Vous êtes sur la page 1sur 39

Génie Civil

CHAPITRE III

LES TRAVAUX DE TERRASSEMENTS


I. LES TRAVAUX
II. LES ENGINS DE PRODUCTION
III. LES ENGINS DE TRANSPORT

I LES TRAVAUX

1 / Introduction

Les terrassements constituent les travaux de préparation de l’infrastructure des ouvrages de génie
civil. Ils permettent d’établir la plateforme des niveaux inferieurs d’une construction ainsi que les
accès à ces niveaux. D’une manière générale dans une opération de construction, ils constituent
un lot très important et peuvent dans quelques cas engager des moyens très importants même si
la construction reste modeste.

2 / Définitions et terminologie

2.1 / Qu’est ce qu’un terrassement ?

D’une façon générale, tout mouvement de terres (remblai ou déblai) constitue un terrassement.
Creuser une fouille, une rigole ou plus généralement modifier le relief du sol représente en soi
des travaux de terrassement.

Un terrassement par déblai consiste à enlever des terres initialement en place ;

Un terrassement par remblai consiste à mettre en place, en général par apport ou dépôt des
terres, des terres préalablement prélevées.

Assurer, à chaque fois que c’est possible, un équilibre entre déblais et remblais est un art de
terrassement.

 Les travaux des terrassements sont souvent des travaux intéressants plusieurs mètres
cubes de terres très importants, et ne nécessitant pas d’une manière générale des procèdes
spéciaux (préparation des zones d’implantation d’une usine, de zones industrielles, de
zones d’habitations, etc.) ;
 Les travaux des terrassements sont généralement précédés par des opérations
d’implantation et de piquetage destines à matérialiser les mouvements de terres en
fonction des nivellements définitifs à obtenir.

2.2 / Ouvrages annexes

Les opérations de terrassements visent également à l’exécution :

 De la préparation des fondations superficielles ou profondes ;


 D’ouvrages annexes aux bâtiments tels que tous les ouvrages de voirie (routes d’accès,
aires de stationnement et aires diverse …)
 D’ouvrages d’infrastructures des réseaux enterres (canalisations diverses, galeries,
regards etc. (exemple : eau potable, eau usée, eau pluviale, câble électrique, câble
téléphonique, installation gaz, …))

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 26


Génie Civil

2.3 / Operations élémentaires de terrassements

a) Le décapage : le terrassement dit en découverte : il consiste à enlever la terre végétale


sur environ 20 cm.
b) La fouille : opération consistant en l’extraction de déblais ;

Elles se découpent en 3 familles. Selon sa forme géométrique, la fouille est classer soit en :
- Fouille en rigole (1) : lorsque la double condition suivante est réalisée :
l ≤ 2 m et p ≤ 1 m
avec l = longuer et p = profondeur
- Fouille en tranchée (2):
1er cas : l ≤ 2m avec p > 1 m
2ème cas : l > 2m avec p > l/2

Ces fouilles sont utilisées pour construire les égouts, pour effectuer les reprises en sous œuvre ou
pour réaliser des fondations profondes.

- Fouilles en puits ou trous (2): on les appelle ainsi lorsque p > 1 m et que la
longueur L est du même ordre que la largeur l.
- Excavation superficielle (3): une fouille est dite excavation superficielle
lorsque sa largeur l et sa profondeur h satisfont aux conditions :

l ≥ 2m et p ≤ 1/2

1 3 2
3
L>2m P>1m

2 P<L/2 L<2P
1
L<2m

P<1m

P =Profondeur

L = Largeur
Mode d’ouverture

Verticale En Talus

Avantages
Déblai minimum Talus auto stable
Pas de stockage
Inconvénients
Mise en oeuvre Grande emprise au sol, grand volume
Stabilité du blindage (impossible en ville)

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 27


Génie Civil

c) La charge : mise en charge des déblais dans des véhicules de transport

La charge peut comporter ou non une reprise suivant le type des engins de terrassements
utilisés et la distance de transport.

NIVELLEUSE SCRAPER .
Décapage
Nivellement Transport
Réglage des pentes Épandage

BOUTEUR RIPPER .
Défonçage du sol
Poussage des terres
Nivellement
Poussage de scrapers

PELLE
CHARGEUR .
HYDRAULIQUE.
Terrassement
Terrassement
Chargement
Chargement

d) Le transport : déplacement des matériaux d’un lieu à un autre à l’aide des engins de
transport

DUMPER
Chargement
Transport
Déchargement

e) La mise en décharge :

 sur un site de stockage (mise en


dépôt) en vue d’une réutilisation,
 en vers la décharge publique (mise COMPACTEUR
en remblai).
Compactage
La décharge peut être suivie d’un
réglage par couches successives
accompagné (ou non) d’un compactage destiné à reconstituer un sol cohérant pouvant
éventuellement être utilisé comme plateforme ou même un sol de fondation (sol
reconstitué).

2.3 / Considérations diverses

Les opérations de terrassements s’effectuent souvent dans des conditions difficiles qui
nécessitent des précautions particulières :

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 28


Génie Civil

 Terrassements en mauvais terrains (peu consistants, boulants instables …)


 Terrassements profonds nécessitant des opérations d’étaiement de blindage
 Terrassements en zone urbaine à proximité de constructions existantes nécessitant
également des précautions.
 Terrassements en présence d’eau (présence d’une nappe phréatique)

En conclusion, les travaux de terrassements nécessitent des études approfondies en vue de


contrôler le prix de revient de ces derniers ainsi que le choix du matériel et les méthodes de
réalisation appropriés à leur réalisation.

Le matériel ci-dessus est utilisé pour des grands travaux tel que autoroutes, ouvrages d’art et
plateformes, etc.

En plus du matériel utilisé pour les grands chantiers, on trouve pour les maisons individuelles :

MINI MATERIELS
TRACTOPELLE
Chargeur,
Terrassement
Pelle,
Chargement
Compacteur

LE TERRASSIER

Terrassement manuel
Chargement manuel
Finitions

3 / Classification des terrains selon le degré de consistance et de dureté :

Différents types de sols peuvent se trouvent dans la nature. Plus précisément, du point de vue,
« terrassement » les terrains peuvent être classés selon le degré de consistance et de dureté.

Dans ce cas précis il existe deux grandes catégories:

a) Les terrains meubles ou encore sols faciles :

 Les terrains légers (terres végétales, sables lâches, remblais de formation récente
gravois)
 Les terrains ordinaires (sols argileux, sols pierreux ou caillouteux, tufs…)
 Les terrains lourds (argiles compactes, glaises, sables fortement consolidés)
 Les terrains très lourds (rocheux)

Tous ces terrains ne nécessitent, en général que des moyens mécaniques d’extraction.

b) Les terrains rocheux ou terrains difficiles :

 Les roches tendres


 Les roches demi-dures
 Les roches dures
 Les roches très dures

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 29


Génie Civil

Ces terrains nécessitent dans la plupart des cas l’emploi de moyens spéciaux tels que les
explosifs ou encore l’emploi des gros engins tels que le brise roche ou les marteau piquer encore
si la fouille reste modeste.

4 / Pentes de talus, remblais ou déblais


Les conditions de stabilité des talus, nécessaires pour une bonne conservation des fouilles en tant
en déblai qu’en remblai, définissent l’angle « i » du talus pris avec l’horizontale et déterminé par
sa tangente ou sa cotangente comme indiqué su la figure suivante :

En définissant l’angle φ comme étant l’angle de talus ou encore l’angle que prend le sol lorsqu’il
est tout simplement déversé: la condition impose que l’on ait dans tous les cas : i < φ

Talus Fouille Talus Remblai


Terrain sec Angle Angle
h/v H/V
° °
Rocher 80° 1/5 45° 1/1
Terre, argile, pierre 45° 1/1 35° 3/2
Gravier, sable,
35° 3/2 35° 3/2
limon
tan i = v/h Sable fin,
30° 2/1 30° 2/1
limon argileux

Notons que l’angle de talus naturel dépend de :


 La nature du sol (cohérant ou non)
 De la teneur en humidité (sol sec ou non)
A titre indicatif, nous donnons sur le tableau ci-dessus l’angle de talus naturel de quelques types
de sols.

5 / Tolérance d’exécution des fouilles

± 5 cm pour le niveau d’assise (fond de fouille)


± 5 cm pour les dimensions en plan si la largeur < 1.5 m
± 15 cm pour les dimensions en plan si la longueur ≥ 1.5 m
± 10% pour les pentes d’un talus
± 5 cm pour les dimensions des fouilles blindées

6 / Blindage et étaiements de fouilles

Pour réduire l’emprise des talus ou bien en raison de mitoyenneté, on utilise des techniques
permettant de tenir les terres lors du terrassement. La probabilité d’effondrement d’un sol dépend
de la cohésion des grains de celui-ci, noté Cu (capacité du sol à s’opposer aux efforts de
cisaillement). Cu dépend de la na ture du sol et elle augmente avec l’augmentation de la qualité
d’eau retenue par le sol. Le choix de la nature du blindage dépend de la nature du sol et de la
valeur de sa cohésion.

