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Vêtements

Pourquoi s'habille-t-on ?
Quand on observe de nombreux groupes
humains, sur tous les continents et à
toutes les époques, on s'aperçoit que de
multiples raisons ont amené les hommes
à ne pas vivre à l'état de nature, tels qu'ils
sont nés, et à porter des vêtements ou
des parures.

S'habiller pour se protéger


des intempéries
Le vêtement est né avec le froid.

Les premiers hommes ont vécu nus tant


que le climat le permettait. Cependant, il
y a 60 000 ans environ, le
refroidissement du climat obligea les
hommes de nos régions à protéger leur
corps du froid. Constatant que les
animaux qu'ils chassaient étaient mieux
protégés par leur fourrure, ils eurent
l'idée d'utiliser cette dernière pour en
couvrir leur corps.

On représente souvent les hommes


préhistoriques couverts de peaux de
bêtes, alors qu'on n'a jamais retrouvé ni
cuir ni fourrure datant de cette lointaine
époque. Mais l'étude scientifique des
outils de pierre, retrouvés sur leurs sites
d'habitation, permet d'affirmer avec
certitude que des hommes les ont
utilisés pour découper des peaux
d'animaux.

Comment peut-on dater les restes


préhistoriques retrouvés ?

Les archéologues relèvent tout ce qui se


trouve sur la même couche du sol, donc
datant de la même époque. Les restes
d'organismes (plantes, ossements)
contiennent du carbone qui perd
progressivement, au cours des siècles,
une partie de la radioactivité qu'ils
possédaient de leur vivant (sous forme
de carbone 14). Le calcul du pourcentage
de perte permet de dater leur époque.

Comment peut-on déterminer à quoi ont


servi les outils préhistoriques ?

Les scientifiques fabriquent des outils de


pierre ou d'os, identiques à ceux
retrouvés et les utilisent pour découper
ou percer divers matériaux. L'observation
comparée, au microscope à balayage
électronique, des outils préhistoriques
authentiques et de leurs copies permet
de déterminer quels types de matériaux
ils avaient servi à travailler.

Une tradition probablement très


ancienne.
Au début de notre siècle, des indigènes
de la Terre de Feu, à l'extrémité de
l'Amérique du Sud, vivant dans un climat
rude, portaient pour seul vêtement des
capes de fourrure. Les premiers
vêtements préhistoriques ressemblaient
sans doute à ces capes.

Il est également probable que les pattes


des peaux de bêtes donnèrent aux
hommes l'idée de s'en servir comme
ceinture ou bretelles pour les attacher au
corps. Plus tard, les aiguilles d'os
retrouvées montrent que les peaux
étaient cousues.

Des vêtements servant aussi de


camouflage.
Les fourrures avaient l'avantage de
permettre aux chasseurs de mieux
s'approcher des animaux chassés. Les
vêtements servaient ainsi de
camouflage, visuel et odoriférant, si l'on
en juge par certaines peinture et gravures
rupestres trouvées sur les parois des
cavernes.

Une adaptation au froid polaire, le


costume esquimau.

Le chasseur Esquimau, affrontant les


tempêtes de neige sur la banquise,
n'avait de chance de survivre que si sa
femme savait lui fabriquer des vêtements
protecteurs.
Voici le costume d'un Esquimau du
Grand Nord canadien vers 1950 :

Les sous-vêtements sont en peau


d'eider (canard sauvage nordique),
tannée avec ses plumes.
Le pantalon et l'anorak sont en peau de
caribou (renne de cette région) dont la
fourrure est tournée vers l'intérieur.
Le chasseur endosse, en plus, un
deuxième anorak, dont la fourrure est à
l'extérieur, avec, autour de la capuche,
une bordure en peau de glouton
(carnivore du Grand Nord), la seule
espèce de poil ne gelant pas sous
l'haleine humide de l'homme.
C'est l'air emprisonné entre les
couches de vêtements qui sert
d'isolant contre le froid.
Aux pieds, des bottes en peau de
phoque ou de caribou.
Des moufles de fourrure protègent les
mains.
Pour garantir les yeux des reflets
aveuglants sur la glace, une paire de
lunettes, simple barrette de bois ou
d'ivoire, trouée de deux fentes.
Sous l'influence du modernisme, les
coutumes vestimentaires ont changé,
ce qui n'est pas toujours un progrès,
lorsqu'il faut affronter le grand froid.
Dans la chaleur torride du désert, le
costume du nomade.

