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Introduction

Les indulgences ont un intérêt non négligeable. Elles constituent le trésor de la


miséricorde, offert de façon définitive, par les arrhes de la passion, mort et Résurrection du
Christ, et confié dans les vases d’argile fragile de l’Eglise pérégrinante. De fait, la doctrine de
foi sur les indulgences et leur louable pratique confirment les mystères si consolants du Corps
mystique du Christ et de la communion des saints, elles appliquent ces mystères avec une
spéciale efficacité pour obtenir la sainteté. Notre exposé essayera de mettre la lumière sur le
lien qui existe entre indulgence et miséricorde. Il se fera en quatre parties. D’abord, nous
partirons de l’historique de la pratique de l’indulgence pour en venir à ses effets et à sa forme.
Suivra ensuite le sens et la portée des indulgences aujourd’hui. Enfin, nous ferons un lien
entre l’indulgence, la miséricorde et le sacrement de la réconciliation.
1. Historique de la pratique de l’indulgence
1.1. Approche définitionnelle
Le mot Indulgence vient du latin « indulgeo, es ere, indulsi, indultum ». Ce verbe latin
signifie être bienveillant, gracieux, indulgent pour quelqu’un ; avoir de la complaisance pour,
céder à, autoriser, permettre, concéder, faire remise de. Le verbe fait partie des répons que
l’on a dans les diverses invocations dans les litanies des Saints. Dans l’Eglise catholique
Romaine, l’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés,
déjà effacée quant à la faute, que le fidèle, bien disposé et à certaines conditions déterminées,
reçoit par l’intervention de l’Eglise qui, en tant que ministre de la rédemption, distribue et
applique avec autorité, le trésor des satisfactions du Christ et des Saints1.
1.2. Origine et développement de la pratique de l’indulgence
La pratique de l’indulgence héritée du Droit romain, remonte au IIIè siècle. Il s’agit
alors de réintégrer dans le giron de l’Eglise, les chrétiens ayant apostasié pendant les
persécutions. Au XIIè siècle, elle reçoit une définition juridique dans les décrétales
pontificales : une distinction est clairement établie entre l’absolution, réservée à Dieu, et
l’indulgence, qui permet la réconciliation avec l’Eglise. L’indulgence est obtenue en
contrepartie d’un acte de piété (pèlerinage, prière, mortification…) effectué à cette fin dans un
esprit de repentir. Théoriquement, il n’existe pas de proportion entre la faute et cet acte de
piété : L’indulgence est réputée être l’effet de la communion des Saints. En pratique, il en va
bien autrement, en partie sous l’influence des peuples germaniques, dont la législation est en
fait un barème de réparation, et qui tarifie chaque faute. Les indulgences se calquent alors sur

1
Cf. Manuel des indulgences, Normes et concessions, Edition du Jubilé, Paris, 2000, p.21. cf. Code du droit
canonique, can.992.

1
les pénitentiels, ces manuels venus d’Irlande qui fixent pour chaque type de faute tant de jours
de mortification. Moins longue, l’indulgence tend à se substituer à la pénitence physique en
particulier pour les mourants.
Au milieu du XIè siècle, l’indulgence plénière apparaît. Elle est alors employée pour
encourager la croisade en Espagne.
Au début du XVè siècle, apparaît le commerce des indulgences avec l’antipape Jean
XXIII. Ses abus sont dénoncés par Jan Hus (1369-1415). En 1476, le pape Sixte IV décrète
que les indulgences peuvent s’acheter pour réduire le temps du purgatoire. Il est ainsi à
l’origine du commerce des indulgences à l’Eglise de Rome. C’est ainsi qu’on enregistrera
plusieurs dans l’Eglise. Parmi les abus, nous avons le cas de Johann Tetzel, chargé de vendre
les indulgences au nom d’Albert de Brandebourg. On lui attribue le slogan : « Aussitôt que
l’argent tinte dans la caisse, l’âme s’envole du purgatoire ». La pratique des indulgences est
donc de plus en plus perçue comme une forme de corruption au cours du XVIè siècle.

