Vous êtes sur la page 1sur 26

NF ISO 7870-1

avril 2008
Indice de classement : X 06-036-1
ICS : 03.120.30
Cartes de contrôle

Partie 1 : Lignes directrices générales

E : E : Control charts — Part 1: General guidelines


D : D : Qualitätsregelkarten — Teil 1: Allgemeiner Leitfaden und Einführung
Norme française homologuée par décision du Directeur Général d'AFNOR le 19 mars
2008 pour prendre effet le 19 avril 2008.
Remplace la norme homologuée NF X 06-031-0, de décembre 1995.
Correspondance
Le présent document reproduit intégralement la Norme internationale ISO 7870-1:2007.
Analyse
Tout processus de production, de service ou d'administration comporte une certaine
quantité de variabilité due à la présence d'un grand nombre de causes. En conséquence, les
résultats observés d'un processus ne sont pas constants. L'étude de cette variabilité permet
de comprendre ses caractéristiques et ainsi fournir une base pour agir sur un processus.
Les cartes de contrôle sont un outil fondamental de la maîtrise statistique des processus
(MSP).
Le présent document constitue la première partie d’une série de normes sur les cartes de
contrôle.
Il donne une présentation générale des principes et concepts fondamentaux et donne les
rapports entre les approches afin d’aider à un choix convenant le mieux à une situation.
Il ne spécifie pas les méthodes de maîtrise statistique données dans les autres parties.
Descripteurs
 statistique
 analyse statistique
 échantillonnage
 contrôle de qualité
 contrôle statistique de qualité
 carte de contrôle
 généralités
 conditions d’utilisation.
Modifications
Par rapport au document remplacé, reprise de la Norme internationale.
Corrections
Par rapport au 1er tirage, modification de la mention de remplacement.
X06E
AFNOR
Méthodes statistiques

Président : M PERRUCHET
Secrétariat : M PARROT — AFNOR
M AGERON UTAC SAS
MME AMAROUCHE LNE

MME BERTHOU UTAC SAS

PR BONIFACE BRIGITTE BONIFACE

M BONJOUR DIRECTION GENERALE ALIMENTATION

MME BOULANGER ROHM AND HAAS EUROPE SERVICES APS

M CAZALBOU HENRI CAZALBOU

M CHAGNON RHODIA OPERATIONS — CRTL

M CHEROUTE RENAULT CONSULTING

MME JOLIVET ESSILOR INTERNATIONAL

M LEMAY NUMERAL ADVANCE

MME OUDIN DARRIBERE MME OUDIN DARRIBERE

M PELLEGRINI MICHEL PELLEGRINI

M PERNIER DAEI

M PERRUCHET UTAC SAS


M PESTIAUX TOTAL FRANCE

M PRIEL LNE

M SAINTVOIRIN CAP AFNOR

Références aux normes françaises


La correspondance entre les normes mentionnées à l'article «Références normatives» et les normes
françaises identiques est la suivante :
ISO 3534-2 : NF ISO 3534-2 (indice de classement : X 06-002-2)

Avant-propos
L'ISO (Organisation internationale de normalisation) est une fédération mondiale
d'organismes nationaux de normalisation (comités membres de l'ISO). L'élaboration
des Normes internationales est en général confiée aux comités techniques de l'ISO.
Chaque comité membre intéressé par une étude a le droit de faire partie du comité
technique créé à cet effet. Les organisations internationales, gouvernementales et
non gouvernementales, en liaison avec l'ISO participent également aux travaux.
L'ISO collabore étroitement avec la Commission électrotechnique internationale
(CEI) en ce qui concerne la normalisation électrotechnique.
Les Normes internationales sont rédigées conformément aux règles données dans
les Directives ISO/CEI, Partie 2.
La tâche principale des comités techniques est d'élaborer les Normes
internationales. Les projets de Normes internationales adoptés par les comités
techniques sont soumis aux comités membres pour vote. Leur publication comme
Normes internationales requiert l'approbation de 75 % au moins des comités
membres votants.
L'attention est appelée sur le fait que certains des éléments du présent document
peuvent faire l'objet de droits de propriété intellectuelle ou de droits analogues.
L'ISO ne saurait être tenue pour responsable de ne pas avoir identifié de tels droits
de propriété et averti de leur existence.
L'ISO 7870-1 a été élaborée par le comité technique ISO/TC 69, Application des
méthodes statistiques, sous-comité SC 4, Application de méthodes statistiques au
management de processus.
Cette première édition de l'ISO 7870-1 annule et remplace l'ISO 7870:1993.
L'ISO 7870 comprend les parties suivantes, présentées sous le titre général Cartes
de contrôle:
 Partie 1: Lignes directrices générales
Les parties suivantes sont en préparation:
 Partie 2: Cartes de contrôle de Shewart
 Partie 3: Cartes de contrôle d'acceptation de processus
 Partie 4: Cartes de contrôle de l'ajustement de processus
 Partie 5: Cartes de contrôle particulières
 Partie 6: Guide pour l'application des cartes de contrôles statistiques

Introduction
Tout processus de production, de service ou d'administration comporte une
certaine quantité de variabilité due à la présence d'un grand nombre de causes. En
conséquence, les résultats observés d'un processus ne sont pas constants. L'étude
de cette variabilité permet de comprendre ses caractéristiques et ainsi de fournir
une base pour agir sur un processus.
Les cartes de contrôle sont un outil fondamental de la maîtrise statistique des
processus (MSP). Elles fournissent une méthode graphique simple qui peut être
utilisée pour:
1. indiquer si le processus est ou n'est pas stable, c'est-à-dire s'il fonctionne
dans un «système stable de causes aléatoires» aussi connu comme variabilité
intrinsèque, et désigné comme étant dans un «état de maîtrise statistique»;
2. estimer l'amplitude de la variabilité intrinsèque du processus;
3. comparer des informations d'échantillons représentant l'état courant d'un
processus à des limites représentant cette variabilité, afin de déterminer si
le processus est resté stable ou non et si la variabilité a diminué ou non;
4. identifier, analyser et éventuellement réduire/éliminer les effets des causes
spéciales de la variabilité qui peuvent donner lieu à un niveau de
performance inacceptable du processus;
5. aider à réguler un processus en identifiant les schémas de variabilité tels
que tendances, suites, cycles et schémas similaires;
6. déterminer si le processus se comporte de manière prévisible et stable, de
telle sorte qu'il sera possible d'évaluer la capacité du processus à satisfaire
aux spécifications;
7. déterminer si l'on peut s'attendre à ce que le processus réponde aux
exigences du produit ou du service et déterminer l'aptitude du processus
pour la ou les caractéristiques à mesurer;
8. fournir une base d'ajustement du processus par prédiction en utilisant des
modèles à séries temporelles;
9. aider à l'évaluation de la performance d'un système de mesure.
L'un des avantages majeurs de la carte de contrôle est sa facilité de construction et
d'utilisation. Elle fournit au personnel de production ou de service, qu'il s'agisse
d'un opérateur, d'un ingénieur, d'un administrateur ou d'un responsable, un
indicateur continu du comportement du processus. Cependant, pour que la carte
de contrôle constitue un indicateur fiable et efficace de l'état du processus, il faut,
lors de l'étape de planification, prêter une attention toute particulière à des
questions telles que le choix du type de carte qui convient au processus objet de
l'étude et la détermination du plan d'échantillonnage adéquat.
Les concepts généraux utiles à une conception réussie d'une carte de contrôle sont
présentés dans la présente partie de l'ISO 7870.

