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26/11/2023 18:39 Observation participante à l’ère digitale, le projet Mémoires visuelles | Cairn.

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Observation participante à l’ère digitale, le projet


Mémoires visuelles
Raphaële Bertho, Ulrike Riboni
Dans La médiation numérique : renouvellement et
diversification des pratiques (2013), pages 65 à 76

Chapitre

Introduction

L a médiation des contenus numériques, ou la mise en relation des ressources et


des usagers, se pose en des termes spécifiques dès lors que l’usager est le
chercheur. Tout à la fois terrain d’enquête et lieu ressource, internet s’avère un
1

environnement d’une richesse incroyable pour la recherche dans de nombreuses


disciplines, autorisant l’accès et la consultation immédiate des ressources,
l’observation de leur circulation, l’ouverture d’un dialogue à l’échelle mondiale avec
les acteurs, mais aussi entre chercheurs. Des opportunités qui sont néanmoins à
mettre en regard des difficultés offertes en retour par ce matériau contemporain, du
point de vue de la pérennité des documents comme dans la détermination du
positionnement du chercheur au sein même du réseau qu’il observe. En effet, afin de
parer à la volatilité des documents, mais aussi afin de suivre l’évolution du terrain
d’enquête, le chercheur devient alors lui-même producteur de contenus, texte ou
images, et usager des outils numériques dans sa pratique quotidienne. Dès lors, il
semble qu’il faille interroger de fait la position de l’observateur-participant, et tenter
de redéfinir les modalités du rapport entretenu par le chercheur avec son objet
d’étude comme son terrain d’enquête dans l’environnement contemporain des
réseaux.

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On attribue la théorisation de l’observation participante à l’anthropologue Bronislaw 2


Malinowski (1963) dans ses études des sociétés mélanésiennes de l’Océan Pacifique
au début du siècle. Cette approche au terrain par l’immersion sera ensuite reprise
par de nombreuses disciplines, de la sociologie à la psychosociologie. Elle est définie,
en 1975 par Bogdan et Taylor comme « une recherche caractérisée par une période
d’interactions sociales intenses entre le chercheur et les sujets, dans le milieu de ces
derniers ». Aujourd’hui, à l’heure où Internet est conceptualisé tant comme une
culture que comme un contexte de l’interaction sociale, la recherche anthropologique
et sociologique réinvestit les anciens protocoles d’étude, notamment ceux de
l’observation participante. La Digital anthropology ou Digital ethnography connaît ainsi
un développement significatif. Mais dans cet espace social digital où les
communautés sont « virtuelles » et les identités « numériques », l’observation
participante nécessite une redéfinition même des protocoles. Par exemple, là où
Bogdan et Taylor (1975) ajoutaient « Au cours de cette période des données sont
systématiquement collectées (…) » (Bogdan et Taylor, 1975), le chercheur actuel est
confronté à un manque cruel d’outils de collecte et de sauvegarde de ces « données »
produites. En outre, au-delà des méthodes de l’anthropologie traditionnelle
(observation-participation, ethnographie, entretiens) les chercheurs sont amenés à
manipuler des données dont ils ne sont pas la source et parfois ne connaissent pas la
source (discours écrits ou oraux, images, vidéos…).

Ces questionnements théoriques et méthodologiques ont été au centre de 3


l’élaboration du programme de recherche pluridisciplinaire Mémoires visuelles,
portant sur la production et la circulation en ligne des images audiovisuelles liées à
des mobilisations sociales dans le monde contemporain. Ce programme associe des
anthropologues et des spécialistes des sciences de l’Information et de la
communication dans une double enquête : une enquête sur le Web afin de constituer
des corpus et d’en analyser les usages, une enquête auprès des mouvements sociaux
afin d’analyser leur rapport aux images. Les deux enquêtes convergent dans
l’archivage et le catalogage de ces vidéos. Cette dimension du programme est
intégrée au consortium IR Corpus « Archives des mondes contemporains » labélisé
en 2012. Le présent article expose le travail réalisé par les chercheurs associés au
projet [1], dont nous nous proposons de faire ici un exposé problématisé autour d’un
questionnement portant sur la nécessaire redéfinition de la posture de l’observateur-
participant. On notera que le projet Mémoires visuelles étant aujourd’hui dans sa phase
d’élaboration, il ne s’agit pas ici de l’exposé d’un bilan, mais de pistes
méthodologiques élaborées afin de répondre aux problématiques spécifiques
soulevées par l’objet de la recherche.

