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CONSEJERÍA DE EDUCACIÓN, CULTURA Y DEPORTES

PRUEBAS DE CERTIFICACIÓN FR / B2 / CTO / SOL / ORDINARIA / 2022

N.B. Les textes sont conformes à la nouvelle orthographe.


TÂCHE 1
FRANÇOIS BÉGAUDEAU : « CES AUTONOMES QUI ONT CHOISI LA LIBERTÉ »

GRILLE DE RÉPONSES
QUESTION 0 1 2 3 4 5 6 7 8

RÉPONSE A A A A B C A B A

TRANSCRIPTION
Patrick Simonin : Bonjour, François Bégaudeau ; on va dire écrivain, acteur, auteur de bande
dessinée, romancier… (0) : vous faites des tas de choses. Et on va en parler dans cette émission
parce qu'(il) y a un documentaire extraordinaire qui s'appelle Autonomes, un roman qui sort et puis
des prises de position aussi pour parler du [sic] Covid, pour parler de tout ça… (Il) faut quand
même rappeler que vous avez joué dans un film qui a été Palme d'or au Festival de Cannes : on
peut le dire ! (1)
François Bégaudeau : On peut le dire, c(e n)'est pas interdit !
P.S. : Oui, Entre les murs, donc, et qui est adapté de votre roman –qui était en fait un essai– et dans
lequel vous avez obtenu le César de la meilleure adaptation (2). Tout ça fait que cette… cette envie
de créer est… est chevillée dans votre corps.
F.B. : Ouais, c’est… ça date d’(il) y a… À partir du moment où j'ai commencé à m'intéresser à l'art quand
j'étais adolescent (3) –en gros, par le rock, par la littérature, le cinéma et d'autres choses–, assez vite, j'ai
eu envie d’y… d’y… de m'y mettre moi-même, quoi : j'avais envie de participer, j’avais envie d'essayer
qu'est-ce que [sic] ça veut dire écrire un livre, qu'est-ce que [sic] ça voudrait dire faire un film, qu'est-ce que
[sic] ça voudrait dire faire un groupe de rock, comme j'ai pu faire. Ouais, ouais, j'ai tout de suite eu envie
de… de… disons de participer à ma manière à la grande aventure de… de l'art, de la culture...
P.S. : Ouais, ouais. Être à sa place –on va reparler dans quelques instants du covid [sic], de ce qu'on vit
en ce moment– être à sa place dans la société et… et sa vraie place.
F.B. : Ben… le grand problème étant que, parfois, (il) y a un hiatus entre ce que nous propose la
société comme fonctions sociales, places sociales, rôles sociaux et… et nos aspirations (4). Ça…
moi, c'est vrai, quand j'avais 20 ans, moi, j'aspirais plutôt à lire des livres, voire en écrire. On (ne) peut pas
dire que la société fasse une place extrêmement accueillante à des gens qui s'intéressent à la littérature.
C'est… c’est compliqué de monétiser la littérature et… et que ça devienne un rôle social. Moi, j'ai eu la
chance de pouvoir vivre de mes livres mais ça a pris un peu de temps, c'est [sic] des rencontres avec des
éditeurs, tout ça. C(e n)'est pas évident, quoi ! Moi, je… à 20 ans, j'étais très dubitatif sur le fait que
j'arrive à trouver une place dans cette société telle qu'elle était fabriquée (5).
P.S. : Oui. Et alors, on va parler d’Autonomes. C'est un film document et… et ça nous montre justement
des personnages qui se sont fait leur place. Mais en marge, quelque part.
F.B. : Oui, en marge…. bon, un peu à côté, parce que moi, je (ne) voulais pas qu'(il) y ait des
personnages trop radicaux dans mon film ; je voulais que ce soit de la… de l'autonomie à visage
humain (6), j'ai envie de dire, de l'autonomie de proximité telle que le spectateur –qui pourrait être vous,
qui pourrait être moi, qui pourrait être n'importe qui, citadin ou pas– se dise : « Bah, ça serait possible ; a…
après tout, ils (ne) sont pas si loin de nous ; après tout, ils ont juste fait quelques pas. » Alors, c'est vrai
que c'est en général sortir d'un certain mode économique, d’un certain mode d'échanges, échapper
à une hyper marchandisation des choses, à une certaine façon de… de cultiver, à une certaine
façon de consommer, à une certaine pratique de la bagnole, … (7)
P.S. : De la religion…
F.B. : …de la religion, etc. (7) C’est… bon…
P.S. : De tout ça… La nature… ouais.
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F.B. : Donc, c’est [sic] des petits pas, comme ça, euh… –chaque jour… chaque jour appelle son… son
nouveau pas de côté– qui font peu à peu y tendre, à l'autonomie. Mais… mais, globalement, j(e
n’)ai… j(e n’) pas filmé des illuminés du tout : à part peut-être l'un d'eux –mais qui a un statut un
peu spécial dans le film– (8), les autres sont, pour moi, des gens dont le mode de vie est accessible à
n'importe qui.
P.S. : Ouais, on peut être autonome. Regardez les images de ce film de François Bégaudeau.
(tv5monde.fr, 03/10/2020, adapté, 3’18’’)

