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Energie

> Référentiel pour les bureaux d’études

REALISER UN AUDIT SOLAIRE


Étudier la faisabilité d’une installation solaire
thermique de grande capacité

Version avril 2011

Toute l'information sur l'énergie en Région wallonne : http://energie.wallonie.be


L’énergie solaire thermique en Région wallonne/ secteur tertiaire :
http://energie.wallonie.be/fr/dans-le-tertiaire.html?IDC=6179

Service du Facilitateur Energie Solaire Thermique Grands Systèmes, Région wallonne:


Tél. : 081 39 07 14 (permanence le mardi)
E-mail : Facilitateur.GrandSolaireTherm@gmail.com
REALISER UN AUDIT SOLAIRE
Etudier la faisabilité d'une installation solaire thermique de grande
capacité
SOMMAIRE
REALISER UN AUDIT SOLAIRE ........................................................................................1
SOMMAIRE ..........................................................................................................................1
CONTENU ............................................................................................................................2
OBJECTIF ............................................................................................................................2
PUBLIC-CIBLE.....................................................................................................................2
1 QU'EST-CE QU'UN AUDIT SOLAIRE ?....................................................................3
2 METHODE DE REALISATION DE L'AUDIT SOLAIRE ............................................3
3 TABLEAU DES HYPOTHESES DE L’ANALYSE .....................................................5
4 CARACTERISTIQUES DE L'ETABLISSEMENT ......................................................7
5 INTEGRATION DU SYSTEME SOLAIRE DANS
L'INSTALLATION EXISTANTE ...........................................................................................8
6 DETERMINATION DE LA CONSOMMATION D’EAU CHAUDE
ET D’ENERGIE CORRESPONDANTE................................................................................9
7 DIMENSIONNEMENT DU SYSTEME SOLAIRE THERMIQUE ..............................14
8 IMPACT ECONOMIQUE, ENERGETIQUE ET
ENVIRONNEMENTAL DU SYSTEME SOLAIRE..............................................................18
9 MESURES DE CONSERVATION D’ENERGIE ET ASPECTS
SANITAIRES ......................................................................................................................22
10 CONCLUSIONS .......................................................................................................24
ANNEXE 1 : TABLEAU DES RESULTATS DE L'AUDIT SOLAIRE ................................25
ANNEXE 2 : REFERENTIELS SOLAIRE THERMIQUE ...................................................26
ANNEXE 3 : DISPOSITIFS DE DESINFECTION THERMIQUE .......................................27
CONTENU
Une analyse du potentiel de production d’eau chaude grâce à l’énergie solaire dans le
1
secteur tertiaire et l’habitat groupé , indique que de nombreux établissements d'accueil
ou d'hébergement de collectivités présentent un potentiel significatif de production d'eau
chaude au départ de l'énergie solaire.
Pour évaluer l'intérêt d'installer un système solaire thermique de production d'eau
chaude dans un établissement donné (piscine, hôpital, maison de repos, centre
d'hébergement, immeuble de logement, etc.) il est presque toujours indispensable de
réaliser une étude de faisabilité, communément appelée « audit solaire ».
Le présent référentiel est destiné aux bureaux d'études qui réalisent ce type d'audits.
La méthode d’analyse et la structure du rapport permettent au commanditaire de l’étude
d’évaluer l’impact énergétique, économique et environnemental d’une installation solaire
thermique dimensionnée pour son bâtiment sur base de critères quantitatifs (techniques
et économiques).

OBJECTIF
L’objectif du référentiel est de guider les bureaux d'études dans leurs analyses de
faisabilité d’installations solaires thermiques de grande capacités en leur fournissant une
méthode pour dimensionner l’installation optimale et des outils pour évaluer la
pertinence de l’investissement.

PUBLIC-CIBLE
Les bureaux d'études actifs dans le domaine de l'énergie solaire thermique, les
ingénieurs d’audits, les fournisseurs et concepteurs de systèmes solaires thermiques de
grande capacité...

1
3E ; Architecture & Climat ; 2003
INTRODUCTION

1 QU'EST-CE QU'UN AUDIT SOLAIRE ?

Un audit solaire est une étude de faisabilité relative à l'installation d'un grand
système solaire thermique de production d'eau chaude dans un bâtiment existant. Il
vise à :
• Dimensionner l’installation selon un optimum technico-économique
• Evaluer les possibilités techniques d'intégration du système solaire dans la
chaufferie existante
• Caractériser le système recommandé (spécifications techniques)
• Estimer l'impact énergétique, économique et environnemental de
l’investissement.

L'audit solaire est normalement effectué au stade de l'avant-projet, après évaluation


de la pertinence du projet (Quick-scan), en préparation de l'étude technique de
conception du système.
A partir de données de consommation d'eau chaude de l’établissement et de
caractéristiques techniques propres au bâtiment, l’ingénieur d’audit détermine un
profil de puisage d'eau chaude et identifie les contraintes et opportunités
architecturales susceptibles d’influencer l'installation du système solaire.
Dans une deuxième étape, il dimensionne l'installation à l'aide d'un logiciel de
simulation, permettant de déterminer une taille de système (surface de capteurs,
volume de stockage de chaleur,…) correspondant à un optimum technico-
économique pour l’investisseur.
Par ailleurs, l’auditeur analyse les possibilités d'intégration des composants du
système solaire dans le système de production de chaleur existant, destiné à
fournir l’appoint.
Le rapport présente le bilan économique, énergétique et environnemental de
l’opération.

