Editorial
Réinventer l’information
Revue du forum de la presse agricole
africaine
Edité par Agridigitale
Email : agridigitale@gmail.com
Directeur de publication :
Fidèl A. GNAMELI
Les contributeurs :
Thierry DJOUSSI, Cameroun
Dr Aniss BEN RAYANA, Tunisie
Andre TOKPON, Bénin
SOUARE Alpha Ousmane, Guinée
Djibril AZONSI, Bénin
Anani GALLEY, Togo
N’GUESSAN François, Côte d’Ivoire
Amadou GARÉ, Niger
Babacar SENE, Sénégal
Germain DJEUKING, Gabon
Mohammed Alhassan ABU, Ghana
Jefferson MASSAH, Liberia
Sanna CAMARA, Gambie
Jimoh BABATUNDE, Nigeria
Coordination éditoriale :
Victorien AMEDEKAGNA
Maquette :
Roger SANDALI
Cette revue a été réalisée par Agridigitale
dans le cadre du forum en ligne de la
presse agricole africaine.
Agoè - Togomé, en face du grand
contournement de la CEDEAO
Tel: (228) 92 96 88 03 / 98 24 30 43
16BP30,
Lomé - Togo.
agricole en Afrique
D
e quoi a souvent besoin
l’agriculteur pour produire?
Le foncier, les intrants
(semences, engrais etc.), les outils
de travail, l’encadrement technique
(appui au suivi des itinéraires
techniques), le financement, etc.
Le plus souvent, l’accessibilité
de l’information agricole est
souvent reléguée au second rang
car beaucoup n’y voyant pas trop
l’importance. Et pourtant, comme
l’a si bien défendu l’ancien ministre
sénégalais du développement
rural, Djibril Sène (1993),
l’agriculture doit être irriguée par
un flux d’information diversifiées et
adaptées aux besoins des différents
acteurs de développement. Il a
relevé que "l’information agricole
est un intrant d’importance
capitale pour tout développement
agricole". Justement, l’accès
aux informations stratégiques
agricoles aux petits producteurs
en Afrique reste déterminant dans
l’atteinte des objectifs en matière
de productivité, de rendement,
de sécurité alimentaire. Les
données climatiques (météo,
temps des semis, saison culturale,
etc.), les informations sur les
prix des denrées sur le marché,
des semences, des engrais, des
débouchés, etc., les informations
sur les projets agricoles (état
de mise en œuvre, perspectives
etc.), les mécanismes d’accès au
financement, etc. constituent des
données à mettre à la disposition
des agriculteurs pour améliorer
leur capacité en matière de prise de
décision. Fort malheureusement,
les médias de manière générale
dont la mission est de collecter,
traiter et de diffuser l’information
ne font pas leurs choux gras. Ils y
accordent très peu d’importance,
ils n’ont réellement pas de
rubriques ou de tranches dédiées
pour vulgariser les informations à
la masse paysanne. C’est de bonne
guerre car comme on le dit souvent
"ça ne vend pas". L’information
d’ordre politique prend souvent le
pas sur ces genres d’informations
pourtant vitales pour ces 60-70%
de la population vivant du travail
de la terre. Certes, une certaine
presse spécialisée essaie de jouer ministères en charge du secteur.
sa participation pour faire changer Sur notamment, la question de la
la donne, mais, elle manque de gratuité ou non de l’information
tout pour tenir en tant que média agricole au monde agricole,
spécialisé. Et pourtant, il est les avis sont partagés mais,
bien documenté que l’accès à l’idée maitresse qui émerge des
l’information stratégique agricole discussions est qu’un mécanisme
est nécessaire pour les acteurs de
la chaîne de valeur agricole comme
puisse être trouvé pour soutenir la
presse agricole à sortir des sentiers
un puissant outil d’aide à la prise battus.
de décision et que chacun devrait Cet appel pressant des acteurs
jouer sa partition pour que cela soit trouve un écho favorable dans
une réalité. En clair, les défis en cette revue que nous lançons
matière d’accessibilité restent un officiellement ce mardi 31 Octobre
chantier énorme et les perspectives
sont prometteuses si les mesures
2023 dans le cadre de ce forum en
ligne de la presse agricole africaine.
idoines sont prises. C’est pour Un rendez-vous qui pose les jalons
mettre en lumière ces défis que la du futur grand rassemblement
référence agricole africaine www. des journalistes et communicants
agridigitale.tg, à la suite d’un agricoles de l’ensemble des pays
précédent webinaire sur les défis du continent. Nous espérons, sans
de l’information agricole en Afrique,
redonne la parole aux principaux
nul doute, que ce creuset sera le
point de départ pour une meilleure
acteurs. A travers des contributions accessibilité de l’information
pertinentes, les journalistes agricole à tous nos productrices
spécialisés en information agricole et producteurs à travers une
et rurale de plusieurs rédactions du collaboration encore plus étroite
continent ont noirci ces quelques entre les médias agricoles du Sud.
pages que vous tenez en main. Les
contributions abordent également
les modèles de collaboration entre Fidèl GNAMELI
les professionnels des médias
spécialisés en Agriculture et les
Editorialiste à AGRIDIGITALE
Les défis de l’information agricole en afrique 2
 Tunisie

Lancez un Forum africain

de l’information agricole!
Pour une meilleure accessibilité de l’information agricole en Afrique, Dr Aniss
Ben RAYANA (Tunisie) propose la création d’un Forum Africain de l’Information
Agricole (FAIA) et d’un réseau africain de communicateurs sur l’agriculture
(RACA).
Ce forum d’après lui, pourrait regrouper des structures (vulgarisation, recherche
et développement agricole + communicateurs spécialisés…). Lisez l’entretien.
Comment arrivez-vous à informer le
monde paysan en Tunisie ?
La radio privée Express Fm contribue
depuis sa création en octobre 2010
à la diffusion des informations et
analyses agricoles (ressources
hydriques, productions agricoles,
sécurité alimentaire, sensibilisation
sur la rationalisation de l’utilisation
de l’eau, intrants agricoles, filières,
balance agroalimentaire, produits
agricoles, …) et ce à travers une
émission hebdomadaire « Agri
Weekend » produite et présentée par
Aniss Ben Rayana et via ses différentes
émissions (consommation, start-up,
... ).
« Agri Weekend » est devenu un
RDV incontournable pour les
agriculteurs avisés, les décideurs, les
consommateurs et les admirateurs du
monde agricole.
Des difficultés rencontrées ?
Malgré la diffusion du ministère de
l’agriculture de plusieurs données et
informations sur son site web ou via
le site de l’observatoire national de
l’agriculture ou via le site de l’agence de
vulgarisation et de formation agricole
ou via les sites des groupements
interprofessionnels, parfois certaines
informations font défaut et ne sont pas
diffusées d’une façon automatique.
Les agences spécialisées peuvent
contribuer financièrement pour avoir
des informations et des analyses
détaillées (analyses statistiques
poussées, données sectorielles,
analyses mensuelles, …).
Que faire pour relever le défi
d’information agricole en Afrique ?
Comment arrivez-vous à les
Le défi d’information agricole en
surmonter?
Afrique serait relevé par le partage
et la digitalisation. Disposant de
Il convient de signaler que la
l’information à temps, sa simplification
communication sur des activités
et sa diffusion au bon moment
ou des projets financés par les
contribuerait au développement de
partenaires techniques et financiers
notre agriculture et à l’amélioration
(PTF) sont généralement facilités par
des revenus de nos agriculteurs.
le recrutement de ces derniers de
spécialistes en communication.
Suggestions et recommandations Dr Aniss Ben Rayana
Les chargés de communication des
Les pouvoirs publics doivent faciliter - Producteur/Présentateur d’émissions agricoles sur radio Express Fm
projets sont en liaison directe avec
l’accès à l’information agricole dans - Expert International (Agriculture et communication)
les journalistes et communicateurs
tous les pays. La digitalisation des - Formateur en Communication
des médias. Ces communicateurs
informations faciliterait le partage des - Auteur avec une équipe de la DW Académie d’un manuel pratique de la
sont des relais entre les projets pour
informations et leur vulgarisation. communication publique
l’information des agriculteurs.
- Ex Coordinateur de l’Unité de l’Information et de la Communication Agricole,
Malgré quelques expériences de - Ex Rédacteur en Chef de la Revue de l’Agriculture (Ministère de l’Agriculture)
Un meeting annuel au niveau de chaque
partage d’expériences sur le continent,
pays (projets et communicateurs
les pays ainsi que les organisations
des médias) pourrait être organisé
internationales sont appelés à Aniss Ben RAYANA, est titulaire d’un Doctorat en Sciences Agricoles. Il a
pour informer sur l’avancement
travailler ensemble et renforcer le travaillé pendant 25 ans au ministère de l’agriculture (Conseiller du ministre,
des projets et de mécanismes
réseautage entre communicateurs Directeur de la Coopération Internationale, Coordinateur de l’Unité de
d’accompagnement.
agricoles et structures spécialisées du l’Information et la Communication, Directeur de la Diffusion des Innovations
continent. et des Liens entre Recherche et Vulgarisation, Directeur de la Planification,
Selon vous, l’information agricole doit
être gratuite ou payante ? Suivi et Evaluation des Programmes de la Recherche à l’IRESA). Outre sa
Il est recommandé de créer : communication pour des projets et programmes nationaux et internationaux
Il faut distinguer deux niveaux : (élaboration de stratégies de communication, …), Il a produit et présenté des
- Un Forum Africain de l’Information émissions sur l’agriculture et l’environnement sur Radio Express Fm, la 1ère
Agricole (FAIA) qui pourrait regrouper chaine Tv nationale (Watanya1) et la deuxième chaine Tv nationale (Canal
Les agriculteurs (+ développeurs,
des structures (vulgarisation, 21). Il est auteur de plusieurs documents techniques et scientifiques. Il est
médias, consommateurs, etc.)
recherche et développement agricole actuellement expert auprès de l’Organisation Arabe pour le Développement
doivent avoir l’information agricole
+ communicateurs spécialisés…) Agricole (OADA).
gratuitement (climat, prévisions
- Un réseau africain de communicateurs
météorologiques, pluviométrie,
sur l’agriculture (RACA). * WhatsApp: +216.98370954
messages de vulgarisation, …). Ainsi
les médias auraient les informations * Email: brayabraya@yahoo.fr
de base gratuitement.

