas apprécié le comportement de
leurs homologues dans cette affaire, ces sionistes allemands ont finalement
rallié les autres organisations afin de permettre à la diaspora juive d, obtenir
des droits substantiels liés au renforcement de leur présence en Palestine 445 •
C'est patent à la lecture du compte-rendu de « l'Union sioniste pour l' Alle-
magne>>, en décembre 1918, par son représentant Kurt Blumenfelds. Le
discours que tient cet homme est tout simplement l'acte préparatoire des
différentes associations sionistes allemandes, américaines, canadiennes, ...
afin d'intégrer tout un corpus politique, juridique et administratif en fa-
veur de la protection des Juifs, sans oublier l'avenir de la Palestine, mais
aussi de toutes les minorités ethniques et religieuses s'extirpant de l'auto-
rité étatique dans le cadre du Traité de Versailles en préparation. Dans
444
hccps://palesrinianmandate files wordpress.com/2014/04/cm-5479.pdf, pp. 23-24.
-us Cf. note 439 dans laquelle Jehuda Reinharz rappelle l'évolution du sionisme allemand après la
Première Guerre mondiale.
216 ARCHIVES DU MONDIALISME
« L'idée selon laquelle tous les groupes humains ont le droit de développer
librement leur spécificité s'est imposée et indiquera la direction de l'évolution
étatique de tous les peuples. ( ... ) La reconnaissance de la nation juive que
nous exigeons de l'État ne consiste pas, par exemple, à nous faire confirmer
par l'opinion publique non juive qu'il existe une nation juive, mais à ce que
l'État reconnaisse ceux qui revendiquent appartenir au peuple juif comme un
élément égal en droits au sein de l 'État allemand. ( ... ) Le fait qu'aujourd'hui,
un nombre extraordinairement élevé de juifs occupent des postes de direction
dans la vie de l'État [allemand] est une conséquence de l'ancienne politique
juive. ( ... ) Notre volonté de transformation de la vie juive en Allemagne,
au sens démocratique et dans l'esprit national-juif, doit être concrétisée
surtout par la réforme de la collectivité juive. ( .. . ) Si des implantations
massives de Juifs se produisent en Allemagne, il va de soi que nous exer-
cerons le droit à une autonomie nationale complète (ndla : souligné par
nous) , car il existera alors en Allemagne, pour le peuple juif, toutes les possibi-
lités que nous devons apporter pour le développement. ( ... ) La pensée patrio-
tique, à elle seule, constitue également la base politique nécessaire du congrès,
car actuellement seul un peuple peut poser des exigences politiques. La protec-
tion des droits des minorités est accordée aux peuples et, aujourd'hui,
la politique mondiale ne comprend pas d'autre désignation communau-
taire. ( ... ) Nous voulons être représentés au grand Congrès mondial juif,
la Constituante du peuple juif. Le Congrès mondial ne sera pas seule-
ment le symbole de l'unité du judaïsme, mais aussi le porteur de l'in-
fluence politique mondiale de la force du peuple juif. D'un seul coup, le
judaïsme allemand peut s'intégrer, en termes de politique mondiale, au
grand peuple juif en participant, en t4nt que membres, conscient de son
patriotisme, du souli vement généraljuif(ndla: souligné par nous) ( ... ). »
Nous pouvons imaginer que ces propos ont dû irriter des patriotes
allemands soucieux de la défense des traditions germaniques. Le dévelop-
pement du nazisme, nourri par la crise de 1923 puis amplifié par l' effon-
drement de la bourse de Wall Street en 1929 engendrant une grande misère
446
Annexe XX : Buts du sionisme allemand pour les Juifs en Allemagne, dans le monde et pour les
minorités en général (décembre 1918).
CÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 217
447
Il ne faut pas oublier le rôle du soutien des élites anglo-saxonnes à l'égard du nazisme comme l'a
bien expliqué l' historien Antony Sutton dans Wail Street tt l'ascension de Hitler, Éditions le Retour aux
Sources, 2012. Jehuda Reinharz précise qu'avec la montée en force du nazisme, lors du dernier Congrès
sioniste tenu à Francfort en septembre 1932 sous le régime de la République de Weimar, les sionistes
allemands condamnèrent toute forme de nationalisme annonçant qu'ils combattraient pour le respect
et l'égalité des droits des Juifs en Allemagne, in Dokummtt zur Gtschichte des dtutschm Zionismus,
1882- 1933, op. cit., p. XLVI.
448
Annexe XXI : La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l'action
juive en faveur de la protection internationale des minorités (thèse de Nathan Feinberg}.
449
Nathan Feinberg précise que le président Wilson a prononcé un discours à Washington, le 28 no-
vembre 1918, devant les représentants de l'ordre des B'nai B'rich, six jours avant son départ pour
l'Europe (cf. la page 42 de sa thèse).
218 ARCIDVES DU MONDIALISME
Il faut savoir que Léo Motzkin continua dans cette voie en faveur de
la protection des minorités dans le cadre de la Société des Nations (SDN~.
Or, à sa mort en 1933, son successeur fut Nahum Goldmann qui créa par
la suite, en 1936, le Congrès juif mondial dont le premier secrétaire fut
Gerhart Riegner, dont les Mémoires nous ont servies pour la rédaction
de l'Atlas du mondialisme, en particulier, pour le rôle des différentes asso-
ciations juives dans la préparation et la mise en forme de Vatican 11 452 •
La dernière annexe disponible de « l'Union sioniste pour l'Allemagne453 »,
datant de mars 1933, consiste à affirmer la nécessité à continuer de manière
intensive les « missions germano-j'l!,ives à l'ordre du jour» malgré la menace
du moment454 • Cette politique ne pouvait pas continuer ainsi, même si, en
août 1933, «l'Accord Haavara» (ndla: «transfert») fut signé entre le gou-
vernement d'Adolf Hitler, la représentation sioniste allemande et !'Agence
juive pour la Palestine afin de permettre, moyennent des arrangements fi-
nanciers, une émigration des Juifs allemands en Terre Sainte455 • Pour com-
prendre l'atmosphère du moment largement tendue, il faut rappeler que le
Daily Express du 24 mars 1933 a présenté en première page un titre expli-
cite : « La Judée déclare la guerre à l' Allemagne 456 ».
déjà cité, explique très bien ces oppositions internes entre clans mondia-
listes. Cet objectif, le « petit père des peuples» l'a rendu caduc en cassant
l'Allemagne nazie en 1945. Pour certains milieux anglo-saxons, to~t était à
refaire. En tout cas, pour la compréhension du nazisme, il s'avère utile de
connaître son dirigeant suprême. Un livre apporte une aide précieuse à cet
effet. Les Propos intimes et politiques d' Adolf Hitler458 , recueillis sur l'ordre
de Martin Bormann459 , sont révélateurs de l'état d'esprit de cet homme et
de ses ambitions. Il est malheureux de voir certains patriotes français se
référer au nazisme, ennemi de la France. Ces mêmes patriotes devraient
uniquement s'appuyer et faire connaître l'élément fondamental propre à la
civilisation française, le baptême de Clovis dont la signification fut rappe-
lée par Sainte Jeanne d'Arc, et non chercher des« excitants» outre-Rhin (ou
ailleurs). Le nazisme est d'essence satanique irrigué par l'occultisme comme
l'a bien expliqué l'universitaire britannique Nicholas Goodrick-Clarke 460 •
Même si le monde anglo-saxon, dont les racines se nourrissent de référents
mélangeant pêle-mêle, maçonnisme, noachisme et judaïsme talmudique et
kabbalistique4 61 , se doit d'être combattu par tout patriote français, cela ne
veut pas dire non plus qu'il faille se ranger de l'autre côté; c'est-à-dire faire
allégeance à un système pervers symbolisé par une croix tordue et un chef
vociférant. L'intérêt des dires tenus par Hitler dans ce livre est d'avoir une
photo de l'homme qui, en privé et sans filtre, dit ce qu'il pense du nazisme,
de la guerre, du bolchevisme, du judaïsme, de la religion et de l'homme en
général. Cependant, il ressort essentiellement de ces propos une tournure
d'esprit similaire à celle des révolutionnaires de 1789 462 : la haine du chris-
tianisme avec des influences kabbalistiques, en particulier la métempsycose
ou gilgoul, et un amour idolâtre du monde antique :
de François Genoud (Flammarion, coll. «Temps présent», 1952), qui comporte de nombreuses erreurs.
460
Nicholas Goodrick-Clarke, The Occult Roots of Nazism, Tauris Parke Paperbacks, 2004.
461
Nous rappelons que le 26 mai 1991, les États-Unis one adopté, par la voix de leur Congrès, le noa-
chisme (les sept lois) comme socle de la société améri~aine, in https://www.congress.gov/bill/ 102nd-
congress/house-joinc-resolucion/ 104/cexc
62
~ N 'oublions jamais que la Révolution de 1789 a enfanté le communisme et le nazisme.
!!ÉMANCIPATION JUDAÏQUE DES TEMPS MODERNES 221
doit être enrayé de telle sorte que l'État soit le maître absolu. ( ... ) Le Christ
était un Aryen, mais Saint Paul s'est servi de sa doctrine pour mobiliser la pègre
et organiser un prébolchevisme; avec cette irruption, la belle clarté du monde
antique a été perdue. ( ... ) Un indigène dans son île rend au moins hommage
aux forces de la nature. Mais le christianisme est la chose la plus folle qui
soit sortie d'un cerveau humain illuminé, une moquerie envers le divin.
Un nègre, avec son fétiche, écrase de sa supériorité quiconque croit sé-
rieusement à la transsubstantiation (ndla : souligné par nous; propos
similaires à ceux d'Anarchasis Cloots concernant son rejet du catholi-
cisme471). je ne peux pas remplacer la conception de l'au-delà qu'ont les chré-
tiens, car elle est intenable. La conceptîon de l'éternité trouve son fondement
dans l'espèce. L'esprit et l'âme retournent certainement dans le cycle gé-
néral, de même que le corps. Ainsi, nous fertilisons de notre apport le
fonds dont de nouvelles vies procèdent (ndla : propos d'Hitler similaires
au principe de la métempsycose déjà évoquée avec A. Cloots, héritier de cet
"idéal" kabbalistique, comme ses amis révolutionnaires, le gilgoufi 72 ). [Le
Juif] je dis seulement: il doit partir. S'il meurt en route, je n'y peux rien. je
vois seulement une chose : l'élimination complète (die absolute Ausrottung)
s'ils ne s'en vont pas de leur plein gré. Pourquoi verrais-je un juifd'un autre œil
qu'un prisonnier russe473 ? ( ... ) S'il n'y avait pas eu le christianisme, qui sait
comment l'histoire européenne aurait évolué? Rome aurait conquis toute l'Eu-
rope et la ruée des Huns se serait brisée sur les légions. Rome a été brisée par le
christianisme, pas par les Germains ou les Huns. Ce que le bolchevisme met en
scène aujourd'hui sur un fondement matérialiste-technique avait été accompli
par le christianisme sur un fondement théorique-métaphysique( ... ). On ferait
mieux de parler de "Constantin le traître" et de ''julien le Fidèle", au lieu de
nommer le premier "le Grand" et le second "l'Apostat474 ". »
des minorités, sont entrés en vigueur sauf en France qui ne les a pas ratifiés.
Nous avons largement expliqué et développé dans Minorités et régionalismes
les origines profondes de ces textes s'inspirant de la spiritualité politique
germanique, en particulier le développement de la régionalisation en Europe
selon le modèle des Lander. En effet, tous ces documents ont été préparés
par des responsables-allemands, certains mêmes étant les anciens présidents
de la Paneurope Allemagne comme Siegber Alber. Tous ces éléments doivent
être additionnés à la régionalisation, à la coopération transfrontalière dont
le but officiel est de transformer les frontières étatiques en frontières admi-
nistratives479 sous l'égide d'un institut européen, en fait allemand, l' Asso:
dation des Régions Frontalières Européennes (rARFE), fondé en 1971. A
cela, il faut ajouter les eurorégions réunissant au moins deux régions de
part et d'autre d'une frontière étatique défunte afin de créer une nouvelle
entité territoriale échappant à l'autorité nationale, sorte de gros départe-
ment à l'échelle de l'Union européenne. Les euro-districts entrent aussi dans
le cadre de cette politique. Le Traité d'Aix-la-Chapelle, signé le 22 janvier
2019 480 entre le président Macron et la chancelière Merkel, permet d'aller
plus en avant en faveur de la fédéralisation du continent, concernant les
collectivités territoriales, en accordant selon l'expression de l'article 13 des
« compétences appropriées481 ». La promotion du phénomène ethnico-linguis-
tique par l'intermédiaire de ces textes liés à la régionalisation renforcera
479 Comme le rappellent les textes officiels de l' ARFE : "L'objectif de l'action mente au sein des régions
frontalières et lt but poumtivi au travers de la coopération transfrontalière sont la suppression des obstacles tt
des facteurs de distorsion exista!ll entrt cts rlgions, ainsi que le dépassement de la frontière, tout au m·oins la
rlductio11 de son importance à une simple frontière administrative. » ln Charte de l'ARFE du 1cr décembre
1995, paragraphe [Il 3-2. Nous avons traité largement de la coopération transfrontalière (institut,
organisation, histoire, ... ) dans notre livre, Minorités et régionalismes.
https;//www,elysee,fr/emmanucl-macron/2019/01 /22/signacure-du-craice-franco-allemand-d-aix-la-
80
chapetlc
4111 Tous les éléments de cc Traité d'Aix-1~-Chapelle seront renforcés avec l'instauration progressive
d' une 11 Assemblée parlementaire franco-allemande» décidée conjointement, le 6 novembre 2018, par
11 Assemblée nationale et le Bundestag. Cette innovation supranationale devra être composée de cin-
quante parlementaires issus de chacune des assemblées des deux pays (Arc. 2) avec le renforcement
des coopérations entre les commissions (Art. 11 ), en particulier, avec la participation réciproque aux
réunions des commissions des affaires européennes (Art. 12), in bnp;//www2.asscmblec-nationale.fr/
starie/gr franco allemand/Accord-parlemencaire-20181106,pdf Pour comprendre ce ·Traité d'Aix-la-
C hapelle tentant de favoriser l'achèvement du marché unique avec la convergence économique, sociale
et fiscale (An. 1); renforçant des liens militaires entre les deux pays avec la création d'un Conseil
franco -allemand de défense et de sécurité dans le cadre de l'Alliance atlantique (Art. 4) avec la possibi-
lité, tôt ou tard, pour notre voisin d' outre-Rhin d'être co-décisionnaire concernant la force de frappe
française ou encore en favorisant l'admission de l'Allemagne en tant que membre permanent du Conseil
de sécurité des Nations Unies, "'priorité dt la diplomatie franco-a/Jemandt» comme l'indique l'article 8
(méthode menant la France désindustrialiséc sous la dépendance économique d'une Allemagne plus
solide, par certains côtés, mais aussi de ses faiblesses, pensons entre autres à la situation catastrophique
de la Deutsche Bank), nous évoquions déjà cette évolution supranationale et technocratique dans notre
livre« La décomposition des nations européennes» (2004) en nous appuyant sur les travaux d'un insti-
tut politique allemand lié à l'appareil politique de Berlin : le Centrum for angtwandte Politikforschung
(le CAP). Une étude parue en 2003 expliquait les cinq possibilités d'avenir de l'Union européenne
226 ARClllVES DU MONDIALISME
des principes ethno-linguistique , signalons l'existence d'un institut allemand, le Bund der Vertriebenen
(le BdV, la Fédération des réfugiés) regroupant 21 associations représentant les diverses populations
germaniques expulsées d' Europe centrale vers l'Allemagne dans ses nouvelles frontières de 1945 (Silé-
siens, Poméraniens, Sudètes, Allemands du Banat, du Siebenbürgen, ... ). Nous avons décrit et expliqué
l'action de cet institut dans notre livre, Minorités et régionalismes. Le président de l'Association des
Sudètes en 2019, Bernd Posselt (ancien député allemand au Parlement européen), a été pendant de
nombreuses années le bras droit d'Otto de Habsbourg quand ce dernier a succédé à Richard de Couden-
hove-Kalergi, en 1972, à la tête de la Paneurope. Rappelons qu'Otto de Habsbourg fut mis à ce poste
sur proposition du président de la République, Georges Pompidou, ancien de la Banque Rothschild
et ancien trésorier de la Paneurope France dans les années 1960. Par ces quelques lignes, nous voulons
faire comprendre au lecteur l'existence de multiples réseaux régissant l'activité de ces élites, in ~
www.incernational-paneuropean-union.eu/#/FRA/L'histoire de l'UPI
os Annexe XXV : Discours de Herbert Kohn et de Theodor Veiter en 1988 avec la résolution 192
(1988) préparant la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
86
" Annexe XXVI : Discou.rs de Siegbert Alber présentant Pévolution des travaux ethnico-linguis-
tiques en Europe (1993).
Conclusion
« ( ••• )Mon père était un homme de loi qui a acquis une fortune consi-
dérable. D'autre part ma famille maternelle vivait à l'ombre de l'Université de
Cracovie et était tellement imprégné de l'esprit académique que je compte neuf
professeurs d'université parmi proches parents.
Moi aussi baptisé par le prince évêque de Cracovie le Cardinal Duna-
jewki, depuis ma plus tendre enfance je me destinais à l'Église. Mon père étant
mort, quand j'avais neuf ans l'influence décisive dans la formation de mon
caractère était dans les mains du comte Wladyslaw Zamoyski, mon tuteur, chef
d'une grande famille polonaise d'une rectitude presque proverbiale.
Pendant les années de mon adolescence je me préparais à ma vie ecclésias-
tique et à l'âge de dix-huit ans je devais partir à Rome, où la bienveillance
du cardinal Rampolla m'a réservé une place dans l'Académie dei Nobili
Eclesistict-4.89 (ndla : souligné par nous) quand une semaine avant mon dé-
part je me suis décidé de prendre le chemin, qui me semblait plus difficile, de
servir ma foi et ma patrie en qualité laïque490 • »
491
discours tenu, le 7 mai 1946, à l'institut britannique Chatham House
afin de poser les bases de l'unité européenne492 . Les choses allèrent très
vite puisqu'il fut à l'origine, la même année, de la création de la « Ligue
Européenne de Coopération Économique» (LECE 493 ) posant les jalons
en faveur d'un marché commun européen où l'on trouve, pour sa section
française, le père du futur président de la République française, Edmond
Giscard d'Estaing494 . Différents in_stituts promouvant l'unité de l'Europe
avaient vu le jour après 1945. Réunis afin de donner naissance au « Mou-
vement européen», créé en novembre 1947, sous la direction de l' Anglais
Duncan Sandys (gendre de Winston Churchill), la chose prit forme en
raison de l'action de Joseph Retinger qui en devint son Secrétaire-géné-
ral495. C'est en raison de ce travail d'arrière-fond que Retinger put lancer
le Congrès de la Haye en mai 1948 sous l'égide de Winston Churchill tout
en étant, là aussi, Secrétaire de l' ensemble 496 • Ce Congrès de la Haye est
le socle qui a permis le lancement officiel de la -construction européenne
donnant naissance à la « Communauté Économique Européenne» ou CEE
avec le Traité de Rome en 1957 puis, par ricochet, à l'Union européenne
en 1992. Enfin, il joua un rôle déterminant dans la création, en 1954, d'un
institut d'influence réunissant la crème politique, économique, financière
et journalistique européenne et mondiale : le Bilderberg. Comme à son
habitude, il fut, comme le rapporte le site officiel de cette institution, son
Secrétaire jusqu'à sa mort en 1960 497 . Dans l'esprit de cet homme, l'unité
de l'Europe passait par des liens très étroits avec les États-Unis conduisant,
sur le long terme et à condition d'aboutir à une harmonisation des intérêts
euro-américains (ce qui n'est pas évident), à la création d'un bloc unifié.
C'est pourquoi ils' engagea à favoriser l'émergence d'un« Comité américain
pour une Europe unie» (American Committee on United Europe,« ACUE»),
en mars 1949, dont les dirigeants, comme l'écrit l'universitaire suisse Nico-
las Stenger, étaient tous issus des services secrets des États-Unis (William
Donavan, Allen Dulles, Thomas Braden 498 , ... ). Ces informations avaient
91
Cet institut britannique fut créé au lendemain de la Première Guerre mondiale par un des fils spi-
rjtuels de Cecil Rhodes, Lionel Curtis. Son homologue américain est le Council on Fore-ign Relations
(CFR).
492
hups://www.cvce.eu/ comenr/publ icacion/2002/4/ 17/9bfcae37-96f9-4187-83d5-346e9cfda4b 1/pub
lishable en pdf
493
http://lece-france.eu/
494
https://www.cvce.eu/concenc/ publicacion/2007/ 11 /2 l /2d9b7t75-4806-4d 1d-9dfa-451 bfaOa8b7f/ pu
blishable fr.pdf
495
https://www cvce.eu/recherche/ unic-concenc/-/ unic/04bfa990-86bc-402f-a633- l 1f39c9247c4/2721
66ae-84b2-466b-9cfa-4df511389208
496
https;//www.cvce.eu/obj/invimion de joseph recings;r au congres de l europe de la baye fevr
ier l 948-fr-1322f975-ça95-4fl6-bdb5-d 156 Il 945a7f.hcml
497
hccp://bilderbergmeecings.co,uk/jozef-retinger/
498
N. Stenger, O. de Rougemont, Les intellectuels et l'Europe au XX' siècle, Presses Universitaires de
Rennes, 2015, p. 177. L'ancien nom de Chatham House était« Royal lnstitutt of International Ajfairs».
CONCLUSION 231
m Annexe XXVII : The Telegraph du 19 septembre 2000, « Des fédéralistes européens financés
par des chefs de t>espionnagc américain ». Comme le précise le document, Joseph Retinger, Robert
Schuman er l'ancien Premier ministre belge, Paul-Henri Spaak, furent les véritables employés de leurs
parrains américains.
500
Dans les conflits d'intérêts encre les États-Unis et l'Union européenne ou, plus exactement avec
l'Allemagne au sujet de son industrie automobile, un article très intéressant du Handelsblatt (journal
économique allemand) du 13 septembre 2018 estime que le dialogue est l'unique chance pour Berlin de
régler le conflit commercial avec Trump (« Dia/og ist Deutsch/ands einzige Chance im Handelskonjlikt mit
Trump »). L' article précise qu' un « Dialogue économique structuré germano-américain » a été lancé afin
d'aplanir ces problèmes. Ce journal ajoute que l'Allemagne est le seul pays de l'UE à avoir mis en place
un tel outil pour traiter avec les États-Unis. Si les différends sont aplanis, gageons que la France risque
de payer les pots cassés, in hccps://www.handclsblarc.com/meinung/kommencare/kommenrar-djalog-
ist-deurschlands-einzjge-chance-im-handelskonfükc-mit-crump/23065802.hcml?ticket=SI-61198-l9e-
j Ucnr9z4ol l jccocY-ap5
501
Sur route la planète, mais à différents degrés, des Unions régionales tentent de se renforcer parallèlement
à l' instauration de mesures liberticides (droit d'expression de plus en plus restreint, vie privée de moins
en moins privée, etc.). C 'est le cas de l'ALENA, créé le 1er janvier 1994, devenu (<Accord Canada-États-
Unis-Mexique1> (ACEUM, United States-Mexico-Canada Agreement), après sa signature le 30 novembre
2018, à la suite des pressions du présidentTrump souhaitant, selon lui, une meilleure défense des inté-
rêts américains. Concernant les censures, il est intéressant de lire l'article 19.17 (chapitre 19) pour les
sociétés de technologies, les fameux GAFA (Goog/e, Amazon, Facebook et Apple), inscrit dans ce Traité.
502
La création de l'Union économique eurasiatique, le 1c, janvier 2015, est un des morceaux du puzzle
de la gouvernance mondiale en préparation, in hctp;//www.eaeunion org/>lan~=en
232 ARCHIVES DU MONDIALISME
503
Son discours de Valdaï de 2014 est très clair à ce sujet • Son alliance
avec la Chine, pays promouvant une « route de la soie» terrestre et mari-
time, comme nous l'avons expliqué dans l'Atlas du mondialisme, permet
largement de tenir tête face au monde anglo-saxon partagé entre une fac-
tion partisane de coopérer avec ce type de construction m~ndialiste tan-
dis qu'une autre cherche à conserver le statut premier des Etats-Unis sur
les autres puissances, en particulier le maintien de la pérennité du dol-
lar comme monnaie de réserve en lien avec le pétrodollar. Concernant la
Chine, la normalisation des relations avec ce pays en 1972, sous la pré-
sidence Nixon avec en arrière-fond l'appui de son conseiller à la Sécu-
rité nationale, Henry Kissinger, fut essentielle en faveur du nouvel ordre
mondial. C'est le journaliste et chercheur Yann Moncomble (1953-1990)
qui, en 1981, avait parfaitement compris la finalité de ce projet dont nous
publions un chapitre essentiel prouvant l'utilité de l'Empire du Milieu à
l'élaboration de cette vaste architecture 504 • En effet, la Chine est le der-
nier morceau du puzzle intégré à l'organisation planétaire grâce au rôle des
milieux financiers ( Chase Manhattan Bank, ... ) et des instituts mondialistes
anglo-saxons, particulièrement canadiens ( Council on Foreign Relations,
Chatham House, Canadian lnstitute of International Affairs, ce dernier s' ap-
pelant depuis le Canadian International Council ou CIC, ... ), permettant
la création d'un institut mondialiste chinois en 1949, le Chinese People's
lnstitute of Foreign Affairs (le CPIFA505 ). Si la Chine a pu économique-
ment se développer, ne l'oublions pas, c'est grâce aux capitaux anglo-saxons
bénéficiant de relais internes dans ce pays 506 • La montée en puissance pro-
gressive de la Chine lui permet, désormais, de constituer un des piliers de
l'organisation politique mondiale. Malgré ces atouts, ce pays connaît de
nombreuses faiblesses : une démographie déséquilibrée s'appuyant, pen-
dant des décennies, sur l'enfant unique essentiellement masculin et un
endettement national sans cesse croissant, soit plus de 35 000 milliards de
503
hccps;//www.yourube com/warch?v-oyrYbjb l AX,8
50
Yann Moncomble, «L'irrésistible expansion du mondialisme », Faits tr Documents, 1981, pp. 121-
•
128. Annexe XXVIII : Le plan mondialiste et la Chine. À la lecture de ce document, nous pouvons
admirer chez Yann Moncomble une sorte de prescience.
505
hup·//www.cpifa,ocg/en/
506
Il est possible de dater l'influence de l'oligarchie américaine en Chine autour de l'année 1915 par
l'entremise de la Fondation Rockefeller. Comme le rapporte l'historien Frank Ninkovich, c'est en
octobre 1906 qu'Ernest DeWitt Burton de l' université de Chicago écrivit à Wallace Buttrick, membre
du bureau éducatif de la Fondation Rockefeller, afin de lancer le projet de création d'une université en
Chine modelée sur celle de Chicago. L'idée se concrétisa avec la création d'un comité médical (China
Medical Board, CMB) suivi de la décision de lancer la construction de la première école de médecine à
Pékin en 1915 considérée, selon les propres termes de John D. Rockefeller, comme la chose la plus utile
pour s'attirer la sympathie de la population. peu importe les changements de gouvernements, in The
Rockefeller Foundation, China and Culture Change, published by Organization of American Historians,
1984, pp. 799-820. Information consultable à partir de ce lien, in hcrp;//www3.nccu.cdu.rw/--10(cnzo/
Ninkovich%20Rockcfdlcc%20Foundarion pdf
CONCLUSION 233
Les États-Unis constatent que leur dollar est de plus en plus rejeté
~
01
hccps://commodity,com/dcbt-clock/china/ (situation en février 2019).
508
https://www,imf.org/fr/Ncws/Articles/2016/09/30/AM16-PR16440-IMF-Launches-Ncw-SDR-Bas
ket-Including-Chjnese-Renminbj
509 Annexe IX: 1( Préparez-vous à une monnaie mondiale- (Th, Eeonomût, janvier 1988). L'idée
d' une monnaie planécaire avait écé déjà proposée par Keynes, en 1944 lors des Accords. de Bretton
Woods, le Bancor. La City de Londres ne put imposer son modèle au profit du dollar. À nouveau, un
rapport du FMI du 13 avril 2010 sous l'égide de son directeur, Dominique Strauss-Kahn, 41.Âccumu-
latio~ and lnternatio~al monetary stability», évoquait l'idée d'une monnaie mondiale appelée le Ban-
cor'. an https-//www.1mf.ocg/external/np/pp/en&l2010/04131 O.pdf, p. 26. Cette proposition a déplu
fu~1eusement à la _faccio~ américai~e souh~itam l_e maintien du dollar. Dominiqu.e Strauss-Kahn a payé
cherement la remise à 1honneur d un pro,ec ancien. Nous avons déjà évoqué cc point à la fln de notre
livre, Atlas du mondialisme.
510
https://www,imf,org/fr/News/Articles/2016/09/30/AM16-PR16440-IMF-Launchcs-New-SDR-Bas
ker-Including-Chincsc-Renm inbi
5 11
https://www imf.ocg/fr/News/Anicles/2015/09/14/0 I /49/prl 5543
234 ARCHIVES DU MONDIALISME
économique de nombreux Français. Lors de multiples conférences suivies des questions, nous avions
répondu, il y a plusieurs années, que les Français se réveilleraient à partir du moment où le frigo serait
vide. On y est! Vraiment dommage pour le peuple français de ne pas avoir réfléchi - avant que les maux
ne se fassent jour - aux inconséquences politiques des différents gouvernements simples courroies de
transmis.sion de l'oligarchie bruxelloise chapeautée par la Banque des Règlements lncernationaux (BRI).
236 ARCHIVES DU MONDIALISME
importe le respect ou non de cette échéance, la tête dirigeante de l'Angleterre est située à la City et
non au Parlement britannique. Elle imposera ses vues tôt ou tard quitte (peut-être) à élaborer quelques
mesures afin de ménager une Union européenne bien fragile. Si un retard se produit, cela signifie aussi
que des batailles en coulisse ont vraiment cours. Le fin mot de l'histoire réside dans les difficultés à
obtenir un réglage délicat respectant les intérêts économiques, politiques et financiers entre la Grande-
Bretagne, avec en arrière-fond la puissante City de Londres, et les instances de l'Union européenne.
m David Rockefeller (1915-2017, co-fondateur du Bilderberg avec Joseph Retinger, et de la Trilaté-
rale), ancien patron de la Chase Manhattan Bank, n'hésitait pas à écrire dans ses Mémoires avec une
grande franchise : 4( Certains croient mime que nous faisons partie d'une cabale secrète agissant contre les
CONCLUSION 237
ubuesque quand on connaît aussi les relations compliquées de la Turquie avec les États-Unis dans le
cadre de l'OTAN.
523 Nous observons de nombreux signes avanc-coureurs : volonté de favoriser une monnaie dématéria-
lisée, puçage sous la peau, caméras multiples avec identification faciale, vocale et/ou digitale ou encore
notadon des citoyens qui , en fonction de leur comportemen t civique correct ou non selon les critères
établis (ne pas payer un cickec de transport, fumer dans un train, etc), se retrouvent sur des listes noires
ne bénéficiant ainsi plus d'avantages (financiers, offres d'emplois refusées, des écoles interdites aux en-
fanes de parent inciviques, ecc.) sur une certaine période de temps, in hnps://www.reucers.com/arricle/
us-china-credir/china-ro-bar-people-wich-bad -social-credir-from-planes-mios-jdUSKCN GS l los La
hin e est un modèle du genre qui fait rêver l'oligarchie mondialiste adepte de ces méthodes sur coute la
plaoèc ... officiellement, pour notre sécurité. Cene période que nous vivons (2019) est le galop d'essai
pré danr la dernière ligne droite (la plus terrible) évoquée dans l,Apocalyp e de saine Jean (XIII, 14-
16). e dernier parle de ,da Bête» séduisant les habitants de la terre ec «fit qu'à tous, petits et grands,
riches et pa1'vres, libres et esclaves, on mit ,me marqtu sur la main droite ou sur le front et que nul ne pût
acheter ou vendre s'il n'avait pas la marque du nom de la bite ou le nombre de son nom (ndla : 666). »
529 Annexe XXIX : Agence Reuters d'octobre 2018, « Rothschild vend ses activités fiduciaires ».
no La politique américaine (l' administration Trump) a dénoncé l1 accord de Vienne du 14 juin 2015
portant sur le nucléaire iranien. Afin de tenter de contourner ces sanctions, la France, le Royaume-Uni
ec l'Allemagne ont créé, le 31 janvier 2019, l'INSTEX (Instrument for Supporting Trade Exchanges) dont
l' objectif esr de faciliter le transactions commerciales entre ces trois acteurs économiques de l'UE et
l' Iran. En matière de crise, nous n'avons que l'embarras du choix: sur cous les continents, nous avons
des foyers d' instabilité. Ajoutons à cela le poids de la dette de 164 000 milliards de dollars (225 o/o du
PIB mondial en 2018) et la volatilité des bourses de la planète dont l'évolution se fait sous le joug du
trading algorithmique (plusieurs centaines de millions de transactions par seconde effectuées par des
robots) . La moitié de ces transactions en bourse aux États-Unis et un tiers en Europe se fait sous l'égide
de ces robots déconnectés des fondamentaux économiques pouvant entraîner un krach éclair comme le
rappelle Marko Kolanovk de New York University, ... patron des dérivés chez JP Morgan. Comme le
rappelle le titre de cet article de Capital (29/ l l/2018) : « La crise de 2019, celle qui ridiculisera toutes les
autres?» in https;//www,capical,fr/entreprises-marches/la-cdse-de-2019-celle-qui-ridiculisera-rnutes-
les-aucrcs-1317882; pour ceux qui one vu les films « Terminator » avec Arnold Schwarzenegger, ces
robots algorithmiques sont l' équivalent de Skynet.
240 ARCHivEs DU MONDIALISME
Pierre Hillard,
12 mars 2019
2epartie
ANNEXES
ANNEXEI
INTRODUCTION
The Hebrew-Zoharic leu.cr, written apparcntly in 18oo to the Jews of
Hungary by the thrcc lcading disdplcs of Jacob Frank, ia made available
here for the fint lime together with a transcription, and an English tran.,
lation and commentary. Peter Bttr publish~ a German translation of a
aimilar letter in 181s, but the Hebrew-Aramaic original is lost. 1 A similar
lcuer addrcssed to the Jews of Bohemia was published by N. Porga in
The effons of M1lblll M >AqA made dùs publication poaible. 1e1tpras my deep graûtude
to Dr. and Mn. Sidney Peerltsa for mwng available thisdocument. Rabbi Isaac Neuman
was ntremely htlpfw in its tranacription and eluddation. Herbm Patwr 1w carefully read
Michael
t~ ldttt maklng valuable contributiom to its transcription. 1 am allo grateful to
Meyer for h1s instrucùve tuggauons. Arydl Azriel and Judith Bluntdn ba•e cootributed to
the transc:ripdon œthe doculllfflL Jan KatUW has bttn of tmnendous auistance ,to .me- in
d6
r....,.~
the wriông ol. tbis article.
( a)
l""--"""
Ulwna 111Mf M._..,_ .u,, ~ • wA ......... rflipls,,I S..
C--W.r, • CcM.IW Peter lftr. Bnann. ,sa,, pp. s•H59- ln some
casea, Bc:tt's archetype acema to have differed from our copy~Page I lme 18 dting De\lter•
onomy gt:a dlbff waa n01 in Beer'1 VC>fflF or was omiued by him. Allo ablenlla page ,t line
8 Ki ,.i ._, "f à11i. Page s line 7 note lbat the words .. Riae O virgins of brael" an, miuln1.
0
!ir~ de ~en Zion Wacholder P~. D, revue spécialisée de l'Union College-Jewish Jnstitute of Religion,
Cmcmattl Sheldon H. Blank Ed1tor, Matitiahu Tsevat, Associate Editor, offprint from Hebrew Union
Co/lege Annual, Vol. Llll, 1982, pp. 265-293.
ANNEXE! 245
INTRODUCTION
La lettre hébraîco-zoharique - écrite, semble-t-il, en 1800 et adressée aux Juifs
de Hongrie par les trois principaux disciples de Jacob Frank - est publiée ici
pour la première fois avec une transcription, ainsi qu'avec une traduction et
un commentaire en anglais3 • Peter Beer a publié la traduction allemande d'une
lettre analogue en 1823, mais l'original hébraïcoaraméen est perdu4 • Une lettre
similaire adressée aux Juifs de Bohême a été publiée par N. Porges en 1894.
1 Ndî (Wikipedia): Le Sepher ha-Zohar (Livre de la Splendeur), aussi appelé Zobar (1ifT), est l' œuvre
maîtresse de la Kabbale, rédigée en araméen. La paternité en est discutée : il est traditionnellement
attribué à Rabbi Shimon bar Yohaî, Tana du deuxième siècle, mais la recherche académique considère
aujourd'hui qu'il fut rédigé par Moïse de Le6n ou par son entourage entre 1270 et 1280. Il s'agit d'une
exégèse ésotérique de la Torah ou Pentateuque.
2
Ce sont les efforts de Mulza/ M'Aish qui ont rendu possible la présente publication. J'en exprime ma
profonde gratitude au Dr et à Mme Sidney Peerless. Le Rabbin Isaac Neuman a été d'une aide considé-
rable dans la transcription et l'élucidation de cette lettre. Herbert Paper l'a lue avec une grande attention,
apportant ainsi une précieuse assistance à sa transcription. Je sais gré également à Michael Meyer de ses
suggestions fort instructives. Aryeh Azriel et Judith Bluestein ont contribué à la transcription du docu-
ment. Jan Katzew m' a été d'un grand secours dans la rédaction du présent article.
3 NdT: eux-mêmes traduits ici de l'anglais.
4
Geschichte, Lehren und Meimmgen aller bestandenen und noch bestehenden religiôsen Sekten der Juden
und der Geheimlehre oder Cabbalah, Peter Beer, Brunn, 1823, pp. 329-339. Dans certains cas, l'archétype
de Beer semble avoir différé de notre copie. À la page 2, ligne 18, la citation du Deutéronome 32/2 ne figu-
rait pas dans le texte de Beer ou }l été omise par celuî-ci. On relève aussi l'absence, en page 4, ligne 8 du
passage «Kilo' davar req hu ·». A la page 3, ligne 7, les mots« Levez-vous, ô vierges d'Israël» font défaut.
BF.N llO~ WACHOl.Df.R
ha ~ditiou, cveo wht'n Bttr•s texl tttms to reflu1 tht wording found in our document. bis
translation divergn substantialt)· from ~ one pr~o~ h~r~. e.g., w'ttlwà (3: 14-) which he
translarn "vnüu ..... ret~tJ a misreading (wcQZWJ\). Beer does not provide a commentary
lhough he does indu.de partnthfflcal ~xpbnations. Cf. N. Porga, "Texte d~ b lrttre
ad~uh par les Frankistes." REJ v. 19~ (1894), pp. 181- 188. M. Wischniuer in MntllirtJ IÙ
tacad• • ~ bs SdnttJ dt St. Pdml,t,t,,rg. Vol. 11 no. t ( a914) pp. t - 1g. Thne ktters,
acconUng to Scholern wer~ compoied. in Offenbach. Cf, Scbolem 1"he Hofülat of Sin/'
COl!IUIMlory vol. 51 (lanuary 1971 ). p. 68. Paru of dù leucr were quoted by Jakob Abraham
Braw~r► Colils;,oll Vi,tlaultla (Jmualem 1956), pp. t69-a74.
(2) F.or exampl~. lb~ Slor,,a Pa,ul,u . .i collection of Ja.)ings attributed to Jacob Fraol
known to us only in a Poli1h translation. See n, Worâ of tA. Masln. Abo Aleunder
Kraushar'sFrcrd i Ftoniim Pol.sty, Crakow, 18g5t I voh1n1es, based alsoon Potish mftDOin.
For a bibliography on Frank comult C. ~ m , E~Jvdiwo, vol. 7, rot. 57.
ANNEXE! 247
De plus, bien que le texte de Beer semble refléter le libellé trouvé dans notre document, sa traduction
diverge substantiellement de celle qui est présentée ici; en effet, il a traduit « ve 'edveh » (3 : 14) par
« verlies ihn », montrant ainsi qu ' il a mal lu. Beer ne fournit aucun commentaire, bien qu'il donne des
explications entre parenthèses. Cf. N. Porges : «Texte de la lettre adressée par les Frankistes », REJ
v. 29 ( 1894), pp. 282-288. M. Wischnitser, in Mémoires de l'académie impériale des Sciences de St.
Petersbourg, vol. 12, n° 2 (1914), pp. 1-19. Selon Scholem, ces lettres ont été rédigées à Offenbach.
Cf. Scholem, « La sainteté du péché», Commentaire, vol. 51 (janvier 1971 ), p. 68. Certaines parties de
cette lettre ont été citées par Jakob Abraham Brawer, Ga/itsyah Viyehudeha (Jérusalem, 1956), pp. 269-
274. s C'est le cas, par exemple, de la Slowa Panskie, collection de pensées attribuées à Jacob Frank et
dont nous ne connaissons qu'une traduction polonaise. Voir Les Paroles du Maitre. C'est le cas aussi du
livre d' Alexander Kraushar Frank i Frankisci Po/scy, Cracovie, 1895, 2 volumes, qui repose également
sur des mémoires polonais. Pour une bibliographie de Frank, on consultera l' Encyc/opedia Judaica de
G. Scholem, vol. 7, col. 57.
JACOB FRASK A OTHE FRANKISTS: HEBREW ZOHARlC LETrEU
Écrivant en 1800, soit dix ans après la mort du maître, les continuateurs
de Frank réitèrent les quatre dogmes en maintenant que Jacob Frank n'est
pas mort et qu'il se lèvera pour conduire le mouvement jusqu'à son destin
eschatologique7.
Le document se compose de deux parties : les messages de Frank et la
présente lettre. La première partie est introduite par un message à l'adresse
des communautés juives de Hongrie (lignes 1 et 2, page 1), l'avant-propos
de la première des lettres de Frank (lignes 3 et 4, page 1), le corps principal
de la première lettre (lignes 4 à 20, page 1), l'avant-propos à la seconde
lettre (lignes 20 et 21, page 1), la seconde lettre elle-même (de la ligne 21,
page 1, à la ligne 21, page 2) et un message oral adressé à plusieurs commu-
nautés juives de Pologne, porté par les signataires de notre document (lignes
21 à 26, page 2). La seconde partie, qui comprend le reste de la lettre (de
la ligne 26, page 2, à la ligne 12, page 4 ), prie instamment les frankistes de
garder foi en leur maître.
Jacob Frank a-t-il vraiment écrit les lettres qui lui sont attribuées? Il est
impossible de répondre avec certitude à cette question. Si elles n'étaient pas
authentiques, il faudrait en conclure que les trois principaux disciples de
Frank ont commis des faux. Mais une telle hypothèse semble peu plausible.
Produire un faux quand on est seul est une chose; le faire en collaboration
6
l : 6 lemifqad le 'ayalta; 1 : 10 meheshbon 'avonatam; 2 : 10 'otan shebabayit yamutu babayit.
7
Ligne 7, page 3 (3 :7).
BEN ZION WACHOLDER
TRANSLATION
FRANKIST LETTERS
Address
He who is the master of peacc, may he give blessing and peace to you
and to the en tire House of Israel [who are] scattered in the lands of
Hungary.
lntroductory
Our beloved Hou~ of Israel! You should know that our holy lord,
while still in the castle of Rome in Czestochowa. wrote a holy letter to the
city of Brod, and these are bis sacred words:
Franlc's First Lelin
Hear me ye stouthcarted, you who are far n-om delivcrance' and who
are shrewd in their ways. 1 Who among you fcars the Lord?3 Who can hcar
the voicc, rhc voice that comes from the wildcrness of the nations? Woc
unto you whcn the mighty lion awakens to remembcr the ramf It is
written, For the Lord will not do anything unless He reveals His secret(to
4
His prophets]; But if. indced, you are t.hc childrco of the Holy One
Blessed be He how is it tha.t it has not been rcvcaled to you what sball
occur m the end of days, in these times? But surely th~ early predictions
have already been fulfilled, and the new prfflictions' 1 foretell from
8
beginning Lo end. Thcrefore, let them be ready to weep and to cry out
concerning Krakow and its surroundings. Moum, gird younclves in
sackdoth, cry out in the streets; 7 for a fire has gone forth from Heshbon,'
Nota. lo Trwlaliofl.
quand on est au moins trois en est une autre, car la difficulté de savoir quoi
inclure et quoi exclure d'un tel texte serait sûrement source de désaccords.
En outre, pour autant qu'on sache, les frankistes ne sont pas connus pour
avoir jamais fait de fausses citations de leur maître. Sauf démonstration du
contraire, force est donc de présumer que les lettres et le message attribués
à Frank sont authentiques.
TRADUCTION
LETTRESFRANKISTES
Message
Celui qui est le maître de la paix, qu'il vous donne bénédiction et paix, à
vous et à toute la Maison d'Israël [qui est] dispersée sur la terre de Hongrie.
Introduction
Notre bien-aimée Maison d'Israël! Vous devez savoir que notre saint
seigneur, qui se trouve encore dans le fief de Rome à Czestochowa, a écrit
une sainte lettre à la ville de Brod; voici ses paroles sacrées :
Notes de traduction
8
Isa. 46 : 12.
9
NdT : Pour traduire toutes les citations bibliques, j ,ai suivi autant que possible le texte de la traduction
du chanoine Crampon.
°
1
Cf. Prov. 2 :15 [et Job 5 :13].
11 lsa. 50 :10.
12
Amos 3 :7.
q Isa. 42 :9.
14
Jer. 4 :8.
15
Nomb. 21 :28.
[5] JACOB fRA NK AND THE FRANKISTS: HEBREW ZOHARIC LE1TE.RS 269
[the number] of their sins, and it shall consume the city. 9 Who shall die by
the sword, who by hunger, by plague or in captivity? 10 Thcir corpses shall
lie likc dung on the ground, 11 and dogs shall lick thcir blood. u Bchold the
storm of the Lord, His wrath has gone fonh, a whirling tempest; it wiU faU
upon the head of the wicltcd 11 [For a fire is kindlcd by my anger] and it
shall burn to the depths of HeU. 14 And it shall corne to pass that the one
who escapes the sword shall be caugbt in the trap. 11 Therefore. let them
be ready to weep, to cry out for them. But let them be ready to cry out for
your town and in your surroundings. A nation is about to rebcl 11 ( against)
the nation of the sons of Edom with a baule cry as the king presses against
the other king. Let them purify themselvcs and make themselvcs white' 7
and condemn the guilty. But none of the wickcd will undcrstand, only
chose of rcal understanding will know 18 that anyone who bas a spark of
the seed of Abraham, Isaac, and Jacob must enter into the holy faith of
Edom, and whoever will accept this creed with love will be saved from aU
of thcm [the persecutions] and will merit ail of the consolations promised
in lsaiah and in ail the Prophcts.
I would like to write at greater length, but a hint sufficcs for one of wis-
dom and understanding. •• And I shaU condude witb [the bleuing of] life.
Jacob Jozef Frank
Introduction lo FranJc's Second Leltn
The preceding letter was written in 5517 (1-,6617). And in ~ year
5518 (1767/8). while be was still in Cit.ttochowa, be wrOle a second leuer
to ail Jewry. And thesc arc his holy words:
TIN Second utur
A voice, a mighty voicc was awakened from on high to the workl bclow.
Our eyes were opened whcn a ballst came down from on high to the man y
sides of the world. A meUifluous voice11 came down from on high to the
world below~
Awaken yc slumbering sleepers from the slccp that is in your nostrils,
(g) Jer. 4:8.
( 10) Cf. u,.,,_,.TOff/ iu Ro,la H...,.,_ liturg)t.
(ll) Cf. jer. 16:4.
(1 •> 1 Kinp 11:58.
( as) Jer. 1s: 1g.
( t4) Dtut. 5,1:...
(1s) J~r. ~ ! 18.
( 16) Cf. TatJUm Ps. 55:7.
(17) Dan. 11: 10.
d. rabbinic commenaaries referring to maàank computations.
( t8) Dan. 1t: &Oi
( 1g)7.ohar 1 26b, t8ob.
(IO) &Il - planct. .aar. comct. etc..
(ta) Zobar l 114ga.
ANNEXE! 253
Qui mourra par l'épée, qui par la faim, qui par la peste, qui en captivité 16 ?
Leurs corps seront comme du fumier sur le sol17, et les chiens lècheront
leur sang 18 • Contemplez la tempête du Seigneur, Sa colère s'est levée, telle
un orage tourbillonnànt; elle fondra sur la tête des impies 19 • [Car le feu de
ma colère s'est allumé] et il brûlera jusqu'aux profondeurs de l'enfer2°. Et
il arrivera que celui qui échappe à l'épée soit pris au piège21 • Qu'ils soient
donc prêts à pleurer, à se lamenter sur eux-mêmes. Mais qu'ils soient prêts
aussi à se lamenter pour votre ville et la région qui vous entoure. Une nation
est sur le point de se rebeller22 [contre] la nation des fils d'Edom avec un
cri de guerre, tandis que son roi marche sur l'autre roi. Qu'ils se purifient et
se blanchissent23 et qu'ils condamnent les coupables. Mais nul méchant ne
comprendra, seuls les intelligents sauront vraiment24 que quiconque porte
une étincelle de la semence d'Abraham, d'Isaac et de Jacob doit entrer dans
la sainte foi d 'Edom, et quiconque recevra cette foi avec amour sera sauvé
de toutes [les persécutions] et méritera les consolations promises par Isaïe
et tous les Prophètes.
Je voudrais en écrire davantage, mais une simple allusion suffit aux
gens sages et intelligents25 • Et je concl.urai par [la bénédiction de] la vie.
Seconde lettre
Une voix, une voix puissante s'est élevée au plus haut des cieux, s' adres-
sant au monde d'ici-bas. Nos yeux se sont ouverts lorsqu'une sphère26 est
descendue des hauteurs sur les nombreuses parties de ce monde. Une voix
suave27 est descendue des hauteurs sur le monde d'ici-bas.
Réveillez-vous, dormeurs, du sommeil qui est dans vos narines, et vous
16
Cf. Unetaneh Toqef dans la liturgie de Rosh Hashanah.
17
Jer. 16 : 4.
18
I Rois 22 : 38.
19
Jer. 24 : 18.
20
Deut. 32 : 22.
Jer. 24 : 18. ~ NdT: je n'ai trouvé aucune trace de ce texte à l'endroit indiqué, qui n'existe d' ailleurs
21
and you who do not know. The)' look but cannot see; their ean are dosed;
their heans are heavy; they sleep and do not know the Torah that is stand-
ing in front of them, and do not pay attention, and do not know what they
see· they look but cannot see.
The Torah has raised its voicc, Look ye fools! Open your eyes and you
shall know. There is no one who pays attention. Is there anyone to incline
his ear? For how long will you be in the darkness of your willful evil? Seek
to know, and light that is brilliant shall be revealed to you intime. etc. 22
Surely you are wise and you know how to conciuct a battle using a bow.
When one pulls the bow lightly, it does not shoot far; when one pulls the
bow with strength and lets them [lhe arrows] go, then the arrow shoots
very far. Thus, know that at this time it moves slow.ly. You should know
also that their ùme is beginning that you will forget your wives and )'Our
children on account of the cvil dccrec, since it cornes from the Lord Him-
self.
For ail of the emperors and kings, even of the kingdom of Prussia the
dukC$ and the princes of all the world will bate you exceedingly. When
the)' sce a Jew they wiJI direct their spiule at him; and pleasure will turn
into a plague, and troubles will corne, the likes of which ha,·e ncver becn
s en in the world.
Vou think tha1 what I am writing you now rcsembles the first letter
which has 1101 becn fuJfillcd so far. This is not the case. For what was said
in the first letter was the awakcner. And this cpistle shall be your guide for
what shall take place in the fut ure in aJl of the rountries, great and smafü
Poland Lithuania and all of Ru sia, Hungary, Walachia, Moldavia, Tar-
tary and the ntire Ottoman Empire, France and all of Germany,
Bohemia, Moravia. and the lands of Prussia, and in ail places where Jcws
live. Woe, woc on this timef On account of what i intended against you
your wives and your children. Those who will be found in their bouses will
be slain in the houses and there will be no one to bury them on account of
the multitude of the corpses, and those in the fields will die in the fields
and the dogs will devour them. I cannot w1ite too much of what is about to
happen to the world; a hint [suffices] for the wise. And if 1 were towritc to
you in detail, therc would not be enough paper.
I aJn informing you that there sha1J be no order [lit. wheel] in the world
until the Law of Moses is·fulfillcd, until they have entered the holy creed
of Edom. ~ wc find that Jacob had promiscd to üau Ler my lord pass
beforc his servant. and I will lead on slowly untiJ I shall corne to my lord in
23
Seir. And as il is written concerning Moses, And Moses dispatthed mes-
(u) Zobar 1 ,6 ab.
(a,) ~n. ,,: 14.
ANNEXE! 255
qui ne savez pas. Ils regardent, mais ne voient pas ; leurs oreilles sont ~!oses ;
leurs cœurs sont lourds ; ils dorment et ne connaissant pas la Torah qu Ils ont
en face d'eux, et ils ne prêtent pas attention, et ils ne savent pas ce qu'ils
voient; ils regardent, mais ne voient pas.
La Torah a élevé sa voix. Regardez, vous autres ! quvrez les yeux et
vous saurez. Personne ne prête attention. N'y a-t-il personne pour tendre
l'oreille? Combien de temps encore resterez-vous dans les ténèbres de votre
malfaisance volontaire? Cherchez à savoir, et la brillante lumière vous sera
révélée en temps utile, etc. 28
Vous êtes assurément sages, et vous savez comment mener bataille à
l'aide d'un arc. Lorsqu'on bande l'arc légèrement, il n'a guère de portée,
mais lorsqu'on le bande avec force et qu'on les tire [les flèches], elle vole
très loin. Sachez donc qu'actuellement, elle se déplace avec lenteur. Vous
devez savoir aussi que le temps a commencé où vous oublierez vos épouses
et vos enfants à cause d'un décret mauvais, car ce dernier vient du Seigneur
Lui-même.
Car tous les empereurs et tous les rois, même dans le royaume de Prusse,
ainsi que tous les ducs et princes du monde entier, vous voueront une haine
extrême. Lorsqu'ils voient un Juif, ils lui crachent dessus; et le plaisir tour-
nera en tourment, et les difficultés viendront, telles qu'on n'en aura jamais
vu dans le monde.
Vous pensez que ce que je vous écris ici ressemble au contenu de la
première lettre, qui ne s'est pas encore accompli. Tel n'est pas le cas. Car
ce qui fut dit dans la première lettre avait pour but d'éveiller. Et la présente
épître vous servira de guide en vue de ce qui va se produire dans tous les
pays, grands et petits : la Pologne, la Lituanie et toute la Russie, la Hongrie,
la Valachie, la Moldavie, la Tartarie et tout l'Empire ottoman, la France et
toute l'Allemagne, la Bohême, la Moravie et les terres de Prusse, ainsi que
partout où vivent des Juifs. Malheur à cette époque ! À cause de ce qu'on a
l'intention de vous faire, ainsi qu'à vos femmes et à vos enfants. Ceux que
l'on trouvera chez eux y seront mis à mort, et il ne se trouvera personne
pour les ensevelir à cause de la multitude de cadavres; et ceux qui seront
dans les champs y périront et seront dévorés par les chiens. Je ne puis trop
en écrire quant à ce qui est sur le point d'arriver au monde; une allusion [est
suffisante] pour les sages. Et si je devais entrer dans les détails, je n'aurais
pas assez de papier.
Je vous informe qu'il n'y aura aucun ordre [littéralement: aucune roue]
dans le monde avant que la loi de Moïse ne soit accomplie, avant qu'ils ne
soient entrés dans la sainte foi d'Edom. Conformément à ce que Jacob avait
promis à Esaü, que mon seigneur prenne les devants sur son serviteur, et je
conduirai [mon troupeau] avec lenteur jusqu'à ce que j'arrive chez mon sei-
29
gneur, à Séir • Et ainsi qu'il est écrit au sujet de Moïse, celui-ci a dépêché
28
Zohar I 161b.
29
Gen. 33 : 14.
JACOB FJlANK AND THE FRANKlST · HEBU:W ZOHARIC UTTERS
Le nouveau message
Et à présent, nos bien-aimés, toute la Maison d'Israël ! Nous voulons
vous informer de ce que le Seigneur nous a octroyé, à savoir qu'en cette
année 560, en omettant les milliers [1799-1800], il y aura une période de
tribulations pour les Juifs lorsque se sera accompli chacun des tourments
messianiques au sujet desquels il [Frank] a écrit dans sa sainte épître. Nos
cœurs se lamentent. Car comment pourrais-je voir le malheur qui atteindra
mon peuple et comment pourrais-je voir l'extermination de ma race37 ?
Il nous incombe de vous donner l'instruction finale de faire et d'accomplir
ce qu'il [Frank] a écrit dans sa sainte épître. Car il y a de l'espérance pour vos
38
derniers jours • Sachez que le temps est maintenant venu, le temps d'agir au
30
Nomb. 20: 14.
31
Deut. 33.2; voir aussi Beer, p. 333 : « Quand le cours d,eau se libérera des glaces, ce qui arrivera sans
nul doute, alors viendra le salut.»
32
33
Dan. 2: 42. - NdT: la traduction Crampon emploie l'adjectif «fragile», et non pas «détruit».
Joel 4 : 10.
34
Deut. 32 : 29; cf. Targum Jonathan et Rashi.
35
Berakot 5 : l 2 ; à savoir ce monde et le monde à venir.
36
Lam. 4 : 20.
37
Esther 8 : 6.
38
Jer. 31 : 16.
BEN ZIO~ WACHOLOER [8]
on behalf of the Lord: abolish thy Torah. 33 And this is also what the sages
of blessed mcmory meant by (the son of David will not corne] until the
entire kingdom shaU turn [to apostasy];U when ail of [the leper's skin]31
turned white then he, the Ieper, was declared pure and his servants pure
as well, as is cxplaincd in the book Seror Hamor. 31 ·
The timc has arrived of which Jacob promised, ..1 shall corne to my lord
in Seir.'' For up until now we have not found that be bas gonc [to Scir]. For
our holy lord Jacob, the most perfect of ail, thechosen of the patriarchs,17
unîtes the two sides. lt is hc who is the bar [bridgc]st from one extremc to
the ultimate extrcme, and the ultimatc is the most beloved. He (Frank]
who lies in the ground shaJl risc up31 to say, Risc, 0 Virgins of lsracl. 40
Surcly he is not dcad. For it is he who has lcd us on the path of truth to the
holy creed of Edom. For anyone who is of the seed of Abraham, Isaac and
Jacob must follow the path that they showed. For thcy [the patriarchs]
show the way by which their childrcn shall walk at the end of days. 41 Like
Abraham who wcnt to Egypt41 and Isaac who wcnt to Abimelcch, and
Jacob. the chosen of the patriarchs. who wcnt from Beer Sheba- hc went
forth from the state of faithfulness [i.e. from the land of Israel] And be
went to Haran, 43 the other [evil] domain. 44 For ncccssarily in the places
that are most sinful there you will find redemption, as it is cxplaincd in the
Zohar.
And there hc reachcd the well and found Rachel,•• and rolled the rock
away front the mouth of the well; and came to Laban and he became bis
servant, and chose his [Laban's] portion and lot. 4' Then be went to Esau,
(33) Ps. 119: 1a6; allo Rashi on this venc and Mishna Bernot g:5. The Muordic ~xt
roda l,efm, which mana "they voided." which the nbbi transformed into an imperative
r~.a<ling, Aafm,., abolàsh t Il il in the rabbinic sente lhat Frank understood the •use. Scholem,
however, (nott I or introduction) rendered the phrase •they have made void thy law ...
(34) Sanb. 97a.
(!5) Ln. •~: .,.
(S6) $mw H•..,. by Abraham Saba, Venice •s66 (printed faaimile Brooklyn 1g6o) vol.
5, Leviùc\ls, col 91.
(~7) Zohar Gennia as&t.
(58) B«r (1tt now , of (omrMntary) undersaands tlus to .m nn t.hat Frank saved to link
Judaism and Chrisûanity.
(39) Job 19:15.
(40) No such SttipturaJ referenœ.
(◄ a) 1Ahar ~llftb • 47b.
(41) Zohar Ge~ 148a.
(4!) Gcn. 18:10.
(44)Zohar GenêSÎs 147a.
(4s)Rachel wu th~ jewish name of Frank·• daugh,er, better know-n by ha- bapdsanal
name, Eva. alluded to below.
(46) Zohar ~nesi~ 161 b. ·
ANNEXE! 259
nom du Seigneur : abolissez votre Torah39 • Et c'est aussi ce que les sages de
bienheureuse mémoire voulaient dire par [le fils de David ne viendra pas] avant
que le royaume entier n'ait viré [à l'apostasie ]40 ; quand toute la [peau du lé-
preux]41 sera devenue blanche, lui, le lépreux fut déclaré pur, et ses serviteurs
furent déclarés purs aussi, comme il est expliqué dans le livre Seror Hamor4 2•
Le temps est venu où doit s'accomplir la promesse de Jacob: «Je viendrai
vers rµon seigneur à Séir». Car jusqu'à présent, nous n'avons pu constater
qu'il fût venu [à Séir]. Car notre saint seigneur Jacob, le plus parfait de tous,
l'élu d'entre les patriarches43 , unit les deux côtés. C'est lui qui est la barre
[le pont] 44 entre un extrême et l'extrême ultime, celui-ci étant le plus aimé.
Celui [Frank] qui git sur le sol se lèvera45 pour dire Levez-vous, Ô Vierges
d'Israël 46 • Il n'est assurément pas mort. Car c'est lui qui nous conduira sur la
voie de la vérité, vers la sainte foi d 'Edom. Car quiconque est de la semence
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob doit suivre la voie qu'ils ont montrée. Car ils
[les patriarches] montrent la voie que leurs enfants doivent suivre jusqu'à la
fin des temps 47 • Comme Abraham qui est allé en Égypte48 , comme Isaac qui
est allé vers Abimélec, et pomme Jacob, l'élu des patriarches, qui est parti
de Bersabée, c'est-à- dire de la terre de la fidélité [celle d'Israël], pour se
rendre à Harân49 , l'autre domaine [celui du mal] 50 • Car c'est forcément dans
les lieux les plus peccamineux que vous trouverez la rédemption, ainsi qu'il
est expliqué dans le Zohar.
