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HISTOIRE

Les Catacombes de Paris : un parcours


labyrinthique à y perdre son latin*!
Évolution du parcours de visite des Catacombes et de son plan
Gilles THOMAS

Un somptueux boulevard serait percé dans les entrailles du sol et mènerait tout droit aux des galeries plus ou moins parallèles
Catacombes, où seraient étalées les merveilles de la civilisation. Nous voyez-vous cheminant comme recoupées par d’autres peu ou prou per-
des taupes et contemplant la danse du ventre à 20 mètres environ au-dessous du lit de la Seine ? pendiculaires, ménageant de place en
Ce serait excessivement gai !… Revue Illustrée (vol. 16) 1893 place des étaux de masse nécessaires
pour soutenir le banc de ciel, le dernier
Dans la capitale, il existe nom de “plaster of Paris”, tandis qu’à lit de calcaire surmonté par des marnes
une multitude de sites touristiques Paris, furent baptisées “Carrières d’Amé- et caillasses qui ne demanderaient qu’à
dont des musées de toutes natures et rique” et “Carrières du Mississippi” des tomber sans cet appui rigide, ceci aux
plâtrières à Ménilmontant. fins d’éviter que les terrains de surface
de différentes gestions : des musées
L’exploitation des richesses minérales à ne “fissent la révérence”.
nationaux, d’autres privés, certains l’emplacement futur de Paris, débuta à
associatifs, et comme celui qui nous ciel ouvert dès l’époque gallo-romaine, La lutte pour l’espace
concerne ci-après, des musées puis se prolongea à partir de la fin du
entre les morts
directement gérés par la municipalité XIIe – début du XIIIe siècle en souterrain,
et les vivants
parisienne, au nombre de quatorze. pour répondre à une demande de plus
en plus croissante de matériaux. Les Aujourd’hui, la mort est devenue un
Parmi ces très nombreux musées qui
premières carrières souterraines utilisè- sujet tabou pour les peuples dits civili-
émaillent la topographie parisienne, rent la méthode dite par “piliers tour- sés. Ce phénomène de rejet est apparu
il en est un remarquable entre tous nés” (également dénommée “piliers à Paris la fin du XVIIIe siècle, à cause de
par son originalité et le nombre abandonnées” par les anglo-saxons) : problèmes de salubrité publique. Il faut
de visiteurs qu’il draine : l’ossuaire
municipal de la Ville de Paris,
dénommé Catacombes bien avant
son ouverture !

C
e qui allait devenir plus tard les
fameuses Catacombes parisiennes
que la terre entière nous envie, ce
musée insolite recevant près de 300 000
visiteurs annuels (lorsqu’il ne subit pas
des fermetures incontrôlées pour des
raisons techniques diverses et autres
pouvant durer plusieurs mois), résulte
de la géologie du bassin parisien. Il y a
45 millions d’années se sont déposés
au fond de la mer des sédiments qui
allaient constituer une couche géolo-
gique dont le stratotype sera défini par
À gauche, plan de l’ossuaire d’après Émile Gérards 1892, dessiné par Robert Chardon et
celui de la capitale : le “calcaire luté-
mis en couleur par Lucien Deschamps. En jaune, ce sont les masses de calcaire, ou
tien”. Au-dessus, se superposa il y a
piliers tournés, laissés en place par les carriers.
35 millions d’années ce qui donnera la
A droite, Coupe géologique d’un pilier tourné présentée dans le cadre de l’exposition
formation gypseuse que l’on exporta
temporaire de 2013 “La mer à Paris”, montrant les strates du lutétien supérieur, avec
jusqu’aux lointaines Amériques sous la
de haut en bas : le haut banc, le banc d’appareil, le banc de souchet, le grignard, le
forme de plâtre et connu là-bas sous le
banc de laine.
* En référence aux nombreuses plaques gravées portant un texte latin dans l’Ossuaire.

