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A- Capitale économique

Séance 4 : Groupement de documents


- Extrait de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, p.41-43 de l’anthologie Flammarion
- « La petite histoire des faubourgs parisiens » publié sur www.pariszigzag.fr
- Vidéo France Culture « La zone, l’ancêtre du périph’ » :
https://www.facebook.com/reel/227453173304824
- « Il est cinq heures, Paris s’éveille » Jacques Dutronc, p.118 de l’anthologie Flammarion

 Extrait de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, tome 3, chapitre 2, p.41-43 de l’anthologie


Flammarion
Paris est né, comme on sait, dans cette vieille île de la Cité qui a la forme d'un berceau. La grève de cette île
fut sa première enceinte, la Seine son premier fossé. […]. Dès 1367, la ville se répand tellement dans le faubourg
qu'il faut une nouvelle clô ture, surtout sur la rive droite. Charles V la bâ tit. Mais une ville comme Paris est dans une
crue perpétuelle. Il n'y a que ces villes-là qui deviennent capitales. Ce sont des entonnoirs où viennent aboutir tous
les versants géographiques, politiques, moraux, intellectuels d'un pays, toutes les pentes naturelles d'un peuple ;
des puits de civilisation, pour ainsi dire, et aussi des égouts, où commerce, industrie, intelligence, population, tout
ce qui est sève, tout ce qui est vie, tout ce qui est â me dans une nation, filtre et s'amasse sans cesse goutte à goutte,
siècle à siècle. L'enceinte de Charles V a donc le sort de l'enceinte de Philippe-Auguste. Dès la fin du quinzième
siècle, elle est enjambée, dépassée, et le faubourg court plus loin. Au seizième, il semble qu'elle recule à vue d'œil et
s'enfonce de plus en plus dans la vieille ville, tant une ville neuve s'épaissit déjà au dehors.[…].
Au quinzième siècle, Paris était encore divisé en trois villes tout à fait distinctes et séparées, ayant chacune
leur physionomie, leur spécialité, leurs mœurs, leurs coutumes, leurs privilèges, leur histoire : la Cité, l'Université,
la Ville. La Cité, qui occupait l'île, était la plus ancienne, la moindre, et la mère des deux autres, resserrée entre
elles, qu'on nous passe la comparaison, comme une petite vieille entre deux grandes belles filles. L'Université cou-
vrait la rive gauche de la Seine, depuis la Tournelle jusqu'à la tour de Nesle, points qui correspondent dans le Paris
d'aujourd'hui l'un à la Halle aux vins, l'autre à la Monnaie.[…]. La Ville, qui était le plus grand des trois morceaux de
Paris, avait la rive droite. […].
Ce n'était pas alors seulement une belle ville ; c'était une ville homogène, un produit architectural et
historique du moyen â ge, une chronique de pierre. C'était une cité formée de deux couches seulement, la couche
romane et la couche gothique, car la couche romaine avait disparu depuis longtemps, excepté aux Thermes de
Julien où elle perçait encore la croû te épaisse du moyen â ge. Quant à la couche celtique, on n'en trouvait même plus
d'échantillons en creusant des puits.
Cinquante ans plus tard, lorsque la renaissance vint mêler à cette unité si sévère et pourtant si variée le luxe
éblouissant de ses fantaisies […], Paris fut peut-être plus beau encore, quoique moins harmonieux à l'œil et à la
pensée. Mais ce splendide moment dura peu. La renaissance ne fut pas impartiale ; elle ne se contenta pas d'édifier,
elle voulut jeter bas. Il est vrai qu'elle avait besoin de place. Aussi le Paris gothique ne fut-il complet qu'une minute.
On achevait à peine Saint-Jacques-de-la-Boucherie qu'on commençait la démolition du vieux Louvre.
Depuis, la grande ville a été se déformant de jour en jour. Le Paris gothique sous lequel s'effaçait le Paris roman
s'est effacé à son tour. Mais peut-on dire quel Paris l'a remplacé ?
Questions :
- Quelles sont les « trois villes » que décrit Victor Hugo ? Que représentent-elles ? Justifiez en quoi chacune a
son rô le à jouer dans l’organisation sociale.
- Qu’est-ce qui suggère leur hiérarchie ?
 « La petite histoire des faubourgs parisiens » publié sur www.pariszigzag.fr