2 METHODE DE REALISATION DE L'AUDIT SOLAIRE


L'approche consiste à dimensionner et à décrire une installation solaire adaptée
aux caractéristiques de l'établissement considéré (profil de puisage de l’eau
chaude, orientation et ombrage de la toiture, encombrement du local technique,
raccordement à l’appoint…).
Le cas échéant, les aménagements nécessaires (adaptation des locaux
techniques,…) sont considérés dans l’analyse de rentabilité.
Pour caractériser le système solaire, l’ingénieur d’audit dresse la liste des
composants à mettre en œuvre et décrit la configuration recommandée pour un
fonctionnement optimal de l’installation.
Pour dimensionner l’installation selon un optimum technico-économique, il est
nécessaire de simuler la production solaire de plusieurs tailles de systèmes au
départ des besoins en eau chaude de l'établissement. On retiendra le système
permettant de produire le maximum d'énergie solaire utile au prix du kWh de
combustible économisé le plus bas.
Pour évaluer l'intérêt de l’investissement, l’auditeur effectuera un bilan
énergétique, économique et environnemental du projet, qui fournit au
commanditaire de l’étude des résultats quantifiables basés sur des critères
objectifs.
Le résultat des bilans doit permettre à l’investisseur de poursuivre (ou non) la
réalisation du projet en toute connaissance de cause.
La pratique montre que le fait de suivre les étapes de cette méthode d'audit
solaire thermique débouche généralement sur une analyse de faisabilité
complète et cohérente.
La méthode peut toujours être adaptée en fonction des spécificités de
l'établissement (le dimensionnement d’un système solaire pour une piscine
publique par exemple est plus complexe que pour une maison de repos, mais
l’approche reste identique).
D’autres méthodes d’audit solaire existent et peuvent être utilisées en fonction
de l’expérience du bureau d’études et des outils de simulation et/ou de
dimensionnement dont il dispose.
3 TABLEAU DES HYPOTHESES DE L’ANALYSE
En début de rapport, l'auditeur présente les principales hypothèses techniques,
énergétiques, économiques et environnementales considérées pour effectuer
l'audit.
Les hypothèses de calcul utilisées sont conservatrices (ex : hausse limitée du
prix des combustibles sur la durée d’exploitation du système), afin d’éviter de
mauvaises surprises en phase d'exécution. Les raisons du choix des
hypothèses sont claires et transparentes pour l’investisseur afin qu’il puisse
éventuellement comparer l’impact énergétique, économique ou environnemental
de l’installation du système solaire avec d'autres solutions technologiques.

Hypothèses Valeurs «conservatrices »


Techniques
Performances de l’installation Productivité des capteurs plans vitrés ≥ 500 kWh/m².an
Pertes thermiques du réservoir de stockage ≤ 1kWh/ℓ.an
Energétiques
Besoins en chaleur Déterminer les besoins en chaleur et le profil de puisage
(quotidien, hebdomadaire, mensuel et annuel).
Identifier le besoin en chaleur qui sera couvert par le
solaire (si plusieurs circuits éloignés l’un de l’autre p. ex.)
Rendement de(s) chaudière(s) / Rendement de l’appoint utilisé pour déterminer la
unité(s) de production d'eau consommation de chaleur, typiquement le rendement
chaude existante(s) annuel moyen de production d'eau chaude sanitaire
Economiques
Durée de vie économique Durée d’exploitation du système durant laquelle on
calcule le coût de l’investissement par kWh de
combustible économisé ; typiquement 25 ans et toujours
inférieure à la durée de vie des capteurs solaires
Investissement net Montant net "all inclusive" (tous les composants matériel,
l’ingénierie, la main d’œuvre,…) + marge de sécurité
éventuelle, primes déduites
Prix d’achat du combustible Prix net actuel payé par le gestionnaire du bâtiment
d’appoint
Evolution du prix du combustible + 5,87% par an (gaz naturel et mazout), hors inflation
Prix des entretiens Provision pour les réparations et/ou remplacement
(circulateur, vannes, …), annuellement 0,25 à 1% de
l'investissement
Evolution du prix des entretiens + 2% par an
(inflation)
Taux d’actualisation + 4% si pas d’emprunt
+ 6% si emprunt
Environnementales
Coefficient d'émission de CO2 Bois-énergie: 40 g CO2/kWh
des différents combustibles Huile végétale : 65 g CO2/kWh
Gaz naturel: 251 g CO2 /kWh
Mazout: 306 g CO2 /kWh
Electricité: 456 g CO2 /kWh électrique
4 CARACTERISTIQUES DE L'ETABLISSEMENT
Deux types d’informations relatives à l’établissement sont utiles au
dimensionnement:
• le type d'établissement (ratios de consommation d’eau chaude associés et
profil de puisage) ;
• les installations de chauffe existantes destinées à fournir l'appoint de
chauffe au système solaire.
4.1 Type d'établissement
L'auditeur décrit en particulier :
1. L'affectation principale de l'établissement ainsi que les activités annexes;
2. La taille et le nombre de bâtiments (superficie, nombre de chambres ou
de lits, …) ;
3. La fréquence d'utilisation des installations de production d'eau chaude
(saisonnière, continue, en semaine, …) ;
4. Les surfaces de toiture orientées SE à SO et les risques d’ombrage.
Les limites de l'audit (bâtiments concernés, usage(s) de la chaleur produite, …) sont
clairement énoncées.
4.2 Installation de production d’eau chaude
Pour l'installation thermique, on décrit :
1. Le système utilisé pour la production d’eau chaude (production
centralisée/décentralisée, instantanée / par accumulation, mixte /
séparée…) ;
2. La puissance de l'installation de chauffe (puissances nominales unitaires
x nombre d’unités) et le(s) régime(s) de température ;
3. Le type de combustible utilisé (gaz naturel, mazout, bois-énergie, huile
végétale, …) ;
4. L'année de construction et les rendements saisonniers estimés de
production d’eau chaude ;
5. La gestion des équipements HVAC (GTC, …), en particulier la
régulation des chaudières (fonctionnement en cascade, coupure de nuit
et/ou en été, fonctionnement continu,…);
6. Le stockage d’eau chaude pré-existant (volume, température de
stockage,…);
7. Les équipements annexes (dispositifs de mesure, vase d'expansion,
chauffage urbain, pompe à chaleur, cogénération, …) ;
8. Les caractéristiques de la boucle de distribution d’eau chaude (longueur,
configuration, isolation des conduites, …).
5 INTEGRATION DU SYSTEME SOLAIRE DANS
L'INSTALLATION EXISTANTE
Sur base des besoins en chaleur mesurés ou estimés et des caractéristiques de
l’installation de chauffe existante, l'ingénieur d’audit détermine une configuration du
circuit solaire appropriée et présente un schéma de principe de l'installation.

Figure 1: exemple de schéma de principe de l’installation solaire proposée

Les principales contraintes et opportunités d’installation du chauffe-eau solaire sont


identifiées durant la visite de l’établissement, parmi lesquelles on note généralement :
• La surface disponible en toiture ou en façade, libre d’obstacles et d’ombrage, pour y
implanter des capteurs solaires ;
• L'encombrement des locaux techniques ou de l'endroit prévu pour installer le(s)
réservoir(s) de stockage et les échangeurs de chaleur ;
• Le passage des conduites primaires (percements) entre le champ de capteurs et le
les réservoirs de stockage et le raccordement du/des réservoir(s) de stockage au
réseau de distribution d’eau chaude ;
• La compatibilité des régulations du système solaire et du système d’appoint de
chauffe (chaudière, pompe à chaleur, moteur cogénération, …).
• L'acheminement des composants du système solaire jusqu'à la zone de montage
(dimensions du réservoir de stockage, ...)
La liste de ces contraintes et opportunités permet d’identifier les exigences et mesures
nécessaires à l’installation ayant un impact sur sa faisabilité et sur le montant de
l’investissement.
Dans certains cas, les contraintes identifiées peuvent aboutir à la conclusion immédiate
qu'installer un chauffe-eau solaire dans l'établissement étudié n'est pas envisageable
d'un point de vue technique ou économique.
6 DETERMINATION DE LA CONSOMMATION D’EAU CHAUDE ET
D’ENERGIE CORRESPONDANTE

6.1 Identification des consommations d'eau chaude


L’eau chaude consommée dans le bâtiment peut-être produite et/ou stockée à
des températures différentes, par exemple :
• Eau chaude sanitaire à 60°C ;
• Eau de renouvellement pour les bassins de natation à 28°C ;
Un profil de puisage spécifique doit être établi pour chaque utilisation d’eau
chaude.

