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OBJECTIF
L’objectif du référentiel est de guider les bureaux d'études dans leurs analyses de
faisabilité d’installations solaires thermiques de grande capacités en leur fournissant une
méthode pour dimensionner l’installation optimale et des outils pour évaluer la
pertinence de l’investissement.
PUBLIC-CIBLE
Les bureaux d'études actifs dans le domaine de l'énergie solaire thermique, les
ingénieurs d’audits, les fournisseurs et concepteurs de systèmes solaires thermiques de
grande capacité...
1
3E ; Architecture & Climat ; 2003
INTRODUCTION
Un audit solaire est une étude de faisabilité relative à l'installation d'un grand
système solaire thermique de production d'eau chaude dans un bâtiment existant. Il
vise à :
• Dimensionner l’installation selon un optimum technico-économique
• Evaluer les possibilités techniques d'intégration du système solaire dans la
chaufferie existante
• Caractériser le système recommandé (spécifications techniques)
• Estimer l'impact énergétique, économique et environnemental de
l’investissement.
3
m /mois Profil mensuel type (ECS)
(à 60°C)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
r r rs ril i
vie vrie Ma Av Ma in llet ût re re re re
Jan Fé Ju Jui Ao t emb t ob mb mb
Sep O c Nove Déce
Q j = V × c × (Tc − T f )
Qd = Q j × 365
2
Quantité d'énergie à apporter par échange thermique pour élever d'un Kelvin la température de l'unité de masse d'une
substance
• Tf : température de l’eau froide à l’entrée de l’installation de production
Exemple :
Pour une température constante d’eau froide du réseau de distribution d’eau
potable de 10°C et une température constante de 60° C d’un volume d’eau
chaude sanitaire de 100 litres, stocké dans un ballon de stockage ;
La quantité d’énergie utile Qd, équivalente au contenu énergétique de l’ECS
produite durant un an, est calculée comme suit :
Qj = 100 [ℓ/j] x 1,163 [Wh/ ℓ.K] x (60 – 10) [K] = 5815 [Wh/j] = 5,8 kWh/j
Q aux, net = Q d + Q l
Qd
E aux =
η aux
E aux
C aux =
PCI
Connaissant le tarif du gaz ou du mazout pour le bâtiment, cette quantité de
combustible peut être exprimée en Euros.
6.4.3 Exemple de calcul de la consommation de combustible d’appoint pour un CESI
Qd 3000
E aux = = ≅ 4160 kWh / an
η aux 0,72
Connaissant les PCI du gaz et du mazout on convertit l’Energie consommée par l’appoint
en quantité de combustible consommée par l’appoint selon la formule :
E aux 4160
C aux = = ≅ 420 l de mazout
PCI 9,9
Investissement Net
COÛT = Durée de Vie * Apport Sol
Pour pouvoir comparer ce coût avec celui de l’énergie consommée pour produire l'eau
chaude dans la situation de référence (sans chauffe-eau solaire), l'auditeur calcule la
quantité de combustible que le chauffe-eau solaire permet d’économiser.
Connaissant le rendement de production d’eau chaude de l’appoint et la production
solaire, on peut calculer l’énergie d'appoint économisée grâce au chauffe-eau solaire en
divisant les apports solaires par ce rendement de production d’ECS :
Apports Solaires
Energie Economisée =
Rdt Appoint
On peut ensuite calculer le coût d’investissement dans le système solaire par kWh de
combustible économisé; soit le coût du kWh de chaleur solaire utile divisé par le
rendement de production d’eau chaude de l’installation existante.
Cette notion de coût d'investissement dans le chauffe-eau solaire par unité de combustible
économisé (exprimée en cEUR / kWh de combustible) permet la comparaison objective
suivante, si:
• économiser un kWh de combustible grâce au solaire coûte moins cher que le prix
actuel du kWh de combustible, alors le gestionnaire du bâtiment a intérêt à installer un
système solaire pour produire une partie de l’eau chaude consommée ;
• économiser un kWh de combustible avec un chauffe-eau solaire coûte plus cher que
le prix actuel de ce kWh de combustible, l'intérêt économique est moindre.
Le coût du chauffe-eau solaire par kWh de combustible économisé se calcule de la
manière suivante :
INV
C CES = × 100
n * (E Solaire η chaudière )
Où :
• CCES : coût du CES par kWh de combustible économisé (en cEUR/kWh de
combustible)
• INV : investissement net total dans le CES, subsides déduits (en EUR)
• n : durée de vie escomptée du chauffe-eau solaire (en année).
• ESolaire : apport énergétique solaire annuel utile (en kWh/an).