L’hypothèse de l’équipe Mémoires visuelles est que la nature de son terrain d’enquête, 4
aux dimensions temporelles et spatiales inédites, liant étroitement le réel et le
virtuel, nécessite la mise en commun des expertises de diverses disciplines que sont
l’histoire et la sociologie des mouvements sociaux, la sociologie des réseaux sociaux
et des nouveaux usages militants, l’histoire et l’anthropologie visuelle. Le

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renouvellement des protocoles d’enquête afin d’identifier les sources d’une part, soit
ici les productions audiovisuelles liées aux mobilisations sociales, et d’établir un
dialogue avec les acteurs d’autre part, ici les producteurs des vidéos et les acteurs des
mobilisations, est également nécessaire. Une double ambition à laquelle vont
répondre plus spécifiquement trois parties du programme de recherche. La première
est la volonté de mettre en place un outil de catalogage collaboratif des vidéos en
ligne, qui répondra à la nécessité première d’identifier les sources en faisant appel à
la mise en commun des connaissances et savoirs. Ce catalogue en ligne sera lié à une
plateforme de publication des recherches en cours, laquelle aura pour caractéristique
d’être publique et ouverte, dans une volonté de susciter un dialogue avec les acteurs
des mobilisations sociales comme avec les chercheurs travaillant sur d’autres
terrains de recherche ou dans d’autres disciplines. Enfin la dernière dimension du
programme sera la mise en place d’espace d’écritures visuelles, à travers la
production de réalisations audiovisuelles sur le terrain et de web-documentaires en
ligne. Cette analyse de l’image par l’image étant encore dans une dimension
expérimentale ne fera pas ici l’objet de développement.

1 – De nouveaux objets, de nouvelles pratiques

Il convient dans un premier temps de revenir sur les spécificités de cette production 5
audiovisuelle contemporaine que se propose d’étudier le programme Mémoires
visuelles afin de mieux saisir les orientations adoptées par les chercheurs. Les vidéos
étudiées sont intimement liées aux nouvelles formes de mobilisations sociales et
politiques qui émergent au début du xxie siècle, ayant en commun la jeunesse de
leurs protagonistes, les formes d’organisation réticulaire, l’extériorité par rapport à
l’espace politique et parlementaire traditionnel, la mobilisation des outils
numériques et de l’Internet, et la production d’image. Des spécificités qui s’ancrent
dans des contextes sociaux et techniques, l’analyse excluant ici néanmoins tout
déterminisme de l’un ou de l’autre, mais soulignant a contrario leur interaction (Jouet,
1993).

1.1 – L’image partagée


La dématérialisation des contenus apportée par l’informatique et leur diffusion 6
universelle par Internet confère aux œuvres de l’esprit une fluidité qui déborde tous
les canaux existants (Gunthert 2011 b). La reconfiguration structurelle des espaces de
l’image a lieu à partir de 2004 avec l’apparition du Web dynamique, dit « 2.0 ». Il
ébranle le partage entre espaces privés et espaces publics. Ainsi Flickr, fondé en 2004,
favorise une culture du partage, avec la promotion de l’accès ouvert et des licences
Creative Commons. YouTube, est fondé en février 2005 et associe gratuité, qualité de
l’affichage, simplicité, mise en ligne sans contrôle préalable, interface avec
commentaires, favoris, tags et groupe. Associés à l’essor des caméraphones connectés,

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les usages de l’image s’en trouvent durablement modifiés, notamment à travers le


développement d’usages communicants et conversationnels (Cardon et al., 2009) qui
s’installent au sein des réseaux sociaux en pleine expansion que sont Facebook, créé
en 2004, puis Twitter, créé en 2006.

Dans le débat culturel et intellectuel du début des années 2000, la figure de l’amateur 7
porte l’idée d’une production alternative de celle des industries culturelles, marquée
par la gratuité. Ce paradigme est inopérant pour l’analyse des phénomènes
contemporains. En effet, la notion d’amateur apparaît comme un héritage saturé qui
qualifie un statut aux contours imprécis, construit par opposition avec le monde
professionnel. La reconfiguration générale des conditions de production, comme de
diffusion et de réception, remettent en cause cette division binaire. Aujourd’hui les
conditions de production et d’usage des images reposent principalement sur une
distinction entre public et privé. Il ne s’agit donc plus de qualifier le producteur, mais
son image, ou les usages de l’image et leurs contextes.

