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L’aboutissement de ce travail n’aura pas été possible sans l’aide de plusieurs personnes,
ainsi je tiens à témoigner de ma gratitude :
A mon encadrante Hanane Rahali pour le temps qu’elle m’a consacrée dans les
séances d’encadrement et ses conseils et remarques pertinentes qui m’ont aidé dans
l’élaboration de ce travail.
Aux professionnels du marché qui m’ont accordé de leur précieux temps pour
prendre part aux entretiens.
Au corps professoral d’HEM Casablanca pour leur travail de qualité durant tout
le cursus des 5 ans.
A ma famille, pour leur soutien et accompagnement indéniable tout au long de ma
scolarité.
TABLE DES MATIERES
1
Dans un monde en perpétuel changement, la conjoncture économique d’un pays est
étroitement liée à la fluctuation d’une multitude de variables contingentes, pour le pire et pour
le meilleur, cette variation entraine des conséquences sur l’ensemble des composantes
macroéconomiques des pays.
Tout d’abord définissons ce qu’est un marché financier sous tous ses angles
généralistes ; certes approche classique mais nécessaire pour situer les pensées, il s’agit bien
évidement d’un lieu de rencontre virtuel entre l’acheteur et le vendeur, qui génèrent à leurs tour
une offre et une demande dont le principal but et la détermination du prix de marché, or les
produits concernés ici sont principalement des instruments financiers1. La confrontation entre
agents à besoin de financement, notamment des entreprises de tout type et taille ou encore l’Etat,
et les épargnants à excédant de liquidité est la principal raison d’être du marché financier, en
effet les épargnants désirent investir dans les projets d’entreprises ou de l’Etat afin de faire
fructifier leurs capitaux, soit avec injection directe de leurs fonds en devenant associés soit en
ayant recours à des montages financiers divers en prêtant ou en utilisant des instrument
spécifiques qu’on détaillera plus tard.
La transaction des titres se fait de gré à gré sur un lieu organisé et réglementé tel la
Bourse de Casablanca, géré par une société anonyme, dont la principale mission reste
l’organisation des séances de cotation des titres et la gestion des opérations sur titres.
La complexité du mécanisme d’un marché financier ne s’arrête pas à une telle petite
définition standard, plusieurs éléments doivent être pris en considération lors d’une telle étude,
1
Source : Autorité Marocaine Du Marché Des Capitaux (AMMC ex-CDVM) – Site Web Officiel.
2
notons tout de même qu’on restera centrés autour du marché marocain quoique qu’on puisse
évoquer quelques concepts étrangers, ou non applicable dû au manque de maturité de ce dernier
comparé à ce qu’on peut trouver ailleurs.
Pour prendre une décision, le gérant s’appuie sur des données qualitatives et
quantitatives élaborés par des analystes, disponibles dans des bases de données, ou établis par
lui-même, qui étudient en profondeur la vie des sociétés, leurs évolution et perspectives
d’avenir. Le gérant prend part à des discussions concernant la stratégie de placement en
considérant des éléments règlementaires, finalités des portefeuilles et contraintes de risque afin
de tirer profit des meilleures opportunités d’investissement possibles.2
Cette rencontre entre le marché et le gérant donne des résultats différents et intéressants
à étudier, en effet le professionnel à recours à d’innombrables outils afin de produire les
résultats attendus en fonction des contraintes imposées, risques inhérents ou spécifiques aux
opérations.
Nous évoquerons alors une branche de la finance chargée d’étudier spécialement le côté
comportemental des agents intervenants, une manière différente de voir les marchés en étudiant
l’influence des facteurs cognitifs et émotionnels dans le processus de prise de décision. La
finance comportementale tente de démontrer le lien de causalité entre certains comportements
2
Source : http://www.onisep.fr – Fiche Métier.
3
et les anomalies de prix reflétés dans les mouvements boursiers. Décrits comme
dysfonctionnements par les théories classiques, les théories comportementalistes ne conçoivent
les marchés qu’à travers leur efficience, leurs capacités autorégulatrices et la corrélation entre
les prix de marché des actifs échangés et leur juste valeur.
Il serait judicieux de discerner la source des dysfonctionnements des marchés, tel des
erreurs cognitives ou de compréhension ou bien émotionnelles, voir des phénomènes issus de
la psychologie collective de foule des intervenants sur les marchés financiers. Nous nous
attarderons en détails plus tard sur les caractéristiques de cette branche particulière du monde
de la finance.
Un outil en question qui reste assez controversé et relativement critiqué par les
professionnels chevronnés est l’analyse technique, généralement complément de l’analyse
fondamentale et pratiquée par les Japonais au XVIIIème siècle, définie par John Murphy
comme : « L’analyse technique est l’étude de l’évolution d’un marché, principalement sur la
base de graphiques, dans le but de prévoir les futures tendances ».
A l’issu de ces propos nous nous retrouvons avec des concepts clés, un sujet bien précis
et une éventuelle problématique qui se présente comme suit ; comment peut-on qualifier le
comportement des gérants d’actifs sur les marchés financiers ? En effet afin de pousser la
recherche plus loin, on se pose la question la plus apparente relative aux comportements et aux
impacts de ce dernier dans les marchés financiers, mais il serait tout de même judicieux de voir
4
le côté technique de la chose ; en effet la réticence de certains professionnels à s’appuyer sur
l’analyse technique pour gérer les fonds est intrigante, on se demande donc quels sont les
champs d’application des théories comportementalistes, en l’occurrence les résultats de
l’analyse technique dans les modes de gestion de portefeuille ? Et enfin, quelle influence ont
ces modes et outils sur la psychologie des gérants de portefeuille ?
Les hypothèses que nous pouvons émettre afin de traiter la problématique ci-dessus sont :
En effet tout l’intérêt de l’étude et de relever ce lien-là, le gérant étant lui-même humain
faillible, sujet aux aléas externes et internes, est censé gérer une panoplie de variables
incontrôlable qui peuvent le dépasser des fois, il serait donc intéressant de mener une réflexion
poussée dans ce sens-là afin de signaler l’importance accrue de la dimension psychologique
dans le processus de prise de décision et de gestion d’actifs.
Afin de pouvoir bien répondre au sujet, nous allons scinder le rapport en deux parties, la
première étant bien évidement théorique traitera le rôle de l’analyse technique dans la gestion
de portefeuille, à travers deux chapitres concernant la gestion d’actifs et la finance
comportementale respectivement. Cette partie est essentielle afin de pouvoir entamer les
travaux suivants car cela va nous donner les outils nécessaires au traitement de données
empiriques et à la compréhension des résultats de l’étude.
5
Ensuite, la seconde partie portera sur le mode de gestion des actifs et son lien avec la
psychologie des investisseurs, cependant la typologie des données sera essentiellement de
caractère qualitatif, sous forme d’interview de professionnels du métier.
Et enfin, nous allons croiser les résultats obtenus afin de sortir avec des constats,
recommandations et synthèse de travail dans le but de répondre à la problématique
préalablement définie.
Les sources bibliographiques privilégiées portent notamment sur les ouvrages financiers,
en version papier ou digitale, sur les études expérimentales et les documents de recherche
publiés par les chercheurs concernés par le sujet, et enfin nous prendrons les chiffres fournis
par les organismes compétents comme compléments d’information pour cerner les bords du
sujet et étoffer les propos littéraires.
6
PARTIE I : L’ANALYSE TECHNIQUE DANS LA GESTION
DE PORTEFEUILLE
7
Durant les années 60, les divers intervenants en bourse ont remarqués que le cours d’un
actif financier varie en fonction de lois statistiques précises. Ainsi plusieurs traders ont
commencé à cartographier les prix sous forme de graphiques afin d’en analyser les résultats, au
japon cet usage donna lieu à ce qui sera plus tard nommé l’analyse chartiste ou technique.
L’analyse technique est avant tout une boite à outil statistique et psychologique qui
cherche à expliquer les tendances actuelles pour en prévoir l’avenir, considérée par plusieurs
professionnelles comme méthode complémentaire à l’analyse fondamentale qui elle se
concentre sur les indicateurs micro-économiques des entreprises et le coté macro-économique
de l’environnement de celles-ci.
Cependant, l'analyse technique s'applique généralement à des titres liquides, qui sont
activement échangés sur les places financières. En effet, les facteurs psychologiques sont
difficilement interprétables pour les valeurs qui ne sont pas assez liquides.
Nous partons du principe que les marchés ne sont pas toujours efficients de par
l’irrationalité des agents intervenants, ainsi étudier la partie psychologique de la finance s’avère
révélateur de pas mal d’anomalies qui influencent l’évolution des marchés. On peut observer
plusieurs types de comportement se reproduire dans le temps, exhibés par les investisseurs, on
s’intéressera donc aux biais auxquels ils sont soumis à cause de la nature humaine, biais
émotionnels ou cognitifs qui engendrent des comportements parfois inexplicables mais qui
certes jouent leurs rôles dans l’influence des évènements produits.
Nous allons aussi nous intéresser aux techniques de gestion de portefeuilles, et les outils
qui sont utilisés afin d’optimiser la gestion et le rendement de ceux-ci, le croisement entre
analyse technique et gestion de portefeuille nous permettra d’expliquer la partie cachée de
l’iceberg qui n’est autre que le comportement de l’investisseur, gérant de plusieurs types de
portefeuilles.
Dans cette première partie nous commencerons d’abord par mettre en évidence les
modes de gestion de portefeuille ainsi que des éléments de base, ensuite nous verrons le concept
de finance comportementale dans sa globalité pour se focaliser par la suite sur l’analyse
technique, vu la complexité et la variété des outils qu’on souhaite étudier, nous allons
sélectionner quelques un seulement afin de ne garder que l’essentiel.
8
CHAPITRE 1 : LA GESTION D’ACTIFS FINANCIERS
Dans le chapitre suivant nous allons voir de plus près les éléments pertinents relatifs à
la gestion de portefeuille, partant d’éléments de bases pour planter le décor ; les éléments
fondamentaux à la gestion de portefeuille, jusqu’au techniques mathématiques utilisées dans le
processus de gestion.
a. La gestion d’investissements
Afin d’optimiser son investissement, tout agent supposé rationnel se doit de suivre une
démarche universelle, applicable à tous types d’investissement. Dans ce mémoire nous traitons
en particulier l’investissement en portefeuilles diversifiés et composés de plusieurs actifs, il est
donc nécessaire de voir le processus de gestion généraliste ainsi que quelques outils
élémentaires en gestion de risque pertinents tels que le MEDAF et le Bêta.
3
Jones, Charles P. (2010). Investments Principles and Concepts. JohnWiley & Sons, Inc.
9
obtenir le meilleur rendement possible. Mais parce qu'il y a une relation positive entre le risque
et le rendement, il ne convient pas à un investisseur de définir ses objectifs d'investissement de
manière subjective et ouverte. Les Objectifs de placement doivent être indiqués en termes de
risque et de rendement.
L’investisseur doit néanmoins évaluer le niveau de risque, et décider si cela est pertinent
pour lui ou non. La politique d'investissement peut inclure le statut fiscal de l'investisseur. Cette
étape de la gestion des investissements se termine par l'identification des catégories d'actifs
financiers potentiels pour l'inclusion dans le portefeuille de placements. L'identification des
catégories potentielles est basée sur les objectifs de placement, montant des fonds
investissables, horizon de placement et le statut fiscal de l'investisseur.
Dans le présent mémoire, nous allons surtout nous attarder sur l’analyse technique
comme outil principale, cependant nous allons tout de même évoquer quelques concepts
essentiels de l’analyse fondamentale. Nous détaillerons dans une section plus tard les
spécificités relatives à l’analyse technique.
10
La réalisation du portefeuille d'investissement diversifié est la prochaine étape dans le
processus de gestion des investissements. Un Portefeuille est un ensemble d’actifs financiers,
formé par l'investisseur qui cherche à réaliser ses « objectifs d'investissement » définis dans
l'étape de formation de portefeuille. La sélectivité, le calendrier et la diversification doivent être
traitées par l'investisseur. Sélectivité se réfère à micro prévision et met l'accent sur les
mouvements d'actifs de prix individuels de prévision. Le Timing implique la macro prévision
des mouvements de type particulier d'actif financier par rapport aux titres à revenu fixe. La
diversification implique la formation du portefeuille de l'investisseur pour réduire ou limiter le
risque de l'investissement. Les techniques de diversifications sont :
Révision du portefeuille. Cette étape du processus de gestion des investissements porte sur
la révision périodique des trois étapes précédentes. Cela est nécessaire, car au fil du temps
l'investisseur peut modifier ses objectifs de placement et cela, à son tour, signifie que le
portefeuille des investisseurs actuellement détenu n’est plus optimal et même en contradiction
avec les nouveaux objectifs de placement établis. Les investisseurs devraient former le nouveau
portefeuille en vendant certains actifs dans le portefeuille et acheter les autres qui ne sont pas
détenus actuellement. D’autres éléments qui pourraient causer la révision d'un portefeuille
donné :
- Variation des prix des actifs au fil du temps, ce qui signifie que certains actifs qui étaient
attrayants à un moment donné peut être ne plus être ainsi. Ainsi l'investisseur doit vendre
ou bien acheter d’autres plus attrayants en ce moment.
- Les décisions pour effectuer des changements dans le portefeuille dépendent aussi des
coûts de transaction engagés pour faire ces changements. Pour les investisseurs
institutionnels la révision de portefeuille continue est une partie très importante de leur
activité.
11
Une réévaluation périodique des objectifs et des portefeuilles d'investissement est
nécessaire, parce que les marchés financiers changent, les lois fiscales et les règlements de
sécurité changent, et d'autres événements peuvent modifier les objectifs de placement.
4
Sharpe, William F., Gordon J. Alexander, Jeffery V. Bailey. (1999). Investments. International edition. Prentice
–Hall International
12
la notion de volatilité concerne tous les horizons (court, moyen et long terme) et ne se soucie
pas du sens du mouvement (seule l‘amplitude des mouvements est pris en compte).
