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Documentation et recherche en

linguistique allemande
contemporain - Vincennes

Les problématiques énonciatives : Esquisse d'une présentation


historique et critique
Catherine Fuchs

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Fuchs Catherine. Les problématiques énonciatives : Esquisse d'une présentation historique et critique. In: Documentation et
recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°25, 1981. Dans le champ pragmatico-énonciatif. pp. 35-60;

doi : https://doi.org/10.3406/drlav.1981.970

https://www.persee.fr/doc/drlav_0754-9296_1981_num_25_1_970

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CATHERINE FUCHS

Les problématiques énonciatives :

Esquisse d'une présentation historique et critique

moderne,
Le
théorique
ter
de
tiques
problématique
rement
(évidemment
terme
l'énonciation
ici
Souvent
définie
(§deelle
"énonciation"
et
2.),
contribuer,
très
critique.
invoquée
est
énonciative
de succint),
et (§enfin
en
façon
1.),
fait
dans
appelle
C'est
enprécise
les
les
une
esquissant
(§où
les
grandes
à seront
théories
3.).
"re-découverte"
travaux
donc
une
; souvent
telle
questions
une
uncontemporaines
considérés
contemporains,
clarification,
panorama,
clarification
présentée
de successivement
théoriques
problématiques
un comme
énonciatives
"tour
l'énonciation
tant
que
soulevées
une
nous
de
historique
la
"découverte"
les
anciennes.
allons
question"
etpar
ancêtres
est
pragma¬
que
ten¬
la
ra¬

1. LES ANCÊTRES DE L'ÉNONCIATION.

Dans chacun des trois domaines constitutifs du "trivium" médiéval se


dessinent certaines problématiques, dont l'énonciation est clairement l'hé¬
ritière. Par ordre décroissant d'importance, c'est d'abord la rhétorique,
puis la grammaire, et enfin (dans une faible mesure) la logique, qui ont éla¬
boré des approches énonciatives (avant la lettre) du langage.

1.1. LA RHETORIQUE, OU L'ENONCIATION ABORDEE A PARTIR DU DISCOURS. Née, dit-


ОП, au 5°s. avant J-C. en Sicile, la rhétorique a été fondée dans ses élé¬
ments essentiels par Aristote au 4° s.L

i.i.i. La rhétorique aristotélicienne. Elle se présente comme l'art, la tech¬


nique de la production des discours persuasifs en situation, dont le modèle
est le discours juridique. D'après Barthes elle concerne les discours
non-1 ittéraires , et se distingue, en tant que telle, de la Poétique.
Art ou technique, c'est-à-dire ensemble de "recettes" s'adressant à un
sujet conçu comme agent producteur, créateur du discours, et visant à lui
permettre de persuader, de convaincre son auditoire (ainsi, dans le discours
argumentatif juridique, doit-il plaider "pour" ou "contre" une certaine
36

cause, et tenter d'emporter l'adhésion des juges). Les recettes de la pro¬


duction de tels discours sont par conséquent diversifiées selon les sujets
et les situations de production.
Rappelons brièvement que la rhétorique aristotélicienne se compose de
trois grandes parties : les "preuves" ("pisteis" en grec, "inventio" en la¬
tin), 1 '"élocution" ("lexis" ou "elocutio"), et la "disposition" ("taxis"
ou "disDositio") .
Les "pisteis" : il s'agit de sélectionner, à partir d'une grille de
traitement des données (dite des "topoi", c'est-à-dire des "lieux") les élé¬
ments utiles à retenir, en éliminant ceux qui doivent être passés sous si¬
lence, et de les présenter sous un jour adéquat. Ces "preuves", qui consti¬
tuent les modes de la persuasion, relèvent de la "dianoia" (pensée discur¬
sive) : on pourrait dire, en termes modernes, qu'elles concernent la concep¬
tualisation du référent, en fonction de la stratégie argumentative adoptée.
Trois ordres de paramètres sont ici pertinents :
- l'"ethos", ou ensemble des paramètres liés à l'orateur : ainsi l'ima¬
ge que 1' orateur entend donner de lui -même, le rôle et la place que le gen¬
re oratoire lui assigne (dans un discours délibératif, il conseillera pour
ou contre ; dans un discours juridique, il accusera ou défendra ; dans un
discours épidictique, il louera ou blâmera),
- le "pathos", ou ensemble des paramètres liés à l'auditoire : ainsi
l'image que l'orateur entend donner de son auditoire à travers le discours,
la façon dont il imagine que ses arguments seront reçus par l'auditoire en
fonction du rôle et de la place de celui-ci, le type de passions qu'il veut
susciter chez l'auditoire,
- le "logos", ou ensemble de paramètres liés au thème du discours :
ainsi le type d'arguments à puiser, le type de preuves à apporter en fonc¬
tion de la situation.
La "lexis" : il s'agit de la verbalisation de la pensée, du passage du
conceptuel au linguistique. L'orateur choisit ici les mots et les figures ;
en particulier il modulera différemment, selon qu'il joue sur un registre
appréciatif ou dépréciatif (il dira, par exemple, que celui qui mendie prie,
ou inversement ; il parlera des artistes ou des flagorneurs de Dionysos ;
il appelera Oreste le meurtrier de sa mère ou le vengeur de son pêreb-

deuxdans
démonstration).
saire,
féremment
te La etla
moments
Ce bref
"taxis"
enrhétorique
ces principaux
fonction
rappel
diverses
Selon
: il montre
s'agit
qu'il
des
aristotélicienne.
parties.
du objectifs
discours
combien
de
prend
1 'enchaînement
lalaqu'il
(àparole
perspective
savoir
En poursuit,
effet
en des
: premier
l'exposition
cette
parties
énonciative
l'orateur
ou
rhétorique
constitutives
après
duétait
enchaînera
sujet
son
repose,
adver¬
présen¬
et des
dif¬
la
37

dans son principe même, sur la prise en compte de ce que nous appelons au¬
jourd'hui "la situation d'énonciation". "Trois éléments sont à distinguer
pour tout discours : celui qui parle, le sujet sur lequel il parle, celui
à qui il parle", dit Aristote. Cette filiation, bien longtemps oubliée,

en
établit
quelques
n'est
particulier
rien
une
années
d'autre
correspondance
par
: "L'histoire
que
les l'histoire
linguistes,
entre
de l'étude
Tdecommence
"ethos”
la rhétorique"
deset
à stratégies
être
la "fonction
remise
affirme
discursives,
enémotive"
Lelumière
Guern,etce
depuis
en¬qui

tre le "pathos" et la "fonction conative", tandis que Compagnon note, de


son côté : "Construire un art de l'énonciation, et non une théorie de l'énon¬
cé, c'était le projet même des anciennes rhétoriques" .