Là, il trouva le puits et rencontra Rachel5 1, et il fit rouler la pierre pour dé-
gager l'ouverture du puits; et il vint à Laban dont il fut le serviteur, et il choi-
sit sa part et son lot [de Laban]5 2• Puis il alla à Esaü, mais sa tâche n'était pas
Ps: 119 ~ 126; s~r ce vers, voir aussi ~ashi et Mishna Berakot 9 : 5. Le texte mésotérique dit heferu, qui
3
~
s1~mfie « lis ont vidé!>,_ce que les rabbms ont ~nsformé en une formule _impérative, haferu, abolissez!
C est en ce sens rabbm1que que Frank a compns le vers. Scholem, toutefois (cf. note 4 de l'introduction)
a rendu ce passage par « ils ont annulé Votre loi».
40
Sanh. 972.
41
Lév. 13: 13.
42
Seror Hamor, par Abraham Saba, Venise 1566 (facsimilé imprimé à BrookJyn en 1960), vol. 3. Lévi-
tique, col. 92.
43
Zohar - Genèse 1562.
44
Beer (voir la première note du commentaire) interprète cela comme signifiant que Frank a servi à unir
le judaïsme et le christianisme.
45
Job 19: 25.
46
Pas de référence scripturaire.
47
Zohar- Genèse 147b.
48
Zohar - Genèse 148a.
49
Gen. 28: 10.
so Zohar - Genèse 14 72.
51
Ra~hel é~it le ?om juif de la fille de Frank, mieux connue sous son nom de baptême Eva, comme il y
est fait allus1on ci-dessous.
52
Zohar - Genèse 161 b.
(9] JACOB FRANK AND THE FRANKISTS: HEBREW ZOHARIC LETTERS
· but bis wk has not yet been finished. He bas rollcd away the rock, but he
has ( not) replaced it, the rock, as yeL And he has not gonc unto Seir. For
ail this was only a prcparation, to tcach the way of Jacob [Frank] the most
perfect of all, in the end of days. As it is written in the Zohar, Jacob,
Jacob," the firstjacobis pcrfcct; the lastjacob[Fraok] is the most perfcct
of all! And be will completc cverything.
As it is wriuen in the Zohar, thcre is a son of man Uacob Frank] in the
form of Adam. and a woman in the form of E\'e (Eva Frank). 41 And they
shall act cunningly and wisely for the sakc of the Lord. etc. l t is incumbcnt
upon U$ to follow his paths, for the paths of the Lord are straight and the
righteot.1$ wallt in them. This also is the meaning of MG.Sa dwna. •• And the
bean may not rcveal it to the mouth. But it is writtcn: Thus thou shalt lcad
the blind in the way which tbcy do not know and in the paths which thcy
do not undentand I shall make thcm go. 1 shall makc. light in.thcir dark-
ness and their crooked ways into a straigbt path.H And this explains why
Jacob rendered honor to bis Lord.11 From thcn on: The lord when you
. go fonh from Seir, whcn you step forth Crom F..dom11 [will be fulfdled.)
And alao: Who is it that is coming from Edom, etc. [will be fulfillcd]13 as it
is written in the Tanna tkl,, EliyaAu: ln the end of time the angels 1hall be
scarching for the Lord. The sca will say, He is not witb me, and the depths
will say, He is not with meeither. Where will they fi'nd Him? ln Edom, as it
is written, who ahall come fortb from Edom?14 Whoever shall follow him
into the holy creed and ding to the House of Jacob will find protection in
His shadow, we will live among the nations;" and as it is f unher written.
Let us go up to the mountain of the Lord. to the Housc of the Gocl of
Jacob,.and He wiU tcach us of His ways, [and we will walk in His pat.lu. For
out of Zion ahall go fonh Torah and the word of the Lord from
jcrusalem]... For it il a lengthening of tife for those who find them.
[Torah].11 They shall merit to be among those who cling to the Lord,11 as
it i writtco, And thcre you shall seek the Lord your God. and there you
encore finie. Il a fait rouler la pierre, mais ne l'a [pas] encore remplacée. Et il
ne s'est pas rendu à Séir. Car tout cela n'était qu'une préparation pour ensei-
gner la voie de Jacob [Frank], le plus parfait de tous, à la fin des temps. Comme
il est écrit dans le Zohar, Jacob, Jacob53 , le premier Jacob est parfait; mais le
dernier Jacob [Frank] estleplusparfaitdetous ! Etilcomplèterachaquechose.
Ainsi qu'il est écrit dans le Zohar, il existe un fils de l'ho~e [Jacob
Frank] sous la forme d'Adam et une femme sous la forme d'Eve [Eva
Frank]5 4- 55 • Et ils agiront avec ruse et sagesse pour le compte du Seigneur, etc.
Il nous incombe de suivre ses voies, car les voies du Seigneur sont droites,
et les justes les suivent. Tel est aussi le sens de masa duma5 6 • Et le cœur _n e
peut le révéler à la bouche. Mais c'est écrit : Je conduirai les aveugles par
un chemin qu'ils ne connaissent pas, je les mènerai par des sentiers qu'ils
ignorent, je changerai devant eux les ténèbres en lumière, et les lieux mon-
tueux en plaine57 • Et cela explique pourquoi Jacob a rendu honneur à son
Seigneur5 8• Dès lors : Seigneur, quand tu sortis de Séir, quand tu t'avanças
des campagnes d'Edom59 [s'accomplira]. Et aussi: Qui est celui-ci qui vient
d 'Edom, etc. [s'accomplira]60 , comme il est écrit dans le Tanna debe Eliya-
hu : À la fin des temps, les anges chercheront le Seigneur. La mer dira : Il
n'est pas avec moi ; et les abysses diront : Il n'est pas avec moi non plus. Où
Le trouveront-ils? À Edom, comme il est ·écrit, qui viendra d'Edom61 ?Qui-
conque le suivra dans la sainte foi et restera attaché à la Maison de Jacob
trouvera protection dans Son ombre, sous laquelle nous vivrons parmi les
nations62 ; et comme il est encore écrit, Venez et montons à la montagne du
Seigneur63 , à la maison du Dieu de Jacob, Il nous instruira de Ses voies [Et
nous marcherons dans ses sentiers. Car hors de Sion s'avancera la Torah,
ainsi que la parole de Dieu depuis Jérusalem] 64 • Car elle est la vie pour ceux
qui la trouvent [dans la Torah]65 • Ils mériteront d'être parmi ceux qui sont at-
tachés au Seigneur66 , comme il est écrit: De là Vous chercherez le Seigneur,
shall find Him if you seek Him with ail of your heart and ail of your soul. 59
From there nece§Sarily, sine~ through darkness light is known,• 0 as it is
written: Even when I clweU in dark11ess, the Lord is my light. •• And soon
you will merit the consolations He bas promised us through His servants,
the Prophets. Whoever enters the Hou~ of Jacob [Frank] will cenainly
find the well of living waters.
Our beloved! Know that had we wanted to write everything in dctail
therc would not be enough paper. Wc have mercly \\'ntten a bit of the
hidden; give a little bit to the wise and he [they] will bccome even wiser. 82
For in all Scripture as well a~ in all the anàent books, you will fmd that
we possess the truth and you will truly know thatit is nota vain matter. Pay
dose attention and you will findI
If you are willing and asscnt to our wor<h13 to carry out what he wrote
in his holy episde, the God of Jacob will be your support/" and He will
guard you from all cvil and from ail the Messianic pangs. And you shall
merit the enjoyment of the land of Jacob,85 an inheritance that has no
bounds." And goodncss will be yours forever. And let me concludc with
[the blessjng of] life.
Franciszek Wolowsky, formerly named Shlomo ben Elisha Shor of
Ruhatin
Michael Wolowsky. formerly named Nathan Nata ben Elisha of
Ruhatin
Jerzedrzy Ocmbeitz formerly named Yeruham ben Haniniah
Llppman of Czortkow
COMMENT ARY
First Lftter
Beforc the address proper, the leuer begins with a bJessing, uHc ~ho is
t~e master of pcace etc.'' This points towards the midlël$hic interpreta-
uon of the .. Song of Songs by Solomon.. 1: 1 (lisl&lomo is interpreted as lnii
m,l&ashalont slulo. 1 i.e .. God). Herc it functions as an invocation of the
Deity.
(69) De-ut. 4:1g.
(6o) Zohar ~nais 161 b.
(61) Apparent! not in Scriptur~.
(62) Prov. 9:9.
(63) Isa. a: 19.
(f>.t) Cf. ~ 146~5.
(65) Isa. sS:14: Cf. Rashi ad t«v,,,, and Bavli Shabbat 118a.
(66) l.am. , :, .
. N~~C--,,tary
(,) Madrash Rabbah. Song of Sonp 1: 1. Rashi oJ l«v•.
ANNEXE! 263
COMMENTAIRE
Première lettre
Le texte de la lettre est précédé d'une bénédiction : « Celui qui est le
maître de la paix,etc. » Cela évoque l'interprétation midrashique du « Can-
tique des Cantiques de Salomon» (1 : 1) (lishlomo s'interprète comme /emi
shehashalom she/0 14, c'est-à-dire Dieu). Et cela fait ici office d'invocation
de la Divinité.
67
Deut. 4 : 29.
68
Zohar - Genèse 161 b.
69
Pas de référence scripturaire apparente.
70
Prov. 9 : 9.
71
1s. l : 19.
72
Ps. 146: 5.
73
1s. 58 : 14 : cf. Rasbi ad locum et Bavli Shabbat 118a.
74
Midrash Rabbah, Cantique des Cantiques 1 : l, Rashi ad locum.
{11] JACOB FRANK ASO THE FRA KISTS: Hf.BREW lOHARIC I.E"l l::RS
1-..rank's two letters conflatc biblkal and Zoharic quot2tions with bis own
words. But the citations, whcther from Scripturc or l.ohar, are rarely let•
t~r perfect.1 He adds or subtnacts in order to focus upon his own message.
though sornetimes the changes may be attributable to imprecise memory.
At any rate, accuracy of citation did not appear mandatory. The biblical
and Zoharic references given in this article are therefore not intcnded to
convey exactitude. but n1ther act as a general guide to the author•s intel•
lectual baggage. lt is important to remember", howcvcr. that Frank•s inter-
est wu not in sources f>er u, but only insofar as they served to fr.tme- his
own message.
Whcn Frank speaks in the first penon or constnicts bis own wording.
the style is apocalypùc, rcminiscent of the prophetic formulations found
(1) -M
a::s, 1~17 ,wa,11.; 1:u. ,:3. t:g. 1:14~•~18-.,,..,..
(5) Genhom Scholetn. •franl.Jacob... B...,.,,...J""'--, Vol. 7 col. 57.
(4) , ....
(~ ,~ 16. t: ,&--to.
ANNEXE! 265
« Toute la Maison d'Israël» : telle est la formule standard qui, tout au long
du document, établit une distinction entre Israël et les yehudi, ce dernier terme
étant employé dans une acception péjorative75 • La Hongrie était un centre
important du mouvement frankiste 76 • Il y a donc de bonnes raisons de croire
que des lettres analogues ont été expédiées à d'autres enclaves frankistes. En
outre, les rédacteurs espéraient sûrement attirer des adhérents appartenant à
donc ici, en quelque sorte, substitution de Frank à Notre Seigneur, l'intéressé
étant pràtiquement érigé en Messie. ( ... ) ... l'ensemble de la population juive.
En un sens, par conséquent, la lettre était conçue aux fins de propagande. Les
deux lignes d'introduction précédant le corps de la première lettre (troisième
et quatrième ligne de la page 1) sont concises et contiennent des informations
de base sur le moment et le lieu où Frank a écrit l'épître, de même que sur les
destinataires de celle-ci. En choisissant les lettres de 1767 et.1768 de préfé-
rence à tout autre message que Frank avait diffusé durant sa période d'activité,
les rédacteurs ont probablement mis l'accent sur l'importance exceptionnelle
de ces textes. Les deux lettres semblent, en effet, marquer un nouveau tournant
dans le dogme frankiste. Apparemment, ~l y a eu en 1767 une réévaluation de
la dépendance de Frank par rapport au mouvement sabbatéen, à commencer
par une proclamation du rôle de Frank en tant que prophète d'Israël. Il est bon
de noter que 1767 fut une année de turbulences politiques en Pologne. Ce qu'il
importe de souligner, c'est que le document ne contient aucune allusion claire
aux sabbatéens ou à leur doctrine, qui avait pourtant été utile au lancement
du mouvement frankiste. Il ressort de la phrase d'introduction que la lettre a
été rédigée tandis q4e Frank étant en détention, laquelle avait commencé en
1760 dans la tour romaine (Jasna Gora) de Czestochowa, en Pologne. Cette
précision est importante, car elle indique que Frank était alors captif de Rome,
c'est-à-dire d'Esaü, thème pleinement développé dans le corps du document.
Les rédacteurs insistent sur le fait qu'ils citent Frank textuellement : « Telles
sont ses saintes paroles» 77 • Les deux lettres confondent des•citations bibliques
et zohariques avec les propres paroles de Frank. Mais ces citations - qu'elles
soient tirées de l 'Écriture ou du Zohar, sont rarement fidèles à cent pour cent7 8,
car l'auteur effectue des ajouts ou des soustractions pour mieux faire ressortir
son propre message, bien que ces variations puissent parfois être attribuées
à une mémoire imprécise. En tout état de cause, l'exactitude des citations ne
lui semblait pas obligatoire. Les renvois bibliques et zohariques figurant dans
cet article ont donc pour objet non d'être exacts, mais de guider le lecteur
dans le bagage intellectuel de Frank. Il importe cependant de se rappeler que
Frank s, intéressait aux sources non pour elles-mêmes, mais uniquement dans
la mesure où elles servaient de cadre à son message.
Lorsque Frank parle à la première personne ou construit son discours, le
style est apocalyptique et rappelle les formulations prophétiques trouvées
75
1 :3, 2 :27 - bet yusra 'el; l :21, 2 ;3, 2 :9, 2 :24, 2 :28 - yehudi.
76
Gershom Schol~m. « Frank, Jacob», Encyclopedia Judaica~Vol. 7, col. 57.
77
1 : 14. - NdT : A p~ir d'ici, les notes en bas de page ne comportant aucune lettre et ne se pré:SCDtant
que sous forme de cb1ffres ~exempl;e s: 1 :5-6 ou 2 :8) renvoient à la première ou à la seconde épître de
Jacob Frank (1 et 2), les chiffres suivants renvoyant aux lignes du document.
78 1 :16 : 2 :IR-20.
BEX ZION WAC:HOLDER [ 12]
The rcbelling nation, "a nation is about to ttbcl [against] the nation of
the sons of Edom with a baulc cry as the king presses against the other
king,'' 11 refers to the descendants of Jacob who will be rising against the
nation of Edom. i.e. Rome. Herc Frank faits to statc the victor, relying on
the rcader's awareness that the older, i.e., üau, will submit to the
younger, i.c ..,Jacob. u To makc doubly sure that the Zoharic me~ge will
be undcrstood as a code, Frank concludes with a statement paraphrasing
Daniel 12: 1o .. Let them purify thcmselves and make themselves clean and
white," and, "the wickcd will not undentand but thosc of real understand-
ing will know ." Thi5 i1 to say that Frank was writing with cunning in
addrcssing two ~udienœs, those who could understand simple Hebrew
only, and othen who possessed a key to the hidden mcaning. Put in plain
language, Frank says that anyone who is truly a descendant of the patri-
archs must undergo baptism in order to merit the con50lations
announccd by the prophets of old. But for the discerning. be announces
Jacob's ultimate victory over Esau on the way to Zion. This appcars to be
the meaning of the statement that "anyone who acœpts the faith of Rome
... will merit the consolations promised by lsaiah and alJ the prophecs." 1•
Convcnion to Christianity was a ncœssary, if cvil, prettquisitc for Israers
redemption.
FranJc•$ S,cond utln
What is implicit in the first lcncr becomcs expliàt in the second. Frank
begins with an_extensive quotaùon from the Zohar 1, 161 b which beœmcs
the leitrnotif of his own mcsaagc. ln the Zohar. the pas.sage aerves as a
comment on Genesis so:57 (°Thereupon Jacob took fresh rods of white
poplar '), a verse that reveala how the patriaTCh outwitted Laban. for the
author ofthc Zohar, tbis serves as an introduaion to the problem of why
Scripturc deala al length with matten that 1ttm inconsequential or even
debasing? (e.g., Jacob's brttding of spoued shffp). The answer, accord•
ing to the Zohar, is that the 1toriea of Jacob are but modela of what will
happen in the end of day1. Jacob, while io Har-•n. felt it necessary to auc-
cumb to idol wonhip. 11 but repudiated it upon his return to the Holy
Land. Acoording to Frank, when Israel is in plut it <>ught to foOow the
creed.. TWI obtcu.r a tM dif(ermct bttween appearanœ aod reali1y in the lcttff. Frw•s
aDUliom to Edom were intended to give an appearanœ that his followen ougbt to acœpa
Cbrudanity. To be aure, tlùs w• only a trick to mislead che authoritin.. ln Frank·, aaked
fàth, Edom, i.e... Ouistianity, will be ddat~d.
(H) 1:1 ..
( a!) a. Genais •~=
(14) 1:18. 19,
1, aod traditional c;ommenwy.
hs) cr.
GeMIÏI s~•-
ANNEXE! 269
ce qui obscurcit la distinction entre apparence et sens réel de l'épître. En fait, les allusions de Frank
à Edom visaient bien à fa~e croire que ses disciples devaient accepter le christianisme, ce qui était
assurément une astuce destmée à tromper les autorités. Dans la religion exaltée de Frank, Edom _ Je
christianisme - sera vaincu.
86
1 :14.
87
Cf. Genèse 25 : 13 et les commentaires de la tradition.
88
1 :18, 19.
89
Cf. Genèse 35: 2.
90
Ndî : en exil.
ftt:~ ZION WA< :HOLOER
les croyances et les pratiques de·s nations païennes. Mais Frank insiste sur
le fait qu'il est l'instrument de Dieu par lequel interviendra la rédemption
d'Israël 91 • Dans la première lettre, il s'annonce comme étant le prophète à
qui Dieu a révélé le secret de la venue prochaine du salut, laquelle est subor-
donnée à certaines conditions. La citation zoharique figurant au début de la
seconde lettre réitère la même prétention en donnant à croire que l'intéressé
a entendu une voix céleste perçue par lui seul92 • La voix était pourtant puis-
sante et aurait dû être audible par chacun, mais le peuple, à cause de ses
péchés, était dans une transe profonde et n'entendait rien93 •
Frank préconise vivement d'agir pour hâter la rédemption. C'est par lui
que le peuple se réveillera de sa torpeur et entendra la voix céleste de la
Torah descendant sur le monde 94 • Curieusement, il parle de la formation
militaire de ses disciples comme faisant partie de ce réveil. Non seulement
ils apprennent à se servir d'un arc et de flèches, mais ils doivent aussi ap-
prendre comment se comporte la flèche 95 • Pour obtenir le maximum d'effi-
cacité, il faut bander l'arc avec force; ainsi Israël doit-il agir, et avec la plus
grande brutalité96 • Il n'y avait pas d'autre choix, car l'apocalypse prédite
était proche, et les nations d'Europe étaient sur le point d'éliminer les Juifs.
Pour sauver ceux-ci, Frank les exhorte à se convertir au christianisme, mais
à ne pas oublier de se former en unité armée. Il suit en cela l'exemple de
Jacob, qui d'un côté a fait la paix avec Esaü, mais de l'autre s'est préparé à
la guerre97 • Selon le Zohar, ce comportement signifie que Jacob a adopté le
mode de vie païen en s'associant à Laban et Esaü98 • Cela contraste singuliè-
rement avec la tentative des Juifs de mener une existence juive au sein de la
Diaspora. Frank préconise donc que lorsqu'ils vivent au sein de la Gentilité,
les Juifs acceptent la foi de cette dernière. D'une certaine façon, il anticipe
ainsi le point de vue assimilationniste qui commençait alors à se faire jour
en Europe occidentale.
Très intéressant est le commentaire de Frank sur la teneur de sa première
lettre. 11 se défend de l'accusation selon laquelle on ne peut faire confiance
à ses prophéties puisque les prédictions de sa première lettre ne se sont pas
réalisées 99 • Cette apologie nous montre qu'il se débat dans un dilemme. Le
libellé de son premier message laissait entendre que les prédictions de ruine
91
1 : 8 et 9.
92
1 : 22.
93
1 : 22-26.
94
I : 26-28.
95
1 : 28, 29. Les frankistes ont procédé à des manœuvres militaires.
96
Cf. Genèse 3 1 :19.
97
Cf. Genèse 32 :8, 9 et Rashi ad /ocum.
98
2 : 4-6.
99
2 : 6-9.
J.~COB FRA~K AND THE fRANKISTS: HEBREW ZOHARIC LETTERS 2 79
(15) 1:15.
(16) Ronw is mcorioocd only once in thia docutnfflt. 1 :,. Cf. G. CA>hal ..ûau • a symbol
in Early Medieval Thought:• in]_. M--' orwl 11..,,,,,.;,.-,-, Slwlin, cd. A.. Altmann_.
lbnud fn:M. tg67, pp. 19-4~ apedally p. •7• Aho Scholem (noce a lnaroduaioo), pp.
4 l-'70.
ANNEXE! 273
imminente allaient bel et bien se réaliser dans l'immédiat. Or, tel n'a pas
été le cas. Frank se défend toutefois en prétendant que les prophéties de
son message précédent ont été mal comprises, car elles n'étaient que des
esquisses en vue du message de sa seconde épître. Autrement dit, il souligne
avec insistance .que ses propos passés sont à comprendre métaphoriquement,
tandis que ses propos actuels sont à prendre au pied de la lettre. On a là
un exemple de la faiblesse inévitable des visionnaires quand il s'agit pour
eux de se colleter avec le présent. Conscient du fait préoccupant que cer-
tains de ses disciples perdaient foi en ses prédictions, Frank élève le niveau
d'intensité de sa rhétorique 100 • Les lignes six à neuf de la page 2 dépeignent
l'immense massacre de la juiverie européenne avec une vivacité frappante.
Frank énumère la plupart des nations d'Europe, ainsi que l'Empire ottomàn,
afin de combattre l'opinion selon laquelle on doit établir une distinction
entre les nations qui tolèrent les Juifs et celles qui ne les tolèrent pas. Toutes,
grandes et petites - y compris la Prusse, pourtant relativement bienveillante
- prendront part à l'annihilation de la juiverie. Concluant par l'affirmation
répétée qu'il ne peut entrer dans les détails, il laisse une grande place à
l'imagination de ses lecteurs, et il anticipe ainsi la difficulté de faire cadrer
les prédictions avec les faits.
Le reste de 1~ lettre est consacré à l'exégèse de l'histoire biblique de
Jacob, car celle-ci fait partie des références du mouvement frankiste. Frank,
le patriarche, promet de rendre visite à son frère à Séir : « Que mon seigneur
prenne les devants sur son serviteur, et moi, je suivrai doucement, au pas
du troupeau qui marche devant moi, et au pas des enfants, jusqu'à ce que
j'arrive chez mon seigneur, à Séir» (Genèse 33 : 14). Selon l'exégèse tra-
ditionnelle, Séir et Edom sont souvent synonymes d'Esaü qui, dans la tra-
dition zoharique, renvoie à Rome 101 et, par extension, à l'Église catholique
romaine. Genèse 33 : 14 signifie donc que Jacob a promis d'aller se sou-
mettre à Rome, promesse qui, selon Frank, n'a jamais été tenue. Le baptême
apparent des Juifs aurait pour effet, selon Frank, d'accomplir la promesse
patriarcale. Il pourrait même conduire à la défaite ultime de Rome. À l'appui
de son exégèse de la visite de Jacob à Esaü, Frank cite les tractations de
Moïse avec le roi d 'Edom. Moïse envoie des messagers au roi d 'Edom pour
lui demander le droit de passer sur ses terres, requête qui est rejetée. Selon
Frank, cela signifie que Moïse laisse inachevée la tâche consistant à vaincre
Edom. La promesse de Jacob de retourner à Edom et le fait que Moïse n'a
pas vaincu le roi édomite ont laissé à Jacob Frank le soin de réunir les condi-
tions du triomphe d'Israël.
Cette interprétation est soutenue par les paroles de Moïse dans Deutéro-
nome 32 :2 : «Le Seigneur vient du Sinaî. Il nous est apparu de la montagne
IOO 2: 13.
101 · . nn ée q_
R?men ' est ment10_ u' une 1~1s
Ç', • dans ce document: l : 3. Cf. G. Cohen <<Esau as a symbol in Early
Med,eval Thought~>, ~ Jew1sh Me11eval and Renaissance Stud~es, éd. A. AJtmann, Harvard Press, 1967,
pp. 19- 48, en part1cuher p. 27. Vorr également Scholem (première note de l'introduction), pp. 41-70.
. REN ZIO~ W.-\CIIOLDER [ 16)
from bis holy myriads." As Frank cxplains it. tbis verse links the fulfill-
ment of Sinai, i.e., the Torah with chatof Seir. The Torah cannot fully be
realized unless the patriarch·s promise to his brother to visit him in Seir is
kept. The second Jacob, that is Frank, will pay the indebtedness incurred
by the firstjacob. Frank fully exploitcd his name by interchanging it with
the Zoharic exegesis of the patriarch Jacob. 17 lndircctly, this scrved to
free the Frankist movement Crom its Shabbatean antcccdents, pointing
out thatjacob, not Shabbatai Sevi, was to be the true messiah. 28 The rela-
tionship ofJacob Frank and Shabbatai Sevi must be viewed on the basis of
other documents as well. ln this leuer, howevcr, contrary to Scholcm,
there scems to be no reliance upon S~abbateanism. That Jacob Frank was
the metamorphosis of bis ancient namesake became a central dogma of
the Frankist movcment.
The peroration takes advantage of Deuteronomy 32: 2 ("and he shall
shine forth from Seir,'), using it as evidence for Isracl's dcfeat of Rome on
its march to Zion. Israel will hav·e to make war with Rome. 28 [lt shall corne
as a sign of the end of time. Vou shall make strife .] Characteristically t this
is stated in Zoharic language as pan of the code found in these leners. As
ifdus werc not clear cnough, Frank gocs on to cite Daniel 2 :4 2 more or
less verbatim: 30 .. And as the toes of the fttt wcre part of iron and part of
clay, so part of the kingdom shall be strong. and pan thcrcofbroken." ln
lines wo êlnd a 1 of page a Frank daims that the last two words of this verse
"minah ûverah .. (part thcrcof broken) revcal for the disccrning Franlt's
ultimatc crushing of Rome. He repeats his daim that Israel will defeat
Rome with a statement of his own: "And I say that the weak, i.e., Israel,
will ovcrcomc the mighty. i.e., Rome:' What is novel in the second lcttcr is
Frank s daim that hc was the reincarnation of the patriarch Jacob, and if
the latter embodicd the bcginning of Israel, Frank personified Israers
redeemer in t be end of days.
Frank's Oral M,ssagt
Llncs a 1-26 of page 2 bridge the two parts of the document. The
cmbassy sent by Frank in 1772/ 177'j reiterates the daim that Jacob Frank
was the rccmbodimcnt of the patriarch. The ancient passages wh1ch
everyone assumed referred to the son of Isaac actually pointe<! to bis liv-
ing eponym. His orders, no malter how cxtreme. must be carried out even
if they involve apostas y. The purpose of àting this ernbassy lies not in its
(a7) aa5, ,6. 18.
(i8) Genhom Sc.holem. SAaM,eai Stvi GJtd Il# SA.'6altan MOWffllJtt na His üj-.. Am
Oved, Tel Aviv, t974.
(tg) t : 18.
(50) 1: •~••o.
ANNEXE! 275
de Séir [ ... ]Il vient du milieu d'une multitude de saints». Ainsi que Frank
l'explique, ce vers relie l'événement du Sinaï - à savoir la publication de
la Torah - à celui de Séir. La Torah ne peut s'accomplir pleinement que si
est finalement tenue la promesse du patriarche faite à son frère de lui rendre
visite à Séir. Le second Jacob, à savoir Frank, s'acquittera donc de la dette
contractée par le premier Jacob. Frank a exploité pleinement son prénom en
l'échangeant contre l'exégèse zoharique du patriarche Jacob 102 . Indirecte-
ment, cela servit à libérer le mouvement frankiste de ses antécédents sabba-
téens en donnant à entendre que Jacob, et non Sabbataï Tsevi, était appelé à
devenir le véritable messie 103. La relation entre Jacob Frank et Sabbataï Tsevi
est à considérer aussi à la lumière d'autres documents. Dans cette épître, tou-
tefois, et contrairement à l'opinion de Scholem, Frank semble s'en remettre
au sabbatéisme. Que Jacob Frank fût la métamorphose de l'antique pro-
phète portant son nom devint un dogme essentiel du mouvement frankiste.
La péroraison du texte s'appuie sur Deutéronome 32 : 2 («Il nous est
apparu de la montagne de Séir » ), qu'elle prend pour preuve de la victoire
d'Israël contre Rome dans la marche vers Sion. Israël devra faire la guerre
à Rome 104 . [Elle arrivera comme un signe de la fin des temps. Vous entrerez
en lutte] . De façon caractéristique, ces affirmations sont rédigées en lan-
gage zoharique, selon le code découvert dans ces lettres. Et comme si ce
n'était pas encore assez clair, Frank cite Daniel 2 :42 plus ou moins textuel-
lement105 : « Mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en
partie d'argile, ce royaume sera en partie fort, et il sera en partie fragile».
Aux vingtième et vingt-et-unième lignes de la page 2, Frank prétend que
les deux derniers mots de ce vers («minah teverah» : en partie détruit) ré-
vèlent aux initiés la défaite ultime de Rome sous sa propre action. Réitérant
l' affirmation selon laquelle Israël vaincra Rome, il exprime cette réflexion
personnelle : «Et je vous le dis : le faible, c'est-à-dire Israël, abattra le fort,
c ' est-à-dire Rome». Ce qui est nouveau dans la seconde épître, c'est la pré-
tention de Frank d'être la réincarnation du patriarche Jacob, et de même que
celui-ci personnifiait les débuts d'Israël, Frank personnifiait le rédempteur
d 'Israël à la fin des temps.
n'est pas pour son contenu, c'est pour son contexte historique. La question
qui pourrait se poser est la suivante : en vertu de quelle autorité les auteurs
de cette lettre représentent-ils le maître? Ils y répondent d'avance en préci-
sant que Frank lui-même les a envoyés pour être ses messagers. La date de
l'ambassade a peut-être aussi son importance, car c'est au début de 1773 que
par leur avance, les troupes russes ont mis fin à l'exil de Frank. Comme dans
la seconde lettre, Frank tend, là encore, à devenir apologétique en menaçant
de sévères conséquences ceux qui se moquent de lui 106 •
Le message actue/101
La première ligne de ce message est peut-être la plus importante, car elle
indique l'objet du document tout entier. Sept ans après l'ambassade envoyée
par Frank auprès des communautés juives de Pologne, les sombres prédic-
tions de ce dernier ne s'étaient pas réalisées. Mais le lecteur trouve à la
vingt-septième ligne de la page 2 l'assurance que les prophéties de l'intéres-
sé se réaliseront pleinement cette arinée même ( 1799/1800). Là est le cœur
du message. Le reste de la lettre est un commentaire sur la correspondance
de Frank. Contrairement aux prédictions de celui-ci, la juiverie de Pologne
et de Hongrie garda l'essentiel· de son homogénéité, et seuls quelques indi-
vidus, çà et là, donnèrent suite à l'appel de Frank au baptême. Les auteurs
insistent cependant sur le fait que toutes les prédictions de Frank se réalise-
ront à la lettre. Ils présentent même ce document comme constituant le tout
dernier avertissement avant la destruction de la juiverie 108 . De nombreuses
preuves sont tirées de l'Écriture, du Zohar et d'autres sources le cas échéant.
Il reste à considérer les nouveautés introduites dans ce message. On suit
la pensée frankiste en examinant l'exégèse qu'elle fait du Psaume 119 :126:
« Il est temps pour le Seigneur d' intervenir : ils détruisent Ta Torah ! » Le
sens dans lequel ce vers est cité, quoiqu 'enraciné dans la tradition mish-
naïque109, reflète les aspects radicaux du mouvement frankiste. Pour remplir
les conditions nécessaires à la venue du Messie, il incomberait à Israël de
répudier la Loi. Une telle interprétation du Psaume 119 : 126 révèle à quel
point la secte frankiste s'est écartée du courant Judaïque dominant. Dès ses
débuts, Israël a eu pour but principal l'observance des commandements, et
nul avant Frank, pas même Jésus, ne s'était montré aussi extrême dans la
répudiation de ceux-ci 11°. Quelle fut cette répudiation de la Loi? Selon les
auteurs, citant Sanhédrin 972, « le fils de David ne viendra pas avant que le
royaume entier n'ait viré à l'apostasie». Selon le document en question, Is-
raël n'est pas exclu, mais doit devenir apostat. Shemad, c'est-à-dire l' apos-
106
2 :26.
107
2 :26-4 : 12.
IOB 2 :30-3 : 1.
109
Cf. Mishnah Berakot 9 :5, Bavli Gittin 60a, Temurah 14b.
11
°Cf. G. Scholem sur Sabbataï Tsevi.
BEN ZION W.\ CHOLDf.R ( 18]
tasie, est donc une condition préalable à la venue du Messie 111 • Ici, la lettre
touche un point central de la pensée frankiste. La question est de savoir si
l'antinomianisme 112 , qui a fini par devenir un élément essentiel du mouve-
ment, était l'objectif ultime des frankistes ou bien s'il a été conçu comme
un simple stratagème pour complaire aux chrétiens. Il ne fait aucun doute
que l' antinomianisme est devenu une doctrine centrale de la secte, mais plu-
sieurs lignes du document indiquent peut-être qu'à un certain moment du
moins, il ne fut qu'un aspect éphémère de la théologie ·frankiste ; en tout
cas, cette lettre, qui résume la pensée de la secte, ne fait assurément pas de
lui un principe majeur. Il n'était censé durer qu'entre le temps de la conver-
sion et celui où Israël vaincrait Edom. La phrase« Il est temps pour le Sei-
gneur d'intervenir : ils détruisent Ta Torah ! » était généralement interprétée
comme la sanction qu'appelait une violation mineure de la Loi, afin d'ame-
ner à une observance plus parfaite de celle-ci. Les auteurs de cette lettre
maintenaient que l 'antinomianisme avait été prescrit dans la Torah afin que
l'idéal de celle-ci pût se réaliser dans l'ère messianique. La citation de Seror
Hamor selon laquelle un lépreux était déclaré propre quand sa peau avait
entièrement blanchi s'interprète ici comme une tolérance de l'acceptation
temporaire du baptême. Abraham Saba, l'auteur de Seror Hamor, a écrit son
livre aux alentours de 1500, après l'expulsion des Juifs d'Espagne et du Por-
tugal, lorsque de nombreux Juifs étaient forcés d'accepter le christianisme.
La répudiation de la Loi, comme l'apparition de taches sur la peau, ne
devait durer qu'un temps limité' 13 • À la fin, Israël guérirait de ses lésions
cutanées et observerait à nouveau les commandements. Et maintenant que
le retour de Jacob à Séir n'était plus très éloigné, la période durant laquelle
les Juifs devaient se faire passer pour chrétiens ne durerait pas longtemps.
Si je lis cette lettre comme elle doit être lue, les auteurs ont cherché à bien
faire comprendre aux gens que l' antinomianisme était un simple stratagème,
et non pas un véritable élément de la doctrine de Frank. Ils nous assurent
que Jacob Frank, qui est mort en décembre 1791, était vivant en 1800. Cette
fanfaronnade s'appuie peut-être sur la tradition talmudique et zoharique aux
termes de laquelle le patriarche Jacob n'est pas mort 114 • Selon les sources rab-
biniques, cependant, cette affirmation est purement métaphorique. Alors que
dans le document considéré, elle est prise au pied de la lettre et affirme l 'im-
mortalité du Maître. L'immortalité de Frank est mentionnée à nouveau: « Ce-
lui qui git sur le sol se lèvera 115 pour dire Levez-vous, Ô Vierges d'Israël 116 ».
La fille de Frank, dont le prénom juif était Rachel et qui avait été baptisée
sous le prénom d'Eva, symbolisait ces vierges. Elle était reconnue comme
111
NdT: parallèle étonnant avec les prophéties chrétiennes qui, elles, ne parlent que du retour en gloire
du Messie (Jésus-Christ, bien sOr).
112
NdT: D'après le dictionnaire Littré, nom donné, dans l,.Église protestante, à la doctrine qui enseigne
qu'il est resté dans l'homme assez de bonté morale pour saisir le bien par amour pour Jésus-Christ, sans
la crainte de la loi et de l'enfer.
113
Cf. Rashi B. Sanhedrin 97a non censuré.
114
«Jacob n'est pas mort»: Zohar Genèse 235b, 248b; Zohar Exode 141b, 175b.
IIS Job 19: 25.
ll 6 T.Pl;: fr~nl..-ii;:tpi;: fnnt minP. fip ~ÎtPr l'P~ritnrP Nil•,-.,.)., n,:>hn,1r4'>ftac, ~""" la ....... ~,.,.t;,u,. on ,.11 .. .-.... A ,-1,,. 0 - - -
(19) JACOB fll:\NK A. D THE fRANKI rs: Ht:BRE\\' ZOHARIC. LETTERS
image of Eve•• (line 18 of page 3), alJuding to father and daughter, respec-
tively.
Ourdocumentcontains some puzzling lines. For example, page 4 line 8
"in all of Scripture and in all the ancient books, you will find that we pos-
sc,5 the truth: a kl davar Ttf/ Jn,> vtd6f vetiJ&Jral.a, thac this is nota vain
malter, pay attention and you will find." The phrase vtdoq veti.sJaluû., comes
from the talmuclic commentaton who use it to condude an abstruse anaJ-
ysis of Tosafot. alening the reader to study the material with care. But
what is intcnded herc by this phrase is not apparcnL Note also that r,q
appears to be the only word in the lctter that has vocalization,
em·phasizing once again the significanœ of the statemcnt. u Ordinarily,
one might assume that tbis phrclSe. '•a la' davar req" is a gcmatria, a
numerological concoction that contains the date of the coming of the Mcs-
siah. ~ total value of this phrase adds up to 567 which could only be
translatcd as 18o6/ 18o7 in the Gregorian calendar,. As was pointed out
above, this letter was apparcndy written in 179'i 18oo., scven years beforc
the date implicd in our ~matria. The difficulty with this construction is
that seven years would be too protractcd a period for a messianic prognos.-
ùcation. lt is possible that this phrase "it is not a vain mattcr'' is not a
gcmatria, and that the note ••pay attention and you will find" which fol-
1.ows i~ alludcs instead to Rashi's commcntary to DeuL s1:47. Rashi
undcrstands "it is nota vain matter" in light of the verse's conclusion: °For
it is your lifc and thcreby you will livc long in the land which you are going
over the Jordan to possess." According to Rashi, the phrase .. it is nota vain
matter" auures Israel of God's promise that it will inherit the land beyond
the Jordan. ln our lcttcr, tJùs rcaping the rcward promises the followen
of Frank the impending Messia nie fulftllmenL
lt is interesting that the writcrs repeat abo Frank.'s ultimate goal, the
defcat of Rome. They do thi1 by dting Massa> DMaalt, which thcy go on lo
say ought to remain the sect"s code sobriquet, Ma.uo> DMMIM is a quote
from baiah 21:11 "An oracle for Duma; someonc shouts tome from
Scir." M4U4' lhmtaA was the sect's code word, but its symbolism has ncver
bcen explained. ln light of this leuer, however. somc of the mystcry of dûs
phrase can be unraveled~ Datait is ta ken as a s,ynonym for Edom. sinœ in
lsaiah a 1: 1 1 it is parallel with Seir. But Du""'1 bas cwo other mcanings~ 1n
Gcoesis 15: 14Dutalt is listed togcther withMWfflltl'·andMOIS4 1 • This line
is traditionally interprcled mctaphorically. One must hear insults, bcar
them and be silent. For the Frankists, therefore, Massa, Du1ll4A waa a
warning to keep the secrets of the sect to thcmselvcs. But Datai, has yet
étant l'apôtre de son père. La lettre fait de nouveau allusion à elle : « Il ex~ste
un fils de l'homme sous la forme d'Adam et une femme sous la forme d'Eve
(ligne 18, page 3), ce qui fait allusion au père et à sa fille.
Le document comporte des passages pour le moins dérou!ants. Par
exemple celui-ci, à la huitième ligne de la page 4 : « dans toute l ' Ecriture et
dans tous les anciens livres, on constate que nous possédons la vérité : ki Io '
davar req hu 'vedoq vetishkah, que ce n'est pas une chose indifférente pour
vous, prêtez attention et vous trouverez». L'expression vedoq vetishkah
vient des commentateurs talmudiques, qui s'en servent pour conclure une
analyse abstruse des Tossafot 11 1 en exhortant le lecteur à étudier avec soin la
matière en question. Mais l'intention qui est derrière ce passage n'apparaît
pas. On notera aussi que req semble être le seul mot de la lettre qui comporte
une vocalisation, ce qui met à nouveau l'accent sur l'importance du pas-
sage 118. D'ordinaire, il est permis de considérer que le passage «kilo' davar
req » est une gematria 119 , une concoction numéro logique indiquant la date de
la venue du Messie. La valeur totale de cette phrase est 567, ce qui ne peut
se traduire que par 1806/ 1807 dans le calendrier grégorien. Comme indiqué
ci-dessus, la lettre semble avoir été écrite en 1799/1800, soit sept ans avant
la date suggérée dans notre gematria. L'inconvénient de cette construction
est qu'un délai de sept ans serait trop long pour des pronostics messianiques.
Il est possible que l'expression « ce n'est pas une chose indifférente pour
vous» ne soit pas une gematria et que l'avertissement «prêtez attention et
vous trouverez», qui suit immédiatement, fasse en réalité allusion au com-
mentaire de Rashi sur Deut. 32 : 4 7. Rashi comprend << ce n'est pas une chose
indifférente pour vous» à la lumière de la conclusion du vers: « C'est votre
vie, et par l'accomplissement de ·cette parole, vous prolongerez vos jours sur
la terre dont vous allez prendre possession en passant le Jourdain». Selon
Rashi, l'expression « ce n'est pas une chose indifférente pour vous» assure
Israël de la promesse divine qu'il héritera la terre au-delà du Jourdain. Dans
la lettre, cette annonce de la récolte du fruit promis donne aux disciples de
Frank l'assurance que l'avènement du Messie est imminent.
Il est intéressant de noter que les auteurs réitèrent le but ultime de Frank,
à savoir la défaite de Rome. Ils le font en citant Massa ' Dumah, dont ils
persistent à dire que cela doit rester le surnom codé de la secte. Massa '
Dumah est une citation d 'Isaïe 21 : 11 « Oracle sur Duma. On me crie de
Séir». Massa' Dumah était le nom codé de la secte, mais son symbolisme
n'a jamais été expliqué. Eu égard, cependant, au contenu de la lettre, il est
possible de percer une partie du mystère de cette expression. Dumah est à
prendre comme un synonyme d' Edom, car dans Isaïe 21 : 11, il est employé
117
NdT (Wikipedia) : Les Tossafot ou Tossefot (hébreu: m!>oin «ajouts») sont des commentaires du Tal-
mud qui datent de la période médiévale.
118
1 : 6 - li peut y avoir un patah sous_l'ale/de l'ayalta (NdT : je laisse à l'auteur l'entière responsabilité
de cette note érudite et assurément fort pertinente ... )
119
NdT (Wikipedia): La gematria (;i"i't,ll"l, aussi «guématrie» ou «gématrie») est une forme d'exégèse
propre à la Bible hébraïque, dans laquelle on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases
afin de les interpréter.
8.E~ ZIO~ W.-\C:HOl.l>ER
(40) Targum Jonathan Gentih as· 14;. allô Midra.sA Hapdl,l 4' lon,a.
(41) Cf~GJKU. F ~ Sliftu,.ti. Breslau. 1868.
ANNEXE! 283 ·
parallèlement à Séir. Mais Dumah a deux autres sens. Cette ligne s'inter-
prète ordinairement de façon métaphorique. Il faut entendre les insultes, les
supporter et rester silencieux. Pour les frankistes, par conséquent, Massah '
Dumah était l'avertissement de garder par-devers soi les secrets de la secte.
Mais Dumah a encore un autre sens, car on le lit parfois ruma (cf. Josué
15 : 52), que les frankistess ont interprété comme désignant Rome. Masa'
Dumah a donc été retenu comme mot codé pour l'accomplissement ultime
de l'oracle contre Rome 120 •
Il est remarquable que les auteurs de cette lettre aient non seulement
conservé la doctrine de leur maître sans aucune altération de fond, mais
aussi répété l'affirmation selon laquelle les doctrines frankistes avaient pour
but, non de détruire la Loi, mais de l'accomplir. Ils n'invoquent expressé-
ment que deux ouvrages, le Tanna debe Eliyahu (un midrash 121 rédigé durant
le haut moyen âge) et le Seror Hamor du Rabbin Abraham Saba ben Jacob
(écrit dans la dernière décennie du quinzième siècle), mais ils n'en pré-
tendent pas moins que toutes les sources rabbiniques, en particulier le Zohar,
ont prédit la venue de Jacob Frank. Parmi « tous les anciens livres», les fran-
kistes incluaient assurément le Talmud. La citation « le fils de David ne vien-
dra pas avant que le royaume entier n'ait viré à l'apostasie» est attribuée à
la lettre aux hazal, les Sages du Talmud, comme il est rappelé dans Sanhé-
drin 972. Ainsi, malgré la réputation d'anti-talmudistes que les frankistes se
sont acquise chez les chrétiens et qu'ils ont du reste eux-mêmes encouragée,
la lettre a pour but de faire croire au lecteur que toutes les sources, y compris
le Talmud, ont annoncé la venue de Jacob Frank 122 • Eu égard à l'interpréta-
tion fournie ci-dessus selon laquelle l 'antinomianisme de Frank était censé
n'être qu'un stratagème, le document en question prédit l'unification ultime
de tout Israël sous la bannière frankiste. La conversion au christianisme fai-
sait partie des tourments messianiques nécessaires à l'accomplissement final
de la Torah.
L'un dans l'autre, cette lettre reflète une tentative des frankistes de main-
tenir en vie leur mouvement, menacé de dissolution après la disparition du
maître. Eva était encore vivante, et les auteurs du document, qui avaient
consacré leur vie à la cause, se refusaient à admettre l'échec. Ils plaçaient
leur espoir dans la répétition des prédictions apocalyptiques de Frank et pré-
voyaient le retour imminent du maître, peut-être en 1806/1807. Cette lettre
résume l'histoire de la secte frankiste à son apogée.
120
Targum Jonathan, Genèse 25 : 14; également Midrash Hagado/ ad /ocum.
121
NdT (Wikipedîa) : midrash (w,,1.); pluriel midrashim, o,w,11:l) est un tenne hébreu désignant une
méthode d'exégèse hennéneutique, comparative et homilétique, parmi les quatre méthodes réunies sous
le nom de Pardès.
122
Cf. Graetz, Fraenkenscher Stiftung, Breslau, 1868.
JACOB FRA K AND T HE FUNIUSTS: HEIUW ZOHAllC LE1TE.llS
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Dossier du dépistage
de la drépanocytose
296 ARCffiVES DU MONDIALISME
QUESTIONS/ RÉPONSES
SOMMAIRE
Quelques repères chiffrés .......... ................... ................ .............. ........ ........... ... .. ...... ............ 2
Qu'est-ce que la drépanocytose ? ... .. ...... .... ........ ................. ... ........................... ..... ......... ..... 2
Combien d'enfants drépanocytaires naissent chaque année en France et dans le monde? . 3
Pourquoi dépister la drépanocytose dès la naissance ? ..... .... ................................ ............... 4
Comment le dépistage néonatal de la drépanocytose est-il actuellement organisé et réalisé
en France? ......... ...... ... ..... ........ ... ... ....................... .......... ..... ........... ... ... ................. .............. 4
Comment ce dépistage se passe-t-il en Europe ? .. .......... .. ......... .......................................... 4
Pourquoi la HAS ne préconise-t-elle pas d'étendre ce dépistage à tous les nouveau-nés en
métropole ? ......... .. .. ............ ..... .. .. ............ ..... .................. ......................................... ............. 5
Quelles questions la découverte d'une hétérozygotie chez un nouveau-né soulèvent-elles ? 5
Annexe .......... ...... ... .. ..... ... ..... .......... ............ ........... .............................................. ................. 6
Aspects génétiques
Il s'agit d'une maladie à transmission autosomique récessive, c'est-à-dire que pour que la maladie
apparaisse, deux copies du gène muté doivent être transmises, l'une par la mère et l'autre par le père.
Un enfant avec deux exemplaires de la mutation est dit homozygote SS. ·
Lorsqu'un seul exemplaire du gène muté (appelé allèle S) est présent, l'enfant est hétérozygote AS,
c'est-â-dlre qu'il n'est pas atteint de la drépanocytose. Il peut éventuellement transmettre la mutation à
sa future descendance.
La mutation génétique impliquée dans la synthèse d'hémoglobine anormale associée à la
drépanocytose serait apparue Il y a des milliers d'années au sein de populations de régions d'Afrique
subsaharienne, et probablement d'Inde, fortement exposées au paludisme, en conférant au porteur
(d'une seule copie du gène muté) une certaine protection contre le paludisme parasitose dont la
cellule cible est le globule rouge et transmise par l'anophèle femelle.
1
EllCOfe appelée anémie falclfonne.
Le terme « autosomique » signifie que les deux gènes en cause dans la maladie sont situés sur l'une
des 22 autres paires de chromosomes que les chromosomes sexuels (X et Y), les« autosomes». La
maladie peut donc apparaître aussi bien chez une fille que chez un garçon. Chaque individu porte
deux copies de chaque gène : une copie héritée de la mère et une copie héritée du père. Le terme «
récessif» signifie que les deux copies du gène doivent être altérées pour que la maladie apparaisse.
Ainsi, les parents d'un enfant atteint de la maladie ne sont peut-être pas malades eux-mêmes, mais
ils sont tous les deux « porteurs » d'au moins un exemplaire du gène défectueux (ils sont
hétérozygotes AS, cf. ci-dessous). Dans ce cas, le risque d'avoir un enfant atteint de la
drépanocytose pour un couple où les deux parents s~nt « porteurs », est de un sur quatre à chaque
grossesse.
Les deux parents portent le gène muté(« S »), mais ne sont pas malades (mais hétérozygotes).
L'enfant SIS a récupéré les deux gènes mutés de son père et de sa mère : il est atteint de
drépanocytose (homozygote SS).
Les enfants AIS ne sont pas malades mais sont porteurs du gène muté et risquent de le transmettre
à leur descendance.
L'enfant A/A n'a hérité d'aucun gène muté, ni celui de sa mère ni celui de son père, il possède deux
gènes non mutés: il n'est pas malade et ne risque pas de transmettre la maladie.
A/$ I
+
Â/S A/S
♦
S/s
Homozyvot• tan - ~ ma.de
•~po,tau,W'I
En 2012, 382 cas de drépanocytose ont été identifiés en France chez les nouveau-nés (310 cas en
métropole, 72 Outre-Mer) dans la population des 309 858 nouveau-nés ayant bénéficié d'un dépistage
2
pour la drépanocytose (271 887 en métropole, 39 971 Outre-Mer).
En métropole, 310 cas de drépanocytose ont été identifiés parmi les 271 887 nouveau-nés qui ont
bénéficié d'un dépistage (soit 34% de la population néonatale dépistée). La prévalence est ainsi de
0, 11 % dans la population dépistée.
La majorité des cas identifiés est regroupée en lie-de-France (plus de 60%, 189 cas, loin devant la
région Rhône Alpes (6,9%, 22 cas) et la Région Centre (5%, 16 cas).
Outre-mer, 72 cas de drépanocytose ont été identifiés parmi les 39 971 nouveau-nés qui ont bénéficié
d'un dépistage (soit 100% de la population néonatale dépistée). La prévalence est ainsi de 0,19%
dans la population dépistée. .
La fréquence des cas de drépanocytose détectés est globalement stable sur la période 2006-2012
dans la population dépistée.
L'absence de données fiables dans la plupart des pays rend difficile l'estimation du nombre de
personnes réellement touchées dans le monde. Selon de récentes estimations (2010), 5,4 millions de
personnes seraient porteuses de l'allèle S et environ 312 000 nouveau-nés seraient atteints de
2 Ce dépistage concerne tous les nouveau-nés dans les DOM et les nouveau-nés de parents originaires de zone
géographique à risque en métropole.
thématique. La drépanocytose en France : des données épidémiologiques pour améliorer la prise en charge.
BEH 2012;(27-28):-311 .
" Dépistage néonatal de la drépanocytose en France : Pertinence d'une généraUsatlon du dépistage à l'ensemble
des nouveau-nés
5
(étude observationnelle et avis d'experts)
et un état des débats quant aux conséquences de l'information en termes de projets familiaux,
pour le nouveau-né, et sa famille.
La HAS a souligné que le contenu de l'information devrait faire l'objet d'un consensus et que sa
délivrance devrait permettre un temps d'échange entre parents et professionnels de santé formés.
Annexe
« Dépister » consiste à réaliser au sein d'un groupe de personnes ne présentant pas de symptômes
apparents d'une maladie, des tests performants simples et rapides permettant de distinguer celles qui
ont un risque faible d'être porteuses de la pathologie et celles dont le risque est suffisamment élevé
pour justifier la poursuite de la procédure diagnostique. Il s'agit de s'assurer que le dépistage permet
effectivement d'atténuer les problèmes de santé et qu'il ne revient pas seulement à allonger la durée
pendant laquelle les personnes se savent malades. Le dépistage doit pouvoir conduire à modifier le
processus de la maladie.
Ile de France 177 556 123 751 69,70% 251 1/707 1/493
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PACA + Corse 62 129 30184 48,58% 10 1/6 213, 1/3 018
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1
Pays de Loire
Angers 25 343 4 293 16,94% 6 1/ 4 224 1/716
Nantes 29 725 4 757 16,00% 8 1/ 3 716 1/595
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Rh&ne-Alpes 90144 31 771 35,24% 37 1/2 436 1/859
Sous Total 728 341 2n 008 38,03% 421 1/1 730 1/ 658
Guadeloupe<-> 4 620 5 030 109% 10 1/ 462 1/ 503
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Martinique 1-> 3 595 3 634 101% 7 1/514 1/519
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Polynésie, Nouvelle
Calédonie, Wallis et 8 057 30 0,37% 1 1/8 057 1/30
Futuna
Sous Total 47 620 39 997 83,99"/o 7S 1/ 635 1/ 533
TOTAL 7759'1 317005 t/639
(,) fn Manlnlqu, ,t tn Guadtloup,, lt dlplsta~ dt la drtpanocytos. tst rloUsl sur p/act ,t lts outres dlplstagts sont ,,01/sb par la rtgion lit dt Franc,.
(1) us moladn œmptablllsls nt ùtnn,nt compt, qu, da syndromts drlpanocytalrts mo{turs (SOM) : SS ; Sl)(hol; SC; SOPun/ab ; SOotob ; ASAntil/es ;
ASOman ; SE ; SLtpore.
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PACA + Corse 30 184 10 6 1 3 o 1 335 1/90 125 138
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Pays de Loire
Angers 4 293 6 5 1 o o o 222 1/19 38 12
Nantes 4 757 8 s 2 1 o o 182 1/26 41 20
d.o?~.~~l~~u ~h.~r~~.t.~s ............. .. .2. ~~?... ..... .... ~ ..... ..... ~ ......~ .......?.........o.... ... ,.......o........ . ...'!.~ .. .......~/.~~ .. .. .... ~~ ...... ~~ .... .
Picardie ...... .. ..... .. ~. ~~~. ... .. .....?.. ........?.....~ ...... ~ ......,....<?..... ... .••..?. .. ... .... H~ .... .... ~/.~~ .........':t.?........ ~..... .
Rhône-Alpes 31 771 37 27 4 4 2 o 723 1/ 44 161 140
Sous Total 2n 008 421 301 88 24 8 9 8 1n 1/ 33 2 059 927
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~•r~l~l.9.u~.<~ . ...... ... ... ...... J ~~L ........ .l. .........L ... .~ ........~ .. ........~. .............?. ........ ~.4~ ... .....~/.~~......... ~.~ L ... .YL ..
Mayotte 9 493 13 9 o 4 o 1 444 1/21 2 1
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Polynésie. Nouvelle .
Calédonie, Wallis et 30 1 1 o o o o 1 1/30 o o
Futuma
Sous Total 39 997 75 47 22 6 o 1 2 151 1/ 19 491 44
TOTAL 317005 ~ uo 30 8 10 10528 s/30 2 550 97t
(1) Ce groupe~, la forme mo/orltalrt de SOM
(2) Sont comptoblllsü les pro/fis SS lt SC conffrmls et non conffrmls
(J) Syndromes Thalasslmlqun majeurs (fJ.,halossJmlt ma/turt ,t E~"thalasslmlt)
Page 62
304 ARCIIlVES DU MONDIALISME
MITROPOLE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
NN testés
,......................... ....214 181 223 964 235 905 242 673 253 466 262 683 271887 279 903 290 893 295 951 292 871 277 008
........................ ,. ... .. ................ ... .... ...... ..... , ........... ...... .. ,.,, ............. .... .. ............ .. , ......... , ... , ................................ .
.. ~-~·~ ·~·~ ·~'~~~!.....?~.~ -····~-~'.~~.~ ...~.~ :~.~ .~ .. }~:~~ ... ~~~.~~ . ~~:~.~ .. ?.~'.~.~.~...~.~:!.~~.. Y:~~~ ...?.~:~.~.~... ?.~:?t~ .. }~'.~~~ ..
NN SDM 285 326 297 314 344 305 310 353 397 387 356 421
lnc ldbenlce 1/2789 1/21415 1/2694 1/2527 1/2343 1/2603 1/2546 1/2221 1/1969 1/1969 1/2088 1/1730
go
1 ae
lnc!bdle_nce 1/752 1/687 1/794 1/m 1/737 1/861 1/Sn 1/793 1/733 1/765 1/823 1/658
c1 ee
...Hz HbSC.> 5 873 5 996 6 297 6 189 6 915 7 051 7 126 7 465 7 859 8 072 8172 8 377
, ....... ... .... .... ....... ., .... , ............. ...... ' . . .... .... . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . . ., . .. . . . . . . . .. . . . ... .... . . . .. . ... .. . . . . . . ... . .. . . .. . .. .. . . . .. .. . .... . . . . .. . .. . .. .. ... ' . . . . . .. . . .
'
Incidence Hz 1/36 1/37 1/37 1/39 1/37 1/37 1/38 1/37 1/37 1/37 .1/36 1/33
..~~~~-~,~~~ ............. ....... .... ............. ............. ····· ···•· ..... ... ........ ...... ........ .... , ....... ........ ... ..... .. .. ... ... .. ... ..... ... .... ., ......... ..
OUTRE-MER
.... .... ,.testés
NN 39....
..... , ......... .... ., . . .... 486 39 094 ...40
...................... 274
... ...... 39 268. .......38. ...536
.................. 37 594 37 971 36 844 37 582 39 409 39 349 39 997
,. .. ..... ....... . . ..... .......... , .. .... .... . ...... . .......... . .... ... ... , ....... .... .......................... . .
NN SOM 90 56 64 89 68 69 72 88 88 79 75 75
lnc ldben,ce 1/439 1/698 1/629 1/44i 1/567 1/545 1/527 1/1+19 1/427 1/499 1/525 1/63;
go
1 ae
Hz HbSW 2 207 2 003 2 057 2 050 1 985 1901 1910 1893 1836 1 966 1 988 2 151
Incidence Hz 1/18 1/20 1/20 1/19 1/19 1/20 1/20 1/19 1/ 20 1/ 20 1/ 20 1/19
~~~~&).~,~~~
TOTAL FRANCE
NN testés • • • • •• " •• " . . . . . . . . . . . . ,
252 828
' • • • •
263 114 276134
• . . . . . . . . ... . . . . . . . , • • • • •
281982
• • .. .. • • • • • • • • • • • • .. •
292 041 300 277 309 858 316 747 328 475 335 36o 332 220 317 005
• • • • • • • • • • • • • # . • .. .. • • ... . .... . . . ...... , • , • • • • • • .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . , .......... . , ..
% de pop ciblée 30% 31,50% 32,50% 33,50% 34,20% 35,73% 37,06% 38,18% 39,64 % 41,45 % 41.98% 40,85%
.......... , ..... , .. , ........ ... .. ....... ,. , .. ......... ..... .... . .................... ·· ······ ............ ................................... ...... .. ....... ................... .... ... ... ... ....... .
NN SOM 375 405 361 403 409 374 382 441 485 466 431 496
lnclldben ce 1/ 2249 1/ 2065 1/2352 1/ 2089 1/2086 1/2247 1/2189 1/1881 1/1708 1/1736 1/t836 1/1564
go a1e
lnc!d eénce 1/ 674 1/650 1/765 1/700 1/714 1/803 1/811 1/718 1/6n 1/720 1/711 1/639
c,b 1 e
Hz HbSW 8 o6o 7 999 8 354 8 239 8 900 8 952 9 036 9 358 9 695 10 038 10 160 10 528
,.,, ....... ... . ......... ........... ............ ,. ...., .... ., ................................. ... ............ .... .... ...................... .... .............................. , .................. . . , .... , .... ... ..... . ........ ... . ... .
Incidence Hz 1/31 1/33 1/ 33 1/34 1/33 1/34 1/ 34 1/34 1/34 1/33 1/33 1/3o
Hb~~ -c!~I~ . . ....................... __ ................. . ........ ,. ............... ,..... .... .. ..... . . . ..... , ... ..... .. ..
• BI/on ltobll et pa,tlr dis rapports annuels non rloctuollsls.
(V Hltlro1ygote HbS
Nombre de
SS SC SSthal Autre Totat<-> Fréquence
NN testés
Alsace
........ .................... .... ... ....... ....................... ...........81.................19
136 933 12
. .. ...................... ... . . ...... .1.. " ................113 1/1 212
. ............... ........... ... ..
