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Développez Votre Leadership Relationnel
Développez Votre Leadership Relationnel
DÉVELOPPEZ
VOTRE LEADERSHIP
RELATIONNEL
UN LEADERSHIP FRÉQUENCE 5
BASÉ SUR LA PROCESS COMMUNICATION
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Mise au net des illustrations : PCA
© InterEditions-Dunod, 2018
InterEditions est une marque de
Dunod Éditeur, 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN : 978‑2‑72‑961889‑6
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L’homme est lien,
c’est pour cela qu’il est homme.
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the
Sommaire
Première partie
Notre monde est et sera d’abord relationnel…
le leadership aussi
Deuxième partie
Les apports de la Process Communication
à l’intelligence relationnelle du leader
Troisième partie
L’influence relationnelle positive du leader LF5
au niveau des équipes
Quatrième partie
L’influence relationnelle positive du leader LF5
au niveau des organisations complexes
Cinquième partie
D’un leadership de domination
vers un leadership relationnel d’influence
Conclusion.................................................................................................. 185
Vers un cerveau de plus en plus collectif….................................................. 185
Bibliographie............................................................................................... 189
Liste des figures........................................................................................... 191
Table des matières........................................................................................ 193
Préface
Gérard Collignon
Président de Kahler communication France et Africa
Introduction
êtres. L’approche PCM peut s’avérer être une vraie boussole intérieure
et relationnelle, puissante dans la gestion de soi en tant que leader rela-
tionnel et dans l’adaptation à cet environnement labile. Toute une partie
de l’ouvrage y sera consacrée afin d’en décrire les grandes lignes et les
aspects conceptuels et opérationnels dans l’exercice du leadership.
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Partie
Bernard Laurent
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1
ÊTRE LEADER
DANS UN MONDE HYPERCOMPLEXE
Le courant de la relation
Depuis une dizaine d’année déjà un nouveau souffle discret en apparence,
d’un autre genre, perce et émerge de manière de plus en plus forte dans
différentes sciences, même si son écho reste à ce stade peu amplifié par rap-
port à sa puissance intérieure. Ce courant de la relation ne s’est pas déclaré
comme tel, mais la tentation est grande de l’officialiser en le conceptualisant.
À défaut de courant officiel, parlons alors de tendance et scrutons les
toutes prochaines années afin d’en évaluer l’impact.
Ce courant rassemble autour de lui différentes disciplines allant des
neurosciences, de la biologie à l’économie, en passant par la psychologie
sociale cognitive, la sociologie…
Ces différentes disciplines mettent la dimension relation au cœur
du sens que donne un être humain à sa propre finalité existentielle et
constitue donc une motivation première : celle d’être en relation. De fait,
toute activité humaine, quel que soit son degré de sophistication, n’a
alors qu’une finalité, créer du lien, même dans le combat et l’adversité.
Comment peut-il en être autrement dans l’exercice du leadership ?
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Degrés
de complexité
Produit/
Poids financier
Technologie/Secteur
organisation qu’il faut souvent plusieurs années pour les installer afin
qu’ils se stabilisent dans leur environnement. Cela ressemble souvent à
une greffe externe qui vient s’implanter dans un corps avec tout ce que
cela implique comme adaptation mutuelle à opérer.
D’autres process moins lourds que les ERP existent dans les entre-
prises. Ces dernières investissent fortement dans ces process en faisant
le pari de la structuration rapide par des process standards qui sont sous
contrôle. L’enjeu est alors celui de la pérennité et de la récurrence. Ceci
est a priori juste si on se réfère à l’étude faite par Jim Collins dans son
ouvrage Built to Last cité précédemment. En effet parmi les dimensions
qui contribuent fortement à la pérennité des entreprises, existe celle de la
capacité des organisations à tourner comme « des horloges » dues surtout
à l’adaptation et la puissance de leurs process internes.
Tout l’art du leader process (fréquence 2) est d’utiliser les diffé-
rents process sur la base de deux principes afin d’optimiser la « greffe
organisationnelle »
•• Principe 1 : « Le process comme moyen ». Le process n’est pas une
finalité en soi, quelles que soient sa spécificité et sa puissance. Un pro-
cessus a un seul but, celui de contribuer à produire au bout quelque
chose de matériel (produit) et d’immatériel (des liens) qui le dépasse.
Le process sait s’effacer au profit de quelque chose de plus important
et plus grand que lui.
•• Principe 2 : « Sustainable process ». Déployer les process de manière
« écologique » en tenant compte de la culture de l’organisation, par
notamment de la pédagogie avant et pendant le déploiement du pro-
cess ainsi que son utilisation au quotidien. Le niveau de densité du
process ainsi que sa complexité aboutissent parfois à des évolutions,
voire des bouleversements culturels dans les organisations dus aux
changements opérationnels et comportementaux qui en résultent.
D’ou la nécessité d’anticiper d’accompagner afin de faire émerger
et expliciter le sens des changements en cours et de se servir de ce
contexte comme une véritable opportunité de mobilisation collec-
tive et synchronisée.
Les cas d’accidents industriels dus à des manques de préparation de
déploiement de process, sont assez nombreux dans le monde de l’en-
Être leader dans un monde hypercomplexe 23
s’installe dans toute entreprise entre ces différents regards, tous indivi-
duellement très pertinents.
Le rôle stratégique et tactique du leader consiste à évaluer les différents
équilibres et à maintenir « à flot » la dynamique de l’ensemble en favori-
sant certains métiers au détriment d’autres au gré des enjeux et contextes
du moment. Son rôle consiste également à évaluer les enjeux propres au
dirigeant lui-même (besoin de résultats financiers plus pimpants, de pro-
duits avec une qualité plus développée afin de séduire un éventuel nouvel
actionnaire, signaux sociaux forts aux syndicats, rapports de force au sein
du conseil d’administration et jeux d’influence des actionnaires…).
Peser, calculer, anticiper, évaluer, comparer, supposer, s’allier…, cette
fréquence F3 stratégique est une éternelle danse avec une réalité hyper
mouvante et des données enchevêtrées et paradoxales.
C’est une posture alchimique très subtile, un mélange de règles légales
externes, mais également de principes et valeurs morales personnelles.
L’ensemble conditionne la posture du leader, ses choix, ses décisions, ses
arbitrages, ses alliances et les conséquences qui vont avec. Cette forme de
conscience de la part du leader mêle analyse des données, leur mise en pers-
pective, leur évaluation et hiérarchisation, c’est la posture du leader stratège.
Dans l’une des séances de travail en coaching avec une de mes clientes
(présidente d’une institution de service en grande difficulté depuis
12 mois environ suite à des restructurations), nous échangions à propos
de sa prochaine intervention devant ses cadres lors du workshop annuel.
Nous avions l’habitude depuis quelques années de travailler ses interven-
tions ensemble sur la base d’un questionnaire. Cet exercice de coaching
est censé activer chez ma cliente sa créativité et aller la chercher et l’inter-
peller dans des zones qu’elle a peu l’occasion d’investir afin de donner de
la profondeur au dialogue qu’elle s’apprête à avoir avec ses collaborateurs.
L’une des questions la mettait fictivement face à un leader référent pour
elle, en l’occurrence Jack Welsh, célèbre ex-dirigeant CEO de General
Electric. Lors de cette séance de dialogue fictif, elle devait expliquer en
quelques mots et phrases à J. Welsh ce qu’est un leader et son rôle dans
une organisation selon elle. Nous nous sommes appuyés elle et moi sur ce
26 Développez votre leadership relationnel
dialogue fictif et avons extrait des mots clés, des phrases, des intentions
qui sont devenus les repères et contours de son futur discours. La suite de
l’exercice a consisté à ce que ma cliente rédige seule, son discours dans
une forme d’introspection et d’appropriation des mots.