1.3 Réactions des Réformateurs contre la pratique des Indulgences


Des voix s’élevèrent contre ces abus réels ces abus réels. John Wyclif (1320-1384) et
Jan Hus (1369-1415) critiquèrent les indulgences à gagner par quiconque aiderait à la
construction de la nouvelle basilique de Saint Pierre. Martin Luther par le principe que Dieu
seul peut justifier le pécheur et la sola fide (seule la foi), dénonça les indulgences dans ses 95
thèses. Dans la thèse 27, il soulignait : « Ils prêchent l’homme, ceux qui disent qu’aussitôt
tintera l’argent jeté dans la caisse, aussitôt l’âme s’envolera du purgatoire »2. Selon Luther,
l’indulgence détourne les pécheurs de leur véritable devoir, la charité et la pénitence.
Le concile de Trente affirmera la nécessité des indulgences relative au pouvoir de
l’Eglise et aux mérites du Christ. Face aux abus, fut interdit tout trafic d’argent relatif aux
indulgences. Dans une perspective œcuménique, la question des indulgences fut discutée au
Concile Vatican II à l’issue duquel le Pape Paul VI publia la constitution apostolique
Indulgentiarum doctrina. La querelle des indulgences est donc l’une des causes du schisme
entre catholiques et protestants.

2. Effets et Forme de l’indulgence


2
Cf. Ambroise KINHOUN et alii., Guérir par les Sacrements, éd. IDS, Cotonou, 2016, p. 132.

2
2-1- Effets de l’indulgence
Selon la doctrine catholique, le péché est effacé par le sacrement du pardon
(confession). Mais ce sacrement n’enlève pas la peine temporelle due au péché, qui se traduit
généralement par un temps de purgatoire si elle n’est pas d’abord purgée sur la terre par des
actes de foi et de charité (actes de réparation). Cette peine temporelle peut être atténuée voir
effacée par l’indulgence. Les indulgences permettent aux fidèles d’obtenir pour eux-mêmes et
aussi pour les âmes du purgatoire, la rémission des peines temporelles suite à des péchés. Par
les indulgences, l’Eglise remet la peine temporelle due aux péchés en appliquant aux vivants,
par manière d’absolution, et aux défunts, par manière de suffrage, les satisfactions
surabondantes de la Vierge Marie et des saints, satisfactions qui constituent le trésor spirituel
de l’Eglise.
2-2- Forme de l’indulgence
Nous avons deux formes de d’indulgence. Il s’agit donc de l’indulgence temporelle ou
partielle et de l’indulgence plénière ou totale.
L’indulgence partielle se comptait traditionnellement en jours, en mois ou en années.
Cette durée ne prétendait pas correspondre à une remise directe de purgatoire équivalente.
Elle consiste à indiquer la remise de peine que voudrait une durée équivalente de pénitence
effectuée sous la loi des premiers canons de l’Eglise. Elle remet une partie de la peine
temporelle due au péché.
L’indulgence plénière est la « remise entière de la peine temporelle due au péché ; la
remise de la peine n’est pas la remise du péché, celle-ci étant le fruit du sacrement de la
Réconciliation ». Autrement dit, l’indulgence plénière remet toute la peine temporelle due au
péché. Pour gagner l’indulgence plénière, il faut :
- Etre baptisé et ne pas être excommunié (cf. code du droit canon 925 de 1917 ou can
996 de 1983);
- Avoir l’intention, au moins générale, de la gagner ;
- Accomplir intégralement les œuvres prescrites ;
- Etre en état de grâce, au moment du moins où l’on achève d’accomplir les œuvres
prescrites, et de plus, pour gagner entièrement une indulgence plénière, être détaché de tout
péché véniel.

3- Sens et portée des indulgences aujourd’hui


L’enseignement de l’Eglise sur les indulgences a été pendant longtemps très mal
compris. Certains chrétiens sont à l’affût de celles-ci pour « gagner des jours de purgatoire ».