1.1.2. La rhétorique après Aristote. Nous nous contenterons de donner quel¬


ques brefs points de repère concernant la rhétorique post-aristotélicienne.
Dès l'Antiquité, on remarquera que s'amorce un double mouvement, qui
aura pour effet d'orienter la rhétorique vers le discours littéraire) :
tendance à faire fusionner rhétorique et poétique (cf. Ovide et Horace), et
tendance à privilégier l'ornementation aux dépens de la persuasion (cf.
Acéron et Quinticien). Peu à peu, la rhétorique mettra en avant la qualité
du discours : "A une rhétorique instrumentale" (c'est-à-dire visant à l'ef¬
ficacité et à la persuasion) "se subsitue une rhétorique ornementale, qui
apparente l'éloquence à la poésie" (Compagnon).
Ce mouvement s'amplifie : au 16°s., les dialecticiens s'efforcent de
déposséder la rhétorique de l'"inventio" et de la "dispositio" ; dans une
telle perspective, la "rhétorique générale" deviendrait une "rhétorique poé¬
tique" qui ne serait plus concernée que par 1 ' "elocutio" --d'où l'as¬
pect factice et artificiel qu'on lui prête parfois, en n'y voyant plus qu'
une série de "recettes" littéraires et stylistiques.
L'époque classique est marquée, comme on sait, par une floraison des
traités de rhétorique qui accordent une large place à la théorie des "figu¬
res" (et en particulier de la métaphore). La rhétorique connaîtra ensuite
un déclin assez net vers la fin du 18°s., et une sorte de survie artificiel¬
le au 19°s. A l'époque contemporaine, certains courants (comme par exemple
celui de la "néo-rhétorique"), tentent de faire revivre la rhétorique.

i.i. 3. Les héritiers modernes de la rhétorique. Largement oubliée, la rhé¬


torique n'en continue pas moins d'inspirer un certain nombre de travaux
contemporains sur le langage. Nous en relèverons des exemples dans quatre
domaines.
a) les théories de la littérature : stylistique, néo-rhétorique , sé¬
miologie, poétique, etc., reprennent à leur compte un certain nombre de con-
38

ceptions issues de la rhétorique) .


b) les théories du discours reprennent, dans une perspective socio-
linguistique et/ou idéologico-pol itique, un certain nombre de concepts aris¬
totéliciens, comme per exemple, ceux de "rôle", de "place" et d' "image"
(auxquels ils en adjoignent d'autres, <jui s'inscrivent clairement dans la
même perspective ; ainsi les notions de "masquage", de "simulation", de
"connivence", etc.) ' . On remarquera que ces emprunts à la rhétorique,
au niveau de la conception théorique de base du discours s'allient, curieu¬
sement, avec le recours, dans la pratique d'analyse, à des techniques lin¬
guistiques structuralistes (cf. distributions, cooccurrences, méthodes har-
rissiennes) dont l'inspiration théorique est, pour le moins, fort éloignée
de la rhétorique !
c) les théories de l'argumentation se présentent elles aussi comme hé¬
ritières de la rhétorique, en ce qu'elles visent à analyser les mécanismes
de la persuasion à travers le discours). Elles s'inscrivent principale¬
ment dans deux grands courants :
- courant logico-1 inguistique) et courant pragmatico-linguistique).
d) les applications pratiques comme par exemple les "techniques d'ex¬
pression", l'art du résumé, de la dissertation, etc. s'approprient à l'évi¬
dence certaines notions rhétoriques.

1.2. LA GRAMMAIRE, OU L 'ENONCIATION ABORDEE A PARTIR DE LA LANGUE. Bien que


s'intéressant aux règles constitutives du système de la langue commun à tous
les utilisateurs de cette langue, et non aux mécanismes de la production du
discours par un sujet en situation, la grammaire ne s'en est pas moins trou¬
vée toucher du doigt, sur certains points précis, l'existence de phénomènes
énonciatifs en langue (nous en prendrons deux exemples : celui de la "deixis"
et celui des modalités), et rencontrer la problématique du sujet).

1.2.1. La "deixis". Depuis l'Antiquité (cf. Appollonius Dyscole), la tradi¬


tion grammaticale a reconnu la spécificité de certains termes qui ne pren¬
nent de valeur déterminée qu'à travers l'actualisation momentanée que leur
confère la production de l'énoncé où ils apparaissent (c'est dans et par
une énonciation particulière que je, qui renvoie, en langue, à toute person¬
ne susceptible de jouer le rôle de sujet énonciateur, c'est-à-dire de dire
"je" , pourra se trouver désigner une personne précise — celle qui, dans
l'énonciation particulière en question, se trouve effectivement dire "je") .
Loin d'être des unités isolées, ces termes forment un véritable système,
celui des "indiciels" (selon le terme de Benveniste) ; ils ont une fonction
tout à fait capitale, puisqu'ils servent de "points d'ancrage" au message
39

(ils permettent de déterminer les "coordonnées zéro" de l'énonciation que


sont le moi -ici -maintenant de l'énonciateur, à partir desquelles seront éta¬
blies toutes les valeurs dérivées, comme par exemple hier par rapport à au-
jourd'hui ; Тл par rapport à men ; là-bas par rapport à ; etc.)* Par
là même, ils manifestent une propriété remarquable du langage : celle de
comporter en lui-même les conditions de sa propre réflexivité, de recéler en
tant que code, des unités renvoyant au fonctionnement même de ce code.
C'est d'ailleurs cette propriété très particulière du langage (dit "na¬
turel") qui a gêné philosophes et logiciens : ceux-ci rêvent de "normaliser"
le langage, d'en réduire la pluridimensionalité, notamment en éliminant les
termes déictiques) , qu'ils considèrent comme des "quasi-signes" ou comme
des "signes
vers l'énonciation.
vides", du fait qu'ils ne prennent de référence précise qu'à tra¬

Au contraire, pou-r un certain nombre de linguistes contemporains, hé¬


ritiers sur ce point de la tradition grammaticale, les déictiques révèlent
une propriété essentielle du langage et méritent, à ce titre, une étude ap¬
profondie. On songera, en particulier, à l'analyse des "shifters" (ou "em-
brayeurs") par Jakobson comme unités du "code" renvoyant au "message", c'est-
à-dire à la mise en fonctionnement particulière du code®), et à l'analyse
des "indiciels" par Benveniste, qui les présente comme le fondement même de
la problématique énonciative : "Ainsi l'énonciation est directement respon¬
sable de certaines classes de signes qu'elle promeut littéralement à l'exis¬
tence (...) Il faut donc distinguer les entités qui ont dans la langue leur
statut plein et permanent et celles qui, émanant de l'énonciation, n'exis¬
tent que dans le réseau d' "individus" que l'énonciation crée et par rapport
à 1 '"ici-maintenant" du locuteur") .
Cette attention portée aux déictiques se retrouve également chez d'au¬
tres auteurs), par exemple dans le courant de la sémantique générative*) .

1.2.2. Les modalités. Là encore, on retrouve une tradition qui remonte à


l'Antiquité — tradition non plus purement grammaticale, mais 1 ogi co-gramma¬
ticale, d'analyse des modalités.
Quelques exemples, que nous nous contentons seulement d'évoquer, dans le seul
but de rappeler combien les études modernes sur le sujet s'inscrivent (qu'
elles le reconnaissent ou non) dans une longue lignée de travaux et de ré¬
flexions :
- Stoïciens et aristotéliciens distinguent différents types de "lekta" ;
ainsi Ammonius distingue-t-il l'assertion, l'adresse, la prière-souhait, la
question et Tordre, qu'il ramène, en définitive, à deux grands types de fonc¬
tionnements : le fonctionnement "cognitif" (l'assertion, qui permet de tans-
mettre une information vraie ou fausse), et le fonctionnement "appellatif"
40

(tous les autres types, où un locuteur s'adresse à un récepteur, qui lui


semble en mesure de satisfaire ses désirs)). Tradition d'analyse que
l'on retrouvera tout au long du Moyen-Age : ainsi Boèce distingue-t-il, à
son tour, l'"oratio enunciativa" (assertion), l‘"oratio invocativa" (impé¬
ratif, vocatif), et 1 '"oratio deprecative" (interrogatif, optatif, souhait) ).
- Varron distingue les mots qui relèvent des trois types d'actions :
penser, dire et faire, et il analyse en particulier les mots qui signifient
"faire l'action que l'on accomplit en prononçant tout ou partie du mot exa-
nnné"<24>.
- Aristote établit les règles d'équivalence par double négation con¬
tradictoire, non seulement entre propositions assertives, mais aussi entre
propositions modales (ex : -il est possible
—que -cela soit équivaut à -il n'est
pas nécessaire que cela ne soit pas ; etc.)' 1 ’■> analyse qui sera reprise
par la tradition classique : cf. Port-Royal.
- Le Moyen-Age décompose la proposition en "modus" et "dictum", et
distingue les modalités "de re" et les modalités "de dicto". - etc.
Sont héritiers de cette longue tradition les linguistes contemporains
qui s'efforcent de présenter une analyse énonciative des modalités).
Leur attention est plus particulièrement retenue par les questions suivan¬
tes : typologie des modalités, analyse des liens systématiques entre moda¬
lités, opposition entre modalités du "dit" (ou de l'énoncé) et modalités du
"dire" (ou de l'énonciation), et entre modalités du "dire" et modalités du
"faire" (actes de parole, performatif,...)-- questions qui, toutes, font
écho à des problématiques connues de la tradition logico-grammaticale.

