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Items
B Prise en charge Connaître les indications, les modalités, les contrindications et les risques d’une anesthésie locale, locorégionale
ou générale
Généralités médico-légales
Visite préanesthésique
La VPA permet de s’assurer que la situation n’a pas évolué depuis la CPA, de vérifier
que les relais/arrêt des traitements ont bien été faits et de répondre aux éventuelles
questions du patient. Elle a lieu dans les 24 h avant intervention (en pratique la veille
au soir ou à l’entrée au bloc opératoire).
Anesthésie locale
Réalisable par tout médecin, administration topique, sous-cutanée ou intradermique
d’un anesthésique local (AL) (NB : possible administration dans un plan de diffusion ou
infiltration d’une cicatrice chirurgicale).
Les risques sont :
• le surdosage en AL (> 200 mg de lidocaïne 1 % non adrénalinée)
• l’injection intravasculaire ou intranerveuse
Les seules contre-indications (CI) sont l’allergie aux AL et l’infection au point de
ponction.
ALR périmédullaire/centrale
On injecte des anesthésiques locaux soit :
• Rachianesthésie = directement dans le LCR en traversant le ligament jaune et la
dure-mère (comme une PL mais qu’on injecte). Pas d’entretien de l’ALR possible car
pas de cathéter, donc injection « one shot » à réserver aux gestes courts sans
nécessité d’antalgie postopératoire particulière.
• Péridurale = dans l’espace virtuel entre le ligament jaune et la dure-mère (on vient
décoller la dure-mère du ligament jaune à l’aide d’une seringue d’eau = mandrin
liquide que l’on adapte sur une aiguille creuse [de gros calibre]). Puis on monte un
cathéter dans l’espace créé qui permet de diffuser des produits sur plusieurs
heures/jours. L’effet sera plus lisse que la rachianesthésie car les produits doivent
traverser la dure-mère avant de pénétrer le LCR.
■Comparaison rachianesthésie vs péridurale
Rachianesthésie Péridurale
Analgésie – +
postopératoire
Entretien de – +
l’ALR
Difficulté de + ++
réalisation
ALR périphérique
= Repérage soit échographiqu stimulation et injection d’AL de
façon élective sur un tronc n
Utile++ pour la chi de s (bloc axillaire pour la main, bloc
fémoral/obtur^ti
Risques rv rochage), réaction allergique, infection du point de
ponctior^X^
ALR vs AG
ALR AG
Perte de conscience 0
Effets hémodynamiques +
Réalisation en urgence
Anesthésie générale
Conditionnement préalable
• Avant toute AG, il faut vérifier la « check-list HAS », vérifier qu’une voie veineuse est
disponible et réaliser un monitorage qui contient au minimum (= médicolégal) :
–Tracé scope
–Pression artérielle non invasive (au brassard)
–Sp02
–Mesure de la concentration en CO2 en air expiré et inspiré
• Si une antibioprophylaxie est indiquée, elle est réalisée ≈ 30 min avant l’incision (pour
que les antibiotiques aient le temps de diffuser).
• Préoxygénation > 3 min jusqu’à fraction expirée en 02 (FeO2) > 90 %
(= dénitrogénation : on remplace l’azote qui constitue 80 % de l’air atmosphérique par
de l’O2). Cela permet de disposer de temps en apnée pour sécuriser les voies
aériennes.
1.Induction
= Phase de la perte de conscience par injection (ou inhalation en pédiatrie) d’un
hypnotique avec coinjection d’un morphinique (renforce l’effet hypnotique et permet de
gérer la douleur de l’intubation). Dans cette phase on sécurise les voies aériennes par
Complications
• Hypotension artérielle suite à l’administration d’hypnotiques
• Dépression respiratoire suite à l’hypnose
• Difficulté de ventilation avec apnée prolongée
• Laryngo ou bronchospasme
• Inhalation de liquide digestif (estomacs pleins++)
• Choc anaphylactique, hémorragique
• Défaillance hémodynamique secondaire aux hypnotiques
•…
■Focus Réhabilitation Améliorée après Chirurgie (RAC)
Objectif = permettre au patient une reprise d’autonomie la + précoce. Donc mobilisation
précoce par équipe infirmière/kiné, gestion de la douleur postopératoire, reprise des
traitements précoce, chirurgie mini-invasive…
A Prise en charge Décrire la procédure collégiale et la décision médicale relative à l’introduction, la limitation et l’arrêt des thérapeutiques actives
B Prise en charge Décrire le processus de limitation/arrêt de traitement en réanimation : procédure collégiale, déroulement, questionnement éthique
B Prise en charge Décrire les modalités pratiques de la mise en place d’une telle démarche pour le patient et pour la famille
Situations d’application
Comme dans tout service, il faut se poser la question d’une Limitation ou Arrêt des
Thérapeutiques Actives (LATA) devant toute situation pathologique incurable et sévère
afin d’éviter de tomber dans une obstination médicale déraisonnable.
Réanimation = service propice avec importance particulière des soins palliatifs car :
• 20-25 % de mortalité
• 10% des patients font l’objet d’une LATA
• 50% des décès en réanimation font suite à une décision de LATA
Processus décisionnel
Étapes Prise de décision
1. Demande de décision collégiale de LATA (dirigée • Par le médecin référent du patient (= celui qui le prend en charge)
par un médecin sénior) qui sera prise en dehors de
l’urgence • Par le patient lui-même
• Via les directives anticipées du patient
• Par la personne de confiance ou sinon, par les proches
2. Recherche de la volonté du patient • Directement auprès du patient (cas rare)
• Recherche OBLIGATOIRE des directives anticipées
• Auprès d’un médecin auquel le patient aurait confié ses volontés
3. Recherche de l’avis de personnes extérieures • Directives anticipées > Avis d’un médecin participant à la prise en charge > Personne
de confiance > Famille > Autres proches
5. Discussion avec l’équipe soignante • Délibération avec les membres de l’équipe paramédicale qui prennent en charge le patient
6. Prise de décision finale • Par le médecin référent du patient
À noter qu’à l’issue de la réunion collégiale, la décision doit être formalisée comme
suit :
• Précision si limitation (on décide de ne pas majorer les traitements [ex : pas de
massage cardiaque externe si ACR] avec poursuite des traitements précédents) ou
arrêt (interruption de traitements instaurés) des traitements
• Précision du motif de LATA
• Description précise de l’application pratique de la LATA décidée selon les situations
cliniques
• La dernière étape est l’explication à la famille de la décision prise (= conférence
familiale)
NB : Tous les patients ne meurent pas à l’issue d’une décision de LATA
• Antalgiques pour éviter toute souffrance • Hydratation • Tout acte invasif devenu inutile
• Sédatifs voire sédation profonde continue si souffrance morale insupportable • Apports • Examens complémentaires
nutritionnels
• Soins de confort (changement de position, soins de bouche, toilette…) • Cathéters, sondes
• Visites médicales et paramédicales • Appareils de suppléance
• Visites de la famille et des proches sans limitation du nombre de personnes • Alarmes sonores des appareils de surveillance
présentes continue
NB 2 : On remarque qu’il y a une distinction capitale à faire entre arrêt des traitements
(à l’issue d’une décision collégiale de LATA) et arrêt des soins (qui ne doit JAMAIS
exister, il faut continuer les soins de confort jusqu’au décès).
B Étiologie Connaître les portes d’entrées et les localisations secondaires les plus fréquentes des bactériémies/fongémies
B Prise en charge Reconnaître un sepsis, un choc septique et initier sa prise en charge thérapeutique
Définitions, généralités
NB 1 : voir les signes de défaillance d’organe qui sont à rechercher pour tout choc, cf.
tableau fiche item 332 (principaux états de choc)
NB 2 : Tout sepsis et a fortiori tout choc septique doivent faire prendre l’avis d’un
réanimateur
Examens bactériologiques
■Réalisation
Prélèvement d’hémocultures selon les règles suivantes :
• Sur veine périphérique (+ sur le cathéter déjà en place pour rechercher une infection
de cathéter)
• 2 flacons : un aérobie et un anaérobie
• À espacer dans le temps (risque de spoliation sanguine) sauf si gravité : 4 flacons d’un
coup
• Pas besoin de piquer au pic de fièvre
• Prélever avant d’introduire une antibiothérapie (même probabiliste en urgence)
• NB : un volume total de sang élevé permet d’augmenter la probabilité de trouver le
germe
■Interprétation
• Si plusieurs prélèvements reviennent + au même germe, ce germe est en cause.
• Si une seule hémoculture revient +, la mise en cause du germe dépend de son type.
En effet, il peut soit être issu d’une contamination du prélèvement (défaut d’asepsie,
peau autour…) soit être pris en compte s’il s’agit d’un ger me dit pathogène (c’est-à-
dire que sa présence dans un prélèvement traduit toujours une infection). Sont des
germes pathogènes :
–Staphylocoque doré
–Pneumocoque
–Escherichia coli
–Candida
–Listeria
–…
Staphylocoque doré Peau, portage nasal ETT (recherche d’une endocardite infectieuse)
Pas de point d’appel, mais contexte hospitalier Tazocilline ou Céfépime + Amikacine +/– Vancomycine +/– Échinocandine
Antibiothérapie adaptée
Une fois que l’on a reçu l’antibiogramme ou le fongigramme, on adapte les anti-
infectieux pour cibler plus précisément le germe (limiter la sélection de germes
résistants).
SARM Vancomycine (qui, on le rappelle est – efficace que la Péni M sur le SAMS)
Candida Fluconazole
B Diagnostic positif Savoir rechercher les éléments d’orientation pour déterminer le site infectieux
B Examens complémentaires Connaître les examens complémentaires à réaliser pour diagnostiquer les complications du choc
A Prise en charge Savoir initier la prise en charge immédiate d’un purpura fulminans
A Prise en charge Connaître les bases de la prise en charge d’un choc septique
Physiopathologie
Le choc septique correspond à une inadéquation entre les apports et les besoins en 02
(= définition du choc) secondaire à une réaction systémique de nature infectieuse.