3
D’autres les méprisent comme le signe d’une spiritualité calculatrice. D’autres encore s’en
servent pour attaquer l’Eglise qui les marchandait afin de construire ses églises. La grande
majorité les ignore et vit sans en profiter.
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique consacre pourtant neuf numéros à ce point de
doctrine qui se trouve au confluent de plusieurs vérités importantes de la foi chrétienne : le
sacrement de pénitence, la réparation des péchés, la communion des saints, le purgatoire et la
médiation de l’Eglise. C’est pour cette raison qu’il semble important de mettre en valeur ce
don de la miséricorde divine à l’homme.

3.1 Indulgence, un des trésors de la miséricorde


Les indulgences apparaissent donc comme un trésor qui a sa source dans le sacrifice
du Christ et dont la répartition a été remise à l’Eglise. Faire une démarche pour obtenir une
indulgence n’est donc pas un calcul mais un acte de confiance dans la Miséricorde de Dieu,
libre de donner ses bienfaits comme il le veut. Prier un chapelet dit en commun et avec toutes
les conditions requises et en recevoir la rémission de toute la peine due à nos nombreux
péchés peut paraître disproportionné et bien facile. Le trésor que les indulgences constituent
est trop immense et l’Eglise concède ordinairement voire quotidiennement la grâce des
indulgences à ses fils qui désirent les acquérir. Elle multiplie même les occasions pour que ses
fils en bénéficient afin de hâter leur propre sanctification ou l’œuvre de purification de nos
frères défunts.

3.2- Quelques actes indulgenciés


Ces actes sont nombreux, et décrits avec précision dans le Manuel des indulgences,
publié par la Pénitencerie apostolique en 2000. Mais pour notre présent travail, nous nous
sommes inspirés du fascicule : Les indulgences, un trésor de grâces à redécouvrir, publié par
le Père Alain DOSSEH, professeur de Théologie Morale, actuel curé de la paroisse Sacré-
Cœur de Cotonou/ Bénin. Parmi ces actes, on peut noter par exemple l’accord d’indulgence
partielle au fidèle :
 Qui en accomplissant ses devoirs et en supportant les adversités de la vie, élève son
esprit vers Dieu et fait une invocation pieuse, même mentalement, avec humilité et
confiance ;
 Qui fait son examen de conscience avec le ferme propos de la repentance et qui récite
l’acte de contrition ou toute autre prière approuvée (Je confesse à Dieu, le Psaume 50,
etc.) ;

4
 Qui récite le Magnificat, prie l’Angelus ou le Regina caeli ;
 Qui, par esprit de pénitence, se prive volontairement de quelque chose de permis (ce à
quoi il a droit et auquel il renonce) ;
 Qui se met volontairement au service des autres, dans leur besoin ;
 Qui récite la prière à l’Ange gardien.
L’indulgence plénière est accordée au fidèle :
 Qui visite le Très Saint Sacrement et reste en adoration pendant au moins une demi-
heure ; au fidèle qui participe dévotement à la procession du Saint Sacrement en la
solennité du Corps et du Sang du Christ ;
 Qui, le vendredi saint, participe dévotement à l’adoration de la croix ; au fidèle qui fait
le pieux exercice du chemin de croix ou s’unit dévotement au chemin de croix présidé
par le Pape et transmis par la radio ou la télévision ;
 Qui récite le chapelet à l’Eglise ou dans un oratoire, ou en famille, ou en communauté
religieuse ou dans une association de fidèles etc. ; au fidèle qui s’unit à la récitation du
chapelet par le Pape, transmise à la radio ou la télévision ;
 Au prêtre qui célèbre sa première messe en présence du peuple de Dieu et aux fidèles
qui y assistent ; et au prêtre en son 25ème, 50ème, 60ème et 70ème anniversaire de son
ordination sacerdotale et aux fidèles qui assistent à la célébration de la messe
jubilaire ;
 Au fidèle qui lit la parole de Dieu dans un texte approuvé sous forme de lecture
spirituelle, pendant au moins une demi-heure. Si le temps de lecture est moins d’une
demi-heure, l’indulgence est partielle ;
 Au fidèle qui, au jour mémorial d’un Saint récite une prière en son honneur, l’oraison
du missel ou toute autre prière approuvée par l’Eglise ;
 Il est accordé l’indulgence plénière applicable seulement aux âmes du purgatoire, au
fidèle qui, dans les jours du 1er au 8 novembre, visite un cimetière et prie pour les
défunts, même mentalement ; au jour de la commémoraison de tous les fidèles défunts
ou à la solennité de tous les saints, visite pieusement une Eglise ou un oratoire et y
récite 1 Pater et 1 Credo ;
 Le fait de recevoir la bénédiction Urbi et Orbi du pape, de renouveler les promesses
de son baptême le jour de la vigile pascale ou de visiter une basilique majeure de
Rome en récitant un Credo et un Pater. Il y en a donc de très ponctuels, mais certains
peuvent être posés tous les jours.