TÂCHE 2
CES ENFANTS QUI VOYAGENT SEULS

GRILLE DE RÉPONSES

TROU MOT(S)

0. aux petits

9. un parent éloigné

10. 160 000

11. déposer + chercher

12. une casquette

13. enfant non accompagné

14. leurs petites anecdotes

15. n’acceptent pas

16. arbre de Noël

17. robots télécommandés

TRANSCRIPTION
Claude : C'est le moment de retrouver l'actualité des transports comme chaque samedi, avec Gérard
Feldzer, dans « Transportez-moi ». Bonjour, Gérard !
Gérard : Bonjour, Claude !
C. : Alors, jusqu'à lundi se tient à Paris le salon Kid expo. C'est le rendez-vous incontournable
consacré aux petits (0) et, comme en plus, ce sont les vacances scolaires, vous allez nous parler du
transport de ces petits enfants qui voyagent tout seuls.
Voix à la gare : « Les enfants à destination de Nantes, s'il vous plait, et de la gare d'Angers… »
G. : Alors, voici une scène typique en période de vacances scolaires : des enfants, par exemple, qui
partent seuls pour rejoindre un parent éloigné (9). Et, pour eux, il existe des services dans les gares et
les aéroports. À la SNCF, ça s'appelle Junior et compagnie. Chrystel Raharijaona, directrice des
services : « Avec Junior et compagnie, TGV transporte des enfants de 4 à 14 ans, qui peuvent voyager
tout seuls comme des grands mais accompagnés avec des animateurs, un animateur pour dix enfants. On
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fait 160 000 enfants dans une année (10). On a un tiers de nos enfants qui sont des enfants de divorcés ;
donc, c'est un temps un peu privilégié parce que c'est le moment où « je vais quitter maman, je vais
rejoindre papa ». Et puis, ces enfants-là, pour la plupart d'entre eux, ils font tous les séjours de vacances
chez l'autre parent ; donc, ça veut dire qu'on va les voir cinq à six fois dans l'année. »
C. : Bon, alors, Gérard, je suppose qu'on ne lâche pas son enfant sur le quai n'importe comment.
G. : Non, pas vraiment, Claude. La SNCF relève l'identité des personnes qui déposent ou viennent
chercher l'enfant (11) ainsi que tous les renseignements pour contacter en cas de besoin. Mais c'est [sic]
souvent les parents les plus angoissés qui, de plus en plus, glissent un téléphone portable. Alors, pas de
panique : on n’en a encore jamais perdu et l'enfant est repérable dans la gare avec sa casquette sur la
tête (12) et sa pochette autour du cou.
C. : Pochette que l'on retrouve aussi autour du cou des enfants voyageant seuls mais, cette fois, en avion.
G. : Une pochette sur laquelle est inscrite [sic] les lettres UM, qui veut dire en anglais « enfant non
accompagné » (13). Adoptées par toutes les compagnies du monde, vingt millions d'enfants sont ainsi
transportés dans le monde chaque année. Sandrine Vedie, qui, à Air France, travaille en escale après
avoir été navigante, adore ces jeunes passagers. « Souvent, c’est [sic] les parents qui transmettent leur
angoisse aux enfants. (Il) faut un petit peu prendre le relais ; puis, d’un seul coup, c'est… c’est parti :
l'envie de prendre l'avion, de découvrir autre chose, d'être un peu avec eux, les rassurer. Ça passe tout
seul après. Des fois, ils sont tout seuls –donc, un petit peu perdus– mais, quand ils sont plusieurs, ils
sont super contents aussi ; ils sont en train de se raconter déjà leurs petites anecdotes (14). À bord,
(il) y a des petites pochettes pour les enfants pour les occuper. Ils sont très demandeurs de faire des
dessins, les offrir, laisser un souvenir, oui. »
C. : Donc, j'imagine qu'on peut faire voyager seuls des enfants sur pratiquement toutes les compagnies.
G. : Oui, sauf sur les low-cost, comme Ryanair, qui n'accepte pas (15) du tout les enfants voyageant seuls
et fait même payer les bébés de moins de 2 ans qui voyagent sur le même siège que maman –(il n')y a
pas de petits profits…–. Par ailleurs, d'après les pédopsychiatres, les enfants qui partent seuls et qui, donc,
surmontent leur peur de l'inconnu, s'autonomisent beaucoup mieux. Et lorsqu'on peut leur faire
découvrir un cockpit, surtout de nuit, avec toutes les lumières, c'est mieux qu'un arbre de Noël (16).
C. : Hmm, ça, c’est l'ancien pilote de ligne qui parle... Alors, comme chaque semaine, Gérard, vous nous
offrez une séquence insolite: des enfants qui voyagent en chameau.
G. : Vous savez que des courses de dromadaires ont lieu dans les pays du Golfe depuis longtemps et,
jusqu'à une période récente, ils étaient montés par des enfants, choisis pour leur taille et leur poids et
souvent maltraités. Alors, sous la pression internationale, ils ont été remplacés par des robots
télécommandés à distance (17) qui peuvent cravacher ou parler à l'oreille du camélidé, qui parcourt ainsi
5 kilomètres en moins de 8 minutes.
G. : Tous les détails de ces enfants qui voyagent seuls sont, bien sûr, sur franceinfo.fr. Merci, Gérard !