L’un des usages qui marque assez tôt les observateurs est l’usage informationnel. La 8
démocratisation de la production de l’information est saluée dès 2004 par l’ouvrage
We the Media de Dan Gillmor (Gillmor, 2004). Ce que l’on désigne comme
« journalisme citoyen » donne vite lieu à des critiques de sa médiocrité technique
voire sa vulgarité voyeuriste. Or ces productions se diffusent et servent
ponctuellement de substitut lorsque l’industrie médiatique est en manque d’images.
Cette dimension s’affirme en particulier lors du Printemps arabe de 2011. On assiste
ainsi au glissement d’un usage privé sur la scène publique, sous la forme du
témoignage. Un autre de ces usages est militant (Granjon, 2009, Blondeau, 2007,
Bennett, 2003). Dans ce contexte, la vidéo militante s’est considérablement répandue
au cours des années 2000, à la faveur de l’augmentation des débits et du
développement d’outils de création et de diffusion sur Internet.

1.2 – Une mobilisation visuelle


On observe dans les mobilisations contemporaines une production d’images qui 9
constitue, par sa réalisation puis sa mise en ligne, un acte nouveau, souvent
anonyme, de participation individuelle au mouvement collectif.

On notera ici que l’image n’a pas été absente des séquences antérieures de 10
mobilisations, le support visuel ayant même été largement investi dès les premières
heures du xxe siècle par les protagonistes politiques. Cependant l’image s’insère là
dans un discours (Delporte, 2006) où son statut de l’ordre de l’illustration ou du
témoignage est toujours préétabli. Il en va autrement pour ces images circulant sur
la Toile depuis quelques années : n’illustrant pas un discours, elles se constituent
comme un acte autonome. Mises en ligne sur DailyMotion, YouTube, ou Tudou en

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Chine, elles ont une vie propre. Partagées en chaîne, elles peuvent faire le tour de la
planète… comme elles peuvent rester confidentielles (Bertho, 2012 b). Le sens des
mobilisations semble passer par l’image partagée.

En effet, cette dernière est considérée comme un des éléments fondamentaux du 11


nouveau « répertoire » des mobilisations (Tilly, 1995). C’est un répertoire mondial,
peu affecté par la nature du régime politique auquel sont confrontés les
protestataires. Cette mise en image constitue le mode de partage subjectif le plus
efficace au-delà de l’évènement. Loin d’être autonomes des actions in situ, ces
énonciations visuelles sont au contraire étroitement liées à la fois à la publicisation
de l’évènement par sa représentation, du fait de leur partage, et à l’établissement de
différentes formes de sociabilité, engendrant ainsi du lien social (Rigoni et Saitta,
2012). Elles sont alors à la charnière de deux espaces d’engagement politique, réel et
virtuel. Plus qu’un outil au service des luttes sociales, Internet devient ici un modèle
d’action, lequel, en associant la production individuelle et son partage sous la forme
de syndication, permet l’émergence d’une parole singulière (Blondeau, 2007). Dans
un format proche le plus souvent du rush, plans-séquence de quelques secondes à
plusieurs minutes sans montage ni construction narrative, cet ensemble d’images
donne à voir sinon la voix tout au moins le corps d’une singularité quelconque
(Agamben, 1990 et Bertho 2012 a).

1.3 – Des objets incertains, éphémères, en mouvement


Convaincus de l’importance de l’étude de ces nouvelles formes d’expressions 12
visuelles proliférant sur la Toile, les chercheurs du projet Mémoires visuelles se
confrontent néanmoins à la difficulté de saisir ces sources du fait d’une part de
l’étendue du terrain d’enquête ainsi dégagé, et d’autre part du caractère pléthorique
et auto-généré des matériaux analysables.