Depuis l’Antiquité, Paris a presque toujours été entourée par un mur. Sept enceintes se sont ainsi succédées, parmi
lesquelles l’enceinte de Philippe-Auguste, le Mur des Fermiers Généraux ou encore l’enceinte de Thiers. Cette réalité a non
seulement donné l’expression « Paris intra-muros », mais également engendré la notion même de « faubourg parisien ». On
vous raconte comment.
Quelle est la différence entre un faubourg et un village ?
É tymologiquement, le mot « faubourg » désigne un bourg situé « hors la ville », au-delà de ses limites. Les faubourgs
de Paris étaient donc des villages situés au-delà des murs d’enceinte de la capitale. Mais alors, pourquoi n’a-t-on jamais consi-
déré Belleville comme un faubourg ? Pourquoi un Faubourg-Montmartre et un village Montmartre ont-ils existé en même
temps ? Parce que les faubourgs parisiens et les anciens villages annexés à Paris sont des entités très différentes.
D’un cô té, il y a les villages qui se sont développés indépendamment de Paris. Ils ont d’abord été des petits bourgs ru-
raux, éloignés de Paris à leur naissance et dotés d’une identité et d’une histoire propres. Il s’agit principalement des communes
annexées lors de l’agrandissement de 1860 : Montmartre, Grenelle, Belleville, Auteuil, Passy ou encore La Villette. De l’autre, il
y a les faubourgs qui, eux, sont des anciennes communes ayant toujours bordé la capitale. Ces communes sont indépendantes
également, mais directement connectées à Paris et dotées d’une histoire rivée à celle de Paris.
Contrairement à un faubourg, Montmartre est, au moment de son annexion en 1860 par Paris, un village tout ce qu’il y
a de plus indépendant, avec sa propre histoire et son propre urbanisme.
La naissance des faubourgs parisiens
Pour comprendre la naissance des faubourgs parisiens, il faut revenir au XIIe siècle. À cette époque, le roi Philippe-Au-
guste décide d’agrandir Paris en annexant quelques fiefs et seigneuries alentour. Il édifie par la même occasion une nouvelle
enceinte ceinturant Paris et ponctuée de onze portes. C’est à proximité de ces portes, par où passent l’argent et les marchan-
dises, que les premiers faubourgs vont voir le jour. C’est le cas, par exemple, du faubourg Saint-Germain qui s’urbanise en
continuité du bourg parisien de Saint-Germain-des-Prés.
Mais Paris se développe rapidement et se retrouve bientôt à l’étroit. C’est pourquoi, dès 1356, les faubourgs de
l’époque sont intégrés à Paris, tandis qu’une nouvelle enceinte et de nouvelles portes sont créées. Un second groupe de fau-
bourgs se développe alors aux portes de Paris. Parmi eux, on trouve les faubourgs Saint-Antoine, Saint-Honoré, Saint-Denis,
Saint-Martin, du Temple ou encore Montmartre.

