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THE

SECRET
Secrets Cachés

Maxime Schucht & Sylvain Vip


Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de
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reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les
analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
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partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit
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Miroir Secret

Voici une version alternative (ou complémentaire) de la


seconde partie de la routine de The Secret.

Dans cette version, c’est le spectateur qui va deviner vos


pensées. Il se laissera guider par la Pièce du Destin jusqu’au plus
profond de votre âme.

1) L’effet
Le mentaliste montre un petit carton rangé dans son
portefeuille et explique qu’il y a un dessin sur la face de ce
carton.

Il explique alors que ce dessin symbolise une pensée secrète


que le spectateur va devoir deviner en se laissant guider par la
Pièce du Destin.

Le mentaliste précise que ce dessin représente quelque


chose de concret. Ainsi en posant des questions précises,
comme « est-ce fabriqué par l’homme ? » ou « Est-ce grand ? » sur
la nature de ce dessin, la pièce est susceptible d’y répondre par
oui ou non. Le mentaliste précise toutefois que ce dessin ne
représente pas une pièce de monnaie bien évidemment, ce serait
trop évident.

Pour créer le lien entre le spectateur et cette pièce, il est


important que son propriétaire, le mentaliste, participe lui aussi
au processus. C’est donc le mentaliste qui posera les questions
mais ce sera le spectateur qui lancera chaque fois la pièce pour
obtenir une réponse.

Le mentaliste donne un papier et un crayon au participant


pour qu’il consigne les réponses de la pièce au fur et à mesure.

Le mentaliste demande au spectateur de serrer quelques


instants la Pièce du Destin dans sa main pour établir une
connexion.

Soudain, il pose une première question :

« Est-ce que mon dessin représente quelque chose de fabriqué


par l’homme ? »

Le participant lance alors la pièce en l’air, regarde la face


sur laquelle elle retombe dans sa main et consigne la réponse
sur la feuille.

Le mentaliste enchaine ensuite avec une seconde


question :

« Est-ce que mon dessin représente quelque chose de grand ? »

Une fois de plus, le participant lance la pièce en l’air et


consigne la réponse.

Le processus est répété une troisième fois avec une


dernière question.

À l’issue de cette troisième étape, le participant est invité à


se récapituler les trois réponses de la pièce tout en serrant fort
la pièce dans ses mains. Le mentaliste sort sans le montrer son
dessin de son portefeuille en expliquant que le moment de la
vérification est arrivé. Il demande alors au spectateur de dire la
première chose qui apparaît dans son esprit en suivant les
réponses de la pièce.
Le mentaliste invite alors le participant à retourner le petit
carton…le dessin qui se trouve dessus représente exactement ce
que le spectateur vient de nommer. La Pièce du Destin semble
s’être connectée avec le participant et l’avoir parfaitement guidé
vers la pensée secrète du mentaliste.

2) La méthode
Pour cette routine il vous faut un portefeuille avec une
fonction «sorties multiples ».

Vous avez besoin de neuf sorties en tout. Soit huit sorties


dissimulées et la neuvième que vous avez ouvertement montrée
dans un compartiment normal de votre portefeuille au début de
la routine.

Nous utilisons notre Phantom Wallet pour cet effet, son


compartiment à sorties multiples fonctionne parfaitement dans
ce cadre, mais n’importe quel autre portefeuille pouvant
contenir huit petites cartes sur lesquelles vous aurez dessiné fera
également l’affaire.

Prenez donc neufs cartons et dessinez sur chacun d’eux un


des dessins suivants : une voiture, un maison et des immeubles,
une ampoule, un cercle, un soleil, des montagnes avec un arbre
sur le flanc de l’une d’elles, une pomme, une pierre avec une
fourmi dessus et une clef.

Au dos de chacun des cartons, mettez dans un coin un


petit index rappelant la nature du dessin qui se trouve sur la
face. Grâce à ce petit signe distinctif, vous pouvez en ouvrant
votre compartiment « sorties multiples » détecter
immédiatement ce qu’il y a sur chaque carton.

Vous n’avez plus qu’à vous munir de votre Pièce du Destin,


d’un marqueur et d’un carton supplémentaire, ainsi que d’une
petite feuille sur laquelle le participant (ou vous-même) pourra
consigner les réponses de la pièce. Vous êtes désormais prêt.

Vous l’avez surement deviné, le principe de cette routine


va consister à aiguiller naturellement le participant vers les neuf
sorties possibles. Pour y parvenir, rien de bien compliqué. Vous
allez seulement suivre un cheminement de trois questions
auxquelles la pièce répondra librement à chaque fois.

Les deux premières questions seront toujours les mêmes :

D’abord : « Est-ce que mon dessin représente quelque chose de


fabriqué par l’homme ? »

Puis : « Est-ce que mon dessin représente quelque chose de


grand ? »

C’est seulement après la réponse de la pièce à cette


deuxième question que votre script changera sur deux points.
Tout d’abord par un recadrage, en précisant ce que vous
entendiez par le terme « quelque chose de grand », puis en
choisissant la troisième question en fonction des réponses aux
deux précédentes.