La notion de volatilité est vitale dans l’étude des marchés financiers et de tous ses
composants, elle sert comme base pour assurer la diversification et la gestion des risques des
portefeuilles. Une forte volatilité indique des cours relativement bas, ceci annonce une
rentabilité espérée plus élevée dans le futur. Différentes données économiques peuvent
influencer le niveau de volatilité des actifs :
- Rumeurs d’OPA
- "Profit warning"
- Endettement de la société
- Annonce de résultats
- Fait politique ou macro-économique
- Etc…
La volatilité historique se base sur l’historique des fluctuations du cours d’un titre sur
un horizon de temps donné, cependant il est difficile de se baser sur des données passées pour
prédire le futur avec exactitude. Du fait qu’elle ne nécessite pas d’outils mathématiques, cette
volatilité reste assez simple à calculer car elle repose sur l’Ecart-type.
5
http://www.abcbourse.com/apprendre/19_volatilite.html
13
La volatilité implicite correspondant au prix du risque d’un actif, ou la volatilité
anticipée pour la durée de vie de l’actif qui est incluse dans la prime de risque de l’actif. Une
volatilité élevée implique une prime élevée, et inversement.
Les trois principaux facteurs qui influent cette volatilité sont le prix, la maturité et le
taux sans risque, le modèle de Black& Scholes et l’Algorithme de Newton-Raphson sont les
plus utilisés lors des calculs de cette dernière. Notons tout de même quelques limites relatives
à la surestimation possible de la volatilité qui peut donner des résultats subjectifs.
Variance : La variance égale à la moyenne des carrés des écarts par rapport à la
moyenne. En d’autres termes, c’est une mesure qui sert à caractériser la dispersion d’une
distribution ou d’un échantillon. La formule de la variance est la suivante :
La Covariance : Si la variance étudie les variations d’une variable par rapport à elle-
même, la covariance mesure les variations simultanées de deux variables par rapport à leur
moyenne respective. En finance, il s’agit de mesurer le degré de liaison des fluctuations de deux
titres entres eux, ou d’un titre avec un indice. La variance peut être définie par la formule
suivante :
14
Une covariance faible indique des séries indépendantes, tandis qu’une covariance élevée
est synonyme de séries liées, par contre un résultat nul correspond à deux variables totalement
indépendantes. La covariance entre plusieurs actifs nous permet d’estimer la variance d’un
portefeuille diversifié. Ainsi la variance d’un portefeuille constitué de N actifs est calculée
comme suit :
On en déduit que la variance d’un portefeuille constitué de plusieurs actifs est la somme
des covariances de tous les actifs qui le compose, pondérées par la proportion de chacun d’entre
eux dans le portefeuille. Dans la gestion de portefeuille l’utilisation indépendante de cet outil
ne servira pas à grand choses, cependant la combinaison de ces outils statistiques est
indispensable à la bonne gestion du risque.
15
Graphique 2 : Représentation du coefficient de corrélation
Si le coefficient se trouve dans les extrémités cela veut dire que les variables sont plus
corrélées et plus dépendantes linéairement l’une par rapport à l’autre. Une relation linéaire
positive entre les variables est représentée par une corrélation égale à +1, ceci se traduit par
Cependant, deux variables indépendantes ne sont pas corrélées, mais dans le cas où il y a
absence de corrélation, les deux variables ne sont pas forcément indépendantes car Il se peut
qu'il existe une relation non linéaire entre les deux variables. Plus on se rapproche de
(respectivement ) et plus les variables sont corrélées (respectivement anti-corrélées c'est
à dire corrélées négativement). Voici les propriétés du coefficient de corrélation :
Remarque :
16
Le MEDAF & Bêta
Le MEDAF : ou CAPM en anglais, a été développé par W.F. Sharpe. Le MEDAF a
simplifié l’approche moderne de Markowitz afin de la rendre plus pratique, en effet il a
démontré que pour un niveau donné de rendement attendu dans un ensemble de titre faisable,
déterminer le portefeuille optimal avec le moindre risque total, mesuré par la variance ou
l’écart-type du rendement des portefeuilles, nécessite la détermination de la covariance ou la
corrélation entre toutes les combinaisons possibles de titres. Lors de la mise en place d’un
portefeuille diversifié constitué d’un grand nombre de titres, les investisseurs se sont rendu
compte de la difficulté du calcul de l’écart-type pour estimer le risque de portefeuille. La mesure
du risque en ayant recours au MEDAF est basé sur l’identification de deux composants clés du
risque :
Risque de portefeuille
Risque total
Risque spécifique
Risque systématique
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
17
Le MEDAF étant un modèle théorique, il est important de signaler qu’il est basé sur
certaines hypothèses :
Suite à ces hypothèses, le MEDAF prédit le taux de rendement espéré par les investisseurs
en prenant en considération le taux sans risque, la prime de risque et la volatilité des titres.
Avec : Ra : Rentabilité espérée de l'actif financier ; Rf : Taux sans risque ; βa : Beta de l'actif
financier ; Rm : Rentabilité espérée du marché
Le Beta : est un outil de mesure du risque d'un actif principalement utilisé dans le
MEDAF. Cet outil compare les mouvements d’un actif par rapport à son marché de référence,
ce qui permet d’apprécier son niveau de risque par rapport à d’autres actifs de référence,
comparant la rentabilité à celle du marché.
6
Sharpe, William F. (1964). Capital Assets Prices: A Theory of Market Equilibrium
18
Le Beta de l'actif financier peut être définit par le rapport de la covariance de la
rentabilité de l'actif avec celle du marché à la variance de la rentabilité du marché. La façon la
plus courante pour déterminer le Beta est la méthode historique, en comparant les données de
rentabilité historique de l'actif à celles du marché.
Le tableau suivant devrait illustrer les différents résultats du Beta et leurs interprétations :
2,0 Le même que le Titres deux fois plus risqués que le marché.
marché
1,0 Le même que le Risque équivalent à celui du marché.
marché
0,5 Le même que le Titre deux fois moins risqué que le marché.
marché
0 Pas de corrélation Le risque des titres n’est pas influencé par le
marché.
-0,5 L’opposé du marché Titre deux fois moins risqué que le marché mais
dans le sens opposé.
-1,0 L’opposé du marché Risque équivalent à celui du marché mais dans
le sens opposé.
-2,0 L’opposé du marché Titre deux fois plus risqué que le marché mais
dans le sens oppose.
Tableau 1 : Interprétation du coefficient Beta
19
b.1 – Gestion active et passive7
La gestion de portefeuille consiste à investir des actifs afin d’accroître la valeur d’un
patrimoine financier ou de lever des fonds pour réaliser des investissements en suivant un
objectif précis et en appliquant les méthodes adéquates. Nous distinguons deux principales
modes de gestion :
Gestion active
L’objectif de cette approche est de surpasser la performance du marché considérée
comme référence, pour ce faire le gérant aura tendance à choisir des actifs plus risqués de
manière assez discrétionnaire dont le potentiel d’évolution est plus prometteur que celui du
marché. Bien sûr, chaque gérant aura une variation du style de gestion en fonction de contraintes
et objectifs auxquels il est soumis.
La gestion active peut adopter une approche traditionnelle ou alternative selon des
critères quantitatifs, nous détaillerons plus tard ces deux approches assez particulières.
Gestion passive
Contrairement à la gestion active, il s’agira plutôt de dupliquer en miniature la
performance du marché de manière fidèle (Celle du MASI par exemple). C’est un mode peu
onéreux et ne nécessite pas beaucoup de travail ni d’interventions de la part du gérant. Nous
avons 3 méthodes qui sont les plus utilisées :
- La réplication pure : méthode la plus répandue qui consiste à acheter tous les
composant de l’indice visé de manière pondérée et dynamique afin d’assurer une
adaptation fidèle au marché, cependant une intervention dynamique implique par défaut
des couts de transaction élevées ;
- La réplication synthétique : consiste en l’utilisation de produits dérivés avancés tels
que les futures, swap d’actifs etc. (rare au Maroc) ;
- La réplication statistique : consiste à se rapprocher de la performance de marché à
moindre coût. Soit par l’achat pondéré des plus grosses capitalisations, ou en
sélectionnant les titres avec l’historique le plus favorable.
7
Arnerich, T., at al. (2007) Active. versus passive investment management: putting the debate into perspective
// Journal of Financial Research, spring.
20
b.2 – Gestion traditionnelle et alternative8
Nous distinguons également un autre niveau de segmentation, représenté par les deux méthodes
suivantes :
Gestion traditionnelle
C’est le mode qui consiste à investir dans des actifs benchmarkés afin de comparer le
rendement à la performance d’un autre actif similaire ou indice, cela se fait sous l’influence de
l’orientation du marché. Le fond peut être investi en 4 catégories suivantes :
Les fonds actions : composés généralement d’actions cotés dans un indice précis.
Les fonds obligataires : investis principalement en obligation selon les niveaux de
rendement.
Les fonds monétaires : fonds à risque nul, généralement investis en obligations d’état
au taux sans risque.
Les fonds diversifiés : utilisation de plusieurs classes d’actifs selon les objectifs de
placement et l’aversion au risque.
Gestion alternative
La gestion alternative cherche plutôt à atteindre des niveaux de performance non reliées
à ceux du marché, l’objectif donc reste absolue ce qui expose l’investisseur à la performance
du gérant de portefeuille quant aux décisions prises, celui-ci opte généralement pour
l’exploitation des inefficiences du marché et la combinaison entre plusieurs produits dérivés à
effet de levier.
Généralement associés au hedge fund à partir des années 40, il s’agit de surperformer et
optimiser la courbe des rendements, avec l’utilisation principalement de ventes à découvert et
produits dérivés pour arbitrer les actifs sous ou sur évalués. Au Maroc ce concept est très peu
développé à cause de la monnaie nationale non convertible ; une place boursière peu liquide et
absence de produits dérivés et instruments de couvertures avancés.
8
Gitman, Lawrence J., Michael D. Joehnk (2008). Fundamentals of Investing. Pearson / Addison Wesley.
21
SECTION 2 : Modèles mathématique en gestion de portefeuille
La gestion de portefeuille obéis à des lois statistiques précises, ce qui rend son étude
mathématique tout à fait possible et même recommandée afin de tirer le mieux en termes
d’optimisation. Dans cette deuxième section il sera question de voir quelques outils de calculs
développés par de grands chercheurs économistes, ainsi que d’autres indicateurs de
performance. Le tout sera certainement utile lorsqu’il s’agira de mesurer le rendement du
portefeuille constitué et de relever les axes d’amélioration ainsi que les modifications à apporter
pour assurer un ajustement optimal.
9
Haugen, Robert A. (2001). Modern Investment Theory. 5th ed. Prentice Hall.
22
pour le retour d'investissement est le taux de rendement et une mesure du risque est l'écart type
prévu. La carte exemplifie les courbes d'indifférence pour l'individu selon son aversion au
risque.
L’investisseur est présenté dans le Graphique 5 Chaque courbe d'indifférence ici (I1, I2,
I3) représente l'investissement le plus souhaitable ou d'un portefeuille d'investissement pour un
investisseur individuel. Cela signifie, que l'un des investissements (ou portefeuilles) démontrés
sur les courbes d’indifférence (A, B, C ou D) sont également souhaitables pour l'investisseur.
- Tous les portefeuilles qui se trouvent sur une courbe d'indifférence donnée sont
également souhaitables pour l'investisseur. Une implication de cette fonction : les
courbes d'indifférence ne peuvent pas se croiser.
- Un investisseur a un nombre infini de courbes d'indifférence.
- Chaque investisseur peut représenter plusieurs courbes d'indifférence (pour les
différents outils d'investissement).
- Chaque investisseur a une carte des courbes d'indifférence représentant ses préférences
pour les rendements attendus et risques (écarts-types) pour chaque portefeuille potentiel.
Taux de I3
Rendemen
Espéré
t (r )
B I2
rB
C
rC
I1
A
rA
D
rD
σA σC σD σB Risque σ
()
23
o Les investisseurs sont supposés préférer des niveaux de rendement plus élevés à
des niveaux de rendement plus faibles, parce que les niveaux supérieurs
permettent à l'investisseur de dépenser davantage sur la consommation à la fin
de la période d'investissement. Ainsi, compte tenu de deux portefeuilles avec le
même écart-type, l'investisseur choisit le portefeuille avec le rendement attendu
plus élevé. Ceci est appelé postulat de non saturation.
o Les investisseurs sont sensibles au risque. Cela signifie que l'investisseur
lorsqu'il a le choix, choisira le portefeuille le moins risqué.
A B
rA = rB
rC C
σA = σC σB Risque (σ )
Graphique 5 : Choix du portefeuille selon le postulat de non saturation et l’hypothèse de l’aversion au risque
24
L’ensemble des portefeuilles efficients implique les portefeuilles que l'investisseur
jugera comme optimales. Ces portefeuilles se trouvent sur la frontière nord-ouest de l'ensemble
réalisable considéré comme frontière efficiente, qui peut être décrite par la courbe dans l'espace
risque-rendement avec les taux plus élevés de rendement attendus pour chaque niveau de risque.
Taux de
Rendement Droite du marché
Espéré Des
capitaux Frontière
B Efficiente
M AC
Ensemble C
Faisable
A
Taux
Sans risque
D
Risque (σ P )
L’approche de Markowitz a été fortement critiquée, notamment pour le simple fait que
le modèle est basé sur une distribution gaussienne des rendements des titres, ce qui est
empiriquement faux, et que la corrélation entre les actifs d'un portefeuille, présumée stable dans
le modèle est en fait en variation constante dans la réalité. L’approche suppose un cadre idéal,
modèle parfait ou tous les investisseurs sont rationnels, opérant dans un marché efficient, ce qui
25
est bien entendu illusoire. Cependant, la théorie moderne du portefeuille a constitué une
avancée importante dans la modélisation mathématique financière, et Markowitz a reçu le prix
Nobel en sciences économiques pour ses travaux en 1990.