Plan de Paris à la fin du XIVe siè cle L’enceinte de Charles V, bientô t remplacé e par les Grands Boulevards, sur le plan Saint-Victor (vers 1550)
Les faubourgs parisiens intègrent Paris
Faubourgs à l’extérieur de Paris, bourgs à l’intérieur de Paris, les deux séparés par une enceinte et reliés par une
porte. Jusque-là tout est simple. Pourtant, les choses se compliquent lorsque Louis XIV décide de détruire l’enceinte qui en-
toure Paris et de la remplacer par les Grands Boulevards.
Pour la première fois depuis l’Antiquité, Paris n’est plus ceinturée par aucun mur. La distinction entre bourg et fau-
bourg ne tient alors plus qu’à un fil. Qu’est-ce qui différencie désormais le bourg de Saint-Germain du faubourg Saint-
Germain ? Plus grand-chose et, en tout cas, pas un mur ! C’est pourquoi l’on décide, en décembre 1701, d’intégrer ces quar-
tiers périphériques à Paris. Par nostalgie ou facilité, les noms des faubourgs seront néanmoins conservés.
Petite astuce : les anciennes limites de Paris peuvent être retrouvées facilement aujourd’hui. Et cela, simplement
grâce aux noms de quelques rues.
Avez-vous déjà remarqué que la rue du Faubourg Saint-Honoré donne, lorsque l’on se dirige vers le centre de Paris,
sur la rue Saint-Honoré ? La rue du Faubourg du Temple sur la rue du Temple ? C’est exactement la même chose pour les huit «
rues du Faubourg » que l’on trouve encore dans Paris (Saint-Martin, Saint-Antoine, du Temple, Poissonnière, Saint-Honoré,
Montmartre, Saint-Denis, Saint-Jacques). Cela permet non seulement de se repérer, mais aussi de visualiser les limites des an-
ciens faubourgs : la rue Saint-Denis correspond au Paris d’avant 1700, la rue du Faubourg-Saint-Denis au Paris d’après 1700 !
Question :
- Qu’est-ce qui, Pour Victor Hugo comme dans l’article ci-dessus, caractérise les villes qui ont pour vocation de devenir
des capitales ? Trouvez-vous ce critère justifié ?

 Vidéo France Culture « La zone, l’ancêtre du périph’ » :


https://www.facebook.com/reel/227453173304824
Questions :
- A quoi servait la zone initialement ? Quelles sont ses dimensions ?
- Quels sont les buts des travaux d’Haussmann d’après cette vidéo ? Quelles en sont les conséquences ?
- Qui sont les habitants de la zone ? Comment sont-ils perçus ?
- Que réclament les grands zoniers, ceux qui profitent de cet espace ? Qu’est-ce qui s’y oppose ?
- Quels sont les différents projets proposés pour exploiter cette zone ?

 « Il est cinq heures, Paris s’éveille » Jacques Dutronc, p.118 de l’anthologie Flammarion
« Il est cinq heures, Paris s’é veille » est l’un des plus grands titres interpré té s par Jacques Dutronc (né en 1943). Cette chanson est sortie en mars 1968, deux
mois avant que la jeunesse de France ne se mobilise politiquement et descende dans la rue. Les paroles s’inspirent de Marc Antoine Dé saugiers (1772-1827)
qui é crivait en 1802 : « Tout Paris s’é veille, allons nous coucher. » Dutronc chante les pé ré grinations d’un dandy qui termine sa nuit festive et rencontre sur
son chemin la France ouvriè re, celle qui se lè ve tô t. Deux peuples de Paris se cô toient ici : celui de la nuit, de la fê te et de l’insouciance et celui du jour, du
travail et de la fatigue. Deux mondes qui font de Paris une ville qui ne dort jamais…

Questions :
- Quelles sont les deux images de Paris que véhicule ce texte ? Quels noms sont donnés aux personnages parisiens ?
- Y a-t-il une possibilité pour ces deux mondes opposés de vivre ensemble ou de se cô toyer ? Relevez les noms de lieux.
Quels types de quartiers évoquent-ils ?
Je suis le dauphin de la place Dauphine A la Villette on tranche le lard
Et la place Blanche a mauvaise mine Paris by night, regagne les cars
Les camions sont pleins de lait Les boulangers font des bâ tards
Les balayeurs sont pleins de balais Il est cinq heures
Il est cinq heures Paris s'é veille
Paris s'é veille Paris s'é veille
Paris s'é veille La tour Eiffel a froid aux pieds
Les travestis vont se raser L'Arc de Triomphe est ranimé
Les stripteaseuses sont rhabillé es Et l'Obé lisque est bien dressé
Les traversins sont é crasé s Entre la nuit et la journé e
Les amoureux sont fatigué s Il est cinq heures
Il est cinq heures Paris s'é veille
Paris s'é veille Paris s'é veille
Paris s'é veille Les journaux sont imprimé s
Le café est dans les tasses Les ouvriers sont dé primé s
Les café s nettoient leurs glaces Les gens se lè vent, ils sont brimé s
Et sur le boulevard Montparnasse C'est l'heure où je vais me coucher
La gare n'est plus qu'une carcasse Il est cinq heures
Il est cinq heures Paris se lè ve
Paris s'é veille Il est cinq heures
Paris s'é veille Je n'ai pas sommeil
Les banlieusards sont dans les gares
Proposition de corrigé :
 Extrait de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, tome 3, chapitre 2, p.41-43
de l’anthologie Flammarion