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en effet prendre conscience qu’aupara- de la ville. La déclaration royale du résultat d’une décision délibérée, issue
vant, il n’y avait pas une telle séparation 10 mars 1776 eut pour conséquence la de la volonté des administrations
entre les vivants et les morts. Vivre au création de nouveaux cimetières dans royale et parisienne. Ce concept de
milieu des morts n’était bien sûr pas un les faubourgs, et de supprimer les transférer les ossements des parisiens
fait habituel avec la notion de perma- cimetières urbains entourant les dans un lieu de repos autre que les
nence, mais cela n’était pas si excep- églises. Les trois nouveaux cimetières cimetières pléthoriques et saturés,
tionnel. Le cimetière était à la fois un parisiens construits alors, le furent à donna naissance en 1782 à un opuscule
lieu de vie et de mort : dans celui des l’extérieur du mur des fermiers géné- anonyme en vente dans les magasins
Saints-Innocents (le plus vieux et le plus raux : le cimetière de l’Est ou du Père- de nouveautés, stipulant que l’on allait
important des cimetières parisiens), Lachaise, datant de 1804, celui du Sud “ouvrir des Catacombes à Paris”. Le
situé à l’emplacement de l’actuel Forum dit du Montparnasse créé en 1824, et lieu choisi fut dans le fief de Saint-Jean-
des Halles, des prostituées tenaient celui de Montmartre au Nord ouvert en de-Latran, sur le territoire de la com-
“boutique”, des marchés y étaient éta- 1825. Ils furent finalement phagocytés mune de Montrouge. Plus précisément
blis, on y donnait aussi un banquet le par le dernier accroissement de la ville ce sont les anciennes carrières de cal-
jour de la Toussaint et donc l’on y dan- le 1er janvier 1860. caire sous-minant abondamment la
sait. Le cimetière était d’ailleurs aussi À la fin du XVIIIe siècle, on décida de plaine de Montrouge, les carrières de la
appelé l’âtre, qui désigne également ce créer un ossuaire général pour la muni- Tombe-Issoire, qui furent retenues.
lieu qui pétille de la vie des flammes. cipalité parisienne sous la forme de Le cimetière des Saints-Innocents, pre-
Cet espace du “dernier repos”, était en Catacombes, dont le nom fut retenu par mier à être vidé dans l’emplacement
principe néanmoins clos pour l’isoler de simple analogie avec celles de Rome choisi pour servir d’ossuaire à la ville de
l’agitation urbaine, mais édits et ordon- dès que l’idée en germa. En effet les Paris, avait reçu pendant plus de dix
nances durent rappeler périodique- Catacombes de Paris n’ont pas une ori- siècles les dépouilles de générations
ment la nécessité et l’obligation de clô- gine les faisant remonter à l’Antiquité ; décédées dans 22 paroisses de Paris,
turer ce champ des morts par un mur, elles ne servirent pas de lieu de refuge plus les morts de l’Hôtel-Dieu et ceux de
ou au moyen d’une haie vive. C’est pour célébrer les rites d’une religion la morgue ; le sol s’en trouvait exhaussé
sous l’influence d’un grand mouve- réprouvée, ni de lieu de sépulture, tout de près de deux mètres cinquante.
ment hygiéniste, que les cimetières, du moins pas de sépulture directe
À l’époque, les hôpitaux devaient plus
d’abord extra-muros, puis absorbés par comme cela fut le cas à Rome, Naples
être considérés comme des mouroirs
les villes en perpétuelle croissance, ou Syracuse. Au contraire ce lieu dans
que comme des endroits d’où l’on res-
furent à nouveau chassés hors les murs lequel nous allons nous enfoncer, fut le
sortait guéri, les maladies nosoco-
miales y étant légion : “J’irai à l’hôpital,
s’écrie le pauvre Parisien ; mon père y
est mort, j’y mourrai aussi ; et le voilà à
moitié consolé. Quelle abnégation !
Quelle profonde insensibilité ! […] Les
maladies les plus simples dans leur
principe, acquièrent des complications
graves par une suite inévitable de la
contagion de l’air ; c’est par la même
raison que les plaies simples à la tête et
aux jambes sont mortelles dans cette
hôpital. Rien ne confirme mieux ce que
j’avance, que le dénombrement des
Carte extraite de l’Atlas du Paris souterrain © Parigramme.

misérables qui périssent tous les ans à


l’Hôtel-Dieu de Paris et à Bicêtre ; il
meurt le cinquième des malades ; calcul
effrayant, et qu’on envisage avec la plus
parfaite indifférence !” (L.-S. Mercier,
Tableau de Paris, chap. L’Hôtel-Dieu).

Dès 1554 des médecins avaient déjà


protesté en vain contre les infections
répandues par l’insalubrité des Saints-
Innocents. En 1725, 1734 et 1737 les
habitants des quartiers voisins élevè-
rent eux aussi de vives protestations.
Quelques-uns des cimetières parisiens (200 si l’on en croit Jacques Hillairet, historien Les plaintes se renouvelèrent en 1746
de Paris) qui existèrent tout au long de l’histoire de la capitale. et 1755. q
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HISTOIRE

