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Éducation, performances et abandon :

de quoi parle-t-on au juste ?

5. La décharge de Médiouna
du Grand Casablanca et ses
effets sur la scolarisation
Fouzi M. Mourji*
Linda Rua**
*
RéfÉco
**
Docteur en économie - Université Paris Dauphine-PSL DIAL France.

Résumé
De nombreuses études épidémiologiques montrent les effets néfastes des sites de décharge
publique sur la santé des populations résidant à proximité. À

caractéristiques démographiques et socioéconomiques, les données réunies portent sur la santé des

Nous comparons à ce niveau les comportements et performances des enfants de moins de 15 ans
résidant à proximité de la décharge à ceux des autres enfants. N
: leurs performances
scolaires et les notamment par un taux différencié et plus élevé

de la décharge.
Mots clés : Décharge publique ; fréquentation scolaire ; performances scolaire ; proximité.

Abstract

Several epidemiological studies show the adverse effects of landfill sites on the health of
populations living in the vicinity. Using survey data from 1986 households living around the
Mediouna landfill and other areas of Greater Casablanca for comparison, we investigate the impact
In addition to demographic and socioeconomic characteristics, data are
collected on the health of children and adults, on child labor at the landfill, and on the status of
their schooling. We compare the behavior and performance of children under 15 living near the
landfill with that of other children. Our analyses reveal the negative impact of the incidence of child
labor in the landfill on their education : their school performance and dropout rates. In particular,
this effect is mediated by a differential and higher rate of absenteeism than among their peers of
similar socioeconomic levels but living far from the dump.
Key words: Dump; school attendance; school achievement; proximity.

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Partie I

A
u Maroc, 85% des déchets collectés sont éliminés dans des décharges non contrôlées
est la plus
répandue du fait -il du coût
social ?

humaine (Dunne, M. P. et al. (1990) et Elliott, Paul et al. (2001)). Elle accroît
certain nombre de maladies : cancers, problèmes de reproduction, maladies dermatologiques et
parasitaires. Manas-Ranjan-Ray et al. (2005) insistent sur les effets au niveau du risque de maladies
respiratoires.

déversés chaque jour, la décharge de Médiouna est la plus grande décharge publique du Maroc
(Smahi, et El Hammoumi (2013)). Les habitations de quelques quartiers de la cité de Médiouna se
trouvent à proximité immédiate de cette décharge et plusieurs dizaine

nt un tel taux

Le Laboratoire de Statistique Appliquée à l'Analyse et la Recherche en Économie (LASAARE) a


conduit une enquête, en mars-avril 2013, auprès de 1986 ménages (qui abritent 9296 individus)
vivant à proximité de la
afin de pouvoir effectuer des comparaisons. Outre les caractéristiques démographiques et
socioéconomiques, les données recueillies portent sur la santé des enfants et des adultes ainsi que

proximité de la décharge de Médiouna forment le groupe « traité » et ceux des autres zones loin de
la décharge, constituent un groupe de comparaison « principal

« secondaire »
revenu.
La première des quatre sections que comporte cet article revient sur les données relatives aux
échantillons constitués, la seconde analyse les effets de la proximité de la décharge sur la
scolarisation et la troisième sur les performances scolaires. Nous discutons ensuite quelques
possibles solutions et concluons le texte.

I. Les données : une enquête dans la commune de

ici (pour

enfants de moins de 15 ans résidant à proximité de la décharge à celle des enfants résidant dans

Précisons que l
permis de recueillir des informations exhaustives sur les caractéristiques sociodémographiques et
socioéconomiques de tous les membres des ménages (sexe, âge, activité, revenu, alphabétisation,
etc.) et sur la santé et la scolarisation des enfants.

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Éducation, performances et abandon :
de quoi parle-t-on au juste ?

Les ménages enquêtés ont été sélectionnés aléatoirement. Tout


Médiouna, dans les quartiers aux alentours de la décharge et dans lesquels les ménages vivent en

effet négatif de la décharge sur la scolarisation des enfants.


