Vous êtes sur la page 1sur 92

Normes et Réglementations

Pr. Yasmina ED-DARIY


Yasmina.ed-dariy@enafes.ma

Année universitaire 2023-2024


Plan de cours :
I. Normalisation
I.1 Valeur de la normalisation
I.2 Différents types de normes
I.3 Cadre règlementaire
I.4 Elaboration des normes
I.5 Processus de normalisation
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction
II. Certification et son impact sur la qaulité

2
Plan de cours :
III. Règlementation de l’acte de bâtir
III. 1 Performance énergétique
III.2 Accessibilité aux personnes à mobilité réduite
III. 3 Sécurité parasismique
III. 4 Sécurité incendie
III. 5 Sécurité des chantiers

3
L’architecture est sans doute un des métiers les plus concernés par des
normes. Qu’elles soient liées à la construction, à la sécurité, au confort, à
l’accessibilité, à l’urbanisme ou au respect de l’environnement, ces normes
conditionnent le droit de construire. Les normes s’imposent dès la
conception des projets et au fur et à mesure de leur réalisation.

4
I. Normalisation
La normalisation, a pour objet l'élaboration, la publication et la mise en application de

documents de référence appelés normes, comportant des règles, des lignes directrices ou des

caractéristiques, pour des activités, et fournissant des solutions à des problèmes techniques et

commerciaux qui se posent de façon répétée, aux fins de conciliation entre partenaires

économiques, scientifiques, techniques et sociaux.

5
I. Normalisation

Norme est un document de référence sur un sujet donnée . Il indique l’état de la


science de la technologie et des savoir-faire au moment de la rédaction.

La norme doit remplir deux conditions:

• Les moyens et méthodes décrits doivent être reproductibles en utilisant et


respectant les conditions qui sont indiqués,

• Elle doit avoir reçue la reconnaissance de tous.

6
I.1 Valeur de la normalisation
La normalisation est un outil qui :

• Permet au plus grand nombre de s’approprier des solutions déjà éprouvées ;

• Permet de développer les marchés ;

• Favorise la protection des consommateurs ;

• Aide à l’application de la réglementation;

• Favorise le transfert de technologies ;

• Aide l’entreprise à faire des choix stratégiques.


7
I. 2 Différents types de normes :

On distingue plusieurs types de normes :

• Descriptives qui déterminent les caractéristiques d’un produit (spécification) ;

• De performance qui définissent les performances que les produits doivent atteindre
sur base d’essais ;

• D’essais ;

• De méthodes de calcul ;

• De classification ;

• Organisationnelles.
8
I.3 Cadre règlementaire :

• Conformément à la loi n°12-06, des commissions techniques sont créés par décision du
Directeur de l’IMANOR auprès de tout département ministériel concerné qui en assure le
secrétariat.

• Président de la commission, ainsi que celui qui en assure la vice-présidence sont désignés par
le Directeur de l’Institut de normalisation.

• Commission de normalisation (CN) doit comprendre, outre des représentants des personnes
morales de droit public intéressées, des représentants de différentes parties concernées par
l’objet de la norme marocaine à élaborer. La CN pourra s’adjoindre tout organisme, ou
personne dont le concours sera jugé utile est chargée dans leurs domaines,

• Département ministériel assure le rôle du secrétariat et de la présidence des commissions


techniques de normalisation dont il a la charge.
9
Les commissions de normalisation sont composées principalement par des
représentants suivants :

• Administration et établissements publics concernés par le secteur de construction ;

• Fabricants, prestataires de service ou/et leurs organisations représentatives ;

• Organismes d’évaluation de la conformité ;

• Etablissements de recherche et de formation ;

• Consommateurs ou utilisateurs.

10
• LPEE est un acteur majeur de la
normalisation dans le Royaume. Depuis la
création de l’IMANOR, le Laboratoire est
partie prenante dans les travaux de
pratiquement toutes les Commisions
Techniques de Normalisation créées dans ses
différents domaines d’activités, en partenariat
avec cette Institution.

11
I.4 Elaboration des normes :
Les projets des normes marocaines relatives au secteur BTP et relevant des attributions des commissions techniques
de normalisation à la charge du Ministère de l’équipement, du transport et de la logistique, sont examinés et élaborés
au sein des commissions de normalisation créées par décision du Directeur de l’Institut de normalisation auprès du
département qui en assure le secrétariat.