1.2.3. Le sujet et la langue. La tradition grammaticale ne sépare pas radi¬


calement le sujet de la langue (ni véritablement la langue du discours).
Elle fait, en particulier, appel, de manière intuitive, au sujet, pour ana¬
lyser certaines formes et constructions de la langue. Un exemple : Port-Ro¬
yal référant l'ambiguïté de la proposition complexe Tous les philosophes
nous assurent que les choses pesantes tombent d'elles-mêmes en bas au "des¬
sein de celui qui la prononce" (le problème étant de savoir quel est le ju¬
gement principal et quel est le jugement incident) .
On a coutume de faire remonter à Saussure et à sa fameuse dichotomie
"langue/parole" le rejet du sujet et, partant, des préoccupations énoncia-
tives hors du champ de la linguistique --rejet dans lequel se serait en¬
suite assez massivement enfermé le structuralisme, et que l'on retrouverait
chez Chomsky dans le privilège de fait accordé à la "compétence" aux dépens
de la "performance" .
Pour juste qu'elle soit certainement dans les grandes lignes, cette
analyse demanderait à être nuancée.
41

On constate en tout cas qu'un certain nombre de "marginaux de structu¬


ralisme" continuent à ne pas faire la coupure, et à intégrer le recours au
sujet et à la situation d'énonciation dans l'analyse linguistique. Citons
en particulier Bally, Damourette et Pichon, Guillaume et Benveniste) . Et
l'on constate également qu'après une période de rejet, le sujet et l'énon¬
ciation tendent à resurgir au sein même des perspectives linguistiques les
plus résolument anti-énonciatives au départ (par exemple en grammaire géné-
rative --au moins en sémantique générative).

1.3. LA LOGIQUE, OU L 'ENONCIATION RE -DECOUVERTE A PARTIR DU LANGAGE. Si les


postulats de base de la logique classique sont clairement anti-énonciatifs,
on constate toutefois l'émergence, à l'époque contemporaine, de problémati¬
ques se rapprochant de l'énonciation : d'une part au sein même de la logique
(par le biais des sémantiques intensionnelles) , d'autre part dans sa péri¬
phérie (sous l'impulsion des "philosophes du langage ordinaire") .

1.3.1. Les postulats anti-énonciatifs de la logique. Ils se manifestent


principalement dans deux domaines :
- le privilège accordé au point de vue extensionnel (cf. la primauté
de l'assertion sur les autres modalités, l'attention portée à la dénotation
des expressions, à la fonction référentielle, à la transparence du langage,
le calcul des expressions en termes de valeurs de vérité, etc.),
- 1 ' indépendance, postulée par les théories des langages formels, des
trois plans de la syntaxe (relations signes-signes), de la sémantique (rela¬
tions signes-objets) et de la pragmatique (relations signes-utilisateurs),
et la hiérarchie syntaxe -* sémantique + pragmatique : cf. Carnap, Morris.
Ce double postulat de l'indépendance mutuelle des trois niveaux et de la
hiérarchie entre eux est récusé par les tenants d'une approche énonciative
du langage (dit "naturel", par opposition aux langages formels) : ainsi,
par exemple, par Culioli et par Ducrot.

1.3.2. Les sémantiques intensionnelles. Elles mettent en cause le privilège


accordé au seul point de vue extensionnel. A la suite de Frege, elles
opèrent la distinction entre "sens" et " référence " , et insistent sur la
nécessité d'étudier un certain nombre de phénomènes sémantiques du point de
vue du sens, et non de la référence ; ainsi, par exemple, la synonymie :
"Pour déterminer la synonymie entre deux noms ou deux expressions, il suffit
de les comprendre, tandis que pour déterminer si deux noms désignent le mê¬
me objet, il est en général nécessaire d'investiguer le monde", dit Quine).
De même pour traiter de certains cas de présupposition et des cas d' "opaci¬
té", il est nécessaire de tenir compte du sens des expressions.
42

Vue d'un point de vue de linguiste, cette prise en compte du sens cons¬
titue une amorce de reconnaissance de la diversité possible des conceptuali¬
sations d'un même référent, en fonction des sujets et des situations. On no¬
tera en particulier que le problème de la non substituabilité d'expressions
de même dénotation dans un contexte dit "opaque" peut aussi bien être trai¬
té en termes logiques d'une sémantique intensionnelle qu'en termes linguis¬
tiques d'une sémantique énonciative .

1.3.3. Les "philosophes du langage ordinaire". Les postulats anti -énoncia-


tifs de la logique ont été dénoncés par le courant des "philosophes du lan¬
gage ordinaire", en particulier le privilège accordé à l'assertion : dénon¬
ciation qui a conduit à la théorie des "actes de langage" (ou de "discours",
ou encore "de parole"), et notamment à la notion de "performatif" ; cf.
Austin, Searle et Strawson.
Dans le sillage ouvert par ce courant se sont développées les probléma¬
tiques dites de "pragmatique linguistique", qui recoupent partiellement les
problématiques des "fonctions du langage", celles de l'énonciation linguis¬
tique (au sens étroit du terme, c'est-à-dire analyse de catégories comme la
deixis ou les modalités) et celles de l'argumentation.

2. ENONCIATION ET PRAGMATIQUE EN LINGUISTIQUE CONTEMPORAINE.

A l'heure actuelle, au sein de la linguistique, deux grands courants se


disputent le champ énonciatif. Le premier, que l'on pourrait appeler (au
moins au départ) 1 ' "énonciation au sens étroit du terme", part de l'analyse
de certains sous-systèmes d'unités de la langue (qui, comme la deixis ou les
modalités, ont un statut clairement énonciatif), et étend progressivement
l'analyse à d'autres unités, puis à l'énoncé entier ; il tient pour centrale
la notion de "catégorie énonciative" , et s'efforce de partir, autant que
faire se peut, des formes de la langue. Ce courant est d'inspiration "néo¬
structuraliste" et européenne (en particulier française) 5) .
Le second courant, dit "pragmatique" (mais qui revendique, lui aussi,
l'étiquette énonciative) a davantage tendance à partir de certains concepts
logico-linguistiques pour en chercher ensuite les traces linguistiques, à
travailler sur le "langage en acte" (cf. par exemple les "mécanismes con¬
versationnels") . Ce courant est d'inspiration logique et anglo-saxonne ; par¬
ticulièrement bien implanté aux Etats-Unis, en Allemagne et en Angleterre,
il s'est également développé en France).
Ces deux courants semblent largement s'ignorer mutuellement (état sans
nul doute dommageable aux progrès de la recherche !). Nous tenterons ici une
brève présentation comparée de ces deux courants — entreprise rendue parti-
43

culiërement difficile à la fois par 1' absence de rapports explicites entre


les deux, et par les constants chevauchements et recoupements qui, de fait,
s'opèrent entre les deux, sans que cela soit jamais reconnu. Notre présen¬
tation sera nécessairement allusive et schématique.