Cameroun

Ouvrir les projets agricoles

à la presse spécialisée
Au Cameroun, le journal Courrier agricole est un média spécialisé dans la collecte, le traitement et la diffusion des activités
agro-pastorales et des pensées des acteurs dudit secteur.

A ce titre, Courrier agricole relaye les préoccupations des agriculteurs auprès des décideurs. Vice-versa. Courrier agricole
est édité par l'association des journalistes camerounais pour l'agriculture et le développement (AJAD).

Thierry Djoussi, président de l'AJAD aborde sur ton acéré les difficultés de la presse agricole dans son pays. Il n’a pas
manqué de formuler quelques suggestions pour une meilleure accessibilité de l’information agricole au Cameroun.

L'omerta de certains responsables du l'information agricole peut être

ministère de l'agriculture
Cette barrière nous empêche
de faire notre travail d'informer
l'opinion nationale, en particulier, et
les agriculteurs, en général, sur les
opportunités existantes. A l'analyse,
cette omerta, le népotisme, la
corruption, le favoritisme dans l'octroi
des aides.
Une bonne coopération entre ces
projets-mécanismes permettra de
mettra la lumière sur un secteur
porteur, mais négligé en raison de
préjugés.
La presse agricole en Afrique doit
élargir sa cible, en s'adressant
également à une jeunesse urbanisée,
gratuite.
Toutefois, la version papier occasionne
des frais plus importants, et cette
charge peut être supportée par les
subventions, la publicité, etc.
Suggestions

L'ouverture de ces Projets à la presse

spécialisée serait un pas vers la bonne
direction.
En plus, le secteur agricole est un vivier
d'emploi dans un contexte marqué par
le chômage des jeunes, la cherté de
la vie, des menaces contre la stabilité
des États.
mais en proie au chômage et à la mal-
vie.
A ce titre, l'information agricole doit
être disponible sur les plateformes
fréquentées par la jeunesse. Cette
information doit être ciblée pour
répondre aux besoins de l'auditoire
recherché.
Sur les plateformes numériques,
Elles sont structurées autour de trois
points importants :
- L'organisation des séances d'outillage
des journalistes sur les expressions
techniques et la connaissance des
filières agricole
- Le soutien à la presse spécialisée
- Faciliter l'accès à l'information.
Thierry Djoussi
- Journaliste,
- Président de l'association des journalistes camerounais pour
l'agriculture et le développement,
- Directeur de publication de Courrier agricole,
- Ex rédacteur en chef de La Voix du paysan,
- Ex rédacteur en chef de La Météo.