Lesdites commissions sont en nombre de treize (13) et se présentent comme suit :

• Commission de Normalisation du béton, mortier et produits dérivés;

• Commission de Normalisation des liants hydrauliques ;

• Commission de Normalisation des produits de carrière ;

12
I.4 Elaboration des normes :

• Commission de Normalisation de la signalisation routière et équipements routiers

• Commission de Normalisation des liants hydrocarbonés et chaussées;

• Commission de Normalisation des fers à béton et armatures de précontrainte;

• Commission de Normalisation des produits d’assainissement et d’adduction d’eau potable

• Commission de Normalisation de prévention et sécurité incendie;

• Commission de Normalisation des bases de calcul des structures;

• Commission de Normalisation de l’étanchéité des ouvrages d’arts;

• Commission de Normalisation de la géotechnique;

• Commission de Normalisation des constructions publiques;

• Commission de Normalisation de la logistique; 13


I.4 Elaboration des normes

Le Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de


la Politique de la Ville préside 15 commissions techniques de normalisation (CTN). Ces
commissions concernent les domaines suivants :

La construction immobilière; l’isolation thermique ; les carreaux de revêtement ;


l’isolation acoustique ; les produits en terre cuite ; la performance des bâtiments ; la
plomberie ; l’étanchéité des bâtiments ; le vitrage ; la construction durable; et la
menuiserie des portes et des fenêtres, aménagement durable des villes et collectivités ;
restauration du patrimoine bâti…

14
I.5 Processus de normalisation
Stade proposition
Stade 1 : Stade proposition
La première étape de l’élaboration d’une Norme Marocaine vient suite à un besoin
Stade Inscription au programme pour la Norme en question. La demande est soumise au secrétariat de la CTN
annuel de normalisation
concernée afin de décider s’il y a lieu d’inscrire la question au programme de
normalisation.
Stade rédaction
Stade 2 : Inscription au programme annuel de normalisation
Les projets de normes proposés sont inscrits dans le programme général de
Stade commission
normalisation (PGN) qui est établi sur la base des orientations du gouvernement en
tenant compte de l’avis du Conseil Supérieur de Normalisation, de Certification et
d’Accréditation (CSNCA) et les besoins en normes recensés auprès des partenaires
Stade enquête
économiques et sociaux et auprès des commissions techniques de normalisation.

Stade 3 : Stade rédaction


Stade homologation
Pour l’élaboration des avants projets de normes, le secrétariat de la commission
technique procède à la collecte des documents de base tels que les règlements, les
normes étrangères et internationales. Les projets de normes sont présentés
Stade édition
conformément au modèle établi par l’IMANOR.
15
I.6 Processus de normalisation
Stade proposition
Stade 4 : Stade commission
Le secrétariat de la commission technique de normalisation concernée arrête les
Stade Inscription au programme dates de tenue des réunions et prépare ces dernières et convoque les membres de
annuel de normalisation ladite commission en veillant à ce que toutes les parties intéressées soient
représentées.
Le projet de norme est examiné autant de fois qu’il est nécessaire, jusqu’à ce qu’un
Stade rédaction
consensus soit atteint sur le contenu technique du document. Une fois ce consensus
obtenu, il est procédé à la mise au point définitive du texte en vue de sa soumission
Stade commission
en enquête publique.

Stade 5 : Stade enquête


Stade enquête
Pour s’assurer que les projets de normes adoptés par les commissions techniques
correspondent à l’intérêt général et qu’ils ne soulèvent aucune remarque allant à
l’encontre du développement économique, une large consultation (enquête
Stade homologation
publique de 1 à 3 mois) est organisée par le secrétariat de la commission auprès des
opérateurs économiques. Les destinataires de cette enquête sont choisis en fonction
des implications techniques, économiques, juridiques et réglementaires du projet de
Stade édition
norme dans leurs activités. 16
I.6 Processus de normalisation
Stade proposition

Stade Inscription au programme


annuel de normalisation

Stade 6: Stade homologation


Stade rédaction
Les décisions d’homologation des normes sont soumises au visa du Directeur de
l’IMANOR et transmises pour publication au Bulletin Officiel (BO).
Stade commission
•Stade 7 : Stade édition
Lorsque l’homologation d’un projet final de Norme est acquise. Le texte définitif
Stade enquête
est envoyé pour impression finale pour procéder à la publication de la Norme
Marocaine.
Stade homologation

Stade édition
17
Exemples de projets de normalisation

18
Normalisation de BIM

La norme ISO 19650 concerne les processus BIM (Building

Information Management). Ainsi, l'ISO 19650 expose les

concepts et principes à appliquer pour la modélisation des

données d'un projet de construction et la gestion des

informations pendant le cycle de vie des bâtiments et ouvrages

de génie civil.

19
Exemples de normes de Bâtiment et Génie Civil publiées par l’IMANOR :

20
Exemples de normes de Bâtiment et Génie Civil publiées par l’IMANOR :

21
Institutions internationaux de normalisation

• ISO : Organisation internationale de normalisation;

• CEN : Comité européen de normalisation ;

• AFNOR : Association française de normalisation;

• ASTM : American society for testing and material.