Un premier parti-pris a été de réduire le champ de la recherche autour de corpus 13


préalablement identifiés et géographiquement localisés que sont le Printemps arabe
au Maghreb et au Moyen-Orient, le Printemps érable au Québec, les mobilisations
écologiques et des Indignés en Europe, les mobilisations sociales en Chine, les
mobilisations urbaines en Afrique de l’Ouest ainsi que les mobilisations urbaines et
les mouvements noirs en Amérique du Sud (Chili et Brésil), n’excluant pas
néanmoins l’ajout de corpus supplémentaires.

Circonscription préalable du terrain d’étude qui n’évacue pas pour autant la 14


difficulté de l’identification des sources. En effet, chaque minute, le site YouTube
reçoit 60 heures de vidéos, dont un nombre incalculable documentant des
évènements collectifs. Pour les mots-clés « Iran protests » le site propose 11 000
vidéos, et pour « Iran election » 10 500. Les récents « Printemps arabes » ont produit
une quantité d’images sans précédent faisant exploser ces compteurs : 32 000
résultats pour « Tunisia protest », 96 800 pour « Syria protest », 123 000 pour « Egypt

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protest ». Des chiffres liés à la « circulation virale » des enregistrements vidéo,


lesquelles sont le plus souvent anonymes : deux dynamiques rendant
particulièrement complexe l’identification de ces ressources par le chercheur.

En outre, le Web est un terrain fluide et volatil. Serveurs, portails, éditeurs, objets 15
émis (images, textes, sons) y sont par définition éphémères, soumis à la mise à jour
régulière comme à la disparition (sans préavis). En effet, une analyse statistique des
sites ayant catalogué des vidéos des mobilisations arabes, réalisée par le laboratoire
« Web Science and Digital Librairies Research Group » de l’Université américaine
d’Old Dominion, révèle que la disparition de ces contenus répertoriés s’élevait à 10 %
tout juste un an après leur mise en ligne (Salaheldeen, 2012). Une vidéo peut ainsi
disparaître d’une seconde à l’autre, ses circuits de diffusion, et le sens de cette
diffusion, peuvent se transformer brutalement.

2 – L’identification des ressources

L’identification et la localisation des sources visuelles sont le préalable indispensable 16


à la mise en œuvre de tout travail de recherche et comme nous l’avons vu, cette
exigence se double ici d’un impératif de réactivité de la part du chercheur.

Or, localiser une vidéo d’une mobilisation sur la Toile n’est pas toujours aisé. Les 17
hébergeurs de contenus, que sont YouTube ou Facebook par exemple, ne possèdent pas
d’outil de recherche documentaire. La recherche par date est dans la plupart des cas
imprécise ou inexistante, et la recherche par mots-clés donne des résultats
parcellaires. Des études statistiques exhaustives se voient de fait exclues et le
protocole de recherche s’en trouve d’autant plus complexe à définir.

De nombreux autres acteurs journalistes, activistes et autres usagers du net, étant 18


concernés par le volume des informations ainsi que leur volatilité, des expériences de
recensement partiel des documents de la part de collectifs ou d’individuels voient le
jour. Parmi elles, des plateformes d’agrégations de contenu fonctionnant sur un
mode collaboratif ayant pour objectif premier la visibilité de ces vidéos sur la Toile se
pérennisent. Ainsi, le collectif Mideast Youth spécialisé dans la réalisation d’outils
multimédias destinés à soutenir l’accès à l’information, la liberté d’expression et les
droits des minorités, est à l’origine du projet Crowdvoice [2], plateforme sur les
protestations dans le monde. Crée en 2011 elle se distingue aujourd’hui de par son
audience [3] et sa vocation internationale, n’étant pas spécifiquement liée à une
mobilisation. Elle est basée sur le signalement collaboratif et la mise en ligne de
contenus photos et vidéos. Le site est ainsi hébergeur et miroir d’autres hébergeurs
tels que YouTube. Le site repose donc uniquement sur la contribution et le
signalement des internautes. Il se veut la « voix de la foule », crowdvoice, alimenté par
la foule, en crowdsourcing.