On distingue :

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 30


Génie Civil

 Blindage des fouilles à l’aide des cages métalliques mises en place à l’aide d’engins tels
que tractopelle.
 Blindage par rideaux de palplanches (métalliques)
 Blindage par parois moulées et préfabriquées
 Blindage par planches verticales
 Blindage par planches horizontales
 Blindage par panneaux bois ou métalliques s’inspire de la technique de BOISAGE DES
FOUILLES. (de moins en moins utilisée).
 Blindage par caissons

7/ Foisonnement des terres


En terrassement, le foisonnement est la
capacité d'un sol à augmenter de volume lors
du déplacement du matériau.

D’une manière générale, lorsqu’on procède


à un terrassement le volume de terres
prélevées est toujours supérieur au volume
des fouilles exécutées. Ce phénomène est
plus connu sous le nom foisonnement des
terres.

Ainsi comme le montre la figure suivante, le volume des terres déchargées Vf est supérieur au
volume de la fouille Vp. On dit que le terrain a foisonné.

Vf = Vp x (1+f)
f = (Vf-Vp) / Vp

avec f est appelé indice de foisonnement.

D’un autre coté le remblai Vf va à son tour subir une modification au bout de la quelle son
volume deviendra Vt < Vf. Ceci du fait que ce remblai aura tassé ou affaissé suite à une
opération de compactage ou à son propre poids.

f’ = (Vt-Vp)/Vp

T = (Vf-Vt)/Vp = (f-f’) / (1+f’)


Avec
f ’ = coefficient de foisonnement persistant (foisonnement résiduel)
T = coefficient de tassement (coefficient de compactage)

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 31


Génie Civil

Une expérience menée en laboratoire des matériaux montre que le déplacement d’un sol produit
une augmentation de son volume. Ce phénomène est appelé foisonnement. Cet accroissement de
volume varie en fonction du sol. L’expérience montre qu’un sol argileux augmente son volume
de 33%, alors que le volume d’un sable augmente de 10% dans les mêmes conditions.

Nature du terrain f en % f’ en % T en %
Terre végétale, sable 10 à 15 1 à 1.5 8 à 12
Graviers 15 à 20 1.5 à 2 12 à 15
Terre argileuse 25 à 30 4à6 17 à 19
Argiles ; marnes 30 à 40 6à8 19 à 25
Argiles ; marnes très 40 à 65 8 à 15 23 à 30
compactes
Eboulis roche tendre 30 à 40 8 à 15 17 à 18
Roche compact 40 à 65 25 à 40 10 à 15

Remarque : la connaissance du foisonnement est nécessaire pour les travaux de terrassements


afin de :
- déterminer la capacité des véhicules de transport des déblais
- effectuer la mise en dépôt dans les décharges publiques à partir d’un test effectué sur
place
- déterminer les dimensions initiales à donner aux remblais afin qu’ils atteignent après
tassement les cotes exigées.

Expérience:
Un récipient d’un litre est rempli d’un sol compact, comme il l’est à l’état naturel. Le récipient
est vidé de son contenu. Le volume du sol vidé est mesuré. Ce volume est supérieur à un litre. Ce
volume vaut 1.1 litre pour un échantillon de sable ou de gravier et 1.33 litre pour un échantillon
d’argile.
Le volume initial qui correspond au terrain tel qu’il existe à l’état naturel est appelé volume en
place, Vp. Le volume obtenu lorsque le sol a été manipulé est appelé volume foisonné, Vf.

Quantification du foisonnement :
Pour le sable Vp =1l et Vf =1.1l le volume du sable a augmenté de 1.1-1=0.1l. Soit en
pourcentage du volume en place : 0.1/1x100=10%
Pour l’argile Vp =1l et Vf =1.33l le volume d’argile a augmenté de 1.33-1=0.33l. Soit en
pourcentage du volume en place : 0.33/1x100=33%
Cela signifie que le volume d’un sable déplacé augmente de 10% et celui d’une argile augmente
de 33%
Cela signifie également que le volume du sol en place à déblaye augmente lorsque l'on le remue
avec une pelle mécanique. Autrement dit la quantité de sol à transporter par les camions est plus
grande que le volume de sol présent dans la fouille.
L'organisation des travaux de terrassements nécessite de connaître cette quantité de sol foisonné.
Il est à observer que cette variation de volume dépend de la nature du sol. Autrement dit le
volume de sol foisonné dépend de la nature du sol et est proportionnel au volume en place. Cette
proportionnalité est caractérisée par un coefficient appelé coefficient de foisonnement.
Par exemple pour le sable le coefficient de foisonnement vaut approximativement 10% (voir
expérience ci-dessus). Ainsi le volume foisonné d'un sol sableux est 1.10 fois plus grand.

Foisonnement résiduel ou coefficient de compactage


Lorsqu’un sol a foisonné il est possible de le tasser avec un rouleau compresseur. Ce tassement
artificiel permet d'accélérer le processus naturel de tassement d'un sol. Mais ce type de tassement
ne permet pas pour la plus part des sols de retrouver le sol naturel: le volume de sol ainsi tassé est
moins grand qu'un volume foisonné mais plus grand que le volume de sol en place. Il reste un
foisonnement appelé foisonnement résiduel.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 32


Génie Civil

L'organisation des travaux de remblaiement nécessite de connaître ce foisonnement résiduel. Ce


phénomène est quantifié par un pourcentage ou un coefficient.
Ce coefficient peut être exprimé de deux façons différentes:
- Soit proportionnellement au volume de sol en place. Il est appelé coefficient de foisonnement
résiduel.
- Soit proportionnellement au volume de terre foisonnée. Il est alors appelé coefficient de
compactage.
8/ Aspect économique
Où l’aspect économique est très important, on doit calculer : des volumes, des cycles et des
rendements.
Outils Prévisions
Plan de terrassements Terrassement ; remblai
Les volumes
Profils Transport
Documents fabricant Matériels
Les rendements
Étude du sol
Modes opératoires Organisation
Les cycles
Doc. fabricants Durée
9/ Remblais et compactage
Méthode : Ils sont réalisés par couches :
a - Contre et entre les murs enterrés : murs de fondation, murs de soubassement
b - Autour puis sur les canalisations, après pose d’un grillage avertisseur
Pour chaque couche, on doit compacter le remblai.
Matériels : Pelle hydraulique, Tracto-pelle, mini pelle, pelle manuelle pour finition
Grillages avertisseurs, compacteur (plaque vibrante, rouleau …)

10/ Sécurité
Pose de grillage avertisseur en fonction des réseaux :

Eau POTABLE BLEU Téléphonie VERT

Électricité ROUGE Assainissement MARRON

Gaz JAUNE Câble BLANC

Consignes de Sécurité

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 33


Génie Civil

10/ Implantation des ouvrages

Toutes implantations d'équipements, de réseaux lors d'un projet d'aménagement devront


assurées par un géomètre. Ainsi, l'ensemble des éléments constituant le projet conçu par le
bureau d'étude est intégré physiquement sur le terrain, les éléments peuvent être implantés en
deux ou trois dimensions, selon les besoins.
La méthode utilisée consiste à numériser les données propres au projet, à extraire les valeurs de
chaque point à implanter (X, Y, ou X,Y,et Z), et à matérialiser les points sur place afin que les
équipes de chantier puissent évoluer.
En matière d'implantation de bâtiments, la matérialisation peut correspondre à des clous
implantés sur chaise qui reflète avec exactitude la position de chaque file propre au bâtiment, les
points peuvent également être implantés en décalage des axes avec une cote annoncée.
En matière d'équipements, des piquets ou autres tirefonds sont à même de repérer l'emplacement
des futurs coffrets électriques.
La position des futurs réseaux sera implantée dans les trois dimensions afin de mettre en
évidence la cote altimétrique d'implantation. Ainsi, l'équipe de chantier procédera à la réalisation
des tranchées permettant la pose des canalisations ou autres fourreaux selon le programme des
travaux.
En matière de projet de voirie, l'implantation peut consister à matérialiser l'axe d'une voie future,
d'une manière plus générale, tout ce qui peut représenter les éléments composant la voie et les
réseaux attenants.

L'implantation soumise à un contrôle accru des données :

L'implantation des points est une opération très délicate qui peut engendrer des désagréments de
taille.
En termes de moyens techniques, l'implantation nécessite les mêmes besoins que la topographie
dont elle constitue en quelque sorte " l'image inversée " : la topographie va du terrain au plan,
l'implantation transpose le plan sur le terrain.

