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LA QUANTIFICATION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

DES SERVICES D’EAU ET D’ASSAINISSEMENT

Le nouveau Guide GES de l’ASTEE

Emmanuelle SCHAFER
Jean-Pierre MAUGENDRE
Pour le Groupe de Travail « Bilan GES » de l’ASTEE

POLLUTEC – Novembre 2012


Le contexte : une demande sociétale relayée par des
obligations réglementaires

Une volonté croissante des collectivités de rendre compte


de leurs progrès en matière de contribution à la protection de
l’environnement

… relayée maintenant par la réglementation

Art 75 du « Grenelle II » et décret du 11/07/2011 :

- Plans Climats Energie Territoriaux obligatoires à partir de 2012


pour les collectivités de plus de 50 000 habitants
- Bilans Energie et Bilans des Emissions de GES obligatoires à partir de
2012 pour les entreprises de plus de 500 salariés
Les émissions de GES des services d’eau et d’assainissement

Gaz Origine

CO2 – Gaz carbonique Combustion pétrole et gaz (mix énergétique,


consommation des véhicules, fabrication et
transport des produits de traitement)
Décomposition aérobie de la matière organique
(CO2 dit d’origine biogénique) – non
comptabilisé pour le moment
CH4 – Méthane Décomposition anaérobie des molécules
organiques

N2O – Protoxyde d'azote Emissions directes (file eau, file boues, milieu
naturel)
HFC – PFC – SF6 Gaz réfrigérants (climatisation)
Hydrocarbures Fluorés Procédés industriels divers ( composants
(CFC) électroniques, appareillage HT, électrolyse de
l’alumine…)
I
UN EXEMPLE : LES EMISSIONS DE GES D’UNE STATION
CO2 D’ÉPURATION CO2

Déchets de
Béton, ferraille, construction
réactifs CO2

N2O / CH4

CO2 Réactifs...
CO2

Étapes de transports Sous


CO2 / N2O / CH4
produits

CO2 / N2O / CH4


4
Les pistes de réduction des émissions de GES pour nos métiers
L’enjeu est à la fois de réduire les émissions sur notre propre
périmètre d’activité que de « faire éviter » des émissions aux
autres acteurs du territoire

• Diminuer les émissions sur notre propre périmètre

– Consommations énergétiques et combustibles fossiles


– Réactifs et consommables
– Travaux
– Transports

• « Faire éviter » des émissions aux autres acteurs

– Incinération des boues en cimenterie, en substitution d’un combustible fossile


– Epandage, en substitution d’intrants agricoles d’origine chimique

• Produire de l’énergie renouvelable

– Liée à nos processus (méthanisation, récupération de chaleur, microcentrales)


– De complément (photovoltaïque, géothermie basse température,…)
Cas du SIAAP

Une mise à jour annuelle du Bilan Carbone global

Dans une logique d’amélioration continue, le Siaap évalue chaque année ses émissions
de gaz à effet de serre depuis 2008.
Les actions entreprises ont permis de réduire de 19% les émissions liées à la
consommation énergétique et à l’achat d’intrants (réactifs chimiques). Parallèlement,
une hausse de 3% des émissions évitées témoigne du succès des efforts du Siaap.
Cependant, les émissions augmentent de 4% entre 2010 et 2011. Ceci est dû aux
immobilisations et donc au cycle d’investissement entrepris, avec notamment la mise
aux normes des usines du Siaap et la refonte de Seine aval.
Emissions de GES (milliers t EqC)

80

60

40

20

0
2008 2009 2010 2011

Energie Matériaux et services entrants


Immobilisations Emissions évitées
Cas du SIAAP
Les réactifs

L’utilisation de réactifs chimique est inhérente aux procédés de


traitement des eaux et des boues des usines du Siaap. Les
perspectives de consommations sont croissantes à terme du fait de la
mise en service de nouveaux équipements.

• Dans ce contexte, l’optimisation de la consommation de réactif chimique est un


double enjeu économique et environnemental puisque ceux-ci représentent
aujourd’hui 10% des dépenses de fonctionnement et 60% des émissions de GES.

• Pour ce faire, un groupe de projet interne et transversal a été mis en place début
2011 afin de réaliser un diagnostic approfondi sur l’utilisation des 4 principaux
réactifs. Celui-ci révèle qu’après une chute de 13,9% en 2010, 2011 a vu
l’augmentation des consommations en réactif être contenue à 2,3%, soit une
réduction de 12% en deux ans.