Bilan
N
ilan rénal
Bilan hépatique
CRP +/- PCT (bonne VPN mais mauvaise VPP)
Bilan microbiologique
À affiner selon les éléments d’orientation, mais au
•Hémocultures : 2 à 3 paires \
• BU avec ECBU si + °
ration visible)
Purpura fulminans
= seule indication à administrer une antibiothérapie avant tout prélèvement infectieux
(même avant les hémocultures si PEC au cabinet de ville et pas en hospitalier)
Purpura fulminans est suspecté devant :
• Purpura (ne s’efface pas à la vitropression) fébrile
• Taille et nombre augmentent avec le temps
• ≥ 1 élément nécrotique ou de 1 lésion de diamètre ≥ 3 mm
Tout purpura fébrile est un purpura fulminans jusqu’à preuve du contraire.
Étiologie de purpura fulminans = bactériémie/virémie à :
• Méningocoque : à suspecter en 1er car le + urgent
• Pneumocoque
• Gonocoque
• Varicelle Zona Virus
• Herpes Simplex Virus
Le traitement se fait en urgence par injection IM (ou IV si possible) de Ceftriaxone 2 g
ou Cefotaxime 1 g ou à défaut Amoxicilline 1 g. Puis conditionnement et transport par
le SAMU jusqu’en centre hospitalier ou le patient recevra systématiquement une C3G
IV.
Penser aux PCH gouttelettes à lever > 24 h d’antibiotiques.
A Suivi et/ou pronostic Savoir surveiller une voie veineuse périphérique et centrale
A Suivi et/ou pronostic Connaître les modalités de retrait d’une voie veineuse
B Prise en charge Connaître les principes de traitement des complications les plus fréquentes des voies veineuses
Classification
• Voies veineuses périphériques : cathéter court de fort débit, pour la plupart des
médicaments courants, pour l’hydratation…
• Voies veineuses centrales : cathéter long, donc de débit + faible qu’une VVP (d’où
remplissage par VVP et pas par VVC !!), insertion écho-guidée dans une veine
centrale (veine cave, veine sous-clavière, veine jugulaire interne, veine fémorale)
utilisées pour les produits veinotoxiques (amines, chimiothérapies, certains
antibiotiques), la nutrition parentérale, perfusions de longue durée (évite multiplicité
des poses de VVP)
• Voies veineuses centrales à insertion périphérique : PICC-line (Peripherally Inserted
Central Catheter)
• Voies veineuses centrales à chambre implantable : port-à-cath, le cathéter est
connecté à un boîtier sous-cutané sur lequel on peut perfuser notamment des
chimiothérapies
Complications
À la pose
• Plaie vasculaire avec hématome
• Extravasation si plaie non vue
• Échec de ponction : d’où recommandation d’utiliser un guidage échographique pour la
pose de toute VVC
À distance
• Thrombose par inflammation locale avec possible migration du caillot et embolie
pulmonaire : se traite par retrait du cathéter sans anticoagulant (sauf si thrombus d’une
veine centrale)
• Veinite : site de ponction rouge, cathéter douloureux, issue de pus, staphylocoques à
coagulases négative++, se traite par application de pansements alcoolisés
• Sepsis à point de départ du cathéter : se caractérise par un sepsis avec un différentiel
de pousse > 2 h entre les hémocultures prélevées sur le cathéter et en périphérie,
retrait du cathéter infecté
• Endocardite infectieuse par passage intravasculaire de germes pathogènes
Remarque : le risque infectieux dépend du site de pose de la VVC. Ainsi, risque VVC
fémorale > sous-clavière > jugulaire
Surveillance
• Changement d’une VVP toutes les 96 h
• Réfection du pansement toutes les 48-72 h
• RxT de contrôle systématique après toute pose de VVC sous-clavière
(pneumothorax ?)
• Surveillance quotidienne de l’absence de douleur, rougeur des points de ponction
B Éléments physiopathologiques Connaître la physiopathologie des états de choc, selon leur étiologie
A Diagnostic positif Connaître les éléments d’anamnèse et cliniques pour le diagnostic étiologique selon l’anamnèse et la clinique
A Prise en charge Connaître les éléments de prise en charge immédiate d’un état de choc
Au sujet des chocs septique et anaphylactique, je vous réfère aux chapitres dédiés de
cet ouvrage.
Généralités
Physiopathologie
Choc = inadéquation aiguë des besoins et des apports tissulaires en O2 à l’origine
d’une souffrance organique qui se traduit par un retentissement hémodynamique
systémique avec une hypotension artérielle (PAS < 90 mmHg) associée à des signes
d’hypoperfusion tissulaire (clinique ou biologique [lactate++]).
Il s’agit donc d’un débit cardiaque (DC) inadapté +/– associé à un trouble de
l’extraction d’O2. On rappelle :
Définition
On parle de choc lorsque :
• PAS < 90 mmHg ou chute de la PAS > 40 mmHg
• Ou PAM < 60 mmHg
• Ou PAD < 40 mmHg
• Et ≥ 1 défaillance viscérale :
Organe
Clinique
défaillant
Types de chocs
On distingue 2 grands types de chocs
• Quantitatif : il s’agit d’une baisse de la quantité de sang oxygénée distribuée. Il s’agit
donc soit d’une diminution de l’oxygénation (trouble ventilatoire), soit d’une altération
du DC.
• Distributif : il s’agit d’une anomalie de l’exploitation de l’O2 transporté (troubles
microcirculatoires, trouble d’extraction en O2). Dans cette situation, le DC est normal,
voire augmenté pour compenser la dysoxie périphérique.
Ainsi, dans un choc quantitatif, le DC et donc le VES chutent, ce qui se traduit par une
baisse de pression pulsée (donc à un pincement de la différentielle PAS-PAD).
Tandis que dans un choc distributif, il s’agit avant tout d’un effondrement de la PAD et
des RVS, avec une PAS qui reste normale (différentielle augmentée).
Passage en coronarographie si SCA (non Arrêt du saignement Thrombolyse et HNF Arrêt de toutes les Antibiothérapie
nécrosé car sinon, plus d’urgence) Transfusion en CGR et au PSE perfusions en cours <1h
Prise
en charge PFC (ratio 1 : 1) Exsufflation/drainage (allergène)
spécifique On passe l’adrénaline
sur une nouvelle voie
(ou IM).
Choc cardiogénique
• Inspection : turgescence jugulaire, OMI • NFS, bilan • RxT • Dobutamine si signes de souffrance
de viscérale (bas débit cérébral,
• Palpation : reflux hépato-jugulaire, hépatomégalie hépatalgie d’effort • ETT
coagulation insuffisance rénale, insuffisance
• Percussion : matité pulmonaire • Troponine hépatique…)
I/T • Si SCA : coronarographie
Choc hémorragique
• Épistaxis, plaie vasculaire, hémorragie intra- • NFS ( au risque d’anémie masquée au Si pas de • Remplissage par cristalloïdes
abdominale, hématome du psoas, traumatisme… début) saignement réchauffés max 1 L (au-delà,
évident, soit hémodilution++)
• Tachycardie 1re avec vasopression périphérique • TP, TCA, fibrinogène patient instable :
compensatrice puis arrive l’hypotension puis
• Calcémie • Transfusion de CGR et de PFC
bradycardie par collapsus ventriculaire complet • FAST écho avec ratio 1 : 1 cible Hb=7-9 g/dL
avant ACR • Groupe sanguin, RAI (obligatoire avant • Soit patient et > 9 g/dL si mauvaise tolérance
toute transfusion et transfusion en O- sans stable : cardiaque
attendre les résultats si urgence vitale
immédiate) • bodyTDM à la • Acide tranexamique (anti-
recherche fibrinolyse)
• Gaz du sang d’une lésion • Fibrinogène
• Bilan rénal embolisable
• Supplémentation en calcium
• Bilan hépatique (principal acteur de la coagulation
qui permet de lier les facteurs entre
eux)
• Noradrénalinecible PAS > 80 et
PAM > 65 mmHg
• Lutte contre la triade mortelle :
hypothermie, acidose,
coagulopathie
B Prise en charge Connaître les principes de l’organisation médicale face à une SSE et un afflux de victimes
B Prise en charge Comprendre le principe du tri des victimes et son impact sur le délai de prise en charge
Généralités
Situation sanitaire exceptionnelle (SSE) = survenue d’une situation qui va dépasser par
sa gravité et son importance le cadre courant des alertes sanitaires.
Il peut s’agir soit d’un afflux de patients (pandémie, accident, terrorisme), soit d’une
diminution des capacités d’accueil des hôpitaux qui va mettre en tension le système de
soin.
La 1re règle est qu’un soignant, pour être utile dans la gestion de la crise doit savoir se
protéger. Donc la priorité est le contrôle de la menace par les forces de police, les
pompiers et la mise à l’abri du personnel médical jusqu’à la maîtrise du danger.
Organisation
Il existe une hiérarchie dans l’organisation des soins lorsqu’un dispositif ORSEC
(Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile) est déclenché :
1.Le directeur des opérations de secours : préfet ou maire
2.Le commandant des opérations de secours : officier pompier
3.Les directeurs des services incendie (pompier) et des secours médicaux (médecin)
4.Les médecins et pompiers de ramassage, d’évacuation et de tri
Il s’agit de répartir les victimes entre Urgence Absolue (UA) et Urgence Relative (UR).
Sont définis en UA, les patients qui présentent :
Rang Rubrique
Ie Connaître les principales complications du traumatisé sévère à court, moyen et long terme
oduction
Généralités
Traumatisé sévère = traumatisme avec pronostic vital potentielle
violence ou le mécanisme.
lre cause de mortalité < 40 ans ; mortalité précoce => e crânien ;
mortalité tardive -> défaillance multisystémique
Importance++ de l’orientation vers un trau ôrtalité de 25 %).
Damage control
Consiste à mettre en place les thér iÆfdes vitales immédiates uniquement, en
raccourcissant le + possible le délai de fse en charge (PEC). S’applique aussi bien à
la réanimation médicale que chirurgicale.