Les travaux d'implantation débutant par l'analyse des pièces fournies par le demandeur (dont
dépendent la qualité et la garantie des travaux), il convient d'assurer une lecture sans faille de ses
documents et ne pas hésiter à faire ressortir les incohérences s’ils en existent.
Une fois les implantations réalisées sur place, des contrôles sont effectués afin de valider celles-
ci, un procès-verbal est dressé et signé conjointement avec le demandeur. Celui-ci renseigne la
date de l'opération, la nature des points matérialisés, les cotes permettant de repérer d'une
manière incontestable les éléments du projet.
Une implantation rigoureuse garantit la position d'une construction ou d'un équipement en
rapport avec son cahier des charges, tout défaut d'implantation peut avoir des conséquences
dramatiques sur le devenir du projet (distances non réglementaires de la construction jusqu'à la
limite de propriété  pouvant aller jusqu'à la destruction du bâtiment, raccordement au réseau de
canalisation impossible dû à une erreur d'implantation altimétrique, etc...).
L'implantation doit être assurée par le Géomètre Expert, garantissant l'exactitude des
données.
Etude de cas : (voir paragraphe …)
Pour déterminer le nombre des camions à utiliser on a besoin de connaître (de fixer ou de
calculer) :
- La capacité de la benne du camion (charge utile) : C en m3 ou en tonne
- Les vitesses moyennes en charge ou à vide : V (km/h)

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 34


Génie Civil

- La distance du transport d (km)


- Le temps de chargement et de déchargement : t (min)
- L’horaire du chantier H (h/j)
On calcule la durée minimum d’un cycle qui est égale à :

Temps de chargement + temps trajet aller + temps de déchargement + temps trajet retour.
On en déduit :
- Le nombre de cycles / jour / camion
- Le rendement d’un camion
- Et donc le nombre de camions à utiliser.

Exemple 1 : Détermination du nombre des dumpers


Soit une chargeuse qui charge des dumpers transportant la terre dans un dépôt situé à 7 km. On
prendra :
 Vitesse moyenne de transport
o en charge: V = 30 km/h
o à vide : V = 40 km/h
 Rendement de chargement: 2000 m3/j
 Durée de chargement : estimée à t = 7.2 min
 Le temps fixe de déchargement : t = 1 min
 L’horaire du chantier est 8 heures et l’efficacité est égale à 1.
1. Calculer combien faut il prendre de dumpers pour que la chargeuse soit utilisée à plein
rendement.
2. Quel serait le rendement moyen si l’on ne prenait que 4 dumpers?

Exemple 2 : Une chargeuse charge de la terre des dumpers qui transportent de la terre végétale à
une distance moyenne de 15 km (rendement du transport 500 m3/j). Cette terre végétale est mise
en œuvre sur talus à l’aide d’une pelle en rétro avec une efficacité moyenne de 500 m3/j. On
prendra :
 Vitesse moyenne de transport
o en charge: V = 40 km/h
o à vide : V = 50 km/h
 Rendement de chargement: 2000 m3/j
 Le temps fixe de déchargement : t = 2 min
 L’horaire du chantier est 8 heures et l’efficacité est égale à 1.
Combien faut-il de dumpers?

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 35


Génie Civil

II- LES ENGINS DE PRODUCTION

Les bouteurs ou bulldozers


Ils souvent appelés les bonnes à tout faire des chantiers et il est rare de ne pas en rencontrer
surtout dans les chantiers de terrassement. Ce sont des tracteurs automoteurs à chenilles ou à
pneus appelés aussi Bulldozers (Figure 1 ) qui sont, en raison de sa puissance, de sa solidité, de
ses nombreux usages, de sa capacité de s’accommoder de n’importe qu’elle surface de
roulement, indispensable pour presque tous les travaux.

Figure 1 : Bouteurs
Il est utilisé principalement pour exercer une poussée par l’intermédiaire d’une lame
(nombreuses formes selon le matériau ou le travail : lame universelle U, semi universelle SU,
etc.) à l’occasion de :
- Défrichage, Déblayage (Figure 2 ) ;
- Défonçage (ripper), refoulement : des matériaux traités à l’explosif peuvent souvent être
brisés, fragmentés sans ébranlement ni projection par ces engins qui ont de plus en plus
souvent une très grande puissance ( Figure 1 );
- Remorquages de grosses charges à faible vitesse, sur des terrains à fortes pentes ou sur de
faibles distances ;
- Poussage des décapeuses (Scrapers) en cours de chargement (Figure 3).

Figure 2 : Opération de déblayage

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 36


Génie Civil

Figure 3 : Opération de poussage de scraper


Un bouteur peut être équipé de divers matériels :
 La lame (Figure 4 et 5) est un mécanisme placé a l'avant du bouteur, qui lui permet de
creuser le sol et de pousser les matériaux en les rassemblant. Selon les possibilités
d'orientation de la lame, l'ensemble est appelé bouteur lame droite, bouteur lame biais. En
outre et dans ces deux cas d'orientation, la lame peut avoir une inclinaison ou un angle
d'attaque variable, pour mieux répartir son effort de poussée.

Figure 4 : Mouvements et orientations possibles de la lame d’un bouteur

Figure 5 : Différents types de lames

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 37


Génie Civil

 Le scraficateur est un mécanisme possédant des dents qui peuvent pénétrer à de faibles
profondeurs dans certains matériaux (terre, routes asphaltique, etc.) pour les ameublir
 Le rippeur est un équipement analogue au scarificateur, mais il est muni d’une seule
dent, en général, qui sert à défoncer profondément les matériaux rocheux (Figure 6).

Figure 6 : Bouteur en action en utilisant un ripper


Les engins sur chenilles sont plus efficaces sur les sols meubles. Les bouteurs a pneus, plus
rapides mais plus rares, sont donc utilises sur de plus longues distances. Sa distance de travail
privilégiée est inférieure a 100 m
Les performances des bouteurs actuellement commercialisés sont indiquées au Tableau I.
Elles sont en relation directe avec leur masse. En effet, la force de pénétration de la lame
(respectivement du rippeur ou du scarificateur), c'est-à-dire :
- l'effort maximal que les vérins peuvent transmettre a la lame (respectivement au rippeur ou
au scarificateur) pendant l'action d'enfoncement (respectivement pénétration),
- ou la poussée maximale au point de contact (lorsque le bouteur est utilise en pousseur),
est schématiquement obtenue en multipliant l'effort de traction (proportionnel a la masse du
bouteur) par un coefficient qui dépendra des conditions d'adhérence des chenilles sur le sol.
Tableau I : Performances des bouteurs actuellement commercialisés

Engins Masse Vitesse de Effort de largeur de


translation traction
sur (t) lame (m)
(km/h) (kN)
Pneus 20 à 60 6 à35 200 à 500 4,2
Chenilles 7 à 93 0 à 12 100 à1400 2,5 à 5,65

Caractéristiques principales des bouteurs


Le bouteur est caractérisé par :
- La Puissance au volant (en KW) ;
- Le Poids en ordre de marche (masse en kg) ;
- Le Type et largeur de lame (en m) ;
- L’éffort de traction (en KN).
-
Quelques modèles de Tracteurs sur Chenilles sont présentés au Tableau II :

Tableau II : Modèles de buldozers

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 38


Génie Civil

CATERPILLAR LIEBHERR

D11R PR 712
D10R PR 722
D9R PR 732
D8R PR 742
D7R PR 751 Mining

Leur puissance varie de 60 à 650 KW (D7R :171KW ; D9R : 302KW; D10R : 425KW ; D11R :
634 KW) et leur masse de 5 à 90 T.
La puissance utile de moteur est transmise aux roues motrices ou aux chenilles par les différents
organes de transmission qui absorbent une partie de cette puissance (10 à 20%). La puissance
disponible pour un moteur neuf n’étant plus alors que de 85% environ.
Il existe une relation très importante entre la masse et la puissance d’un même tracteur. La force
maximale au point de contact est égale à la force exercée par la masse de tracteur multipliée par
le coefficient de traction.