• Par la suite, le groupe de projet s’est attelé à la rédaction de fiches produit et à la


recherche d’actions ciblées de réduction, de substitution, d’achat ou
d’évolution du process de traitement. Les travaux réalisés en 2011 ont permis la
rédaction du rapport « Optimisation des consommations en réactifs du Siaap », avec
à la clé des actions déclinées au sein de l’ensemble des directions.
Cas du SIAAP
L’énergie
Valoriser le potentiel des sous-produits
Les turbines à biogaz, une solution énergétique pour le site Seine aval
• Mises en route au mois de février 2011, les deux nouvelles turbines qui ont été
installées à Seine aval génèrent, à partir du biogaz dégagé par la digestion des
boues une double énergie : électrique et thermique.
• L’énergie électrique produite est trois fois plus importante que ce qui résultait de
l’ancienne turbine, avec 30 000 MWh produits en 2011 et une prévision de 43 000
MWh pour 2012, soit près de 15 % des besoins électriques de Seine aval.
• L’énergie thermique dégagée sert à la fois à chauffer les boues digérées à 35°C,
produisant à nouveau du biogaz, mais aussi à chauffer les bâtiments et les
bureaux. Ces turbines permettent, grâce au biogaz de limiter les achats
d’électricité, augmentant les émissions évitées et de porter l’autonomie
énergétique du site à 60% environ.
• Cet investissement fait partie d’un programme global de renouvellement des
équipements du site, qui prévoit notamment le remplacement des moteurs actuels
de production d’air par des moteurs électriques, permettant de réduire de 95%
la consommation de fuel sur le site Seine aval, évitant l’émission de 3 000 t de
CO2 par an.
• Ces actions doivent être complétées par la pose de compteurs électriques pour
chaque unité de process, ainsi que la mise en place d’indicateurs de consommation
énergétique, pour un suivi et une amélioration continue de la politique énergétique du
site.
Pourquoi un Groupe de travail « Bilan GES » à l’ASTEE ?
Bâtir un référentiel commun pour la réalisation et l’interprétation des Bilans GES

- Faire des recommandations méthodologiques

Explicitation des périmètres de reporting


- Scopes 1, 2 & 3 de la norme ISO 14064
- Lien avec les guides méthodologiques « BEGES » MEDDE/ADEME édités en application de l’Article 75.

Valeurs conventionnelles de calcul (durées d’amortissement , etc.)

- Proposer des modes de quantification des émissions liées à nos métiers

Compléter les bases de connaissances existantes


- Produits de traitement et consommables
- Travaux et interventions sur les réseaux d’eau potable et d’assainissement

Dresser l’état de l’art et faire des recommandations sur la quantification des émissions directes
- Emissions in situ de N2O et CH4 (filières de traitement des eaux usées, compostage, incinération,
émissions résiduelles dans le milieu naturel
- Emissions évitées (épandage des boues, incinération des boues en cimenterie, production d’énergie
renouvelable cédée)
Pourquoi un groupe de travail « Bilan GES » à l’ASTEE ?

… mais aussi …

- Proposer des pistes de travail pour améliorer la connaissance


sur les domaines nécessitant des investigations
complémentaires

- Sur la base de retours d’expérience, proposer des pistes pour


les plans d’action de réduction des GES liés à nos métiers
Le groupe de travail « Bilan GES » de l’ASTEE

• Créé en janvier 2008 – 6 réunions par an

• Membres :
ADEME, opérateurs publics et privés, autorités organisatrices, entreprises,

• Parution d’un premier Guide GES ADEME / ASTEE en 2009

- Français et Anglais
- Disponible sur les sites www.astee.org et www.ademe.org

• Réactualisation du Guide GES en novembre 2012


Le contenu du Guide GES de l’ASTEE

• Rappel sur les différents protocoles d’évaluation des émissions de


GES
• Règles et principes de comptabilisation des émissions de GES
• Sources et facteurs d’émission de GES liés au domaine de l’eau et
de l’assainissement
– Consommation d’énergie
– Réactifs et consommables
– Travaux et interventions sur les réseaux
– Autres (climatisation, compensation …)
• Les sujets appelant à des investigations complémentaires
– Process eau et boues
– Rejet dans les eaux superficielles
• Recommandations pour la consolidation, la présentation et la
communication des résultats
Quelques exemples de sujets d’investigation : le mécanisme de
production du N2O sur la file « eau » des STEP

Paramètres influents :
− Oxygène dissous
− Concentration NH4 /NO2
− Rapport C/N faible
… l’impact GES du compostage
3,00 12,00

N2O CH4

Flow of N2O (gN2O/h/ton Raw Sludge)

Flow of CH4 (gCH4/h/ton Raw Sludge)


2,50 10,00

turning
2,00 8,00

1,50 6,00

1,00 4,00

0,50 2,00

0,00 0,00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Composting time (days)
3,00 12,00

N2O CH4
Flow of N2O (gN2O/h/ton Raw Sludge)

Flow of CH4 (gCH4/h/ton Raw Sludge)


2,50 10,00

N2O and CH4 2,00 8,00

emissions over the


whole composting 1,50 6,00

process
1,00 4,00

0,50 2,00

0,00 0,00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Composting time (days)
… ou celui de l’incinération des boues
… et rappelons enfin que l’usage de l’eau dans la maison est plus
émetteur de GES que le service de l’eau et de l’assainissement

Emissions par poste (tonnes équ. CO2)


3 000 3000

2 500 2500
Eau dans la maison : 2/3
2 000 2000

1 500 1500

1 000 1000

Périmètre « métier » : 1/3


500 500

0 0

-500 -500
Deux éléments de débat

• Un service d’eau et d’assainissement « neutre en


carbone » est il un objectif raisonnable ?

• Peut on d’ores et déjà envisager un benchmarking


énergie / GES des services d’eau et d’assainissement ?
MERCI POUR VOTRE ATTENTION

astee@astee.org

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