• ηchaudière : rendement global annuel de l'installation existante de production de chaleur
(en %)
• 100 : facteur de conversion EUR en centimes d'Euro.
Cela étant, l'estimation du coût de l'investissement par unité de chaleur solaire produite est
relativement simple, dans la mesure où :
• les coûts d’investissement de l’installation solaire peuvent être estimés avant mise en œuvre ;
• les coûts d'exploitation (achat de combustible) sont très faibles (énergie solaire gratuite,
maintenance supplémentaire limitée) ;
• les apports solaires moyens peuvent être évalués au départ des caractéristiques du chauffe-
eau solaire et du système d'appoint.
0.059
0.058
Coût par kWh de gaz économisé
HORS SUBSIDE S [€/kWh]
0.057
0.056
3000 l
0.055 4000 l
5000 l
0.054
0.053
0.052
0.051
0.050
60 80 100 120 140 160 180
Surface des capteurs [m²]
L’auditeur explique les chiffres du tableau par des phrases simple, compréhensibles par
une personne non experte.
Le bilan énergétique est l’occasion de signaler l’importance des mesures de conservation
de l'énergie à mettre en œuvre parallèlement ou préalablement à l'installation d'un chauffe-
eau solaire, pour réduire la consommation d’eau chaude de l’établissement.
L’auditeur inclura un commentaire expliquant les chiffres du tableau afin d’en faciliter la
bonne compréhension.
8.2.3 Rentabilité
Le coût de l’investissement dans l'installation solaire par kWh de combustible économisé
est un indicateur moins biaisé que le temps de retour simple pour évaluer la rentabilité
d’un chauffe-eau solaire.
Un tableau synthétique accompagné d’un commentaire reprendra cet indicateur de coût,
avec et sans subside(s) pour chacune des options retenues.
Ci-dessous, différents scénarios d'évolution du prix du combustible (ex: gaz naturel) font
varier la rentabilité de l’investissement initial dans un système solaire thermique (l’exemple
inclut les coûts d’installation, les frais d’études et la TVA, diminué des subsides Energie et
d’un prêt spécifique à la rénovation/construction de logements sociaux.
40 000
Bilan cumulé des coûts et bénéfices
30 000
20 000
10 000
[€ de 2004]
0
-10 000
-20 000
-30 000
-40 000
-50 000
-60 000
-70 000
Année 0 Année 5 Année 10 Année 15 Année 20 Année 25 Année 30
Cela étant, le projet d’installer un système solaire afin de diminuer les émissions de CO2
doit s'inscrire dans une approche globale de réduction de la consommation d'énergie du
bâtiment qui privilégie l’isolation de l’enveloppe, le remplacement des anciennes
chaudières et la parfaite régulation des équipements de production de chaleur et de froid.
NB :
Les coefficients d'émission de CO2 varient d’un combustible à l’autre et d'une région à
l'autre. Les valeurs à retenir pour la Région wallonne sont exprimées en g équivalent
CO2/kWh primaire sur PCI, incluant les émissions liées à la production et au transport du
combustible, soit :
Bois-énergie 40 g CO2/kWh
Huile végétale 65 g CO2/kWh
Gaz naturel 251 g CO2/kWh
Mazout 306 g CO2/kWh
Charbon 385 g CO2/kWh
Electricité 456 g CO2/kWh électrique
Tableau 6: coefficients d’émissions de C02 des combustibles (Région wallonne)
Par ailleurs, comme dans toute installation de production d’eau chaude sanitaire à usage collectif, il
faut s’assurer que le temps de séjour et la température de l’eau sanitaire dans les ballons de
stockage garantisse une protection suffisante contre le risque de prolifération des bactéries
(légionelles et autres).
Plusieurs sortes de bactéries pathogènes ‘opportunistes’ sont présentes dans les eaux à
T°≤ 55°C. Parmi les 43 espèces de Légionelles, une seu le est véritablement dangereuse:
la Légionella Pneumophila, provoquant des infections graves avec syndrome pseudo-
grippal.
En dessous de 19 à 20°C, elle est présente en faibl e concentration mais prolifère dans les
eaux stagnantes entre 25 et 45°C, typiques des rése aux de distribution d’ECS. Elle se
transmet par inhalation de micro gouttelettes d’eau d’une taille inférieure à 5 µm et survit 2
heures dans l’aérosol (pour une humidité relative de 65%).
La prévention de la prolifération des légionelles commence par une bonne gestion
technique des installations, c’est à dire :
• Assurer une bonne circulation de l’eau dans tout le réseau de distribution et un
dimensionnement du stockage permettant d’éviter la stagnation ;
• Lutter contre l’entartrage et la corrosion par un traitement de l’eau et un choix de
matériaux approprié ;
• Mitiger l’ECS au plus près du/des point(s) de puisage ;
• En présence d’une boucle de circulation d’ECS, maintenir la température d’eau dans
tout le réseau à plus de 50°C sur le retour.