Rendement d’un Bulldozer


Il est économique en général sur une distance n’excèdent pas 100m.
Le rendement (Tableau III) variera énormément selon :
- la puissance du tracteur ;
- le type et la capacité de la lame ;
- la durée du cycle : marche avant, arrière ;
- le type et la condition du sol : argile, terre, sable, sécheresse, humidité ;
- la méthode de travail et l’opérateur.
Tableau III : Estimation du rendement en m3/h, matériau foisonné, 60 min/h,Conditions idéales,
vitesse avant 2.5 Km/h, vitesse arrière 7 Km/h, Inversion de marche 0.10 min

Puissance du Capacité de la Distances de transport (m)


tracteur (KW) lame (m3) 15 30 50 100 150
300 — 400 20 1800 1200 700 350 250
200 — 300 12 1200 750 400 200 140
150 — 225 8 800 500 280 150 100
100 — 150 6 600 380 210 110 70
50 — 100 4 400 250 140 70 50

Ces valeurs doivent être corrigées pour l’opérateur, le matériau, le type de lame et le temps réel
de travail. Soit à titre indicatif :
- Opérateur : 0,50 à 1,00 ;
- Matériaux : 0,60 à 1,20 ;
- Lame U : 1,20 ;
- Temps réel de travail: 40 à 50 min/h ;
- Méthode de travail: 1,00 à 1,20
Pelles hydrauliques sur chenilles et sur pneus
Selon la définition donnée dans la norme ISO 6165, « la pelle hydraulique est un engin
automoteur à roues, à chenilles ou à jambes ayant une structure supérieure normalement capable

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 39


Génie Civil

de tourner à 360°, ayant un équipement dont la fonction première est de creuser avec un godet,
sans que la structure portante ne se déplace pendant le cycle1 de travail de l’engin ».
La pelle sur chenilles permet une faible pression au sol, donc une grande capacité et la possibilité
de se déplacer sur n’importe quel terrain.
On distingue quatre types de pelles hydrauliques :
- Les pelles sur roues : Le châssis repose sur des essieux munis de roues. La stabilité au cours
du travail est assurée par des stabilisateurs indépendants des roues. (Figure 7 ).
- Les pelles sur chenilles : le châssis repose sur deux trains de chenilles (Figure 7).
- Les mini- pelles (ou pelles compactes) : pelles d’une masse opérationnelle inférieure ou égale
à 6000 kg (Figure 8).

- Les pelles à avancement au pas (ou pelles araignées) : pelle supportées par trois jambes ou
plus, qui peuvent être articulées et/ou télescopiques, et peuvent être équipées de roues (Figure 9
).

Figure 7 : Pelles sur roues et sur chenilles

Figure 8 : Mini- pelles

Figure 9 : Pelle araignée

Un cycle de travail de pelle comprend normalement le creusement, le soulévement, un mouvement de rotation et le


déchargement des matériaux.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 40


Génie Civil

Principaux équipements
Si la pelle est équipée en rétro (Figure 10 ) (dénomination de l'équipement et/ou du mode de
travail de l'engin), elle creuse généralement au-dessous du niveau du sol d'assise de l'engin. Le
godet se remplit en raclant le sol de l'extérieur vers la pelle.

Figure 10 : Engin de base et équipement travaillant en rétro.


Si la pelle est équipée en butte (Figure 11), elle travaille devant un front de taille dont la hauteur
ne doit pas dépasser la hauteur maximale d'élévation du godet, qui se remplit en raclant le front
de taille de bas en haut.

Figure 11 : Engin de base et équipement travaillant en butte


L'engin peut être équipé d'outils de démolition ou de manutention, etc. (Figure 12).

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 41


Génie Civil

Figure 12 : Equipements annexes d’une pelle hydraulique


La benne preneuse (Figure 12) est suspendue à l'extrémité de la flèche. Elle est composée de
deux demi-coquilles, munies de dents, elle tombe librement en position ouverte sur le terrain à
excaver. La benne est alors relevée, ce qui entraîne sa fermeture, puis elle est ensuite ouverte au -
dessus de sa position de déchargement.
C'est donc un outil qui convient pour:
- le creusement de tranchées profondes, de puits, de fondations profondes,
- l'excavation de matériaux assez meubles,
- la reprise de déblais.
Son rendement est difficile à calculer. Il dépend de la capacité de sa benne, du remplissage
imparfait selon la nature du matériau (terrain ordinaire, terrain compact, roches), de la durée du
cycle de travail.

Matériels dérivés
Le châssis peut étre équipé d'un mat sur lequel des outils (tarière, trépans, hydrofraise...) sont
guides, attaches ou suspendus ( Figure 13).
 Une tarière est une vis sans fin que l'engin fait pénétrer dans le sol en la faisant tourner.
Quand elle est complètement enfoncée, la tarière est extraite du trou et la terre, qui occupe les
filets de la vis, est déposée à proximité du forage, en heurtant légèrement la tarière contre un
obstacle. Cet outil est essentiellement utilisé pour forer des pieux (fondation profonde : Précis de
Structures de Génie Civil, AFNOR-Nathan).
 Le trépan est un outil qui permet de passer au travers de couches de terrain très dur à
forer ou de rochers. Il est analogue aux couronnes diamantées utilisées pour forer des trous, dans
le béton par exemple.
 L'hydrofraise est un outil utilise pour réaliser des parois moulées (Précis de bâtiment,
AFNOR-Nathan).
Le terme «dragline» est utilisé pour décrire les engins travaillant dans des terrains meubles,
saturés ou noyés. La pelle (montée sur chenilles) travaille en général perpendiculairement au
front de taille. Elle racle les terrains au moyen de son godet tire par un câble, met les déblais en
tas ou charge directement les engins de transport. Avec une flèche en treillis de grande portée,
elle peut rester sur le sol stable et extraire des matériaux (vases, tourbes...) sans risquer
l'enlisement. Son rendement est plus faible que celui d'une pelle mécanique classique.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 42


Génie Civil

Figure 13 : Matériels dérivés

Critères de choix d’une pelle hydraulique


Les caractéristiques importantes sont au nombre de quatre.
 La zone de fouille potentielle est généralement caractérisée par un abaque (figure :
exemple donne pour un bras mono-bloc), indiquant :
- la profondeur maximale d'excavation (A),
- la portée maximale au niveau de sol CB),
- la hauteur maximale en fin de vidage (C),
- la hauteur maximale de déchargement CD),
- la hauteur de chargement minimale (E),
- la portée maximale (F).

Figure 14 : Caractéristiques techniques d’une pelle hydraulique

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 43


Génie Civil

 La capacité nominale correspond a la charge maximale pour la portée minimale.


 La charge de basculement à portée maximale ou à une hauteur spécifiée, est la charge
qui entraînerait un renversement de l'engin (donc détermine en partie la charge nominale de
l'engin) si elle était dépassée.
 L'effort d'arrachement (force d'arrachage) est l'effort vertical ascendant maximal
supporte par la machine. Les performances des pelles actuellement commercialisées sont décrites
aux Tableaux IV et V.
Les domaines d'emploi préférentiels dépendent de l'outil utilisé. On distingue quatre emplois
principaux.
Tableau IV : Performances des pelles hydrauliques actuellement commercialisées

Tableau V : Mobilité des pelles hydrauliques

 Les pelles équipées en rétro sont utilisées pour les démolitions, l'excavation d'une fouille
à partir du terrain naturel, le régalage et le nivellement de déblais.
 Les pelles équipées en butte sont relativement faciles à charger, compte tenu de la force
de pénétration importante du godet et du bras support. Un godet large est utilisé pour des sols
faciles à excaver. Un godet aminci, à faible rayon pour augmenter la force de pénétration, est
utilisé pour des sols plus durs. Elles sont bien adaptées pour reprendre des matériaux (stockage,
transport), et permettre le travail dans des conditions difficiles (carrière, sol compact, rocheux...).
 L'emploi des excavatrices à bras rallongé permet des travaux de régalage et
nivellement de déblais, le nettoyage, la conservation de rives et autres travaux spécifiquement
réservés aux draglines
 Les mini-pelles (modèles réduits des pelles classiques), sont appréciées pour leur légèreté
et leur compacité. Elles sont facilement transportables dans un camion léger ou sur un plateau.
On peut les manutentionner avec un engin plus puissant (ou un engin de levage) pour les mettre
en fond de fouille, et réaliser ainsi des terrassements qui, sinon, auraient du être effectués
manuellement. On les utilise aussi pour les petites tranchées de VRD, en réhabilitation... et
parfois en appoint d'un plus gros engin Equipées de chenilles (pour la très grande majorité des
modèles), leur encombrement restreint leur permet de manoeuvrer dans des espaces réduits. Leur
rendement reste supérieur à celui de la main-d'oeuvre qu'elle remplace.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 44


Génie Civil

Utilisation optimale d’une pelle hydraulique


La production d’une pelle dépend de plusieurs paramètres : la capacité de godet, les
caractéristiques du sol (masse volumique, coefficient de foisonnement), la durée de cycle,
l’efficience du travail, prenant en compte les conditions réelles du chantier.
Conseils pour une opération de chargement afin d’optimiser la production avec une
pelle pour creusement intensif
Pour optimiser la production avec une pelle, trois critères essentiels sont à respecter :
o distance idéale du front de taille : la machine doit être disposée de telle façon que le bras
support du godet soit vertical quand celui-ci est plein, pour profiter du maximum de
puissance de coupe du godet. Le conducteur relèvera sa flèche quand le godet sera à 75 %
de son cycle de redressement, alors que le bras est proche de la verticale (Figure 15).
o zone de travail et angle d’orientation optimum ; zone de travail et angle d'orientation
optimum: les engins de transport doivent être aussi près que possible de la pelle, pour que
le bras décrive, un petit angle (±15° autour de l'axe de la pelle), ce qui correspond à une
largeur du front de taille de l'ordre de la largeur de l'engin de chargement: figure 15

(a) (b)
Figure 15 : (a) Angle d’orientation optimal en fonction de la zone de travail ; (b) Distance idéale
du front de taille
hauteur de banquette (front de taille) et position du camion idéale : Figure 16
- Matériaux stables et bien consolidés : h est a peu près égale a la longueur du bras L de manière
que, lorsque le bras est en position haute, le godet soit rempli (en une seule fois, sans forcer) et,
que moyennant une rotation éventuelle (<90°), il puisse se vider, sans qu'un autre mouvement
soit nécessaire.
- Matériaux instables : h < L.