Par exemple, en cas d’hémorragie massive, objectif = arrêter un saignement le + vite
possible (« golden hour ») par laparotomie exploratrice, hémostase rapide
(splénectomie/packing hépatique) puis fermeture et dans un 2e temps on réalisera une
chirurgie de 2nd look plus fine.
< 15 minutes
• Transfert du patient immobilisé sans traction axiale et installation sur planche rigide
+ matelas chauffant
• Hémoglobine ( risque de sous-estimer la gravité du saignement au départ car on
mesure la concentration d’Hb [et pas la quantité d’Hb] qui ne baisse pas avant
remplissage) et glycémie
• Vérification des accès aux voies aériennes et des voies veineuses
• Poursuite du remplissage et début des transfusions si nécessaire avant réception de
la carte de groupe/RAI (même si urgence vitale, les cartes de groupe + RAI sont
toujours prélevées avant transfusion !)
• Examen clinique complet
Remarque : pas de transfusion en extra-hospitalier, on commence par remplir avec
des cristalloïdes.
De même, pas de pose de VVC en extra-hospitalier, le risque septique est trop grand
et ce n’est pas l’urgence (on peut débuter des amines sur une VVP avant la pose de
VVC au trauma center).
< 30 minutes
Bilan radiologique de débrouillage qui comprend systématiquement au minimum :
• RxT de face : épanchement pleural ? pneumothorax ?
• Rx de bassin de face : fracture avec indication d’embolisation ?
• FAST échographie = recherche rapide++ d’un épanchement cardiaque, pleural ou
abdominal
Si possible, FAST extended : on rajoute l’étude de la perfusion de l’artère cérébrale
moyenne et une étude + fine du péricarde et de la plèvre
Bilan biologique complet :
• NFS, bilan de coagulation, gaz du sang
• Ionogramme sanguin, urémie, créatininémie
• Bilan hépatique
• ECG, troponines Ic
• Béta-hCG si F en âge de procréer
• OH si contexte suspect
< 60 minutes
> 60 minutes
■PEC médicale
La PEC thérapeutique se fait également selon l’acronyme ABCDE :
• Airway : aspiration, désobstruction, subluxation, intubation
• Breathing : ventilation mécanique, exsufflation/drainage d’un épanchement pleural
(gazeux ou liquidien)
• Circulation : arrêt du saignement, transfusions, remplissage, amines
• Disability : osmothérapie si engagement, drainage si hématome extra ou sous dural
compressif, anesthésie générale et lutte contre les ACSOS
• Exposure : lavage/parage des plaies, antibioprophylaxies, immobilisation/réduction
des fractures
Il faut penser à la lutte acharnée contre la « triade de la mort » : hypothermie, acidose,
hypocalcémie, trouble de la coagulation. On pensera donc à : réchauffer le patient,
administrer de l’acide tranexamique (antifibrinolytique), corriger l’hypocalcémie.
■PEC chirurgicale
1.On traite les saignements en 1er : soit par laparotomie, soit par embolisation
2.Traitement des plaies viscérales et neurologiques
3.Lavage, désinfection, parage des plaies. Attention au statut vaccinal antitétanique
4.Réduction des luxations articulaires, ostéosynthèses, arthrodèses
■PEC des complications
• Nutrition entérale
• Antibiothérapie
• Héparinothérapie préventive (une fois les saignements maîtrisés)
• Matelas anti-escarres à compression pneumatique intermittente
• Gestion antalgique et neuropsychologique
B Éléments physiopathologiques Connaître la physiopathologie de l’atteinte des organes intrathoraciques après traumatisme
A Examens complémentaires Savoir demander les examens complémentaires permettant le diagnostic de traumatisme thoracique
A Identifier une urgence Savoir identifier les situations indiquant le recours à une thérapeutique de sauvetage
B Prise en charge Connaître les principes de la prise en charge d’un traumatisme thoracique
Généralités
Traumatismes ouverts
Liés à des blessures par arme blanche ou arme à feu.
Mortalité ++ par lésions directes des organes nobles (cœur, aorte, poumon…).
Tout patient avec une plaie parasternale est un traumatisé cardiaque jusqu’à preuve du
contraire.
Traumatismes fermés
Le + fréquent, secondaire à un AVP dans 3/4 des cas. Gravité selon l’énergie cinétique
au moment de l’impact.
Hémothorax
Lié ++ à des plaies vasculaires sous-clavières, mammaires internes ou intercostales.
Les plaies des gros vaisseaux étant + rares.
Risques = choc hémorragique et compression du cœur par une collection sanguine
importante.
À éliminer en urgence dès le déchocage par la réalisation d’une FAST écho.
Contusion pulmonaire
Traumatisme par compression, lésions de la membrane alvéolo-capillaire avec
secondairement hémorragie intra-alvéolaire et œdème alvéolo-interstitiel lésionnel. La
progression des lésions se fait sur 48-72 h avec possible évolution vers un SDRA.
Diagnostic = TDM thoracique (du verre dépoli à la collection hyperdense).
Contusion myocardique
Par traumatisme pénétrant ou fermé très violent.
Diagnostic :
• ECG : TDR à type d’extrasystoles, de FA, voire de TV/FV si l’impact a lieu pendant la
phase de repolarisation = commotio cordis
• Échocardiographie : recherche de tamponnade, de sidération myocardique, de rupture
vasculaire, de septum ou de paroi
• Troponine T/Ic
Rupture aortique
Par décélération brusque à haute cinétique, rupture de l’isthme aortique à 90 % (zone
de jonction arc aortique mobile et aorte thoracique fixe).
Mortalité+++ sauf si rupture partielle.
Fractures costales
Lésions du diaphragme
Rare, atteinte de la coupole gauche++.
Mécanisme = traumatisme pénétrant direct ou hyperpression abdominale.
Risque de lésion splénique hémorragique
Diagnostic = TDM injecté
Traitement chirurgical.
Examens paracliniques
• NFS, ionogramme sanguin, créatininémie
• Bilan hépatique
• Gaz du sang artériels
• ECG, Troponines
• FAST écho : hémothorax, hémopéricarde, hémopéritoine
• RxT, TDM thorax sans et avec injection de PdCI
Remarque : le scanner thoracique sera réalisé chez un patient stable, donc après la
prise en charge de l’urgence vitale
En cas de plaies pariétales, il faut appliquer un pansement 3 côtés, qui permet de
prévenir l’apparition d’un PNO (pousse l’air qui a pénétré la cavité pleurale à l’expiration
et empêche l’air de rentrer à l’inspiration en plaquant le pansement contre la paroi par
dépression).
Pour les traumatismes pénétrants, il faut maintenir les patients en position demi-assise.
Hépatique
Mortalité élevée (75 % si lésion de 3 segments).
Attention aux lésions de la veine cave inférieure.
Urologique
Chercher une hématurie qui contrindique le sondage vésical (devant la possibilité d’une
lésion urétrale par cisaillement du plancher pelvien).
Devant un épanchement rétropéritonéal (lésion rénale ou urétérale haute), ne jamais
inciser le rétropéritoine qui joue le rôle de tampon.
Organes creux
Perforation intestinale ou colique, non visible en échographie et seulement dans 70 %
des cas au scanner. Possible apparition secondaire d’une perforation par ischémie-
nécrose d’une portion du tube digestif (choc avec ischémie mésentérique, désinsertion
du mésentère, traction sur les mésos).
Diagnostic tardif au stade de péritonite.
Examens paracliniques
Bilan du polytraumatisé (voir item 334.1)
Radiologie interventionnelle
Chez un patient stabilisé, le radiologue passe par l’artère fémorale et vient déposer un
coil métallique (substance thrombogène) sous scopie avec injection de produit de
contraste.
B Éléments physiopathologiques Connaître les conséquences hémodynamiques et ventilatoires de l’atteinte médullaire selon le niveau lésionnel
A Identifier une urgence Connaître les symptômes devant faire suspecter une lésion médullaire
A Prise en charge Connaître les indications et les modalités des principes d’immobilisation
A Examens complémentaires Connaître les indications d’imagerie devant un traumatisé du rachis ou vertébromédullaire
B Prise en charge Connaître les principes de prise en charge des traumatismes du rachis
Démarche diagnostique
Thérapeutiques
Traitements médicaux
La PA fait partie des ACSOS (Agression Cérébrale Secondaire d’Origine Systémique)
et est un élément clef chez un traumatisé neurologique, il faut éviter une hyper ou
hypotension, justifiant :
• Surveillance de la PA avec un cathéter artériel (= TA sanglante)
• Remplissage vasculaire
• Amines vasopressives avec objectifs : PAS > 110 mmHg et PAM > 80 mmHg
La gestion de la ventilation du traumatisé neurologique rejoint celle de tout traumatisé
sévère avec indication dans le cas de défaillance neurologique, respiratoire ou
hémodynamique à une intubation oro-trachéale (IOT) avec ventilation assistée.
Il est capital de penser à la gestion des complications du décubitus :
thromboprophylaxie médicamenteuse, matelas anti-escarre, mobilisations fréquentes,
suppression des appuis…
Traitements chirurgicaux
Un traitement chirurgical par ostéosynthèse est indiqué si :
• Déformation rachidienne (traduit d’importantes fractures multi-étagées ou une
luxation)
• Compression du canal médullaire/déficit neurologique (surtout s’il est évolutif
traduisant une extension)
• Saignement intrarachidien
B Éléments physiopathologiques Connaître les principes physiopathologiques des lésions cérébrales traumatiques
A Identifier une urgence Identifier le traumatisé crânien grave nécessitant une évaluation spécialisée
A Examens complémentaires Savoir demander à bon escient l’examen d’imagerie pertinent devant un traumatisme crânien à la phase aiguë
B Prise en charge Connaître les principes de prise en charge des traumatisés crâniens
Rappels de physiopathologie
Généralités
Cerveau = très haut niveau d’activité métabolique (25 % de la consommation totale de
glucose) avec absence de stockage énergétique. D’où, une grande dépendance à la
perfusion correcte.
avec PPC = Pression de Perfusion Cérébrale (c’est-à-dire ce qui vient générer le débit
sanguin cérébral) ; PAM = Pression Artérielle Moyenne (qui est la pression de
perfusion des autres organes) et PIC = Pression Intra-Crânienne (pression régnant
dans la boîte crânienne et qui s’oppose à la PPC).