2.1. le courant ENON cia T if (au sens étroit) • (37) . Deux points retiendront
ici notre attention : le processus continu d'élargissement par lequel l'ana¬
lyse, qui porte au départ sur certaines catégories énonciatives , finit par
s'étendre à tout l'énoncé, et la notion même de catégorie énonciative.

2.1.1. Le processus continu d'élargissement. A partir de l'analyse des uni¬


tés déictiques à strictement parler, on passe insensiblement :
- du "moi" de l'énonciateur à l'étude de la catégorie de la personne,
puis à celle des appellatifs, des termes d'adresse, etc. (qui peut éventuel¬
lement déboucher sur une étude socio-linguistique : comment s 'adresse-t-on
à telle ou telle personne, selon la situation, le contexte culturel, etc.?),
- de T "ici" de l'énonciateur à l'étude de la catégorie de l'espace,
- du "maintenant" de l'énonciateur à l'étude de la catégorie de la tem¬
poralité (non seulement temps, mais aussi aspects),
- et d'une façon plus générale, de la stricte ostension à la catégorie
de la détermination.
Par ailleurs, on passe également de la deixis "indicielle" (du type : ce
livre, désignant un livre déterminé en situation) à la deixis "anaphorique"
(du type : ce livre, désignant un livre déterminé par le contexte, c'est-à-
dire "le" livre dont il a déjà été question) ; on s'aperçoit en effet que
les mêmes marques sont employées dans l'un et l'autre cas, et Ton est alors
amené à poser que le contexte joue, dans le discours, le rôle de la situa¬
tion (chaque énoncé une fois produit crée une série de "repères" pour Ténon
cé suivant, selon le terme de Culioli).
De même, à partir de l'analyse des modalités , on passe insensiblement :
- à l'étude des différents "registres" énonciatifs, et à une typologie
des discours établie sur la base de ces registres ; ainsi l'opposition "his¬
toire"/ "discours" proposée par Benveniste (l'histoire définie comme "récit
des évènements passés sans aucune intervention du locuteur ; personne ne
parle ici, les événements semblent se raconter d'eux-mêmes", et opposée au
discours comme "énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez
le premier l'intention d'influencer l'autre en quelque manière (...) tous
les genres où quelqu'un s'adresse à quelqu'un, s'énonce comme locuteur et
organise ce qu'il dit dans la catégorie de la personne" ,
- puis à une étude des divers modes d'intervention du sujet dans le dis
cours, notamment à travers certains phénomènes comme le discours rapporté,
les assertions relayées, etc. ; interviennent alors des notions comme celle
44

de "prise en charge", de degré d'implication, d'engagement du sujet dans son


énoncé — problématique qui rencontre partiel lement Celle des "actes de
langage") .
C'est ainsi que l'on passe insensiblement de catégories formelles à
des catégories notionnelles, plus ou moins bien définies, et dont le lien
aux marques linguistiques devient de plus en plus flou, à mesure que l'on
cherche à étendre ces catégories.
De même, l'on étend progressivement l'analyse à l'ensemble des opéra¬
tions constitutives de l'énoncé ; se trouvent ainsi intégrés au champ énon-
ciatif :
- le lexique : "la question est de voir comment le "sens" se forme en
"mots" (...) c'est la sémantisation de la langue qui est au centre de cet
aspect de l'énonciation, et elle conduit à la théorie du signe et à l'ana¬
lyse de la signifiance" (Benveniste0) ,
- et la syntaxe : "sous la même considération" (énonciative) "nous ran¬
geons les procédés par lesquels les formes linguistiques de l'énonciation se
diversifient et s'engendrent" (Benveniste) .
Ce double processus d'élargissement (des catégories formelles aux ca¬
tégories notionnelles, et des opérations strictement énonciatives à l'ensem¬
ble-des opérations constitutives de l'énoncé) aboutit à la construction de
véritables "modèles énonciatifs" du langage (ainsi, par exemple, celui de
Culioli). Dans cette perspective, tout est subordonné à l'énonciation,
c'est-à-dire que toutes les unités et toutes les relations intervenant dans
l'énoncé tendent à être analysées, dans une vision unifiée, à la lumière des
paramètres énonciatifs. Renversement total de perspective par rapport aux
sémantiques interprétatives de la syntaxe, par exemple. Cette option est-
elle justifiée ? S'il est, certes, exact de dire que tout dans la production
et la reconnaissance des énoncés (tout, et pas seulement certaines unités
au statut privilégié) se trouve sous la dépendance du sujet (du locuteur,
et du récepteur), le risque semble néanmoins réel que les théories énoncia¬
tives ne s'affaiblissent à vouloir ainsi tout englober, et surtout qu'elles
ne perdent le contact avec les marques linguistiques, au profit de considé¬
rations abstraites, de notions floues. L'enjeu de ces théories est donc de
rester opératoires, tout en élargissant leur champ. Leurs débouchés possi¬
bles sur la socio-linguistique et sur les théories du discours seraient en
particulier à élucider d'un point de vue théorique) .

2.1.2. La notion de catégorie énonciative. Il s'agit ici d'une notion tout


à fait centrale, dont les propriétés essentielles nous semblent être les
sui vantes :
- les catégories énonciatives de base (comme par exemple la personne,
45

l'aspect, la détermination) sont présumées universelles, en ce sens que l'on


trouve, organisés évidemment de façon différente, un système de la personne,
un système aspectuel , un système modal dans toute langue,
- les catégories énonciatives sont conçues comme des systèmes de corres¬
pondances (correspondances variables de langue à langue) entre des ensembles
d'opérations et des ensembles de marques linguistiques,
- les catégories énonciatives sont conçues en termes dynamiques d' "opé¬
rations" (et non comme des classes taxinomiques figées) ; l'hypothèse étant
qu'il existerait 'un petit nombre d'opérateurs de base (comme par exemple
l'opérateur de "repérage" de Culioli), susceptibles de prendre des valeurs
en nombre également limité (comme par exemple 1 ' "identification" , "la diffé¬
renciation" et la "rupture", toujours chez Culioli), et que c'est la combina¬
toire de ces opérateurs et de ces valeurs qui donnerait un nombre extrêmement
élevé de configurations possibles.
A travers la notion de catégorie énonciative, c'est l'idée de l'inscrip¬
tion du sujet dans le système même de la langue que l'on tente de rendre opé¬
ratoire, cette intuition de la "non transparence" du langage, de son rôle
non (purement) instrumental.

2.2. le courant pragmatique. . Дрг§$ avoir rappelé les principales direc¬


tions dans lesquelles s'est engagé ce courant, nous tenterons d'en cerner
très brièvement les caractéristiques.