22
ISO est le sigle de l’organisation internationale de normalisation.
L’élaboration d’une norme internationale consiste à mettre en commun les
différentes expériences et connaissances acquises sur un sujet précis, ceci afin
de remplir deux objectifs :

• Répondre à la question : " quelle est la meilleure façon de faire ?"

• Permettre à des personnes, de nationalités et cultures différentes, de se


comprendre et travailler ensemble : grâce à un standard international qui
pourra servir de socle commun.

23
• Norme ISO 9001:2015 : Cette norme établit les exigences pour les systèmes de gestion de la
qualité dans toutes les industries, y compris le génie civil. Elle fournit un cadre pour la
planification, l'exécution et la surveillance des activités de qualité dans le cadre d'un projet de
construction.

• Norme ISO 14001:2015 : Cette norme établit les exigences pour les systèmes de gestion
environnementale dans toutes les industries, y compris le génie civil. Elle fournit un cadre pour
la planification, l'exécution et la surveillance des activités environnementales dans le cadre d'un
projet de construction.

• Norme ISO 45001:2018 : Cette norme établit les exigences pour les systèmes de gestion de la
santé et de la sécurité au travail dans toutes les industries, y compris le génie civil. Elle fournit
un cadre pour la planification, l'exécution et la surveillance des activités de santé et de sécurité
au travail dans le cadre d'un projet de construction. 24
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction
 Intervention des normes dans le domaine de construction :

• Etude topographique : Règles de calculs et dessins topographiques


• Etude géotechnique : Normes d’essais
• Conception architecturale : (schémas directeur, voirie, affectation des zones et
nombre de niveaux, hauteurs, règles de sécurité incendie, accessibilité, RTCM), les
éléments de projets de construction, dessin de bâtiment
• Etudes de structure et technique : normes et règles de conception et de calcul
(BAEL, RPS 2011, Eurocodes, DTU, )
• Contrôle des études : normes et règles de conception et de calcul.
25
 Intervention des normes dans le domaine de construction

• Etablissement des CPS : Normes dans prescriptions techniques et descriptifs;

• Exécution des travaux : Normes et règlements afférents aux matériaux, mise


en œuvre, contrôle, essais et réception;

• Exploitation et maintenance.

26
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction

 Unifier la nomenclature des produits : type de béton (B10, B15,…), type d’acier
(FE500, ..), type de granulat (GNA, GNF, …), type de ciment (CPJ45, CPJ35, …),
type de briques (8T, 6T, …), type d’hourdis (corps creux en béton) (15, 20, 25, …),
type de câble électrique, type de tuyauterie et conduits de plomberie,

 Unifier les caractéristiques des produits (résistance à la compression des béton,


résistance à la traction des aciers, résistance des ciments, section des barres
d’aciers, section des câbles, Indice de plasticité , unités de mesures des résistances
mécaniques, des sections, d’épaisseurs, des courants, des tensions, des résistances..

27
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction

 Unifier les règles de calcul et de conception : règles de béton armé, règles


parasismiques, règles de charpente métallique, règles de neige et vent, règles
de calcul des installations d’électricité, règles de calcul des installations de
plomberie, règles de calcul d’installations de climatisation, …

 Unifier les méthodes d’essais et de contrôle : granulométrie, teneur en


eau, cohésion, angle de frottement, portance de sol, indice de propreté, essai
de résistance de béton, isolement électrique,

28
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction

 Eviter le sousdimensionnement ou le surdimensionnement des ouvrages,

 Maitriser les coûts : A partir des sous détail des prix des prestations dont
les caractéristiques sont définies (matériaux, transport, main d’œuvre,
marge, …)

 Garantir la sécurité : L’introduction des normes dans la conception,


dans le choix des matériaux et dans la mise en œuvre est une garantie de
: solidité, durabilité, performances…
29
• Bétons armés : Choix des matériaux constituant les bétons : maitrise de la
formulation des bétons et des résistances prescrites

• Formulation des bétons : maitrise le dosage des éléments composants le béton


(ciment, granulats, eau de gâchage, adjuvants) et de sa résistance.

• Classes de béton : assure la résistance des éléments de la structure et la


durabilité des bétons

• Contrôle de coulage des bétons : Essais de résistance et d’ouvrabilité , Nuances


d’acier et leurs sections : assure la résistance des aciers et leur durabilité

• Recouvrement des aciers : assurer la continuité de transmission des efforts.