1 - Domaine d'application
La présente partie de l'ISO 7870 présente les principaux éléments et démarches de
la carte de contrôle; elle identifie également une large gamme de cartes de
contrôle, y compris celles liées à la carte de contrôle de Shewhart, celles qui
mettent l'accent sur l'acceptation du processus ou les approches prédictives
continues.
Elle donne une présentation générale des principes et concepts fondamentaux et
illustre les rapports entre les diverses approches de cartes de contrôle pour aider à
choisir celle qui convient le mieux à des circonstances données. Elle ne spécifie pas
des méthodes de maîtrise statistique utilisant des cartes de contrôle. Ces méthodes
feront l'objet d'autres parties de l'ISO 7870.

2 - Références normatives
Les documents de référence suivants sont indispensables pour l'application du
présent document. Pour les références datées, seule l'édition citée s'applique. Pour
les références non datées, la dernière édition du document de référence s'applique
(y compris les éventuels amendements).
 ISO 3534-2, Statistique — Vocabulaire et symboles — Partie 2: Statistique
appliquée

3 - Termes et définitions
Pour les besoins du présent document, les termes et définitions donnés dans l'ISO
3534-2, ainsi que les suivants, s'appliquent. Dans certains cas, des précisions sont
ajoutées aux termes de l'ISO 3534-2.
3.1
carte de contrôle
graphique sur lequel sont reportées les valeurs d'une mesure statistique faite
sur une série d‘échantillons dans un ordre particulier pour orienter le
processus en fonction de cette mesure et pour contrôler et réduire la
variation
NOTE 1
L'ordre particulier est généralement fondé sur un ordre chronologique ou de
numéro d'échantillon.
NOTE 2
La carte de contrôle est plus efficace lorsque la mesure concerne une
variable du processus corrélée à un produit final ou à une caractéristique de
service.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.1]
3.2
carte de contrôle de Shewhart
carte de contrôle avec des limites de contrôle de Shewart principalement
utilisée pour différencier une variation sur la mesure reportée due à des
causes aléatoires et celle due à des causes spéciales[ISO 3534-2:2006, 2.3.2]
3.3
carte de contrôle pour acceptation
carte de contrôle principalement utilisée pour évaluer si la mesure reportée
peut satisfaire ou non les tolérances spécifiées[ISO 3534-2:2006, 2.3.3]
3.4
carte de contrôle d'ajustement de processus
carte de contrôle utilisant des modèles prévisionnels du processus, afin
d'estimer et de tracer le déroulement futur du processus si aucune
modification n'intervient et de quantifier les changements à apporter pour
que les écarts du processus restent dans des limites acceptables[ISO 3534-
2:2006, 2.3.4]
3.5
carte de contrôle à somme cumulée
carte CUSUMcarte de contrôle sur laquelle est reportée la somme cumulée
des écarts relevés sur les échantillons successifs par rapport à une valeur de
référence pour déceler des modifications du niveau de la mesure reportée
NOTE 1
L'ordonnée de chaque point représenté correspond à la somme algébrique de
l'ordonnée précédente et du dernier écart constaté par rapport à la valeur
de référence, cible ou de contrôle.
NOTE 2
La meilleure discrimination des modifications de niveau est obtenue lorsque
la valeur de référence est égale à la valeur moyenne totale.
NOTE 3
La carte peut être utilisée en mode de contrôle, de diagnostic ou de
prévision.
NOTE 4
En mode de contrôle, la carte peut être interprétée par superposition d'un
masque (par exemple masque en V) sur le graphique. Un signal se déclenche
lorsque le tracé CUSUM touche ou traverse le masque.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.5]
3.6
carte de contrôle par mesures
carte de contrôle de Shewart sur laquelle la mesure reportée correspond aux
données d'une échelle de valeurs continues[ISO 3534-2:2006, 2.3.6]
3.7
carte de contrôle par attributs
carte de contrôle de Shewart sur laquelle la mesure reportée correspond à
des données qu'il est possible de compter ou de classer[ISO 3534-2:2006,
2.3.7]
3.8
carte c carte de contrôle par comptage
carte de contrôle par attributs du nombre d'incidences dont la probabilité
d'occurrence est fixée
NOTE : Les incidences d'un type particulier, par exemple nombre d'absents,
nombre de clients éventuels, sont comptées. Pour ce qui concerne la
qualité, les incidences sont souvent exprimées en termes de non-conformités
et la probabilité établie concerne des échantillons à effectif constant ou des
quantités fixes de matériaux. Exemples: «défauts par 100 m2 de tissu» et
«erreurs par 100 factures».
[ISO 3534-2:2006, 2.3.8]
3.9
carte u carte de comptage par unité
carte de contrôle par attributs du nombre d'incidences par unité dont
l'occurrence est variable
NOTE : Les incidences d'un type particulier, par exemple nombre d'absents,
nombre de clients éventuels, sont comptées. Pour ce qui concerne la
qualité, les incidences sont souvent exprimées en termes de non-conformités
et l'occurrence variable concerne des sous-groupes à effectif variable ou des
quantités variables de matériaux.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.9]
3.10
carte np carte de contrôle du nombre d'unités classées
carte de contrôle par attributs du nombre d'unités d'un type donné dont
l'effectif d'échantillon est constant
NOTE : Pour ce qui concerne la qualité, la classification est généralement
établie en termes d'«unités non conformes».
[ISO 3534-2:2006, 2.3.10]
3.11
carte p carte de contrôle de proportion ou pourcentage d'unités classées
carte de contrôle par attributs du nombre d'unités d'un type donné par le
nombre total d'unités d'un échantillon (exprimé en proportion ou en
pourcentage)
NOTE 1
Pour ce qui concerne la qualité, la classification est généralement établie en
termes d'«unités non conformes».
NOTE 2
La carte p est plus particulièrement utilisée lorsque l'effectif d'échantillon
est variable.
NOTE 3
La mesure reportée peut être exprimée en proportion ou en pourcentage.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.11]
3.12
carte Xbar carte de contrôle des moyennes
carte de contrôle par mesures pour évaluer le niveau du processus par les
moyennes des sous-groupes[ISO 3534-2:2006, 2.3.12]
3.13
carte de contrôle des médianes
carte de contrôle par mesures pour évaluer le niveau du processus par les
médianes des sous-groupes[ISO 3534-2:2006, 2.3.13]
3.14
carte de contrôle à moyenne mobile
carte de contrôle pour évaluer le niveau du processus en se fondant sur la
moyenne arithmétique de nobservations successives
NOTE 1
Cette carte est particulièrement utile lorsqu'on ne dispose que d'une seule
observation par sous-groupe. Exemples: caractéristiques du processus telles
que la température, la pression et le temps.
NOTE 2
La dernière observation remplace la plus ancienne des n + 1 observations
précédentes.
NOTE 3
Elle présente l'inconvénient d'un effet de report non pondéré durant n
points.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.14]
3.15
carte de contrôle d'observations individuelles carte de contrôle X
carte de contrôle par mesures pour évaluer le niveau du processus en se
fondant sur les observations individuelles faites sur l'échantillon
NOTE 1
Cette carte est généralement associée à une carte à étendue mobile souvent
avec n = 2.
NOTE 2
Elle sacrifie les avantages du calcul des moyennes par réduction de la
variation aléatoire et sur les hypothèses du théorème de la limite centrale
selon une loi normale.
NOTE 3
Les valeurs individuelles sont exprimées par les symboles x 1, x 2, x 3,…
Parfois, le symbole y est utilisé à la place de x.
NOTE 4
Dans le cas des cartes pour les individus, le symbole R représente l'étendue
mobile, qui est la valeur absolue de la différence entre deux valeurs
successives:

NOTE 5
Adapté de l'ISO 3534:2006, 2.3.15.
3.16
carte de contrôle EWMA carte de contrôle à moyenne mobile et à pondération
exponentielle
carte de contrôle pour évaluer le niveau du processus selon une moyenne
mobile fondée sur une pondération exponentielle[ISO 3534-2:2006, 2.3.16]
3.17
carte de contrôle de tendance
carte de contrôle pour évaluer le niveau du processus fondée sur l'écart des
moyennes d'un sous-groupe par rapport à la tendance prévisible du niveau du
processus
NOTE 1
La tendance peut être déterminée de manière empirique ou par des
techniques de régression.
NOTE 2
Une tendance se définit comme une tendance croissante ou décroissante,
après exclusion de la variation aléatoire et des effets cycliques, quand les
valeurs observées sont reportées sur un graphique dans un ordre
chronologique.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.17]
3.18
carte R carte de contrôle d'étendue
carte de contrôle par mesures de la variation en considérant les étendues du
sous-groupe
NOTE 1
La valeur de l'étendue du sous-groupe est donnée par le symbole R, soit la
différence entre la plus grande et la plus petite observation d'un sous-
groupe.
NOTE 2
La moyenne des valeurs de l'étendue pour tous les sous-groupes est donnée
par le symbole R.
NOTE 3
Adapté de l'ISO 3534:2006, 2.3.18.
3.19
carte de contrôle s carte de contrôle de l'écart-type
carte de contrôle par mesures de la variation en considérant les écarts-types
du sous-groupe[ISO 3534-2:2006, 2.3.19]
3.20
carte de contrôle à étendue mobile
carte de contrôle par mesures de la variation fondée sur l'étendue des n
observations successives
NOTE : La dernière observation remplace la plus ancienne des n + 1
précédentes.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.20]
3.21
carte de contrôle pour plusieurs variables
carte de contrôle fondée sur les réponses de plus d'une variable corrélée,
combinée en une seule statistique d'échantillon pour chaque sous-groupe[ISO
3534-2:2006, 2.3.21]
3.22
carte de contrôle à plusieurs caractéristiques
carte de contrôle par attribut pour évaluer le niveau du processus, fondée
sur plus d'une caractéristique[ISO 3534-2:2006, 2.3.22]
3.23
carte de contrôle de démérite carte de contrôle de score
carte de contrôle à plusieurs caractéristiques pour évaluer le niveau du
processus, dans laquelle différents poids sont attribués à des événements en
fonction de leur signification perçue[ISO 3534-2:2006, 2.3.23]
3.24
ajustement du processus
action visant à réduire l'écart par rapport à la cible de la caractéristique de
sortie par contrôle prédictif et/ou contrôle rétroactif
NOTE : La surveillance continue permet de déterminer si le processus et le
système d'ajustement du processus proprement dit sont ou ne sont pas en
état de maîtrise statistique.
[ISO 3534-2:2006, 2.3.24]
3.25
contrôle prédictif
modifications compensatoires appropriées apportées à certaines autres
mesures de contrôle par la mesure des fluctuations d'une variable
d'entrée[ISO 3534-2:2006, 2.3.25]
3.26
contrôle rétroactif
modifications compensatoires appropriées apportées à la mesure de contrôle
en utilisant l'écart par rapport à la cible ou le signal d'erreur de la
caractéristique de sortie proprement dite[ISO 3534-2:2006, 2.3.26]
3.27
mesure de contrôle
mesure du processus modifiée en fonction du signal de commande de
manière à changer la valeur de la sortie du processus
NOTE 1
Le signal de commande peut être déclenché par des modifications
mesurables du processus.
NOTE 2
Adapté de l'ISO 3534-2:2006, 2.3.27.
3.28
auto-corrélation
corrélation interne entre les membres d'une série d'observations
chronologiques[ISO 3534-2:2006, 2.3.28]

4 - Symboles
n
effectif du sous-groupe
p
proportion ou fraction d'unités
R 〈MSP et échantillonnage pour acceptation〉
étendue
R 〈MSP et échantillonnage pour acceptation〉
étendue moyenne
s
écart-type de l'échantillon
x
valeur individuelle mesurée
x
valeur moyenne du sous-groupe
NOTE 1
Il est à noter que les directives de l'ISO/CEI, Partie 2, imposent d'abandonner
l'usage habituel de la MSP en ce qui concerne la différentiation entre les
termes abrégés et les symboles. Dans les Normes internationales ISO, un
terme abrégé et son symbole peuvent différer en apparence de deux façons:
par la police et par la disposition. Afin de distinguer les termes abrégés et
les symboles, les termes abrégés sont en Arial droit et les symboles en Times
New Roman ou lettre grecque italiques. Alors que les termes abrégés
peuvent être constitués de plusieurs lettres, les symboles ne peuvent être
constitués que d'une seule lettre. Par exemple, l'abréviation conventionnelle
de la limite supérieure de contrôle LSC est valable, mais son symbole dans
les équations devient U CL. Cela est appliqué afin d‘éviter de prendre les
lettres comme une indication d'une multiplication.
NOTE 2
Dans le cas de pratiques utilisées depuis de nombreuses années où un
symbole et/ou un terme abrégé veulent dire des choses différentes dans des
applications différentes, il est nécessaire d'utiliser une limite de champ du
sujet, 〈 〉, pour les distinguer entre eux. Cela permet d'éviter la confusion
des pratiquants par la création d'un terme abrégé et d'un symbole non
courants dans leur domaine particulier et qui sont différents dans les textes,
les manuels opérationnels et les logiciels dédiés. Un exemple est le terme
abrégé «R» et le symbole «R», qui signifie des choses différentes en
métrologie et en échantillonnage pour acceptation et maîtrise statistique
des processus (MSP). Le symbole «R» est différencié comme suit:
R 〈métrologie〉 reproductibilit
é
R 〈MSP et échantillonnage pour acceptation〉 étendue