Les défis de l’information agricole en afrique 3

 Bénin
Sans moyen, la presse spécialisée
se meurt
Andre Tokpon directeur de publication du média spécialisé en agriculture Agratime au Bénin sort de sa réserve pour alerter
sur la situation de la presse spécialisée qui s’éteint à petit feu par faute de moyens.
Président de l’Association des Journalistes et Communicants spécialistes de l’Agriculture du Bénin (Glé Xò), Secrétaire de
la Commission Permanente Agriculture de l’Académie des sciences Arts et lettre du Bénin, et membre du Comité Exécutif
de la Fédération Internationale des Journalistes Agricoles (IFAJ), M. Tokpon s’explique sur sa vision de l’information
agricole en Afrique.
Parlez-nous brièvement de votre
média
Agratime est un média béninois
multicanal spécialisé en Agriculture
et en économie verte existant depuis
2017. Édité actuellement par l’Agence
de communication TOFA Production, il
traite de toutes les questions liées à
la production végétale, la production
animale, la production halieutique,
l’environnement, aux TIC et aux
finances liées à l’Agriculture.
Pour informer au mieux ses cibles,
Agratime dispose de plusieurs
plateformes digitales sur lesquelles
il publie des contenus variés en lien
avec sa ligne éditoriale.
Il s’agit essentiellement d’un site
internet, d’un web TV et de plusieurs
pages sur les réseaux sociaux
notamment sur Facebook, Twitter et
Linkedin. Il compte environ dix mille
(10.000) abonnés sur ses différentes
plateformes et jouit d’un trafic
intéressant sur ses celles-ci.
Il dispose par ailleurs de plusieurs
listes et groupes de diffusion sur
WhatsApp avec plus de 5000 contacts
de sphères diversifiées. Aujourd’hui,
le site est animé par une équipe de
journalistes et de reporters d’images,
des partenariats avec des projets et
programmes du secteur agricole, etc.
Nous misons donc essentiellement sur
le digital pour rapprocher l’information
des acteurs agricoles.
Quid des difficultés rencontrées ?
La principale difficulté, qui de mon
expérience a toujours caractérisé le
secteur agricole, c’est l’inaccessibilité
de certaines sources d’information. La
documentation et la disponibilité de
données agricoles fiables ont toujours
fait défaut. Les spécialistes se font
rares et parfois inaccessibles à cause
de procédures administratives vu que
le pouvoir public a une grande influence
sur les acteurs à divers niveaux de la
chaine agricole au Bénin. Vient ensuite
l’indisponibilité constante de moyens
logistiques et financiers pour accéder
à certaines sources d’informations
éloignées des centres urbains. Enfin
l’analphabétisme de la plupart des
acteurs agricoles ruraux compliquant
les échanges autour de leur réalité.
Comment arrivez-vous à les
surmonter?
Ce qu’Agratime et bien d’autres
médias agricoles de la place font,
c’est que nous nous positionnons
essentiellement sur des partenariats
média qui permettent aux projets,
et mécanismes agricoles d’apporter
de la visibilité à leurs interventions.
Il y a également les sollicitations
sporadiques pour des productions
médiatiques. Nous sollicitons
également ces projets pour la
production d’un reportage ou d’un
dossier sur un sujet entrant en droite
ligne de leurs objectifs.
À plusieurs occasions, j’ai suggéré la
mise en place d’un cadre d’échanges
avec les institutions publiques, la
société civile du monde agricole et
les médias agricoles afin de garantir
la disponibilité des données agricoles
fiables. Il faut que les partenaires
techniques et financiers du secteur
agricole dans nos pays, pensent à
soutenir davantage les médias surtout
ceux spécialisés afin de leur donner
des moyens adéquats pour aller vers
les acteurs agricoles. Nous faisons
déjà beaucoup d’efforts et un petit
coup de pouce de ces PTFs ne ferait
qu’éclore ces efforts.
Pensez-vous que l’information
agricole doit être gratuite ou payante ?
L’information agricole doit être
gratuite d’une part afin que la presse
qui la produit reste indépendante
et objective, et d’autre part afin de
permettre à la cible d’en profiter
librement.
Par ailleurs, pour soutenir le
fonctionnement des entreprises de
presse agricole, il est judicieux que
certaines communications agricoles
soient facturées.
Vos suggestions pour une bonne
vulgarisation de l’information
agricole…
Me basant sur l’expérience de mon
média et sur celle des autres que
je côtoie, je dirai qu’il faut que les
gouvernements africains définissent
une ligne budgétaire pour appuyer le
fonctionnement des entreprises de
presse notamment celles agricoles.
La disponibilité en temps réel de
l’information, des données statistiques,
documents de politiques agricoles,
rapports d’études et de recherche
dans le secteur agricole doit devenir
une priorité pour faciliter la collecte et
la diffusion des informations justes.
Les organisations internationales et
autres structures qui interviennent
dans le secteur agricole doivent
désormais collaborer avec les médias
et journalistes spécialisés pour un
meilleur traitement de l’information.
Elles doivent arrêter d’envoyer les
ressources aux médias traditionnels
qui n’ont que peu d’intérêt à informer
sur le secteur agricole. Sans moyen, la
presse spécialisée se meurt.
Pour les journalistes agricoles, il faudra
aussi alléger l’accès aux personnes
ressources dans les administrations
Andre Tokpon
Directeur de publication du média spécialisé en agriculture Agratime
publiques, projets et programmes
au Bénin
en lien avec l’agriculture et enfin
promouvoir le renforcement périodique
des capacités des journalistes
agricoles sur les avancées, enjeux et
défis du secteur de l’agriculture.
Les défis de l’information agricole en afrique 4
 Guinée
Encourager la spécialisation
des journalistes africains
Alpha Ousmane Souaré, journaliste agricole guinéen plaide pour la mise en place des outils et d’aider les journalistes
africains à se former pour leur spécialisation dans la recherche et le traitement des informations dans le secteur agricole.
Son journal en ligne www.agriguinee.net contribue fortement à l’information du monde paysan en République de Guinée.
A la découverte de M. Souaré dans cet entretien.
Déjà 8 ans de parcours…
Créé en 2016, www.agriguinee.net est
un site d’information sur le monde
rural en Guinée. Il traite des sujets
sur l’agriculture, l’élevage, la pêche,
la foresterie, etc. Il est le premier site
d’information consacré au secteur
agricole dans le paysage médiatique
guinéen.
Depuis sa création, les équipes de
la rédaction ont réalisé plusieurs
reportages de terrain, à Conakry et à
l’intérieur du pays, avec les différents
acteurs. Mais le site n’a pas suffi pour
couvrir tous les besoins d’information
pour le monde rural, puisqu’il est
destiné à une certaine catégorie
d’Agriculteurs, celle jeune et connectée
sur internet. Alors que la plupart des
acteurs, sont analphabètes et font une
agriculture traditionnelle.
Aujourd’hui il serait nécessaire de
renforcer les quelques rares médias
en ligne qui existent et surtout de
créer d’autres médias audiovisuels
pour permettre aux acteurs d’accéder
à des informations variées à travers
différents canaux. En attendant, il
serait judicieux de cibler et d’appuyer
les émissions qui sont réalisées
actuellement dans différentes radios
et télévisions. Enfin, il sera intéressant
de sensibiliser et de former des
journalistes afin qu’ils s’intéressent
aux sujets liés à l’Agriculture dans les
différentes rédactions.
Bref, des informations sur plusieurs
canaux : sites internet, radios,
télévisions, réseaux sociaux,
permettent aux acteurs du monde
rural, un meilleur accès à l’information.
Mais ces canaux sont encore à mettre
en place en Guinée.
Les défis sont énormes…
Ce qui rend le journalisme agricole
encore très difficile en Guinée, c’est
l’accès à l’information. Avec le manque
de moyens logistiques et financiers, les
journalistes ne peuvent pas se rendre
à l’intérieur du pays pour réaliser des
reportages avec les « vrais acteurs ».
Et les sujets sur l’Agriculture ne sont
pas une priorité dans les rédactions.
On n’en parle moins.
Le défi majeur à relever est donc
la mise en place des outils, la
spécialisation des journalistes et
leur accompagnement technique et
financier pour leur autonomie.
Difficile coopération
La collaboration avec les projets est
occasionnelle et difficile. Il y a toujours
des chargés de communication
dans ces projets qui ont leur ligne de
conduite. Même en tant que journaliste
agricole, ils veulent te dicter une ligne
de conduite. C’est compréhensible
puisqu’ils font leur communication.
Mais nous devons faire notre métier
aussi. C’est pourquoi, les chargés
de communication se contentent de
rédiger des communiqués de presse
pour demander aux médias de les
publier moyennant le paiement d’une
facture. C’est une à deux fois dans
l’année. Et les journalistes agricoles
n’ont pas les moyens d’aller sur le
terrain pour évaluer un projet agricole.
En Guinée, la collaboration entre les
journalistes agricoles avec les projets
agricoles est très difficile.
L’information agricole doit être
payante…
Sinon, que les médias agricoles soient
subventionnés par l’Etat. C’est pour
vraiment permettre aux journalistes
SOUARE Alpha Ousmane
d’avoir les moyens logistiques et
financiers d’être sur le terrain à tout Titulaire d’une Maitrise en Lettres Journalistes Agricoles depuis 2016
moment pour recueillir les bonnes Modernes à la Faculté des Lettres à travers l’Association Média et
informations. et Sciences Humaines à l’Université Agriculture pour le Développement
Gamal Abdel Nasser de Conakry. Rural (AMEDAR).
En conclusion, tout ce que nous
demandons aux uns et aux autres, Je suis Fondateur et Directeur de - Membre de la Délégation Spéciale
c’est de mettre en place les outils et Publication du site www.agriguinee. de la Chambre Nationale d’Agriculture
d’aider les journalistes à se former pour net et animateur des émissions : La de Guinée (CNAG), depuis Décembre
leur spécialisation dans la recherche Guinée Rurale et Notre Planète à FIM 2023.
et le traitement des informations FM 95.3. - Médaillé de la Guilde Britannique
dans le secteur agricole. Mais aussi, J’ai travaillé pour plusieurs radios des Journalistes Agricoles (BGAJ) /
accompagner les journalistes dans dont Horizon FM, la RTG, City FM et Octobre 2022
toutes les initiatives allant dans le sens FIM FM.
de la promotion du secteur agricole. Je suis l’acteur principal de
l’adhésion de la Guinée à la
Fédération Internationale des
Les défis de l’information agricole en afrique 5
 Bénin

Prioriser les informations agricoles en

langues locales
O
n dit souvent, qui a l’information
a le monde. Il est clair que
l’information occupe une place
capitale dans le développement
durable. En tant qu’acteur, il faudrait
inventer des canaux accessibles
et adaptés aux besoins des
communautés à la base.
Les investissements doivent donc
être orientés vers la production et
la diffusion de l’information surtout
pour les projets et programmes
intervenants dans le secteur agricole.
L’autre défi est de pouvoir servir
l’information en tenant compte des
langues parlées par les utilisateurs de
l’information. Il faut donc prioriser les
informations en langues locales.
Par expérience, pour produire de
l’information cela nécessite des
ressources financières, techniques
et humaines. La rendre gratuite ne
rendra pas service aux producteurs
d’informations qui pour la plupart sont
des médias à faible revenu. Djibril AZONSI
Par contre toute information a but
de communication peut être rendue Ingénieur agronome de formation,
gratuite car le client a certainement en journaliste agricole avec plus de
amont payer la facture. 10 ans d’expérience terrain avec
les organisations professionnelles
Un modèle économique avec un bon
agricoles. Ce parcours m’a permis
dosage de la publicité payante devra
soulager les professionnels des d’avoir une bonne maitrise des
médias. Par ailleurs, les états africains questions agricoles et d’avoir un regard
devraient soutenir les médias de leur d’homme averti de ces questions.
pays pour leur faciliter le travail sur le Après plusieurs formations en
terrain. écriture journalistique, j’ai depuis cinq
(05) ans mis ma plume au service
In fine, pour une bonne vulgarisation
de l’information agricole, il faut : du journalisme agricole à travers

‘‘ L’information,
la création du premier groupe de
- Améliorer l’environnement juridique presse agricole du Bénin, LE RURAL.
d’exercice du métier de journalisme Ce groupe édite depuis sa création

la vraie ne
(reconnaissance légale) ;
un hebdomadaire, dispose d’un site
- Mettre en place les régies publicitaires
afin de permettre aux organes de d’information et d’une web TV. Le groupe

devrait pas
presse de bénéficier des retombées se positionne aujourd’hui comme l’un des
publicitaires ; médias thématiques incontournables
- Appuyer le renforcement des de l’écosystème des médias au Bénin.