La traversée des déserts de sable, au


Sahara ou au Moyen-Orient, pose autant
de problèmes que le grand froid. Sous
l'effet du soleil violent, la peau se
dessèche, l'eau du corps s'évapore si l'on
n'est pas protégé. La nuit, par contre, la
température chute brutalement. Parfois,
se lève une tempête de sable qui cingle
la peau et blesse les yeux.

Voici comment les Touaregs ou les


Bédouins se protègent dans le désert :

Les vêtements sont amples et


superposés. L'air emprisonné entre les
différentes couches de tissu sert
d'isolant et préserve le corps de la
température extérieure.
Sur la tête, une longue bande de tissu
est enroulée en turban pour isoler le
crâne des rayons du soleil. L'extrémité
du tissu sert aussi à couvrir le visage,
ne laissant qu'une mince fente pour le
regard.
Aux pieds, des sandales très ouvertes
permettent de marcher sur le sol
brûlant sans les remplir de sable.

Se protéger du froid, sous nos climats.

Même sous les climats tempérés, une


des fonctions du vêtement est de
protéger notre corps de la température
extérieure. Le principe de l'isolation par
matelas d'air est valable pour tous. Nous
savons qu'un chandail de grosse laine
tricotée, à larges mailles, est plus
efficace qu'un tricot plus serré.

Contre le froid, les vêtements sont


variés : capes, pèlerines, houppelandes,
manteaux de laine ou de fourrure,
canadiennes, anoraks, parkas,
doudounes. Une écharpe, ou un cache-
col, protège la partie sensible du cou et
une cagoule ou un passe-montagne
concerne le visage. Les gants ou les
moufles abritent les mains. Les mitaines
laissaient le bout des doigts découverts
pour permettre des gestes précis.
Se protéger de la pluie.

Contre la pluie et les embruns, les marins


pêcheurs furent les premiers à utiliser
des vêtements de toile huilée, dits cirés,
sur lesquels l'eau ruisselle. On peut
utiliser aussi des gabardines de tissu très
serré ou feutré qui empêchent l'eau de
pénétrer. Il existe maintenant des
imperméables plus légers en plastique.
Le parapluie sert aussi d'abri pliant
contre la pluie.

Se protéger du soleil.

Contre le soleil, un chapeau léger à large


bord ou une casquette suffit
généralement sous nos climats.
Autrefois, les élégantes se protégeaient
sous une ombrelle. Les Européens qui se
rendaient dans les pays tropicaux et
méprisaient les coiffures indigènes en
paille, introduisirent le casque « colonial »
doublé d'une couche de liège isolant et
parfois agrémenté d'une pièce de toile
pour cacher l'arrière du cou.

Les yeux sont protégés par des lunettes


de soleil à verres filtrants.

S'habiller pour cacher sa


nudité
Nos plus lointains ancêtres vivaient nus
Actuellement encore, certains peuples
des pays chauds, en Amazonie, en
Afrique ou en Australie, trouvent normal
de vivre sans vêtements tant que des
gens venus de l'extérieur ne les ont pas
persuadés qu'ils doivent s'habiller.

S'habiller ne signifie pas forcément


chercher à cacher son corps

En Égypte ancienne, les tissus étaient


très fins et souvent presque
transparents. Les vêtements moulaient
étroitement le corps, notamment celui
des femmes. Ils protégeaient plus qu'ils
ne cachaient.

Le vêtement côtoyait parfois la nudité


En Grèce antique, le vêtement était
d'usage courant dans la vie sociale. Mais
sur les stades et les palestres (espaces
d'entraînement fermés), le sport se
pratiquait toujours entièrement nu. Le
mot « gymnastique » est d'ailleurs tiré du
mot grec gymnos (nu).