Ensuite, d écharge, qui ne sont
a priori pas impactés par celle-ci, et qui offrent donc des points de comparaison avec ceux de la
commune de Médiouna.
Parmi ces zones, nous avons sélectionnées des communes dans lesquelles les ménages présentent
des niveaux socioéconomiques similaires à ceux de la commune de Médiouna. Ces ménages
constitueront ce que nous appellerons groupe témoin principal. Ensuite, nous avons enquêté dans
plus
élevées, que nous appellerons groupe témoin secondaire (voir en annexe les repères des quartiers
concernés).

des enfants qui ont des caractéristiques socioéconomiques semblables et de vérifier ainsi que les
différences de qualité de la scolarisation constatées proviennent de la présence de la décharge et
non de facteurs confondants, comme les différences de niveau socioéconomique. Elle permet,
,
la totalité des ménages habitant à proximité de la décharge. Pour ceux des groupes témoins
« principal » et « secondaire », nous avons opéré un tirage aléatoire, une fois identifiées les zones

II. Travail dans la décharge, déscolarisation et


absentéisme
a. Déscolarisation

étudions, 157 enfants de moins de 18 Age des enfants travaillant à la décharge


ans résidant dans la zone de
Médiouna travaillent à la décharge,
soit 11% des enfants de 4 à 18 ans de
cette zone. Parmi les enfants qui 17,8%
travaillent à la décharge, le plus jeune
43,9% [9;12]
ans, c'est-à- [13;15]
primaire ; 37,6%
[16;18]
au collège (13 à 15 ans) et 43,9% en
.
Parmi les enfants de Médiouna en âge

émoin principale qui


présente pourtant les mêmes caractéristiques socioéconomiques. 13,5% travaillent, soit cinq fois
plus que dans la zone témoin principale49. 4,3% des enfants de Médiouna travaillent tout en étant

49Dans les ménages du groupe « témoin secondaire classe


sociale » ou niveau de richesse » qui devient déterminant ». Dans cet article, on se limite aux effets inhérents à la

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scolarisés, mais 9,5% travaillent sans êt ; versus 2,7% seulement dans la zone
témoin principale qui exercent une activité
Dans la zone de Médiouna, 80,9% des enfants de moins de 18 ans actifs occupés travaillent à la
décharge. En outre, parmi les enfants de moins de 18 ans travaillant à la décharge, 64,3% sont

soit sous-estimé. En effet, la catégorie « aucune activité

des enquêteurs.

Type d'activité des enfants en âge d'aller à l'école (4-18 ans)


Zone témoin principale Zone de Médiouna

56,6%
72,7%
4,6%

6,5% 9,5%
1,5% 18,2%
17,1%
5,7% 0,3%
2,7% 0,3% 4,3%

Actif occupé chômeur Femme au foyer


Elève, étudiant Infirme, malade Aucune activité

b. Absentéisme

ailleurs, seuls 8,2% de


apparaît que le nombre de journées consacrées au travail sur la décharge
e éducation de
qualité.
ci-dessous indique que 44,4% des enfants travaillant à la décharge sont absents

travaillent pas. De plus, 36,1% des enfants qui travaillent à la décharge sont absents deux fois par

ison pour laquelle les comparaisons seront effectuées essentiellement avec le groupe témoin

prévalence des maladies dermatologiques, respiratoires et neurologiques sur lesquelles nous disposons des données
(voir Rua (2013)).

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Éducation, performances et abandon :
de quoi parle-t-on au juste ?

La proportion des enfants absents trois fois ou plus par semaine est également bien plus élevée
dans la zone de Médiouna que dans les autres zones, et ce, même à niveau socioéconomique
comparable.

our plus de 90% aux maladies.


Ainsi, la vie à proximité de la décharge de Médiouna accentue non seulement la déscolarisation des

scolarisation conduit à sous-es

qui se
vérifie en termes de réussite scolaire. uestion que nous traitons dans la section suivante.

Absentéisme chez les enfants de moins de 15 ans (par semaine), Médiouna

Enfants travaillant à la décharge Enfants ne travaillant pas à la décharge

2,78 1,01
5,85
9,72 6,94 3,9 jamais
10,09 moins d'1 fois
44,44
1 fois
36,11 2 fois
79,14
3 fois et plus

Absentéisme (par semaine) selon la zone de résidence

Médiouna Zone témoin principale Zone témoin secondaire


2,11 0,26 3,69 1,71 3,13
8,18 6,27
4,11
11,35
3,99
9,97
10,39

70,17 78,92
85,75

jamais moins d'une fois une fois deux fois trois fois et plus

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Partie I

Médiouna Zone témoin principale Zone témoin secondaire


0
0,48 5,74 4,442,22 0 1,56
2,22

42,11 51,67

91,1 98,44
1

Maladie Travailler dans la décharge Travailler ailleurs Autres

III. Travail dans la décharge et performances


scolaires
a.
,
significativement plus important dans la zone de Médiouna (7,3%) que dans la zone témoin
principale (4,5%) et la zone témoin secondaire (2,7%).
Par ailleurs, isation entre les enfants de 10 à 18 ans travaillant à la décharge

e un indice de
277 ce qui représente près de trois fois plus.