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Les indulgences plénières remettent la totalité de la peine due au péché. Les autres
indulgences sont partielles, c’est-à-dire remettent une partie de cette peine. Pour ces
indulgences partielles, l’Eglise parlait autrefois de « nombre de jours », indication qu’on peut
retrouver dans certains missels ou certaines chapelles. Elle ne parle plus que d’indulgence
partielle pour éviter que les fidèles croient qu’il s’agit de jours de purgatoire en moins et
tombent ainsi dans une vision comptable de la grâce.

3. 3- Conditions de la réception des indulgences


Il existe souvent un flou sur les conditions pour recevoir l’indulgence. Elles sont au
nombre de cinq. La première, c’est de poser l’acte indulgencié, par exemple adorer le Saint-
Sacrement une demi-heure et en ayant l’intention de recevoir ainsi l’indulgence. La deuxième
est de communier le jour même. La troisième de prier aux intentions du pape le jour même.
La quatrième de se confesser le jour même ou de l’avoir fait quelques jours avant – moins
d’une semaine environ. La cinquième est le détachement du péché : c’est la condition la plus
intérieure, dont on ne peut jamais être pleinement certain. C’est la plus importante, car c’est
en désirant être brûlé dès ici-bas par le feu de l’amour de Dieu que la peine due à nos péchés
peut être réparée. Concrètement, il peut être bon de réciter un acte d’abandon à Dieu, comme
la prière du bienheureux Charles de Foucauld ou un acte de contrition, en désirant ne rien
refuser à Dieu. Une autre condition est le passage d’une porte sainte.
4. Liens entre indulgence, Miséricorde et Sacrement de la réconciliation

4.1 Quel lien entre Miséricorde et sacrement de la réconciliation

Si la miséricorde ne se réduit pas au pardon, elle conduit de manière privilégiée au


sacrement de la réconciliation. En effet, c’est le lieu où l’on peut faire avec certitude
l’expérience de cette action amoureuse de Dieu qui vient guérir le cœur de l’homme blessé
par le mal qu’il capable de commettre. Notre péché, loin de faire fuir Dieu, appelle de lui une
consolation que son être de miséricorde est impatient de répandre. Le pape Jean Paul II
souligne « cette réconciliation, la Sainte Ecriture en parle, nous invitant à faire pour elle tous
les efforts possibles ; mais elle nous dit aussi que c’est avant tout un don miséricordieux de
Dieu à l’homme »3. Nous comprenons ici, le lien qu’établit le pape entre la miséricorde de
Dieu et le sacrement de la réconciliation.

En effet, le sacrement de la réconciliation est le signe de l’amour infini de Dieu. Le


pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une démarche vraiment sincère. En se
3
Jean Paul II, Exhortation Apostolique postsynodale, Reconciliatio et Paenitentia, n°4.