Le taux de rendement espéré peut être calculé par différentes méthodes, Markowitz s’est
essentiellement focalisé sur la fin de la période d’investissement, qualifié de valeur terminale,
en utilisant celle-ci pour chaque titre dans le portefeuille il serait possible d’estimer la valeur
terminale du portefeuille dans toute son intégrité. Mais étant donné que ce dernier est composé
de plusieurs titres, il serait logique de supposer que le taux de rendement d’un portefeuille x
dépendrait du taux de rendement de chaque titre composant le portefeuille. Cette méthode
alternative de calcul du taux de rendement espéré du portefeuille (E(r)p) est la moyenne
pondérée des rendements espérés des titres le composant.
Comme nous le savons, le moyen le plus utilisé pour mesurer le risque d'investissement
est l'écart type, ce qui montre la volatilité du rendement réel des titres comparé à leur rendement
espéré. Si le taux attendu d'un portefeuille est une moyenne pondérée des taux de rendement
10
Strong, Robert A. (1993). Portfolio Construction, Management and Protection.
26
espérés de ses titres, le calcul de l'écart type du portefeuille ne peut pas simplement utiliser la
même approche. La raison en est que la relation entre les titres dans le même portefeuille doit
être prise en compte. Cette relation-là entre les actifs peut être estimée à l'aide de la covariance
et le coefficient de corrélation. La covariance peut aller de "-" à "+" l'infini, il est plus utile pour
l'identification de la direction de la relation (positive ou négative), le coefficient de corrélation
est toujours compris entre -1 et 1 et représente la manière la plus pratique pour déterminer
l’intensité et la direction de la relation entre les actifs financiers.
Avec la variance que l'on calcule de la manière suivante, pour un portefeuille composé
de deux actifs :
Avec :
: La variance de l'actif
Avec ces éléments-là, on peut tester différentes combinaisons d'actifs avec des
pondérations diverses pour calculer le risque et la rentabilité espérée d'un portefeuille. La
diversification par la sélection d'actifs plus ou moins corrélés permettra d'optimiser cette
relation rendement/volatilité.
11
Jones, Charles P. (2010). Investments Principles and Concepts. JohnWiley & Sons, Inc
27
entendons par arbitrage le gain de profit sans risque en tirant parti des prix différenciés pour les
mêmes actifs ou titres, c’est une technique qui reste relativement appliquée lors des choix
d’investissements. L’APT stipule, que le taux de rendement espéré d’un titre J est la fonction
linéaire à partir des facteurs économiques complexes communs à l'ensemble des titres, et peut
être estimée en utilisant la formule :
Avec : E (rj) = le rendement espéré de l'actif i ; Rf = le rendement de l'actif sans risque ; RPn
= la valeur de la prime de risque associée au nième facteur systématique influençant le cours de
l'actif (ces primes sont supposées avoir une moyenne nulle) ; βjn = le Beta qui représente la
sensibilité de l'actif au facteur RPn.
Il est important de noter que l'arbitrage dans l'APT est approximatif concernant des
portefeuilles diversifiés, en supposant que les actifs à risques spécifiques sont négligeables par
rapport aux risques de facteurs. Techniquement, il existerait une infinité de facteurs, mais les
recherches menées par S. Ross avec R. Roll en 1984 n’ont identifiés que 4 comme étant les plus
importants :
- L’inflation ;
- La production industrielle ;
- Les primes de risque ;
- Variations de la courbe des taux des obligations d'état.
- Variation du PIB ;
- Croissance des taux d’intérêts ;
- Les taux de change ;
- La variation du spread de crédit des obligations corporate, c'est à dire la variation du
risque de crédit associé aux entreprises.
Inclure d’autres facteurs dans le modèle APT semble logique. Les investisseurs
institutionnels et les analystes surveillent de près les statistiques macroéconomiques tels que la
28
masse monétaire, l'inflation, les taux d'intérêt, le chômage, l'évolution du PIB, les événements
politiques et beaucoup d'autres.
Cela est dû à leurs convictions que de nouvelles informations sur l'évolution de ces
indicateurs macroéconomiques influenceront les futurs mouvements des prix des actifs. Mais il
est important de souligner que tous les investisseurs ou les analystes sont préoccupés par le
même type d'informations économiques et ils évaluent différemment l'importance des divers
facteurs macroéconomiques sur les actifs qu'ils ont déjà investis ou sont en cours d'investir.
Cependant, le fait d’inclure un grand nombre de facteurs dans le modèle PAT rendrait ce
dernier beaucoup plus complexe et moins pratique, parce que les modèles sont rarement 100%
exact et les prix des actifs sont fonction de facteurs macro-économiques et de l’information en
circulation. L'APT ne nécessite pas l'identification du portefeuille de marché, mais nécessite la
spécification des facteurs macro-économiques pertinents. Une grande partie de recherches
empiriques actuelles se concentrent sur l'identification de ces facteurs et la détermination de
leurs Betas. Bien que plus de deux décennies se sont écoulées depuis S. Ross a introduit le
modèle APT, il n'a pas encore atteint le stade de l'application pratique.
Le MEDAF et l’APT ne sont pas tellement différents, parce qu'ils sont développés pour
déterminer un taux de rendement attendu sur la base d'un facteur (de portefeuille de marché -
MEDAF) ou un certain nombre de facteurs macro-économiques (APT). Mais les deux modèles
prédisent la façon dont le retour sur les actifs se traduit par des sensibilités des facteurs et ceci
est d'une grande importance pour l'investisseur.
Kelly % = W - (1-W) /R
avec
Kelly% = % du capital à investir dans le titre ; W = Probabilité de faire un gain ; R = Ratio
gains/pertes.
12
Jones, Charles P. (2010). Investments Principles and Concepts. JohnWiley & Sons, Inc
29
Afin de calculer la probabilité de réaliser un gain il suffit de diviser le nombre de
transactions gagnantes sur les transactions perdantes afin d’obtenir le W, ensuite pour le ratio
de gain/perte on divise le gain moyen par la perte moyenne, un résultat inférieur à 1 signifie
que les gains moyens sont plus faibles que les pertes moyennes, le seul moyen de redresser le
ratio serait de réaliser plus de transactions positives.
Une fois qu’on a obtenu le pourcentage de Kelly, celui-ci peut être utilisé afin
d’optimiser sa gestion de portefeuille, par exemple un résultat de 0.12 nous indique qu’il va
falloir investir sur des lignes qui représentent 12% du moment du capital total investis, donc
posséder idéalement 8 titres en portefeuille.
b. Indicateurs de performance
Nous disposons de plusieurs méthodes pour mesurer la performance d’un portefeuille au-
delà du calcul du rendement. Les méthodes les plus utilisés sont généralement les ratios de
Sharpe, Treynor et l’alpha de Jensen qui permet d’évaluer le rendement en fonction de la
volatilité et du risque.
30
Le graph ci-dessus nous montre que pour une même volatilité des deux portefeuilles ;
le A reste nettement plus rentable et donc un meilleur choix.
Ceci étant pour démontrer le but du ratio qui n’est autre que de pouvoir constituer le portefeuille
le moins risqué pour le meilleur rendement en appliquant des hypothèses sous-jacentes.13
En somme le ratio de Sharpe permet de calculer la performance d’un portefeuille risqué par
rapport à un placement non risqué avec la formule suivante :
- Si le résultat est négatif on peut déduire que le portefeuille risqué est moins performant
qu’un portefeuille sans risque, il serait donc illogique d’investir dans un tel placement.
- Un résultat compris entre 0 et 1 signifie que l’excédent de rendement par rapport au taux
sans risque est plus faible que le risque pris.
- Un ratio supérieur à 1 indique une forte performance du portefeuille risqué par rapport
au sans risque, donc il génère une meilleure rentabilité.
Remarque ! Plus le ratio est élevé plus le portefeuille est performant et intéressant pour
l’investisseur.
Cependant le ratio de Sharpe reste limité lorsqu’il s’agit d’étudier un portefeuille actions
dont la rentabilité est exprimée en pourcentage par rapport à un indice boursier.
13
http://www.abcbourse.com/apprendre/19_ratio_de_sharpe.html
31
Rp : Rentabilité du portefeuille ; Rf : Taux sans risque ; βp : Bêta du portefeuille.
Un résultat élevé est synonyme d’une bonne rentabilité par rapport au risque supporté.
En nous basant sur le MEDAF le ratio représente le rapport entre l'excès de rendement du
portefeuille vis-à-vis le Beta du marché. Il correspond donc à la prime de rendement du
portefeuille par rapport à celui d'un investissement dans l'actif sans risque, par unité de risque
de marché. Contrairement au ratio de Sharpe qui utilise l’écart-type comme dénominateur,
Treynor opte plutôt pour le Beta du portefeuille. De ce fait, le ratio analyse plutôt la volatilité
par rapport à un indice de référence et non pas seulement la volatilité portefeuille.
Avec :
o : Le Beta du portefeuille ;
14
Directeur de la Gestion Eric Tazé-Bernard. Les méthodes de contrôle des risques de portefeuilles. INVESCO
Asset Management, 2006
32
o : La rentabilité espérée du marché, de l'actif.
- Si αp > 0 = Portefeuille plus performant que le marché/indice de référence ;
- Si αp < 0 = Portefeuille moins performant que les prévisions du MEDAF.
La NTA nous montre l’inefficacité de l’arbitrage rationnel à assurer une efficience des marchés
en présence d’agents irrationnels et corrélés. Tandis que la deuxième théorie tente de justifier
le lien empirique des irrationalités psychologiques concernant le processus de prise de décision.
Il sera question dans cette section d’exposer les différentes théories liées à la finance
comportementale et dont nous ferons usage durant le mémoire. L’étude des divers types de biais
surviendra vers la fin de la section.
33
Le concept de la finance comportementale en soit n’est pas nouveau, mais son affrontement
face à l’hypothèse de l’efficience des marchés est assez récent, certains estiment que cette
branche de la finance ne perdurera pas dans le temps, mais représente une tendance temporaire,
c’est pour cela que nous allons étudier les théories comportementalistes de plus près afin de
faire le lien avec la problématique et les éléments évoqués précédemment.15
- Lors de l'édition, les résultats d'une décision sont ordonnés selon une certaine
heuristique. En particulier, les gens décident quels résultats ils considèrent équivalent,
définissent un point de référence et examinent ensuite les résultats inférieurs aux pertes
et de supérieurs aux gains. La phase d'édition vise à atténuer les effets de cadrage. Cela
vise également à résoudre les effets de l'isolement découlant de la propension des
individus à isoler souvent les probabilités consécutives au lieu de les traiter ensemble.
15
Eugène Fama, « The behavior of stock Market Prices », Journal of Business, 1965
16
BARBERIS, Nicholas, Ming HUANG, and Tano SANTOS, 2001. Prospect Theory and Asset Prices. The Quarterly
Journal of Economics.
34
Le processus d'édition peut être considéré comme composée de codage, la combinaison,
la ségrégation, l'annulation, la simplification et la détection de position dominante.
- Dans la phase d'évaluation ultérieure, les gens se comportent comme s’ils calculaient
une valeur (utilité), sur la base des résultats potentiels et leurs probabilités respectives,
puis choisir l'alternative ayant une plus grande utilité.
La formule qui Kahneman et Tversky proposent pour la phase d'évaluation est (dans sa forme
la plus simple) la suivante :
35
dominance stochastique. L’exemple étant ; une probabilité A pourrait être préféré à une
probabilité B, même si la possibilité de recevoir une valeur x qui est plus ou moins aussi élevée
que celle sous probabilité B comme il est sous probabilité A quel que soit la valeur de x. Des
améliorations théoriques ultérieures ont surmonté ce problème, mais au prix de l'introduction
d’intransitivité dans les préférences. Une version révisée, appelée théorie des perspectives
cumulative a surmonté ce problème en utilisant une fonction de pondération de probabilité
dérivée de la théorie de l'utilité espérée de rang dépendant. La théorie des perspectives
cumulative peut également être utilisée pour un nombre infini ou même continu de résultats
(par exemple, si le résultat peut être un nombre réel).
Les critiques du domaine de la psychologie ont fait valoir que même si la théorie des
perspectives se présente plutôt comme un modèle descriptif, elle n’offre pas d'explications
psychologiques pour les processus qui y sont énoncés. En outre, les facteurs qui sont tout
aussi importants pour les processus de prise de décision, ne sont pas inclus dans le modèle,
comme les émotions.
TCP est une théorie descriptive sur la base du SP/A, Une théorie de Lola Lopes (1987),
et étroitement liées au critère de la sécurité-première de Roy. La théorie est décrite comme une
version de compte unique : BPT-SA, qui est très étroitement liée à la théorie SP/A. Dans cette
version de comptes multiples, les investisseurs peuvent avoir des portefeuilles fragmentés,
comme nous observons dans la réalité. Ils proposent même dans leur article initial une fonction
d'utilité Cobb-Douglas qui montre comment l'argent est réparti dans les deux comptes mentaux.
36
a.3 – Théorie SP/A
Security Potential & Aspiration. Sécurité concerne le fait que l’investisseur désire éviter
une perte maximale de son portefeuille. L’aspiration représente la rentabilité attendue en
fonction des risques encourus, tandis que le potentiel reflète le désire de gain tel que démontré
par le comportement des individus face aux loteries. En effet, même si la majorité des individus
sont réticents aux risques – la souscription a des contrats d’assurances en est la preuve - un
grand nombre d‘entre eux achète néanmoins des billets de loterie. Ce comportement peut être
facilement expliqué par la théorie SP/A, l’individu achète l’assurance pour avoir un certain
niveau de sécurité mais préfère également les billets de loterie pour le potentiel de gain qu’ils
présentent. Ce comportement serait issu de deux forces antinomiques : la peur et l’espoir.
