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"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire.

"

Victor Hugo
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© 2020 – Marchand de trucs


Marchand de Trucs – 16 boulevard Maréchal Joffre – 56 100 Lorient

www.marchanddetrucs.com
15 Mars 2020, 15h45
Dans un bunker sous terrain du côté de Lorient

Nous avons tous regardé ces films apocalyptiques en nous demandant


ce que nous ferions si nous étions confrontés à ces situations. En
tout cas pour l’amateur de cinéma que je suis, il m’était inévitable
de me projeter à la fin de chacun d’eux.
Je me suis souvent vu à cheval, errant dans les rues à la recherche
de nourriture ou de quelques médicaments que je m’empresserais de
rapporter dans un refuge où attendraient les miens, essayant au
mieux d’éviter les hordes de barbares prêts à tout pour me faire
descendre de ma monture, afin de la récupérer, puis de se servir de
moi comme dîner…
Je rêvais souvent de pouvoir m’improviser bactériologiste, espérant
créer un vaccin tout en luttant pour ma survie dans un monde très
hostile, en écoutant Bob chantonner "Baby don’t worry about a thing…
cause every little thing gonna be alright…"
Si vous avez reconnu un mélange de The Walking Dead, En route et
Je suis une légende, nous sommes sur la même longueur d’onde.
Mais cela ne nous fait pas avancer plus que cela, nous sommes
aujourd’hui confinés pour plusieurs jours, semaines, mois ? La
situation ne nécessite pas encore que j’aille emprunter un cheval
à la ferme voisine, ou que je révise mes cours de biologie de 5ème.
J’ai donc préféré utiliser mon temps pour vous sélectionner certains
tours extraits des livres que nous avons édités ces dix dernières
années. Cela vous permettra de penser à autre chose.
Prenez soin de vous et de vos proches.

Je remonte là-haut pour mettre en ligne ce PDF, j’ai de quoi manger


pendant 7 ans et demi mais j’ai oublié d’installer le Wifi.

15 Mars 2020 16h01,


dans la maison au-dessus du Bunker
Ludo
SOMMAIRE

Intérieur / Extérieur de Gary Kurtz (Invraisemblances) p.9

Dr. Rhine, tu dors ? de Looch (S&D) p.15

Mixtant de Max Maven (Focus) p.29

Monnaie d’échange de Rainer Pfeiffer (Le Livre des Flicking Fingers) p.33

Nombre à la carte d’Anthony Owen (Owen) p.39

Introduction (Out to lunch - Le Best Of) p.51

Le juste prix de Greg Wilson (Out to lunch- Le Best Of) p.53

Nomen Omen de David Acer (Anthologie Vol.1 ) p.57

Chez Bruce de Bruce Bernstein (Irréel) p.65

Le passage sous la quille de Fantomas (Bizarremania) p.71

Tests psychologiques subtils avec un gimmick swami ou un nail writer


de Banachek (Subtilités psychologiques 1) p.81

Qui a « volet » l’annuaire de Banachek (Subtilités psychologiques 2) p.85

Transmission de Marc Spelmann et Peter Nardi (Subtilités psychologiques 3) p.93

Promenade mentale de Colin Mc Leod (Subtilités psychologiques 3) p.99

Valse d’anniversaire de Meven Dumontier (Queen of Art) p.107

Arrêt ultime de Denis Behr (Sur le bout des doigts 2) p.117

C’qu’il voit de John Bannon (Impact) p.127

Carte signée impromptue dans une bouteille scellée


d’Etienne Pradier (Anthologie Vol. 4) p.135

Messages spirites d’Eugene Burger (Théâtre Spirite) p.141

La nuit des rois de Bébel (Imagik 2) p.147


Intérieur
Intérieur // Extérieur
Extérieur
Gary Kurtz
Extrait du livre «Invraisemblances»
Voici un tour qui n’utilise ni cartes à jouer ni pièces. Il est inspiré de l’effet « Inside Out5 » de Jay
Sankey.

Effet

Deux cartes de visite blanches sont utilisées. Le mot « Intérieur » est écrit sur une face de chaque
carte. Vous marquez par ailleursInvraisemblance(s)
vos initiales sur l’une, et le spectateur marque les siennes sur l’autre.
Les deux cartes sont agrafées ensembles de telle sorte que les faces marquées « Intérieur » se trouvent
vers l’extérieur. En un instant, les mots « Intérieur » se retrouvent à leur place logique, vers l’intérieur.
Les cartes sont retournées pour que les mots « Intérieur » soient à nouveau vers l’extérieur, puis
une flamme est passée en dessous. Lorsque le spectateur examine les cartes, il découvre qu’elles ont
fusionné en une seule comportant le mot « Intérieur » sur ses deux faces, ainsi que vos initiales et celles
du spectateur.

Préparation
Intérieur / Extérieur
Vous avez besoin de deux cartes à jouer blanches
des deux côtés (Gary préfère utiliser des cartes à jouer,
car elles sont plus faciles à manipuler et les profanes
Voici un tour qui n’utilise ni cartes à jouer ni pièces. Ilne est les
inspiré de l’effet
associent pas« Inside Out5 » de Jay à des cartes
automatiquement
Sankey. à jouer blanches bien qu’elles aient la même taille).
Si vous préférez, vous pouvez néanmoins utiliser de
véritables cartes de visite vierges. Écrivez à l’avance le
Effet
mot « Intérieur » en lettres capitales d’un côté d’une
des Kurtz
Gary cartes, en inscrivant vos initiales juste en-dessous
Deux fig. 1 de visite blanches sont utilisées. Le mot « (fig.
cartes 1). Positionnez
Intérieur cette
» est écrit sur unecarte,
face deface écrite vers le bas,
chaque
carte. Vous marquez par ailleurs vos initiales sur l’une, et lesous la carte
spectateur encorelesblanche.
marque siennes Lorsqu’il
sur l’autre.veut présenter
Les deux cartes sontGary
cet effet, agrafées ensembles
transporte un de telle sorte
paquet que les
de cartes faces marquées
préparées dans sa« Intérieur » se trouvent
poche gauche, ce qui lui permet de
vers l’extérieur.
répéter En
5. Ceun instant,
l’effet
tourde les mots
nombreuses
a paru dans les «notes
Intérieur
fois. » se retrouvent
de conférence Up For àAdoption
leur place logique,
(1987) vers
de Jay l’intérieur.
Sankey.
Les cartesVous
sont retournées pour besoin
avez également que les d’une
mots «agrafeuse,
Intérieur »d’un
soient à nouveau
feutre versetl’extérieur,
indélébile puisLe briquet doit
d’un briquet.
une flamme
êtreest passée
rangé dansen votre
dessous. Lorsque
poche droiteledespectateur examine
veste ou de 20 - les cartes, il découvre qu’elles ont
-pantalon.
fusionné en une seule comportant le mot « Intérieur » sur ses deux faces, ainsi que vos initiales et celles
du spectateur.
Présentation
Préparation
KURTZ.indd 20 27/01/11 15:07:0
Sortez la paire de cartes en la prenant en position
de la donne en main gauche, face écrite contre Vouslaavez
paumebesoin de deux cartes à jouer blanches
de votre main. Avec votre pouce gauche, des deux décalez la préfère utiliser des cartes à jouer,
côtés (Gary
première carte vers la droite et retournezcar ellesvotre
sont main
plus faciles à manipuler et les profanes
droite paume vers le bas pour la saisir ne aules milieu de sa
associent pas automatiquement à des cartes
grande tranche droite (pouce dessousà et doigts
jouer dessus).
blanches bien qu’elles aient la même taille).
Vous êtes en position pour réaliserSi la manipulation
vous préférez, vous pouvez néanmoins utiliser de
suivante de Larry Jennings : votre main droite
véritables pivote
cartes de visite vierges. Écrivez à l’avance le
paume vers le haut et retourne ainsi mot la carte supérieure
« Intérieur » en lettres capitales d’un côté d’une
avant de la reposer en main gauche.des Lecartes,
pouceen inscrivantfig.
gauche vos2 initiales juste en-dessous
fig. 1 maintient cette carte sur le dessus(fig. tandis1). Positionnez
qu’avec le cette carte, face écrite vers le bas,
bout des doigts droits, vous pincez lasous grandela carte encore
tranche de blanche. Lorsqu’il veut présenter
la carte inférieure et que vous la tirez vers la droite. Lorsque la carte inférieure est presque entièrement
5. Cedégagée, servez-vous
tour a paru en de
dans les notes comme levierUppour
conférence For retourner (à nouveau)
Adoption (1987) la carte qui est dans votre main gauche
de Jay Sankey.
(fig. 2). Réalisée sans heurts, cette manipulation donne l’impression que les deux faces des deux cartes
sont blanches. - 20 -
9
Posez la carte de la main droite sur celle de la main gauche et égalisez-les en disant : « Voici
paume vers le haut et retourne ainsi la carte supérieure
avant de la reposer en main gauche. Le pouce gauche fig. 2
maintient cette carte sur le dessus tandisIntérieur
qu’avec- le
Extérieur
bout des doigts droits, vous pincez la grande tranche de
la carte inférieure et que vous la tirez vers la droite. Lorsque la carte inférieure est presque entièrement
dégagée, servez-vous en comme levier pour retourner (à nouveau) la carte qui est dans votre main gauche
(fig. 2). Réalisée sans heurts, cette manipulation donne l’impression que les deux faces des deux cartes
sont blanches.
Posez la carte de la main droite sur celle de la main gauche et égalisez-les en disant : « Voici
deux cartes de visite non imprimées, sur lesquelles je vais écrire un mot très important de la langue
française… » Sortez le feutre et écrivez le mot « Intérieur » en lettres capitales sur la face visible de
la carte supérieure en annonçant : « … le mot intérieur… » En d’autres termes, vous devez écrire sur
la carte qui porte déjà l’inscription « Intérieur » ainsi que vos initiales sur son autre face. Ce faisant,
vous complétez sous les yeux des spectateurs la carte « double face » qui constituera l’effet final de la
routine.
Montrez ce que vous venez d’écrire, puis posez la carte supérieure sur la table. Écrivez le mot
« Intérieur » sur la seconde carte tout en continuant à parler : « … qui doit être pour la plupart d’entre
vous, je suppose, aussi important que les mots extérieur, autour ou entre. Mais vous allez bientôt
comprendre pourquoi j’utilise ce mot et pas un autre. » Commencez à refermer le feutre, mais ravisez-
vous en disant : « Nous allons personnaliser ces cartes. Je vais apposer mes initiales sur celle-ci… »
Joignant le geste à la parole, inscrivez vos initiales sur la carte que vous tenez encore en main gauche, ce
qui rend cette face de la carte strictement identique à la face cachée de la carte qui est sur la table.
Montrez négligemment l’autre côté (qui est blanc) de la carte de la main gauche. Avec la main
droite, confiez ensuite le feutre au spectateur et, en même temps, servez-vous de la carte de la main
gauche (face signée visible) comme d’une pelle pour ramasser la carte qui est sur la table. Égalisez les
deux cartes et demandez au spectateur d’apposer ses initiales sur la carte supérieure, juste en-dessous
Invraisemblance(s)
du mot « Intérieur ».

Continuez en disant : « Maintenant, la logique voudrait


- 21 - que l’on mette les intérieurs vers l’intérieur
pour que les mots occupent la position correspondant à leur signification. » Votre main droite saisit
alors le paquet au milieu de sa grande tranche droite (pouce dessus et doigts dessous) et votre pouce
gauche pèle en main gauche la carte supérieure qui porte les initiales du spectateur. Votre main droite
retourne ensuite très lentement sa carte puis la lâche sur celle de la main gauche pour que les mots
KURTZ.indd
«
21
Intérieur » se retrouvent face à face. 27/01/11 15:07:07

Poursuivez ainsi : « Mais nous allons défier les lois de la nature et de l’épistémologie en mettant
les intérieurs vers l’extérieur. » Votre main droite saisit à nouveau le paquet au milieu de sa tranche
droite (pouce dessus et doigts dessous) et l’élève au-dessus de la main gauche, tandis que votre pouce
gauche retient par friction la carte supérieure et la laisse tomber sur la paume gauche. Posez la carte de
la main droite dessus et égalisez les deux cartes. Saisissez le paquet en position Biddle en main droite et
montrez-le des deux côtés. Autrement dit, le public verra la carte portant vos initiales sous le paquet, et
celle avec les initiales du spectateur sur le dessus. Repositionnez le paquet dans votre main gauche sans
lâcher la prise de votre main droite.
Effectuez immédiatement un enlevage latéral
de la carte inférieure dans votre main droite (il n’est
pas nécessaire d’empalmer complètement la carte) et
déposez-la sur le dessus. Pour ce faire, il vous suffit
simplement de couvrir pendant une seconde le paquet
avec votre main droite et d’y déposer la carte volée tandis
que votre main gauche s’incline légèrement vers vous.
Votre main droite se trouve alors en position pour saisir
la petite tranche extérieure du paquet (pouce dessus et
doigts repliés sous l’avant du paquet) et le retourner
fig. 3 avant de le remettre en position de la donne en main
gauche (fig. 3). Ce retournement justifie le fait que la
main droite couvre un instant le paquet (en réalité pour décharger la carte empalmée) et il permet de
dissimuler la face blanche de la nouvelle carte supérieure jusqu’à ce qu’elle se retrouve sous le paquet.

Pour résumer la situation, la face visible de la carte supérieure porte maintenant vos initiales,
(l’autre face celles du spectateur) ; la face vers le haut de la carte inférieure porte également vos initiales
(l’autre face, qui est au contact de votre paume, est blanche).

10
(l’autre face celles du spectateur) ; la face vers le haut de la carte inférieure porte également vos initiales
(l’autre face, qui est au contact de votre paume, est blanche).
Invraisemblances - Gary Kurtz

Voici une autre méthode pour parvenir à la même position dans le cas où vous auriez peur de
laisser entrevoir la surface blanche de la carte que vous déchargez sur le paquet : revenons en arrière au
moment où la main droite prend le paquet en position Biddle et en exhibe les deux côtés. Remettez les
cartes dans votre main gauche et retournez-les de telle sorte que la face visible sur le dessus soit celle qui
porte vos initiales. Vous avez maintenant le choix entre plusieurs techniques dans la mesure où tout ce
que vous avez à faire est d’échanger secrètement la position des deux cartes. Vous pouvez, par exemple,
effectuer un enlevage latéral ordinaire et décharger la carte empalmée sur le dessus : tout semblera
normal puisque l’inscription « Intérieur » duplicata qui porte vos initiales viendra recouvrir celle que
vous avez inscrite sous les yeux du spectateur. Vous
Gary pouvez
Kurtz également recourir à n’importe quel type de
saut-de-coupe pour amener cette carte sur le dessus.

Prenez l’agrafeuse et agrafez le paquet près- 22


de-la
petite tranche orientée vers vous : « Et pour les garder
vers l’extérieur, je vais les agrafer ensembles. » La
main droite fait ensuite le tour du paquet pour agrafer
également la tranche tournée vers les spectateurs,
KURTZ.indd mais, dans ce mouvement, votre main pivote paume
22 27/01/11 15:07:08

vers le bas pour retourner l’agrafeuse et faire en sorte


que les pointes de l’agrafe sortent par le haut (fig. 4).
Le fait que les agrafes soient fichées pointes en l’air
fig. 4
d’un côté et pointes en bas de l’autre permet de rendre
insoupçonnable le retournement secret du paquet
qui va intervenir quelques instants plus tard. Si vous mettez les deux agrafes dans le même sens, un
spectateur perspicace pourrait en déduire que vous avez retourné le paquet. Eh oui, le diable se cache
dans les détails !
Mettez l’agrafeuse de côté. Faites glisser le paquet sur les doigts tendus de la main gauche, en
préparation pour la passe à travers le poing de Dai Vernon (fig. 5). Repliez les doigts pour faire basculer
le paquet et tournez simultanément votre main gauche paume vers le bas : c’est toujours le même côté
du paquet qui sera orienté vers le haut (avec vos initiales visibles). Pressez le paquet à travers le poing à
l’aide de votre pouce gauche (fig. 6) et récupérez-le en main droite à la sortie du poing.

fig. 5 fig. 6

Ouvrez à nouveau vos doigts gauches, mais cette fois-ci, vous allez poser le paquet à plat sur la
paume (et non plus sur les doigts). Repliez à nouveau les doigts en pivotant votre main (cette fois-ci, le
paquet va se retourner pour de bon) : quand vous allez pousser les cartes à travers le poing et les extraire
de l’autre côté, c’est la face blanche qui apparaîtra. Cette disparition pratiquement à vue des « deux »
signatures est saisissante. En exécutant ces gestes, vous pouvez dire : « L’attraction vers l’intérieur est
si forte que l’extérieur devient l’intérieur. »
Dès que le paquet émerge du poing gauche, votre main droite s’en saisit pour permettre à votre
main gauche de se retourner paume vers le haut. Reprenez le paquet en position de la donne en main
gauche et marquez une petite pause en tenant votre main droite ouverte à côté du paquet.

Vous allez maintenant réaliser un retournement unidirectionnel qui vous permet de montrer
que les deux côtés du paquet sont vierges. Bien que ce mouvement ait été créé indépendamment par

- 23 -

11
Invraisemblance(s)
Intérieur - Extérieur

Gary, la mécanique est identique à celle d’un retournement de petit paquet de Dai Vernon6 : votre main
droite s’approche du paquet comme pour le prendre en tenue Biddle. En réalité, la tranche extérieure
du paquet est pincée par les doigts droits de la façon suivante : index et majeur dessous, annulaire et
auriculaire dessus (fig. 7). Remarquez que votre pouce droit n’intervient pas encore. Deux actions vont
avoir lieu simultanément : d’une part, votre index et votre majeur exercent une pression vers le haut
tandis que votre annulaire et votre auriculaire font pression vers le bas, ce qui a pour effet instantané de
faire pivoter latéralement le paquet (fig. 8). D’autre part, votre main droite fait basculer le paquet vers
Invraisemblance(s)
l’arrière (fig. 9). Le public a ainsi la sensation que les deux côtés du paquet sont blancs.

