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LES CANALISATIONS ÉLECTRIQUES

1 DÉFINITIONS
1.1 Canalisation
Le terme canalisations électriques désigne l’ensemble constitué par un ou plusieurs
conducteurs électriques et leur mode de pose (les éléments assurant leur fixation et’ le cas
échéant, leur protection mécanique).

1.2 Conducteur nu
Un conducteur isolé est l’ensemble formé par une âme conductrice

1.3 Conducteur isolé


Un conducteur isolé est l’ensemble formé par une âme conductrice et son enveloppe isolante
et ses écrans éventuels

1.4 Câble unipolaire


Un câble unipolaire est un conducteur isolé comportant en plus une ou plusieurs gaines de
protection.

1.5 Un câble multipolaire


Un câble multipolaire est un ensemble de conducteurs électriquement distincts mais
mécaniquement reliés par une gaine commune assurant leur protection.
2 DESIGNATION CONDUCTEURS ET DES CABLES.
Deux codes sont actuellement en vigueur :
 Le code UTE traditionnel
 Le code harmonisé CENELEC qui remplace progressivement le précédent.
Certains câbles n’ont pas encore fait l’objet d’un document de normalisation et sont toujours
désignés avec la code UTE (essentiellement les câbles rigides industriels 1000V :
U1000 RO2V, U1000 RVFV, U1000 RGPFV).
Les autres sont désignés à l’aide du code CENELEC.
3 CHOIX DES CONDUCTEURS ET DES CABLES.
Le choix des conducteurs et des câbles s’effectue dans un premier temps en fonction de
deux critères :
 Canalisations fixes ou mobiles
 Influences externes.

Organigramme de choix d’un câble


4 LES CONDUITS
5 Détermination des sections de câbles
5.1 Logigramme de la détermination de la section des câbles

5.2 Canalisations non enterrées

Dans le cas de canalisations non enterrées, on a :


IZ IZ
I 'Z  
K K1  K 2  K 3  K n  K s
où :
• le facteur de correction K1 tient compte du mode de pose
• le facteur de correction K2 prend en compte l’influence mutuelle des circuits placés côte à côte
• le facteur de correction K3 prend en compte la température ambiante et la nature de l’isolant
• le facteur de correction du neutre chargé Kn (pour tenir compte des harmoniques)
• le facteur de correction dit de symétrie Ks.

La détermination des différentes valeurs de Ki (i=1 à 3) nécessite la connaissance d'une lettre de sélection qui
dépend du conducteur utilisé et de son mode de pose (voir tableau suivant).
Les tableaux qui suivent permettent de déterminer la section des conducteurs de phase d’un circuit. Ils ne sont
utilisables que pour des canalisations non enterrées.
Facteur de correction Kn (conducteur neutre chargé)
Par principe, le neutre doit avoir la même section que le conducteur de phase dans tous les circuits
monophasés.
Dans les circuits triphasés de section supérieure à 16 mm² cuivre et 25 mm² aluminium, la section
du neutre peut être réduite jusqu’à Sph/2. Toutefois cette réduction n’est pas autorisée si :
• les charges ne sont pas pratiquement équilibrées,
• le taux de courants harmoniques de rang 3 est supérieur à 15% du fondamental.
La prise en compte de la présence d'harmoniques de rang 3 et multiples de 3, s'effectue comme
suit :
Soit Sph0 la section du conducteur de phase calculée ou obtenue avant correction :
• Si Taux (ih3)<15% : neutre considéré comme chargé. Sn=Sph= Sph0x1/0.84
• Si 15%<Taux (ih3)<33% : neutre considéré comme chargé. La section du neutre (Sn) est
égale à la section du neutre (Sph) mais un facteur de correction de courant admissible de
0,84 doit être pris en compte pour l’ensemble des conducteurs : Sn=Sph= Sph0x1/0.84
• Si Taux (ih3)>33% : neutre considéré comme chargé,
o Câble multipolaire : Le courant d’emploi IB doit être majoré par un coefficient
multiplicateur de 1,45. On prend donc : Sn=Sph=Sph0 x1,45/0,84
o Câbles unipolaires : Le conducteur de neutre doit être surdimensionné par rapport
à la section des phases, avec :
▪ Phase : Sph=Sph0/0,84
▪ Neutre : Sn=Sph0 x1,45/0,84
• Lorsque le taux n’est pas défini par l’utilisateur, on se place dans les conditions de calcul
correspondant à un taux compris entre 15% et 33%.

Facteur de correction de symétrie Ks


(selon la norme NF C 15-105 §B.5.2 et le nombre de câbles en parallèle)
▪ Ks=1 pour 2 et 4 câbles par phase avec respect de la symétrie
▪ Ks=0,8 pour 2, 3, et 4 câbles par phase si non respect de la symétrie
Connaissant le courant fictif I’z admissible, la nature (de l'âme conductrice) et la constitution (isolant) du
conducteur, la détermination de la section pour canalisations non enterrées s’effectue à partir du document ci-
dessous.