Questions :
- Quelles sont les « trois villes » que décrit Victor Hugo ? Que représentent-elles ? Justifiez
en quoi chacune a son rô le à jouer dans l’organisation sociale.
- Qu’est-ce qui suggère leur hiérarchie ?
L’île de la Cité est présentée comme ayant la forme d’un berceau et la mère des deux autres, ce
qui crée une chronologie et un cadre naturellement délimité à la cité. Il y a donc la mère, la Cité,
et ses filles : l’Université et la Ville. Chaque espace a son rô le à jouer : la Cité est le cœur
historique et dirige donc les deux autres. L’Université est le lieu des savants, elle est le pô le
intellectuel. La Ville est le pô le commercial. Sans le quartier nourricier et travailleur, il serait
impossible de maintenir une population aussi nombreuse. Le quartier intellectuel participe au
rayonnement de la capitale, notamment de la Sorbonne : sans vie culturelle, spirituelle, une ville
peut-elle être une capitale ?
La Cité, avec la métaphore maternelle, est celle qui concentre les pouvoirs : politiques, religieux
et financiers. L’Université, sur la rive gauche, concentre la vie intellectuelle et la Ville, sur la rive
droite est la partie populaire et commerciale. Chacune fonctionne selon ses codes propres :
parce qu’elles ont une fonction spécifique, elles ont leurs histoires et leurs habitudes. Cependant,
la Cité, qui concentre donc les pouvoirs décisionnels, semble « une petite vieille » dépassée par
ses « deux grandes et belles filles » pour Hugo qui relativise son pouvoir avec son regard
d’homme du XIXème siècle qui sait quelles évolutions la localisation du pouvoir va suivre en
France entre le XVIème siècle et le XIXème.
 « La petite histoire des faubourgs parisiens » publié sur
www.pariszigzag.fr

Question :
- Qu’est-ce qui, pour Victor Hugo comme dans l’article ci-dessus, caractérise les villes qui
ont pour vocation de devenir des capitales ? Trouvez-vous ce critère justifié ?
Une ville capitale se détermine par sa capacité à s’étendre comme on peut le constater avec le
champ lexical de ce développement, de cette propagation, voire de ce débordement permanent
dans le texte de Victor Hugo, doublé de la métaphore de l’entonnoir et celui des conquêtes
militaires dans l’article de pariszigzag. C’est le même principe avec le futur « Grand Paris » pour
les J.O.
Par ailleurs, cette chronologie montre que la capitale témoigne de l’Histoire. Chez Hugo,
concentration sur les différents mouvements architecturaux : romains, celtiques, romane,
gothique. Dans l’article, concentration sur la toponymie qui permet de suivre l’expansion de la
ville.
Critères : expansion et témoin de l’histoire.
Sont-ils justifiés ? Question à poser aux étudiants.