Aquitaine 78 957 58 22 5 1 86 1/918
......... ... . ............ ... . ......, ........................................ . . ................ . . ...... . ... ............... .... .., ... ...... . ... ..... ... ., .......... .... . . ....... ........
Auvergne
...... 38 635
. ..... .......... ..... . .............. ............... 13 3 o o 16 1/2 415
, ............ . .... ....... , ............ ............ ....... .... ... ........ . .............. . .... . .... . . ... ..... ......... ... ...
Champagne-Ardenne
..... 58 507
. ............. ..... ................ . .................... .... . . ..............45... .... . .... ..................
13 7
...... ......... o . ........ ........
. ............... 65 ....... . . 1/900
... ..... ....... .
.
Franche-Comté
.. , . . .. . .... . . . . . . . ...... . - •••• • • ' ••• •
45 109
••• ♦ ..... ... ... . ...... ... .
14
........ . .. .
o
. . . . . . .. . .. . . . . . . . . . . . .
3
. . . . . . . . . . . . . . .... .
1 . ... . ........ .
18
~ . . ... . . . . . . . .
1/2 506
1 . . . . . . . . . . . . ... .
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Nord-Pas de calais 239 464 103 22 10 o 135 1/1 774
..... , . .. .. .... .. . ' . .. .. ... .. ' .. .... ... .,. .. ... . ' .. .. ....... . . ......... ' . ................ . ... ... ..' ... ......... ' ..... .. .... . . ...... .. ...... .. .... '.. .. ...
,
Nantes 80843 53 19 8 1 81
Picardie. . ..... .... . ... .. . .... 78 790 81 24 7 0 112 1/ 703
.. . . ... . .... . .. .. .... . . .. . . ... ... ..... . .
Rh6ne-Alpes 445 664 298 53 30 4 1/1 158
Sous Total 463 4 724 828 28 6 035 4 307 1/783 1 237
209 659 709 551 132
Guadeloupe .... ..... .... ... .... .. . . . . ...... . . ... . . ... . . .. . . . .. .. . ... ....... . . - . . . ...1/..296
25 t
.... -· ... .,.
Guya~~- 143 811 388 235 13 o 636 1/ 226
.... ,. ....... . .. ....... ······-·· . . . .. . ..... . .. ... ... ... .... ···- ··.., .. .. . --· ·· . . .. ..
Martlnlque •#••·· - ····· . .. ... 150 505 304 102 23 7 436 1/ 345
. . .... .. . .. .... ···· ·-· ... ..... . . . .... ... ... . .. .. .
10 221 1/ 659
~~Y~~e . .. .. ... .. . - .. ..145 ....571
2-11 0 0
St ~i.erre_e~ ~l~uelo.~ . 2 0 0 0 0 0
_.
1/-.... ...
... .... __
Polynésie, Nouvelle
Calédonie, Wallis et 453 2 0 0 0 2 if-
Futuna
S.ous Total 980 498 1 533 472 n 9 2 091 1/ 469
TOTAL S 705 326 5 840 s709 'J'I 8126 1/702
(1) t, malodef compto.b/l/sl6 ,,, tiennent c.omptt que da syndromu dlponocyt.oJr, maJ•ulS (SOM) : SS : Sf\thol : SC , SDPun/od ; SOorob :
ASAfll/llts1 ASOmOII ; Sf ; SLepore.
• BJLan 1/obll depuis 1, dlbul de l'activlt4, t) d11s datff dlff'r,ntes-s.lon les1Tg/011s 4 parrlr des roppa,ts annuels-non ,,actuollsh.
Page 64
306 ARCHIVES DU MONDIALISME
Drépanocytose
(Population ciblée)
1995/2000-2017
La hiérarchie ecclésiastique
maçonnisée sous les pontificats
de Jean XXIII et ·de Paul VI
308 ARCHIVES DU MONDIALISME
Cuesta fotografia documenta il primo incontro pubblico e utnclale Ira esponenti della Ch esa Cattolica e della rnassoneria
aw nuto al cinema Astor" di Savona il 15 glugno 1969. Del personaggi sedutl al ta olo, 11 terzo da sinistra è il Padre Rosano
4
Espos,to e Il terza da destra il Gran Maestro della massonorla ltaliana Glordano Gamberlnl. Quosl'ulthno lu Ira i fonda orf della
~c hiesa Gnostlça· itali<lna.
di cuI ricopre la canca dl e•
scovo" sotto lo pseudonlmo
di Ju lianus. LA ÙCh iesa
Gnostica ~ è la ·chiesa··
satanista. ufficialrnente ton-
data in Francia dal masso e
Jules Doinel. nel 1888 in
segulto a suoI colloqui con
m1steriose entità spiritan(cf r
M. Moramarco - · Enc clope-
dia della Massonenar. ed.
C.E.S.A.S., 1989, vol. Il,
pag~ . 71 e 72, anche con
rifenmento alla notizie sui G.
M. Gamberini}. Fu appunto il
Gamberini che prepose Uclo
Gelli alla Loggia P2 G,ova
ricordare che, nel quadro
dell'ecumenismo vat1cano-
secondista. quel Gran Mae-
stro collabora alla redazione
della cosiddett a "Bibbia
concordata'' con la traduz_io•
ne del Vangelo secondo San
Giovanni, cosl caro al mas-
soni per le farnetJcanti lnter-
pretazioni esoteriche che
sono soliti fornirne.
sur l'appartenance».
Maintenant, ce qui «apparaît» au Père Esposito en matière de ma-
çonnerie est hautement fiable, avant tout parce que lui-même at-
teste, en note 1 de la page 167 du livre cité, que le Grand Maître
de la maçonnerie, Giordano Gamberini, lui a offert son assistance
« tout au long de la rédaction de tout le livre» (et ce «tout» en dit
long!). De plus, il est l'un des experts les plus qualifiés en questions
maçonniques, sur lesquels il a écrit abondamment : membre ad honorem,
de par ses propres déclarations, de la loge « Gaetano Ruffo» de Roccella
Jonica, il se professe publiquement« maçon jusqu'au plus profond de
l'esprit» (si vous lisiez son entretien accordé à la revue maçonnique
Corriere Partenopeo de juillet 1991 ).
Ses créances au sein du monde catholique post-conciliaire sont tout aus-,
si prestigieuses, qui offrent la garantie d'une sûre et profonde connais-
sance de cet environnement : à l'époque (c'est-à-dire justement en 1978)
il collabora avec d'éminentes personnalités du monde maçonnique, à la
rédaction d'un livre de propagande de cette société, intitulé La Franc-
Maçonnerie, édité par la Sugar, alors qu'il enseignait dans trois uni-
versités pontificales : la Grégorienne, l 'Antonianum et le Marianum,
en outre du « Collège International Paulinum ». Sans parler de sa col-
laboration assidue avec la revue Vita Pastolare, destinée à la « forma-
tion» des prêtres selon les directives « vaticano-sec·ondistes », dans les
colonnes de laquelle il défend avec zèle la cause de la franc-maçonnerie.
Pour mieux éclairer les idées sur le sens et les motifs de la convalidation
de la liste de Pecorelli par le Père Esposito, nous retenons comme oppor-
tun d'ajouter que, dans le cadre du livre, celle-ci est finalisée à démon-
trer la parfaite compatibilité entre l'appartenance à l'Église catholique
et l'adhésion à la maçonnerie : l 'Auteur sous-entend que si autant de
cardinaux, d'évêques et de hautes figures ecclésiastiques sont maçons, il
est évident que chaque catholique peut entrer en loge, sans aucun scru-
pule et trahir sa propre Foi !
Pour conclure, je me permets de vous rappeler que cette liste est au-
jourd'hui de nouveau d'actualité, tant pour le fait que lors du dernier
consistoire, Jean-Paul II a imposé la mitre de cardinal à deux des ecclé-
siastes repris dans la liste : Mons. Fiorenzo Angelini et Mons. Virgilio
Noè, que parce que, ces jours-ci, le krach de la Banco Ambrosiano est
revenu sur le devant de la scène judiciaire, avec les relatives et impor-
tantes compromissions de cette loge P2 de Gelli, Sindona, Calvi et Orto-
lani, qui eut une si grande importance dans les affaires et les manœuvres
de la finance « vaticano-secondiste ».
Le nom de cette loge, par ailleurs, est toujours au sommet de la vague
médiatique : celle-ci, en effet, a refait surface en relation avec le procès
concernant l'attentat de la gare de Bologne, avec l'assassinat d'Olof
Palme et au gigantesque trafic de drogue et d'armes avec la Syrie de
Hafez el Assad, l'exterminateur des chrétiens du Liban, qui a été décou-
vert en décembre dernier.
Nous sommes convaincus que, la grande tempête passée, ceux qui s'oc-
cuperont à l'avenir de l'histoire de l'Église, ne pourront pas faire abs-
traction de cette pénétration massive jusqu'aux plus hauts degrés de la
Hiérarchie ecclésiastique - qui s'est vérifiée dans le sillage du Concile
Vatican II - de la part de représentants de cette secte qui, depuis des
siècles, a fait de la destruction de l'Église Catholique son objectif prin-
cipal.
ENCADRÉ (cf. moitié inférieure de l'article original reproduit page 310 (N.d.É.)]
La maçonnerie,,
à la conquête de l'Eglise
ANNEXE IV 317
iAMAÇO~RIE
A LA CQNQUETE
DE L'EGLISE
&lition originale :
U MASSONERIA AU.A
CONQUISTA DELLA CHIESA
Propriété, littlràirt·ré~ervl~
PRÉFACE
avait depuis des si~les jur6 ~ détruire, et qu'elle est·en trahi dtipiloter
vers les écueils d'un naufrage désastreux dont seule la main. puissan~'-
de Dieu pouml la sauver. . ·
ANNEXEN 321
CHAPITRE.I
Aussi bien chez les maçons que dans .le milieu . catholique ~diti~
nalistc des rumeurs insistantes circulaient-.depuis JlP ·certai.n.-~mps -SU(
une··infiltration massive de la maç~nnene dans les ~pl~J hautes -charges
ecclésiastiques. ·Les 17· et_:25 aoOtJ978, · l'agence-de ·press.e·.Euro_itali~
diffusait carr6ment_ avec. num6ros et:dates .d~inscription,. l ,ta ~te, -•les
noms· de -quatre ·« papabili »·- .en vue -du ..,proçhain/concl•v.o~·: Enfin,: le
12 septembre 1.978, la revue « ·Osser:vatof'-•:Pt,liticq. :-.\ d~·-joumaliste
connu MinQ·Pecorelli publiait un-article _intitu16 :«.La .G r~ .Ltige -Vati-
cane »·dans·lequel il donnait.la ~iste d~ 133 ecclési.astiques ~t de -8:8'1trei
personnalités· influentes dans -le milieu·_catholique. Le tout accompagn6
des dates.
d'adhésion,
. . . .numé~
.
de..r,natricules-·:·~t
,. , ·, .
sigles. maço~niques.
.. . . . . - ~ .'
CHAPITRE:JI
UN PRÉALABLE INDISPENSABLE':
'LE SECRET ·~ÇONNIQUE.
1
« Moi, r.N.N~.•- librement et .s.pontaném~nt, .a v~. µne pleine et
profonde·00nvictio1,1 de Jll9D Ame, .avec une absolue ei.'.i.nébranlable
Qlont6 ·; :en p~~ce·d\l Grand .A~hitecte.:de.- ~Pniver(;_
y_
.- Je promets ot.jµre de ne jamais ·révéler 1~~-sêcrèts.dê la franc-
. .maçonn~rie,;,
~~ 4~ ~ faire con~~ttre·à ~~pn~ -~ 9~i -.~ :~~ ~y~I~; so~~
peine d'avoir la gorge ir.nchée, le cœ.~r ~).a;languè amt,ehé.s, I~
entrailles déchir6es, que le cadavre de mori èorps soitimis en Ïnor~
ceaux:, puis brOlé, et-· "duit 1.en-·poussi~re~ éparl)illé :au. ~-venttpour
1
Er,-voicl:Ja.'signifièation-derœs~initiales;·.~lon :r~x.plication;foumiè 1
~ )
~ g.t/.di·- t ··signifie ~ • ·•goJa· tagliata -af-tondo:~_(~~1a··.gorge-:~triùi;
ch6e:-'net) ; .rf.s.d.s·.r/ ::1-« lingua·sttappatà~della.-:sua~~radice. j;.:-(~ ·la.
'langue·8JT&Ch6e ·à sa:racine):;-s~~.l.r.d.m~:-.: ~ sèpelliment9. 'S()tto _1~
riv•. del . ~are . ~r(=.-.,:en~erremen~--~ui ·iJe 11~rivag~ ;d~ ..,la ~mer)_;.
a.l.d:b.m:•.:·«~al livello.della bassa,inarea:»::·(=au·niveau·èle'.! iùn~
basse) ·; :d.d~u.g.d.r.: ~\:4(•distan7.a =-di'::una\:.gomena .della~~a!lK(•-·•
._ une distance•d.'une·.amarre.1du:rivage):1;':à.i,i;f.;.t.r.d.m a.T•.èi~~~ot~24o.\.:
~~-adove -il '. flusso .:e-•.ritluss<f della :inaJ'ea arriva ·regolarmenté due
• '. ' f .. • . . •• . •' . .
.volte ogni ·24 ore:»:(= ~ .oo•:le·flux .'et lo.ieflux::~ -la .-mar6e artivenJ
4
étranger à là·secte.
Comment, donc, vérifier.. l'appartenance ·d'une ·personne à-1a:,franc-:
maçonnerie ·? A cet égard. .il ·faut garder présent à l'esprit. qu~iLs' agit
d'une·.sociét6 ~te très -vaste.: le nombre.d'inscrits en Italie s'élève .à
quelques dizaines .de mille, tandis•qu'en··Angleterre il s~agit. plutôt do
centaines de mille, et aux U.S.A. carrément de quelques (peu] millions.
Dans une ·structure -aussi étendu~ (il y a des ·toges maçonniques dans.
tout le monde) et nombreuse, nonobstant ,les menaces terribles adressées
à ceu~ qui violent le secret. -mais qui ne peuvent ~tre mises à exécution
que dans des cas extrêmes pour ne pas alarmer excessivement l• sociét6
civile, des·fuites ~ . nouvelles-sont in6vitables. On considère; par.exem~
pie que. le.cas..n'est pas du tout rare.- de fi:ancs~maçons qui,'-repentis, .se
convertissent au catholicisme et, <>µvertement ou par personQC$ inte~
s6es~ révèlent les secrets qui sont venus à leur connaissance.;
D'autre .'part, il y.a à l.'intérieur-de la.maçonnerie dc. lourdes ~ âpres
oppositions-entre diverses• o~iences •~ D suffit de citer, .pour,l~lf:a)ie,
celle ~ connue entre la maçonnerie .dite du « Palazm 'Gi~dniani » .et
celle dite de « Piazza del Gest) •, et mame des oppositions en~ loges~
Nous ne pouvens pas ici entrer dans .la nature et' les limites<4e ces.~s~
sensions,. cependant même la r6vélaûon de DOIJIS~d.e.1.~ pal1ie adv~~
peut entrer dans le cadre de ces.dispute$.
ANNEXE IV 329
CHAPITRE III
~çonnerie ·n~e~t pas un~ ·.s oci~_ ::.~ te .et' de -ce~x des··~f~dept~
q~i préfèrenJ manifes~r pûbliquem.~nt leu.r prop~e·~ffili~~Qrl~ )\u_:~PQi_nt
-~),ous é~ sommes~· iiou~ pou~VOD$ . ~nal~Jl)~~~-- ~~ - ~e~i(:.f Jli~9,t~t J~-
questî.Qf1.d~ '14 fiabiJit6 '.qµe _J'9n _d~jt ~ttri~u~ l 14 Ji~te ~e f .«;•-q.f~~!](4~~r~
P:o~itico,i.·du. J2 ~ptembCC: 1978 et ~-:):elle, ·:précédentë, :~~ 980s.
i,P~rama »: 'du. l O·aoOt 197~_.; Eli~~· se .i'6.Y~le~t -.~tre.1~ prii)cipal~
_liste~. dè~_prélà~ _·p~te~d\lrnen~._ad~é~'tm~··-1:. l.~:ina~oil~è~i.:~ùi àierif élt
pubhées depuis que, en .17 J7, ·a été' fond~ cette:·mstitution •
Il faut noter que ,les noms qui figurent·.dans les· deux •-Jis~.~~nt
presque les mêmes : la différence est que ~-O.P. ·~ omet d~QX. no~·rap-
portés· par.- Panorama »,. et en ajoute ·huit autres. qui. ne. ifigurent ..P-~~
dans éette dernière .-evue...
Quelle valeur pouvons nous attribue.- à ces listes-? Avant tout -iJ"{~~
dire que ce ~rait une grave e~ur que de les liquider comme.absolu.me,.t·
non fiables, comme. l'a fait~ de manière. expéditive.,i. le joumalistè<~
« Panorama » au sujet de la liste qu'-il a lui-même publiée. Il a, .en f~t;:
spécifié que ces noms« circulaie~-depuis quelq~s mois» au Vatican{
Il est, donc raisonnable d, en d6duire que dans un milieu aussi qualifi~
elles trouvent, pour le moins, quelque crédit
Elles en -trouv~ent tant qµe (v..-«:30 giorni•t.··.dU .l_l,~OV~ll)bre.- tm
pp. 30 sq.)4' quelqu~ c.ardinaux:.~.ifemandèr:.e,.i avéçJnsisianèê qùe l'~n
fasse la lumière• et ··que Paul VI, pat l'intermédiaire.: de Monseign~ur
Benelli, alors éveque, puis cardinal, confia discrètement et confi~enti~,~
lement les enquêtes au Commandant G6néral de l'arme des Carabiniers
(rien que ça!), le général Enrico Mino, en attirant particulièrement·~n
attention sur la per:sonne de 1'évêqu~ Bugnini, auteur de la réforme li~~.
gique,· discut6e et r6volutionnai_re: ~ joum~ste dè.'·« 30 ._giomrf'raft
porte que. s~ .la· basè' ~e ~s infomiati'?n.~/ ~t o~fider d~- ~aut jàrig
~~prima.sa convic_tion que la liste était vrai_e· (id. p.:32). De nouvelles
vé_rificatfons' plus . approfondies de la· ,iste· d~ · ~ Panorâma 'tu~nt ~ - ,!
20 LAMAÇONNERIBÀLACONQUmDBL'éousB
~s.,~
croire qu•ils'agissait de preuves trà solides ai PaulVL qui avait 6troite.;
ment-collabor6 avec lui à la-r6forme liturgiq~.;.travaillant ·· à.~ ·~~t6$·
pendant des heures et des heures (cf•.«.30 giorni-,,A6.1992._pp. ·49
et dont·l' attitude face à la maçonnerie 6tait-:comme.nous.le:,venons.m~:
plus loin~ hautement favorable, se d6cida lun telpa&t.
ANNEXE IV 335
CHAPITRE IV
était un homme.de.
. . loge et,.çomme tel,
. plus .
a u
.·. . ..~Qurant
'
d~
...
secJCts:~
. .
\ '
la:
. .. '·· ·-·· '
~ ,.
secte. Mau si les chose, $t présentent ainsi, on-doit en déduire. ~ .la
liste::4e'. lntroibo doit 8tr~ c~nsidlrle comme ûne;ëon/rbntâtion ûlié.rieuri
dès ·deux "listes déjà citées~Et alors.Ott"' ne peut pas-
ne. pàs,: 'être: frâp~
par ·I.e tait' que•cès deùx listes 'ont recours aux ~êines rioms~ :parmi ,tes:-
quels~: ~tre·.ce~u~ de·~ro~i,;:iildi_q ~ '. ~~~ ~~ .~a~:~te .d•în~p~o~
que ·Ja hste de «·O:P;' »·, ·on trouve ·aussf ceùx· du car4mal 'Suenens; <ht
1
cardinal Baggio; dii êârdinal 'Pellegrino, \de Mgr Bugnint, ôë' Mgr"':Ânge1
Uni. d~ l'6~!que de T~hte~ Mgr Gottardi, e~;·_ .
Parmi les ~oms ·qui rcssorteqt' dans·la liste.de Pecorèllî"'figure ·au~î
çè,ui du fameux P~re piariste Ernesfo·Balduccî~ :disparu dans uri•'~ ident
de ~là circulation lè 26 avril 1992, ét au··sujèt ·duquel ~r1'-~ Ossei,,_â'tl,,.
sa:
Romam>}•~·.à r occision de'sàl moi•~exprima' profQnde·6môtion~et-~
1
douleur.
Eh ·bien ·1:une-connaissance superficiellè de l' œuvrecde:ctffœre:sùffit
paur-.-se:rendre-compte-que nous avons·à-faire- à .un homme profondément
impr6gn6 ·de&·enseignements de ·la :togè. Nous~·-nous ··limiteroJJS.:- t .~glane,
ANNEXE IV 341
tJ;/tr::;..::z1:f:tz;eqtJ~:t~~i;~;r.tt:Jt~f.~~1
t1e!)ff ~- ~o~r -~ :~r~o9.s.~_1:~1~~-~u1)~~~~~~ :_l.!1d~~.: p~}~l~~~~~1~,._9Q~~
cr~tion de._l'~om.m~); aveç_ lffle yarumt~(P.qJUt'!,(ft,. 4,.S4.Y<?,IT: (lll,,~Jl~ ·4P,t
ltr~ pris.e.-non·,êi,~.ie~fqutmais:comnië•iin f r.ag~~i :4u:toJ4;~ d~ii.i'pi/,
e~oi~;;ç~c;iil:~~~--k._ f~~~f:~:~~-:=ç~,;,;a{!~i f~~-~{~:~-~·:.~_~#l\ê_j{i{/ip~
~!t/IJ~~~Pf~fO~~~f'fS:~(Je;f~
~~f._aµs,1 ~~Q.~~!t~ ~ t.(•~:-.:/?.·, ~?~): > 4/~~
caçM-du futut 9~1::!U),lt:.~!'ÇPt~ ~~; r?~éler;;~tflUl}.'f!,~~~~ il!t ~'-! /Uff.qrf~~.41
lq.mqrt.~ ·'""tes ;lff:.r~l!8iô~:P.isfqnt8:~/,jÇ._ ~~~; ·rn.gt_
A ~et,}~~~ejg~~.
ment du 32!! ·du .Rite.:~o~sf:IÜ:4~ci~~ :#.,f_~c.,c,pfét.ljq14: ·_ è9.nt;lù~~·Jl9fr1-,
~~Ur$~ ~u,; le·~l!?r~:~ Bal4~C.~4 '. f1Ve~'. ce~-· 9it~ti~~,,:4 :~/r4q.lis~.pou~
versant,t :ft t '4g~ :d ef fl~uplf!i·:,é.lJil ·dll fl,ji. ,L'dge de$ '.$ ~'!~~es(~s.j
fini. •'Comb.kn··m,'Jjppar~,l\,v_r~l,;\:,~1:4jo.ivd~hui; -'~ ,.plu:~~ ·.q!(e/!Jl.i~~che:
adr~ssait. q~ _çh_rét~risJ,d,_i.f~n;,e,_ mp$~·-~t :Qui _,oua;,:llll'~e~:.~ f votr..,
SauJ!-ur,·f.;.:,t(id., :P~.l6~)~-~ .!~~-PQ~o~j t~i~oppon.un ·4~ rap~J~f ptjQY;~1
~ent,qui ~c;$t•ce:Frjedricb;Nietzçh~ ·:A~ ,faµforit~:duqµehJ~::fè.r;e;Baldueçj
se(féfè~~pour-i:~p~~ierJésus-~~t,~n ~agè~•r,t\uteur~reJitr~(auttes~fl~un
~\'l'e -dont/ le,',_titre,~ç«-«;l/A.ntéçbdJ.,;_~,f.. ~ -:: déjà.!tQut ~;Wl::-,PfOgram~~,~J:C~
philosophê préconise··ùn·~, :Surhomme:~~:è~;~ibé~::,.~:de :toptrprécepte:eti~~
tout f~in:~~Jordro:m~ral_;~~~ itop_p9Se Dio~y·sos;.'_ dieu•-.de:.la:joie,~u;·Naza-
réent j>rédicateur-.d~.une:~·~orale·d;estJayest<»· ,.( , . ~u,'t/elâ,_·:-dui bien. ii~d~
mali»;.:•àphodsme -~il!:.l29):.·sa:·.pens6er~ ·compris-.le,.:mythe ·de.- 1-'-étemel
-retourûe.s(:toutê.~imprégi16e.;.·~ i~estd0Qtones. ,_:gnQ~tiq~es;:qJ.Jii~<sé1qi()~s
plus\•autori~:;~uteurs ..de. traités,·~maç~nniques ;fAlbert ·Bik~;:René'i.Gué,~
342 ARCHIVES DU MONDIALISME
non~ :etc.) ;constituent -la· moelle de,la maçonnerie, ·e.t que .,. -:évidemmënt
-:·Balducci ·,partag~ en ~de partie.
Un aun-e des ~rsonnages les.plus.en-vue de la liste-de:«·O.~...:,-~-:~{
certainement le .cardinal.Léo .Suenens, primat de Belgique..Eh bi~n~.Jp
24~9.197Q, ce préla~ : .fait ~s préçédent dans .les.annales ·de l,'.Égli~i
belge :~· tint une importante conférence _dans un~ réunion.·.maço.nniq~~i
organîsœ par la haute maçonnerie juive du B.'nai_B'rith (cf.1.Y~~l6~~j
comble,. ~ Les professioMe~.~ _fa,iti-racis,r,e ~? -~~s-__l~8!~.·P··~J:Q\.
Ce': fait .révèle, pour le .moins,;une surprenante proximité. av~ --~~~e:_ sµr,
laquelle l'Église pr.écondliaire jetait l'anath~m~, comme sur sa _p,riîièi~
pale .et implacable ennemie..
L'indice e~t déjà, en l_ui-même, très gravç et d'autant plus sigtft{i~t.it
que·M.gr.S~enens est le représentant trè, ~toris6 de « fax Çh_risti ·»,::üp~ 1
organisatio~. ~ont ,l'engagement.politico-social écrase celùi _p~pre~~t
religieux·· jusqu'à le faire disparaître~ Cela ~ssort de façon 6viden~;
même pour les plus ~aîfs/ d~' la lecture dè _son :manif.este-su(l~ d~sar~
mement dé· mai ·l 982~ dans lequel Dieu; J6sus, la Vjerg~ èf 1~ ;..Sain~
ne sont m8me pas noinmés~et OÙ ·tout le discours est .centr6:_'-substàn~
. tiellement, sur la perspectivè de(ce.Gouvernement. ~ondial ou Républi~
que Universelle auquel la maçonnerie aspiré depuis .ses origines;·~mmè
cela apparaît déjà dans les • ·Constitutions d' AndersQn ,.. de ·1123/ textè
fondamental de la 'secte franc-maçonne~..
Une confirmation ul~rieure-très grave de la liste Pecorelli vient d~u.ne:
interview parue dans l'hebdomadaire~ OggÏ'»· du 17 juiri·.1981 -sous·)I~
titre .. « Salvini m'a confié des ·noms•.d'insoupço,anables »...~Dans: -cetu(
interview, :Brmanegildo Beneditti de· Massa .earrar.,.très bien ..infonné~
ancien-Grand Orateur-du-Grand Orient d'ltalie, .et do,-c, lcomm~·il,le~dit
lui-m8mè, .numéro,2·de la maço_nneri6 italienne,. puis expuls6 pouravoir
eu ,des -démélés: -avec .-Licio Gelli·.et:les Grands Maîtres ·qui 1'appuyaient;.
après avoir indiqu6 ·comme. ·membre$ de la: P2 ~presque .·sQrs. OianlÛ.1
AgnelU, et le comte Augusta. ·"n plus de.Victor Emmanuel ._:. Sav.oiè,·,
venant ensuite au monde eccl6siastiqu~-.0•fit µne..d6claration._q,liluous,.
paraît important de rapporter .en entier. :« ·Dans, la ·maçonner-ie .~.,dit-il~-~
ANNEXEIV 343
LA MAÇONNERIB'Àl~A.CONQU~TlfDB VÉGUSB 29
1) qµe;.les,noms;qu!iha~eµ6s SCi-~Uv.e~t-tou.r;dan~.·~~~Jis~e❖f?~~qr.e#i:.{
• • • . J .. '- . • • . • .
Le cardinal.Jean ·viliot .
Secrétaire -d'État
présente ses ·salutations distingù~-à tv{onsieur:Je Dir~teur:de
« Lect,!Jres Fra~çaiae~ ~~ :Ayan!:.appri~ r~mm~nt·· qu~ _vo~·. rew~~-
~n~ son nu~éro de septemb~ l.~?~., av_ait.me~ti~~-né·:~O{l·~OP,l e~
:le ·présentant · commet.maçon, ·. le.::~tzr4ir,al~.Vi~wt.Jlécl~re,·..de fla.
l • • ,. . ' ' .. ' · J • ;~ J. .t° • l "' ~ ' , . '-. ,· ~ . · . .,
CHAPITRE .V
d_'~n « ~ignitaire ,très haut p~'é et très ~,~~ ~formé du .Pplauo ·.G!~r~
tm,ano » • .comme membre d•une. loge fermée . romain~, dont faisaient
partie Cesar~ Merzagora, Marcello Sacc"·cci, Giuse\l~·Caradonna, Luigi
Preti, Eugenio Cefis, Guido C~rli~: EnricQ Çucd~ Michel Sindona, e~
même temps. que beaucoup· d~~utres personnasies célèbre.~ et très'. célè-
bres i•.
Même la revue·italienne·«,Jl Bârghesi·»'du =ts ·ao'Ofl.976, elle aussi,
parla de son affiliation présumée à la maçonnerie. · :- "'-.- ,: ; ._ : . :.. ..• . ·
Une autre preuve à charge, très grave pour le cardinal Koenig, résulte
du fait qu'il fut, avec le Grand Maître Délégué de la maçonnerie autri-
chienne, le Docteur Kurt Baresch, le promoteur de -la commission qu(
. ::· ( 13) Aldo Mola, « Storia ·dilla Mauoneria ital~'dalù origine ai ni>stn glomi ,•.
Bompiani ed., 1992, p. 744. :: ._- ~ • ~ ·" ·:.. · : ·:•: .,n., .•-j;ti~\3-\f) l';:(-.· ..•.~> (
. . (14) Sur l.a part qu'a eue Koenig dans la <Uclaratioo de Uchtenau:·_qui ,• ~ ènsuit~
ébruit6e, contrai~~ment aux acco~. par le haut,dig~itaire de _la m~o~Clj~-~~If.Appel
et par le th&>log1en Herbert Vorgnmler en 1975, vo,r Manfred Adt~. ~.D~ ·FJ·~imaur~r
und dtr Vatilcan », Claus P. Clausen Verlag, Lippstadt. 1985, ·pp. ·12Ysq:te·téxte·c1e•1â
d~laration se trouve aussi in Jos6 A. Fener. Oiovane Caprile c 1MassOM';ia~l ·chiua
cattollc(l.». Pia Società San Paolo, 1979, pp. 191-194.
ANNEXE IV 349
par. Jean~Paul II avec ·la promulgation :dti-:nouveau.-: «-codex juris .-c an~-
nici :• -de 1983 •~.
Un~autre., nom de·cardinal qui ,ne fi'gure ·.pas dans: !)~·liste.- Pec~lli :est
celui d, AntoniQSamorè=--.aujourd:'hui,défun~, défîni.p~ .«:30~giomi;_»âu-4
avril ·1993 (p. 51) ·c01nme -un -<~., grand pionnier.·»>, •· en~même ~temps~que
Koenig;~« du dialogue:eath~inaçonnique ,»!.Cet ~~é.siastjque·est-indiqué
par Pier Carpi, écrivain et journaliste .P2··oonnu.-.~..: grand.ami du ·-v.én6rable
Licio·Gelli ·.,.·~ans~unednterview-~accordée,-à. ·la ·revue..-;«J;'Europeo »·.du.
12;12iJ.987 sous:le titrei«:Dan~-la loge·de Saint-Pierre,»,;commeün.-mem~
bre actif et influent de lai Loge!Ecclesia ~~ Cette loge,:•selonCarpi~agi~t
au Vatican sous la dépendance directe du-duc de K~nt,!Grand-·Maître de la
Grande Loge Mère d~Angl~terr.e.! Elle est d6finie par-G ellt,~ns~ses·confi~
dences ·à son ami:~rivain,;:comme «·très !puissante•-~:et, serait~composée
(t.seulement (de) cardinaux;etde~prélatside haut rang~·{id.~p.-..53):.
Une nouvelle analogue, nous -, arrive ·du)Mexiquè,,•;rappottéè :parù.J~
revue. mexicaine·.catholique. «,progressiste·• --~ Proceso .:......du:~12.:octobœ;
1
·passés~·». •et ✓éxprim~ respoir·. que .les -mêmes .malentendus· ne:'- comp~
mettraient pas :le. . «·rapprochement entre. Église ·et maçonnerie:-»-21 •
.-Un cardinal ,dont le-.nom ne ,figure :pas:dans ·Ja:lisJe-.de Pecorellhni
dans·celJe de'« Panorama»,.mais, qui apparaît ·.dans_celle;:4éjà·-cit6e,:4u.
périodique:_ «.- Introibo » de juillet 19;76, est:.Achille Liénan; ~.éyêque~de
LilJe. Le·nom de ce prélat était déjà_inclus ·dans·une·-liste ·de··bauts;.ecç~~--
siastiques.maçons publiée pat l'hebdomadaire italien·« Il Borghese:»,
Liénart aurait été initié à la maçonnerie :à ~Cainbrai·dans·.la .lointain~
année,. 1912, et: en .·-1924.il .aurait- .été :.élevé,:~rrément :au-:J<J?:-;du Rito
1
Écossais ancien.et ·accepté.:Sur.590.litde··mort;·selon,:J~revu~ -:fi"ançai~
« ·rra4ition-lnformation »;.1 n9: ~ 7', p.,:2 t,.Jil.-se·.seraif'exclamé,t\.«~Humaine;
ment parlant,: l~Église-.est perdue-»~:
Et l'on. ,est-forcé:; de ·reconnai1ie ;que,-.sachant ce!~qu~iLsembleJ~qu~ff
devait savoir sur les infiltrations.maçonniques dans ·1?Epoµse:du-Christ
« humainement .parlant,»dl :avait.deJtrès·. bonnes:·raisons-:de::s~e.xprime:
de œ.tte façon ..Llénart était un·.personnag~ ·très :·significatif ef important,
parce. te,. ·:eli plus.:d ~être ·Je· présiden.t -.de:Ja Conf~rence ·Épisoopale--.dc.
France •,.ce fut .lui qui, ·Je -14.octob~ 196i, .à•.1 •occasion~:de:la·premiè~
séance des .travaux du '. Concile,.- fut à-l'origine. de Ja .a:évolte contre les
programmes ,de-1• Curie romaine~.: en~repoussant..les!noms:.iprQpQsés:par
la Curie-pour;·laicomposition-.defdiv.ersestcommissions~~.
ll posa .ainsi ·les ·basesr·pour,:la mise·en-.disëussion ,œt~usJ~s:travallX
pr6paratoires ~--et popr~Y.introduction .- de -ces..,«. nouveautés-~166nciliaires
I
chaque ;catholique,
.«·(Les-catholiques)'.;•~expliquait=Marsaudoil· ~na<dn.raient.~
()ubl~r. qu-:chaqaw ·ro,,,_:(c~ ost-à-diro :chaquej·religion~· ND~~ )
·notion ·tk. libert' tk pou,,
,c
conduit.à:Di,u:et.a, ·flevront -maintenir:•dan.s.~cc,-:coiuag,uu.
!qui·iS•·i -ce:·;ujet-:911. p111t.-1,l'OÏIIN~
JHIIWr Ü Nl'Obdioll ,arfN M 1101 logn IIUJEOllniqlUI ~:1_1111 ét.n~
·d ,u 111agnifUJru1Mnt .10,a ,. :1)6,,,. d~ Saint-lvnw .~!;
(26). Ibid. l - • • •
(27) ·Yves Manauclon "·l - ' ~ •-= • ·,__ · ·• .;...~: ' -,.- ~~
V.itiano, Plria. ·1964. p.,1·21.; par .. 1 r ~ ~ .• , . . , ~ ...... .
(28) Id., p. -120.
ANNEXE IV 353
.U .MAÇONNERJB!llA:t.'ONQµb·D E"LZLISB. 39
1t~.1ata,au,e;_ 1~
;:cà1111M.>. ë~. ~ ir.
_. ~·
..o.,• :i:,nn,::tiump"' '" le\,. :~ù .}îà,t· ~-=liv~/:~ Lis..
' .. ' ' • , ., ,,... . • ' . .. f ~ •• . "" ' ...
·Tarou:·~ :·~···1eque1'·09Jrouve- c1es·: ph~r.comme:·~ 1es•- --ivantei~W~:~
Diable~:~t-'-k :grand),g1ni:ïnaiiq• ·=gnttc..:duq'"~·:!Î~~,iq,lissini'ili/.r,
miraclei·•:~~i•i;ù.-'bïtn~·:1~~ ,~ .·4t'tkur 'diàboliqw :-',ïoU:.t;~,i~.tr<,iu•~t;
lmpuù1an1tt 'iwiü:·~vôn,•:!avoi~ i. 4iab'6.~ _eorp,·.(les-·:gras:);ont.• -·
letèxte)ppui.inflûnc;r-latm1,u·èt_pour.:a .,irtf.f;•tiéf~l• ~tkhQ,:,
354 ARCHIVES DU MONDIALISME
(39f ·«.ii Sabalo • du 30 man 1911~ dina·le ·coatelte ·dè l'article··«'L'Offlffl M!'4
Lo,- • clans un entsefilet. p.: 25. 1naitu16··• Ci IOM-~:..•vn:'tliàJo1ô-;'tàll:.Siri ~~il
·. ,!,.
(«>) •Parmi loa·autres ~n:wmll • .Jan.XXID •-.. rappor11 avec Ja ~
~ rappelons ici brihemena lo.&6moianaae d6coocertant de Fnnço Bellepaodi, anc:ie.Q
Cam&ier de Cape et d•q,6e c1e· Sa Saintet6. charp de. couis' 'd 'Hiatont modeine .•
runivenit6 d•Jnnsbruck. joumalille et 6c:rivaio. dans IOft livre~ NicliîtaroftCàUi·~. W
Pilional EP BS td.. Rome. •via Ccnelia~. lp6ci11emeat·.-. ~$9-62 .• \7~~19,
ANNEXE IV 357
=
• relies 1rimisaesJfl1ne·f•t•S-·s'~nef"-q._·le dDIO
éant~dollft4 1
-~ .., stRomaine
tS~•; . . . . t- ·P·, alriaÏd.lé
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.. -..v,.,,,,,,.....Y'f
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1ean.~: .p.,ra;• . aa~ . P9'1'~~:~3•-·~ ~oa~tSâ
~ •--Mt·l a - A u...-déa·~Pouv-1:Ait
358 ARCHIVES DU MONDIALISME
}luta.nt la u,.
l'«liviû 1 'ltend do,u de nombrai pt111. 1 compris Roww.1fi c ~-
dM a.•,uu B'rillt"COlflrC la· Di/ftun!llion..: &
Hrset~d!o,,wm,n du .P111111U .I 13 ,Olftbl,d propos: «·eo.....
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(52) Voir• œ aill UN dl,_..._ le lwa ••_,.-, ,.., apmfwi . _
l 11 ., \o .- 4 t j, > • ~ \ ,fi'
,.,,,..•. •o.,, .. ,,« ...~-. ed. Hlllly C-0-. Plris. 1910.... ~ ...
(53) cr.1·611lioa belllbaedein: dl •t·0a.m-....... ,...25,._a,dl ,,._
,.11 La•.....,lfh• •-.ta,.....
o..,. .,,.., ....
1;•• . • to.s.ttU.,. ,. a. p1tt"f1 . _ ~••••-1t1•11a 1 in•
362 ARClilVES DU MONDIALISME
.. tAMAÇ<NaalLACXIQJtnlœL.... ne
50 LA-ltA<XJNQUtœDBLWPB
51
,_...,..._cenlalen.mdorWetblmcow, . . •llle
......,
aeal n'a•t-H pas "' acommunN poar •
• mom ...... .-... 1e nchfoes,
tbtses, mail pu mfme,
n,,-••• lde••De••
nest tellement sOr de ce qu'il IOUdeat ~ ~•nt son enpaemen1
pour une 6cloite collaboradon eoae église et maçonnerie, et ses pan6-
oriques l l'6gud de ceae demiàle. dans le n• 2 de • Vito PO#Orak •
de 1993, et r6pondant à un prkle qui lui n,prochait SOD pbilo-
lDIÇOIIOisme pn,clam4, il pouvait nnquillemeat Kriœ :
TABLE DD MATIÈRES
51
......,
_ , n'a-t-il pat ._. aconununN poar ses t!Mses, mals pa même,
- molDi ........ IIOlll lt ach!t•, . . . . . . . . . lole•Mlle.,..,
PUIUCAffOPe
DO • COUUIQ DB ROMB »
•UTaABIIIGN•aCOIIMlllllâ•
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...,.......'°'
• La Ml<\GS DB PAIIIIS IIO
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.....,.... ,...,,.,.
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• LA ftADfflON CAIIIOUQUII NUl'-AU tna acDMNll
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• lo■ su AMIIIIO .aa,... ..,
~:
•Dl , •
• Alall••11rf
• . . . . . . ,, fllX r,
ANNEXE V
A standing alliance
FYOU feel like setting up an alliance with some, The curious thîng in 1990 is chat so many p<..."0- What history
I body, you should ask yourself the following ques,-
rion: which is more important, ideas or geography?
pic, including so many apparent liberals, have opred
for geography. Sorne of the supporters of a srronger
divided, technology
has reunited
For good liberals che'-answer seems obvious. ldeas, European Communicy want to trengthen it mainly
of course. They are universal and absolute, geogra, in order m assen the separateness of Europe from
phy is merely local and relative. Ally yourself with America: not differencc, in serious matters of prin,
the man who shares your beliefs, not just the chap ciple, jusc separaceness. Sorne of the people who re,
nextdoor. acr to the victory over communism by as uming chat
1l :::: ~.W..» . , :-::-::::,oc
this means the end of NATO are tugged by the same the northern part of Yugoslavia-are a single conti• .
Europe,by,itself instinct. Both lots are wrong, if nent. le is semi,attached to Latin America by a·thin
ideas corne first. This article argues.that it is high neck of land, just as it is on the ordinary map. ~
rime for an ideas,based reassessment of what Eu, This Euro.-America is separated from its nearest
rope and America mean to each other. neighbour, Euro.-Asia, the place running from Len- ,
The popular myth sees the United States, in ingrad and Belgrade to Vladivostok and Kam:
terms of international politics, as merely an occa, chatka, by a narrow but frequently turbulent stretch ·
sional visitor to the shores of Europe. The Ameri, of water. Way back in 1-iistory the two used to·be ,
cans are the people who originally left Europe be, part of the same cultural land,mass, but a disconnec•
cause they couldn't stand it: they wanted more tion occurred about 500 years ago. To the sou th of 1
freedom from authority of church and state, more them-both, the ·Muslün continent is a slightly widet
scope to enrich themselves. Having reached their sea away. Large oceans stretch between all three of 1
new world, they kept moving westwards, away from these and the remoter continents of the Confucian
Europe. This period escablished the American view and Hindu worlds.
that the Europeans were a bunch of stuffy dead, This is a decorative way of saying that Ameria1
beats, and the European view that the Americans and part of Europe have something big in common
were a rowdy rabble. See Mark Twain on the first that they share with nobody else, not even the other
count, the young Rudyard Kipling on the second. part of what used to be called Christendom. They
The estrangement was temporarily and reluctantly are the children of the RRE, the Renaissance, the·
interrupted in 191 7, and again in 1941, but only Reformation and the Enlightenment: chose.·three
because the Americans could not afford to let any, interconnected upheavals ofthe.fifteenth, sixteenth
body (the Germans, on those occasions) dominate and eighteenth centuries that created the modem
Europe. world.
So runs the popular myth. ln a rough and ready The RRE was a flowering of individual con-
way, it is true enough; popular myths generally are. sciousness, of the realisation that in every aspeçt:of
In particular, it is true thac the American interven, life-religion, the arts, politics, economics---each
tions in Europe in the first and second world wars individual has to t~ke responsibility for what h~
were made for American reasons. Of course they does. lt took its purest form in Protestantism,
were. Even after the eighteenth and nineteenth cen, though it is now accepted in most of the CathqÛ~ .
~ries-the time when Amedea most obviously world; but those three great upheavals all took placé
drew away from Europe-the United States felt it outside the Orthodox zone of Christianity.
had a vital interest in the fate of 3,000-mile--away Of course, the RRE' s ideas splashed over the
Europe. America felt this because it saw it was part physical boundaries of Euro.-America. Look at the
of the same entity as Europe, in a way that did not architecture of Leningrad, or Japan's polishing of
apply ro any other se<:tion of the world. the Protestant work ethic. But Euro.-America is
lt is a useful mental exercise to re.-draw the map where these ideas came from, and where they ·are
pf rhe world so that ît shows bodies Qf id~, not most at home. It is no accident that the dividing·Une.
Jumps of land. On this_new map North America.and between Eastern Europe~s true antkommunist
the western part of Europe---up to, and including revolutions of 1989.:.90 and fts bogus or non,revot~
the Finns,, the Balts, the Poles, the Hungarians and tions-between Poland! I:Iungary, East Germany,
ANNEXE V 371
Si vous envisagez de aéer une alllance avec quelqu'un, posez-vous la question suivante : entre les
idées et la géographie, qu'est-ce qui re~ le plus d'importance? Pour tout bon libéral, la réponse
semble évidente: les Idées, bien sOr. Elles sont universelles et absolues, tandis que la &'°graphie est
purement locale et relative. AIiiez-vous avec quelqu'un qui partage vos convictions, pas avec votre
voisin de palier.
ttrangement, en 1990, nombreux sont ceux qui, y comprfs de fervents libéraux, ont choisi la
géographie. Certains partisans d'une Communauté européenne plus solide souhaitent la renforcer,
et ce principalement pour revendiquer la séparation de l'Europe et de l'Amérique: on ne parte pas Ici
d'une différence concernant d'importantes questions de principe mals bien d'une séparation. Une
partie de ceux qui considèrent que la victoire sur le communisme sonne le glas de l'OTAN est guidée
par ce même Instinct séparatiste de l'Europe. Pourtant, ces deux opinions se trompent, si l'on
privilégie les Idées. Le présent article soutient qu'il est grand temps de repenser la relation
Europe/Amérique en se concentrant sur les Idées.
Le mythe populaire veut qu'en termes de politique internationale les ltats-Unls ne soient qu'un
touriste occasionnel sur les côtes européennes. Ce sont les Américains qui, lassés, ont décidé de
quitter l'Europe : Ils souhaitaient plus de liberté vis-à-vis de l'autorité de l'~gtise et de la Nation, plus
de possibilités de s'enrichir. Après l'obtention de leur nouveau monde, Ils n'ont cessé de prendre
leurs distances avec l'Europe. Cette période a assisté à l'émergence de deux visions : les Européens
sont des parasites étroits d'esprit aux yeux des Américains, et les Américains sont considérés comme
des « prolos braillards » par les Européens. Il suffit de songer à Mark Twain pour le premier point,
puis à Rudyard Klplf ng pour le second. À contrecoeur, cet éloignement entre les deux puissances a été
temporairement Interrompu en 1917 et en 1941 pour la simple et unique raison que les Arnérfcafns
ne pouvaient pas se permettre de laisser qui que ce soit (en l'occurrence, les Allemands) dominer
l'Europe.
Ainsi va le mythe populaire. D'une certaine manière assez sommaire, il y a un fond de vrai. C'est la
particularité des mythes populaires. Notamment, Il est vrai que les Interventions américaines en
Europe durant la Première et la Seconde guerre mondiale ont été motivées par des raisons purement
américaines. Bien entendu. Même après les xvm• et XIX- siècles (période pendant laquelle
l'Amérique s'est clairement détachée de l'Europe) les ltats-Unis étaient convaincus que l'Europe,
pourtant située à plus de 3 000 kms, était d'un intérêt capital. L'Amérique était en effet consciente
d'appartenir à la même entité que l'Europe, et d'avoir bien plus de points communs avec elle qu'avec
n'importe quelle autre région du monde.
Redessiner la carte mondiale pour représenter des ensembles d'idées et non pas des territoires peut
s'avérer être un exercice mental assez utile. Sur cette nouvelle carte, l'Amérique du Nord et la pJrtle
occidentale de reurope (y compris la Finlande, les pays baltes, la Pologne, la Honarfe et le nord de la
Yougoslavie) forment un seul et même continent. Une petite bande de terre relfe ce continent à
l'Amérique latine, comme sur la vraie carte.
372 LE MONDIALISME EN ARCHIVE
10 SURVEYl)EF.ENOE
1
ANNEXE V 373
Cette Euro-Amérique est séparée de son plus proche voisin, l'Euro-Asie, qui s'étend de Lénl.-.rad et
Belgrade jusqu'à Vladivostok et le Kamchatka, par une petite étendue d'eau souvent houleuse. Dans
un passé lointain, les deux continents appartenaient au même territoire culturel, mais un fossé s'est
creusé entre eux, il y a environ 500 ans. Au sud de l'Euro-Amérique et de l'Euro-Asie se trouve le
continent Musulman, séparé des deux autres par la mer. D'immenses océans séparent ces trois
continents des continents plus lointains représentant les mondes Confucéen et Hindou.
Tout cela est une façon imagée de dire que l'Amérique et une partie de l'Europe ont un énorme point
commun, qu'elles ne partagent avec personne d'autre, et même pas avec cette autre région
autrefois connue sous le nom de Chrétienté. Ce sont des enfants du RRL (Renaissance, Réforme et
siède des Lumières) : ces trois bouleversements imbriqués et survenus au XV-, au xv1• et au xv11•
siède, qui sont à l'origine du monde moderne.
Bien s0r, les idées du RRL ont dépassé les frontières physiques de l'Euro-Amérique. Il suffit de
s'attarder sur rarchitecture de Léningrad, ou encore sur le modèle japonais de l'tthique protestante
du travail. Mals l'Euro-Amérique est le berceau de ces idées, et c'est justement là que celles-ci
prospèrent. Ce n'est pas un hasard si la ligne de séparation entre les révolutions antl~munistes
de 1989-1990 en Europe de l'Est et les non-révolutions (entre la Pologne, la Hongrie, l'Allemagne de
l'Est, la Tchécoslovaquie, la Slovénie et la Croatie d'une part et la Roumanie, la Bulgarie et le sud de
la Yougoslavie d'autre part) lo.-.e la ligne de séparation entre l'Euro-Amérique et l'Euro-Asie.
la disparition de rAtlantique
Tout le monde sait que l'Europe et l'Amérique sont liées par cet ensemble d'idées. Ce que tout le
monde ne sait pas, en revanche, c'est à quel point l'entrave physique qui les sépare (plus de
3 000 kms d'océan Atlantique, que les Américains d'aujourd'hui ont traversé en 1492) est en train de
disparaitre grice à la technologie de la fin du XX- siècle. Observez le graphique sur cette page.
la part des échanges commerciaux entre l'Europe et l'Amérique a diminué au cours de ces soixante
dernières années. En effet, par rapport à 1930, les deux puissances font désormais davantage
d'affaires avec d'autres réglons nouvellement riches. Toutefois, rAmérique investit bien plus en
Europe de nos Jours que par le passé, tan<IJs que la part d'investissements euroJ)fffls en Amérique
est presque lnchanpe. Ce qui n'était alors qu'un mince filet de voyageurs transatlantiques est
devenu un véritable raz-de-marée de touristes dans un sens comme dans rautre. Les Américains
ach~tent plus de livres Européens et les Européens éclusent plus de sodas américains. Trois-quarts
des Américains ont des origines européennes, à peine moins qu'en 1930. Et ainsi de suite.
Certes ces chiffres soulèveront des objedions, mais la plupart d'entre eux reflète tout simplement le
rétrécissement du monde au cours de ce siède. C'est Indéniable, mals là n'est pas la question. Le fait
est que le rétrécissement du monde a eu un Impact particulier sur les deux moitiés de l'Euro-
Amérique. La disparition de cette étrange fracture que représente l'océan Atlantique, permet
374 LE MONDIALISME EN ARCHIVES
czechoslovakia Slovenia and Croatia on the one ures simply reflect: the fact that a.Il the world has l,e.
band andR.omania, Bulgaria and southem Yugosfa- ~o~e a ·snyitler place during this. centu(Y. That is
via on the other-nms precisely along that dîviding true, but it is beside tli~ppint. The point is that the
line between Euro-America and Euro-A:sià. diminution ·of the world has a special effect on the
two halves of Euro-America Bv relll0ving th ,sun-
The Atlantic repealed . dering awkwardness of the Atlantic, it enàblcs them
That Europe and America are link~ by this body of to behave more like the single entity they are in the
.ideas i$ a commolilplace. What is not yet so widely wôrld of ideas, ·
realised is the extent to which the physical impedi~ ln the 1990s the (ea} map of. the world is looking
ment between them-the 3,000 miles of the Atlan- more llke thatimaginary on~ The physiéal gap be-
tic oc;ean, over which those Americans-to-bè tween Europe and America is becoming relatively
jumped in 1492-is being shrunk to vanishing.- insignificant. The movement of ~pie and in-
point by late-twentieth-eentury tcchnology. l:ook at formation and goods and money over the Atlantic
the chan on this page. . is easier, and bigger, than evel' before. Europeans
The proportion of their total trade thaJt Europe and Americans have corne to know cach other•s
and America do with each other has gone clown scenery and wines and woik-habîts and p0$t•work
over the past «) years, because·both of th~m now do· pastimes. The notlon of the United .States as an oc-
more business with other, newly-rich parts of the casional visitor to the politics ot: Europe, SÇllfl'fÎng
world' than they did in 1930, But Amerita invests breathlessly o~r when the olô place gets'i nto a par-
rdatively far more in Euro~ now than.it did then, ticular mess, is hopelessly out of daJe. lùnds up
while the share of European investmeni going to thosewho had worlëed outthat hv 1990 tbere have
America is ahnost unehanged. A mere-trickle of -alreadv been Amctiqm soldiers in Europe, mœt of
uansAtlantic travellen has becomo a two-way-flood the time just peace(ully polishing theîr kit, for five-
of jet-borne touriats. AmeriœN buy mote EUCQ- ninths.ofithe cumnt·ccnnuy.
~ books and Europeans 6Will mq_re Âmerican Something e1ie. happening in the 19908 that
ao.tdrinb. Three-quirtera of Americana tdll come aboula aitnpllfy the recœnection of~America.
ofBuropr,n tock, not much legs than in f930. ·And At last,_the •o}Qgibl balanœ. between d1e two
l.)OD, • aides ot the Attantlc is tt1Uib1f. mn. 1or mœt of
Ya,,lt will be objeeted. but many of these fiw thù œntunr the po ·e i the tudidenœ have
ANNEXE V 375
désormais à ces deux moitiés de se comporter comme l'entité indissociable qu'elles sont dans le
monde des idées.· ·. •.
Dans les années 1990, la-vraie carte du monde ressemble bien plus à cette carte imaginaire. Le fossé
physique entre l'Europe et l'Amérique devient relativement négligeable. Le mouvement des
personnes, des informations, des biens et des fonds à travers l'Atlantlque est bien plus simple et
important qu'autrefois. Les Européens et les Américains ont appris à découvrir leurs paysages, vins,
habitudes de travail et loisirs respectifs. L'Idée selon laquelle les âats-Unis ne seraient qu'un visiteur
occasionnel du monde politique européen, parcourant l'Europe sans relâche dès que celle-cf se
trouve en difficulté, est totalement désuète. Qui parmi vous avait compris que pendant plus de la
moitié de ce siècle les soldats américains présents en Europe ont passé la plupart de leur temps à
patiemment lustrer leur équipement plutôt qu'à faire la guerre?
Toujours dans les années 1990, un autre évènement devrait simplifier le rapprochement de l'Euro-
Amérique. L'équilibre psychologique entre les deux côtés de l'Atlantique est finalement plus ou
moins égal. Pendant la majeure partie de ce siècle, le pouvoir et la confiance émanaient de
l'Amérique. Ce sont les Américains qui ont sauvé l'Europe d'Hitler et de Staline, ce sont ces mêmes
Américains qui ont mis en place le plan Marshall et reconstruit l'économie mondiale. Désormais, avec
l'aboutissement du marché unique de la Communauté européenne et l'émergence de nouvelles
Idées d'unité, l'Europe retrouve peu à peu cette confiance perdue. Les Américains, à l'origine de
cette initiative, sont relativement détendus à ce sujet. C'est le moment idéal pour envisager une
nouvelle pensée Euro-Américaine.
Maintenant, la pensée émergente veut que les individus situés de part et d'autre d'un océan
Atlantique en vole de disparition doivent condure une alliance. Dans le monde des ltats-nations,
l'idée d'une année permanente a fait son chemin lorsque les pays ont réalisé qu'il n'y avait pas
réellement d'lntérlt à aéer une année pour répondre à un défi donné, de la dissoudre à la fin dudit
défi, puis d'en aéer une nouvelle plus tard. Ils ont donc inventé l'armée permanente, après s'ftre
assurés d'avoir une unité Interne pour la soutenir.
Le monde euro-américain se trouve désormais plus ou moins au mfme stade que l'état-nation
autrefois. Une alliance s'est aéée en 1917, puis une nouvelle fols en 1941. La troisième alliance s'est
forgée en 1949, toujours dans l'optique de faire face à une aise : la présence des Russes sur l'Elbe.
Cette aise est désormais passée, mals l'Euro-Amérique peut en voir d'autres se profiler à l'horizon.
Elles sont seulement hypothétiques mais peuvent se produire et avoir d'horribles conséquences. Il
serait fou de démanteler cette atlfance lorsqu'il est très probable qu'il soit nécessaire d'en aéer une
nouvelle sous peu. Ces 40 dernières années ont prouvé à l'Euro-Amérique que son unité interne était
suffisamment stable pour supporter une alliance permanente. Il est temps de reconnaitre
formellement qu'une alliance est nécessaire.
De part et d'autre de l'Atlantique, cette alliance poussera certaines personnes à reconcevoir leur idée
de l'histoire: Du côté européen, il sera nécessaire d'accepter que cette nouvelle entité que l'Europe
essaye de aéer (qu'il s'agisse d'une fécMration, d'une confédération ou moins) fera partie d'une
structure plus vaste et souple comprenant l'Amérique du Nord. Cela ne devrait pas plaire à ces
376 LE MONDIALISME EN ARCHIVES
CE
came from America. lt was the Americans who re~ there is a large Ghance of having to make a e
cued Europe from Hiclér, saved it fro,ni Stalint ar.- bef9re long. The past 40 years have shoWf\_
ranged the Mar.&hall plan,. rebuilt the •world econ.- America chat it ha.s enough internai unity fo s
0my. Now, \l{Ïth the European Community's single a standing alliance. I.:et it formally ackn0wledge
~ market appr6athing completîon and new ideas for need for ,one. ,
unicy growing out of it, the Europeans are recover- On eath sicle ef the Atlantic, this wilLinvdly
ing some of -their lost self-confidence. And the adjustrn~nt to so,me people's picture ofJûstG •
Americans, having urged them to do so, seem rea- the ·European sicle it will oe necessary to acaept
sonably relaxed about it. lt is a good moment to die new entity Europe is trying t0 creat~w
contemplate a new Euro--American though.t. it fiaishes up as federationf eonfederati00 0r so
tfüng l~will be patt of another, wider,Jooser
Having to start all over ~gairi tity that inolµdes North-~meFicâ. This willno
The new tho.ught is thanhe people on thetwo s1des tlïe,taste·0fEur0peans who want t0 ·re-mâke . ·
of this narrowing Atlantic.,neecl a.standing alliance. in orcler to maFk themselves 0fEfrom Ameliica.
In the world of nation-scates, the idea of the stand- Eurgpeans, withJuck, do•not waat sueh a Euro
ing army came into existence when countmè$.-11eal:.. ln tlle United States it wilLb>e neceSSAI.v. to
ised that it was noi much good i:.aisfng an. army to <!~pt tJ"iat a's ~ll of histeryihas comefull-Gircle.·fi
deal with a specific challenge, disbanding it when 1500s at1d 1~ the Americans sail~ awa
the ,challenge was over, and then having·to s art ail' Europe. ln the 1700s theymade cl\eir fonnàl b
over again later on. So they invented the standing wi~h it, because they had to ,be .indepenien
army, once they were sure they had enough intemal wbat th~y-:wanteà, ln ,rhe .l800s, their o
unity to support it. they pushed w.estwax:ds to the Pacifie. The
The Euro-Atnerican world is now. a,t muçh the newever, was not <::cassable, or not iA the;
same .stage as the nation-scat.e was.then. It raised an Atlantic had been. In the ·1900s theAmeà
alliance jn 1917, and again in 1941. lt did it a thlrd bad to tum bacl( to Eui:ape, three tirnes-.
rime in 1949, once again tQ deal with a s~ifie œf,. th•yœund they did not.want, andcould
sis, the Rus.,îans on the Blbe. That CJÎSÎI . haa re. to Jet i go. te nell in J .band-basket. The;
treated. But Euro-America can see oth ~saib tinue to have wwer(ul interests mother .
crises looming ahead; t~y ma.y. no haJ11!1'™'....wf th~ w,rJd. &> wi~the Europeans.. But tihey sn·
odds ax:e the.y will, a if tbe,ytiQ ~ '~ lw,;- ae fong last recognise that they. are .
rible. lt seems dea;y ~ ~lwièit t iane l w.hen • er, · Q{nQwhere else, in a ~
ANNEXE V 377
Européens qui souhaitent reconstruire l'Europe dans l'optique de se détacher de YAmérique. Avec un
peu de chance, la plupart des Européens ne veut pas d'une telle Europe.