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Le néologisme crowdsourcing désigne le travail coopératif ou collectif littéralement 19


« nourri par la foule ». Avec l’émergence du travail en réseau, l’identification,
l’indexation, ou la classification d’objets divers peuvent désormais être réalisées par
des non-professionnels qui ont l’avantage du nombre et dans certains cas, d’une
certaine expertise (Peccatte, 2012). S’il peut désigner les démarches
entrepreneuriales visant à déléguer des tâches réalisées par un employé à un grand
nombre de personnes, il est également d’usage dans la recherche, en particulier dans
les Sciences – biologie, botanique ou astronomie – dans le but de recueillir une
grande quantité de données autrement inaccessibles à des équipes de chercheurs
aux moyens limités. Ainsi, le projet Planet Hunters lancé par l’Université Yale, destiné
à la découverte d’exoplanètes, des planètes situées hors du système solaire, s’appuie
sur la collaboration de passionnés disposés à analyser des données d’observation
fournies par le télescope spatial Kepler de la NASA depuis 2009. Deux d’entre eux,
ayant travaillé pendant des mois sur un objet qui présentait des anomalies
fournirent à l’équipe de recherche des preuves suffisantes pour suspecter de la
découverte d’une nouvelle planète. Les contrôles successifs réalisés par les
scientifiques leur donnèrent raison. De même, la collaboration du public aux fonds
d’archives s’avère souvent fructueuse. Un certain nombre de bibliothèques possédant
des fonds photographiques, comme la Library of Congress, ont ainsi participé au projet
The Commons lancé en janvier 2008 sur le site Flickr pour « augmenter l’accès aux
classeurs tenus par un établissement public » et « permettre au grand public
d’apporter des informations et des connaissances » [4].

Le projet Mémoires Visuelles entend s’engager dans ce rapport collaboratif avec les 20
internautes pour établir le catalogage des sources assorties de fiches documentaires
renseignées. En effet, si des sites tels que Crowdvoice sont des références précieuses
pour le chercheur, il n’a pas pour autant la maîtrise de son matériau et reste
dépendant de la politique de gestion de la plateforme. Une limitation qui est à
l’origine de la mise en œuvre par les chercheurs de leur propre catalogage des
sources, comme c’est le cas par exemple pour Alain Bertho, auteur et gestionnaire
depuis avril 2007 du site Anthropologie du présent [5]. Afin de constituer son corpus de
recherche, Alain Bertho effectue ainsi une veille quotidienne de portée
internationale, suivant un processus de repérage fondé notamment sur
l’automatisation d’une recherche textuelle. Une méthodologie systématique qui, si
elle permet de recouvrir un large champ, laisse néanmoins hors-champ les vidéos
non préalablement identifiées par le moteur de recherche. On peut noter ici que cette
méthodologie a pour avantage d’offrir une visibilité à sa recherche, de par sa
présence en ligne, et de susciter, de fait, commentaires et réactions de la part des
internautes, avec parfois le signalement de contenus. Cependant le site n’offre pas
d’outil standardisé permettant ce signalement.

Afin de pallier la difficulté de l’identification tout en gardant une maîtrise du 21


catalogage, le projet Mémoires Visuelles entend donc se doter d’un outil spécifique,
défini et établi par les chercheurs, et alimenté collectivement en sollicitant les

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internautes. Ce catalogue en ligne serait le point de départ à l’établissement de fiches


documentaires en incluant des premiers éléments d’indexation. Les chercheurs font
ainsi appel à la collaboration des acteurs et des internautes pour l’établissement de
leur corpus. Le catalogage en ligne s’avère donc une première étape de travail sur un
mode collectif qui établit un protocole d’enquête considérant les acteurs étudiés.
Cette première étape d’identification des sources doit servir de point de départ à
l’établissement d’une archive pérenne et à une analyse de la circulation de ces
sources sur la Toile [6].

3 – Une recherche à ciel ouvert

Enquêtant sur le terrain du web, le chercheur y participe de même à travers la 22


publicisation de ces travaux en ligne sur le mode du blog ou carnet de recherche. Une
pratique qui est aujourd’hui de plus en plus répandue et encouragée par nombres
d’universitaires qui, dans la lignée de Jenkins (Jenkins, 2012), soutiennent
l’importance de ces publications en ligne pour l’ensemble des pratiques
universitaires, lesquelles autorisent une mise en lien accélérée des personnes et des
recherches. Une ouverture de l’espace de la recherche sur le web qui n’est pourtant
pas sans soulever certains enjeux épistémologiques et méthodologiques dans le
cadre du projet Mémoires visuelles. En effet ainsi rendus publics, l’activité du
chercheur, sa réflexion, ses résultats, sont alors soumis au regard des acteurs de son
propre terrain dans une interaction qui peut être considérée aussi fructueuse que
dangereuse pour le bon déroulement de l’enquête, et semblent de ce fait impensables
sans une dimension éthique des règles de divulgation des matériaux et hypothèses
de travail (Bertho, 2013).