 Vidéo France Culture « La zone, l’ancêtre du périph’ » :


https://www.facebook.com/reel/227453173304824

Questions :
- A quoi servait la zone initialement ? Quelles sont ses dimensions ?
Zone d’entraînement militaire construite autour des anciennes fortifications de Thiers
construites au milieu du XIXème siècle. 250 mètres de large sur 34 km de long non
constructibles.
- Quels sont les buts des travaux d’Haussmann d’après cette vidéo ? Quelles en sont les
conséquences ?
Sécuriser et embourgeoiser Paris + Déplacement des classes populaires de la capitale vers les
banlieues.
- Qui sont les habitants de la zone ? Comment sont-ils perçus ?
Les ouvriers les plus pauvres : ni des ouvriers des usines ni des bourgeois. Les zoniers, habitants
de la zone, sont des chiffonniers, des rémouleurs, et des ouvriers de petits métiers comme des
récupérateurs de déchets ou des marchands ambulants.
Ils sont vus négativement, stigmatisés par les écrivains et les journalistes de l’époque : « les
sauvages de la civilisation ». Ils dérangent. Cette zone est considérées comme insalubre et
alimente les légendes urbaines orchestrées par les politiques et la presse, brodant délibérément
sur les méfaits de la célèbre bande criminelle des Apaches.
- Que réclament les grands zoniers, ceux qui profitent de cet espace ? Qu’est-ce qui s’y
oppose ?
Des droits légaux qui finiraient par les reconnaître comme propriétaires légitimes de cette zone
or la proximité de ces terrains avec Paris leur donnerait une grande valeur si ces terres étaient
légalisées.
- Quels sont les différents projets proposés pour exploiter cette zone ?
Après la première guerre mondiale, utopie urbaine, conversion de la zone noire en zone verte
pour aérer la capitale et aplanir les conflits. Les anciennes fortifications de Paris sont
progressivement détruites dans les années 1920 pour laisser place aux HBM, ancêtres des HLM
sur la moitié de l’enceinte de Paris. La zone devient le lieu des quartiers pauvres, construits en
marge de la modernité de la ville de Paris elle-même. Elle devient un espace symbolique de la
marginalité qui se détache de son origine parisienne. Evoquer la banlieue comme si c’était une
zone de dépravation avec des problèmes sociaux qui seraient des dangers pour l’ensemble de la
société est donc très ancien.
Après la seconde guerre mondiale, idée d’une autoroute pour contourner Paris pour deux
raisons : fluidifier la circulation et distinguer Paris de ses alentours de manière précise de
manière à ce que les étrangers puissent identifier Paris sans la confondre avec ses banlieues.
Conception très hiérarchique de l’urbanisme et de la planification urbaine faite pour trier les
pauvres des riches. Quand le chantier démarre dans les années 1960, les zoniers disparaissent et
deviennent des zonards toujours issus des marges, des banlieues ouvrières, de plus en plus
perçus comme posant problème.