Figure 16 : Hauteur de la banquette h et position idéales du camion à changer


Opération de levage
Un tableau de charge, établi par le constructeur, indique au conducteur de l'engin les charges
maximales pouvant être manutentionnées au point d'accrochage prévu pour l'élingage des
charges, la stabilité de la pelle n'étant pas mise en cause.
La capacité de levage dépend essentiellement de trois paramètres :

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 45


Génie Civil

- la position du centre de gravite de la machine et de son poids,


- la position du point de levage: pour des manutentions sous (respectivement au-dessus de) la
surface de roulement de l'engin, on utilisera un câble suffisamment court (respectivement
suffisamment long), pour que le point d'élingage se situe dans la zone optimale (Figure 17 ),
- la puissance hydraulique de la machine.
Il faut notamment vérifier la capacité de la machine par rapport a la manutention envisagée (tenir
compte des nombreux accessoires pouvant l'équiper et donc changer la géométrie du bras de
levage ou ses capacités hydrauliques).

Figure 17 : Opération de levage

Rendement d’une pelle hydraulique


Suivant le type de sol, la dureté et foisonnement, le godet de la pelle ne sera pas toujours
complètement rempli. On prend en général pour :
- les terrains légers : 100% de la capacité nominale;
- les terrains lourds : 95% de la capacité nominale;
- les débris rocheux : 85% de la capacité nominale;
- les blocs de rocher : 70% de la capacité nominale;
Le rendement d’une pelle va se calculer en tenant compte de la durée du cycle de creusage. Ce
cycle se déroule en quatre temps :
1- Chargement de godet
2- Orientation, chargé
3- Vidange de godet
4- Orientation, vide
Le rendement d’une pelle hydraulique est supérieur à celui d’une pelle mécanique,
particulièrement dans les sols durs.
La durée du cycle moyen pour une rotation de 90° est de :
- 0,35 min dans des sols légers ;

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 46


Génie Civil

- 0,40 min dans des sols ordinaires ;


- 0,45 min dans des sols compacts ou rocs dynamités ;
Les cycle est inférieur pour les petites pelles et supérieur pour des très grosses.
Exemple1
Calculer le rendement d’une pelle hydraulique de 3m3 qui charge de la terre argileuse compacte
dans des conditions de travail et d’organisation excellentes.
- Remplissage du godet : 95%
- Cycle moyen : 0,45 min
- Conditions de travail et organisation : 0,84
Le rendement horaire est : 60min x3 m3 x 95% x 0,84 = 319m3/h
0,45
Chargeuse & Chargeuse- pelleteuse

Les chargeuses
Selon la définition donnée dans la norme NF ENISO 6165, « la chargeuse est un engin
automoteur à roues ou à chenilles, ayant un équipement à l’avant, d’abord conçu pour une
opération de chargement (utilisation d’un godet) qui charge ou creuse par un mouvement de
l’engin vers l’avant.
Un cycle de travail comporte un remplissage,une élévation, un transport et un déchargement du
matériau.
On en rencontre trois types ; les chargeuses sur chenilles et les chargeuses sur pneus qui sont
les plus courants et les chargeuses compactes
Les chargeuses pneumatiques (Figure 18) sont mobiles, rapides et sont principalement utilisées
pour des travaux, nécessitant des nombreux déplacements : essentiellement, la reprise de
matériaux en vue de leur stockage ou de leur transport,par exemple à la suite de démolitions, de
décapage de terre végétale…. Parfois, elles peuvent excaver une fouille si le sol est facile à
terrasser ou effectuer un nivellement de déblais.

Figure 18 : Chargeuse pneumatique


Les chargeuses sur chenilles (Figure 19) sont appréciées pour réaliser les mêmes travaux en
terrain difficile sur des sols compacts, détrempé sou glissants, sur des fortes déclivités. Elles ne

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 47


Génie Civil

sont pas adaptées aux travaux nécessitants de nombreux déplacements, en raison de leur vitesse
de déplacement faible.

Figure 19 : Chargeuse sur chenilles


Les chargeuses compactes (Figure 20 ) d’une masse opérationnelle inférieure ou égale à 4500Kg
conçue pour travailler en espaces réduits et avec des moyens destinés à accroître la
manoeuvrabilité.

Figure 20 : Chargeuse compacte


Equipements et accessoires
Equipement chargeur
Il est constitué de bras chargeurs, de biellettes et d’un godet qui se remplit par un
déplacement en avant de l’engin (Figure 21 ).

Figure 21 : Equipements chargeur


Accessoires
De nombreux accessoires (Figure 22) peuvent être montés sur les chargeuses, on distingue :

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 48


Génie Civil

- des outils tels que les différents godets, etc., qui sont des équipements qui ne modifient
pas la fonction de base de l’engin.
- Des équipements interchangeables tels que fourche à palettes, pinces à grumes, bras de
manutention, etc. qui modifient la fonction de base de l’engin ;chacun de ces équipements
interchangeables doit donc être certifié et muni du marquage de conformité (par exemple
CE : communauté européenne).
Le construteur de l’engin de bas ainsi que celeui des équiepemnts interchangeables doivent
obligatoirement fournir des informations concernant :
- la possibilité d’assembler et d’utiliser en sécurité les équipements interchangeables,
- une description des points et moyens de fixation dur l’engin de base,
- la manière de réaliser le montage et, si nécessaire, les contre-indications d’emploi.
Ces informations doivent être contenues dans les notices d’instructions devant accompagner
chaque engin et chaque équipement interchangeable.

Figure 22 : Accessoires chargeur


Critères de choix des chargeuses
Les dimensions utiles pour caractériser l’encombrement et les capacités d’une chargeuse,
sont données par les fabricants sur des silhouettes (Figure 23).
Les performances de chargeuses actuellement commercialisées sont illustrées par le Tableau .
la capacité nominale, la charge de basculement, l’effort d’arrachement sont définis page
…….

Figure 23 : Caractéristiques dimensionnelles d’une chargeuse

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 49


Génie Civil

Tableau VI : Performances des chargeuses actuellement commercialisées

Rendement d’une chargeuse


La capacité d’un godet est limitée par deux paramètres : la capacité en dôme (m3) et la charge
utile (t). Elle est déterminée en tenant compte de la masse volumique du sol et du coefficient de
remplissage du godet. La charge utile ne doit pas dépasser la capacité nominale de l’engin
(Figure 24).

Figure 24 : Production d’une chargeuse


Pour calculer le rendement il faut connaître :
La capacité de la chargeuse : Il faut vérifier le volume de la benne et la charge sécuritaire
pouvant être soulevée à partir des spécifications du manufacturier ;
La durée du cycle. C’est le temps requis pour donner un coup de pelle, c'est-à-dire
charger le godet, tourner, se déplacer, vider, tourner et revenir. Pour charger un camion,
la durée du cycle pour une chargeuse sur pneus est d’environ :
0.40 min : matériau meuble
0.45 min : terre ordinaire
0.50 min : terre compacte
0.60 min : excavation dure
Pour une excavation dure ou très dure, il est préférable de foisonner le matériau avec un bouteur ;
Le facteur d’efficacité. Il tient compte du remplissage imparfait du godet et de la durée
réelle du travail. Dans le cas des chargeuses, on utilise très souvent 45 min de travail
effectif par heure ;

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 50


Génie Civil

Le facteur de remplissage est de :