être gratuite
’’
capacités des journalistes ; Le groupe compte deux sites, une
- Associer les médias surtout
vingtaine d’employés et de nombreux
thématiques à l’exécution des activités
des projets et programmes surtout du institutions et structures partenaires.
secteur agricole.

Togo

Renforcer la collaboration entre

journalistes agricoles africains
ANANI GALEY, directeur de publication du journal La lettre agricole au Togo
appelle au renforcement de la collaboration entre les médias agricoles du sud.
Il décrit comment son média arrive à informer le monde agricole dans son pays.
La réponse à un constat…
Au Togo, l’information agricole se fraye
un chemin dans l’actualité politique et
sportive dominante. La plupart des
journaux sont généralistes avec des
colonnes dédiées les plus souvent
au fait politique. Comme tel, La lettre
agricole fait du mieux qu’il peut pour
fournir l’information aux acteurs
agricoles et à la population. Cela
passe par nos canaux de distribution
que sont les kiosques, la vente PDF
de nos numéros et la revue de presse
de certaines radios de la place. Il faut
avouer qu’ils sont saturés par les
journaux généralistes mais c’est un
travail qui se fait timidement à cause
de l’univers médiatique peu perméable
aux journaux spécialisés. Et surtout
aux limites des journaux de couvrir
tout le territoire. La plupart se limite
dans la capitale. Mais quant à nous qui
avons des lecteurs à l’intérieur du pays,
nous parvenons par la vente des PDF
et des bonnes volontés qui acceptent
de distribuer nos publications dans
les milieux agricoles éloignés de la
capitale.
Une atmosphère de méfiance…
Dans le contexte togolais, notre
éditoriale qui est celle d’analyser,
de mener des investigations sur
les choix agricoles des décideurs
politiques, nous prive d’avoir l’accès
à l’information. Une atmosphère
de méfiance règne à notre égard.
Autrement, les acteurs agricoles
et les paysans baignent dans un
paradoxe. Au même moment qu’ils
se plaignent de leurs situations, les
acteurs agricoles refusent de parler
malgré nos assurances. Malgré une
loi sur l’accès à l’information, c’est
la croix et la bannière pour produire
un article bien fouillé. Nous sommes
arrivés à cette conclusion qu’au Togo,
les acteurs agricoles et les paysans
ont peur des représailles car tous
les groupements, les coopératives
sont d’une manière ou d’une autre
contrôlées. Alors qu’on ne peut pas se
développer sans la critique objective.
La science, c’est le développement.
Et qui dit développement, dit remise
en cause permanente. Il faut dans le
domaine agricole attirer l’attention
des gouvernants sur leurs politiques
agricoles, servir l’information fiable
et de qualité aux acteurs concernés
mais la réalité à un certain mutisme.
Mais loin de nous décevoir, nous
continuons la mission que nous nous
sommes assignés.
L’urgence d’une collaboration entre
journalistes agricoles
Le grand défi serait que les journalistes
agricoles collaborent entre eux.
Qu’ils se partagent les informations
et les opportunités. La vérité est que
les journalistes agricoles africains
ne collaborent pas entre eux. Alors
qu’un nouveau genre se développe de
plus en plus. Il s’agit du journalisme
collaboratif. Les grands reportages
sont souvent les fruits de collaboration
entre journalistes. Les journalistes
agricoles africains n’aiment pas
partager et préfèrent évoluer en
vase clos à l’exception de quelques-
uns. Ce qui fait qu’on n’arrive pas à
parler d’une seule et unique voix. En
conséquence, nous ne rentrons pas
encore dans les agendas des grands
décideurs malgré leurs discours
portés vers l’agriculture. Et les
journaux généralistes continueront
de nous damer le pion. Si nous
sommes unis et constitué en réseaux
nous pourrions constituer une force Anani GALLEY
pour faire entendre nos plaidoyers
et par ricochet parvenir à donner à Directeur de publication du journal La
une place privilégiée à notre mission lettre agricole
qui est celle de relayer l’information
agricole. Après un diplôme de sociologie
(Option : Politique et Communication)
obtenu à l’Université de Lomé, je
Il faut de la volonté politique me suis orienté vers le journalisme
une passion qui m’animait depuis
Ces dernières années, l’agriculture le lycée et l’université. J’ai pendant
occupe les débats dans les longtemps travaillé pour un
grandes instances internationales bihebdomadaire politique togolais
ou nationales. Mais la réalité sur
avant de fonder La lettre agricole, mon
le terrain est autre chose. Il faut
entreprise de presse. Je suis toujours
accompagner la presse agricole à
correspondant du magazine Afrique
travers la formation des journalistes
Agriculture au Togo et j’ai collaboré
qui se sont spécialisés, le financement
des entreprises de presse agricole avec ICIJ et Cenozo dans le cadre
par des projets ou subventions, la de l’enquête Pandora papers. Voici
défiscalisation de certains coûts de le lien : https://cenozo.org/paradis-
productions. fiscaux-brasserie-bb-lome-derriere-
le-houblon/ .