On en déduit qu’une baisse de la PAM (défaillance hémodynamique) ou une hausse
de la PIC (saignement crânien, obstacle à l’écoulement du LCR = hydrocéphalie,
tumeur…) vient altérer la PPC, à l’origine de lésions neurologiques ischémiques.
Sémiologie lésionnelle
Examens paracliniques
En pré-hospitalier
Idem traumatisé du rachis item 334.4.
On rajoute la spécificité qu’il faut administrer une osmothérapie IV par Mannitol 20 %
ou NaCL hypertonique à 10 % devant tout signe d’HTIC (ne pas attendre que le
patient engage !!).
Par ailleurs, on fixe les seuils de paramètres vitaux suivants :
• PAS > 110 mmHg
• SpO2 > 95 %
• 35 < PaCO2 < 40 mmHg
En hospitalisation
Suivi du patient avec répétition des examens neurologiques, doppler transcrânien,
voire monitorage invasif de la PIC par capteur intracérébral.
Une intervention neurochirurgicale est indiquée si :
• Hématome extradural symptomatique
• Hématome sous-dural > 5 mm avec déviation de la ligne médiane > 5 mm
• Hydrocéphalie aiguë
• Embarrures ouvertes avec exposition de l’encéphale
En cas d’HTIC aiguë :
1.Mettre le patient en proclive 30°
2.Sédation, analgésie pour permettre de baisser la PIC
3.Osmothérapie
4.Prévention des ACSOS
5.Envisager dérivation de LCR si hydrocéphalie, craniectomie décompressive…
Rang Rubrique
Examens complémentaires Connaître les indications et savoir dj r un examen d'imagerie devant un traumatisé des membres
Connaître les principes de prise en charge des principales complications des fractures
Classification de Cauchoix-Duparc
lre classification historiquement, moins utilisée de nos jour que
des lésions cutanées (pas musculotendineuses ni vasqpl^ ique que
pour les fractures de jambe (= tibias + fibula, pas
Stade Lésion correspondante
Classification de Gustilo
Classification + récente, + complète, non limitée à la jambe.
Type Lésion correspondante
Examens paracliniques
• Rx standards du membre lésé face + profil avec articulation sus- et sous-jacente
• TDM injectée si polytraumatisme
• Si suspicion de lésion artérielle (surtout artère poplitée++) : Doppler ou TDM injectée
ou artériographie
Fractures fermées
Ostéosynthèse sur fracture réduite : plaque, clou, voire fixateur externe (indiqué en
cas de chirurgie de damage control)
Fractures ouvertes
• Traitement < 6 h post-traumatisme
• Antibioprophylaxie urgente+++ : cible les germes aéro-anaérobies, administration
30 min avant incision
Principales complications
Syndrome d’embolie graisseuse (tombé en détail à l’ECNi)
■Physiopathologie
Après une fracture avec rupture des veines périosseuses, si la pression intraosseuse
est supérieure à la pression veineuse : issue de gouttelettes de graisse intraosseuse
vers la circulation systémique. Puis, les graisses viennent emboliser les vaisseaux
pulmonaires où l’action de la lipoprotéine lipase vient libérer des acides gras libres dans
la circulation générale. Ces acides gras toxiques activent la coagulation et sont à
l’origine d’un SDRA (œdème pulmonaire lésionnel).
Les facteurs favorisants sont : défaut d’immobilisation du foyer fracturaire, fractures
multiples, hypovolémie/hypotension (car le gradient de pression devient favorable à la
sortie des graisses).
■Diagnostic = Triade de Gurd
• Troubles neuropsychologiques (emboles cérébraux, lésions périventriulaires/sous-
corticales++)
• SDRA pulmonaire
• Purpura pétéchial : conjonctives, bouche, tronc
Les autres signes sont :
• Hypoxémie constante
• Anémie hémolytique possible
• Thrombopénie possible
• Syndrome alvéolaire ou verre dépoli en imagerie
• Au fond d’œil : hémorragies rétiniennes avec nodules cotonneux, exsudats secs, voire
œdème maculaire
• Si un lavage bronchoalvéolaire est réalisé : macrophages avec inclusions lipidiques
■Traitement
• Oxygénothérapie
• Traitement du SDRA : ventilation mécanique à petits volumes, haute fréquence et
pression expiratoire positive (PEP) avec bonne curarisation et possibles séances de
ventilation en décubitus ventral (permet de ventiler les zones postéro-inférieures qui
Crush syndrome
= rhabdomyolyse post-traumatique
Survient chez des patients immobilisés longtemps, enfouis sous des décombres qui
vont présenter une hypoperfusion musculaire avec ischémie/nécrose. Les myocytes
apoptotiques relarguent leur contenu intracellulaire dans la circulation générale : K+,
phosphore, acide urique, myoglobine, CPK, aldolase, ASAT, LDH.
Le risque principal est l’insuffisance rénale par précipitation intratubulaire distale de la
myoglobine. Risque surtout si CPK > 15 000 UI/L (on parle de rhabdomyolyse dès que
CPK > 10 000 UI/L).
A Identifier une urgence Savoir reconnaître les signes de gravité d’une brûlure chez l’adulte et l’enfant
B Prise en charge Connaître les principes de la prise en charge d’un syndrome d’inhalation de fumées d’incendie
Une brûlure peut être thermique (90 % des cas), électrique, chimique ou radique.
Évaluation pré-hospitalière
Évaluation générale
• Brûlure isolée ? Traumatisme associé ?
• Trouble de conscience ?
• État de choc ?
• Ingestion de toxiques ? Inhalation de liquide gastrique ?
• Inhalation de fumées à suspecter devant : présence de suie dans les expectorations,
toux sèche, dysphonie, wheezing/sibilants, incendie espace fermé, brûlures du visage
Fibroscopie bronchique au moindre doute
Aux brûlures électriques, risque de courant traversant qui touche le cœur : signes de
nécrose myocardique à l’ECG
Évaluation cutanée
■Profondeur des brûlures
Profondeur de brûlure Région atteinte Signes cliniques Cicatrisation
• Douleur intense
2e degré profond Derme réticulaire • Phlyctènes En 21-35 j, avec cicatrice
• Zones blanchâtres
• Hypoesthésie
3e degré Derme profond, voire hypoderme • Zones blanches à noires Greffe de peau obligatoire, avec cicatrice
• Peau cartonnée
• Anesthésie
Pour tout brûlé grave ou à risque : appel du centre de traitement des brûlés.
Conditionnement
• Surveillance continue : scope, SpO2, PA
• Voie veineuse (penser à la voie intraosseuse si brûlures rendent la pose de VVP
impossible)
• O2 au masque à haute concentration > 15 L/minimum
• IOT si : détresse respiratoire, défaillance neurologique, inhalation de fumées, brûlures
de la face
• Sonde gastrique
• Sonde urinaire
Pour la prise en charge de la brûlure :
1.Retirer les vêtements
2.Refroidissement de la brûlure 15min avec eau à 15 °C (ou Brulstop)
3.Réchauffement du malade, qui du fait de la brûlure perd énormément de chaleur
Soins généraux
• Analgésie multimodale : morphinique IV avec kétamine (effet antihyperalgique)
• Remplissage vasculaire par cristalloïdes 20 mL/kg dès la 1re heure puis 4 mL/kg/% de
SCB
• Nutrition entérale++ : hypercatabolisme des brûlés, indication à une perfusion
d’albumine
Soins locaux
• Lavage des plaies au savon antiseptique
• Couverture des plaies par des champs stériles
• Réfection régulière des pansements avec lavage à l’eau stérile uniquement (pas
d’antiseptiques car tuent les bourgeons épithéliaux)
A Diagnostic positif Savoir réaliser l’examen neurologique d’un patient dans le coma
A Diagnostic positif Savoir rechercher les éléments d’orientation clinique et anamnestique devant un coma
A Identifier une urgence Identifier les situations d’urgence extrême d’un coma
A Prise en charge Connaître la prise en charge symptomatique initiale et la correction d’une hypoglycémie
B Prise en charge Connaître les mesures thérapeutiques associées des principales complications
Définitions
Coma = suppression de l’état d’éveil
Échelle de gravité = échelle de Glasgow
Activité Description Score
Spontanée 4
À la demande 3
Ouverture des yeux
À la douleur 2
Aucune 1
Orientée 5
Désorientée, confuse 4
Incompréhensible 2
Aucune 1
Retrait à la douleur 4
Réponse motrice
Décortication (réaction en flexion) 3
Aucune 1
Stades de coma :
1.Coma vigil : état stuporeux, réponses possibles, mouvements de défense adaptés
2.Coma léger : mouvements inadaptés
3.Coma profond : troubles neurovégétatifs
4.Coma dépassé : mydriase bilatérale, abolition des fonctions végétatives
Examens paracliniques
Biologiques Imagerie Autres
• NFS, gaz du sang, bilan de coagulation • TDM cérébrale sans injection • ECG
• Fonction rénale et hépatique • IRM cérébrale si possible en 1re intention (+ sensible de la TDM) • Ponction lombaire si fièvre
• Alcoolémie, amoniémie • EEG si imagerie normale
• Recherche de toxiques urinaires
• Hémocultures si fièvre
Causes principales
Toxique : • Barbituriques : coma calme/profond, hypotonique, dépression • Recherches toxiques urinaires et sanguins
• Cause n° 1 respiratoire
• Antidotes : Naloxone si morphiniques (myosis),
• À évoquer • Tricycliques : coma convulsif, mydriase, TDR Flumazénil si benzodiazépine (CI
systématiquement devant si polyintoxication !!)
• Opiacés : myosis serré, dépression respiratoire
tout coma inexpliqué.