Lors de notre session de travail suivante, elle m’a lu son discours et m’a
demandé un retour. Je lui ai demandé de ne lui faire le feed-back qu’après
l’avoir entendue prononcer en face de ses collègues, sachant que ce que
j’avais entendu dans une forme de première était déjà de haute tenue.
Ce discours a été prononcé devant 350 collaboratrices et collaborateurs.
J’ai trouvé que ma cliente avait livré un discours clair par la précision de
ses arguments, percutant par l’énergie et la simplicité des phrases, sensible
par l’empathie qu’elle y a mise, profond par la pertinence des images
choisies, direct par l’absence de toute once de démagogie en assumant la
dure et âpre réalité du moment. Son discours a dépassé la factualité des
mots pour se situer au niveau du sens des choses. Elle s’est située à un
niveau aspirationnel en donnant du sens à la réalité actuelle collective du
moment (plan social, restructuration).
Ce fut pour moi, après des années en accompagnement de dirigeants,
l’une des meilleures professions de foi à laquelle j’ai eu à être confronté de
la part d’un leader, assumant et incarnant l’une des postures et métiers les
plus complexes et ingrats qui puissent exister.
En lui faisant mon feed-back je lui ai exprimé mon admiration et lui ai
dit qu’à travers cette posture, elle incarnait un objet de projection positive
nécessaire pour ses collaborateurs et un puissant levier d’adhésion à tout
projet de transformation d’entreprise. Elle m’a répondu dans une forme
d’évidence pour elle que s’étant adressé à Jacques Welch même fictive-
ment, elle s’était sentie inspirée par ce grand dirigeant qui pour elle, était
également un objet de projection positive.
Activer ce qui fait sens chez les personnes, faire prendre de la hau-
teur, intégrer systématiquement la notion d’enjeu dans toute situation
professionnelle font partie de la dimension « aspirationnelle ». Ceci aide
les groupes professionnels à transcender l’opérationnel et parfois à le
sublimer. Il n’existe pas de « boîte du sens » nichée quelque part, mais ce
sens se crée, s’invente, se conceptualise, se rêve…
Accéder à ce niveau de conscience, celui de l’émotion (fréquence 4)
pour un leader, implique une forme de connexion à lui-même, un accès
direct et explicite à ses valeurs, à ses intuitions, à sa sensibilité, ses émo-
tions et sa subjectivité.
La mobilisation des acteurs en entreprise autour de dirigeants lea-
ders s’est très souvent faite dans l’histoire, sur la base de quatre facteurs
essentiellement :
Être leader dans un monde hypercomplexe 27
•• la peur,
•• la nécessité,
•• la conviction,
•• l’envie.
Dans la réalité des organisations professionnelles nous trouverons des
hybrides des quatre. Mais plus le curseur est mis sur les deux derniers
critères, plus nous nous éloignons d’une énergie de « suiveurs » pour être
dans celle des « pro-acteurs », porteurs d’une idée, de valeurs et ambassa-
deurs d’un tout global.
Le leadership et la mobilisation par le sens permettent un accès à la
réalité par d’autres voies que celle de la rationalité. Or, l’ambivalence
dans l’exercice du leadership se trouve dans cette cohabitation : rationa-
lité/subjectivité, présente dans la réalité des organisations.
Plus le niveau de complexité de l’organisation dans laquelle officient
les leaders est élevée, plus le recours à cette zone de leadership est néces-
saire à l’exercice de leadership, par ce qu’elle suggère et propose comme
nuances et possibilités à l’appréhension de la réalité. En plus d’un accès à
une réalité rationnelle, elle ouvre l’opportunité aux leaders d’une lecture
plus nuancée, fine et acérée de leur écosystème.
Penser la réalité et l’analyser nous permettent en tant qu’être humain
de la modéliser du mieux que nous pouvons, afin de nous y adapter en
créant des règles et normes pour optimiser le vivre ensemble et égale-
ment pour créer de la valeur collective.
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☞
Les différentes zones de ce cerveau sont constituées, comme le résume
le neuropsychiatre Jean-Michel Oughourlian (Notre troisième cerveau,
2013), par le système limbique qui comprend essentiellement le cortex
préfrontal et en particulier la région ventromédiane du lobe frontal,
l’hypothalamus, le gyrus, l’amygdale et les structures de la base du télen-
céphale. Ces différentes zones ont été identifiées grâce aux technologies
modernes d’imagerie et de PET scan.
Ces travaux ont démontré par exemple que si l’amygdale était pour une
raison ou une autre hors service, les individus que nous sommes serions
touchés d’une forme de « cécité émotionnelle » et incapables de donner
un sens émotionnel aux événements que nous vivons avec les consé-
quences comportementales que nous pouvons imaginer autour de nous
et qui peuvent mener à une forme de chaos relationnel et social.
Tout allait bien selon lui avant de décider de réorganiser l’entreprise avec
une nouvelle gouvernance nécessaire et incontournable. Il est passé à une
forme d’organisation dite « matricielle ». Ce type d’organisations impli-
quait différents croisements relationnels de la part des collègues, suite à
un audit organisationnel et stratégique.
« Ah ces consultants toujours à avoir des idées brillantes, jamais là pour en
assumer les conséquences… » commenta-t‑il.
Après avoir épuisé le joker du coupable idéal, il fit le constat qu’il s’était senti
au début comme un analphabète devant une nouvelle organisation, néces-
saire certes pour la transformation de son entreprise, mais trop complexe à
lire pour lui, et pour son style qui jusque-là avait fait ses preuves.
Après un échange ouvert et beaucoup d’humilité durant cette séance de
la part de ce géant patron au vu de son parcours et de ses réalisations, il
conclut au fait qu’aujourd’hui finalement « le véritable rôle des dirigeants
leaders face à tout ce « bazar » était de savoir mobiliser les troupes en
mettant tout le paquet sur les interfaces et les relations entre les personnes,
quelle perte de valeur sinon ! »
Il venait par cette reformulation de définir le rôle et la raison d’être du
leadership relationnel, fréquence 5 (LF5). Un leadership qui focalise son
énergie d’inf luence sur les liens entre les dimensions de la réalité. Les
dimensions n’existent plus vraiment pour elles-mêmes, mais pour le
potentiel relationnel qu’elles peuvent faire émerger au profit d’un tout
supérieur à créer.
Fréquence 1 Fréquence 2
Fréquence Fréquence analytique
opérationnelle de conformité
Fréquence 5
Fréquence
relationnelle
Fréquence 3 Fréquence 4
Fréquence stratégique ;
Fréquence émotionnelle
politique d’opportunité
DÉPLOYER LA FRÉQUENCE 5
confort pour son utilisateur. Nous pouvons alors observer deux types
de conséquences :
•• une perception plus réduite de la réalité relationnelle complexe du
monde des organisations ;
•• une forme d’atrophie des fréquences faiblement utilisées ainsi que
les compétences qui peuvent aller avec. Ces fréquences fonctionnent
comme des muscles qui ont besoin d’être sollicités pour rester dyna-
mique et accessibles.
«Tous les leaders dirigeants sont-ils équipés de ces 5 fréquences ? J’en
ai rencontré certains qui franchement me paraissent bloqués à la fré-
quence 1, tellement ils sont opérationnels… »
44 Développez votre leadership relationnel
Tout cela peut nous rendre très passif dans notre environnement
allez-vous me dire ? D’où la nécessité d’avoir des points d’ancrage forts
qui aident à se repérer dans un environnement en reconfiguration per-
manente. Ces repères de stabilité ne peuvent venir que de l’intérieur.