Pour les travaux pénibles, généralement


accomplis par des esclaves, il était
fréquent de retirer les vêtements pour
être libre de ses mouvements.

La nudité comme idéal de beauté

Le corps humain est très souvent


représenté nu par les artistes grecs. C'est
en hommage à la beauté du corps que
les artistes représentaient généralement
les dieux et les héros mythologiques nus
plutôt qu'habillés. Cette tradition de
rendre hommage au corps humain nu
s'est largement perpétuée chez les
artistes de tous les temps, notamment
en sculpture.

La nudité associée à la culpabilité

D'après la Bible, le premier couple


humain vivait nu au Paradis terrestre.
Ayant bravé l'interdiction du Créateur en
mangeant le fruit de l'arbre défendu,
Adam et Ève prirent conscience qu'ils
étaient nus et la honte leur fit cacher
désormais leur corps. Telle serait, d'après
ce texte, l'origine du vêtement. Dans
cette tradition, les religions monothéistes
du livre sacré (judaïsme, christianisme,
islam) tendent à considérer la nudité
comme liée à la faute morale, au péché.

Le code variable de la pudeur

Dans la plupart des sociétés, la règle est


de cacher au moins les parties sexuelles
(et les seins pour les femmes), mais le
code de la pudeur est très variable selon
les époques et les lieux. Au Moyen Age,
époque pourtant très religieuse, la nudité
était courante au lit et pour la baignade,
aussi bien en plein air que dans les bains
publics. Jusqu'au début du XXe siècle,
une femme de la haute société pouvait
largement découvrir sa poitrine,
notamment dans les tenues de soirée,
mais il aurait été très indécent pour elle
de montrer ses mollets et même ses
chevilles.

Les règles sont plus rigoureuses pour


les musulmans

Dans les pays musulmans, la religion


interdit aux femmes de sortir de chez
elles sans se couvrir les cheveux. Et
même pour les hommes, il est interdit de
sortir sans cacher une partie de son
corps et plus précisément une partie du
ventre jusqu'au genoux.

La récente émancipation des tenues


féminines
À la fin du XIXe siècle, les femmes,
désireuses de se baigner en mer,
devaient revêtir des tenues parfois
grotesques destinées à masquer la
forme de leur corps. Pour rouler à
bicyclette, elles durent adopter la jupe-
culotte, ce qui était encore jugé indécent
par la majorité des gens. Après la guerre
de 1914-18, les premières femmes qui
décidèrent de porter des robes plus
courtes et les cheveux coupés
provoquèrent le scandale.

Le besoin d'ajouter une


parure à son corps
Aucun peuple ne vit sans parure
Même les peuples vivant sans vêtements
aiment modifier l'apparence de leur corps
avec des peintures ou des parures,
notamment les jours de fête. Il s'agit
parfois de peintures corporelles réalisées
avec des terres de couleur ou de la sève
de certaines plantes. Chez les peuples
nus, elles peuvent décorer la totalité du
corps.

Des peintures corporelles partielles

Chez les peuples habillés, la peinture


corporelle est fréquente (notamment
chez les femmes), mais elle se limite aux
parties visibles : mains, front, joues, yeux,
lèvres.
Beaucoup de parures ont une
signification dépassant l'envie de
décorer

Les parures de certains peuples, parfois


très belles, ne sont pas choisies
uniquement pour faire joli. Ceux qui les
utilisent leur accordent souvent un rôle
magique ou religieux, protégeant ceux
qui les portent. Elles servent aussi à
différencier les familles, les villages, à
distinguer les chefs, les sorciers. Parfois
à différencier la femme mariée de la
jeune fille.

Pour rendre plus séduisantes les parties


visibles du corps
Le maquillage est l'exemple le plus
répandu de la parure corporelle. Utilisé
dans un but de séduction, il suit des
codes très variables selon l'époque et le
lieu. Il concerne surtout le visage, mais
s'étend aussi aux ongles.