6
reconnaissant pécheur, nous croyons que l’Amour infini de Dieu est toujours le plus fort. Le
dialogue avec un prêtre est le signe efficace de la réconciliation avec Dieu et avec nos frères.
Le pardon de Dieu est exprimé par les paroles du prêtre : « Que Dieu notre Père vous montre
sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils il a réconcilié le monde avec lui et
il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise qu’il
vous donne le pardon et la paix ». Le pape François affirme dans ces termes : « le pardon
n’est pas le fruit de nos efforts, mais c’est un cadeau, un don de l’Esprit Saint, qui nous
comble dans le bain régénérant de miséricorde et de grâce qui coule sans cesse du cœur
grand-ouvert du Christ crucifié et ressuscité »4. Aussi, « les différentes formes du sacrement
de pénitence et de réconciliation gagnent à être déployées de manière complémentaire, et
même à constituer un système un système qui valorise la perception d’un Dieu de
miséricorde »5. Dans notre vie de foi, c’est au travers du sacrement de réconciliation en
particulier que nous percevons la miséricorde de Dieu. Dans le sacrement de la réconciliation,
Dieu nous appelle par notre nom, c’est-à-dire, pour une rencontre personnelle et intime. C’est
comme si Dieu voulait nous prendre à part pour un instant, comme de bons amis le font
souvent, et nous accorder sa pleine attention et sa miséricorde.

4.2 Indulgence et Miséricorde divine

L’indulgence est indulgence de Dieu. Elle ne se mérite pas, elle est pur don gratuit de
la divine Miséricorde. Dans le sacrement du pardon, le péché est pardonné. Mais il reste le
désordre causé par le péché, désordre qui nécessite réparation, ce qu’on appelle la « peine »,
qui donne lieu à la « pénitence » que le pécheur pardonné accomplit après avoir reçu le
pardon sacramentel. Dans cette perspective, le Pape François fait remarquer en ces termes :
« Dieu est toujours prêt au pardon et ne se lasse jamais de l’offrir de façon toujours nouvelle
et inattendue…dans le sacrement de la réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont
réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos
comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle
devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du
Christ(Eglise), et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir
avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché »6 . Ces
conséquences dues au péché, appelées peines temporelles, sont remises par la miséricorde de
Dieu que l’homme accueille et à laquelle il coopère par des actes de charité. C’est pourquoi le
4
Pape François, audience générale, 19 février 2014.
5
Maison-Dieu, Miséricorde et réconciliation, cerf, paru en décembre 2018, n°294.
6
Pape François, Jubilé de la miséricorde, extrait de la Bulle, 2 décembre 2015, MV n°22.

7
catéchisme dit : « Le chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les souffrances et
les épreuves de toutes sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort, d’accepter
comme une grâce ces peines temporelles du péché ; il doit s’appliquer, par les œuvres de
miséricorde et de charité, ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à
se dépouiller complètement du vieil homme et à revêtir l’homme nouveau »7. Les indulgences
apparaissent donc comme un trésor qui a sa source dans le sacrifice du Christ et dont la
réparation a été remise à l’Eglise. Faire une démarche pour obtenir une indulgence n’est donc
pas un calcul mais un acte de confiance dans la miséricorde de Dieu, libre de donner ses
bienfaits comme elle le veut.

Conclusion
Au demeurant, du fait que l’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due
aux péchés, certaines conditions sont nécessaires pour l’obtenir. Car, il n’y a pas d’indulgence sans
miséricorde et donc sans sacrement de pénitence. Trois conditions sont à remplir pour bénéficier d’une
indulgence : confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain
Pontife. De plus, la doctrine et la pratique des indulgences dans l’Eglise sont étroitement liées aux
effets du sacrement de pénitence. C’est pourquoi l’Eglise annonce la conversion et y invite. Cette
conversion est toujours le fruit du retour au Père riche en miséricorde. La connaissance authentique du
Dieu de la miséricorde, Dieu de l’amour bienveillant, est une force de conversion constante, non
seulement comme un acte intérieur d’un instant, mais aussi comme disposition permanente, comme
état d’âme.

7
Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1472.

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