Un leader-dirigeant a la charge d’institutions, d’équipes et de per-
sonnes au sein d’un écosystème complexe. Il a surtout la charge de les
articuler et de les mettre en « tension relationnelle » afin que l’ensemble
puisse se mettre en mouvement et créer de la valeur. Le plus délicat pour
lui est que, quelle que soit la stratégie de « mise en tension » choisie, le
réajustement est nécessaire au vu des aléas de l’écosystème.
D’où la nécessité de ces repères internes qui forment une forme de
boussole relationnelle. Cette boussole pour le leader relationnel est un
vrai repère intérieur dont la finalité n’est pas de comprendre (comprendre
étant réduire) le monde extérieur, mais de l’appréhender par le fait de
« naviguer dedans », afin d’en percevoir les contours évolutifs et d’accepter
d’en faire partie de manière active.
Une posture
C’est la combinaison de :
•• nos croyances fortes sur le monde, sur nous et sur les autres et les rela-
tions que nous avons avec notre monde extérieur ;
•• nos intentions et motivations par rapport aux contextes dans lesquels
nous agissons ;
•• nos comportements, actions et attitudes qui reflètent nos croyances et
intentions ainsi que les émotions qui y sont associées.
Dans l’exercice du leadership, plus le leader a un degré de conscience
de lui, de sa posture, plus il peut avoir accès à ses ressources et anti-
ciper ses limites dans les contextes de pilotage. Cela implique une forme
Un leadership relationnel à inf luence positive 53
Posture
Intelligence relationnelle
La boussole relationnelle
Un leadership relationnel à inf luence positive 55
Le Soi
La Loi
II LES APPORTS
DE LA PROCESS
COMMUNICATION
À L’INTELLIGENCE
RELATIONNELLE
DU LEADER
Proverbe africain
3
LA SUBTILE MÉCANIQUE DU MODÈLE
PROCESS COMMUNICATION
Une intention
La première est d’identifier les intentions qui nous guident dans le cadre
des interactions que nous entreprenons quotidiennement de manière
virtuelle ou physique. En arabe, la notion d’intention n’est pas une simple
motivation. Elle se dit « niyya » et porte en elle plus que la motivation,
mais également des valeurs, des attitudes et des représentations.
Accéder à ce niveau de conscience, celui de « niyya » élargit notre
champ de perception de notre environnement et nous permet de ne pas
être le produit et le « jouet » de nos émotions et de nos impulsions mais
d’en être le pilote.
Une manière
Les champs relationnels les plus optimaux sont ceux dans lesquels cette
notion d’estime de soi est prise en compte et déployée. Deux grandes
théories psychologiques et cadres de références conceptuels l’ont abordée :
l’Analyse Transactionnelle (AT) développée par Eric Berne et William
Schutz dans ces recherches autour de « l’élément humain ». Nous allons ici
mettre le focus sur le concept de position de vie développé dans le cadre de
l’AT par Eric Berne. Il stipule que nos comportements dans nos environ-
nements sont conditionnés par le regard positif ou négatif (valeur) que nous
nous attribuons et attribuons à la situation (personne/groupe/contexte).
Quatre positions de vie existent :
•• –/+ : j’ai moins de valeur que tu n’en as ;
•• +/– : j’ai de la valeur, tu as moins de valeur que moi ;
La subtile mécanique du modèle Process Communication 61
•• Position de vie –/– (je n’ai pas de valeur/ils n’ont pas de valeur).
Dialogue intérieur du leader : « De toute façon ça ne sert à rien de les
convaincre de quoique ce soit, ils ne comprendront pas, je ne sais pas si
j’en ai vraiment envie ni si j’ai les moyens de le faire ». Dans ce cas de
figure, le leader peut se montrer plutôt en retrait et passif.
Intention
Dialogue
Unicité constructif Estime de soi
Manière
LA PROCESS COMMUNICATION :
UNE JEUNE HISTOIRE
ET UNE APPLICATION TRANSVERSALE
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Les comportements positifs les plus observés chez les types Travaillo-
manes sont la structuration, la pensée logique, l’organisation, la recherche
de clarté, la planification, le côté méthodique et rigoureux. Les types
Travaillomanes développent le don de la clarté et de la précision. Ceci
les aide à faire preuve de lucidité, de clarté, de logique et à développer
une forte capacité d’analyse et de structuration. Ils sont orientés faits.
L’information pour eux n’est pas uniquement un moyen, mais également
une finalité en soi.
Les interactions managériales et de leadership des types Travaillo-
manes sont dominés par un style dit plutôt démocratique et interactif
qui permet d’échanger des flux d’informations.
70 Développez votre leadership relationnel
dont ils font preuve qui peut donner l’impression d’un manque de sérieux
car ils sont en recherche de contacts positifs permanents.
On dit d’eux que ce sont des personnes sérieuses qui ne se prennent
pas au sérieux. C’est une forme paradoxale de prise de recul.
Les types Rebelles accèdent à la réalité par la lentille « contact positif »
qui convertit les événements en une dynamique « j’aime/je n’aime pas ».
La notion de plaisir est omniprésente.
Prendre une décision pour un leader de type Rebelle implique l’ac-
tivation du scanner « contact positif ». Tout en étant mobilisé et centré
sur l’acte de « décider », arbitrer, analyser, il a en arrière-plan la recherche
du bénéfice du plaisir du contact, le contact avec les autres, avec l’action,
avec l’acte de décision.
Le charisme des leaders type Rebelle, quand ils exploitent leurs res-
sources, réside dans leur capacité à stimuler la créativité, à ouvrir des
chemins différents et originaux non exploités jusque-là. Leur style de
leadership naturel est plutôt basé sur une forme de « laisser faire » contrôlé
qui stimule la créativité. Il y a une forme d’audace dans leur manière de
« défier » le sens commun du leadership.
Empathique
Persévérant
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Rêveur
Rebelle
Travaillomane
Promoteur
Exemple d’immeuble
LA BASE
La base est le premier étage de notre immeuble. Il est appelé « base » parce
qu’il constitue une véritable fenêtre vers le monde, à travers laquelle
nous captons et analysons les informations extérieures. C’est l’étage de
la base qui abrite une des six perceptions découvertes plus haut. Nous
disons en PCM que nous entendons ou percevons par la base.
Cette information extérieure perçue est « teintée » par l’une des 6 per-
ceptions. Le langage (mots entre autres) que nous utilisons reflète et traduit
La subtile mécanique du modèle Process Communication 79
en général le type de base que nous avons. Pour la même situation vécue
par un leader s’adressant à un collaborateur, six formes de langage peuvent
être employées selon l’étage de base du leader concerné :
•• Pour le type Promoteur : « Allons-y, fonçons, faisons-le tout de suite, c’est
maintenant que l’opportunité se présente et pas demain, qu’attendons-
nous pour agir… ».
•• Pour le type Rêveur : « Je vois que… », « Attendons de voir avant de déci-
der… », « Prenons de la hauteur, songeons aux différentes options… »,
« Songeons à l’avenir de notre entreprise dans quelques années… ».
•• Pour le type Travaillomane : « Quelles données démontrent cela ? As-tu
des faits à partager avec moi ? Nous avons besoin de planifier et de
structurer notre plan avant d’agir ? Peux-tu me communiquer un plan
détaillé ? ».
•• Pour le type Persévérant : « Es-tu convaincu par ce plan ? » « Cette dé-
marche fait sens pour moi… » « Je suis convaincu qu’après deux ou
trois ajustements, tes résultats ne pourront que s’améliorer… », «Tu
peux compter sur mon soutien et mon engagement avec toi… ».
•• Pour le type Empathique : «Ta présence avec nous dans ce projet est
importante… » « Quel plaisir de te voir évoluer à cette fonction et de
t’épanouir ainsi », « J’aimerais t’entendre à ce sujet… ».