Matériau foisonnés : 100%.
Terre ordinaire : 95%.
Terre compacte : 85%.
Roc bien dynamité : 75%.
Blocs de rochers : 60%.
Exemple1
Calculer le rendement d’une chargeuse sur pneus de 6 m3 utilisée pour remplir des camions de 20
m3 , terre ordinaire, godet rempli à 90%.
Réponse :
Nombre de coups de pelle pour remplir un camion :
20 m3 : ( 6 m3 x 90% ) = 3.7 soit 4.
Temps pour remplir un camion : 6 x 0.45min = 2.7 min.
45'
Rendement horaire : x 20 m3 = 333.33 m3 /h
2.7'
Exemple 2.
Une chargeuse sur pneus de 10 m3 est utilisée pour alimenter un concasseur primaire à
mâchoires d’une capacité maximale de 200 t/h. La distance de transport de la zone de
dynamitage au concasseur est de 450 m en moyenne .
Vitesse de la chargeuse : pleine 15 Km/h, vide 30 Km/h.
Remplissage de godet : 90% en 0.50 min, manœuvre de ½ tour incluse.
Vidage de godet : 0.10 min, manœuvre de ½ tour incluse.
Masse volumique du roc dynamité : 1600 kg/m3
Est-ce que le rendement de la chargeuse sera suffisant ?
Calcul de la durée du cycle. Charger + aller + vider + retour :
450 x60 450 x 60
0.5 + + 0.10 + = 3.3 min.
15 x100 30 x1000
Rendement horaire, 50 min de travail effectif par heure car il n’ y a pas de camions pour
50
alimenter : x 10 m3 x 90% = 136.36 m3 /h.
3.3
1600
Où, en masse : 136.36 x = 218 t/h.
1000
Le rendement de la chargeuse est donc suffisant.
Chargeuse -pelleteuse
Engins sur pneus (Figure 25), très polyvalents, elles peuvent effectuer de nombreuses tâches sur
un chantier.
Selon la définition donnée dans la norme NF EN ISO 6165, « la chargeuse- pelleteuse2 est un
engin automoteur ayant une structure principale conçue pour recevoir à la fois un équipement de
chargeuse à l’avant et de pelle rétro à l’arrière. Lorsque l’engin est utilisé côté pelle, il est
immobile et il creuse normalement au –dessous du niveau du sol ; lorsque l’engin est utilisé côté
chargeuse, la machine effectue le chargement du godet par un déplacement vers l’avant »

Figure 25 : Chargeuse-pelleteuse

2
Le terme tractopelle qui est l’ancienne appellation de la chargeuse- pelleteuse est encore couramment employé.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 51


Génie Civil

Equipements et accessoires
Les chargeuses-pelleteuses sont des engins pouvant recevoir de nombreux équipements ou
accessoires différents, ce qui rend ces machines particulièrement polyvalentes.
Equipement côté pelle
 L’équipement rétro (Figure 26 ) est constitué d’une flèche, d’un balancier, d’une
biellette et d’un godet rétro qui travaille généralement en direction de l’engin. Il sert
principalement aux travaux d’excavation au-dessous du niveau du sol. Le balancier peut
être rigide ou extensible et les godets peuvent avoir plusieurs formes selon les travaux à
exécuter.
 Accessoires : les chargeuses- pelleteuses peuvent recevoir de nombreux accessoires tels
que : brise-roche hydraulique, tarière, faucheuse, benne preneuse, lève poteau…

Figure 26 : Equipement côté rétro : (a) brise-roche ; (b) tarière ; (c) benne preneuse ; (d)
faucheuse
Equipement côté chargeuse
 Equipement chargeur : il est constitué d’un bras chargeur, de biellette et d’un godet qui
se remplit par un déplacement en avant de l’engin. Deux types de godet peuvent être
montés : godet de type terrassement ; godet dit « 4 en 1 ».
 Accessoires : les chargeuses- pelleteuses peuvent recevoir de nombreux accessoires tels
que : fourche de manutention ; balayeuse, étraves à neige etc.
Performance d’une chargeuse -pelleteuse
Ces engins sont très utiles sur les chantiers de petites tailles. Dans les petites entreprises, elles
sont couramment appelées tracto -pelle, et elles remplacent une chargeuse et une pelle
hydraulique.
Le tableau donne les performances des engins les plus couramment rencontrés sur chantier.
Tableau VII : Performances des chargeuses- pelleteuses
Capacité Hauteur de
Profondeur
des godets déversement
Engins Masse maximale
avec Maximale
sur (t) d’excavation
dôme (godet à 45°)
(m)
(m3) (m)
0,8 à 1 (1)
2,60 en
Pneus 4 à 10 0,15 à 3 4à5
moyenne
(2)
(1) en chargeur, (2) en pelle

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 52


Génie Civil

Figure 27 : Equipements côté chargeuse : (a) godet de type terrasement ; (b) godet « 4 en 1 » ; (c)
fourche de manutention ; (d) balayeuse ; (e) étraves à neige
Décapeuse
Les décapeuses sont des engins qui jouent un rôle très important dans les travaux de voirie, de
barrages en terre, d’aéroports, bref, dans les travaux qui nécessitent le transport de grands
volumes de terre (> 100.000 m3) sur des distances relativement courtes (<1km). En effet, il
remplace à lui seul, les bon engins de transport (exemple : les dumpers) et les bon engins de
terrassement (exemple : les chargeuses). Elles permettent aussi d’étendre le sol transporté en une
couche mince et uniforme.
Les décapeuses se chargent par le fond lorsque l’on abaisse la lame de coupe. Le vidage se fait
par l’avant, le plus souvent avec paroi coulissante éjective.
Il existe trois types de décapeuses :
 Décapeuses à un avant-train moteur conventionnelles : Les décapeuses à un avant
train moteur conventionnelles sont les plus répandues sur les chantiers de terrassements routiers
(Figure 28). Ces machines s'adaptent bien à des travaux et matériaux divers. En général, on peut
les considérer comme économiquement rentables quand le chantier s'y prête, c'est-à-dire:
- si la zone d'utilisation n'excède pas 2000 m environ;
- si les déclivités des itinéraires de transport sont peu importantes,
- si la résistance au roulement est faible et si les conditions d'adhérence sont normales.
Pour ce qui est du chargement des matériaux, on enregistre les meilleurs rendements avec ces
machines:
- dans les sols meubles non évolutifs et peu sensibles à l’eau;
- dans certains sols compacts après ameublissement par scarification, cas par exemple des

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 53


Génie Civil

argiles raides et sèches.


Pour finir sur les applications de ce type de machine, il faut rappeler qu'elles sont incapables de
se charger seules. En effet, l’adhérence des roues du train- moteur sur le sol n'est pas suffisante
pour assurer un chargement efficace et économique.
L'assistance est généralement assurée par un ou deux tracteurs, le plus souvent a chaînes.

Figure 28 : Décapeuses a un avant-train moteur conventionnelles


 Décapeuses à élévateur : Les décapeuses à élévateur (Figure 29) ne se chargent pas
comme les conventionnelles. Le matériau à charger est pelleté par un élévateur à chaînes muni de
raclettes dans la benne de la machine. De ce fait, l’équipement auto- chargeur les rend
entièrement autonomes.
Mais, de par leur conception, elles sont limitées au chargement des sols meubles et homogènes.
Elles sont vivement à déconseiller dans les matériaux a forte proportion de graviers; ceci:
- en raison de l’effort de traction important que doit développer la machine pendant le
chargement,
- de la faible adhérence des pneus sur ce type de matériau,
- des frais d'entretien supplémentaires de l’élévateur qui pourraient en découler.
Du fait de leur autonomie, elles sont prédisposées tout particulièrement aux travaux de finition
ou de nettoyage du chantier. Ce type de machine peut être monomoteur ou bimoteur, mais les
modèles monomoteur sont les plus répandus.

Figure 29 : Décapeuse à élévateur


 Décapeuses bimoteurs : Les décapeuses bimoteurs (Figure ) ont une plage
d'utilisation allant jusqu'a 1500 m environ.
Sur ces machines les quatre roues sont motrices, ce qui se traduit par une plus grande puissance
et une meilleure adhérence sur terrains mous et boueux. De plus, l’effort de traction
supplémentaire dont elles disposent leur perm et de gravir de fortes pentes, 35 a 40 %, même en

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 54


Génie Civil

pleine charge. Néanmoins, tout avantage se paie, et le prix de revient d' exploitation de ces
machines est plus élevé que celui des décapeuses conventionnelles.
Au chargement, leurs deux moteurs ne suffisant pas à les rendre autonomes, elles ont besoin,
comme les décapeuses conventionnelles, d'être poussées par des tracteurs.

Figure 30 : Décapeuse bimoteur


Le tableau VIII donne quelques types de décapeuses ainsi que leur caractéristiques.