Pour ce qui est des ltats-Unis, il sera temps d'accepter que la boude est boudée. Dans les années
1500 et 1600, les Américains se sont éloignés de l'Europe. Dans les années 1700, ils ont offlàalisé la
rupture : ils devaient obtenir leur indépendance pour faire ce qu'ils voulaient Dans les années 1800,
leurs propres hommes ont avancé vers l'Ouest, vers le Paàfique. Il n'était pourtant pas possible de
traverser le Paàfique, ou en tout cas, pas de la même manière que l'Atlantique. Dans les années
1900, les Américains ont dQ revenir vers l'Europe, à trois reprises, car Us se sont rendu compte qu'ils
ne voulaient pas, et ne pouvaient pas se permettre, de la laisser partir à vau-l'eau. Ils auront toujours
des intérêts puissants dans d'autres régions du monde, tout comme les Européens. Mais ces deux
puissances devront admettre qu'elles sont liées l'une à l'autre, plus qu'avec n'importe qui d'autre, et
ce de manière permanente.
fondineri
compromesso ,
·1 partito
unista
ltalcasse:
sgonfiando
arrestan
che
malë
li fo·
G
382 LE MONDIALISME EN ARCHIVES
L a lista
dei presun ti massoni
ABLONDI Albtrt.o: 5/9/19M . Matricola 7/24.11 • ALA Cv• (DiretlON uflicio par affari .ccl. d1wia • membro per edu-
ecovo di _Livorno> cu. Cau..>
ABRECH Pio: 2'7/11/1967 • Matricola 63/143 • APJ Caiutan• . CAPRILE Giovanni: &19/1857 •· Mauicola 21/014 - GlCA
ce di awdio Con«~u.ione dei V aco,·i > IDirN&.ore .Civihà cauolica• >
ACQUAVIVA Sabino: 3/12/1969 • Matricole. 275169 • CAPtrrO Giuaeppe: 16/11/1971 • Matrioola 81Z/63 - GJ-
SABA <Prof--,re di 10eioloCi• relig. atn.JnlVfflità di Pa• CAP ·
dova> CASAROIJ Acoedno: 3119/1967 • Matrioola U/078- CASA
ANGEIJNI YlOmuo: 14/10/195i · • Mac.ricola 14/006 • <Miniaro Aftari Eaeri>
ANFI CERRtrn Flaminio: 2/4/1980 • Matriool& '7112154 • CEFLA
ARGENTIERI Benedetto: 11/3/1970 • Mauicola 298/a • <Capo Ufflcio Univnti Concre1uion. Sc.adU
BEA (laico all'amm. Pau. S. Sede> Cianocehi Mario: 23/8/1982 • Muricola 123/a • CIMA <pre-
BAGGIO 14/8/1957 • Muricola &V2640 - SEBA <cardinale lac.o)
Preleu.o Conc,ecuione VeecovU CHIAVACCJ Enrioo: 217/1970 • Mauioola 121/St • CHIE
BALBONl Danw. 23nl1968 - Mauicola 79/14 • BALDA <Pro!. di monle Unlvenita di FiNnae>
<Aleiaenc. alla Biblioc.eca Vaucana> CONTE C&nnelo: 28N1987 - Matricda WON • OONCA
BALDASSARRISalvaCON: 19/2/1958- MaU'icola "315/19 . CSELE AMllandro: 2S/3/1NO • Mat.ricola U&4I09 • AL·
BALSA (Arci~ ,ia di Ravtnna) CSE
B~UCCJ Erneno: 18/511988 • Matricola 1452/3. Erba • DADAGIO Lwcl: 8/10,1867 • Mau-iool& 43/b • LUDA <Ar-
<"1'Cioeo ICC>lopio) cavMCOYo di Lero. nWWO in ~$p1&na)
BASA.DONNA Em•t.o: 14/911"3 • Matricola 81243 - D'ANTONlO Emio: 21NlN8 • Mau-ioola tt~ - EDA
BASE <Prelat.o d'onon di Milano> <Vnoovo di Trivent.0>
BATTEW a,ulio: 2'/8/1868 • Matricola ?S/a -GIBA <lalco DE BONIS Donat.o: MN1968 • Matricola 3W02. DON•
rnentbro div... Meademàe ecitntUlehe> DEBO <pNlalO lac. Opere di Nlia"ione>
BEOESCHI Lortnz.o: 1912/1• • Matricola 24/0U • BELO DEL GALLO ROOCAGIOVANr-Lwci: 1SN1t• • Maui-
BELLOU Lui&i: 814/~ · Matricol& 22/04 • BELLU (Rel • cola lœ/61 • DEGAR CPn&alO d'aoûcamera>
t.oN Hminuio lomb&rdo> DEL MONTE Aldo: t.5NUMJ9 • Mau-iml& 32/012 • ADEL-
MO <Veecovo di Novaral
BELLUCCI ct.o: 4/6/1N8 - Mauioola 12/217 - CLEBE FALTIN Daniele: 418/19'10 • Mau-icola 9/1207 - FADA
<VHCO\·o coadiut.ort dJ Fermo> FERRA.JOU Giu~: 24/11/1989 • Mauicola OOl/125 •
BETTAZZI Lw&i: 11/5/1866 • Matricola 1347/4& • LUBE GIP'E <membto Con11&1io affari pubblid della Chieta>
(Vescc,yo di lvra) FRANZONJ Giovanni: 2/3/lNO · Matrioola 2246/47 -
BIANCHI Giovanni: 23/10fl969 • Mau-icola 2261/U • BIGI FRAGI
BIFFI Fftnco: 15/8/1959 • Mauicola 6423 • BIFRA CRettore GEMMJTJ Vito: 25/311968. Mauic:ola W13 - VJGE <Ccn-
della La1.eranen•> &N&uione per i Veecovi>
BICARELLA Mario: ~/1984 - Matrieola 21/014 . BIMA GIRARDI Giwio: 819119'10 • Mauicol& H71/&2. GIGI
<Prelat0 di Victn&&> GIUSTE'n'I Mallimo: 12/411970 - Mauicola 13J065 • Oiu•
BONICEW Gaetano: 12/~1958 · Matricola 63/1428 • ma
BOGA <Ve11eovo di Albano> GOTTARD1 AMaandro: 13/6/lSS · Mat.ricola 243'7/14.
BORETTJ Giancarlo: 21/3/1965 • Mac.ricola 0/241 • BORGl ALOO <Arc. di ~t.0l
BOVONE Alberto: 30/4/1987 • Matr.icola ~3 • ALBO GOZZINI Mario: 14N1970 • Mau-icola 31/1 t • MAGO
<SoitONCrecario chi S. Ufflaio> GRAZIANI Carlo: Zl/7/1961 • Mau-icola 1W3 - GRACA
BRINI Mario: 13/7/1968 • Mauiool& 15670 . MABJU <Arci • (Ret.tcre cW Sèminario Minore aJ Vaticano>
veecovo titdare di AICi•• S.re~rio Chi•• Orienwi. è GREGAGNIN Antonio: 19/10/1967 • Mau-icola 8/4,5 •
w,o dei 3 rMmbri della Pontiflcia Commiaione per la Rua- GREA <Giwilot iKNtun aJ Vicariat.o, Tribwial• prima
ala> ia&&nU eau• ma,r.)
BUGNJNJ Annibale: 23/4/1913 · Mau-klola 136W?S . GUALDRINI Fr&noo: 22/S/1961 . Ma,ricola 21/352. GU-
BUAN <pronwwo ln Iran> FRA <Ret.tore del Capranioa>
BURO Michele: 21/311969 • Mauioola 140/t . BUMI <Pre• ILARl Annibele_: 18/3/1969 • Mau-iaoJa 43/86 - ILA <Cap-
lato membro Ponûficia Cornmiaâone per l'Amerioa IA,dnt> peUano di Sua Sanùlâl
CACCIA Va.LAN A&Oltjno: 6111/1980 · Macricola 13/164 . LAGHI Pio: 24/8/1969 • MacricoJa Of538 · LAPI <Nwuio in !
ACA <Secre~rio di 'Sc.alo> Ar&•Minal
CAMEU Umberto: 17/11/1960 • Mauicola 911436. CAMO LAJOLO Giovanni: 27n/t870 • Mau-icoJa 2/1397 • LAGl
/
4
ANNEXE VI 383
~1-
Ufficio Con&NCuione Chieee Orienwi>
"Chltavlva"
0
1
ANNEXE VII
Photos du buste
du cardinal Rampolla
dans la salle des Papes
de la basilique vaticane
386 LE MONDIALISME EN ARCIDVES
... Sous le regard de St. Pierre, la liste des papes (à droite) lui ayant succédé,
de Saint Lin en 76 , à Jean-Paul Il en 2005 et, faisant presque face à celle-ci , ...
... dont on sait que sa présence en ce lieu signifie qu 'il aurait dû succéder au
pape Léon XIII en 1903, n'aurait été le veto de l'empereur François-Joseph .
... le très mal nommé «Angelo della luce » («Ange de la lumière»), sculpture d'un certain
Ernesto Lamagna qu'on a placée sur une pyramide à l'inquiétante éloquence et au sommet
de laquelle, si l'on y regarde bien, un mauvais esprit de passage a esquissé un semblant
rl 'CFil lt 1minP.1 JX - IP.~ V;:1nrl;:1IP.~ ;:111r;:1iAnt-ilc:: 11nA nni 1\/AIIA fnic:: Am,~hi Rnm0?
394 LE MONDIALISME EN ARCIDVES
Une dernière tentative , mais las : si cette ange irradie d'une quelconque qualité,
c'est bien de quelque chose de fort sombre!
Et tout cela sous les auspices les plus louables : «LE CHRIST HIER, AUJOURD'HUI ET
POUR TOUJOURS-Grand Jubilé 2000 / Sous le pontificat du pape Jean-Paul II/ Le cardinal titu-
laire* William Henry Kee/er I Le recteur et curé Mons. Renzo Giuliano». Mais l'enfer n'est-il pas
pavé des meilleures intentions?
* « Cardinal Titulaire» : lorsque le pape nomme un cardinal («crée» un cardinal), il lui attribue un « titre cardi-
nalice», lien symbolique avec la ville de Rome. Pour W. H. Keepler, son titre est : « Santa Maria degli Angeli»
(«Sainte-Marie-des-Anges») - chaque cardinal se voit ainsi confier un titre le rattachant au clergé romain et
témoignant de sa proximité de l'évêque de Rome et de sa soumission à ce dernier.
ANNEXEIX
. Tl IV •
. JANUARY 91918
. '
-' COll<HlllSl
Vobn930ef'IIN7632
LEADERS· <.
Getreedy .
Toys: A boardpme for the brave. ..................................- ~.......~.-...: .............-...... 14 · ~mincnà and bUÂnalCDcD J
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ANNEXE IX 403
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' , .
404 LE MONDIALISME EN ARCHIVES
ANNEXE IX 405
Préparez-vous au phœnix
Il est probable que d'ici trente ans, les Américains, les Japonais, les Euro-
péens et de nombreux habitants des pays riches, mais également de pays
relativement pauvres, payeront leurs achats avec la même monnaie. Les prix
ne seront pas communiqués en dollars, en yens ou en deutsche marks, mais,
disons, en phœnix. Le phœnix sera la monnaie privilégiée des entreprises et
des acheteurs parce qu'elle sera plus pratique que les monnaies nationales
actuelles, qui , d'ici là, seront perçues comme la cause pittoresque de nom-
breuses perturbations de la vie économique à la fin du vingtième siècle.
Au début de l'année 1988, tout cela aurait été considéré comme une pré-
diction farfelue. Les propositions de monnaies uniques potentielles s'étaient
multipliées cinq ou dix ans auparavant, mais elles pouvaient difficilement
prévoir le recul économique de 1987. Les gouvernements des principales
économies essayaient de faire évoluer sensiblement le système vers plus
de régulation des taux de change, un préliminaire logique, peut-on penser,
à une réforme monétaire radicale. Mais, faute de coopération au niveau de
leurs politiques économiques sous-jacentes, ils n'ont fait que le rendre cala-
miteux et ont provoqué l'augmentation des taux d'intérêt qui fut à l'origine
du krach boursier d'octobre. Ces événements ont ainsi échaudé les partisans
de la réforme des taux de change.
Le krach boursier leur a enseigné qu'un simulacre de coopération poli-
tique pouvait être bien pire que pas de coopération du tout, et que, jusqu'à
ce qu'il soit possible de mettre en place une coopération réelle (c'est-à-dire
jusqu'à ce que les gouvernements renoncent à certaines de leurs préroga-
tives en matière d'économie) toute nouvelle tentative de fixer les taux des
devises serait vouée à l'échec.
Mais malgré tous les problèmes rencontrés par les gouvernements pour
atteindre et (plus dur encore) pour respecter les accords internationaux en
matière de politique macroéconomique, la conviction que l'on ne peut pas
laisser les taux de change fluctuer librement ne cesse de croître. Rappelons-
nous que les accords du Louvre et ses prédécesseurs, les accords du Plaza de
septembre 1985, étaient des mesures d'urgence pour parer à une crise due à
l'instabilité monétaire. Entre 1983 et 1985, le dollar s'est apprécié de 34 %
par rapport aux devises des partenaires commerciaux des États-Unis; et,
depuis lors, il s'est déprécié de 42 %. En quatre ans, de telles variations ont
biaisé le modèle des avantages comparatifs internationaux bien plus specta-
culairement que les forces économiques sous-jacentes n'auraient pu le faire
en une génération.
Au cours des derniers jours, les principales banques centrales mondiales,
effrayées par la perspective d'un nouvel effondrement du dollar, sont de
406 LE MONDIALISME EN ARCHIVES
nouveau intervenues conjointement sur les marchés des devises (voir page
70). Les ministres férus du marché, comme M. Nigel Lawson en Grande-
Bretagne, ont été convertis à la cause de la stabilité des taux de change. Les
autorités japonaises considèrent très sérieusement la possibilité de schémas
similaires au système monétaire européen (SME) pour les principales éco-
nomies industrielles. Indépendamment de l'échec fâcheux des accords du
Louvre, la conviction persiste selon laquelle quelque chose doit être fait
pour les taux de change.
Et quelque chose sera fait, de manière presque certaine au cours de l'an-
née 1988. Et, peu de temps après que le prochain accord sur les devises sera
signé, il se passera la même chose que la fois précédente. Ce sera un échec.
Les gouvernements sont loin d'être prêts à subordonner leurs objectifs
nationaux à des fins de stabilité financière internationale. Plusieurs autres
retournements des taux de change, quelques krachs boursiers supplémen-
taires et probablement une ou deux récessions seront nécessaires avant que
les hommes politiques acceptent d'affronter cette problématique sans tergi-
verser. Tout cela annonce une série confuse de situations d'urgence, suivies
de mesures de court terme, suivies d'autres urgences, et cela durera jusqu'à
bien après 2018. À l'exception de deux éléments. Avec le temps, les dom-
mages provoqués par l'instabilité des monnaies vont graduellement aug-
menter; et les tendances mêmes qui seront à l'origine de cette augmentation
seront celles qui rendront possible l 'Utopie d'une union monétaire viable.
signer moins de prétendus accords sur les politiques et plus d'accords effec-
tifs . Cela signifiera permettre puis promouvoir activement l'utilisation par le
secteur privé d' une monnaie internationale, en parallèle avec les monnaies
nationales existantes. Cela permettra aux gens de voter avec leurs porte-
feuilles pour une transition potentielle vers une union monétaire totale. Le
phœnix commencera certainement par un cocktail de monnaies nationales,
ce que sont actuellement les droits de tirage spéciaux. Puis , avec le temps,
sa valeur par rapport aux monnaies nationales n'importera plus, parce que
les gens choisiront de l'utiliser pour des raisons pratiques et pour la stabilité
de son pouvoir d'achat.
L' autre option , pour préserver l'autonomie des décisions politiques, im-
pliquera la multiplication de nouveaux contrôles vraiment draconiens des
flux commerciaux et de capitaux. Ce choix sera l'occasion pour les gouver-
nements de vivre un moment inoubliable. Ils pourront manipuler les varia-
tions des taux d'intérêt, mettre en place des politiques monétaires et fiscales
sans inhibition et s' attaquer à l'inflation galopante qui en découlera avec
des politiques sur les prix et les revenus. Avec en perspective une paralysie
totale de la croissance. Laissons sa chance au phœnix à l'horizon 2018 et,
quand il arrivera, accueillons-le comme il se doit.
ANNEXE X
Nouveau rapport sur les migrations de remplacement publié par la Division de la population des Nations Unies
'•)
~ Communigué de nresse
'
Les projections des Nations Unies indiquent que, entre 1995 et 2050, la population du Japon ainsi que
celles de pratiquement tous les pays d'Europe va probablement diminuer. Dans de nombreux cas,
comprenant l'Estonie, la Bulgarie et l'Italie, des pays vont perdre entre un quart et un tiers de leur
population. Le vieillissement de la population sera généralisé, élevant l'age médian de la population à des
.hauts niveaux sans précédents historiques. Par exemple, en Italie, l'age médian augmentera de 41 ans en
2000 à 53 ans en 2050. Le rapport de support potentiel, c'est-à-dire le nombre de personnes en age de
travailler (15-64 ans) par personne de plus de 65 ans, diminuera souvent de moitié, de 4 ou 5 à 2.
Le rapport se concentre sur ces deux tendances remarquables et cruciales, et examine en détail le cas de
huit pays à basse fécondité (Allemagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Italie, Japon,
République de Corée et Royaume-Uni) et deux régions (Europe et Union Européenne). Dans chaque cas
on considère djfférents scénarios pour la période 1995-2050, en mettant en relief l'impact que différents
niveaux d'immigration auraient sur la taille et le vieillissement de la population.
Nouveau rapport sur les migrations de remplacement publié par la DMslon de la population des Nations Unies
•
Division de la Population
Départment des Affaires Économiques et Sociales
Nations Unies
New York
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
En centrant son attention sur ces deux tendances marquantes et majeures, la présente
étude se penche sur la question de savoir si les migrations de remplacement offrent une solution
au déclin et au vieillisserncnt des populations. Ce type de migrations se rapporte aux migrations
internationales qui s'avéreraient nécessaires pour compenser le déclin des populations, la baisse
des populations d'âge actif et pour neutraliser le vieillissement de l'ensemble des populations.
siècle, l'âge moyen de la population devrait augmenter d'environ huit ans, c'est-à-dire de 41 à 49
ans. Et la proportion de la population âgée de 65 ans ou plus devrait augmenter pour passer de
17 % actuellement à 32 %. De même en Italie, l'âge moyen de la population passera de 41 à 53
ans et la proportion de la population âgée de 65 ans ou plus qui est de 18 % actuellement atteindra
35%.
Se fondant sur ces évaluations et ces projections, la présente étude envisage cinq
scénarios différents s'agissant des courants migratoires internationaux nécessaires pour atteindre
des objectifs ou des résultats démographiques spécifiques pour les huit pays et les deux régions
visés ci-avant. Ces scénarios sont les suivants :
Scénario 1. La variante moyenne des projections qui figurent au. World Population
Prospect$ de l'Organisation des Nations Unies, Révision de 1998.
Scénario III. Ce scénario prévoit et présume une migration nécessaire pour assurer le
maintien de la population totale au niveau le plus élevé possible à
défaut d'une migration après 1995.
Scénario IV. Ce scénario prévoit et présume une migration nécessaire pour maintenir
le total de la population d'âge actif ( 15 à 64 ans) à son plus haut
niveau à défaut d'une migration après 1995.
Les chiffres relatifs au nombre total et aux moyennes annuelles des migrants pour la
période 2000-2050 pour chaque scénario figurent au tableau l. Le scénario I montre le nombre de
migrants présumés pour les huit pays et les deux régions dans la variante moyenne des
projections des Nations Unies. Ainsi, dans le cas des États-Unis, le nombre total de migrants pour
la période de 50 ans s'élève à 38 millions et la moyenne annuelle s'établit à 760 000. Le scénario
Il présume une migration zéro pour l'ensemble de la période; les populations qui en résultent et
les structures d'âge sont fournies dans le texte du présent rapport.
2
414 ARCHIVES DU MONDIALISME
Scénario I II m IV V
Pays ou région Variante Variante Population Groupes d'âge Rapport constant
moyenne moyenne avec totale constants 15-64/65 ans
migration zéro constante 15-64 ou+
A. Chiffres totaux
Allemagne 10200 0 17 187 24330 181 508
États-Unis 38000 0 6384 17 967 592 572
Fédération de 5448 0 24 896 35 756 253 379
Russie
France 325 0 1473 5459 89 584
Italie 310 0 12 569 18 596 113 831
Japon 0 0 17 141 32 332 523 543
République de -350 0 1 509 6426 5 128 147
Corée
Royawne-Uni 1 000 0 2 634 6247 59722
Europe 18 779 0 95 869 161 346 1356932
Union européenne 13 489 0 47 456 79 375 673 999
B. Chiffres annyels (mo~enne)
Allemagne 204 0 344 487 3 630
États-Unis 760 0 128 359 11 851
Fédération de 109 0 498 715 5 068
Russie
France 7 0 29 109 1 792
Italie 6 0 251 372 2268
Japon 0 0 343 647 10471
République de -7 0 30 129 102 563
Corée
Royaume-Uni 20 0 53 125 1 194
Europe 376 0 l 917 3 227 27 139
Union européenne 270 0 949 1588 13 480
3
ANNEXE X 415
Ainsi en Allemagne, le nombre total des migrants s'élève à 24 millions (ou 487 000 par année) au
scénario IV alors qu'il n'atteint que 17 millions (ou 344 000 par année) au scénario m.
Graphique 1. Nombre annuel moyen net des migrants nécessaires au maintien, entre
2000 et 2050, du niveau de la population d'âge actif, par million d'habitants en l'an 2000
7000~
C:
n,
--- -·-··- · - -· -· 6000.~
.0
n,
5000~
V)
40005
-·-
30ooE
Loo
n,
Q.
2000~
C:
n,
1000.~
~
France Allemaane Italie Japon .République Fédération Royaume- Etats-Unis Europe
0
Union Européenne •
de Corée de Russie Uni
· N.d.É. : Pour une meilleure lisibilité, le tableau ci-dessus a été agrandi ec légèrement modifié - avec
l'accord de l'auteur -, la légende verticale située à droite s'étant initialement trouvée à gauche.
416· ARCHIVES DU MONDIALISME
• Bien que la fécondité soit susceptible de connaître des remontées au cours des
prochaines décennies, ils sont peu nombreux à croire que la fécondité dans la plupart
des pays développés puisse augmenter suffisamment pour atteindre des niveaux de
remplacement dans un avenir prévisible. Ceci rend inévitable une baisse des
populations en l'absence de migrations de remplacement;
• Si les âges de la r~ite demeurent grosso modo ce qu'ils sont à l'heure actuelle,
l'accroissement de la population d'âge actif par le biais d'une migration internationale
demeure~ pour le court et le moyen tenne, le seul choix permettant de réduire
l'importance de la baisse;
5
ANNEXE X 417
• Dans la plupart des cas, les rapports de soutien potentiels pourront être maintenus à
leurs niveaux actuels en augmentant la limite supérieure de la population d'âge actif à
environ 75 ans;
6
ANNEXE XI
Union franco-britannique
(septembre 1956)
420 ARCHIVES DU MONDIALISME
1.
2.
There wu another reason, too, that the French prune mlnlster
proposed thls radical plan.
.......
......... Fonnerty MCl'tlt documenta
unearthed from die National
SO, when Eden tumed down hls request for a union between
France and Britaln the French prime mlnlster came up wlth
........... Ardltv• have ahown lrttaln
and franœ c:onakl.-.d •
'"union" ln the 11509.
enother proposai.
Le 10 septembre 1956, Guy Mollet, Président du Conseil français, est anivé à Londres pour
des négociations avec son homologue britannique, Anthony Eden.
La France de Guy Mollet traversait alors une période difficile. Le Président égyptien Gamal
Abdel Nasser avait nationalisé le canal de Suez et, comme si cela ne suffisait pas, s'attelait
également au financement d'un mouvement séparatiste en Algérie française en alimentant une
mutinerie sanglante qui a coûté cher aux colonisateurs du pays.
Monsieur Mollet était prêt à riposter et déterminé à demander de l'aide au Royaume-Uni pour
y parvenir.
Ces anciens documents confidentiels, conservés dans les Archives officielles britanniques à
Londres et déclassifiés il y a une vingtaine d'années, révèlent l'extraordinaire proposition que
Monsieur Mollet s'apprêtait à faire.
« Lors d'un récent séjour à Londres, le président du Conseil français, Monsieur Mollet, a
évoqué la possibilité d'une union entre le Royaume-Uni et la France.»
Mollet cherchait désespérément à riposter contre Nasser. C'était un anglophile qui admirait
l'aide apportée par les Britanniques lors des deux guerres mondiales et l'État-providence
florissant du pays.
(2.) Une dernière raison se cache également derrière le plan radical du président du Conseil.
À cette époque, les tensions s'intensifiaient à la frontière entre Isra!l et la Jordanie. La France
était un allié d'lsra!l tandis que le Royaume-Uni était un allié de la Jordanie. Si la situation
venait à s'envenimer, les soldats français et britanniques auraient très bien pu devoir
s'affronter sur le champ de bataille.
Avec la crise de Suez sur le feu, Monsieur Mollet ne pouvait résolument pas laisser Wle telle
situation se produire.
Document confidentiel
Alors, lorsqu' Anthony Eden déclina cette demande d'union franco-britannique, le président
du Conseil français lui fit une autre proposition.
C'est cette fois pendant une visite de Monsieur Eden à Paris que Monsieur Mollet évoqua la
possibilité d'adhérer au Commonwealth.
422 ARCHIVES DU MONDIALISME
3.
Tutboob
Natlonallst MP Jacques Myard was slmllarty stunned on belng
shown the papers, saylng : •1 tell you the truth, when I read
that 1 am qulte astonlshed. I had a good opinion of Mr Mollet
before. 1 thlnk I am golng to revlse that opinion.
Ghocttown
t"' CN111._ houlint
bubble Dûtll?"
The~Naglant
. . ~Wortd'-.old..t
dcWe~deftedan
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W.lkN
~--.. ...
___,.V
principal ,s.,iel
Palun-.rcauit
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423
Voici ce qu'on peut y lire:« Sir Norman Brook m'a convoqué ce matin et m'a annoncé être
rentré à Londres à la hâte suite à une conversation téléphonique avec le Premier ministre, qui
se trouvait à Wiltshire.
« Le Premier ministre lui a annoncé au téléphone qu'après ses échanges avec son homologue
français il estimait:
• « Que le peuple français serait favorable à une citoyenneté commune sur le modèle
irlandais »
En bégayant, il a déclaré: « J'en bafouille tellement cette idée est absurde. L'idée d'une
adhésion de la France au Commonwealth et de son acceptation de la souveraineté de Sa
Majesté n'aurait pas été bien reçue. Si Monsieur Mollet avait fait cette proposition à notre
époque, il se serait probablement retrouvé devant les tribunaux.»
« Je suis très surpris à la lecture de ces documents parce qu'il n'en a jamais été fait mention
dans les cours d'histoire lorsque j'étais étudiant. Les manuels scolaires n'en parlent pas.»
Il semblerait que le président du Conseil français ait décidé d'oublier ces étranges
propositions.
Il n'en existe aucune trace dans les archives françaises, et il est clair que très peu de ministres
étaient au courant à l'époque.
Mais peut-être est-ce aussi lié au fait qu'après la perte de la bataille contre le président Nasser
suite au retrait du Royaume-Uni du canal de Suez, tout débat sur une éventuelle union n'avait
plus lieu d'être.
À la place, après la création de la CEE l'année suivante, la France s'est alliée à l'Allemagne
pendant que le Royaume-Uni était simple spectateur. On connaît la suite.
ANNEXE XII
CONSEIL DE L'EUROPE
COUNCIL OF EUR.OPE
CONFtRENCE CONFERENCE
DES POUVOIRS LOCAUX OF LOCAL AND REGIONAL
ET ittGJONAUX DE L'EUROPE AUTHORfflES OF EUROPE
QUINZIEME SESSION -
(Strasbourg, 10-12 juin 1980)
RAPPORT SUR
"LES INSTITUTIONS REGIONALES t:N .EUROPE"·
.
( 1)
(Rapporteur · : M. A. GALETTE)
I. PROJET DE RESOLUTION
pr4sentl par la
Commission des Structure• et dea Finance• Locales (2)
CONFERENCE CON}"'ÉRENCE
OF LOCAL AND REGIONAL D~ POUVOIRS LOCAUX
AUTHORmES OF EUROPE ET RÉGIONAUX DE L'EUROPE
Whereas, in the conditions of the modem Estimant que, dans les conditions de l'Etat
statc, the genuine autonomy of local authorities is moderne, la véritable autonomie des collectivités
an indispensable element of democratic govem- locales constitue un élément essentiel de gouver-
ment and essential to safeguarding the rights and nement démocratique et de protection des droits
liberties of the citizen in bis local community ; et des libertés du citoyen dans sa communauté
locale;
Whereas this autonomy is threatened es- Constatant que cette autonomie est remise en
pecially by the growing .entanalement of the re- cause notamment par l'imbrication croissante des
sponsibilities of the various levels of govemment, responsabilit~ des diff&ents ni•eaux, par des
by increasingly detailed and meddlesome adminis- ré1lementations administratives et financières de
trative and financial reaulations and by frequently plus en plus <Mtaillées et tatillonnes ainsi que par
excessive controls : des contrôles souvent excessifs ;
Recalling the European Charter of Municipal Rappelant la Charte euro~nne des libertés
Liberties adopted by the General Assembly of communales adopt~ par les Etats généraux des
European Municipalities at Versailles in 1953 ; communes d'Europe .en 1953 à Versailles;
Noting the failure of the Committee of Min- Constatant que le Comité des Ministres n'a
isters to take action on this recommendation and pas donné suite à cette recommandation ni adopté
to adopt the proposed Declaration of Principles ; la dklaration de principes proposée ;
Considering that the lack of an official Euro- Considérant que l'absence d'un texte officiel
pean text defining the common principles of local euro~n ~finissant les principes communs de
self-government remains a serious omission which l'autonomie locale reste une grave lacune que le
the Council of Europe, as the guardian of demo- Conseil de l'E~rope, en tant que gardien des
cratic principles and human rights in Europe, principes démocratiques et des droits de l'homme
ought surely to rectify. en Europe, se doit de combler,
1. Debatcd by the Confenmce and adopted on 29 Odobu 1981. 1. Dilcuuion par la cooNreace le 29 octobre 1981 et adoption
3rd Sitting (see Doc. ÇPL (16) 6, Part 1, draft resolution lors de la 3• IÛDCC (voir Doc. CPL (16) 6, partie I, projet de
presented hy the Committee on Local Structures and Fioanœ, rétolutioo pr&enti& par la coœmvsèotl des • ~ et des
Rapporteur : Mr L. Harmcsnles). ranances locales, rapporteur: M. L. Harmepies).
-1-
ANNEXE XIII 429
Decides to submit to the Committee of Min- !Mcide de soumettre au Comité des Ministres
isters the draft European Charter of Local Self- le projet de Charte ~ e de l'autonomie
Govemment which is annexed hereto, with the locale. dont le texte figure en annexe à la pré-
request that it : sente r&olution, en lui demandant :
- urgently transmit the text for opinion to - de le transmettre d'urgence pour avis à la
the next Conference of European Ministers re- prochaine Conférence des ministres euro~ns
sponsible for Local Govemment, which is duc to responsables des Collectivités locales, qui doit se
be held in Lugano (Switzerland) from S to 7 Oc- tenir du S au 7 octobre 1982 à Lugano (Suisse) ;
tober 1982 :
- proceed, in the light of this opinion and - de procéder, compte tenu de cet ayis ainsi
of that of the Parliamentary Assembly, to adopt que de celui de rAssemblée parlemen~, à
such a European Charter of Local Self-Govemment radoption d'une telle Charte européennt de l'au-
and invite member states to accede to it : tonomie locale, en invitant les Etats membres à y
adhérer;
- make provision that : - de prévoir :
- this Charter shaU have the status of a - que cette charte devra avoir un caractère
convention. conventionnel,
- each Contracting Party shaJI consider it- - que chaque Partie contractante devra se
self bound by at least twenty paragraphs of the considérer comme liée par au moins vin,t para-
Charter which shall be notified to the Secretary graphes de la charte à notifier au Secrétaire
General at the time of ratification and of which at G6néraJ au moment de la ratification et dont au
least ten must be chosen from among the basic moins dix devront etre choisis parmi les principes
principles (paragraphs marked by an asterisk), de base (paragraphes marqués par un astérisque),
- the Contracting Parties shall be required - que les Parties contractantes devront
to send to the Sccretary General, at five-yearly présenter au Secrétaire Gén&al. à des intervalles
intervals, reports on the application of such pro- de cinq ans, des rapports relatifs à l'application
visions of the Charter as they have accepted, as des dispositions de la charte qu'elles auront
wcll as on the situation with regard to those pro- acceptées ainsi qu•à la situation concernant les
visions by .wh~ch they are not bound, dispositions par lesquelles elles ne sont pas li~,
- these reports shall be communicated to - que ces rapports seront communiqués
the Conference of Local and Regional Auth~rities pour avis à la Conférence des pouvoirs locaux et
of Europe for an1opinion. • régionaux de l'Europe 1•
1. As the opinions of t.be CLRAE must, in acco.rdance widl J • Les avis et. la C'PLRE de\'aat, coaform6taent l l'article l .b
Article l.b of . its C'hart~,. be sub,nittcd to the ParUamentary de sa ~harœ. b IOWllil il l'Allembi& parle.,nmtaiff pour
Assembly for an opiuiot,. th~ latter will thu, 'abo ban u ari&, celle-d aura .i.pai 6-1 ment la poaibilli6 de pn:ndre
opportunity to CXP'fll .i t, view1 on the report, of lhe Contractina pctlitioa sur la rappo,11 des Parties coab'Ktlala.
Parties.
-2-
430 ARCHIVES DU MONDIALISME
Appe,rdiJt AMUe
Preamble l'rNmbule
The Joçal autboritia are one of tbe main fowl. Les collectmt& locales constituent l'un des princi-
dations of a democratic state. The riaht of citmm to paux fondements d'un Etat <Mmocratique. Le droit des
participate in the conduct of public affairs il one of the dtoyem de participer à la gestion des affaires publiques
democratic principles that are slwed by ail tbe mcmber fait partie des principes d6mocratiques communs 1 tous
states of the Council of Europe. lt is at the local leYel los Etats membres du Conseil de l'Europe. C'est au
that this right can bat be exercised. Tbe existence of niveau local que ce droit peut etre
le mieux exercé.
local authorities with rea1 respomlbDitiea mûes pou• Vmstence de collectm* locales investies de respon-
ible an administration which is both effecti,e ud dOle aabilit& effectives rend possible une administration à la
to the citizen. fois efftcaœ et proche du citoyen.
The safeauarding and reinforœment of local autou• La difeme et le reaforœment de l'autonomie locale
omy in the various European countries· il a prerequi- dans les diff&ents pays europ6ens sont la condition de
site for the construction of a Europe based œ the la construction d"une Europe fon~ sur tes principes
principles of democracy and the decentraliutiœ of de la d6mocratie et de la d6c:eutralisation du pouvoir.
power. This entails the emtenc:e of local authoritia Cela implique l'existence de coUectivit& locaJes doties
endowed with democratically comtituted dedsion· d'orpnes de dklsioD comtitu& d6mocratiquement et
makina bodies and possessin1 a wide dearee of auton• W.ficiant d'une larae autonomie quant aux compé-
omy with regard to their respomibilitiea, the ways and tences, aux modalltm de leur exercice et aux moyens
means by which those respomibllities are aerciled ud œceuaires à l'accompllaement de leun taches.
the resources n,qulred for tbelr fulfilment.
The principle of local self-pmunent sba11 be Le principe de l'auto:lomie locale doit atre reconnu
recopised ln constitutional law. constitutionnellement.
1. The principles of local self·aovemment contained in the 1. Les principes d'autonomie locale contenus dans la présente
prcsent Charter apply in any case to the bute unlts of local charte s'appliquent eo tout cas aux enti~• locales de bue
government : they also apply , mutoti1 m111111Ulu , to territorial aimi que, mMtatis MadalldÎI, au eatitfs territoriales de niveau
un its at an intennediate or rqlo.nal Je,cJ. lt sha1I be for the mtenn6di&ire ou np,ul. Il apparticllt am ~artiel contrac-
Contractina Part~. in accord3nce with their domestk law, to taùel de pr6dler, en foacdoa de leur droit interne, les entit6s
specit'y the terTitorial units to which the prindples cont&Jned in terdtarim amqueU. la prindpel coateaus dam ce texte
1his tut are to apply. dahelat s'appliquer.
-3-
ANNEXE XIII 431
• ü. Local authorities shall have a aeneral residual • ü. Les collectivi~ locales doivent disposer d•une
right to act on their own initiative with regard to any com~tence ~œrale ~duelle leur pennettant d•agir
matter not expressly assigned to any other authority nor de leur propre initiative pour toute question qui n'est
specifically aduded from the competence of local pas explicitement attribu6e à une autre autorité ni
govemment. espresament exclue de la compétence des collectivit6s
locales.
iii. Public responsibilities shall be exercised by lli. L'exercice des responsabilités publiques doit
preference by those authorlties whicb are closest to the incomber de préférenc"l aux autorités qui sont les plus
citizen. Higher-level local authorities shall assume a proches des citoyens. Les collectivités locales de niveau
responsibility or have a responSJollity assigned to them su~rieur ne doivent assumer une tâche, ou se voir
by statute only in so far as this is made necessary by attribuer une responsabilité d'après la loi, que dans la
the extent of the task or if the authorities at the lower mesure où cela est œcessaire du fait de la po~ de la
level cannot perform it effectively. tlche, ou quand les colle<:tivités locales de base ne
peuvent la remplir de façon efficace.
• iv. Powers given to local govemment shall nor- • iv. Les com~tences confiées aux collectivités
mally be full and exclusive. They may not be under- locales doivent itre normalement pleines et en~res.
mined or limited by administrative action on the part Elles ne peuvent être mises en cause ou limitées par
of a central or regional authority. ln so far as a central raction administrative d'une autre autorité centrale ou
or regional authority is empowered by the constitution régionale. Dans la mesure où une autorité centrale ou
or by statute to intervene in matters for which responsi- ~onale est habilit6e par la constitution ou par la loi à
bility is sbared with local authorities, the latter must intervenir dans des domaines où les com~tences sont
retain the rigbt to take initiatives and make decisions. partag&s avec les collectivit& locales, celles-ci doivent
garder le droit de prendre des initiatives ou de procéder
à des choix.
v. Where powers are delegated to them by a v. En cas de <M~gation de pouvoirs par une
central or regional authority, local authorities sball be autorité centrale ou régionale, les collcctivit~ locales
given a degree of discretion in adapting the implemen- doivent jouir d•une certaine libert~ afin d'adapter l'exé-
t&tion of legislation to local conditions. cution des lois aux conditions locales.
vi. Local authorities shall have the right to an vi. Les collectivités locales doivent se voir recon-
effective share, at a sufficlently carly stage, in the study, naître le droit de participer. de façon effective et suffi-
planning and decision-making processes for all matters samment tat, aux processus d•6tude. de planification et
cxceeding the scope of a local authority but which bave de décision, pour toutes les questions dépassant lP.
particular local implications. cadre d'une collectivit6 locale mais qui ont une impli-
cation locale particulière.
• Article 4 : Protection of uuting local authorities • Artick 4 : l'rotection des collectivité.r locales
ui.rtantu
Changes in local authority boundaries shall not be Pour toute modification des limites territoriales
made without prior consultation of the local community locales la ou les collectiviû(s) locale(s) conœm6e(s)
or communities concemed. includina by means of a devra (devront) ~tre consul~s) préalablement, y
referendum where this is pennitted by statute. compris par voie de réfirendum là oil la législation le
permet.
Articl, 5 : Adequate administrative structura and Article 5 : Adiquatio,a da stn,cture.s et des moyens
ruourres for the tasks of local gutl,- administratifs ,11u missi~ da collec-
on'ties tivité, IOCGla
i. Without prejudice to more aeneral statutory i. Sans préjudice de dispositions plus géllirales
provisions, local authorities must be able themselves to cr66es par la loi, les collectivit& locales doivent pouvoir
detennine their own administrative structures in order d6flnlr elles•m@mes les structures administratives dont
to adapt them to local needs and ensure effective elles entendent se doter, en vue de les adapter à Jeun
management. besoins spécifiques et afm de permettre une aestion
efficace.
ii. The status of local government employees. ii. Le statut du personnel communal doit per-
particularly with regard to trainin, opportunitfes, mettre un recrutement de qualit6. notamment au regard
remuneration and career prospects, must be such as to des conditions de fonnation, de la rémuniration et des
permit the recruitment of high quality staff. perspectives de carrière.
Article 6 : Guarantees for the uerci.re of respo,ui- Article 6 : Garanties dans l'ex~rdce du responsa-
bilities at local lellel bilités aa, niveau local
• i. The conditions of office of local elected rep- • i. Un statut des ~us locaux doit leur garantir le
resentatives must gua.rantee them the free exercise of libre exercice de leur mandat.
their functions.
-4-
432 ARCHIVES DU MONDIALISME
il. They must proride in particular for financial ü. 11 doit pmolr la compensation financxre des
com~tl~ for apema incurred or loa of eamiap, frais espos& ou des gains perdus, ainsi qu'une couver-
u well u appropriate social welf~ pmtectlota. ture soclale adapt6e.
üi. Any funcdon and actmtiea which shall be ili. Les fonctions et actirit& incompatibles avec
deemed incompatible witb the boldina of local electift le mandat d'~u local ne peuvent etre fides que par la
office sha11 be determined by statute alone. loi.
Article 7: OHatrol of local autlloritia' activitia Article 7 : Contr6lt des actes des collectivith lo-
cales
• i. The control of local authorities sball normally • i. Le contr&le des collcctivi~ locales ne doit
aim only at emurina complianœ with the law. normalement viser qu'à usurer le respect de la ~pli~.
• li. If otber forms of control emt, tbey sba1l in • il. Lorsqu'elles existent, les autres formes de
DO circumJtances lead to the local autborities' beiq controle ne doivent en aucun cas aboutir à ~ d e r
dispcm m d of the respoa111>ilities which are usiped les coUectivit& locales des com~tences qui leur sont
to tbem by the comtitution or by statute. reconnues par la Comtitution ou par la loi.
üi. Procedures for the control of local autborities ili. Les p ~ de contl't,le s'appliquant aux
shall not be imtituted exœpt by the coutitutioa or by collectivit& locales ne doivent etre ~ que par la
statute. Constitution ou par la loi.
iv. Such procedures must be desiped only to iv. Ces proœd6s ne doiYent viser qu'à garantir
safe,uard the lqitimate interests of otbet' authorities or les int&ets ~tunes des autres collectmt& ou des
of individual citizens. Tbeir exercile must ensure tbat citoyens. Ils doimlt 8tre exerœs dans le respect d'une
the intermition of the controlllna autbority il kept in proportionnali~ entre l'ampleur de l'intervention de
proportioa to the importance of the interests which it is l'autori~ de con~ et l'importance des in~rtts qu'elle
intended to protect. entend pr&erver.
-5-
ANNEXE XIII 433
vill. Specific ,rants sbaU be replaœd, as far u vüi. Les subventions affect6es doivent etre
rem-
possible, by block grants wlûcb are not earmarked for plac6es, dam la meRre du pouible, par da 1ubven-
the financina of speclfic projects or semœs. ln no eue tiom globala non datiœes au financ:anent de projets
shall the provision of ,rants justify any undue inter• ou de services spkifiques. En aucun cas l'octroi des
vention ln the polides pumaed by local autborities subventions ne doit aboutir à une intervention abusive
within their own jurisdiction. dam les politiqua pounuivies par les collectivitm lo-
cales dans leur prop~ aire de comp6tenoe.
• Article JO : Legal prot,ction of local aMtlwrities • Article 10: Protection ligale du collectMth /o-
and tlteir autonomy calu •t d, lnr autonomie
Local authorities m111t have the ript of recourse to Les coUectmt& locales doi.ent disposer d'une voie
a judicial remedy in order to safeauard tbeir autonomy de recoun juridictioanel pour garantir leur autonomie
and ensure respect for the laws by wbkb tbey an et le respect del lob qui les p ~ t .
protected.
-6-
ANNEXE XIV
Portrait de
Theodor Herzl (1860-1904),
in The Complete Diaries
of Theodor Herzl, Edited
by Raphael Patai, Volume V, 1960
4 6 AR HIVE DU MONDIAL! ME
Grâ aux caro~ts compli:t dt ·1 hcodor H~rLJ, on d 142 prcu\-c 4uc l' utnl.'.h1: -Hongnc 1.k l· ra_n~ùl ·-J0scph :> ' cs l o~po ée au
fait que le ardioaJ Rampolla de ienne pape, in The 'omplete Diaries of Theo ior Herzl, dtted by Raphael Pata1, Volume
, 1960, p. 1836 :
RAMPOLLA MARIA 'O, MARQ I DEL TlNDARO (1843-1913),
LUIJ'OU-A. ~ . l,LU.QUU NL 11NO.UO (18.'3- 1915), WU ÎD fut à l' é~oque de Herzl secr taire d 'État du pape ( 1887-
Herzl'• lime Papal Secretary of State (J.887- 1905). AJ IUCh~ bt 1903 ). Il était en tant que tel favorable à la France et s'op-
wu &i.eodly LO Franœ and oppoe,td CD the Triple A1lwlce of posa à la Tripl Alliance de l'Allemagne, de l'AuLriche et
Germany, Auwu and l.taly. Upœ the dt'&th of Pope Leo XIII
de l' Italie. À la mort du pap Léon Xlll (1903), il füt l'wi
( 1903), be WM ooe of .the IDOM p.romiJlent candidata LO chc
pipai tee, but AUlttian i.nterctU oppoMJd him. candidats les plus en vue au trône papal, mais les intérêts
autrichiens lui firent barrage.
ANNEXE XV
Démographie_, migrations,
répartitions professionnelles
et universitaires des Jnifs
dans le monde
et mariages mixtes/baptêmes
438 ARCHIVES DU MONDIALISME
TABLEAU 1°
Populattoa Nombre
Paya totale AlaDff de JuJfa
I. Europ6:
1. Polope ••... 82.132.936 1931 2.829.456 1921 10,4 3.050.0001
2. Bu88le:
a) Ukraine •.. 29.018.187 1926 1.574.428 1926 5,4 1.650.000
b) BUllie
Blanche 4.983.240 1926 407 .059 1926 8,2 400.000
c) Russie
Centrale 82.045.623 1926 588.843 1926 o,7 700.000
TABLEAU I (suite)
Populotloo Nombre
Paya totale de Joifa
1
6. Uruguay .. ..... ......
. 1.903.083*
3.607.919*
1931
1930
10.000*
9.ooo•
1931
1930
0,5
0,3
12.000
9.500
7. Cuba •••...
8. Chili .•..•• . . ... . 4•.287.445 1930 4.000• 1930 0,1 4.000
9. Guyane Britannique 310.000* 1930 2.000• 1930 0,6 2.000
1.250* 1930 0,5 1.500
10. Surinam et Curaçno
. .....
229.000* 1931
11. Jamaïque •• 974.742 1929 1.250 1929 0,1 1.500
12. :Reste de 1 'Am ~rique 2.500 2.500
5.000.000
IIL ..4.8'6:
1. Palestine ..... 1.03~.154 1931 175.006 1933 16,9 230.000
2. Ruaie d 'Asfe .... 30.980.865 1926 109.851 1926 0,4 120.000
8. Irak ...... . ..... 8.800.000* 1932 100.000• 1932 a,o 100.000
4. Perae ••..... ..... 9.000.000* 1929 40.00~• 1929 o,, 40.000
~. Syrie •••••.• ..... a.681.2so 1929 25.ooo• 1929 0,9 25.000
6. Yémen ••.•. .... . 1.000.000• 1930 30.000* 1930 s,o 80.000
7. 1tt!quïe d 'Asie .. 12.607.601 1927 28.739 1G27 0,2 30.000
8. Inde .••.... . .... 352.837. 778 1931 ao.ooo•s 1931 o,o 30.000
9. A f ~ a n • ... . . 12.000.000• 1924 20.000• 1924 o,s 20.000
10. Chine et Mandchou•
ne .......... . . .. . . 474.ooo.ooo• 1930 15.000• 1930 o,o 20.000
11. Japon ..... .
12. Singapour,
.....
Mal acca
91. 723.012* 1930
1.114.012 1931
1.000•
1.000•
1930
1931
0,0
o,o
l.000
1.000
18. Cocldnehhie • ..... 21.~2.000 1981 1.000• 1931 o,o 1.000
648,000
IV. A./Nf/U8:
1. .Maroc:
o) Ha.roc fru oaia. ts.057.000 1981 190.00°' 19:Jl 1,4 120.000
b) Maroc eepagnol,
et Tanger .... 1.100.000• 1931 so.ooo• 1931 1,8 20.000
2. Aldrie .. , .. 6.668.451 1931 90.000~ 193l 1,4 ~0.000
a. 8uèl Afrique . , , ..
••• ♦ '
TABLEAU V
·.""
Pour
Autriche
Honpie
Buaaie (d~ Boum&· Bre-
De
Grande-
Autrea
Enaem•
ble
l·
1920 de nie tape I p&J8
\ Polog.)
E tata-Unia ••••• l,7j9.000 597.000 161.000 114.000 )M.000 B.885.000
Canada ........·70,000 40.000 5.000
B0.000
-
10.000 125.000
-
20.000 180.ggg
entine •••••• 100.000
.......... 40.000
6.000 10.000 ,.ooo -
10.000 ·ao.
utree pa~ d 'A·
m6ri1ue du Sud
et m6rique
Cen..trale .•.•• 5.000 10.000 5.000 10.000 -30.000
Total pour
.rique 'Am'-1 1 1 1 1 )
• •1• • • • • • 1.980.000 697.000 195.000 114.000 s1,.ooo 8.!50.000
Grande-Bretape
AUemagne , • •. •.
130.000 40.00() 30.000
25.000 75.000 -- --
10.QOO 110.000
-
100.000
Franee •••••••••
que ..••.••
40.000 40.000
15.000 80.000 - --
20.000 100.000
G.000 50.000
t!r.
Su 11~, It11ie,
Pa11 Scandi·
n.avee •••••• , •
Total C dentale
l'Eu•1
30.000 - - - -80.000
ro~
et C'Amtrùe • • • U0.000 11811.000 1 80.000 - 1 86.oool 490.000
Sud Afrique •••• , 45.000 1 10.000 \ - 1 1 G.000 1 60.000
Em,te ••• ~ • • • • 90.000 10.000 - &5.000 36.000
To: ~~~. ~,~~~: 1 65.000 1 I0.000 1 - 1 1 10.000 1 IS.000
PaJeetine . • , ..• , 1 ü.000 1 40.000-1 10.000 1 I SG.000 1 190.000
A~~ . ~ 1 11.000 1 10.000 1 - 1 1 11:000 1 20.000
Total •••••••••• I B.185.000 l 95!.000IBU.0001114.0001389.000 l 8.0'15•.000
TABLEAU XIII ~
~
N
1 1
.
1 1
~
lem,agn.e .•••. 1907 1,3 21,5
, ...... 41/r'
49,7
r
6,5
,.. .....
2,1
"
-
-
1 ~
18,9 !
00
11888 •••••••• 1925 1,4 21,9 49,7 8,1 2,8 1 15,4 g
ihême, Moravie
et 8ilœie •••• 1921 2,8 21,3 46,9 2,7 7,2
- -----
17,1
- ~
1
)V&quie •••••• 1921 10,7 22,3 46,0 1,7 7,7 11,6
usieSubcarp. 1921 26,9 23,6 26,4 4,0 5,4 13,7
>ngrie ••••••• 1920 8,6
_
1,1 1 5,1 1 -
--
4,2 35,0 39,7 2,8 1,2 0,8 1,5
... _
Bo•·orna.nie ••••••
- 00
1913 2,4 1,6 6,9
~
42,0 37,2 3,4 3,2 0,5 2,8
1logne ••••••• 1921 9,6 31,7 34,6
,,,,__
2,6 4,3 1,6 - 4,9 - 7,2 8,6
lieie ••••••.. 1910 13,4 23,0 47,8 0,9 7,1 - -
:tto-nie •••••••
~liuanie •....•
1920
1923
2,5
6,0
32,5
22,0
48,0
33,0
4,6
- 5,4
5,0
-
3,2
-
11,6
34,0
-
Mie Boviéti-
riue •••••••••
lestin.e ••••••
1926
1931
9,8
18,5
35,1
29,4
27,3
18,3
2,2
4,9 12,4
8,6
1
0,8
-· 1
5,1
11,0
-
1
8,6
'
1
12,0
nana Dao1
Pour 100 Da.na Dana le rAdmi-
Pays 101" la l'agricul- findua- C.mm. Oan1 lee niltra- - Dam
ÂDDée Travail En Occupa-
population ture et la lrie el et lei Tram- tion et lArmée
inter- ,ervice Sana
&ion
totale IJlvicul- métien ÂAU· porta profea- et la domea- occupa-
ture ma»oell rances Marine mitknt lion indéter•
aiom Uque minée
lib,,·alea
1
Allem,agn.e . . ...
1 1907 , ....... , 1
1,0 O,M 0,6
-- 1
~
na.nt la Gall-
cie) ••••••••• 1921 10,4 0,9 23,5 62,6 10,2 ---..
Bohême, Moravie
et Silêeie ••••
Slovaquie ••••••
1921
1921
1,3
4,5
0,1
0,8
0,7
5,7
9,5
50,3 2,2
0,7
12,4
2,3
9,6
4,4
0,8
1,0
16,7 ·
--~
16,1 1
2,0
5,8
13,6
TABLEAU XXI
FRÉQUENTATION DES UNIVERSITÉS ET . ÉCOLES D'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR DU TYPE UNIVERSITAIRE PAR LES JUIFS
.T ABLEAU XXII
MARIAGES :MIXTES
Territoire
1
Epoque J"uifa Juives 1Ensemble
AJleJD81"8 ••••••• 1901-1904 8.,48 7,41 '1,95
1910-1911 13.,49 10,37 11,96
1928 26.,lG 16,'19 11,19
1929 27,16 17,SB 22,79
1930 26,60 11,60 22,86
Pl'U8l8 .......... 1875-1884:
188~1889
4,60
8,29
4,98
7,33
f,79
7,81
1905-1908 11,81 10,57 11,19
1925 23,56 13,97 19,06
1928 26,06 11,es 22,08
1929 27,81 18,46 23,47
Berlin ........... 1876-1880 15,69 11,99 13,88
1901-1904 17,89 12,02 ll,06
1925 30,53 17,90 24,75
1926 29,19 18,63 24,52
1919 85,31 21,96 29,11
Francfort (a. M.) .• 1928 20,17 13,49 16,96
1929 23,26 11,74 17,90
Hambourg ••••••• 1886-1890 16,50 9,30 · 13,10
1906-1910 26,40 SB,20 14,30
1925 31,82 24,53 28,83
1928 89,86 S6,45 83,83
Bavière •••••••.•• 1876-1880 1,54 2,08 1,81
1901-1905 4,47 4,04 4,25
1926-1927 16,90 9,57 13,36
HOIDpie .......... 1895-1819 1,68 1,78 1,10
1907-1908 4,12 4,55 ,,-,a
1925 11,90 10,90 11,'6
1917 11,95 12,06 H,00
1928 12,50 11,60 12,0I
1929 . 12,04 11,90 11,97
Bada,- ........ 1896-1900 6,'11 7,st &,ri
1925 17,96 15,97 16,~
1927 16,74 16,18 16,46
1919 . 18,61 16,,3 18,59
Vienne .......... 1926
1927
1!,68
12,16
11,71
9,93
12,SO
11,06
1928 12,83 10,06 11,47
1929 13,86 12,oa U,95.
446 ARCHIVES DU MONDIALISME
[1]
INS HEILIGE LAND - NICHT GLEICH NACH AMDIXA a
MAI 1882
CAHJP, GA/BEUTHEN S 97/20
V ertraulichl
V erein n~,:i 'l:l [Bnei Brith 1]
Brüder/
Das sdiwere Unglück, welches die Gegenwart wieder einmal über Millio-
nen unserer Glaubensbrüder gebracht bat, die Verfolgungen, wie man sie vor
einigen Jahren noch nicht batte glauben m6gen und die so grenzenlos rob
• Ruminiens Unabhingigkeit im Jahre 1880 und die Ermordung des Zaren Alex-
ander Il. im Mirz 1881 l8sten in beiden Undern eine Welle von Pogromen und
Verfolgungen aus, die eine starke Auswanderung der Juden aus Osteuropi zur Folge
hatte. Das einzige Ziel der meisten Einwanderer war Amerika, aber unœrwegs
kamen sie durch Weneuropa, wo sie oft aus Geldmangel wochen- und sogar mona-
telang verblieben. Es war dies die umfusendste und bedeutendste Wanderungsbe-
wegung in der jUdischen Gadiidite, in deren Verlauf etwa eindreivienel Millionen
Juden auE deutschen Sc:hifen von Bremen und Hamburg aus Europa verliden. Die
phllanthropischen Organiaationen det Judenheit der wettlicben Linder, an ihrer
Spitte die deutschjadisc:hen Orpnisationen Ubemahmen es, die Auswanderung zu
organisieren und nach Amerika, dem Britisc:hen Commonwealth, Sidamerika und
anderen Undem zu lenken.
In Oberscbletien gab es jedoch Juden, die mit dieser. den Binwanderem gewâhrten
Hilfe nicht :wfrieden waren. Sie strebten nach einer Dauerl&ung d~r jüdisc;hen Fra-
ge dll(ch die Errichtung einer jOcliscben nationalen Heimstatte in Palistina. Sie. griln-
deten in der Gren~dt Kattowitz im Mai 1882 den •Verein Bnei Brith•, dessen
Hauptaufgabe es war, ruuisch~ und ruminiscben Juden zur- Ansiedlung in Pala-
stina zu verhelfen. Dieser Verein, der bald audi an anderen Plitun Scblesiens Orts-
gruppen grilndete, begann gegen Ende des Jahres 1882 niit der Veraffentlichung
der Zeitsduift .Der Colonist•, die ab t 883 wochendich enchien. Dia war die erste
Zeitung in Deutsdùand, die sida amsdûidlich mit Fragen der Ansiedlung in Pali-
stina befdte. Die Gründe.r da Vereins wuen der Lehrer Selig Pr~thal und der
Kaufmann Mori~ Moses. Siehe den Brief von Moses an Alfred Klee vom 17. Januar
1900, CZA, A 1',2/55/6.
FUr eingehendere Informationen Ober die Gesdûdite des Vereins und seiner Zeit-
sduift vgl. Israel Kld#snn, Ha Agudah .Bnei Brith• b1Kattowitz, in: Sefer Hajowel
1
mugasdi licbwod Dr. N. M. Gelber (hebr.; Der Verein .Bnei Brith• io Kattowit_z,
in: Festschrift zu Ehren von Dr. N. M. Gelber), herausgegeben von lsrotl Kla11s~·T,
Raph,tl Mahler 11nd D""' StUlt1n, Tel Aviv 1963.
Jacob Toury, The Fint Issue of the Earliest German Hovevei-Zion Periodical
(hebr.), in: Zionism, Studies in the History of die Zionist Movemcnt and of the Jews
in Palestine, herausgegebcn von DtUWl Carpi, Bd. Ill, Tel Aviv 1973. Vgl. auch Sta-
tut da Vereins Bnei Brith vom 8. Mai 1882, CAHJP, GA/Beuthen S 97/20. Siehe
den Brief von Moritt Moses an Samuel Pîneles vom 6. Man 1882, c::zA, A 1../~/7.
1
.sahne des Bundes.• Dies in h&hstwahncheinlich die ente a«entlidie Prokla-
maiioQ des V ereina.
0
in Jehuda Reinharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C. B
Mohr, 1981, pp. 3-6.
ANNEXE XVI 449
[1] ,
VERS LA TERRE SAINTE - PAS TOUT DE SUITE VERS L'AMERIQUE
MAI 1882
CAHJP, GAIBEUTHEN S 97/20
Confidentiel!
Frères!
Verein «Bnei .Brith» in Kattowitz, dans: «Festschrift zu Ebren>> von D. N. M. Gelber), édité par Israel
Klausner, Raphael Mahler et Dow Sadan, Tel Aviv, 1963.
Jacob Toury, «The first Issue of the Earliest German Hovevi-Zion Periodical» (en hébr.), dans : Zio-
nism, Studie in the History of the Zionist Movement and of the Jews in Palestine, édité par Daniel Carpi,
voL Ill, Tel Aviv, 1973, cf. également Statut des Vereins Bnei Brith du 8 mai 1882, CAHJP, GA/Beuthen
S 97/20. Cf. lettre de Moritz Moses à Samuel Pineles du 6 mars 1882, CZA, A 144/4/7.
1 «Fils de l'Alliance». C'est très probablement la première proclamation publique de l'association.
450 ARCHIVES DU MONDIALISME
4 Mai 1882
auftreten, wie sie kaum die finstersten Zeiten des Mittelalters brachten, las-
sen nach aller menschlichen Berechnung sich kaum mehr abwenden. Es ziebt
wie ein boser Geist durch groBe Volker, der sie zum Morde, zum wenigsten
zur Bedrückung der Juden anstachelt. Wer diesem Geiste verfallen ist, der ist
unsem Brüdem gegenüber mitleidlos geworden, wie es Menscben nur sein
konnen.
Auf wessen Hülfe scbauen nun die Verfolgten? Wer soll sie retten, wer
sich ihrer annehmen?
Br.üder! Es gilt hier nicbt, es genügt hier nicht, zu unterstützen, nein, es
gilt zu opfern, zu opfem wie es groi!e Zeiten erfordem. Verlasset Euch nicbt
allein auf die Thatigkeit des Central-Comites der Alliance 1, daB 1hr meinet,
damit Eurer Pflicht genügt zu haben, sondem erricbtet jeder in seinem Hause,
jede Gemeinde in sich selbst einen Hochaltar der Hülfe, denn die Zeit for-
dert es. Die Zahl der hilfsbedürftig gewordenen ist so groB, die Wege ihrer
Flucht sind so verscbieden, daB man heute noch kaum im Stande ist, das
ganze graBlicbe Unheil zu übersdiauen.
Zwei Richtungen aber machen sich besonders bemerkbar und leider hat
sich die allgemeine Aufmerksamkeit nur auf die t~e gerichtet, namlicb auf
die Emigranten, welche nach Amerika ziehen oder geschickt werden. Es mag
ja vielleicbt seine Berecbtigung haben, in jenem freien Lande den Unglück-
lidien eine Statte zu bereiten, aber - scbon stellte es sich heraus, daB der Plan
selbst in seinen Anfingen unausführbar ist. Das Central-Comite in Berlin
giebt schon bekannt, daB nur eine btsch,anlett Ànz•hl und zwar nur die
Rüstigsten und Tücbtigsten befordert werden konnen. Wo sollen nun die
Schwachen, die Greise, die Weiher bleiben? Genügt es, die Besten zu retten?