Gary, la mécanique est identique à celle d’un retournement de petit paquet de Dai Vernon6 : votre main
droite s’approche du paquet comme pour le prendre en tenue Biddle. En réalité, la tranche extérieure
du paquet est pincée par les doigts droits de la façon suivante : index et majeur dessous, annulaire et
auriculaire dessus (fig. 7). Remarquez que votre pouce droit n’intervient pas encore. Deux actions vont
avoir lieu simultanément : d’une part, votre index et votre majeur exercent une pression vers le haut
tandis que votre annulaire et votre auriculaire font pression vers le bas, ce qui a pour effet instantané de
faire pivoter latéralement le paquet (fig. 8). D’autre part, votre main droite fait basculer le paquet vers
l’arrière (fig. 9). Le public a ainsi la sensation que les deux côtés du paquet sont blancs.

fig. 7 fig. 8

fig. 7 fig. 8

fig. 9 fig. 10

En commençant par le coin extérieur gauche, dissociez les cartes en arrachant l’agrafe au
passage : vous révélez ainsi les initiales et le mot « Intérieur » sur les côtés intérieurs des deux cartes
(fig. 10). Marquez un temps d’arrêt pour ancrer cette image dans l’esprit des spectateurs, puis détachez
complètement les deux cartes et ôtez les deux agrafes en disant : « Manifestement, les agrafes ne
résistent pas au pouvoir des mots. » Pendant ce temps-là, la carte inférieure reste dans votre main
gauche ouverte, de telle sorte que le public ne puisse pas voir sa face cachée (qui comporte l’inscription
duplicata). Le tour semble être terminé et les spectateurs vont se détendre naturellement.
fig. 9 fig. 10
Reprenez soudain : « Mais il existe une manière encore plus efficace de garder l’intérieur à
l’extérieur : c’est ce qu’on appelle la fusion. » Prenez Gary Kurtz
la carte du dessus, retournez-la pour que le mot
« Intérieur En »commençant
et vos initialesparnelesoient
coin plus
extérieur gauche,
visibles, dissociez
et placez-la sousles cartesrestant
la carte en arrachant
en main l’agrafe
gauche. au
passage : vous révélez ainsi les initiales et le mot « Intérieur » sur les côtés intérieurs des deux cartes
Saisissez
(fig. le tout
10). en position
Marquez un temps Biddle en pour
d’arrêt mainancrer
droitecette
et retournez
image dansbrièvement la main
l’esprit des pour laisser
spectateurs, voir le
puis détachez
6. Mike Maxwell, Larry Jennings’ The Cardwright (1988).
dessous du paquet.
complètement lesAu même
deux moment,
cartes et ôtezvotre mainagrafes
les deux gauche entâtedisant
votre :poche en quête du briquet.
« Manifestement, Ne lene
les agrafes
trouvant
résistent pas, vous
pas autransférez
pouvoir des le paquet
mots. dans votre main
» Pendant ce gauche tout
temps-là, la en réalisant
carte un enlevage
inférieure reste danslatéral
votrepour
main
- 24 -
empalmer la carte de
gauche ouverte, inférieure en que
telle sorte main ledroite.
public ne puisse pas voir sa face cachée (qui comporte l’inscription
duplicata).
Votre mainLe tour semble
gauche (quiêtre terminé
ne tient plusetqu’une
les spectateurs vontseseretourne
seule carte) détendreimmédiatement
naturellement. paume vers
le bas pour laisser soudain
Reprenez voir un bout de l’autre
: « Mais face de
il existe unela manière
carte. Le public
encoreest convaincu
plus efficace de
devoir les inscriptions
garder l’intérieur à
surl’extérieur
deux cartes différentes
: c’est ce qu’onsuperposées. Retournez
appelle la fusion. votrelamain
» Prenez cartegauche paume
du dessus, vers le haut
retournez-la pendant
pour que leque
mot
KURTZ.indd
votre main droite plonge dans votre poche, y abandonne la carte empalmée et en sort le briquet.
24 « Intérieur » et vos initiales ne soient plus visibles, et placez-la sous la carte restant en main gauche. 27/01/11 15:07:09

Confiez le briquet au spectateur en lui demandant de l’allumer. Votre main droite prend la seule
carte restante
6. Mikeen position
Maxwell, Biddle.
Larry Vous The
Jennings’ allezCardwright
maintenant réaliser une variation du comptage au bruit de
(1988).
Paul Harris pour faire entendre deux « clics » en n’ayant qu’une seule carte : votre pouce droit soulève
légèrement la tranche intérieure de la carte. Successivement,
- 24 - votre auriculaire gauche fait claquer le
coin intérieur droit de la carte et votre pouce droit lâche la tranche de la carte ce qui la fait claquer une
seconde fois. Cela donne l’impression visuelle et sonore que vous venez d’effeuiller deux cartes du bout
de votre pouce droit.
12
Votre main gauche (qui ne tient plus qu’une seule carte) se retourne immédiatement paume vers
le bas pour laisser voir un bout de l’autre face de la carte. Le public est convaincu de voir les inscriptions
Invraisemblances
sur deux cartes différentes superposées. Retournez votre - Gary Kurtzpaume vers le haut pendant que
main gauche
votre main droite plonge dans votre poche, y abandonne la carte empalmée et en sort le briquet.
Confiez le briquet au spectateur en lui demandant de l’allumer. Votre main droite prend la seule
carte restante en position Biddle. Vous allez maintenant réaliser une variation du comptage au bruit de
Paul Harris pour faire entendre deux « clics » en n’ayant qu’une seule carte : votre pouce droit soulève
légèrement la tranche intérieure de la carte. Successivement, votre auriculaire gauche fait claquer le
coin intérieur droit de la carte et votre pouce droit lâche la tranche de la carte ce qui la fait claquer une
seconde fois. Cela donne l’impression visuelle et sonore que vous venez d’effeuiller deux cartes du bout
de votre pouce droit.
Répétez ce comptage une seconde fois puis soulevez la carte avec votre main droite et faites la
planer un instant au-dessus de la flamme avant de la remettre en main gauche. Joignez alors vos mains
à plat comme pour comprimer la carte. Séparez-les lentement l’une de l’autre et montrez soigneusement
que les deux cartes ont fusionné en une seule marquée des deux côtés. Pour terminer, laissez-la en
souvenir au spectateur.

- 25 -

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13
S&D

Dr Rhine, Dors-tu ?
Dr. Rhine, tu dors ? Looch
Extrait du livre «S&D»

Historique

Toutes les personnes qui me connaissent pourront


confirmer que je n’ai jamais été de ceux qui utilisent
des cartes ESP. C’est probablement l’inépuisable masse
d’effets existants qui m’a conduit à ne pas me servir de
ces cartes. Ce n’est pas que je ne les aimais pas, c’est
juste que j’avais envie de quelque chose d’un peu diffé-
rent. Je lisais récemment « Permutations extrasenso-
rielles10 » de Robert Cassidy et j’ai beaucoup apprécié
l’idée de contrôler en apparence les actions du specta-
teur afin que la prédiction s’avère exacte.

Après quelques recherches sur le mouvement


principal utilisé dans cette routine, il semble que son
origine remonte à un effet du Dr. Jacob Daley intitu-
lé « Daley’s Delight11 » publié en 1951. Gardez bien à
l’esprit que cette routine n’aura de sens à vos yeux que

10. Robert Cassidy, « Permutations extrasensorielles », L’Art


du mentalisme 2, trad. fr. Ludovic Gorges, C. C. Éditions, 2009,
p. 68 (titre original « Extra Sensory Switch », Compleat Principia
Mentalia).
11. Jacob Daley, « Daley’s Delight », Phoenix, no 220, janvier
1951, p. 878.

- 48 -

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15
Dr Rhine Tu Dors ?
Looch

si vous comprenez le mouvement que l’on va utiliser ici


afin que l’effet puisse être réalisé. J’ai ajouté des explica-
tions sur ce mouvement à la fin de la routine. Apprenez
d’abord cette technique pour pouvoir ensuite étudier la
routine dans son ensemble.

Effet – Première phase

« Les cartes ESP furent inventées dans les années


30 pour tester l’existence possible d’une perception
extra-sensorielle. Elles furent utilisées par le Dr. Rhine
qui travaillait à l’Université de Duke aux États-Unis. À
l’époque, les tests ne furent pas concluants et plusieurs
personnes ont essayé de reproduire les expériences
depuis, afin de prouver l’existence de perceptions
extra-sensorielles. J’ai ici quelques cartes ESP. Elles
se composent de cinq symboles différents répétés cinq
fois pour former un paquet de 25 cartes. Nous n’en
utiliserons que dix, soit deux séries de cinq symboles :
le Cercle, la Croix, les Vagues, le Carré et l’Étoile. »

Disposez les cartes en deux rangées de cinq sym-


boles en respectant l’ordre représenté sur la fig. 1.

fig. 1

- 49 -

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S&D - Looch
S&D

« En fait, nous n’allons pas tester des capacités


surnaturelles. Nous allons plutôt essayer de reproduire
de plusieurs façons les tests d’origine qui furent réalisés
avec ces cartes. D’habitude, les personnes qui abordent
le sujet du mentalisme ne sont pas suffisamment sûres
d’elles pour dire la vérité à leurs participants. Au lieu
de cela, elles préfèrent brouiller les pistes en espérant
ne pas avoir à répondre aux questions que pourraient
se poser les spectateurs. C’est la plupart du temps la
meilleure façon de faire. Si tout le monde sait comment
nous réalisons nos spectacles, nous aurons beaucoup
de mal à faire carrière, non ? Je vais essayer quelque
chose qui se fait très rare aujourd’hui : vous dire la
vérité ! Dans les prochaines minutes, tout ce que nous
allons faire sera basé sur « l’influence ». Nous sommes
tous influencés dans la vie quotidienne, d’une manière
ou d’une autre, que ce soit visuellement, verbalement
ou de bien d’autres façons. Je vais maintenant mélan-
ger ma série de cartes et les étaler faces en bas, en face
des vôtres, d’accord ? »

Mélangez vos cartes et posez-les ensuite faces en


bas devant celles du spectateur de la manière suivante :
la Croix doit être le seul symbole qui correspond dans
les deux rangées. Les autres symboles peuvent être
posés n’importe où à condition de ne pas se retrouver
en face de leur double : « J’ai volontairement placé un
symbole en face de son double, mais les quatre autres
ne correspondent pas du tout avec les vôtres. Votre
rôle est de poser le doigt sur le symbole de ma rangée
que vous pensez correctement placé en face du vôtre. »
Tout en disant cela, vous devez nonchalamment
faire un geste en direction de la Croix face en bas. Deux
choses peuvent alors se produire. La plupart du temps,

- 50 -

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17
Dr Rhine Tu Dors ?
Looch

le geste que vous venez de faire amènera le spectateur


à désigner la Croix. Si c’est le cas, continuez en disant :
« La Croix ? D’accord… je suis sûr que vous l’avez choisie
à cause de l’influence verbale et visuelle que j’ai utilisée
pour que vous la désigniez. J’ai effectué un mouvement
vers la carte correspondante et vous l’avez inconsciem-
ment sélectionnée. Maintenant que vous avez une idée
de l’expérience, nous allons tenter quelque chose d’un
peu plus difficile… »

Dans les rares occasions où le spectateur choisit


un autre symbole que la Croix, dites : « Très bien, le
(nom du symbole choisi) est un choix intéressant. Je
vous ai dit que cet effet était basé sur l’influence et
ce que j’essayais de faire en réalité, c’était de subtile-
ment vous suggérer cette carte (retournez la Croix) en
effectuant des gestes vers elle depuis le départ. Vous
comprenez maintenant de quoi je parlais : j’aimerais
que vous laissiez aller votre conscience et que vous
agissiez instinctivement. »
Retournez alors les cartes restantes pour vous
assurer que le spectateur est bien au courant que les
autres symboles ne correspondaient pas entre eux. Vos
cartes sont alors rassemblées et mélangées.

Effet – Deuxième phase12

Les cartes sont à nouveau étalées faces en bas


sur la table, en face de celles du spectateur. Cette fois,

12. Pour la deuxième phase, l’auteur ne décrit pour l’ins-


tant que ce que le spectateur voit. Les explications viendront par
la suite, contrairement à la première phase déjà expliquée lors de
la description (NDT).

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S&D - Looch
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assurez-vous que seules les Vagues correspondent.


« Cette fois-ci, nous n’allons pas utiliser l’influence
verbale ou visuelle. Je vais plutôt écrire ce que j’aime-
rais que vous fassiez et laisser cela se produire. Si cela
fonctionne, vous aurez de quoi penser en rentrant chez
vous. »

Le mentaliste prend l’une de ses cartes de visite et


écrit secrètement ce qui suit sur la face vierge : « J’ai-
merais que vous fassiez correspondre les Vagues. » La
carte de visite est ensuite déposée face en bas juste à
côté des symboles, sans que le spectateur ne puisse bien
entendu en apercevoir la face. « Veuillez s’il vous plaît
retourner aussi vos cartes faces en bas. J’aimerais
que vous passiez la main au-dessus de chacune de vos
cartes et que vous vous arrêtiez à un certain moment. »
Le spectateur s’exécute et s’arrête sur la carte qu’il
désire. « Bien, sans la regarder, veuillez s’il vous plaît
la placer face en bas dans ma main droite. Excellent,
j’aimerais que vous recommenciez, mais cette fois-ci,
passez la main au-dessus de mes cartes et arrêtez-vous
sur l’une des miennes, n’importe laquelle. » Le specta-
teur recommence et place cette fois-ci la carte face en
bas dans votre main gauche.

« Nous allons échanger la place de ces deux


cartes, nous allons faire ceci trois fois. » Échangez la
place des deux cartes et demandez au spectateur de
recommencer : il choisit deux cartes et les change de
place deux fois d’affilée. Demandez à chaque fois au
spectateur s’il est sûr de ses choix et si tout est honnête.
Une fois cela terminé, poursuivez : « Très bien, soyez
honnête, vous êtes-vous senti à quelque moment que ce
soit influencé en faisant tout cela ? – Non. – Parfait,

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Dr Rhine Tu Dors ?

Looch

c’est la réponse que j’espérais. S’il vous plaît, commen-


cez à retourner vos cartes faces en l’air, une par une, en
commençant par le même côté que moi. »

Commencez tous deux (le spectateur et vous) à


retourner vos cartes faces en l’air, en commençant par
le côté droit. Les deux premières paires ne correspon-
dent pas, dites alors simplement « différentes » tout en
continuant. Lorsque vous arrivez à la carte du milieu (les
Vagues), retournez-la et constatez la correspondance.
Il ne vous reste plus qu’à retourner les deux dernières
paires et à constater qu’elles aussi sont « différentes ».
Ajoutez : « Une correspondance sur cinq, les Vagues…
vous dites ne pas avoir été du tout influencé… veuillez
retourner la carte de visite et lire ce que j’y ai écrit. »
Laissez le spectateur retourner votre carte de visite et
lire la prédiction. Vous n’êtes pas obligé de vous ruer de
suite sur la troisième phase. Laissez l’esprit des specta-
teurs se balader et essayer de trouver une cause à ce qui
vient juste de se produire.

Effet – Troisième phase

Demandez au spectateur de retourner à nouveau


ses cartes faces en bas tout en vous assurant qu’il ne
change pas l’ordre dans lequel elles étaient disposées.
Prenez aussi vos cartes, mélangez-les et redistribuez-les
en face de celles du spectateur. Ce faisant, assurez-vous
que vos symboles faces en bas sont exactement disposés
dans le même ordre que ceux du spectateur. Présentez
alors un petit minuteur (comme ceux utilisés en cuisine
pour la cuisson des œufs) réglé sur 15 secondes en
disant : « L’influence est une chose étrange. Nous allons

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tenter une expérience supplémentaire en utilisant cette


fois-ci le TEMPS comme facteur d’influence. Quinze
secondes pour être précis. Je vais vous donner l’occa-
sion d’échanger certaines de mes cinq cartes contre les
vôtres, n’importe lesquelles. Vous n’êtes pas obligé de
toutes les échanger, et vous pouvez vous contenter d’une
seule par exemple. C’est vraiment vous qui décidez du
nombre de cartes à intervertir, ce qui compte est que
vous fassiez tous les échanges avant que le minuteur ne
se mette à sonner. Voici comment nous allons procé-
der : je vais commencer par la gauche et désigner mes
cartes une à une, vous n’aurez qu’à me dire JE PASSE
ou JE CHANGE, si vous désirez intervertir. Vous devrez
alors rapidement désigner la carte de votre rangée avec
laquelle vous souhaitez l’échanger, d’accord ? Rappe-
lez-vous… quinze secondes… c’est parti ! »

À chaque fois que le spectateur souhaite changer,


celui-ci doit vous désigner contre quelle carte il sou-
haite le faire et vous effectuez alors l’échange. Toute
cette phase doit être réalisée à un rythme soutenu et
dans le temps imparti des quinze secondes. Il faut donc
que vous pressiez le spectateur, mais cette attitude est
parfaitement justifiée par « l’influence temporelle » de
cette dernière phase.

Une fois le délai écoulé, dites : « Le temps est l’une


des choses par lesquelles nous ne pouvons PAS ne pas
être influencé. C’est lui qui gouverne nos vies, de l’heure
à laquelle nous nous levons pour aller travailler en
passant par celles où nous mangeons et même jusqu’à
celle où nous allons nous coucher… pour finalement
être influencé de la même façon le lendemain… cela
peut paraître un peu déprimant… »

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Dr Rhine Tu Dors ?
Looch

Commencez à retourner vos cartes une à une en


vous assurant que le spectateur fait de même, adaptant
votre rythme afin que les cartes soient retournées
en même temps. Il est vraiment primordial d’aller
lentement à cet instant afin de permettre au specta-
teur d’en tirer l’inévitable conclusion, avant que vous
n’ayez terminé de retourner toutes les cartes : les cinq
symboles correspondent parfaitement !

C’est vraiment l’un des effets de close-up les plus


forts que je pratique. Les spectateurs sont toujours aba-
sourdis et stupéfaits. J’espère véritablement que vous
l’essaierez. Il existe aussi une version de cette routine
avec deux spectateurs, basée sur le thème de la synchro-
nicité. Bien que les mécanismes et l’enchaînement de la
routine soient les mêmes, l’effet produit est assez diffé-
rent. J’y reviendrai en détails après les explications de
la technique qui rend possible cet effet.