3.1 – Une recherche collaborative


Le parti-pris d’opter pour la mise en place de carnet de recherche en ligne est ici 23
déterminé d’une part par la volonté de travailler en relation avec le terrain d’enquête,
mais aussi du fait même de la nature des sources analysées et de la structuration de
l’équipe Mémoires visuelles. En effet, l’un des avantages premiers du blogging est la
possibilité d’insérer dans le corps même de la réflexion des contenus multimédias, ici
les vidéos de mobilisations. Cette forme de publication permet ainsi une articulation
entre l’analyse et son objet impossible sur les supports de l’édition classique. Par-delà
cette contingence de l’objet, les carnets de recherche doivent faciliter la mise en
commun des travaux de l’équipe Mémoires visuelles, laquelle est éclatée
institutionnellement entre six institutions et géographiquement sur au moins
quatre villes et deux continents. L’usage des outils de publication en ligne a donc
pour dessein de permettre d’amplifier la collaboration (Broudoux et Chartron, 2009),
créant une véritable synchronisation des recherches par-delà les distances
physiques. L’enjeu de la publicisation des recherches n’est donc pas ici véritablement

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la mise en avant d’une identité numérique des chercheurs ou la mise en œuvre d’une
science « réseautée » (Gallezot et Le Deuff, 2009, Faury 2012), mais véritablement la
mise en commun et le partage de travaux en cours d’élaboration pour permettre une
synergie des enquêtes réalisées sur le terrain comme sur la Toile.

Le modèle adopté est celui de la plateforme française Culture visuelle [7], qui se 24
présente comme un média social d’enseignement et de recherche ayant pour objet,
aussi précis que large, l’étude de la culture visuelle. Lancée en mai 2010, elle réunit
depuis quelques centaines de blogs ouverts principalement par des historiens d’art et
du visuel, des sociologues, des spécialistes des médias, des médiévistes et des
anthropologues, et réunit chercheurs et étudiants, mais aussi, en moindre
proportion, professionnels ou artistes (Gunthert, 2011 a). Ainsi que l’explique son
fondateur André Gunthert, la plateforme se fonde sur le modèle d’une publication
collaborative ouverte inspiré des Comptes rendus de l’Académie des sciences, créés
en 1835 par François Arago, qui se caractérise notamment par l’agrégation éditée. En
effet, la plateforme applique les principes du web participatif allié à celui des médias
sociaux, n’opérant aucune sélection lors de la publication des billets par chacun des
bloggeurs mais proposant une visibilité sélective de ces derniers sur une page
d’agrégation unique. Ce travail rédactionnel quotidien est le fait d’un comité
éditorial d’une dizaine de personnes. Ainsi aucune censure n’est faite, chaque
bloggeur étant responsable du contenu de son carnet de recherche, tout en
présentant les diverses publications sous une forme synthétique.

De la même façon, le projet Mémoires visuelles propose l’ouverture par chaque 25


chercheur d’un carnet de recherche et une valorisation des travaux à travers une
page d’agrégation de contenu autonome et gérée selon un principe similaire, afin de
permettre la mutualisation des ressources, le partage d’informations ou la discussion
(Broudoux et Chartron, 2009). On peut noter ici que la mise en place d’une telle
structure, qui nécessite l’appropriation par les chercheurs d’outils, mais aussi la mise
en place de pratiques spécifiques, repose sur la motivation d’une part, mais aussi sur
l’expérience d’un tel exercice de publicisation d’autre part. En effet, le constat est
unanime : le carnet de recherche en ligne induit, de par le format et le support de la
publication, une transformation de l’écriture du chercheur jusqu’à produire de
nouveaux types de documents, ainsi qu’un nouveau mode de communication
scientifique (Dacos et Mounier, 2010). Entre la note de travail et la réflexion finalisée,
le billet de blog constitue un entre-deux, élément d’une réflexion en cours, parfois
simple hypothèse de travail ou proposition de recherche, cependant toujours livrée
sous une forme nécessairement travaillée du fait de sa publicité.