6.2 Consommation annuelle et variations mensuelles


La consommation totale annuelle d'eau chaude et, à fortiori, le relevé des
variations mensuelles, hebdomadaires et journalières de celle-ci - nécessaire à
l’élaboration d’un profil de puisage – n’est généralement pas une donnée
disponible.
Ce profil de consommation d’eau chaude est absolument nécessaire pour le
dimensionnement. L’auditeur effectue de préférence une campagne de mesures
des consommations quotidiennes d’eau chaude sur plusieurs semaines
représentatives afin d’obtenir des données réelles et fiables.
Une telle campagne de mesures est un préalable indispensable si l’installation
fait l’objet d’une garantie de résultat solaire (GRS). La GRS est un contrat qui
fixe un objectif de production solaire annuelle de l’installation solaire projetée et
garantit à l’exploitant la quantité d’énergie solaire correspondante (corrigée en
fonction de l’irradiation solaire mesurée sur le plan des capteurs et de la
consommation d’eau chaude mesurée)
La consommation annuelle de combustible nécessaire à la production d’eau
chaude et ses variations mensuelles peuvent parfois être déduites des relevés
de facturation. Dans le meilleur des cas la consommation d’ECS est intégrée
dans la comptabilité énergétique.

6.2.1 Choix de l'année de référence


Le système solaire est dimensionné sur base d'un profil de puisage
hebdomadaire (une semaine type) et de la consommation annuelle de chaleur
nécessaire à la production d’eau chaude sanitaire (ECS).
L’auditeur choisit dès lors une année de consommation représentative de
l'activité de l'établissement au cours de la décennie qui suit l'installation du
système solaire, soit :
• une année de consommation faible, si l'activité est susceptible de diminuer
et/ou si des mesures d'utilisation rationnelle de l'énergie influençant la
consommation d’eau chaude sont prévues ;
• une année de consommation élevée, si l'activité est susceptible
d'augmenter, suite à une extension de l'établissement, par exemple.
Une analyse des consommations d'eau chaude des dernières années permet de
connaître la tendance (à la hausse ou à la baisse) pour les années à venir. Des
facteurs correctifs peuvent être pris en compte afin de s’approcher tant que
possible de l'activité future.
6.2.2 Les variations hebdomadaire et journalière
Les relevés de facturation ne permettent pas de connaître les variations
hebdomadaire et journalière de la consommation d’eau chaude. Or, la
productivité du chauffe-eau solaire dépend notamment du profil de puisage de
l’eau chaude.
La seule manière d’élaborer ces profils de manière précise et fiable est de
mesurer la consommation horaire d’eau chaude par un débitmètre volumétrique
ou un compteur à impulsion installé sur la conduite d’arrivée d’eau en amont du
stockage d’eau chaude et raccordé à un acquisiteur de données pendant un
minimum de six semaines ou 40 jours d'occupation normale de l'établissement.
Si le compteur de passage installé (ou pré-existant) ne permet pas l’acquisition
automatique de données, le gestionnaire de l’établissement doit organiser un
relevé quotidien du compteur, à heure fixe (matin ou soir), durant 40 jours
d'occupation normale de l'établissement. La température de production ou de
stockage d’eau chaude doit également être relevée durant la même période.
6.3 Elaboration d’un profil type de puisage d’eau chaude
Sur base des données de consommation d’eau chaude, l’auditeur élabore un
profil de puisage d’ECS en veillant à déduire le volume d’eau chaude non
concerné par la production du chauffe-eau solaire (ex. les parties de
l’établissement qui ne sont pas desservies par le chauffe-eau solaire).

3
m /mois Profil mensuel type (ECS)
(à 60°C)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
r r rs ril i
vie vrie Ma Av Ma in llet ût re re re re
Jan Fé Ju Jui Ao t emb t ob mb mb
Sep O c Nove Déce

Figure 2: Exemple de profil mensuel de consommation d’eau chaude

6.4 Estimation de la consommation d’énergie correspondant à la


production d’eau chaude
La consommation d’énergie nécessaire à la production d’une quantité d’eau
chaude donnée s’obtient en divisant le contenu énergétique du volume d’ECS
consommé par le rendement saisonnier de production d’eau chaude de
l’installation existante.
En déterminant valablement la consommation d’énergie nécessaire à la
production d’eau chaude, l’auditeur pourra estimer au plus juste l’économie
d’énergie dégagée annuellement par le système solaire.

6.4.1 Calcul du contenu énergétique d’un volume d’eau chaude


Pour calculer le contenu énergétique d’un volume d’eau chauffé d’une
température donnée à une température plus élevée, on utilise la formule
suivante :

Q j = V × c × (Tc − T f )
Qd = Q j × 365

• Qj : contenu énergétique du volume d’eau V élevé quotidiennement d’un


delta T= (Tc-Tf), exprimé en kWh/j
• Qd : Quantité d’énergie utile nécessaire pour élever quotidiennement ce
volume V à la température Tc durant une année, exprimée en kWh par an
• c : chaleur spécifique2 de l’eau (4186 J/kg.K ou 1,163 Wh/kg.K)
• V : Volume d’eau (en litre) chauffé quotidiennement avec un delta T = (Tc-Tf)
• Tc : température de l’ECS produite à la sortie de l’installation de production

2
Quantité d'énergie à apporter par échange thermique pour élever d'un Kelvin la température de l'unité de masse d'une
substance
• Tf : température de l’eau froide à l’entrée de l’installation de production

Exemple :
Pour une température constante d’eau froide du réseau de distribution d’eau
potable de 10°C et une température constante de 60° C d’un volume d’eau
chaude sanitaire de 100 litres, stocké dans un ballon de stockage ;
La quantité d’énergie utile Qd, équivalente au contenu énergétique de l’ECS
produite durant un an, est calculée comme suit :
Qj = 100 [ℓ/j] x 1,163 [Wh/ ℓ.K] x (60 – 10) [K] = 5815 [Wh/j] = 5,8 kWh/j