30
• Enrobage : assure la protection des
aciers contre la corrosion par les
infiltrations des eaux agressives
• Joints de dilatation : Eviter
l’apparition des fissures dues à la
variation thermique du volume des
bétons
• Joints de rupture : Eviter les
tassements différentiels dus à la
différence de la nature des sols
d’assise ou au changement des
masses des blocs

31
• Etanchéité : Arase étanche : protéger la maçonnerie contre les remontées
capillaires

• Recouvrement des couches d’étanchéité : renforcer la protection de


l’étanchéité contre l’inclusion des eaux extérieures pouvant traverser la
protection de l’étanchéité.

• Pente d’évacuation d’EP sur terrasse : Favorise l’écoulement gravitaire


des EP vers les points d’évacuation et évite leur stagnation et la
dégradation de la protection de l’étanchéité.

32
• Essai d’étanchéité : contrôle de la qualité des matériaux et de la mise en
œuvre.

• Maçonnerie : Agglos, corps creux, briques : conformité à la norme en


dimension et en résistance et mise en œuvre selon les règles de l’art et respect
du dosage du mortier et de l’alignement et la verticalité des murs

• Enduits : respect du dosage du mortier, nombre de couche, mise en œuvre


du grillage à la jonction maçonnerie-béton, respect de la durée entre
différentes couches d’enduits, respect des tolérances de la planéité des
panneaux.
33
• Carrelage : respect des caractéristiques des carreaux selon destination , respect des

critères de mise en œuvre, de la planéité, de la verticalité, des joints, du mortier ou colle

et dispositifs de fixation

• Marbre : respect des spécifications et essais selon la norme et critère de fixation

• Menuiseries : Menuiserie bois et métallique : respect des spécifications des cadres et

ouvrants et scellement à la maçonnerie pour assurer qualité du manouvre et la durabilité

• Menuiserie aluminium : respect de l’étanchéité à l’air, au vent et à l’eau, spécifications

des profilés et de vitrage

34
• Tuyauterie d’alimentation : respect des spécifications, de mise en œuvre,
d’essai pour alimentation sanitaire, étanche et durable (essais de pression)

• Conduites d’évacuation : respect des spécifications et de la mise en œuvre


des raccordements aux gargouilles et aux regards en assurant l’étanchéité et
bon écoulement des eaux

• Peinture : respect des spécifications et de mise en œuvre pour protection des


supports contre l’humidité, la chaleur et la durabilité

• Mise en œuvre des peintures : respect des spécifications de préparation du


support, de dilution, de nombre de couches.
35
I.6 Importance des normes dans le domaine de la
construction

Risques de non application des normes :

 Tassement et fissuration de dallage à case de remblai mal compacté

 Ecroulement de dalle par décoffrage prématuré

 Eclatement et fissuration des ouvrages de béton armé à cause


d’enrobage insuffisant

 Ségrégation des bétons mal vibrés

 Fuite d’eau à cause de matériaux de joint non conforme

36
I.6 Importance des normes dans le domaine de la construction

 Décollement de revêtement mural à cause de fixation non conforme;

 Drainage défectueux à cause des matériaux d’infrastructure non conforme;

 Ecroulement de constructions non parasismiques.

37
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments
Elle prescrit en outre :
• Les exigences mécaniques, physiques et chimiques appliquées aux différents
types de ciment,

• Les règles pour évaluer la conformité à ces exigences,

• Les conditions d’emballage et de marquage de ciment,

• Le contrôle de la qualité à la livraison.

Définitions des propriétés du ciment et de ces constituants


38
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

 Ciments
Le ciment est un liant hydraulique, c'est-à-dire une matière inorganique finement
moulue qui, gâchée avec de l’eau forme une pâte qui fait prise et durcit par suite
de réactions et processus d’hydratation et qui après durcissement, conserve sa
résistance et stabilité même sous l’eau doit être capable de produire un mortier ou
un béton qui conserve une ouvrabilité pendant un temps suffisamment long et doit
après des périodes déterminées atteindre des niveaux de résistance donnés et aussi
présenter une stabilité de volume à longue échéance.
39
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

 Clinker portland

Le clinker Portland est un matériau hydraulique qui doit être constitué d’au moins 2/3 en masse de
silicate de calcium [CaO, SiO2], [(CaO)2, SiO2] la partie restante contenant de l’oxyde de fer

Le rapport en masse [CaO/ SiO2] ne doit pas être inférieur à 2 Fe2O3 de l’oxyde d’aluminium Al2O3
et d’autres oxydes.

La teneur en oxyde de magnésium (MgO) ne doit pas dépasser 5% en masse.