•• Pour le type Rebelle : «Top ta présentation du budget… » « Alors là, tu les
as déchirés par ta démonstration… yeeess ! ».
La base sert comme réceptacle des stimuli extérieurs, c’est une forme
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de tamis. Chacun de nous a une base spécifique représentée par l’un des
6 étages présentés précédemment.
Je peux reformuler la base et la considérer comme une forme « d’input »
des stimuli extérieurs de la réalité.
LA PHASE
La phase dans le modèle Process Communication est une des belles trou-
vailles de Taibi Kahler car elle donne du sens aux changements observés
chez les personnes tout au long de leur expérience de vie.
80 Développez votre leadership relationnel
Dans ce nouvel étage, nous nous installons pour au moins deux ans
jusqu’au reste de notre vie, selon les événements et circonstances. Cet
étage devient alors notre « phase actuelle » et relègue l’étage précédent à
celui de « phase vécue ».
Pendant cette phase de transition qui peut durer jusqu’à deux ans,
le leader, peut vivre quelques perturbations dues à l’embranchement
des motivations : celles de la phase initiale et celles de la nouvelle
phase.
En comprenant ce mécanisme subtil, un leader accède à un niveau de
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conscience plus fin concernant sa propre évolution ainsi que celles des
collaborateurs dont il a la charge. Les équations relationnelles auxquelles
il est confronté régulièrement deviennent plus accessibles.
dit. Depuis quelques temps, ses collaborateurs ont remarqué chez lui des
changements d’attitudes, d’intonations :
« Quel est votre feeling par rapport à notre situation de trésorerie ? »
« Je serais heureux et ravi de pouvoir te soutenir sur ce projet… »
« Je ne sens pas trop ce projet… tu devrais y aller doucement avec ton
collaborateur, si tu lui montrais plus d’attention peut-être qu’il avancerait
mieux… »
Les collaborateurs ont également noté quelques hésitations décisionnelles
dont il n’avait pas l’habitude :
« Là dessus je ne sais pas trop, peut-être que je me suis trompé… Enfin,
euh euh, je crains de léser le département marketing, ça pourrait créer
des conf lits et rompre une forme d’harmonie… »
En coaching individuel, OM me fait part de sa confusion et de sa perte de
repères à propos de sa posture.
« Je ne me reconnais plus… Ce n’est pas moi… Je vois bien que mes colla-
borateurs parfois se regardent entre eux quand je fais ce genre de sortie
qui m’étonne moi-même d’ailleurs… » me dit-il.
OM était en train de vivre un changement de phase. Il était dans un espace
de transition de l’étage type Persévérant à celui de type Empathique.
Durant cet espace de transition vont cohabiter différents comportements :
ceux de la phase initiale de l’étage Persévérant et celle de la nouvelle
phase de l’étage Empathique, qui prendra de plus en plus d’espace dans sa
vie psychologique et relationnelle.
OM a exprimé son soulagement après une explication synthétique du
concept de changement de phase. Il a pu mettre des mots sur une période
qu’il commençait à mal vivre et qui aboutissait à des remises en cause
profondes à propos de sa compétence l’estime de lui même.
Il a pris la décision, après une séance de coaching, d’en parler à son cercle
rapproché de collaborateurs afin qu’ils aient des clés de lecture de ses atti-
tudes et comportements actuels.
Empathique
Rêveur
Rebelle/Phase actuelle
Travaillomane/Phase vécue
Promoteur/BASE
Notre zone de confort se situe plus dans les deux étages que sont
notre base et notre phase (actuelle et vécue). Dans la réalité profession-
nelle d’un leader, l’étage Travaillomane est le plus couramment utilisé et
sollicité, quels que soient ses étages bases et phases.
Les étages appelés caractéristiques secondaires sont disponibles et acces-
sibles par l’ascenseur virtuel… Par cette métaphore de l’ascenseur,
la Process Communication décrit notre capacité et agilité à changer
d’énergie, de comportements et de posture, en investissant d’autres étages
que ceux de la base ou phase selon les circonstances.
Le canal 2 : directif
Ce canal vise à donner des directives et des ordres : «Transmets-moi l’in-
formation… », « Réfléchis avant qu’on agisse », « viens chez moi, on en
parle… », « Prends le temps d’y réfléchir… », « Raconte-moi ce qui se
passe », « fonce et agis efficacement »…Toutes des expressions que vous
avez déjà certainement utilisées ou entendues dans votre entourage pro-
fessionnel ou personnel.
Ce canal directif est utilisé naturellement, sans agressivité ni arrière-
pensées de contrôle ou autre. Il vise à s’adresser directement et clairement
à la personne sans détour. C’est un canal fréquemment utilisé par les per-
sonnalités type Promoteur en émission et réception. Les types Rêveurs
reçoivent naturellement par ce canal mais émettent avec le canal 3 : l’in-
terrogatif. Le canal 2, utilisé fréquemment avec les autres types de per-
sonnalité peut créer des décalages dans les dialogues et des malentendus
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Le canal 3 : interrogatif
Ce canal vise à chercher, transmettre et échanger de l’information ou des
opinions : « Que penses-tu de… », « Quelle heure est-il ? », « Que dis-tu
de ce plan stratégique ? », « Quels objectifs pouvons-nous attendre de
cet investissement ? », «Ton avis est important, peux tu le partager avec
nous ? ». C’est un canal fréquemment utilisé par les types de personnalité
Travaillomane et Persévérant en émission et réception.
86 Développez votre leadership relationnel
Pour les premiers, il leur permet d’échanger des données, des infor-
mations, des faits ; et pour les seconds d’échanger des opinions, argu-
ments et points de vue… Beaucoup se reconnaîtront dans ce canal au
niveau professionnel. Oui le contexte professionnel implique l’utilisa-
tion de l’étage Travaillomane et donc le canal qui lui correspond : le 3.
L’ascenseur permet cette adaptation relationnelle.
Le canal 4 : nourricier
Ce canal vise à entrer en relation avec un interlocuteur de manière cha-
leureuse, bienveillante et proche : « Je suis ravi de te compter parmi nous
à ce meeting… », « Je suis touché par ce que tu viens de faire et des
messages bienveillants adressés à ton équipe… », «Ta présence avec nous
est importante », « dès que tu te trouves dans une équipe, tu aides à faire
régner un état d’esprit positif… » C’est un canal utilisé fréquemment
et spontanément par les types de personnalité Empathiques (émission/
réception).
« Utiliser ce type de canal en entreprise c’est risquer de perdre en
impact et en autorité… on n’est pas dans le monde de Walt Disney ». J’ai
entendu à plusieurs reprises ce type de réflexion de la part de leaders,
peut-être vous aussi, dans l’environnement professionnel. Ce type de
préjugés est assez courant dans l’environnement professionnel et dans
l’exercice du leadership.
Le pouvoir dans une certaine conception en effet peut être réduit à
la domination, à un rapport de force et très peu à la notion d’influence.
Et même dans un rapport de force, gérer ses émotions, les adapter aux
situations, utiliser le bon canal sont de véritables leviers dans la gestion
d’un rapport de force.
La prise de conscience par les leaders de l’impact de la dynamique
émotionnelle dans un dialogue contribue à changer le type de croyances
limitantes relatives à l’émotion.
Le canal 5 : ludique
Ce canal vise à réagir ou faire réagir aux événements extérieurs : « C’est
top ce que tu viens de faire !….», « C’est génialissime comme processus
de production… », « Et si tu nous faisais un topo tip-top sur les retours de
La subtile mécanique du modèle Process Communication 87
Le canal 1 : interruptif
Ce canal, commun à tous les types de personnalité, est activé dans certaines
circonstances de type panique ou craintes intenses, confusion ou émo-
tion débordante : « Calme-toi, regarde-moi… », « Respire, assieds-toi »,
« Écoute-moi, décontracte-toi… ». Ce canal vise à aider à interrompre
un l’état interne négatif non contrôlé d’une personne.