Qd = 5,8 [kWh/j] x 365 [j/an] ≅ 2122 kWh/an

6.4.2 Calcul de la quantité d’énergie d’appoint

La quantité d’énergie nette à fournir par l’appoint constitue un bon indicateur de


performance du système. Pour calculer Qaux,net dans la situation de référence
(sans système solaire), il faut commencer par estimer différents paramètres
caractéristiques des flux d’énergie dans l’installation, tels que le contenu
énergétique de l’eau chaude consommée annuellement (Qd) et les déperditions
thermiques du stockage (Ql).
Ces paramètres permettent de calculer la quantité d’énergie nette à fournir par
l’échangeur d’appoint au stockage selon la formule :

Q aux, net = Q d + Q l

Connaissant le rendement de production d’ECS par l’appoint (ηaux) - qui prend


déjà en compte les pertes de stockage - on peut aussi estimer la quantité
d’énergie consommée par l’appoint selon la formule :

Qd
E aux =
η aux

Connaissant le pouvoir calorifique inférieur (PCI) du combustible d’appoint on


peut convertir la quantité d’énergie consommée par l’appoint en une quantité de
combustible consommée par l’appoint, selon la formule :

E aux
C aux =
PCI
Connaissant le tarif du gaz ou du mazout pour le bâtiment, cette quantité de
combustible peut être exprimée en Euros.
6.4.3 Exemple de calcul de la consommation de combustible d’appoint pour un CESI

Consommation moyenne d’ECS VECS ≅ 140 ℓ/j @ 60°C


Température moyenne de l’eau froide du réseau de distribution Tf ≅ 10°C
Contenu énergétique calculé du volume d’ECS consommé annuellement Qd = 3000 kWh/an
Volume de stockage (10 cm d’isolation) Vstock =400 ℓ (330 ℓ utile)
Rendement de production d’eau chaude de l’appoint (chaudière neuve au ηaux = 72 %
fuel à température constante)

Pertes au niveau du stockage (±1kWh/ℓ.an) Ql=400 kWh/an

Pouvoir calorifique inférieur du mazout PCI = 9900 Wh/litre


Pouvoir calorifique inférieur du gaz naturel PCI = 10 000 Wh/nm³

La quantité d’énergie nette à fournir par l’échangeur d’appoint au stockage est de :

Q aux, net = Q d + Q l = 3400 kWh / an


La quantité d’énergie consommée par l’appoint est de :

Qd 3000
E aux = = ≅ 4160 kWh / an
η aux 0,72

Connaissant les PCI du gaz et du mazout on convertit l’Energie consommée par l’appoint
en quantité de combustible consommée par l’appoint selon la formule :

E aux 4160
C aux = = ≅ 420 l de mazout
PCI 9,9

En résumé : 140 litres d’eau chaude sanitaire consommés quotidiennement pendant un


an, représentent un contenu énergétique de 3000 kWh. L’énergie à fournir au stockage
compte tenu de ses pertes est d’environ 3400 kWh/an. Compte tenu du rendement de
production d’ECS par l’appoint cela correspond à 4160 kWh/an d’énergie consommé par
l’appoint, soit environ 420 litres de combustible mazout ou 420 m³ de gaz.
Il suffit dès lors de comparer la quantité d’énergie d’appoint à fournir au stockage avant et
après l’installation du système solaire pour avoir une idée de sa performance.
Le raisonnement est identique pour les grands systèmes.
7 DIMENSIONNEMENT DU SYSTEME SOLAIRE THERMIQUE
7.1 Principe du dimensionnement à l’optimum économique
7.1.1 Le coût du chauffe-eau solaire par kWh de combustible économisé
Une approche permettant d'évaluer correctement l'intérêt économique d’investir dans un
chauffe-eau solaire consiste à calculer le coût d’un kWh d’énergie solaire produite et à le
comparer ensuite avec le coût d’un kWh d’énergie d’appoint utilisé pour produire l'eau
chaude.
Les données nécessaires pour calculer le coût de l’énergie solaire produite sont :
• L'investissement NET, subsides déduits, frais d'étude et d’installation compris.
• La durée de vie économique escomptée du chauffe-eau solaire, soit 25 ans minimum;
• Les apports solaires au niveau des réservoirs de stockage, exprimés en kWh/an.
La formule suivante calcule le coût d’1 kWh d’énergie solaire produit ; c’est une première
indication de l'intérêt économique de l'investissement :

Investissement Net
COÛT = Durée de Vie * Apport Sol

Pour pouvoir comparer ce coût avec celui de l’énergie consommée pour produire l'eau
chaude dans la situation de référence (sans chauffe-eau solaire), l'auditeur calcule la
quantité de combustible que le chauffe-eau solaire permet d’économiser.
Connaissant le rendement de production d’eau chaude de l’appoint et la production
solaire, on peut calculer l’énergie d'appoint économisée grâce au chauffe-eau solaire en
divisant les apports solaires par ce rendement de production d’ECS :

Apports Solaires
Energie Economisée =
Rdt Appoint

On peut ensuite calculer le coût d’investissement dans le système solaire par kWh de
combustible économisé; soit le coût du kWh de chaleur solaire utile divisé par le
rendement de production d’eau chaude de l’installation existante.

Cette notion de coût d'investissement dans le chauffe-eau solaire par unité de combustible
économisé (exprimée en cEUR / kWh de combustible) permet la comparaison objective
suivante, si:
• économiser un kWh de combustible grâce au solaire coûte moins cher que le prix
actuel du kWh de combustible, alors le gestionnaire du bâtiment a intérêt à installer un
système solaire pour produire une partie de l’eau chaude consommée ;
• économiser un kWh de combustible avec un chauffe-eau solaire coûte plus cher que
le prix actuel de ce kWh de combustible, l'intérêt économique est moindre.
Le coût du chauffe-eau solaire par kWh de combustible économisé se calcule de la
manière suivante :
INV
C CES = × 100
n * (E Solaire η chaudière )
Où :
• CCES : coût du CES par kWh de combustible économisé (en cEUR/kWh de
combustible)
• INV : investissement net total dans le CES, subsides déduits (en EUR)
• n : durée de vie escomptée du chauffe-eau solaire (en année).
• ESolaire : apport énergétique solaire annuel utile (en kWh/an).
• ηchaudière : rendement global annuel de l'installation existante de production de chaleur
(en %)
• 100 : facteur de conversion EUR en centimes d'Euro.

PAGE 14 SUR 29 – REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


En fonction des sources utilisées pour estimer l’investissement dans le système solaire
(devis d'entrepreneur, indications de prix des fournisseurs d'équipements, etc.) l’auditeur
applique une marge d'incertitude plus ou moins importante aux montants considérés dans
le rapport.