q “L’infection, dans cette étroite enceinte,


attaquait la vie et la santé des habitants.
Vers la fin de 1779, une fosse com-
mune destinée à contenir plus de 2 000
un escalier moderne de 131 marches
s’enfonçant jusqu’aux carrières de
Les connaissances nouvellement corps fut ouverte, et quelques mois Paris, construit au niveau du pavillon
acquises sur la nature de l’air, avaient plus tard le mur d’une cave contiguë au oriental de la “barrière d’Orléans”. Au
mis dans un jour évident le danger de cimetière cédait sous le poids des bout de seulement 25 degrés, un palier
ce méphitisme qui régnait dans plu- cadavres. Dès 1780, au moment de la nous décale de quelques mètres avant
sieurs maisons, et qui pouvait acquérir dernière réclamation, le préfet de de poursuivre notre colimaçon de des-
de jour en jour plus d’intensité. […] Le police Lenoir envisagea alors les cente dans les antres souterrains de la
danger était imminent ; le bouillon, le anciennes carrières situées sous la capitale : il s’explique par la présence
lait, se gâtaient en peu d’heures dans plaine Montsouris comme étant un lieu maltapropos d’une galerie technique
les maisons voisines du cimetière : le propice pour servir de dépôt d’osse- du métro parisien “découverte” lors
vin s’aigrissait lorsqu’il était en ments. Son successeur Thiroux de des travaux et non prévue par les
vidange ; et les miasmes cadavéreux Crosne suivit cette idée, et il ordonna à “maîtres-cartographes” ayant planifié
menaçaient d’empoisonner l’atmo- l’Inspecteur général des carrières le chantier de percement de la chemise
sphère. […] Cette humidité cadavé- Charles-Axel Guillaumot, de préparer de ce puits d’accès. Traversant trois
reuse, pour peu que la main la touche, ce site. salles qui se succèdent mais qui ne sont
surpasse les sucs des végétaux véné- que l’infime partie visible d’un ancien
neux ; car elle agit mortellement par le Descriptif historico- abri de défense passive (elles sont
simple contact. Oui, poser imprudem-
touristique des parcours dévolues à des expositions tempo-
ment la main sur le mur imprégné de raires), il faut alors remonter quelques
cette humidité, c’était s’exposer à l’acti-
d’approche et de sortie marches pour, par une galerie aussi
vité du venin, quoiqu’il ne touchât que De nos jours, après avoir payé son écot récente que l’escalier, rejoindre l’ancien
la superficie de la peau.” (L.-S. Mercier, en échange d’un billet de visite du parcours originel. Dans les galeries
Tableau de Paris, chap. L’Hôtel-Dieu). musée des Catacombes, on emprunte menant au vestibule de l’ossuaire (ainsi

© http://lemog.fr

Cette planche troisième provenant de la Description des Catacombes de Paris, ouvrage de Héricart de Thury publié en 1815, se veut
être un “plan, qui est particulièrement destiné à l’itinéraire des Catacombes”, mais reconnaissant qu’il a été “dressé sur une trop
petite échelle pour y pouvoir rapporter tous les détails propres à attirer l’attention des personnes qui visitent les Catacombes”, seuls y
sont indiqués les “objets les plus remarquables” : escaliers, puits de service, aqueduc, etc.

e
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que dans celle nous ramenant à la sur-
face après la visite de “l’Empire de la
mort”, selon l’alexandrin de l’abbé
Delille), c’est à une véritable remontée
dans le temps à laquelle nous sommes
conviés. On peut y lire différentes ins-
criptions gravées qui nous plongent
pour certaines jusqu’aux prémices de la
Révolution française. Ces graphismes
soigneusement élaborés sont de deux
natures : des chiffres et des lettres.

La première inscription aperçue sur une


paroi de la galerie “5 J 1847” signifie
que le pilier qui la porte est le 5e édifié
sous l’Inspectorat de Juncker (d’où son
initiale) en 1847. Cette codification des
massifs de maçonnerie suivra généra-
lement ce principe – mais toute règle
possède ses exceptions – depuis le pre-
mier Inspecteur en titre Charles-Axel le même principe sera appliqué pour nouveau système métrique comme
Guillaumot qui en eut l’idée rétroactive les noms de rues qui perdront leur basé sur une unité correspondant à la
en 1778, jusqu’à 1909. Pendant la “Saint” quand elles en honoraient un). dix-millionième partie du quart du
Terreur, c’est le “Calendrier républi- méridien terrestre. À la base de l’esca-
Sous Paris, dans certaines galeries se lit
cain” qui fut en vigueur et donc gravé lier d’entrée du XVIIIe siècle, plus
encore le premier système de numéro-
pendant les années 2R à 14R ; quelques emprunté aujourd’hui, on pouvait lire
tage des rues en vigueur à partir de
exemples sont lisibles dans le parcours la hauteur selon les deux mêmes sys-
1779, sans séparation des numéros
d’approche de l’ossuaire, 2R ou 13R. En tèmes de mesure.
pairs ou impairs, dit “de choc en
ciel se remarque immédiatement un fil Tout cette histoire de l’urbanisme pari-
retour”, le plus grand numéro se retrou-
d’Ariane réalisé au goudron, venant sien est encore parfaitement visible
vant en face du plus petit, mais ayant eu
d’une galerie sur la droite, l’ancien par- sous Paris, pour qui a la chance d’y
le malheur d’être créé sous un Roi, il fut
cours de visite passait en effet sous la descendre. C’est ce qu’ont remarqué
aboli en 1791 ; le système transitoire très
place Denfert-Rochereau puisque jus- les “cataphiles” à toutes les époques,
mal aisé fut remplacé en 1805 par celui
qu’au début des années 1980, les visi- même ceux d’avant cette néonymie
que nous connaissons toujours dans la
teurs descendaient l’escalier originel sis créée au début des années 1980, et cela
capitale, utilisant la Seine comme réfé-
dans la cour du pavillon occidental de la fait partie du charme des carrières sous
rence. Le parcours de part et d’autre de
“barrière d’Orléans”. Paris. Pour les amateurs de l’histoire
l’ossuaire se déroulant sous la cam-
parisienne non attirés par cette aven-
On découvre rapidement, grâce à une pagne d’alors, ce n’étaient pas des rues
ture sous le bitume, une opportunité
plaque gravée, que l’on est sous l’ave- citadines avec des numéros, et donc
s’offre à eux : la visite des Catacombes
nue de Montsouris, devenue depuis aucun n’est visible ici.
de Paris, seule portion offerte à leur
René Coty en surface. L’apposition de
Le même style d’inscriptions émaillera curiosité moyennant le paiement d’un
la dénomination des rues aux encoi-
la longue galerie de sortie, avec ses droit d’entrée.
gnures des maisons ne remonte qu’à
fontis pédagogiques1, mais toutes les
1729, soit moins de cinquante ans
plaques portant une gravure ont été
avant la création de l’Inspection des
passées à la peinture blanche à une Les divers parcours
carrières, qui adopta le même principe
période indéterminée. menant à l’ossuaire,
pour se positionner sous Paris et s’y
repérer plus facilement. Aux noms des La seule particularité se verra au som-
et dans celui-ci
rues furent ajoutées des indications met de l’escalier de sortie, sa profon- Le parcours d’approche, hormis son
identifiant des bâtiments prestigieux deur est à la fois gravée en “pieds - changement radical de point d’entrée
ou remarquables en surface, tel ce pouces” et en mètres, mais au dixième au début des années 1980, a subi
“Regard XXV / De l’Aqueduc / Près de millimètre. La conversion fut effec- diverses variations liées principalement
l’hospice / De la Charité”, plaque sur tuée en 1795 par simple calcul mathé- aux travaux d’implantation de la gare
laquelle se remarque aux deux coins matique, lorsque l’on définit le tout terminale de la ligne de Sceaux (son
supérieurs les restes de deux fleurs de
q
1 Un fontis est “un effondrement du ciel de carrière et des différents matériaux géologiques
lys impitoyablement burinées au situés au-dessus. On parle de fontis venu à jour lorsque l’effondrement atteint la surface
moment de la Terreur, conformément avec les conséquences que l’on peut imaginer. Lorsqu’un fontis est consolidé à temps,
il n’atteint pas la surface et ne provoque pas de catastrophe”. (définition extraite de
au décret en vigueur en 1793 (en 1794, Inscriptions des Catacombes de Paris).