Tableau VIII : Quelques types de décapeuses


Masse kg Vitesse
Volume Puissance
Manufacturier Modèle Max chargé en
Vide Chargé m3 Kw
Km/h
Caterpillar 651B 57560 104735 33,6 51,5 410
Genéral Motors S24 36670 72960 24,5 47 347
Fiat-Allis 260B 24950 47800 16 53 239

Choix du scraper ou décapeuse selon le travail envisagé


Le volume des travaux et le temps disponible pour leur exécution sont les facteurs déterminants
pour le choix du type de scrapers à utiliser. En règle générale sur de petites distances, un scraper
de petite dimension est plus rapide et plus économique; sur de grandes, distances, seuls sont
rentables des scrapers de grande capacité.
Pour choisir entre le vidage arrière et le vidage avant entre la traction lente (par tracteur à
chenilles) et la traction rapide (par motorscraper), il faut tenir compte qu’à égale puissance du
tracteur, le scraper à vidage arrière peut prendre une charge plus grande puisqu'il est plus léger
que le scraper à vidage, par l'avant.
Il est fort difficile de se prononcer plutôt pour une marque de motorscraper que pour une autre si
l'on se base sur des expériences personnelles, car tous les modèles sont continuellement remaniés
pour suivre les techniques nouvelles. Seuls le temps et les essais permettrant de juger de leur
valeur relative
Les considérations financières, pour le choix du scraper, sont excessivement complexes. Il faut
non seulement examiner les frais d'acquisition et d’exploitation des engins de diverses capacités,
et comparer leur charge utile et leur poids mort, mais encore tenir compte du genre de travaux

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 55


Génie Civil

que l'entreprise envisage de faire.

Calcul du rendement d’une décapeuse


Le rendement va être fonction de la capacité de la décapeuse et de la durée de son cycle. Le cycle
comprend les temps fixes, le temps de l’aller et le temps de retour.
Exemple : Calculer le rendement d’une décapeuse de 15 m3 utilisée dans des conditions
moyennes. La distance de transport est de 2 km ; la vitesse, plein, 25km/h ; la vitesse à vide,
40km/h.
Durée du cycle :
Temps fixes : 3,0 min
2
Aller : x 60 = 4,8 min
25
2
Retour : x 60 = 3,0 min
40
Total 10,8 min
50
Rendement horaire, 50 min/h : x 15 = 69,4m3 /h.
10,8
L’augmentation du rendement des décapeuses peut s’obtenir de différentes façons :
- par le défonçage du sol pour faciliter le chargement ;
- par l’utilisation des pentes, chargement en descendant ;
- par la diminution de la résistance au roulement par l’entretien des voies ;
- par l’utilisation du temps optimal de chargement ;
- par une bonne organisation.

Emploi du pusher ou tracteur-pousseur


Dans le cycle d'opération du scraper, les 20% du temps, environ, sont utilisés pour le
chargement. Durant cette période, l'effort est maximal, tandis que, pendant les 80% du temps, la
puissance du tracteur n'est utilisée que dans une faible fraction. C’est cette constatation illustrée
par les exemples numériques cités à la page 70- qui a donné naissance au procédé dit du pusher,
c'est-à-dire à l'emploi d’un tracteur de renfort. Ainsi, au lieu de devoir atteler le scraper à un
tracteur de puissance telle qu'il puisse vaincre, à lui seul, l'effort total d'excavation, ce procédé
permet d'avoir recours à un engin de puissance juste suffisante pour fournir la moitié de cet
effort et l’effort de roulement.
Pour cette méthode, on utilise un tracteur indépendant (le pusher), équipe d'une plaque-tampon
à l'avant (Figure 31 ). Il attend les tracteurs-scrapers sur les lieux d'excavation et les pousse sur
tout le parcours de fouille en appuyant sa plaque-tampon contre le bloc arrière du scraper. L'un
des tracteurs tirant et l'autre poussant, la puissance disponible pour l'excavation en est doublée.
Cette méthode permet d'utiliser soit un tracteur remorqueur de moindre puissance, soit des
scrapers de capacité beaucoup plus grande. Elle réduit aussi la durée du chargement. Elle est
indispensable dans le cas du motorscraper, c'est-à-dire lorsque le tracteur n'est pas a chenilles.

Figure 31 : Pusher (le buldozer) en fonction (il ne comporte pas de plaque- tampon, l’opérateur
devra faire preuve d’une certaine habilité)

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 56


Génie Civil

Quant au choix du tracteur indépendant, on a presque toujours intérêt à attribuer la fonction de


pusher à l'engin le plus puissant du chantier (Tableau IX). Si l'on dispose de plusieurs tracteurs
de même puissance, on choisira celui dont l'état mécanique est le meilleur.
Tableau IX : Choix de la puissance des tarcteurs-pousseurs en fonction de la capacité des
décapeuses
Capacité des décapeuses en m3 5 à 10 11à17 18 à 23 24 et plus
Puissance des tracteurs-pousseurs en Kw 150 à 200 200 à 450 450 à 700 700 à 900

On a tout intérêt à déterminer d'avance le nombre de wagons scrapers, pour maintenir


continuellement le pusher en service. Ce nombre dépend de la longueur du parcours. En général,
un pusher peut désservir parallèlement deux groupes scrapers, si le parcours est de 100 m au plus
dans un sens. Pour chaque longueur additionnelle de 100 rn, on compte un scraper de plus, soit
trois scrapers pour un parcours de 100 à 200 m (dans un sens), et ainsi de suite.
On peut dire que le nombre de tracteurs pusher nécessaire est donné par le rapport de la durée du
cycle complet de chaque scraper à la durée complet du pusher. On obtient donc la formule
suivante :

Cycle pour une décapeuse


N 
Cycle pour un pusher
(1)
Temps fixes + aller + retour de la décapeuse
N
Temps de chargement de la décapeuse * facteur de pousseur

On déconseille normalement de faire desservir plus de quatre scrapers par un pusher, car alors on
a des difficultés à maintenir l'espace voulu entre les scrapers en circuit; à moins d'exercer un
contrôle efficace du trafic.
Grâce à l'emploi du tracteur de renfort, le temps nécessaire au chargement diminue
approximativement de moitié tandis que, selon les conditions locales et le tracteur utilisé, la
capacité de chargement du scraper peut augmenter d'environ 35%, ou même davantage. Il est vrai
que le temps nécessaire au déchargement s'accroît quelque peu, la masse à décharger étant plus
grande, mais cette augmentation reste négligeable.
La méthode du pusher permet donc d'amplifier de 40 a 50%, et parfois beaucoup plus, la capacité
de production d'un chantier. Dans les entreprises rationnellement exploitées où l'on utilise le
pusher, cet engin est la machine la plus occupée du chantier.
Voici un exemple remarquable de l'application de cette méthode : il s'agissait d'un chantier pour
lequel la distance emprunt- décharge était de 240 m, aller et retour. Conservant des tracteurs de
même puissance, on utilisa des scrapers de plus grande capacité en procédant avec un pusher, et
1'on obtint les chiffres comparatifs figurant dans le Tableau X suivant :
Tableau X : Exemple de calcul du débit horaire d’un scraper avec et sans pusher
Opération Sans pusher Avec pusher
4 scrapers
4 scrapers
Nombre d'unités en service avec tracteur
avec tracteur
+ 1 pusher

Capacité en obtenue au scraper 6 m3 8,2 m3

Temps nécessaire au chargement 1,5 min 0,8 min

Longueur nécessaire au chargement 50 m 24 m

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 57


Génie Civil

Débit horaire 250 m3/h 375 m3/h

Un des avantages marquants de la méthode réside dans la réduction des investissements. Dans
cet exemple pratique, quatre tracteurs avec scrapers surdimensionnés font, avec un tracteur de
renfort, un travail qui exigerait six tracteurs avec des scrapers normaux. Bien entendu, on ne peut
bénéficié de cet avantage que si l'importance des travaux justifie un nombre suffisant d'engins.
Mais de toute façon d'autres avantages subsistent: meilleur remplissage des scrapers, coupe plus
profonde, chargement plus rapide, moindre usure du mécanisme de translation du tracteur qui ne
travaille plus à sa limite supérieure d'emploi au cours du chargement.
Il y a trois méthodes de poussée (Tableau XI) :
- demi-tour ou marche arrière ;
- en chaîne ;
- dans les deux directions.
Tableau XI : Méthode de poussée et facteur du pousseur

Facteurs des pousseurs


Méthodes de poussée
1 pousseur 2 pousseurs

1,5 2,0

1,3 1,5

1,3 1,5

Exemple :
Calculer le nombre de pusher de 300 Kw nécessaires pour aider au chargement des 7 décapeuses
de l’exemple précédent en adoptant la méthode de chargement en chaîne.

Cycle de décapeuse : 10,8 min


Cycle du pusher : 1,0*1,3 = 1,3 min
10, 8
Nombre de décapeuse que peut servir un pusher : N   8, 3 soit 8 décapeuses
1, 3

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 58


Génie Civil

Un pusher par décapeuse est suffisant (Tableau IX), donc un pusher est suffisant pour les 7
décapeuses et il pourrait même être affecté à une tâche supplémentaire (nivellement, par
exemple). Si la puissance du pousseur avait été insuffisante, il aurait fallu utiliser 2 pusher en
même temps pour la même décapeuse

III LES ENGINS DE TRANSPORT


Les engins de transport peuvent être différencier notablement en fonction de ce qu’ils
transportent (Figure 32 ):
- du béton;
- des agrégats, de la terre ou des produits routiers ;
- des engins de travaux publics ;
- de l’eau ;
- de l’émulsion du bitume ;
- des gravillons ;
- des gravillons et de l’émulsion de bitume;
- des remblais ou des blocs rocheux.
- On peut aussi les différencier en fonction du nombre des roues motrices et du nombre des
essieux.