 « Il est cinq heures, Paris s’éveille » Jacques Dutronc, p.118 de


l’anthologie Flammarion

Questions :
- Quelles sont les deux images de Paris que véhicule ce texte ? Quels noms sont donnés aux
personnages parisiens ?
Personnages parisiens : Le dauphin, livreurs de lait, balayeurs, travestis, strip-teaseuses,
amoureux, cafetiers, banlieusards, bouchers, les « Paris by night », boulangers et ouvriers.
Les noctambules : fêtards, artistes, touristes ou amoureux (Paris, capitale des amoureux ?)
croisent le petit monde qui travaille à Paris, ceux qui la nourrissent et l’entretiennent :
commerçants, ouvriers, employés communaux et ouvriers. Le chanteur se présente comme le
Dauphin, le prince de la nuit ? Le Prince héritier car c’est ainsi qu’on nommait le prince héritier
de la couronne royale française du temps de la monarchie des Bourbons en France.
- Y a-t-il une possibilité pour ces deux mondes opposés de vivre ensemble ou de se
cô toyer ? Relevez les noms de lieux. Quels types de quartiers évoquent-ils ?
Noms de lieux à placer sur une carte : Place Dauphine, place Blanche, boulevard et gare
Montparnasse, Villette, Tour Eiffel, Arc de Triomphe et Obélisque.
Quartiers associés à la bohème (quartiers des artistes parisiens) : place Blanche, au pied de
Montmartre (voir Amélie Poulain ?) et Montparnasse qui évoque davantage les années
surréalistes.
Quartier est : la Villette avec ses abattoirs créés au milieu du XIXème (les bouchers de la Villette)
et fermés en 1974 renvoient au rô le plus industriel et ouvrier de ce quartier qui reste populaire
encore aujourd’hui.
Cœur historique et aristocratique de Paris : place Dauphine, à l’ouest de l’île de la Cité, et ouest
parisien avec des monuments du XIX : Arc de Triomphe souvenir des campagnes de Napoléon
Ier débuté en 1806, l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde installée en 1836 et offerte
par le vice-roi d’Egypte à Charles X lors des campagnes archéologiques menées par Champollion
et la Tour Eiffel symbole de l’industrie métallurgique pour l’exposition universelle de 1889.
 Ils se croisent mais ne se cô toient pas. Ils ne vivent pas aux mêmes heures ni dans les
mêmes espaces.
B.T.S. - D.S. en 2H - SUJET D’ECRITURE PERSONNELLE
Pensez-vous que la mixité sociale soit impossible à Paris ?
Corpus :
- Extrait de Bel-Ami, Guy de Maupassant, p.29-30 de l’anthologie Flammarion
- « A Paris, les inégalités s’aggravent de manière abyssale », Claire Legros, Michel
Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Monde, 29 janvier 2019, p122-124 de
l’anthologie Flammarion
- Extrait de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, p.41-43 de l’anthologie Flammarion
- « La petite histoire des faubourgs parisiens » publié sur www.pariszigzag.fr
Culture générale :
- « Paris XIXème, une capitale au pluriel », France Culture, 10 décembre 2021, avec
Jonathan Siksou, journaliste indépendant et Christophe Charle Professeur
émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/paris-
xixe-siecle-une-capitale-au-pluriel-7461260
- Vidéo France Culture « La zone, l’ancêtre du périph’ » :
https://www.facebook.com/reel/227453173304824
- « Il est cinq heures, Paris s’éveille » Jacques Dutronc, p.118 de l’anthologie
Flammarion
Culture générale personnelle :
- La Vie devant soi de Romain Gary
- Les Aristochats de Disney
- « Rue de Panam’ » des Ogres de Barback
- « Paname » de Slimane
Ecriture personnelle : proposition de corrigé
Pensez-vous que la mixité sociale soit impossible à Paris ?

I- Paris, capitale de la richesse

a- Paris, capitale du capitalisme :

Corpus : Les riches, les notables regardés par le peuple de Paris dans Bel-Ami de Maupassant
dans une hiérarchisation spatiale symbolique : les riches sont en haut des marches et les pauvres
en bas, sur le parvis.
Culture générale : Jérô me Beauchez, sociologue et anthropologue, interrogé par France culture
sur l’histoire du périphérique parisien, évoque le capitalisme qui prospère à Paris et qui emmène
les plus pauvres vers le périphérique puis de l’autre cô té du périphérique.
Culture personnelle : Les migrations selon les classes sociales et les rives de Paris. Les très riches
ne veulent même pas se mélanger à la bourgeoisie. Réel capitalisme. Situation difficile pour les
classes populaires qui veulent habiter à Paris, y compris pour les petits commerces, comme le
rappelle Romain Gary dans La Vie devant soi dont l’histoire se déroule dans les années 1960. Son
narrateur et personnage principal, Momo, souligne l’opposition entre les quartiers qu’il appelle
« français » où la majorité des habitants sont « français » donc « blancs » et les quartiers plus
populaires, comme Belleville, où il vit, plus hétérogènes.

b- Une ville de la haute bourgeoisie :