5 - Concepts
5.1 - Carte de contrôle
La carte de contrôle est un affichage graphique de la
variabilité existante dans des données obtenues à partir du
processus. À des intervalles définis, on obtient des sous-
groupes d'individus d'un effectif spécifié et l'on détermine
la valeur d'une caractéristique ou d'une fonctionnalité des
individus. Les données ainsi obtenues sont en général
synthétisées au moyen de statistiques appropriées; ce sont
ces statistiques qui sont reportées sur la carte de contrôle.
Une carte de contrôle type comprend une ligne centrale
reflétant le niveau autour duquel on peut s'attendre à ce
que la statistique reportée varie. En outre, cette carte de
contrôle dispose de deux lignes (appelées limites de
contrôle), placées de chaque côté de la ligne centrale, qui
définissent une bande dans laquelle il est vraisemblable
que la statistique s'inscrive aléatoirement lorsque le
processus est maîtrisé.
Les deux limites de contrôle sont utilisées comme critères
de jugement de l'état de maîtrise d'un processus. Les
limites définissent une bande dont la largeur est en partie
déterminée par la variabilité intrinsèque du processus. Si la
statistique choisie s'inscrit dans la bande, la carte indique
que le processus est en état de maîtrise statistique et qu'il
peut donc continuer à fonctionner dans sa configuration
actuelle. Cependant, si la statistique ne s'inscrit pas dans
les limites de contrôle, cela indique qu'il est possible que le
processus soit à l'état «non maîtrisé». Ainsi, la carte de
contrôle fournit un signal suggérant qu'il est possible qu'une
cause spéciale de variabilité soit présente et que, en
conséquence, il est nécessaire d'intervenir sur le processus.
Les interventions possibles sur le processus sont les
suivantes:
1. entreprendre une analyse afin de déterminer la ou
les sources d'une cause systématique ou spéciale en
vue de l'éliminer, de la corriger ou d'en réduire les
effets futurs;
2. faire un ajustement du processus;
3. poursuivre le processus sur la base d'une évaluation
des risques;
4. arrêter le processus ou les mesures de confinement
jusqu'à ce que les corrections nécessaires aient été
effectuées;
5. dans les cas où les indications de cause spéciale sont
de nature positive (par exemple amélioration du
processus), garder la cause spéciale et la rendre
permanente, dans la mesure du possible.
Un second ensemble de limites, appelées «limites de
surveillance», est parfois placé sur la carte de contrôle.
L'observation d'un point tracé qui s'inscrit à l'extérieur des
limites de surveillance, mais qui reste dans les limites de
contrôle, indique que, bien qu'il ne soit pas nécessaire
d'agir sur le processus, il convient de lui prêter une
attention toute particulière, car il se peut qu'une cause
spéciale ait affecté le processus. Il peut alors s'avérer
avantageux de réduire le laps de temps jusqu'au prochain
échantillon et/ou d'augmenter l'effectif du prochain
échantillon afin d'anticiper plus rapidement les éventuelles
modifications du processus. Lorsque des limites de
surveillance sont incluses sur la carte de contrôle, les
limites de contrôle sont parfois appelées «limites d'action».
Les règles facultatives et supplémentaires utilisées pour
juger l'état de maîtrise d'un processus se présentent sous
diverses formes telles que des points de données
s'inscrivant dans les limites admissibles, mais présentant
une structure inhabituelle. Ces règles, souvent appelées
«règles de prise de décision», sont définies dans l'ISO 8258.
Lorsque l'objectif est l'acceptation du processus, il peut
être nécessaire d'inclure une ou plusieurs limites
supplémentaires, appelées limite(s) d'acceptation, qui
seront utilisées comme critères de décision afin de juger de
l'acceptabilité du processus. Voir 5.3.
5.2 - Maîtrise statistique d'un processus
Les cartes de contrôle sont souvent utilisées pour juger de
la stabilité d'un processus. Un processus est considéré être
dans un «état de maîtrise statistique» (le processus est
effectivement dit être «en état de maîtrise statistique») s'il
n'est affecté que par des causes aléatoires, c'est-à-dire si
aucune cause extraordinaire, inattendue, spéciale n'est
entrée dans le système. Ces causes spéciales peuvent
affecter soit le niveau auquel le processus fonctionne, soit
le degré de variabilité autour du niveau du processus, ou
les deux simultanément.
Par essence, lorsqu'un processus est «en état de maîtrise
statistique», il est possible de prédire de manière fiable le
comportement de ce processus, alors que lorsque des
causes non aléatoires (spéciales) entrent dans le système,
le processus est soumis aux résultats de ces causes et il
n'est pas possible d'en prédire l'aboutissement sans disposer
d'informations sur leur présence et leur répercussion.
Lorsqu'il est considéré qu'un processus n'est pas en état de
maîtrise statistique, il est dit en «état non maîtrisé» et une
intervention est nécessaire pour l'amener dans ledit état de
maîtrise statistique. Pour certains phénomènes
économiques ou naturels, il est admis qu'il n'existe pas de
façon connue d'intervenir et la carte de contrôle sert
simplement à identifier une absence de maîtrise.
5.3 - Acceptation d'un processus
Outre la surveillance de la stabilité du processus, les cartes
de contrôle peuvent également être utilisées pour juger de
l'acceptabilité d'un processus. Lorsque le processus est en
état de maîtrise statistique, il est possible de déterminer,
avec des risques maîtrisés d'erreurs de décision, si les
données de sortie du processus répondent ou ne répondent
pas aux exigences du produit ou du service. Cette
détermination est d'autant plus efficace que la variabilité
du processus est faible par rapport à la tolérance définie
par les spécifications. Dans de telles situations, il est admis
que le niveau de processus puisse temporairement passer à
un «état non maîtrisé» même si toutes les exigences du
produit et du service sont encore satisfaites. La carte de
contrôle est alors utilisée pour maintenir l'état acceptable
du processus, malgré la nature dynamique du niveau de
processus. Dans ce cas, il est nécessaire de disposer de
cartes de contrôle spécifiques, telles que décrites dans
l'ISO 7966.
5.4 - Gestion d'un processus avec dérive intrinsèque
Lorsque des perturbations ne pouvant être éliminées
entraînent une dérive du niveau du processus, par exemple
la concentration d'un produit chimique particulier dans un
lot, il se peut qu'il existe une variable compensatoire qui
peut être manipulée de manière à ajuster le niveau du
processus. Dans ce cas, des cartes spécialement conçues
peuvent être utilisées pour indiquer à quel moment et dans
quelle mesure il convient d'ajuster le processus pour
compenser les effets de la perturbation. Ce type de
maîtrise donne souvent lieu à une réduction significative de
la variabilité du processus. Il garantit notamment que le
processus ne sera pas ajusté plus souvent que nécessaire
(surajustement), ce qui au contraire, augmenterait la
variabilité intrinsèque.
5.5 - Risques d'erreurs de décision
Lors du jugement de l'état de maîtrise d'un processus fondé
sur un ensemble de règles de prise de décision et un
échantillon limité de points de données, deux types
d'erreurs de décision peuvent survenir.
Le premier type d'erreur (erreur de type I) se produit
lorsqu'un point tracé conduit à la décision que le processus
n'est pas en état de maîtrise statistique et nécessite une
intervention alors qu'en réalité le processus fonctionne
dans un système de causes aléatoires. Par conséquent, le
processus aura été déclaré à tort être en état «non
maîtrisé». Le risque de faire ce type d'erreur est appelé
risque alpha (α).
Le second type d'erreur (erreur de type II) se produit
lorsqu'une cause spéciale, affectant le processus, a eu lieu,
mais que les données du processus n'ont pas encore conduit
à la décision que le processus est en état «non maîtrisé».
Le processus sera déclaré à tort comme étant «en état de
maîtrise statistique» jusqu'à ce que la carte de contrôle
fournisse des indications contraires. Le risque de faire ce
type d'erreur est appelé risque bêta (β).
Pour maîtriser le risque de ces erreurs, les limites de
contrôle, les ensembles de règles de décision et les
effectifs d'échantillon peuvent être soigneusement choisis.
5.6 - Conception de recueil de données