Les défis de l’information agricole en afrique 6

 Côte d’Ivoire
Libre opinion :
Information agricole en Afrique :
les clés de la prospérité verte
L
es défis de l'information agricole
en Afrique sont nombreux et
complexes. L'agriculture joue
un rôle essentiel dans l'économie de
nombreux pays africains, et l'accès
à une information agricole précise
et opportune est crucial pour les
agriculteurs, les décideurs politiques
et les autres acteurs du secteur.
Voici quelques-uns des défis majeurs
auxquels est confrontée l'information
agricole en Afrique :
- Accès limité à l'information : De
nombreux agriculteurs en Afrique
ont un accès limité aux ressources
d'information, en particulier dans
les zones rurales éloignées. Les
infrastructures de communication,
telles que l'accès à Internet et les
réseaux de téléphonie mobile, peuvent
être insuffisantes, ce qui rend difficile
la diffusion de l'information agricole.
- Manque d'infrastructures de
collecte de données : La collecte de
données agricoles fiables et à jour
est essentielle pour générer des
informations pertinentes. Cependant,
de nombreux pays africains manquent
d'infrastructures adéquates pour
collecter et gérer efficacement ces
données. Cela limite la disponibilité
d'informations précises sur les
conditions météorologiques, les
rendements des cultures, les prix des
produits agricoles, etc.
- Faible capacité d'analyse des
données : Même lorsque des données
agricoles sont collectées, il peut
y avoir un manque de capacité
technique pour les analyser et en tirer
des informations utiles. L'analyse
des données agricoles peut fournir
des informations précieuses sur les
tendances du marché, les pratiques
Niger
L’information agricole doit être gratuite
et accessible
Amadou Garé, journaliste au Niger, insiste que l’information agricole doit être gratuite et accessible aux agriculteurs. Cette
gratuité d’après lui passe par un appui aux organes de presse, et une disponibilité de l'information agricole sur les réseaux
sociaux et sur les sites.
"Les projets évoluant dans le domaine
de l’agriculture doivent disposer de
site actualisé afin de permettre aux
chercheurs, aux étudiants et aux
journalistes d’avoir un accès rapide
aux données", martèle le directeur
de publication du journal Canard
Déchainé lancé depuis 2007 à Niamey.
Il a touché du doigt certains défis de
l’information agricole dans son pays,
en l’occurrence la disponibilité des
experts pour éclairer l’opinion agricole
sur les questions liées au secteur.
"Le monde paysan est lui accessible.
Il y a également la lenteur dans la
disponibilité des documents au niveau
des services étatiques, et souvent une
non actualisation des données en
matière agricole" partage –t-il.
Pour ainsi relever ces défis, il souligne
qu’il faudrait forcément trouver un
mécanisme durable d’appui matériel
(financier, équipement) en faveur de la
presse spécialisée.
agricoles efficaces, les prévisions de
rendement, etc. Il est donc essentiel
de renforcer la capacité des acteurs du
secteur agricole en matière d'analyse
des données.
- Manque de coordination et
de partage d'informations : Les
informations agricoles en Afrique sont
souvent dispersées entre différentes
institutions et organisations, ce
qui limite leur accessibilité et leur
utilisation. Il est essentiel d'améliorer
la coordination et le partage des
informations agricoles entre les
différents acteurs, tels que les
ministères de l'agriculture, les instituts
de recherche, les organisations non
gouvernementales et les agriculteurs
eux-mêmes.
- Barrières linguistiques et culturelles
: l'Afrique est un continent diversifié
avec de nombreuses langues et
cultures. La communication efficace
de l'information agricole peut être
entravée par des barrières linguistiques
et culturelles. Il est important de
développer des approches adaptées
et multilingues pour la diffusion de
l'information agricole afin de toucher
un public plus large.
Pour surmonter ces défis, il est crucial
d'investir dans les infrastructures
de communication, de renforcer
les capacités techniques en
matière de collecte et d'analyse de
données agricoles, de promouvoir
la coordination et le partage
d'informations entre les acteurs du
secteur et d'adopter des approches
novatrices pour diffuser l'information
agricole de manière efficace.
Voici quelques suggestions pour
relever ces défis :
- Améliorer l'infrastructure de
"Il faudrait également établir
un partenariat durable entre les
institutions chargées des questions
agricoles, et les médias. Je parle ici
des structures internationales (FAO,
etc…), panafricaine (UA) et régionale
(Cedeao, Cemac, etc.)", suggère-t-il.
D’après lui, pour que l’information
agricole soit vulgarisée, il faudrait
appuyer les organes de presse qui
s’intéressent à la question soutenir les
structures associatives de journalistes
agricoles comme le REJA-CEDEAO.
"Il faudrait également que les
organisations nationales, les
pouvoirs publics, les organisations
internationales multiplient les
séminaires de formations de
journalistes agricole afin de leur
permettre d’avoir les capacités
nécessaires pour donner la bonne
information agricole" préconise
Amadou Garé.
communication : Investir dans les de la communication (TIC) telles que le renforcement des capacités,
infrastructures de télécommunication, les applications mobiles, les SMS, les la coordination entre les acteurs
notamment l'extension de la plateformes en ligne et les médias et l'utilisation des technologies
couverture Internet et la mise en place sociaux pour diffuser l'information innovantes. En investissant dans
de réseaux de téléphonie mobile dans agricole de manière rapide et ces domaines, il est possible de
les zones rurales, facilitera l'accès à accessible. Adapter les contenus aux surmonter ces défis et de promouvoir
l'information agricole. différentes langues et cultures pour le développement agricole durable en
- Renforcer la collecte de données atteindre un public plus large. Afrique.
: Il est essentiel de mettre en place En résumé, les défis de l'information
des systèmes de collecte de données agricole en Afrique nécessitent une
robustes en améliorant les capacités approche holistique qui combine
nationales et régionales de collecte l'amélioration des infrastructures,
de données agricoles. Cela peut
être réalisé grâce à la formation des
agents de terrain, à l'utilisation de
technologies de collecte de données
innovantes telles que les drones, les
capteurs et les applications mobiles,
ainsi qu'à la collaboration avec
les agriculteurs pour la collecte de
données sur le terrain.
- Développer des capacités
d'analyse des données : Former les
professionnels de l'agriculture à
l'analyse des données et promouvoir
l'utilisation d'outils et de logiciels
d'analyse des données agricoles. Cela
permettra de tirer des informations
précieuses à partir des données
collectées et d'orienter les décisions
agricoles.
- Faciliter le partage et la coordination
des informations : Mettre en place des
plateformes d'échange d'informations
agricoles, où les différentes parties
prenantes peuvent partager et accéder
aux données agricoles pertinentes.
Encourager la collaboration entre les
ministères de l'agriculture, les instituts
de recherche, les ONG, les agriculteurs
et d'autres acteurs clés pour améliorer N’Guessan François
M’BRA II
la coordination et éviter la duplication
des efforts.
- Utiliser des approches innovantes Journaliste consultant, spécialiste des questions agricoles
de diffusion de l'information : Exploiter et environnementales
les technologies de l'information et
Amadou Garé
Je suis un journaliste nigérien. J'ai
Le Canard Déchainé faut-il le rappeler étudié l'anglais à l'Université de
est un journal crée en 2007. Il traite Niamey (République du Niger).
de nombreux sujets dont celui très J'ai commencé le journalisme
important de l’agriculture qui est le en 2002 dans la presse écrite
premier moyen par lequel l’Afrique publique nationale Le Sahel. Après
peut parvenir à une autosuffisance 3 ans d'apprentissage de l'art
alimentaire et au développement du journalisme, j'ai commencé à
inclusif. travailler dans des médias privés
tels que Le Renouveau Magazine,
Les articles du journal Le Canard un mensuel, puis à l'hebdomadaire
Déchainé touchent surtout les L'Evènement en 2006. J'y ai passé
personnes alphabétisées. A ce titre, près de 11 ans avant d'intégrer
les articles qui parlent de l'Agriculture l'équipe d'un quotidien appelé La
sont surtout lus par les décideurs Nation.
politiques, les cadres évoluant dans le J'ai également fait partie de l'équipe
domaine agricole, ainsi que les acteurs de 2 quotidiens : Fraternité Niger et
lettrés du secteur agricole et de l’agro- Mourya.
alimentaire. Ce sont eux les relais des J'écris généralement sur des J'ai rédigé le Paysage médiatique
articles vers le monde paysan peuplé questions de sécurité, politiques, du Niger pour le centre européen
en majorité de personnes ne sachant agricoles et environnementales. du journalisme EJC (contact mail
ni lire, ni écrire. Je suis membre du réseau des : paone@ejc.net ). Aujourd'hui,
journalistes agricoles de la CEDEAO je gère également un journal
(REJA-CEDEAO). appelé Le Canard Déchaîné (www.
J'ai été l'un des premiers membres lecanarddechaineniger.com). Je
de l'Office indépendant de régulation Parle et écris en anglais et en
des médias privés appelé ONIMED. français.
Les défis de l’information agricole en afrique 7
 Sénégal
L'information agricole et rurale dans la
bataille du développement
L
'Agriculture africaine peine à
décoller de 1960 à nos jours
malgré les politiques hardies
mises en place.
Les problèmes sont récurrents
dont le diagnostic révèle divers
maux : planification, identification,
choix objectif, production, les
intrants agricoles, la distribution, la
commercialisation, le financement
agricole, l'investissement agricole,
les subventions agricoles, la
mécanisation, l'agrobusiness, les
exploitations agricoles familiales, la
formation, l'information, les débouchés
de production, de transformation, de
stockage, de transformation et de
marchés etc.
Au Sénégal par exemple, les
agriculteurs attendent des idées
Gabon
Impliquer la presse agricole dans la
définition des politiques du secteur
De la conception à la réalisation des politiques publiques agricoles en Afrique, Germain DJEUKING, promoteur du média
en ligne DeclicAfrik au Gabon plaide en faveur de l’implication de la presse spécialisée agricole dans la définition des
politiques publiques concernant le secteur.
Une ligne éditoriale centrée sur les
ODD
DeclicAfrik est un média en ligne dont
l'axe éditorial porte sur les Objectifs de
développement durable (ODD) et leur
mise en œuvre. Notre souhait est de
mettre davantage en exergue, à travers
des moyens de communication, les
politiques et actions de terrain qui
apportent un changement positif
dans la vie des populations tout en
contribuant à l'atteinte des objectifs
de développement durable au niveau
local.
Parmi ces ODD, la question de
l'élimination de la faim, de la sécurité
alimentaire et de l'amélioration de la
nutrition (ODD2) est bien inscrite et
sous-tendue par la promotion d'une
agriculture durable. Les agriculteurs
sont sans nul doute les acteurs de
premier plan dans ce secteur. Ces
derniers ont, dans une certaine
mesure, besoin d'être informés sur les
politiques et les nouvelles pratiques
agricoles durables définies par l'État
ou au niveau global.
À ce niveau, se pose donc la question
du rôle des médias pour relever le défi
de vulgarisation des informations
utiles et pratiques dans le secteur
agricole. Au Cameroun ou au Gabon
qui sont deux pays que je fréquente,
et au regard des habitudes, une
approche plausible serait d'apporter
essentiellement aux agriculteurs
paysans l'information dont ils ont
besoin. Cependant, ils devraient
au préalable être impliqués dans la
fabrication de ladite information. De
cette façon, en étant à la fois acteur
à la fabrication et acteur de mise en
œuvre des pratiques issues de de cette
l’information, l'impact du changement
attendu pourrait être plus grand et
bénéfique car reflétant une part de
leurs besoins réels.
Les défis…
La non disponibilité ou le renfermement
des acteurs du milieu agricole, le
innovantes pour bâtir une autre