• Monoxyde de carbone : syndrome pyramidal, convulsions, « teint
cochenille »
• OH et benzodiazépines : coma calme, dépression respiratoire
Métabolique • Anoxique : convulsions, myoclonies, arrêt cardiaque Traitement étiologique
Épileptique • Morsure de langue latérale EEG pour tout coma apyrétique à imagerie normale
• Perte d'urines
• Respiration stertoreuse
Vasculaire • Hémorragie sous arachnoïdienne : brutale, précédé par des Imagerie cérébrale en urgence
céphalées, triade de Cushing : bradycardie, arythmie respiratoire
et HTA
• AVC ischémique : par compression œdémateuse réactionnelle
ou pas ischémie du tronc cérébrale
Mort encéphalique
Diagnostic mixte clinique et d’imagerie.
•Absence de motricité spontanée
• Et absence de tous les réflexes du tronc cérébral
• Et absence de ventilation spontanée (test d’hypercapnie PaCO2 > 55 mmHg)
• Et soit : 2 EEG plats et aréactifs durant 30 minutes à 4 h d’intervalle
A Diagnostic positif Reconnaître les signes de gravité des intoxications aiguës chez l’adulte
B Prise en charge Savoir prescrire le flumazenil et connaître les contre-indications (épilepsie, polyintoxication)
A Prise en charge Savoir demander un avis psychiatrique systématique en cas d’intoxication volontaire
B Prise en charge Connaître les principes du traitement d’une intoxication aux psychotropes
B Prise en charge Connaître les principes du traitement d’une intoxication aux cardiotropes
A Prise en charge Savoir diagnostiquer une intoxication aiguë au monoxyde de carbone et connaître ses prises en charge
A Prise en charge Connaître les principes de prise en charge d’une intoxication alcoolique aiguë
B Prise en charge Connaître la prise en charge d’une intoxication aiguë aux fumées d’incendie
Généralités
Intoxication peut être volontaire (à but récréatif ou suicidaire) ou non (accident, crime).
Intoxications = 1 % des hospitalisations aux urgences.
> 80 % sont liées à des psychotropes.
Mortalité < 1%.
Syndrome adrénergique
Syndrome Syndrome de Syndrome Syndrome Syndrome
(≈anticholinergique
opioïde myorelaxation anticholinergique sérotoninergique nicotinique
mais + intense)
Coma calme, Coma calme, Coma agité, convulsions Coma agité, convulsions Coma agité,
Conscience
hypotonie hypotonie convulsions
Myosis serré, Normales Mydriase peu réactive Mydriase aréactive Mydriase +/– réactive
Pupilles
bilatéral
Bradycardie, Bradycardie Tachycardie, HTA, effet Tachycardie, HTA, Tachycardie, HTA, Tachycardie,
hypoTA stabilisant de membrane troubles du rythme++ par troubles du rythme HTA
Hémodynamique
effet stabilisant de
membrane
Paraclinique
■Biologique
Antidotes spécifiques
Une fois le toxidrome identifié et les 1res mesures mises en place, il convient
d’administrer sans tarder l’antidote spécifique au toxique :
Toxique Antidote
Opioïde Naloxone en spray nasal ou IV à titrer pour obtenir FR > 15 sans éveil complet (risque de fuite sinon)
Benzodiazépine Flumazénil (CI absolue si polyintoxication car risque de lever l’effet anticonvulsivant des benzodiazépines) avec même objectif que la
naloxone : FR > 15 sans éveil complet
Paracétamol N-acétylcystéine (posologie selon le nomogramme de Rumack) prend la place du Glutathion pour inactiver le paracétamol
A Identifier une urgence Identifier les facteurs de gravité lors d’un angio-œdème
Physiopathologie
Anaphylaxie = réaction systémique mettant en jeu le pronostic vital, d’apparition
immédiate après le contact allergénique (si origine immunologique) ou l’agent initiateur
non allergique (si origine non immunologique).
IV Arrêt cardiorespiratoire
Prévention de la récidive
Le diagnostic d’anaphylaxie est clinique et on prélèvera un dosage de tryptase 1-2 h
après la réaction. Il ne s’agit en aucun cas d’une urgence et son dosage doit passer
après la prise en charge adaptée de la réaction anaphylactique.
On propose au patient une consultation allergologique à distance (pour éviter les faux
positifs liés aux résidus de médiateurs suite à la réaction) avec dosage des IgE
spécifiques (pas des IgE totales qui n’ont aucun intérêt).
Il faut veiller à l’éducation thérapeutique du patient en lui indiquant les substances à
éviter et en lui fournissant un kit contenant un stylo auto-injecteur d’adrénaline à
toujours avoir sur soi.
A Contenu multimédia Savoir reconnaître une pneumonie sur une radiographie du thorax
A Diagnostic positif Savoir rechercher les éléments d’orientation clinique et anamnestique devant une insuffisance respiratoire aiguë chez l’adulte
A Étiologie Savoir reconnaître les causes les plus fréquentes chez l’adulte
A Examens Connaître la stratégie d’investigations à visée étiologique pour les hypothèses fréquentes (décompensation de BPCO, OAP,
complémentaires EP, PNP, asthme, bronchiolites, pathologies des voies aériennes supérieures)
A Identifier Savoir orienter en urgence un patient en détresse respiratoire aiguë pour un geste spécialisé
une urgence
B Prise en charge Connaître les différents moyens de la prise en charge d’un patient en insuffisance respiratoire aiguë
Généralités
• Détresse respiratoire aigüe (DRA) = signes cliniques reflets d’une dysfonction de
l’appareil respiratoire. C’est-à-dire, l’ensemble des signes cliniques qui traduisent un
déséquilibre entre les apports et les besoins ventilatoires.
À ne pas confondre avec
• Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) = œdème pulmonaire lésionnel (voir
infra)
Ni avec
• Insuffisance respiratoire aigüe (IRA) = signes gazométriques reflets du
dysfonctionnement ventilatoire avec 2 sous-types :
–IRA de type I : PaO2 < 60 mmHg
–IRA de type II : PaCO2 > 45 mmHg
Diagnostic paraclinique
À débuter après la prise en charge syrpTOiWÎqu
Ltrque de la détresse respiratoire qui est
une urgence vitale immédiate (voir infra}.
•NFS, ionogramme sanguin, urée, créatinine, bilan hépatique (insuffisance hépatique
sur insuffisance cardiaque droite aiguë = cœur pulmonaire aigu)
•BNP, NT-proBNP : très bonne VPN si BNP < 100 pg/mL ou NT-proBNP < 300 pg/mL
•CRP, PCT : si fièvre et orientation vers une pneumopathie infectieuse
•Gaz du sang avec lactates artériels ++ (pose le diagnostic d’IRA)
Basse Auscultation Normale Embolie pulmonaire : dyspnée rapide, douleur latérothoracique majorée à l’inspiration profonde, signes de
cœur droit, parfois ascension d’une coupole diaphragmatique, voire atélectasie en bande, infarctus pulmonaire
(opacité limitée), épanchement pleural réactionnel
Anormale Radiographie Normale Asthme aigu : dyspnée rapide, expiratoire, sibilants, voire wheezing, distension
thoracique thoracique
1. Oxygénothérapie
L’administration d’O2 est une urgence pour éviter la survenue d’une hypoxémie mortelle.
Elle peut se faire :
• Aux lunettes : pour des débits faibles (en pratique pas adapté au contexte de la DRA
car apports insuffisants et dilution de l’O2 apporté car respiration buccale devient
majoritaire, or, l’O2 arrive dans le nez)
• Masque facial sans réserve : débit de 5 à 10 L/min
• Masque facial avec réserve = à haute concentration : débit de 10 à 15 L/min
2. Assistance ventilatoire
Dans la DRA, il y a à la fois le souci de l’hypoxémie que l’on va traiter par apport une
oxygénothérapie efficace et également l’incapacité de l’appareil respiratoire à faire
face aux charges de travail imposées. Il faut donc assister la ventilation du patient.
• Ventilation non invasive (VNI) : on appose un masque facial étanche au patient que
l’on relie à un respirateur automatique. Ensuite, on règle une aide inspiratoire (c’est-
à-dire que le respirateur vient pousser l’air dans les poumons du patient pour lui
éviter le travail inspiratoire) et une pression expiratoire positive (PEP) (c’est-à-dire
que le respirateur va maintenir un certain niveau de pression dans les alvéoles en fin
d’expiration afin d’éviter la survenue d’atélectasies)
• Ventilation invasive : on apporte également une aide par un respirateur automatique
mais cette fois-ci, le patient est relié par une sonde d’intubation trachéale. Cela
permet une meilleure étanchéité du système et, chez un patient que l’on va sédater,
on peut faire varier de nombreux paramètres respiratoires (hors programme)
Focus SDRA
Le SDRA est une détresse respiratoire évoluant depuis < 7 jours associant :
• Lésions radiologiques d’œdème pulmonaire (opacités alvéolaires bilatérales, péri-
hilaires, diffuses)
• Rapport PaO2/FiO2 < 300 mmHg avec une PEP > 5 cm H20
• Ces lésions ne sont pas secondaires à une insuffisance cardiaque mais à une lésion
qui augmente la perméabilité des capillaires pulmonaires (vs augmentation de la
pression hydrostatique dans l’OAP)
On qualifie le SDRA de
• Léger si : 200 < PaO2/FiO2 < 300 mmHg
• Modéré si : 100 < PaO2/FiO2 < 200 mmHg
• Sévère si : PaO2/FiO2 < 100 mmHg
NB : sachant que la FiO2 en air ambiant est de 21 %, on en déduit que pour qu’un
patient soit atteint d’un SDRA léger en air ambiant il faut que PaO2 < 300 × 0,21 soit
PaO2 < 63 mmHg
Les causes de SDRA sont nombreuses :
• Pneumonies infectieuses sévères (bactérienne ou virale [covid++])
Les gaz du sang sous O2 à 8 L/min aux lunettes sont les suivants : pH 7,36 ; PaCO2
61 mmHg ; PaO2 78 mmHg ; HCO3- 34 mmol/L ; SaO2 92 %
Alors que vous attendez les résultats de la ponction lombaire, l’état du patient se
dégrade. Le pouls est irrégulier à 150 bpm, la pression artérielle systolique à
90 mmHg. Le patient est couvert de sueurs.