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HISTOIRE

q “embarcadère” de la place Denfert) en


1846, et aux modifications qu’il a fallu y
apporter pour son extension jusqu’à la
station Luxembourg en 1895 (qui sera
le terminus de la ligne jusqu’en 1977 !).
L’aménagement d’une telle surface
dévolue au chemin de fer en surface ne
fut pas sans conséquence, on l’imagine
bien. Il fallut des piliers de renfort au
niveau des carrières ce qui perturba le
parcours régulier de la visite.

Si on reprend le descriptif donné par


Héricart de Thury (p.257-275 Chapitre
sept : “Itinéraire des Catacombes”),
après avoir descendu les quatre-vingt
dix marches de l’entrée occidentale, “à
l’extrémité du pilier de maçonnerie,
n°1.H.T.1809, on trouve la galerie de
l’Ouest, qui est à l’aplomb de la rangée
occidentale des arbres de la route
d’Orléans […] L’extrémité nord de la
galerie de l’Est, qu’on est obligé de
suivre dans une longueur de cinquante
à soixante mètres, à cause des éboule-
mens2 et des fontis qui se trouvent sur
la ligne directe de l’escalier aux
Catacombes, ramène sous la demi-lune
intérieure du côté du pavillon Oriental
de la barrière d’Enfer, près des murs et
contre-murs qui ont été construits pour
fermer la communication des vides de
l’intérieur et de l’extérieur de Paris, à
l’effet d’empêcher la contrebande que
certains individus faisaient ancienne-
ment par dessous terre pour éviter les
droits d’octroi. Des murs de la fraude, la
galerie se dirige au midi, en suivant
l’aqueduc d’Arcueil. […] L’endroit le plus
favorable pour bien juger et reconnaître
ces opérations [de consolidation de
À gauche, représentation d’un parcours
l’aqueduc] sur le chemin des
fantasmé de l’ossuaire sur une gravure
Catacombes, est à quatre-vingt-dix
anglaise de 1822 (collection Claude
mètres sud du boulevard Saint-
Huguet). Afin de lui donner plus de crédit,
Jacques, dans le carrefour du chemin
il y est indiqué le point d’où aurait été
des doubles carrières, au point
prise la vue du dessus, vue qui ne
60,G,1780. […] Une ligne rouge au ciel
respecte pas non plus l’échelle ; en réalité
de la galerie indique le milieu du chenal.
les murailles d’ossements sont deux fois
Le chemin le plus court pour se rendre
moins hautes, la hauteur des galeries
de cet endroit aux Catacombes, est de
atteignant difficilement 2 mètres !
Sur la carte au-dessus une tentative de
2 C’est lors de la réforme de l’orthographe représentation de différents parcours qui
française de 1835 (avec la 6e édition du
Dictionnaire de l’Académie française) que se sont succédé pour mener les visiteurs
l’on se mit à garder le “T” au pluriel des de l’entrée de surface jusqu’à l’Ossuaire
mots se terminant par “ANT” ou “ENT” ;
avant, il tombait devant le “S” qui le rem- proprement dit des Catacombes, puis
plaçait (enfans, ossemens, innocens, de sa sortie au retour en surface ; notons
etc.). C’est à cette même époque, dans la
conjugaison, le “OI” fut remplacé par qu’il existait un troisième parcours
“AI” (étoit devint alors était). de sortie, se dirigeant d’abord vers le sud.

