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Terminale S.

– Lycée Desfontaines – Melle

Correction du devoir maison n° 3


A. Se familiariser avec les factorielles
Soit n ☻ IN, on appelle factorielle de n l’entier noté n! défini par : n! = 1×2×…×n si nÃ1 et 0!=0.
Par exemple, 4! = 1 ×2 × 3 × 4 = 24
a. Calculons 3!, 5! et 6!.
3!=1×2×3=6; 5!=3!×4×5=120; 6!=5!×6=720.
b. Sans calculatrice et sans calculer 10!, montrons que 6! × 7! = 10!
6!×7!=7!×1×2×3×4×5×6=7!×2×4×3×3×2×5=7!×8×9×10=10!
(n+1)! (n+1)! (n+1)×n!
c. Simplifions : = =n+1
n! n! n!
d. Montrons par récurrence, que pour tout k ☻ IN*, on a : k! Ã2k−1 (*):
- Montrons que la propriété (*) est vraie pour k=1 : 1!=1 et 21−1=20=1 donc (*) est vraie pour
k=1.
- Montrons que la propriété (*) est héréditaire :
Supposons qu’il existe un entier pÃ1 tel que p!>=2p−1 et montrons que (p+1)!>=2p
(p+1)!=(p+1)p!>=(p+1)×2p−1 par hypothèse de récurrence.
Or pÃ1 donc p+1Ã2 donc 2p−1×(p+1)Ã2p−1×2 donc 2p−1×(p+1)Ã2p .
Ainsi (p+1)!Ã2p . La propriété (*) est donc héréditaire.
- Conclusion : La propriété (*) est héréditaire et elle est vraie au rang 1
donc pour tout k ☻ IN*, on a : k! Ã2k−1

e. Déterminons, à l’aide de la calculatrice, le plus petit entier n tel que n! Ã107 :


A l’aide de la calculatrice, 10!<107 et 11!>107 donc le plus petit entier vérifiant n!Ã107 est n=11.

B. Etude d’une suite


1 1 1 1
On considère la suite ( un ) définie pour tout n ☻ IN par un = + + +…+
0! 1! 2! n!
1. Calculons les 4 premiers termes de la suite :
1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 5 1 8
u0= =1 ; u1= + =2 ; u2= + + = u1+ =2+ = ; u3=u2+ = + =
0! 0! 1! 0! 1! 2! 2! 2 2 3! 2 6 3
2. Démontrons que ( un ) est strictement croissante :

-  0! + 1! + 2! +…+ n!  =
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
┐nÃ0, un+1−un = + + +…+ + .
0! 1! 2! n! (n+1)!   (n+1)!
1
or ┐nÃ0, >0 donc un+1−un >0 cad un+1 >un .
(n+1)!
Par définition, la suite ( un ) est strictement croissante.

3. Le but de la question est de prouver que ( un ) est majorée.


1 1 1
a. Démontrons que pour tout n☻IN*, un Â1 + 0 + 1 + … + n−1 :
2 2 2
1 1
D’après la question A.d., pour tout n☻É n!Ã2n−1>0 donc
*
 n−1 car la fonction inverse est
n! 2
strictement décroissante sur Ë + * .
1 1 1 1 1 1 1 1
Ainsi  0 ;  1;  2… ;  n− 1 .
1! 2 2! 2 3! 2 n! 2
En ajoutant membres à membres ces inégalités, on obtient
1 1 1 1 1 1 1
+ +…+ Â 0 + 1 + 2 +…+ n− 1 .
1! 2! n! 2 2 2 2
1 1 1 1
En ajoutant cad 1 à cette inégalité on obtient alors ┐ n☻IN*, un Â1 + 0 + 1 + … + n−1
0! 2 2 2

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n
+ 1 + … + n−1 = 21− 1   :
1 1 1
b. Démontrons que pour tout n☻É*,
2 0
2 2  2 
1 1 1 1 0 1 1 1 n−1
+ 1 + … + n−1 =  +  +…+  . On reconnaît la somme des n premiers termes de la
2 0
2 2 2 2 2
1
suite géométrique de premier terme 1 et de raison .
2
1− 
1 n

Par conséquent,   +  +…+ 


1 0
1 1 1 n−1
=1×
 2  =21− 1 n
2 2 2 1−
1  2 
2

c. En déduire que ( un ) est majorée par 3 :


1 1 1 0 1 n−1
- D’après 3.a., ┐n☻É*, un Â1 + 0 + 1 + … + n−1 donc un   1  + 1  +…+ 1 
2 2 2 2 2 2
n
Or, d’après 3.b. , ┐n☻É*, 0 + 1 + … + n−1 = 21−  
1 1 1 1
-
2 2 2  2 
n n
- Donc ┐n☻É*, un Â1+21− 1   donc un Â3 -2 1  .
 2  2
n n n
Or ┐ n☻IN , 2×   >0 donc -2×   <0 et donc 3−2  1  <3.
1 1
2 2 2
Ainsi ┐ n☻IN , un Â3. Par définition, la suite ( un ) est majorée par 3.