37
L’Humeur : « est un état émotionnel général, influence aussi les décisions financières
en biaisant les anticipations. La « bonne humeur » inciterait les agents à se porter acheteur et à
se tourner vers des titres plus risqués. Un tel comportement, dénommé « effet humeur »
s’explique par le fait qu’il aura tendance à être davantage optimiste quant à l’avenir, le
conduisant ainsi à minorer les risques et majorer le rendement espéré. »17
Des chercheurs en finance comportementale se sont penché d’avantage sur le concept l’humeur
afin d’apporter quelques nouveaux éléments, techniquement inconciliables avec la théorie de
l’efficience comme les anomalies calendaires et météorologiques.si l’on prend l’exemple des
bons rendements observés lors du vendredi soir cela peut être expliqué par la perspective
réjouissante du week-end, tandis que la faible rentabilité du lundi matin serait liée à une humeur
négative du retour a une semaine de travail. L’anomalie météorologique serait liée à l’influence
de l’environnement dans lequel ils évoluent.
Les Croyances : Les biais affectifs sont souvent liés aux croyances, l’optimisme peut
pousser les agents à privilégier un scénario positif plutôt qu’une possibilité plus sombre.
Benartzi, Kahneman et Thaler démontrent en 1999 à travers un questionnaire sur internet que
les actionnaires ont tendance à prédire la hausse des cours des actions contrairement aux
détenteurs des obligations.
L’excès de confiance basé sur la croyance est le biais affectif le plus traité en finance,
il s’agit d’une découverte importante en psychologie décisionnelle. Chaque investisseur
rationnel dispose d’un niveau de confiance concernant une série d’évènement selon la
probabilité de réalisation. Vu la difficulté d’émettre des prédictions assez correctes, l’excès de
confiance peut impacter le comportement de l’investisseur car ce dernier va certainement
surestimer la précision de l’information dont il dispose en y accordant une grande importance.
Notons que plus la question est facile moins ils sont sûrs d’eux même surtout que la probabilité
d’être correcte est plus élevée.
Ensuite, l’excès de confiance fait que l’agent a tendance à surestimer les informations
qui confortent les décisions qu’il a prises. Cependant, l’investisseur va occulter les informations
non favorables. L’existence de l’excès de confiance a été démontrée dans l’étude de Svenson
(1981), qui rapporte que la majorité des automobilistes interrogés affirment conduire « mieux
que la moyenne ». Les investisseurs avec excès de confiance ont tendance à croire qu’ils
17
Les biais comportementaux : Finance comportementale : Maxime MERLI, Patrick ROGER et Marie
BROIHANNE Economica 2007
38
comprennent parfaitement les rouages du marché et que leurs jugements sont presque parfaits
ce qui les pousse à vouloir gérer activement et par eux même leurs portefeuille, chose qui peut
engendrer une diversification ou des prises de positions injustifiées et irrationnels.
Les agents sur-confiants préfèrent les titres surévalués et ignorent les moins
performants, notons qu’il est possible de profiter de cette situation en achetant de bons titres
sous-évalués. Le confort procuré par l’excès de confiance incite le développement du biais
d’auto-attribution en croyant que les réussites sont plutôt personnels mais que les échecs sont
causé par des évènements externes. Il a été démontré par Locke et Mann que les traders les plus
performants sont ceux qui conservent le moins leurs positions en pertes.
Le processus de prise de décisions est fortement influencé par les biais affectifs, la
théorie financière classique généralement exclu la dimension émotionnelle, ceci est de même
pour la finance comportementale qui se concentre surtout sur les biais cognitifs pour
l’élaboration de principes généraux.
18
James MONTIER, Behavioural Investing : A Practitioners Guide to Applying Behavioural Finance, Wiley
Finance, 2008 ;
39
La comptabilité Mentale : il s’agit du fait que la majorité des gens ont tendance à
séparer leur capital d’argent personnel en plusieurs comptes distincts selon des critères
subjectifs. Théoriquement, les agents définissent plusieurs fonctions pour chaque groupe
d’actifs, ce qui a un effet souvent irrationnel et préjudiciable sur leurs décisions de
consommation et d'autres comportements.
Plusieurs agents économiques ont recours à la comptabilité mentale, sauf qu’il est difficile pour
eux de réaliser à quel point cette manière de penser et de procéder peut-être irrationnelle.
D'après MANGOT (2004), on peut considérer que la comptabilité mentale d'un investisseur est
handicapante s’il achète les titres qui baissent ou vend ceux en hausse soudaine. Le fait
d’accumuler des gains peut le pousser à prendre des positions aléatoires sur certains titres, ou
d’être prudent en cas de pertes ceci est dû aux difficultés à pondérer équitablement ses lignes
d’investissement ; généralement un tel investisseur n’accorde pas une grande importance aux
rendements des actions mais se focalise plutôt sur les plus-values en capital. Cependant il est
possible d’améliorer sa comptabilité mentale :
Un titre est intéressant si son rendement à long terme est très important ;
Se rappeler que compte tenu de l’inertie des marchés, un titre en baisse signifie que ce
dernier aurait dû décrocher bien avant et un titre en hausse veut dire que les
fondamentaux se sont améliorés ;
Les décisions d’investissement et les résultats obtenus objectivement sont
indépendantes ;
Opter pour une échelle temporelle plus large, une plus-value de 60% sur le long terme
est plus intéressante que 10% en quelques semaines, sauf à être sûr et certain de pouvoir
renouveler au moins quatre fois cet investissement.
Le point essentiel à prendre en considération pour la comptabilité mentale est que l'argent
est fongible ; quelles que soient ses origines ou utilisation prévue. Logiquement parlant, l'argent
devrait être interchangeable, quelle que soit son origine. La source des fonds ne devrait pas
influencer la manière dont elle sera utilisée ou placée - quelle que soit la source, en dépenser
représentera une baisse de la richesse globale.
40
puissantes, psychologiquement, que les gains. L'aversion aux pertes a été démontrée par Amos
Tversky et Daniel Kahneman.
Cela conduit à l'aversion au risque quand les gens évaluent un résultat comprenant des gains et
des pertes similaires ; puisque les gens préfèrent éviter les pertes qu’à faire des gains.
L’aversion aux pertes implique que lors de la perte, la satisfaction perdue est supérieure
à la satisfaction gagnée en cas de résultat positive. Notons qu’il est nécessaire de déterminer si
une opération est un gain ou une perte pour les calculs suivants : est-il plus intéressant d’obtenir
un rabais de 5, ou d'éviter une majoration de 5 ? Le même changement de prix décrit
différemment a un effet significatif sur le comportement des consommateurs. Bien que les
économistes traditionnels considèrent cet « effet de dotation » et tous les autres effets de
l'aversion aux pertes comme étant complètement irrationnel, ce concept reste assez important
au niveau de la finance comportementale.
Un concept lié à l'aversion aux pertes est également le cadrage différentiel des attributs
de décision, ce qui peut affecter la perte aversion relative des personnes.
Selon MANGOT (2004), l'aversion aux pertes présente deux principales conséquences
pratiques. Ces derniers peuvent représenter des repères à ce biais :
L'investisseur peut garder des titres toxiques de manière indéfinie dans son portefeuille
sans vraiment croire en leur potentiel de redressement mais en gardant espoir pour le
futur.
L'investisseur hésite à investir dans des placements risqués même si l'espérance de gains
est assez prometteuse mais la probabilité de perte est présente.
Afin de faire face à cette aversion et corriger ce biais, les investisseurs peuvent plutôt se
focaliser davantage sur l’espérance de gain et d’avoir comme objectif une meilleure
performance globale sur le long terme, pour cela il faut oser conserver des titres perdants afin
de profiter du cout d’opportunité. L’investisseur devrait noter scrupuleusement les
performances des titres qu'il conserve en portefeuille, celles des titres vendus et celles des titres
qu'il souhaiterait acheter s'il avait la trésorerie adéquate. Ceci servira pour démontrer le cout de
l’effet de disposition.
Récemment, des études ont remis en cause la pertinence de l'aversion aux pertes. Dans
plusieurs études portant sur l'effet des pertes dans la prise de décision sous contraintes de risque
41
et incertitude, aucune aversion aux pertes n’a été détectée. Il y a plusieurs explications à ces
résultats : l'une, est que l'aversion aux pertes n'existe pas dans les petites sommes ; l'autre, est
que la généralité du motif d'aversion aux pertes est inférieure à celle pensée précédemment.
Enfin, les pertes peuvent avoir un effet sur l'attention, mais pas sur la pondération des résultats.
L’aversion aux pertes peut être plus apparente dans un cadre compétitif. Gill et Prowse (2012)
fournissent des preuves expérimentales que les gens sont averses aux pertes autour des points
de référence donnés par leurs attentes dans un environnement concurrentiel avec un réel effort.
L’aversion aux pertes et l'effet de dotation sont souvent confondus. Gal (2006) a fait valoir
que l'effet de dotation, précédemment attribué à l'aversion aux pertes, est plus
parcimonieusement expliqué par l'inertie que par une asymétrie des pertes / gains. 19
La confiance excessive : Dans une étude intitulée "Behaving Badly" menée en 2006, le
chercheur James Montier a constaté que 74% des 300 gestionnaires de fonds professionnels
interrogés croyaient qu'ils avaient livré des performances supérieures à la moyenne. Sur les
26% restants interrogés, la majorité se considérait comme moyens. Cependant, près de 100%
du groupe d'enquête a estimé que leur rendement au travail était moyen ou mieux. De toute
évidence, seulement 50% de l'échantillon peut être supérieur à la moyenne, ce qui suggère un
niveau d’excès de confiance assez élevé parmi ces gérants de fonds.
Odean a constaté que les investisseurs trop confiants ont tendance à croire qu'ils sont mieux
que d'autres lorsqu’il s’agit de choisir les meilleures actions et les meilleurs timings pour entrer
/ sortir d'une position. Malheureusement, Odean a également constaté que les Traders qui ont
mené la plupart des transactions ont tendance, en moyenne, à réaliser des rendements nettement
inférieurs à ceux du marché.
Auditer et mesurer ses performances tout en les comparant avec celles du marché ;
19
N. Aktas, « La finance comportementale : un état des lieux », Revue française de gestion, 2005.
42
Les titres gardés sur le long terme sont plus performants ;
Confronter ses opinions avec d’autres investisseurs afin d’avoir plusieurs inputs avant
de passer un ordre en Bourse ;
Les gestionnaires de fonds professionnels, qui ont accès aux meilleurs rapports
d’investissement et applications informatiques avancées, ont du mal à atteindre des rendements
supérieurs pour battre le marché. Les meilleurs gestionnaires de fonds savent que chaque jour
présente un nouveau défi et que les techniques d'investissement ont constamment besoin de
raffinage.
Le risque est une variable inhérente impossible à contrôler à 100%, pendant l’étude du
cours du sous-jacent, la moindre information économique financière ou politique est susceptible
d’influencer la tendance globale des marchés.
20
L'analyse technique des marchés financiers, John Murphy, Valor, 2003
43
Indicateur : ensemble de points utilisés dans l’analyse des titres afin de prédire avec plus
de précision l’évolution du cours. Représenté par une formule mathématique sous forme de
pris/volume d’un titre sur une période n afin de mettre en évidence les situations de marché qui
sont exploitables. Ils mesurent la qualité et la vitesse de variation des prix pour identifier :
Le problème majeur des indicateurs est la contradiction fréquente des signaux. Certains sont
plus aptes à mettre en valeur des points de retournement tandis que d’autres sont plus pertinents
sur un marché directionnel. Ceci donne lieu à un classement en deux catégories distinctes ;
oscillateurs et indicateurs de suivi de tendance. Les oscillateurs détectent les points de
retournement et sont plus pertinents en phase de trading range ou non directionnelles. Quant
aux indicateurs de tendance, ils sont plutôt mieux adaptés pour des marchés directionnels mais
à éviter lorsque les marchés sont plats.
44
a.1 – Droites de tendance
On utilise souvent les droites de tendances pour mettre en relief les tendances les plus
fortes, la tendance haussière se caractérise avec un support et la résistance pour la tendance
baissière, on parle également de bearish resistance et bullish support, l’intervalle de trading est
compris entre une résistance et un support horizontaux. Ces droites sont synonymes de seuils
qui permettent au marché de souffler un peu après une phase d’accélération.21
Les facteurs suivants affectent l’importance qu’on peut donner aux droites :
Les points de support/résistance : une droite testée est forcément plus pertinente ;
Sa durée : la pertinence de la droite dépend de la longueur de ses supports/résistance ;
L’angle de sa pente : un angle tendu est synonyme d’une tendance forte ce qui est
également relatif à l’intensité émotionnelle au sein du marché.
Il est primordial d’identifier les tendances afin de se positionner dans son sens qui va de soit
avec la direction affichée par le marché, cependant il serait idéal de se placer à proximité des
droites de tendances.
En cas de rupture d’un support : Il arrive des fois que les cours dépassent leur droite pour
y rebondir ensuite. Cependant, si les cours enfoncent cette droite, la rupture représentera alors
un signal du changement d’opinion des traders.
Le pull back/throwback Après la rupture d’un support ou d’une résistance, les cours
reviennent tester le point de rupture, ce phénomène est qualifié de pull back (représenté par un
rebond après une sortie baissière), ou inversement ; throwback lors du retrait des cours après
21
« L'analyse technique : Théories et méthodes » d'Eric Bertrand et Thierry Bechu, aux éditions Economica.
45
un signal haussier. Ce mouvement est considéré par les traders comme étant une seconde chance
afin de se positionner à nouveau sur la valeur.