e
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En bleu, identifié sur fond blanc, il y en a très peu par rapport
ce plan de De Fourcy à ce qui exista. Imaginez-vous que
grâce à sa précision et toutes celles dont les lettres sont encore
l’exactitude du mobilier peintes en noir et non simplement
représenté, le parcours rehaussées par du noir animal, étaient
pour passer des recouvertes d’un badigeon blanc, dont il
sculptures de Décure à reste des traces dans tous les fossiles et
l’entrée de l’Ossuaire. autres parties creuses de ces plaques
En vert, deux autres gravées, avec éventuellement des
parcours d’approche traces de peinture blanche sur des os ;
anciens. En rouge la regardez bien ! Même les monuments
limite des dépôts commémoratifs de la Révolution fran-
d’ossements avant çaise, ou encore celui de évoquant les
l’extension ultime de “Tombeaux / Ossemens” de l’église
l’ossuaire en 1860. St-Laurent “Violés par les fédérés /
Déposés” en 1871 n’y avaient pas
échappé. Tandis que les motifs consti-
© http://troglos.free.fr

tués d’un crâne surmontant deux os


longs en sautoir (faisant à certains pen-
ser au drapeau des pirates ; on a les
références que l’on peut !), ou bien deux
os longs entrecroisés avec un crâne
suivre tout le cours de l’aqueduc dans voies ferrées en surface, sous lesquelles dans chaque angle (ce qui est évocateur
l’une ou l’autre de ces galeries infé- on se trouve, on en remonte par une pour les personnes introduites dans la
rieures, sur une longueur de deux cent pente douce jusqu’au vestibule actuel Franc-Maçonnerie)3, ils sont devenus
cinquante mètres environ, en passant de l’ossuaire. Cette entrée ne date que excessivement rares, ces disparitions
sous le regard, n°XXV ; mais les de l’agrandissement contemporain des étant dues cette fois-ci à l’indélicatesse
conducteurs font ordinairement grands travaux d’Haussmann (1859- de visiteurs qui cherchent à rapporter un
prendre le chemin des doubles car- 1860), et d’ailleurs le pré-vestibule actuel souvenir de leur excursion au “royaume
rières, dit du Port-Mahon, pour faire voir est daté de l’inspecteur Tournaire en des déjà morts”.
les grandes excavations faites par les 1876. L’alexandrin de Delille “Arrête !
Nous ne traversons plus, ni dans un sens
anciens.” C’est ici l’empire de la mort” et la plaque
ni dans l’autre, l’escalier menant aux
Ce site existe toujours, mais il n’est commémorative qui lui succède sur la
Catacombes basses, élément du par-
absolument plus visité, pourtant il pré- gauche ont été déplacés, en provenance
sente un indéniable intérêt historique de la zone du vestibule de 1815, aujour-
cours d’origine le plus emblématique et
q
qui a motivé son classement parmi les d’hui parfaitement inaccessible mais se 3 Voir l’article “Rite d’intégration à
Monuments historiques en 1994. On trouvant dans le renfoncement juste l’ENSMP et rituel en usage dans la Franc-
Maçonnerie”, par Gilles Thomas et Pierre
peut y remarquer un alignement de avant la crypte de la Lampe sépulcrale. Matarèse , p.37-52 de la revue “ABC
piliers à bras érigés en 1790 par ce qui Mines” de l’École des Mines de Paris,
Avant de pénétrer plus loin dans l’os- n°34 (février 2012).
étaient les “ateliers de Charité” payés
suaire, rappelons simplement que le
au moyen de fonds spéciaux prélevés
noir et blanc des nombreux obélisques
sur la cassette de Louis XVI “pour sou-
qui jalonnent le parcours est déjà visible
lager et soutenir la classe indigente”.
sur les clichés de Nadar en 1860, mais
Un escalier monumental permet alors
ces éléments de décor sont aussi évo-
de descendre dans une carrière de
qués dans des textes du XIXe siècle.
niveau inférieur dans laquelle Décure,
Quant aux plaques peintes en noir sur
dit Beauséjour, sculpta à partir de 1777
quelques vues de la forteresse de Autrefois pour s’orienter dans le
Port-Mahon dans l’île de Minorque labyrinthe de l’ossuaire, en ciel
(Baléares) y ayant séjourné avec l’armée s’observait de temps en temps une flèche
du maréchal de Richelieu en 1756 ; cet matérialisant le parcours ; certaines sont
ouvrier de l’Inspection mourut sous un toujours visibles. Ici on remarque même
éboulement qu’il provoqua par mal- un changement de direction, le noir de
adresse en 1782. Désormais, si le par- l’ancienne flèche (se dirigeant vers la
cours d’approche nous fait toujours droite) ayant été soigneusement gratté
croiser les œuvres de ce sculpteur-ama- car elle indiquait l’accès du temps
teur, au milieu de consolidations en d’Héricart de Thury. La nouvelle flèche se
meulière de 1878 nécessitées par les dirige maintenant à l’opposé.