5.6.1 - Généralités

L'élément le plus important du recueil de données est le


choix des caractéristiques à étudier et l'identification de
l'emplacement ou des stades de contrôle. La manière dont
les données sont recueillies revêt une importance
fondamentale pour que la carte de contrôle puisse
distinguer efficacement les causes aléatoires des causes
spéciales. En se fondant sur une compréhension de la
nature du processus et des données à recueillir, il faut
examiner avec attention la manière dont les échantillons
ou les sous-groupes doivent être définis, les effectifs
appropriés et la fréquence à laquelle ils sont obtenus.

5.6.2 - Évaluation du processus de mesurage

Quelle que soit l'activité de maîtrise du processus à mettre


en œuvre, il est d'une importance primordiale de s'assurer
de la validité du processus de mesurage. La variabilité
induite par les équipements de mesure doit être estimée
de manière à vérifier que le processus peut correctement
détecter une variation du produit et, par conséquent, que
les signaux de la carte de contrôle seront exempts d'erreur
de mesure (voir l'ISO 10012).

5.6.3 - Sélection de l'échantillon

Les échantillons sont des sous-groupes d'individus recueillis


à partir du processus, de manière définie. Les données
obtenues à partir des caractéristiques de ces individus sont
déterminées de sorte que les éléments statistiques, tels
que le nombre de non-conformités ou une moyenne ou
encore une étendue, puissent être calculés et reportés sur
la carte de contrôle.
Il est recommandé de sélectionner des échantillons ou des
sous-groupes rationnels de sorte que chaque sous-groupe
soit aussi homogène que le permet le processus. Au sein
d'un sous-groupe rationnel, la variation est présumée être
due uniquement à des causes aléatoires. Ces causes sont
des sources de variation dans le temps intrinsèques à un
processus donné. Les sous-groupes rationnels sont
sélectionnés de manière à permettre la détection de toute
cause spéciale de variation entre sous-groupes. La
variabilité à court terme est mesurée en utilisant la
variabilité au sein d'une série de sous-groupes
raisonnablement homogènes et elle détermine la position
des limites de contrôle sur la carte de contrôle, tandis
qu'une stabilité à long terme est en général évaluée en
termes de changement entre sous-groupes. L'ordre
chronologique constitue souvent une bonne base de
constitution de sous-groupes, car il permet de détecter les
causes spéciales qui peuvent apparaître en fonction du
temps. Cependant, d'autres bases, telles que la nécessité
d'étudier la variabilité d'un opérateur à l'autre, la
variabilité d'une machine à l'autre ou la variabilité d'un
fournisseur à l'autre, peuvent suggérer une définition des
sous-groupes par opérateur, machine ou fournisseur et non
en fonction du temps.
Il convient de soumettre le sous-groupe rationnel à toutes
les sources habituelles de variation aléatoire commune
pour qu'il ait une valeur significative. Par exemple, une
série de lectures répétitives sur une pièce dans un
instrument d'essai pourrait omettre la contribution de la
localisation de la pièce dans l'instrument ou du
prélèvement de l'échantillon. Si ces aspects sont
intrinsèques à un environnement d'essai habituel, la
réitération des relevés donnerait une estimation irréaliste
et faible de la variabilité intrinsèque du mesurage. Ainsi,
presque toute mesure réelle du processus apparaîtrait être
en état «non maîtrisé».
5.6.4 - Effectif de l'échantillon

Il convient de sélectionner l'effectif de l'échantillon de


manière à équilibrer la capacité de détection de petites
modifications du processus et le risque de non-détection
des causes spéciales. Des effectifs d'échantillon plus
grands, bien que plus onéreux, donneront une évaluation
plus précise du processus et, par conséquent, une meilleure
efficacité de surveillance. Cependant, si ces effectifs sont
trop importants, la probabilité d'occurrence des causes
spéciales sera plus élevée pendant la période de
prélèvement de l'échantillon, ce qui entraîne une
augmentation de la variation au sein de l'échantillon et, par
conséquent, un élargissement indu des limites de contrôle
provoquant l'occurrence sans détection de nombreuses
causes spéciales.
Dans le cas des données de type attribut, l'effectif
d'échantillon nécessaire pour détecter les changements de
proportion du processus sera généralement bien supérieur à
l'effectif nécessaire pour des données de type variable, car
les données de type attribut contiennent beaucoup moins
d'informations que les données de type variable.
Dans certaines situations, la formation de sous-groupes
n'est pas possible ou n'a pas de sens. On recueille alors des
informations sur des unités individuelles de sorte que, par
essence, l'effectif des échantillons est essentiellement de
1. C'est le cas lorsque l'essai est destructif ou que
l'échantillonnage est onéreux ou lorsque des mesurages
répétés sur le processus diffèrent uniquement en termes
d'instrument ou d'erreur d'analyse (processus continu ou par
lot).