Le clinker Portland est obtenu par cuisson au moins jusqu’à la fusion partielle d’un mélange fixé
avec précision de matières premières contenant CaO, SiO2, Al2O3 , Fe2O3 et de petites quantité
d’autres matières.
40
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

 Laitier granulé de haut fourneau


Le laitier de haut fourneau est un matériau hydraulique latent, c'est-à-dire qui
présente des propriétés hydrauliques lorsqu’il a subi une activation convenable.
 Matériaux pouzzolaniques
Les matériaux pouzzolaniques sont de substances naturelles siliceuses ou silico-
alumineuses ou une combinaison de celles-ci
Les matériaux pouzzolaniques sont composés essentiellement de SiO2 réactif
d’Al2O3. La partie restante contient de l’oxyde de fer (Fe2O3) et d’autres oxydes
 Pouzzolanes naturelles
Les pouzzolanes naturelles sont en général des matériaux d’origine volcanique ou
bien des roches sédimentaires ayant une composition chimique et minéralogique
approprié.
41
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

 Pouzzolanes industrielles ou bien calcinés


Les pouzzolanes industrielles sont des argiles et schistes traités et activés
thermiquement, des laitiers de plomb, de cuivre, de zinc refroidis à l’air et
d’autres produits de l’industrie du ferro-alliages.
 Cendres volantes
Les cendres volantes sont obtenues par dépoussiérage électrostatique ou
mécanique de particules pulvérulentes provenant du gaz des chaudières
alimenté au charbon pulvérisé.
La perte au feu des cendres volantes sèches doivent être inférieure à 7% en
masse. Les cendres volantes ayant une perte au feu de 7 à 12% peuvent être
utilisées à condition que leur proportion en ciment ne dépasse pas 20% en
masse.
42
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

 Cendres volantes siliceuses


La cendre volante siliceuse est une poudre fine constituée principalement de
particules sphériques vitrifiées ayant des propriétés pouzzolaniques.
La cendre volante calcique est une poudre fine ayant des propriétés hydrauliques
et/ou pouzzolaniques. Elle doit contenir essentiellement de la chaux réactive CaO
de la silice réactive SiO2 et de l’alumine Al2O3 .
 Schistes calcinés
Les schistes calcinés et en particulier les schistes bitumineux calcinés, sont produits
dans un four spécial à une température d’environ 800°C.
43
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments
 Calcaires
Lorsqu’ils sont utilisés dans une proportion excédant 5% en masse (constituant principal) les
calcaires doivent satisfaire aux spécifications suivantes :

• Teneur en calcaire : CaCO3 > 70% de masse

• Teneur en argile : absorption de bleu de méthylène <2g/100g

• Teneur en matières organique : (TOC) <0.5% en masse.

 Fumées de silice

Les fumées de silice sont formées de particules sphériques très fines ayant une très haute teneur
en silice amorphe

44
I.7 Norme 10.1.004 sur les ciments

Seules les fumées de silice satisfaisant aux spécifications suivantes doivent être
utilisées :

• Silice amorphe SiO2 > 85% en masse ;


• Perte au feu < 4% en masse ;
• Aire massique (BET) > 15m2/g

 Sulfate de calcium

Le sulfate de calcium doit être ajouté en faible quantité aux autres constituants
du ciment en cours de sa fabrication, en vue de réguler la prise.
45
I. 7 Normes des ciments
Types de ciment:

Les ciments courants conformes sont subdivisés en six types principaux ;

• Ciment portland ;

• Ciment portland composé ;

• Ciment pouzzolanique ;

• Ciment de haut fourneau ;

• Ciment au laitier et aux cendres ;

• Ciment à maçonner. 46
I.7 Normes des ciments

Types de ciment

• Le CEM I ou ciment Portland, contient au moins 95 % de clinker (K) et au plus 5% de


constituants secondaires. Les CEM I conviennent pour le béton armé ou le béton
précontraint, là où une résistance élevée est recherchée ainsi qu’un décoffrage rapide.

• Le CEM II/A ou B ou ciment Portland composé, contient au moins 65% de clinker (K) et
au plus 35 % d'autres constituants secondaires : laitier de haut-fourneau (S), fumée de
silice (D)(entre 6 et 10 %, pouzzolane naturelle (P), cendres volantes siliceuses (V),
schiste calciné (T) et calcaire (L ou LL).

47
I.7 Types de ciment

• Les CEM II sont adaptés pour le béton armé en général, coulé sur place ou
préfabriqué, ainsi que pour des travaux massifs exigeant une élévation de
température modérée ou encore pour des travaux exigeant des résistances
initiales élevées.

• Le CEM III/A, B ou C ou ciment de haut-fourneau, contient entre 36 et


80 % de laitier de haut-fourneau (S) et 20 à 64 % de clinker (K).