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HISTOIRE

q qui est désormais fermé au public. En le


descendant, les visiteurs pouvait y lire
bâti de surface furent alors nécessaires.
En revanche, c’est davantage pour
l’origine latine de l’alexandrin de Delille remédier aux dégradations liées à
“[Comprime gressum] Umbrarum hic l’évolution naturelle d’une carrière
locus est, somni, noctisque soporæ”, associée à un manque d’entretien
tandis qu’une variation dans le parcours consécutif à une période historique
intra-ossuaire est visible par la flèche pour le moins troublée que des travaux
peinte en noir au ciel, qui invite à grim- de renfort furent entrepris. “Le
per cet escalier (une autre indique la désordre et la confusion où l’état
suite du chemin à son sommet). d’abandon dans lequel les Catacombes
restèrent pendant la révolution ; les
éboulemens qui eurent lieu à diffé-
De la carrière d’extraction rentes époques dans leur intérieur ; […]
de matériaux aux l’état de péril imminent que présentait,
Catacombes dépôt en beaucoup d’endroits, le ciel de la car-
d’ossements rière, fendu, lézardé et prêt à s’abîmer”
furent les principales raisons qui déter-
Si l’Ossuaire des Catacombes a été éta-
minèrent Héricart de Thury “à reporter
bli au niveau d’anciennes carrières sou-
De part et d’autre de la galerie, la masse dans les Catacombes une partie du
terraines, peu de visiteurs pensent à
de calcaire au-dessus des murs de grand atelier d’ouvriers établis pour la
son origine extractive quand ils pénè-
consolidation se trouve au niveau de consolidation des excavations situées
trent dans le site. Rares sont en effet
l’épaulement des visiteurs. sous le cours de l’aqueduc d’Arcueil”
ceux qui font le lien entre “l’atelier”
nous dit-il pages 214-215 de sa
(partie du parcours d’approche les consolidations à effectuer pour sou-
Description des Catacombes de Paris.
dénommé ainsi car permettant d’avoir tenir les bâtiments et autres construc-
En réalité, nombre de monuments de
une vague idée de ce qu’était une car- tions de la ville au-dessus. Or sur un
l’ossuaire sont en fait des massifs de
rière souterraine) et l’ossuaire propre- plan les masses de calcaire ne peuvent
maçonnerie astucieusement dissimu-
ment dit ; pourtant en regardant bien la être représentées que par des pata-
lés, élevés “partout où la nécessité en
chose de près, sur les ciels et les parois, toïdes, et pour distinguer quelle forme
fut reconnue” ; ainsi en est-il du tom-
certains signes ne trompent pas. sur le papier est à rattacher à tel pilier
beau de Gilbert, du pilier de l’Imitation,
sur le terrain, il convient de les identifier
Dans l’ossuaire nous sommes dans de l’autel du Sacellum “dans un endroit
par des chiffres ou des lettres que l’on
d’anciennes carrières souterraines prin- où le ciel, lézardé de toute part dans le
retrouve dans l’ossuaire soit au niveau
cipalement exploitées par la méthode voisinage d’un fontis ou grand éboule-
du ciel, soit parfois sur les masses
des piliers tournés, ces masses de ment, exigeait de nombreux piliers et
apparentes4.
pierre laissées en place. Mais dans la des murs de soutennement (sic)”.
galerie d’approche on croise une car- Lors de l’aménagement de l’ossuaire
rière par “hagues et bourrages” (donc des Catacombes sous Héricart de Thury
d’une hauteur moyenne de 1m 50), que en vue d’une ouverture au public, nous
l’Inspection a fait franchir sur plusieurs étions sous la campagne car sous la
dizaines de mètres de longueur lors des plaine de Montrouge. Peu de travaux
consolidations afférentes, par un sur- de consolidation par rapport au rare
creusement au niveau du ciel, afin de 4 Voir XYZ n°107 (2e trimestre 2006 /
respecter le gabarit qu’elle s’imposait rubrique histoire), p.57-63 : Les dessous
de Paris “Cartes sur table” (1ère partie), et
partout : “un homme debout avec une XYZ n°108 (3e trimestre 2006 / rubrique
brouette”. histoire), p.55-62 : Les dessous de Paris
“Cartes sur table” (2e partie).
Sur les masses des piliers tournés tou-
jours visibles, il est parfois loisible
d’observer des inscriptions datant de
l’exploitation, marques laissées par les
carriers, comme par exemple une date
potentielle 1586 écrite à la mine de
plomb entre une flèche pointant vers le
haut et un trèfle à trois feuilles à sa
droite.
La croix en ciel numérotée deux,
Toute carrière doit être cartographiée positionne l’emplacement du fil à plomb
précisément afin que soient position- L’identification des piliers tournés peut nécessaire dans toute cartographie pour
nées le plus judicieusement possible être alphabétique comme numérique. déterminer la verticale.