Disposer d’une palette de communication avec les 5 canaux c’est
comme être polyglotte. C’est détenir la capacité de « switcher » d’un
monde à l’autre, d’une nuance à l’autre sans pour autant perdre ni de sa
spontanéité ni de sa « personnalité », puisque c’est la principale interro-
gation émise à ce sujet.
Les canaux de communication sont le reflet de notre puissant équi-
pement et « kit » relationnel. L’influence positive des leaders est basée,
entre autres, sur leur capacité à entrer en lien et en dialogue avec leur
environnement.
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•• Il est négatif quand son intensité est telle qu’il va agir comme une
forme d’inhibiteur et obstruer ainsi l’accès à nos ressources et à la lu-
cidité nécessaire pour nous adapter aux contraintes extérieures.
Il agit comme le cholestérol avec ses deux versants bon et mauvais
(LDL et HDL), matière nécessaire et bénéfique à notre santé à partir du
moment où elle est gérée avec équilibre. Il en va de même pour le stress.
La responsabilité d’un leader est composée d’un ensemble d’enjeux
externes d’ordre politique, financier, organisationnel, social…, mais éga-
lement d’enjeux internes spécifiques à lui-même. Ces enjeux internes,
d’ordre psychologique, identitaire, personnel…, sont générateurs de
stress. Selon le niveau de conscience du leader de lui-même et du type
de relation qu’il arrive à créer avec son environnement, le stress sera géré
différemment.
Si les besoins psychologiques sont satisfaits, le stress est plutôt bien
assimilé. La non-satisfaction répétée de ces besoins risque de déclencher
des comportements toxiques.
Dans ses observations, Taibi Kahler a identifié huit types de besoins psy-
chologiques qui correspondent à des types de personnalité différents.
Ces différents besoins sont la clé de notre capacité à bien gérer notre
stress et à exploiter nos ressources relationnelles.
Dans l’exercice de mon métier de coach et de psychologue, j’ai sou-
vent eu affaire à des cas de personnes se plaignant du comportement
« agressif, récurrent et systématique » dont ils font l’objet de la part de
l’environnement professionnel.
Je vois parfois leur frustration augmenter quand, au fil de nos séances,
j’avance prudemment le fait que ce type de comportements de la part des
personnes est souvent un mécanisme de défense de ceux qui « agressent ».
Il est probable que ce soit le seul comportement qui soit à leur disposi-
tion à ce moment-là, au vu de leur état de conscience.
Je rajoute également, en fonction des cas, qu’assez régulièrement
les comportements « agressifs » de l’environnement ne sont pas tou-
jours dirigés contre eux. La déception que je perçois chez les personnes
Se libérer des comportements toxiques relationnels… 91
Travaillomanes.
élevées. Interagir avec les autres, avec les choses, les situations, c’est une
forme de « faim » de contact comme l’a exprimé Eric Berne. Ce besoin
correspond aux leaders et personnes de type Rebelle.
Qu’y a-t‑il derrière cette faim de contact, à quelle motivation « pri-
maire » correspond-elle ? « Suis-je acceptable dans ma différence ? » est la
question existentielle du type Rebelle.
Reconnaître sa différence, c’est accepter le type de relation qu’il peut
établir avec son environnement. Rappelons-nous que les types Rebelles
se caractérisent positivement par leur originalité, leur créativité ainsi que
leur regard « outside the box ».
Un leader type Rebelle va être dans des manifestations comporte-
mentales positives en « provoquant » ses interlocuteurs au sens de les faire
réagir, les tester, chercher leurs réactions et en attendant de même de
leur part.Tout en traitant sérieusement le contenu, la forme peut paraître
originale et apporte une prise de recul et de la distance. Ce type de
comportement positif peut « désarçonner » et maintient en veille les per-
sonnes de l’entourage d’un leader de type Rebelle. Il nourrit ainsi son
besoin psychologique par la multiplicité de ces contacts positifs et variés.
En l’absence durable de contacts positifs, le type Rebelle peut mani-
fester des comportements plus toxiques comme râler ou manifester
ostensiblement l’effort fourni dans l’exécution d’une tâche donnée. Le
blâme ou le rejet systématique de la responsabilité vers l’extérieur sans
jamais se remettre en cause font partie des nuances de comportements
toxiques manifestées par les personnalités de type Rebelle sous stress.
La conséquence psychologique négative de leurs comportements
sous stress est de s’enfermer dans la croyance que les autres vont payer ce
qui leur arrive.Tout ceci crée les conditions d’un cercle vicieux qui peut
aboutir à leur propre censure.
•• Prendre le recul pour voir le puzzle de mon chemin par rapport à la situa-
tion. Adopter le regard du « drone » qui prend de la hauteur pour avoir
l’image globale, avec ses contours, regard qui intègre les différentes
composantes (quel regard je porte sur la situation, quelle vision en
ai-je, à quelle image puis-je la comparer ?). Utiliser les ressources de
mon étage type Rêveur.
•• So what ? Quel bénéfice des actions entreprises ou à entreprendre ?
(qu’est-ce j’y gagne, quels retours sur investissement, quelle valeur
ajoutée ?). Utiliser les ressources de mon étage type Promoteur.
La démarche du « discerning mind » fonctionne en spirale et non en
linéaire et peut être re-parcourue à plusieurs reprises, selon le besoin de
la situation. Elle consiste à quadriller une situation afin d’en avoir une
vision colorée et fine qui nous permet d’en appréhender l’ensemble
des angles.
Bénéfice
de l’action
Prise de recul
Spirale de lucidité
Motivation
Feeling de
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la situation
Donner du sens
aux données
Rêveur Prend du recul Peut se montrer Canal directif (2) Besoin de retrait
et de la hauteur hésitant (en réception)
Esprit de synthèse Peut se disperser et interrogatif
Calme et pondéré dans ses actions en émission
Peut s’isoler des
autres et se fermer
Rebelle Enthousiaste Peut s’ennuyer vite Canal ludique Besoin de
Original et créatif Montre des signes (5) contacts positifs
« Bouscule » dans d’agacement et de complicité
le bon sens en lors de tâches
ayant des regards structurées
décalés et routinières
Se sent rarement
responsable et ne se
remet pas en cause
Partie
III L’INFLUENCE
RELATIONNELLE
POSITIVE DU LEADER LF5
AU NIVEAU DES ÉQUIPES
Kenneth Gergen
5
POTENTIALISER L’ÉNERGIE
COLLECTIVE
DU COLLABORATEUR AU COLLABOR’ACTEUR
Amana
J’ai été marqué et interpellé dans l’exercice de mon métier par beaucoup
de mots, de phrases et d’expressions. Parmi ce verbatim professionnel,
le mot « Amana » est revenu souvent chez un des dirigeants que j’ai
accompagné.
À la tête de son entreprise industrielle depuis 25 ans, ce leader autodi-
dacte a défini son rôle de leader comme celui d’un « … passeur qui gère
une amana (« un bien confié » en arabe) qui m’a été confiée et qui met en
lien des gens différents qui produisent ensemble… ».
Il décrivait, à travers ce mot amana, les ressources et les collaborateurs
qui dépendent de lui, sachant qu’il est propriétaire et gestionnaire de son
affaire.
En voici une belle profession de foi en termes de leadership relationnel !
peut avoir des enjeux individuels tout à fait légitimes mais opposés à
ceux des autres membres, d’où l’importance du « O » d’optimal, dans
EOC. Au-delà de nos enjeux individuels, trouver et formaliser l’« optimal
commun » est le challenge du leader LF5 dans le cadre de la création de
valeur collective, une forme de dénominateur commun intégré, métabo-
lisé et porté par l’ensemble des membres de l’équipe.