Lorsque le participant fera le bilan des trois réponses


successives de la pièce, il pensera alors quasi systématiquement
à une de vos neuf sorties possibles. Une forme de forçage
psychologique va s’opérer sur lui. Nous verrons plus tard
comment faire lorsque ce forçage psychologique ne fonctionne
pas sur votre spectateur (cas assez rare toutefois).

Vous allez voir que si sur le papier cela peut sembler un


peu dense, c’est en réalité très simple à mettre en œuvre.

Reprenons pas à pas et voyons chaque cas de figure.

Question 1 : « Est-ce que mon dessin représente


quelques chose de fabriqué par l’homme ? »
Peu importe la réponse de la pièce lancée par le
participant. Vous consignez cette réponse et enchainez avec la
seconde question qui sera toujours la même.

Question 2 : « Est ce que mon dessin représente


quelque chose de grand ? »

C’est ici que vous allez opérer un recadrage selon la


réponse.

Si la réponse de la pièce est OUI, alors vous allez préciser


que par « quelque chose de grand », vous entendiez quelque
chose de très grand.

Si la réponse de la pièce est NON, vous expliquez qu’il


s’agit donc de quelque chose de petit et que votre question
faisait la différence en fait entre quelque chose qui peut tenir
dans le creux de la main et quelque chose de plus grand. La
pièce indique donc que c’est quelque chose de suffisamment
petit pour tenir dans le creux de la main. En faisant cette
précision, vous placez votre main et vos doigts de manière
arrondie / sphérique paume vers le haut, comme si vous teniez
une boule de pétanque invisible dans la main.

Voyons maintenant les différents cas de figure pour la


troisième question, selon les réponses aux deux premières.

! OUI / OUI alors la question 3 sera « Est-ce que mon


dessin représente quelque chose associé à une notion
de vitesse et de mouvement ».

Si la pièce répond à nouveau OUI, la personne pensera


alors naturellement à une voiture dans la grande majorité des
cas et dans des situations plus rares à un autre moyen de
transport. Vous sortirez alors votre carton contenant le dessin
d’une voiture. Même dans les cas plus rares où la personne aura
cité un autre moyen de transport, cela restera quand même une
expérience réussie et inexplicable car la pièce aura parfaitement
répondu aux trois questions successives, ce que vous ne
manquerez pas de faire remarquer. Cette sécurité s’appliquera à
toutes les situations ne correspondant pas à vos sorties, mais
vous verrez que la grande majorité du temps vos dessins
couvriront la pensée du participant.

Si la pièce répond NON à cette troisième question, alors


le participant pensera à une maison ou un immeuble dans la
grande majorité des cas. Vous utiliserez alors le carton
contenant le dessin correspondant.

! OUI / NON alors la question 3 sera « Est-ce qu’il y a


dans ce que j’ai dessiné une notion de lumière ? »

Si la pièce répond OUI, la personne pensera alors la


plupart du temps à une ampoule. Vous sortirez donc la sortie
adéquate.

Si la pièce répond NON à cette troisième question, alors


le participant pensera souvent à trois choses différentes : une
balle, une bague ou une clef. Votre dessin avec un cercle
couvre les deux premiers cas et celui avec la clef, le troisième.
Vous couvrez donc les sorties les plus récurrentes. Une pièce
pourrait être régulièrement cité par le participant mais
rappelez-vous que vous avez éliminé cette sortie au début de
l’expérience en précisant que vous n’aviez pas dessiné une pièce
car cela aurait été trop évident.

! NON / OUI alors la question 3 sera « Est-ce qu’il y a


dans ce que j’ai dessiné une notion de lumière ? »

Si la pièce répond OUI, la personne pensera alors la


plupart du temps au soleil. Vous sortirez donc la sortie
adéquate.

Si la pièce répond NON, alors le participant pensera


généralement à une montagne, surtout si vous mettez
l’emphase sur le caractère « très grand » de l’élément secret. Il
arrivera que la participant pense à un arbre également, mais un
de vos dessins couvre ces deux sorties simultanément.

! NON / NON alors la question 3 sera « Est-ce que mon


dessin représente quelque chose de comestible ? »

Si la pièce répond OUI, la pensée la plus récurrente des


participants sera alors une pomme (ou parfois un autre fruit du
même acabit).

Si la pièce répond NON, alors le participant pensera


généralement à une pierre. Il pourra arriver beaucoup plus
rarement qu’un insecte soit cité mais un de vos dessins couvre
également simultanément ces deux possibilités. Vous pourrez
même précisé si la personne pense à une pierre que vous avez
dessiné une fourmi à côté pour essayer d’évoquer de quoi il
s’agissait, une pierre n’étant pas toujours identifiable en dessin.