e
52 Revue XYZ • N° 136 – 3 trimestre 2013
Ou par exemple le grand pilier des nuits
Clémentines : “Ce pilier, qui est situé
sous la tombe Isoire, ayant été jugé
nécessaire pour soutenir le ciel de la car-
rière qui présentait des fentes et des
lézardes très multipliées, je lui fis donner
de fortes dimensions pour résister à la
grande pression à laquelle il devait être
Ils en côtoient en fait une dizaine diffé-
opposé, ce pilier se trouvant dans une
rents, passant dessous ou les contour-
partie basse de masse de pierre, dont les
nant, dont les deux ultimes sont parti-
couches sont inclinées vers la vallée de
culièrement mis en exergue de manière
Gentilly, et entre lesquelles il existe des
très pédagogique.
sources et des infiltrations qui détermi-
nent souvent au loin des glissemens et Dans l’ossuaire, hormis ces massifs
des affaissemens partiels” (Description édifiés pour lutter contre l’évolution
des Catacombes, p.294).

C’est ainsi que les quatre principaux


fontis sous lesquels passent les visi-
teurs à la fin de leur visite5, dans le par-
cours les menant de la sortie de l’os-
suaire à la base de l’escalier de
remontée, ont été consolidés après l’an-
nexion des communes suburbaines
quand cette partie est devenue vérita-
blement parisienne. Ces travaux de
mise en sécurité, tant pour la surface
que pour le public des Catacombes,
datent de 1874-1875, et eurent comme
autre conséquence une modification du
parcours de sortie.
5 Ils en côtoient en fait une dizaine diffé-
rents, passant dessous ou les contour-
nant, dont les deux ultimes sont particu-
lièrement mis en exergue de manière très
pédagogique.

À droite, représentation actuelle officielle du parcours dans l’ossuaire,


en comparaison avec une carte postale des années 1930 (ci-dessus)
montrant au final le même trajet de visite. Il n’y a pas de changement
dans les galeries parcourues, en revanche on peut discuter de
l’esthétique actuelle qui ne possède plus le charme discret d’avant.

Cadastre parisien conservé aux Archives de Paris, évoquant le titre de propriété de


la Veuve Roché sur le 19 de la rue Hallé (dans le quartier du Petit Montrouge). q
Revue XYZ • N° 136 – 3e trimestre 2013 53
HISTOIRE

Extrait de trois planches de l’Inspection des carrières (numéroté actuellement 25-51, ex-296), successivement de 1857, 1897 et 1968.

q naturelle et inéluctable d’une carrière


souterraine laissée en état de fin d’ex-
ou près de l’inscription de Deville (13D
ibidem), le trait délimitant le tracé de la
et les détails de cette “barrique en osse-
ments” varient d’ailleurs en fonction de
ploitation (i.e. son effondrement à plus rue Ducouëdic (à l’époque rue Neuve l’inspiration de l’équipe d’ouvriers char-
ou moins long terme), on peut égale- d’Orléans) et celui matérialisant le mur gée de temps en temps de lui donner
ment observer quelques éléments rap- porteur intérieur du bâtiment du dessus. une “nouvelle jeunesse”.
pelant le tracé des rues en surface ou Depuis de nouveaux massifs de maçon-
des murs porteurs des constructions nerie se sont également ajoutés au gré
qu’il fallut soutenir coûte que coûte, de l’évolution des ciels et de certaines Pour revenir aujourd’hui
sans pour autant trop dénaturer la phy- parois, comme celui en vis-à-vis de la du “Royaume des morts”
sionomie des galeries. Ainsi de la pro- Crypte de l’Ecclésiaste (ou crypte du
Comme du temps d’Héricart de Thury
priété Roché du 19, rue Hallé (= 2, rue Mémento), qui sépare en deux cet élé-
(p.295-300), on sort de l’ossuaire par la
d’Alembert) qui a donné lieu à quatre ment décoratif, isolant la plaque portant
porte de l’Est (= de la Tombe-Issoire),
massifs de consolidation, dont au moins Memento iræ, quoniam non tardabit des
mais la galerie actuelle ne date que de
deux (au moment de l’inventaire par trois autres, la rendant presque invisible
1874-1875, et l’on profita de ces travaux
Abel Lemercier) portaient l’identification dans l’ombre où elle est désormais.
de consolidations pour alors mettre en
au pochoir “Pté Roché S. 1866”. Seul
De même, juste avant de sortir de l’os- valeur quelques fontis avec un souci
subsiste l’inscription immédiatement à
suaire, se trouve une crypte autrefois pédagogique indéniable.
gauche de l’autel, en piteux état il est
dite de la Passion (à cause de la parole
vrai. Il est à remarquer que si depuis ce Mais si l’escalier salvateur est toujours
de la Passion du Christ qui y est gravée :
bâtiment a changé radicalement de phy- celui de 1784, du temps d’Héricart on
“Consummatum est”) mais dénom-
sionomie suite à une nouvelle construc- pouvait aussi suivre un chemin se diri-
mée aujourd’hui du Tonneau (ou
tion, l’architecte de l’actuel immeuble geant vers le Sud-Ouest, sous l’an-
rotonde des Tibias). Elle changea cer-
s’est judicieusement ingénié à faire cienne route d’Orléans (actuelle
tainement de nom probablement après
reporter les nouveaux murs principaux Tombe-Issoire) jusqu’aux substructions
le micro-scandale du concert clandestin
sur les massifs déjà existants. du regard XXIV de l’aqueduc d’Arcueil,
qui y fut organisé le 2 avril 1897 (avec la
à partir duquel il suffisait de suivre son
On peut encore voir en ciel de l’ossuaire, complicité de deux agents de
“cours souterrain”, autrement dit les
des indications qui servirent aux l’Inspection des carrières rappelons-le).
consolidations de cet aqueduc, jus-
ouvriers chargés des consolidations à On peut supposer que le pilier en pierre
qu’au pilier 40 G 1784, pour atteindre la
savoir comment se situait un bâtiment visible sur les photos de l’époque ou la
base de l’escalier de remontée.
par rapport aux carrières, afin d’édifier gravure de l’événement, a alors été
les consolidations idoines, par exemple entouré d’ossements pour diminuer À partir de la surface aussi le parcours
au niveau de l’inscription de La Fontaine l’espace disponible qui avait facilité un de visite de l’ossuaire a failli connaître
(16D dans l’inventaire du ChercheMidi) tel rassemblement. La forme générale des modifications, comme le montre un
plan d’une entrée monumentale pour
ce “monument du trépas”. Évoqué dès
Héricart de Thury, cet accès par une
rampe en pente douce au niveau de
l’ancienne “fosse aux Lions” (actuel
boulevard Saint-Jacques), avec une
avenue de cyprès de 200 mètres, précé-
dée d’une crypte ou une chapelle pour
les cérémonies, et une salle de réunion
pour les familles… ce projet exista un