Corpus : D’après l’article du Monde, dans un phénomène de gentrification assez commun aux
grandes villes, il y a des quartiers aisés, à l’ouest et les quartiers plus populaires à l’est et au
nord, donc pas de mixité, y compris entre les riches (où il y a des strates selon les richesses) avec
une montée progressive des professions intermédiaires et supérieures.
Culture générale : Les riches cherchent à mettre à l’écart de Paris les dangers de la pauvreté en la
repoussant sans cesse vers l’extérieur comme en témoigne Christophe Charle en évoquant les
grandes mutations de la ville dans l’émission de France Culture sur Paris au XIXème siècle. A la
suite des grands travaux du baron Haussmann, les propriétaires augmentent considérablement
les loyers et les locataires qui ne peuvent plus payer doivent s’éloigner du centre. Il cite
notamment Berlioz, pourtant compositeur à succès, contraint de déménager suite à
l’augmentation de son loyer par son propriétaire.
Culture personnelle : Même dans Les Aristochats de Disney, les chats qui vivent dans les beaux
quartiers sont nommés soit par un titre de noblesse, Duchesse, soit de noms d’artistes : Berlioz,
le chaton musicien, Toulouse pour Toulouse Lautrec, le chaton peintre et Marie pour Maria
Callas, pour la chanteuse alors que le chat de gouttière vient de la périphérie et a un nom
irlandais populaire : Thomas O’Malley.

II- Une mixité sociale impossible ?

a- Une ville d’affrontements sociaux

Corpus : Aucun souhait des riches de cô toyer les classes plus populaires comme le rappellent les
auteurs de l’article du Monde en évoquant les jeunes couples avec de bons salaires qui
s’installent dans le XVIIIème arrondissement, ancien quartier populaire de la Goutte d’or, et dans
lequel ils scolarisent leurs enfants dans des écoles privées pour éviter qu’ils ne cô toient les
enfants des classes populaires qui sont scolarisés dans les écoles publiques.
Culture générale : Dans la vidéo de France Culture sur le périphérique parisien, Jérô me Beauchez
explique que ce qu’on appelait les « zoniers », les habitants de la zone qui deviendra le
périphérique, et qui n’étaient ni des bourgeois ni des ouvriers des usines, ont été caricaturés,
« ensauvagés » et considérés comme des marginaux par la bourgeoisie. Ceux qui vivent dans la
zone dérangent et sont considérés comme dangereux, ce qui alimente les journaux qui se
nourrissent des méfaits de la fameuse bande criminelle des Apaches en jouant sur la peur et en
déformant les faits pour les rendre plus sensationnels.
Culture personnelle : Les Ogres de Barback dans « Rue de Panam’ » racontent cette violence
latente entre les deux Paris, Paname étant un surnom populaire pour désigner Paris. Ils évoquent
le quotidien d’une rue populaire dans laquelle travaillent des prostituées et où le narrateur
« aiguise [s]a lame pour planter les rupins ». Loin du Paris de carte postale où les touristes
achètent des tours Eiffel en plastique, il ya des « jeunes en galère » qui « trafiquent la misère ».

b- Une domination sociale certaine

Corpus : Victor Hugo explique très bien, tout comme l’article de Pariszigzag, comment, au fur et à
mesure que Paris a grandi, elle s’est étendue et transformée mais en préservant toujours une
certaine logique qui consiste à garder au plus près de son centre historique ceux qui ont les
moyens financiers et le pouvoir politique. En présentant l’île de la Cité, la zone la plus petite
géographiquement, comme la mère des deux autres « villes » de Paris du XVème siècle,
l’Université, sur la rive gauche de la ville, celle des savants, des intellectuels et des théologiens et
la Ville, sur la rive droite, celle du commerce plus populaire, il en fait son centre politique qui
concentre les pouvoirs.
Culture générale : Jacques Dutronc chante sa vie de privilégié qui, au lendemain d’une nuit de
fête, croise les ouvriers, le petit peuple de Paris, au moment d’aller se coucher. Deux Paris se
croisent donc : celui de la nuit, de la fête, et celui du jour, du travail et de la fatigue.
Culture personnelle : Dans sa chanson « Paname », Slimane se présente comme un artiste qui
veut conquérir Paris mais sait qu’il y a deux Paris, « qu’après le périph ‘, la vie est un peu plus
triste » et qu’il aura plus de mal à réussir à cause de sa « gueule » d’immigré.

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