Cela étant, l'estimation du coût de l'investissement par unité de chaleur solaire produite est
relativement simple, dans la mesure où :
• les coûts d’investissement de l’installation solaire peuvent être estimés avant mise en œuvre ;
• les coûts d'exploitation (achat de combustible) sont très faibles (énergie solaire gratuite,
maintenance supplémentaire limitée) ;
• les apports solaires moyens peuvent être évalués au départ des caractéristiques du chauffe-
eau solaire et du système d'appoint.

7.2 Détermination du prix de référence du combustible utilisé par l’installation


existante

Le coût de l'investissement dans un chauffe-eau solaire par kWh économisé peut-être


comparé directement avec le prix d’achat du combustible consommé par l’installation de
chauffe existante.
Ce prix est déterminé sur base de l’analyse des factures énergétiques de l’établissement.
Les conditions tarifaires (forfait annuel, facteur proportionnel à la consommation, taxes…)
en vigueur pour l’établissement y sont généralement reprises.

PAGE 15 SUR 29 - REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


7.3 Détermination des performances du chauffe-eau solaire
7.3.1 Simulation dynamique sur base annuelle
Les performances du chauffe-eau solaire sont déterminées par simulation informatique
dynamique de la production solaire sur une année entière. L’ensemble de l’installation de
production de chaleur (solaire + appoint) est modélisé au moyen d’un logiciel approprié.
L’auditeur évalue de cette manière pour différentes tailles d’installation (caractérisées par
la surface optique de capteurs solaires et le volume de stockage correspondant) la
quantité de chaleur utile produite et la quantité de combustible économisé.
Pour arriver à ces résultats, le logiciel évalue les pertes thermiques au niveau du stockage
et du circuit primaire (solaire)
Les pertes sur le circuit de distribution n’étant pas liées au solaire, celle-ci ne sont pas
incluses dans le calcul solaire. Néanmoins, l’auditeur doit évaluer la pertinence de
renforcer l’isolation existante des conduites de distribution. Celles-ci peuvent être l’origine
de pertes importantes dans le cas d’une boucle de distribution.
La plupart des logiciels de simulation solaire thermique permettent de prendre en compte
également les pertes de distribution.
Le coût de production de l’eau chaude est calculé en fonction du coût indicatif des
composants, de la main d’œuvre d’installation et des coûts de maintenance du chauffe-
eau solaire et des aides financières à l'installation d'un chauffe-eau solaire.
Dans le cas d’installations complexes (établissements présentant plusieurs unités de
production d’eau chaude et/ou différentes températures de production d’eau chaude),
plusieurs configurations d’installations doivent être modélisées et simulées.

7.3.2 Schéma du chauffe-eau solaire simulé


Les configurations retenues lors de la simulation sont présentées dans le rapport d’audit.
Un (ou plusieurs) schéma(s) de principe sont inclus de manière à en faciliter la
compréhension.
Les figures ci-dessous illustrent deux configurations de systèmes utilisées pour la
simulation de la production solaire (ECS+ bassin) d’une piscine. La Figure 3 décrit
l’installation de production d’eau chaude sanitaire, la Figure 4 l’installation de production
de chaleur pour le renouvellement d’eau de bassin de la piscine.

Figure 3 : Schéma de principe de Figure 4 : Schéma de principe de


l’installation solaire de production l’installation solaire de chauffage de la
d’eau chaude sanitaire piscine

PAGE 16 SUR 29 – REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


7.4 Résultats du dimensionnement
7.4.1 Détermination de l’optimum économique
Le résultat des simulations de dimensionnement est visualisé sur un graphique tel que
celui de la Figure 5.
Pour chaque taille de chauffe-eau solaire simulé, le coût par kWh de combustible
économisé est reporté en ordonnée sur le graphique. L’installation correspondant à
l'optimum économique est celle dont la courbe de coût est la plus basse.
Dans l’exemple ci-dessous, l’installation solaire présentant a priori la meilleure rentabilité
est caractérisée par une surface de capteurs de 140 m² et un volume de stockage (solaire)
de 5 000 l.
L'option comprenant 120 m² de surface de capteurs et 4 000 l de stockage solaire est
également proche de l'optimum économique dans la mesure où, pour le bâtiment
considéré, le coût par kWh économisé varie peu entre 120 et 140 m² de surface de
capteurs. Si l’espace disponible pour les réservoirs de stockage est limité, cette option est
à privilégier.
0.060

0.059

0.058
Coût par kWh de gaz économisé
HORS SUBSIDE S [€/kWh]

0.057

0.056
3000 l
0.055 4000 l
5000 l
0.054

0.053

0.052

0.051

0.050
60 80 100 120 140 160 180
Surface des capteurs [m²]

Figure 5 : Dimensionnement de l’installation solaire selon un optimum économique

7.4.2 Caractéristiques du chauffe-eau solaire 'optimal’


Les caractéristiques des systèmes solaires présentant un intérêt pour l’investisseur sont
synthétisées dans un tableau (ex. Tableau 1) qui renseigne la taille de l’installation solaire,
la quantité de combustible économisée par an et le coût du chauffe-eau solaire par kWh
de combustible économisé.

Superficie de Volume de Economie Coût par kWh d’énergie


capteurs plans vitrés stockage solaire d’énergie [kWh/an] économisée (hors TVA et
[m²] [litres] hors subsides) [cEur/kWh]
120 4 000 75 795 5,26
Tableau 1: Ex. de Coût de l’installation solaire par kWh de combustible économisé –
Hors subsides

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8 IMPACT ECONOMIQUE, ENERGETIQUE ET ENVIRONNEMENTAL DU
SYSTEME SOLAIRE
L’auditeur présente au début du rapport, un tableau récapitulatif synthétisant les bilans
énergétique, économique et environnemental et résumant en une page l'ensemble des
données et résultats nécessaires à la décision. En effet, si la motivation première pour
installer un système solaire est généralement d'ordre énergétique ou environnemental,
l'impact économique de l’investissement est toujours déterminant dans la décision finale.
8.1 Bilan énergétique
8.1.1 Economie de combustible
Mettre un chauffe-eau solaire en service entraîne une réduction immédiate et parfois
considérable de la consommation d'énergie fossile et des émissions de CO2 associées.
Etant donné que la Région wallonne importe la quasi-totalité de son énergie et que les
ressources fossiles seront épuisées à terme, réduire la consommation d’énergie fossile est
primordial.
Les économies d’énergie primaire générées par le système solaire sont synthétisées dans
un tableau (ex. Tableau 2.) présentant, pour chacune des options, l’économie de d’énergie
globale et le taux d’économie d’énergie. Ces économies prennent en compte les pertes de
stockage et les pertes au niveau de la boucle de distribution.