2.2.1. champs d’étude. Le courant pragmatique nous semble s'être engagé dans
trois grandes directions :
a) l'étude des "actes de langage" : à la suite des distinctions propo¬
sées par Austin entre "constatif" et "performatif", ainsi qu'entre "illocu-
toire" et "perlocutoire".
b) l'étude des "mécani smes conversati onnel s " : en particulier dans le
sillage des travaux de Grice®, on s'attache à dégager les règles, postu¬
lats, implicatures et maximes constitutifs de l'échange verbal, et à distin¬
guer les divers niveaux où peuvent se jouer les actes de langage (actes pri¬
mitifs, dérivés, marqués, manifestes, ou non).
c) l'étude des "présuppositions" qui, après avoir connu une grande vo¬
gue, semble en relatif déclin.
Ces trois directions ne sont pas indépendantes les unes des autres : il
existe entre
d'elles peut être
elles définie
de nombreux
en termes
liens,desde deux
multiples
autres passerelles,
v(471 . et chacune

2.2.2. conceptions théoriques. Contrai rement au premier courant qui, partant


des marques linguistiques et des catégories formelles, aboutissait à des
catégories notionnelles de plus en plus vastes, le courant pragmatique nous
46

semble partir de catégories notionnelles et viser à en retrouver les marques


linguistiques ; effort sans cesse renouvelé, malgré certains échecs partiels
reconnus par les auteurs eux-mêmes (ainsi Austin finissant par renoncer à
trouver des critères linguistiques du performatif).
Comme le premier courant, le courant pragmatique entend, en droit, cou¬
vrir la totalité des données linguistiques ; selon Todorov) la notion de
force illocutoire (pour ne prendre qu'un exemple) se retrouve partout : dans
l'ordre des mots, dans l'accent logique, dans l'intonation, dans la ponctua¬
tion, dans le mode du verbe, dans le statut de la phrase, dans la structure
lexicale des verbes, etc.
C'est sans doute cette volonté commune de couvrir l'entier du champ
linguistique (et aussi, bien sûr, le recoupement d'un certain nombre de pro¬
blématiques et de préoccupations, par-delà les divergences d'approche) qui
explique que l'un et l'autre courant prétendent se ranger sous la bannière
de 1 '"énonciation" , et en revendiquent éventuellement l'exclusivité. Le cou¬
rant pragmatique tend à identifier purement et simplement "pragmatique lin¬
guistique" et "énonciation" , tandis que le premier courant insiste sur
la différence entre ces deux termes et entend se démarquer de la pragmatique
--situation qui ne contribue pas à clarifier les enjeux théoriques !
Le courant pragmatique linguistique se démarque des courants pragmati¬
ques des logiques formelles en ce qu'il vise à subordonner la sémantique à
la pragmatique. Il manifeste clairement une tendance à privilégier "les mo¬
des du dire" sur "le dit", la dimension de l'implicite, du sous-entendu, du
dérivé, du présupposé, de l'allusif, du montré sur celle de l'explicite, de
l'asserté, du dit, du posé, l'étude des images de l'énonciation sur celle
du contenu de l'énoncé®).
Enfin le courant pragmatique s'inscrit dans une théorie générale de
l'action : "En tant qu'action particulière, l'énonciation relève d'une étu¬
de totale du comportement dans la société et plus particulièrement de l 'an-
thropologie linguistique" affirment Ducrot et Todorov), et Verschueren)
leur fait écho : "la pragmatique (...) est analogue à cette branche de la
sociologie qu'on appelle ethno-méthodologie (...) et qui a pour objet le
monde de croyances qui est au fondement du comportement social". A ce titre,
le courant pragmatique peut lui aussi connaître des prolongements du côté
de la sociologie (ou de la psychologie sociale), mais sans doute davantage
dans la perspective du comportement de l'individu au sein du groupe que dans
celle des idéologies et de la politique. Ses affinités avec le juridisme
(cf. les notions de contrat, de règle, de convention), avec un certain type
de moralisme, et avec une idéologie de 1' "efficace" sont clairs)’
47

3. L'ÉNONCIATION COMME ENSEMBLE DE PROBLEMATIQUES THEORIQUES.

rents Les
dictionnaires
définitions dede linguistique4
l'énonciation
(541données,
' témoignent
par de
exemple
la diversité
dans les des
diffé-
points
de vue possibles sur l'énonciation ; chacun "tire" l'énonciation vers sa
propre problématique théorique. Aussi bien une présentation d'ensemble des
grandes questions et positions communes aux diverses approches de l'énoncia¬
tion est-elle difficile) . Nous tenterons néanmoins d'en esquisser les
grandes lignes. Nous retiendrons trois axes de réflexion : la mise en cause
de l'opposition langue/parole, la conception de la sémantique, et le rôle du
sujet.

3.1. LA MISE EN CAUSE DE L'OPPOSITION LANGUE/ PAROLE . NOUS évoquerons SUCCeS-


sivement les arguments qui fondent cette mise en cause, puis les nouvelles
dichotomies proposées.

3.1.1. Arguments. L'argumentation est double :


a) constat de l'existence de catégories de termes qui, en langue, ren¬
voient à la mise en fonctionnement de la langue (cf. les déictiques et les
modalités), et de l'impossibilité de rendre compte de leur sémantique sans
faire appel à des notions comme celles de situation et de sujet de l'énoncia¬
tion ; de proche en proche, l'argumentation est étendue à d'autres catégories,
puis à l'ensemble des opérations constitutives de l'énoncé (cf. supra) ,
b) au plan du fonctionnement discursif concret, mise en évidence de la
constante intrication entre la "fonction référentielle" et les autres fonc¬
tions, en particulier les fonctions intersubjectives (p.ex. "émotive" et
"conative") ; ces diverses fonctions s'interpénétrent de façon indissociable
--d'où la dénonciation d'oppositions telles que 1 '"objectif" (ce dont on
parlerait)/le "subjectif" (ce que l'on en dirait), ou la "dénotation"/l es
"connotations" : le sujet est toujours partout présent, même là où il se
masque.
S'il apparaît par conséquent injustifié de séparer la langue de sa mi¬
se en fonctionnement, et le sujet de la langue, il n'en reste pas moins que
les théories énonciatives semblent déplacer l'opposition langue/parole (plu¬
tôt que de véritablement la dépasser) : elles proposent en effet de nouvel¬
les dichotomies.

3.1.2. Nouvelles dichotomies. Nous en relèverons trois :


a) langue/discours) : vue par les linguistes, cette opposition sem¬
ble non seulement désigner l'opposition entre ce qui relève d'une analyse
linguistique et ce qui se trouve déterminé par de l'extra-linguistique, mais
48

aussi bien souvent marquer la frontière entre l'analyse des paradigmes d'uni
tés isolées et l'analyse de leur combinatoire syntagmatique en une unité de
taille supérieure. Ainsi par exemple, Benveniste distingue-t-il l'analyse
du signe "en langue", au plan "sémiotique", relevant des méthodes de la lin¬
guistique structurale, et l'analyse de la phrase "en discours", au plan "sé¬
mantique", relevant des méthodes de la linguistique énonciative ; dans un
cas, la langue a pour fonction de "signifier", dans l'autre elle permet de
"communiquer" : "le sémiotique se caractérise comme une propriété de la lan¬
gue, le sémantique résulte d'une activité du locuteur qui met en action la
langue"(57).
On trouve une position assez proche chez Guillaume, qui voit dans la "lan¬
gue" le plan du vituel.de la puissance, du fini des règles, d'une première
"coupe" effectuée par la langue dans la pensée, et créant un mouvement, et
dans le "discours" le plan de l'actuel, de l'effet, de l'infini des réalisa¬
tions particulières, d'une seconde "coupe" effectuée par le discours dans
le mouvement, et créant des "effets de sens", des valeurs au niveau de la
combinatoire des unités dans la phrase.
Pour l'un comme pour l'autre, sujet et énonciation relèvent donc du discours
et se manifestent là où l'on passe du stock statique des unités isolées à la
dynamique de leur combinatoire au sein de la phrase, c'est-à-dire en défini¬
tive au "jugement", à l'assertion. Contrairement à la "parole" de Saussure,
le discours est ici vu en positif et considéré comme objet d'analyse pour
le linguiste.
Mais cette position se trouve à son tour rejetée par les théories de
l'énonciation plus récentes, qui entendent intégrer le sujet de l'énoncia¬
tion et l'analyse de la phrase (ou de l'énoncé) dans la langue elle-même.
b) énoncé/énonciation : l'énoncé s'oppose à l'énonciation comme le pro¬
duit à la production, l'objet à l'acte ; mais le propre des problématiques
énonciatives réside précisément en ce qu'elles postulent la nécessité de se
référer à la production pour rendre compte du produit, dans la mesure où le
produit contient les traces de sa production. Si l'on ne connaît jamais que
les énoncés, c'est à partir de ces énoncés que l'on tente d'inférer les mé¬
canismes de l'énonciation.
A cette opposition vient parfois se superposer une autre dichotomie : celle
du "type "/"token" ; on opposera ainsi 1 ' "énoncé-type" à 1 '"énoncë-token"
(c'est-à-dire à l'occurrence particulière de l'énoncé dans une situation
donnée)
c) langue/produits textuels : le produit textuel est considéré par
certains auteurs (comme par exemple Culioli ou Pottier) comme une réalisa¬
tion particulière d'un système d'opérations qui, par définition, ne contient
rien de plus que le système de la langue.
49