e
54 Revue XYZ • N° 136 – 3 trimestre 2013
classés par ordre alphabétique :
http://www.carrieres.explographies.com ;
http://geos1777.free.fr ;
http://ktakafka.free.fr ;
http://www.lutecia.fr ;
http://ossuaire.wordpress.com ;
http://troglos.free.fr.

Contact
Gilles THOMAS
gilles.thomas@paris.fr

Bibliographie
Héricart de Thury - 1815 “Description
des Catacombes de Paris, précédé d’un
précis historique sur les catacombes de tous
les peuples de l’ancien et du nouveau
continent”, Bossange et Masson
Paul Fassy - 1862 “Les Catacombes de Paris
ou projet de fonder une chapelle funéraire à
http://www.photostereo.org

l’entrée des Catacombes”, avec une préface


de l’évêque de Paris Monseigneur
http://troglos.free.fr

de Cormenin - Paris
Abel Lemercier - 1872 “Liste complète des
inscriptions gravées dans les catacombes
de Paris”, Honoré Champion - CIRCA
Le plan de gauche de 1820 montre la “Fosse aux Lions ou principale entrée Anne-Cécile Lefort - 2005 “L’exploitation
des Catacombes” (représentée ci-dessus), celui de droite de 1839, une autre entrée des ressources minérales : la mise en place
d’un réseau de circulation et d’échanges”,
correspondant à la sortie actuelle.
p.68-87, dans Le Pré, entre Paris et banlieue.
Remerciements Histoire(s) du Pré-Saint-Gervais - Créaphis
temps, et fut même réactivé mi-XIXe,
Gilles Thomas “Catacombes de Paris.
mais cela demeura à jamais un vœu Pour une fois ces remerciements prendront (Re-)Découverte d’une inscription gravée de
pieu, les Catacombes n’étant pas faites une forme virtuelle, pour ceux qui l’Ossuaire”, p.4-20 dans Grottes et Gouffres
pour les inhumations directes ce qu’au- voudraient en savoir encore plus sur (la revue du SCP / CAF), n°162 (daté
rait pu laisser imaginer les descriptifs “l’ossuaire des catacombes de Paris”, je ne de décembre 2006 sic ! mais paru en fait
accompagnant ce projet. ● peux que vous conseiller les sites suivants en décembre 2007)
Gilles Thomas “Graphismes et graffitis
des Catacombes de Paris (Petite histoire
des visiteurs de l’Ossuaire des Catacombes,
et de leurs écrits)”, p.136-152 des actes
des Quatrièmes Rencontres Graffiti anciens
à Loches (22-24 septembre 2006), édités par
l’Association de Sauvegarde du Patrimoine
Archéologique et Glyptographique (parution
fin 2009)
Gilles Thomas et Xavier Ramette
“La création et l’aménagement des
Catacombes, Premier musée souterrain de
France au début de l’Empire, sous l’égide
de L.É.F. Héricart Ferrand, vicomte de Thury,
entre 1809 et 1815”, p. 66-98 dans
Napoleonica. La Revue, 2011/1 n°10
Gilles Thomas Diane Langlumé - 2011
“The Catacombs of Paris”, Parigramme
Xavier Ramette et Gilles Thomas - 2012
“Inscriptions des Catacombes de Paris
(Arrête ! c’est ici l’empire de la mort)”,
Les Catacombes de Paris apparaissent maintenant dans différents jeux vidéo, dont voici préface de Xavier Niel - éditions du cherche-
par exemple un plan fourni pour faciliter les déplacements des personnages. midi.

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