Le faux change (False Switch)

Saisissez la carte du spectateur entre le pouce et


l’index droits et la vôtre entre l’index et le majeur gauches
(fig. 1). Vous allez maintenant croiser les mains et c’est

fig. 1

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à ce moment qu’a lieu l’échange : lorsque vos mains se


rapprochent (fig. 2), saisissez la carte de droite entre
l’index et le pouce gauches tout en pinçant l’autre carte

fig. 2

entre l’index et le majeur droits (fig. 3). Votre réflexe


naturel sera de ramener les bras dans leur position
d’origine, mais vous devez au contraire les laisser conti-

fig. 3

nuer dans la direction où vous les déplaciez. Les bras se


croisent simplement pendant une fraction de seconde

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et poursuivent leur mouvement dans la direction d’ori-


gine (fig. 4). Il est important que tout le mouvement
soit fluide et qu’il n’y ait aucune pause anormale. Ce
mouvement très efficace permet de remettre les cartes
à leur position de départ. Testez-le pour voir comme il
est convaincant !

fig. 4

Autre détail important : n’effectuez jamais ce faux


change horizontalement. Il doit toujours être effec-
tué soit en diagonale, soit en ligne droite. Cela rend le
change plus facile à réaliser et surtout beaucoup plus
naturel. Si vous avez quelques problèmes pour l’effec-
tuer, modifiez simplement la position de vos bras.
Ce mouvement est utilisé à chaque fois que vous
échangez apparemment la position de deux cartes, celle
du spectateur et l’une des vôtres. En réalité, vous devrez
effectuer un véritable échange durant la deuxième
phase, lorsque vous écrivez la prédiction (correspon-
dance des Vagues). Ce véritable échange ne peut être
réalisé que lorsque les deux cartes choisies par le spec-

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tateur, dans votre rangée et dans la sienne, sont toutes


deux différentes des Vagues ! (Souvenez-vous qu’elles
sont disposées au milieu de chaque rangée.)

La raison de ce véritable échange est simple :


lorsque le spectateur et vous retournez les cartes faces
en l’air à la fin de la deuxième phase, il y aura un sym-
bole correspondant dans chacune de vos rangées, ce
qui renforce l’illusion que les cartes ont bien été échan-
gées honnêtement et que leur disposition finale est to-
talement aléatoire. Ne réalisez jamais deux véritables
échanges, cela pourrait créer une correspondance non
souhaitée de deux autres symboles en plus des Vagues.

Synchronicité
Version pour deux spectateurs

C’est une version différente de l’effet précédent,


basée sur le thème de la synchronicité. L’idée est que
la synchronicité est quelque chose qui existe entre deux
personnes qui vivent ensemble depuis un long moment.
Il est préférable de présenter cet effet avec un couple
marié ou avec deux personnes se connaissant depuis
longtemps. Je ne vais pas décrire à nouveau l’enchaîne-
ment des effets. J’ajouterai plutôt les détails nécessaires
pour que vous puissiez faire vous-même les quelques
modifications. La première phase est strictement pré-
sentée de la même façon que dans l’effet initial.

Lors de la deuxième phase, cette fois-ci, deman-


dez au second spectateur de se concentrer sur l’un des
symboles. Vous pouvez par exemple lui en faire choisir
un dans le paquet des quinze cartes restantes. Pour en

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prendre connaissance, il vous suffit d’ordonner les cartes


en une séquence bien précise (Cercle, Croix, Vagues,
Carré et Étoile) puis, en faisant défiler les cartes faces
en bas pour que le spectateur en prenne une, de repérer
la position de sa carte dans cette séquence. Vous pou-
vez également utiliser un jeu de cartes ESP marquées, le
« ESP Beyond » de Michael Murray par exemple.

Maintenant que vous connaissez le symbole auquel


est en train de penser le second spectateur, mélangez
vos cartes puis étalez-les devant celles du premier spec-
tateur en vous arrangeant pour que le seul symbole
qui corresponde soit celui choisi par l’autre spectateur.
Poursuivez alors cette phase comme dans l’effet original.
En commençant la procédure d’échanges, demandez
au second spectateur de crier mentalement le symbole
auquel il pense dans « l’espoir » de réaliser ainsi une
synchronicité silencieuse avec son partenaire, l’influen-
çant alors pour réaliser une correspondance avec le
symbole en question. Terminez la deuxième phase en
demandant au spectateur de révéler le symbole auquel il
pensait pour révéler ensuite la parfaite correspondance.

La troisième phase diffère légèrement : déclarez


que vous désirez tenter quelque chose d’un peu diffé-
rent et demandez au second spectateur de penser à un
nombre entre 1 et 5 et de le garder en tête pendant toute
la suite de l’expérience. Vous désirez évidemment que le
spectateur choisisse le nombre trois, il s’agit du forçage
psychologique habituel. S’il pense à un autre nombre,
ne vous inquiétez pas, j’en dirai plus après. Un nombre
surprenant de personnes, durant la troisième phase,
échangent trois couples de cartes et en laissent deux à
leur place. Après avoir révélé que toutes les cartes cor-

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respondent, demandez au second spectateur le nombre


auquel il pensait. S’il vous dit trois, attirez l’attention
sur le fait que le premier spectateur a changé la position
des cartes trois fois, influencé par les pensées du second
spectateur. Bien entendu, trois peut aussi correspondre
au nombre de couples de symboles laissés en place si
le spectateur n’a fait que deux échanges. Dans ce cas,
l’accent est mis sur l’influence du nombre de couples
laissés à leur place.

Et si le spectateur pense à quatre ? Au début de


la troisième phase, vous avez déclaré que vous feriez
quelque chose de « légèrement différent » : vous
révélez alors une prédiction cachetée « Vous pensez au
nombre 4 ». Vous pouvez expliquer ensuite que vous
avez essayé d’influencer simultanément les deux spec-
tateurs lors de cette dernière phase. Le premier specta-
teur a parfaitement fait correspondre les cinq symboles,
le second a pensé au même nombre que celui écrit sur
la prédiction.
Je vous entends déjà dire : « Mais si le spectateur
pense à un ou à cinq ? » Souvenez-vous qu’il leur a été
demandé de penser à un nombre ENTRE un et cinq !

Remarques

Voici une idée supplémentaire qui m’est venu


après avoir écrit cette routine. Peut-être voudrez-vous
l’y inclure, peut-être trouverez-vous qu’elle est en trop.
Quoi qu’il en soit, je l’ai ajoutée ici par souci d’exhaus-
tivité.

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Dr Rhine Tu Dors ?

Looch

Modification de la deuxième phase : Si vous


pratiquez la version de base, celle avec un seul specta-
teur, vous pourriez vouloir inclure ce qui suit. Lorsque
vous écrivez sur la carte de visite « J’aimerais que
vous fassiez correspondre les Vagues », vous pouvez
dessiner, au-dessus de cette phrase, les deux rangées de
symboles dans l’ordre où ils apparaîtront sur la table
(vous connaissez cet ordre dans la mesure où les cartes
resteront exactement dans le même ordre que celui dans
lequel vous les avez placées au départ, car cette fois-ci,
aucun véritable changement de place n’aura lieu). Il
vous faut également entourer les vagues que vous avez
dessinées. Vous devrez quoi qu’il en soit vous assurer,
lorsque vous étalez vos cartes faces en bas, qu’elles sont
dans le même ordre que celui que vous avez dessiné sur
la carte de visite. Cela crée ainsi une sorte de double
prédiction.

Premièrement, vous avez influencé le spectateur


pour ne faire correspondre que les Vagues, deuxième-
ment vous avez prédit l’emplacement final de tous les
autres symboles (qui ne correspondent pas). Les spec-
tateurs ne relèveront pas cette prédiction jusqu’à ce que
vous attiriez plus tard leur attention dessus, renforçant
ainsi l’impact de l’effet.

Voilà, je viens de vous révéler l’un de mes effets


préférés de close-up. Je suis assez fier de cette routine
et elle ne manque jamais de stupéfier, de mystifier et
surtout de divertir les spectateurs. Je suis conscient
qu’il s’agit d’un effet assez inhabituel avec des cartes
ESP, mais j’espère que vous l’essaierez. Si c’est le cas,
faites-moi savoir comment vous vous l’êtes approprié !

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– Focus –
Mixtant
Max Maven
Mixtant
Extrait du livre «Focus»

Cet effet est l’inverse de « L’Huile et l’Eau » : deux groupes de car-


tes de couleurs opposées s’alternent instantanément. L’idée vient d’un
tour de Leslie Guest publié dans le numéro d’octobre 1929 du Linking
Ring. « Mixtant » a été publié dans Scattershot.
La routine précédente utilisait apparemment huit cartes. Celle-ci en
utilise vraiment huit : quatre rouges et quatre noires. Si vous vous dé-
barrassez discrètement de la carte supplémentaire à la fin de la routine
précédente, vous pouvez enchaîner avec celle-ci.
Au départ, les cartes sont divisées en deux groupes faces en haut.
Les rouges sont en main gauche, les noires en main droite. Éventaillez
les deux groupes pour montrer les cartes, puis égalisez-les.
Bouclez la carte inférieure de chaque paquet et mettez les mains
l’une à côté de l’autre. Les cartes en main droite sont apparemment
posées sur celles en main gauche ; en réalité, la carte inférieure bouclée
du paquet en main droite est insérée dans la brisure au-dessus de la
carte inférieure bouclée du paquet en main gauche, comme le montre
la figure 55.

55

L’ordre des cartes dans le paquet est maintenant le suivant, à partir


de la face : noire, noire, noire, rouge, rouge, rouge, noire, rouge.
Retournez le paquet faces en bas en main gauche et étalez les qua-
tre cartes supérieures en disant que vous allez poser les rouges sur la
table. Égalisez les cartes étalées et soulevez apparemment les quatre
cartes du dessus, mais n’en prenez que trois. Retournez ce paquet de

– 137 –

29
Mixtant
– Focus –
trois cartes faces en haut. Une carte rouge est visible sur la face – tout
semble normal. (L’ordre des cartes est en réalité rouge, noire, rouge.)
Posez ce paquet faces en haut sur la table.
Retournez faces en haut les cinq cartes qui vous restent en main.
L’ordre de ces cartes est le suivant, à partir de la face : noire, noire,
noire, rouge, rouge. Effectuez un comptage Jordan pour montrer qua-
tre noires, et dites : « Je peux travailler avec les cartes faces en haut ou
avec les cartes faces en bas. »
En disant cela, retournez le paquet faces en bas et recomptez les
cartes ainsi : la carte du dessus est prise en main droite ; la suivante est
prise sur la première. Maintenant, le pouce gauche pousse les deux car-
tes suivantes (égalisées comme une seule) sur les cartes en main droite.
Pour finir, la dernière carte en main gauche est posée sur le tout.
Retournez le paquet faces en haut. Une carte noire est visible sur la
face – tout paraît normal. Demandez à un spectateur s’il aimerait que
les cartes soient faces en haut ou faces en bas, et que vous mettiez les
rouges sur les noires, ou les noires sur les rouges.
Quels que soient les choix du spectateur, agissez conformément. Par
exemple : s’il préfère que les cartes soient faces en haut, et que les rou-
ges soient posées sur les noires, prenez simplement le paquet de « rou-
ges » sur la table et posez-le faces en haut sur le paquet de « noires »
faces en haut en main.
Faites un geste magique, puis étalez lentement les huit cartes faces
en haut pour montrer que les couleurs se sont instantanément alter-
nées.

Up and Down Mixtant

Ce tour est une extension du précédent. Ici, les cartes ne sont pas
seulement alternées par couleurs, mais aussi sens dessus dessous. Ce
tour a également été publié dans Scattershot.
Comme dans le tour précédent, huit cartes de valeurs moyennes
sont utilisées. Elles sont tenues faces en haut, quatre noires en main
droite et quatre rouges en main gauche. Après avoir montré les cartes

– 138 –

30
Focus - Max Maven
– Focus –
faces en haut, retournez les rouges faces en bas et mettez vos mains
ensemble pour apparemment poser les cartes en main droite sur celles
en main gauche. En réalité, la main droite boucle la carte inférieure de
son paquet, et les cartes en main gauche sont insérées dans la sépa-
ration ainsi créée. L’ordre des cartes à partir du dessus du paquet est
maintenant : trois noires faces en haut, quatre rouges faces en bas, une
noire face en haut.
Servez-vous de la main droite libre pour faire un geste indicatif ou
pour déplacer un objet sur la table, par exemple. Après avoir ainsi four-
ni une raison de réunir les paquets en main gauche, soulevez les quatre
cartes supérieures avec la main droite et posez-les sur la table. Montrez
les quatre cartes restantes faces en bas en effectuant un comptage Jor-
dan. La dernière carte comptée est mise sous le paquet.
Posez ce paquet sur la table et ramassez l’autre. Faites un comptage
Jordan pour montrer quatre cartes noires faces en haut. (La dernière
carte comptée est mise sur le paquet, comme d’habitude.) Cela fait, po-
sez ce paquet sur l’autre et ramassez la totalité des huit cartes.
Tenez ce paquet en main gauche et prenez une brisure au petit doigt
au-dessus de la carte inférieure. Avec la main droite, prenez le paquet
par au-dessus en tenue Biddle. Puis, avec le pouce gauche, tirez ouver-
tement la carte supérieure du paquet vers la gauche. En même temps,
tirez secrètement la carte inférieure (celle qui se trouve sous la brisure)
sous la carte du dessus, égalisée avec celle-ci.
Pour les spectateurs, seule la carte supérieure du paquet est trans-
férée en main gauche. Ce faisant, dites que les noires sont toutes faces
en haut sur le paquet. La carte double en main gauche semble être une
carte noire face en haut, et la carte supérieure du paquet en main droite
est noire aussi, ce qui confirme votre assertion.
Les rouges, poursuivez-vous, sont faces en bas sous les noires. Re-
tournez la main droite paume en haut pour montrer une rouge sous
le paquet. Tout semble normal. Retournez de nouveau la main droite
paume en bas et remettez la carte double en main gauche sur le pa-
quet.
Faites un geste magique ; puis, étalez les cartes pour montrer que
les noires faces en haut se sont instantanément alternées avec les rou-
ges faces en bas.

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31
Monnaie d’Échange
Flicking Fingers
Extrait du livre «Le Livre des Flicking Finger»
monnaie D’ÉCHanGe (Rainer Pfeiffer)
Une routine de Rainer Pfeiffer : avec fierté, le magicien aborde un spectateur qui ne
se doute de rien, lui présente son porte-monnaie et prétend qu’il contient un trou
invisible ! Le spectateur sceptique tend ses mains et le magicien y verse le contenu
du porte-monnaie : il contient deux pièces, l’une en cuivre et l’autre en argent,
à l’aide desquelles l’existence du trou invisible doit être prouvée. Le spectateur
choisit et garde l’une des deux pièces, tandis que l’autre est rangée dans le porte-
monnaie. Dès que la pièce choisie entre en contact avec le porte-monnaie, elle
voyage – à travers le trou invisible – à l’intérieur du porte-monnaie, où on l’en-
tend heurter l’autre pièce. Pour essayer de convaincre le spectateur toujours aussi
sceptique, le magicien jette la pièce en argent dans le porte-monnaie ouvert :
immédiatement, la pièce ressort par le bas du porte-monnaie et atterrit dans la
main du spectateur.

Comme cette preuve supplémentaire ne suffit pas à convaincre le spectateur,


le magicien passe à la vitesse supérieure : il range la pièce en cuivre dans le
porte-monnaie et dépose l’ensemble dans la main du spectateur (sur laquelle se
trouve déjà la pièce en argent). Lorsque le spectateur soulève le porte-monnaie, il
s’aperçoit que c’est maintenant la pièce en cuivre qui repose sur sa main, tandis
que la pièce en argent est passée à travers le trou invisible pour se retrouver à
l’intérieur du porte-monnaie. À la fois convaincu et décontenancé, le spectateur
cherche une trappe invisible dans le plancher pour pouvoir à son tour disparaître
discrètement...

Préparation : vous avez besoin de deux pièces en argent identiques (par exemple des
pièces de deux euros) et d’une pièce en cuivre (par exemple un Penny anglais). Par
ailleurs, vous devez vous procurer un petit porte-monnaie en tissu ou en cuir avec un
fermoir à armature.

Disposez les trois pièces en « sandwich » (argent-cuivre-argent) à l’intérieur du porte-


monnaie. Ainsi, quelle que soit la position précise du porte-monnaie, vous gardez tou-
jours les pièces en argent sous contrôle. Rangez le porte-monnaie dans votre poche
droite de pantalon ou de veste.

Présentation : sortez le porte-monnaie avec


1 votre main droite et montrez-le au public en le
secouant. Tandis que vous demandez à un spec-
tateur de tendre sa main, votre pouce et votre
index gauches pincent la pile de pièces à tra-
vers la paroi du porte-monnaie et poussent vers
l’ouverture deux des pièces (le mouvement res-
semble à celui du comptage Elmsley pour pous-
ser deux cartes). Le pouce et l’index gauches ne
tiennent donc plus qu’une seule pièce en argent
(fig. 1). Si vous retournez alors le porte-monnaie
au-dessus de la main du spectateur, seules une
pièce en argent et une pièce en cuivre tombe-
ront, tandis que la seconde pièce en argent, pincée par la main
gauche, restera dans le fond du porte-monnaie.

95

33
Monnaie d’Échange

Pendant que le spectateur examine les pièces


2 qui sont tombées dans sa main, vous montrez
l’intérieur du porte-monnaie de la façon suivan-
te. Tenez le porte-monnaie avec l’ouverture vers
le bas. Les doigts de la main droite se glissent
par en-dessous à l’intérieur du porte-monnaie.
Dès qu’ils sont en contact avec le fond du porte-
monnaie, le pouce et l’index gauches relâchent
leur prise : la pièce en argent duplicata glisse
automatiquement à l’empalmage des doigts de
la main droite (fig. 2).

Mettez la main gauche dans une position symé-


3 trique à la main droite, afin que vous puissiez
faire jaillir avec vos pouces le fond du porte-
monnaie vers l’extérieur, à travers l’armature. À
la fin du mouvement, les pouces doivent être
orientés vers les spectateurs et le porte-mon-
naie doit être montré clairement vide (fig. 3).
Dans cette position, l’empalmage des doigts
droits est par ailleurs caché tout naturellement.

Effectuez le mouvement inverse pour remettre


la pièce en argent à l’intérieur du porte-mon-
naie. Dès que la pièce est de nouveau à l’inté-
rieur, arrangez-vous pour la faire glisser dans le
« coin » inférieur droit du porte-monnaie, où elle est mainte-
nue depuis l’extérieur par le pouce et l’index.

Vous allez feindre de laisser le choix d’une pièce au spectateur.