Taille du système Consommation Energie économisée Taux d’économie


(capteurs plans vitrés) d’énergie d’appoint [kWh/an] d’énergie
[kWh/an]
120 m² et 4 000 l 309 217 75 795 20 %
Tableau 2: Economie d’énergie d’appoint

L’auditeur explique les chiffres du tableau par des phrases simple, compréhensibles par
une personne non experte.
Le bilan énergétique est l’occasion de signaler l’importance des mesures de conservation
de l'énergie à mettre en œuvre parallèlement ou préalablement à l'installation d'un chauffe-
eau solaire, pour réduire la consommation d’eau chaude de l’établissement.

8.2 Bilan économique


L'auditeur décrit les principaux aspects économiques de l’opération : investissement initial,
retour sur investissement, coûts-bénéfices actualisés en expliquant les hypothèses de
calcul retenues.
8.2.1 Rappel des hypothèses
Un tableau des résultats de l’audit solaire thermique est présenté en annexe 1.
Les principales hypothèses postulées par l’auditeur concernent :
1. Le prix d’achat de l’installation solaire (comprenant les coûts d’installation et
d’adaptation de l’installation existante, généralement hors TVA et hors subsides) ;
2. Les coûts de maintenance (très fortement dépendants du type de maintenance en
vigueur dans l’établissement considéré) et de la mise en œuvre d'une Garantie de Résultat
Solaire (GRS) impliquant un monitoring complet de l'installation et une maintenance
préventive;
3. Les coûts liés au financement pour autant que le commanditaire de l’étude demande
explicitement des les inclure et fournisse les données nécessaires (taux d’intérêt de
l’emprunt…).
8.2.2 Coût d’investissement
Le montant de l’investissement dans une installation solaire thermique de production d'eau
chaude est généralement important (800 à 1200 EUR/m² installé en moyenne pour des
systèmes d’une certaine taille).
Cependant, par rapport à un système de chauffage conventionnel, un chauffe-eau solaire
offre l'avantage de convertir des frais de fonctionnement (achat de combustible) de plus en
plus variables en coûts d'investissement fixes et subsidiables.
L’auditeur annexe au rapport une liste actualisée des différents subsides octroyés par les
pouvoirs publics (les subsides "énergie" accessibles au secteur public et au secteur privé
sont repris en annexe 1 du référentiel).
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Pour chacune des options considérées, l’auditeur calcule le coût d’investissement avec et
sans subside «énergie » et signale explicitement l’accès éventuel à d’autres subsides
(primes à la rénovation, prêts verts, …).

Taille du système Energie Coût Coût Coût par


(capteurs plans vitrés) économisée sur (hors TVA (TVA et frais kWh
la durée de vie et frais d’études TTC
d’études) compris)
[kWh] [€] [€] [c€/kWh]
120 m² et 4 000 l 1 894 870 99 648 132 532 6,99
AVEC SUBSIDES ENERGIE  80 280 4,24
AVEC SUBSIDES ENERGIE ET AIDE A
L’INVESTISSEMENT SUPPLEMENTAIRE  60 210 3,18
Tableau 3 : Coût de l’installation solaire

L’auditeur inclura un commentaire expliquant les chiffres du tableau afin d’en faciliter la
bonne compréhension.

8.2.3 Rentabilité
Le coût de l’investissement dans l'installation solaire par kWh de combustible économisé
est un indicateur moins biaisé que le temps de retour simple pour évaluer la rentabilité
d’un chauffe-eau solaire.
Un tableau synthétique accompagné d’un commentaire reprendra cet indicateur de coût,
avec et sans subside(s) pour chacune des options retenues.
Ci-dessous, différents scénarios d'évolution du prix du combustible (ex: gaz naturel) font
varier la rentabilité de l’investissement initial dans un système solaire thermique (l’exemple
inclut les coûts d’installation, les frais d’études et la TVA, diminué des subsides Energie et
d’un prêt spécifique à la rénovation/construction de logements sociaux.

Scenario 1 : Prix gaz (Réf) 3,11 Scenario 2 : Prix gaz 3,89


c€/kWh
ScenarioTVAC
3 : Prix gaz 4,20 c€/kWh
ScenarioTVAC
4 : Prix gaz 4,51
50 000 c€/kWh TVAC c€/kWh TVAC

40 000
Bilan cumulé des coûts et bénéfices

30 000
20 000
10 000
[€ de 2004]

0
-10 000
-20 000
-30 000
-40 000
-50 000
-60 000
-70 000
Année 0 Année 5 Année 10 Année 15 Année 20 Année 25 Année 30

Figure 6 : Evolution du bilan cumulé des coûts et bénéfices d’un investissement


solaire tous subsides, toutes taxes et tous frais d’études inclus

On observe qu’après 25 ans, le scénario 3 correspondant à un prix moyen sur 25 ans du


gaz de 4,20 c€/kWh entraîne un bénéfice global de près de 20 000 € (en € de 2004).

PAGE 19 SUR 29 - REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


8.2.4 Gain annuel net sur la facture énergétique
L’investisseur cherche généralement à chiffrer l’économie financière annuelle que
l’installation du système solaire permet de réaliser.
Cette économie financière annuelle – qui ne dépend pas des subsides obtenus, mais bien
du prix de l’énergie payé par le gestionnaire du bâtiment - est calculée par l’auditeur pour
chacune des options retenues.
NB : Cette économie financière n'est valable que pour le prix de l’énergie de référence et
évolue proportionnellement au prix du combustible. Une augmentation moyenne de 50%
du coût du combustible utilisé par l'établissement au cours des 25 prochaines années (soit
une augmentation annuelle de moins de 3%, chaque année durant 25 ans), résulte en un
accroissement de 50% de l’économie financière générée par le chauffe-eau solaire.
De la même manière, le temps de retour calculé en divisant simplement le coût de
l'investissement dans le chauffe-eau solaire par l'économie financière qu'il engendre, est à
réviser à la baisse à chaque augmentation du prix de l'énergie.
A l'inverse, le coût de l’investissement ‘solaire’ par kWh économisé reste stable et garanti
pendant toute la durée de vie de l'installation.