3.2. la conception de la semantique . (59) . Elle est loin d'être unifiée : il


y a probablement autant de conceptions de la sémantique que de théories énon-
ciatives. Toutefois un certain nombre de points communs semblent pouvoir
être relevés.

3.2.1. Les niveaux sémantiques. L'opposition "sens"/"signification" est com¬


munément employée par les tenants de l'énonciation. Ôn remarquera toutefois
que, selon les auteurs, elle recouvre des réalités fort différentes ; elle
peut en effet équivaloir à :
a) "sens"/"rëfërence", dans l'acception de Frege ; si les structura¬
listes ont clairement proclamé que la linguistique ne devait s'occuper que du
sens, en revanche la perspective énonciative pousse à ne pas séparer radi¬
calement sens et référence, et à considérer comme partie intégrante des sé¬
mantiques linguistiques les opérations de "référenciation" par lesquelles
le sujet re-construit le référent (par définition inaccessible) qu'il vise :
cf. Culioli.
b) sémantique/pragmatique, c'est-à-dire un sémantisme intrinsèque des
expressions opposé à un sémantisme dont on ne peut rendre compte qu'en inté¬
grant les paramètres énonciatifs (sujet et situation).
c) sens du "token'Vsignification du "type" : tel est l'emploi (assez
particulier) que fait Ducrot de ces termes.
d) contenu propositionnel /modal ités et actes de langage ou, en d'autres
termes, le "locutoire"/! ' "illocutoire" ; c'est la version assez largement
attestée au sein du courant pragmatique.
e) sens 1 ittéral/sens dérivé : il peut s'agir du "posé"/"présupposé",
du "sens propre"/"sens figuré", ou encore du "dit"/"impl icite" , "sous-enten¬
du", "montré",...
Ces différentes dichotomies ne sont évidemment pas sans liens entre
elles.

3.2.2. La dimension de la communication. Un point commun aux théories ênon-


ciatives est d'insister sur la fonction communicative du langage, non pas
dans la perspective structuraliste de 1 "'instrument de communication" (qui,
en définitive, revient à exclure le sujet), mais dans celle de l'échange
verbal entre locuteur et récepteur ; en cela, les linguistiques énonciati-
ves sont bien héritières de la rhétorique. Dans cette perspective, le "sché¬
ma de la communication" de Jakobson est souvent invoqué, et critiqué en mê¬
me temps pour son aspect trop fixiste, hyper-simplifié, et ses connotations
de type "théorie de l'information".
Replacer la sémantique dans le cadre de l'échange verbal, c'est récu¬
ser les modèles qui se veulent extérieurs aux sujets et neutres par rapport
50

å la production/reconnaissance. C'est poser que les opérations de construc¬


tion et de re-construction du sens par l'émetteur et le récepteur ne sont
pas nécessairement totalement réversibles et qu'il y a par conséquent lieu
d'étudier la spécificité des processus de production et de reconnaissance
(l'énonciation couvrant, en droit, les deux)).
C'est également admettre la possibilité de décalages de "jeux" (dans le
double sens du terme) entre émission et réception ; d'oû un intérêt pour les
phénomènes de lapsus, d'ambiguité, de glissement de sens, de paraphrase,
etc.
On signalera au passage les redoutables problèmes de terminologie qui
se posent, dès lors que l'on tente d'étudier la production et la reconnais¬
sance, et surtout si Ton admet que ces deux types de processus sont à l'oeu¬
vre simultanément chez l'émetteur et chez le récepteur (cf. Culioli) ; nous
évoquerons pour mémoire la confusion terminologique qui règne en la matière :
émetteur/ récepteur, locuteur/allocutaire , énonciateur/énonciataire, desti-
nateur/destinataire, etc. (cf. infra, § 3.3.1).

3.2.2. Enonciation et théorie du signe. Les rapports entre théories de


l'énoncation et théorie (en particulier structuraliste) du signe ne sont pas
clairs. Tantôt Ton oppose catégoriquement les deux perspectives comme anti¬
nomiques, tantôt au contraire Ton voit dans l'énonciation une sorte de
prolongement du structuralisme. Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'un cer¬
tain nombre d'auteurs participent, de fait, des deux courants théoriques,
même si, comme Benveniste, ils continuent de les opposer comme deux techni¬
ques s'appliquant à des niveaux différents de l'analyse linguistique. C'est
sans doute Guillaume qui, à sa manière, articule le plus finement les deux
perspectives et, à sa suite, tous les auteurs qui travaillent avec la notion
de "valeur centrale" en langue, susceptible de prendre un certain nombre de
"valeurs secondaires" ou d' "effets" selon les circonstances ënonciatives
(cf. Culioli, Pottier, Ducrot).

3.3. le role du sujet. Le propre des théories énonciatives est de tenter


d'intégrer à l'analyse linguistique le paramètre "sujet", et de traiter ce¬
lui-ci comme un sujet linguistique, c'est-à-dire comme une sorte de "fonc¬
tion vide", de simple support d'opérations linguistiques. La difficulté est
alors très grande (non pas seulement au plan terminologique, mais d'un point
de vue théorique) de penser la diversité des sujets linguistiques possibles,
en fonction de la diversité des opérations linguistiques dont ils peuvent
être les supports et de penser la distinction/articulation entre sujet lin¬
guistique et sujet extra-linguistique.
51