type d'Agriculture pour et par les
Agriculteurs.
De nouveaux trajectoires seront ainsi
déclinées dans la transparence, la
bonne gouvernance, l'équité et l'égalité
dans une volonté d’être toujours plus
proche des acteurs du monde agricole
et de s’adresser directement à eux au
sujet de leurs intérêts.
Plusieurs personnes n'ont pas la
connaissance des biens et services
fournis par l'Agriculture et surtout
pensent encore à des anecdotes
comme "les ressources agricoles ne
finissent jamais". C'est aux médias
d'informer le large public, et d'inviter les
scientifiques (notamment ceux dont
l'agriculture constitue la centralité de
leurs interventions) pour traduire tout
refus du partage de l’information par
certaines administrations, pourraient
constituer un frein à l’accès et au
traitement de l’information dans ce
secteur. La mentalité culturelle est
tout aussi un obstacle non négligeable
mais à côté de ces points cités, la
difficulté criarde est le manque de
soutien des autorités aux médias.
Cela pourrait est être fortement lié au
regard porté par les pouvoirs publics
qui pensent que communiquer est
utile mais ne dégagent pas toujours
des moyens utiles à cet effet. Des
moyens conséquents sont pourtant
nécessaires pour récolter, traiter et
produire une information optimale et
de qualité.
D’un autre côté, avons-nous
suffisamment des hommes de
médias qualifiés pour manipuler avec
faciliter et compréhension le jargon
du domaine agricole afin de mieux
intéresser leurs cibles ? Je pense que
la question de non renforcement des
capacités des hommes de médias
dans le secteur peut constituer un
autre frein au niveau du traitement
efficient de l’information.
L’information agricole : gratuite ou
payante ?
Tout dépend de la cible. Une
information a toujours un prix.
Derrière une production partagée
gratuitement se trouve une facture
réglée par un bailleur de fonds, une
âme sensible au secteur ou tout
simplement une passion. Penser
vendre de l'information à notre cible
principale que sont les agriculteurs
de l'Afrique subsaharienne serait une
vraie illusion. Ces derniers n'arrivent
pas déjà à promouvoir leur produit
sur le marché, font face aux coûts
de plus en plus élevés des intrants
agricoles ; ce serait le comble si en
plus les médias devaient leur facturer
l’information ! Je pense que ce temps
n’est pas encore arrivé.
Pour parler d'un exemple d'apport
gratuit d'information en appuie
ce potentiel en opportunités pour le
secteur.
Les médias (Presse écrite, Radio,
TV, site internet, etc.) doivent jouer
pleinement leur rôle dans ce contexte
pour véritablement participer au Babacar Sene
développement du continent. Les
médias ont une place centrale dans la Journaliste agricole Directeur
promotion d'une Agriculture durable de Publication du Journal
en Afrique. Agropasteur en format Tabloid
mensuel, en format Magazine
Les agriculteurs acteurs du monde Trimestriel. Il est administrateur
agricole et rural, chefs de projets, des sites www.agropasteur.com et
coordinateurs de programmes, société www.babaclimat.com.
civile agricole et rurale, ONG, députés, Egalement directeur de publication
collectivités locales, autorités et du journal agropasteur, il est
partenaires techniques et financiers aussi le président du réseau
etc. sont ainsi invités à accompagner des journalistes agricoles de la
la presse agricole africaine à sortir des CEDEAO (REJA/CEDEAO).
sentiers battus.
aux efforts de développement de
l'agriculture sur le continent, je
pourrais citer notre media en ligne ou
à travers le site de notre association
mais je pense que beaucoup d'autres
médias sont à pied d'œuvre et méritent
d'être soutenus.
Impliquer les médias…
Je considère qu’une implication
participative des hommes des médias
avec d'autres acteurs clés intervenant
dans les différents processus
d’élaboration des politiques de
développement agricole en Afrique
est primordiale pour non seulement
permettre aux médias de disposer
de la bonne information mais de
pouvoir également partager leurs
préoccupations de communicants
avec les autres acteurs pour que
celles-ci soient prises en compte.
Des mécanismes de facilités doivent
être mis en place par l'État et les
bailleurs de fonds pour encourager les
médias à être présent sur le terrain.
Cela est essentiel pour apporter de
la bonne information en premier lieu
à nos agriculteurs qui ont besoin de Germain DJEUKING
faire une transition agricole en toute
sûreté et en second lieu à tous les
acteurs clés.
En priorité, les pouvoirs publics - Précédemment responsable Economie de l’environnement et
doivent : de communication à l’ONG gestion des ressources naturelles.
Brainforest Gabon, UNIVERSITE SENGHOR, Institut
- Impliquer davantage les médias - Promoteur du site https:// de la Francophonie pour le
spécialisés lors de la définition des declicafrik.com Développement Durable, IFDD : -
politiques, programmes et projets en - Responsable de l’association 2019
matière agricole, https://ngyambong.org
- Mettre à disposition de ces - Tel. +241 62 71 71 72 Evaluation Environnementale
médias des faciliter de toutes formes des politiques et programmes
pour la collecte, le traitement et le Dernières certifications de développement. UNIVERSITE
partage de l'information, SENGHOR, Institut de
- Organiser annuellement des Comprendre et analyser les enjeux la Francophonie pour le
forums d'évaluation du rôle des du développement Durable. Développement Durable, IFDD : -
médias dans l’amélioration de la UNIVERSITE SENGHOR, Institut 2019
qualité de l'agriculture au service des de la Francophonie pour le
populations et du développement Développement Durable, IFDD : -
durable. 2020
Les défis de l’information agricole en afrique 8
 Ghana
Agriculture information could increase
farmer’s profitability
That's what think Mohammed Alhassan Abu from Ghana, Founder editor-in-chief/publisher of
the eco-enviro news Africa an online pan African publication dedicated to Africa’s progress and
humanity’s sustainable.
T
he Economic & Environmental
News Africa (Eco-Enviro News
Africa) magazine is an online
Pan Africa publication devoted to the
progress and sustainable development
of Africa and humanity.
We carry news, features, editorials,
special reports, blog articles as
it relates to Africa’s sustainable
development paradigm and with
particular reference to primary
agriculture and agribusiness.
We maintain a mailing list of
agribusinesses and not-for-profit
farmer-based organizations with
whom we periodically share links
to our published agriculture related
content that we deem beneficial to
them.
Challenges Associated with
Agriculture Information
Dissemination
The occasional usual bureaucracy
associated with sourcing information
from government institutions in many
African countries. Some times what
should have taken a week maximum
to accomplish, could take weeks to do
so.
Media Collaborations with
Agricultural Sector
CEDEAO as a collective voice for
the African agriculture media could
reach out to the relevant institutions
with mutually beneficial strategic
partnership relations proposals aimed
at giving wider and more impactful
coverage of government agriculture
related projects and programs in
form of editorials, special reports,
documentaries among others.
Addressing the Challenges of
Agricultural Information
- Just as increasing national
budgetary allocation for agriculture is
deemed important, so should the most
productive use of agriculture media
for more impactful dissemination
of agriculture information, be given
prominence. Thus, capacity building
support measures for the media
especially agriculture focused within
the various national policy frameworks
for agricultural development in Ghana,
Africa countries may be given a
thought.
- Establishing the legal frameworks
to ease agricultural information
collections for reporters as it relates
to government agricultural sector
stakeholders for dissemination, could
also be given a thought
Should Agricultural Information be
free or paid for?
Whether agricultural information
should be free or paid for, is potentially,
a most controversial subject and
depending upon where one is coming
from. Agriculture information in
as much as it would help increase
production and productivity address
plant and animal diseases confronting
farmers among others, that is
exceptionally valuable and could
increase farmer’s profitability, should
at least attract some reasonable fee.
Just as farm inputs and machinery
attract a cost making governments
find the need to introduce subsidies
so as to cushion off the burden for
some targeted farmer groups, the
same could be applied for agricultural
information with particular reference
to qualitative research findings for
which cost might have been incurred
to come out with it.
African Governments could sponsor
local agriculture research institutions
as a portion of their individual country
agriculture sector budget or source
grants to fund research into some
specific agricultural related issues
bordering farmers in other to come
out with research findings that would
address them most effectively and for
which they could be made to pay a
reasonable fee.
Effective Dissemination of Agricultural
Information in Ghana, Africa
Suggestions
Various governments’ officials in most
African countries have always touted
the importance agriculture as the
backbone of their national economies
with most countries having to put in
place, the national policy frameworks
for agricultural development and
measures aimed at unlocking the full
potentials of the sector to the benefit
of the gross national economy.
To this end, I wish to suggest the
introduction of support measures for
Agriculture media for building capacity
in agriculture reportage since that
could enhance quality in agriculture
reportage as well as increase coverage
on it for wider circulation
Agriculture reportage is more of
issues related than event related.
Thus, there is the need to stimulate
interest in agriculture Journalism and
give it good support in Ghana, Africa in
other to make it play a more effective
and meaningful role in agriculture
information dissemination.
The Ministries of Agriculture and
Aquaculture and other agricultural
sector stakeholders in Ghana, Africa in
collaboration with their international
development partners, could consider,
Mohammed Alhassan Abu
the introduction of sponsored
capacity building training workshops
for Agriculture Journalists.
- Founder editor-in-chief/publisher of partnerships agreements with
the eco-enviro news Africa an online international organizers of events of
Suggested Topics
pan African publication dedicated great importance and relevance to
to Africa’s progress and humanity’s Africa’s development paradigm.
“Introduction to Climate Smart
sustainable development. www. Served on a three-year contract,
Agriculture”, “Agriculture and
ecoenvironews.com February 2009-march 2011, as
Transition to Circular Economy”,
- Over 20 years professional associate editor of a Ghanaian
“Introduction to Organic Agriculture”,
journalism career experience privately weekly publication, the
“Introduction to Agricultural Financing
specializing in financial, economic “weekly heritage newspaper” now
Models” among others.
and environmental journalism daily heritage.
Africa Agric Journalism Award:
Honoring excellence in African
Most recent employment history Membership of professional media
Agricultural Journalism could also
- Chief correspondent, Ghana, related organizations
be given a thought as that could
west Africa region, for the “African 1.ghana journalists association(gja),
also entice non-agriculture-oriented
development magazine” (Adm)- Ghana
Africa media to create agricultural
2011-2021 2. Institute of financial and economic
news desks so they could play a
- Primary duty and responsibility: journalists(ifej), Ghana
complementary role to the activities
generation of news, special reports 3. Africa environmental journalists’
of agricultural media.
and editorial content on Ghana network(aejn)
and other west African countries, 4. Reja cedeao (west Africa
and also, i was in charge of Adm’s agricultural journalists’ network)
generation and securing of media 5. dubai press club
Les défis de l’information agricole en afrique 9
 Liberia