Cet enjeu peut prendre la forme d’une vision ou d’une stratégie
annoncées, d’un objectif opérationnel exprimé en ambition, ou encore
d’une décision à assumer collectivement. Tout le talent du LF5 sera, dans
le cadre de cette première dimension, de savoir accueillir les enjeux indi-
viduels des membres, de les anticiper et de les « reconnaître » comme légi-
time avant de commencer à construire autour des enjeux collectifs. Sa
capacité à créer des alliances relationnelles dans ce cas, fera la différence.
elle suit la loi de la boule de neige, elle prend de la masse pour être en
fin de parcours plus consistante. Elle s’est en effet théoriquement boni-
fiée par ces différents passages entre les mains des membres et de leurs
compétences respectives.
Sauf que dans beaucoup de cas et au vu de la complexité de la nature
humaine et des organisations, il peut y avoir l’effet inverse. La réten-
tion d’information, des enjeux contraires, le manque d’ouverture entre
membres et autres phénomènes de groupe peuvent polluer la transversa-
lité nécessaire à la création de valeur collective. Et dans ces contextes, la
boule de neige fonctionne en rewind, un peu comme une séquence filmée
à l’envers qui, au lieu de consolider la boule, la dépouille de sa masse.
122 Développez votre leadership relationnel
Cet équilibre Je/Nous est accessible aux équipes qui savent également
réfléchir en « cerveau collectif ».
Le psychologue Daniel Wegner (The illusion of conscious will, 2002) a su
bien décrire et démontrer le phénomène de cerveau collectif en l’appe-
lant « mémoire transactive ». Cette forme de mémoire collective permet aux
membres d’une équipe ayant vécu la même expérience de se servir les uns
des autres comme de disques durs externes, stockant des informations et
souvenirs communs, accessibles selon les besoins individuels ou collectifs.
Avoir ce niveau de synchronisation collective implique un minimum
de vécu commun et des ajustements permanents se basant essentielle-
ment sur la quatrième dimension qui suit.
EOC
Enjeux optimaux communs
A
X
E
O
P
E
R
Transversalité A X E R E L AT I O N N E L Légitimité
T
I
O
N
N
E
L
MMA
Modes managériaux adaptés
Les quatre dimensions précédentes sont une culture cible pour une
équipe créatrice de valeur. Les intentions de déploiement de perfor-
mance collective ont besoin de protocoles, d’outils et de processus afin
de se transformer en réalité opérationnelle et tangible.
Pour que l’intention de création de valeur soit une réalité opération-
nelle, elle a besoin d’un mode opératoire, d’un outil et d’un process qui
la mettent en action. Le Processus de gestion d’équipe (PGE) en est un.
Lors de mes différents accompagnements d’équipes de dirigeants, j’ai
fait le constat d’une récurrence. L’optimisation d’un fonctionnement
opérationnel d’une équipe dépend de la présence et de l’articulation de
7 critères. J’ai fais de ces sept critères un outil opérationnel dans le coa-
ching et l’accompagnement des équipes dans le cadre du déploiement
d’une tâche collective.
deuxième contexte, l’enjeu peut être aussi varié que celui de maintenir une
équipe sous tension de production et de performance, ou encore de s’ins-
taller dans le cercle très « select » du top « 10 » du métier avec les retombées
en terme d’image et de business et de pérennité que cela peut engendrer.
Disséquer les deux dimensions Enjeu/Objectif et se les approprier
avant de les articuler pour qu’elles forment un tout dynamique en relief,
c’est la finalité de l’articulation Enjeu/Objectif.
Le leadership – étape 4
Il s’agit lors de cette étape du Processus de Gestion d’équipe « PGE » de
définir avec quel mode de leadership sera conduite l’opération collective.
128 Développez votre leadership relationnel
Quand le leader est déjà connu et installé, rappeler ses attentes, son rôle
spécifique dans cette opération au vu des enjeux ainsi que ses devoirs
est nécessaire afin d’aligner et d’ajuster la relation leader/collaborateurs..
Dans le cas où le leader est nommé spécifiquement et ponctuellement
pour l’opération en cours, (pour une responsabilité opérationnelle ou de
process), une interaction collective et directe est nécessaire afin d’expli-
citer son rôle, le mode de gouvernance de l’équipe, ainsi que les attentes
mutuelles. Il s’agit en l’occurrence de créer les conditions d’une plate-
forme relationnelle leader/acteurs et de renforcer la légitimité du leader
dans l’action collective.
Arrêtons-nous un instant sur cette notion de légitimité du leader au
sein de son équipe. J’ai pu identifier, à travers les différents accompa-
gnements de changement menés, cinq niveaux de légitimité de leaders
dirigeants différents :
•• La légitimité administrative et fonctionnelle qui s’appuie sur un pou-
voir hiérarchique décrété pour des raisons juridiques de protection
des affaires et d’équilibre interne, par le conseil d’administration et les
actionnaires. Cette légitimité seule n’est jamais suffisante pour installer
durablement et sainement un pouvoir de leader.
•• La légitimité du savoir, où le leader s’appuie sur le pouvoir de la connais-
sance et l’expertise afin d’installer sa légitimité auprès de son équipe.
•• La légitimité relationnelle et psychologique, où le leader « inspirant » s’appuie
sur sa capacité d’influence relationnelle et de synchronisation des rythmes
au profit d’un rythme globalement commun autour d’un sens fédérateur.
Il est une figure d’autorité par les valeurs qu’il porte, par la morale qu’il
incarne ou par l’histoire professionnelle qu’il véhicule avec lui.
•• La légitimité de filiation, où le leader naturellement endosse le rôle par
appartenance à la branche familiale dirigeante. Il ou elle fils ou fille de…
•• La légitimité Evhémère, ou la légitimité de la création, celle du leader créa-
teur et « géniteur » du système. À l’instar de quelques leaders de renom
tels qu’Amar Bose, créateur de la marque d’enceintes mondialement
connues du même nom. Amar Bose est créateur, actionnaire et direc-
teur technique actuel de sa firme sans en être le dirigeant exécutif. Sa
légitimité est double, celle du savoir et celle de l’Evhémère. Evhémère
était un philosophe grec du ive siècle av. J.-C. pour qui les personnages
Le losange de la création de valeur collective (CVC) 129
Feed-back et repères
Comment l’équipe peut-elle savoir qu’elle a avancé, qu’elle a « performé »,
quelle est dans le cadre technique, financier ou relationnel, qu’elle a
défini initialement ? Le feed-back lui permet d’être dotée d’indicateurs
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Annonce
de l’objectif
Feed-back
Enjeu global
commun
Modes de
fonctionnement
de l’équipe
Appropriation
de l’enjeu
Modes de
leadership Appropriation
de l’objectif
opérationnel
IV L’INFLUENCE
RELATIONNELLE
POSITIVE DU LEADER
LF5 AU NIVEAU
DES ORGANISATIONS
COMPLEXES
Montaigne
7
LES ENTREPRISES « FLOTTANTES »,
ENTREPRISES DE 5e TYPE
Environnement
Dimension 1 : L’hybridité
Elle consiste à intégrer les quatre types d’organisation définis dans le
chapitre précédent (entrepreneuriale, productiviste,TBO, modulaires) en
intégrant une philosophie situationnelle. Cette philosophie consiste à
intégrer les 4 formes en mettant le focus plus sur une forme qu’une
autre, selon le contexte et les enjeux :
•• le critère de proximité et simplicité propre au type 1 (type entrepre-
neurial) ;
•• le critère du cadre, des repères, de la rigueur et de la synergie de créa-
tion de valeur spécifiques au type 2 (type mécaniste productiviste) ;
•• le critère de l’autonomie de fonctionnement des sous-ensembles (dépar-
tements, business units…) de chaque organisation (type 3 modulaire) ;
•• le critère de la mutualisation des ressources et de leur polyvalence,
spécifique au type 4.