Le CEM III/ C (également dit ciment de haut-fourneau) contient au moins 81


% de laitier de haut fourneau (S) et 5 à 19 % de clinker (K).
48
Le CEM IV/A ou B est un ciment pouzzolanique :

• Le CEM IV/A ou B ou ciment pouzzolanique au laitier contient de 20 à 64 %


de clinker (K), de 18 à 49 % de laitier de haut fourneau (S) et de 18 à 49 % de
cendres volantes siliceuses (V),

• Les CEM III, CEM V qui comportent du laitier de haut-fourneau sont bien
adaptés aux travaux hydrauliques souterrains, aux fondations, aux travaux en
milieu agressif, aux travaux à la mer, aux bétons de masse et généralement à tout
travaux nécessitant une faible chaleur d’hydratation. Leur utilisation permet de
réduire les émissions de CO2 grâce à la substitution du clinker par d'autres
constituants.
49
I.7 Normes des ciments

50
Selon la norme NF EN 197-1

51
Domaine d’utilisation de différents ciments :

52
53
I.8 Norme 10.1.008 sur les bétons
Domaine d'application
La présente norme Marocaine s'applique aux bétons destinés aux structures coulées en
place, aux structures préfabriquées, aux éléments de structure préfabriqués pour bâtiments
et structures de Génie Civil.
La présente norme spécifie les exigences applicables :
• Aux constituants du béton ;
• Aux propriétés du béton frais et durci et à leur vérification ;
• Aux limitations imposées à la composition du béton ;
• A la spécification du béton ;
• A la livraison du béton frais ;
• Aux procédures de contrôle de production ;
• Aux critères de conformité et à l'évaluation de la conformité.
54
I.8 Norme 10.1.008 sur les bétons
Termes et définitions :

Béton: Matériau formé par mélange de ciment, de sable, de gravillons et d'eau,


et éventuellement ,d'adjuvants et d’ajout, et dont les propriétés se développent
par hydratation du ciment.
Béton frais : Béton entièrement mélangé et encore dans un état permettant de
le compacter avec la méthode choisie.
Béton durci : Béton à l'état solide ayant acquis une résistance notable.
Béton de chantier: Béton produit sur le lieu de la construction par l'utilisateur
du béton pour son propre usage.

55
I.8 Norme 10.1.008 sur les bétons

Béton prêt à l'emploi


Béton délivré à l'état frais à l'utilisateur par une personne physique ou morale.
C’est un béton préparé à partir de composants dosés dans une installation fixe
appelée centrale puis malaxé pour être livré à l’utilisateur, prêt à être mis en
place sans autre traitement préalable.
Produit préfabriqué en béton
Produit en béton dont le coulage et la cure sont effectués dans un lieu diffèrent
de celui où il sera utilisé.
Béton de masse volumique normale
Béton dont la masse volumique après séchage à l'étuve est supérieur à 2 000
kg.m-3 mais inférieure ou égale à 2 600 kg.m-3
56
I.8 Norme 10.1.008 sur les bétons

Béton léger
Béton dont la masse volumique après séchage à l'étuve est supérieure ou égale
à 800 kg.m-3 mais inférieure ou égale à 2 000 kg.m-3. Il est produit entièrement
ou partiellement à partir de granulats légers.
Béton lourd
Béton dont la masse volumique après séchage à l'étuve est supérieur à 2 600
kg.m-3.
Béton à haute résistance
Béton appartenant à une classe de résistance à la compression supérieure à B50
s'agissant de béton de masse volumique normale ou de béton lourd,

57
Classes d’exposition des bétons

X0 XM1 XM2 , XCL

XA1 , XA2 , XA3 XCA1 , XCA2 XG1 XG2 58


59
60
61
62
63
64
Béton prêt à l’emploi

• Le béton est produit dans des centrales à béton. Ces dernières comportent des zones
de stockage et des équipements destinés à mélanger les matières premières dans les
proportions voulues et à charger le mélange, dans les camions malaxeurs.
La plupart des installations de production de béton sont fixés et situées à proximité
des lieux de consommation du béton dans la mesure où, compte tenu des temps de
prise, le béton préparé en centrale doit être livré sur le lieu de mise en œuvre dans un
délai maximum d’une heure et demie.

