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Rôle du muscle strié squelettique dans la conversion de l’énergie

I-- Les manifestations mécaniques de l’activité musculaire :


 Réponse musculaire à une seule excitation :
- Suite à une seule excitation efficace, on obtient une seule réponse (myogramme) que l’on appel : secousse
musculaire isolée composée de 3 phases :
 1ier phase : temps de latence et qui correspond à la durée qui sépare le moment de l’excitation et le moment du
début de la réponse.
 2iem phase : phase de contraction et qui se traduit par une décroissance de la longueur du muscle et une
augmentation de son volume.
 3iem phase : phase de relâchement de durée légèrement supérieur à celle de la contraction et au cours de laquelle
le muscle reprend son état initial.

 Réponse musculaire à deux excitations efficaces de même intensité :


 Premier cas : lorsque les deux excitations sont suffisamment éloignées, on enregistre deux secousses musculaires
isolées et de même amplitude.
 Deuxième cas : lorsque les deux stimulations sont rapprochées et que la 2iem intervient pendant la phase de
relâchement de la 1iere secousse, on obtient une fusion (sommation) partielle des deux secousses musculaires avec
une amplitude importante de la deuxième secousse.
 Troisième cas : quand les deux stimulations sont très rapprochées et que la 2iem intervient pendant la phase de
contraction de la 1iere secousse, on obtient une fusion complète (totale) des deux secousses d’une amplitude plus
grande.

 Réponse musculaire à une série excitations efficaces successives et de même intensité :


 Premier cas : chaque excitation se produit pendant la phase de relâchement de la secousse relative à l’excitation
précédent, il y a fusion partielle de plusieurs secousses et on parle de tétanos imparfait.
 Deuxième cas : chaque excitation se produit pendant la phase de contraction de la secousse relative à l’excitation
précédent, il y a fusion totale de plusieurs secousses et on parle de tétanos parfait.

- Remarque :
- Après une activité prolongée du muscle, le myogramme d’une secousse élémentaire change tel que pour une
même excitation, on observe un allongement du temps de latence et de la phase de relâchement avec une
diminution de l’amplitude de contraction. On dit, alors, que le muscle est fatigué.

- Conclusion :
- Le muscle strié squelettique est caractérisé par les propriétés suivantes :
 Excitable.
 Conductible.
 Contractile.
 Fatigable.
 Obéit à la loi de recrutement.

II—Les phénomènes thermiques, métaboliques et énergétiques


Accompagnant la contraction musculaire :
1- Les phénomènes thermiques accompagnant
La contraction musculaire :

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- Suite à une contraction musculaire, il y a un dégagement de chaleur qui se fait en deux temps :
 Une chaleur initiale : qui se dégage rapidement au cours de la secousse musculaire. Elle comprend :
- Une chaleur de contraction ou appelée aussi chaleur d’activation et qui accompagne la phase de contraction
de la secousse musculaire.
- Une chaleur de relâchement appelée aussi chaleur de soutien et qui accompagne la phase de relâchement de
la secousse musculaire.
 Une chaleur retardée : qui se dégage lentement après la secousse musculaire.

- Les voies métaboliques responsable de libération de la chaleur initiale et la chaleur retardée sont : la
fermentation lactique pour la chaleur initiale et la respiration pour la chaleur retardée.

2- Les phénomènes métaboliques et énergétiques accompagnant


La contraction musculaire :
 Pendant un effort musculaire ascendant :
- On constate au début que la consommation d’O2 augmente avec l’augmentation de l’intensité de l’activité
musculaire, et que la concentration d’acide lactique est nulle.
- Dans un second temps on constate que la consommation d’O2 reste constante à la limite physiologique,
malgré l’augmentation de l’intensité de l’effort musculaire et que la concentration d’acide lactique commence
à augmenter progressivement.

 Pendant un effort musculaire intensif,


- Le muscle reçoit des quantités en O2 insuffisantes, ce qui lui mène à utiliser ses réserves et produire de l’acide
lactique. La quantité de cet acide lactique est proportionnelle à la quantité d’O2 supplémentaire que le muscle
en a besoin (crédit en O2).
- A la fin de l’activité, et en quantité suffisante d’O2 le muscle se débarrasse de cet acide lactique selon la
réaction suivante :
CH3_CHOH_COOH + 3 O2 ---------------> 3 CO2 + 3 H2O + E (chaleur retardée)

III—Structure et ultrastructure du muscle strié squelettique :


 Observation externe :
- Le muscle strié squelettique se compose de deux parties : une partie épaisse, molle et de couleur rouge riche
en myoglobine, et une partie fine de couleur blanche appelée tendon.