b.
Les trois figures ci-
selon leur zone de résidence. En vert, sont représentés ceux de la zone témoin principale et en rose,
ceux de la zone de Médiouna. La figure ci-dessous c

Les figures qui suivent traitent respectivement


de fin de collège,
À
ts de 13 ans qui ont

Médiouna (respectivement 37,5% et 31,1% ; en termes relatifs, cela donne un écart de 20 %).

fois que seuls 23,8% des enfants de 13 ans les ont réussies contre 37,5% dans la zone témoin

réussies. Ainsi,

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Éducation, performances et abandon :
de quoi parle-t-on au juste ?

est significativement plus importante dans la zone de Médiouna que dans la zone témoin principale
et nous rappelons que dans cette dernière, les ménages ont des caractéristiques socioéconomiques
similaires.
Il apparaît en conséquence que les enfants vivant dans la commune de Médiouna enregistrent un
primaire plus fort que ceux de leurs
camarades du groupe témoin principal.
On observe exactement la même tendance pour les enfants âgés de 16 ans. À cet âge, les enfants
ce qui

dont les caractéristiques socioéconomiques sont analogues à celles de Médiouna et de 39,9%


seulement des enfants vivant dans cette dernière. En revanche, les enfants ayant réussi moins de 8

% dans la zone témoin principale. De même, 9,8% des enfants de Médiouna

par rapport au cursus normal. Cette part est divisée par deux chez les enfants de la zone témoin

encore plus importante chez les enfants qui ont 16 ans (9,8% contre 4,9%).
A 19 ans, les enfants des deux zones sont très peu à avoir achevé les années de lycée (13 années
u

44,7% ne sont pas allés au-


17,2% dans la zone témoin principale. Et enfin, 38,8% des enfants de Médiouna âgés de 19 ans ont

N O MB RE D 'A N N É ES D'ÉCO LE RÉ USSI E DA N S LA ZO N E


T É MO IN PRI N C I PALE À L'ÂG E DE 1 3 A N S
ZTP Médiouna
37,5%

37,5%
31,1%

23,8%
16,4%
15,0%
8,2%

5,0%
4,9%

4,9%

4,9%
4,1%

2,5%

2,5%
1,6%
0,0%

0,0%

0,0%

0 1 2 3 4 5 6 7 8

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Partie I

N O MB RE D 'A N N É ES D'ÉCO LE RÉUSSI E DA N S LA ZO N E


T É MO IN PRI N C I PALE À L'ÂG E DE 1 6 A N S
ZTP Médiouna

30,2%

25,4%
23,3%
19,5%

19,0%
12,8%
9,8%

9,0%
7,5%

6,3%
6,0%

4,8%

4,8%
3,8%

3,8%
3,2%

3,2%

3,2%
3,0%
1,5%

0,0%
0,0%

0,0%

0,0%

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

N O MBRE D 'A N N É ES D'ÉCO LE RÉUSSI E DA N S LA ZO N E


T É MO IN PRI N C I PALE À L'ÂG E DE 1 9 A N S
ZTP Médiouna

24,1%
15,5%

14,4%
12,2%

12,2%
12,1%

12,1%
11,1%

10,3%
10,0%

8,6%
7,8%

7,8%

7,8%
6,9%
6,7%

3,4%
3,3%

3,3%

2,2%
1,7%

1,7%

1,7%

1,7%
1,1%
0,0%

0,0%

0,0%

0,0%

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

caractéristiques socioéconomiques des enfants sur leurs performances scolaires, leurs aspirations,

zone où résident les ménages du groupe témoin « secondaire ». Celles-ci sont développées dans
Linda Rua (2013). Dans ce travail, elle étudie minutieusement les autres volets, notamment sur la
prévalence des maladies neurologiques, respiratoires et diarrhéiques.