Le choix de la période est d’une grande importance car cela détermine la capacité à
réagir et gérer les variations de cours, le choix dépend principalement de l’horizon
d’investissement et la volatilité de l’actif en question. Il existe plusieurs types de moyennes
mobiles, cependant nous allons nous intéresser à deux types seulement qui sont les plus
utilisées :
- C : le cours de clôture ;
- N : le nombre de jours utilisés pour calculer la moyenne mobile.
La faille de la moyenne mobile est le fait qu’elle donne un poids égale à chaque cours ce
qui impacte fortement sa réactivité. Afin de rectifier cet effet retard et rendre la moyenne plus
réaliste en donnant plus d’importance aux dernières données ; les analystes suggèrent d’utiliser
la moyenne mobile pondérée.
- K = 2/ (p+1)
- n le nombre de jours utilisés pour calculer la moyenne mobile
La courbe de moyenne peut être utilisée afin d’identifier la tendance ou bien en combinaison
avec le cours afin de générer des signaux.
46
Identification de tendance : une moyenne mobile plate indique un range, tandis qu’une
MM incliné vers le haut ou bas nous indique la présence d’une tendance.
Signaux vente/achat : Permet de relever des signaux en observant la position du cours par
rapport à la MM dans un horizon de temps donné. Un cours en dessus de la MM en hausse
représente une tendance haussière et baissière dans le cas d’une MM qui décroit. Mais si le
cours parvient à surpasser une MM en hausse exponentielle à long terme cela représente une
forte indication d’achat, les MM permettent également de définir la force du signal.
22
http://www.zonebourse.com/formation/Les-moyennes-mobiles-399/
47
Nous observons qu’entre 2004 et 2008 la tendance haussière est mise en évidence par
les moyennes mobiles 20 et 50 semaines. Le point A et B représente une période
« d’atermoiement » durant laquelle le titre prend de l’appui sur la MM50 avant de reprendre sa
croissance haussière, ce qui représente un timing idéal pour consolider des positions d’achat.
En 2008 nous constatons un croisement à la baisse des deux moyennes, ce qui est
clairement un signal clair de renversement de tendance, ainsi la tendance devient baissière et la
moyenne qui représentait un support durant la période haussière s’est transformée en résistance.
Une moyenne mobile peut jouer le rôle de résistance tout comme celui de support, et
peuvent donc être utilisées sur les indicateurs, cours et volumes.
Formule :
Afin d’interpréter la MACD, il est primordial de prêter attention aux éléments suivants :
Une divergence visible le cours et la MACD annonce une tendance qui risque de se
retourner dans le futur, tandis qu’une droite MACD éloignée de la droite 0 renforce la tendance
23
https://www.zonebourse.com/formation/Les-indicateurs-techniques-ou-indicateurs-de-tendance-402/
48
actuelle. Nous pouvons dire que la MACD réagit plus fréquemment qu’une MM, cependant les
signaux émis ne sont pas toujours intéressants voir déroutants pour les moins avertis.
Une bande médiane étant une moyenne mobile simple (MA) sur une période n ;
Une bande supérieure à K fois, un écart-type au-dessus de la bande du milieu (MA +
Kσ) sur une période n ;
Une bande inférieure à K fois, un écart type en dessous de la bande du milieu (MA -Kσ)
sur une période n ;
Interprétation :
- La force d’une tendance : des prix éloignés de leur moyenne va engendrer l’écartement
des bandes, mais dans le cas où le prix reste près de la moyenne les bandes vont rétrécir.
Donc, une forte tendance peut être représentée par un grand écart entre les deux bandes.
- Niveau des prix : si les prix sont en dessus de la bande supérieure, il s’agit de prix élevés
qu’il va falloir soutenir avec de forts volumes ; et inversement lorsque les prix passent
sous la bande inférieure.
- Signe de retournement : lorsque le cours enfonce légèrement la bande inférieure et la
réintègre ensuite, c’est le signe qui indique un début d’une hausse et inversement lors
d’un dépassement de la bane inférieure.
- Accélération : en cas de resserrement brusque des bandes, il est fort probable que cela
va être suivi par une accélération baissière ou haussière.
24
Bollinger On Bollinger Bands – The Seminar, DVD I ISBN 978-0-9726111-0-7
49
En cas d’absence de tendance, les bandes ne représentent que de simples supports et résistances.
Explication Remarque
Phase 1 Phase de range. Il n’y a pas de Lorsque l'écartement entre les
tendance car la MM20 est plate. bandes est =extrêmement=
Lorsque les cours se trouvent en faible, nous sommes en squeeze.
phase 1, la stochastique est à Les supports et résistances
privilégier. Les Bandes font formés par les bandes sont
office de supports et de faibles et risquent de sauter à tout
résistances. moment.
Phase 2 Phase d'impulsion. Elle est
caractérisée par un mouvement
rapide mais de courte durée. On
valide une phase 2 si et
seulement si, deux critères sont
réunis : une clôture à l’extérieur
des Bandes de Bollinger et des
bandes qui divergent. Le MACD
est à privilégier.
Phase 3 Phase de tendance. Les bandes Le passage d'une phase 1
sont parallèles et haussières directement à une phase 3 est
(baissières). Le MACD permet possible lorsque la volatilité est
de naviguer à l'intérieur de cette élevée en phase 1.
tendance.
Phase 4 Phase d'accalmie. Les bandes se
resserrent. Le mouvement est
proche de sa fin. Les Bandes font
office de supports/résistances en
phase 4. Le MACD est toujours
privilégié.
Tableau 2 : Explication des 4 phases de Bollinger
50
Graphique 10 : Représentation des phases de Bollinger
L’oscillateur Stochastique :
25
Murphy, John J. (1999). "John Murphy's Ten Laws of Technical Trading”
51
comparant le prix de clôture d'un titre à son intervalle de prix.
L'indicateur est défini comme suit :
Où H et L sont respectivement le prix le plus élevé et le prix le plus bas au cours des
dernières périodes, et %D = moyenne mobiles du %K. En travaillant avec% D, il est important
de se rappeler qu'il n'y a qu'un seul signal valide divergence entre % D et le titre étudié. La
formule ci-dessus détermine l'intervalle entrele prix le plus haut et le prix le plus bas du cours
d’un actif lors d'une période de temps donnée. Le cours des titres est alors exprimée en
pourcentage de cette intervalle avec 0% indiquant le bas de l’intervalle et 100% indiquant la
limite supérieure de la plage sur la période de temps couverte. L'idée derrière cet indicateur est
que les prix ont tendance à fermer près des extrémités de la gamme récente avant de se tourner
points.
26
Lane, George C. & Caire (1998) "Getting Started with Stochastics" pg 3
52
Interprétation :
Une stochastique qui dépasse les deux droites = titre en zone de tension ;
[80 – 100] = Surachat ; [0 – 20] = Survente.
Cet outil développé en 1978 par J.W Wilder est un indicateur populaire donc l’objet est
de mesurer le rapport des tendances à la hausse par rapport à celles à la baisse, généralement il
varie entre 0% et 100%.
Formule :
RS = moyenne des clôtures en hausse / moyenne des clôtures en baisse pour une période n.
Surachat/survente : Un RSI qui tend vers 100 nous indique que le marché est en forte
hausse, tandis qu’un RSI qui tend vers 0 représente un marché en forte baisse. Si le RSI gravite
autour de 50 il s’agit d’une zone neutre.
- Un RSI 14 jours avec une valeur > 70 = situation de surachat avec probabilité de
correction à la baisse.
- Un RSI 14 jours, valeur < 30 = situation de survente avec probabilité de correction à la
hausse.
27
« L'analyse technique : Théories et méthodes » d'Eric Bertrand et Thierry Bechu, aux éditions Economica.
53
La situation de survente varie en fonction des jours choisis et de la valeur représentée, mais
un titre en zone de surachat ne veut pas forcément dire que c’est à vendre, et inversement pour
un titre en zone de survente.
Divergence : la meilleure manière de tirer profite de cet indicateur afin d’obtenir les bons
signaux est de chercher les situations de divergence avec les cours, dans le cas où le RSI est en
zone de tension cette dernière devient plus significative (points A, B, C sur le graphique suivant)
L’exemple ci-dessus nous remarquons que le titre a connu une forte hausse entre juillet et
octobre 2009, au niveau du RSI celui-ci se trouve en situation de surchat tout en étant supérieur
à 70 mais stagne pendant les 3 mois suivants, ainsi vendre un tel RSI aurait été une mauvaise
décision. On parle de signal lorsque le RSI est hors zone de tension suggérant une consolidation
des cours, ce signal doit être généralement complété par un autre indicateur.
Les deux indicateurs se ressemblent de par leur utilité, en effet les deux mesurent soit
l’accélération ou la décélération d’une tendance, en atteignant leurs creux ou pics avant les
cours en question. La principale différence étant la manière de calculer.
ROC = C / C(n)
Momentum = C – C (-n)
54
C : Cours de clôture
Il est clair que ces oscillateurs fournissent presque les mêmes informations que les
stochastiques avec une différence légère au niveau du timing. Nous remarquons sur le
graphique, plus précisément lors du mois de février, la présence d’un double sommet pour le
ROC, progression continue du momentum et une divergence baissière pour les stochastiques.
Nous avons pu recenser quelques indicateurs jugés utiles de l’analyse techniques, précisons
tout de même qu’il existe beaucoup d’autres mais qui ne sont pas pertinents pour le traitement
55
de la suite du travail, nous nous sommes donc contentés des indicateurs explicités ci-dessus afin
de garder une certaine crédibilité et alléger le contenu théorique.
La théorie de l’efficience des marchés stipule que dans le court terme, les anomalies
connues par le marché ne sont que temporaires et seront rectifiées par les interventions
rationnels des arbitragistes sur le long terme. Néanmoins, avec les nouvelles juridictions sur les
marchés financiers, la concurrence est de plus en plus rude et ces opportunités d’arbitrage sont
de moins en moins présentes. De plus, l’utilisation massive de l’analyse technique réduirait
également ces opportunités d’arbitrage et provoquerait même des faux signaux par le fait que
certains utilisateurs aguerris profiteraient de la naïveté de certains utilisateurs de l’analyse
technique, pour se focaliser uniquement sur leur manque d’expérience.
56
terme n’aura plus vraiment d’avantage spécifique. La spéculation est caractérisée par la
prédiction de l’évolution de la tendance du marché avant tout le monde. Lorsque la totalité
des intervenants se positionnent tous au même moment pour acquérir un actif, la variation
espérée de l’actif sera en contradiction avec ces derniers cars n’y aurait plus assez de force
pour accompagner la hausse des cours. Ainsi, la cassure d’un support ou d’une résistance peut
causer des retournements violents de tendance. Nous constatons la présence plus récurrente de
faux signaux sur les marchés, chose qui peut induire l’analyste technique en erreur. Le
problème est causé par le fait que certains opérateurs se focalisent trop sur les émotions des
agents intervenants afin de profiter de leurs faiblesses. Chose qui peut causer la cassure d’un
support ou d’une résistance afin de profiter de la panique des autres opérateurs sur ces
niveaux psychologiques.28
Parmi les raisons qui expliquent la baisse de l’effectivité de l’analyse technique nous avons :
On peut en conclure que les marchés financiers sont plus chaotiques qu’auparavant et la
durée des tendances boursières se raccourcissent davantage. L’analyse technique doit faire face
à de plus en plus de faux signaux dont son efficacité d’analyse se retrouve fortement impactée
et donc diminuée.
28
Introduction à l’analyse technique ; Négociation en salle des marchés (2-298-98) ; HEC 1998
57
des prophéties auto réalisatrices ne permet pas de valider l’efficacité de l’analyse technique à
long terme. Néanmoins, certaines configurations graphiques telles que les bougies japonaises,
les supports et les résistances, permettent de mettre en évidence des signaux pour lesquels ils
sont bien plus utiles d’analyser et de les utiliser à long terme qu’à court terme.
L’analyse technique parait être plus pertinente à long terme alors qu’elle n’est pas
utilisée pour, lors des prises de décisions. En effet, elle est plus utilisée à court terme car le
phénomène des prophéties auto réalisatrices converge sur le même espace-temps. Cette
approche peut être remise en cause car les faux signaux sont bien plus présents à court terme
qu’à long terme et réfute ainsi la théorie des prophéties auto réalisatrices sur le fait qu’une
méthode marche lorsqu’elle est suivie par la majorité des individus. Pour que la théorie des
prophéties auto réalisatrices soit valable, il serait nécessaire que la majorité des intervenants
de marché utilise l’analyse technique. Les différentes études démontrent une réelle efficacité
de l’analyse technique à court terme mais les prévisions de cette dernière ne sont pas justifiées
à long terme. Par contre, si des études arrivent à prouver l’efficacité de l’analyse technique à
long terme, alors on peut réfuter la théorie des prophéties auto réalisatrices et dire que
l’analyse technique est un outil indispensable pour un intervenant de marché, dans la détection
précise de la psychologie de l’ensemble des intervenants de marché. De ce fait, l’analyse
technique retrouverait ainsi toute sa crédibilité et solidité, par l’existence de comportements
récurrents des opérateurs de marché qui permettent ainsi la présence de certaines poches
d’inefficience à exploiter.
58
La théorie de l’efficience semble impuissante pour expliquer les tendances que l’on
retrouve fréquemment sur les marchés ainsi que certaines configurations récurrentes sur
lesquelles l’investisseur peut capitaliser. Elle néglige également la dimension humaine en
posant une hypothèse discutable selon laquelle tous les individus seraient parfaitement
rationnels. De plus, la concurrence est de plus en plus rude sur les marchés et les anomalies de
marché de plus en plus rares. Paradoxalement, malgré cette forte concurrence, les tendances
existent toujours sur les marchés, ainsi que la présence de certaines figures graphiques. Les
phases de consolidation sont plus complexes et les opérateurs qui ne gèrent pas strictement le
risque (stop-loss sous un support ou sur une résistance) peuvent se faire sortir d’une position,
alors même qu’ils avaient bien anticipé le mouvement du sous-jacent.