En réalité, vous faites un forçage à l’équivoque pour vous as-
surer qu’il garde la pièce en argent. Autrement dit, laissez-le
d’abord désigner l’une des deux pièces. Dans la plupart des
cas, le spectateur désigne la pièce en argent : c’est le cas de
figure idéal. Si cependant le spectateur désigne la pièce en
cuivre, soit vous lui demandez de disparaître sur-le-champ et
vous mettez fin à la routine, soit vous ripostez en disant en
substance : « Vous voulez que je remette la pièce en cuivre
dans le porte-monnaie. Il vous reste donc la pièce en argent,
une décision sage... car c’est la pièce qui a le plus de valeur. »

Sur ces bonnes paroles, glissez ouvertement et


lentement la pièce en cuivre dans le porte-mon-
4
naie (fig. 4). Le pouce et les autres doigts de la
main gauche tiennent fermement le porte-mon-
naie et pressent le tissu (ou le cuir) au-dessus de
la pièce en argent. Cela empêche d’une part que
les spectateurs aperçoivent la seconde pièce en
argent, et d’autre part que les deux pièces émet-
tent un bruit impardonnable.

En fermant le porte-monnaie, poussez la pièce


en cuivre légèrement vers le haut avec la main

96

34
Le Livre des Flicking Fingers

gauche : le pouce droit la maintient en place


5 à travers les parois du porte-monnaie. La main
gauche lâche immédiatement sa prise sur le
porte-monnaie et invite le spectateur, par un
geste, à sentir la pièce en cuivre à travers les
parois du porte-monnaie (fig. 5). Il sent en réa-
lité la pièce en argent duplicata qui se trouve
dans la partie inférieure du porte-monnaie.

Saisissez le porte-monnaie en main droite en Voir Richard Kaufman, « La Disparition


position pour la « disparition au frappé » de au Frappé », Les Merveilles de
David Williamson. La main droite saisit le porte- Williamson, trad. fr. Jean-Jacques
Sanvert, Paris, Mayette Magie
monnaie entre le pouce et l’index en mainte-
Moderne, 1994, p. 17-19 (titre
nant fermement la pièce en cuivre à l’intérieur. Avec la main original « The Striking Vanish »,
gauche, prenez la pièce en argent que tient le spectateur et ef- Williamson’s Wonders, 1989).
fectuez la disparition de Williamson. Brièvement, elle consiste
à frapper le porte-monnaie sur la pièce se trouvant en main
gauche, tandis que cette dernière, d’un petit mouvement vers
l’arrière, jette la pièce en main droite. Le grand mouvement du
porte-monnaie dissimule le petit mouvement de la pièce pas-
sant d’une main à l’autre.

Après cet effet très visuel, la pièce de la main gauche a disparu


et un tintement de pièces suggère qu’elle est arrivée à l’inté-
rieur du porte-monnaie. Il vous suffit de lâcher votre prise sur
la pièce en cuivre à travers les parois du porte-monnaie tout
en réalisant la technique de Williamson : la pièce en cuivre
va alors glisser vers l’avant et tinter contre la pièce en argent.
Secouez encore un peu le porte-monnaie et jetez-le ensuite en
main gauche pour le confier à un spectateur afin qu’il l’ouvre
et en sorte les deux pièces. La pièce en argent qui a disparu se
trouve en réalité à l’empalmage des doigts en main droite.

Reprenez le porte-monnaie vide et ouvert puis


6 plaquez secrètement la pièce se trouvant à
l’empalmage des doigts droits derrière le porte-
monnaie (ouverture vers le haut). Avec le pouce
gauche, pressez légèrement la pièce contre la
paroi du porte-monnaie, afin de la soustraire
complètement aux regards curieux (fig. 6).

De la main droite, prenez la pièce en argent « of-


ficielle » et laissez-la tomber du dessus dans le
porte-monnaie. Dès que vous sentez la pièce at-
terrir au fond du porte-monnaie, lâchez la pièce
en argent duplicata qui est cachée derrière le
porte-monnaie : aux yeux des spectateurs, la pièce semble
avoir traversé le porte-monnaie. L’important est de ne la main-
tenir que par la tranche, à l’aide du pouce placé derrière le
porte-monnaie : soulever imperceptiblement le bout du pouce
suffit alors à faire tomber la pièce. Bien sûr, vous pouvez laisser
le spectateur lâcher lui-même la pièce dans le porte-monnaie,
tout en lui demandant de tendre son autre main paume vers le

97

35
Monnaie d’Échange

haut sous l’ensemble. L’effet de traversée de la


7 matière est ainsi – du moins pour le spectateur
dans les mains duquel l’effet a lieu – sensible-
ment renforcé.

Expliquez au spectateur qu’étrangement, la tra-


versée du trou invisible ne fonctionne qu’avec
la pièce en argent. Lorsqu’il s’agit de la pièce
en cuivre, le trou semble se refermer. Joignant
le geste à la parole, prenez la pièce en cuivre en
main droite et feignez de la jeter dans le porte-
monnaie. En réalité, en faisant avec la main
Il s’agit d’une technique de Geoffrey
droite un geste de bascule d’avant en arrière Latta. Voir Richard Kaufman, « La
8 au-dessus de l’ouverture du porte-monnaie, pièce folle n° 3 », Fleur de coin, trad.
vous lâchez la pièce entre les doigts de la main fr. Jean-Jacques Sanvert, Chasseneuil-
gauche et le porte-monnaie (fig. 7). du-Poitou, C.C. Éditions, 2008,
p. 192-201 (titre original « Wild
Coin No. 3 », CoinMagic, 1981).
La pièce en cuivre est retenue à l’empalmage
des doigts de la main gauche, tandis que le
pouce et l’index des deux mains referment l’ar-
mature du porte-monnaie. Avec la main gauche,
tendez-le porte-monnaie devant le spectateur,
afin qu’il puisse sentir à travers les parois la pré- Dans les figures 7 à 9, le K correspond au
cuivre (« Kupfer » en allemand) et le S à
tendue pièce en cuivre (il s’agit en réalité de la
l’argent (« Silber » en allemand). (NDT.)
pièce en argent duplicata).

9 Demandez au spectateur de vous donner la


pièce en argent. Prenez-la en main droite et re-
couvrez-la du porte-monnaie en retournant la
main gauche paume vers le bas (fig. 8). Avant
de déposer le porte-monnaie en main droite,
marquez une pause, feignez de vous raviser
et regardez le spectateur comme si une autre
idée vous venait à l’esprit. Demandez-lui alors
de tendre l’une de ses mains en disant : « Vous
savez quoi ? Vous allez même tenir vous-même
la pièce. »

Dans cette dernière phase, vous prétendez jeter la pièce en


argent de votre main droite dans la main du spectateur et la
recouvrir immédiatement du porte-monnaie. Voici ce qu’il se
passe en réalité : vos deux mains se dirigent simultanément
au-dessus de la main du spectateur. La main droite effectue un
faux dépôt de la pièce en argent dans la main du spectateur :
en retournant la main paume vers le bas au-dessus de la paume
du spectateur, vous empalmez la pièce à l’italienne (fig. 9).

Une fraction de seconde plus tard, lâchez le porte-monnaie


(ainsi que la pièce en cuivre qu’il dissimule) sur la main du
spectateur. Ce dernier sent une pièce tomber dans sa main
et relie cette sensation au lancer de votre main droite. Il est
donc convaincu qu’il s’agit de la pièce en argent. Le porte-
monnaie offre la couverture nécessaire en atterrissant presque

98

36
Le Livre des Flicking Fingers

simultanément sur la pièce dans la main du L’idée de cet échange de pièce


10 spectateur (fig. 10). revient à Thomas Fraps.

Mentionnez encore une fois le trou invisible et


son fonctionnement étrange avant de demander
au spectateur de soulever le porte-monnaie. À
la place de la supposée pièce en argent, il trou-
vera dans sa main la pièce en cuivre. En ouvrant
le porte-monnaie, il découvrira que la pièce en
argent, une fois de plus, a voyagé à travers le
trou invisible !

Profitez du moment où le spectateur examine


tous les objets qu’il a en mains pour vous débarrasser en toute
tranquillité de la pièce duplicata (qui se trouve à l’empalmage
en main droite) dans votre manche, dans votre topit ou à l’aide
d’un joli petit lapping.

Ceux qui pratiquent la magie de table en table seront ravis


d’entendre qu’il est très facile de se « re-préparer » pour la rou-
tine : dans ce cas, gardez à la fin la pièce à l’empalmage des
doigts en main droite. Lorsque le spectateur vous restitue les
pièces examinées ainsi que le porte-monnaie, ajoutez secrète-
ment aux deux autres la pièce en argent empalmée et rangez
les trois pièces dans le porte-monnaie. Vous devez seulement
prendre soin de respecter l’ordre en « sandwich » de départ.
Fermez le porte-monnaie et rangez-le dans votre poche droite
de veste. Vous êtes ainsi prêt à présenter votre porte-monnaie
à la table suivante et à « trouer » – encore une fois – les spec-
tateurs !

remarques : en raison de son reset facile, cette routine se prête particulièrement bien
aux prestations de close-up de table en table où vous pouvez la répéter autant de fois
que vous voulez. Elle a bien d’autres avantages : presque tout a lieu dans les mains des
spectateurs, les objets utilisés ne sont pas truqués, et vous pouvez – au prix de quel-
ques adaptations du modus operandi – présenter cette routine entouré de spectateurs. Voir Richard Kaufman, « Cuivre,
L’effet est inspiré à la fois du « Cuivre, argent et bourse » de David Williamson et de la argent et bourse », Les Merveilles de
Williamson, trad. fr. Jean-Jacques
routine « Das Börsenloch » [le trou du porte-monnaie] de Thomas Fraps.
Sanvert, Paris, Mayette Magie
Moderne, 1994, p. 21-23 (titre
original « Copper, Silver, Purse »,
Williamson’s Wonders, 1989).

Voir Flicking Fingers, Seven-Close-Up,


notes de conférence Dresde, 1997, p. 26.

99

37
Nombre à la Carte
Anthony Owen
Extrait du livre «Owen»

39
Nombre à la Carte

40
Owen - Anthony Owen

41
Nombre à la Carte

42
Owen - Anthony Owen

43
Nombre à la Carte

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Owen - Anthony Owen

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Nombre à la Carte

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Owen - Anthony Owen

47
Nombre à la Carte

48
Owen - Anthony Owen

49
0
5
8
3 Introduction au Out to Lunch
Introduction
Extrait du livre(le«Out to Lunch - le Best Of»
best of)

Qu’est-ce que le principe Out-to-Lunch1 ?


A) Un principe qui ne fonctionne qu’entre
11 heures et 1 heure de l’après-midi ?
B) Un principe pour les gens qui n’utilisent
Introduction
pas un jeu complet ?
C) Une méthode ingénieuse pour échanger
une carte contre une autre sans risque de détec-
tion, même sous les yeux du public ?

Qu’est-ce que bien


La réponse, le principe
sûr, estOut-to-Lunch
1
?
la A… non, attendez,
A) Un principe qui ne fonctionne
c’est la C. Le principe Out-to-Lunch vous permetqu’entre
11de
heures et 1des
réaliser heure de l’après-midi
miracles incroyables ? avec des cartes
B) Un principe pour les gens
de visite : au bureau, au restaurant, qui n’utilisent
dans un bar…
pas un jeu complet ?
Le spectateur voit un paquet de cartes de visite
C) Une méthode
maintenues en place paringénieuse pour échanger
un élastique. En réalité,
une carte contre une autre sans risque
il ne voit que la moitié supérieure de la cartede détec-du
tion, même sous les yeux du public ?
dessus du paquet. L’autre moitié est recouverte par
une fausse carte de Out-to-Lunch
visite, une « coquille ». Ce qui
La réponse,
est caché bien sûr,
sous cette demieest carte
la A…est
non, la attendez,
base pour
c’est la C. Le
tout le principe.principe Out-to-Lunch vous permet
de réaliser des miracles incroyables avec des cartes
de visite Plusieurs portefeuilles
: au bureau, truqués
au restaurant, sur un
dans le marché
bar…
ont 1. En anglais,
l’option « pause déjeuner
Out-to-Lunch comme ». (NDT.)
le Stockholder
Le spectateur voit un paquet de cartes de visite
ou encore en
maintenues le place
portefeuille
par- un F1 Nitro, vous
élastique. pouvez
En réalité,
9-
également utiliser tout simplement
il ne voit que la moitié supérieure de la carte du un élastique
pour maintenir
dessus du paquet.laL’autre
demi carte
moitiétruquée (si l’élastique
est recouverte par
une fausse carte de visite, une « coquille ». Ce quila17/09/13
est trop grand, faites plusieurs tours autour de 11:14

carte),
est cachéou encore
sous cettevous
demie pouvez utiliser
carte est le clip
la base pouren
métal
tout Out to dinner de Doc Eason.
le principe.

1. En anglais, « pause déjeuner ». (NDT.)


Historique
-9-
Le principe Out-to-Lunch a été développé
en 1853 par Edward Bagshawe et popularisé plus
tard par Bob Ellis et Clare Cummings en 1922 avec17/09/13 11:14
moit
l’aide d’un jeune garçon indien nommé Sabu qui essai
grimpait sur une corde hindoue. On peut donc dire rieur
51
que les gens ont fait des « pauses déjeuner » depuis mot
pour maintenir la demi carte truquée (si l’élastique
est trop grand, faites plusieurs tours autour de la
Introduction au Out to Lunch
carte), ou encore vous pouvez utiliser le clip en
métal Out to dinner de Doc Eason.

Historique

Le principe Out-to-Lunch a été développé


en 1853 par Edward Bagshawe et popularisé plus
tard par Bob Ellis et Clare Cummings en 1922 avec
l’aide d’un jeune garçon indien nommé Sabu qui
grimpait sur une corde hindoue. On peut donc dire
que les gens ont fait des « pauses déjeuner » depuis
des années.

- 10 -

Out to lunch.indd 10-11

52
cartes.

«
Le juste prix Premiè
Le Juste
Gregory Prix
Wilson
votre n
ment, v
Greg Wilson t-il jam
signer
Extrait du livre «Out to Lunch - le Best Of»
les pet
bas de
tenant
Juste avant de donner votre carte de visite autant
à un client intéressé, vous promettez un tarif qu’il quoi vo
ne peut pas refuser : 5,00 €. Mais il y a un piège : Vous p
votre client doit signer sur la ligne en pointillés à voiture
côté du montant de 5,00 € au dos de votre carte. C
Pensant que vous êtes un pigeon, il signe triom- de la ch
phalement ce contrat miniature, en se disant que rais éc
vos talents valent au moins le double. Imaginez veux d
son expression quand il retourne la carte et voit Mais j
qu’il vous doit maintenant 5 000,00 €. Votre seul 5,00 €
travail consiste alors à demander votre dû, et à représe
afficher un air innocent en semblant vous deman- mon pr
der d’où viennent tous ces zéros supplémentaires. me sui
Le monde des affaires est parfois cruel. à distr
contrat
Présentation sentait
Il vous
« Ce soir est votre soir(lede
best of)
chance. Signez juste papier
ici, je vous expliquerai pourquoi plus tard (fig. 1). » spectac

Reprenez le-paquet
22 - de
cartes.

Out to lunch.indd 22-23


« J’ai deux questions.
Premièrement, quel est
votre nom ? Et deuxième-
ment, votre père ne vous a-
t-il jamais dit de ne jamais
signer un contrat sans lire
les petites lignes écrites en
bas de la page ? Mais main-
tenant que vous avez signé,
visite autant que je vous dise dans fig. 1
qu’il quoi vous vous êtes fourré.
ège : Vous pourriez simplement me donner vos clés de
lés à voiture maintenant et nous serions quittes.
carte. Ceci est un contrat juridique. Et vous avez
iom- de la chance que je 53
sois sympa, parce que je pour-
t que
signer un contrat sans lire
les petites lignes écrites en
bas de la page ? MaisLemain-
Juste Prix
tenant que vous avez signé,
visite autant que je vous dise dans fig. 1
f qu’il quoi vous vous êtes fourré.
iège : Vous pourriez simplement me donner vos clés de
llés à voiture maintenant et nous serions quittes.
carte. Ceci est un contrat juridique. Et vous avez
riom- de la chance que je sois sympa, parce que je pour-
t que rais écrire tout ce que je
ginez veux dans cet espace blanc.
t voit Mais je vais juste écrire
e seul 5,00 € (fig. 2). Ces 5,00 €
, et à représentent le tarif pour
man- mon prochain spectacle. Je
aires. me suis dit que si j’arrivais
à distribuer dix ou vingt
contrats par soir, ça repré-
sentait une belle somme.
Il vous suffit d’utiliser ce
juste papier et vous avez un
Out-to-Lunch
. 1). » spectacle n’importe quand,
fig. 2
n’importe où, pour seulement 5,00 €. Et je sais ce P
que vous pensez. Je vaux au-moins deux fois plus. »
- 23

Vous glissez la carte17/09/13 11:14 a


hors du paquet et la donnez, d
face en bas, à votre futur «
pigeon. c
M
« Souvenez-vous, c’est
un contrat officiel, donc
quoi qu’il arrive, obligez- q
moi à l’honorer, d’accord ? q
Et j’ai bien fait d’avoir tout é
écrit parce que j’ai une très l’
mauvaise mémoire. Pou- (
vez-vous me rappeler quel in
fig. 3
est mon tarif ? » te
À ce moment, le spectateur retourne la carte
et voit que la somme de 5,00 € s’est transformée en C
5 000,00 € (fig. 3).

« Ouah, d’où viennent tous ces zéros ? Je n


ne vous ai même pas vu écrire. Eh bien d’accord, p
si vous pensez que c’est ce que je vaux, c’est vous im
le patron. Un contrat est un contrat. Sans vouloir p
54
vous commander, normalement je reçois 50 % c
vez-vous me rappeler quel inno
fig. 3
est mon tarif ? » teur
Out
À ce moment, le Best
to Lunch, Le Of - Greg
spectateur Wilsonla carte
retourne
et voit que la somme de 5,00 € s’est transformée en Con
5 000,00 € (fig. 3).