 Structure de la fibre musculaire :


Chacune des cellules est considérée comme unité structurale et fonctionnelle du muscle et est composée de :
 Membrane externe : membrane sarcoplasmique.
 Un sarcoplasme qui renferme :
- Plusieurs éléments parallèles appelés myofibrilles.
- Des réticulums sarcoplasmiques, organites spécialisé dans le stockage du calcium Ca2+.
- Des mitochondries.
- Plusieurs noyaux disposés à la périphérie d’où le nom de syncytium cellulaire.

 Ultrastructure de la myofibrille :
- Les myofibrilles montrent une alternance de bandes claires (I) et bandes sombres (A).
- Les myofibrilles sont des structures contractiles de nature protéiques. Elles sont constituées d’une succession
d’unités structurales appelées Sarcomères délimitées par deux stries Z.
- Les myofibrilles apparaissent constituées de deux types de myofilaments :
 Des filaments épais constitués d’une centaine de molécule de myosine, chaque molécule est formée d’un
bâtonnet et deux têtes.

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 Des filaments minces d’actine constitués par la polymérisation de molécules d’actine assemblées en hélice et
associées à deux autres types de protéines : la tropomyosine et la troponine.

IV—Mécanisme de la contraction musculaire :

 Comparaison :
- Par comparaison d’un sarcomère en état de contraction avec un autre en état de repos, on constate :
 Disparition de la bande H.
 Raccourcissement de la bande I.
 Rapprochement des stries Z et raccourcissement du sarcomère.
 Stabilité de la longueur de la bande A.
- Au cours de la contraction il y a glissement des myofilaments d’actine par rapport aux myofilaments de myosine.

 Les besoins d’un muscle au cours de sa contraction :


 Hydrolyse de l’ATP
 Le Ca2+
 Les têtes de myosines
 L’actine.

 Rôle du Ca2+ :
- La tropomyosine cache les sites de fixation des têtes de myosines sur l’actine.
- La fixation des ions Ca2+ sur la troponine entraine le déplacement de la tropomyosine ce qui permet la fixation des
têtes de myosine sur l’actine et formation des complexes A-M responsables de l’hydrolyse de l’ATP portée par ces
têtes de Myosine et libération de la chaleur selon la réaction suivante :

ATP + H2O ----------> ADP + Pi + Q (chaleur).

 Mécanisme moléculaire de la contraction musculaire :


 Etape d’accrochement :
- Les ions Ca2+ se fixent sur la troponine entraînant ainsi le déplacement de la tropomyosine d’où libération des sites
et fixation des têtes de myosine portant de l’ATP sur l’actine et formation des ponts transversaux, complexes A-M,
qui joue le rôle d’enzyme atpasique (myokinase).

 Etape du glissement :
- Le complexe A-M catalyse l’hydrolyse de l’ATP et libération d’énergie Mécanique nécessaire au pivotement des
têtes de myosines vers le centre des sarcomères ce qui permet le glissement des filaments d’actine sur les
filaments de myosine (contraction).

 Etape de décrochement :
- Décrochement des têtes de myosine de l’actine est assuré par l’absorption des ions Ca2+ par le réticulum
sarcoplasmique et la fixation d’une nouvelle molécule d’ATP sur ces têtes de myosine

 Etape de relâchement :
- Le rechargement en ATP des têtes de myosine entraîne leur redressement et le muscle revient à son état initial
pour une nouvelle contraction.

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V—Régénération de l’ATP nécessaire à la contraction musculaire :

- La régénération d’ATP se fait grâce à deux voies métaboliques :


 Voies rapides anaérobies :
- Cette voie elle-même comprend deux voies :
 La voie anaérobie alactique :
- Cette n’entraîne pas la production d’acide lactique, elle se déroule en une réaction catalysée par une enzyme
appelées PC Kinase. Cette voie est utilisée dans le cas d’un effort très bref et est accompagnée d’un dégagement
de chaleur de contraction.

ADP + PC --------------> ATP + C

NB :
- Une voie de régénération d’ATP en anaérobiose est permise grâce à une enzyme spécifique du muscle appelée la
myokinase selon la réaction suivante :

ADP + ADP --------------> ATP + AMP

 La voie anaérobie lactique :


- La régénération d’ATP s’effectue grâce à la fermentation lactique, elle intervient pour des activités mécaniques de
durée comprise entre 1 à 5 mn. Cette voie est accompagnée d’un dégagement d’une chaleur de relâchement

C6H12O6 + 2ADP + 2Pi ----------> 2CH3CHOHCOOH + 2ATP

 Voies lentes aérobies :


- La régénération d’ATP s’effectue grâce à la glycolyse aérobie en présence d’O2, et lorsque l’effort musculaire
dépasse la durée de 5 mn et est accompagnée d’un dégagement d’une chaleur retardée

C6H12O6 + 6 O2 + 36 ADP + 36 Pi --------------> 6 CO2 + 6 H2O + 36 ATP

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