Public-Private Partnerships
In a quest to improve agriculture information dissemination, governments, and international organizations can collaborate disseminating agricultural information
with media outlets, including print, television, and online platforms, to create dedicated agriculture sections or programs. in local languages, making it more
accessible and relevant to farmers in
This is what is proposed Jeff Massah, journalist from Liberia. rural areas. This ensures agricultural
information is available in local
organizations can collaborate
with media outlets, including print,
television, and online platforms, to
create dedicated agriculture sections
or programs. These outlets can

T
he Liberia Agricultural
Journalists Network (LAJN)
is a national network of print,
broadcast, and online journalists and
communicators with a keen interest
in reporting on agricultural and rural
development issues in Liberia.
Nearly sixty percent (60%) of our
members are community radio-based
journalists who are much closer
to various farming communities
throughout the country.
LAJN’s members are not only
interested in reporting the successes
and challenges of smallholder farmers
across the country; they also use
their platforms to educate farmers on
agriculture best practices to enhance
farmers' productivity. This is the
network’s way of complementing the
Ministry of Agriculture’s extension
services program.
The Liberia Agricultural Journalists
Network has international
accreditation from the International
Federation of Agricultural Journalists
(IFAJ), as a national chapter of the
international federation based in
Canada.
The International Federation of
Agricultural Journalists (IFAJ), is the
leading global body of agricultural
journalists and communicators and
has membership in 50 countries
with Liberia being one of its newest
members.
Challenges Associated with
Agriculture Information Dissemination
The knowledge gap among Liberian
journalists to professionally report on
agriculture development is a major
contributing factor responsible for the
media not reporting much about the
sector.
Most journalists reporting on
agriculture activities in Liberia are yet
to transition from the conventional
journalism practice to a more
specialized style of reporting due to
capacity challenges.
In rural Liberia, community radio
stations report on agriculture activities
but it is not done regularly, despite their
proximity to farming communities.
This can be attributed to a lack of
skills and knowledge to produce an
informative regular agriculture radio
program and a lack of tools including
resource materials to perform their
tasks.
Media Collaborations with
Agricultural Sector
Media outlets and agriculture
organizations can establish formal
partnerships or collaborations to work
together towards a common goal.
This could involve signing
Memorandums of Understanding
(MOUs) or creating joint initiatives.
The media can collaborate with
agriculture sector organizations to
support events such as workshops,
seminars, and conferences that focus
on agricultural issues.
These events can bring together
farmers, experts, and organizations,
providing a platform to share
knowledge and best practices. By
working together, the media and
agriculture sector organizations can
bridge information gaps, empower
farmers with knowledge, and contribute
to the sustainable development of the
agricultural sector.
Addressing the Challenges of
Agricultural Information
To tackle the challenge of
agricultural information in Africa,
several alternatives and innovative
approaches are needed to ensure that
farmers have increased access to
relevant and timely information.
Given the widespread use of mobile
phones in Africa, leveraging mobile
technology and developing agriculture-
specific apps can be a game-changer.
These apps can provide information on
weather forecasts, pest management,
market prices, and best agricultural
practices, even in remote areas.
Building the capacity of community
radio stations can play a crucial role in
languages as effective communication
means with farmers in diverse regions.
Another way is to encourage
partnerships between government
agencies, private companies, NGOs,
and media outlets that can pool
resources and expertise to improve
the dissemination of agricultural
information. By adopting these
alternatives and customizing them to
suit the specific needs and challenges
of different regions in Africa, we
can improve access to agricultural
information and empower farmers with
the knowledge they need to enhance
their productivity and livelihoods.
Should Agricultural Information be
free or paid for?
I think providing free agricultural
information in Africa is a vital approach
to empowering farmers, promoting
sustainable agriculture, and ensuring
food security.
By removing financial barriers,
information can reach those who
need it the most and contribute to the
overall development of the agricultural
sector.
Suggestions
In a quest to improve agriculture
information dissemination,
governments, and international
feature agricultural news and success
stories. Community radio stations
have significant reach in rural areas.
Governments and international
organizations can provide financial
and technical support to these stations
to produce and broadcast agricultural
programs in local languages.
Public-Private partnerships can
also be fostered to strengthen
collaborations between governments,
international organizations, and
private sector entities, such as
telecommunications companies and
media outlets. These partnerships
can leverage resources and expertise
to enhance the dissemination of
agricultural information through
various channels.
Another suggestion is to encourage
knowledge exchange and cooperation
between African countries and regions.
Facilitate platforms for sharing
successful experiences, best practices,
and lessons learned in agricultural
information dissemination.
By implementing these suggestions,
governments and international
organizations can enhance the
dissemination of agricultural
information in Africa, empowering
farmers with the knowledge and
resources they need for improved
productivity and sustainable
agricultural development.

Jefferson Massah
Journalist, media trainer, and development communications practitioner with more than
17 years of professional experience in the non-profit sector essentially in media and
development communications.