In fine il s’agit ici d’utiliser la publication en ligne des recherches en cours non 26
seulement dans le but d’échanger entre chercheurs, au sein de l’équipe et plus
largement, sous la forme d’un « séminaire permanent » (Gunthert, 2010), mais aussi
et surtout pour les chercheurs du projet d’entrer en relation et en discussion avec
d’autres acteurs de la société civile.

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3.2 – La recherche par la conversation


Si l’intérêt de l’échange d’idées entre pairs est à l’origine même de l’élaboration de la 27
science, à travers notamment la disputatio, l’ouverture du chantier de la recherche au
grand public est une posture qui reste encore peu questionnée malgré l’usage
croissant des outils de partage en ligne par les chercheurs. Or il s’agit là pour le projet
Mémoires visuelles d’un point nodal de cette publicisation des travaux, dans l’idée
d’une observation participante qui livrerait au fur et à mesure l’état de ses réflexions.

Si les bienfaits du blogging scientifique au sein d’une communauté de chercheurs en 28


tant qu’accélérateur du temps de la recherche (Blanchart, 2010) sont largement
soulignés, l’ouverture hors du champ scientifique est le plus souvent envisagée sous
l’angle de la vulgarisation et non de la collaboration active des acteurs de la société
civile à la construction de la recherche. Or il semble que l’un des apports
véritablement novateur de cette pratique soit justement cette forme de
désintermédiation, avec la constitution d’un lectorat hétérogène de ces carnets de
recherches. Un intérêt qui ne se traduit pas nécessairement, il est vrai, par
l’engagement d’une conversation sous la forme de commentaires (Dacos, 2009).
Néanmoins certains chercheurs, profitant de ce nouvel espace de visibilité, en ont
fait le lieu même de la recherche, orientant ainsi leur écriture afin de susciter des
réactions et de récolter ainsi du savoir (Maresca, 2010 et 2013). Plus qu’un espace de
mise en visibilité de la recherche en cours, les carnets en ligne permettent alors
presque un renversement de la dynamique de recherche, suscitant en retour la
participation des acteurs de la société civile.

Les risques ne sont cependant pas nuls. En effet, un tel déplacement du lieu du 29
discours peut entraîner de fait un déplacement du chercheur lui-même vers un
positionnement qui quitte l’exigence de neutralité scientifique au profit d’une forme
d’engagement citoyen (Broudoux et Chartron, 2009). Cependant, au vu de l’objet ici
interrogé, il semble difficile de délier totalement la position de l’observateur de celle
du participant, de fait, aux discussions en cours sur la Toile. La publication des
travaux en cours est alors une manière de travailler au plus proche du terrain de
l’enquête, tout en conservant une éthique dans l’exposition des données collectées.
Une dimension qui sera à définir, dans le cadre du projet Mémoires visuelles, au fil de
la recherche et des situations de terrain rencontrées.

Les orientations adoptées dans le cadre du projet Mémoires visuelles tentent ainsi de 30
répondre aux questions soulevées par la nécessaire redéfinition des protocoles de
recherche dans un milieu médiatico numérique. S’il est admis que ce dernier tend à
ébranler le partage entre espace privé et espace public, il modifie aussi largement les
conditions de la recherche en rendant poreuse la frontière entre l’espace de
recherche et le terrain même de cette dernière. À travers la mise en place d’un outil
de catalogage collaboratif des vidéos en ligne ainsi que la publication ouverte des
recherches en cours, il s’agit de solliciter activement la participation des acteurs de la
société civile à la construction de la recherche à travers la mise en commun des
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connaissances et des savoirs. Ces axes méthodologiques, s’ils nous semblent ici
adéquats au développement de ces enquêtes sur les vidéos « amateurs » des
mobilisations, ne prétendent pas faire ici office de modèle, mais plutôt
d’expérimentations qui nécessiteront un positionnement réflexif sur ces outils et
méthodes tout au long de la recherche.

