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Etudes Celtiques

Brinley F. Roberts, ed. Early Welsh Poetry. Studies in the Book of


Aneirin. Aberystwyth, National Library of Wales, 1988
Pierre-Yves Lambert

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Lambert Pierre-Yves. Brinley F. Roberts, ed. Early Welsh Poetry. Studies in the Book of Aneirin. Aberystwyth, National Library
of Wales, 1988. In: Etudes Celtiques, vol. 27, 1990. pp. 392-393;

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392 BIBLIOGRAPHIE

fin du xvie s. les cahiers étaient dans un ordre différent, et erroné. Le ms. est
ensuite à Hengwrt, en la possession de Robert Vaughan. Au xvme s., Edward
Lhuyd rencontre des difficultés pour en prendre connaissance. Moses Williams
réussit à en faire une copie en 1728 (Llanstephan 32), et semble être responsable
de la pagination actuelle. A la fin du xvme s., il change plusieurs fois de mains,
passe à Theophilus Jones, puis à Thomas Price («Carnhuanawc»), entre dans la
collection de Sir Thomas Philipps, et est finalement acquis par la Cardiff Free
Library en 1896 grâce aux subventions de quelques citoyens généreux.
P.-Y. Lambert.

XI
Brinley F. Roberts, éd., Early Welsh Poetry, Studies in the Book of Aneirin.
Aberystwyth, National Library of Wales, 1988, 212 p.
Ce sont les actes d’un colloque réuni à la Bibliothèque Nationale de Galles en
juin 1984.
D. Dumville, «Early Welsh Poetry, problems of historicity» (1-16) : les
témoignages externes (par ex. Nennius) et le «contexte historique» qui
permettraient de dater la composition du Gododdin laissent Thistorien
sceptique. L’acteur appelle à revenir sur l’étude de la transmission du texte, et
de l’émergence des deux versions A et B, pour lesquelles l’élément oral ne lui
paraît pas essentiel.
John T. Koch, «The Cynfeirdd Poetry and the language of the sixth
century» (17-41) : tente de démontrer qu’on peut restituer un état archaïque de
Canu Aneirin ; en restituant une orthographe ancienne on retrouve des rimes
«graphiques» (cyflythyraeth) plutôt que phonétiques. Il utilise même des
restitutions d’ordre étymologique (ri yuanaid «a fait» remplacé par wract, ce que
l’on pourrait contester). Vbret. roinolenuen n’est pas une 3 pl.
Daniel Huws, «Canu Aneirin : the other manuscripts» (43-56) : les «autres»
manuscrits, tous dérivés du Livre d’Aneirin conservé à la Bibl. de Cardiff, sont
tardifs (fin du xvie s.-xixe s.) et écrits par des antiquaires gallois. Après un
aperçu sur la connaissance qu’on avait d’Aneirin au Moyen Âge, l’auteur

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poèmes sur les Gododdin où Catraeth n’est jamais nommé (c’est cet élément qui
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Kathryn A. Klar, «What are the Gwarchanau?» (97-137) : ces poèmes,
probablement plus anciens que le Gododdin, occupent une partie du deuxième
BIBLIOGRAPHIE 393

cahier du Livre d’Aneirin, p. 25-30. Les rubriques initiales ou finales qui


nomment les gwarchanau sont inexactes, car Gwarchan Tutvwlch est en fait
constitué de trois poèmes distincts, Gorchan Kynvelyn comprend deux poèmes (le
second est Gorchan Kynvelyn ar Ododin, inc. CAn. 1385), etc. L’analyse
métrique, pour laquelle l’éd. I. Williams n’est d’aucun secours, ne peut se faire
qu’en éliminant plusieurs gloses, et même des marginalia poétiques.
Lloyd-Jones considérait gorchan comme synonyme de gwers «leçon». Le
parallélisme (relevé par Ifor Williams) CAn. 643 o gussyl = CAn. 651 a gwarchan
(dans deux vers identiques), invite à comprendre gwarchan comme un «conseil»
— l’un des sens du verbe irl. correspondant for-cain «il enseigne». Le sens
«d’incantation» parfois proposé doit être abandonné. Les noms qui suivent
gwarchan, dans les titres, sont des noms de personnages mythiques auxquels sont
attribuées ces collections de «conseils», extraits de nature gnomique tirés de
toutes sortes de poèmes. Ainsi Adebon est «la grande réponse». — Enfin, essai
d’explication
du Gododdin. de la fameuse rubrique donnant la valeur des awdl et des gorchanau
Eve E. Sweetser, «Line-structure and rfian-structure : the metrical units of
the Gododdin» (139-154). Analyse inspirée par les dernières tentatives de
restitution des mètres épiques indo-européens. Les vers sont définis non par le
nombre de syllabes mais par les accents, et surtout les accents prosodiques. Les
rimes dès lors paraissent régulièrement réparties en fonction des accents.
Marged Haycock, «Metrical Models for the poems in the Book of Taliesin»
(155-177) : l’auteur résume d’abord les principales théories concernant la
métrique archaïque galloise ; c’est un vers accentuel pour Morris-J ones, un vers
syllabique pour I. Williams et K. Jackson. L’auteur évoque les modèles indo-
européens définis par C. Watkins, ou les modèles structuraux définis par
R. M. Jones (une constante de la poésie galloise serait d’après lui l’unité
métrique avec deux accents). Elle choisit d’analyser les poèmes du Livre de
Taliesin, dont le vers plus régulier offre une base plus solide pour les recherches
métriques.
Son analyse métrique de Cat Godeu est un essai tout à fait concluant : elle
définit trois classes de vers accentuels, la première avec deux accents et aucune
césure, la deuxième avec quatre accents et césure fixe, la troisième avec trois
accents et une ou deux césures. Elle suit deux méthodes d’analyse en fonction
des deux théories en présence sur l’accent vieux-gallois (celles de K. Jackson et
d’Arwyn Watkins). Son analyse conduit à préférer la théorie de l’accent final de
mot (K. Jackson). Elle suppose un rythme fondamental de trois accents autour
duquel apparaissent parfois des variantes plus longues.
Jenny Rowlands, «Genres» (179-208) : il y a les genres «bardiques» (poèmes
de louange, satires...) et les genres «non professionnels» (comme les différents
types de poésie religieuse). Il y a des genres inconnus dans la tradition celtique,
comme l’épopée narrative, le drame poétique, la poésie lyrique personnelle.
L’auteur compare l’évolution des genres entre la poésie archaïque et celle des
Gogynfeirdd : la poésie de louange, presque absente du hengerdd, est dominante
dans la période suivante. Pour les englynion archaïques, elle suppose des
échanges entre les genres : les englymion gnomiques sont inspirés parfois par les
englynion tirés de sagas ; ces derniers, souvent en forme de dialogue, sont
comparables aussi aux poèmes collectionnant des traditions antiques («poèmes
d’antiquaires»). Elle discute la théorie de Jarman pour qui les englynion
narratifs révèlent une évolution dans l’idéal héroïque de la société.
P. -Y. Lambert.

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