-Sollen die Sdiwadien der Vernichtung preisgegeben werden? Es ist eln Un-
glück, wenn in der Noth der Retter die Hilfsmittel nidit klar überschaut.
Dies, theure Glaubensbrüder, ist die eine Ricbtung, welche sich zur Renung
Israels zeigt und welche sicb allein1 (sonderbarerweisel) der Beacbtung des
1
,.Alliance Isra,lite Univenelle.• Eine jüdiscbe Woblûti§keits-, Eniehungs- und
Abwehrorganisation mit Hauptsitz in Paris; in vielen Teilen Europas, Asiens und
Afrikas tatig. Gegründet von franzôsischen Juden im Jahre 1860. Ortlichc Komitees
der Alliance wurden auch in D~utsehland gegrtindet und im Jahre 1906 in der Deut-
scben Konferenzgemeinsdiaft der AIU vereinigt. Ais infolge der Pogrome in Rd-
land 1881 Tausende von Juden nach Galizien Sobeo, organisierte.n die Reprüentan-
ten der AIU in Brody die Auswanderung dieser Fliichdinge nach Amerika, und
zwar mit Hilfe der .laraelitischen Allianz• zu \Vien und des Deutsehen Zentralkomi-
tees der AIU, das seine Zentrale in Berlin hatte. Dieses Dokument bezieht sich
auf eine besondere Konferenz der lleprisentanten der Alliance aus ganz Westeurop~
die in Berlin am 23/24. April 1882 zu.tamrn~ntrat. Aul dieset Tagung bestitigte
die Alliance auls neue ihren BeschluB., daB die Auswanderung der Fliichtlinge nadi
den Vereinigten Staaten und nicht nadi Palistina zu lenken sei. Filr Einzelheiten
über die Berliner Konferenz vgl. Sdnn11el ]awneeli (Hrsg.), Sefer Hazionut, Te-
kufat Chibbat Zion (hebr.; Buch des Zionismus, Die Epoche der Chibbat Zion),
ANNEXE XVI 451
Mai 1882
périodes les plus sombres du Moyen-âge n'ont pas connues, ne peuvent plus
être évitées quoi que l'on fasse. C'est comme un mauvais esprit qui hante
les grands peuples, qui les incite à assassiner, du moins à opprimer les Juifs.
Tous ceux qui ont succombé à ce mauvais esprit ont perdu toute pitié envers
nos frères, chose dont seul l'être humain est capable.
De qui les personnes persécutées attendent-elles maintenant de l'aide?
Qui doit les sauver, qui doit s'en occuper?
Frères! Il ne s'agit pas ici, il ne suffit pas ici de soutenir, non, il s'agit de
sacrifier, de sacrifier comme les grandes époques l'exigent. Ne vous conten-
tez pas de l'activité du Comité central de I' AIIiance2, de penser que vous
avez ainsi satisfait à votre devoir, mais érigez chacun dans votre maison,
chaque commune, en vous-même, un maître-autel de l'aide, car les temps
l'exigent. Le nombre de personnes ayant désormais besoin d'aide a telle-
ment augmenté, les chemins de leur fuite sont si différents qu'aujourd'hui,
nous ne sommes pratiquement plus en mesure d'avoir une vue d'ensemble
de cette monstrueuse calamité.
Mais nous remarquons en particulier deux directions et malheureuse-
ment, l'attention générale ne se focalise que sur une, à savoir /es émigrants
qui partent ou sont envoyés en Amérique. Bien qu'il y ait peut-être une rai-
son de préparer un lieu pour ces malheureux dans un pays libre, il s'est déjà
avéré que le plan n'est pas exécutable, même à ses débuts. Le Comité central
de Berlin informe déjà que seul un nombre limité, à savoir uniquement les
plus robustes et les plus vaillants pourront être transportés. Où les faibles,
les personnes âgées, les femmes vont-ils aller? Sauver les meilleurs est-il
suffisant? - Les faibles doivent-il être mis en pâture à la destruction? Le fait
que le sauveteur, dans l'urgence, n'ait pas une vue d'ensemble claire sur les
moyens d'aide est malheureux.
Ceci, chers frères, est une direction possible pour sauver Israël et qui (bi-
zarrement !) a attiré l'attention du Comité central de Berlin. Dans la confu-
2
«Alliance israélite universelle». Une institution juive pour la charité, l'éducation et la défense, dont le
siège se trouve à Paris; agit dans de nombreuses régions d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Fondée par des
Juifs français en 1860. Des comités locaux de l'Alliance ont également été créés en Allemagne et réunis
en l 906 pour fonner la Conférence communautaire allemande de l' AIU. Lorsqu'en 1881 , des milliers de
Juifs ont fui en Galice à cause des pogroms russes, les représentants de I' AIU organisèrent à Brady l'exil
de ces fugitifs vers l'Amérique et ce avec 1•aide de <<l'Alliance israélite» de Vienne et du Comité central
aJlemand de l' AIU dont le siège se trouvait à Berlin. Ce document a trait à une conférence particulière
des représentants de l'Alliance venus de toute l'Europe de l'Ouest, qui se réunit à Berlin les 23 et 24 avril
l 882. Lors de cette s~ssion, l'Alliance a confirmé une nouvelle fois sa décision qu'il fallait piloter l'exil
des fugitif.s vers les Etats-Unis et non vers la Palestine. Pour les détails relatifs à la conférence de Berlin
cf. Schmue/ Jawneeli (éditeur), Sefer Haionut, Tekufat Chibbat Zfon (en hébr. : Buch des Zionismus, die
Epoche der Chibbat Zion ), vol. 1, 2° édition, Jérusalem 1961.
452 ARClllVES DU MONDIALISME
s
Central-Comites in Berlin zu erfreuen batte. In der Verwirrung des Un-
glücks grill man nach dem Strobbalm und lieB ein festes Tau unbeachtet.
Ein groBer, ja der groJte Theil der russischen Juden und alle rumanischen
baben ibren Blick auf ein anderes Ziel gericbtet, auf ein Ziel, das so natur-
gemaB ist, das so leuchtend vor uns A11en ist, daS es unsere triiben Augen
fast blenden konnte - es ist das heilige Land. Wer will es den Armen ver-
denken, daS sie, da die Nationen sie aussto&n, die tiglich gesprocbenen Ge-
bete für Entsdtlüsse balten und ihren flüchtigen Schritt dorthin wenden, wo-
hin ihr Herz sich so lange gesehnt bat, dorthin wo verheülen ist, daB den
Nachkommen Jakobs Frieden und Freiheit dereinst erblühen soll?
Und ist denn das Ziel so entfemt, ist der Weg dorthin so weit, sind die
Hindernisse so unüberwindliche, ist die AU$SÏcht dort eine solch trübe, dd
die Unglüddichen lieber unter russischen Horden umkommen sollen, ais dort-
hin zu ziehen? - oder sdwnt man sich, iu gestehen, daB man sicb im Leide
nacb Zijon wendet, sdiimt man sidi, die Hoffnung auszusprechen, daB es fiir
Juda eine Zukunft gibe, eine Zukunft, die ihm eine unbeneidete sichere Hei-
math bürgen soli? Wer dies nicht ausspredien wül., der ist des Namens Israel
nicht mehr würdig, der mag ibn aufgebenl
Obrigens tragen sidi diese Flüchtlinge nicht mit phanwtischen Zukunfts-
planen, sondern sie redmen mit der vollen Gegenwan. DaB sie dies thun,
dafür mogen folgende Belege dienen.
1. Die Regierung der hohen Pforte ist mit der Einwanderung einveman-
den, da Palastina nur sehr schwacb bevéSlkcrt ist; sie gerihrt sogar den C:Olo-
nisten besondere Privilegien._
2. Das Land ist nicl,t, wie parteiische Reisende schrieben, unfruditbar, son-
dern ein vom Herrn gesegnetes, dem nur die Cultur fehlt, ja, es ist fruchtba-
rer als die besten Linder Amerika's.
3. Die Colonisten sind don keinem gefahrlichen Klima oder r-aubenden
Indianern ausgesetzt.
4. Die. Kosten der Emigration nach Palastina sind so gering, daB für die
R.eisekosten einer Famille nach Amerika dieselbe im heiligen Lande unterge-
bradit, mit Haus, Feld, Gerith und Vieh versehen werden kaon.
5. Die Colooisten würden dort nicht zerstreut über tausend Meilen weite
Territorien angesiedelt werden, sondern sie werden didit an einander wobnen
und sich gegen aile Unbill der Verhiltnisse leicht selbst schützen k8nnen.
6. Sie sind dort der Civilisation nicht so weit entrückt, wie in Florida oder
Texas oder C:Olorado, ·und der nachkommende Strom der Einwanderer würde
die Lebensfihigkeit der Colonieen nur von Jahr zu Jahr stirken.
7. & siod in den letzten Monaten schon einige Hundert Familien aus Ru-
manien und RuBland. in Palütina und Syrien eingewandert und g~ gut
untergekommen. •
1
Ein Hinweis auf die russisdien, poln.ischen und rumini.scbtn Einwanderer, die
Risdion Lezion und Sidiron Jaakob grilndeten.
ANNEXE XVI 453
sion créée par le malheur, on a attrapé la paille sans voir la corde solide.
Une grande, voire la plus grande partie des Juifs russes et tous les Juifs
roumains ont tourné leur regard vers une autre destination, Qne destination
qui était si naturelle, si étincelante pour nous tous qu'elle pourrait presque
éblouir nos yeux troubles - c 1est la Terre sainte. Qui veut reprocher aux
pauvres, puisque les nations les rejettent, de faire des prières tous les jours
pour obtenir des décisions et de fuir à l'endroit auquel aspire leur coeur
depuis si longtemps, là où il est promis que les descendants de Jacob connaî-
tront la paix et la liberté?
Et la destination est-elle si éloignée, le chemin pour y aller si long, les
obstacles si insurmontables, les perspectives là-bas si sombres que les mal-
heureux préfèrent mourir sous les coups de hordes russes, que d'y partir? Ou
bien a-t-on honte d'avouer que, dans le malheur, on se tourne vers Sion, a-
t-on honte d'exprimer l'espoir qu'il y aurait un avenir pour Judas, un avenir
qui doit lui garantir une patrie sûre et non enviée? Ceux qui ne veulent pas
l'exprimer ne sont plus dignes du nom d'Israël, ils doivent l'abandonner!
Du reste, ces fugitifs n'ont pas de plans d'avenir fantastiques, mais ils
comptententièrementsur le présent. Voici les preuves qui montrentqu' ils le font.
1. Le gouvernement de la Sublime Porte est d'accord avec l'immigration
car la Palestine est très peu peuplée; il accorde même aux colons des privi-
lèges particuliers.
2. La terre n'est pas stérile, comme des voyageurs partisans l'écrivent,
mais une terre bénie par le Seigneur à qui il manque seulement d'être culti-
vée, oui, elle est plus fertile que les meilleures terres d'Amérique.
3. Les colons n'y sont pas exposés à un climat dangereux ou à des In-
diens voleurs.
4. Le coût de l'émigration vers la Palestine est si faible que pour le
prix du voyage d'une famille pour l'Amérique, elle peut être logée en Terre
sainte avec maison, champ, machines et bétail.
5. Les colons n'y seraient pas dispersés sur des territoires de milliers de
kilomètres, mais ils vivront tout près les uns des autres et pourront se proté-
ger facilement mutuellement en cas de déboires.
6. Ils ne sont pas si éloignés de la civilisation comme en Floride ou au
Texas ou au Colorado, et le flux suivant d'immigrants ne ferait que renforcer
la viabilité des colonies d'année en année.
7. Quelques centaines de familles, en provenance de Roumanie et de
Russie, ont déjà immigré en Palestine et en Syrie au cours des derniers mois
et se sont très bien intégrées3•
3
Une remarque sur les immigrants russes, polonais et roumains qui ont fondé Rischon Lezion et Sichron
Jaakob.
454 ARCIDVES DU MONDIALISME
6 Mai 1882
Dergleidien Beweise lieBen sidi noch eine Menge anführen, aber die obigen
dürften genügen.
Warum sollen nun diejenigen Unglücklidien,die jedenfalls nadi einer hohe-
ren, heiligen Herzensriditung ihren flüchtenden FuB lenken und die sogar
praktischer handeln, ais es im Besdilusse des Berliner Central-Comites liegt,
warum sollen die, die in der Mehrzahl sind - nicht unsere Sympathieen und
unsere Unterstützung finden, warum sollen sie gegen ihren Willen nach Ame-
rika geschickt werden?
Aus den angegebenen Gründen haben sich aucb in Rumanien, in RuBland,
in Wien und im heiligen Lande selbst Comites und Vereine gebildet, welche
für die Colonisirung Palastinas wirken, und, dem Herm sei Dank, sie fin-
den tausende sympathische Herzen. Ein solcher V erein ist audi der in Kano-
witz 0.-S. 4 gegründete Verein ":l":l 6• Derselbe steht mit allen jenen Verei-
nen in engster Beziehung, die sich der heiligen Sache widmen. Dieser Verein
will nicht der Alliance entgegenarbeiten, denn es konnen auch nicht aile Ver-
triebenen ins heilige Land auswandern, aber er macht es sich zur Aufgabe, die
hochheilige, nationale Idee zu fordem.
Er will sein ein Hodialtar der Zule11nfl unseres Volkes!
Die beifolgenden Statuten, Kassen- und Geschaftsordnungen ennoglichen
es, in jedem Orte sofort den Bau eines gleichen Altars zu beginnen.
Wer ein Herz noch hat für das Judenthum, für die Zukunft Israels, lege
Hand an! Der Herr wolle, daB sich unter Israel selbst keine Storer dieses
Baues nnden !
Jeder Israelit erfülle seine Pflic:ht.
Anmeldungen, sowie Geldsendungen für den Verein wolle ~n vorlaufig
riditen an den unterzeichneten Vorstand z. H. des Vorsitzenden Moritz
Moses in Kattowitz O.·S.
Kattowitz, im Mai 1882.
Dt, Vo,stanJ
M. Moses• S. Fre11thal 1 Albert Goldstein
Vorsitzender Sdu-iftführer Rendant 8
Josef Schmidt Phil. Kaminn
Beisitzer Beisitzer
-----
• Oberschlesien. 1 Hebriische lnitialen von .Bnei Brith•.
• Moritz Moses (18-48-1903). Von Jugend an von Begeisterung für Zion und die
Besiedlung des Heiligen Landes bueelt, erfiillte er verschiedene wichtige Aufgaben
in der Chowewe Zion- und der zionistischen Bewegung. Er nahm am ersten Zioni-
stenkongreil teil und gründete eine zionistische Onsgruppe in Kattowitz.
1
Selig Freuthal (18-41-1922). Hatte einige Zeit in den Vereinigten Staaten gelebt
und dort die Erfahrung gcmacht, dail Juden nicht immer gut behandelt wurden; dies
mag der Grund fiir seine Rückkehr nac:h Deutsdùand gewesen sein. Er lemte in Ame-
rika die .Bnei Brith•-Logen kennen und war vielleicht sogar ein Mitglied dieser
Organisation. So kann auch die Wahl des Namens des Kanowitzer Vereins erk.lan
werden.
ANNEXE XVI 455
Mai 1882
n'ont pas toujours été bien traités ; ceci est certainement la raison de son retour en Allemagne. Il a décou-
vert les loges « Bnei Brith » en Amérique et a même été peut-être un membre de cette organisation. Ceci
peut également expliquer le choix du nom de l'association de K.attowitz.
8
Comptable, caissier.
ANNEXE XVII
[2]
STATUT UND AUPllUP DES VEllEINS ,.EsllA., SAMMELBÜCHSE FÜR. p ALASTINA
0
[JANUAR-MXRZ 1884]
Statut
des Vereins
,.ESRA•
I.
Zwede des Vereins
§ 1. Der Verein bat den Zweck, die jüdischen Kolonieen in Palastina zu
unterstützen, sowie den Missionsbestrebungen daselbst entgegenzuwirken.
II.
N ame und Sitz des V ereins
§ 2. Der Verein fübn den Namen .Esra• 1 und bat seinen Hauptsitz in
Berlin. Der Verein erstreckt sich auf sammtlicbe von Juden bewohnte Thelle
der Erde.
• Der Verein .Esra• ist im Frilbjahr 1884 ins Leben gerufen worden. Ober die
GrUndung des Vereins brachte die Zeiuchrift .Esta, Sammelbüchse für Palastina•
vom 24. Mârz 1884 folgende Darstellung:
.Am Scblu,se des vorgehenden Jahres traten mehrere Herren in Berlin zur Grün-
dung eines Vereins zusammen, welcher die Kenntnis jüdischer Geschichte und Lite-
ratur unter den Juden zu verbreiten bezweckte. Es wurde eine Anzahl vorbereiten-
det Versammlungen abgehalten, an denen sich viele jugendkriftige Mânner und
Jünglinge beteiligten. Bei ihren oftmaligen Zusammenkünften hatten sie sicb für
das Sdücb.al des jildischen Volkes begeisten und das lnteresse für die leidenden
Brüder war ein gro6es geworden. Ganz besonders erweckten jene Juden das Mit.1e-
fühl, welche, um barbarischen Verfolgungen zu entgehen, ihre Wohnsitze verlassen
hatten und nach dem Lande ausgewandert waren, aus welchem unsere Vorfahren.
nach heldenmütigen, blutigen Kimpfen vor fast 2000 Jahren von einem übermach-
tigen Feinde vertrieben worden waren. Sie wollten den beiligen Boden ihrer Vater
kultivieren und sich im Schwei1le ihres Angesidits ais Ackerbauer ernahren. Für diese
Mârtyrer wurde in Ru6land viel getan, wihrend man in Deutschland allzusehr auf
die ablehnenden Worte der klugen Zweifler hortc, eigentlich sogar für jene Bestre-
bungen gar keinen Sinn offenbarte und kaum ahnte, da.6 für diese Idee audi bei uns
ein Boden vorhanden sei. Aus jenem Kreise bescblossen dann sieben Minner, einen
gro6en, sich über ganz Deutschland erstreckenden Verein zu gründen, dessen Mit-
glieder für die armen, bedrangten Kolonisten Gelder sammeln sollten. Diese Grund~
steinlegung des Vereins Esra fand am 26. Januar 1884 statt. Die Stifter waren die
Herren Behrmann, J. Cohn, Dr. [H.] Hirsdifeld, [Max] K.arfunkel, [H.] Nor-
witzky, [Isaak] Turoff und Weinreich.• Vgl. Festschrift zum fünfundzwanzigjah-
rigen Jubilaum des ,,Esra .. , 1909, o. O., S. 2 und Die jüdische Presse, Nr. 15-16,
9. April 1884, S. 160. Siehe. ferner Jeh.uda Reinharz, The Esra Verein and Jewish
Colonisation in Palestine, in: Year Book XXIV of the Leo Baeck Institute, Lon.don
1979.
1
Der ursprüngliche ansprudislose Name der Organisation war ,.Esra, Sammel-
0in Jehuda Reinharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C.B
Mohr, 1981, pp. 7-9.
ANNEXEXVIl 459
[2]
STATUTS ET DEVISE DE L'ASSOCIATION « ESRA», TIRELIRE POUR LA PALES-
TINE [JANVIER-MARS 1884]
Statuts
de l'association
«ESRA»
I.
Objet de l'association
§ 1. L'association a pour but de soutenir les colonies juives en Palestine
et de contrecarrer, dans cette région, les velléités missionnaires.
Il.
Nom et siège de l'association
§ 2. L'association porte le nom« Esra 1 » et son siège se trouve à Berlin.
L'association s'étend à toutes les régions de la terre habitées par des Juifs.
• L'association « Esra » a vu le jour au printemps 1884. La revue Esra, Sammelbüchse fiir Palastina du
24 mars 1884 a présenté la création de l'association comme ci-dessous:
«À la fin de l'année dernière, plusieurs hommes se sont réunis à Berlin pour créer une association dont
le but était de diffuser la connaissance de l'histoire et dè la littérature juives parmi les Juifs. Des réunions
préparatoires ont eu lieu auxquelles de nombreux hommes dans la force de l'âge et jeunes hommes ont
participé. Lors de leurs rencontres fréquentes, ils s'enthousiasmaient pour le destin du peuple juif et
l'intérêt pour les frères en souffrance grandissait. Ce sont tout particulièrement les Juifs qui, pour échap-
per aux persécutions barbares, avaient quitté leurs domiciles et le pays duquel nos ancêtres avaient été
chassés par un ennemi supérieur après des combats héroîques et sanglants il y a presque 2000 ans, qui ont
éveillé la pitié. Ils voulaient cultiver la Terre sainte de leurs pères et se nourrir à la sueur de leur front en
tant que paysans. Beaucoup de choses ont été faites en Russie pour ces martyrs a.lors qu'en Allemagne,
on entendait trop de mots de refus des sceptiques intelligents, voire on ne montrait aucun intérêt pour de
tels efforts et qu'on ne se doutait pratiquement pas que chez nous aussi il y avait ~n terreau fertile pour
cette idée. Sept hommes de ce groupe décidèrent ensuite de créer une grande association s'étendant à
toute l'Allemagne, dont les membres devaient collecter des fonds pour les pauvres colons expulsés. La
première pierre de l'association Esra a été posée le 26 janvier 1884. Les fondateurs étaient Messieurs
Behrmann, J. Cohn, Dr. [H.] Hirschfeld, [Max] Karfunkel, [H .] Norwitzky, [Isaak] Turoff et Weinreicb ».
Cf. Hommage pour le vingt~cinquième anniversaire de l'association «Esra», 1909, sans indication du
lieu, p. 2 et Die jUdische Presse, n° 15-16, 9 avril 1884, p. 160. Cf. également Jehuda Reinharz, The
Esra Verein and Jewish Colon.isation in Palestine, dans : Year Book XXIV of the Leo Baeck lnstitute,
Londres 1979.
1
Le nom d'origine sans prétention de l'institution était «Esra, tirelire pour la Palestine». Pour souligner
la relation étroite avec les groupes sionistes russes Chowewe, le nom a été changé, au milieu des années
90 du siècle dernier, en<< Esra, Association pour le soutien de Juifs agriculteurs en Palestine et en Syrie».
460 ARClilVES DU MONDIALISME
8 //aml4r-Miirz 1884}
[Verein ,.Esra•]
Aufrufl
VergaBe ich dein, J erusalem,
Moge die Rechte mir schwinden!
(Psalm 137).
Palastina, das von allen gesitteten Vôlkem der Erde heilig gesprochene
Land unserer Vater, bat auf deren im Exil lebende Sohne von jeher eine
machtige Anziehungskraft geübt. Wie einst unsere Ahnen, von Sehnsucht nach
Zion erfaSt, an den Bachen Babylons heüle Thranen vergossen und bei der
ersten sich darbietenden Gelegenheit zum Wanderstabe grüfen und ihre alte
Heimath wieder aufsuchten, so wanderten auch von jeher Tausende von Ju-
den nach dem Lande ihrer Vater zurück, f est entschlossen, allen Widerwartig-
keiten zum Trotte, sich da dauernd anzusiedeln. Es batte, bei der schon
Jahrhunderte lang dauernden Auswanderung, diese Sehnsucht nach Palastina
vielleicht ganz Israel zum Heil gereidien konnen, waren die zahllosen Emi-
granten nur im Stande gewesen, am Ziele ihrer Sehnsudit angelangt, sich, wie
cinst ihre aus dem Babylonisdten Exil zurückgekehrten Vater, im heiligen
Lande mit Ackerbau zu beschaftigen; leider aber bat Israel dadurch, dd es
fünfaehn J abrhunderte hindurch auf den Ackerbau batte unfreiwillig ver-
zichten müssen, dieaes einstige Handwerk seiner Viter nadi und nach ganz
verlernt, und die neuen Ankommlinge in Palastini, welche weder Kraft nocb
Lust, weder die Kenntnisse nodt die zum Ackerbau nothigen Mittel besaBen,
waren einzig auf die Mildthatigkeit ihrer Brüder im Abendlande angev(iesen.
So gro6anig jedodt auch der bekannte jüdiscbe Wohlthâtigkeitssinn sich
gerade Paliltina gegenüber stets geauSert bat, und so reichlich die Spenden
dahin seit undenklicher Zeit auch flossen, sie reichten doch bei weitem nicht
aus, unsere dort zahlreich ansissigen, zum unfreiwilligen MüBiggang verur-
theilten Brüder auch nur nothdürftig zu emahren, und Armuth, Noth und
K.rankheit wütben von jeher unter den Juden Palastinas, zur groPen Freudt
der Mission, die ,mter unsnen hungernden Glaubensgenossen ihre N etze aus-
wirfl und im h.eiligtn Lande einen unerhôrten Seelenschachtr treibt. 2
In Anbetracht dessen, daB der bisherige. Unterstützungsmodus ein planloses
Vergeuden von Geld und Kraften war und nur dazu geführt bat, daS die
Mission das heilige Land ais ergiebiges Jagdrevier u.nd seine halbverhunger-
ten jüdischen Bewohner ais ihre Beute ansieht; in Anbetracht dessen, dal1 das
bü.chse Hir Palistina•. Um die enge Verbindung mit den russischen Chowewe Zion-
Gruppen zu betonen, wurde der Name Mitte der 90er Jahre des vorigen Jahrbun-
derts in .Esra, Verein zur UntentUtzung acke.rba\Jtreibender Juden in Palastina
und Syrien• umgewandelt.
1 Der K.ampf gegen die Tatigkeit der Mission unter den palastinensischen Juden
wurde in den ersten Jahren des .Esra• betont, um die einmiltige Unterstützung
der deutschen Judenheit sicberzustellen, die dann bereitwilliger für den Verein spen-
den wilrde. Diese Tiitigkeit war jedocb nie der Hauptzweck des Vereins.
ANNEXEXVIl 461
[Janvier-mars 1884}
[Association « Esra »]
Hommage!
Si je t'oublie, Jérusalem,
que ma main droite m'oublie !
(Psaume 13 7).
La Palestine, le pays de nos pères qualifié de saint par tous les peuples
civilisés de la terre, a exercé depuis toujours une puissante force d'attraction
pour ses fils vivant en exil. Comme autrefois nos ancêtres, tenaillés par la
nostalgie de Sion·, ayant pleuré à chaudes larmes près des ruisseaux de Baby-
lone et pris le bâton de marche à la première occasion qui se présentait et
allaient revoir leur ancienne patrie, des milliers de Juifs ont marché depuis
toujours pour retourner au pays de leurs pères, bien déterminés à s'y im-
planter durablement en bravant tous les obstacles. En ce qui concerne cette
expatriation qui dure déjà depuis des siècles, cette nostalgie de la Palestine
aurait pu peut-être suffire pour le salut de tout Israël, si les innombrables
émigrants avaient été en mesure, arrivés à la destination objet de leur nos-
talgie, de s'occuper d'agriculture en Terre sainte comme, autrefois, leurs
pères revenus de l'exil babylonien : mais, malheureusement, Israël, ayant
dû renoncer, sans le vouloir, pendant quinze siècles, à cultiver la terre, a
totalement oublié petit à petit cet ancien savoir-faire de ses pères, et les
nouveaux arrivants en Palestine, qui n'avaient ni la force ni l'envie, ni les
connaissances ni les moyens nécessaires pour cultiver les sols, en étaient
uniquement réduits à accepter l'aumône de leurs frères occidentaux.
Cependant, aussi formidable que fut toujours le sens de la charité bien
connu des Juifs vis-à-vis justement de la Palestine et aussi abondants que
furent les dons depuis la nuit des temps, ils ne suffirent pas, et de loin,
pour nourrir, ne serait-ce que sommairement, nos nombreux frères établis et
condamnés à l'oisiveté involontaire, et la pauvreté, la misère et la maladie
sévissent depuis toujours parmi les Juifs de Palestine, pour la grande joie de
la mission qui tend ses filets parmi nos frères de foi affamés et procède à un
marchandage des âmes scandaleux en Terre sainte2.
Eu égard au fait que le soutien appliqué jusqu'ici était un gaspillage
d'argent et de temps non méthodique et a seulement entraîné le fait que
la mission considère la Terre sainte comme un terrain de chasse généreux
, et ses habitants juifs à moitié morts de faim comme son butin; eu égard
2 La lutte contre 1•activité de la mission panni les Juifs palestiniens a été marquée au cours des p.remières
années d•existence de t•association « Esra» afin d•assurer le $Outien unanime de la judéité allemande
qui ferait alors volontiers des dons pour Passociation. Cette activité n'a cependant jamais été l'objet
principal de l'association.
462 ARCIDVES DU MONDIALISME
Statut und Au/ru/ des Vereins .Esra•, Sammelbilchse für Palastina <
,1
einmal jahrlich erscheinen, und hoffen wir, daB eine recht zahlreiche Betheili-
~ng den Satz von Neuem bekraftigen wird:
'Ion O'l0n, ,l!l o,l0n, ~M,tU'
a ,.Und wer über das hinaus gibt, dem wird es Gott ersetzen•, Traktat Beza, 16a,
' ,.Oie Juden sind von Nanar aus barmherzig•, nach Traktat Jabmut, 79 a.
ANNEXE XVII 463
,,. Les listes de membres et les rapports d'activité doivent paraître au moins
une fois par an et nous espérons qu'une participation nombreuse renforcera
de nouveau la phrase :
[69]
DEil Z10NISMUS UND DER ER.STE WELTnUEGa
7. AUGUST 1914
Jüdisd,t Rundsd,au
Ftinde ringsuml
Wir Juden, wir Zionisten, die wir in den Zeiten des Friedens uns scbeuten,
mit Patriotismus zu prunken, die wir allen Nacbdruck auf unser Judentum
legten, das der Betonung mehr bedurfte ais unsere selbstverstandlicbe Treue
Der Zionismus und der erste Weltlerieg 147
zum deutschen Vaterlande, wir werden heute ais deutsche Bürger freudig
alle Forderungen an Hab und Gut, an Leben und Blut erfüllen. Es bedarf
sid:ierlich nicht erst unseres Aufrufes an unsere jungen Gesinnungsfreunde, in
die Reihen der Kampfer zu treten. Allt unsere jungen Hasmonier und
V.J.St.er, alle Bar-Kochbaner und Makkabaer stehen bereits in den Reihen
der Kriegsfreiwilligen. Nicht mit larmendem Geschrei und nicht mit leeren
Demonstrationen, sondern in ernster Lebensauffassung und ruhiger Ent-
schlossenheit greifen wir mit Alldeutschland zu den Waffen, um für das Va-
terland zu tun, was jeder an seiner Stelle vermag. Wir deutschen Juden ken-
nen trotz aller Anfeindungen in den Zeiten des Friedens heute keinen Unter-
sdiied gegenüber andem Deutschen. Brüderlich stehen wir mit allen im
Kampfe zusammen.
Wir wissen aber audt, da6 der Sieg des Moskowitertums jüdische und
zionistische Hoffnungen und Arbeit vemichtet. Wir wissen, daB unser Inter-
esse wie im Frieden so noch mehr jetzt in dem wilden Weltkriege ausschlieB-
lich au/ deutscher Seite liegt. Denn auf deutscher Seite ist Fortschritt, Frei-
htit und Kultur. Uns gegenüber stehen harteste Tyrannei, blutigste Grausam-
keit und finsterste Reaktion.
Ais Juden haben wir mit den Barbaren des Ostens noch eine besondere
Redmung zu begleicben. Das Blut der Juden, ihrer Martyrer und Glaubens•
helden, dampft seit Jahrhundenen vom russiscben Boden zum Himmel em-
por. Unmittelbar vor dem freventlich von Ru6land ange'Lündeten und von
England angezettelten Weltbrande wurden vierzigtausend Juden aus Kiew
widerrechtlich ausgewiesen. Was würde unsern Frauen und Kindern für ein
Los werden, wenn der Russe siegen sollte.
Wenn wir ais Bürger unseres Vaterlandes kampfen, so leuchtet uns die
Tapferkeit un_serer Ahnen, der Todesmut der Makkabaer, der Riesenkampf
0
in Jehuda Reinharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C.B
Mohr, 1981 , pp. 146-l47.
ANNEXEXVIll 467
[69]
LE SIONISME ET LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
7 AOUT 1914
Jüdische Rundschau
Nous les Juifs, les sionistes qui avons peur, dans les périodes de paix,
faisons étalage de patriotisme, qui insistions sur notre judaïsme nécessitant
d'être davantage souligné que notre fidélité naturelle à la patrie allemande,
Le sionisme et la Première Guerre mondiale
nous allons aujourd'hui, en tant que citoyens allemands, remplir avec joie
toutes les exigences concernant les biens, la vie, et le sang. Il n'est certaine-
ment pas nécessaire de faire appel à nos jeunes frères de foi pour rejoindre
les rangs des combattants. Tous nos jeunes Hasmonéens et l'Union des étu-
diants juifs, tous les adeptes de Bar-Kohba et les Maccabées comptent déjà
au nombre des volontaires. Ce n'est pas en criant bruyamment et avec des
démonstrations vides, mais en prenant la vie au sérieux et avec une détermi-
nation calme que nous prenons les armes avec toute l'Allemagne pour faire,
pour la patrie, ce que chacun est capable de faire. Nous, les Juifs allemands,
malgré toutes les attaques subies en temps de paix, ne connaissons pas au-
jourd'hui de différences par rapport à d'autres Allemands. Nous combattons
aux côtés de tous nos frères.
Mais nous savons aussi que la victoire des Moscovites détruit les espoirs
et le travail des Juifs et des sionistes. Nous savons que notre intérêt en temps
de paix, et d'autant plus maintenant pendant cette guerre mondiale sauvage,
se trouve exclusivement du côté allemand. Car, côté allemand, il y a le pro-
grès, la liberté et la culture. Face à nous il y a une tyrannie des plus dures
une cruauté des plus sanguinaires et une réaction des plus sombres.
En tant que Juifs, nous avons encore des comptes à régler avec les bar-
bares de l'Est. Le sang des Juifs, de leurs martyrs et héros de la foi fume
depuis des siècles sur le sol russe et monte vers le ciel. Avant l'incendie
mondial allumé de façon vile par la Russie et manigancé par l'Angleterre, ce
sont quarante mille Juifs qui ont été expulsés de Kiev illégalement. Qu' ad-
viendrait-il de nos femmes et enfants si le Russe devait vaincre.
Si nous nous battons en tant que èitoyens de notre patrie, le courage de
nos ancêtres, la bravoure des Maccabées, la bagarre gigantesque d'un Bar-
468 ARCHIVES DU MONDIALISME
Heinrich Loeœe
ANNEXEXVIll 469
Heinrich Loewe
ANNEXE XIX
(101)
POSITIVE STELLUNGNAHME DER TüRKEI
ZUll JÜDISCHEN ANSIEDLUNG IN pALASTINA
2. JANUAR 1918 °
CZA, A 142/34
Berlin W.15, den 2. Januar 1918
Sachsischestr. 8
Seiner Excellenz
dem Herm Staatssekretar des Auswanigen Amts
Berlin
ger Jude; bezeichnet auch die Zeremonie, bei der der 13jahrige Junge religios voll-
berechtigtes Mitglied der jildischen Gemeinschaft wird.
1lm Dezember 1917 trat eine .i\nderung in der offiziellen Stellungnahme der
îiirkei gegenüber der jüdisdien Ansiedlung in Palâstina, wenn auch nicht gegen-
über dem Zionismus, ein. In einem Interview vom 12. Dezember 1917 mit Julius
Becker, der damais Korrespondent der • Vossisdien Zeitung• war. gab der GroBwe-
sir Talaat Pascha zu verstehen, daB ,,die Türkei dem jüdischen Ansiedlungsunter-
nehmen in Palastina irnmer sympathisch gegenübergestanden hatte ...•. Er teilte auch
mit, er habe der türkischen Regierung einen Gesetzesvorschlag eingereicht, der der
jüdîschen Bevolkerung von Palastina ein grolles Md von Autonomie gewahren
würde.
0
in Jehuda Reinharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C. B
Mohr, 1981 , pp. 211-216.
ANNEXE XIX 473
[101]
AVIS POSITIF DE LA TURQUIE
À PROPOS DE L'IMPLANTATION DES JUIFS EN PALESTINE
2 JANVIER 1918
CZA, A 142/34
Son Excellence
Monsieur le Secrétaire d'état à l'Office des Affaires étrangères
Berlin
Votre Excellence,
J'ai l'honneur, au nom de l'Organisation sioniste, d'exprimer notre satis-
faction pour le fait que son Altesse, le Grand Vizir Talaat Pacha, à l'occasion
de la réception de Monsieur Julius Becker, organisée par son Excellence
l 'Ambassadeur comte Bemstorff, a donné des explications sur l'attitude du
gouvernement turc à propos du sionisme, dans lesquelles nous entrevoyons
une prise en compte substantielle de nos souhaits 1•
La constatation de la loyauté des sionistes vis-à-vis de l'empire turc,
faite dans les déclarations de son Altesse le Grand Vizir, nous a remplis
d'une grande satisfaction. Nous n'avons jamais douté du fait que la sincé-
rité de nos velléités et de leur grande utilité pour la culture nationale turque
seront reconnues par le gouvernement impérial ottoman .
... Juif; décrit également la cérémonie à travers laquelle le jeune religieux de 13 ans devient membre de
plein droit de la communauté juive.
1
Une modification du point de vue officiel de la Turquie vis-à-vis de l'implantation de Juifs en Palestine,
mais pas sur le sionisme, a été apportée en décembre 1917. Dans une interview du 12 décembre
1917 avec Julius Becker, à cette époque le correspondant du Yossische Zeitung, le Grand Vizir Talaat
Pacha a expliqué que la «Turquie aurait toujours montré de la sympathie à l'encontre de l'entreprise
d' implantation des Juifs en Palestine ... » Il a dit également avoir déposé, auprès du gouvernement turc,
un projet de loi qui accorderait une grande autonomie à la population juive en Palestine.
474 ARCIIlVES DU MONDIALISME
[102]
ANERKENNUNG DEil ZIONISTISCHEN ZIELE
DUR.CH DIE DEUTSCHE REGIERUNG
11. JANUAR 1918
Jüdischt Rundschau
XXIII. Jg., Nr. 2, 11. Januar 1918, S. 9
Eine Erleliirung der de11tschen Regierung
* Mit den XuBerungen des GroBwesirs (vgl. Dok. 101, Anm. 1), war es audi
der deuuchen Regierung maglicb geworden, den zionistischen Bestrebungen im glei-
chen AusmaJl wie die türkische Regierung ihre Sympathien zu erkliren. Nac:hdem
Ende 1917 und Anfang 1918 aucb das ,.Komitee für den Osten• und einzelne jü-
dische Notabeln und Funktionire wie Paul Nathan, Eugen Fuchs, Ludwig Haas
und Max M. Warburg auf ein Entgegenkommen gegenüber nationaljüdiscben Wün-
scben gedringt hatten, wurden am S. Januar 1918 fünf Vertreter der deutsc:hen
Juden, O. Warburg und Hantke von der Zionistischen Organisation, Oppenheimer1
Friedemann und Sobemheim vom .Komitee fllr den Osten•, ins Auswirtige Amt
ANNEXE XIX 475
11 janvier 1918
[102]
RECONNAISSANCE DES OBJECTIFS SIONISTES
PAR LE GOUVERNEMENT ALLEMAND
11 JANVIER 1918
Jüdische Rundschau
C'est à une vitesse étonnante que le sionisme, auquel les guerres ont
donné des ailes, a parcouru un chemin qui paraissait, il y a quelques années,
2
Otto Warburg.
*Grâce aux propos du Grand Vizir (cf. doc. 101 , note l ), il était devenu possible, pour le gouver-
nement allemand, d' exprimer sa sympathie pour les velléités sionistes dans la même mesure que le
gouvernement turc. Après que fin 1917 et début 1918 le «Comité pour l'Orient» et certains notables et
fonctionnaires juifs, tels que Paul Nathan, Eugen Fuchs, Ludwig Haas et Max M. Warburg, avaient eux
aussi poussé pour montrer de la bienveillance envers les désirs nationalistes juifs, cinq représentants des
Juifs allemands O. Warburg et Hantke, de l'Organisation sioniste, Oppenheimer Friedemann et Sobern-
heim du «Comité pour l'Orient», ont été invités, le 5 janvier 1918, à l'Office des affaires étrangères
476 ARCmvES DU MONDIALISME
langer und domenvoller Weg vor uns zu liegen sdûen. Die offentlidie Mei-
nung, die Presse, die Regierungen haben in letzter Zeit in einem Umfang von
unserer Bewegung Notiz genommen, wie dies früher nie der Fall war. Frei-
licb bat es schwerer Anstrengungen, insbesondere der leitenden Instanzen der
Bewegung, bedurft, um die Resultate zu erreichen, die heute vorliegen. Aber
diese Resultate sind wahrlich ~cht zu untenchatzen. Die Idee des Zionismus
bat sich durcbgesetzt, innerhalb wie awlerhalb des Judentums, und die Re-
gierungen haben sidi veranlaSt gesehen, Stellung zu nehmen. Auf die eng-
lische Regierungserk.lirung folgten die XuSerungen des Grafen Czernin 1,
auf diese eine amtliche Auslassung des türkischen GroBwesirs, und nunmehr
die Erklarung der deutschen Regierung. Alle diese XuBerungen gehen von der
0berzeugung aus, daB die jüdische Frage zu einer politischen Weltfrage ge-
worden ist, daB man mit den Ansprüdten der Judenheit redtnen muB, und
daB eine gerechtè Befriedigung dieser Ansprüdie im Interesse der Regierun-
gen selbst liegt, welche sicb durch Verstandnis und Entgegenkommen die
Dankbarkeit des gesamten jüdischen Volkes erringen konnen.
Die deutsche Regierung bat sich bei der offentlidien Behandlung der zio-
nistisdien Frage bisher Zuriiddialtung auferlegt. Naheliegende politische
Gründe erschwerten es ihr, ihren Standpunkt offentlich zu prizisieren. So-
bald jedoch die Umstinde es zu gestatten schienen, bat die deutsche Regie-
rung Wert darauf gelegt, ihre grundsitzliche Bereitschaft, den jüdischen For-
derungen der Gegenwart zu entspredien, bekanntzugeben. Sie hat deshalb
erklirt, daB sie eineneits den auf Erhaltung ihrer Eigenart gerichteten Bestre-
bungen der jüdischen Minoritit im Osten volles Ventindnis entgegenbringt
und diese Bestrebungen fordem will, und dd sie andererseits die Erklarun-
gen der türkischen Regierung zur Frage der jüdischen Kolonisation in Pali-
stina begiiSt.
Wie scbon angedeutet, betrachtete und betracbtet es die deutsdie Regierung
ais notwendig, sich in dieser lettteren Frage im groBen und ganzen dem tür-
où le sous-secrétaire d•État von dem Bussche leur remis une déclaration préparée dans laquelle il était
dit ceci : « En ce qui concerne les velléités poursuivies par la judéité, en particulier par les sionistes, en
Palestine, nous saluons les déclarations faites récemment par le Grand Vizir Talaat Pacha, en particulier
l' intention du gouvernement de l'empire ottoman, conformément à son attitude toujours amicale vis-à-
vis des Juifs, d'encourager l'implantation naissante des Juifs en Palestine en leur accordant une liberté
d' immigration et d'établissement dans les limites de la capacité d'assimilation du pays, par l'autogestion
locale, conformément aux lois nationales et la liberté d'évolution de leur spécificité culturelle.» Cf. Neue
Jüdische Monatshefle, ne année, fascic~le 7, 10 janvier 1918, p. 147.
1
Le ministre des affaires étrangères autrichien, comte· Ottokar Czemin, a reçu à Vienne le 7 novembre
1917, Arthur Hantke pour l'informer que le gouvernement autrichien était bienveillant à l'égard du mou-
vement sioniste et qu '.i l ferait le nécessaire pour promouvoir les objectifs des sionistes.
478 ARCHIVES DU MONDIALISME
kischen Standpunkt anzuschlieBen. So erklart es sich, daB sie bei ihrer nun-
mehr erfolgten Stellungnahme auf die jetzt vorliegenden amtlichen Erkla-
rungen der türkischen Regierung Bezug nimmt und in der Fonnulierung im
Rahmen derselben bleibt.
Es kann aber über die Meinung der deutschen Regierung in dieser Frage
kein Zweifel bestehen, da in der Erklarung des stellvertretenden Staats-
sekretars ausdrücklicb die Bestrebungen der Zionisten genannt sind, und da
die deutsche Regierung die von der Türkei zugesagten Erleiditerungen unter
dem Gesichtspunkt begrüBt, daB es sich um eine Forderung der aufblühenden
jüdischen Siedlung in Palastina handelt. Demnach ist der nunmehr erfolgte
Schritt der deutschen Regierung als die Bekundung des Willens aufzu/assen,
vor der gesamten ôfjentlichkeit die Z11stimm11ng der deutschen Regier11ng
zu den zionistischen Bestrebungen festzustellen.
Niemals hat der Zionismus eine günstigere politische Situation gehabt ais
heute. Aber je naher uns die Moglichkeit der Verwirklidiung unseres Pro-
grammes rückt, um so hoher müssen die Ansprüche sein, die wir an uns selbst
und unsere Führer stellen. Noch ist das Ziel nicht erreicbt, aber die bisher ge-
wonnenen Resultate lassen erwarten, daB wir es errcichen werden.
[103]
POLITISCHE E&FOLGE UND ZUKUNFT DES ZIONISMUS
[ANFANG 1918]
SCHOCKEN-ARCHIV, 531/241
Dtutscht Jutlen/
Zu Beginn des groBen Krieges, ais nodi niemand seine Dauer und Ausdeh-
nung voraussah, glaubten doch schon viele, daB er eine groBe geistige Umwal-
zung mit sich bringen würde. So waren bei uns in Deutsehland weite Kreise
des Judentums fest davon überzeugt,. daB dieser Krieg das Ende des Anti-
semitismus bedeuten würde, aber auch das Ende des Zionism11s. Sdion in der
vaterlandischen Begeisterung, mit der neben allen anderen Juden in allen
kriegführenden Lindern auch die Zionisten zu den Waffen eilten, glaubten
Antizionisten nicht ohne inneie Genugtuung den Anfang vom Ende des Zio-
nisinus erblicken zu konnen. Ihre Hoffnungen sind enttiuscht worden: das
Gegenteil ist eingetreten. Der Antisemitismus blüht trotz aller Opfer an Gut
und Blut, die die Juden allerorten bracbten, in den Gebieten der Mitte.lmidite
und in denen der Entente, daheim und im Felde. Heimlidi und o.Jfen bereitet
sich der Antisemitismus auf neuen Kampf gegen Juden und Judentum vor.
Kein Burgfriede, keine Abwehr hilt ihn von den Vorbereitungen zu diesem
ANNEXE XIX 479
[Début 1918}
turc à propos de cette dernière question. Ceci explique qu'il se réfère, dans
l'avis qu'il avait désormais concrétisé, aux déclarations officielles actuelles
du gouvernement turc et s'en tient à la formulation de ce dernier.
Pourtant, il ne peut y avoir de doute quant à l'opinion du gouvernement
allemand à propos de cette question, car, la déclaration du vice-secrétaire
d'État mentionne expressément les velléités des sionistes et, puisque le
gouvernement allemand salue les allègements promis par la Turquie tenant
compte du fait qu'il s'agit de promouvoir la colonisation naissante des Juifs
en Palestine. En conséquence, le pas entrepris désormais par le gouver-
nement allemand doit être compris comme l'expression de sa volonté de
constater, devant l'opinion publique entière, que le gouvernement allemand
approuve les velléités sionistes.
[103]
SUCCÈS POLITIQUES ET AVENIR DU SIONISME
[DÉBUT 1918]
ARCHIVE SCHOCKEN, 531/241
Juifs allemands !
Kampf zur·ück. Auf der anderen Seite dagegen und ganzlich unabhangig da-
von sehen wir, daB die zionistische Organisation als einzige zwischenstaat-
licbe, die ganze bewohnte Erde umfassende Vereinigung bestehen geblieben
ist, wahrend aile sonstigen intemationalen Organisationen sich nicht erhalten
konnten und zusammenbrachen. Machtiger als je zuvor in Friedenszeiten hat
die zionistische Bewegung an Umfang zugenommen, an Ausdehnung gewon-
nen. Nicht zum wenigsten in den Landem, in denen die J uden schon immer
alle Freiheit und Gleichberechtigung hatten, wie in England und Amerika.
Aber nicht minder in dem Lande, in dem ihnen erst der Krieg die voile
Gleichberechtigung bradite, in Ru/Jland. So bewies der Zionismus, daB er
mehr ist, als eine Folgeerscheinung jüdischer Not und Unfreiheit, daB er die
Selbstbesinnung im Judentum bedeutet. Von Tag zu Tag bekennen sich mehr
und mehr Sohne des alten Volkes zum Zionismus. Die ihm zur Verwirkli-
chung seiner Ziele zur Verfügung gestellten Mittel wachsen in früher nie er-
reichter Hohe. Die Jahreseinnahmen des ,,Jüdischen Nationalfonds• über-
schreiten in dieser Kriegszeit weit die der Friedensjahre. Vor allem aber sind
die politischen Aussichten des Zionismus so, daB wir ohne Obertreibung sa-
gen konnen: wir stehen am Vorabend gro/Jer Ereignisse. Trotz des Kriegs-
larms ist es der Leitung der zionistischen Organisation gelungen, neue Bezie-
hungen zu den Machten zu gewinnen, alte zu festigen und auszubauen. Die
türkische Regierung bat erklart, d~B aile Beschrankungen, die einer jüdischen
Einwanderung in Palistina. bisher noch entgegenstanden, nunmehr fallen
sollen und, soweit die natütlichen Verhaltnisse des Landes es gestatten, Juden
es besiedeln konnen, um dort zu leben und zu schaffen in freier Betatigung
ihrer Krifte, in eigener Kultur mit eigener Sprache und eigenem Schulwesen.
Dit deutsche Regierung, die uns wahrend der Kriegszeit in hohem MaBe bei
unseren Bemühungen in Palastina und in Stambul unterstützte, bat diese
Erklarung der Türkei ausdrücklicb als in ihrem Sinne gesprochen begrüBt, ihr
zugestimmt und uns weitere Forderung der aufblühenden jüdisdien Siedlung
in Palastina in Aussicht gestellt in Würdigung der auf Entwiddung ihrer
Kultur und Eigenart gerichteten Wünsche unserer Brüder. England hat durch
den Mund seines Ministers Balfour erklaren lassen, daJ! es die zionistisdien
Bestrebungen mit Wohlwollen betraditet und .die groBten Anstrengungen
machen wird, um die Erreichung dieses Zieles zu erleiditem". Frankreich
bat durch den Minister des XuBern Pichon erklart, da!! es mit England
wegen der Errichtung des nationalen Heims für die Juden in Palastina in
volligem Einverstandnis stehe. ôsterreich hat durch seinen Minister des
Awlem, Grafen Czernin, gleichfalls die Unterstiitzung der zionistischen Be-
strebungen bei der Türkei versprochen. Amtrika hat den Zionisten Brandeis
als seinen Vertreter zur Vorbereitung des Friedens mit der Sammlung des Ma-
terials für den Orient gerade im Hinblick auf seinen Zionismus beauftragt.
RMPland, Italien und der Pa.pst haben gleichfalls ihre Mithilte zur Erreichung
der zi6nistisch.en Ziele in Aussicht gestellt. Alle sozialistischen Manifeste, die
ANNEXE XIX 481
sich mit dem kommenden Frieden beschâftigen, erklâren sich für den zionisti-
schen Gedanken.
So dürfen wir hoffen, daB die nachste Zukunfl: uns die Verwirklichung
unseres groBen Wollens und Hoffens bringen wird. In diesem Augenblick
lassen wir einen emeuten Ruf zur Mitarbeit an alle Juden ergehen, - an aile,
die uns bisher schon nahe standen, und auch an die, die uns noch f em standen.
Schlie6t Euch aile uns an. Lasset aile alten Vorurteile begraben sein und
arbeitet mit an der Wiedergeburt des jüdischen Volkes in seinem alten Stamm-
lande. Bekennet Eudi zum Baseler Programm:
,,Der Zionismus erstrebt /ür das jüdische Voile die Schaffung einer offent-
lich-rechtlich gesicherten H eimstatte in Palastina. •
Lord Balfour bat in seiner Kundgebung für den Zionismus darauf hinge-
wiesen, daB die zionistische Arbeit nichts sei, was ,,die Redite und die politi-
sche Stellung der Juden in irgend einem anderen Lande beeintrachtigen konn-
te". DaB die deutsche Regierung der gleichen Ansicht ist, tut ihre oben er-
wahnte Erklarung deutlich vor aller Welt kund und auch der türkische GroS-
vezier hat ausdrücklich die Loyalitat der Zionisten anerkannt. Niemand kann
danach mehr wagen, zionistisdie Gesinnung ais unvereinbar mit staatsbürger-
lichen Pflichten und Gefühlen hinzustellen. Gleichviel wie die Zukunft des
jüdischen Landes sich gestalten wird, wer des Landes Oberherr in Zukunft
sein wird: das deutsche Judentum, das so lange die Führung in allen jüdi-
schen Angelegenheiten beanspruchte und au~ batte, darf sich bei der groBen
Arbeit, die unserer jetzt in Palistina harren wird, nicht ausschalten. Gebt
Eurem Wùlen, an dieser Arbeit teilzunehmen, Ausdruck, indem 1hr den
Schekel, die jahrlicbe zionistisdie Kopfsteuer, zahlt.
Wer weiter über den Zionismus und seine Arbeit unterrichtet sein will,
wende sidi an die deutsche Zentrale
[Début 1918]
d ~ ionisme allemand
p l Juifi Allemagne,
d n le monde t pour
1 · inorité en général
(décemb ,e 1918)
486 ARCIIlVES DU MONDIALISME
[116]
DE& DEUTSCHE ZIONISMUS AM ENDB DBS EllSTEN WBLTDIEGES
(26.] DEZEMBER 1918°
PROTOKOLL DES XV. DELEGIERTENTAGES DER
ZIONISTISCHEN VEREINIGUNG FOR DEUTSCHLAND,
BERLIN, DEN 25.-27. DEZEMBER 1918,
BERLIN 1919, S. 76-94
Referat Blumenfelds
Die zionistische Entwiddung bat uns gelehrt, daB die Zukunft Palastinas
notwendig verlmüpft ist mit dem künftigen Leben der Juden auBerhalb des
jüdischen Landes. Nodi herrscbt Streit, ob diese zionistische Auffassung be-
reditigt ist, noch wird die Meinung vertreten, daB unsere zionistische Arbeit
in den Landem des Galuth nur der Vorbereitung für Palâstina dienen dürfe,
und der Anspruch auf ein selbswidiges jüdisches Leben nicbt erhoben werden
konne.
Denken und Erfahrung geben denen Recht, die zu der Forderung eines
jüdischen Lebens in allen Landem gelangen. Das Streben nach nationaler
Autonomie kann in seiner Erfüllung nidit dem auf Palistina gericbteten Wil-
len sdiidlicb sein. GewiB erwichst aus der Einsicht, daB nur in Palistina der
Reichtum aller Anlagen des jiidischen Menschen sich offenbaren wird, die
notwendige Erkenntnis, daB sonst nirgends das jüdische Volk zu wahrer
Heimatlichkeit gelangen kann. Daraus folgt aber nicbt, daB der Palâstina-
wille um so stirker sein muB, je weniger die Juden eines Landes die Hoff-
nung haben konnen, in ihrem eigenen Lande jüdiscbes Leben zu entwickeln.
Wir müssen ilberzeugt sein, dai aus allen jüdischen Zusamm~ingen Zio-
nismus organiscb erwachsen muS. Nehmen wir daher an, dai in den Un-
dern der jiidischen Autonomie die Juden auf allen Gebieten vollste Freiheit
der Entwicklung genieBen, daB ihnen nidit nur Erziehung und Unterricbt,
sondem auch Politik und Wirtsdtaft zur autonomen Regelung überlassen
sind, so wird gerade dieses allseitig entwickelte jüdische Leben sie dazu füh-
ren, die Unvollkommenheit des erreichten Zustandes zu empfinden. Die Ano-
malie des jüdiscben Lebens kann durch keine nodi so entwidtelte nationale
Autonomie aufgehoben werden. Gerade die durch die Erfüllung der Auto-
nomieforderung jüdisch gekriftigte Judenheit wird den Quellen des jüdischen
Schalfens nihergekommen sein als andere Zweige des jüdischen Volkes, und
deshalb mit besonderer Deutli.chkeit empfinden, da& der jüdiscbe Mensch der
Zukunft nur im Gemeinschaftsleben des jüdischen Volkes in der Verbunden-
heit mit dem Boden von Erez Israel erwachsen kann.
Autonomismus und Zîonismus konnten daher nw- Gegensatze. sein, so
lange der Autonomismus sein Ziel nicht erreidit batte. und das Gefühl beste-
0
in Jehuda Reiuharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C. B
Mohr, 1981 , pp. 245-254.
ANNEXE XX 487
[116]
LE SIONISME ALLEMAND A LA FIN DE LA PREMIÈRE GUERRE MON-
DIALE
[26.] DÉCEMBRE 1918
COMPTE-RENDU DE LA XVE JOURNÉE DES DÉLÉGUÉS
DE L'UNION SIONISTE POUR L'ALLEMAGNE
BERLIN, LE 25/27 DÉCEMBRE 1918,
BERLIN 1919, P. 76-94
Exposé de Blumenfelds
ben modite, es handle sich um zwei sich sdmeidende Wege zu einer in ver-
schiedenen Kreisen liegenden jüdisdien Zukunft.
1st es uns gedanklich unmoglich, den Autonomismus und die mit ihm ver-
bundene Ausgestaltung des jüdisdien Lebens im Galuth abzulehnen, so ist
auch tatsachlidi ein Verzidit des Zionismus auf jüdisches Leben auBerhalb
Palastinas in allen Fillen unmoglich. Das zionistische Leben beginnt nidit erst
mit der Landung in Palastina, Zionisten müssen überall als· Zionisten leben,
und wenn ein Zionist auch nur wenige Monate vor der Obersiedlung nach Pa-
lastina in Deutschland verweilen will, so wird es ihm unmoglidi sein, hier auf
die Betatigung seines Zionismus durch Verwirklidiung seines jüdisdien Lebens
zu verzichten. Die Konstruktion, daB diese zionistisdie Tatigkeit ja nichts
anderes als Vorbereitung auf Palastina bedeute, reicht nidit aus, um einen
Unterschied zwischen dieser Vorbereitung auf Palastina und dem Versuch der
Schaffung eines jüdischen Lebens in Deutschland festzustellen. Wenn unter
der Vorbereitung auf Palastina nidit nur die berufliche, sondem auch die jüdi-
sche Ausbildung verstanden wird, so wird leicht der Nachweis zu erbringen
sein, daB diese jüdische Vorbereitung allgemein und für die Zuk.unft nur ge-
lingen kann, wenn durch ein jüdisches Leben die objektiven Voraussetzungen
hierzu geschaffen worden sind.
In zionistischen Kreisen ist die Frage aufgeworfen worden, oh wir für den
Aufbau des jüdischen Lebens in Deutschland nicht alle Juden sammeln soll-
ten, die mit d~r Palastinaforderung des Kopenhagener Manifestes einverstan-
den sind. Es ist die Meinung vertreten worden, daB wir durch das Verlangen
einer Erklarung über die personliche Zugehorigkeit zum jüdisdien Volk und
durch ein Hinstreben nach eigenen jüdisdien Zusammenhangen die Assimila-
tion der Juden, die sich nur noch schwach mit dem Judentum verbunden
fühlen, bescbleunigen konnten. Es ist wahrscheinlidi richtig, dd jede jüdische
Bewegung, die notwendigerweise eine personliche Stellungnahme der Juden
zum Ziel hat, den Abfall mancher Juden beschleunigt. Es gibt gewiss Juden,
die in den gewohnten jüdischen Verhaltnissen weiter bleiben würden," wenn
man sie nidit zu einem Aussprechen ihrer Anscbauungen zwingen würde .. Es
handelt sich dabei um solcbe Elemente, für die das Judentum einen Person-
lidikeitswert nicbt mehr besitzt. Wir konnen uns aber nur fragen, ob das
Verbleiben dieser kaum nocb mit uns verbundenen Kreise im Judentum wich-
tiger ist als der Aufbau jüdischen Lebens. Die zionistische Arbeit in Deutsdi-
land mu/J das jüdische Leben wollen, da sonst nidit nur vollig assimillerte
Sdüchten uns den RUc:ken kehren werden, sondem das ganze deutsche Juden-
tum die Beûehungen zur jüdisdien Zukunft verlieren wird. Der Palistinage-
danke würde nur dann die geeignete Grundlage f.iir unsere. Galutharbeit dar-
stellen, wenn er aile Juden, die sich für ibn erkliren, dem Judentum fester
verbinden würde. Die Erfahrung zeigt uns, daB man für die Palistinaforde-
rung stimmen und zugleich ein Gegner des jüdischen Volksgedankens sein
ANNEXE XX 489
qu'il s'agissait de deux chemins qui se croisaient vers un avenir juif présent
dans différents cercles perdurait.
Si, en pensée, il nous est impossible de refuser l'autonomisme et l'orga-
nisation de la vie juive du Galuth qui lui est liée, il est aussi impossible,
en réalité, pour le sionisme de renoncer, dans tous les cas, à la vie juive en
dehors de la Palestine. La vie sioniste ne commence pas qu'avec l' atterris-
sage en Palestine, les sionistes doivent vivre partout en tant que sionistes
et si un sioniste ne veut rester que quelques mois en Allemagne avant de
se transplanter en Palestine, il lui sera impossible de renoncer à l'activité
de son sionisme en concrétisant sa vie juive. L'allégation que cette activité
sioniste n'est rien d'autre qu'une préparation à la Palestine ne suffit pas pour
constater une différence entre cette préparation à la Palestine et la tentative
de création d'une vie juive en Allemagne. Si par préparation à la Palestine
on n'entend pas seulement la formation professionnelle, mais aussi la for-
mation juive, alors il sera facile de prouver que cette préparation juive ne
peut réussir en général et pour l'avenir que si une vie juive a permis de créer
les conditions préalables objectives nécessaires à cela.
kann, der das neue Palastina aufbauen soli . . . Nacb unserer Meinung
muB ein Eintreten ror die Scbaffung der jüdischen Heimstatte in Palastina
zugleich auch ein jüdisch-nationales Bekenntnis darstellen. Ich bin überzeugt,
da6 bei Zionisten der Glaube schwinden wird, man konne die Frage Palasti-
nas und die Frage der jüdischen Nation getrennt behandeln.