Au début du rapport, l'auditeur synthétise les résultats de l'étude afin que le commanditaire
puisse saisir en un coup d'œil l'ensemble des résultats chiffrés et des critères décisionnels.
Ceux-ci sont de nature technique, économique et environnementale et doivent permettent
au maître d'ouvrage de fonder sa décision de poursuivre ou pas) le projet d'installer un
système solaire thermique sur le bâtiment audité.
Le tableau ci-dessous illustre les critères de décision à quantifier lors de l’audit par
l’exemple d'un rapport d'audit solaire effectué par le facilitateur solaire thermique grands
systèmes pour un immeuble de logements sociaux.
Projet
Etablissement Immeubles résidentiels
Fréquentation annuelle 291 résidents répartis
sur 136 logements
Consommations du bâtiment
3
Eau chaude sanitaire 3 281 m /an à 58°C
Coût actuel du kWh de gaz 2,6 c€/kWh HTVA
3,1 c€/kWh TVAC
Coût moyen du kWh de gaz pour les 25 3,5 c€/kWh HTVA
prochaines années selon les 4,2 c€/kWh TVAC
hypothèses du Bureau fédéral du Plan
Pré-dimensionnement de l’installation solaire
2
Superficie de capteurs plans 120 m
Volume de stockage (solaire + appoint) 4 000 litres
Bilan Energétique de l’installation solaire
Economie annuelle d’énergie 75 795 kWh
Taux de combustible économisé 20 %
(Fraction solaire utile)
Bilan Economique HORS SUBSIDES, TVA et frais d’études
Coût du système sans subsides - HTVA 99 648 €
Coût par kWh d’énergie économisée 5,26 c€/kWh
Bilan Economique AVEC SUBSIDES – TVA et frais d’études compris
Coût de l’installation tous frais et 60 210 €
subsides considérés
Coût par kWh d’énergie économisée 3,18 c€/kWh
Bilan Economique pour la collectivité des locataires
Augmentation du loyer annuel de la 1 825 €/an
collectivité
Diminution moyenne de la facture 3 183 €/an
énergétique de la collectivité
Bilan Environnemental
Emissions de CO2 évitées par an 16,5 tonnes/an
Emissions de CO2 évitées sur 25 ans de 411 tonnes
durée de vie
La Région wallonne met à disposition des gestionnaires, des Responsables Energie et des
bureaux d'études des outils pour les concepteurs et les maitres d’ouvrage, afin qu’ils
utilisent efficacement l’énergie solaire thermique dans les bâtiments.
L'installation d'un système solaire thermique en toiture ou en façade d'une piscine, d'un
hôpital, d'une maison de repos, d’un immeuble à appartements ou de tout autre type de
bâtiment collectif peut produire suffisamment de chaleur utile sur l’année pour couvrir 20 à
50% des besoins en eau chaude sanitaire du bâtiment.
Dans certains cas, le système peut également offrir un soutien au chauffage, voire au
refroidissement des locaux et entraîner des économies d’énergie substantielles.
Dans le cadre du Plan d’action Soltherm Tertiaire, une série d'outils permettent d'évaluer
l'intérêt d'un système solaire dans un établissement donné et fournissent une aide à la
réalisation de ce type de projet.
• Au stade initial de la réflexion : une brochure explique le principe de fonctionnement d'un
grand système solaire thermique et offre un aperçu du potentiel par secteur ainsi que les
étapes d'une démarche projet
• Pour évaluer la pertinence d’une telle installation dans les conditions spécifiques à
l’établissement : un outil Excel de pré-dimensionnement -le Quickscan- estime la fraction
solaire optimale du système en fonction de la consommation d’ECS du bâtiment et des
contraintes en toiture.
L’outil calcule l’énergie primaire, les émissions de CO2 et le combustible économisé ainsi
que le montant de l’investissement (avec et sans subside), le temps de retour simple et la
valeur actuelle nette.
• Pour analyser la faisabilité technique et économique de l’installation, l'audit solaire
thermique permet de dimensionner le système à l’optimum et dresse un bilan énergétique,
économique et environnemental précis de l’installation, sur base de simulations
thermiques dynamiques.
Un cahier des charges type pour faire effectuer l’audit solaire thermique est disponible
pour les gestionnaires de bâtiment.
• En phase d’exécution, une check-list reprend les éléments essentiels à inclure dans le
cahier des charges relatif à l’exécution des travaux d'installation du système solaire
thermique.