(francetvinfo.fr, 25/10/2014, adapté, 3’27’’)


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TÂCHE 3
LES ÉVAPORÉS DU JAPON

GRILLE DE RÉPONSES
QUESTION RÉPONSE
0. Sur quels phénomènes se sont penchés les invités du
La disparition volontaire
programme ?

18. Comment la journaliste qualifie-t-elle ce phénomène au


Saisissant / impressionnant
Japon ?

19. À quoi équivaut chaque année la quantité de Japonais


Une ville entière
qui disparaissent ?

20. Quels sont les deux sentiments qui provoquent ces Avoir échoué / échec + honte
départs ? (donnez deux réponses) (les deux sont nécessaires)

21. Qu’est-ce que « l’évaporation » ? Une disparition sociale

22. À qui / à quoi se sont adressés Léna et son photographe


Associations + détectives
pour retrouver des évaporés ?
(les deux sont nécessaires)
(donnez deux réponses)
Adresse (+) carte bancaire (+) identité
23. Bizarrement, au Japon, sans quoi peut-on vivre ?
(au moins deux des réponses ci-dessus sont
(donnez deux réponses)
nécessaires)

24. Quel est l’équivalent en Europe du rôle des évaporés du Les sans-papiers / Les clandestins
Japon ? (une réponse suffit)

25. À quel facteur était soumis l’étudiant qui a raté son La pression sociale / Pression pour
examen ? (une réponse suffit) réussir (une réponse suffit)