3.3.1. Les sujets linguistiques. Deux types de distinctions sont couramment


opérées :
a) asserteur direct/ indirect : Il s'agit de pouvoir rendre compte des
assertions relayées, des énonciations rapportées (du type : Jean m'a dit
que Paul lui avait raconté que tu étais venu). On parlera, par exemple, à la
suite de Culioli, de "locuteur" pour désigner le sujet de l'énonciation-
source (celui qui dit "je"), et d '"énonciateurs" pour désigner les diffé¬
rents sujets supports des énonciations en cascade.
b) sujet support de l'énonciation/sujet mis en scène par l'énonciation :
C'est ainsi que Ducrot distingue les "personnages énonciatifs" (le "locuteur":
celui à qui la parole est attribuée", l'auteur de l'énoncé ; et l'"allocu-
taire" : celui à qui la parole est destinée), que fait apparaître par exem¬
ple une formule comme Je te dis. . ■ , et les "personnages illocutoires"
(1 ' "énonciateur" et le "destinataire", source responsable de l'acte illocu-
toire, et objet de cet acte), que fait apparaître une formule comme Je te
promets... .
Au coeur de ces tentatives de typologies des différents sujets linguis¬
tiques se tient le problème incontournable de savoir quel statut théorique
attribuer à ces sujets : en particulier quel type d'hypothèse l'on fait sur
le lien entre les opérations linguistiques en jeu et ce que pourrait être
l'activité mentale concrète des sujets parlants. Sur ce point, on constate
bien des hésitations et des fluctuations, voire des contradictions : méfian¬
ce à l'égard des opérations mentales auxquelles on n'a pas accès, essais
pour jeter des ponts (prudents) entre linguistique et psycho-linguistique
(Culioli), ou au contraire rejet radical de tout lien entre opérations lin¬
guistiques et opérations de langage (Ducrot) : mais alors, quel intérêt à
vouloir intégrer le paramètre "sujet" dans l'analyse, si l'on ne cherche pas
à "éclairer les énoncés en reconstituant leur genèse, en explicitant les in¬
tentions d'où ils proviennent ou les mécanismes cognitifs qui les ont ren¬
dus possibles", si "le concept d'énonciation n'a rien de psychologique et
n'implique même pas l'hypothèse que l'énoncé est produit par un sujet par¬
lant" (Ducrot(63)) ?
La question est, certes, épineuse, mais il ne nous semble pas qu'elle
ait reçu de réponse satisfaisante jusqu'à présent.

3.3.2. Sujet linguistique et sujet extra-linguistique. Si les auteurs pren¬


nent bien soin de préciser que les différents sujets linguistiques avec les¬
quels ils opèrent ne doivent pas être confondus avec les sujets en chair et
en os de la réalité empirique extra-linguistique (Ducrot désigne ces derniers
par les termes d'"émetteur" et de "récepteur"), en revanche ils ne disent
rien sur les types de liens qu'il serait éventuellement possible d'établir
52

entre sujet linguistique et sujet extra-linguistique (c'est-à-dire en dé¬


finitive entre les théories linguistiques de l'énonciation et les théories
non linguistiques du langage, par exemple théories du discours, des idéolo¬
gies, psycho-linguistique, socio-linguistique, psychanalyse, etc. ) • La ques¬
tion est pourtant d'importance, car il serait paradoxal d'ouvrir la linguis¬
tique sur l'énonciation pour la refermer ensuite sur elle-même !
Malgré l'absence de réflexions expl icites en la matière, il a'pparaît
pourtant que certaines affinités théorico-idéologiques se dégagent (pour
ainsi dire d'elles-mêmes) : nous pensons en particulier au fait que le su¬
jet de certaines linguistiques de l'énonciation semble pouvoir s'articuler
avec le sujet collectif (sociologique ou politique et/ou idéologique) des
théories du discours, tandis que le sujet de certaines autres linguistiques
de l'énonciation (nous pensons en particulier au courant pragmatique) s'ar¬
ticulerait plus facilement avec le sujet individuel de la psychologie et de
la psychologie sociale. Mais ce ne sont là que d'allusives notations : la
réflexion théorique et critique sur les fondements épistémologiques des cou¬
rants énonciatifs en est encore à ses premiers balbutiements.
Nous espérons seulement avoir pu contribuer, par le présent article, à
éclairer les conditions d'une telle réflexion, et à ouvrir le débat dans
ce domaine.

NOTES

(essentiellement d'ordre bibliographique)


(1) Sur la rhétorique et son histoire, voir Communications n°16 (1970),
et sur le rhétorique comme ancêtre de l'énonciation, voir Fuchs (1981)
§1.

(2) Cf. Barthes (1970), pp. 178-179


(3) Cf. Barthes (1970), pp. 178-183 et Fuchs (1980 a), pp. 23-31.
(4) Exemples tirés de la Rhétorique d'Aristote, III ch. 2, 1405 a - 1405 b.
(5) Citation extraite de la Rhétorique d'Aristote, I ch. 3, 1358b. Sur les
paramètres énonciatifs dans la rhétorique aristotélicienne, cf. Fuchs
(1980 a), pp. 37-43.
(6) Le Guern (1978) p. 281.
(7) Compagnon (1979) p. 96.
(8) Cf. Barthes (1970), pp. 178-179.
(9) Compagnon (1979), p. 144.
(10) Cf. Barthes (1970), pp. 186-187 et 192-195.
(11) Cf.
présentation
les travaux
d'ensemble,
de Barthes,
voirGenette,
LangagesTodorov,
n°31, (1973)
Jakbson,
et en
etc.particulier
Pour une
l'article introductif de Coquet ( ppT 3-12) ; voir aussi Maingueneau
(1976) pp. 171-177 et sa bibliographie p. 190.
53

(12) Cf. Les travaux de Marcel lesi, Gardin (cf. son ouvrage de 1974), de
Pêcheux (ouvrage de 1969). Pour une présentation d'ensemble, voir
Maingueneau
voir aussi Langages
(1976), n°13,
pp. 65-98
23, et
37, sa41,45,
bibliographie
52, 53 et pp.
62, 187-188
Langue et
Fran-
190 -,
çaise n°9, 15, 28, et l'article de Dubois (1969). On notera, dans le
n°62 de Langages (1981) Les réticences des tenants de l'"AAD" à l'égard
de 1 ' héritage juridico-rhétorique en analyse du discours.
(13) Cf. Le titre du traité sur 1 ' argumentation de Perelman et Olbrechts-
Tyteca (1958) : La Nouvelle Rhétorique.
(14) Cf. Les travaux de Grize (voir par exemple Grize (1978)), et la revue
que publie le decentre
l'Université Neuchâtel.
qu'il dirige : Cahiers du Centre de Sémiologie de

(15) Voir les travaux de Ducrot sur mais (p.ex. Ducrot (1980 a) pp. 11-29)
et sur les "échelles argumentatives". Pour une présentation d'ensemble,
voir Maingueneau (1976) pp. 163-171 et la bibliographie p. 190.
(16) Cf. Fuchs (1981) § 3.
(17) Cf. Les "particuliers égocentriques" de Russell (voir Russell (1940)
ch. 7) et les "symboles index" de Peirce.
(18) Cf. Jakobson (1957).
(19) Benveniste (1970), repris dans (1974) p. 84.
(20) Pour une présentation générale, voir Maingueneau (1976) pp. 102-104 et
Lyons (1977) vol. 2 ch. 15.
(21) Voir par exemple Fillmore (1971).
(22) D'après Nuchelmans (1973), pp. 97 sq.
(23) D'après Nuchelmans (1973) pp. 128 S£.
(24) Cf.
d'Histoire
la conférence
des Sciences
de Desbordes
du Langage
à la (Lille,
Seconde septembre
Conférence1981),
Internationale
intitulée:
"Actes de langage chez Varron".
(25) Cf. Aristote De l'Interprétation cf. 12 et 13.
(26) Citons, entre autres : Bally (1932), qui reprend la distinction modus/
dictum, Halliday (1967-68), qui distingue modalités de l'énonciation
(relations inter-sujets et actes de parole) et modalités de l'énoncé
(attitudes du sujet par rapport à son énoncé), Culioli (1968 p. 112)
qui distingue quatre types de modalités, Pottier (1976) et (1980). Pour
une présentation générale, voir Maingueneau (1976) pp. 110 sqq. ,
Lyons (1977) vol. 2, ch. 16 et 17, Langages n°43 (et sa bibliographie).
(27) donnée
ArnaultLe etGoffic
Nicole(1978)
Logique,
. rééd. 1965 p. 129. Cf. l'analyse qu'en a