65
Béton prêt à l’emploi

• Enfin, le béton préparé en centrale est chargé par gravité dans un camion
malaxeur, également appelé camion toupie, qui livre le béton sur le chantier.
BPE : bétons prêts à l'emploi

Peut s'avérer plus économique qu'un béton réalisé sur chantier, et plus
efficace pour les chantiers imposants des bétons à exigences particulières
(résistances exceptionnelles, par exemple) ;

Malgré le fait que ce béton est construit en usine, il doit passer par des
contrôles de résistance et de maniabilité à son arrivée sur chantier.
Moule cylindrique Béton durant la période du Essai de compression du béton
pour le béton durcissement

Essai d’écrasement du béton


69
Essai d’affaissement du béton
- Norme 10.1.062 -

70
 Préfabrication

Éléments de béton coulés à l'avance et déplacés à leur état de pièce vers


l'ouvrage dans lequel il suffira de les placer directement (planchers,
poutrelles ...) ;
 Préfabrication

• Leur choix favorise grandement les délais d'exécution et la rend plus facile
pour certains ouvrages ;

• Largement utilisée dans les ouvrages d'art et le bâtiment afin d'économiser


sur les délais et sur les approvisionnements de matière première ;

• Permet aussi des conceptions complexes et plus orientées vers un objectif


précis .
 Différents types du béton
I.9 Mise en œuvre des bétons

De la sortie de la bétonnière ou du malaxeur à l’ouvrage fini, le béton passe par


différentes phases: transport, coulage dans un coffrage ou un moule, serrage,
démoulage, cure.

Transport :

Le matériel utilisé pour le transport doit être fréquemment nettoyé pour éviter tout
risque de pollution (déchets végétaux ou organiques, restes de béton…).
I.9 Mise en œuvre des bétons

Coulage : les précautions à prendre lors du coulage sont les suivantes:


• Limiter la hauteur de chute;
• Prévoir des couches horizontales successives n’excédant pas 60 à 80 cm
de hauteur; Maintenir une vitesse de bétonnage aussi constante que
possible;
• Eviter la mise en place lors de trop fortes pluies pouvant entraîner un
lavage des gros granulats et un excès d’eau dans le béton, surtout à sa
surface.
I.9 Mise en œuvre des bétons

Serrage du béton : Le serrage est indispensable pour obtenir des bétons


présentant de bonnes caractéristiques mécaniques et physiques, durables,
avec des parements réussis. Sauf dans le cas de béton autoplaçant, il est
indispensable de faciliter la mise en place du béton grâce à des moyens de
serrage. Le serrage a pour objet de faciliter l’arrangement optimal des grains,
permettant ainsi l’écoulement du béton, un bon remplissage des cavités et
l’enrobage correct des armatures.
I.9 Mise en œuvre des bétons
Serrage du béton :

Le serrage permet aussi d’évacuer une grande partie de l’air contenu dans le béton
et d’améliorer ainsi sa compacité.

Moyens de serrage :

Les différents modes de serrage s’appliquent aux ouvrages verticaux (murs, voiles,
poteaux, etc.) aussi bien qu’aux horizontaux (dalles, chaussées, etc.).

 Vibration interne,

 Vibration externe par vibrateurs de coffrage.


I.9 Mise en œuvre des bétons
Décoffrage d’un ouvrage ne doit intervenir qu’en fonction de la satisfaction d’une exigence
principale:

• La résistance mécanique du béton: sauf dans des cas particuliers (coffrages glissants,
traitements thermiques du béton, etc.), on ne décoffre pas, en règle générale, un béton
présentant une résistance à la compression inférieure à environ 8 MPa.

• Cure du béton : est la protection apportée pour éviter sa dessiccation et lui assurer une
maturation satisfaisante. Elle est particulièrement indispensable pour les dalles et les
chaussées, surtout lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables: vent, soleil,
etc.
I.9 Mise en œuvre des bétons

Procédés de cure : Ce sont des moyens simples tels que l’humidification


renouvelée de la surface ou la mise en place d’une bâche plastique.

Ajout de l’eau Ajout des bâches en plastique


Risques lors de l’absence de cure :

• Fissuration ouverte,

• Diminution des résistances superficielles ( mauvaise hydratation du ciment),

• Augmentation de la porosité du béton en surface,

• Réduction de la durabilité ( corrosion des armatures,…),

• Forte porosité de la surface du béton.

80
I.9 Documents Techniques Unifiés (DTU)

Les Documents Techniques Unifiés ou DTU sont les règles de l’art


que les professionnels respectent au quotidien pour la construction. Chaque
corps de métiers disposent des ses propres DTU,

• Les DTU restent les normes de référence pour les experts d’assurance et
les tribunaux,

81
Le rôle des DTU :

• Garantie de qualité : Les normes techniques définies par les DTU assurent la qualité des

travaux de construction en fournissant des règles précises et éprouvées. Elles contribuent

ainsi à la durabilité et à la solidité des ouvrages,

• Sécurité : Les DTU intègrent les exigences de sécurité essentielles à respecter lors des

travaux de construction. Elles visent à prévenir les accidents, les risques d’effondrement

et les problèmes liés à l’utilisation des bâtiments,

82
• Uniformisation des pratiques : favorisent l’uniformisation des pratiques et

des méthodes de construction, ce qui facilite la coordination entre les

différents intervenants d’un projet (architectes, ingénieurs, etc.) et garantit

une meilleure compréhension des exigences techniques.