La chevelure est un élément important


de parure

La chevelure joue un rôle très important


selon la façon dont elle est taillée,
tressée, colorée, accompagnée
d'éléments supplémentaires (fleurs,
plumes, perles, peignes, filet), voire
remplacée par une perruque quand elle
est jugée insuffisante. Il est fréquent de
lui ajouter un bandeau, un chapeau, un
foulard.

La barbe, la moustache, les favoris des


hommes sont rarement laissés à l'état
naturel. La façon dont on les taille, les
rase ou les laisse pousser librement,
relève souvent moins d'un choix
personnel que de la volonté de respecter
les habitudes de son milieu.

Des accessoires de parure

Certaines parties du corps sont


fréquemment complétées de parures,
même en l'absence de vêtements : la
taille (ceintures), le cou (colliers), les
poignets et les chevilles (bracelets), les
doigts (bagues), les lobes d'oreilles
(boucles et pendentifs). Le nez, les joues
ou les lèvres sont parfois percés pour y
ajouter un élément de parure.

Des modifications définitives du corps

Certaines parures corporelles se veulent


définitives, tels les tatouages ou les
scarifications (cicatrices sur les joues ou
le front).

Parfois, la transformation du corps va


plus loin. Certains peuples agrandissent
progressivement des ouvertures
pratiquées afin d'y introduire des objets
de plus en plus gros (oreilles ou lèvres à
plateau). Il peut également s'agir de
modifier la forme des dents en les limant,
d'allonger progressivement le cou par
des colliers de plus en plus nombreux, de
déformer le crâne en le bandant dès la
petite enfance. Cela peut aboutir à de
véritables mutilations. Autrefois, en
Chine, on déformait les pieds de
certaines petites filles (ce qui les rendait
infirmes), uniquement pour mieux plaire
à leur futur mari.

Le besoin de parure reste actuel

Certaines traditions de parures persistent


à l'époque moderne, mais elles ont
souvent perdu leurs significations
d'origine. Le tatouage, le piercing se
pratiquent parfois par opposition aux
codes habituels ou par soumission à de
nouvelles modes.

S'habiller pour ressembler


à ceux de son groupe
Le vêtement est souvent moins
important que la situation dans laquelle
on le porte

Les autres pourraient juger ridicule ou


impoli que l'on ne soit pas habillé comme
le demande la circonstance. Sur
certaines invitations, la tenue souhaitée
est précisée afin d'éviter les erreurs (par
exemple, « tenue de ville » ou « tenue de
soirée exigée »). Même sans précision,
chacun sait que sa tenue vestimentaire
sera regardée par les autres d'après la
coutume de la situation. On ne s'habille
pas de la même façon pour assister à
une partie de chasse, à un match ou à un
mariage.

Les classes sociales n'ont pas toutes les


mêmes codes

Dans les milieux modestes, il reste


souvent important de « s'endimancher »
pour une sortie. En revanche, les gens
que leur métier oblige à s'habiller
élégamment toute la semaine sur leur
lieu de travail, profitent volontiers des
jours de repos pour adopter, même au
dehors, une tenue plus négligée.
La rupture volontaire du code de son
milieu peut devenir un nouveau code

Certains, notamment parmi les jeunes,


refusent de se plier aux habitudes de leur
milieu et adoptent volontairement des
coiffures ou des vêtements différents,
parfois provoquants. Mais on s'aperçoit
souvent que ce refus des règles crée de
nouvelles règles. Pour faire partie de la
bande, il est recommandé, sinon
obligatoire, d'adopter les mêmes choix
(cheveux longs ou rasés, vêtements
tailladés ou cloutés, etc.). C'est la preuve
que, pour tous, vêtements et parures sont
un signe d'appartenance au groupe.
Des vêtements différents pour les
hommes et les femmes

Dans toutes les sociétés, l'habitude exige


généralement que les hommes
s'habillent différemment des femmes.
Même lorsqu'il n'existait pour tous que
des tuniques ou des robes, celles-ci
n'avaient pas la même forme et la même
longueur pour les deux sexes. Au milieu
du XIXe siècle, alors que tous les
hommes portaient le pantalon, c'était une
provocation pour une femme, comme
George Sand, d'en mettre un. Un
compromis fut trouvé ensuite, pour les
femmes élégantes, avec la veste de
tailleur qui ressemblait à un veston
d'homme, à la condition de la porter sur
une jupe.