Vous n’avez en réalité pas besoin de mémoriser par cœur


tous ces cheminements. Il suffit de connaître les neufs dessins et
le reste viendra naturellement. Les deux premières questions
sont toujours les mêmes donc à ce niveau rien de compliqué.
Puis il n’existe que trois variations de la troisième question :
notion de vitesse ? / notion de lumière ? / comestible ? En sachant
quels sont vos sorties le choix de la dernière question viendra
naturellement et en fonction des réponses, vous identifierez
immédiatement le dessin correspondant.

Rassurez-vous aussi quant au forçage psychologique. Dans


tous les cas de figure vous êtes sécurisés, car si jamais le
participant venait à nommer quelque chose n’étant pas couvert
par vos sorties, cela s’en rapprocherait forcément d’une certaine
manière et surtout les réponses de la pièce serait toujours
validées. Dans l’esprit des spectateurs, si la pièce avait répondu
autrement à une question, l’expérience aurait été un échec au
vu du dessin que vous montrez à la fin.

Une autre subtilité renforce la réussite de l’expérience.


Dans votre introduction, vous citez déjà à titre d’exemple les
deux premières questions que vous allez poser (concernant la
fabrication par l’homme et la taille). Cela ancre dans l’esprit des
spectateurs que vos questions ne sont pas modulables ou
interchangeables et donc que la moindre réponse différente de
la pièce aurait mené à un échec.

Pour bien mettre en place le forçage psychologique,


lorsque toutes les réponses ont été consignées, récapitulez-les
en créant un chemin logique vers la réponse que vous attendez.
C’est à dire que, par exemple, si les réponses consignées doivent
mener vers la pomme. Vous allez récapituler les réponses de la
pièce en disant « La pièce indique donc qu’il s’agirait de quelque
chose de naturel que l’homme n’a pas fabriqué, qui tient au creux de
ma main » (en faisant le geste expliqué plus haut) « et qui est
comestible » (en faisant, sans trop l’appuyer évidemment, un
mouvement de la main toujours dans cette position vers votre
bouche). Sous couvert de remettre au clair les réponses de la
pièce, vous allez donc appuyer votre forçage psychologique. Si
au contraire la réponse attendue est la maison vous allez, dire
« la pièce indique donc qu’il s’agirait de quelque chose de construit
par l’homme, de vraiment grand et sans notion de mouvement donc
immobile ». Une fois de plus les termes utilisés et la façon
d’agencer le récapitulatif vont appuyer votre forçage. Appliquez
cette méthode à chacune des sorties.

Une dernière subtilité consiste à sortir votre carton dès la


troisième réponse de la pièce, donc avant que le participant ait
tenté de déduire ce que pouvait être votre dessin. En effet, dès
que vous connaissez la troisième réponse (sauf dans le cas de la
double possibilité balle/clef), vous pouvez sortir le carton
correspondant. En ayant le carton posé sur la table face en bas
avant que le participant ne nomme ce à quoi il pense, vous
renforcerez l’impact de l’expérience et ouvrirez même la porte à
la création d’un faux souvenir dans lequel votre dessin aura été
posé devant le participant depuis le début du tour.

Cette version encore plus secrète de The Secret nous tient


énormément à cœur. Son impact sur les spectateurs est fort et
les participants sont assez déroutés de voir ce potentiel pouvoir
de la Pièce du Destin prendre vie dans leur main, sans que vous
n’interveniez d’aucune manière sur les tirages de la pièce.
Lorsqu’en plus le participant se sent mentalement guidé dans
la dernière phase jusqu’au dessin précis qui se trouve sur le
carton, alors l’expérience qu’il vit est particulièrement
fascinante et perturbante.

Vous pouvez explorer tout un tas d’autres sorties possibles


en utilisant d’autres questions. N’hésitez pas à partager vos
trouvailles avec nous.
Crédits Additionnels

Entre l’impression du livre The Secret et sa sortie, nous


avons eu l’occasion de discuter avec le mentaliste d’origine
allemande Timon Krause par le biais du mentaliste anglais
Michael Murray (avec qui Timon est en train de préparer un
futur projet sur le thème du « Dans quelle main »). Nous avons
échangé sur nos explorations respectives autour de ce thème et
nous nous sommes rendus compte que nos recherches étaient
allées dans la même direction. Pour information, Timon a
même bluffé Penn & Teller avec une méthode similaire.

Il nous semble donc important de créditer également son


travail de longue haleine sur cette méthode physiologique du
« Dans quelle main ». Timon a d’ailleurs prévu de publier ses
travaux sur le sujet avec Michael Murray pour Noël prochain.
Nous vous encourageons à les découvrir le moment venu.

Nous tenons également à remercier Timon et Michael


pour leur gentillesse et leur bienveillance, valeurs qui font
malheureusement trop souvent défaut à notre beau milieu
magique, notamment dans des cas de travaux parallèles et
indépendants sur un même sujet comme ce fut ici le cas. Nous
leur souhaitons le meilleur pour cette future publication.

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