Vous notez toujours la présence d’une mise en jeu inspiratoire des muscles sterno-
cléido-mastoïdiens. Un balancement thoraco-abdominal (respiration paradoxale)
apparaît.
La SpO2 est à 86 % sous O2 8L/min aux lunettes. Vous mettez le patient sous O2
12L/min au masque à haute concentration (FiO2 estimée à 50 %). La SpO2 remonte
à 88 %.
Un gaz du sang est réalisé sous ces conditions et montre les valeurs suivantes :
pH 7,30 ; PaCO2 77 mmHg ; PO2 50 mmHg ; HCO3- 37 mmol/L ; SaO2 87 %
Question 11. Quelle(s) est(sont) la(les) proposition(s) juste(s) concernant les gaz du
sang ?
A. Acidose respiratoire non compensée
B. Acidose métabolique non compensée
C. Alcalose respiratoire non compensée
D. Alcalose métabolique non compensée
Question 14. Quelle est à votre avis la(les) cause(s) de l’aggravation soudaine de l’état
clinique du patient ?
A. Arythmie par fibrillation auriculaire
B. Arythmie par flutter auriculaire
C. Extrasystoles supra-ventriculaires
D. Tachycardie sinusale
E. Torsade de pointe
Question d’imagerie relativement simple pour peu qu’on ne se laisse pas suggérer
des réponses par l’énoncé.
Ici, la seule chose à voir était opacité lobaire inférieure gauche traduisant une
condensation alvéolaire et expliquant les crépitants à l’auscultation. Les autres
propositions sont des distracteurs.
Une question de sémiologie assez simple mais qui peut surprendre. Prenez votre
temps pour cocher et ne perdez surtout pas le point !
Les crépitants sont inspiratoires (vs les sibilants sont expiratoires), ils sont liés à une
condensation parenchymateuse. En clair, les alvéoles sont remplies de sécrétions
inflammatoires et lorsque le patient inspire l’air s’engouffre dans les alvéoles et vient
les faire vibrer.
Le fait que ces crépitants soient localisés va contre l’hypothèse d’OAP (crépitants
bilatéraux relativement symétriques et commençant toujours aux bases avant de
remonter).
Il existe effectivement des crépitants chez les patients souffrant de fibrose
pulmonaire, mais la question porte sur ce patient particulier chez qui ce n’est pas du
tout le contexte.
Enfin, les crépitants sont à distinguer des ronchi qui eux sont à type de ronflements
(fibrose pulmonaire++).
Pour savoir s’il s’agit d’une acidose respiratoire avec compensation métabolique (par
réabsorption d’HCO3-) ou d’une alcalose métabolique avec compensation
respiratoire (par hypoventilation et donc hypercapnie), il suffit de regarder le pH (car
dans les situations aiguës, il n’est jamais parfaitement compensé).
Ici : pH = 7,36 donc il existe une acidémie. C’est donc le mouvement acide qui est le
plus fort et qui a commencé en premier et le mouvement basique n’est venu qu’en
réaction compensatrice.
Il s’agit donc d’une acidose respiratoire non compensée.
NB : on pouvait aussi raisonner en se disant que dans ce contexte de pneumopathie,
le déséquilibre venait de la dysfonction ventilatoire et donc cocher la proposition en
rapport.
Question assez difficile qui exige de bien maîtriser sa physiologie respiratoire (voyez
l’importance de la sémiologie/physiologie depuis le début de cé dossier !!).
Ce patient est BPCO sous OLD, il a donc une atteinte chronique de sa ventilation qui
décompense à présent. La réabsorption des ions HCO3 – prend du temps et donc
elle n’est marquée que dans les cas d’hypercapnie chronique. C’est d’ailleurs
l’élément qui vous permet de savoir si la compensation est aiguë (faible élévation) ou
chronique (élévation importante).
Dans la BPCO, l’hypercapnie est liée à un déséquilibre du rapport VD/VT avec une
inflation du parenchyme détruit et devenu inutilisable pour les échanges (c’est
l’emphysème).
L’hypoventilation est vue dans les pathologies neurologiques ou dans l’obésité, les
scolioses importantes…
Il s’agit d’une PAC avec des critères de gravité : terrain (OLD), acidose respiratoire
décompensée, l’hypoxémie.
On administre donc l’antibiothérapie des PAC graves : C3G + macrolide.
On rajoutera éventuellement un aminoside si le patient évolue vers un choc (mais ce
sera de la gentamycine pour couvrir le pneumocoque et pas de l’amikacine).
Alors que l’infirmier s’apprête à administrer la 1re dose d’antibiotique, il trouve le
patient couvert de sueurs qui tient des propos confus. La température est à 40,2°C :
l’examen neurologique ne retrouve pas de signe de localisation.
Question 11. Quelle(s) est(sont) la(les) proposition(s) juste(s) concernant les gaz du
sang ?
A. Acidose respiratoire non compensée
B. Acidose métabolique non compensée
C. Alcalose respiratoire non compensée
D. Alcalose métabolique non compensée
E. Rapport PaO2/FiO2 = 100 %
Une question originale qui semble sortir de nulle part et qui a pour but affiché de
récompenser les étudiants impliqués en stage.
Le masque à haute concentration possède un réservoir (qui est le sac décrit par
l’énoncé) branché à une source d’oxygène. À l’inspiration, le sujet aspire l’air stocké
dans le sac et à l’expiration, il existe des valves antiretour sur le masque pour éviter
la réinhalation du CO2. Pendant que le sujet expire à travers son masque, le
réservoir se remplit et est ainsi prêt à être inspiré au prochain cycle ventilatoire.
Il n’y a aucun système de mesure sur le MHC (à la différence d’un respirateur en cas
de ventilation assistée) et aucun système d’humidification (à la différence d’un
système comme l’Optiflow).
Comme vue plus haut, l’acidose et la respiration parai iration active 11!)
sont des signes de faillite.
Question 14. Quelle est à votre avis la(les) cause(s) de 'aggravation soudaine de 'état
clinique du patient ?
A. Arythmie par fibrillation auriculaire
B. Arythmie par flutter auriculaire
Extrasystoles supra-ventriculaires
D. Tachycardie sinusale
Vous êtes appelés auprès d’une jeune vacancière estivale de 14 ans, admise aux
urgences pour une fièvre et de vomissements d’apparition brutale il y a quelques
heures.
Lors de votre examen, elle présente une grande asthénie, une température à
39,7 °C, accompagnée d’un érythème diffus.
Elle a une fréquence respiratoire à 45/min sans signe de lutte ni anomalie
auscultatoire, une fréquence cardiaque à 150/min, un temps de recoloration cutanée
de 2 secondes, SpO2 à 97 %, TA 130/85.
Question 1. Devant ce tableau clinique, quel(s) est (sont) le(s) signe(s) de gravité ?
A. Existence de vomissements
B. Fièvre à 39,7 °C
C. Fréquence cardiaque à 150/min
D. Temps de recoloration cutanée de 2 secondes
E. Absence d’urine depuis 12 h
Question 2. Comment qualifiez-vous l’état hémodynamique de cette patiente ?
A. État de choc décompensé
B. État de choc compensé
C. Défaillance multiviscérale
D. Tachycardie sinusale provoquée par la fièvre
E. Hypoperfusion périphérique
Question 3. Quel(s) est(sont) le(s) mécanisme(s) physiopathologique(s) possible(s) de
la polypnée chez cette enfant dans ce contexte d’état de choc ?
A. Compensation d’une acidose lactique
B. État de stress
C. Infection respiratoire
D. Compensation d’une hypocapnie
E. Hyperthermie
Question 4. Quel(s) traitement(s) prescrivez-vous en urgence ?
A. Paracétamol par voie IV
B. Solution de cristalloïdes 20 mL/kg en bolus IV
À l’issue de votre examen clinique, vous n’identifiez aucun point d’appel à cette
fièvre.
Voici un dossier assez typique de l’esprit de l’ECN, quoique peu progressif au début.
Ce dossier est assez déconcertant, car encore une fois, il n’est pas simplement fait
appel à vos connaissances, mais à votre capacité à raisonner en médecins.
Question 1. Devant ce tableau clinique, quel(s) est (sont) le(s) signe(s) de gravité ?
A. Existence de vomissements
B. Fièvre à 39,7 °C
C. Fréquence cardiaque à 150/min
D. Temps de recoloration cutanée de 2 secondes
E. Absence d’urine depuis 12 h
On vous présente une adolescente de 14 ans (donc vous savez que les constantes
sont proches de l’adulte, ouf !) qui est fébrile, tachycarde, polypnéique et avec une
éruption érythémateuse.
Rien de bien typique pour le moment.
La tension se tient bien et la patiente ne désature pas. Il s’agit là de la présentation
classique du patient dans les dossiers de réanimation, on vous le décrit à la phase
où le patient compense encore son choc pour vous faire vous souvenir qu’un choc
ce n’est pas qu’une hypotension.
Ici, il fallait rester simple, les vomissements sont fréquents dans des pathologies
bénignes (gastroentérite), de même que la fièvre.
Le temps de recoloration cutanée est normal.
En revanche, la tachycardie est franche et signe le choc débutant, il s’agit donc d’un
signe de gravité et l’anurie traduit une insuffisance rénale aiguë (que l’étudiant zélé
peut classer en KDIGO 3) qui est également un signe de gravité.
Voici pour rappel les signes de gravité à rechercher :
Organe
Clinique
défaillant
Comme nous l’avons vu à la question précédente, le choc (surtout chez des sujets
jeunes et non comorbides) peut être longtemps compensé avec une tachycardie qui
précède l’hypotension artérielle. Je vous renvoie à l’item 332 de cet ouvrage pour la
définition.