Für unsere Arbeit in Deutschland wollen wir alle Juden gewinnen, die sidi
mit uns ais Telle der einigen, unlosbaren Judenheit empfinden, die wir mit
Recht ais das jüdiscbe Volk bezeicbnen. Die VOJl zionistischer Seite erhobenen
theoretischen Erwagungen, ob wir ein Recht haben, schon jetzt bei dem gegen-
wartigen Zustand des deutschen Judentums den jüdiscben Volksgedanken zur
Grundlage unserer Arbeit zu mac.ben, sind gegenstandslos. Alles jüdische Sein
ist unvollkommen und wird von uns in seiner Unzulanglichkeit, Vielgestal-
tigkeit und Zwiespaltigkeit deudidi erkannt und gewürdigt. Eindeutig und
klar benennen wir nur unser Wollen und unsere Ziele. Wir weisen dem deut-
schen Judentum einen neuen Weg zur jüdisdien Zukunft. Alle diejenigen,
die mit uns diesen Weg gehen wollen, nennen wir die vom jüdisdien Volksge-
danken Ergriffenen, da nacb unserer -Oberzeugung an der Entwicklung eines
lebendigen Judentums nur mitarbeiten kann, wer sich zum jüdiscben Volke
zugehorig fühlt.
Unsere Stellung zum Staat wird durcb ein auf dem Volksgedanken aufge-
bautes Programm nicht zu unseren Ungunsten verandert. lm alten Obrig-
keitsstaat konnte man befürditen, daB Forderungen nacb einem nationalen
Sonderleben vom Staate bekampft werden, der nicbt dulden wollte, daB ein
.Staat im Staate• entstehe. Die gesdûchdidie Entwicklung des 19. Jahr-
hunderts hat dazu geführt, daB eine ganz bestimmte Form des Staates sicb
durdtsetzte: der nationale Einheitsstaat. Jeder Mensdi, der nicht in allen
seinen Lebensbeziehungen sidi der herrschenden Staatsnation einfügen konn-
te, muBte befürchten, deshalb als Bürger minderen Recbts behandelt zu wer-
den. Besond.ers deutlidi ist diese Entwicklung in Deutschland gewesen, wo
man von jedem Bürger das Bekenntnis deutsch-nationaler Gesinnung ver-
langte, wo man Polen, Elsasser, Lothringer, Danen, Wenden, Kaschuben und
Litauer nur gelten lassen wollte, wenn sle durch Aufgabe ihres Volkstums
den Willen zum vollstandigen AnschluB an die deutsche Nation bekundeten.
Diese Politik bat die Polen im Gebrauch ihrer Mutterspradie beschrankt, bat
nichts Besseres zum Lobe aller nichtdeutscben Volksgruppen zu sagen gewuBt,
als daB das Deutschtum in ihren Gebieten Fortsduitte macbe. ·
Es war natürlich, dd die Juden, denen man die Emanzipation nur in der
Erwartung ihrer Entjudung gegeben hatte, glaubten, sie konnten nur durch
Betonung ihrer deutsch-nationalen Gesinnung die voile Gleichberechtigung
erhalten.
Dieser ein Jahrhundert lang ais hochste Leistung politischer Entwiddung
gepriesene nationale Einheitsstaat ist zusammengebrochen. Das sich neu ent-
ANNEXE XX 491
mufite diesen Weg gehen. Schafft der jüdische Volksgedanke hier lebendiges
Judentum, dann werden viele jüdisdie Personlichkeiten ihre Befriedigung in
jüdiscber Betatigung finden, und durch diese Normalisierung der jüdischen
Verhaltnisse wird auch die Beteiligung der Juden am allgemeinen Leben in
Bahnen gelenkt werden, die von allen sadilichen Menschen als notwendiges
Ergebnis eines vom Geist der Wahrheit getragenen ZusammenJebens empfun-
den werden wird. Sind wir in unserer Art vom Staate anerkannt, so sind wir
ein integrierender Bestandteil desStaatsganzen geworden. Daher glauben wir,
daB erst das nationale Judentum in freier Bewegung, in Hingabe am fon-
schreitenden Leben der Volker und also auch des deutschen Volkes teilneh-
men kann ...
Wir fragen uns nunmehr: Sollen wir allein Trager unseres Programms
sein?
Der Einwand, daB es für uns gefahrlicb sei, den jüdiscben Volksgedanken
und nicht das ganze zionistische Programm zur Grundlage unserer Forderun-
gen zu machen, kann nur bei solcben Beachtung finden, die an ein jüdisches
Leben auBerhalb Palastinas nicbt glauben. Da wir davon überzeugt sind,
daB aus jüdischem Leben organiscb Zionismus erwacbsen mufi, braucben wir
keine Sdieu davor zu haben, aile Juden, die sich zum jüdischen Volk zuge-
horig fühlen, zu Tragem des jüdiscben Lebens in Deutschland zu madien.
Wir halten uns aber aucb für verpflichtet, unsere Kreise zum Volk zu er-
weitern, weil man uns ais die Vertreter des jüdischen Volkes anerkannt hat.
Uns hat man Palastina gegeben, damit wir dort dem jüdiscben Volk die
Heimstatte bereiten. Wir müssen wollen, daB uns aile die verbunden werden,
die sicb zum Volk recbnen. Die Frage taucht auf, warum konnen diese nicht
aile Zionisten werden? Wir sind davon überzeùgt, daB einmal das ganze Ju-
dentum zionistiscb in dem Sinne sein wird, daB es Palastina ais seine wahre
Volksheimat empfinden wird, und daB alles jüdische Leben in allen Lindem
sich eins fühlen wird mit der jüdischen Entwicklung in Erez Israel, die durcb
ihre Leistungen der ganzen Judenheit das Gefühl eines allseitig entwickelten
jüdischen Lebens geben wird. Dieser Zustand ist aber noch lange nicbt er-
reicht. Heute bestehen im Judentum zwei Lager, das Lager der jüdiscben
Bewegung und das Lager der Assimilation. Zwei T endenzen bewegen die
Judenheit, und so durchaus der Zionismus den Teil des jüdisdien Lagers
vertritt, der, wie wir meinen, allein mit voller Klarheit die jUdische Gegen-
wart und Zukunft beurteilt, so zweifellos ist es, daB es zahlreicbe Juden in
der Peripherie des Zionismus gibt, die sich zum jüdischen Volke recbnen, ohne
Zionisten zu werden. Geistige und wirtschaftliche Voraussetzungen machen
es ihnen schwer, sic:h unmittelbar der zionistischen Organisation anzuschlie-
Sen, aber sie wollen zur jüdischen Bewegung gehoren, die trotz aller Vielfal-
tigkeit der Ausdrucksformen eine innere Einheit besitzt. Zu dieser jüdischen
Bewegung gehort die Orthodoxie, die sich zum jüdischen Nationalismus in
der Form des Gottesvolkes durchgerungen bat., ebenso gut wie die Gruppen,
die für die jüdische ~utonomie in den Landern kampfen, aber Palistina und
den Zionismus jetzt noch in unserer Begründung ablehnen. In Deutschland
ANNEXE XX 499
gibt es heute - anders als vor dem Kriege - groBe Kreise, insbesondere unter
den an Zahl und Bedeutung gestiegenen ostjüdischen Elementen, die nodi
nidit der Zionistischen Organisation, wohl aber der nationaljüdischen Arbeit
in Deutschland zu gewinnen sind. Sie alle wollen wir umfassen, um mit ihnen
für ein jüdisches Leben zu kampfen. Man sage nicht, daB dieser Versuch in
Deutschland milllingen müsse, da die altere Generation jüdisch groBenteils
festgelegt sei. Die Kinder dieser Antizionisten werden wir aus dem Lager
der Assimilation in das Lager des Zionismus herüberführen, wenn auch noch
so sehr versucht wird, diese Jugend hermetisch von unserer Beeinflussung ab-
zuschlieBen.
In diesem Augenblide wenden wir uns an aile, die vom Volksgedanken er-
griffen werden konnen. Nie war die Aussicht, die deutschen J uden zu einer
jüdisdten Entscheidung zu bringen, günstiger:
1. Das deutsche Judentum ist innerlidi durch dieErfahrungen diesesKrieges
schwer erschüttert. Die alten Argumente gegen das nationale Judentum sind
durch die Ereignisse überholt worden. Der Zionismus ist keine Utopie mehr,
die gewohnten staatsbürgerlichen Begriffe haben ihre Kraft im offentlichen
Leben verloren,
2. Die Orthodoxie hat mehr und mehr den nationalen Charakter des Ju-
dentums betont. Und so heftig der Zionismus von dem extremsten Flügel der
deutschen Orthodoxie nach wie vor bekampft wird, die Tatsache, daB die
Juden eine Nation sind, wird gerade von unsei:en onhodoxen Gegnern mit
leidenschafHicber Ent$chiedenheit betont, wenn sie unseren Volksbegriif
ablehnen.
3. Die Bedeutung des ostjüdischen Elementes in Deutschland ist wesentlicb
gestiegen.
4. Unsere innere EntwidrlHng wahrend des Krieges bat unsere jüdischen
Fahigkeiten und unsere politiscben Kriifte gestirkt.
5. Das / udentum der ganzen W elt ist vom jüdischen Volksgedanletn er-
griffen worden.
Die deutschen Juden allein, die friiher eine entscbeidende Rolle im Juden-
tum gespielt haben, haben sich bisher dieser Bewegung nicht angeschlossen.
Die alten Führer des deutschen Judentums.fühlen selbst, daB ihre Politik auf
allen Gebieten bankrott gemacht bat. Die Neuordnung der politischen Ver-
haltnisse hat ihren auch f rüher redit begrenzten EinfluB im politischen Leben
noch mehr geschwicht. Die durdi die alte Regierung geschaffene gesellschaft-
liche und wirtschaftlidie Stellung besteht nicht mebt. ·o em deutsdien Juden-
tum wird diese Xnderung allmihlich zum BewuBtsein kommen.
Wir hingegen haben ein Progra~ das in gleidie.r Weise den Juden in
Deutschland, in POSetl und Strdburg eine einheitliche aufrechte Stellung-
nahme ermoglicht. Wir konnen zeigen, da& nur der jüdisdie Volksgedanke
allen politiscben Verinderungen Stand hait.
ANNEXE XX 501
sdten Judentums bemachtigt, ais wit politische Forderungen auf der Grund-
lage des Volksgedankens für die Juden in Deutschland aufgestellt hatten.
Diese Erregung, die von Tag zu Tag starker wird 1 wird uns zugute kommen,
wenn wir das rechte Mittel zu finden wissen, um sie für die Entwiddung
des jüdischen Lebens in Deutschland nutzbar zu machen. Dieses grolle Mittel
glauben wit gefunden zu haben. Es ist der jüdische KongreP in Deutsd,-
land.
Dieser KongreB kann, wie ich gezeigt habe, aus jüdischen Gründen nur den
Volksgedanken zur Voraussetzung haben. Der Volksgedanke.allein gibt dem
KongreB auch die erforderliche politische Grundlage, da politische Forde-
rungen heute nur von einem Volke erhoben werden konnen. Der Schutz der
Minderheitsrechte wird Volkern gewahrt, und eine andere Gemeinschafts-
bezeichnung wird heute von der Weltpolitik nicht verstanden.
Dem KongreB kommt nicht nur die Bedeutung zu, ein Instrument für die
Entwicklung des jüdischen Lebens in Deutschland zu werden. Er bat einen
durchaus selbstandigen Wert. Auch wenn unsere Hoffnungen für das deut-
sche Judentum sich nicht erfüllen sollten, wenn unser Weckruf ungehort ver-
hallte, müBten wir den KongreBgedanken vertreten. Wir wollen auf dem
groBen jüdischen Weltkongre/J, der Konstituant~ des jüdischen Volkes, ver-
treten sein. Der WeltkongreB wird nicht nur das Symbol der Einheit des
Judentums, sondern audt der Trager des weltpolitischen Einflusses der jüdi-
schen Volkskraft sein. Mit einem Sdtlage kann das deutsche Judentum sien
weltpolitiscb dem groBen jüdischen Volke eingliedem, indem es '· ais volks-
bewuBtes Glied an der allgemeinen jüdischen Erhebung teilnimmt.
Wir sind daher entschlossen, den jüdischen KongreB in Deutschland einzu-
berufen und erwarten, daB der Delegiertentag unser Vorh-aben einmütig bil-
ligen wird.
Ich bitte•Sie daher, dem folgenden, vom Zentralkomitee einstimmig ange-
nommenen Antrag zuzustimmen:
.Der 15. Delegiertentag der Zionistischen V ereinigung /ür Deutsd,land
bescblie/Jt, die Kra/te der zionistischen Bewegung in den Dienst des Gedan-
kens der Einberufung eines Jüdischen Kongresses in Deutschland zu stellen.
Dieser KongreP soll alle in Deutschland wohnenden Juden Nmfassen., die
im Bewu/Jtsein ihrer Zugehorigkeit zum jüdischen Volke an der Entwidtlung
eines Jebendigen / udentums mitarbeiten wollen.
Die Zionistische Vereinigung /ür Deutschland tJertritt /ür den KongreP,
/olgendes Programm:
a) Palâst-ina als nationale Heimstatte Jür Jas jütl.ische Volk.
b) Tatsiichliche Durch/ührung der vol/en- Gleichberechtig-ung der Juden
in .allen Landern~
c) Nationale Autonomie f"r die jüdische Bwolkerung der Lander der
jüdischen Massensiedlung sowie aller anderen Lander der Welt, deren
jüdische Bevolkerung Anspruch a11f sie erhebt.
ANNEXE XX 503
ponsable du judaïsme non sioniste lorsque nous avons établi des exigences
politiques sur la base de la pensée patriotique pour les Juifs en Allemagne.
Cette exaltation, qui se renforce de jour en jour, nous sera bénéfique si nous
savons trouver le bon moyen pour l'utiliser pour le développement de la vie
juive en Allemagne. Nous croyons avoir trouvé ce moyen. C'est le congrès
juif en Allemagne.
Ce congrès, comme je l'ai montré, ne peut avoir comme condition préa-
lable que la pensée patriotique pour des raisons juives. La pensée patriotique,
à elle seule, constitue également la base politique nécessaire du congrès, car
actuellement seul un peuple peut pose! des exigences politiques. La pro-
tection des droits des minorités est accordée aux peuples et, aujourd'hui, la
politique mondiale ne comprend pas d'autre désignation communautaire.
Le congrès n'a pas seulement pour mission de devenir un instrument du
développement de la vie juive en Allemagne. Il est tout à fait autonome. Même
si nos espoirs pour le judaïsme allemand ne devaient pas être satisfaits, si
notre ~ppel n'était pas entendu, nous devrions représenter l'idée du congrès.
Nous voulons être représentés au grand congrès mondial juif, la constituante
du peuple juif. Le congrès mondial ne sera pas seulement le symbole de
l'unité du judaïsme, mais aussi le porteur de l'influence politique mondiale
de la force du peuple juif. D'un seul coup le judaïsme allemand peut s'inté-
grer, en termes de politique mondiale, au grand peuple juif en participant, en
tant que membre, conscient de son patriotisme, du soulèvement général juif.
C'est la raison pour laquelle nous sommes décidés à organiser le congrès
juif en Ailemagne et d'attendre que la journée des délégués approuve notre
projet d'une seule voix.
En conséquence, je vous demande de bien vouloir approuver la requête
ci-dessous qui a été approuvée à l'unanimité par le Comité central :
«La J5e journée des délégués de l'Union sioniste pour l'Allemagne dé-
cide de mettre les forces du mouvement sioniste au service de l'idée d'orga-
niser un Congrès juif en Allemagne.
Ce congrès rassemblera tous les Juifs vivant en Allemagne qui, conscients
de leur appartenance au peuple juif, veulent participer au développement
d'unjudaïsme vivant.
L'union sioniste pour l'Allemagne a le programme suivant pour le
congrès:
a) La Palestine comme foyer national du peuple Juif. [Janvier 1919]
b) Mise en place dans les faits de la pleine égalité des droits des Juifs
dans tous les pays.
c) Autonomie nationale pour la population juive des pays où la coloni-
sation juive est massive ainsi que tous les autres pays du monde dont
la population juive exerce ce droit.
04 ARCHIVES DU MONDIALISME
{janvier 1919]
NA1'ltAN FElN1JÉJRG
~Ult :KN DilOW
t ~ TltUJ11lfAU'.X; Qtnl:;.t,, :t>:ît P'.AJ;tS'i'OtJj
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NATHAN FEINBERG ..
DOC'l'aVII - Daoft'
ATOOA'l' nà Ulla 'Z'IIDVW.&Vlr: GffDa Da I ' ~
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LA QU}~STION DES MINORITÉS
A LA CONFÉRENCE DE LA PAIX
DE 1919-1920 ET L'ACTION JUIVE
EN FAVEUR DE LA PROTECTION
INTERNATIONALE DES MINORITÉS .. •· .. ' ...... ' -
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512 ARCHlVES DU MONDIALISME
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ANNEXE XXI 513
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AVANT-PROPOS :- ~ >-· _.' -;·-·_/ i .f'?.": _
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Le · problème ~es minc;,rit~s (tan, le-- prog;l'&:mme. de paix · -' :· ·.· ·
- · , de la Soe1al-démoorat1e -; ••• - . •••••••.•••••••• -••-•••• .• •• -· · 2.\
Les droits des minorités dans les buts de goerre des pays . _:
belltgérants .....~.•.• ••••.••.•• t ••.. ......... ! . . .... . . . -~• • • • • • • y:~. 28
·_ •·. ·. -· : ·__" CHAPITRE VI. _.:..;~:---·-·::~:. : :':·.:·_· -··:
L~action juive à la Conférence de la Paix et la oonslitu- ~--~.-· · . : ·
:. tion <lu c Comité fdes !)élégations Juives auprès de ♦-~ ,
.... . ,
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· · CHAPITRE VIII. ,. -: · ,.. .
La question des minorités devant J,e c Conseil Suprême •
. et la création de la c .Commission des Nouveaux
, Etais et de protection des Minorii,a > •••••••••••••• 87
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Le memorandum du c Comitt§ des Délêgationa Juives --
auprès de la Conférence de la Pak > •••••••••••••• ___ _ 71
. :· -~- -. .-'" :·- \ .>,\~ :{,.;i/:.. ChapLlre X. - }/(:·:·:~:'. __-.--~-- \- ; ._--.,
L'opposition des Etats intéressés et la bu iti~me séanoe · - - ~
plénière de la Conféreooe de la Paix du 31 mai 1919 95 •· ,
---. ._·- .·:. · , -~. ~-- ~- :·:::~:_ \ . CHAPITRE ~XI_. :·3:'.//t-~t ~-~-<::;~/ ~ -~-:_ -
Le développement ultérieur de la question et, la signa-
-- . ture des traités des minorlltés ........ ·~.............. t 06
Conclu.alon
~EXE A. Traité dit des minorités, signé le 28 juin t 919,
à. Versailles, entre les Etats-Unis d'Amérique, l'Em- ~
~1re Brittannique, la France, l'ItaUe. le Japon et la ·
Pologne ............................... ............. ._ t41·
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ANNEXE XXI 517
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: -= ·:··. · '.·.·: a) pleine 8t entière protecÙ~~ de le~r vie et de leur ·_:
liberté; · -
. • b) libre exercice, tant public que privé, de toute toi, .
religion ou croyance. . ··· ··~ ·
2° - Droit à la nationalitl du pays, automatiquement et
,an, aucune formalité : ·: ·· -- ~ .
a) par le tait d'avoir sur le territoire du pays son
domicile (ou son indigénat) à la date de la mise en vigueur
du Traité; · ~ ·. · · -··. · - ,. · - . ~-. · :-· · - · _; -.~_ - · . ·
b) par le fai.t d'être né sur le territoire du pays et de
ne pouvoir se prévaloir d'une autre nationalité 1). · , _
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mans dans les Traités aveo la Yougoslavie et la Grèce; l'auto-
.nomie territoriale des Ruthènes dans le Traité aveo la
Tohêooslovaquie; des droits spéciaux pour les Szeckler et
les Saxons en Transylvanie dans le Traité avec la Roumanie,
etc.
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ANNEXE XXI 523
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ANNEXE XXI 525
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anglais et français intervenir auprès de leurs gouvernements
en faveur de la protection des Juifs dans la ·Molde.vie et
dans la Valachie, cetLe fois avec plus d'efficacité. ü Proto- ;
cole de Gonstantinople, du t t ténier i856, garantit l'égalité
des droits aux membres .de toutes les religions, f com.prls
la religion juive. Mais peu de temp.e -prèe, -de.n,s la OonY.en-
Lion de .Paris du iO aollt 1858, l'obligation tut l.imité.e aux
seules religions chrétiennes. Q.uapit aux -utres r~ e.ligio.~ , il
fut sLipulé Jeulement que la jouistanoe de ces d.r oits pourrai.l ·
leur être étendue par des disposîüa~ législ$tiYes. Par contre,
robligation que la Turquie assuma de par l'ae~ connu sous
le nom d' «acte de Hatti~Uoumay,oun,,, du i8 février t856, fut
formulée de telle sorte qu'elle pr,o~t non seulemen.\ les .
chrétiens, mais aussi les Juifs. 0-'eat de la mGme -manière que
la questio.n fut réglée en i-878. Aus•i bien 19$ trai~ &Yeo Jes
Etats ~ s'eJiranchirent de la domina.tion tu~que qJie oelu.i
conclu avec la Turquie elle-même oni ~anti i"éplité ,(les
droiœ aux ressortissant.$ de toutes 1~ religjons e~ parte.nt,
aux populations juives égalemen.t. A~ Oongris de B~rlin,
on s'est même tout spécialement .~up,é de le, situation d~s
Juifs en Roumanie. Le représentant j'talien, oomte .YJ.llll~f,
proposa que, <<dans le but d'éviter topt malentendu»,, f '9n
garantit ·expressément aux Juifs m~ai.ns, -d,uis ,m. a.rljele
spécial, le droit à l'acquisition de la A&tionalité r~Ul,ll&in9., -
La proposition n'a pas é.té $dop~, mei, ~ut.a ,-~histoire ·
ultérieure de la question j ui-ve en RontB;aoie a déin.oJ>.tré
el&irement ~ombien elle é,WJ to~d6e ei ~•nte. P• to-u s 18'
moyens, le gouYernem~nt .rQu~eJ;,n ~4ercba .t;. ae déri()ber et.
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530 ARCHIVES DU MONDIALISME
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532 ARCHIVES DU MONDIALISME
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- . · ~·' :!<..~~~- <~--~ CHAPITRÉ IV ' -.-. . . c--.:~<.;., . . . .~~-.:~
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'~ i PRonLÈMÊ Î>EÉ(.MINoBITÉS)iA.Ns·_ LE
PROGRAMME DE ·· PAIX -"l>E .. LA SOCIAL·
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DANS LES BUTS DE GUERRE DES PAYS
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alliées el assooit\ee tirassent effectivement! des principes
par elles proclamés; l"s conclusions et conséquences
nâoessaires, il avait fallu que quelqu'un vtnt devant la Confé-
rence de la Paix pour le revendiquer et l'exiger hautement.
Or, oe ful le grand mérite de la représentation juive auprès
de la Conférence de la Paix que d'avoir accompli cette tê.ohe.
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540 ARCHIVES DU MONDIALISME
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-·· (1) Mu Nordau avait déjà, aï août 1915. publ• IOII programme bi~n :
connu des revendications juives et propoaé de convoquer ua cona...- mondial
juif pour le défendre devant la Conférence de la Paix. . -: • "' ........ 1 ... ~ ...
(2) ~ona qu'au coun cle l'année 1919 clam commiaaiont furent ·
eaT~y~ ~ Polope ~u~ y faire. une enquête ,,ar la acà et pogrome,
&nbJu1f1; 1~parle Préaideot Wilson, IOIII la conduite de M. Henry Mor•
•~thau, et l·auue par le Couvemcment brit.Jmique, IOIII la prâidesaœ de . ·.
111 Stuut Samuel .. . - .
542 ARCHIVES DU MONDIALISME
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(1) P,oœedin1,, p. 25, 82. .,..
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552 ARCHIVES DU MONDIALISME
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. -.-- ~~, ~ ::: :· --~-/'. 2:-L;::_ : . . . .-. ..-.,. ✓ - • -~ ~-: .:'~. • - : __ ,_ ~<; ..-.-:~ .>..
LA PROTECTION DES MINORITÉS DANS LES
PROJETS DU PACTE DE LA SOCIÉTÉ DES
NATIONS ET LA LUTTE DU JAPON POUR
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L'ÉGALITÉ DES RACES
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__, :. Ainsi que nous l'avons vu, les di.fîérentes déclarations
gouvernementales, comme aussi les discours du Président
Wilson, ne contenaient que des principes d'ordre général.
Sur la base de ces principes, on pouvait, il est vrai, ériger
tout un système de protection internationale des minorités,
mais il n'en reste pas moins que cette protection n'a été
manüonnée ni envisagée expressément nulle parl · · ·_ -
· Il ne faut donc pas être surpris si, ni dans le projet du
pacte de la Société des Nations du 20 mars i9i8 élaboré par
la Commission gouvernementale britannique, sous la prési-
dence de Sir Walter G. F. Phillimore 1), ni dans le premier
projet que Wilson avait déjà établi en Amérique à la fin du
m-0is de décembre ill18, nous ne trouvons nulle trace d'un
article consacré au problème des minorités.
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-- 48 --
Seul, le second projet du Président Wilson du tO janvier
t9t9 contient un article de cetLe nature. Parmi les six nou-
veaux points (1upplementar11 agreement,) que Wilson ·
vait ajoulés en Europe - sous l'influence de diverses per-
sonnes et de plusieurs facteurs, surtout sous l'influence du ·
projet du général Smuts, - au premier projet qu'il avait .
rapporté d'Amérique, le dernier point - le sixième - était
consacré à la protection des minorités et ainsi conçu:
«La Société des Nations demandera à tous les nouveaux
«Etats, comme condition préalable à leur reconnaissance
comme Etats indépendants ou autonomes, de s'engager à
accorder à toutes les minorités de race ou de naüonalité,dans
«leurs juridictions respectives, exactement les ·mêmes trai-
«tement et sécurité qu'ils accordent à la majorité de race ou de
• nationalité de leur peuple »-. _*~:-· .. ·· - .---. ~ - <- .----~
~-Jt~ ~-~
Presque tous les auteurs qui se sont posé la question de
savoir d'où cette nouvelle disposition üre son origine sont
arrivés à la conclusion qu'elle a été incluse par Wilson dans
son projet sous l'influence directe des Juifs. ,_ . ~ .. . ·: -~ _
.--- ù, professeur Georges Scelle écrit, dans son article
sur «L'élaboration du Pacte» dans l'ouvrage de P. Munch,
que cette disposition trouve son origine ccdans une propa-
gande active . menée par les israélites anglo-saxons» 1 ).
Philip Baker croit, lui aussi, dans son article. «The making
of the Covenant from the British point of view», que
Wilson, en rédigeant ce paragraphe, avait «particulièrement
en vue le traitement des Juifs dans certains pays» 2 }. . -~J
- 47-- - -
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• (1) R. S. Baker, •· - . wl. 1. p. 1'0. • ~, ~ •" ., :.~ ' - ' <d • , • ._, ,• • v • ~•
5 AR HIVES DU MONDIALISME
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· (1) Voir le teste clee projeta clam D. H. Miller, •· cil.. ftl. II, p. 238-
2SS. «>3-422. .
(2) Voir: /1,il., val. 1. p 191, 19S-196, 221. 1lil-211J: TOI n,..9-• 237.
-.-.
273-274, 1:16, 282-283, 307, 315, 323-325, «)3, ~,. ~3-444. 449-4S2, ~S.
. ' ~
ANNEXE XXI 561
-&'7 ~ .. ·.
C'est aussi l'avis du· colonel Bouse, -ainsi qu'il ressort d'une
note qu'il porta, le jour même, sur son agenda 1 ). Cela se
dégage aussi d'une façon particulièrement évidente du dis-
cours que M. Venizelos a tenu, plus tard, dans la séance dli
tt février i9t9, dans laquelle la Délégation japonaise a
renouvelé sous une autre rorme sa proposition relative à
l'égalité des races. Lui--: Venizelos - était responsable de la
dispariüon de l'article du Pacte concernant la liberté
religieuse. Il avait pensé que si cet article était rejeté, les
difficultés relatives à la quesU-on de race seraient également
éliminées. Maintenant, la question réapparaissait sous un
autre jour. Si l'on acceptait l'amendement japonais et si
celui-ci était inséré dans le préambule, on devrait également
y inclure une clause concernant la liberté religieuse 1 ). ·
: ~ · Certes, il n'était pas trop difficile à la. Commission de
sacrifier cet article qui, du reste, est le seul qui rot supprimé
dans le projet «Burst-Miller». La plupart des membres de
Ja Commission s'étaient, d'ailleurs, dès le premier moment,
comportés assez froidement, sinon tout à fait négativement,
à l'égard de cette disposition. De plus, il convient de ne pas
oublier que le Président Wilson n'a pas participé personnel-
lement à la séance du- i8 février. Or, en son absence, il a été,
Bans nul doute, plus aisé à la Commission d'adopter sa dé-
cision. Il est vrai que le colonel House avait réservé le droit
du Président Wilson de soulever de nouveau cette question,
mais, comme nous le savons, Wilson a encore, ce jour même,
donné son approbation à la décision prise. II a, vrai-
semblablement, cru lui aussi que, par la suppression de cet
article, on éviterait toute discussion concernant le problème
des races, qu'il considérait comme indésirable, voire nuisible.
La décision du f 3 février est ainsi demeurée en vigueur
et le texte définitif du Pacte de la Société des Nations ne
contient donc aucune trace de l'article concernant les liber-
té et égalité religieuses. ·
Nous avons déjà pu constater que, en corrélation très
étroite avec l'article
. .
«religieux», fut soulevée et examinée à
,
. .
( (1) The lnlimate 'f!."-"'of Colonel House. An8Jl8ed u a narrative
~1 Charles Seymour. Volume IV. The endin1 of the War. June 1918-
November 1919. London. 1928, p. 32S. . • .
(2) D. H. Miller. op. cit. vol. ll, p. 390-391. . . -. · . '"> ~ .:. . ✓
566 ARCHIVES DU MONDIALISME
-58- ·
la Conférence de la Paix la question de l'égalité des races -
problème important et épineux de la politique mondiale.
. Il ne serait pas superflu de s'arrêter ici brièvement sur
la teneur de la proposition du Japon et sur la lutte menée
par la Délégation de paix de ce pays en faveur de l'adoption
de cette proposition 1 ). .
La question fut soulevée pour la première fois à la
séance de la Commission de la Société des Nations du i3
février i9i9 1 ). Le délégué japonais, le baron Makino, propo-
sa d'insérer dans le pacte de la Société des Nations, comme
addition à l'article ((religieux» un second alinéa, consacré
à la question des races, stipulant que: <d'égalité des nations
«étant un principe fondamental de la Société des Nations,
<<les Hautes Parties Contractantes conviennent d'accorder,
«aussitôt que possible, à tous les étrangers, .nationaux des
,(Etats. membres de la Société, un traitement juste et égal
«à tous les points de vu~, sans taire aucune dist~notion en
<<droit ou en fait, à raison de leur race ou de leur nationalité».
Dans un grand discours pénétré de «réflexions idéolo-
giques et démocratiques», le baron Makino cherchait à justi-
fier sa proposition. Les animosités de races et de religions
.,,
------· ~ \,
_,,
· (1) Pour p)u1 de détails, aimi que pour le teste end de tom les dis-
cours. voir D. H. Miller, op. cif., vol.J._ p. 183-184, 201, 210-211. 268,
461-466; vol. II,~- 323-32S, 387-392, 486-489, 573-574, 702-704.
(2) Ainsi que D. Hunter Miller le fait observer, on était aa courant de
la proposition japonaise déjà une semaine avant qu'elle ne ftlt officiellement
formulée. Du reste. au coun de la huitième séance de la Commission de Ja
Société des Nations du 11 février, le baron Makino avait déclaré expres-
sément gu 'n se rése"ait Je droit de faire certaines propositions d'amendement
Ion de la deuième lecture du projet (D. H. Miller, op. cil., TOI. 1, p. 210-
211).
· D. Hanter Miller raconte auui que, le 9 février, étant en train de discuter
••ec le colonel House, aur la proposition japo_.ai.e, Lord Balfour ,•approcha
d'eux et une discuaion aénérale sur cette matière ••engagea entre le colonel
Home et Lord Balfour. Le premier montra à Lord Balfour un memoran•
dum qui dQ,utait par le principe extrait de . la Déclaration d-Jndépmdance.
que tout les hommes sont nés égaux. Lord Balfour dit alon que c'était une
propo•ition da XVIII• siècle qu'il ne conaidérait pas comme juste. D esti-
mait que ai. dans un certain sens, il ~ait exact que tous les hommes d'une
nation déterminée étaient nés égaux, un homme de l'Afrique Centrale n'était
pu œ égal à un Européen. Le colonel Hou,e répondit qu'il ne voyait pu
comment la politique pratiquée en matière d'immigration à l'~anl da Japo-
naia pouvait être poursuivie. C'était un peuple qui allait en croissant et tout
ton territoire ltait utilisé. Il devait avoir des débouchés où immigrer. Lord
Balfour déclara alors qu'il éprouvait une grande sympathie pour cette façon
de •oir. (D. H. Miller, op. cil., •ol. I. p. 183.) .
ANNEXEXXI · 567
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---88---
-6'-
. .
· ses efforts couronnés de succès. Nous avons déjà vu
que la tentative du Président Wilson de garantir dans
le Pacte de la Société des Nations les droits des minorités
ethniques et nationales et les liberté et égalité religieuses,
se heurta, elle aussi, à des difficultés insurmontables. Il aYait
défendu les arücles additionnels VI et VI~ tant qu'il le put,
mais à la fin il dut y renoncer. , f. • • • ,. • • •
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-.~···.· ~· :':° :"' :~ : . - ~ : :· ..:,_,..,... . >~
, :-.--_ . ............ .- , : , · ·::;.;~~ ·_.~ .. ·:..-:·_::.,'=-
-. (1) Voir: Mware du Conadl F&lhol a rAuemblée FUhale conc•- .
nant la q_ueslio,a de racuuion de la Sua a la Socillé '1a Nation, (cha
4 aoat 1919). Beme. 1919, p. 215-216. ' •• •, • ~ 1 <: ~' h • ~• · , - : -
574 ARCHIVES DU MONDIALISME
.- . -
que «des süpulations réagissant si profondément sur le droit
public interne, pow-raient se heurter à des obstacles presque
insurmontables qui risqueraient de difl'érer jusqu'à un
avenir incertain la réalisation de la Ligue» _1) • . ·
Et six mois environ plus tard, dans son Message à
l'Assemblée Fédérale du i ao-Ot i9i9, concernant la quesüon
de l'accession de la Suisse à la Société des Nations, le Conseil
Fédéral Suisse a encore une lois touché la question des mino-
rités dans le Pacte de la Société des Nations.Il disait à ce sujet:
«Une autre lacune du pacte résulte de l'absence de dispo-
«sitions protégeant les droits civils et politiques, en partiou-
. (<lier ceux des minorités linguistiques et _c onfessionnelles.
c<L'oppression de ces minorités a été, au cours des cent
ccdernières années, une des principales causes de guerre. Une
«délimitation des Etats, basée strictement sur des caractères
,<ethniques, n'étant pas possible, ni même toujours justifiée
«et opportune, le danger de conflits de ce genre subsistera
«toujours, si chaque Etat ne suit pas une politique vraiment
«libérale à l'égard des minorités». Le message sign.ale ensuite
que e<plus Qn examine la question, et mieux on voU la
ccdifflcuUé qu'il y a à trouver, pour exprimer le principe dont
<ela justesse n'est pas contestée une formule concrète adaptée
ccà toutes les situations et qui soit politiquement applicable».
Encore que le Conseil Fédéral trouve que l'absence d'une
telle disposition dans le Pacte de la Société des Nations est
explicable, il n'en désigne pas moins oette lacune comme re-
grettable_•)_._,:_:::~_/'•·~;.~ ~~ t:.--:, ; _..:~-.-:.. - __ \ v.... ,-..-~_:[~-.,,._ -~- _5 ~. ·.~- .~ ~---: · :- ·~7 --~~ > .
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. - ,. -., -.. :. , . . ___ -.-. · ~ , ~ ~: -~ · . CHAPITRE V111 ··.·. - -..•.-.:. . _.. - . -·-:--1!-__ _ -."'> .- ••
- ~ , - -~·:·· . -~~ : ·_' , . ~ ~~-~~ . :- ' -~. .·-·.. _. - ·. · __:r--<; ;:, _-:. · --~---_- . ..:~~~. .-:. . ·-·.>-:.,- _._
- '10-
., · ~ ·Les reprêsentali1 juifs durent, à ce moment tou\ par-
ticulièrement, monter la garde et veiller à oe que les maîtres
du monde n•oublient pas leurs promesses concernan\ la
protection des Juifs et qu'ils les remplissenl · ··
~ iO avril i9t9, les délégués du Congrès juif d'Amé-
rique, qui étaient en même temps les membres dirigeants du
Comité des Délégations Juives, rendirent visite au Sous-
Secrétaire d'Etat américain M. Robert Lansing, à M. Henry
White et au général Bliss et, quelques jours après, aussi au
colonel Edward M. House.
~ · -- Quelques semaines passèrent et le i-er mai i9i9, la
question fut enfin, après un long intervalle, portée de nouveau
à l'ordre du jour de la Conférence de la Paix. Cette fois, elle
fut soulevée non pas dans une commission quelconque ou en
séance plénière, mais précisé~ent au sein du Conseil
Suprême 1 ). Et celui qui l'avait mise en avant n'était autre
que le Président Wilson en personne. Il ~se souvenait· fort
bien de ses tentatives précédentes pour régler la question
dans le Pacte de la Société des Nations, et il n'avait pas non
plus oublié son entretien ultérieur avec les représentants du
Congrès juif à Washington et il tint parole.
Par la façon dont Wilson avait soulevé cette question
au Conseil Suprême, on voi~ du reste, qu'avant tout, il
avait en vue, à ce moment, la protection des Juifs. Le débat
qui s'institua à cette occasion au Conseil est des plus instrue-
tife et très caractéristique 1 ). · ·
(1) L'on aait que Je Comeil Suprême (Conseil des Chefs d'Etat et de
Gouvernement) se composait tout d'abord de 10 membres et, dee_uÎI le 2S man
1919, de cinq ou, plus exactement. de quatre ( c The big Four >), étant
donné que le représentant du Japon ne J>renait part qu'eus réunions où se
traitaient da questions se rattachant à l'Extrême-Orient. Après que le Pré-
aident du Conseil italien, M. Orlando, e6t quitté Paria le 24 avril 1919, le
Conseil Suprême N composait 1énéralement de 3 membrea (MM. Wilson, Ce-
menceaa et Lloyd George). Voir l ce sujet Ray Stanoud Baker, op. ciL.
Yol. II. p. 78, 156. 22S et H. W. V. Temperley, op. dt, vol. 1, p. 265,267. ·
r
(2) Comme no111 avom déjà souligné dam l'aYant-propc,1, c'est gr&ce
à l'amabilité de certaines penonnalités politiqua ayant auivi de très près
les travaus de la Conférence de la Paix que noua avons ·obtenu les remei-
pementa concernant cette .&nce du Conseil Suprême, aimi qu'au sujet de
toutes lea autres séances au coun desquelles la question dea minoritéa ••ait
~. touchée. L'aathenticité abaolue de œa WonaatiGDt ae peut faire l'objet d11
moindre doute. . . . : . . . - _ . . , . _. ., . , ,.- ._ . .
ANNEXE XXI 579
- ._ '71 ~ -
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. . ~ -- '14 -
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584 ARCHIVES DU MONDIALISME
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wichtipten Gesetze und Entwürfe. Berlin, 1921, p. 85-91.
Pu contre, M. Krau~ a inséré, dam IOD recueil1 la cDécJaration Bal-
four>: orf, ~tte. Déclarat.ion conce~e. ,:~.illll'! nous 1 •~om déjà aipalé plus
haut, c etabhuemcnt en Palestin . e d un foyer nabonal pour le
juif » et ne YÎle pu les clroita dea minorités juives. Ce document ne
cLmc pu trà bien avec ua recueil nlalif aa problème clea miDorit&.
586 ARCHIVES DU MONDIALISME
-- 78 - >' • • .-
. .
non plua, empêchées de vaquer à leurs affaires le dimanche·
ou autres jours de fêtes religieuses; reconnaitre ~es Juifs
oomme une minorité nationale. .
Toutes ces obligations doivent être considérées comme
parUe intégrante de la constitution des pays respectifs;
elles ne sauraient êlre rest.reintes ou mises en échec par
aucune loi, disposition ou action officielle, et ne pourront
être amendées sans l'agrément de la Société des Nations. •
La deuxième partie du memorandum est bien plus
courte. Elle contient seulement cette stipulation que tous les
Etats qui signeront -le traité où figureront les obligaüona
susmentionnées, ainsi que toute minorité •lésée par la vio-.
laüon et la non-exécution de l'une de ces stipulations, seront
fondés à soumettre leurs réclamations à la Société des
Nations ou à tout autre tribunal qui pourra être institué
par celte Société. . ,. , · - , . -~
Outre les articles ci-dessus résumés, le memorandum
contient aussi un «Exposé «;tes motifs,, détaillé, mettant en
lumière le fond et la valeur du problème des minorités et
donnant en même temps une justification précise des reven~
clications formulées. .- _ ~ ~ -~ . •
r . Il ne peut exister aucun doute sur la quesüon de savoir
..,
·•
«oaine et ceux des autres puissances - européennes diri-
. ccgeantes, s'efforçant de les persuader que tous les groupes
, <<minoritaires, les Juifs y compris, méritent las droits tels
«qu'ils ont été éventuellement formulés dans _le memoran-
«dum» 1 ). - -., "-:-'-. : . , . · _ _.-: r .. - ... • • : .... • • • _
. -81 ----
ration des dispositions dea t.raités de paix relatives aux
droits des minorit.és. ~ · ~
Pour s'en convaincre, il suffit simplement de compare!'
l'arLicle 9 du memorandum. du Comité aveo l'article 7 des
dispositions relatives aux minorités dans le projet de traité
avec l'AuLriche du 2 juin i919. Nous comparons le texte
français du projet avec le texte anglais du memorandum. el
. non avec son texte français, celui-ci étant une traduction
peu heureuse de l'anglais. Par ailleurs, nous n'avons pu
nous procurer le texte anglais du projet de traité avec
l'Aut-riche, celui-ci n'ayant pas encore été rendu public. La
Commission ayant eu sous les yeux les deux textes du memo-·
randum du Comité, n'avait probablement pas voulu admettre
la traduction · française trop libre et avait pris soin que,
dans les deux langues, le texte se rapproohl\ littéralement
le plus possible. ~
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du iO mai i9i9 ., · -.- ..- -:.
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< du 2 juin i9i9 •
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The ·state o·r.~ ·a grees tbat the ·. L'Autriche s'engage à incor- .
foregoing obligations are he- porer '1es obligations précéden- .
reby embodied in her fun da- tes dans ses lois f ondamenta-·
mental law as a bill of rigbta, ha· comme une déclaraUon 'de
with whieh no law, regudaUon, droit,s conLre laquelle aucune·
o~ atftcial act.i on sball conflict, loi ni règlement, ni aucune ao-
or intertere and as against Uon offteielle ne P.Ourr-0nt en-
wbich no law1 reg;ulation, or· trer en conflit, ni mtenenir, et
o.ffloial aetlon shall bave vau-~·• sur llaqueMe aueune loi, ni rè- ·
dity or eUect,. Noiie of the to-~ gliement., ni aucune act.ion offl__
reg-0ing «provisions shall be oielle ne pourroJtt prévaloiri) •.
amendable without the consent - · . ·
cd the League of Nations. ,. _. -· . ,_...._-- ; .~~ · -s: ~ !.- :· ~. · ··.\·~. · .> .
• • .I ~ < • ... ~
. ... : :• ·•~Y • • • • • ' • •' • ,• -: •: ' .- • , • ..
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Artiole J. . . .. , :. ~.'., ··: :.~ ~; ·;.__ ·:: ·> Article ·2'.··: .··:-: ·: ·_ ': ~~... ~
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or beliet, wboae praoUoea are vv\ . ' ' - . ' ' ~ l :: • ' •• '·
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ArUole 81 al. t.
Article 3, al. 2. ·~ · - :,:,/~ .· ·' -~:;, · ;;.?< Article · t, al. 2.. -. ,.~ , ~ ~ >;.. : -~
,_'~ ' ..':-:;,; .: ~ v· ·~•. ,.:• . . . .: .•· ,, ·. • • ·~· • ~ ••• :__ ·.• $'~ ·- •
. . .
Nevertbeless, the persona · ~- An1 person belonging &o
referned to above who are classes... b) may laowever
over eighteen yeara of age will witthin two years after the oo-
be enlitled under the condi- ming into force of this treat7
tions oontained fn the sa-1 opt hia former oitizenahip.
Treatiea to opt ,f or ·any other
nationality whfob may be open
t.o them. Option by a husband
will oover bl1 wiife and option
bJ parents will oover their
oblldren under efgbteen 7ear1
of age.
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· ., Po land ad.mita and dec}are_a -. Without lany requli,ement
t,o be Polisb nationals ipso of qualifyin,g or other procee-
taoto and witbout the requJ- dings, the Slate of... admita
rement of any tormality P.er- aDd dedlares to be... citizen, :
sons of German, Austrian~ a) AU persona born in the
Bungarian or Russian natio- · terri'tory recognised to be.•• ln
nalit7 who were born in th,e this Treaty, who have not·
saki terri tory of parents babi- heretofore been naturalized ln
tually resident th~re, even if at some olher country, and who
the dat,e of the coming lnto were resident or domloiled in.
toroe of the present Treaty suoh territory at, any Ume
\bey are not tbemaelvea habit- sinoe August tst t909, or who
uall7 ,esident there. ~-~ :~:.....,7 -.,_.. ~._: · ,- have maintained their, rela-
· . . . .• . . ./ .-. ,:: ·., ..._.;,; ·: :· .-: ·-- ... \·. .: .:···., . · tion t,o auob terrltory witbin
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• ;>V .. * au-c h perlod by paaaport, issu-
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··.: . <·... _. ·-~ -- Comité ,e ,.p,oclaail bien "'1a tle
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ArUcile 1, àt. 2~ '·. ,~~ ::>; -~-<~~·-'· -~- ~.:·_ArUole t, al. 2. ,•.~:" _: · · · .- ·--: /
Nevertbel-ess, wi~hin · two , · Any person belonging to
yeara after the eoming i!Jlto. olass-es a)... may however
force of the preselit Treaty, within. two years after the
tbese persona may ~ake a ooming into foroe of thia
deolaraUon before the compe- treaty opt bis former otU1en-
tent Polish authorities ln the ship. · · •; ,. ~: ;. ,·.:. ::, ':· ·· , :<
country in which they are resi- ·-, -• -. ·. ;·~··#:~: ~~=~·."-:,:::-.---.'·, ~ ~- -~·_,,,: ·. · .- <
ient, stating tbat they abandon ·:'•:> ·'.; :-_:. . >J/···'-':·. > ·:/·-~•: · ,·· ~·;_. ; · - : - \: · · , •. ·<·r·.
~::s!e:a:!:::l!~•bea:na~::: ·.' .----->~ .::~~-:-. -~ _::._ '. ;·:.\(~ (· ":':,·) ;;/
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~, · Poland ~ndertakes îo put no ··.\ · ;?_,~
•.;/. >-:, ·~~(~A;-·.: f?f~~> :·.~- ~:-:f. ·~~ - ~J,~
persona concerned have, under .. :~~-· ~..//.;>~< :( ;:;t:·..;~-- :·: ~-. ·-.~.. -.~ ;. ~. -·· -i:,.
the TreaUes oonchided or to be ( · ·.,;. -;. :_::>:"?,;,~-.:-:;~ ---~.::~~:'J·. / .-.-~.-.~7-::.-..:~, ··:· · _..--
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many, Austria1 Bungary or , ·.. ·· _. · ·.t), ,:.': '\ ::: , _:_~--. -.._
Russia, to ohoose whether or ~:· ·:, : .-:.:·-\ ,:~·/ -_·')· ::··: _c ..-~ : ~ -: ., . ~· · · ·.· ·
not t~r will acqulre Pollsh ;,·"·:.::<\:,. ': :..-:: ~ f ~t··~:. ~ ·..; .:· .;.· :, _:,>-~·- -: .. i,•.' lt
natronàllty. ...... . :~. ,; . _ .·•. -.:-· >:. ·.· --~ .'--..·'\ ..._,_:. . ·· .··: · ·, ....,->. , •.
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-88- -
ipao faoto beoome PoUab na- mita and declare1 to be ••• oitl-
lionala. . . 1ens :
Article 7, al. 3.
No restrk,fJon· shall be im- · · The right of any person to
posed on the free use by any use the languages of any na-
Polisb national of any lan- tional minority of... ln busi-
guage ln private Intercourse, ness, private in.tercourse, at
in eommerce, ln religion, in publio meetings and ln the
the press or ln publication of p~ess... ahan not be limited•••
any kind, or at public meet-
ings. · · .----.
. .
Article 7, al. t. Article .a.
N~twitbatandfng any e1tab- The rlght of any person to
llsbment by the Politsb Go .. use the languages of any na-
vernment of an cdftofal Jan- tional mfnorlty of... before the
guage, adequate f aoilltfes sball varfou.s tribunats either oraUy
ANNEXE XXI 595
luttons, sehools and other edu- ·. · .~. nor shall any sucb natio-
cational establishments, w.lth nal minorlty be . restrroted ln
Ule rlght to use their own the use of sueh languages in
language and to exeroise their its schools and _other institu-
religion freely therein. ,; , lions.. . , ,. " .,
Artiole 9 al f {~ '.< ··<c .:✓-, fo?1:· · : . Artlo148 1 -. ·... ~ ~-- ·.: -' -·, ,.· -· : · ...
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ArUole 9, al. 2.
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In towns and districts where . . ·: ·- The State agreea tha& of... .
there ia a ioonsfdera:ble propor. i'o the extent tbat the est~bll-
tron of Pollsh natJonals belong- sbm-ent and the maintenance
ing to raoiai, re:ligious or of schools or religious·, edu-
linguistlo minorities, t\ese - oatlonal, charitable or soeilal
minorities shall be assureid a.n Institutions may be provided
equitable share in the enjoy- · · for by any State, departamen-
ment and application of the tal, munioi.pal or other bud-
sums whioh may be provided get, to be paid for out of pub-
out of publio funds onder the lio lunds, each national mi-
State, municipal or other bud_ nority shall be alloted a pro-
get, for edu.cational, religi,oua portion af such funtds based
or obar.i table pu~osea. · -_.- upon the ratro between lta 4
.~ . . • -~---~; t• .. ___ ,,, ,.. •.,. . . ~ :· •• ~ ~ · ~-: :' ·~- ~-~~:~ -· numbers in the respective
\·: :·•:.'',~ _ -; ""_:,> _: · <. ~ · · ~:_ ,. ·~: - ~:·--.-··.> -~ ~-_: ar-eas and the entlre popula-
= _·The provisions of thls Ar- .~ :-.-.,~· ~· ~:- ~:. )-·> · . j ·-.~. · _. ~~~-:·t.,_ -t;~ ~ :~··_; ·.
tlcle shaU apply to Polish oitl- .-- .--~_;r: : />·:\:~ ~~ :r~ ·-·-· :- r -·_ ~·. :: ~-: ,.,- <;-~. .~.;-~~;,.
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of tbe Leag'Ue of Nations, ·.:,· . . :.,. ~~ :'": .;; ,.:;.> ·.. (r , • :·~, - ~-:..
tions. The .Polish Govern- --~·:> ".~. _. _ ·.,~ -\ .., _:, · ~,.
z.nent hereby eonsents that ~ "! · . .- .. ;;; · ,_ ·~ ~ -~ ~~ ~.. : ·: . _,, • ~ :" ·. -_ .-~ ·
any such dispute shall, if the "._;•· · ~ · . ~, ,. .. ·._.., .: ~ ·
otber party thereto demanda, ·~ ~; ~ ... ., .
be referN!d to the. Permanent <- . : ... · * , ... . · •. • • 'l * -.·
-
and shall lîave the l&me force . ,v\ < ~··; , ~ ... ·,L~: ,-,•.·>:,,~--: ' ,.,.~~-
and effeot, as an award under , •
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· ., (1) Voir: Reporl of the Deler~tion of dae /eJJ11 of dae BriliJa &,p;,..
p. 11 et 111ÎY.: Alliance Iaraéliœ UnâJenelle, p. 11 et sui•.
Des JeYenclicatiom spéciale, ne concernant que la Juifa furent formu-
léea pu ce1 oraaniaatiom dam da lettres additionnelfea distinctes, ainai.
par aemple, dam la lettre du c Joint Foreip Committee > à la c Commit-
aion da Minoritéa > (Commiuion of Minoritia) da 14 mai 1919, concer-
nant la aituation da Juifs en Pologne, où furent tout apécialaaent tou-
chées. les q~estiom rela~va au !11P•triemea.t des réfugiés juifa, aa boycot-
tage économ1que, au droit da Ju1f1 de travailler le dimanche et à une série
d'autrel queatiom. Voir : Reporl of llae Dde,alio.n of the /a,, of :lac Bri-
fiala Empire, p. 81-82. .... •
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602 ARCHIVES DU MONDIALISME
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ANNEXE XXI 603
•
pas, à l'égard des minorités, tout à. f aU la même. M. Bratiano
el les représentants des autres Etats pouvaient être certains
qu'il ne s'agissait d'humilier personne, ni d'empiéter sur des
droits . souverains, de quelque naüon que ce soil Ils ne
devaient pas oublier non plus que le droit de contrôle n'esL
pas oonflé à des gouvernements étrangers, mais à la Société
des Naüons. - ..... ~ - . -· . _ .. _
~- -Sur une brève réplique de M• . Bratiano, M. Clemenceau
retorqua qu'il ne croyait pas qu'il fftt humiliant pour la
Roumanie de recevoir les conseils amicaux donnés par des
Etats qui s'appellent les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-
Bretagne, l'Italie et la France; qu'il pouvait être bien assuré
qu'aucun de ces ~tats ne voulait exercer un _pouvoir indQ
en Roumanie. ~· ~< :.- _ ~ - .- • •• •• • • - , ... . __ • _
- - - - - ·-~·,..··" • . .-~~ _·;-<, _-:-;.:.:-·-: : · ·_,'_:.~ ::......... -:..> ·. ~· -- ~-; -'- ;..
. .
(1) Le tale reproduit ici reprélente la traductioa of,cielle française.
publiie dans : Minidère du Affaira Etran1èra, Conférence de la Paûc, Hui-
tième Séance Plénière. (Sténographie), 31 mai 1919, p. 13-1.f.
Comme la traduction n'est pu tout l fait aacte. bGUI donno111 'sale.
ment. à la fin du livre, comme ape_endice, le lute an1lais clu discoa11, tel
qu~il a été publié ~ar la c Maiaoa Blanche •• le 11 octobre 1920, et np...
chail clam H. W. V. Temperley, op. cil., Toi. V, p. 130-132. ~ :.-
608 ARCHIVES DU MONDIALISME
,t
futures d, la guerre t Nous demandons à nos amis de Serbis
de Roumanie de croire que nous ne voulons pas encore
ce soir porter atteinte à des souverainet6a anciennes et recon -
nues ; mais, aux territoires que recouvraient ces anoienne.t ·
àouverainet6s, le présent Traité de paix ajoutera beauooup.
ll est impossible, par exemple, de traiber, d'un côté, le royaume
.,,,,..
ANNEXE XXI 609
que ce soit oe1 Etats, mals de les aider et, d'aider la oaus,f
commune. Nous eap6rons que voua n'h6slteres pas à accepter
notre point de vue, paroe que noua ne .voyons pas d'autre
moyen de régler cette question. ·
Comment le gouvernement des B\at1-Unl1, s'il croyait qu-,
le rlglement interv.enu contient des êléments Instables et dan-
gereux, pourratt-11 se présenter devant le Congrês, devant le
peuple américain, et prétendre qu'il a ald6 à assurer la paix
du monde! Si le monde se trouve de nouveau troub16, st tes
conditions que nous regardons tous comme fondame~tales sont
remises en question, la garantie qui vous est donn~e veut dire
que les Etats-Unis feront passer de ce côt6 de l'Oo6an leur
armée et leur flotte. Est-Il surprenant que, dans cea condi-
tions, Ils désrrent faire en sorte que le rêglement dei divers
problèmes leur paraisse entièrement satisfaisant!
_- Je dirai en particulier l M. Bratiano que nous n'avons pas
le moindre dêsfr d'empiéter sur la souveralnet6 de son pays,
que nous ne voulons rien faire qu~ puf sse lui déplalre~ -· .~
- La Roumanie· sortira· de cette guerre grande, puissante, avet
des accroi,ssements de territoire dus à l'effort commun .et à
la vigueur de nos armes. ·· · ·- · · ··.~ · .. •: ·-~ -:,. ~: :~~ ~ · -...
-- · Nous avons alors le droit d'insister sur oenalnes ot>ndl-
tfons qui, l notre avis, rendront oe succês déftnrtff. < ~ .. .,,
- Je prie mon ami M. Bratlano, mon ami M. Kramar, mon
ami M. Trmnbic, de croire que, si nous n'aV<>ns mentlonn~,
dans· 1'a-rtiele dont 11 a été question tout à l'heure que 1'es
Grandes Puissances, ce n'est pas que celles-cl veuf11ent i-m po-
ser leurs o~ndrttons, maf s simplement parce qu'elles désirent
s'assurer qu'eHes peuvent garantir de tootes les forces dont
elles tpeuvent disposer l'ensemble des avantages. que _ce Tralt6
"ous donne, comme l nous. · •- ~ - . -.. _:- .~-- ~ . · ~ --=-- ..
A - - •
--- lOI - :
buon1 aux mois : c la force ·•. Les Etats-Unis n'ont Jamais eu
auoun dessein agressif, et vous connaissez le motif de leur
Intervention dans les &ffaires de l'ancien monde.
Nous poursuivons un but commun; tout ce que nc,us dési-
-rons, c'est de vous aï,der à atteindre ce but, de ooncert aveo
noue : noua ne voulons que nous associer avec vous, aftn de
voue servir, et nous ne voulons rien faire qui soit oontraiN à
.01 intérêts v,ritables. > .' . -:-:- ---::,~-~-- ·., ·: ~<- _~~:·, __
·. ✓ "::,•-·:->: ~:.t .~. - - --
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_.. _ . ,., ... ~.; ✓ •• ~ • .,.,,.. :: " -- ~
LE DÉVELOPPEMENT ULTÉRIEUR DE LA
QUESTION ET LA SIGNATURE DES ~BAI~_
~~~--
:~-:.;:~~=~~fc~.J:.~.~, '. 0
BI'l_~8 _ ~~
- .:::- La première tâche de la <cOommission des nouveaux Etats
P~-~. ~ -\:~:~1 ~-r~ -~~;~.;:~
el de protection des Minorités» consistait à préparer le projet
du traité des minorités que la Pologne devait signer le jour
même de la signature de la paix avec l'Allemagne.- ~ ~-~- ·>·· -~ - ,..
:: · ~ _. . Le 2i mai i9t9, le projet de la Commission était déjà prêt
~;_ c'est le premier projet dont nous ayons, en général,
connaissance1 )-et ·1e lendemain, 22 mai, il fut officiellement
remis à la Délégation polonaise et porté en même temps di-
rectement à la connaissance du gouvernement polonais, par
l'entremise du ministre français à Varsovie. Le président de
la Commission des Nouveaux Etats, M. Berthelot, s~ulignait
. expressément, dans la lettre d'envoi, adressée à M. Pade-
rewski le 22 mai, que le projet avait déjà reçu l'ap-
probation du «Conseil des Chefs d'Etat et de Gouvernement».
Il f aisaiL en outre connaitre à la Délégation polonaise que
ledit Conseil avait invité la Commission des Nouveaux Etats
à conférer avec la Délégation polonaise sur la question des
droits des minorités et à étudier les observations de cette
dernière que la Commission espérait obtenir d'urgence par
écrit 1). ·
- , Concurremment avec le projet du traité avec la Pologne,
la Commission étai\ occupée aussi par l'élaboration des dis-
.., • .,, ..... .... ► ... :.-
~ .. ~ ... , ., .. ,. ., /
~·~~enc.-'·. ,._~~--~ -
• .. - · -~ p .... - .. •...
!'-~~ ~:
,. "f - · . •
ANNEXE XXI 615
.
. ·_ - 10'1 - .... "·: _. . . ~ .
..,._. ,•
.,, .
·· (1) Ainsi q_ue Ray Stannard Baker, op. cit.. TOI. 1, p. 227. le dit.
lïdée de l'article 11 clu Pacte de la Société da Nation,, dont Wilson
avait coutume de parler comme de son c article favori >, et qui donne le
droit l chaque nation d'appeler l'attention, à titre amie.!, aur toute cir-
constance .qui aaenace de troubler la pais internationale ou la bonne entente
entre nations, serait née chez Wilson en connexion avec l'artide concernant
·c lei minorités ethnique, et nationales > qu'il avait ero~ dam son aeconcl
projet du Pacte. Ra..}' Stannard Baker ajoute : c Cette stipulation donnera
c la ~ibilité à l'Etat lithuanien ou yougoalave de 10UJDettre à la Société
c da Nations da ques·tions concernant le traitement de Jeun fières de race
c en Pologne ou en Italie - et aux Etats-Unit, de soumetbe dea qaestiOIII
c çoacernaat le traiteJDept cia Juifs n'importe CNt t. . .. - . • __ ~
ANNEXE XXI 617
-/~ . (1) Herbert Kraua und Gustave Roclicer, op. ~ - Band 1, p. 457. ..: -
- (2) /1,iJ•• p. ◄71.-~ ·:. ~ -..