• Respect des réglementations : Elles permettent ainsi de s’assurer que les

travaux de construction respectent les normes en vigueur et les obligations

légales.

83
DTU 20 – Maçonnerie
20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs
20.12 Gros œuvre en maçonnerie des toitures destinées à recevoir un revêtement d’étanchéité
DTU 13 – Fondations
13.1 Fondations superficielles
13.2 Fondations profondes
13.3 Dallages – Conception, calcul et exécution
DTU 14 – Cuvelage
14.1 Travaux de cuvelage
DTU 21 – Béton armé
DTU 22 – Grands panneaux nervurés
DTU 23 – Ouvrages en béton
23.1 Murs en béton banché
23.2 Planchers à dalles alvéolées préfabriquées en béton
23.3 Ossatures en éléments industrialisés en béton
23.5 Travaux de bâtiment – Planchers à poutrelles en béton
84
DTU 25 –Plâterie
25.1 Enduits intérieurs en plâtre
25.231 Plafonds suspendus en éléments de terre cuite
25.31 Ouvrages en carreaux de plâtre
25.41 Ouvrages en plaques de plâtre – Plaques à faces cartonnées
25.42 Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches – Plaques de parement
en plâtre et isolant
25.51 Mise en œuvre des ouvrages en staff traditionnel
DTU 26 – Enduits, liants hydrauliques
26.1 Travaux d’enduits de mortiers
26.2 Chapes et dalles à base de liants hydrauliques
DTU 27 – Enduits projetés
27.1 Revêtements par projection pneumatique de fibres minérales de laitier avec liant
27.2 Réalisation de revêtements par projection de produits pâteux 85
DTU 31 – Construction en bois

31.1 Charpente bois

31.2 Construction de maisons et bâtiments à ossature bois

31.3 Charpentes en bois assemblées par connecteurs métalliques à goussets

DTU 32 – Construction métallique

32.1 Charpentes en acier

32.3 Construction d’ossatures en acier pour maisons et bâtiments résidentiels

DTU 33 – Façades légères

33.1 Façades rideaux

33.2 Tolérances dimensionnelles du gros œuvre destiné à recevoir des façades rideaux, semi-
rideaux ou panneaux
86
II. Certification :
On entend par certification, l'acte qui consiste à attester après vérification, qu'un
produit, un service, un système de management, un processus, un matériau, est
conforme aux normes marocaines homologuées ou aux référentiels reconnus ou
adoptés conformément aux dispositions de la loi 12-06.

87
II.1 Différents types de certification

Certification des systèmes de management :

• Qualité ISO 9001 : 2015

• Environnement ISO 14000

• Santé et sécurité ISO 45001:2018

88
II.3 Mise en œuvre d’un système de management qualité

• Multitude d’intervenants,

• Environnement spécifique à chaque projet,

• Enjeux techniques et financiers importants,

• Pratiques basées sur le savoir faire individuel et règles de l’art


riches en traditions.

89
Le contrôle qualité classique et ses limites

De simples relations binaires :

• Maître d’ouvrage Maître d’œuvre

• Maître d’ouvrage Entreprise

• Maître d’œuvre Entreprise

• Entreprise Sous-traitant

90
Engendrant :
• Des situations et des relations conflictuelles,

• Des incidences négatives sur les projets et les délais de leur réalisation,

• Une perte au niveau de la rentabilité du projet par l’apparition d’anomalies


non décelées à l’amont par un contrôle préventif,

• Une absence de motivation chez l’entreprise qui se limite souvent à jouer un


rôle passif vis-à-vis du contrôle.

d’où une nouvelle vision du contrôle


91
Cette vision était indispensable pour permettre :

• Une meilleure responsabilisation de l’entreprise et une auto prise en charge puisque


l’entreprise participe activement dans la vérification de l’obtention de la qualité et
notamment à l’amont du processus.

• Une remise en cause des pratiques et méthodes pour tout le processus de production sans
distinction dictée par des considérations de technologie ou d’hiérarchie.

• Une initiation et un développement d’une culture d’autocritique constructive à tous les


niveaux.

• Une gestion basée sur la définition et la maîtrise des responsabilités rendue plus aisée
grâce à la mise en place de formalisation et de traçabilité.
92

Vous aimerez peut-être aussi