La différence dans l'habillement a


tendance à disparaître de plus en plus de
nos jours. Il n'est plus choquant qu'une
femme porte un pantalon et un blouson.
Néanmoins, seuls les Écossais
échappent au ridicule en portant un kilt
en forme de jupe.

Enfants et adultes

Pendant très longtemps, à part les jeunes


enfants qui portaient tous une robe, les
jeunes s'habillaient ensuite comme les
adultes de leur milieu. Seule la taille
différait. C'est à la fin du XIXe siècle qu'on
admit que les jeunes avaient besoin de
vêtements leur permettant de donner
libre cours à leurs gestes et qu'on habilla
les garçons de culottes courtes et les
fillettes de robes ne descendant pas
jusqu'aux chevilles. Il existait désormais
une mode pour enfants. Curieusement,
ce furent les adultes qui eurent tendance
à raccourcir leurs vêtements, peut-être
pour se rajeunir.

Le costume de sa région

Autrefois, les habitants d'un pays ou


d'une région portaient des vêtements
adaptés à leur façon de vivre, à leurs
traditions et aux matières qu'ils
pouvaient se procurer. Il existait une
grande variété de costumes locaux. C'est
au XIXe siècle que les paysannes de nos
diverses provinces voulurent se
différencier par des coiffes différentes
dans chaque région et parfois chaque
village. N'oublions pas que ces
costumes, souvent très beaux, servaient
uniquement dans les fêtes et non dans la
vie de tous les jours où le vêtement était
beaucoup plus simple. Actuellement,
sauf dans les manifestations
folkloriques, ces costumes tendent à
disparaître.

Le costume de son pays

Il existe des survivances des différences


vestimentaires d'autrefois, mais il faut
dire que c'est surtout au niveau des
clichés et des préjugés. Il est plus facile
de schématiser l'Allemand en culotte de
cuir et chapeau à plume, l'Anglais avec
chapeau melon et parapluie, voire le
Chinois avec natte et chapeau conique.
Ces clichés ont peu de rapport avec la
réalité quotidienne, mais ils ont la vie
dure et sont parfois l'indice d'un certain
racisme. En vérité, du fait de la
standardisation du vêtement, on peut
rarement reconnaître l'origine d'un
touriste uniquement au costume qu'il
porte.

Certains choix vestimentaires sont au


contraire l'affirmation de l'appartenance
à une collectivité. Dans leur pays,
beaucoup d'Africains ont adopté le jean
et le tee-shirt, mais, immigrés en Europe,
certains choisissent parfois de revêtir
leur costume traditionnel comme preuve
d'attachement à leur culture.

S'habiller pour une


fonction précise
Le costume de son métier

Depuis l'époque des corporations, les


métiers traditionnels se différenciaient
souvent par le costume, surtout parce
que celui-ci était adapté à leur
profession. De nos jours, quelques-unes
de ces coutumes vestimentaires n'ont
pas disparu : un boucher ne s'habille pas
comme un pâtissier ; la coiffe du
boulanger est différente de la toque du
chef cuisinier. Il faut observer que
certaines professions ont conservé une
tenue très ancienne, par exemple, toutes
celles qui concernent la justice, les
ambassades et même, dans les pays
traditionalistes, l'université. L'académie
française reste le symbole de ces
traditions vestimentaires.

Les costumes sportifs

Chez les sportifs, la tenue tient compte


de l'exercice corporel nécessaire dans
chaque sport. Un sauteur en hauteur ne
s'habille pas comme un footballeur. Dans
les sports collectifs, il est indispensable
à chaque joueur de voir de loin qui fait
partie de son équipe ou de l'équipe
adverse. D'où les maillots de couleur
différente.