L’anurie traduit l’hypoperfusion périphérique sévère (même si on ne vous parle pas
de marbrures ou de TRC allongé).
L’acidose métabolique quelle que soit son origine entraîne une augmentation de la
fréquence cardiaque pour épurer le CO2 qui est produit lors de la captation des ions
H+ acides par le bicarbonate (pour rappel, HCO3– + H+ H20 + CO2).
Votre patiente est sans doute anxieuse et il est tout à fait envisageable qu’une part
de cette hyperventilation soit liée.
Vous êtes donc face à un choc compensé, le traitement urgent est bien sûr le
remplissage par cristalloïdes à 20mL/kg.
Le paracétamol n’est pas à administrer en urgence et n’a pas grand intérêt dans ce
cas.
Devant la polypnée et l’état de choc, même si la saturation est correcte, il faut
administrer de l’oxygène (baisse du transport efficace en O2 dans les états de choc
et baisse de son extraction tissulaire).
On ne donne évidemment pas de Furosémide à un patient déshydraté et anurique.
L’énoncé vous dit en clair : « votre remplissage a été efficace ». Il s’agit donc
désormais de poursuivre la surveillance et de chercher l’étiologie de ce choc.
L’adrénaline SC est réservée au choc anaphylactique, ce qui n’est pas le cas ici.
Il n’y a pas d’intérêt à un autre remplissage (et de toute façon on ne remplit pas avec
10 mL/kg mais 20 mL/kg).
Aucun intérêt d’un support par amines inotropes ici, devant l’efficacité des
cristalloïdes.
À l’issue de votre examen clinique, vous n’identifiez aucun point d’appel à cette
fièvre.
Le TROD est utile pour distinguer angine bactérienne et virale, ce n’est absolument
pas le contexte.
Les gaz du sang sont effectivement un examen à réaliser mais il ne s’agit pas d’un
examen à visée étiologique, il permet de chercher un retentissement métabolique
(lactatémie+++). Attention à l’énoncé...
Cette question est une des plus délicates de ce dossier. Plutôt que de vous
demander l’antibiotique on vous fait réfléchir en vous demandant les germes ciblés.
On procède par élimination :
• On élimine d’emblée les germes intracellulaires car ils ne donnent pas de
présentation aussi brutale et sévère
• On élimine le SARM car il s’agit d’une infection communautaire chez un sujet sans
ATCD et sans prise d’antibiotiques récentes, sans point d’appel cutanée
• Enfin, devant l’absence de point d’appel digestif ou périnéal, on élimine les
anaérobies et les germes digestifs (e coli, p mirabilis)
• Finalement, ne reste que la proposition B avec 3 germes courants et à l’origine de
présentations infectieuses sévères et brutales
On se place dans le cas de figure d’un sepsis en contexte communautaire sans point
d’appel et donc on choisira donc une C3G associée à un aminoside devant l’état de
choc initial (la réponse à cette question se trouvait dans votre fiche de l’item 157).
Type de Foyer Anti-infectieux probabiliste
Pas de point d’appel, mais contexte hospitalier Tazocilline ou Céfépime + Amikacine +/– Vancomycine +/– Échinocandine
Question très difficile, car elle contient des distracteurs peu crédibles :
• aucun intérêt de chercher l’atopie dans un choc septique
• l’hyperthermie maligne par exposition au soleil survient dans un contexte très
évocateur
• le vaccin contre le pneumocoque ne protège pas contre toutes les souches et donc
ne permet pas d’éliminer une infection au pneumocoque
et une proposition qui ressemble à un distracteur et qui pourtant n’en est pas un : la
recherche du port de tampon périodique. Il fallait ici malheureusement se souvenir
de ses cours de bactériologie de premier cycle dans lesquels les enseignants aiment
à vous raconter l’anecdote du choc toxique staphylococcique chez les femmes
portant des tampons périodiques… Ne vous désespérez pas si vous n’avez pas eu
le point, il ne s’agit que d’un ½ point sur un dossier et ce genre de propositions n’a
aucun impact sur le classement final.
On coche plus volontiers la recherche des ATCD de chirurgie digestive (possible
abcès, lâchage de suture, bride nécrosée…).
La patiente a un ATCD d’appendicectomie à l’âge de 6 ans et elle porte un tampon
périodique.
Les femmes portant des tampons périodiques sont en effet susceptibles, de façon
exceptionnelle de présenter un choc toxique staphylococcique. La présentation
clinique est donc celle d’un choc septique (tachycardie, hypotension, hypoperfusion,
trouble de l’extraction en O2…) associée à des signes cutanés (érythème
toxique+++). C’est bien la toxine du staphylocoque qui entraîne le choc (et pas la
bactérie elle-même) avec une atteinte cardiaque précoce par toxicité directe.
De façon plus générale, devant un état de choc avec des signes cutanés, il faut
penser au choc toxique (avec ici une particularité sur la toxine staphylococcique).
La scarlatine seule ne se présente pas sous forme de choc et les autres propositions
n’expliquent pas l’érythème. De plus, on ne parle à aucun moment d’une plainte
abdominale.
SARM Vancomycine (qui, on le rappelle est – efficace que la Péni M sur le SAMS)
Candida Fluconazole
Les questions de santé publique abondent dans les fins de dossiers afin de
transversaliser les sujets. Par ailleurs, le calendrier vaccinal est un des grands
favoris.
Le rattrapage pour le vaccin contre le méningocoque B est indiqué uniquement pour
les personnes aspléniques ou ayant un déficit en fraction terminale du complément
ou en properdine ou recevant un traitement anti-complément, et celles ayant reçu
une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
Le vaccin contre le papillomavirus consiste en 3 doses à 0, 2 et 6 mois.
Cette jeune fille peut effectivement bénéficier d’un rattrapage de sa vaccination
oubliée contre l’hépatite B qui se fait en 2 injections à 0 et 6 mois (vs 3 injections à 0,
1 et 6 mois chez le nouveau-né).
Le rattrapage du ROR se fait par une seule injection s’il y a déjà eu une dose
auparavant.
Question de médecine légale, qui est intéressante et qui a le mérite de vous gratifier
d’un point si vous avez pris la peine de lire le bref collège de médecine légale.
La patiente étant mineure, sa mère doit recevoir toutes les informations médicales à
son sujet, il n’y a pas de secret médical à lui opposer.
S’il faut faire un rappel à la mère, on le lui fera après son accouchement (même si le
vaccin DTPCa est inerte).
En revanche, comme nous sommes en été, le prochain trimestre nous serons en
hiver et il conviendra de vacciner cette patiente contre la grippe (vaccin à faire pour
toute femme enceinte en période hivernale).
On débutera la vaccination de son bébé, à M2 quel que soit le mode d’alimentation.
Dans une stratégie de cocooning, on vaccine contre la coqueluche tous ceux qui
entourent le bébé afin d’éviter que celui-ci ne soit contaminé par son environnement.
Le vaccin contre la varicelle est un vaccin vivant atténué et il est donc prohibé durant
toute la grossesse.
Alors que vous conduisez sur l’autoroute pour partir en vacances, vous apercevez
devant vous une voiture faire une embardée brutale, pour aller percuter la glissière
centrale et finir sa course sur la voie de gauche après s’être retourné sur le toit.
Vous vous arrêtez devant le véhicule accidenté et vous êtes ainsi le premier et seul
témoin sur place. Il n’y a qu’un conducteur dans le véhicule.
Question 1. Quelle est la séquence qui décrit votre prise en charge ? (une seule
réponse attendue)
A. Vous éteignez le moteur du véhicule accidenté, puis extrayez la victime
sur le bas-côté, puis vous appelez le 18 et balisez l’accident en
attendant les secours
B. Vous balisez l’accident, puis appelez le 15 ou le 112, puis vous allez
voir la victime
C. Vous allez voir la victime, puis l’extrayez de son véhicule, puis appelez
le 18 et balisez l’accident
D. Vous appelez le 15 ou le 112, puis allez voir la victime, puis vous
balisez l’accident
E. Vous appelez le 18, puis balisez l’accident, puis vous vous enfermez
dans votre véhicule en attendant les secours
Un autre véhicule s’est arrêté derrière la voiture accidentée et vous avez protégé la
zone au mieux.
Vous avez appelé le 15 et avez effectué un premier bilan.
Le conducteur est conscient et cohérent mais hurle de douleur. Son tableau de bord
s’est écrasé sur ses membres inférieurs, l’airbag s’est déclenché.
Le SMUR et les sapeurs-pompiers arrivent 10 minutes plus tard. Il faut désincarcérer
le patient. Les paramètres vitaux sont les suivants : fréquence cardiaque 125/min,
PA 95/70 mmHg, fréquence respiratoire 30/min, SpO2 97 % à l’air ambiant.
Avant de renforcer l’analgésie, vous avez aidé votre patient à évaluer l’intensité de
sa douleur qu’il estime à 7/10 (10 étant la pire douleur imaginable).
Vous avez administré une titration morphinique par voie intraveineuse en association
à du paracétamol et à une approche relaxative (empathie, choix des mots,
distraction).
Le patient est soulagé (échelle numérique à 3/10).
La radiographie du thorax et la radiographie du bassin réalisées au déchocage ne
montrent pas de lésion traumatique évidente. Le bilan est complété par un scanner
corps entier dont voici l’acquisition de repérage.
Le bilan d’imagerie ne met pas en évidence d’autre lésion osseuse aux deux
membres inférieurs.
Le patient est pris en charge sur le plan orthopédique et il est effectué une
ostéosynthèse par enclouage fémoral bilatéral. L’intervention se passe bien et le
patient est admis en soins intensifs à 22 h pour la surveillance postopératoire.
Question 11. Quel signe clinique serait un élément en faveur de cette hypothèse
diagnostique ? (une seule réponse attendue)
A. Un purpura pétéchial du tronc
B. Des crachats hémoptoïques
C. Des crépitations sous-cutanées
D. L’apparition d’un xanthélasma
E. Un érythème de Janeway
Une épreuve des ECNi qui a surpris de nombreux étudiants mal préparés, avec une
rédaction du sujet étape par étape qui sanctionnait lourdement ceux qui ne
maîtrisaient pas précisément leur cours. Il ne fallait pas se laisser déstabiliser par le
côté innovant de ce sujet qui sort des dossiers classiques. Certaines questions ne
relevaient pas exclusivement du cours mais d’une compréhension assez fine de la
réflexion en réanimation.