5.6.5 - Fréquence d'échantillonnage

La fréquence d'échantillonnage dépend de l'amplitude de la


modification du processus considérée comme déterminante
pour une détection en temps opportun; elle dépend
également du coût du processus lorsqu'il fonctionne dans
un état de non-maîtrise statistique. Le nombre
d'échantillons à recueillir, d'un effectif donné, avant qu'un
signal ne soit détecté sur la carte, est d'autant plus grand
que la modification à détecter est faible. Le fait de
raccourcir la période entre les prélèvements d'échantillons
réduira la période qui précède la détection d'un éventuel
défaut du processus, et donc la période pendant laquelle le
processus peut avoir fonctionné dans un état non maîtrisé
et avoir ainsi donné lieu à des produits défectueux.
Cependant, il est également admis de tenir compte des
coûts d'échantillonnage et d'essai pour définir cette
période. Il convient de s'assurer que la période ne coïncide
pas avec des paramètres qui peuvent affecter le processus
(par exemple, prélèvement des échantillons
systématiquement réalisé au début de la période de travail
lorsque les températures sont faibles ou tous les 50es
produits, lors d'un nouveau lot de matières premières).
5.7 - Cartes de contrôle par mesures et par attributs
Les cartes de contrôle peuvent être utilisées pour des
données de type «variable» ou «attribut». Les données de
type variable constituent des observations obtenues en
mesurant et en enregistrant l'amplitude de la
caractéristique étudiée sur une échelle de mesurage
continu. Les données de type attribut représentent les
observations (qu'il est possible de compter ou de classer)
obtenues en notant la présence (ou l'absence) ou la
fréquence d'occurrence de certaines caractéristiques ou
attributs dans chacun des individus et en comptant
combien d'unités possèdent (ou non) l'attribut, ou en
déterminant la fréquence d'occurrence de la
caractéristique dans l'individu. Les résultats sont alors
exprimés en termes de fréquences ou de proportions.
Fondamentalement, les cartes de contrôle utilisées pour les
données variables (également appelées cartes de contrôle
par mesures) sont différentes des cartes de contrôle
utilisées pour les données d'attributs (également appelées
cartes de contrôle par attributs) du fait de la différence de
distribution de la caractéristique étudiée.
Pour la plupart des cartes de contrôle par mesures, on
suppose généralement que la distribution est normale et
les observations statistiquement indépendantes. Il résulte
de cette hypothèse que deux cartes de contrôle sont
utilisées dans le double objectif de maîtriser à la fois le
niveau moyen ou centre et la variabilité du processus. La
première implique le mesurage d'une valeur centrale telle
que la moyenne de l'échantillon, la médiane ou une mesure
unique de la caractéristique proprement dite si
l'échantillon comporte un seul individu. La seconde utilise
une mesure de la dispersion (variabilité) des observations
au sein de l'échantillon, comme l'écart-type de l'échantillon
ou son étendue, ou la différence absolue entre deux
observations consécutives si l'échantillon comporte un seul
individu à un point donné dans le temps. Les deux types de
cartes sont nécessaires pour que le suivi par carte de
contrôle par mesures soit efficace.
La distance entre les limites de contrôle sur la carte de
valeur centrale (moyenne) est une fonction de la variation
qui est surveillée sur la carte de dispersion. Pour construire
la carte de contrôle du niveau du processus (moyenne), il
est par conséquent important de vérifier que le processus
est en état de maîtrise statistique en termes de dispersion.
Pour la plupart des cartes de contrôle par attributs, on
suppose généralement une loi de distribution binomiale ou
de Poisson. Chacune de ces lois de distribution comporte un
paramètre unique qui doit être surveillé en termes de
stabilité du processus. Par conséquent, une seule carte est
nécessaire pour surveiller un processus ayant des données
de type attribut. Puisque l'écart-type de la proportion ou
du comptage peut être estimé une fois l'effectif de
l'échantillon et la proportion ou le comptage dans
l'échantillon connus, il est possible de déterminer les
limites de contrôle sur la carte par attributs.

6 - Types de cartes de contrôle


Le système de cartes de contrôle spécifié dans la présente
partie de l'ISO 7870 comprend les cartes de contrôle
correspondant aux caractéristiques de processus suivantes:
«stabilité de processus» et «acceptation de processus».
Lorsque l'objectif est d'atteindre ou de maintenir la
stabilité du processus, il est admis d'utiliser la carte de
contrôle de Shewhart (voir l'ISO 8258) et les cartes de
contrôle associées [cartes de contrôle à somme cumulée
(voir l'ISO/TR 7871), cartes de contrôle à moyenne mobile
et à pondération exponentielle (MMPE), cartes de contrôle
à moyenne mobile (MM)].
Des cartes de contrôle pour acceptation sont utilisées (voir
l'ISO 7966) lorsque l'objectif est d'atteindre l'acceptation du
processus. Cependant, l'ISO 7966 spécifie qu'il convient de
réaliser une étude préalable au moyen de la carte de
contrôle de Shewhart afin de vérifier la validité de
l'utilisation d'une carte de contrôle pour acceptation. Il est
également obligatoire de maintenir la maîtrise de la
variabilité du processus.
Les Articles 7 et 8 fournissent une description de certaines
cartes spécifiques au sein de ces types généraux.
En outre, l'Article 9 décrit des méthodes applicables
lorsqu'il n'est pas possible d'amener ou de maintenir le
processus dans un état de maîtrise statistique. Ces
méthodes maîtrisent les ajustements du processus afin de
maintenir le processus dans un état aussi proche que
possible de la cible.