(3) /WJ., p. S84. . ~ ~-~ ~- -:_,- ,_~
618 ARCHIVES DU MONDIALISME
• '1 La' Pologne appelle aussi l'atlention sur le tait que les
-
' .
·'
..... 114 -
CONFiREN-CE DE LA PAIX
Le Président. ·.,
~ . .,
~ ... ·-. . . Son Excellence M. PADEREWSKI,
~
Pr,sident du Conseil des Ministres de la Pologne~
;-.:" .. #
~
.. ...
.. ,
; • ~ l' ~ .. ..
-115- .:
--118 -
,les Lerritoirea en question et, d'incorporer dana la naUon polo-
naiae les habitants de ces territoires. C'est de la force que
doivent procurer à la Société des Nations les moyens d'action
de ces Puissances que dépendra en grande parue la Pologne,
pour être assurée en toute séouritê de la possession desdiu
territoires ; aussi 'les Puissances se considèrent-elles comme
Jijes par une obli,gat.ion à laquelle elles , ne peuvent échapper,
d'assurer, au moyen de garanties sous la forme la plus per-
manente et la plus solenn~le à la population de la Pologne~
les droits essentiels de protection qui lui sont, nécessaires,
quels que soient les changements ultérieurs de la consLitution
de l'Etat polonai1. ·· ,.. . ✓ • ..~~ ~
•• • •
••,r:, . .- ~ -
,I'
11'1 -- ...,_
-118- ,. ·
-119- - .
pos6es ont ~té lilmit6es au minimum lndf &pensable, l savoir :,.
lè maintien des 6ooles Juives et la protection des Juifs dans le
libre exercice des prescriptions religieuses du Sabbat. Oea
clauses ne doivent or6er aucun o·b stacle à l'unlW politique
de la Pologne ; elles ne constituent, nullement une reoonnals--
sanoe des Jults en tant que communauté politique aut.onome
ou séparée à l'intérieur de l'Etat polonais. Les dispositions en
matière d'éducation ne contiennent, ri'en qui dépasse oe qui
est prescrit en cette matière dans les Etats les plus modernes.
n n'y a rien d'incompatible avec la souveraineU de l'Etat dans
le fait de reconnattre et d'aocorder protection à des 6coles
où doivent être élevés des enfants sous l'induence religieuse
à laquelle ils sont accoutumée chez eU%. On s'est empressê
de prendre largement toutes p~cautfons contre tout usage
d'une langue non P.Olonaise dans des buts favorables l l'es- ·
prit de séparation, c'est pour cela qu'il est stipuM express~-
ment que les dispositions du Traité n'empâ,bent pas l'Etat
polonais de rendre obJigatof re l'instruction en langue polo-
naige dans toutes écoles ou établissements d'Mueation... ',, . .-·.
7. - (Pass age r e 1 ,a t .i tr aux o 1 au s es , o on o m 1~
qoes - contenue· s dans le ohap·Itre Il du
projet de Traft6.) · ~ - .
- Je m.e ~rmets, en terminant, d'erprimer de la part des
Puissances alliées et associées, la satisfaction très profonde
qu'elles éprouvent du rétablissement de la Pologne en tant
qu'Etat fndâpendant. Elles adressent cordialement leur salut
l:le bienvenue·· à la Nation polonaise au moment de sa rentrée
dans la famille des Nations.
· Elles rappe11ent les grands services que l'ancien Royaume
de Pologne a rendus fi l'Europe, tMlt dans les affaires publi-
ques que par sa contribution au progrès -de la civlllsaUon,
œuvre commune de toutes les nations cultivées. Elles comp-
tent que la voix de la Pologne vien<!ra témoigner de la sagesse
de leurs délibérations communes pour la cause de la pai%
et de l'barmonie généra·le, et que toute Influence de l'Etat
reor66 sera dirigée ultérieurement vers la llbert6 et la Jus-
tice, aussi bien à l'Intérieur qu'à ,l'extérieur. Par là, la Polo-
8'1'l8 aidera à l'œuvre de la réeoncilration entre les Nations, qui .
est la tlohe commune de l'humanrtê.
Le Traité par lequel la Pologne déclare tormeltement
devant le monde sa détermination de maintenir les principes
de Justice, de· llbertê et de tolêranoe qui ont ét6 les principes
directeurs de l'ancien régime de la Pologne et par lequel elle
reçoit en même tem.ps, sous la forme 1a plus e%pllelte et hl
p.Jus solennelle, la confirmation de son retour dans la famflJae
628 ARCHIVES DU MONDIALISME
_ · Paris, ht 26 juin t9Ut. -~: :~~:-: _::-;•.~-;~') .,··; :{_,. ~:·~~·: · !_ -__ · ,)'.·.•;· ~-·-
~
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:. ·~ ~:~".,.? ..·. _: ;! -:: <'~~<."'~ ~, •
.. ~ .... ..
• ~ ....
~- (t)· Voir : DéU1ali.n Polonai,e a la Confbenu Je·la Paa, p. 3:MO. ~ _·
ANNEXE XXI 629
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.'. ·;_ ,: .:..' ,.'/_:..) \ ~é
CHAPITRE XI
~:< : -:.. ' . . .:._,,_. . . . ... . ,:> : . . . ,. . . . .
~~
, ,.,..
(1) Dll41ali.,, P.,__ ~ L. Con/~ le ,. P4 ~~ Il. 26, 28, 29.
ANNEXE XXI 637
. . '
. •.
... .,: "''': ... '
,
· · - ISO --
-181 - · ·
. .
(1) llo! L Evana. Tltf Protection of 1M Minoritia. BriliJa Year BooA
ttf lntematioMI U,,. 1923-1924. London, 1923. p. 108-109. _. . . #
642 ARCHIVES DU MONDIALISME
-185 - .. > ;
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• , f ' . ..
..... , .:,
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. .
- 188 --
•
· D est également vrai que dans maints traitês - surtout
de la deuxième moitié du siècle passé - qui ont réglé des
modifications territoriales ou proclamé l'indépendance de
nouveaux Etats, furent insérées des dispositions spéciales
eoncernant la liberté religieuse et l'égalité civile et politique.
Mais, dans tous ces cas, il s'agissait presque toujours uni-
quement de la -protection de minorités religieuses; on se
contentait d'une formule tout à fait générale, énonçant le
principe de l'égalité des droits et, ce qui est essentiel, les
engagements pris n'étaient appuyés d'aucune sanction, si
l'on ne veut toutefois considérer comme une sanction la très
problématique possibilité d'une intervention collective contre
un Etat récalcitrant, de la part de tous les co-signataires d'un
traité. '
Un tout autre aspect caractérise les traités des minorités
des années f9i9-t920. En même temps que les minorités
religieuses, ils mentionnent et reconnaissent, et précisément
avant toutes autres, les «minorités de langue et de race», ce qui
n'est, en réalité, qu'une expression timide pour le terme
clair et net de <<minorités nationales». Le contenu des droits
accordés aux minorités a été formulé, non dans un bref arti-
cle de principe, mais il a été, nettement et en détail, précisé
dans une série de stipulations. Et, last not least, ces droits ont
été placés sous la garantie de la Société des Nations et de la
Cour Permanente de Justice Internationale. La constitution
de la Société des Nations, qui a mis fin à l'état anarchique
de la communauté internationale, a rendu possible de char-
ger de la protection de ces droits, non des Etats individuels
ou un groupe quelconque d'Etats, mais les organes suprêmes
de l'humanité organisée.
Ce,rtes, la Société des Nations n'a pas encore rempli tous
les espoirs qu'on a fondés sur elle dans ce domaine, mais,
moins que toute autre chose, avons-nous l'intention de parler
ici de l'application des traités des minorités pendant les neuf
années écoulées et de leur réalisation. Ce que nous entendons
dire, c'est que, dans le processus d,évolution du Droit Inter-
national, processus en cours et qui conduit - encore que
lentement et souvent avec des zigzags - à la reconnaissance
de la suprématie du Droit International sur le Droit Etatique,
les traités des minorités de t9t9-t920 occupent l'une des
places les plus importantes. Ils rompent, d'une manière bien
ANNEXE XXI 647
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140
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Tous les habitants de la Pologne auront droit au libre
exercice, tant public que privé, de toute toi, religion ou
croyance dont la pratique ne sera pas incompatible aveo
l'ordre publio et les bonnes mœurs. .• . ···. ,,f/ .-,~~; . , ,, ,t · . ·,,. n •
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· .~- :. I. Thé State of..... undertakes the following obligatlona
to eaoh of the other Allied and Associated Powers, ·a nd
recognizes them to be obligations of international conoern
of which the League of Nations bas jurisdicüon :-- ·/·:•:· ✓~ . ~-~~-~
· :~. · · t. Without any requirement of qualifying or other
proceedings, the State of..... admits and declarea to be.....
jurisdiotion tbereof. -; ... ·,::~ ~ ~- ·....•. ·~~,. ,_ : , :.~ : •·--·.--~ ~-~ :: . . . _., : .. -,.
~ Any person belonging to classes a) or b) may however
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within two years after the coming into force of this treaty
opt bis former citizenship. ·; ;~-~ ~ -. -.. . .-_ .. .-.~ -·. -~. _.. _. --~ ~~, . - . ~
. . 2. The State of...-.• ·agrees that all ciüzens of..... shall ..
enjoy equal civil religions naüonal and poliücal •rights, :
without distinction as to birth, race, nationality, language or
religion ; assumes the obligation to protect the life, liberty
and property of its inbabitants and assures to them freedom .
of religion and of the outward exercice thereof. ·_.,. ·_- !•::~. :~ •t -~ ::
· -- ' 3. None· of the foregoing rights shall be abridged, nor
shall any discrimination, disability or restriction whatsoever
be imposed by law or otherwise upon any person on aooount
of race, nationality or religion, nor shall be be denied the
equal protection of the law. Ali ·existing laws, decrees and
ordinances in contraventi~n herewith are repealed. . .. ~ · 4
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Au nom du Comité des Délégation, Juive, au,,,,.~,
de la
Conférence de la Paix, composé des Représentants des Pays
et Organisations suivants :
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6 4 ARCHIVES DU MONDIALISME
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Nahum SOKOLOW;
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i. Liberté civile, religieuse et politique pour les indi-
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minorités nationales; .. , - · , ·· -- - · -· · _
3. Egalité de statut pour les individus et pour les mino-..
rités nationales. . ,- - ~· ; ' ··
i. Il est essentiel, pour assurer les droits du premier
groupe, que le traité même confère les droits de citoyen, tels
qu'ils sont définis au paragraphe i; sans quoi, comme cela
s'est passé après !878, de grandes masses ayant un juste
titre à ces droits en seront privées. -
L'histoire de la condition des Juifs de Roumanie est, à
ut égard, un exemple typique. Pendant 40 ans, la Roumanie
a ignoré délibérément les droits que le traité de Berlin avait
voulu leur assurer, et pendant cette période, elle n'a cessé
d'aggraver leur oppression. Mille Juifs au plus, parmi les
250.000 Juifs de Roumaie, se sont vus aooorder la natura-
lisation, et cela par des actes législatifs spé.o i!ux, seul mode
de naturalisation autorisé, encore que les puissances eussent
décidé que tous les Juifs deviendraient citoyens en bloc. Une
loi récente qui prétend leur avoir accordé les droits de citoyen
est une imposture. Cette loi exige aussi la naturalisation
ANNEXE XXI 669
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individu~e ·en·; j oig~ant d~s.~ndÏtions-i~~ossibl~ à réali~--
ser, et elle n'est opérante que pour une période de trois mois; ,,
Les droits énumérés dans les paragraphes 2 et 3 oonsti- :·
tuent le minimum de ceux qui sont essentiels pour que les ·
habitants de ces pays jouissent, sans molestaüon, _de leur
liberté. . . · · · . . - ~ -· -- - ·- · : . . ~-
Le p~~phe·, •· ;.;1atii a~ -dr~iÎ-d~ -la~~~ ~ iei
pays où vivent des peuples hétérogènes est d'une importance
parUculière, vu que ces peuples sont demeurés passionné~
ment attachés à leur langue propre, de sorte que leur dénier
le droit de s'en servir ne serait rien de moins que leur imposer
une grave privation et les frapper d'une incapacité légale. ·. ~-:
•· =· 2. Les paragraphes 5, 6 et 7 .indiquent les garanties ·
essenüelles des droits des minorités naüonales. Les différents
pays en question~ n'ont pas comme les pays de l'Europe
occidentale une population homogène, ont t.ouj ours été ~ ·
et devront toujours être, si l'on y veut éviter un état de
conflits et de guerres -:--- des f édéraüons de ~ationalitéa
consütuéœ en Etal ,. -··-:,. ---~ · - -,. ~.. - · ... ,. · -:.-: ·: . -. . . · , · .- _;':
~- · Que les droits de minorité nationale Île soient pas assurês
à ces nationalités formant un même Etat, il ne reste d'autre
alternative que de les soumettre à la domination du groupe
national le plus importanl Le résultat inévitable ne serai\
pas seulement l'écrasement de la minorité, mais un continuel
état de guerre. qui pourrait entraîner une fois de plus toute
l'Europe, et l'Amérique même, dans un oonflit meurtrier. ·. ~·
· Sans ces droits de minorité, les Juifs, les Ukrainiens, "les
lithuaniens et autres peuples, courraient le danger, à l'in-
térieur des nouveaux Etats polonais, roumain, etc., de voir
abolir leur ancienne oivilisaUon, de voir détruire leurs écoles,
et supprimer leur langue. En un mot, ils seraient obligés de
ae résigner à une absorption totale. · -~ < ... . -· -- · -. - · _; ~-=
Les droits relatifs à l'éduoaUon et à la religion spêoifléa
, dans le paragraphe 5 exigent pour leur sauvegarde que les
diverses minorités intéressées puissent, ainsi qu'il a êté prévu
au paragraphe 6, avoir une part proporüonnelle des fonda
- publics affeotéa aux buts spécifiés dans ledit paragraphe.
S'il n'en était pas· ainsi, les groupes en minorité seraient
mis par l'impôt dans l'obligaUon de contribuer à l'entretien
des écoles et autres institutions d'enseignement. de la majo-
ritê, cependant que, d'autre part, le souci de la conservaüon
670 ARCHIVES DU MONDIALISME
- 168
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672 ARCHIVES DU MONDIALISME
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DISCOUBS PBONONCÉ PAB LE PRÉSIDENT WILSON ·.
LE 81 HAI 1919, A LA HUITIÈME SÉANCE PLENIÈRE
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~~~:~~;:{J.~{~;~t~!}Itf1}~;.{±:;;=
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-~- ...::._ Mr. President, r-:,?t:=i :_:~ .·._ :;.:.:. -·::_>.-. :--:=.-:_.--: :-·_, > =,_·. ·_: :.:·:··~ · f
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ANNEXE XXI 677
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.. ·~ ERRATA
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T.W. da aatiàre• p. 8. AJoater apNa le chapitre XI: •Claapibe m. LM diapoaitl... ap6cl- : . ·· -~. :·. · ~·. - ,' •·.
alea a fnnr d.. Jaifa clau lu trait& da aiaorit&-. · _: ...: : •. :~-- · _.
Aftftt-Propoa p. 9. l7ffe llpe c1·,11 uat. AJo.t. • nnt ..-ceptdtl... . .. . ·.. · :::· . . . · ._
Qapiln U. p. 17, 21-ime ligne d"• llaat. a,intw -de. anal ecomt.. ··. ·.:' ·: r, . .
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L'attitude et la politique
des sionistes allemands
en mars 1933
680 ARClilVES DU MONDIALISME
Di~ zionistisdn H11lt•ng 11ntl Politil, r,nttr tlm v,rantkrttn UmstantJm 553
[21S]
OIE uomsnscHE HALTUNG UND Poun~
UNTEll DEN VBllANDEllTEN UMSTiNDEN
16J22. MXRZ 1933 c
ARCHIV DES LBI, JERUSALEM
,,Im AnschluB an -die Besprechung vom 13. ds. Mts. und im Hinblick
auf die abschlieBende Beratung, die im G.A. stattzufinden haben wird,
modite ich meine Meinung zu den in den,letzten Wodien so vielfadi bespro-
chenen Fragen kurz zusammenfassen.
1) Einverstandnis herrscht unter uns allen_darüber, daS wir gerade auch
jetzt verpflichtet sind, die Aufgaben zu erfüllen, die
zionistisch wichtig sind (Palastina und Auswanderung nach Palastina) oder
nationaljüdisch wkhtig sind (Beispiel: Schulfragen) oder· mit Mitteln er-
füllt werden konnen, die als zionistisdt empfunden werden.
Streitig ist dagegen unter uns, in welchem AusmaB und in welchen Formen
wir in der heutigen Situation Aufgaben zu erfüllen haben, die vor den deut-
schen Juden stehen, ohne unmittelbar - nach Ziel oder Methoden - zionistisch
interessant zu sein.
Der deutsche Zionismus ist niemals ein schmaler Zionismus, eine bloSe Pa-
lastinabewegung gewesen; er ha·t stets die Auffassung vertreten, da« ~onisti-
scbe Gesinnung den ganzen Menschen f ormt und den ganzen Juden mit Be-
schlag belegt. Diese Auffassung verpflidttet: ihre notwendige logische Konse-
quenz ist, daB die deutsdie zionistische Organisation sich jüdiscben Proble-
men, die die Existenzgrundlagen der deutsdien Juden und damit auch der
deutschen Zionisten berühren, nicht mit der Begründung entziehen kann, diese
0
in Jehuda Reinharz, Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus, 1882-1933, Tübingen, J. C. B
Mohr, 1981, p. 553-555.
ANNEXE XXII 681
DAYS OF LOVE
IN BERLIN
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OY , ~ . i -~ .;°.r,:-:->Ji~~•.=t;;:::. AMBASSADOR W AS MADJ~ tŒ -~=~t'•è<immr,t~.
u.. ,...,,i.t.1'4.i... Os,,,•••, 1! ENTER"'AINS
F GERMAN \ .,_w,,..,t>,.r.,...-"t1t""••~
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,u· D"C'llMONSTRATIONS . r.:,;::.c:::•,,.i~,~:-.t4~~i~~ Tlw kA tM -4-'t>•• 1
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ô{ 'I)'"'' lu l~•rlju thruu~h h)' «:_cl'I" <,f tht1 'mo, ~ ."'
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 00 FOR ALL-WIUTE
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l.Y..14'1.00 · .Cl.C · · i ~:~7:..:~,,,~ ~t• io..- : - DlPLOMATS a fo nu1~l\t oi h\'<:l k plt,:u••Jf«I } t~m.-l _ àt,h,,(~H~
,~,.!"'î:w,_~ .:• .~1:: - ·- un<l tlwri , wlu:- n tlw hn\id~,r )'1.--ùffi. ·
• P'-'ty E.-f.',._ u ~P•iJll P-olitJ'-11.1 Corrupo ~ . - MlSSlNG GUE5TI ~oi> ~" •r. 111tol~n . hlJfrikl th<"'t • 1 J/~!ü·f{t: t :':: ~•1!,..~: en
' ).,1) ~·
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. At Prayer ·11~ >'
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nwJSISTÈR -;~~S , .... h$ . l ·r.:te~ ~! Cm\\bl.\ ao)O.
~•t~,••'-"·•·~ {,:,\.,..-. 1
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....,~~• K N f_; EL l N G ~" ~ t-"~" ·"''"'-~"·
l'!"'~! .•/: _ ms HEDSff' -.~ ( t )..,'.\
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690 ARCHIVES DU MONDIALISME
Dai/y Express NO. 10.258., London, Friday, March 24, 1933 [pp. 1 & 2]
MASS DEMONSTRATIONS
All Israel is rising in wrath against the Nazi onslaught on the Jews. Adolf
Hitler, swept into power by an appeal of elemental patriotism, is making bis-
tory of a kind be least expected. Thinking to unite only the German nation
to race consciousness, he bas roused the whole Jewish people to national
renascence.
The appearance of the Swastika symbol of a new Germany has called
forth the Lion of Judah, the old battle symbol of Jewish defiance.
Fourteen million Jews, dispersed throughout the world, have
banded together as one man to declare war on the German persecu-
///us tration
MANIFESTATIONS MASSIVES
Il/us tration
Embarra in Po/and
A concerted boycott by Jewish buyers is likely to involve grave damage
to the German export trade. Jewish merchants all over the world are large
buyers of German manufactured goods, chiefly cotton goods, silks, toys,
electrical fittings, and furniture.
In Poland, the trade embargo on Germany is already in operation. In
France, a proposed ban on German imports is being widely canvassed in
Jewish circles.
German Transatlantic shipping traffic is likewise threatened. The Bremen
and the Europa, the German crack liners, may suffer heavily from a Jewish
anti-German boycott. Jewish trans-ocean travellers form an important part
of the patrons of these liners because of their extensive part in international
trade. The loss of their patronage would be a heavy blow to Germany's At-
lantic trade.
In New York yesterday 10,000 Jewish ex-soldiers marched to the City
Hall to hold a protest demonstration.
Large crowds watched the men, some of whom wore old British uni-
forms, petition the mayor to support them in a boycott of German goods.
Another petition was handed in at the British Consulate-General request-
ing that Palestine should receive refugees from Germany without restriction.
Members of the American House of Representatives are introducing res-
olutions protesting against the anti-Jewish excesses in Germany. The Ameri-
can trade unions, representing 3,000,000 workers, have also decided to join
in the protest.
Arabbinical decree in New York bas made the next Monday a day offast-
ing and prayer over the Hitler campaign.
Fasting will begin on Sunday at sunset and finish at sunset on Monday.
All Jewish shops in New York will be closed on Monday during a parade.
Apart from a monster meeting in Madison-square Garden, meetings are
to be held in 300 American cities.
Madison-square Garden will see the remarkable sight of Bishop Manning
speaking from a Jewish platform appealing for an end of the Hitler "terror".
Dav ofSermons
lt had been arranged to charge a shilling admission and 5 s. for box seats,
but a public-spirited Jew, Frank Cohen, an insurance broker, gave a persona!
ANNEXEXXIIl 695
Embarro en Po/orne
Un boycott mené de concert par les acheteurs juifs est susceptible de
provoquer de graves répercussions sur le commerce extérieur allemand. Les
commerçants juifs du monde entier sont de grands acheteurs de produits
manufacturés allemands, en particulier de produits en coton, de soieries, de
jouets, d'appareils électriques et de meubles.
En Pologne, l'embargo sur le commerce allemand est déjà effectif. En
France, une proposition d'interdiction des importations allemandes a fait
l'objet d'une vaste campagne parmi les cercles juifs.
Les transports maritimes allemands se trouvent pareillement menacés.
Le Bremen et l 'Europa, l'élite des paquebots allemands, risquent de souffrir
lourdement d'un boycott anti-allemand par les Juifs. Les voyageurs transo-
céaniques juifs forment une grande partie de la clientèle de ces paquebots
du fait de leur vaste implication dans le commerce international. La perte de
cette clientèle porterait un coup sévère au commerce atlantique allemand.
Aujourd'hui à New York, 10 000 anciens soldats juifs ont marché en di-
rection de l'hôtel de ville pour manifester leur désapprobation.
Une foule nombreuse est venu voir ces hommes, dont certains portaient
de vieux uniformes britanniques, adresser une pétition au maire pour les
soutenir dans leur boycott des produits allemands.
Une autre pétition a été présentée au consulat général de Grande-Bre-
tagne demandant à ce que la Palestine ne mette aucune restriction à l'accueil
de réfugiés issus d'Allemagne.
Des membres de la chambre américaine des Représentants sont en train
de proposer des résolutions pour protester contre les débordements anti-juifs
en Allemagne. Les syndicats américains, qui représentent 3 000 000 ouvriers,
ont également décidé de se joindre à ces protestations.
Un décret rabbinique a fait de ce lundi à venir un jour de jeûne et de
prière consacré à la campagne contre Hitler.
Ce jeûne commencera le dimanche au coucher du soleil et se finira le
lundi au coucher du soleil.
Tous les magasins juifs de New York seront fermés lundi à l'occasion
d'un défilé.
En outre d'une réunion gigantesque à Madison-Square Garden, des réu-
ARCHIVES DU MONDIALISME
Jour de sermons
Il avait été prévu de faire payer un shilling l'entrée et 5 s. [shillings]
pour les loges, mais le courtier en assurances Frank Cohen, un Juif à l'esprit
civique, a fait don d'un chèque personnel de 1000 f, pour couvrir toutes les
dépens~s, et l'entrée sera par conséquent libre.
Chaque rabbin de la ville de New York a été soumis par décret rabbinique
à une obligation sacrée de consacrer le sermon du samedi à la situation cri-
tique des Juifs en Allemagne.
Dans les capitales européennes, les organismes juifs représentatifs ont
convenu d'adresser des protestations officielles à leurs divers gouverne-
ments afin que ceux-ci usent de leur influence auprès du cabinet de Hitler
pour l'inciter à mettre un terme à l'oppression des Juifs allemands.
ANNEXE XXIV
die FUEV hat ihre belden Brlefe vom 6.1. und vom15.1.1999 erhalten. Wlr slnd lm
,A ugenbllck sehr beschlftlgt, dem Europarat aktuelle Unterlagen zum
Tageaordnungapunkt Georgien ln der nichaten Woche zuzulelten.
Pierre Le Moine lat unser Abgeordneter belm Europrat ( NGO ) da wlr den "konaultatlven
Statua" besltzen. Die UFCE = FUEV unterhilt zum Europa-rat elne lntergroup von
Abegeordneten, die entweder Mlnderheltenange-h6rlge alnd oder aua elner Reglon
stammen, ln der Mlnderhelten leben.
Bel diesen Treffen lat daa Rahmenabkommen zum Schutz natlonaler Mlnderhelten lmmer
wleder angesprochen und aomlt begQnatlgt worden. .
Eratmallg hat die FUEV 1967 aogenannte Hauptgrundaltze zum Mlnder -heltenachutz
verabachledet, die dann 1975 ln Genf 0berarbeltet wurden und 1992 ais " Cottbusaer
·Erklirung " von der. FUEV angenommen wu.rden.
Die FUEV-Konveridon ·Iat 1992 allen Mltglledaorganlsationen zugeachlckt worden mit der
Bitte, Erglnzungen und Bemerkungen hinzuzufQgen. Ais das Papier der wlrkllch
Betroffenen hat dl• Konventlon dann Elngang ge -funden ln den Beratungen zum
Rahmenabkommen zum Schutz der natlo-nalen Mlnderhelten Europaa.
~ ;t,;J,e,t,LJ ◄
M V - ~ l n NlckelHn
SchltfbrOeke 41 • D -24939 Hensbl.la
Tel: -49 • 461 • 12 8 85 . Fox: -49-461 • 1807 09
Bonkv~: ~ Bank Aenlburg • au 21s 20l oo • l(T0 oo 120 84
ANNEXE XXIV 701
...
.
-
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~ ~ - ~~HCAJIN>
~-~~~~
.._.....,.,.""1ealiC.O.ll•o W ,r..._11&...
at"IIQI ..... M
Monsieur,
L'UFCE a bien reçu vos deux courriers des 6 et 15 janvier 1999. Nous faisons tout ce qui est
nécessaire pour transmettre au Conseil de l'Europe, la semaine prochaine, des documents
récents à propos du point de l'ordre du jour concernant la Géorgie.
Pierre Le Moine est notre député au sein du Conseil de l'Europe (ONG) car nous avons le
c statut consultatif». L'UFCE = FUEV dispose, pour ses relations avec le Conseil de l'Europe,
d'un intergroupe de députés qui sont soit des membres de minorités soit originaires d'une région
où vivent des minorités.
L'accord-cadre visant à la protection des minorités nationales n'a cessé d'être à l'ordre du jour de
ces rencontres et donc d'être favorisé.
•re
C'est en 1967 que l'UFCE a adopté pour la 1 fois les principes fondamentaux de la protection
des minorités qui ont ensuite été révisés à Genève en 1975 et adoptés par l'UFCE en tant que
« déclaration de Cottbus ».
La convention de l'UFCE a été envoyée en 1992 à toutes les organisations membres en les
priant de la compléter et de faire des commentaires. La convention est entrée dans les
délibérations relatives à l'accord-cadre visant à protéger les minorités nationales en Europe en
tant que document des personnes réellement concernées.
~ifdJJL-<.-
P V I V - ~ l n NlckelHn
Schlttbn)cke 4 l ' D • 24939 flensbu'a
Tel: -49 • 461 • 12 8 55 • Far: -49 • 461 - 18 07 09
Bankvefbindung: Union 8onk Aenlburg • 8lZ 215 201 00 • ICTO 00 120 84
702 ARCHIVES DU MONDIALISME
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- .
..--~ .:;;;,,o.-
~ ___ ,;;,;:,,-- .......
Fedèral Union of Europ~n Nattonolttles (FUEN)
~
wenn Sie weitere wlchtige Dokumente benotigen, rate lch lhnen das Büro
und Archiv des verstorbenen Prof.Dr. Theodor Veiter ln Feidklrch anzu -
schrelben.
Herr Rechtsanwalt Herbert Kohn· aus· Stade war Mltglled des FUEV-Rechts-
komlttees, hat auf· dem Kongress ln Antwerpen lm Oktober 1988 eln Referat
gehalten, dessen Manuskrlpt lch lm Archlv fand.
Graf Stauffenberg hat auf dem · Kongress lm Mai 1990 ln München seinen
Entwurf für den Schutz natlonaler Mlnderheiten vorgestellt.
lch gehe davon aua, dau der AusschuB das letzte Drlttel der Charta der
Volkagruppenrechte mit Slegbert Alber formullert hat.
Monsieur,
Si vous avez besoin d'autres documents importants, je vous conseille d'écrire au Büro und Archiv
de feu Prof. Dr. Theodor Veiter à Feldkirch.
Maitre Herbert Kohn, avocat à Stade, était membre du Comité juridique de l'UFCE et a tenu une
conférence au congrès à Anvers au mois d'octobre 1988, dont j'ai trouvé le manuscrit aux
archives.
Graf von Stauffenberg a présenté son projet de protection des minorités nationales au congrès
qui s'est tenu au mois de mai 1990 à Munich.
Siegbert Alber a fait une allocution au congrès de Flensburg à l'Hotel an der Grenze à
Kupfermühle.
Je pars du principe que le comité a formulé le dernier tiers de la Charte des droits des
communautés ethniques en la personne de Siegbert Alber.
Le texte entier de la Convention du Congrès des nationalités à Cottbus a été publié sous forme
de livre en allemand, en anglais, en français et en italien par Felix Ermacora et Christoph Pan
dans la série Ethnos, No. 46 en tant projet UFCE Bozen sous le titre « Protection des
communautés ethniques en Europe ».
Mon.s,'eur le f'rés,'dent,
2
o -2 ;~'.'1«:;?(~,//
Mesdcv,,,,es, Mess,'eurs
Theodor Veiter:
Vorbemerkung:
Am 30. November 1987 wurde von der Standing Conferenc~ (4) eine •
Reihe von AblnderungsvorschHlgen ·registriert, die vorwiegena von
Vertretern· Griechenlands kamen und darauf abzielten, den Schutz
der regionalen. oder Minderheitssp~achen einzuschrlnken. Die rein
formale Ausfehun9 dieser Antrlg~ l~sst allerdings ein solches
Ziel kaum erkennen. Weitere Ablnderungsvorschllge kamen von Mit-
gliedern der ·rranz6sischen und der dlnischen Delegation. Die Ver-
ANNEXE XXV 709
Theodor Veiter:
Préambule:
-2-
-2-
und es kOnne dann sein, da8 in Belgien das Gebiet von Les Fourons/
Voeren zu Wallonien geschlagen würde, was allerdings der Europa-
ratsabgeordnete aus Belgien Kuijpers bestritt.
Zu erwlhnen ware ferner noch, daB, obwohl in dem Entwurf der
Char~a nicht _erwihnt, auch das Europiische Parlament sich mit einer
vergleichbaren Charta beschlftigt hat und zwar seinerzeit durch
den italienischen sozialdemokratischen Ab9eordneten Arf•,
den Abgeordneten Kuij~rs und basierend auf_ diesen Arbeiten vor
allem durch den deutschen Abgeordneten zum EuropAischen Parlament
Franz Ludwig Grafen Stauffenberg, der im "AusschuB fUr Recht und
Bürgerrechte" des Europ!ischen Parl3ments eine Charta der Volks-
gruppenrechte in den Staaten der Europlischen Gemeinschaft vom
17.MArz 1988 vorgelegt bat, wozu eine sehr ausführliche Begründung
von ihm dann noch am S.Mai 1988 nachgereicht wurde (8).
-3-
320 ~io. Nenachen und 40 Mio. davon geh6ren der einen oder anderen
Sprachminderheit an. Dia Sprachminderheiten in dan Mitgliedstaaten
des Europarates sind noch erheblich bedeutsamer als in jenen der
EG. Uber die Sprachgruppen in den Mitgliedstaaten der EG (bzw. des
EP)' gibt es ei_.ne vom EP in Auftrag gegebene monumentale Studie des
Italienisch~~ Statïstischen Zentralamtes ( 10) , wlhrend für das übrige
Europa 1und zwar sowohl den Bereich von Staaten die dem Europarat ange-
hOren wie für Osteuropa,eine Fülle anderer statistischer Unterlagen
vorhanden sind, dies aus neuester Zeit,vor allem von Gunnemark Kenrick
(11) und Leal latava (12) und für Osteuropa die Handbücher von
Stephan Borak ( 13) •
-4-
-s-
-5-
dürfen, die in bezug auf dia Rechtslage der bereits in dam be-
treffenden Vertragsstaat vorhandenen Minderheiten gUnstiger sind.
Diese Art einer Meistbegünstigungsklausel verdient besondere Hervor-
hebung.
-6-
-7-
-7-
Puisque le droit des langues est, dans une très large mesure, une
a1faire de poli tique culturelle dans les pays mul tilingues, l 'Art. 9
stipule que les activités et équipements culturels comme, p. ex.,
les bibliothèques, vidéothèques, centres culturels, musées, ar-
chives, académies, théâtres, cinémas, etc., ainsi que la produc-
tion de livres et de films, les fêtes populaires, etc. doivent être
promus de manière à ce que la langue minoritaire ait aussi une
place garante partout, sans oublier que les États contractants
doivent également prendre ces langues minoritaires en considéra-
tion dans leur politique culturelle et linguistique à l'étranger.
-8-
-8-
Comme son nom 1' indique déjà, la Charte prévoit une protec-
tion des langues régionales ou minoritaires au sein des États
membres du Conseil de l'Europe, mais aucunement une protection
des minorités ethniques ( communautés ethniques) en tant que
telles. Toutefois, du point de vue terminologique, il existe
une grande différence entre les communautés linguistiques et les
communautés ethniques, car, dans de nombreux cas, une minorité
ethnique (communauté ethnique, nationalité) est beaucoup plus
vaste que celle des groupes linguistiques, mais le contraire
est également vrai. Il suffit de penser, p. ex., aux Juifs qui,
en Union Soviétique, mais aussi dans les pays occidentaux de
l'Europe, ne constituent plus une communauté linguistique de-
puis que le yiddish s'est plus ou moins éteint, mais peuvent
être délimités très exactement comme communauté ethnique et
même, pour certains, raciale. La bibliographie à ce sujet s'est
étoffée de manière extraordinaire ces derniers temps (19). Au-
jourd'hui, les gitans respectivement les Roms et les Sinté ne
constituent une communauté linguistique dans pratiquement aucun
des pays occidentaux de l'Europe, et ce pour de multiples rai-
sons, mais il ne fait aucun doute qu'ils forment un seul peuple
et/ou des communautés ethniques correspondantes. Toutefois, ces
communautés, en l'absence d'une langue parlée au quotidien, ne
sont pas protégées par la Charte.
-9-
Daher ist der Vorsto8 ·von Franz Grafen Stauffenberg beim EP von
so besonderer Bedeutung, da
sein Entwurf eine Charta der Volksgruppen-
rechte in den Staaten der Europ!ischsn Gemeinschaft . zum Ziele hat.
Sie ist auch als solche offiziell bezeichnet.
Obwohl heute europaweit und zwar auch in den Ostblockstaaten der Aus-
druck "nationale Minderheiten" ausser Ubung kommt und etwa die FUEV
schon seit ihrer Gründung sich nur als Union Europlischer Volksgruppen
nicht etwa ~uroplischer Minde~heiten bzw. nationaler Minderheiten
bez•ichnet und das auch iii ïhrer englischen und franz6sischen- Version
analog zum A~sdruck kOaJlt (Comrnunautês Ethniques oder Nationalities)
I
geht die Charta noçh von dem überholten und in den meisten Mitglied~
staaten des Europarates gar nicht mehr angewendeten Beg~iff •Minder-
h ei t " aus. ~w•~ kaM. manlwenn ea sich um Sprachgruppen minori tirer
Natur handeit, sicherlich auch noch ~en Ausdruck Sprachminderheit ge-
ANNEXE XXV 725
-9-
-10-
3) Regionale Sprachen
Wenn in der___Charta von Regionalsprachen die Rede ist, so ist das an·
und für sich durchaus der Sachlage angemessen, in manchen Fallen auch
deri Recntslage nach innerstaatlichem wie auch nach V6lkerrecht, denn
in sehr vielen F~llen gehôrt zum Begriff Region (21) auch das Vor-
handensein einer regionalen Sprache. Allerdings gehôrt zum Begriff
der Region und des Regionalismus der zwar nicht im Osten, wohl
1 oft ·
aber in Westeuropa rasch an Bedeutung zunimmt, eine eigene Sprache1
nicht notwendigerweise auch das Vorhandensein eines regionalen
Dialekts, aber nach den heutigen Definitionen des Regionsbegriffes,
wie er nicht zuletzt vom Europarat, aber auch von der Conference
Europe of Regions in Kope~hage~ und von Intereg in München ausgear-
beitet wurde, gehôrt als in der Regel wichtigstes Kennzeichen die
regionale Sprache, sei es auch nur in Form einer Mundart. Insoweit
ist die Charta zwar sachgerecht, daB aber dort immer steht "Charta
der regionalen oder Minderheitssprachen ist nicht sachgerecht. Es
müsste heis~en "Charta der _regionalen und Volksgruppensprachen oder
noch besser "Charta der Volksgruppensprachen". Das Wort und relativiert
die Begriffe und führt zu Abschw!chungen# ebenso aber auch der im
Entwurf allgemein vorkornmende Ausdruck "oder... DaB die Mundarten
nicht vorkommen, 1st ein Mangel, denn sehr oft sind die Grenzen
zwischen Hochsprache und Mundart schwer zu ziehen. Daa kann man
recht deutlich in Belgien hinsichtlich des Wallonischen sehen, das
sich vom Franz6sischen in vielem de~tlich unterscheîdet, weshalb
ANNEXE XXV 727
-10-
3) Langues régionales
- 11 -
#
-11-
de nombreux points, d'où 1 'existence de dictionnaires dédiés,
et ce même pour le wallon parlé à Liège/Lîdge/Luik/Lüttich (22).
Et le fait que sur le territoire de Voeren/Les Fourons, faisant
l'objet d'une âpre lutte entre la Wallonie et la Flandre, on parle
un dialecte issu, au fond, du bas-allemand avec l'inclusion par-
tielle d'expressions françaises et/ou wallonnes, par exemple à
Fouron-le-Comte ou à Mouland et à Remersdael, devrait faire réflé-
chir (23). Mais également l'alémanique suisse et du Vorarlberg -
ce dernier taxé, par des extrémistes de gauche orientés anti-eth-
nique de pure invention (24) - n'est pas, tout comme l'alsacien,
une langue écrite propre, mais une sorte de transition vers une
telle langue écrite, comme le montrent les résultats des études
afférentes en partie monumentales, y compris le dictionnaire de
la langue suisse alémanique (25). Mais on pourrait et devrait
aussi inclure d'autres langues assimilées à un dialecte. Comme
exemples, nous pouvons citer le luxembourgeois, l'asturien, le
croate du Burgenland, une série de groupes linguistiques en Union
soviétique, •présentée notamment lors de la conférence monumen-
tale de l'Université de Manoa, Honolulu, Hawaï et de l'Académie
soviétique scientifique d'anthropologie et d'ethnologie (ICAES) à
Zagreb du 24 au 31 août 1988 (26), la langue vénitienne, le dia-
lecte skane non seulement à Skane mais aussi à Bornholm, etc. Il
faudrait également prendre ces questions en considération lors
de l'adoption définitive de la Charte européenne sur les langues.
4) Comité d'experts
L'Art. 14 prévoit un comité d'experts qui certes, et à juste titre,
sera normlé par le Comité des ministres, mais au sein duquel chaque
État membre enverra un membre choisi dans une liste préétablie.
Le comité nommé pour 6 ans sert de garantie à l'application de la
Charte. La pensée nationaliste étant prépondérante dans la plupart
des États membres, il faut s'attendre à ce que le comité soit plu-
tôt une entrave aux objectifs de la Charte qu'un encouragement. Il
devrait être nommé par un organe entièrement indépendant (à savoir
I'UFCE, I'INTEREG, I'A.I.D.L.C.M. ou au niveau universitaire).
5) Partie V ~Dispositions finales~, point 1
Ce point donne à chaque ttat contractant le droit de dési~ner,
lors de la ratific~tion, le territoire ~u ' il veut e~clure du ch~p
d'action de la Charte. C~ci ouvre ~r~nd la porte à la pensée na-
tiom~liste ( J\lsace f Br~tagne, Burgel)lqncl, Bruxelles, Val Q ( Araq,
Ulster, Moutier, P+ovince d'Udiner etc.). Cette Charte devr~it
entrer en vigueur sans possibilit~ de fixer de telles re13trictions.
730 ARCHIVES DU MONDIALISME
- 12 -
1) s. die zusamme-n fassung der 6ffentlichen Anh6rung "Für eine Charta der
Reional- und Minderheitensprachen in Europa", Strasburg, 15./16.Mai 1984,
abgedruckt ~n: Theodor Veiter, NationalitHtenkonflikt und Volksgruppenrecl
im ausgehenden zwanzigsten Jahrhundert, Bd. III, Wien (Braumüller) und
München (INTEREG) 1984, SS. 55 ff.
2) Herbert Kohn, Report on Regional or Minority Languages in Europe,
Strasbourg ITseptember 1987, ACPL4.22I der Standing Conference of
Local .and Regi~nal Authori_~~es ~f Europe ·
3) CPL (22) 4, Part _I und Appendix
4)CPL/Cult (22) 2 bzw. Europaratsdrucksache E 6.450 09.21
5) Details in dem in Arun. 4 angeführten Ookwnent, Seiten 2 bis 4
6) Resolution 192 (1988) (1) on Regional or Minority Langauges in
Europe, ARES192.88, Twenty-Thir Session Strasbourg,15 - 17 March 1988
-der Standing-.Conference of Local and Regional Authorities
7) Erklarung des Conseil de la Communauté Française, SG/YD, v. 3. 6 •.1988,
franz6sischer Text in der "Gazet van Antwerpen", 2.3.,4/4/1988
8) Europaiaches Parlament, AusschuB für Recht und Bürgerrechte, Entwurf
eines Berichtes über eine Charta der Volksgruppenrechte in den Staaten de%
Europaischen Gemeinschaft, Teil A EntschlieBung, Berichterstatter Graf
Stauffenberg, 69/84 v. 17.3.1988; Teil B, Begründung hiezu v.5.Mai
1988. Ubliche Zitierung Nr. PE 121.212 und PE 121.212 B
9) vom 4.11.1950. Wortlaut u.a. bei Felix Ermacora, Internationale
Dokwnente zwn Menschenrechtsschutz, Stuttgart (Reclam) 1971
10) Linguistic Ninorities in Countries belonging to the European
Comunity, Luxemboùrg 1986
11) Erik Gunnemark/Donald Kenrick, A Geolinguistic Handbook, 1985 edition,
Gothenburg/Goteborg (Selbstverlag Erik Gunnemark) 1986
12) Leos Satava·, Autochtonnî Mala Etnika v Evrope, 2 Bde, Praha (Zpravodaj
koordinovanê sftë vèdeckych informaci pro .etnografii a folkloristiku )1987
13) Stephan M. Horak, Eastern European National Minorities 1919-1980.
A Handbook, Littleton (Libraries Unlimited,Inc.) 1985; 1983 erschien
Horak's Buch über die Nationalitaten in der Sowjetunion, im gleichen Verla
14) Grilndung·und Programm der Union des Elsassischen Volkes, abgedruckt
in "Rot un Wiss", Strasburg, Juli 1988
15) bisher bestes Werk: Massimo Olmi, Italiani dimezzati (Halbierte
Italiener). Le minoranze etnico-linguistiche non protette, Napoli (Edizion
Oehoniane) 1986
16). Manuel Clavero Arévalo, Espaiia, desde el centralisme a las autonom1as,
Barcelona (Planeta) l983
17) Günther H6dl (Hrsg.) ,Lage und Perspektiven der ôsterreichischen
Volksgruppen-;-wien (~sterreichische Rektorenkonferenz) 1988; Theodor
Veiter, Das 6sterreichische Volksgruppenrecht seit dem Volksgruppen-
gesetz von 1976, Wien (Braumüller) 1979
18) s.die BeschlUsse der Assemblée des Régions d'Europe in StraBburg
Herbst 1987, wo besonders auch über die Arbeitsgemeinschaft der Euro~
paischen Grenzregionen berichtet ·wurde (als Dossier gedruckt heraus-
gebracht von Georges Pierret; Theodor Veiter, Stichwort "Region", in:
Ammon/Dittmar/Mattheier (Hrsg.), Sociolinguistics-Soziolinguistik/Handbuch
Berlin (Walter de Gruyter) 1987, SS. 96 ff.
ANNEXE XXV 731
-12-
- 13 -
~~d,,~
FUi!V-UFCll•PUa
SchlffbrQc~ 41 , .. . .-
o-~49a9-
AUem4gna / Germar,y
ANNEXE XXV 733
-13-
lli Cf. les références bibliographiques chez Rudolf Vogel, Der
deutsch-israelische Dialog. Dokumentation eines erregenden Ka-
pitels deutscher AuBenpolitik, Teil 1: Politik, 3 vol., Munich
(K. G. Saur) 1988
l..Q_)_ Cf. note 10. Le complément nécessaire a été fourni, néan-
moins, par Josef Graf von Stauffenberg avec sa demande de réso-
lution et le rapport adressé au Parlement européen; Minorities
Wealth of Europe, Cardiff (Hughes a'i Fab) o.J. (1988; Anita
Plamenig, Elementarschulen europais-c her Minderh~iten/Elemen-
tary Schools for the Minorities in Europe, Klagenfurt (Amt der
Karntner Landesregierung) 1988, avec de nombreuses statistiques
sur les différentes minorités ethniques en Europe, excepté la
Pologne
W Cf. note 18, de plus les quatre volumes de «Regionalismus
1.n Europa », Munich ( Bayerische Landeszentrale für Poli tische
Bildungsarbeit) 1981/83
lli Jules Lempereeur et Jacques Morayns, Li Walon D'Lîdge -
Dictionnaire pratique de Wallon Liégeois, 3e édition, 1977, ou
Vocabulaire Français - Liégeois, Liège et Visé (édition Wallon
à l'école) 1973
~Cf.Albert Stassen, «La situation des dialectes dans les
Fourons», dans : Europa Ethnica, N. 4/1987, page 185 et sui-
vantes, de plus la revue bimestrielle de l'Action Fouron.naise,
dont le siège se trouve à Fouron-Saint Martin, «Le Foron», ré-
digée par Jean-Louis Xhonneux à Rémersdael. Les contradictions
ne peuvent pas être surmontées actuellement à Voeren comme a pu
le constater l'auteur lors de deux visites fin juillet 1988, une
fois sous la conduite d'un extrémiste wallon, l'autre fois sous
la conduite d'un Flamand.
Ml_ Markus Barnay, Die Erfindung des Vorarlbergers. Ethnizitats-
bITdung und LandesbewuBtsein im 19. du 20. Jahrhundert, Bregenz
(Sté. d'auteurs du Vorarlberger) 1988. La société d'auteurs men-
tionnée travaille sur la destruction nationale et de la langue
avec la société Johann August Malin-Gesellschaft agissant dans
le même sens dans des publications de Meinrad Pichler, Markus
Barnay, Kurt Greulling, Harald Walser et d'autres extrémistes
de gauche, ce qui conduit à un refus d'une Charte européenne des
langues régionales et minoritaires, mais n'a aucune importance,
car il existe suffisamment de publications afférentes telles que
les 4 vol. de Benedikt Bilgeri, Geschichte Vorarlbergs, Vienne
(Bohlau), 1973-1984, ou Elmar Grabherr, Vorarlberger Ges-
chichte, Bregenz (édition à compte d'auteur) 2 édition, 1988.
8
~~d'J~
FUEV • UFCI! • PUaN
SchlffbrOcke 41
D .. 24939 FLENSBI.JM
Allemagne/ Germany
734 ARCHIVES DU MONDIALISME
2. Also recalling the work of the European Parlia- 2. Rappelant également les travaux du Parlement
ment: the report prepared by Mr Arfé with a view to euro~n: élaboration par M. Arfé d'un rapport en
a Community charter of regional languages and we d'une charte communautaire des langues et cultu-
cultures and a charter of the rights of ethnie res régionales et d'une charte des droits des minori-
minorities, and the Kuijpers . and von Stauffenberg t6s ethniques, et préparation des rapports Kuijpers et
reports on the European law of ethnie groups; von Stauffenberg sur le droit européen des groupes
ethniques;
3. Considering that the aim of the Council of · 3. Considérant que le but du Conseil de l'Europe
Europe is to achieve a greater unity between its est de réaliser une union _plus étroite entre ses mem-
members, particularly for the purpose of safe- bres, notamment afin de sauvegarder et de promou-
guarding and realising the ideals and principles which voir les idéaux et les principes qui sont leur
are their common heritage ; patrimoine commun;
4. Considering that the right of peoples to express 4. Considérant que le droit des populations de
themselves in their regional or minority language in . s'exprimer dans leurs langues régionales ou minori-
private and in social life is an inalienable right in con- taires dans leur vie privée et sociale constitue un droit
formity with the principles embodied in the United imprescriptible confonne aux principes contenus
Nations International Covenant on Civil and Political dans le Pacte international relatif aux droits civils et
Rights, in the Council of Europe Convention for the politiques des Nations Unies, dans la Convention de
Protection of Human Rights and Fundamental sauvegarde des Droits de l'Homme et de.1 Libert6s
Freedoms and in the Final Act of the Conferencc on fondamentales du Conseil de l'Europe et dans l 'Acte
Security and Co--operation in Europe ; final de la Conférence sur la s6cwité et la coopération
en Burope;
5. Realising that the preservation, development and S. Consciente que la sauvegarde, le développement
promotion of regional languages and .cultures should et la promotion des langues et cultures régionales ne
1. Debatcd by the Standina Conference and adopted on 16 Mardi 1. Discussion par la Conf6rence pennaaentc et adoption le
1988. 2nd Sitting (see Doc. CPL (23) 8. Put I, draft raolutioo 16 man 1988, 2• ~ (voir Doc. CPL (23) 8, partie 1, projet de
presented by the Committce on Cultural and Social Affain, Rap- . r6solulion prâerd par la commission des affaires culturelles et
porteur : Mr H. Kobn). sociala, rapportew': M. H. Kohn).
1
ANNEXE XXV 735
Resolution 19~ Résolution 192
not adversely affect the integration of Europe and . doivent nuire ni à l'in~gration de l'Europe, ni à
easy contact among its population ; l'aisance des contacts entre ses peuples ;
6. Considering that the charter is not intended to 6. Considérant que la charte n'a pas pour but d'agir
affect specific regulations already existing in some sur les réglementations spécifiques qui existent ~jà
regions which are more far-reaching than the dans certaines régions et qui ont une portée supé-
requirements contained in the charter itself; rieure aux impératifs contenus dans la charte
elle-même;
7. Realising that the defence and promotion 7. Consciente du fait que la défense et le renforce-
of regional or minority languages in the different ment des langues régionales ou minoritaires dans les
countries and regions of Europe represent an im- différents pays et régions d'Europe représentent une
portant step along the road to a Europe based on the contribution importante à la construction d'une
principles of democracy and cultural diversity, Europe fondée sur les principes de la démocratie et de
la diversité culturelle,
8. Decides to submit to the Committee of Ministers 8. Décide de soumettre au Comité des Ministres le
the draft European charter for regional or minority projet de charte européenne des langues régionales ou
languages, the text of which is appended to this minoritaires dont le texte figure en annexe à la pré-
resolution, and to request it : sente résolution, en lui demandant:
8.1 . to wait for the opinion of the Parliamentary 8. 1. d'attendre l'avis de l'Assemblée parlementaire
Assembly and, more specifically, its Committee on et, plus particulièrement, de sa commission de la cul-
Culture and Education ; ture et de l'éducation ;
8.2. on the basis of this opinion and after the 8.2 . de procéder, compte tenu de cet avis et après les
necessary further consultations, to adopt such a Euro- autres consultations nécessaires, à l'adoption d'une
pean charter for regional or minority languages and telle charte européenne des langues régionales ou
to urge member states to accede to it; minoritaires, en invitant les Etats membres à y
adhérer;
8.3. to provide: 8.3. de prévoir:
- that this charter is to have the character of a - que cette charte devra avoir un caractère
convention, in accordance with the unde~gs conventioMel, selon les engagements prévus à l'arti-
embodied in Article 2 of the draft charter; cle 2 du projet de charte ;
- that the Contracting Parties are to submit to - que les Parties contractantes devront présen-
the Secretary General two-yearly reports on their ter au Secrétaire Général un rapport biennal relatif à
application of Part II and those provisions in Part m l'application de la partie Il et des dispositions de la
which they have accepted, and that these reports are partie m de la charte qu'elles auront acceptées et que
to be examined in accordance with the provisions of ces rapports seront examinés confonnément aux dis-
Article 12 of the draft charter. positions de l'article 12 du projet de charte.
Appendix . Annexe
European charter Charte ~ n n e
for regtonal or mlnorfty laquages des lanpes r4p,aales ou mlnoritalns
PREAMBLE PRÉAMBULE
2
7 AkCHlVES OU MONDIALISME
onslderina tbàt some rtalonal or m.lnority lanallalèl ConslcWrant que certàines langues r6giona)es ou
are in danger of eventual ~xtinction, tô the détriment of minoritaires risqùet&t, au mdu temps, de disparaitre et, par
Bu " cultural \Walth and traditions, and therefore cons6quent. que cette disparition affaiblirait la tradition et
deernina it legitimate tod ~ to tùe special steps to la richesse culturelle de l'Europe, et estimant QI Ion légi-
preserve and dèvelop them ; time et n6cessaire de prendre des mesures spéciales pou.r 1es
préserver et les d6velopper ;
Consideri that the nght of peoples to express Consid6rant que le droit des populations de s 'expri-
themsclves in thcir regioaal or minority language in private mer dans leurs langues régionalés ou minoritaires dans leur
abd in social lift \s an inalienable right confonning to the vie priv~ et sociale constitue un droit imprescriptible
principles emboditd in the United Nations International conforme aux principes contenus dans le Pacte international
Covenam on Civil and Political Rigbts, in the Council of relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies, dans
Europe Convention for the Protection of Human Rights and la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des
Fundamental Freec1orm and în the Final Act of the Con- Libertés fondamentales du Conseil de l'Europe et dans
fcrence Security and Co-operation in Europe ; l •Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopûa-
tion en Europe ;
Realising tbat the defence and promotion of regional Conscients du fait que la défense et le renforcement
or miDority .languages in the different countries and regions des langues régionales ou minoritaires dans les diffmmts
Europe, far from constituting an obstacle to national pays et régions d'Europe, loin de constituer un obstacle aux
languages reprcscnt in fact an important step along the langues nationales, représentent une contribution impor-
road to a Europe based on the principles of democracy and tante à la construction d'une Europe fondée sur les princi-
œltural diversity within the frameworlc of national pes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le
sovereignty and territorial integrity ; cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité terri-
toriale;
Taking into consideration the specific conditions and Compte tenu des conditions spécifiques et des tradi-
hislorica1 traditions in the different regions of the European tions historiques propres à chaque région des pays
states, d'Europe,
Have agreed as follows: Sont convenus de ce qui suit :
PARTI PARTIE I
GENERAL PROVISIONS DISPOSmONS GÉNÉRALES
Article l Article 1
Dejinilions Définitions
For the purposes of dûs convention : Au sens de la présente convention :
a. ••regiooal or minority languages" means languages a. par « langues régionales ou minoritaires• on entend
belonging lO the Buropean cultural heritage that are : les langues appartenant au patrimoine culturel européen :
i. traditionally ~ withln a territory by nationals i . parlées traditionnellement sur un territoire par des
of the state who fonn a group numerically smaller than the personnes - ressortissants de l'Etat - qui constituent un
rest of the state •s population ; and groupe numériquement inférieur au reste de la population
de l'Etat ~ et
ü. different fro.m the language or languagea spoken ii. différentes de la (des) langue(s) parlée(s) par le
by the rest of the state •s populalion ; reste de la population de cet Etat ;
b. •'territory in which the regional or minority language b. par « territoire dans lequel une langue régionale ou
is spoken •• means the geograpbical area in which the said minoritaire est parl6e • on entend l'aire géographique dans
language j the mode of expression of a number of people laquelle cette langue est le mode d'expression d'un nombre
justifying rhe adoption of the various protectîve measures de personnes justifiant l'adoption des diff6rentes mesures
provided for in this convention ; de protection prévues par la présente convention ;
c. the tenn °discrimination" refer1 to any distinction, c. par l'expression «discrimination» l•on vise toute dis-
exclusion. restriction or prefereDCe relating to the use of a tinction, exclusion, restriction ou préférence portant sur la
language or Q'.lembership of a linguistic minority and pratique d' une langue ou r appartenance à une minorit6 lin-
designed to discourage, compromise or prevent the guistique ayant pour but ou effet de décourager, de compro-
maintenance or development of a regional or mi.nority mettre ou d •emp&her le maintien ou le développement
language, or resulting in the denial of equal rights, whetber d'une langue rqiooale ou minoritaire ou portant atteinte à
in private or public life, to speakers of such lanau,ages com- 1•égali~ des droits des locuteurs de ces langues par rapport
parcd with speakers of more widely-used languages ; aux locuteun des langues plus répandues dans les domaines
de la vie priv6e ou publique ;
3
ANNEXE XXV 737
R ~tiort 192 Rl1olution 192
d.. • non-territorial l a ~,. mea'n langu1ges belona- d. par « langues dq,ourvuès de territoire• on entend tes
ing to me lluropeaft cultural heritaae spoken by n•tlonals of langues appartenant au patrimoine culture) europ6en par-
the staté which diftèr from the lanauaae ot languages 16es par des l'éssortissants de l'Etât qui sont dîff~ntes de
spoken by the ~ of t~ stato's population but which, la (des) Iangue(s) parl~s) par Je reste de la population de
although tradationally spo n within th~ territory of the l'Etat mais qui, bien que parl6es traditionnellement sor le
state eannot bè idebtified with a particular area thereof. territoire de l'Etat, ne peuvent pas ~re rattacb6es à une aire
g6ographique particulière de celui-ci.
Article 2 Article 2
Undtrtalàngs Engagemmts
1. Each Party undertakes to apply Part n to ail the 1. Toute Partie s'engage à appliquer la partie Il à
rcgional or minority languages s~ken within its territory l'ensemble des langues régionales ou minoritaires prati-
and complying with the deflnition in Article 1. quées sur son territoire et répondant aux définitions de
1'article 1.
2. Eacb Party undertakes to apply to those languages 2. Toute Partie s'engage à appliquer aux langues qu'elle
specified al the rime of ratification, in accordance with Art- aurait indiquées au moment de sa ratification, confonné-
icle 3 ,. at least thirty-five paragraphs chosen from among ment à l'article 3, au moins trente-cinq paragraphes choisis
the provisions of Part m of the convention, including at parmi les dispositions de la partie m de cette convention
least twelve chosen from among the following paragraphs : dont au moins douze choisis parmi les paragraphes sui-
Article 6, paragraphs a, b.ii, c, d.ii, e.ii, g; Article 7, vants: anicle 6, paragraphes a, b.ii, c, d.ii, e.ii, g; arti-
paragraphs a.ii, b.ii, c.iii, m; Article 8, paragraphs a, b.ü, cle 7, paragraphes a.ii, b.ii, c.iii, m; article 8, paragra-
c.ii ~ e ; Article 9, paragraph 1, sub-paragraphs a and c; phes a, b.ii, c.ii, e; article 9, paragraphe l.a et c; arti-
Artide 10. paragraph 1, sub-paragraphs a, b, c, d ànd cle 10, paragraphes l .a, b, ~' d et 2.b etc.
paragraph 2, sub-paragraphs b and c.
Article 3 Article 3
Practical arrangements · Modalités
1. Each contracting state shall specify in its instrument of 1. Chaque Etat contractant doit spécifier dans son instru-
ratification. acceptanee or approval, each regional or ment de ratification, d'acceptation ou d'approbation, cha-
mînority language to which the paragraphs chosen in que langue régionale ou minoritaire à laquelle s'appliquent
aœordaace with Article 2, paragraph 2, shall apply. les paragraphes choisis conformément au paragraphe 2 de
l'article 2.
2. Each Party may. al any subsequent time, notify the 2. Toute Partie peut, à tout moment ultérieur, notifier au
Secretary GeneraJ that it accepts the obligations arising out Secrétaire Général qu'elle accepte les obligations d~ant
of the provisions of any other paragraph of the convention des dispositions de tout autre paragraphe de la convention
oot already specified in its instrument of ratification, ac- qui n'avait pas été spécifié dans son instrument (Je ratifica-
cepl8DCe or approval, or tbat it intends to apply para- tion, d'acceptation ou d'approbation ou qu'ellè entend
graph 1 of the pre.ent article to other regional or minority appliquer le paragraphe l du présent anicle à d'autres lan-
languages. gues régionales ou minoritaires. ·
3. The undertakings referred to in the foregoing 3. Les engagements prévus au paragraphe précédent
paragraph shall be deemed to fonn an integral part of the seront réput6s partie intégrante de la ratiftcation, de
ratification, acceptance or approvaJ and will have identical l'acceptation ou de l'approbation et porteront des effets <Rs
effeet as from their date of notification. la date de leur notification.