Le costume du chef

Dans toutes les sociétés, le chef porte un


vêtement qui le différencie des autres.
Cela peut se limiter à un manteau, à une
coiffure (par exemple, la couronne), à un
bâton symbolique. De plus en plus, cette
différence ne se montre que dans des
cérémonies particulières. De nos jours,
on remarque le chef plutôt à l'entourage
qui l'accompagne qu'au vêtement qu'il
porte.
Le costume religieux

Dans presque toutes les religions, le


prêtre se distingue par sa tenue
vestimentaire. Le prêtre de l'ancienne
Égypte portait une peau de léopard. C'est
dans la religion catholique que la tenue
était la plus réglementée. Chaque
congrégation de moines ou de
religieuses avait une tenue particulière.
Cette tradition reste en vigueur dans la
hiérarchie religieuse: un simple prêtre
s'habille en noir, un évêque en violet, un
cardinal en rouge et le pape en blanc.

L'uniforme militaire
Les uniformes militaires ont été codifiés
par Turenne, ministre de Louis XIV.
Depuis, différents types d'uniformes
servent à distinguer non seulement
l'armée de terre, la marine et l'aviation,
mais dans chaque arme les fonctions
militaires (fantassins, artilleurs, blindés,
etc.). Les chefs se distinguent par des
galons ou des étoiles portés sur leur
uniforme ou leur képi.

De nombreux uniformes civils

Au XIXe siècle, de très nombreux métiers


furent créés qui, tous, devaient se
différencier par un uniforme particulier.
Dans les chemins de fer, existaient des
uniformes différents distinguant le chef
de gare de l'employé, du contrôleur, du
lampiste, du porteur, etc. Le prestige de
l'uniforme s'emparait des établissements
scolaires et universitaires qui imposaient
une tenue identique à tous les élèves.

La diminution actuelle du nombre


d'uniformes

Deux guerres mondiales ont


probablement modéré l'attirance de
l'uniforme. En dehors des militaires, les
métiers conservant un uniforme sont
ceux qui doivent signaler clairement leur
fonction (agent de police, douanier,
contrôleur, pompier, hôtesse, etc.). Seuls
certains établissements sélectifs,
comme l'école Polytechnique,
maintiennent l'uniforme en certaines
occasions.

Néanmoins, quand on voit un grand


nombre de cadres d'entreprise, on peut
se demander si le costume-cravate ne
constitue pas un nouvel uniforme.

Des vêtements qui protègent du danger

Chez les guerriers, la cuirasse du


légionnaire romain, la cotte de maille ou
l'armure au Moyen Age, actuellement le
gilet pare-balle sont d'abord des moyens
de protection. Pour certains sports, le
vêtement comporte une protection du
corps (des jambes en hockey, du thorax
et du visage en escrime). Dans certains
cas, le vêtement professionnel constitue
une protection appropriée, par exemple,
contre le feu, l'eau, l'absence d'air, les
irradiations. Parfois, cela se limite au
casque de chantier et aux chaussures de
sécurité. Dans d'autres cas, il faut une
combinaison étanche et un masque. À
l'extrême, un véritable scaphandre pour
les astronautes. À l'inverse, ce n'est pas
pour lui que le chirurgien s'habille
spécialement, mais pour protéger le
malade qu'il opère des microbes qu'il
pourrait transporter malgré lui.

Au Carnaval, on se déguise

À toutes les époques, il était permis,


certains jours de l'année, de se travestir
avec des vêtements inhabituels, parfois
pour se moquer de gens plus puissants
ou plus riches. À cette occasion, chacun
peut choisir le vêtement d'un autre pays,
d'une autre époque, d'un autre métier,
changer de sexe ou inventer selon son
goût. Les personnages de la comédie
italienne (Pierrot, Colombine, Arlequin)
ou les héros du moment sont souvent
utilisés. Parfois, un masque empêche de
reconnaître celui qui est déguisé. Même
quand il ne s'agit pas d'un carnaval
officiel, une grande fête est souvent
l'occasion de se travestir.

Pour en savoir plus sur le


même thème
On peut consulter : Textiles ; Fils et
tissus ; Costumes (leur évolution au
cours des siècles) ; Mode sous Louis XIV

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