« Ouah, d’où viennent tous ces zéros ? Je n’es


ne vous ai même pas vu écrire. Eh bien d’accord, pari
si vous pensez que c’est ce que je vaux, c’est vous imp
le patron. Un contrat est un contrat. Sans vouloir pass
vous commander, normalement je reçois 50 % chan
du cachet en avance. En petites coupures. Que se
passe-t-il, vous avez l’air un peu mal à l’aise. Est-ce
que la carte vous semble trop lourde avec tous ces Exe
zéros en plus ? » (le best of) idée
ner
s ce Préparation
s. »
Préparez la carte- 24
entière
- en écrivant 5000 €
arte au milieu de la moitié supérieure du verso vierge
nez, de votre carte. Glissez la carte sous l’élastique,
Out to lunch.indd 24-25
utur « 5000,00 € » étant vers le haut. Placez la demie
carte par-dessus, et vous êtes prêt à devenir riche.
Méthode
’est
onc Dessinez un « X » et une ligne pointillée pour
gez- que le spectateur signe son nom (fig. 1). Une fois
d? que vous avez sa signature, tournez le paquet et
out écrivez 5,00 € sur la demie carte, exactement à
très l’endroit où « 5000,00 € » est inscrit en dessous
ou- (fig. 2). Sortez la carte et prenez votre air le plus
quel innocent en tendant la carte face en bas au specta-
teur.
arte
e en Conseils

La ressemblance entre 5,00 € et 5000,00 €


Je n’est pas une coïncidence. Pour le spectateur, l’ap-
ord, parition magique des zéros supplémentaires est
ous improbable, mais pas impossible. Si le montant
loir passait de 5,00 € à 3799,00 €, il soupçonnerait un
0 % change – et il aurait raison.
e se
t-ce Incidemment, The Secrets of the Astonishing
ces Executive de Bill Hertz et Paul Harris contient une
idée similaire avec un contrat ; cela peut vous don-
ner d’autres idées.
55
s ? Je n’est pas une coïncidence. Pour le spectateur, l’ap-
ccord, parition magique des zéros supplémentaires est
t vous improbable, mais pas impossible.
Le Juste Prix Si le montant
ouloir passait de 5,00 € à 3799,00 €, il soupçonnerait un
50 % change – et il aurait raison.
Que se
Est-ce Incidemment, The Secrets of the Astonishing
us ces Executive de Bill Hertz et Paul Harris contient une
idée similaire avec un contrat ; cela peut vous don-
ner d’autres idées.

- 25 -

17/09/13 11:14

56
Nomen Omen
David Acer
Extrait du livre «Anthologie Vo.1»

57
Nomen Omen

58
Anthologie- David Acer

59
Nomen Omen

60
Anthologie- David Acer

61
Nomen Omen

62
Anthologie- David Acer

63
Bruce Bernstein - IRRÉEL

Chez Bruce
de doute et le fait que vous Bruce Bernstein
Chez Bruce
e vous pensez vous être trompé Extrait duEFFET
livre «Irréel»
a posteriori par le public.
Imaginons que vous avez été engagé pour un
expliquez que vous avez une as-
spectacle au restaurant Chez Bruce. Neuf vo-
ous saviez que vous alliez vous
lontaires sont choisis pour vous assister. Ils
édisant le nom de votre assu-
sont invités à former un rang au fond de la
se doutera de la suite.
scène. Vous vous placez devant eux.
omédie devrait vous donner
Vous montrez neuf enveloppes numérotées
ps pour positionner votre nail
de 1 à 9. Vous expliquez que des membres du
la spectatrice monte sur scène
public vont mélanger ces enveloppes et vous
essage, vous avez le temps et le
montrez comment le processus de mélange
d’attention nécessaires pour
fonctionne.
om au texte.
Vous tenez les enveloppes en main gauche.
police d’assurance fonctionne
Votre main droite vient prendre l’enveloppe
lic et la révélation finale devrait
du dessus, fait une pause, puis la lâche sur la
applaudissements.
table. Vous retournez l’enveloppe et le public
peut apercevoir le numéro  1 imprimé sur
OMMENTAIRES cette enveloppe. Vous la reposez ensuite sur
la table.
du compte que la « police d’as-
vait être utile dans les routines Vous prenez l’enveloppe suivante et vous ex-
ncipe du temps d’avance et j’ai pliquez qu’à chaque fois que quelqu’un dira
açon dont je pouvais intégrer « change ! », vous échangerez l’enveloppe que
s d’autres routines. Je me suis vous tenez avec la suivante, puis vous poserez
que le contexte était le plus les deux sur la table. Pour illustrer vos propos,
. vous laissez l’enveloppe supérieure du paquet
glisser sur l’enveloppe tenue en main droite,
us aimerez cette solution. Pour vous les retournez ensemble (le public voit
e « erreur » passe pour une di- que les numéros  2 et 3 ont été inversés) et
istique ; pour vous, cela justifie vous posez ces deux enveloppes sur celle qui se
a méthode. trouve déjà sur la table. Cette démonstration
continue avec le reste des neuf enveloppes.
sque tous les magiciens
e classique «  Mental Epic  » Un membre du public est désigné, c’est lui qui
j’ai décrit la routine avec cette décidera quand et combien de fois les enve-
mais n’oubliez pas que n’im- loppes doivent être interverties.
pproche du principe de temps
ionnera aussi bien. Vous coupez le paquet d’enveloppes afin que
personne ne connaisse la position de chacune
d’elles.

- 84 -

65
2. Je savais que cela arriverait (Prédictions)
Chez Bruce

FIG 1
Vous distribuez les enveloppes une par une Si vous ne connaissez pas cette technique,
sur la table en marquant une pause à chaque voici une façon rapide et facile pour intégrer
enveloppe pour laisser le temps au spectateur son fonctionnement.
de décider s’il dit « change ! » ou pas. S’il ne
dit rien, vous posez l’enveloppe sur la table et Prenez un jeu de cartes et sortez les cartes de
vous continuez jusqu’à ce que toutes les en- l’as au neuf (la famille n’est pas importante).
veloppes aient été distribuées. Le spectateur Classez-les dans l’ordre numérique en partant
peut vous demander de faire autant d’inver- du dos : A, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9.
sions qu’il le souhaite.
Tenez les cartes faces en bas en main gauche,
Un autre membre du public est désigné et en position de la donne.
vous recommencez la même procédure avec
lui. Votre main droite prend la carte supérieure et
la tient face en bas.
Les enveloppes sont ensuite distribuées aux
neuf spectateurs, dans l’ordre créé par les mé- Après une pause, retournez la carte face en
langes des deux spectateurs. Le public peut l’air et posez-la sur la table.
voir que l’ordre des enveloppes a vraiment
Votre pouce gauche pousse la carte suivante
changé.
et votre main droite la prend.
Les spectateurs sur scène sont invités à ouvrir
Votre pouce gauche pousse la carte suivante
leur enveloppe et à en sortir le papier qui s’y
et la place au-dessus de la carte tenue en main
trouve, sans le montrer au public.
droite.
«  Voyons voir quel est notre message spécial...
Votre main droite tient ces deux cartes comme
Montrez votre papier au public ! »
un seul bloc et les retourne ensemble faces en
l’air avant de les placer faces en l’air sur la
Chaque papier porte une lettre et la séquence
carte qui se trouve déjà sur la table. Vous re-
forme le message « CHEZ BRUCE » (fig. 1).
marquez que le 2 et le 3 ont maintenant chan-
gé de position.
MÉTHODE
Répétez cette séquence. Le 4 est distribué
C’est ce que j’appelle une routine commer- seul et il ne change donc pas de place, mais le
ciale. La méthode est simple mais efficace 5 et le 6 sont intervertis.
et vient de l’esprit fertile de Paul Curry. Son
swindle switch est une découverte miraculeuse Répétez cette séquence encore une fois
et je l’utilise dans plusieurs effets décrits dans (d’abord une carte seule sans inversion, puis
ce livre. deux cartes ensemble).
66
- 85 -
Irréel - Bruce Bernstein
Bruce Bernstein - IRRÉEL

Le 7 reste à sa place, mais le 8 et le 9 sont Par conséquent, je peux suivre la procédure en


intervertis. alternant « inversion » et « pas d’inversion »
trois fois, obtenant l’ordre suivant en partant
Les cartes sont maintenant toutes faces en du dos :
l’air sur la table et vous constatez que les trois
inversions que vous avez réalisées ont vrai- 1, 3, 2, 4, 6, 5, 7, 9, 8.
ment changé l’ordre du paquet.
Je coupe ensuite le paquet d’enveloppes pour
Classez à nouveau les cartes dans l’ordre nu- avoir le numéro 4 sur le dos du paquet. L’ordre
mérique, de l’as au neuf. Répétez exactement est maintenant le suivant, en partant du dos :
la même procédure en alternant « inversion »
et « pas d’inversion », mais cette fois, gardez 4, 6, 5, 7, 9, 8, 1, 3, 2.
toujours les cartes faces en bas. D’ailleurs,
pour vraiment mélanger les cartes, effectuez Il ne reste plus qu’à faire correspondre mes
la procédure encore une fois ! mots à cet ordre (fig. 2).

Les cartes devraient être encore plus mélan- Dans notre exemple («  Chez Bruce  »), voici
gées, n’est-ce pas ? Retournez les cartes faces la lettre contenue dans chaque enveloppe nu-
en l’air et voyez par vous-même. Les cartes mérotée :
sont toujours dans l’ordre numérique !
4 6 5 7 9 8 1 3 2
L’astuce réside dans le retournement des
cartes. Si vous retournez les cartes faces en C H E Z B R U C E
l’air avant de les poser sur la table, l’inversion
est réelle. Si vous gardez les cartes toujours Classez ensuite les enveloppes dans l’ordre
faces en bas, l’inversion n’est qu’une illusion et numérique de 1 à 9. Vous êtes prêt. Quand
ne change rien. vous procédez à la séquence de démonstration
(en alternant «  inversion  » et «  pas d’inver-
Ma contribution au swindle switch de Curry sion »), retournez les enveloppes et vous ob-
consiste à avoir trouvé l’idée de classer les tiendrez l’ordre adéquat sans que le public se
cartes dans un ordre particulier, sous prétexte méfie (fig. 3 à 5).
de d’abord montrer le déroulement de la pro-
cédure. Vous faites ensuite semblant d’influencer l’es-
prit de vos assistants lorsqu’ils vous disent
d’inverser ou non. N’oubliez pas : la révélation
Pour cet effet, vous devrez ajuster la descrip-
finale est très visuelle et peut même déclen-
tion au nombre de lettres que vous utiliserez.
cher une standing ovation.
De plus, vous pouvez effectuer la phase de
démonstration plus d’une fois si vous le sou- De plus, «  Chez Bruce  » peut être présenté
haitez. de façon presque impromptue. Vous pouvez
utiliser vos cartes de visite pour une démons-
Dans notre exemple, nous utilisons neuf tration de close-up, ou des volontaires tenant
lettres. de grands cartons si vous êtes sur scène.

- 86 -
67
Chez
2. Je savais que cela Bruce (Prédictions)
arriverait

FIG 2

FIG 3

FIG 4 FIG 5
Les enveloppes ne sont retournées que pendant la séquence de démonstration. Quand le public choisit les
inversions, les enveloppes ne sont pas retournées et les numéros restent vers le haut.

68
- 87 -
Bruce Bernstein - IRRÉEL
Irréel - Bruce Bernstein

COMMENTAIRES
Quadruple Préd
Bien que cette description ne soit pas terri- et Coupe Nom
blement longue et que le langage utilisé ne
soit pas très éloquent, je suis sûr que vous
réalisez que cet effet est l’un des plus com- EFFET
merciaux que j’ai créés. Ce n’est pas seulement
mon avis. « Chez Bruce » est devenu l’un des Vous montrez un jeu de carte
effets préférés du répertoire de plusieurs pro- vant être emprunté. Vous parc
fessionnels. Je reçois sans arrêt des messages comme si vous preniez une dé
de remerciements pour avoir créé et publié cet placez le jeu face en bas sur
effet. Il s’agit réellement de l’un de mes effets écrivez une prédiction.
les plus divertissants et les plus visuels. Il vous
Un spectateur est invité à pa
permet aussi d’occuper beaucoup d’espace sur
pant le jeu en quatre piles (
la scène.
spectateur qui décide où cou
faites rien pour l’influencer.
Certains prétendent même que «  Chez
Bruce  » est un effet photogénique, car le fi-
Vous prenez une des piles à
nal est si visuel que les spectateurs prendront
rang et vous décalez la carte
une photo de la révélation, ce qui est une très la droite et vers l’avant en ex
bonne publicité pour vous. spectateur a coupé sur cette
Vous prenez ensuite la carte s
Un autre point intéressant est la facilité avec
pile suivante et vous la placez
laquelle vous pouvez adapter la révélation calée pour qu’elle dépasse un
pour n’importe quel événement où vous pré- que le spectateur a aussi coupé
sentez votre spectacle. La méthode est simple, Vous faites la même chose ave
il n’y a pas de gimmick, tout est examinable et rieure des deux autres piles (fi
vous n’avez aucun effort à faire.
Vous égalisez les quatre cartes
Bien que j’ai publié « Chez Bruce » dans mon première. Disons qu’il s’agit
livre Three en 2004, je l’avais développé en pique. Vous la placez face en
1992 pour l’un de mes clients qui l’a utilisé de droite avant de retourner la
avec beaucoup de succès. Puis, d’autres se sont le cinq de pique. Vous le pla
mis à le présenter. Comme j’étais sûr que l’ef- sur la pile se trouvant à gauch
fet allait être « réinventé » (avec des intentions pique.
plus ou moins louables), j’ai renégocié mes
droits sur cet effet afin de pouvoir le publier La carte suivante est retourn
et établir mon antériorité sur sa création. de cœur, et vous le placez sur
gauche du cinq de pique. La d
L’expression « cet effet vaut le prix du livre » a retournée, il s’agit du sept de c
souvent été employée à tort et à travers. Avec face en l’air sur la pile que vou
« Chez Bruce », c’est vraiment le cas. Vous reposez cette pile à côté

69 - 88 -
- Le Passage
Le passage Sous
sous la Quille
la quille -
Fantomas
Extrait du livre «Bizarremania»

Le passage sous la quille

* Le conte

Mer des Caraïbes, au large d’Hispaniola, pendant le printemps 1687.

U
n galion vient de « mettre en panne ». En ces années, la Flibuste
vit son âge d’or, et de nombreux navires pirates écument toutes
les mers du globe.
À ces hommes sans foi ni loi, il est nécessaire d’imposer une discipline indis-
cutable : ils sont déjà d’une nature révoltée et ont des mœurs cruelles. Il faut
donc être plus durs qu’eux et les diriger d’une poigne on ne peut plus ferme.
Ici, la main de fer, mais point le gant de velours !
Seuls des chefs d’une trempe et d’un charisme exceptionnels sont à même de
brider les instincts de ces équipages de sac et de corde, chenapans bagarreurs,
buveurs, mais au demeurant « trompe-la-mort », car endurants et âpres au
combat, faisant parfois preuve d’une bravoure sans faille, puisque n’ayant rien
à perdre.
C’est le cas sur ce bateau, le « Skin and bones » (la peau et les os). Le capitaine,
un colosse du nom de John Berlowe, ex-officier de la marine anglaise, vit en
marge de toutes les lois depuis dix ans.

71
51
Le Passage Sous la Quille

Il dirige impitoyablement ses hommes, sans partage.


Ce jour-là, il a justement fait stopper le galion pour permettre le bon dérou-
lement d’un jugement : un commis de cuisine est accusé d’avoir, lors de la
dernière escale, embarqué à bord des denrées avariées : hier soir, en effet,
après avoir mangé l’une de ses préparations, plusieurs hommes sont devenus
malades, l’un d’eux, même, semble au plus mal. Devant tout les hommes,
silencieux, mais aux mines hostiles, le cuistot, un dénommé Will Durfoe,
tente de se disculper :
— Pas d’ma faute, Cap’taine ! J’ai pas vu que la viande était mal fumée. Pas d’ma
faute si elle a tourné !
Berlowe le transperce d’un regard furieux :
— Et tu te dis cuistot, espèce de pouilleux ? C’était à toi de veiller au grain, tonnerre !
À cause de toi, neuf hommes sont sur le cul et Jack Willicat est prêt à crever ! Je vais
te faire fouetter jusqu’à 39 3 !
À ce moment, le maître d’équipage accourt :
— Cap’taine ! Jack est passé !
Berlowe gronde :
— Tu vois, espèce de bâtard ! Ah, c’est pas assez le fouet, je vais te faire passer sous
la quille, mon coquin !

3) Cela signifiait 39 coups de fouet, pas plus. Paradoxalement, dans le cadre des châtiments en
vigueur chez les pirates, la flagellation ne pouvait excéder 39 coups, la Bible l’interdisant !

52
72
Bizarremania - Fantomas

- Le passage sous la quille -

À ces mots, un murmure apeuré parcourt l’assistance. L’accusé a un sursaut


de terreur, car, pour rompus et aguerris qu’ils soient, ces rudes bourlingueurs
savent de quoi leur chef parle4 . Un lourd silence succède à la sentence, puis,
un cri retentit :
— Parler !
Tout le monde se retourne. Billy Durfoe, le cousin de Will, vient de solliciter,
comme c’est son droit, une négociation en employant le terme usité selon le
Code d’Honneur de la Flibuste.
John Berlowe, malgré son autorité et sa volonté sans concession, est tenu de
se plier à ce code. De mauvaise grâce, il grogne :
— Tu veux dire ?
— Cap’taine, mon cousin, il est de bonne foi, j’en réponds. Il n’y avait pas d’intention
mauvaise. On l’a roulé, c’est tout, et je réclame le jugement de Mary-Mary !
L’équipage vient d’esquisser un mouvement de recul. Même le capitaine
semble impressionné.
— Holà ! Tu y vas fort mon garçon !
— S’il vous plaît, Cap’taine ! Retournons à Tortuga. Allons voir Mary-Mary, et je suis
sûr qu’elle l’innocentera, Cap’taine !
Une longue minute, Berlowe réfléchit. Puis, brusquement, il lâche :
— Soit, je m’en remets au Code de la Flibuste.

4) Le « passage sous la quille » ou « carénage » était un supplice effroyable, on ne peut plus cruel : le
condamné, des poids aux pieds, les mains entravées à une perche et celle-ci reliée à de longues cordes,
était jeté à l’eau par-dessus le bastingage d’un côté du bateau, et tiré de l’autre côté, en passant sous
la coque de bâbord à tribord. Or, les coques d’alors n’étant pas garnies de plaques métalliques, elles
étaient parsemées de coquillages, principalement des bernacles, solidement incrustées dans le bois. Ces
mollusques étant dotés d’extrémités terriblement tranchantes, le supplicié, risquait non seulement la
noyade, mais avait aussi le corps tailladé, déchiqueté, et s’il s’en sortait (une fois sur trois seulement,
d’après les chroniques), il était mutilé à vie.

53
73
Le Passage Sous la Quille

Mary-Mary est la sorcière de l’Ile de la Tortue, le repaire des flibustiers, bou-


caniers et pirates de tous les océans ; et ceux-ci, malgré leur paganisme, ou
peut-être à cause de cela, la respectent, et même la craignent : ses jugements
sont sans appel, et ils s’y plient sans rechigner. D’autant plus que le bruit
court qu’on l’a vue, un soir de tempête au cours de laquelle deux bricks ont
disparu corps et biens au large de Tortuga, trinquer avec Satan en personne
devant le cimetière. Dame, faut pas jouer avec ça…
C’est ainsi que Will Durfoe vient de gagner un sursis.