(28) Cf. Saussure (1916). Pour une présentation de l'opposition langue/paro¬


le, voir Ducrot-Todorov (1972) pp. 155-161, Dubois et al ■ (1973)
pp. 277-281, et Fuchs-Le Goffic (1975) pp. 11-12. Pour une critique de
cette opposition, voir Pêcheux (1969) ch. 1 et Haroche-Henry-Pêcheux
(1971).
(29) Cf. Bally (1932), Damourette-Pichon (1911-1934) et leur notion de "ny-
negocentrisme du langage" (analysée, à propos du traitement des auxi¬
liaires, par Fuchs (1976)), et Guillaume (1964). Pour une présentation
de Guillaume, voir Fuchs-Le Goffic (1975) pp. 52-57, et pour une pré¬
sentation des rapports entre Guillaume et l'énonciation, voir Joly (éd.)
(1980).
(30) Cf. Fuchs (1981) § 2.
(31) Frege (1892).
54

(32) La terminologie est assez flottante en la matière Frege parle de "Sinn"/


"Bedeutung" (angl. "sense"/"denotation" ; fr. "sens"/ "dénotation" ou
"référence"); Carnap parle d' "intension"/"extension" ; Quine de "mea-
ning"/"reference" (fr. "sens"/"désignation"); Lewis, quant à lui, opè¬
re une quadripartition "extension" (ou "denotation") /"comprehension"/
"signification"/"intension" (ou "connotation").
(33) Quine (1943) p. 119.
(34) Exemple : bien que Scott = l'auteur de Waverley, le fait de changer
1 'auteur de Waverley en Scott peut conduire à modifier la valeur de
vérité de la proposition d'ensemble ; ainsi Jean ne sait pas que l'au¬
teur ne
Jean de sait
Waverley
pas que
est Scott est
peut Scott
être aunetoutes
assertion
chances
vraie,
d'être
alors
fausse
que !
Des contextes comme savoir que... "sont dits "opaques" en ce qu'ils
ne vue
de permettent
extensionnel
pas la : substitution
ils exigent que
d'expressions
soit pris enéquivalentes
compte le sens
du point
de
ces expressions. Pour une analyse de cette problématique à propos de
synonymie et de paraphrase, cf. Fuchs (1980 a) pp. 87-103.
(35) Citons Bally, Benveniste, Guillaume, Culioli.
(36) Citons l'équipe de. Ducrot et la revue Semantikos.
(37) Cf. Fuchs (1981) § 3.
(38) Benveniste (1959), repris dans (1966) pp. 237-250.
(39) Cf. DRLAV n°17, Ducrot-Todorov (1972) pp. 408-410, Hirsch (1980), Du-
crot (1980 a) pp. 59-60 et Cerquiglini (1979 et à par.).
(40) Benveniste (1970) repris dans (1974) p. 81. Position qui semble contra¬
dictoire avec celle, exposée dans Benveniste (1967) — cf. infra
§ 3.1.2. et note (57).
(41) Benveniste (1970) repris dans (1974) p. 81. Cf. aussi la position de
Culioli pour qui les opérations d' "énonciation" à strictement parler,
sont indissociables des opérations de "prédication".
(42) Pour une présentation générale du modèle de Culioli, voir Fuchs-Le
Goffic (1975) ch. 13 et Fuchs (1980 a) pp. 273-291.
(43) Cf. l'extension opérée par Fillmore (1971) : de la "person-place-time
deixis" à la "discourse and social deixis". Cf. aussi Maingueneau
(1976) pp. 118-121.
(44) Cf. Fuchs (1980 b) pp. 146-147.
(45) Cf. Austin, Searle, Strawson ; certains travaux de sémantique générati-
ve ; ceux de l'équipe Ducrot (Anscombre,...). Voir Communications n°30
et 32, Crin°2
miologie ti que
et 4.
n°399-40,
Pour uneLangue
présentation
Françaisecritique,
n°42, Linguistique
voir Grunig et(1979).
Sé¬
(46) Cf. Grice (1975), Gordon-Lakoff (1973), Anscombre (1980).
(47) Cf. Verschueren (1980).
(48) Todorov (1970) p. 5.
(49) Cf. le titre de l'ouvrage de Récanati (1979) : La transparence et
de
l'énonciation
ce livre, on: pour
peut lire
introduire
qu'il s'agit
à la pragmatique
drune 'introduction
; sur la jacquette
à la philo¬

sophie
appelle
n°32philosophe
aux
vaux
du recherches
ont
de dudésormais
Communications,
connu
langage
anglais
prenant
un essor
et
"pragmatique"
à Austin
laparti
pour
Récanati
linguistique
objet
cul ièrement
sur écrit
les
1 De
'énonciation
Speech
même
de frappant
que l'énonciation
c'est
dans
Acts".
saundepuis
linguistique.
présentation
"numéro
--à
les consacré
ceCesdu
travaux
qu'on
tra¬
55

(50) Ainsi dans Grice (1968) et (1969), on a affaire à des séries d'écrans
sans
chez
"l'image
Ducrot,
fin, dequil'énonciation"
lerenvoient
sens de l'énoncé
å l'image
: on risque
finit
de l'image
par être
d'oublier
de caractérisé
l'image...
purement etDecomme
simplement
même

notion
la dénotation.
de "locutoire".
D'où la tentative de Récanati (1980 b) pour cerner la

(51) Ducrot-Todorov (1972) p. 407.


(52) Verschueren (1980) p. 283.
(53) Cf. l'article critique de Grunig (1979).
(54) Pour une définition du terme "énonciation", voir par exemple Ducrot-
Todorov (1972) pp. 405-411, Dubois et al. (1973) pp. 192-193 et aussi
l'article "énonciation" du Supplément de 1 ' Encyclopedia Uni versai is
(sous la plume de Ducrot). Pour une présentation générale de l'énoncia-
tion, b).
(1980 voir Todorov (1970), Fuchs-Le Goffic (1975) ch. 12 et Fuchs

(55) Cf. Fuchs (1980 b) pp. 147-149.


(56) Voir Benveniste (1964) (1967) (1969) et (1970) (pour une critique :
Fiala-Hirsbrunner (1972), Guillaume (présentation dans Fuchs-Le Goffic
(1975) pp. 53-56 et dans Joly (éd.) (1980)).
(57) Benveniste (1967).
(58) Ducrot parle de la "signification" de 1' "énoncé-type" (ou "phrase"),
et du "sens" de 1 ' "énoncé-token" ; la première comprendrait l'énoncia¬
tion, le second des séries d' "instructions" de décodage (cf. ses ana¬
lyses de même ou de mais) . Voir Récanati (1979) pp. 70 sqq.
(59) Cf. Fuchs (1980 a) pp. 320-339 et (1980 b) pp. 151 sq.
(60) On remarquera que la pragmatique a tendance à privilégier le locuteur
sur l'auditeur, et la production sur la reconnaissance (pourtant Ducrot
jette les bases d'une théorie de la lecture). L'idée de l'énonciation
couvre à la fois production et reconnaissance est contestée par cer¬
tains auteurs : Cf. Dubois (1969).
(61) Cf. Dubois (1969) qui oppose le structuralisme (travaillant sur du dis¬
cret) et l'énonciation (opérant sur du continu).
(62) Ainsi dans L'ordre sera maintenant coûte que coûte, Ducrot pose qu'il
y a un allocutaire, mais deux destinataires, dans la mesure où l'on a
affaire aux
menace à un"méchants".
double acte de langage : promesse adressée aux "bons", et

(63) Ducrot et al . (1980) pp. 33-34.

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