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Ben Ali Bachira, Hammache Seddik. Cherchell : aspects urbanistiques de l'archéologie urbaine. In: Villes en parallèle, n°36-37,
décembre 2003. Villes algériennes. pp. 196-209;
doi : https://doi.org/10.3406/vilpa.2003.1397
https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_2003_num_36_1_1397
Abstract
The discussions on the future of the antique city of Cherchell stem from a basic idea, one which
explains in a given context the urbanistic aspects of urban archeology : how to reconcile archeology
and urban projects ? This can only be achieved through the use of suitable tools filling the existing
gaps in the urbanism instruments currently implemented in Algeria (PDAU and POS). These
instruments are characterized by passive protection of the archeological site, considering it a priori as a
non constructable area. It is then excluded from all urban dynamic circuits. These tools, consisting of
sheets listing and identifying the archeological sites, therefore illustrate the intermediate path between
that taken by those in favor of conservation and that taken by the advocates of the city. They simply
represent the operating mode of the archeological heritage project.
Bachira BENALI, Seddik HAMMACHE
■ Résumé : Cherchell : aspects urbanistiques de l’archéologie urbaine
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■ Mots clefs : archéologie urbaine, projet urbain, récupération, inventaire, parc archéologique
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considering it a priori as a non constructable area. It is then excluded from all urban dynamic
circuits. These tools, consisting of sheets listing and identifying the archeological sites, therefore
illustrate the intermediate path between that taken by those in favor of conservation and that taken
by the advocates of the city. They simply represent the operating mode of the archeological
heritage project.
H Key words I urban archeology, urban project, recovery, list, archeological heritage
à l’identification de ces lieux à travers des fiches analytiques, qui ne sont en fait
que des outils de lecture et de projet détaillant les éléments d’intérêt essentiel de
la structure urbaine.
Par une méthode de simulation, on considère ces éléments comme
cellules primaires d’un tissu : la ville. La fiche fait fonction d’un outil
microscopique, qui permet de donner une vision plus détaillée et une
décomposition de l’élément selon plusieurs systèmes contribuant à sa
compréhension. Cette décomposition selon plusieurs niveaux d’interprétation5
permet de mettre en évidence tous les problèmes, ce qui rend l’intervention plus
fiable. La recomposition de tous ces éléments au sein de la structure globale du
parc archéologique permet de donner l’intervention la plus exhaustive. Le
classement des informations, ainsi que l’emploi des connaissances collectées,
sont conditionnés par les buts et par les schémas logiques adoptés6.
Il ne s’agit pas uniquement de rendre explicite toute l’information que
recèlent les ruines de construction antique ; il ne s’agit pas non plus de
transformer en un système des éléments incompréhensibles, parce qu’ils ont été
déracinés du contexte d’origine. Assurer la proximité comme source narrative et
d’apprentissage collectif peut porter à la réinvention7 des aménagements perdus,
en les proposant à nouveau dans un contexte qui en exalte la valeur de
permanence.
Les thèmes projectuels pour les aires d’intérêt primaire, les ingrédients
principaux pour le projet d’une nouvelle structure par rapport aux éléments
invariants, devront être : le parc archéologique, le traitement des marges et
abords des sites archéologiques, et les modalités d’édification par rapport à
l’existant.
Le thème des abords est un thème diffus dans une ville historique où doit
être reconnu, consolidé et valorisé le thème du vide urbain. Les abords sont
ainsi un thème projectuel. Le thème du parc archéologique est un ingrédient
indispensable pour la conservation et la valorisation des sites archéologiques et
des profils naturels, mais aussi comme lieu de rencontre et d’agrégation de la
ville contemporaine, considérée comme lieu de séparation ou de transition entre
l’édifié et le non édifié, lieu privilégié de contact dans la forme de la ville, soit
par des espaces verts, soit des aires de grande vue panoramique. Les
caractéristiques archéologiques que possèdent ces aires suggèrent certainement
un usage prédominant comme parc. Mais leur rôle potentiel d’aires centrales,
exige qu’ils contiennent équipements et services à l’échelle de la ville. A cet
instant, le parc devient ainsi le centre-ville et le centre-ville est contenu dans le
parc8. Ainsi, peut être conçu le réseau vert.
Objectifs
Le projet tend à retrouver dans l’esprit du cardo et du decumanus
romains un système de cheminements (axes) qui permettent de définir toute la
ville à partir du centre, tout en tenant compte des apports des différentes
époques. Ainsi, les sites archéologiques, dépourvus de leur valeur d’usage,
peuvent disparaître à jamais. Pour cela, le projet étudié, vise à un contrôle
quantitatif formel des interventions, pour :
respecter et mettre en valeur les permanences archéologiques,
Il s’agit de faire coïncider ces espaces avec les lieux d’articulation forts et
lisibles qui régissent la composition urbaine. Le plan est conçu dans cette
perspective. Il doit être doté d’une souplesse qui en fera simplement une strate
d’un projet inachevé qui par conséquent peut recevoir d’autres transformations.
Par ailleurs, est mis en place un contrôle ferme des relations constantes utilisées
depuis toujours dans l’espace urbain (alignement, axialité, différents types de
symétrie...). Son contenu détermine en détail pour tout le territoire de la ville le
système des éléments de permanence physique, historique et urbaine.