TRANSCRIPTION
Journaliste : Que se passe-t-il quand quelqu’un craque et décide de tout quitter –son travail, sa famille,
ses amis–, quand il décide de s’évaporer ? Que se passe-t-il pour lui, pour elle et pour ses proches ? On
en parle ce matin avec mes trois invités, qui se sont tous les trois penchés sur ce phénomène de la
disparition volontaire (0). Cédric Aurain, avec une pièce de théâtre intitulée Disparu ; Léna Mauger, avec
un livre titré Les évaporés du Japon ; et David Le Breton, auteur de Disparaitre de soi, une tentation
contemporaine.
L’exemple japonais, je le disais, est le plus saisissant (18) : Léna Mauger, chaque année au Japon,
quelque 100 000 personnes disparaissent sans laisser d’adresse ; c’est un phénomène impressionnant
(18). Vous y avez donc consacré ce livre, hein, Les évaporés du Japon. On peut dire que c’est un
phénomène qui est au cœur de la culture nippone, Léna Mauger ?
Léna Mauger : Alors, c’est un phénomène qui est très japonais puisque c’est l’équivalent d’une ville
entière (19) presque qui disparaitrait chaque année… euh… et, après, (il) y a autant, finalement, de motifs
de disparition que de disparus. Au Japon, on part parce qu’on a perdu son travail ; on part parce qu’on a
échoué à un examen et qu’on n’ose pas le dire à ses parents ; mais, là où c’est très, très japonais, c’est
que, en fait, on part parce que, à chaque fois, on a le sentiment d’avoir échoué et on a honte (20) de
quelque chose. Et, donc, (il) y a vraiment ce sentiment de honte qui est… qui est vraiment très… très…
très fort au Japon. Et, finalement, (il) y a deux formes de disparition parmi ces 100 000 : la disparition totale
–on se suicide– et l’évaporation, qui est une disparition sociale (21).
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J. : Comment avez-vous fait pour trouver les disparus volontaires dans le cadre de cette enquête, Léna
Mauger ?
L. M. : Alors, grande question… quand on est journaliste, on a des fixeurs, des traducteurs qui nous ont
aidés. Mais, surtout, on s’est aperçus qu’(il) y avait finalement des lieux de la disparition. Euh… euh…
Enquêter sur les disparus, c’est plonger dans les limbes du Japon et, dans ces limbes du Japon, (il) y a
finalement des quartiers où vont errer, où vont se terrer, où vont chercher du travail ceux qui finalement ont
voulu échapper à la pression sociale et, donc, en allant dans ces quartiers, en allant voir des… des
associations, des détectives (22), on a peu à peu –on y est allé pendant 5 ans, hein, en faisant des
voyages régulièrement– retrouvé des disparus qui nous ont raconté leur histoire.
J. : Comment vivent-ils, comment vivent-elles, une fois que… que cette disparition est… est actée ? De
quoi, d’ailleurs, vivent-ils ?
L. M. : Alors, c’est ce qui nous a fascinés, c’est comment, dans un pays moderne avec toutes les
technologies d’aujourd’hui, on peut vivre sans avoir d’adresse (23), sans avoir de carte bancaire (23),
sans finalement avoir une identité (23). Et, en fait, ce qui est très fort au Japon, c’est que c’est un pays qui
a peu d’immigration et, donc, finalement, ces disparus dans leur propre pays –puisque la plupart restent au
Japon– sont un peu l’équivalent de nos sans-papiers, de clandestins (24), et font tous les petits boulots
que personne ne veut faire ; alors, ils sont manœuvres sur les chantiers, euh… ils travaillent… euh… ils
sont plongeurs dans les restaurants, euh… ils travaillent au jour le jour dans ces petits hôtels où on peut
vivre sans donner d’adresse et, donc, (il) y a véritablement un monde parallèle… euh… dans ce Japon qui
se situe… ce monde parallèle se situe vraiment au pied des gratte-ciels ; on peut y aller en métro
J. : Oui. Et alors, vous, vous nous parliez à l’instant d’un… d’un étudiant qui est… qui disparait après avoir
échoué à un examen ; c’est incompréhensible, ça, vu de France. La honte pèse très lourd au Japon, Léna
Mauger…
L. M. : Ben… cet… cet étudiant, par exemple, au début, il nous a parlé… et… et les gens (ne) nous
disaient jamais tout de suite la raison pour laquelle ils étaient partis –et si, d’ailleurs… s’ils étaient partis–. Il
nous dit : « Voilà, moi, mon histoire, c’est –il raconte– j’étais étudiant, je venais d’une grande famille, tout
allait bien dans ma vie et, puis, j’avais énormément de pression sociale et de pression pour
réussir (25), c’est-à-dire que mes parents me donnaient des cours du soir et, donc, il fallait que je
réussisse cet examen ; j’ai échoué, je suis parti. » Nous, on (ne) comprend pas mais, pour lui, c’était…
c’était une évidence ; il (n’)avait pas le choix, en fait. C’est une fuite.
(franceinter.fr, 14/08/2020, adapté, 3’50’’)

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