4. The Parties undertake to seek appropriate ways and 4. Les Parties s'engagent à rechercher des moyens adap-
means, according to the constitutional and/or legislative t6s selon leur système constitutioMel et/ou législatif pour
procedures f to ensure that the rights and guarantees pro- assurer le respect des droits et garanties reconnus par la
vîded under this convention are respected by their territorial présente convention par leurs collectivités territoriales et
authorities and the public bodies under their jurisdiction as les organismes publics qui d6pendent d'elles ainsi que par
well as by private indivîduals. les personnes privées.
Article 4 Article 4
Existing regitMs of protection Statuts ~ prot~ction existants
The provisions of the p.-esent convention -shall not Les dispositions de la présente convention ne portent
affect any more favourable provisions conceming the legal pas atteinte aux dispositions plus favorables du statut juridi-
regime of minoritie whicb may exist in a Contracting Party que des minorit6s d6jà existant dans une Partie contractante
or are provided for by relevant bilateral or multllateral ou prévues par des accords internationaux bilatéraux ou
international agreements. multilatéraux peninents.
4
738 ARCHIVES DU MONDIALISME
PARTll PARTIE Il
GENERAL OBJECTIVES AND PRINCIPLES OBJECTIFS ET PRINCIPES GÉNÉRAUX
PURSUED IN ACCORDANCE POURSUIVIS CONFORMÉMENT
WITH ARTICLE 2, PARAGRAPH 1 AU PARAGRAPHE 1 DE L'ARTICLE 2
Article S Article 5
Objectives and principles Objectifs et principes
l. The Parties undertake, in respect of rcgional or 1. Les Panies ·s 'engagent, en matière de langues régiona-
minority languagcs spoken within their territories, to base les ou minoritaires parlées sur leur territoire, à prendre
thcir policies legislation and practice on the following aims comme base de leur politique et dans leurs législation et
and principles : pratique les objectifs et principes suivants :
a. the recognition of the existence of regional or a. la reconnaissance des langues régionales ou mino-
minority languages as a community attribute ; ritaires en tant qu' attribut d'une communauté ;
b. the respect of · the geographical area of each · b. le respect de l'aire g~graphique de chaque langue
rcgional or minority language in order to ensure that régionale ou minoritaire en faisant en sorte que les divisions
existing or new administrative divisions do not constitute an administratives existantes ou nouvelles ne constituent pas
obstacle to the promotion of the regional or minority un obstacle à la promotion de cette langue ligionale ou
language in question ; minoritaire;
c. the need for resolute action to promote regional or c. la nécessité d'une action résolue de promotion des
minority languages in order to safeguard them ; langues régionales ou minoritaires, en vue de les sauve-
garder;
d. the elimination of ail forms of discrimination con- d. la suppression de toute discrimination concernant
cerning ~ use of regional or minority languages, together l'emploi des langues régionales ou minoritaires, ainsi que
with any practice having such discriminatory effects, ac- de toute pratique ayant pour effet une telle discrimination,
cording to the spirit of the Convention for the Protection of dans 1'esprit de la Convention de sauvegarde des Droits de
Human Rights and Fundamental Freedoms ; l'Homme et des Libertés fondamentales ;
e. the promotion of the use of regional or minority e. la promotion de l'usage oral et 6crit des langues
languages, in speech and writing, in public, social and régionales ou minoritaires dans la vie publique, sociale et
e.conomic life ; économique;
f. the right of each community employing a rcgional /. le droit de chacune des communautés pratiquant
or minority language to maintain and develop relations with une langue régionale ou minoritaire d'entretenir et de d~e-
other similar communities in the state ; lopper des relations de solidarité avec d'autres communau-
tés analogues de l'Etat ;
g. the teaching and study of regional and minority g. 1'enseignement et l'étude des langues ~gionales ou
languages at alJ appropriate stages ; · minoritaires à tous les stades appropriés ;
h. the provision of facilities enabling non-speakers of h. offrir des facilités afin que les personnes non locu-
a regional or minority language living in the area where it trices de ces langues,·habitant sur le territoire sur lequel ces
is spoken to leam it if they so desire ; langues sont pratiquées et qui le souhaitent, puissent
apprendre ces langues régionales ou minoritaires ;
i. the promotion of study and research on regional I. la promotion des 6tudcs et des recherches SJJr les
or minority languages at universities or equivalent langues r6gionales ou minoritaires dans un cadre universi-
institutions ; taire ou équivalent ;
j . inclusion of respect, unde.rstanding and tolerance in j. faire en sorte que le respect, la compréhension et
relation to regional or minority languages among the la tolérance à l'égard des langues régionales ou minoritaires
objectives of education and training providcd within their constituent des objectifs de l '6ducation et de la formation
territories and encouragement of the mass media to pursue dispens6es sur leur territoire ainsi qu'encourager les
the same objectives ; moyens de communication de masse à poursuivre les
m~mes objectifs ;
k. study of the possibility of applying appropriate k, étudier la possibilité d ' appliquer les formes
types of transnational exchange to regional or minority d '~hanges transnationaux appropriés aux langues régiona-
languages used in identical or similar fonn in two or more les ou minoritaires pratiqu&s sous une forme identique ou
contracting states . proche dans deux ou plusieurs Etats contractants.
2 . The Parties undertake to apply , mutatis mu1andis, the 2. Les Parties s'engagent à appliquer, muJatis mutandis,
principles listed in paragraph 1 above to non-territorial les principes énum6~ sous le paragraphe 1 ci-dessus, aux
languages. langues dépourvues de territoire.
5
ANNEXE XXV 739
3. The Parties are encouragcd to establish bodies for the 3. Les Parties sont encourag6es à créer des organes qui
purpose of advising the authorities on all matters penaining seraient cbarg6s de conseiller les autori~ sur toutes les
to regional or minority languages. questions ayant trait aux langues régionales ou minoritaires.
PARTill PARTIE ID
MEASURES TO PROMOTE THE USE MESURES EN FAVEUR DE L'EMPLOI
OF REGIONAL OR MINORITY LANGUAGES DES LANGUES RÉGIONALES OU MINORITAIRES
IN PUBLIC LIFE DANS LA VIE PUBLIQUE
IN ACCORDANCE À PRENDRE EN CONFORMITÉ
WITH THE UNDERTAKINGS ENTERED INTO AVEC LES ENGAGEMENTS SOUSCRITS
UNDER ARTICLE 2, PARAGRAPH 2 EN VERTU DU PARAGRAPHE 2 DE L'ARTICLE 2
Article 6 Article 6
&lucalion Enseignement
With regard to education, the Parties undertake, En matière d'enseignement, les Parties s•engagent, en
within the territory in which such languages are used : ce qui concerne le territoire sur lequel ces langues sont pra-
tiquées:
a. to make available the major part or the whole of pre- a. à prevoir un enseignement préscolaire et primaire qui
school and primary education in the relevant regional or soit assuré principalement ou totalement dans les langues
mioority languages, at least for families which so rcquest ; regionales ou minoritaires, tout au moins aux familles qui
le souhaitent ;
b. i. to make available the major part of secondary b. i. à prevoir un enseignement secondaire, y compris
education. including technical and vocational education, in l'enseignement technique et professionnel, qui soit assuré
regional or minority languages, at least to those pupils who principalement dans les langues régionales ou minoritaires,
so wish; or tout au moins aux étudiants qui le souhaitent ; ou
ii. where paragraph b.i cannot be applied owing to ii. à prévoir du moins l'enseignement de ces langues,
the situation of the languages in question, to provide si le paragraphe b .i n'est pas susceptible de s'appliquer en
facilities at least for the teaching of such languages in raison de la situation des langues considérées. dans les éta-
secondary. technical and occupational establishments ; blissements secondaires, techniques et professionnels ;
c. to provide non-speakers of such languages with c. à offrir la possibilité aux non-locuteurs de ces langues
opportunities to learn them through courses organised as de les apprendre par des cours organisés dans le cadre des
part of pre-school, primary and secondary school programmes préscolaires, scolaires, primaires et secon-
curricula; daires;
d. i. to make available university and higher education d. i. à prévoir un enseignement universitaire et supé-
in regional or minority languagcs ; or rieur dans les langues régionales ou minoritaires; ou
ii. to provide facilitics for the study of these il. à prévoir l'étude de ces langues comme disciplines
languages as univenity and higher education subjects, par- de l'enseignement universitaire. et supérieur, en particulier
ticularly if paragraph d. i cannot be applicd owing to the si le paragraphe d.i n'est pas susceptible de s'appliquer en
situation of the languages in question ; raison de la situation des langues considérées ;
e. i. to arrange for the provision of adult and continu- e. i. à prendre des dispositions pour donner des cours
ing education courses which arc taught mainly or wholly in d'6ducation des adultes et d'éducation permanente qui
the regional or minority languagcs ; or soient assures principalement ou totalement dans les lan-
gues régionales ou minoritaires ; ou
ii. particularly wherc paragraph e .i cannot be ii. à proposer, notamment si le paragraphe e. i n •est
applied, to offer such languages as subjects of adult and pas susceptible de s'appliquer, ces langues comme discipli-
continuing education ; nes de l'éducation des adultes et de l '6ducation per-
manente;
f. to make arrangements to ensure that regional or f. à prendre des dispositiom pour assurer, y compris aux
minority language speakers and non-speakers alike may be non-locuteurs de ces langues, l'enseignement de l'histoire
taught the history and culture of the communities using such et de la culture qui sont à la base de la langue régionale ou
languages, as part of the European heritage ; minoritaire, en tant que composantes du patrimoine
européen;
g. to provide for the basic and funher training of the g. à assurer la fonnation initiale et pennanente des ensei-
teachers required to implement those of paragraphs a to f gnants n6cessaire à 1~ mise en œuvre de ceux des paragra-
accepted by the Contracting Party ; phes a à / accept6s par la Partie contractante ;
6
740 ARCHIVES DU MONDIALISME
k. to introduce speçial measures. panicularly in the fonn h. à garantir. par des mesures sp6cifiques et notammem
of extra material and financial aid, to ensure the availability des aides ~rielles et financihes suppl6mentaires, la dis-
of the 'teaching aids and staff neceisary to implement tbose position des moyens p6tagogiques et en personnel n6cessai-
of paragraphs a to g accepted by the Contractina Party ; res à la mise en œuvre de ceux des paragraphes a à g
acce~ par la Partie contractante ;
i. to set up a supervisory body responsible for moni- i. à charger un organe de contrôle de suivre les mesures
toring the mcasurcs taken and progress achieved in prises et les proglis réalisn dans l' 6tablissement ou le
establishing or developing the teaching of regional or d6veloppement de 1'enseignement des langues r6gionales ou
minority languages and for drawing up periodic reports of minoritaires et d '6tablir sur ces points des rapports p6riodi-
their findings, which will be made public. ques qui seront rendus publics.
Article 7 Article 7
Public services, Services publics,
administrative and legal authorlties autorités administratives et justice
With regard to relations with public services and· En matière de relations avec les services publics, et
administrative and legal authorities, the Parties undertake, les autori~ administratives et judiciaires, les Parties
within the tenitory in which such languages are used, and s'engagent, en ce qui concerne le territoire sur lequel ces
as far as this , is reasonably possible : langues sont pratiqu6es et dans la mesure oà cela est raison-
nablement possible :
a. i. to ensure that these regional or minority languages a. i. à ce que les langues régionales ou minoritaires
are used by the administrative authorities or that these soient utilisœs par les autori~ administratives ou que ces
authorities, or at least such of their officers as are in contact autorités, ou tout au moins ceux de leurs agents qui sont en
with the public, use the (Cgional or minority languages in contact avec le public. emploient les langues régionales ou
tbeir relations with persons applying to them in these minoritaires dans leurs relations avec les personnes qui
languages; or, s •adressent à elles dans ces langues ; ou
ü. if paragraph a.i cannot be applicd on account of ii. à ce que les personnes qui s'adressent à radminis-
the particular situation of the regional or minority language, tration, si le paragraphe a.i n'est pas susceptible d'applica-
to ensure that persons applying to the administration may tion en raison de la situation particulière de la langue
validly submit a document or application in that language ; régionale ou minoritaire, puissent formuler valablement un
acte ou une demande dans cette langue;
b. i. to ensure that the regional or minority languages b. i. à ce que les langues régionales ou minoritaires
are used by public bodies providing services or that these soient utilisées par les services publics chargés de fournir
departments, or at least such of their officers as are in con- des prestations ou que ces services, ou tout au moins ceux
tact with the public. use the regional or minority languages de leurs agents qui sont en contact avec le public, emploient
in tbeir relations with persons applying to them in thesc les langues régionales ou minoritaires dans leurs relations
languages ; or, avec les personnes qui s'adressent à eux dans ces langues ;
. ou
ii. if paragraph b.i cannot be applied on account of ii. à ce que les usagers, si le paragraphe b.i n•est pas
the particular situation of the regional or minority language, susceptible d'application en raison de la situation particu-
to ensure that users may validly submit a document or make li~re de la langue régionale ou minoritaire, puissent formu•
an application in that language ; Ier valablement un acte ou une demande dans cette langue ;
c. i. to ensure that the courts u.se the regional or c. i. à veiller à ce que les servkes judiciaires utilisent
minority languages in their proceedings ; or, les langues régionales ou minoritaires dans les procédures ;
ou
ii. if by reason of the situation of the languages in U. si le paragraphe c.i n'est pas susceptible d 'applica-
question paragraph c.i cannot be applied, to ensure that the tion en raison de la situation des langues considér6es, à veil-
courts : ler à ce que les services judiciaires :
- produce. on request. documents connected with - 6tablissent dans les langues régionales ou minori-
legal proceedings ln the relevant regional or minority taires, sur demande, les actes li~ à une proœdure judi-
language ; ciaire;
- aJlow the exercise of rights of appeal and of the - permettent 1'exercice des droits de recoun et de
parties in the regional or minority languages and ensure, by défense dans les langues régionales ou minoritaires et assu-
appropriate means, that these lang114ges are undèrstood by rent, par des moyens appropri~, la comprébemion de ces
those working in the courts ; or, langues par le personnel judiciaire; ou
iii. if by reason of the situation of the languages in iü. si les paragraphes c. i et ii ne sont pas susceptibles
question , paragraphs c.i and ii cannot be applied, to d'application en raison de la situation des langues consi<M-
guarantee the possibility for the accused to use his/her mes. à veiller à ce que les services judiciaires garantissent
regional or minority language and in ail cases to reoognise la possibilité pour 1'accusi de s •exprimer dans sa langue
7
ANNEXE XXV 741
Resolution 192 Résolution 192
the validity of documents and applications, whether written r6gionale ou minoritaire et reconnaissent dans tous les cas
or oral, submitted by a penon in a regional or minority la validit6 des actes et demandes, 6crits et oraux, formulés
1anguage; par une personne dans une langue r6gionale ou minoritaire ;
d. to take steps to ensure that the use of regional or d. à prendre des mesures afin que l'utilisation des lan-
minority languagcs in the cases mentioned in paragraphs a gues r6gionales ou minoritaires dans les eu vis6s sous les
to c above does not involve extra expense for lhe persons paragraphes a à c ci-dessus ne comporte pas de frais addi-
ooncemed; tionnels pour les intéress6s ;
e. to ensurc that the public authorities can draft e. à ce que les autorités publiques puissent ~iger les
documents in a regional or minority language ; actes dans une langue régionale ou minoritaire ;
/. to offer standard administrative texts and fonns for f. à proposer les formulaires et textes administratifs
the population in the regional or minority languages ; d'usage courant pour la population dans les langues régio-
nales ou minoritaires ;
g. to make available in the regional or minority g. à rendre accessibles, dans les langues régionales ou
languages the fundamental national texts and texts relating minoritaires, les textes fondamentaux de l'Etat et les textes
particularly to the sectors of the population speaking these qui concernent particuli~rement les populations parlant ces
languages; langues;
h. to encourage regional authorities to publish tbeir h. à encourager les collectivit6s régionales à assurer la
official documents in the relevant regional or minority publication, dans les langues régionales ou minoritaires,
languages; des textes officiels dont elles sont à l'origine ;
i. to encourage local authorities to publish their official i. à encourager les collectivit6s locales à assurer la
documents in the relevant regional or minority languages ; publication, dans les langues régionales ou minoritaires,
des textes officiels dont elles sont à l'origine ;
j. to promote the continued use or adoption of the j. à favoriser le respect ou l'adoption des formes correc-
correct fonns of family names deriving from regional or tes des patronymes, sur la demande des intéressés, dans les
minority languages, at the request of those concemed ; langues régionales ou minoritaires ;
le. to allow the use or adoption, if necessary in con- k. à permettre l'utilisation ou l'adoption, le cas kb6ant
junction with another name, of correct forms of place conjointement avec une autre dénomination, des fonnes
names derived from regional or minority languages ; correctes de la toponymie, dans les langues régionales ou
minoritaires ;
/. to ensure that regional authorities enjoy the right to l: à garantir aux collectivités regionales le droit d'utili-
use regional or minority languages in debates in their ser les langues régionales ou minoritaires dans les d&ats de
assemblies ; leurs assemblées ;
m. to ensure that local authorities enjoy the right to use m. à garantir aux collectivités locales le droit d'utiliser
regional or minority languages in debates in their les langues régionales ou minoritaires dans les débats de
assemblies ; leurs assemblées ;
n. to create or promote and finance translation and n. à créer ou à promouvoir et à financer des services de
tenni.nological research services, particularly with a view traduction et de ~herche terminologique, en vue notam-
to taking the action described in ~ foregoing paragraphs ment de l'application des paragraphes qui pr6œdent et de
and, generally, in ordcr to maintain and develop ~ n générale pour le maintien et le développement d'une
appropriate administrative, commercial, economic, social, ~oninologie administrative, commerciale, 6conomique,
technical or l~gal tenninology in each regional or minority sociale, technologique ou juridique adapt6e dans chaque
language; langue régionale ou minoritaire ;
o. to ensure the recruitment and, where ~sary, the o. à assurer le recrutement et, le cas kb6ant, la fonna-
Jraining of the offlcials .and public service employees re- tion des fonctionnaires et agents publics n6ccssaires à ~
quired to put into effect those of paraaraphs a to n acçepted mi~ en œuvre de ceux ~ ~ h e s a à n accepcis par
by the Contraçtîng Party ; la Partie contractante 1
p. to give priority to requests from public service p. à pfiviltaier ~ sur leur delwµlde, l'affectation des
~mploy~ havang a knowledae of a fe&ional or minority agents publics ayant la connaissance d'une lque régionale
language to be llppointed in the territory in which ~t ou minori'8ire dans le territoire sur lequel cette langue est
lansuage is spoken ; pratiqu6e ;
q. to introduce special ~res, including extra 9.. l garanti{, par des ~ puticuliùes et notamment
ma~rial and financial aid, to ensuro the existence of ~ des aide$ matériell~ et finaoc~res supplémentaires, les
conditions, teçhnical means ~ staff necessary to impie.- çonditi()ns, 1'5 moyens techniques ~ le personnel nécessai-
ment those of paoigraphs a tQ n acçepted by the Contracting res l la mise en œuv,"' <le çeux des paragraphes a à n accep-
Party . t.6& par la Partie contrac~e.
8
742 ARCHIVES DU MONDIALISME
Article 8 Article 8
M«lia Médias
With regard to the mass media, the Parties undertake, En mati~re de médias, les Parties s'engagent, en ce
within the territory in which such languages are spoken, qui concerne le territoire sur lequel ces langue5 sont prati-
and to the extent that the public authorities are competent, quœs et dans la ~ure oil les autori~s publiques ont une
have power or may exercise influence in this .field : comp6tence, des pouvoirs ou de l'influence dans ce
domaine:
a. to eliminatc from their laws or regulations any a. à exclure de leur législation ou règlements toute dispo-
discriminatory provision with regard to the use of regional sition discriminatoire à l'égard de 1'emploi des langues
or minority languages in the mass media ; rlgionales ou minoritaires dans les mass-~dia ;
b. i. to encourage the ~xistence of newspapers pub- b. i. à favoriser l'existence d'organes de presse parais-
lished in rcgional or minority Janguages ; or, sant dans les langues régionales ou minoritaires ; ou
ü. where such newspapers cannot exist, to encourage ii. si de tels organes ne peuvent exister, à favoriser
the rcgular publication of articles on ail topics, written in la publication régulière dans tous les domaines d'articles
regional or minority lariguages ; écrits dans les langues régionales ou minoritaires ;
c. i. to guarantee the existence of at least one television c. i. à garantir l'existence au moins d'une chaîne de
channcl broadcasting mainly or wholly in the regional or télévision diffusant principalement ou totalement dans la
minority language ; or, langue régionale ou minoritaire ; ou
ü. where paragraph c. i cannot be applied owing to ii. à assurer, si le paragraphe c.i n'est pas susceptible
the situation of the languages in question, to ensure the d'application en raison de la situation des langues considé-
regular broadcasting of television programmes on all topics rées, la diffusion régulière et dans tous les domaines
in such languages, unless such programmes are otherwise d'émissions ~lévisées dans ces langues, sauf si d'autres
provided ; modalités sont prévues à cet égard ;
d.. to create no obstacles to the reception of programriles d. à ne poser aucune entrave à la réception des program-
broadcast from neighbouring countries of the same mes médiatiques des pays voisins de même langue et culture
language and culture and if possible to facilitate such et, si possible, favoriser une telle réception ;
reception ;
e. to guarantee the existence of at least one radio station e. à garantir l'existence d'au moins une station de radio
broadcasting in the regional or minority language con- 6mettant dans la langue régionale ou minoritaire, sauf si
cerned, unless such broadcasting is otherwise provided ; d'autres modalités sont prévues à cet égard ;
f. to encourage measures enabling regional or minority /. à favoriser la prise en compte, au profit des langues
languages to benefit from advances in communication régionales ou minoritaires, des acquis nouveaux dans le
technology ; domaine des technologies de communication ;
g. to encourage the acquisition and revival of the cultural g. à favoriser, par les programmes diffusés par la radio
heritages connected with regional or minority languages, by et la télévision, l'acquisition et la récupération des patrimoi-
means of radio and television broadcasts ; nes culturels liés aux langues régionales ou minoritaires ;
h. to support the training and recruitment of the jour- h. à soutenir la formation et le recrutement des journalis-
nalists and other media staff neccssary to put into effect tes et du personnel des médias nécessaires à la mise en
those of paragraphs b to g accepted by the Contracting œuvre de ceux des paragraphes b à g, acceptés par la Partie
Party : contractante ;
i. to ensure direct participation by the representatives of i. à assurer la participation directe de représentants des
regional or minority language communities in the bodies communaut& pratiquant une langue régionale ou minori-
responsible for en~uring media pluralism, where such taire aux structures qui veillent à la pluralité des médias,
bodies exist ; lorsque celles-ci existent ;
j. with a view to implementing those of paragraphs b to J. en vue de la mise en œuvre de ceux des paragraphes
i accepted by the Contracting Party : b à i, acceptés par la Panic contractante :
- to provide extra aid to guarantee the financial - à garantir, par des aides supplémentaires l 'équili-
viability of the media devoted exclusively or more par- bre financier des médias qui se consacrent exclusivement
ticularly to regional or minority languages ; ou plus particulièrement aux langues régionales ou minori-
taires ;
- to adopt special measurcs to create or maintain the - à créer ou à maintenir par des mesures particulières
conditions and tcchnical means necessary to promote les conditions et les moyens techniques nécessaires à la pro-
regional languages and cultures in the media ; motion des langues et cultures régionales dans les médias ;
k. to bear in mind the interests of regional or minority k. à prendre en considération I ' intér& des langues régio-
languages when drafting regulations goveming the press nales ou minoritaires dans la définition des ~glements
and radio and television broadcasting. régissant la diffusion écrite, radiophonique et télévisuelle.
9
ANNEXE XXV 743
Resolution 192 Rlsolution 192
Article 9 Article 9
Cuüural facilities and activities Equipements et activités culturels
1. With regard to cultural facilities and activities l. En mati~re d '&luipements et d'activités culturels -
especially libraries, video libraries, cultural centres, notamment des biblioth~ues, vidéoth~ues, centres cultu-
museums, archives, academies, theatres, cinemas, etc., rels, musées, archives, acad~mies, théâtres, cin6mas et
literary work and film production, vernacular forms of autres, ainsi que de la production li~raire et cin~matogra-
cultural expression, festivals and the culture industries, phique, de l'expression culturelle populaire, de festivals,
including inler alia the use of new technologies - the des industries culturelles, incluant entre autres l'utilisation
Parties undenake, within the territory in which such des technologies nouvelles - les Parties s'engagent. en ce
languages arc spoken and to the extent that the public qui concerne le territoire sur lequel ces langues sont prati-
authorities are competent, have power or may exercise quées et dans la mesure où les autorités publiques ont une
influence in this field : compétence, des pouvoirs ou de l'influence dans ce
domaine:
a. to encourage types of expression and initiative a. à encourager l'expression et les initiatives propres
spccific to regional or minority languages; aux langues régionales ou minoritaires ;
b. to foster the development of translation, dubbing b. à favoriser le développement des techniques et des
and subtitling techniques and activities, insofar as these activités de traduction, de doublage et de sous-titrage, afin
may promote knowledge of works in regional or minority de promouvoir, soit la connaissance d •œuvres produites
languages or access in these languages to works produced dans des langues régionales ou minoritaires, soit l'acces-.
in more widely spoken languages ; sion dans ces langues à des œuvres produites dans des lan-
gues plus répandues;
c. to ensure that the bodies responsible for organising c. à veiller à ce que les organismes chargés d'entre-
or supporting cultural activities of various kinds make prendre ou d'aider des activités culturelles sous leurs diver-
generous allowance for incorporating the knowledge and ses formes intègrent dans une large mesure la connaissance
use of regional or minority languages and cultures in the et l'utilisation des langues et cultures régionales ou m_inori-
undenakiogs which they initiate or for which they provide taires dans les opérations dont ils ont l'initiative ou auxquel-
backing; les ils apportent un soutien ;
d. to ensure that the bodies responsible for organising d. à veiJler à ce que les organismes chargés d, entre-
or supporting cultural activities in various forms employ prendre ou d'aider des activités culturelles sous leurs diver-
staff who have a full command of the regional or minority ses formes disposent d'un personnel maitrisant la langue
language concemed ; régionale ou minoritaire ;
e. to encourage direct participation by representatives e. à favoriser la participation directe, en ce qui
of the communities speaking a given regional or minority concerne les équipements et les programmes d'activités cul-
language in providing facilities and planning cultural turelles, de représentants des communautés pratiquant la
activities ; langue régionaJc ou minoritaire ;
f to facilîtate the crcation of a body responsible for f à faciliter, pour chaque langue régionale ou minori-
collecting, keeping a eopy of and prcsenting or publishing taire, la création d'un organisme chargé de collecter, de
works produccd in each regional or minority language ; · recevoir en dépôt et de présenter ou
de publier les œuvres
utilisant cette langue ;
g. to introduce special measures, especially additional g. à garantir, par des mesures particulières et notam-
material and financial aid, to ensure that the necessary con- ment des aides matérielles et financières supplémentaires,
ditions and technical means cxist for implementing those of les conditions et les moyens techniques nécessaires à la
paragraphs a to e accepted by the Contracting Party. mise en œuvre de ceux des paragraphes a à e, acceptés par
la Panic contractante.
2. The Parties undenake to make appropriate provision 2 . Les Parties s'engagent à donner aux langues et cultu-
for regional or minority languages and cultures in their res régionales ou minoritaires une place appropriée dans
policy for promoting tbeir languages · and culture abroad . leur politique de promotion linguistique et culturelle à
l'étranger.
Article 10 Article 10
10
744 ARCHIVES DU MONDIALISME
lanauages in documents relatlna to economio or aocial life, r6gionales ou minoritaires dans les acta de la vie ~ -
particularly contracts of employment, and in technlcal que OU IOCiaJe et notamment dam lei contrats de travail et
documents such as instructions fur the use of producta or dans les documenta techniques, tels que les prescriptions
installations · d'emploi de produits ou d •6quipementa •
b. to prohibit the imenion in private documents, such b. à interdire l'insertion dans des actes priv&, tels que
as caotracts of employment or company repladons, of any les contrats de travail ou les ~ d'entreprise, de
clauses excluding or restrlcting the use of regional or clauses excluant ou limi~t l'usage de langues œgionales
minority luauaps; ou minoritaires ;
c. o QPPOSC practices designed to discourage the use c. à combattre les pratiques tendant à d6courager
of regional or minority languages in conncction witb l'usage des langues régionales ou minoritaires dans le cadre
economic or social activities and, generally, to protect des activi~ économiques ou sociales et, de façon g&érale,
speakers of such languages apinst discriminatory measures à protéger les locuteurs de ces langues contre des mesures
to ~iùch they might be subjected in their occupation or de discriminations qu'ils pourraient subir dans la vie écono-
social life owing to the use of such languages ; mique et sociale du fait de l'usage de ces langues ;
d. to rccognise the validity of legal documents drawn d. à reconnaître la validité des actes juridiques fonnu-
up in a regiooal or minority language. lés dans une langue régionale ou minoritaire.
2. Witb regard to social and economic activities, the 2. En mati~re d'activités économiques et sociales, les
Parties undertake within the territories in whicb the Parties s'engagent, en ce qui concerne les territoires sur les-
regiooal or mioority languages are used, and as far as this quels les langues régionales ou minoritaires sont pratiquées
is reasonably possible : et dans la mesure où cela est raisonnablement possible :
a. to ensure that thcir financial and banking regu- a. à veiller à ce que leur réglementation financière et
latioos sball make allowance, by mèaDs of procedures com- bancaire définisse les modalités tendant à rendre possible,
patible with commercial dealings, for the use of regional or dans les conditions compatibles avec les usages commer-
minority languages in drawing up payment orders (cheques, ciaux, l'utilisation des langues régionales ou minoritaires
drafts, etc.) or other financial documents; 9
dans la rédaction d actes de paiement (ch~es, traites,
etc.) ou d'autres documents financiers ;
b# in the cconomic and social sectors directly under b. dans les secteurs économiques et sociaux relevant
theîr control (public sector), to organise activities to pro- directement de leur contrôle (secteur public), à r&liser des
mote the use of regional or minority languages ; actions promotionnelles tendant à encourager l'utilisation
des langues régionales ou minoritaires ;
c~ in on:ler to improve the situation of penons who . c. à veiller tout particulièrement à ce que l'organisa-
are dependent, on grounds of ill bealth, old age or similar tion des 6quipements sociaux tels que hôpitaux, maisons de
rea&oJlS, and who speak a regional or minority language, to retraite, foyers permette à ces personnes d '~tre accueillies,
make very special efforts to ensure the provision of social soign6es et trait6es dans leur langue. afin d.améliorer la
facilities such as bospitals, retirement homes, bostels, etc. . situation des personnes d~pendantes, pour des raisons-de
wbere sucb penons .may ~ accommodated and receive care sant6, d'Age ou pour d'aqtres sources de luuxticaps, qui
and treatmènt from staff speaking the same language ; s'expriment dans des langues r6gionales ou minoritaires ;
d. to take appropriale stq>s to en,ure that safety d. à ce que, selon des modalités appropriées, les
instructions are accessible in regi()nal or minority consigQes de sécurité soient rédigées dans l~ langues r~gio-
languages; nales ou minorit4ires ;
e. where justified by demand, tQ arrange for infor- ~. à rendre accessible~ les langues r6gionàles ou
mation for consumera and users to be made available in minoritaires l'infonnaûoq des consommateurs et usagers,
regional or minority languages. en fonction de la demande existant en la mati~re.
Article 11 Article 11
Transfronli~r ucha4gu Edtang~ trw,sfronlaüers
With reJard to ~frontier ço-operatioq, the P..-tiea Bn mati~ ~e ~p6ration ~ ,frontalière les l>artics
undertake : • 'en,agent : · ·
a. to maintain and develop specific c~-borc$ef re- a. à q1aintenir et à <Wvelopper des relationa sp6cifiques
lations betwee'1 regional and minority lan,uaaes \llCd Jn \ trave{I •~ fwnt~~ JlOUr \ès langues r6gionales ou miuo-
two or more member states in identical .or similar form ; Jnd ritaires qui, soµs µno forme ~tique ou p~, ~t prati-
quées den$ ~ ou ptua~~ Etats membm; el
b. for the t>enefit of regional or minon•Y, tanpages uKd 4. à flvoriser au pfOfii des lang~ ~gù>nales ou minori-
in identical or similar form in two or more mcmb.er states, tai...s pratiq~ sou.s une fonne idenûqu~ ou p,rocbe dJns
11
ANNEXE XXV 745
Resolution 192 Résolution 192
to encourage various fonns of transnational exchangc and deux ou plusieurs Etats membres les différentes formes
co-opcration in cvcry ara of culture, education, vocational d •~hanges et de coopération transnationaux dans tous les
training and permanent education. domaines de la culture, de l'enseignement, de la formation
professionnelle et de l'éducation permanente.
PART IV PARTIE IV
APPLICATION OF THE CHARTER APPLICATION DE LA CHARTE
Article 12 Article 12
Periodical repons Rapports périodiques
The Parties shall present to the Secretary General of Les Parties présenteront au Secrétaire Général du
the Council of Europe, in a fonn to be prescribed by the Conseil de l'Europe,_dans une forme à déterminer par le
Committec of Ministers, a two-yearly report on the appli- Comi~ des Ministres, un rapport biennal relatif à l'applica-
cation of Part II and the provisions of Part m of the charter tion de la partie II et des dispositions de la partie m de la
which they have accepted. charte qu'elles ont acceptées.
Article 13 Article 13
Examination of the reports Examen des rappons
1. The repons presented to the Secretary General of the 1. Les rapports présentés au Secrétaire Général du
Council of Europe under Article 12 shall be examined by Conseil de l'Europe en application de l'article 12 seront
a committee of expens constituted in accordance with Art- examinés par un comité d'experts constitué conformément
icle 14. à l'article 14.
2. Bodies or associations legally established in a Con- 2. Des organismes ou associations légalement établis
tracting Party may draw the attention of the committee of dans une Partie contractante pourront attirer l'attention du
expens to situations alleged to be contrary to the under- comi~ d'experts sur des situations qui seraient contraires
takings entered into by that Party under Part UI of the pre- aux engagements pris par cette Partie en vertu de la par-
sent convention. After verifying these allegations with the tie fil de la présente convention. Après vérification auprès
Party concemed, the committee of expens may take de la Partie in~ressée, le comité d'experts pourra tenir
account of this information in the preparation of the report compte de ces informations clans la préparation du rapport
specified in paragraph 3 of this article. visé au paragraphe 3 du présent article.
3. On the basis of the reports specified in paragraph 1 3. Sur la base des rapports visés au paragrap~ 1 et des
and the information mentioned in paragraph 2, the com- informations mentionnées au paragraphe 2, le comité
mittee of experts shall prepare a report for the Committee d'experts préparera un rapport à l'attention du Comité des
of Ministers. This report shall be accompanied by the com- Ministres. Ce rapport sera accompagné des observations
ments which the Parties have been requested to make and que les Parties seront invitées à formuler et peut être rendu
may be made public by the Committee of Ministers. public par le Comité des Ministres.
4. The report specified in paragraph 3 shall contain in 4. Le rapport visé au paragraphe 3 contiendra notam-
particular the proposais of the committee of experts to the ment les propositions du comi~ d •experts au Comité des
Committee of Ministers for the preparation of such rec- Ministres en vue de la préparation n~essaire de recomman-
ommendatfons of the latter body to one or more of the dations de celui-ci à une ou plusieurs Parties.
Parties as may be required.
5. The Secretary GeneraJ of the Council of Europe shall 5. Le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe fera un
make a two-yearly detailed report to the Parliamentary rapport biennal détaillé à l'Assemblée parlementaire sur
Assembly on the application of the charter. l'application de la charte.
Article 14 Article 14
Committee of rxperts Comiti d"uperts
1. The committee of experts shall be composed of one 1. Le comjté d'experts sera composé d'un membre pour
member per Contracting Party, appointed by the Com- chaque Partie contractante désigné par le Comité des Minis-
mittee of Ministers from a list of individuals of the highest tres sur une liste de personnes de la plus haute intégrité,
integrity and recognised competence in the matters dealt d'une compétence reconnue dans les matières traitées par la
with in the charter who shall be nominated by the Party con- charte qui seront proposées par la Partie concernée.
cemed.
12
746 ARCHIVES DU MONDIALISME
2. Members of the committce shall be appointcd for a 2. Les membres du comi~ seront nomm& pour une
period of six yean and sball be eUgible for reappointment. p6riode de six ans et leur mandat pourra etre renouvelé. Si
A member who is unable to complete a term of office shall un membre ne peut remplir son mandat, il sera remplacé
be replaced in accordancc with the procedure laid down in conformément à la proœdure prévue au paragraphe 1 et le
paragraph 1, and the replacing member shall complete bis membre nommé en remplacement achèvera le tenne du
predeccssor's tenn of office. mandat de son prédécesseur.
3. The committce of experts shall adopt rules of pro- 3. Le comité d'experts adoptera son règlement intérieur.
cedure and its secretarial services shall be provided by the Son secrétariat sera assuré par le Secrétaire Géœral du
Secrctary General of the Council of Europe. Conseil de l'Europe.
PART V PARTIE V
FINAL PROVISIONS DISPOSmONS FINALES
(This part should include a territorial clause reading as (Cette partie devra inclure une clause territoriale ainsi
follows.) rédigée.)
l . Each Contracting Party may at the tune of signature 1. Toute Partie contractante peut, au moment de la signa-
or when depositing its instrument of ratification, accept- ture ou au moment du dépôt de son instrument de ratifica-
ance, approval or accession, or at any later time, specify the tion, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion, ou à tout
pan or parts of its territory which it intends to exclude from moment ultérieur, désigner la ou les parties de son territoire
the scope of the convention. qu'elle entend exclure du champ d'application de la pré-
sente convention.
2. Any declaration made under the preceding paragraph 2. Toute déclaration faite en vertu du paragraphe précé-
may, in respect of any part of the territory specified in such dent pourra être retirée, en ce qui concerne toute partie du
declaration, be withdrawn by a notification addressed to the territoire désignée dans cette déclaration, par notification
Secretary General of the Council of Europe. The adressée au Secrétaire Général du Conseil de l'Europe. Le ·
witbdrawal shall become effective on the first day of the retrait prendra effet le premier jour du mois qui suit I'expi-
month following the expiration of a period of six months ration d'une période de six mois après la date de réception
after the date of receipt of such notification by the Secretary de la notification par le Secrétaire Général.
General.
1 22 RQQ 13
ANNEXE XXVI
FUEV·UFCE•FUEN
Ansprache des Europaabgeordneten Slegbert Alber
Schiffbrücke 41
D - 24939 FLENSBURG •.
il.tu.,• ..J,C,Cl
Verehrte Daman, meine Herren, stellen wir uns einmal vor(WJîh~~1(g~rl'JügB~1awien würde
nicht geschossen, sondern es ginge so zu wie in der Europâischen Gemelnschaft, d. h. die Minister
von Serbaen, Bosnlen und Kroatien sâBen am Verhandlungstlsch und stritten sich über den Import
von Bananen. Was würden die Serben, Bonier und Kroaten dazu sagen? Würden sie auch wie die
Europâer sagen: Das Ganze taugt nichts? lch glaube nicht - im Gegenteil. Sie würden sich vor
Freude um den Hals fallen und würden sagen: Wenn weiter nichts lst ... aber wir haben Frieden!
Geneu das zeigt doch, was Europa sein muB: Nicht eine Wirtschaftgemeinschaft, sondern
Friedensgemeinschaft. Wir im EP kônnen die Worte Binnenmarkt und .Wâhrungsunion nicht mehr
hôren~ Denn es verengt Europa. Europa ist eine Friedensgemeinschaft. ln einer meiner Veranstal-
tungen stand mal einer auf und hat gesagt:
Jetzt kommt dieses Eurogeld. lch habe schon mal durch Inflation all mein Geld verloren. Damit so
etwas sich nicht noch mal wiederholt, bin ich gegen Europa! Dann stand ein anderer auf und
mainte: Haren sie, ich habe schon elnmal durch Krieg nlcht nur mein Geld, sonders alles
verloren und damit so etwas nicht wieder vorkommt, bin ich für Europa.
Europa heiBt Frieden. Ein Frieden, der nicht nur in der Abwesenheit von Kriegen begründet ist,
sondern in der Versôhnung der VOiker und in der Verstândigung, in der Überwindung der Grenzen
und des Trennenden, in der Solidargemeinschaft, in der Partnerschaft. Und genau deshalb ist es
sa wichtig, die Volksgruppen hier miteinzubeziehen. Das ist die "Gretchenf rage•, die sich ein Staat
gefallen lassen muB: Wie hâltst du es mit deinen Minderheiten? Deshalb freuen wir uns und sind
dankbar daB sie auf diesem KongreB diese Fragen weiterprüfen. lch überbringe die besonderen
Grü8e des EP und die persônlichen von unserem Parlamentsprâsidenten Dr. Egon Klepsch.
Sie wissen, wir haben im RechtsausschuB den Bericht Charta derVolksgruppe auf derTagesordung.
Ein Bericht, der schon lange anhânglich ist. Er ging mit auf eine Initiative meines Kollegen und
Freundes Dr. Joachim Dalsass zurück. Herr (Goppel) war ursprünglich mal Berichterstatter, dann
Graf Stauffenberg und nach seinem Ausscheiden habe ich ihn übernommen. lch habe in der
Debatte - das geht zwar über ein GruBwort hinaus - gemerkt, daB im RechtsausschuB leider eine
Mehrheit gegen diesen Bericht gewesen wâre. lch habe deshalb noch mal prüfen lassen, ob wir
einen solchen Bericht machen salien und mit knapper Mehrheit wurde zugestimmt weil viele
sagen: Übertassen wir das doch der UNO und dem Europarat. Wir meinen: Es muB eine Aufgabe
der EG sein, weil eben das, was wir beschlieBen, verbindliches Recht ist und nicht nur aine
Menükarte wie die Charta über Regional- und Minderheitensprachen des Europarates, die ich
inhalttich nicht herunterspielen witl, aber wenn man es den Staaten überlâBt, das freiwillig
anzunehmen oder auszuwâhlen, was sie annehmen wollen, dann reicht das nicht. Wegen des
hohen Grades der Verbindlichkeit, meinen wir, 1st es elne Aufgabe des EP" s. lch habe den
Stauffenberg - Bericht Oberarbeitet, und bel dieser Vorbereitung habe ich gesehen, daB eigentlich
der beste Entwurf ihre Konvention Ober die Grundrechte für europâische Volksgruppen ist, die die
FUEV im vergangenen Jahr in Cottbus verabschledet hat. lch habe deshalb diesen Bericht
übernommen, natürlich durch einige Ergânzungen angereichert, die ich wegen der Kürze der Zeit
nur stichwortartig erwAhnen witl: lch habe einen Bericht mit 27 Artikeln vorgelegt.
ANNEXE XXVI 749
FUEV·UFCE•FUEN
Allocution de Siegbert Alber, député européen Schiffbrücke41 ~• JQt:;.J
D - 24939 FLENSBURG . ..
r",,_ ·--
· · · · ' '..l'--·
•·-· / ~
c;Srmanv
Mesdames, Messieurs, imaginons: il n'y aurait pas d;·;~~ps·d; fusil dans·Î·ex-Yougoslavie, mais
tout se passerait comme au sein de la Communauté européenne, autrement dit les ministres de
Serbie, de Bosnie et de Croatie seraient assis à la table de négociation et se disputeraient sur
l'importation de bananes. Qu'est-ce que les Serbes, les Bosniaques et les · Croates diraient
alors? Diraient-ils également comme les Européens que tout cela n'est bon à rien ? Je ne crois
pas - au contraire. Ils se sauteraient au cou de joie et diraient : « Qu'à cela ne tienne ... mais
nous vivons en paix ! » C'est précisément cela qui montre ce qui doit être en Europe : non pas la
communauté économique, mais la communauté de la paix. Nous, au sein du Parlement
européen, nous ne supportons plus les mots « marché interne» et « union monétaire». Car ils
rétrécissent l'Europe. L'Europe est une communauté de la paix. Au cours de l'une de mes
manifestations, quelqu'un s'est levé et a dit :
Cette monnaie européenne arrive. J'ai déjà perdu tout mon argent du fait de l'inflation. C'est
parce que je ne veux pas que ça se reproduise que je suis contre l'Europe ! Puis quelqu'un
d'autre s'est levé et a dit : Écoutez, j'ai déjà perdu non seulement mon argent mais tout ce
que j'avais à cause de la guerre, et parce que je ne veux pas que ça se reproduise, ie suis
pour l'Europe.
L'Europe veut dire paix. Une paix qui n'est pas seulement basée sur l'absence de guerres, mais
sur la réconciliation des peuples et l'entente, la suppression des frontières et de ce qui sépare,
sur la communauté solidaire, sur le partenariat. Et c'est précisément pour cette raison qu'il est si
important d'intégrer les communautés ethniques. C'est la « question cruciale » qu'un État doit
accepter d'entendre : que fais-tu avec tes minorités ? C'est pourquoi nous nous réjouissons et
sommes reconnaissants qu'ils continuent d'étudier ces questions pendant ce congrès. Je vous
transmets les salutations particulières du Parlement européen et les salutations personnelles de
notre Président, le Dr Egon Klepsch.
Art 1 (Schutz d r Volk gruppen) entsprlcht lhren allgemelnen Bestlmmungen. lch habe diese
Formutierung bewuBt Obernommen. daB er eln berechtlgtes Internationales Anliegen ist. lch halte
das für sehr wtchUg . weil sich ln der Debatta herausgestellt hat, daB durch das nebulôse Wort der
Subs1dianttt• sehr vlele. die die Charta nicht wollen, natOrllch sagen: Das wAre jetzt die beste
Gelegenheit das Subsidiaritàtsprinzip anzuwenden. Da muB gleich in Art. 1 klargestellt wetden,
da . s in internationales Anllegen 1st.
Art. 4 u. 5 (Recht auf Existenz bzw. Recht auf Nicht-Diskriminien~ng und auf Gleichbehandlung)
· ·er habe ich erganzt, daB die Volksgruppen auch an den natOrlich Ressourcen des Volksgruppen-
gebietes angemessen beteiligt werden mOssen.
Art. 6 (Recht auf Bekenntnis zur Volksgruppe) u. 7 (Recht auf Symbole) Dieses ist eine neue
Bestimmung, daB nâmlich neben der jeweiligen Landesfahne auch .Farben und Wappen der
Vofksgruppen gefOhrt werden kônnen. Das ist aine Formulierung, die ich aus der sâchsischen und
brandenburgischen Landesverfassung übernommen habe. lch habe aber gleichgestellt, daB
Fahnen und Wappen anderer Staaten nicht ais Farben und Wappen der Volksgruppen geführt
erden sollten.
Art. 8 u. 9 (Recht auf besonderen Schutz bzw. Recht auf Sprache) Wenn hierzu bei Gerichten
Verdolmetschungen oder Übersetzungen notwendig sind, übernimmt der jeweilige Mitgliedstaat
die damit verbundenen Kosten. Weiter sind lm Verkehr mit der Offentlichen Verwaltung Überset-
zungen ootweodig, so verlAngern sich einzuhaltende Fristen entsprechend.
Art.10 (Rechtauf Schute) Hier habe ich gegebenenfalls erwêhnt, den Schulbesuch im Ausland zu
ermoglichen und diesen enteprechend zu bezuschussen.
Art. 11. 12 u. 13 (Recht auf ReUgionsf relheit bzw. Recht auf ungehinderte Kontakte und Recht auf
Freizügigkeit) Oamit ist elgentllch Frelzügigkeit ln allen Gebieten des Volksgruppengebietes
gemelnt..
Art. 14, 15, 16, 16, 17 und 18 (Recht auf Information, -auf Beschiftlgung im Offentlichen Oienst,
-auf sigene Organisationen, .. auf potltlsche Vertretung und Mltwirkuog und Recht auf Sprecher und
Vertreter der Volksgruppen) Hier habe ich einen Passus, den ich wOrtlich vortragen mOchte: Oie
Vertreter von Volksgruppen gelten nur dann ais gewAhlt, wenn sich ein reprêsentativer Teil der
Angehôrigen der Volksgruppe an der Wahl beteitlgt. Es gibt ja Valksgruppen. wo sich die Mehrheit
gar n1cht dazu bekennt, wenn man mal ganz off en die Elsêsser ansprechen und wenn hier nur 1 oo
einen Sprecher wAhlen, 1st das ein bH3chen wenig. auch für die Volksgruppe selber. lch welB, daB
ANNEXE XXVI 751
Art. 1 (Protection des communautés ethniques) Il correspond à ses dispositions générales. J'ai
utilisé cette formulation volontairement parce que c'est une préoccupation internationale justifiée.
C'est pour moi très important car, au cours des débats, il s'est avéré qu'à travers le mot nébuleux
de « subsidiarité » nombreux sont ceux, ne voulant pas de la Charte, à dire naturellement : Ce
serait maintenant la meilleure occasion d'appliquer le principe de subsidiarité. Il faut donc
exposer clairement, dès l'Art. 1, qu'il s'agit d'une préoccupation internationale.
Art. 6 (Droit au rattachement à la communauté ethnique) et Art. 7 (Droit à porter des symboles)
Ceci est une nouvelle disposition autorisant à porter, outre le drapeau national, également les
couleurs et les blasons des communautés ethniques. C'est une formulation que j'ai reprise de la
constitution du Land de Saxe et du Brandebourg. Mais j'ai aussi mis en parallèle le fait que les
drapeaux et blasons d'autres États ne devraient pas être portés comme drapeaux et blasons des
communautés ethniques.
Art. 8 et 9 (Droit à une protection particulière respectivement à parler une langue) Si des
interprétations ou des traductions sont nécessaires auprès des tribunaux, c'est l'État membre
concerné qui supporte les frais qui y sont liés. De plus, si des traductions sont nécessaires dans
les relations avec l'administration publique, alors les délais à respecter sont prolongés en
conséquence.
Art. 10 (Droit d'aller à l'école) Ici j'ai mentionné, le cas échéant, le fait de permettre d'aller à
l'école à l'étranger et de le subventionner en conséquence.
Art. 11, 12 et 13 (Droit à la liberté de culte respectivement et/ou droit à des contacts sans
entraves et droit à la liberté de circulation) Ceci veut dire, à proprement parler, la liberté de
circulation dans toutes les régions du territoire de la communauté ethnique.
Art. 14, 15, 16, 17 et 18 (Droit à l'information, à l'emploi dans le service public, à ses propres
organisations, à la représentation politique et participation et droit à des porte-paroles et des
représentants des communautés ethniques) C'est un passage que j'aimerais présenter mot à
mot. Les représentants de communautés ethniques ne sont réputés élus que lorsqu'une partie
représentative des membres de la communauté ethnique participe à l'élection. Il existe, en effet,
des communautés ethniques où la majorité reconnait en faire partie ; lorsqu'on parle ouvertement
avec les Alsaciens et que seulement 100 d'entre eux élisent un porte-parole, c'est un peu trop
faible, même pour la communauté ethnique elle-même. Je sais que cette formulation n'est pas
752 ARCHIVES DU MONDIALISME
diese Formulierung wenig justltlabel lst, daher wAre ich lhnen dankbar, wenn ich auch bei der
Ausarbeitung des Berichts noch ihre Hilfestellung bekommen kOnnte.
Art. 19 (Recht auf Teilnahme an Wahlen) Hier habe ich einen Passus, daB bei Verhâltniswahlaus-
gleich die prozentuale Stimmenanteile stlmmen mOssen - nur nicht die 5% Quoten. Diese
Formulierung, die ich übernommen habe, entspricht der Landesverfassung von Schleswig-
Holstein für die dAnische Minderheit. Es darf also nicht eine Bevorzugung von Minderheiten
eintreten, weil sonst der Bericht nicht durchginge.
Art. 20, 21 u. 22 (Recht auf eigene Verwaltungs und Wahlgebiete, -auf Verwaltungsautonomie und
-auf Rechtsschutz) Letzterer entspricht ihrem Art. 16. Allerdings mit dem Unterschied, daB ich
vorschlage, daB man sich auch an den europâischen Gerichtshof in Luxemburg wenden kann. Dies
wird ein groBer Streitpunkt in der Debatte, weil manche sagen: Es geht zu weit. Wenn, dann
vielleicht den europâischen Gerichtshof für Menschenrechte in StraBburg, aber solange die EG
diese Konvention nicht beigetreten ist, ist das nur eine halbe Sache. Allerdings bin ich bei der
Frage "Luxemburg oder StraBburg" offen.
Art. 26 (Anerkennung der staatlichen Ordnung) Das entspricht ihrem Art. 16 Abs. 4 (innerstaatli-
che Umsetzung). lch meine, man sollte bewuBt einige Pflichten der Volksgruppen herausstellen,
daB das Ganze nicht zu einseitig wird.
Art. 27 (Grundsatz der Gegenseitigkeit) Auch das wird etwas strittig. Neben wir den Einwand, der
aus Griechenland kam: Warum sollten wir der türkischen Minderheit Rechte geben, wobei die
Griechen in der Türkei überhaupt keine Rechte haben. Deshalb meine ich, der Grundsatz der
Gegenseitigkeit sollte verankert werden. Man kann nicht von einem Staat verlangen, daB er
anderen Aechte gibt, die seinen Angehôrigen im anderen Staat verwehrt werden.
lch fordere dann die Regierungen der Mitgliedstaaten und die Parlamente auf, alle Konventlonen
der KSZE und des Europarates alsbald zu ratifizieren und dann zu prüfen, ob sich die elnzelnen
Staaten über eine Funktionalautonomie hinaus sogar zu einer Territorialautonomie bekennen
sollten. Weiterhin fordere ich auf zu prOfen, ob bel Wahlen zum EP fOr Volksgruppen, deren Gabiet
auf mehreren Mltgliedstaaten verteilt 1st, nlc~t grenzQberstreitende Wahlkreise gebildet werden
kônnen. Und ich fordere ferner auf zu prOfen, ob nicht neben dem, von der KSZE verordnet, jenem
HocnKommIssar rur Mmaernenen evenu. em europaIscner .. umouasmann· rur vo1Ksgruppen
eingefOhrt werden sollte.
Sie sehen, ich habe dankbar lhre Konventlon Obernommen, sle angepaBt, sie in elnigen Punkten
geândert, in einlgen erweitert. lch biete an aine gute und konstruktlve Zusammenarbeit. lch bin
offen fOr Kriti~ und alla Anregungen. Oenn wir VQm EP wlssen, daB gerade die Einbindung der
Volksgruppen eln wesentllch Krlterium fQr die VersOhnung der VOiker fOr die Aufrechterhaltung des
Friedens 1st. Deshalb Oberbringe ich sehr gerne und mit Fraude GrOBe unseres Parlaments und
unseres PrAsldenten.
ANNEXE XXVI 753
très utilisable devant la justice : c'est pourquoi je vous serais reconnaissant de m'accorder votre
aide également pour l'élaboration du rapport.
Art. 19 (Droit de participer à des élections) C'est un passage dans lequel le pourcentage des
voies exprimées doit être exact lors d'élections à la proportionnelle - et surtout pas les quotients
de 5 %. Cette formulation, que j'ai empruntée, correspond à la constitution du Schleswig-Holstein
relative à la minorité danoise. Une préférence envers des minorités ne doit donc pas survenir, car
sinon le rapport ne tiendrait pas.
Art. 26 (Reconnaissance de l'ordre national) Ceci correspond à son Art. 16, al. 4 (Transcription
nationale). Je pense qu'il faudrait mettre volontairement quelques devoirs des communautés
ethniques en exergue et que tout ne se fasse pas de façon unilatérale.
Art. 27 (Principe de réciprocité) Ceci aussi est un peu controversé. Prenons l'objection émise par
la Grèce : Pourquoi devrions-nous donner des droits à la minorité turque, ijlors que les Grecs
n'ont aucun droit en Turquie. C'est pourquoi, je pense que le principe de réciprocité devrait être
bien ancré. On ne peut pas exiger d'un État qu'il donne à d'autres des droits que ses
ressortissants n'ont pas dans l'autre État.
J'invite les gouvernements des états membres et les parlements à ratifier rapidement toutes les
conventions de la CSCE et du Conseil de l'Europe puis de vérifier si les différent$ états devraient
revendiquer une autonomie territoriale au-delà de l'autonomie de fQnctionnement. En outre,
j'invite aussi à vérifier la possibilité de former des circonscriptions électorales transfrontalières
pour les élections au Parlement européen pour les cQmmunautés ethniques dont le territoire est
réparti sur plusieurs états membres. De plus, j'invtte à vérifier si, en plus du Haut-CQmmissaire
aux minorités mandaté par la CSCE, il &e111lt opportun de nommer un médiateur européen pour
les communautés ethniques.
Comme VOU$ le voyez, j'aj repris votre convention, et je vous en remercie, je l'ai adaptée,
modifiée sur certains points, élargie sur certains autres, Je propose une coopération efficace et
constructivet Je suis ouvert aux critiques et à toute§ les suggestions. Car nous savons, au sein
du Parlement européen, que l'intégration des communautés ethniques constjtue un critère
essentiel pour ta réconciUation des peuples et le maintien de ta paix. C'est pourquoi, j'ai le plaisir
et la joie de vous transmettre le$ salutations de notre Parlement et de notre Président.
754
ARCHJvEs DU MONDIALISME
26
ANNEXE XXVI
755
Aulu lu~-'----
ANNEXE XXVII
Hom'-' \'idC'o ~"'"s \\'orld Sport llusin,·-.s '.\1one) Comment Culture J'ra,,el Lift- \\.' omen Fashion l.uxury Tcd1 Film
n-.-\ Asia China Middle F.ast Australasia Africa South America Central Asia KCL Big Question E..'<pat
. .
. ..'
momentum for a unlted Europe. tt funded and dlrected the European The beat way to transfer
moneyowneaa
Large rat climb6 on Disabled great-
federaliat movemenl sleeping commuter grandfatber denled
ln&npe
atairl1ft and forœd to
The documents conftnn suspicions vok:ed at the tlme that America wu crawl
wor1dng aggresaively behlnd the scenes to push Britain lnto a European
state. One memorandum, dated Juty 26, 1950, glves Instructions for a
campaign to promote a fuUy ftedged European par1lamenl lt is signed by
Gen Wiliam J Donovan, head of the American wartlme Offlœ of Strataglc
Services, precursor of the ClA.
Maœdonia closes Elderly wonü.t
The documents were found by Joahua Paul, a l'8l88n:her at Georgetown rescued after being
border to migrants
attacked
University in Washington. They lnclude files released by the US National
Archives. Weshlngton's main toot for shaplng the European agenda was
Mon From The Web
the American Commlttae for a United Europe, aeated ln 1948. The
chairman was Donovan, ostensibly a prtvatB lawyer by then.
The vice-chalrman waa Alen Oules, the ClA dlractor ln the Flftles. The Men From The W9b
board included Walter Badel Smith, the ClA's ftrst dlrector, and a roster of Residents retum to
destroyedtown
ex..OSS figures and offidals who moved ln and out of the CIA. The
documents show that ACUE ffnanced the European Movement, the most
important f8defalist organisation ln the post-war years. ln 1958, for
exemple, lt provlded 53.5 percent of the movemenfs funds.
0 "'- --~-- ~
-:~,_- .l
Men From The WH
The head of the Ford Foundation, ex-OSS officer Paul Hoffman, doubled
aa head of ACUE ln the late Flftiel. The State Depa,tment alao played a
rote. A memo from the European section, dated June 11 , 1965, acM&ea
the vloe-presldent of the European Economie Cornmunlty, Robett Marjolin, Bruuels in lockdown
to pursue monetary un on by teatth.
CHAPITRE 111°
LE PLAN MONDIALISTE
ET 1A CHINE
121
0
in Yann Moncomble, L'irrésistible expansion du mondialisme, Paris, Faits & Documents, 1981,
pp. 121-128.
764 ARCHIVES DU MONDIALIShŒ
122
ANNEXE XXVIII 765
123
766 ARCHIVES DU MONDIALISME
124
ANNEXE XXVIII 767
125
768 ARCHIVES DU MONDIALISME
126
ANNEXE XXV1Il 769
127
770 ARClilVES DU MONDIALISME
Etaient présents :
Henri François Simonet : ancien vice-président de la Com-
munauté européenne, membre des Affaires étrangères,
du Bilderberg, de l'I.I.S.S. et président d'honneur de
l'I.R.R.I.
Peter Shore : député travailliste britannique, membre de
la Fabian Society.
David Rockefeller : ancien président de la Chase Manh~ttan
Bank, chef du C.F.R. et de la Trilatérale, membre du
Bilderberg et de la Pilgrims Society.
Gerhard Schroeder : ancien ministre des Affaires étrangères,
membre du Bundestag, du Bilderberg et de la D.GA.P.
José Antonio Segurado: trésorier de la C.E.O.B. Président
de la Commission de relations internationales à la Confé
dération espagnole des organisations syndicales. Prési-
dent de la Confédération de l'industrie espagnole.
radashi Yamamoto: secrétaire japonais de la Trilatérale.
Takeshi Watanabe: président de la Trident International
Finance Ltd, Hong-Kong. Ancien président de la Banque
du développement asiatique. Membre du Comité exé-
cutif de la Trilatérale et président japonais de cette
dernière.
Norbert Kloten : président de· la Banque centrale du Bade-
Wurtemberg. Membre du Conseil central de la Deutsche
Bundesbank et du conseil d'administration de la D.G.A.P.
Yusuko Kashiwagi: président de la Banque de Tokyo.
Membre du comité exécutif de la Trilatérale et membre
du J.I.IA.
Robert S. lngersoll: président du conseil d'administration
de l'Université de Chicago. Membre du C.F.R. et du
comité exécutif de la Trilatérale.
Winston Lord: président du C.F.R. Membre du conseil
· des Gou:verneurs de l'Institut Atlantique et du Bilderberg.
Bruce MacLaury : président de la Federal, Reserve Bank
de Minneapolis, de la Brookings Institution. Membre
du C.F.R., du Bilderberg et du comité exécutif de la
Trilatérale.
Michel Oksenberg : ancien membre du Conseil national de
sécurité. Membre du C.F.R.
Glenn B. Watts: président du Syndicat des Communi-
cations.
r .A. Wilson : président de la Compagnie Boeing.
(17) Voir en annexe VI la liste des Fondations subventionnant
la Trilatérale.
128
ANNEXE XXIX
L'élixir (roman)
par Sem