Recommandations générales
L’objectif de cette intervention est de donner la dimension réelle à la
solution proposée. Les solutions peuvent aller de la protection pure et simple à
la nouvelle édification. L’hypothèse projectuelle d’un réseau vert est faite sur la
base de plusieurs critères dont les plus importants sont :
l’encadrement de la zone d’étude en un modèle d’ordonnancement d’un
parc archéologique ;
un projet unitaire et organique pour toute la ville dans laquelle est
constitué un système homogène et intégré des sites archéologiques ;
l’aménagement par partie pour la faisabilité et l’exigence
opérationnelle, mais selon un paramètre fonctionnel, morphologique et
dimensionnel, capable de garantir la continuité du projet ;
l’étude des abords pour individualiser toutes les possibilités d’accès
aussi bien fonctionnel que visuel et ressortir avec une solution
adéquate ;
la mise en évidence des parcours piétonniers à réaliser dans le système
pour l’émergence des signes historiques, archéologiques, et naturels,
dont la lecture en séquences est le moment projectuel à privilégier ;
la prévision des masses d’arbres de façon à souligner les parcours
piétonniers pour accentuer le caractère d’unité formelle et structurelle
du parc.
Règles d’intervention
Le projet urbain agit comme un élément venant renforcer les structures
déjà existantes dans la ville. C’est donc à partir d’une évaluation des
préexistences qu’il faut adopter le thème d’intervention, allant de la
requalification conservatrice à la nouvelle édification. Ainsi naît l’idée du
réseau vert qu’on interprétera à plusieurs niveaux, sur le plan géométrique et
formel:
établissement de l’implantation des constructions validées selon une
double trame,
celle de la structure antique (tracés hypothétiques de la trame romaine),
celle de la structure existante de la ville.
On se propose donc de créer ce réseau sur la base des axes qui relient
toujours les différents pôles à créer (éléments à haute charge significative)
2. Valorisation du car do
Ce sera l’axe qui rééquilibrera le sens du développement de la ville en
système de cheminements piétonniers Nord-Sud qui viennent se greffer sur
3. Projet de « places-portes »
S’il existe une architecture de la limite, elle a toujours été la résultante de
puissants phénomènes urbains, car le statut des villes anciennes, les nécessités
de défense par une limite physique qui protège la cité, ont généré jusqu’au
XIXe siècle une des structures des plans universels : enceinte fortifiée et ses
points de pénétration, les portes.
La porte ici est un lieu symbolique, lieu de charge intense, souvent le
siège d’institutions. La croissance du centre historique entraîne la désaffection
des anciens murs et leur substitution par des espaces urbains de type nouveau: le
boulevard. La récupération des portes romaines de la ville de Cherchell,
notamment porte d’Alger, porte de Ténès, porte de Miliana et porte Bab el Bahr,
est une tentative qui a pour objectif une simulation de l’évolution d’un lieu pour
démontrer ses potentialités. Cette tentative mène à la structuration de tout
l’espace à l’intérieur des limites des portes.
Ainsi, on a fixé plusieurs nœuds à différentes échelles et à plusieurs
niveaux d’interprétation :
nœuds à l’échelle territoriale : cas des quatre portes de la ville Nord-
Sud-Est-Ouest ;
nœuds à l’échelle urbaine : l’actuelle esplanade, porte de Ténès ; les
nœuds relatifs à l’emplacement des sites archéologiques ;
4. Le Forum
La partie du forum fouillée, qui est le premier épisode de la promenade
archéologique, est l’une des premières traditions urbaines de la ville romaine. Il
génère le point de concours des deux axes cardo et decumanus. Afin d’atteindre
la réintégration de l’image de cette partie de ville, on pense interpréter cette
expression et ce contenu sur les façades qui enveloppent cette partie et jusqu’au
point de concours actuel des deux axes. Dans cette partie du parc, des mesures
urgentes sont à établir : restauration immédiate de la mosaïque, puis protection
de site, soit par des résines, soit par une construction couverte.
5. Le théâtre romain
Le théâtre est situé au point de convergence de plusieurs axes {cardo, axe
parallèle au decumanus le reliant à l’amphithéâtre, aux thermes de l’Est et au
cirque romain). Cette convergence confère au site une situation stratégique apte
à être une place à l’échelle de la ville, dont l’enveloppe sera formée par un tissu
historique de valeur reconnue, mais dont l’état de dégradation est assez avancé.
Il est impératif de : réhabiliter les façades environnantes de la place ; restaurer la
7. Amphithéâtre
Porte du projet dans sa partie Est, cet amphithéâtre doit être l’objet d’un
projet de récupération selon les critères suivants : conserver ce qui reste de la
ruine et la protéger des intempéries et des effets de l’homme, créer un espace
vert ombragé environnant, pour prévenir toute intervention ultérieure pouvant
être source de nuisance pour la ruine ; mettre en évidence l’axe greffé sur le
decumanus et menant vers ce site, le mettre en valeur par des plantations pour
marquer sa configuration et sa perspective ; appuyer cet axe par une enveloppe
bâtie, contenant des fonctions et des activités d’appui à la ville et aux touristes
(accueil, documentation, hôtels).
■ Glossaire
■ Notes