Figure 32 : Types de camions en fonction de ce qu’ils transportent : (a) des engins de TP ; (b) du
béton ; (c) des agrégats ou de la terre ; (d) de l’eau ; (e) de l’émulsion du bitume ; (f) des
gravillons ; (g) des remblais ou des blocs rocheux
Vu la grande variété des engins de transport, on se limitera dans ce qui suit à décrire quelque
un de ceux employés dans les travaux de terrassement.
Une fois l'extraction des sols réalisée par les engins de production, les engins de transport
déplacent les déblais vers le lieu de remblaiement, ou placent en dépôt ceux qui ne seront pas
réutilisés.
On rencontre :
- les camions routiers type travaux publics,
- les tombereaux de chantier,
- les décapeuses (abordés dans le chapitre précédent)

D'autres moyens de transport comme les moto- basculeurs sont couramment employés dans le
BTP, mais ils sont plutôt réservés aux transports de petits matériels et de matériaux.
Ces matériels, employés sur un chantier, sont parfois amenés à circuler sur le réseau routier
national :

- soit a vide et sur remorques (en convoi exceptionnel pour les engins, dépassant les
caractéristiques limites imposées par le code de la route),
- soit à vide et/ou en charge, de façon autonome, pour les engins dont le poids et les dimensions

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 59


Génie Civil

répondent aux limites du gabarit routier.


Les camions routiers type travaux publics :

Définition
Le transport des matériaux est un des éléments des plus importants dans les travaux de
terrassements. Les différents types de camions sont équipés d’une benne basculante pour
permettre le transport de matériaux, sur chantier ou sur le réseau routier.
La benne ouverte, basculante (mue par un vérin hydraulique), est destinée à transporter des
matériaux, les déverser par 1'arrière (Figure 33) ou bien latéralement pour les répandre : on
1'appelle alors tri-benne (Figure 34).
Son chargement est assuré par des moyens extérieurs au camion.

Figure 33 : Camion type 8 x 4 à déversement par l’arrière

Figure 34 : Camion tri-benne type Kerax

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 60


Génie Civil

Caractéristiques
La capacité de transport dite aussi charge utile CU correspond à la charge maximale placée dans
la benne et qui peut être transportée :

CU = PTAC – PV
PTAC est le poids total autorisé en charge, PV est le poids vide de l’engin.
CU est donc l’un des facteurs déterminant la capacité nominale de l’engin.
En rencontre des véhicules (4x2, 4x4, 6x4, 6x6…) tracteurs de semi-remorques, équipés d’une
benne a déversement arrière : charge utile courante de 26 à 28t, pour un volume compris entre 15
et 25 m3.

Les indications signifient :

4x2 : camion à 4 roues dont un essieu moteur


4x4 : camion à 4 roues dont deux essieux moteurs
6x4 : camion à 6 roues dont deux essieux moteurs
6x6 : camion à 6 roues dont trois essieux moteurs
Le terme roue correspond ici à une extrémité d’essieu : il peut représenter une roue isolée, deux
roues jumelles …
Les tombereaux automoteurs à roues ou Dumpers
Ils sont équipés d’une benne ouverte pour transporter, déverser latéralement, par le fond ou par
l’arrière, mais en restant a l’intérieur du chantier. Leur chargement est assuré par des moyens
extérieurs. Ils sont montés sur des pneumatiques géants, ont une plus grande capacité de transport
que les camions routiers de type travaux publics, mais ne sont pas autorisés à circuler sur le
réseau routier, du moins en charge en raison de leurs dimensions et leur charge. Leur capacité
varie de 35 à 100t mais peut atteindre 300t Leur emploi est donc réservé aux grands ouvrages de
terrassements (Figure 35).
La masse de terre effectivement transportée est alors uniquement limitée, soit par le volume de la
benne en cas de matériaux légers, soit par le poids total en charge (PTC) en cas de matériaux
lourds.

Figure 35 : Tombereau rigide (ou Dumper) en phase de chargement

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 61


Génie Civil

On distingue deux types :


- Tombereau rigide à deux essieux, benne basculante arrière (Figure 36): sa capacité avec dôme
varie entre 7,5 et 170 m3 avec une vitesse maximale de 50/60km/h.
- Tombereau articulé (Figure 37): sa capacité avec dôme varie entre 5 et 29 m3 avec une vitesse
maximale de 50km/h

Figure 36 : Tombereau rigide

Figure 37 : Tombereau articulé


MOTO-BASCULEURS
Un moto-basculeur a roues possède une benne ouverte destinée a transporter, déverser
latéralement ou par l'avant (Figure 38).
Son chargement est assure par des moyens extérieurs.
Petit engin de chantier, il est destiné à tout transporter en vrac : terre, agrégats, béton et
moyennant une benne spécifique, parpaings, sacs de ciment.
Sa maniabilité et son faible encombrement permettent son utilisation:
- sur les chantiers classiques, en appoint des engins de transport de grande masse,
- sur les terrains accidentés (y compris sur des pentes jusqu'a 30 %) difficiles d'accès pour un
camion, dans les chantiers de réhabilitation et plus généralement, dans les chantiers très
encombrés. Il sert alors de transport intermédiaire entre le lieu du vidage du camion et la zone
d'emploi des matériaux transportés.

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 62


Génie Civil

Figure 38 : Un moto-basculeur
Les performances moyennes des moto-basculeurs actuellement commercialisés sont indiquées ci-
après :
- Vitesse de déplacement : 15 a 25 km/h,
- Masse à vide : 0,6 a 4,2 t (moyenne : 1,5 t),
- Benne à ras bord: 0,45 a 3,5 m3 (moyenne: 0,9 m3),
- Charge utile : 1 à 6 t (moyenne : 2 t).
Une charge utile de 1t équivaut à une capacité possible de :
- 0,45 à 0,5 m3 d'eau.
- 0,50 à 0,6 m3 à ras bord pour un matériau solide (0,65 m3 avec dôme).
Rendement et coût du transport

Rendement
Le rendement des camions ou des remorques sera fonction de la durée du cycle et de la masse ou
plume de chaque charge.
Les manufacturiers fournissent des spécifications qui indiquent la charge maximale (en tonnes) et
le volume. En général, on donne le volume sous plusieurs formes:
- volume à ras bord en m3;
- volume avec chapeau 3: 1 ;
- volume avec chapeau 2: 1.
La durée du cycle comprend:
Les temps fixes (Tableau XII):
- la durée de chargement, en fonction de l'excavateur;
- la durée de la mise en place sous l'excavateur;
- la durée du virage et le déchargement.
Les temps variables:
- l'aller, en fonction de la vitesse et de la distance;
- le retour à vide;
- les accélérations et les freinages;
- les attentes et les autres délais.
Tableau XII : Temps fixes en min pour camions et remorques
Mise en place sous l'excavateur Virage et déchargement
Conditions
Camions Remorques Camions Remorques
Favorables 0,15 0,15 1,0 0,3
Moyennes 0,30 0,50 1,3 0,6
Mauvaises 0,50 1,00 1,7 1,5

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 63


Génie Civil

Exemple : Calculer le rendement horaire d'un camion de 65t, 40 m3, chargé à l'aide d'une pelle
mécanique qui fournit 600 m3/h de 50 min de travail. Les conditions de travail sont moyennes.
La distance de transport est de 3 km et la vitesse moyenne du camion est de 30 km/h chargé et 45
km/h vide en tenant compte des accélérations et freinages.
Calculer également le nombre de camions nécessaires pour alimenter la pelle mécanique.
Durée du cycle du camion:
- Chargement 600 m3 en 50 min, 40 m3 en ? min;
40 m3  50 min
 3, 33 min
600 m3
- Mise en place sous l'excavateur = 0,30 min
- Virage et déchargement (tableau XII) = 1,30 min
3  60
- Aller, chargé 3 km à 30 km/h:  6, 00 min
30
3  60
- Retour, vide:  4, 00 min
45
- Cycle complet = 14,93 soit 15 min.
50
Rendement horaire, 50 min/h de travail:  40 m3  133, 3 m3 h
15
Nombre de camions nécessaires, 600 m3/h: 133,3m3/h camion = 4,5soit 5 camions;
ou encore:
- durée du cycle d'un camion = 15 min
- divisé par le temps de chargement d'un camion = 3,33 min
15 : 3,33 = 4,5 soit 5 camions

Procédés Généraux de Construction (PGC) Page 64

Vous aimerez peut-être aussi