« Et je vous propose, nous dit le magicien, de reconstituer, symboliquement,


le jugement de Mary-Mary. Un volontaire ? Vous, monsieur ? Approchez…

Je vous donne ce jeu de cartes miniatures, mais avant de l’ouvrir, pensez, je


dis bien pensez seulement, à une carte, n’importe laquelle, sauf le Joker, qu’on
n’utilise jamais. Une seule carte. Et, quand vous êtes décidé, allez la pêcher
dans le jeu. Prenez-la, remettez le jeu en poche, montrez votre choix à votre
voisin en guise de témoignage, et mettez-la aussi en poche. »
Le magicien sortit alors, d’un petit coffret en bois, quatre gobelets
d’étain, un carré d’étoffe noire, décoré du pavillon à tête de mort des pi-
rates, le « Jolly Roger », et une petite bourse dont il versa le contenu sur
l’étoffe : quelques pièces anciennes en argent. Enfin, il disposa plusieurs
autres cartes miniatures, mais très vieilles, à raison de quelques-unes par
gobelet.
« Voilà, reprit-il, c’est un peu comme ça que la sorcière pratiquait. C’est
très simple. Si je devine à quelle carte vous avez pensé, vous ne passerez pas
sous la quille, sinon… Eh bien, il ne nous reste plus qu’à trouver un bateau !

Je vais juste vous poser deux questions, dit-il en prenant les cartes de l’un
des gobelets. Parmi ces cartes, en voyez-vous une qui soit de la même famille,
c’est-à-dire, cœur, carreau, trèfle, ou pique ? »

54
74
Bizarremania - Fantomas

- Le passage sous la quille -

En-
une seule fois, elle fut négative.
Trois fois, la réponse fut positive, t
le ma gic ien rép éta le mê me pro cessus, prenant les cartes, gobele
suite,
que fois :
après gobelet, en demandant cha

une qui ait la même valeur que cell
« Parmi ces cartes, en voyez-vous
laquelle vous avez pensé ? »
deux
ctateur répondit deux fois oui et
Si je m’en souviens bien, le spe une piè ce de
itive, le magicien déposa
fois non ; à chaque réponse pos fin, il
ient été extraites les cartes. À la
monnaie dans le gobelet d’où ava e
is, et fit tournoyer un petit pendul
renversa les deux pièces sur le tap
rêta, il murmura :
au-dessus. Quand le pendule s’ar
»
« Vous avez pensé au trois de cœur…
cela ! Le spe ctat eur con firm a, et exhiba la carte miniature qu’il
C’était
détenait.
cette
gicien, je nous voyais mal partir à
« Eh bien tant mieux ! conclut le ma Et pui s, l’ea u est
r y trouver un navire.
heure tardive en quête d’un port pou
trop froide en cette saison ! »

55
75
Le Passage Sous la Quille

* Arcanes

C
e tour est une application du système de comptage binaire bien
connu 1, 2, 4, 8.
Le setup des cartes miniatures à déposer dans les gobelets de la
gauche vers la droite (4 x 6 cartes), se construit comme suit :

7♦ - 5♣ - 3♥ - 9♦ - 2♣ - A♥

3♣ - 7♣ - 6♦ - V♠ - V♦ - 10♠

D♥ - 7♠ - 4♥ - 6♠ - 4♦ - 5♦

9♠ - V♥ - 8♣ - 10♥ - 8♠ - D♣

Ainsi : • Dans le 1er gobelet, il n’y a pas de carte de ♠


• Dans le 2e, pas de carte de ♥
• Dans le 3e, pas de carte de ♣
• Et dans le 4e, pas de carte de ♦

56
76
Bizarremania - Fantomas

- Le passage sous la quille -

Ce qui a pour corollaire que, selon le moyen mnémotechnique ♠♥♣♦


(PiCoeurTréKar), quand vous poserez la question « Voyez-vous parmi ces cartes,
une carte de la même FAMILLE que celle à laquelle vous pensez ? » tout en mon-
trant tour à tour chaque petit paquet de cartes, à la première réponse négative,
vous saurez déjà à quelle FAMILLE appartient son choix.
N’hésitez pas à tout le temps employer le terme « penser » et pas un autre,
cela renforce l’idée de transmission de pensée !
N’arrêtez pas à la première réponse négative, s’il reste d’autres cartes à mon-
trer, sous peine de mettre la puce à l’oreille de la personne ! Par exemple, s’il
dit « non » à la deuxième série de cartes, vous savez déjà que son choix est
un ♥, mais continuez comme si de rien n’était.
Ensuite, pour déterminer la VALEUR, éventaillez de nouveau paquet par
paquet, et posez chaque fois la question « Voyez-vous parmi ces cartes, une carte
de la même VALEUR que celle à laquelle vous pensez ? »
À chaque réponse positive, jetez une pièce dans le gobelet correspondant.
Quand toutes les cartes ont été montrées, déposez-les de côté, renversez les
pièces sur le tapis, et additionnez mentalement comme ceci :

Le gobelet 1 = , le gobelet 2 = , le gobelet 3 =  et le gobelet 4 = 

Le nombre de pièces ne sert strictement à rien, il n’est là que pour la mise en


scène, et pour induire en erreur un petit malin qui croirait déceler quelque
chose de mathématique dans le tour. En fait c’est le cas, mais il lui est impos-
sible d’imaginer le mécanisme.

57
77
Le Passage Sous la Quille

Exemple : le spectateur a pensé au 8♣

Posez la 1re question (la famille), vous allez savoir déjà que c’est un ♣.
Posez la 2e question en éventaillant les paquets un par un.
Paquet 1 : négatif (pas de 8 présent)
Paquet 2 : négatif (pas de 8)
Paquet 3 : négatif (pas de 8)
Paquet 4 : positif (un 8 est présent). Mettre une pièce dans le gobelet 4.
Gobelet 4 = valeur . Vous savez maintenant que la carte est un 8.
Il ne vous reste plus qu’à jouer la petite comédie : pièce renversée,
pendule, etc., et révéler la pensée.

Autre exemple : le spectateur a pensé au 7♥


Vous aurez une réponse négative à la 1re question au 2e paquet.
Donc, c’est un ♥, mais continuez…
2e question :
Paquet 1 : positif (un 7 est présent). Mettre une pièce dans le gobelet 1.
Paquet 2 : positif (un 7 est présent). Mettre une pièce dans le gobelet 2.
Paquet 3 : positif (un 7 est présent). Mettre une pièce dans le gobelet 3.
Paquet 4 : négatif (pas de 7).
Reste à additionner : ++=7

58
78
Bizarremania - Fantomas

- Le passage sous la quille -

Comme de bien entendu, le valet vaut 11, la dame 12, et le roi 13. Mais
comme ce dernier ne figure pas parmi les cartes des gobelets, c’est d’autant
mieux ! Vous saurez de toute façon sa famille depuis le début. Quand je
détermine que la carte pensée est un roi, je prends toutes les pièces en mains,
et les jette sur le tapis, puis le pendule, etc.

Un bon entraînement « à vide », et vous maîtriserez le principe très vite et très


facilement. Il est applicable à beaucoup de tours, et fait l’effet d’une transmis-
sion télépathique tout à fait plausible, car vous ne voyez jamais la carte que
le spectateur ira pêcher dans le jeu. Cependant, faites-lui montrer son choix à
un autre assistant, pour qu’il ne puisse se rétracter, cela peut arriver avec les
« petits malins ».
Quant au matériel, si vous ne trouvez pas de gobelets en étain ou de cartes
miniatures (en brocante, cela se déniche facilement), quatre verres à whisky
feront l’affaire. Dans ceux-ci, vous pourrez utiliser des cartes normales. Mes
cartes miniatures datent des années 30, et furent imprimées à Shanghai !

79 59
Le Passage Sous la Quille

Le « Jolly Roger » (le pavillon pirate) peut se trouver dans un magasin de


jouets ou de fournitures pour fêtes, ou bien sûr il peut être dessiné sur un
carré d’étoffe noir avec des marqueurs pour textiles.
Un pendule, je suppose que vous en avez un. Un petit coffret aussi… Enfin,
pour les pièces anciennes, inutile de trimballer une petite fortune numisma-
tique, c’est trop risqué. On trouve des pièces factices de bonne facture et tout
à fait idoines pour ce genre de tour sur Internet : doublons, écus, pièces de
huit et autres. Il n’en faut pas plus d’une huitaine.
Et pour terminer (mais ça, c’est vous qui voyez) : « Yo-Ho ! Et une bouteille
de rhum ! »

6080
TestsBanachek
Psychologiques Subtils
- Subtilités Psychologiques 1

avec un Gimmick Swami ou un Nail Writer


Banachek
En réfléchissant à «  Couleur à Usage Unique  », l’effet de Max
MavenExtrait du livre
décrit dans «Subtilités
les pages Psychologiques
précédentes, Vol.1»
j’ai trouvé cette idée.

Sur le bout des ongles

Le mentaliste lance une boulette de papier dans le public. Le


spectateur qui l’attrape est invité à se lever. « Si je vous pose une
question simple, votre réponse m’indique comment vous répondrez
à une autre question. Par exemple, nommez une couleur. Bleu  ?
Intéressant ! »

Le mentaliste écrit alors quelque chose sur un calepin et place le


crayon derrière son oreille.

« J’ai écrit un nombre. Il est dans la vingtaine ; vingt-quoi ? »

Le spectateur répond « vingt-deux ». Le mentaliste montre qu’il


avait bien écrit : « Vous choisirez le nombre vingt-deux ! »

Le mentaliste lance alors une autre boulette de papier dans le


public et un autre spectateur se lève.

« Veuillez nommer un légume. »

Le spectateur dit « carotte ».

« Bien, cela m’indique votre façon de penser. »

Le mentaliste prend le crayon placé derrière son oreille et écrit un


nombre sur son calepin. Il replace ensuite le crayon derrière son
oreille.

- 58 -

81
Tests Psychologiques Subtils avec Swami ou Nail Writer
Tests psychologiques subtils avec ungimmick swa mi

« J’ai écrit un nombre, sept cent vingt-quelque chose ; sept cent vingt-
quoi ? »

Le spectateur dit « sept cent vingt-six ! »

Le mentaliste montre le calepin, sur lequel est écrit : « Vous choisirez


le nombre 726 ! »

« Ce qui est difficile à comprendre, c’est que même si vous avez choisi
vos numéros, je savais exactement comment chacun de vous pensait. Je
peux le prouver ! Vous avez choisi la couleur bleue, et vous avez choisi
la carotte comme légume. Dépliez votre boulette de papier et montrez à
tout le monde ce qui y est écrit. »

Les spectateurs ouvrent leur boulette de papier : l’une contient le


mot « bleu » et l’autre le dessin d’une carotte.

MÉTHODE

Vous savez probablement déjà comment obtenir cet effet. La


couleur et le légume sont des choix psychologiques. Si l’un d’eux
échoue, vous ne faites pas ouvrir les boulettes de papier à la fin, car
la présentation est basée sur le fait que vous dîtes être capable de
savoir comment ils vont répondre à une question en fonction de
leur réponse à la première question.

En ce qui concerne les nombres, vous utilisez un nail writer. C’est


dans Magick de Bascom Jones que j’ai découvert l’idée brillante
d’écrire le début du nombre (par exemple, vingt-quelque chose)
pour donner l’impression de deviner un nombre plus grand.

- 59 -

82
Subtilités Psychologiques Vol.1 - Banachek
Banachek - Subtilités Psychologiques 1

Docc Hilford, mon ami de longue date et l’un des penseurs les
plus prolifiques en mentalisme, m’a envoyé l’idée suivante. Voici
sa description :

Ongle Verni Docc Hilford

Je pense que c’est une bonne idée de combiner


les forçages psychologiques avec le nail writer.
Préparez une fiche sur laquelle vous écrivez le
texte suivant :

« Rouge sera la couleur la plus populaire, ........ personnes y penseront.


Bleu sera le deuxième choix le plus fréquent, ........ personnes y
penseront ; ........ personnes penseront à d’autres couleurs. »

Cette fiche est placée dans une enveloppe à fenêtre.

Vous demandez au public de penser à une couleur. Tous ceux qui


pensent à «  rouge  » se lèvent et sont comptés. La même chose
est répétée avec « bleu » puis avec les gens qui pensent à d’autres
couleurs. Ces totaux sont secrètement écrits sur la fiche avec votre
nail writer. Au final, vous aurez été capable de prédire les couleurs
pensées, mais aussi combien de personnes ont pensé à chaque
couleur !

Docc suggère aussi de modifier la prédiction pour les différents


spectacles, en utilisant d’autres forçages psychologiques (par
exemple : rose, tulipe, autres fleurs).

Si vous vous produisez devant un public très nombreux, demandez


simplement à 10 ou 20 personnes de se lever et utilisez-les pour faire
votre sondage informel. Vous pourriez avoir trois grandes fiches.

- 60 -

83
Tests Psychologiques Subtils avec Swami ou Nail Writer
Tests psychologiques subtils avec ungimmick swa mi

Tenez la première en l’air et demandez combien de personnes ont


pensé à « rouge », puis retournez la fiche pour montrer qu’il y est
écrit : «......... personnes penseront à la couleur rouge ! » Bien sûr, vous
devrez utiliser un nail writer avec une mine noire très large pour
que l’écriture soit visible de loin. Répétez la procédure avec la fiche
« bleu » et la fiche « autres couleurs ».

Banachek (20 ans) tord une clé pour un journaliste.

- 61 -

84
Qui a «Volet» l’Annuaire
Banachek
Extrait du livre «Subtilités Psychologiques Vol.2»

85
Qui a «Volet» l’Annuaire ?

86
Subtilités Psychologiques Vol.2 - Banachek

87
Qui a «Volé» l’Annuaire ?

88
Subtilités Psychologiques Vol.2 - Banachek

89
Qui a «Volet» l’Annuaire ?

90
Subtilités Psychologiques Vol.2 - Banachek

91
Transmission
Marc Spelmann & Peter Nardi
Extrait du livre «Subtilités Psychologiques Vol.3»

93
Transmission

94
Subtilités Psychologiques Vol.3 - Banachek

95
Transmission

96
Subtilités Psychologiques Vol.3 - Banachek

97
Promenade Mentale
Colin McLeod
Extrait du livre «Subtilités Psychologiques Vol.3»

99
Promenade Mentale

100
Subtilités Psychologiques Vol.3 - Banachek

101
Promenade Mentale

102
Subtilités Psychologiques Vol.3 - Banachek

103
Promenade Mentale

104
Subtilités Psychologiques Vol.3 - Banachek

105
Promenade Mentale

106
Valse d’Anniversaire
Meven Dumontier
Extrait du livre «Queen of Art»

107
Valse d’Anniversaire

108
Queen of Art - Meven Dumontier

109
Valse d’Anniversaire

110
Queen of Art - Meven Dumontier

111
Valse d’Anniversaire

112
Queen of Art - Meven Dumontier

113
Valse d’Anniversaire

114
Queen of Art - Meven Dumontier

115
Arrêt ultime 81

Arrêt Ultime
Denis Behr
Arrêt ultime
Extrait du livre «Sur le Bout des Doigts 2»

V
oici une variation sur le thème classique du
« Stop Trick ». Cette routine a été inspirée
par une technique de bluff qu’utilise Al Koran
dans un effet avec un thumb writer39. Ici, j’ai
éliminé l’utilisation de ce gimmick. C’est la
combinaison des principes qui rend cette routine si trompeuse.

• EffEt
Le magicien écrit une prédiction sur un morceau de papier.
Le spectateur est invité à distribuer les cartes une à une sur la
table et à s’arrêter quand il le désire. Il s’arrête exactement sur
la carte prédite. L’effet est immédiatement répété.

• méthodE
La description ci-dessus est celle de l’effet tel qu’il est perçu
par le public. En réalité, non seulement la routine contient une
troisième phase, mais le tour échoue parfois lors de la première
tentative. Cependant, n’ayez pas peur… et poursuivons !
Vous avez besoin d’un demi-jeu à forcer contenant 26 cartes
identiques. Supposons que la carte à forcer soit le neuf de trèfle.
Les 26 autres cartes sont arrangées de telle sorte que vous

39/ Hugh Miller, « Card Prediction », Al Koran’s Professional Presentations,


p. 95.

117
Arrêt Ultime
82 Denis Behr - Sur le bout des doigts, vol. 2

puissiez savoir instantanément l’identité d’une carte à une


position donnée. Si le jeu mémorisé fait partie de votre arsenal,
utilisez-en par exemple la première moitié 40, mais la carte à
forcer ne doit pas se trouver dans cette section mémorisée du jeu.
Pour vous préparer, posez la partie mémorisée (dans son ordre
habituel) sur les 26 cartes duplicata. Par ailleurs, un morceau
de papier et un feutre doivent être à portée de main.

• PrésEntation

Première phase

Expliquez que vous allez tenter une prédiction, autrement dit


une expérience susceptible de fonctionner… ou d’échouer. Ce
prologue permet de tempérer les attentes du public pour que ce
dernier relativise l’échec potentiel de la première phase. La suite
rehaussera les exigences du public et compensera largement ce
coup d’essai. Tout en parlant, mélangez le jeu de sorte à préserver
l’arrangement des 26 cartes supérieures (un simple mélange à
la française avec une carte en saillie fera l’affaire). Le bloc des
cartes duplicata peut bien sûr être véritablement mélangé. Posez
ensuite le jeu face en bas devant un spectateur.
En guise de première prédiction, écrivez sur un morceau
de papier le nom d’une carte. Prenez soin d’écrire le nom de la
carte lettre par lettre sans l’abréger avec des symboles (fig. 1).
Vous devez par ailleurs laisser de la place en dessous pour les
prédictions à venir. Inscrivez le nom d’une carte qui se trouve

40/ Il est possible d’utiliser un arrangement du type Si Stebbins pour la


moitié supérieure du jeu. Une autre possibilité est mentionnée dans les
remarques à la fin de la routine.

118
Sur le Bout des Doigts 2 - Denis Behr
Arrêt ultime 83

Fig. 1

vers la 7e ou 8e position de votre jeu mémorisé, dans la mesure


où la première phase est un forçage psychologique. Mettez la
prédiction de côté, face écrite vers le bas.
Demandez alors au spectateur de prendre les cartes une à
une du dessus du jeu et de les distribuer faces en l’air en une
pile sur la table (fig. 2).