Une observation de la recherche en cours qui s’avère nécessaire en premier lieu pour 31
pallier les questionnements notamment éthiques soulevés par la pratique, avec la
volonté de tenter de proposer, par la mise en commun des expériences, des solutions
collégiales. D’autre part ces partis-pris sont le résultat des observations réalisées sur
les modes contemporains des mobilisations, lesquels se traduisent par
l’investissement d’un média, ici audiovisuel, et d’un mode de diffusion, les
plateformes de partage, spécifiques. Au vu de la rapidité de l’évolution des
technologies de l’information, on peut supposer que ces formes de médiactivisme,
pour reprendre ici le terme choisi par Blondeau (2007), vont tendre à se modifier
dans les années à venir. Un déplacement prévisible des acteurs et du terrain qui
entraîne de fait celui du chercheur et la nécessité de forger de nouveaux outils. En
effet, le chercheur se doit de continuer à observer pour pouvoir participer.

Notes

[1] Porté par la Maison des Sciences de l’Homme de Paris Nord, le projet associe deux
UMR (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement LAVUE UMR 7218
et Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative LESC UMR 7186), deux
équipes d’accueil de Sciences de l’Information et de la Communication (l’EA 4426
Médiation, Communication, Information, Art MICA de l’Université de Bordeaux et
l’EA 3388 Centre d’Étude sur les Médias, les Technologies et l’Internationalisation
CEMTI de l’Université de Paris 8), l’Institut National de l’Audiovisuel et le Centre
interuniversitaire de recherche sur les lettres, les arts et les traditions (Universités
UQAM/LAVAL/UQAC – Canada). Le projet est coordonné par Alain Bertho, Jacques
Guyot et Francine Saillant.

[2] Crowdvoice. Consulté le 25 oct. 2012. http://crowdvoice.org

[3] Le nombre de contributeurs ou de vidéos cataloguées est difficile à évaluer, mais


apparaît comme l’un des plus importants parmi les exemples similaires.

[4] The Commons. Consulté le 5 avr. 2011. http://www.flickr.com/commons#faq

[5] Anthropologie du présent. Consulté le 25 oct. 2012. http://berthoalain.com

[6] Nous ne reviendrons pas en détail ici sur ces aspects du projet, qui n’interrogent
pas directement la notion d’observateur participant.

[7] Culture visuelle. Consulté le 30 janvier 2013. http://culturevisuelle.org

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Résumé

FrançaisLes questionnements théoriques et méthodologiques portant sur le


nécessaire repositionnement du chercheur en milieu « médiatico numérique » ont
été au centre de l’élaboration du programme de recherche pluridisciplinaire Mémoires
visuelles, portant sur la production et la circulation en ligne des images audiovisuelles
liées à des mobilisations sociales dans le monde contemporain. Il s’agit ainsi de
proposer de renouveler les protocoles d’enquête en usant des moyens numériques
afin d’identifier les sources d’une part, soit ici les productions audiovisuelles liées
aux mobilisations sociales, et d’établir un dialogue avec les acteurs d’autre part, ici
les producteurs des vidéos et les acteurs des mobilisations, est également nécessaire.
Une double ambition à laquelle vont répondre plus spécifiquement deux parties du
programme de recherche. La première est la volonté de mettre en place un outil de
catalogage collaboratif des vidéos en ligne, qui répondra à la nécessité première
d’identifier les sources en faisant appel à la mise en commun des connaissances et
savoirs. Ce catalogue en ligne sera lié à une plateforme de publication des recherches
en cours, laquelle aura pour caractéristique d’être publique et ouverte, dans une
volonté de susciter un dialogue avec les acteurs des mobilisations sociales comme
avec les chercheurs travaillant sur d’autres terrains de recherche ou dans d’autres
disciplines.

Mots-clés

observation participante crowdsourcing recherche en ligne vidéo amateur

Plan
Introduction

1 -De nouveaux objets, de nouvelles pratiques


1.1 -L’image partagée

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1.2 -Une mobilisation visuelle
1.3 -Des objets incertains, éphémères, en mouvement

2 -L’identification des ressources

3 -Une recherche à ciel ouvert


3.1 -Une recherche collaborative
3.2 -La recherche par la conversation

Bibliographie

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Auteurs
Raphaële Bertho

Maître de conférences, Université de Bordeaux 3 (MICA)

raphaele.bertho@gmail.com

Ulrike Riboni

Doctorante, Université Paris 8 (LAVUE-CEMTI)

riboni.u@lescinéastes.org

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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2017


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