Détermination de la section pour canalisations non enterrées


5.3 Canalisations enterrées

Pour une canalisation enterrée, le courant fictif (ou réellement admissible) I’z est le courant admissible Iz auquel
des corrections éventuelles sont apportées :
IZ IZ
I 'Z  
K K4  K5  K6  K7  Kn  K s
• K4 prend en compte le mode de pose
• K5 prend en compte l’influence mutuelle des circuits placés côte à côte
• K6 prend en compte l’influence de la nature du sol
• K7 prend en compte la température ambiante et la nature de l’isolant
• Kn et Ks se déterminent comme dans le cas des canalisations non enterrées.
Détermination de la section pour canalisations enterrées
5.4 Détermination de la section du conducteur de protection

Le choix de la section du conducteur de protection s'effectue en fonction du conducteur de phase. Le tableau


de la page suivante permet de déterminer cette section.

Nota Bene :

- Prendre la section normalisée la plus proche : =13 (Cu), 8,5 (Alu), 4,5 (Fe)
-  : échauffement admissible (= 160° pour le conducteur isolé ou 180° pour le conducteur nu)
- I= intensité efficace en A du courant de défaut franc (court-circuit).
- t=temps d’élimination du défaut en seconde par la protection. t=20 à 30 ms

Section SPE du conducteur de protection (mm²) Section du conducteur


Section du
PE fait partie de terre entre la prise
conducteur de PE ne fait partie de
PEN de la de terre et la borne de
phase Sph (mm²) la canalisation
canalisation terre
Sph
Sph avec au mini :
avec au mini : • 2,5 mm² si 𝐼 𝑡
≤ 16 Sph .√
• 10 mm² Cu protection ∝ ∆𝜃
• 16 mm² Alu mécanique
• sinon, 4 mm²
16 < 𝑆𝑝ℎ ≤ 35 16 16 16
𝑆𝑝ℎ
𝑆𝑝ℎ 𝑆𝑝ℎ Avec un mini (mm²) de :
≥ 35 2
2 2 • 16 mm² pour Cu
protégé contre la
𝐼 𝑡 corrosion
𝑆𝑝ℎ .√
∝ ∆𝜃 • 25 mm² pour Cu nu
2 𝐼 𝑡 avec au mini : • 50 mm² pour Alu et
Quelconque avec au mini : .√
𝑘 ∆𝜃 • 2,5 mm² si Fe
• 10 mm² Cu
protection
• 16 mm² Alu
mécanique
• sinon, 4 mm²
5.5 Notion de chute de tension

Lorsqu’un conducteur est parcouru par un courant, il présente une impédance Z faible mais non nulle. Ainsi, il se
produit une chute de tension entre son origine et son extrémité. Cette chute de tension peut être nuisible au
bon fonctionnement des récepteurs, et par la même de l’installation.

Il est donc nécessaire de limiter les chutes de tension en ligne par un dimensionnement correct des câbles
d’alimentation.

La norme NFC- 15-100 impose que la chute de tension entre l’origine de l’installation BT et tout point d’utilisation
n’excède pas les valeurs indiquées par le tableau ci-dessous.

Chute de tension maximale autorisée Eclairage Autres usages (forces motrices)


Alimentation par le réseau BT de 3% 5%
distribution publique
Alimentation par poste privé HT/BT 6% 8% (1)
(1) entre le point de raccordement de l'abonné BT et le moteur

Si la condition sur la chute de tension n’est pas remplie, il faut changer de section et passer à la section
immédiatement supérieure à la précédente.

abonné
propriétaire du
poste HT/BT

abonné BT
8% (1)
5% (1)

récepteur (1) entre le point de


raccordement de
l'abonné BT et le
récepteur

5.5.1 Détermination par calcul de la chute de tension

On utilisera les formules du tableau ci-dessous qui permet de calculer la chute de tension U en volts et en 
pour différents types de distribution
Avec :
• IB : Courant d’emploi en ampère
• Un : Tension nominale entre phases
• Vn : Tension nominale en phase et neutre.
• L : Longueur d’un conducteur en Km.
• R : résistance linéique d’un conducteur en /Km ;
22,5 .mm 2 / km
- pour le cuivre, R 
S (sec tion en mm 2 )
36 .mm 2 / km
- pour l'aluminium, R 
S (sec tion en mm 2 )
• X : Réactance linéique d’un conducteur en /km, X est négligeable pour S< 50mm². En l’absence d’autre
indication on prendra X = 0,08 /km .
•  : déphasage du courant sur la tension dans le circuit considéré. Généralement :
- éclairage : cos  = 1
- force motrice : en démarrage cos  = 0,35, en service normal cos  = 0,8

5.5.2 Détermination de la chute de tension à l'aide des tableaux

Les chutes de tension admissibles peuvent être déterminées par un tableau (voir page suivante) pour une
longueur L de câble (en km), en 400V-50Hz triphasé et avec des cosϕ moyens de 0,35, 0,85 ou 1. Il est nécessaire
de connaître la section du câble et le courant IB qui y transite.