Deux composantes jouent un rôle déterminant : les biais psychologiques récurrents des
investisseurs et les prophéties auto réalisatrices. Néanmoins, il reste des phénomènes
inexpliqués. La nature humaine est immuable. Les émotions ont toujours existé et existeront
toujours. Elles influencent de manière déterminante les cours boursiers, ce qui explique
l’existence de configurations graphiques récurrentes.
59
Dans cette première partie du mémoire nous avons fait le tour des principaux concepts
théoriques dont nous aurons besoin pour traiter l’étude à venir, en effet nous avons vu les étapes
à suivre afin de mettre en place une bonne gestion de son investissement, couplée à quelques
modèles financiers basiques et outils statistiques prisés dans le monde de la finance.
La gestion de portefeuille repose également sur plusieurs variables non chiffrables tel
que le comportement des investisseurs et les éléments psychologiques s y afférant, la finance
comportementale a traité ce côté le en relevant plusieurs théories comportementalistes mais
également en exposant les divers biais auxquels sont soumis une grande majorité de gérants de
portefeuille.
La seconde partie du mémoire comportera deux axes majeurs, des interviews avec des
gérants professionnels, qui seront analysés et traités pour en sortir les idées saillantes et les
bonnes pratiques à adopter selon chaque avis subjectif, ensuite nous allons analyser
profondément les propos des entretiens et croiser cela avec les concepts théoriques. Le résultat
final sera un croisement de tous cela dans un grand « melting pot » difficile à prévoir mais
intéressant à expliquer.
60
PARTIE II : LE PROFILE PSYCHOLOGIQUE DES GÉRANTS
DE PORTEFEUILLE
61
Ces dernières décennies, la généralisation de l’application de l’analyse technique dans
les marchés financiers l’a rendu un outil indispensable aux côtés de la recherche fondamentale.
Dans une certaine mesure, l’outil a été surtout appliqué pour le FOREX ou les « Commodity
Markets » afin d’aider dans la prise de décision à court terme. Cependant, plusieurs expériences
ont prouvé que les stratégies techniques sont également applicables sur le long terme, ce qui
veut dire que les gérants de fonds ou de portefeuilles avaient désormais accès a nouvelle
approche de prise de décision mais également pour la gestion de risque de timing et de prise de
position.
Dans cette seconde partie, nous allons essayer de voir au-delà de la théorie et examiner
comment est-ce-que les praticiens du domaine utilisent l’analyse technique (et en l’occurrence
la finance comportementale) dans leurs approches d’investissement et leurs opérations de
trading au jour le jour et sur différents horizons de temps. L’étendue des concepts traités est
large et inclus l’utilisation basique des indicateurs techniques et de money management, tout
en essayant de mettre en relief les biais comportementaux existants sur les marchés financiers.
J’aimerais profiter également afin de remercier toute personne qui a contribué à rendre
l’étude une réalité malgré les difficultés, ainsi je remercie tous les interviewés pour leurs temps,
expertise et conseils forts utiles.
62
CHAPITRE 1 : ENTRETIENS AVEC LES GERANTS DE PORTEFEUILLE
Dans ce premier chapitre des travaux empiriques, nous allons tenter de prouver la
validité scientifique des hypothèses avancées au début de la recherche afin de répondre à la
problématique posée.
Parmi les méthodes utilisées dans la démarche quantitative nous avons les techniques
d’entretien, ce qui représente la démarche retenue pour travailler sur la problématique du
mémoire. Dans ce chapitre nous allons expliquer la méthodologie de travaille et le
dépouillement des réponses de l’entretien.
a. La méthode de l’entretien
L’entretien représente un aspect fondamental de la communication humaine. Vu son
implication d’une discussion bilatérale, l’entretien diffère du questionnaire qui repose sur
l’anonymat. Ainsi il est important de relever chaque point exprimé par l’enquêté de manière
pertinente pour obtenir une représentation fidèle de son point de vue, en effet la position de
chaque gérant qu’on pourra interviewer est un élément de réponse essentiel.
63
a.1 – Présentation et objectifs
L’intérêt de l’entretien pour nous est de comprendre le comportement des professionnels
à travers leurs avis, opinions et prises de positions par rapport au sujet. L’objectif est donc
l’interprétatif et requiert des questions de type ouverts, nous n’allons pas donc choisir une large
population, mais un nombre réduit mais pertinent de gérants de portefeuille qui utilisent ou ont
utilisés l’analyse technique dans leurs tâches journalières, le but étant d’infirmer ou de
confirmer les hypothèses de travail émises mais également de travailler sur la problématique en
confrontant leurs points de vue avec la partie théorique du mémoire. L’entretien reste donc la
méthode adéquate pour procéder puisque cette méthode dispose de plusieurs avantages :
Types d’usage
Le but de l’entretien n’est pas d’être représentatif, car avant tout il faut l’aborder dans le
côté relationnel ; disposer de plusieurs points de vue individuels qu’il va falloir relier et
exploiter cette singularité car si les interviewés racontent toujours la même chose, l’entretien
perd tout son intérêt.
64
Types d’entretiens
Directif : questionnaire orale avec des grilles à cocher, simple à mener dans un cadre
préétabli, il s’agit d’un questionnaire non anonyme avec interaction directe qui laisse
peu de place pour l’initiative de parole ou les particularités des individus.
Semi-directif : des questions relativement ouvertes posées qui cherchent à dégager des
réponses cadrées dans un thème précis. Les questions ne sont pas toutes posées dans
leurs formulations exactes ni dans un ordre précis et l’interviewé est libre de parler
ouvertement sur le sujet abordé, dans le cas où ce dernier s’écarte il est nécessaire de le
recentrer sur le thème principal avec possibilité d’improviser des sous-questions dans
ce sens.
Libre : comme son nom, nous ne disposons pas de cadre précis, l’interviewé est
entièrement libre d’aborder le sujet comme bon lui semble le but étant de retracer un
passé et comprendre les évènements ; ce type d’entretien est souvent utilisé dans les
récits de vie.
Le sujet traité implique l’utilisation d’un entretien semi-directif, en effet les questions seront
préparées de façon à répondre à la problématique, bien sûr il y aura des nuances entre les
interviewés et quelques différences mineures mais l’ensemble des questions principales
resteront intact et c’est ces questions-là qu’on va retranscrire et analyser dans le mémoire.
La population cible : il faut bien entendu sélectionner les catégories de personnes que l’on
souhaite interroger. Nous allons donc interviewer des gérants de fonds, d’actifs et de
portefeuilles qui sont initiés de prêt ou de loin à l’analyse technique ou la finance
comportementale.
29
Blanchet, Alain & Gottman, Anne (2007). L’enquête et ses méthodes : l’entretien. Paris : Armand Colin, 2ème
éd. 128 p. Coll.128.
65
Taille de l’échantillon : vu la taille plus réduite que celle du questionnaire, nous allons tenter
d’atteindre une dizaine de gérants au mieux, le but n’est pas de relever une probabilité
d’occurrence mais d’étudier le fond du comportement à travers des réponses précises.
Le plan d’entretien : les questions sont semi-ouvertes et techniques, les réponses peuvent
donner lieu à d’autres sous questions et discussion libre, l’entretien est donc structuré à usage
principal.
Aspect déontologique :
Une fois la procédure établie, il est nécessaire de définir une manière de procéder afin
d’exploiter les données recueillis lors des entretiens.
Hiérarchisation
Information de type générale (informatif) qui représente plutôt une culture sur le sujet
qui n’a pas besoin d’être prouvée ou étudiée.
30
Guittet, André. L’entretien : techniques et pratiques. Armand Colin, 2008 chapitres 1, 2, 3, 4 et 5 pp.9-78.
66
Points de vue, avis ou jugements de valeurs ; représente la prise de position particulière
de l’individu qui est propre à sa personnalité et son approche. Ceci est l’élément
principal à relever pour étudier la psychologie des gérants.
Information liée au positionnement institutionnelle, il s’agit de valider la légitimité de
l’interlocuteur en fonction de son positionnement institutionnel par rapport à la
problématique choisie. Dans notre cas les gérants de portefeuilles exercent le métier au
jour le jour et donc disposent d’une expérience pratique riche.
Informations liées à la trajectoire sociale qui concernent le point de vue personnel en
fonction de la position institutionnelle.
Retranscription
La retranscription vient avant le dépouillement des résultats, elle fait partie de l’analyse.
En effet il faut reprendre la parole de l’interviewé de manière fidèle et pertinente afin de
permettre une interprétation poussée des données recueillis.
Précisons tout de même qu’il est difficile d’écrire des paroles, vu la différence entre les
deux modes de communication. Cette transformation aura certainement un impact sur la qualité
de l’interaction, car certains éléments jugés intéressants à l’oral ne le seront plus à l’écrit.
Nous allons opter pour une retranscription textuelle des paroles des interlocuteurs, de
façon à structurer les idées pour qu’ils soient plus compréhensibles tout en évitant les propos
répétitifs. Le texte doit demeurer intéressant et riche en informations et refléter l’essentiel des
données communiquées à travers l’attitude et la tonalité de l’interviewé.
Comment peut-on qualifier le comportement des gérants d’actifs sur le marché financier ?
Quels sont les champs d’application des théories comportementales, en l’occurrence les
résultats de l’analyse technique dans les modes de gestion de portefeuille ?
Enfin, quelle influence ont ces modes et outils sur la psychologie des gérants de
portefeuille ?
67
Ainsi, toutes les questions proposées sont élaborées de façon à relever les points pertinents qui
s’articulent autour des hypothèses de travail énumérées au tout début :
Ainsi nous pouvons dégager trois axes d’études, le premier étant le comportement, le second
est les champs d’application et enfin le l’influence sur la psychologie ; c’est-à-dire la corrélation
entre les deux autres variables. Le tout est bien évidement représenté sous forme des 3
hypothèses.
Ci-dessous nous allons détailler les réponses de chaque personne interviewée, je précise
tout de même que certains ont demandés à ce qu’ils restent anonymes de ce fait aucun nom de
personne propre ne sera cité afin de respecter leurs requêtes et préserver l’intégrité et la
transparence du traitement des résultats.
Les réponses sont groupées par questions pour faciliter l’analyse par la suite, chaque
question contient les réponses reçues, car pas tout le monde a les mêmes contraintes de temps
ou de situation, des fois seuls quelques questions essentielles ont été administrées pour plusieurs
raisons ; le R signifie Réponse suivi d’un chiffre représentatif de la personne qui a répondu,
notons tout de même qu’aucun ordre chronologique n’a été essentiellement respecté.
68
Question 1 : Pouvez-vous expliquer votre principal style d’investissement ?
R1 : « La principale approche que nous utilisons est une combinaison entre analyse technique
et fondamentale dans un seul cadre quantitatif. Les actions dans nos portefeuilles sont
sélectionnées sur la base d’évaluation, qualité de rendement, analyse technique et
recommandations des analystes financiers qui travaillent dans l’équipe. A partir de ces 4 critères
nous attribuons à chaque action d’entreprise un score qui donne lieu à un score global.
Notre sélection d’actions est plus orientée vers le long terme, avec une utilisation de l’analyse
technique et d’instruments de couverture pour gérer le risque et pour affiner notre stratégie
d’allocation d’actifs. Bien entendu nous utilisons les indices boursiers marocains comme
benchmark. »
R3 :« Je suis opportuniste, je peux suivre une tendance si je pense qu’elle va durer longtemps
ou bien essayer d’extraire l’alpha du marché. En gros, j’aime anticiper plutôt que réagir dans la
majorité des temps. »
R4 : « On essaie d’exploiter les inefficiences des prix des marchés actions, obligataires et
monétaires en utilisant une combinaison d’analyse quantitative et fondamentale. »
R5 : « Les stratégies de trading sont basées uniquement sur l’analyse technique sur le court
terme avec un horizon de 3 à 5 jours. Notre approche est de prendre peu de risque et des
positions rentables. Nous passons environ 80% de notre temps à élaborer des stratégies stop-
loss et 20% à fixer les objectifs de rendement. Puisque nous calculons le ratio risque/rentabilité
de façon journalière nous pouvons fermer une position même si nous n’avons pas encore atteints
nos objectifs. Chaque matin nous revoyons notre stratégie ce qui nous permet de changer du
court terme vers le long terme ou vice-versa, avec un reversement de la stratégie si les signaux
ne sont pas bons. »
R6 : « Je pourrais le décrire comme étant très simple, discipliné et efficace. Nous n’optons pas
pour des approches aléatoires ou subjectives. »
R7 : « Mon approche se focalise sur une étude géométrique et fractale des graphiques et
indicateurs. Je pense que chaque représentation graphique suit un pattern géométrique précis
avant de s’inverser. Pas tous les graphiques sont évidents à lire, du coup j’attends de voir des
graphiques clairs et précis afin d’appliquer les méthodes fractales.
69
La seconde partie de mon approche concerne plutôt les changements cycliques importants et
répétitifs ou on peut anticiper un changement au niveau du marché ou secteur. Le fait d’avoir
une combinaison entre une approche cyclique et fractale est comme une feuille de route pour
connaitre ou nous en sommes en termes de risque/rentabilité en pleine tendance. »
R8 : « Nous cherchons à détecter les signaux qui peuvent indiquer la direction future de la
tendance du marché. Contrairement à la méthode standard employée par la majorité des
analystes, nous n’essayons pas de relever des informations des données passées mais on analyse
la volatilité de l’indice pour déceler d’autres preuves pour appuyer nos décisions. Bien sûr nous
combinons cela avec les données de l’analyse fondamentale qui reste notre outil principal. »
R11 : « Durant mon parcours dans la gestion d’actifs, j’ai souvent opté pour une gestion
benchmarkée, qui permet une meilleure diversification de la gestion, en profitant des évolutions
du marché. Naturellement, le choix du benchmark lors de l’allocation stratégique, est primordial
car il doit refléter le couple risque-rendement, attendu par les promoteurs du fonds ou les clients
potentiels.