Cette dimension hybride, pilier de la flottaison des organisations, peut
paraître accessible sur le papier et pourquoi pas, facile à déployer. Elle
nécessite néanmoins une véritable rupture de mind set organisationnel
qui peut être acquis par la deuxième dimension.
J’ai évoqué les trois caractéristiques définies par Dave Gray relatives
aux organisations agiles et basée sur les trois critères : porosité, décen-
tralisation du pouvoir avec autonomie et création de pods (modules). Je
rajouterai à ces trois éléments deux autres critères pour définir la labilité
organisationnelle :
•• l’importance de la présence de la dimension de l’Enjeu optimal
commun (EOC). Cette dimension permet à ce type d’entrepirse
d’avoir un dénominateur commun : un cap, une raison d’être, des défis,
des objectifs transversaux…
•• une culture fortement incarnée par les acteurs internes de l’organisation.
Dans les organisations de type 5, la mise en place des pods impliquant
une décentralisation de pouvoir, risque d’aboutir à terme et dans des
contextes de crises, à la création d’électrons libres n’ayant plus, de dénomi-
nateurs communs. Un fonctionnement égocentré peut également être une
des conséquences d’un fonctionnement en pods. D’où l’importance des
deux dimensions à suivre. Elles permettent d’apporter un équilibre global.
Le principe de flottaison peut être à double tranchant s’il n’est pas péda-
gogiquement porté par le management et accompagné. Son déploiement
implique quelques règles qui sont explicitées dans le chapitre 8 qui suit.
Les entreprises « f lottantes », entreprises de 5e type 145
comme un résultat.
Ces renoncements nécessitent une véritable « disruption » et rupture
avec le mode de pensée organisationnel. C’est une forme de rupture
volontaire, pensée et anticipée afin de ne pas être l’« otage » du change-
ment qui s’impose à soi, mais plutôt le provoquer afin d’en anticiper la
plupart des dimensions.
Ce terme de disruption, inventé pour des besoins marketing dans les
années 1990 par le publicitaire Jean-Marie Dru, s’est élargi depuis aux
stratégies des organisations. Le concept aujourd’hui fait tellement sens
qu’il a été adoubé et proposé par des chercheurs en organisation, comme
à Harvard (Clayton Christensen). Ce concept reflète parfaitement la
150 Développez votre leadership relationnel
Un bazar !
Dans l’un des séminaires pour managers que j’ai animé sur le thème de la
« flottaison », un des participants a fait référence à la flottaison courante chez
un certain nombre de managers ou d’organisations qu’il côtoie au quotidien.
Il n’avait pas l’impression que cela leur portait chance dans la conduite de
leur business, d’autant, rajouta-t‑il « … que c’est un vrai bazar en interne,
pas de procédures, des systèmes parallèles de fonctionnement qui créent des
tensions importantes en interne et qui aboutissent à la déresponsabilisation
des cadres et acteurs… Alors la f lottaison, merci, pas pour moi ! » conclut-il.
Il venait d’illustrer la différence entre f lottaison subie qui est un mode de
fonctionnement passif et f lottaison choisie qui est un mode de fonction-
nement stratégique choisi, proactif et stratégique.
L’utilisation qui est faite des procédures et des process aboutit parfois
à l’inverse de leurs intentions initiales : simplifier, fluidifier et créer de la
valeur.
Or, les process et procédures sont nécessaires, obligatoires et très utiles
dans les organisations complexes. Leur optimisation dépend de la qualité
des interactions process-utilisateurs, utilisateurs-utilisateurs, utilisateurs-
administrateurs de process
son antre que peut se développer une flottaison choisie constructive, portée
culturellement par l’organisation.
L’exploitation de cette zone va impliquer de la transversalité colla-
borative entre entités professionnelles de la même organisation afin de
contribuer à la chaine de création de valeur. Sauf que ce réflexe ne se
décrète pas, mais se construit et se renforce au quotidien par les petits
actes professionnels et relationnels de chacun.
Quel process de déploiement permet l’exploitation de cette zone ?
Les rencontres et ateliers « Flottants » sont des espaces bilans, verticaux
(spécifiques aux départements ou métiers) ou transversaux.
Sous formes d’ateliers collectifs, les équipes vivent des rencontres à
rythme prédéfini, dont la finalité n’est pas de relever ce qui n’a pas fonc-
tionner mais, au contraire, d’identifier l’ensemble des réalisations minimes
ou plus remarquables, issues de ces différentes zones grises et qui ont
nécessité créativité, recadrage, intelligence collective, allers-retours, pro-
cess originaux… et qui ont fini par aboutir à une dynamique collective
avec résultats à la clé.
Grâce à la récurrence et l’efficience des rencontres « flottantes »
supervisées par un leadership tournant, finit par s’installer une forme
d’évidence dans la culture et une appropriation de ces zones grises.
Celles-ci deviennent des espaces de création de valeur qui s’avèrent être
une véritable opportunité de coopération et de création de valeur ainsi
qu’une zone d’expression collective emplie de sens. Elles répondent en
partie aux trois besoins fondamentaux d’un être humain que nous avons
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V D’UN LEADERSHIP
DE DOMINATION
VERS UN LEADERSHIP
RELATIONNEL D’INFLUENCE
Boris Cyrulnik
9
LA DANSE DE L’INFLUENCE
LA MUTATION IDENTITAIRE
L’effet de ces quatre technologies n’a pas encore produit sa pleine mesure,
mais se déploie petit à petit quel que soit le pays ou le secteur d’activité.
Bien évidemment son impact est plus ou moins dense et fort selon que
l’on se trouve dans la Silicon Valley ou au Burundi, pays déclaré comme
le plus pauvre (PIB) de la planète en 2015.
L’émergence des supercalculateurs capables d’effectuer plusieurs mil-
liards d’opérations à la seconde, la profusion d’applications informatiques
personnelles ou professionnelles, le déploiement et utilisation accrue
dans les organisations des systèmes de gestion intégrés en entreprise type
ERP (entreprise ressource planning); tout ceci aboutit à un flot d’infor-
mations saturant pour nous.
Plus nous produisons d’informations, plus nous creusons notre inca-
pacité à les traiter et plus nous concevons des « aides mémoire » (capacité
de stockage et traitement d’information). Comme une forme de disques
158 Développez votre leadership relationnel
« La grande illusion du monde des affaires est de croire que l’on peut
piloter les objectifs. On ne peut manager que des comportements qui
La danse de l’inf luence 161
repères et des dimensions d’un cercle plus grand : celui d’un système
national, religieux, idéologique, spirituel, culturel…
Cette identité nous permet de « revendiquer » une appartenance
socioculturelle et groupale, choisie ou subie, nécessaire à notre équi-
libre. La communauté d’appartenance peut être nationale, régionale,
religieuse, culturelle, familiale. C’est un espace d’ancrage primaire qui
peut évoluer positivement ou négativement, avec les expériences de vie
de la personne. La personne se définit à travers cette communauté et
en revendique l’identité collective ou la rejette en tentant d’en adopter
une autre.
Elle est notre « moi » intrinsèque et est définie par nos spécificités phy-
siques, psychologiques, biologiques, de genre, de psychologie profonde,
de nuance psychologico-biologique. Une forme d’empreinte cognitivo-
émotionnelle unique qui permet la distinction des membres des com-
munautés auxquelles nous appartenons.