U (volts) = K . IB . L
Pour les moteurs, la chute de tension doit aussi bien être vérifiée en régime permanent qu’en phase de
démarrage. Pour cette dernière phase, il faut (tableaux suivants) :

• Déterminer la chute de tension au démarrage en amont du départ moteur (U1)


• Déterminer la chute de tension au démarrage occasionnée par le départ moteur (U2)
• Additionner les chutes de tension (U1) et (U2)
• S’assurer que leur somme reste inférieure aux valeurs normatives
Chute de tension U en volts / ampère et / km dans un circuit

section en mm2
Circuit monophasé Circuit triphasé équilibré
force motrice éclairage force motrice éclairage
service démarrage service
normal cos  = 0,35 cos  = 1 normal démarrage
Cu Alu cos  = 0,8 cos  = 0,8 cos  = 0,35 cos  = 1
1,5 24 10,6 30 20 9,4 25
2,5 14,4 6,4 18 12 5,7 15
4 9,1 4,1 11,2 8 3,6 9,5
6 10 6,1 2,9 7,5 5,3 2,5 6,2
10 16 3,7 1,7 4,5 3,2 1,5 3,6
16 25 2,36 1,15 2,8 2,05 1 2,4
25 35 1,5 0,75 1,8 1,3 0,65 1,5
35 50 1,15 0,6 1,29 1 0,52 1,1
50 70 0,86 0,47 0,95 0,75 0,41 0,77
70 120 0,64 0,37 0,64 0,56 0,32 0,55
95 150 0,48 0,30 0,47 0,42 0,26 0,4
120 185 0,39 0,26 0,37 0,34 0,23 0,31
150 240 0,33 0,24 0,30 0,29 0,21 0,27
185 300 0,29 0,22 0,24 0,25 0,19 0,2
240 400 0,24 0,2 0,19 0,21 0,17 0,16
300 500 0,21 0,19 0,15 0,18 0,16 0,13
EXEMPLES D’APPLICATION

Exemple 1 : Exemple d’un circuit à calculer selon la méthode NF C15-100 § 523.7


Un câble polyéthylène réticulé (PR) triphasé + neutre (4e circuit à calculer) est tiré sur un chemin de
câbles perforé, jointivement avec 3 autres circuits constitués :
 d’un câble triphasé (1er circuit)
 de 3 câbles unipolaires (2e circuit)
 de 6 câbles unipolaires (3e circuit) : ce circuit est constitué de 2 conducteurs par phase.
La température ambiante est de 40 °C et le câble véhicule 58 ampères par phase.
On considère que le neutre du circuit 4 est chargé.

Déterminer la section des conducteurs de phase et du neutre dans les cas suivants :
 Protection assurée par disjoncteur
 Protection assurée par fusibles

Exemple 2 : Exemple d’un circuit à calculer selon la méthode NF C15-100 § 52 GK


Un câble polyéthylène réticulé (PR) triphasé + neutre (circuit 2, à calculer) est posé à 25 cm d’un autre
circuit (circuit 1) dans des fourreaux enterrés, dans un sol humide dont la température est 25 °C.
Le câble véhicule 58 ampères par phase.
On considère que le neutre n’est pas chargé.
Exemple 3 : Détermination de la chute de tension
Un câble triphasé cuivre de 35 mm2, 50 m alimente un moteur 400 V consommant :
 100 A sous cos ϕ = 0,8 en régime permanent,
 500 A (5 In) sous cos ϕ = 0,35 au démarrage.
La chute de tension à l'origine de la ligne est en régime normal (consommation totale distribuée par le
tableau : 1000 A) de 10 V entre phases.
Quelle est la chute de tension aux bornes du moteur :
 en service normal ?
 au démarrage ?
Exemple 4 : Détermination de la chute de tension
Soit une ligne (triphasée avec neutre) de 50 m, de section 70 mm2, et parcourue par 150 A. Elle
alimente, entre autres, 3 circuits "lumière" monophasés (de 20 m en 2,5 mm2) parcourus chacun par
20 A en régime normal.
On suppose que la ligne triphasée est équilibrée et que les départs sont raccordés au même point.
Quelle est la chute de tension à l'extrémité des lignes d'éclairage ?

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