Fig. 2

119
Arrêt Ultime
84 Denis Behr - Sur le bout des doigts, vol. 2

Assurez-vous qu’il ne distribue pas les cartes trop vite, et


dans ce cas, demandez-lui de prendre son temps. Lorsqu’il a
distribué correctement deux ou trois cartes, invitez-le à s’arrêter
dès qu’il le souhaite. Le plus souvent, le spectateur s’arrêtera
après avoir distribué quelques cartes de plus.
Deux éventualités peuvent se présenter : soit la carte sur
laquelle il s’est arrêté (ou la suivante) correspond à votre
prédiction, soit vous êtes à côté de la plaque. Dans le premier cas,
tirez-en parti autant que possible avant d’attaquer la deuxième
phase. Dans le second cas, lisez la mauvaise prédiction et posez-la
bien en vue face écrite vers le haut. Le spectateur retourne la
carte sur laquelle il s’est arrêté et se rend compte qu’elle ne
correspond pas du tout à la prédiction. Sans vous attarder sur cet
échec, rappelez au public qu’il ne s’agissait que d’une expérience
et que vous souhaitez retenter votre chance : « Bon, peut-être
avez-vous été distrait par la face des cartes en les retournant
faces en l’air. Essayons encore une fois, mais cette fois-ci en
distribuant les cartes faces en bas, d’accord ? Je vais faire une
nouvelle prédiction. »

Deuxième phase

Reposez les cartes distribuées sur le jeu en reconstituant


ainsi la partie mémorisée. Exécutez de nouveau un court faux
mélange. Prenez le morceau de papier, rayez ouvertement la
première prédiction et écrivez (sans que personne ne puisse
le voir) le nom de la carte à forcer (en l’occurrence le neuf de
trèfle). Vous devez écrire largement au-dessous de la première
prédiction, c’est-à-dire en laissant une ligne blanche entre les
deux prédictions (fig. 3).
Demandez alors au spectateur de réitérer sa distribution (sans
retourner les cartes faces en l’air cette fois-ci) et de s’arrêter
quand il le désire.

120
Sur le Bout des Doigts 2 - Denis Behr
Arrêt ultime 85

Fig. 3

Comptez secrètement le nombre de cartes distribuées et,


dès que le spectateur s’interrompt, saisissez-vous du morceau
de papier avec une main, jetez-y un coup d’œil et dites avec
assurance : « J’ai prédit le trois de carreau. Voyons sur quelle
carte vous vous êtes arrêté. » Bien sûr, vous devez nommer
la carte sur laquelle le spectateur s’est arrêté. Vous savez
immédiatement de quelle carte il s’agit puisque vous avez
compté discrètement les cartes et qu’elles sont classées en
chapelet41. En d’autres termes, vous faites mine de lire votre
prédiction.
Le spectateur retourne la carte sur laquelle il s’est arrêté et elle
coïncide avec votre prédiction prétendue. Je prends généralement
la carte dans une main et le papier dans l’autre et je les montre
côte à côte aux spectateurs. Cependant, comme je bouge les

41/ Si vous utilisez l’ordre Si Stebbins ou tout autre arrangement similaire


à la place d’un jeu mémorisé, jetez simplement un coup d’œil à la carte
suivante en la retournant face en l’air et en disant : « Vous auriez pu vous
arrêter sur cette carte ou même la suivante. » Cette information vous donne
l’indice nécessaire pour déduire l’identité de la carte choisie.

121
Arrêt Ultime
86 Denis Behr - Sur le bout des doigts, vol. 2

mains de gauche à droite, personne ne peut lire la prédiction


qui reste toujours en mouvement. Reposez nonchalamment
la prédiction sur la table, face écrite vers le haut. Personne ne
vérifiera la prédiction, parce qu’il semble que vous n’ayez eu
aucun moyen de connaître l’identité de la carte avant qu’elle ne
soit retournée, et parce que vous avez déjà prouvé votre bonne
foi en montrant clairement la prédiction lors de la première
phase. Et comme les noms des cartes sont écrits à la main, ils
ne sont pas si faciles à lire d’un simple coup d’œil.

Troisième phase

Annoncez sans attendre que vous allez retenter


l’expérience : « Peut-être pensez-vous que j’ai eu de la chance
cette fois-ci. Soit. Alors je vous propose que nous retentions
l’expérience une dernière fois. Je me sens en pleine forme ce
soir ! » Reprenez le papier et rayez d’un trait l’espace blanc que
vous aviez laissé entre les deux prédictions (fig. 4).

Fig. 4

122
Sur le Bout des Doigts 2 - Denis Behr
Arrêt ultime 87

Ce geste donnera l’illusion que vous rayez la deuxième


prédiction. En feignant d’écrire la troisième prédiction, remplissez
en réalité l’espace intermédiaire en écrivant à cheval sur le trait
le nom de la deuxième carte choisie, en l’occurrence le trois de
carreau (fig. 5). Il s’agit du principe du décalage, qui permet de
rendre la prédiction examinable à la fin.

Fig. 5

Reprenez le jeu et exécutez une seule fois un mélange à la


française du type Jordan/Ireland red-black shuffle42. Brièvement,
pelez les cartes par petits groupes jusqu’à atteindre environ
le milieu du jeu, pelez alors les cartes une à une jusqu’à ce
que vous soyez sûr d’avoir passé le point de jonction entre la
partie mémorisée et le bloc de cartes duplicata, puis mélangez

42/ Voir par exemple Roberto Giobbi, « Considérations sur le mélange à la


française pour conserver la séparation des rouges et des noires », Cours de
cartomagie moderne, vol. 3, p. 25. Pour minimiser le temps de repréparation
de l’effet, je recommande d’utiliser le maniement publié sous le nom de
« Northern Ireland Shuffle » dans Steve Beam, Semi-Automatic Card Tricks,
vol. 6, p. 229.

123
Arrêt Ultime
88 Denis Behr - Sur le bout des doigts, vol. 2

le reste normalement. Cela a pour effet de permuter les deux


moitiés : les 26 neuf de trèfle se retrouveront sur le dessus du
jeu. Posez de nouveau le jeu devant le spectateur. Invitez-le une
dernière fois à distribuer les cartes une à une faces en bas et à
s’interrompre quand il le désire. La prédiction s’avère juste ! Et
non seulement elle est juste, mais le papier de prédiction est
maintenant parfaitement examinable et vous pouvez le faire
vérifier et le laisser en souvenir.
Reposez calmement les cartes distribuées sur le dessus du
jeu et effectuez négligemment un mélange à la française avec
les cartes faces en l’air pour montrer des blocs de cartes avec des
faces différentes (en prenant soin de ne pas atteindre la partie
contenant les cartes duplicata) avant de ranger le jeu.

• r EmarquEs
Bien sûr, pour garantir le succès du tour, le spectateur ne
doit jamais distribuer plus de 26 cartes. La clef de la réussite est
de lui faire distribuer les cartes sur un rythme assez lent. S’il
entreprend de distribuer les cartes trop rapidement, ralentissez-le
et priez-le de considérer avec soin chacune des cartes. Par ailleurs,
dans la mesure où le jeu est posé sur la table, la distribution
est plus lente et fastidieuse. Enfin, si vous arrêtez de parler
pendant la distribution, le silence provoque une certaine gêne
et le spectateur n’ira pas trop loin car tout le public attend qu’il
s’arrête et il sera de ce fait sous pression43.
Si vous n’utilisez pas de jeu mémorisé, vous avez la possibilité
de marquer le dos des 26 cartes supérieures. Dans ce cas, le

43/ Pour approfondir ce principe psychologique et le type de situations


auxquelles il donne lieu, reportez-vous aux excellents conseils de Roberto
Giobbi. Voir « Stop ! », Cours de cartomagie moderne, vol. 3, p. 190.

124
Sur le Bout des Doigts 2 - Denis Behr
Arrêt ultime 89

mélange peut être fait encore plus librement, car il vous suffit
de ne pas mélanger entre elles les deux moitiés. L’avantage du
jeu mémorisé est que vous n’avez pas besoin d’accorder une
attention soutenue à la distribution ni de regarder le dos des
cartes avant d’annoncer la deuxième prédiction.
Dans la mesure où les spectateurs voient de nombreuses
faces de cartes et que la prédiction est différente à chaque fois,
ils ne suspecteront jamais l’utilisation d’un jeu à forcer.
Ce qui rend le bluff sur la deuxième prédiction si trompeur
est le fait que du point de vue des spectateurs, un bluff ne
suffirait pas à expliquer l’effet, car la carte choisie n’est vue par
personne et donc en théorie, même le magicien ne peut pas en
connaître l’identité.
Lorsque le spectateur distribue les cartes duplicata dans la
troisième phase, il risque de les distribuer d’une manière qui
pourrait les laisser entrapercevoir par les autres spectateurs, ce
qui bien sûr n’est pas souhaitable. Vous devez anticiper un tel
problème dès la deuxième phase, lorsqu’il distribue les cartes
faces en bas et qu’elles sont réellement différentes.
Si vous pensez que sa manière de distribuer risque de poser
problème, précisez avant la troisième distribution : « Cette fois,
nous allons rendre les choses encore plus intéressantes. Prenez
chaque carte comme ceci, soulevez-la délicatement avant de
la poser sur la table. » Montrez l’exemple en prenant la carte
supérieure en position Biddle et posez-la devant le jeu sur la
table. Même si vous n’aurez pas souvent besoin de faire appel
à cette stratégie, elle suffit à résoudre le problème.

125
C’Qu’il Voit
84 John Bannon - IMPACT

John Bannon
c’du
Extrait qu ’il «Impact»
livre voit

acte i

B
annon me demanda : « C’est un jeu complet ? Mélange-le. » C’était mon jeu (52 cartes,
pas de joker) et je l’ai mélangé. Je l’avais mélangé toute la soirée, que nous avions passée
dans l’arrière-salle d’un magasin de magie ; le jeune homme qui venait d’y faire sa confé-
rence n’était pas mauvais, mais j’avais déjà du mal à me souvenir de ce qu’il avait fait
ou dit. Nous étions maintenant dans notre bar préféré, à notre table habituelle, parlant
de notre sujet préféré : les tours de cartes.
Enfin, presque. Bannon voulait me montrer un jeu de cartes. Bannon n’était pas juste un carto-
mane ; c’était aussi un joueur passionné. Pendant que je mélangeais, il écrivit quelque chose sur des
bouts de papier, puis les mit à l’écart.
« Quand j’étais petit et que mes capacités psychiques commençaient tout juste à se développer,
j’avais l’habitude de jouer à ce jeu avec ma mère. Je ne gagnais pas toujours, mais je pouvais souvent
dire qui allait gagner. Ça la rendait folle. Donne-moi environ la moitié des cartes. Voici les règles.
D’abord, choisis une couleur : rouge ou noire. » Je choisissais rouge.
« Si tu veux, tu peux changer d’avis. Je veux vraiment être sûr que ton choix de couleur était
libre. » Je lui répondis que je ne voulais pas changer. « D’accord, les cartes noires sont donc pour
moi. » Il mélangea son demi-jeu rapidement, à la française. « Maintenant, nous allons retourner une
carte chacun. Si les deux cartes sont rouges, elles sont pour toi. Si les deux sont noires, elles sont pour
moi. Si l’une est rouge et l’autre noire, elles ne sont pour personne et elles sont éliminées. Celui qui
finit avec le plus de cartes de sa couleur a gagné. Compris ? » Ça semblait simple donc j’acquiesçai.
Nous commençâmes à jouer. Je ne voyais pas où Bannon voulait en venir. Le jeu était très simple
et apparemment très honnête. Je savais que les cartes avaient été bien mélangées. Il ne semblait pas
possible de deviner le résultat. Le jeu se déroula rapidement et, la plupart du temps, personne ne
gagnait. Après quelques tours, Bannon n’eut plus de cartes en mains. « Donne-moi juste quelques-
unes de tes cartes, n’importe lesquelles », me dit-il. Il m’en restait huit, je lui en donnai quatre et
nous jouâmes les quatre derniers tours.

127
Ouvert et célèbre (2009)
C’Qu’il Voit C’QU’IL VOIT 85

« C’est comme ça que le jeu se déroule. Tu as fait combien ? » Bannon prit les cartes qu’il avait
gagnées et les compta ; je fis de même. Il annonça : « J’ai quatorze cartes, et toi ? » Je répondis que
j’en avais douze. « Douze. Apparemment je gagne. De deux cartes. Tu sais, ce qui rendait ma mère
folle, ça n’était pas juste le fait que je pouvais prédire le gagnant. C’était que je pouvais prédire sa
marge de victoire. » Bannon désigna les papiers qu’il avait mis à l’écart au début. Il me dit : « Lis le
premier. » Sur ce papier, il était écrit : « J.B. gagnera, de deux cartes. »
Bannon m’avait déjà trompé à plusieurs reprises avec ses effets, mais là j’étais vraiment impres-
sionné. J’avais mélangé moi-même, mon propre jeu, j’avais choisi ma couleur, le jeu s’était déroulé de
façon honnête, et pourtant Bannon avait parfaitement prédit le résultat.
« Tu veux rejouer ? », me demanda-t-il. Bien sûr que je voulais rejouer. Il désigna les cartes en me
disant : « Vas-y, mélange. » Nous jouâmes une seconde fois. J’eus à nouveau un choix libre de la couleur
(je choisis à nouveau les rouges). Je lui donnai la moitié des cartes. Une fois la partie commencée, il
me rappela que je pouvais mélanger mes cartes à n’importe quel moment. Cette fois, je fus le premier
à finir mon paquet. Il restait six cartes à Bannon. Il me laissa choisir les trois cartes que je voulais.
Nous jouâmes les trois derniers tours. Tout semblait si honnête.
« Tu as fait combien ? », me demanda Bannon. Je comptai mes cartes et répondis : « Quatorze.
– Et moi, j’ai fait combien ? » me demanda Bannon, en désignant ses propres cartes. Je comptai les
siennes et répondis : « Tu as aussi quatorze.
– Personne ne gagne ? Étrange. » Puis il regarda le dernier bout de papier sur la table.
Je le pris et restai bouche bée devant ce qui y était écrit : « Match nul, personne ne gagne. »
Bannon sourit, et moi aussi.

acte ii
« Alors ? Tu vas me dire comment tu as fait ? » Comme je l’ai déjà dit, Bannon n’est pas particuliè-
rement doué pour garder ses propres secrets. Il répondit : « L’effet “Miraskill” de Stewart James est
un tour mathématique génial et automatique. Le problème, c’est que normalement il faut empalmer
des cartes pour les retirer ou les ajouter au jeu. Ou faire quelque chose pour modifier l’équilibre des
couleurs. Pas très automatique. »
Je n’étais pas sûr de tout comprendre. Je connaissais un peu l’effet « Miraskill » mais je ne me
rappelais pas que les conditions étaient aussi nettes que ce que je venais de voir :
- mon jeu, complet ;
- j’avais mélangé moi-même ;
- les prédictions indiquaient le gagnant par son nom, pas par sa couleur ;
- j’avais choisi ma propre couleur, après que les prédictions avaient été mises à l’écart.
Il n’y avait qu’une seule solution. « C’était mon jeu et il était complet, dis-je, donc quand je te l’ai
donné tu as empalmé quelques cartes pour les retirer de mon jeu et tu les as gardés, n’est-ce pas ?

128
Impact - John Bannon
86 John Bannon - IMPACT

– Non, répondit Bannon, tu as vu ce qui s’est passé. Cette méthode rend “Miraskill” complète-
ment automatique.
Le principe de base de “Miraskill” est le suivant : avec un jeu complet et mélangé, si tu prends
les cartes deux par deux, il y aura toujours le même nombre de paires rouges que de paires noires.
En conséquence, si tu utilises tout le jeu en plaçant les paires rouges dans une première pile, les
piles noires dans une deuxième pile, et les paires rouge/noire dans une troisième pile, la pile rouge
contiendra toujours le même nombre de cartes que la pile noire.
– Impossible !
– Possible. Maintenant, faisons-en un effet. J’ai fait deux modifications majeures au “Miraskill”
traditionnel. Le premier affecte la procédure. » Bannon prit le jeu et le mélangea. Il prit les deux cartes
supérieures et les retourna faces en l’air (fig. 2).

« Dans l’effet original, les cartes sont prises sur le dessus, deux par deux. Le tour fonctionne et te
trompera à chaque fois, mais la procédure est un peu bizarre. Je n’ai pas encore lu ou vu une présen-
tation qui justifiait cette procédure étrange. Prendre deux cartes à chaque fois m’a toujours donné
l’impression d’être une exigence liée à la méthode. »

Il me donna la moitié du jeu. « J’ai donc changé la procédure. Au lieu de retourner les cartes deux
par deux, je propose un jeu qui ressemble à la bataille, où on utilise les couleurs plutôt que les
valeurs. Chaque joueur prend la moitié du jeu et ils retournent chacun une carte en même temps.
La mécanique de jeu fonctionne très bien dans ce contexte.

129
C’Qu’il Voit
Ouvert et célèbre (2009) C’QU’IL VOIT 87

En fait, vous distribuez les cartes deux par deux, mais ça ne se voit pas car chaque joueur distribue
une seule carte à chaque fois. » Il mélangea sa moitié de jeu et je fis la même chose. Apparemment,
l’ordre même des cartes n’avait aucune importance. Nous pouvions mélanger nos cartes respectives
n’importe quand, sans affecter l’effet.
« La deuxième modification est plus importante. Mais d’abord, il y a les prédictions. » Bannon
prit les bouts de papier. « J’écris les deux avant de commencer. La première prédiction annonce que je
vais gagner de deux cartes ; la deuxième annonce un match nul. Ces prédictions sont assez flexibles
mais je pense que ces deux-là sont les meilleures. »
Je lui demandai : « J’ai remarqué que tu avais fait tes prédictions avant même que les couleurs ne
soient choisies. Comment est-ce possible ? » Il sourit. « C’est l’un des avantages de cette méthode.
Tu verras. Pour l’instant, choisis simplement une couleur : rouge ou noire ? Le choix est libre. » Cette
fois, je choisis les noires. « D’accord, maintenant jouons », dit-il.
Nous fîmes rapidement une partie.
Quand Bannon fut à court de cartes, il m’en restait quatre. Comme précédemment, je lui en
confiai deux. Je n’en revenais toujours pas de la liberté de toute la procédure ; j’avais l’impression que
les cartes étaient vraiment dans le désordre. « Les cartes reçues par l’un ou par l’autre n’ont aucune
importance, n’est-ce pas ? », demandai-je. La partie se termina.
« Aucune importance, en effet. Maintenant, regardons nos points. Grâce à la méthode de “Miraskill”,
nous avons tous les deux le même nombre de cartes. Je ne sais pas combien, mais je sais que le
nombre est le même. Le public l’ignore et il n’a aucune chance de soupçonner que le nombre de cartes
est toujours le même... » Soudain, je compris où il voulait en venir. Le salaud ! «... ce qui te met en
position parfaite pour une fausse annonce très efficace. En bref, tu mens sur ton nombre de cartes. »
Bannon prit ses cartes et commença à les compter.