Identité
communautaire
primaire
Identité
spécifique
Identité personnelle Identité
contributive communautaire
fonctionnelle secondaire
L’ÉCHELLE DE L’INFLUENCE
L’échelle de l’influence
Œuvre
(Trace atomique)
Réputation
Dynamique
relationnelle Symbole
(Trace (Trace
relationnelle) symbolique)
Au confluent de la réputation
LE PHÉNOMÈNE DE PROJECTION
statut.
La description succincte de ce mécanisme psychologique complexe
qu’est la projection ici vise d’abord à illustrer l’importance du critère
« symbole » dans la construction de la réputation d’un leader.
Un leader est porteur, au-delà de sa propre personne, de dimen-
sions qui le dépassent et qui ne lui appartiennent pas structurelle-
ment. Il représente symboliquement une surface de projections en
puissance. Le pouvoir qu’il détient est déclencheur potentiellement
de projections individuelles et/ou collectives dues au symbole qu’il
représente : une institution, des valeurs, une idéologie, un combat, une
morale.
174 Développez votre leadership relationnel
L’objectif des lignes qui vont suivre est de partager avec vous les deux
leviers selon moi qui sont importants dans le développement de cette
influence relationnelle positive des leaders dirigeants dans leur système :
•• la relation qu’ils ont à leur propre identité pour en saisir les principaux
contours et potentialités ;
•• le déploiement de leur influence dans les systèmes dont ils ont la charge.
La puissance d’un pouvoir de leader réside également dans les liens éta-
blis avec les personnes-relais qui composent sa réalité organisationnelle.
« Le leader n’est pas forcément le plus fort, ni le plus charismatique, mais celui qui
se place dans un certain rapport aux autres. Avant d’être une question de personne,
le fait de diriger doit donc être compris comme un type très spécial de relation.»
Ces paroles peuvent être aisément attribuées à certains représentants
du courant constructionnisme relationnel post-moderne dont il a été
question dans les chapitres précédents, par le focus qui y est fait autour de
la notion d’influence et de relation. En fait, elles datent de 250 av. J.-C.
L’inf luence par la réputation du LF5 179
ici n’est pas utilisé pour suggérer quelque posture d’attentisme que ce
soit, mais pour signifier la synchronisation de l’action avec le contexte
environnant. C’est une forme d’anticipation permanente.
Transparence
« Transparence : partage de l’information réciproque utile à la création de
valeur individuelle et collective. L’utilité de l’information est challengée
par tout membre de l’équipe… ».
Ainsi était définie la transparence par les membres d’une équipe de
direction que j’ai accompagnés il y a quelques années dans le cadre de
l’élaboration de leur plateforme de collaboration.
Ils ont intégré le fait que leur leader dirigeant pouvait détenir des informa-
tions via les actionnaires. Ces informations pouvaient être confidentielles
sans nuire à la création de valeur ni être une rupture de leur contrat
moral ou relationnel. Cependant la notion même d’utilité du partage
pouvait être challengée dans l’équipe à n’importe quel moment par tout
membre qui l’estimait nécessaire. En effet l’effet pervers de « l’utilité »
serait de se servir de cette notion pour exercer une rétention systématique
d’information visant essentiellement à renforcer un pouvoir quelconque à
l’intérieur de l’organisation.
Intégration
des multi-enjeux
4 Marketing
Alliances dimensions des projets
transversales de l’influence et gestion de
l’information
Temps
et fenêtre de tir
•• process/process ;
•• personne/process.
Le résultat de tout cela est un immense réservoir d’informations
potentielles et d’options disponibles, impossibles à traiter et à assimiler
quelle que soit l’intelligence de chacun, voire celle des groupes. Ceci
met en perspective l’importance de la transversalité dans la création de
valeur collective.
En tant que collaborateurs dans une organisation, nous changeons
de statut. Nous passons petit à petit de statut d’entité unique avec une
finalité propre, celle d’un être humain avec un chemin et une sensibilité
spécifique ; vers une entité relais. Cette entité fait que nous devenons une
partie d’un tout global : une organisation, un écosystème.
Notre finalité n’est plus tout à fait de nous développer pour être
« bien » avec nous-même dans l’absolu, mais de nous développer pour
être de bon relais et de contribuer à l’appréhension globale de notre
écosystème personnel et professionnel. Le degré d’enchevêtrement dans
lequel nous évoluons rend de plus en plus impossible la verticalité de la
création de valeur dans les organisations (création par la connaissance et
la maîtrise individuelle).
Le cerveau collectif d’une organisation est basé sur son poten-
tiel et patrimoine relationnel. Son exploitation et son développement
dépendent de deux dimensions.
•• Une culture du « cerveau collectif » à déployer en interne. Cette
culture implique l’encouragement et le sponsoring de la création de
valeur par la transversalité ainsi que la valorisation de la compétence
des acteurs dans la gestion de leurs interfaces. Encourager l’intelli-
gence relationnelle, élaborer des stratégies d’entreprise et des visions
ainsi que des valeurs par le biais de l’intelligence relationnelle, valoriser
les compétences individuelles et collectives qui pilotent par la trans-
versalité…, voici quelques pistes et approches qui peuvent optimiser le
développement de ce cerveau collectif.
•• La mission du leader fréquence 5. La prise de conscience de notre
réalité relationnelle de création de valeur et du rôle de garant et de
synchronisateur de ce champ relationnel puissant : c’est la mission du
Leader 5e Fréquence (LF5).
Conclusion 187
relais proactif.
C’est un leader acteur par le sens qu’il suggère, acteur par son ouver-
ture à lui-même et à son environnement, acteur par le regard d’abord
relationnel qu’il porte sur les systèmes dont il a la responsabilité, acteur
par la performance durable (au sens écologique) dont il est le garant à
travers les champs relationnels qu’il pilote ; bref acteur de son temps…
À travers ce livre, je souhaitais partager avec vous une expérience,
des repères transdisciplinaires, la synthèse de nombreuses interactions
et rencontres professionnelles, des intuitions, des convictions parfois et
quelques rares certitudes.
Dans ce domaine, qui peut en avoir ?
188 Développez votre leadership relationnel
À travers les liens que nous établirons, j’espère, par votre lecture, votre
perception, des mots et idées partagées dans ce livre, un champ rela-
tionnel émergera et donnera une nouvelle réalité co-créée par notre
rencontre virtuelle.
Cette réalité contribuera à influencer à son tour les différents cer-
veaux collectifs relationnels auxquels nous appartenons toutes et tous
directement et indirectement dans différents domaines, en particulier
dans ceux des organisations et du leadership.
Quelle belle aventure en lien collectif !
Bibliographie
Sommaire.............................................................................................. V
Préface.................................................................................................. VII
Introduction – Leader : un rôle complexe dans un monde hypercomplexe
en transformation permanente..................................................................... 1
Première partie
Notre monde est et sera d’abord relationnel…
le leadership aussi
Deuxième partie
Les apports de la Process Communication
à l’intelligence relationnelle du leader
Troisième partie
L’influence relationnelle positive du leader LF5
au niveau des équipes
© InterEditions – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Mettre une équipe sous tension positive avec le PGE : Processus de Gestion d’équipe..... 125
L’objectif opérationnel – étape 0........................................................... 125
L’annonce de l’enjeu par le leader inspiré de l’objectif initialement annoncé
– étape 1........................................................................................ 125
La représentation des enjeux – étape 2.................................................... 126
L’objectif approprié – étape 3............................................................... 127
Le leadership – étape 4....................................................................... 127
Les modes de fonctionnement – étape 5.................................................. 129
Feed-back et repères.......................................................................... 129
Quatrième partie
L’influence relationnelle positive du leader LF5
au niveau des organisations complexes
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Table des matières 197
Cinquième partie
D’un leadership de domination
vers un leadership relationnel d’influence
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