Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cet accès aux pensées intimes de l’héroïne est renforcé par l’emploi du discours
indirect libre aux lignes 3 à 49 (à partir de « pour en goûter la douceur » jusqu’a
« du bonheur même qu’elle lui donnait » ). En supprimant les marques qui
annoncent un propos rapporté, la voix du narrateur et celle d’Emma se fondent
et permettent au lecteur de se plonger dans l’intériorité de l’héroïne.
Elle imagine un décor exotique dans lequel on retrouve la présence des quatre
éléments :
♦ L’eau : « la cascade »
♦ La terre : « toutes escarpées » , « la montagne » , « la terre » , « sol »
♦ L’air : « on respire » , « le parfum » .
♦ Le feu : « le soleil »
Il s’agit d’un endroit fantasmé qu’Emma serait bien incapable de localiser. Elle
utilise ainsi des expressions vagues et des clichés pour nommer ces lieux
imaginaires : « ces pays à noms sonores » , « certains lieux sur la terre devaient
produire du bonheur. »
Au fil de ses lectures, elle s’est créé une réserve d’images toutes faites à travers
laquelle elle se représente désormais la réalité. Elle juxtapose ainsi des images
sans lien ni cohérence : les « chalets suisses« (l.13) se juxtaposent avec le
« cottage écossais » .
Le pouvoir de ces illusions romanesques est tel qu’Emma finit par s’intégrer à sa
rêverie. On observe ainsi un glissement des pronoms personnels entre le premier
et le deuxième paragraphe. Le pronom personnel « on » répété tout au long du
premier paragraphe (« on monte » , « on respire » , « on regarde » ) se mue en
« elle » dans le deuxième paragraphe (« que ne pouvait-elle s’accouder » ). Emma
s’intègre à sa rêverie et s’imagine elle-même accoudée sur un balcon comme
une héroïne de roman.
Confondant les romans et la vie, Emma rêve sa vie au lieu de la vivre et se heurte
douloureusement à la platitude du réel.
II – La platitude du réel
A – L’absence de complicité entre Charles et Emma
Après ces descriptions d’une lune de miel idéale et d’un mari rêvé, la platitude du
réel prend un relief saisissant.
Alors qu’ils se sont tout juste mariés, la séparation entre Emma et Charles semble
déjà consommée. En témoigne le conditionnel passé : « Peut-être aurait-elle
souhaité » , « se serait détaché de son cœur » . Il n’y a déjà plus de retour en
arrière possible.
https://commentairecompose.fr/madame-bovary/madame-bovary-analyse-chapitre-7/ 3/21
03/12/2023 14:41 Madame Bovary, partie I, chapitre 7, Flaubert : analyse
Elle ne lui trouve aucune qualité comme en témoigne l’abondance des négations :
« sans exciter d’émotion » , « il n‘avait jamais été » , « il ne savait ni nager, ni
faire des armes, ni tirer au pistolet, et il ne put […] » .
https://commentairecompose.fr/madame-bovary/madame-bovary-analyse-chapitre-7/ 4/21
03/12/2023 14:41 Madame Bovary, partie I, chapitre 7, Flaubert : analyse
A l’inverse d’Emma, son attitude mentale le pousse à apprécier leur vie. Ainsi, il
encadre les « deux petits croquis » de « cadres très larges » (l.61 à 62). L’antithèse
« petit » et « très larges » met en valeur l’attitude positive de Charles qui,
contrairement à Emma, ne trouve nullement sa vie étriquée.
Tu entres en Première ?
Commande ton livre 2024 en cliquant ici ⇓
Qui suis-je ?
Amélie Vioux
https://commentairecompose.fr/madame-bovary/madame-bovary-analyse-chapitre-7/ 5/21