4. Déduisons en que la suite ( un ) converge (on ne demande pas de calculer sa limite) :


La suite ( un ) est strictement croissante et majorée donc elle converge.

C. Etude de suites adjacentes


1
On considère la suite ( un ) définie dans la partie B. et la suite ( vn ) définie pour tout n par vn =un + .
n!
1. Calculons les 4 premiers termes de la suite ( vn ) :
1 1 1 5 1 6 1 8 1 17
v0=u0+ =2 ; v1=u1+ =2+1=3 ; v2=u2+ = + = =3 ; v3=u3+ = + = .
0! 1! 2! 2 2 2 3! 3 6 6

Démontrons que ( vn ) nà 2 est strictement décroissante :


1 1 1
┐nÃ2, vn+1−vn =un+1+ −un + 1 =un+1−un + −
(n+1)!  n!  (n+1)! n!
2 1 1
= − car d’après B.2., ┐nÃ0, un+1−un =
(n+1)! n! (n+1)!
2−(n+1) 1−n
= =
(n+1)! (n+1)!
1−n
Or ┐nÃ2, 1−n<0 et (n+1)!>0 donc <0 donc vn+1−vn <0 cad vn+1<vn .
(n+1)!
Par définition, la suite ( vn ) nà 2 est strictement décroissante.

Déduisons en que les suites ( un ) nà 2 et ( vn ) nà 2 sont adjacentes. On notera l leur limite commune :
1 1
Etudions lim vn −un : ┐nÃ2, vn −un = donc lim vn −un = lim =0
n↔+ õ n! n↔+ õ n↔+ õn!

De plus ( un ) nà 2 est strictement croissante et ( vn ) nà 2 est strictement décroissante.


Par définition, les suites ( un ) nà 2 et ( vn ) nà 2 sont adjacentes donc elles convergent et admettent la même
limite que l’on notera l.

2. Donnons, en utilisant la question A.e. une valeur approchée, par défaut, de l à 10-7 près :
D’après A.e. , 11 est le plus petit entier n tel que n!Ã107
1 1 1
donc 11 est le plus petit entier n tel que  7 soit Â10-7.
n! 10 n!

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1
Or vn −un = donc 11 est le plus petit entier tel que vn −un Â10-7.
n!
Ainsi u11 une valeur approchée, par défaut, de l à 10-7 près.
1 1 1 1
A l’aide de la calculatrice, on obtient u11= + + +…+ ó2.7182818
0! 1! 2! 11!
3. Dans cette question, on va montrer que l est un irrationnel (c’est-à-dire un réel non rationnel). On va le
prouver par l’absurde et supposant que l est un rationnel et montrer que ce n’est pas possible.
p
Pour cela, on suppose que l☻Q, I c'est-à-dire qu’il existe des entiers p et q (qý0) tels que l= .
q
Il est clair que qý1 car d’après 2., l n’est pas un entier.
On admettra que pour tout entier nÃ2, on a : un <l<vn .(1)
p
a. Montrons que, en particulier, uq < <vq :
q
p p
En supposant que l= , (1) donne pour tout entier nÃ2, un < <vn
q q
p
donc en particulier , uq < <vq (comme qÃ2)
q

a p a 1
b. Démontrons alors qu’il existe un entier a tel que < < + :
q! q q! q!
1 1 1 1
uq = + + +…+ . Or par définition q! est un multiple commun à 0! , 1! , 2! , … , (q−1)! donc
0! 1! 2! q!
a
il existe un entier a tel que uq = .
q!
p a p a 1
Or d’après a. uq < <vq donc il existe un entier a tel que < < +
q q! q q! q!

c. Démontrons alors que a<p(q−1)!<a+1 :


pq!
En multipliant par q!>0 on obtient alors a< <a+1 cad a<p(q−1)!<a+1
q

d. Déduisons en une contradiction et concluons quant à la nature de l :

Or p(q−1)!☻É et les entiers a et a+1 sont consécutifs donc il n’existe pas d’entier strictement compris
entre a et a+1…
Ainsi la double inégalité a<p(q−1)!<a+1 est fausse et donc l’hypothèse qu’il existe des entiers p et q
p
(qý0) tels que l= est fausse.
q
Donc l n’est pas un rationnel c’est donc un irrationnel.

Info : On verra plus tard dans l’année que l est en fait le nombre irrationnel noté e

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