Taille du système Energie Gain financier annuel Gain financier annuel au


(capteurs plans vitrés) économisée au prix de référence prix moyen du gaz estimé
du gaz au moment de par le Bureau Fédéral du
[kWh/an] l'étude (S0) [€/an] Plan (S2) [€/an]

120 m² et 4 000 l 75 795 2 357 3 183


Tableau 4 : Diminution de la facture énergétique

8.3 Bilan environnemental


8.3.1 Economie d’énergie primaire
L’économie de combustible peut être convertie en économie d’énergie primaire. En effet,
chaque kWh de gaz, de mazout et surtout d’électricité consommé par l'utilisateur final
correspond à une consommation plus importante de ressources énergétiques lorsqu’on
prend en compte l’énergie nécessaire à l'extraction, au traitement et au transport du
combustible ainsi que les pertes de distribution.
NB : Les facteurs de conversion de kWh de combustible en kWh d’énergie primaire en
Région wallonne sont les suivants :
• Mazout : 1
• Gaz naturel : 1
• Electricité : 2,5

PAGE 20 SUR 29 – REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


8.3.2 Emissions de CO2 évitées
Les émissions de CO2 ont un impact négatif sur l'équilibre climatique de la planète.
Connaissant les répercussions d'un tel bouleversement, il est primordial de tout mettre en
œuvre pour réduire massivement et rapidement les émissions de CO2. Le recours accru à
l'énergie solaire permet de réduire ces émissions de manière significative.
Les émissions de CO2 évitées grâce au chauffe-eau solaire dimensionné selon un
optimum économique sont synthétisées dans un tableau (voir ex. Tableau 5). Ce tableau
présente pour chacune des options retenues, les émissions de CO2 évitées chaque année
et le total des émissions évitées sur la durée de vie économique de l’installation.

Taille du système Energie Réduction des émissions de CO2


(capteurs plans vitrés) économisée [tonnes de CO2]

[KWh/an] Par an Sur 25 ans

120 m² et 4 000 l 75 795 16,5 411

Tableau 5: émissions de C02 évitées par le système solaire optimal

Cela étant, le projet d’installer un système solaire afin de diminuer les émissions de CO2
doit s'inscrire dans une approche globale de réduction de la consommation d'énergie du
bâtiment qui privilégie l’isolation de l’enveloppe, le remplacement des anciennes
chaudières et la parfaite régulation des équipements de production de chaleur et de froid.

NB :
Les coefficients d'émission de CO2 varient d’un combustible à l’autre et d'une région à
l'autre. Les valeurs à retenir pour la Région wallonne sont exprimées en g équivalent
CO2/kWh primaire sur PCI, incluant les émissions liées à la production et au transport du
combustible, soit :

Bois-énergie 40 g CO2/kWh
Huile végétale 65 g CO2/kWh
Gaz naturel 251 g CO2/kWh
Mazout 306 g CO2/kWh
Charbon 385 g CO2/kWh
Electricité 456 g CO2/kWh électrique
Tableau 6: coefficients d’émissions de C02 des combustibles (Région wallonne)

PAGE 21 SUR 29 - REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


9 MESURES DE CONSERVATION D’ENERGIE ET ASPECTS SANITAIRES
De nombreux établissements disposent d’une installation de production d’eau chaude peu optimale
voire vétuste, tant du point de vue de la production, du stockage que de la distribution de chaleur.
L’auditeur veille à recommander dans son rapport les mesures de conservation de l'énergie à
mettre en œuvre parallèlement ou indépendamment de l’installation solaire.
Les mesures URE les plus courantes en matière d’ECS concernent le potentiel de réduction des
consommations ainsi que l’isolation des réservoirs de stockage et de la boucle de distribution.

Par ailleurs, comme dans toute installation de production d’eau chaude sanitaire à usage collectif, il
faut s’assurer que le temps de séjour et la température de l’eau sanitaire dans les ballons de
stockage garantisse une protection suffisante contre le risque de prolifération des bactéries
(légionelles et autres).

Plusieurs sortes de bactéries pathogènes ‘opportunistes’ sont présentes dans les eaux à
T°≤ 55°C. Parmi les 43 espèces de Légionelles, une seu le est véritablement dangereuse:
la Légionella Pneumophila, provoquant des infections graves avec syndrome pseudo-
grippal.
En dessous de 19 à 20°C, elle est présente en faibl e concentration mais prolifère dans les
eaux stagnantes entre 25 et 45°C, typiques des rése aux de distribution d’ECS. Elle se
transmet par inhalation de micro gouttelettes d’eau d’une taille inférieure à 5 µm et survit 2
heures dans l’aérosol (pour une humidité relative de 65%).
La prévention de la prolifération des légionelles commence par une bonne gestion
technique des installations, c’est à dire :
• Assurer une bonne circulation de l’eau dans tout le réseau de distribution et un
dimensionnement du stockage permettant d’éviter la stagnation ;
• Lutter contre l’entartrage et la corrosion par un traitement de l’eau et un choix de
matériaux approprié ;
• Mitiger l’ECS au plus près du/des point(s) de puisage ;
• En présence d’une boucle de circulation d’ECS, maintenir la température d’eau dans
tout le réseau à plus de 50°C sur le retour.

Au-delà de la gestion technique préventive, la désinfection thermique du réservoir


constitue une mesure de prévention efficace, conseillée pour les installations dont le
réservoir d’eau sanitaire ne fait pas l’objet de puisages réguliers et n’est pas maintenu à
60°C en permanence. En pratique, une élévation quot idienne du volume d’ECS à plus de
60°C est requise (température en sortie de ballon > 55°C).
Le tableau ci-dessous indique les plages de développement de la légionelle en fonction de
la température et les durées d’exposition aux températures nécessaires à sa destruction
préventive (avant prolifération):

Température de l’eau Temps de destruction


< 20°C Etat léthargique
20-46°C Croissance
50°C Croissance stoppée, mais survivance
55°C Plusieurs heures
60°C 32 min
66°C 2 min
70°C 1 min
Tableau 7: Temps de destruction de la légionelle en fonction de la température
En cas de prolifération, il faut procéder à un ou plusieurs chocs thermiques curatifs
consistant à élever la température du ballon et de tout le réseau de distribution d’ECS de
manière à faire s’écouler l’eau à tous les points de puisage à une température de 70 à
75°C durant ½ heure. De tels chocs thermiques stopp ent temporairement la prolifération
mais ne permettent pas d’éradiquer la légionelle, leur efficacité est dès lors limitée.
Le dimensionnement adéquat du volume de stockage est donc très important pour toutes
les installations de production d’ECS.

PAGE 22 SUR 29 – REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


En Belgique, la mise en œuvre de mesures de contrôle spécifiques est recommandée,
voire imposée pour toute installation dont le volume de stockage dépasse 400 litres. A
noter que la règlementation est plus restrictive en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.
Plus d’info sur la légionelle dans les installations sanitaires:
http://www.energieplus-lesite.be/energieplus/page_15594.htm
Quelques configurations courantes de dispositifs anti-légionelles sont illustrées en annexe.