IV. Quelles pistes de solutions ?


Les solutions à a
, ceux-

faire contribuer au revenu du ménage. Cette contribution, qui représente donc le coût
égligeable puisque le gain
journalier moyen retiré du travail à la décharge par les enfants de moins de 15 ans est de 55 dirhams,

journalier moyen de 55 dirhams, il rapporte au ménage auquel il

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Éducation, performances et abandon :
de quoi parle-t-on au juste ?

appartient environ 880 dirhams par mois. Cette somme correspond à 100 dirhams de plus que le
revenu mensuel par tête moyen dans la zone de Médiouna.
Après avoir compris, grâce à la pré-
enquête, que le travail des enfants Solution proposées pour que l'enfant
constitue une quasi-fatalité dans la zone de puisse être scolarisé tout en
continuant à travailler à la décharge
demandé aux ménages de proposer des
solutions pour que les enfants puissent
être scolarisés tout en continuant à 100% 8,23 13,56
travailler à la décharge. 90%
26,15
80%
Chaque ménage a donné une ou deux 70% 49,72
propositions que la Figure récapitule. En 60% 23,77
première réponse, 41,8% des ménages 50%
40%
30%
41,85 31,64
20%
mesure paraît inapplicable pour des
10% 5,08
Les cours ne 0%
peuvent en effet pas être « à la carte », avec 1ère réponse 2ème réponse
des horaires adaptés à chaque élève.
Autres
La deuxième proposition qui est ressortie
Mettre le cours sur une demie journée
(donnée par 26,1% des ménages en
première réponse et par 49 % en seconde Proximité de l'école
suggestion) est de programmer les cours Flexibilité emploi du temps de l'école
sur une demi-journée. Cette proposition

-midi. Notons que les succès remportés par


« melle » dans plusieurs pays tiennent à partie à de telles adaptations. Mais ce
des enfants plus avancés en âge en vue de leur permettre seulement de

Cette dernière proposition est également largement citée en deuxième réponse (31,6%). Au final,
outre construire une école plus près, en tenant compte de la faisabilité et des préférences de la
population, mettre les cours sur une demi-journée semble être une solution de second best.
En effet, peut-
sans danger pour leur santé ? De plus, après
une demi-
sont-elles pas considérablement détériorées ? Il en est
le cas

enfants soient totalement (et non partiellement) scolarisés. Chaque ménage a fait une, deux ou trois
propositions libres, par ordre de préférence. La Figure ci-après les récapitule, et parmi les premières
pour

douar (15,1%). Ces mesures réduiraient, notamment, les coûts de transport entre le lieu de

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Partie I

Les incitations financières, et plus précisément les subventions aux familles, arrivent en deuxième
position des propositions les plus citées, avec une fréquence de 23,5%. Dans ce numéro de RéfÉco,
deux autres articles portent précisément sur les cash transferts et leur impact.

Solutions proposées pour la scolarisation des enfants dans la zone de


Médiouna

100% 3,0% 1,9%


2,8% 6,8% Inutile de scolariser les enfants
90% 16,8%
18,8% 6,8%
80% Rien : tout en allant à l'école les
enfants peuvent travailler à la
70% 21,2% décharge
23,5% Sensibliliser les parents
60%
6,6%
4,0% 62,7% Subventions aux familles
50%
9,1% 14,0%
40% Aider au déménagement du ménage

30% 15,1%
18,5%
Déplacer décharge
20%
23,7%
10% 20,9% Construction collège à proximité du
23,7% douar
0%
1ère réponse
2ème réponse
3ème réponse

Sensibiliser davantage les parents ressort comme proposition par 18,8% de ménages. Cette
dimension pédagogique est importante et peut être un complément utile aux subventions. En effet,
sans sensibilisation des parents, les subventions pourraient créer un
où les parents pourraient les intégrer comme un revenu supplémentaire sans abandonner la
rémunération tirée du travail à la décharge de leurs enfants. Une campagne de sensibilisation
pourrait faire prendre conscience aux paren

que les enfants pouvaient travailler à

RéfÉco du

réhausse leur image de soi et ils deviennent alors


du maintien de la scolarité.
Une autre proposition citée avec une fréquence de 9,1%, consiste à déplacer la décharge. Elle
eur travailler. Vivre

67
Éducation, performances et abandon :
de quoi parle-t-on au juste ?

sur le site constitue pour eux une externalité négative : outre la nuisance écologique, leurs enfants

Aussi, si cette perspective améliorait la situation pour la population de Médiouna, cela ne ferait que
-
, suite à ce déplacement, une grande partie des ménages qui
vivaie -mêmes déplacés et ont emménagé sur le

Conclusion
En conclusion, les enfants de Médiouna, dont une part importante (mais sans doute sous-estimée)
travaille à la décharge, sont dans un état de déscolarisation inquiétant. De plus, parmi les enfants
travaillant à la décharge, même c
habétisation et sur la réussite
: 7,2% des enfants travaillant dans la décharge et en âge de savoir
lire et écrire sont analphabètes contre 2,6% dans la population des enfants du groupe de
comparaison.
OCDE (2002)). Elle

la diffusion des connaissances et par les meilleurs revenus auxquels elle donne théoriquement accès.