7 - Cartes de stabilité du processus


7.1 - Généralités
La carte de contrôle de Shewhart existe sous deux formes générales.
La première forme est une carte de contrôle dont les limites de contrôle ne sont
pas prédéterminées. Cette carte utilise des limites de contrôle fondées sur les
données d'échantillon ou de sous-groupe reportées sur la carte. Cette forme de
carte de contrôle est utilisée pour déterminer si les valeurs observées pour une
série d'échantillons ont une amplitude de variation plus grande que celle résultant
de causes aléatoires seules. Par essence, ce type de carte est utilisé pour détecter
toute absence de maîtrise, notamment aux stades de la recherche et du
développement, lors d'essais pilotes préalables ou encore d'études initiales sur la
production et le service. Cette carte de contrôle est utile pour évaluer la variation
d'un nouveau processus, produit ou service, y compris la variation de la méthode de
mesurage. À ce stade, il faut apporter un soin particulier à l'interprétation des
signaux générés sur la carte, car les limites de contrôle sont fonction des données
reportées.
La seconde forme est une carte de contrôle dont les limites de contrôle sont
déterminées sur la base de valeurs types adoptées et applicables aux mesures
statistiques reportées sur la carte. Ces valeurs types peuvent se fonder sur:
 préalablement, des données représentatives (telles que celles obtenues
d'après l'expérience acquise en utilisant des cartes de contrôle dont les
limites de contrôle ne sont pas prédéterminées);
 une valeur économique déduite de la prise en considération des besoins du
service et des coûts de production; ou
 une valeur cible souhaitée et définie dans une spécification.
Cette forme de carte de contrôle est utilisée pour surveiller les processus en cours
en évaluant si les valeurs observées pour un échantillon ont une amplitude de
variation plus grande par rapport aux valeurs types adoptées que celle résultant de
causes aléatoires seules.
De préférence, il convient de déterminer les valeurs types comme décrit en a) ci-
dessus, car pour passer de la première étape à la seconde étape, à savoir de
l'utilisation d'une carte de contrôle à limites non prédéterminées à celle de cartes
de contrôle à limites déterminées, il est nécessaire d'assurer la continuité de la
maîtrise des processus.
Il est à noter que la seconde forme de carte de contrôle n'est pas uniquement
utilisée pour évaluer la constance du système de cause, mais elle permet
également de déterminer si le système de cause est correctement situé en termes
de valeurs économiques ou de valeurs cibles adoptées.
7.2 - Liste partielle des cartes de contrôle de Shewhart et cartes de contrôle
associées

7.2.1 - Généralités

Cette liste est divisée en trois catégories. Les deux premières, fondées sur des
observations indépendantes, utilisent des données soit obtenues à partir de chaque
sous-groupe, soit cumulées à partir de plusieurs sous- groupes. La troisième
catégorie comprend des données pour lesquelles l'hypothèse de l'indépendance
n'est pas valable.
7.2.2 - Cartes utilisant des données obtenues à partir d'un seul sous-
groupe rationnel pour chaque valeur reportée

7.2.2.1 - Données de variables

Les cartes qui peuvent être utilisées pour des données de variables obtenues à
partir d'un seul sous-groupe rationnel pour chaque valeur reportée incluent ce qui
suit:
 cartes de contrôle Xbar et R (moyenne pour la mesure de la tendance
centrale et étendue pour la mesure de dispersion) ou cartes de contrôle Xbar
et s (écart-type remplaçant l'étendue). Les cartes de contrôle des médianes
peuvent remplacer les cartes de contrôle des moyennes;
 cartes de contrôle X et étendues mobiles (voir 7.2.3);
 carte pour plusieurs variables.
Les cartes de contrôle pour plusieurs variables sont utilisées pour détecter des
modifications dans la moyenne ou dans la relation (covariance) entre plusieurs
caractéristiques associées. En général, une seule statistique synthétique déduite de
la combinaison des caractéristiques à maîtriser est reportée sur la carte.

7.2.2.2 - Données d'attribut

Les cartes qui peuvent être utilisées pour des données d'attributs obtenues à partir
d'un seul sous-groupe rationnel pour chaque valeur reportée incluent ce qui suit:
a) carte p (carte de contrôle de proportion ou pourcentage d'unités
classées);
b) carte np (carte de contrôle du nombre d'unités classées);
c) carte c (carte de contrôle par comptage);
d) carte u (carte de comptage par unité).

7.2.3 - Cartes utilisant des données à partir de plusieurs sous-


groupes pour chaque valeur reportée

7.2.3.1 - Carte de contrôle à étendue mobile (et carte de contrôle X, voir


7.2.2.1)

Dans certains cas, des observations individuelles sont reportées sur une carte de
contrôle X. Les étendues mobiles (différences entre deux observations
consécutives) sont ensuite reportées sur une carte à étendue mobile pour évaluer
et maîtriser la variation affichée par le processus.

7.2.3.2 - Cartes de contrôle CUSUM, ou carte de contrôle à somme cumulée


(voir ISO/TR 7871)

Les sommes cumulées de déviations d'observations individuelles ou de statistiques


synthétiques d'un sous- groupe, telles que les moyennes x , R, s, p obtenues à
partir de la valeur de référence sont reportées. L'état de maîtrise du processus est
déterminé en utilisant un dispositif appelé masque en V. Cette carte, en raison du
renforcement de l'effet de report, est généralement plus sensible aux petites
modifications de niveau que la carte de contrôle de Shewhart classique. De façon
équivalente, lorsque l'objectif est principalement de détecter des écarts par
rapport à des conditions standards, plutôt que de présenter une synthèse graphique
des données séquentielles, il existe une procédure CUSUM tabulaire qui ne
nécessite pas de carte, mais dont l'utilisation prévue est similaire. Une règle de
décision numérique remplace alors le masque en V. La procédure CUSUM, qu'elle
soit graphique ou tabulaire, présente l'avantage de fournir une estimation du point
de survenue éventuelle d'un changement de paramètre de processus.

7.2.3.3 - Cartes de contrôle à moyenne mobile et à pondération


exponentielle (MMPE)

Les valeurs des observations individuelles ou des moyennes de sous-groupe ou des


étendues de sous- groupe ou encore des écarts-types de sous-groupe, obtenues à
partir des dernières observations et de toutes les observations précédentes, sont
moyennées, mais les pondérations utilisées sont réduites progressivement au fur et
à mesure que l'âge des observations augmente. Cette carte, en raison du
renforcement de l'effet de report, est généralement plus sensible aux petites
dérives, mais moins sensible aux grandes dérives de niveau que la carte de contrôle
de Shewhart.

7.2.4 - Cartes pour les observations non indépendantes (auto-


corrélées)