PAGE 23 SUR 29 - REALISER UN AUDIT SOLAIRE- VERSION AVRIL 2011


10 CONCLUSIONS
Les conclusions du rapport d’audit récapitulent les avantages et inconvénients de chacune des
options proposées par l’auditeur, à la lumière des résultats des simulations et des hypothèses
retenues.
La configuration du système, le dimensionnement, le type de capteurs solaires et de stockage de
chaleur préconisés par l’auditeur pour l'établissement concerné doivent apparaitre dans les
conclusions.
L'option finalement retenue doit encore pouvoir être adaptée en fonction de l'importance relative
accordée par le commanditaire de l’étude à certains critères de décision (coût par kWh de
combustible économisé minimum, gain énergétique annuel maximum, réduction des émissions
CO2 maximum, …).
Les résultats chiffrés de l’option retenue par le bureau d’étude sont repris dans la conclusion.
Pour le détail des autres résultats, la conclusion du rapport renvoie au paragraphe correspondant.
ANNEXE 1 : TABLEAU DES RESULTATS DE L'AUDIT
SOLAIRE

Au début du rapport, l'auditeur synthétise les résultats de l'étude afin que le commanditaire
puisse saisir en un coup d'œil l'ensemble des résultats chiffrés et des critères décisionnels.
Ceux-ci sont de nature technique, économique et environnementale et doivent permettent
au maître d'ouvrage de fonder sa décision de poursuivre ou pas) le projet d'installer un
système solaire thermique sur le bâtiment audité.
Le tableau ci-dessous illustre les critères de décision à quantifier lors de l’audit par
l’exemple d'un rapport d'audit solaire effectué par le facilitateur solaire thermique grands
systèmes pour un immeuble de logements sociaux.

Projet
Etablissement Immeubles résidentiels
Fréquentation annuelle 291 résidents répartis
sur 136 logements

Consommations du bâtiment
3
Eau chaude sanitaire 3 281 m /an à 58°C
Coût actuel du kWh de gaz 2,6 c€/kWh HTVA
3,1 c€/kWh TVAC
Coût moyen du kWh de gaz pour les 25 3,5 c€/kWh HTVA
prochaines années selon les 4,2 c€/kWh TVAC
hypothèses du Bureau fédéral du Plan
Pré-dimensionnement de l’installation solaire
2
Superficie de capteurs plans 120 m
Volume de stockage (solaire + appoint) 4 000 litres
Bilan Energétique de l’installation solaire
Economie annuelle d’énergie 75 795 kWh
Taux de combustible économisé 20 %
(Fraction solaire utile)
Bilan Economique HORS SUBSIDES, TVA et frais d’études
Coût du système sans subsides - HTVA 99 648 €
Coût par kWh d’énergie économisée 5,26 c€/kWh
Bilan Economique AVEC SUBSIDES – TVA et frais d’études compris
Coût de l’installation tous frais et 60 210 €
subsides considérés
Coût par kWh d’énergie économisée 3,18 c€/kWh
Bilan Economique pour la collectivité des locataires
Augmentation du loyer annuel de la 1 825 €/an
collectivité
Diminution moyenne de la facture 3 183 €/an
énergétique de la collectivité
Bilan Environnemental
Emissions de CO2 évitées par an 16,5 tonnes/an
Emissions de CO2 évitées sur 25 ans de 411 tonnes
durée de vie

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ANNEXE 2 : REFERENTIELS SOLAIRE THERMIQUE

La Région wallonne met à disposition des gestionnaires, des Responsables Energie et des
bureaux d'études des outils pour les concepteurs et les maitres d’ouvrage, afin qu’ils
utilisent efficacement l’énergie solaire thermique dans les bâtiments.

Ces documents sont disponibles sur le site portail de l’énergie:


http://energie.wallonie.be/fr/le-solaire-dans-le-tertiaire.html?IDD=11320&IDC=6179

L'installation d'un système solaire thermique en toiture ou en façade d'une piscine, d'un
hôpital, d'une maison de repos, d’un immeuble à appartements ou de tout autre type de
bâtiment collectif peut produire suffisamment de chaleur utile sur l’année pour couvrir 20 à
50% des besoins en eau chaude sanitaire du bâtiment.
Dans certains cas, le système peut également offrir un soutien au chauffage, voire au
refroidissement des locaux et entraîner des économies d’énergie substantielles.

Les établissements du secteur tertiaire offrent généralement des caractéristiques


favorables à ce genre d’installation, telles que :
- toiture plate non ombragée,
- gaines techniques
- espace de stockage
- consommation d'eau chaude importante et régulièrement répartie sur l’année
-…

Dans le cadre du Plan d’action Soltherm Tertiaire, une série d'outils permettent d'évaluer
l'intérêt d'un système solaire dans un établissement donné et fournissent une aide à la
réalisation de ce type de projet.
• Au stade initial de la réflexion : une brochure explique le principe de fonctionnement d'un
grand système solaire thermique et offre un aperçu du potentiel par secteur ainsi que les
étapes d'une démarche projet
• Pour évaluer la pertinence d’une telle installation dans les conditions spécifiques à
l’établissement : un outil Excel de pré-dimensionnement -le Quickscan- estime la fraction
solaire optimale du système en fonction de la consommation d’ECS du bâtiment et des
contraintes en toiture.
L’outil calcule l’énergie primaire, les émissions de CO2 et le combustible économisé ainsi
que le montant de l’investissement (avec et sans subside), le temps de retour simple et la
valeur actuelle nette.
• Pour analyser la faisabilité technique et économique de l’installation, l'audit solaire
thermique permet de dimensionner le système à l’optimum et dresse un bilan énergétique,
économique et environnemental précis de l’installation, sur base de simulations
thermiques dynamiques.
Un cahier des charges type pour faire effectuer l’audit solaire thermique est disponible
pour les gestionnaires de bâtiment.
• En phase d’exécution, une check-list reprend les éléments essentiels à inclure dans le
cahier des charges relatif à l’exécution des travaux d'installation du système solaire
thermique.

Des aides à l’investissement (Soltherm, UREBA, Infrasport …) sont disponibles pour


stimuler la réalisation de ce type de projet.

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ANNEXE 3 : DISPOSITIFS DE DESINFECTION THERMIQUE
Pour remédier à la prolifération de la légionelle plusieurs configurations sont
envisageables, avec leurs avantages et inconvénients respectifs.

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Rédaction : Bernard Huberlant – Jérémie De Clerck

Editeur responsable : Dominique SIMON – Service public


de Wallonie – Avenue Prince de Liège 7 – B-5100 Jambes
Infos : http://energie.wallonie.be/fr/index.html?IDC=6018

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