Vous remarquerez que sur la plupart des questions, on peut répondre en procédant
de façon logique.
Enfin, notez la volonté marquée du rédacteur de vous faire hiérarchiser vos
connaissances et donc votre prise en charge. Cette rédaction est récente et est de
plus en plus présente dans les dossiers des sujets de l’ECNi. Il y a donc fort à parier
qu’elle sera encore bien présente pour les EDN à venir.
Question 1. Quelle est la séquence qui décrit votre prise en charge ? (une seule
réponse attendue)
A. Vous éteignez le moteur du véhicule accidenté, puis extrayez la victime
sur le bas-côté, puis vous appelez le 18 et balisez l’accident en
attendant les secours
B. Vous balisez l’accident, puis appelez le 15 ou le 112, puis vous allez
voir la victime
C. Vous allez voir la victime, puis l’extrayez de son véhicule, puis appelez
le 18 et balisez l’accident
D. Vous appelez le 15 ou le 112, puis allez voir la victime, puis vous
balisez l’accident
E. Vous appelez le 18, puis balisez l’accident, puis vous vous enfermez
dans votre véhicule en attendant les secours
Une 1re question un peu surprenante et qui a perturbé de nombreux étudiants devant
sa formulation en QRU. Ce genre de question est toujours anxiogène car vous
risquez le 0 à la question.
Néanmoins, on pouvait s’en sortir sans dommages en se souvenant de la
chronologie bien détaillée par les réanimateurs (reprise dans cet ouvrage) : la
1re étape est toujours d’éviter le suraccident en signalant le danger, puis on appelle à
l’aide et enfin on va voir la victime.
Encore une question qui fait davantage appel à votre sens médical qu’à vos
connaissances.
Devant l’abondance des détails fourni par l’énoncé, il vous faut dégager les
informations suivantes : on vous présente un patient qui a subi un traumatisme
sévère « l’airbag s’est déclenché » et pour lequel vous devez faire face à
2 urgences :
• instabilité hémodynamique (tachycardie et hypotension débutante : on rappelle que
la tachycardie précède l’hypotension qui ne survient qu’en cas de faillite
hémodynamique)
• douleur très importante
Ainsi, la prise en charge de ce patient passe par :
• une expansion volémique par cristalloïdes (pas d’indication des colloïdes au
niveau ECN/EDN)
• une prise en charge antalgique avec titration morphinique IV
Le paracétamol (proposition E) est insuffisant devant l’état douloureux du patient et
la formulation « sur 30 min » vous invite à ne pas la cocher : vous êtes dans le
contexte de l’urgence pré-hospitalière, il faut soulager le patient immédiatement.
La proposition C est tentante devant un patient instable qui a sans doute perdu un
grand volume de sang, cependant, il fallait rester conservateur et se souvenir qu’on
ne transfuse pas en préhospitalier. On commence toujours par un remplissage par
cristalloïdes +/– amines si insuffisant et la transfusion si elle est nécessaire
n’intervient que dans la phase hospitalière.
Je vous rappelle ici l’ordre de prise en charge préhospitalière :
1.Arrêt d’un saignement : compression, méchage d’une épistaxis, pose de garrot,
suture d’une plaie…
2.Surveillance continue : FR, SpO2, scope, PA au brassard automatique
L’énoncé vous décrit cette fois-ci un patient qui arrive dans sa phase de prise en
charge hospitalière avec une stabilisation hémodynamique. Ce patient demeure un
traumatisé sévère du fait des lésions initiales et doit être traité comme tel. Ainsi, il est
admis en salle de déchocage et on vous demande explicitement les examens à
réaliser en < 30 min. Je vous les remets :
• Transfert du patient immobilisé sans traction axiale et installation sur planche rigide
+ matelas chauffant
• Hémoglobine ( risque de sous-estimer la gravité du saignement au départ car on
mesure la concentration d’Hb [et pas la quantité d’Hb] qui ne baisse pas avant
remplissage) et glycémie
• Vérification des accès aux voies aériennes et des voies veineuses
• Poursuite du remplissage et début des transfusions si nécessaire avant réception
de la carte de groupe/RAI (même si urgence vitale, les cartes de groupe + RAI
sont toujours prélevées avant transfusion !)
• Examen clinique complet
Nouvelle QRU, dont la réponse est assez simple : avant toute chose, il faut bien
évidemment quantifier la douleur pour choisir un antalgique adapté.
Devant une proposition qui a l’air de sortir du chapeau comme celle-ci, il peut être
utile de retourner la formulation : au lieu de se demander s’il est juste que la
relaxation peut être proposée dans une analgésie multimodale, on peut se demander
s’il est juste de dire qu’il ne faut pas proposer de relaxation dans une analgésie
multimodale. Il paraît alors difficile de ne pas la cocher.
Question 7. Quelles sont les propositions exactes concernant l’anesthésie dans le cas
présent de ce sujet jeune sans antécédent pour ce type de fracture ? (une
ou plusieurs réponses exactes)
A. La visite pré-anesthésique se substitue à la consultation anesthésique
B. La visite pré-anesthésique peut être réalisée par un médecin non
anesthésiste dans l’urgence
C. La consultation anesthésique est légalement obligatoire avant
l’intervention qui sera alors réalisée à distance
D. Le patient pourra être anesthésié et opéré dès aujourd’hui
E. Le patient ne pourra pas être endormi tant qu’il n’est pas à jeun
Question difficile dont la réponse n’est pas consensuelle. Toutes les réponses sont
potentiellement justifiables, mais l’énoncé vous demande les priorités.
La fracture fémorale déplacée et à risque de lésion artérielle et donc d’ischémie
aiguë de membre ; c’est la principale urgence parmi les propositions et donc celle
que je choisis de façon assurée. Ensuite, je coche la proposition B pour plusieurs
raisons :
• La formulation de la question m’invite à cocher plusieurs réponses
• C’est la 2e urgence parmi les 5 propositions
• Vous avez déjà objectivé une fracture fémorale donc il paraît logique de rechercher
une de ces complications classiques
• Le syndrome de loge est un syndrome qui peut faire l’objet de belles questions de
sémiologie, bien apprécié par les rédacteurs et à ce stade du dossier, il vous reste
suffisamment de questions pour axer la fin du dossier sur le syndrome de loge.
Donc on parie que le rédacteur attend que vous cochiez cette réponse pour
pouvoir finir le dossier dessus.
Je ne coche pas la fracture du col fémoral, car on ne la voit pas sur le scanner
présenté et on ne vous rapporte aucune plainte en faveur, donc a priori pas
d’argument en faveur.
Enfin, les lésions de pied ont une morbimortalité moindre et ne sont donc pas à
rechercher en urgence.
Le patient présente une fracture ouverte déplacée avec une plaie de 3 cm linéaire,
donc Gustilo II ce qui ne contrindique pas l’enclouage centromédullaire requis
(proposition D fausse).
Cette plaie est cependant à haut risque infectieux et doit être prise en charge au bloc
opératoire (proposition C juste, B fausse).
Enfin, on débute les antibiotiques au moins 30 min avant l’incision pour donner le
temps aux antibiotiques de diffuser jusqu’au site d’intérêt (proposition E juste).
Question 10. Concernant cette dernière, quelles sont les propositions justes ? (une ou
plusieurs réponses exactes)
A. Elle pourra inclure un ou plusieurs analgésiques non morphiniques, par
exemple du paracétamol et du nefopam
B. Elle pourra inclure une technique d’analgésie non médicamenteuse,
par exemple de la musicothérapie
C. Elle pourra inclure un ou plusieurs antalgiques de palier II en plus de la
morphine
D. Elle pourra inclure l’application de froid sur la zone douloureuse
E. Elle pourra inclure un AINS agissant sur la cyclo-oxygénase 1 et un
AINS agissant sur la cyclo-oxygénase 2
Question 11. Quel signe clinique serait un élément en faveur de cette hypothèse
diagnostique ? (une seule réponse attendue)
Sans doute l’une des questions les plus déstabilisantes de ce dossier et qui paraît à
1re vue très exigeante en termes de connaissances.
L’énoncé vous explique que votre patient s’est brusquement dégradé sous
ventilation mécanique, vous devez absolument penser en priorité au pneumothorax.
D’autant plus chez un traumatisé sévère.
La radiographie thoracique révèle en effet un pneumothorax droit complet associé à
des lésions alvéolo-interstitielles type œdème pulmonaire. Nous avons donc
concomitamment un pneumothorax et des lésions en faveur d’un syndrome
d’embolies graisseuses.
Question 14. Quels éléments thérapeutiques devez-vous envisager sur l’ensemble des
données clinicobiologiques ? (une ou plusieurs réponses exactes)
A. Une expansion volémique
B. Une antibiothérapie efficace
C. Un drainage thoracique immédiat
D. Une thrombolyse
E. Une administration de diurétiques
Devant tout pneumothorax secondaire et d’autant plus qu’il est mal toléré, un
drainage immédiat s’impose. On réalise également un remplissage prudent devant
l’hypotension + tachycardie.
Point capital : on remplit le patient uniquement car nous sommes dans le
contexte d’un œdème pulmonaire lésionnel et pas de surcharge. Sinon cette
proposition serait évidemment fausse (et sans doute MZ).
L’antibiothérapie n’est pas indiquée ici devant l’absence de foyer infectieux.
La thrombolyse est indiquée dans les embolies pulmonaires graves ou les SCA sans
accès possible à la coronarographie, ce n’est pas le cas de notre patient.
La proposition E est un nouveau piège entre OAP (que l’on traite par diurétiques
+ VNI) et SDRA ou œdème lésionnel pour lequel les diurétiques ne sont d’aucun
secours.