Ce style consiste à réaliser une performance meilleure que celle du benchmark et/ou un risque
inférieur. Ainsi, le gérant fixe souvent son allocation actions (plus ou moins que 100% selon
les paramètres permis) et son portefeuille type. Ce dernier prend la composition du benchmark
comme cible, des valeurs étant sous-pondérés et d’autres surpondérés. »
70
Question 2 : Comment est-ce que vous appliquez l’analyse technique dans la prise de
décision ?
R1 : « Nous utilisons l’analyse technique comme outil d’analyse pour la gestion des
investissements car notre proposition est fondamentalement différente de ce qui est perçue
comme analyse technique pour les traders. La principale différence est non seulement le prix,
volume et momentum utilisés, mais également le mouvement relatif d’une action ou indice et
le momentum constaté dans ce développement relatif des cours. Ensuite, nous nous focalisons
sur les graphiques long terme comme les données hebdomadaire ou mensuelles. Notre approche
pour l’analyse technique repose sur 3 principes :
- RSI : détermine si une action a les caractéristiques techniques nécessaires pour être
leader dans son secteur.
- Tendance absolue de chaque action et l’analyse de la qualité de la tendance.
- Facteur du momentum : si la force du momentum est assez pour soutenir la tendance
haussière du prix d’une action, ou bien le momentum (de prix, volume, RSI) est en train
de changer.
La superposition, appelée « l’analyse Intermarché » est une estimation relative d’un groupe en
rotation qui prend place dans le marché des actions. Ceci se concentre davantage sur l’effet de
ces relations sur le comportement du cours. Nous utilisons également l’analyse technique pour
couvrir l’exposition des actions. Nous utilisons une combinaison de suivi de tendance et des
techniques de contre-tendance, il s’agit de moyennes mobiles pour le suivi des tendances et
d’indicateurs macro-économiques pour les contre-tendances. »
71
R4 : « Mon style incorpore l’utilisation de l’analyse technique afin d’implémenter la gestion
des risques dans les transactions. Notre modèle génère des signaux hebdomadaires qui sont par
la suite confirmés par les signaux mensuels. »
R5 :« Nous n’utilisons l’analyse technique que dans le marché action, parfois nous avons
recours à des sites web ou progiciels spécialisés dans le trading afin de s’assurer si on n’a pas
raté des indices dans les graphiques boursiers. »
R6 : « Notre firme adopte une approche basée sur l’analyse technique, nous utilisons
principalement le RSI. Nous pensons que la force de cet outil réside dans le fait qu’il permet
d’avoir une vision globale sur toutes les composantes de l’univers (par cela je veux dire classe
d’actifs, secteurs, ou capitaux propres etc.) vis-à-vis un benchmark dans un seul graphique.
L’interprétation peut être sujette aux subjectivités, mais permet au gérant d’avoir une vision
instantanée des éléments dans leurs portefeuilles qui sont fort, faible et des opportunités
potentielles. »
72
R11 : « L’analyse technique peut intervenir à deux niveaux. Le premier est celui de confirmer
une vision du marché actions basée sur les fondamentaux. Le second est celui de
l’implémentation du portefeuille type. En effet, une fois, le portefeuille type choisi et validé par
le comité d’investissement, le gérant a une certaine latitude pour l’implémenter. Pour optimiser
l’implémentation, le gérant peut utiliser l’analyse technique pour choisir le meilleur timing de
vente ou d’achat. »
R1 : « Les avancés dans la finance comportementale ont induit un intérêt croissant dans les
traits psychologiques des investisseurs. L'attraction émotionnelle du marché dans son ensemble
conduit à des comportements qui sont souvent loin d'être rationnels. Le comportement de la
masse change entre les périodes de pessimisme, peur et panique et les périodes d’optimisme et
de confiance excessive. Je pense qu’un facteur important qui impact le marché et qui est souvent
ignoré est la psychologie du marché.
Le passé nous a montré que seul les indicateurs de l’analyse fondamentale ne sont pas suffisants
voir même biaisés à eux seuls, en effet les indicateurs techniques et comportementalistes ont
prouvé leurs utilités durant les périodes de crise. »
R2 : « J’ai été initié à l’analyse technique vers le début de ma carrière en 1993 à l’étranger.
Comme la majorité des sociétés de gestion, notre système d’information fournit les données
pour effectuer les transactions nécessaires. Ainsi à travers notre système de communications,
nos analystes nous font part de leurs recommandations qui sont traités puis relayées à notre
clientèle. Un certain analyste avec lequel je travaillais utilisait l’analyse technique et sa manière
de procéder différait énormément des autres. Qu’est-ce qui faisais sa différence ? Les autres
analystes avaient le titre de CFA (Charted Financial Analyst) tandis que lui était un CMT
(Charted Market Technician), sa méthodologie de travail a attisé ma curiosité et m’a poussé à
développer ma propre approche CMT. »
R3 : « J’ai découvert l’analyse technique lors des années 80, et j’avais compris que les marchés
n’étaient pas entièrement efficients et que la représentation de la juste valeur était biaisée, ce
qui m’a convaincu de l’efficacité de l’analyse technique. J’ai également vu quelques collègues
perdre énormément en se basant uniquement sur les résultats de l’analyse fondamentale, tandis
que d’autres se basaient sur de simples moyennes mobiles pour mieux identifier les tendances
73
et anticiper les fluctuations futures. Ceci m’a poussé à explorer d’avantage les outils de
l’analyse technique. »
R4 : « Je pense que l’analyse fondamentale se focalise trop sur le passé et ne permet de détecter
rapidement les changements dans les tendances des cours. La dynamique du marché a changé,
et seuls les indicateurs techniques permettent de suivre cette évolution. Les agents économiques
affectent le marché sur le court terme, et l’analyse technique est comme les rayons x dans notre
profession. »
R5 : « Nous avons plusieurs années d’expériences dans le domaine et ceci nous a montré que
l’analyse technique est un outil très efficace dans le trading, ceux qui n’utilisent que l’analyse
fondamentale ratent souvent de bonnes opportunités. »
R6 : « Au début j’étais plus orienté vers l’analyse fondamentale, mais avec le temps j’ai
remarqué que l’approche divergeait beaucoup de la réalité des marchés, en plus je ne
comprenais pas les variations brusques des prix tandis que les indicateurs fondamentaux d’une
entreprise ou secteur demeurent inchangés. En tant qu’analyste technique, je pense que
l’analyse technique est plus pratique, mais je ne dénigre en aucun cas les autres méthodes
analytiques, chacune à sa propre valeur ajoutée. Peut-être que pour moi ça marche bien mais il
se peut que ça ne soit pas le cas pour quelqu’un d’autre. »
74
Les outils qu’on emploie sont simples mais très utiles une fois combinés avec notre approche
fondamentale ce qui complémente et renfonce nos stratégies d’investissements. »
R9 : « Je vais illustrer ça par un exemple concret ; prenons une entreprise rentable avec un
résultat net satisfaisant, est-ce que le cours de ses actions baisse ou augmente ? Normalement
ils devraient augmenter car l’entreprise demeure rentable, le cours devrait refléter les
informations en circulation car le marché connait d’avance la situation de l’entreprise et celle-
ci réalise encore plus de gains, et on s’attend à ce que le cours augmente plus. Mais dans les
coulisses, l’histoire a été fortement médiatisée, encore plus, le secteur est en bonne santé et les
compétiteurs sont encore plus performants, ce qui peut pousser certains traders ou investisseurs
à vendre leurs actions et donc de causer la chute du cours malgré les profits de l’entreprises.
Ajouté à cela le comportement des suiveurs, et short-sellers, la situation du marché, la devise,
taux d’intérêt et la politique du gouvernement etc. tout cela nous montre que le marché a
énormément d’information à traiter.
L’analyse technique étudie les cours qui englobent toutes ces informations à travers l’offre et
la demande, ce qui engendre un équilibre des prix. Lorsque cet équilibre est rompu une tendance
est enclenchée, qu’elle soit haussière ou baissière. Les courtiers souvent disent « Acheter la
rumeur et vendre la nouvelle » ce qui démontre que dès que l’information est connue,
l’équilibre est atteint et la tendance est complète. Il faut donc apprendre à bien lire et décrypter
le marché par la combinaison de plusieurs indicateurs. »
R10 :« Je pense que savoir investir est avant tout de l’art, donc chacun va trouver sa propre
façon pour réussir ses transactions. L’analyse technique est une option parmi tant d’autres, ceux
qui ont décidés de l’appliquer ont certainement trouvé leurs conforts dans la boite à outil qu’elle
offre.
Ce qui distingue l’analyse technique c’est la possibilité de l’appliquer pour n’importe quel actif
et horizon de temps, les avancées technologiques ont fait que les investisseurs sont devenus
plus orientés vers le court terme ce qui veut dire que les investisseurs réagissent plus rapidement
aux fluctuations, dans un tel contexte l’analyse technique peut être mieux adaptée.
Cependant, nous ne dénigrons pas l’analyse fondamentale, certains investisseurs savent très
bien la manier et disposent d’une vision nette des forces et faiblesses de l’entreprise sauf que
cela prend beaucoup de temps et ne permet pas de traiter plusieurs actions à la fois. Les
analystes techniques disposent d’une connaissance superficielle de l’entreprise et donc nous
évitons d’utiliser uniquement ça. »
75
R11 : « Au Maroc, la vente à découvert vient à peine d’être autorisée avec des conditions
restrictives. De même, les produits dérivés avec des sous-jacents locaux sont peu proposés.
Ainsi, le style le plus réaliste est celui de la gestion benchmarkée, d’autant plus qu’en phase
d’incertitude, l’investisseur ne veut pas rajouter le risque de gestion en plus de celui du choix
de la classe d’actifs. Cependant il est possible de s’inspirer de l’analyse technique afin
d’optimiser en partie le portefeuille, certains gestionnaires s’en sortent haut la main, d’autres
non. »
Question 4 : Est-ce que vous pensez que l’analyse technique a une incidence sur la
diversification du portefeuille ?
R1 : « Les recherches dans le domaine ont démontré que le momentum est un facteur
surperformant et consistant lorsqu’il s’agit de sélection d’actifs, ceci est également le cas pour
la RSI qui est un outil assez efficace. La corrélation entre une stratégie basée uniquement sur le
momentum et une autre sur la moyenne mobile est très forte, c’est-à-dire que si on utilise
l’analyse technique dans la gestion de portefeuille on aura une forte exposition au facteur
momentum.
R2 : « Si l’on considère sa capacité à identifier les tendances des marchés, dans divers pays et
secteurs, pour différents types de titres (actions, obligations, monétaire …) je pense que
l’analyse technique est capable de créer un portefeuille bien diversifié et équilibré. »
R3 : « L’analyse technique peut être utile pour déterminer la prise de position, mais à mon avis
elle n’est pas adéquate lorsqu’il s’agit de créer tout un portefeuille diversifié et décider des
instruments à utiliser. »
R4 : « Un gestionnaire d’actifs habile peut bien appliquer l’analyse technique afin de modifier
la taille de sa position de façon continue, surperformant ainsi les meilleures opportunités de
risque/rentabilité tout en profitant des positions qui sont sur un support. Ce processus devrait
non seulement améliorer les rendements dans l’absolue mais également le risque ajusté de ces
derniers. »
76
R5 : « Je pense que l’analyse technique présente des tactiques d’allocation d’actifs pertinentes,
une autre façon de faire serait d’utiliser l’analyse fondamentale pour chaque classe d’actif et
tenter de prédire leurs rendements futurs, cependant cette approche n’est pas facile car il faut
trouver le bon modèle pour les prédictions optimale et collecter les données pertinentes. Est-ce
que ces difficultés sont suffisantes pour abandonner tout espoir de faire de bonnes décisions ?
pas si le gérant de portefeuille peut compter sur une approche heuristique qui permet à la fois
une prise de décision rapide et économe sans avoir à traiter des tonnes d’informations. En se
basant sur cela, l’analyse technique est une heuristique avec un potentiel dans la prise de
décision en termes d’allocation d’actifs est prometteur. »
R6 : « Bien sûr ! Les facteurs techniques comme les tendances, la corrélation la volatilité et les
oscillateurs peuvent être sommés de manière cumulative sur une base pondérée pour toutes les
composantes des portefeuilles pour relever le facteur risque. Par exemple, les niveaux de
diversification peuvent être assez faibles si le Bêta est élevé, ou bien un portefeuille peut avoir
plusieurs actions surachetées en même temps sur un horizon de temps précis, ce qui veut dire
que le portefeuille est sensible aux chocs du marché. »
R8 : « Les portefeuilles peuvent être comparés par leurs RSI contre un Benchmark spécifique
du moment qu’on dispose des prix des sous-jacents. On peut également analyser la
diversification du portefeuille en termes de pays ou secteur de manière pondérée, en
déterminant les secteurs à tendance haussière, baissière etc. cartographier le RSI des différents
secteurs peut donner un aperçu du niveau de diversification du portefeuille. L’analyse
Intermarché est également utile, si par exemple on est en phase d’inflation, le cours des
obligations va baisser et les secteurs dont le taux d’intérêt est sensible seront les plus affectés.