L'utilisation de cartes de contrôle par mesures est généralement justifiée par


l'hypothèse selon laquelle les données générées par le processus lorsqu'il est en
état de maîtrise statistique sont distribuées normalement et indépendamment avec
une moyenne et un écart-type fixes. Une perte de maîtrise résulte d'un
changement ou d'une dérive de la moyenne ou de l'écart-type (ou des deux) vers
une valeur autre que celle fixée.
L'une des plus importantes hypothèses concernant les cartes de contrôle est celle
de l'indépendance des observations. Les cartes de contrôle classiques ne
fonctionnent pas correctement si les données représentant les caractéristiques
qualité indiquent un niveau même faible d'association dans le temps, un
phénomène appelé auto-corrélation. Plus précisément, lorsque les données sont
auto-corrélés, ces cartes de contrôle induisent en erreur. Malheureusement,
beaucoup de processus de fabrication ne se prêtent pas à l'hypothèse
d'observations non corrélées ou indépendantes. Par exemple, dans l'industrie
chimique, des mesurages consécutifs sur des caractéristiques de processus ou de
produit sont souvent fortement corrélés; ou encore des procédures de mesures et
d'essais automatisées appliquées à chaque unité suivant l'ordre chronologique de
production révèlent souvent également la présence d'auto-corrélation.
Une démarche permettant de traiter ce type de processus auto-corrélé consiste à
diminuer la fréquence de prélèvement d'échantillons du flux de données du
processus de manière à affaiblir la structure de corrélation entre les données
d'échantillonnage. Bien que cette démarche semble simple, elle présente
l'inconvénient de ne pas utiliser les données disponibles de manière efficace et de
rendre la détection d'une réelle modification du processus plus longue que lorsque
toutes les données sont exploitées.
Il est préférable dans ce cas d'accepter l'auto-corrélation générée par la «dérive»
ou la «déambulation» dans le temps comme étant intrinsèque au processus. Les
données ajustées à ces modifications dynamiques produites par l'auto-corrélation
font l'objet d'une surveillance. Plus précisément, la structure de la corrélation des
données est modélisée au moyen d'un modèle à séries temporelles approprié. Cela
modifie les données pour éliminer le phénomène d'auto-corrélation; les données
modifiées, appelées résiduelles, désormais indépendantes, peuvent être reportées
correctement sur la carte de contrôle.

7.2.5 - Aptitude du processus

Une fois que le processus fonctionne en maîtrise statistique, sa performance est


prévisible et son aptitude à satisfaire la spécification peut être évaluée (voir l'ISO
8258).

8 - Cartes pour acceptation du processus


8.1 - Généralités
Ces cartes sont utilisées pour juger de l'acceptabilité d'un processus en maîtrisant
la proportion de données de sortie dépassant les limites de spécification. Deux
cartes de type Xbar peuvent être utilisées à cet effet, mais étant donné que leur
efficacité repose sur une variabilité de processus stable, il convient de noter que
l'utilisation simultanée d'une carte R (ou s) est obligatoire pour maîtriser la
variabilité intra-sous-groupe.
À la différence des cartes de contrôle de type Shewhart, l'intérêt de ces cartes
réside dans le fait que le processus n'a pas besoin de rester en état de maîtrise
statistique autour d'un niveau unique donné, mais, tant que la variabilité intra-
sous-groupe reste en état de maîtrise statistique, il peut fonctionner à tous les
niveaux au sein d'une zone donnée de niveaux établie par calcul déductif. Il est
supposé que certaines causes systématiques génèrent des dérives du niveau du
processus suffisamment faibles par rapport aux exigences relatives au produit ou
service qu'il ne serait pas rentable de tenter de les maîtriser plus étroitement;
c'est-à-dire que lorsque l'aptitude du processus est suffisamment grande, une
maîtrise trop stricte du processus peut se révéler trop onéreuse rapportée à la
valeur obtenue en retour. D'un autre côté, certaines dérives sont suffisamment
importantes pour devoir être détectées tôt, et il est important de considérer le
risque de leur non-détection.
L'élément clé qui distingue les cartes pour acceptation du processus des cartes de
Shewhart et des cartes de contrôle associées réside dans l'intégration de
spécifications dans les cartes; cet élément ne figure pas dans les cartes destinées à
vérifier «l'état de maîtrise statistique».
8.2 - Cartes de contrôle pour acceptation
Les cartes de contrôle pour acceptation tiennent compte à la fois du risque de
rejeter le processus lorsqu'il fonctionne à un niveau acceptable et du risque
d'accepter (ne pas détecter) le processus lorsqu'il fonctionne à un niveau
inacceptable. La procédure de conception de ces cartes est décrite ci-après.
Une zone de processus acceptables est définie, délimitée par des niveaux du
processus acceptables et un ensemble de niveaux du processus inacceptables. On
détermine ensuite l'effectif d'échantillon de sous- groupe requis pour satisfaire au
risque alpha spécifié de rejeter des processus qu'il convient d'accepter et le risque
bêta d'accepter des processus qu'il convient de rejeter. À partir de ces critères, des
limites de contrôle spécifiques sont calculées et affichées sur la carte pour
permettre à l'opérateur du processus de prendre une décision.
8.3 - Cartes de contrôle modifiées (cartes de contrôle dont les limites sont
modifiées)
La carte de contrôle modifiée est uniquement destinée à garantir avec un niveau
de confiance donné que le processus fonctionne à un niveau satisfaisant et ne
produit pas de non-conformités en proportion supérieure à une valeur spécifiée
pour un effectif de sous-groupe donné.
Les limites sont modifiées pour permettre à la moyenne du processus de varier au
sein d'une étendue choisie pour que la production de produits non conformes
n'excède pas la proportion spécifiée.

9 - Ajustement du processus
Il n'est parfois possible ni d'amener ni de maintenir un processus à un état de
maîtrise statistique du fait que certaines perturbations ne peuvent pas être
éliminées ou suffisamment réduites. Il se peut que les causes de ces perturbations
soient inconnues ou que leur élimination soit onéreuse. Contrairement à
l'utilisation de cartes de contrôle pour identifier des causes systématiques, l'accent
est mis ici sur le maintien du processus proche du niveau cible. Cela implique
l'utilisation de modèles prévisionnels de degrés de complexité variables permettant
de prévoir la situation du processus si son fonctionnement courant n'est pas
interrompu et de prendre des actions rapides en ajustant le niveau d'une variable
de contrôle pour empêcher le processus de s'écarter du niveau cible. Étant donné
que les éléments du modèle prévisionnel dépendent largement du processus
spécifique, les cartes d'ajustement du processus sont adaptées à une (ou à
plusieurs) application(s) particulière(s).
À la différence des cartes de contrôle traitées précédemment, on utilise des
estimations sur le niveau du processus, en se reposant sur l'hypothèse selon
laquelle le processus continuera à fonctionner en suivant son tracé actuel, qui
appellent à l'avance à des changements de processus pour éviter tout écart prévu
par rapport à la valeur cible. Un bon modèle prévisionnel peut réduire la variabilité
de manière très efficace. En revanche, il est probable qu'un modèle prévisionnel
médiocre entraîne une augmentation de la variabilité. L'efficacité du modèle
prévisionnel peut être évaluée en reportant les différences observées entre les
valeurs prévues et les valeurs réelles sur une carte de contrôle de Shewhart et en
vérifiant que la carte affiche un état de maîtrise statistique.
L'ajustement du processus repose sur la méthode suivante:
1. prévoir la prochaine observation en utilisant un modèle prévisionnel;
2. évaluer la différence entre la valeur prévue et la valeur cible;
 réguler la différence en modifiant le niveau d'une mesure de contrôle, le cas
échéant; dans ce cas, la mesure de contrôle est une variable dans le
processus qui, modifiée sous forme de fonction du signal de commande, est
propre à changer la valeur des données de sortie du processus.

Vous aimerez peut-être aussi