« Pour savoir qui a gagné, tu dois compter tes cartes. Je prends donc le paquet de cartes que
j’ai “gagné” puis je demande à mon spectateur : “Tu as fait combien ?” J’ai un peu d’avance sur le
spectateur parce que j’ai déjà ramassé mes cartes. Je compte rapidement mes cartes et j’ajoute deux
au total. Dès que j’ai fini, j’annonce mon total plus deux comme si c’était le nombre de cartes que
j’avais. Bien sûr, ça sera deux cartes de plus que le spectateur, donc ma prédiction sera correcte. »

130
88 John Bannon - IMPACT
Impact - John Bannon

acte iii
Je secouais la tête, émerveillé par la simplicité de la chose. « Il est très important d’annoncer ton
nombre en premier. Grâce au principe de “Miraskill”, personne ne peut se douter que le nombre de
cartes est toujours le même et tu ne sembles avoir aucun moyen de connaître le nombre de cartes
du spectateur. En conséquence, si tu annonces ton nombre en premier, tu ne sembles avoir aucun
moyen ou aucune raison de mentir pour obtenir la bonne prédiction. »
Je comprenais maintenant pourquoi la fausse annonce de Bannon fonctionnait parfaitement. La
première prédiction a un avantage supplémentaire : personne ne sait ce qu’il va se passer. Même si vos
spectateurs se souviennent que vous avez fait une prédiction au début, ils ne savent pas exactement ce
que vous avez prédit. Tout le travail est fait bien avant que vous n’attiriez l’attention sur les prédictions.
Bannon ramassa les cartes et continua : « Bien qu’au début je suggère avoir prédit le gagnant,
il y a une surprise finale : j’ai aussi prédit de combien il allait gagner. De cette façon, le public se
concentre sur le gagnant pendant la procédure, pas sur le nombre de cartes. » Il commença à mélanger
les cartes. « Maintenant, tu peux recommencer l’effet. Et comme la seconde prédiction est un match
nul, tu n’as plus besoin de faire quoi que ce soit. Le principe de “Miraskill” fait tout le travail pour
toi. C’est parfait car les spectateurs seront plus soupçonneux lors de la seconde phase.
– Pendant la seconde partie, je me souviens que tu m’as fait faire le décompte des deux piles à
la fin. » Bannon répondit : « Exactement, et je t’ai aussi demandé de compter tes cartes en premier,
puis les miennes. »
Je pris la seconde prédiction de Bannon et je me souvins de ma réaction en tant que spectateur.
« J’aime l’idée de finir sur un match nul, lui dis-je, c’est très inattendu, presque comme si le jeu
n’avait pas marché. Je n’étais donc pas certain que la prédiction allait fonctionner. Je ne m’attendais
vraiment pas à ce que tu aies prédit un match nul.
– Oui, j’aime aussi beaucoup cette partie, répondit Bannon. Bien sûr, c’est exactement ce qui se
passe dans la version originale de “Miraskill”, mais cela complète parfaitement la fausse annonce
de la première phase.
Pour être totalement honnête, je dois quand même te dire qu’il y a un très faible risque que le
tour ne fonctionne pas. »

131
C’Qu’il Voit
Ouvert et célèbre (2009) C’QU’IL VOIT 89

« Pourquoi ça ? demandai-je.


– Il y aura toujours le même nombre de paires rouges que de paires noires, mais ce nombre peut
très bien être zéro. Il est possible qu’aucune paire rouge ou noire ne sorte et il est impossible de faire
la fausse annonce si le nombre de cartes est zéro. Il est aussi possible qu’il n’y ait qu’une ou deux
paires qui sortent. Dans ces cas-là, il serait difficile de faire la fausse annonce, par exemple en disant
que tu as quatre cartes alors que tu n’en as que deux. À partir de trois paires, je commence à être
plus à l’aise et je sais que je peux faire passer six cartes pour huit.
– Quelles sont les chances que cela se produise ?
– Si aucune paire rouge/noire ne sort, chacune de nos piles contiendra un total de treize paires.
Les possibilités vont donc de zéro paire à treize paires maximum. Parmi ces possibilités, les seuls
cas problématiques sont les suivants : si tu n’as qu’une, deux ou trois paires, et si tu as treize paires.
Les probabilités de ces cas sont très très faibles. »
Je décidai en mon for intérieur que le risque en valait la peine. « As-tu pensé à ajouter une troisième
phase ? » Bannon resta silencieux un moment. « La routine est déjà assez longue comme ça. J’essaye
toujours d’accélérer les choses, la plupart du temps en parlant moins. De plus, je n’ai pas envie de
faire une fausse annonce deux fois. Et une troisième phase devrait avoir la même liberté dans ses
conditions. Non, je pense que deux phases suffisent. »
Il regarda sa montre. Il était temps d’y aller.

acte iv
En marchant dans le froid de Chicago pour rejoindre la voiture, je continuai à être émerveillé par
le concept de « Miraskill ». « Je ne comprends toujours pas pourquoi cela fonctionne, dis-je.
– Je ne sais pas comment Stewart James a découvert le principe de “Miraskill”, m’avoua Bannon.
Mais c’est l’un des principes mathématiques les plus étonnants et contre-intuitifs qui existent.
– Tu saurais l’expliquer ? demandai-je.
– N’oublie pas, en partant d’un jeu complet et mélangé, que James a découvert que le nombre de
paires rouges serait le même que le nombre de paires noires, si tu prends les cartes deux par deux.
Je pense que c’est plus facile à comprendre si on se concentre sur les paires quelconques, celles
qui contiennent une carte rouge et une carte noire. Disons que l’on commence avec un nombre égal
de cartes rouges et noires et que ce nombre est pair (dans un jeu complet, ce nombre est 26). Si une
paire quelconque sort (une carte rouge et une carte noire), il y aurait maintenant un nombre impair
mais égal de cartes rouges et noires dans le reste du jeu. Tu me suis jusque-là ?
– Oui, maintenant le jeu contient 25 rouges et 25 noires.
– Exactement. Quel que soit l’ordre des cartes, cela veut dire qu’il y a toujours au moins une autre
paire quelconque plus loin dans le jeu.
– Pourquoi ça ? » demandai-je, sentant que je perdais déjà pied dans cette explication.

132
Impact - John Bannon

90 John Bannon - IMPACT

« Les paires de rouges ou de noires sont toujours retirées deux par deux, donc le nombre respectif
de rouges et de noires restera impair jusqu’à ce que la prochaine paire quelconque sorte. Comme
le nombre est impair, il y aura donc toujours une carte rouge et une carte noire qui ne pourront pas
composer une paire rouge ou noire, donc il y aura toujours une autre paire quelconque.
– D’accord...
– Il est donc important de comprendre qu’il y aura toujours un nombre pair de paires quelconques.
Ce qui veut dire que les paires impaires contiendront un nombre égal et pair de cartes rouges et noires.
– OK...
– Comme les paires quelconques utilisent un nombre égal et pair de cartes rouges et noires, les
cartes rouges et noires restantes seront aussi présentes en nombre égal et pair. Ce qui veut dire que
le nombre de paires rouges et noires sera aussi le même.
– D’accord. Compris. »

acte v
En rentrant chez moi, je me suis dit que j’allais relire le « Miraskill » original. J’ai sorti mon exem-
plaire de Stewart James In Print: The First Fifty Years (publié par Jogestja en 1989) et l’énorme opus
en deux volumes, The James File (publié par Hermetic Press en 2000). Allan Slaight et son équipe
nous ont vraiment facilité la tâche en compilant ces tomes imposants des tours de James, avec des
commentaires. Sans surprise, Stewart James In Print: The First Fifty Years contenait bien la routine
originale (publiée dans The Jinx en 1936). De plus, à la page 1883 de The James File se trouve un cha-
pitre intitulé « Miraschool », avec de nombreuses variations, méthodes et idées sur le sujet. Bannon
m’avait dit que, bien que sa propre routine datait de la fin des années quatre-vingt-dix, il y avait eu
récemment (2008) une version de « Miraskill » qui comprenait la même procédure de jeu de bataille ;
il s’agissait d’un ebook intitulé Mirabill, par Bill Cushman, vendu en ligne par Outlaw Effects.
Peut-être à cause de l’heure tardive, ou du gin, ou de la quantité de lecture que j’aurais eu à faire
sur ce sujet, je décidai d’aller me coucher.

acte vi
Quelques jours plus tard, Bannon m’appela. Il m’annonça qu’il avait de nouvelles choses pour sa
routine de « Miraskill », qu’il appelait « C’qu’il voit ». Il me dit : « Au risque de détruire la pureté
évidente de la version automatique avec laquelle nous avons joué l’autre nuit... » (Quand Bannon
dit des choses comme « détruire la pureté évidente », je ne sais jamais trop comment l’interpréter.)
«... il y a une autre façon d’exploiter le principe avec un jeu emprunté. Ça n’est pas automatique
mais ça n’est pas non plus difficile.
– Vraiment ? Comment ?
– Tout est identique à la version précédente, sauf qu’au lieu de faire une fausse annonce, tu comptes
les cartes ouvertement, à voix haute.

133
C’Qu’il Voit

Ouvert et célèbre (2009) C’QU’IL VOIT 91

– Comment... commençai-je, avant de comprendre. Un faux comptage, n’est-ce pas ?


– Exactement. Souviens-toi, tu sais que les deux paquets contiennent le même nombre de cartes,
mais personne ne sait que tu sais. Tu comptes alors tes cartes de façon à avoir deux cartes supplé-
mentaires. Personne ne devrait soupçonner que tu triches avec ton résultat.
Par exemple, avec un comptage de type Biddle, c’est un vrai jeu d’enfant. Ta main droite prend
tes cartes en position Biddle. Le pouce gauche les compte en les pelant une par une en main gauche.
Tu peux compter à voix haute (fig. 6). »
« Après avoir compté deux cartes, l’auriculaire gauche prépare une brisure au-dessus de la deu-
xième carte en main gauche. La troisième et la quatrième carte sont comptées par-dessus cette
brisure. Quand la main gauche s’approche de la main droite pour peler la cinquième carte, la main
droite vole les deux cartes se trouvant au-dessus de la brisure. Continue à compter jusqu’à la fin du
paquet. Le total sera deux cartes au-dessus du vrai nombre de cartes, et donc deux cartes au-dessus
du total du spectateur. Et il n’a même pas commencé à compter ses cartes. »

« Génial », dis-je. Le comptage Biddle est facile à faire pour la plupart des magiciens et trompe tous
les profanes. Mais certains magiciens (comme notre bon ami Dave Solomon) préféreraient mourir
plutôt que d’utiliser un comptage Biddle. « Mais Dave ne va pas beaucoup aimer ça, dis-je.
– Je sais, répondit Bannon. Mais on pourrait aussi utiliser n’importe lequel des faux comptages de
onze cartes ou de billets créés par Edward Victor53 . »
Je n’avais jamais appris aucun des comptages de Victor parce que je n’avais jamais été fan des effets
du genre « Tour des onze cartes ». J’y réfléchis un instant. Je préférais quand même la fausse annonce.
« Ça fonctionne, mais je pense que tu as raison, lui dis-je.
– Raison sur quoi ?
– Ça détruit la pureté évidente de la méthode. »

53 Rae Hammond, « The Eleven Card Trick », The Magic of Edward Victor’s Hands, Chicago, Kaufman and Greenberg,
1995, p. 48. (NDT)

134
Carte signée impromptue dans une bouteille scellée
Carte signée impromptueCarte SIGNÉE ! IMPROMPT
UE !!!
dans une
Carte signée bouteille
impromptue scellée
dans une Etienne
bouteille Pradier scellée
Extrait du livre «Anthologie Vol.4»

Un spectateur choisit une carte et la signe. La carte est


perdue dans le jeu mélangé.

Le magicien sort une pièce de sa poche pour parier de


l’argent. Il parie que la carte signée sera positionnée dans le
jeu au nombre exact que le spectateur nommera. Le spectateur
compte jusqu’à son nombre mais la carte ne s’y trouve pas.

Le magicien prend alors une serviette et explique qu’il va


faire apparaître la carte dessous. Au moment où il retire la
serviette, il tient dans la main une petite bouteille scellée dans
laquelle se trouve la carte signée du spectateur.

Préparation
Il vous faudra pour cette routine une bouteille en verre
transparente de 33 centilitres dont vous aurez remplacé le
contenu par de l’eau. Vous aurez également besoin d’une
capsule de bouteille intacte. Il vous faudra enfin un aimant
ainsi qu’une pièce de monnaie, un jeu de cartes, un feutre et
un décapsuleur.

Placez la bouteille ouverte et remplie dans votre poche


arrière droite de pantalon. Placez également l’aimant dans
votre poche arrière droite de pantalon. Placez et maintenez
grâce à l’aimant la capsule à l’extérieur de votre poche arrière
droite de pantalon (fig. 1).

Placez enfin la pièce de monnaie et le décapsuleur dans


votre poche avant droite de pantalon.

135
087
Carte Signée Impromptue dans une bouteille scellée
Anthologie : Étienne Pradier

Présentation
Faites choisir puis signer une carte à un spectateur.
Demandez au spectateur de replacer sa carte dans le jeu
puis contrôlez-la sur le dessus du jeu. Empalmez cette carte
avec votre main droite, puis dites que vous allez parier de
l’argent. En allant chercher la pièce à parier dans votre poche,
déposez-y la carte avant d’en sortir la pièce.

Mélangez et coupez le jeu comme si vous cherchiez à placer


la carte à une certaine position. Donnez le jeu au spectateur et
annoncez que vous pariez votre pièce sur le fait que la carte se
trouvera précisément à la position correspondant au nombre
que nommera le spectateur. Demandez-lui un nombre assez
important tout de même afin d’avoir le temps de préparer
l’effet final.

Le spectateur va commencer à compter les cartes jusqu’à


son nombre. Pendant ce temps, placez votre main droite dans
votre poche intérieure droite de pantalon et enroulez la carte
sur elle-même face vers l’extérieur, en vous aidant de votre
cuisse. Cela vous prendra à peine quelques secondes.

Orientez votre corps légè-


rement de trois-quarts afin de
dissimuler les mouvements
qui vont suivre. Empalmez la
carte enroulée, sortez la main
de la poche avant et allez vers
la poche arrière droite afin
d’insérer la carte dans le gou-
lot de la bouteille. Veillez à ce
que la carte soit bien enfoncée
en poussant avec votre auri-
culaire (fig. 2).

088
136
Anthologie Vol. 4 - Etienne Pradier
Carte signée impromptue dans une bouteille scellée

Récupérez la capsule
à l’extérieur de la poche
arrière droite, placez-la sur
le goulot et « recapsulez »
la bouteille en appuyant
fortement sur la capsule
(fig. 3). Vous entendrez un
petit « clic » lorsque cela
sera fait.

3 Faites monter la tension


autour de la révélation de
la carte qui se trouve au nombre nommé par le spectateur
puis montrez qu’il ne s’agit bien évidemment pas de la bonne
carte.

Donnez l’impression
d’être déconcerté par l’échec
de votre pari. Empruntez
une serviette. Placez-la avec
votre main gauche devant
vous comme un paravent
(fig. 4).

Placez votre main droite


en dessous. Demandez aux
spectateurs de nommer
un chiffre entre 1 et 5.
Tirez sur la serviette pour
révéler le nombre de doigts
correspondant à son choix. 4

Pour effectuer ce miracle,


levez le nombre de doigts
adéquat selon le choix du spectateur. Cette pointe d’humour
permet de créer un temps faible juste après la révélation des
doigts pendant lequel vous pouvez vous préparer en replaçant
la serviette en paravent devant vous avec la main gauche afin

089
137
Carte Signée Impromptue dans une bouteille scellée
Anthologie : Étienne Pradier

de cacher la main droite qui va chercher la bouteille dans la


poche arrière. La main droite prend la bouteille entre l’index
et le majeur, paume vers le haut (fig. 5).

La main droite
vient ensuite avec la
bouteille derrière la
serviette (fig. 6).

Déposez alors avec


votre main gauche la
serviette au-dessus
de la paume de votre
main droite et la
bouteille qui se trouve
en dessous. Maintenez
alors la serviette en
place avec le pouce de
votre main droite.
5

La main gauche vient


ensuite tirer la serviette
le long de l’avant-bras
droit afin que la bouteille
soit située au centre de la
serviette (fig. 7).

Avec votre main gauche,


pincez à travers la serviette
le goulot de la bouteille.
Soulevez l’ensemble tout
en reculant la main droite
puis déposez la bouteille
toujours recouverte de la
serviette dans la paume de
la main droite.
6

090
138
Carte signée impromptue
Anthologie dans une
Vol. 4 - Etienne bouteille scellée
Pradier

bouteille de 33 cl à vendre chez tous


HA HA, non, j'déconne. Sorr
7

Une forme apparaît alors dans votre main sous la serviette

les bon
(fig. 8).

Tirez délicatement sur la serviette pour laisser apparaître

s Ma
la bouteille. Cette apparition est un premier effet en soi. Dans
un second temps, montrez qu’elle contient la carte signée du
r c
y
h
spectateur et qu’elle est scellée en la retournant goulot vers
a n

le bas. Sortez le décapsuleur de votre poche et décapsulez


d s de trucs !

la bouteille. Videz le liquide dans un verre et laissez aux


spectateurs la bouteille contenant la carte signée.

C’e st u n ef fe t vr ai
les spectateurs. L’a men t pe rc u ta n t po u r
est totalement inatpparition de la bouteille
la carte signée extr tendue et le climax avec
êmement fort.

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Messages Spirites
Eugène Burger
Extrait du livre «Théâtre Spirite»

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Messages Spirites

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Théâtre Spirite - Eugène Burger

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Messages Spirites

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Théâtre Spirite - Eugène Burger

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Messages Spirites

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La Nuit des Rois
Bébel
Extrait du livre «Imagik 2»

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La Nuit des Rois

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Imagik 2 - Bébel

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