Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Bien avant ces dictionnaires, le docteur Mizauld publia en 1605 un ouvrage sur
les usages et la culture de plantes potagères connus à cette époque (1). Les
artichauts ou chardons de France, asperges, aulx, basilic, melons, lavande,
poireaux, romarin, thym, etc….
1
2
Les jardiniers formaient une communauté. Celle des jardiniers de Paris remonte
à 1473, date de leurs statuts les plus anciens. La communauté composée de 1
200 maîtres jardiniers fut supprimée en 1776.
Les travaux les plus durs revenant à l’homme, ils arrosent, font les paillassons,
transportent la terre, les fumiers.(Paillasson: natte ou claie de paille destinée à
protéger certaines cultures, sous châssis ou serres des intempéries).Cette
complicité, pour ne pas dire duplicité dans le couple faisait que l’homogamie
existait dans cette corporation, ou est-ce cette organisation du travail qui
engendrait cette homogamie.
Zola, dans son ouvrage « Le ventre de Paris », évoque le travail des maraîchers
aux halles de Paris.
Le chou Milan des Vertus était le gros légume : celui qui tient au ventre pour la
soupe et le bouillon. Entre 1852 et 1874, la plaine des Vertus représentait
environs 1 000 hectares et 500 ménages de laboureurs de légumes. Ne dit on
pas : « Qu’ Aubervilliers vaut bien Paris chou pour chou, pour dire qu’il croit
plus de choux à Aubervilliers qu’à Paris » (Furetière 1690).
Autre chou, dont la production fut importante celle du chou Milan de Pontoise
encore existante de nos jours. Aujourd’hui un quartier de Pontoise situé sur la
route d’Auvers sur Oise porte le nom de Quartier au Chou.
3
4
A Noisy le Sec, au hameau de Merlan, situé 55 rue de Merlan, on peut voir les
restes de la cour pavée.
4
5
Le long de celle-ci, des citernes revêtues de goudron sont les dernières traces
de cette activité. Un des derniers maraîchers produit encore sur 12 hectares en
Seine Saint-Denis et sur une vingtaine d’hectares partagés entre le Val d’Oise et
l’Oise.
L’engrais utilisé par les maraîchers était le fumier des nourrisseurs d’animaux
(fournisseurs de lait) et des nombreuses écuries d’entreprises ou de particuliers
de la région parisienne. Ce fumier et autres « boues d’aisance » étaient
ramenés au retour des halles par les tombereaux, suivant nécessité.
5
6
Garges, Arnouville étaient aussi spécialisés dans la culture des petits pois.
Gonesse, Thieux, Dugny, Goussainville avaient pu grâce à leur réseau
hydraulique favoriser la cressiculture.
6
7
7
8
Aujourd’hui sont remis au goût du jour les légumes oubliés depuis plusieurs
générations. Les jardins ouvriers sont créés en 1896, sous le nom de Fédération
Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs : « leur objectif est de mettre à
disposition du chef de famille un coin de terre pour y cultiver des légumes
nécessaires à la consommation de foyer ». Cent vingt ans plus tard, si le besoin
alimentaire subsiste, les jardins familiaux ont réinvesti le cœur de ville avec une
autre mission : créer et renforcer le lien social.
Alain TANNEUR ©
8
9
BIBLIOGRAPHIE