sérieux que son impact sur la santé. Comment inciter les ménages de cette zone à permettre à leurs
, en outre, contracter
bon nombre de maladies ?
Nous avons discuté des difficultés à élaborer une stratégie corrective face aux arbitrages auxquels

ménage de vivre dans des conditions décentes en faisant contribuer leurs enfants au revenu familial.
Nous avons décrit les solutions possibles proposées par les habitants de Médiouna eux-mêmes.
nous paraissent particulièrement

transports), verser des subventions incitatives et compensatrices aux familles et sensibiliser les
parents tout en cherchant à promouvoir la mise en place de structures assurant un soutien et suivi
scolaire des enfants.

Bibliographie
Dunne M. P. et (1990). The health effects of chemical waste in an urban community . Medical
Journal of Australia.
Elliott P. et (2001). Risk of adverse birth outcomes in populations living near landfill sites .
British Medical Journal, n° 323.
Manas R. R. et (2005). Respiratory and general health impairments of workers employed in
a municipal solid waste disposal at an open landfill site in Delhi . International Journal of Hygiene
and Environmental Health. 2005, Vol. 208, n° 4.
OCDE. (2002). « Dépenses d'éducation et de santé, et développement - Les cas de l'Indonésie et
du Pérou ». s.l. : Editions OCDE 9789264287143.

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Partie I

Cissé, O. (2012). « Les décharges d'ordures en Afrique - Mbeubeuss à Dakar au Sénégal ». s.l. :
Karthala Editions.
Rua, L. (2013). «
enfants ». Document de travail Lasaare et mémoire de Master CERDI
Smahi, D., A. Fekri, O. El Hammoumi (2013). « Environmental Impact of Casablanca Landfill
on Groundwater Quality , Morocco. International Journal of Geosciences.

Annexe
Sélection des échantillons : la méthodologie adoptée

La première étape (premier degré) a consisté à sélectionner six « grappes » (ou clusters),
correspondant à six zones de résidence différentes à inclure dans
deuxième étape, les ménages ont été sélectionnés dans chaque zone selon un principe de

Plus précisément, sur le terrain, nous avons procédé en deux phases : la première pour lister les
ménages et leur affecter des numéros, la seconde à enquêter auprès de ceux tirés au hasard, à partir
-
échantillon à en extraire.

de la zone dans laquelle les individus vivent soit sur la décharge, soit dans les alentours, à moins de
2,5 km et à 1,8 km en moyenne.

Trois autres zones ont été choisies pour former des groupes témoins de « comparaison principale »
: Sbit, Lahraouine et Sindibad. Dans ces zones, les ménages présentent les mêmes caractéristiques
socioéconomiques que les ménages de la zone de Médiouna mais habitent loin de la décharge (à
respectivement 8,6 ; 7,1 et 16,5 km e
enfants vivant près de la décharge et celle des enfants qui en sont éloignés, pour des caractéristiques
socioéconomiques similaires.
Enfin, deux autres zones éloignées de la décharge (à 11,4 km en moyenne) ont été choisies pour
former des groupes témoin, de « comparaison secondaire ». Le premier groupe est constitué de
ménages appartenant aux classes moyennes et le second comporte des ménages de classes
moyennes supérieures et aisées. Ces groupes ont

scolarisation entre les zones proviennent de ces effets ou bien de la présence de la décharge.

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de quoi parle-t-on au juste ?

:
Zones Sous Zone Distance (km) Effectif Fréquence
(%)
Zone 1 Bellarbi (douar) 1,2 4339 46,68
MEDIOUNA Haymoud (douar) 1,7
(zone de traitement) Hfari (douar) 2,5
Hmadat (douar) 1,8
Lahlibiya (DOUAR) 1,5
Zone 2 Dar al baroud (douar) 11 2147 23,10
SBIT, LAHRAOUINE, Ketani (douar) 9,6
SINDIBAD Rmliya (douar) 12
(zone témoin principale)
Wlad sidi messoud (douar) 10
Al hawata 7,2
Bousselham 7
Aryan arrass (douar) 17
Dachra (douar) 16,6
Fouziat (douar) 17,5
Masoudi (douar) 15,3
Shnidar (douar) 16
Zone 3 Anassi 13,2 2810 30,23
(zones témoin secondaires) Salmia 6,4
Sidi othman 10,5
My rachid 9,2
Bouskoura 10,25
Beausejours 14
Lhana et laïmoune 16 /12,1
Total 9296 100,00

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