As a candidate pursuing Masters in Sustainable Development at the School of Global

Affairs and Policy, Cuttington University Graduate Program, allows me to develop
better insights into development practice and theory. Previously, I earned a Bachelor of
Science in Integrated Development Studies including an international certificate in Multi-
Regional Broadcast Journalism from the U.S. Bureau of Education and Cultural Affairs,
State Department, and a merited award certificate in Effective Project Management from
Project Management for Development Organizations based in Washington DC, USA

My work has earned me a string of honors including two consecutive wins for the Press
Union of Liberia’s coveted Development Reporter of the Year in 2011 and 2012. In 2015,
Jefferson won the prestigious George Atkins Communications Award from Farm Radio
International based in Ottawa, Canada. The award is given to African radio producers
who do exceptional reporting that brings information to smallholder farmers through
participatory radio campaigns. The first Liberian journalist to receive the award.

I have also taken part in training programs by the International Centre for Journalists
(ICFJ), U.S State Department Bureau of Education and Culture Affairs International Visitor
Leadership Program, ICRC Humanitarian Reporting Training, Nairobi Regional Delegate,
Kenya, World Federation of Science of Journalists, Thompson Reuters Foundation,
London and International Federation of Agricultural Journalists (IFAJ) in the Netherlands
My work has taken me to the United States twice, Kenya, Ghana, Ivory Coast, Ethiopia,
Tanzania, Italy and the Netherlands, and Nigeria over the last 10 years.

I currently serve as the national coordinator of the Liberia Agricultural and Environmental
Journalist Network and was 2022 elected to chair the Pan-African Agricultural Journalist
Network.

Contact Information
Cell Number: 231 776866350
WhatsApp’s: 231 886828622
Email: jeff.massah24@gmail.com
Skype: jefferson, massah
Facebook: https://www.facebook.com/jefferson.massah
LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/jefferson-massah

Les défis de l’information agricole en afrique 10

 Gambia

Data availability is a challenge

This is what indicates Sama camara, independent journalist in The Gambia. He contributes to a number of major newspapers, as well as publish a blog, www.
thegambiapost.gm for specific areas of interest in The Gambia.

Through such interests, he is able to influence public discourses around a number of sustainable development issues, such as agriculture, rural poverty value
addition sectors for farmers.

Challenges Associated with after years of implementation. These more voice to farmers.

Agriculture Information
Dissemination
Data availability is a challenge. Farmers
are easier to access for interviews and
research but government officials shy
away from sharing public information,
mostly because a government policy
towards officials talking to the press
must go through a chain of hierarchy
that is very frustrating for journalists.
Mobility to access hard-to-reach areas
of operations for farming communities
is even daunting for journalists.
Donor funded projects are difficult to
monitor if access to these intervention
areas is not easily reached for
journalists based in, and publishing
from the cities. Travelling to these
sites are mostly on the generosity of
project officials who'd need a PR work
in return for including you in their
project packages. Hence independent
assessment becomes nearly
impossible without non-government
funding.
Media Collaborations with Agricultural
Sector
Projects are numerous but a lot of
them are equally failing to meet goals
projects are designed to benefit
implementing officials more than the
beficiary farmers (according to some
farmers views). Funds allocated to
staff operations, vehicles, equipment,
impress and honorarium constitute
more in percentage terms than what
farmers receive to make projects
successful.
An example is, I was hired by EU
Delegation in Banjul to visit funded
projects, among them agriculture
sector. A €1mullion research project
meant to help women horticulturists
with a new variety of onion in the rainy
season was a total failure because
researchers did not take into account
the experiences of these women
horticulturists and money was spent
mostly on their text-book research
methods that failed woefully.
Addressing the Challenges of
Agricultural Information
I think projects need to take into account
the strengthening of media coverage
of their interventions, independent
of project administration. This will
help in independent monitoring and
evaluation, enhance public scrutiny
of project funds spendings and give
African farmers have skills and
experience. This knowledge can be
valuable asset only when such they
become central to project designs and
implementation.
Should Agricultural Information be
free or paid for?
Information gathering, processing
and packaging is an expensive
enterprise. Hence specialized medium
to undertake these needs to be
seriously considered. An enterprise
that is built around agricultural
information collection and publishing
for public consumption will greatly
enhance agricultural visibility among
competing national development
priorities for each state. I suggest
funding is dedicated to supporting
these in many forms, like agricultural
reporting fellowships, awards, and
support to specialized media.
Sanna Camara
Leading fundraising efforts for the
National Journalism Awards for
the past two years. He was Vice
Chairperson of the 2021 Journalism
Awards and this year, becomes the
Chairperson of the 2022 awards.
He has over 20 years’ experience as
a journalist covering The Gambia:
working as reporter, staff writer
and editor of several Gambian
publications and contributing to
several other international outlets.
Sanna also worked as Media Officer
and Senior Communications Officer, He acquired a Diploma in
respectively, at the Office of the Professional Reporter Program,
President in Banjul between 2018 Certificate in Advanced News
and 2020. Mr. Camara currently Reporting and an Advanced
works as a media consultant based Diploma in General Journalism.
in Banjul. He is currently pursuing a B. Sc
Degree in Journalism and Digital
Media, University of The Gambia.

Nigeria

The commercialization of agriculture

information will further deprive the
citizens of access to information
This is what Jimoh Babatunde defends in this column.

N
igeria, today, needs more
information on food production,
processing, supply and
consumption. There is a wide
gap between stakeholders in the
agricultural sector and the populace
that has contributed to food insecurity
in the country.
Post harvest loss is a fall out of the
gap between stakeholders and the
populace as many of the farmers
tend to produce for the urban areas
forgetting the rural populace, the
resultant fall out is that prices of food
are beyond the rural dwellers and the
food produce shipped to the urban
areas are sold below production cost
and most often the produce get spoilt.
At the end of the day, the farmers are
worst for it and the society too. This
is where, I see our role as information
managers to provide the platform for
the farmers and the consumers as
well as those in the value chain.
Consequently, for every copy of
VANGUARD purchased, at least ten
people queue to read the same copy.
VANGUARD is a family-oriented
newspaper which also appeals to
the upwardly Mobile Executive and
Captains of Industry’s.
Very importantly, to meet the growing
demands of the market, the paper
circulates 20,000 copies (daily) in
Lagos, the nation’s business heartbeat.
Others include Abuja-12,000 copies,
South-West 15,000, South-South
25,000, South-East 15,000, North
Central 18,000, North-East 7,500 and
North-west 7,500. These total 120,000
copies with a Print Run of 130,000
copies daily.
Categorically, it is a newspaper with
a penetrating reach to all the nooks
and crannies of Nigeria which is
today complemented by the most
sophisticated, global readership
through the internet address https://
So as to meet with the present
economic reality, many newspapers
are now categorizing agriculture
materials, either as news stories or
commercial.
I believe the commercialization of
agriculture materials will further
deprive the citizens of access to
information, so international donor
agencies should assist media
organization projecting agriculture
positively.
There have been efforts by
international agencies like USAID,
AGRA, Danida fellowship center, Bill
Gates Foundation and many more
others supporting projects and in the
agricultural sector in Nigeria and other
African countries.
They have all done well in their
supports, but they still need to do
more to support journalists who will
take their messages to the farmers.

Vanguard newspaper has provided

the platform for me to contribute
to dissemination of information on
agriculture. Vanguard is one of the
leading Newspapers in Nigeria today.
It has developed a rich heritage as
the most entertaining, refreshing,
authoritative, detailed and reader
friendly newspaper in the country.
newlive.vanguardngr.com.
But, the present economic crunch
in the country, which has affected
people’s purchasing power, is taking
its toll on getting to travel as often to
research and process materials that
will impact on agricultural information.
Apart from these donor agencies,
African government at different levels
need to do more by supporting media
houses in the continent in selling their
various policies and achievement in
agriculture and rural development.
Jimoh Babatunde
Born in Benin city, Edo State, Nigeria, has a degree in English
Language and an MBA from the University of Benin.
He is a journalist with over two decades experience reporting
agriculture for Vanguard Newspaper, Lagos.
He has covered many agriculture events around the world and also
a one-time winner of the prestigious Nigeria Media Merit Award as
Agriculture reporter of the year 2008.

Les défis de l’information agricole en afrique 11