»
R9 : « Non car la diversification est basée sur l’analyse fondamentale ainsi que sur les
indicateurs de risque historiques ou prévisionnels. »
77
R10 : « Non. La diversification est une technique qui vise à réduire le risque. Elle est donc liée
aux caractéristiques intrinsèques des titres détenus »
R1 : « Je cherche d’abord une confirmation dans le volume d’échanges, mais plus important un
retournement de tendance ! Par exemple si on observe une configuration tête-épaules dans le
marché actions on cherchera à confirmer premièrement le type de tendance affiché, ensuite la
divergence du momentum et enfin une rupture de tendance qui indique que le marché va suivre
tel ou tel pattern répétitif. »
R2 : « Parfois les tendances sont apparentes et peuvent donner lieu à une bonne profitabilité,
donc leur impact est sous-estimé. Si ces tendances sont instables, alors je les surveille plus
attentivement surtout s’ils surviennent après une tendance majeure qui peut changer. Des fois
j’anticipe la fin d’une tendance, et parfois si je suis incertain j’attends l’apparition d’un signal
significatif avant de prendre une décision. »
R4 : « Nous regardons nos indicateurs tels que le RSI, volume et bougies japonaises pour
comparer. Parfois un pattern peut être facilement visible et donc identifié par l’ensemble des
acteurs du marché mais qui finit par évoluer d’une manière imprévisible. Dans ce cas-là on ne
fait que réagir à cette erreur, c’est pourquoi nous mettons en place des stratégies pour contourner
les retournements imprévisibles au lieu de mettre en place un simple indicateur stop-loss. »
R5 : « Si les tendances affichées sont très apparentes pour tous, j’essaierais d’en profiter et
surveiller leurs évolutions pour voir s’ils varieront comme prévu. »
R6 : « Avant l’âge de la technologie j’aurai réagi en tant qu’initié qui dispose d’information
unique, mais maintenant tout le monde dispose de logiciels d’analyse technique et profiter des
tendances n’est plus aussi avantageux qu’avant. Il faut faire plus attentions aux retournements
de tendances ! »
R7 : « J’appréhende cela avec précaution, je ne dis pas qu’ils ne sont pas valides mais qu’il ne
faut pas se contenter d’observer les graphiques uniquement, il existe plusieurs techniques
utilisables dans ce sens. Par exemple des tendances sous forme de « tête-épaules » sont tout
simplement des tendances qui n’ont pas pu atteindre de nouveaux sommets, mais est-ce que ça
78
veut dire que l’action est condamnée à dégringoler ? Non ! Pour moi il s’agit juste de chutes et
redressements normaux. »
R9 : « Je pense qu’il n’y a pas vraiment de tendance ou pattern 100% clair, donc dès que je vois
une tendance évidente qui est connue de tous, je reste sur mes gardes. Patience plutôt
qu’anticipation parce que c’est plus rentable et moins risqué. »
R10 : « Quand une tendance graphique est forte, il faut la confirmer par une analyse
fondamentale ou une appréciation du Newsflow potentiel. En particulier, quand une tendance
baissière se dessine par exemple, le gérant doit faire son investigation pour connaître l’identité
des vendeurs et deviner leurs motivations. Surtout, quand un marché est peu liquide, il faut
éviter de se faire guider par de simples mouvements d’achats ou de vente d’un investisseur
unique. »
R1 : « J’utilise principalement des graphiques hebdomadaires avec des indicateurs simples tels
que le momentum, MACD ou RSI car ils peuvent déterminer les points de retournement de
tendance. La divergence entre les indicateurs hebdomadaires et le cours est un outil puissant
similaire au retournement de tendances classiques, j’utilise également des graphiques à échelle
logarithmique pour évaluer les retournements de tendance violents. »
R4 : « Le début d’une tendance peut être identifié en utilisant une combinaison de moyennes
mobiles et les points de rupture de l’équilibre des prix. La fin d’une tendance apparait avec une
infirmation du momentum contre le cours, suivi par une sélection d’indicateurs d’épuisement
de tendance de Tom DeMark. »
79
R5 : « Nous cherchons à détecter les divergences dans les indicateurs tels que le RSI et le
volume. Nous étudions également la variation des sommets et des creux les plus forts. »
R6 : « J’utilise un outil basique, à savoir les bandes de Bollinger et je surveille les graphiques
techniques sur plusieurs horizons de temps pour mieux détecter les variations des tendances.
Des fois je rajoute la moyenne mobile pour être plus sûr. »
R7 : « Pour ma part je privilégie l’indicateur de mouvement directionnel (DMI) pour cerner les
débuts de tendance. Par contre la fin de tendance est plus difficile à détecter, récemment je suis
devenu fan des indicateurs DeMark, j’aurais aimé les avoir découverts plutôt car je pense qu’ils
sont très efficaces et objectifs dans l’identification de l’épuisement de tendance. Ma
recommandation est de réduire la position si on anticipe un sommet, réduire plutôt que vendre
aide à réduire les couts de trading. »
R8 : « Anticiper et identifier les pics du marché est très difficile pour l’analyse technique. Nous
nous attardons sur plusieurs indicateurs techniques, fondamentaux et économiques pour avoir
une vision plus globale. J’essaie également de déterminer ou en est le marché dans son cycle,
pour voir s’il va approcher ou sortir d’un pic. Il y a également les indicateurs de DeMark qui
peuvent indiquer le début d’un retournement de tendance. »
Question 7 : Selon vous, quelle est la meilleure méthode pour mesurer le momentum31
dans le marché ?
R1 : « Pour moi le ROC (Rate of Change) marche le mieux vu à son lien direct avec le
momentum. La seule altération utile du ROC est le KST de Martin Pring car il prend en
considération les 4 phases des titres en allant du court terme vers le long terme. »
31
Momentum, mot anglais et jargon utilisé pour signifier dynamisme et apogée, dans ce contexte il s’agit de la
définition traditionnelle, à ne pas confondre avec l’indicateur momentum.
80
R2 : « A mon avis la meilleure méthode est la plus facile à interpréter, nous avons une centaine
de variations de l’indicateur du momentum mais qui partagent tout le même dénominateur
(cours de l’action). J’ai tendance à combiner entre les oscillateurs et le momentum dans un seul
indicateur, mais des fois le simple ROC est suffisant pour mesurer la croissance des cours à des
intervalles différentes. »
R3 : « Je préfère utiliser le MACD sur des horizons journaliers et hebdomadaires pour identifier
les pics du momentum. »
R4 : « J’estime que le ROC (Rate of change) et l’indicateur du momentum sont les meilleures
méthodes. »
R5 : « Un oscillateur avec des moyennes mobiles entre 5 et 35 jours est un bon outil à utiliser
dans ce sens. La divergence contre le cours sur un indicateur RSI de 13 jours est également
utilisable. »
R6 : « J’utilise le CAPR (prononcé Cap « R ») ça veut dire le MAD est convertis en USD puis
divisé par l’indice mondiale mesuré en USD. La devise est la même dans le numérateur et le
dénominateur et donc éliminée ce qui nous donne un ratio, calculé de manière journalière et
hebdomadaire pour mesurer la force de la tendance, de la volatilité etc. cependant j’estime que
le RSI est plus adapté pour le moyen/long terme. »
Le ROC est l’indicateur le plus populaire car il fournit des signaux de vente/achat quand la
ligne ROC croise la ligne 0. Bien sûr nous pouvons utiliser d’autres indicateurs comme le
MACD, RSI ou stochastique mais mon préféré reste le ROC. »
81
Pour le long terme je privilégie plutôt les croisements de moyennes mobiles, MACD mensuel,
niveau des supports/résistances et la volatilité. »
R1 : « L’utilisation du « Stop-Loss » et du RSI des actions versus leurs secteurs est notre
approche principale pour la gestion du risque. Nous faisons également un suivi d’erreurs versus
notre benchmark de décomposition de risque. Cependant, les techniques du stop-loss restent les
outils de gestion de risque les plus efficaces.
Quand est-ce qu’il faut vendre est essentiel car la fin d’une position détermine le résultat de
l’investissement. Même si nous privilégions un certain niveau de sécurité, nous essayons de
déterminer un seuil afin de protéger le principal en cas d’erreurs. »
R3 : « Du point de vue de l’analyse technique, la gestion de risque est incluse dans les signaux
émis par le dépassement des cours du niveau d’équilibre des prix. Si ces signaux changent avant
que le niveau de risque cible n’ait été atteint, une gestion de risque approprié est immédiatement
appliquée. Dans l’absolue, je pense que 2% du total des actifs est une position standard, mais
qui reste adaptable selon la volatilité. »
R4 : « Notre but est de prendre le moins de risque possible, dans des positions assez rentables.
Nous changeons de stratégie du court au long terme et vice-versa, ceci se fait même si l’objectif
initialement prévu dans la stratégie précédente n’a pas été atteint. Nous pouvons fermer notre
82
position actuelle et attendre avant d’entrer une nouvelle fois si les signaux sont fortement
positifs pour justifier la prise de position envisagée. »
R5 : « J’évite d’utiliser l’analyse technique pour le money management, malgré le fait que ça
soit une partie importante du processus d’investissement. »
Je suis assez « émotionnel » dans mes décisions, des fois je peux prendre des positions
prématurées par ennuie, et j’aime bien investir sur le long terme sauf que j’ai rarement la
patience d’attendre jusqu’au bout. Lorsque j’anticipe un cycle précis et que les indicateurs
techniques confirment cela, j’ai tendance à laisser l’excitation des prospects de gains
l’emporter, mais il faut tout de même faire attention à la mauvaise interprétation des signaux. »
R7 : « Pour réduire le risque, nous optons pour diversification des classes d’actifs au sein du
portefeuille avec une exposition équilibrée aux actions, obligations, monétaire, l’objectif est de
disposer d’une flexibilité tout au long des phases du cycle afin d’ajuster notre exposition.
Au niveau du money management nous adoptons une approche à deux niveaux, la première
vise à minimiser les pertes, tandis que la seconde cherche à maximiser les rendements en
période de gain. Pour minimiser les pertes nous mettons en place un seuil en pourcentage de
stop-loss pondéré par le niveau de risque de chaque position. »
R8 : « Si j’ai un signal d’achat ou de vente grâce à mon modèle, alors il va falloir décider sur
le montant du capital à mettre en risque. L’étape la plus important dans le money management
avant d’entamer les transactions est de déterminer et établir une cible pour le couple
rentabilité/risque, ensuite il faut établir le cours de stop-loss pour minimiser les pertes en capital.
»
R9 : « Je ne dispose pas de stratégies compliquées, je préfère ne pas trop m’attarder sur des
modèles mathématiques quantitatifs. Pour ma part je me contente d’indicateurs techniques
basiques ou des recherches quantitatives que je peux comprendre afin de gérer le tout. »
R10 : « Il n’existe pas de méthode parfaite, sinon celle convenue avec les promoteurs du fonds
ou celle promise aux clients. En général, la volatilité est un bon moyen pour cadrer la rentabilité
83
attendue et vérifier si la prise de risque sur une valeur ou un secteur est justifiée par le couple
rendement/risque. »
Question 9 : Quelle est la perte maximale que vous êtes prêt à tolérer ?
R1 : « Généralement entre 15% et 20% pour les actions, et 5% pour les positions individuelles
dans les transactions au niveau des indices. »
R2 : « Je dirais 10-15%, mais cela reste assez faible lorsqu’il s’agit d’actions plus volatiles.
Parfois nous pouvons tolérer plus mais seulement si la consistance des rendements peut
compenser la volatilité élevée. »
R3 : « Ceci dépend de la volatilité des actifs composants le portefeuille, ceux-ci sont créés en
fonction de la volatilité et la corrélation au sein du portefeuille. »
R5 : « Ce que j’étais prêt à tolérer selon les back tests est différent de l’expérience réelle. Je
dirais autours de 15% ce qui est la perte maximale du fond ce qui est 5% de plus que les 9%-
10% espérées selon les résultats des tests. »
R6 : « Au niveau des titres individuels, on peut tolérer 10% à 15% selon le poids dans le
portefeuille, et 10% pour l’ensemble du portefeuille. »
R7 : « Approximativement 10%. »
R3 : « Ceci est inclus dans les processus de gestion de risque et de money-management que
nous avons. Généralement autours de 10% des fonds investis. Bien sur la prise de position
varie en fonction des prix et de la volatilité. »
84
avec la condition de réduire les positions à moitié s’ils coutent au portefeuille entre 25-50 points
de base. »
R6 : « A chaque achat d’action, nous ne dépassons pas 2% du portefeuille global, pour des
stratégies court-terme nous optons pour des stop-loss serrée autours de 5%, et pour le moyen
terme c’est 10%-15%. Pour les stratégies quantitatives chaque position ne doit pas dépasser
1.7%.
Cela dépend aussi des phases du marché ; en période baissières nous voulons plutôt des
portefeuilles sur la défensive pour cela nous mettons en place des stop-loss pour ajuster notre
exposition aux actions. »
Question 11 : Comment est-ce que vous jugez si un actif est en surachat en survente ?
R1 : « Les indicateurs momentum sur le long terme restent les plus efficaces surtout lors des
tendances baissières. L’indicateur KST est également utilisé dans l’indice principal lorsqu’il y
a des divergences dans les sommets. »
R3 : « Vu l’importance des tendances des marchés, je ne tente pas de déterminer si un actif est
suracheté et en survente. »
85
R5 : « Je garde un œil sur le BCM (Bullish Consensus Measure) et d’autres indicateurs macro-
économiques et techniques (ratio put/call, RSI, oscillateurs …) Afin de détecter les
divergences. Mais je privilégie d’avantage les courbes de Fibonacci. »
R6 : « J’estime que les bandes de Bollinger sont très efficaces, grâce à eux j’ai pu vendre des
titres justes à temps pour le pic. Je tends à privilégier les bandes hebdomadaires et mensuelles
pour avoir une vision globale, les bandes journalières sont plus perturbantes qu’utiles. »
R8 : « Mon approche est assez traditionnelle, j’utilise le RSI, MACD et la stochastique encore
une fois pour détecter quand le marché est en survente lors d’une tendance baissière, et en
surachat lors d’une tendance haussière. Le fait de chercher des divergences positives ou
négatives entre le cours et l’indicateur peut fournir à l’investisseur des signaux d’alerte
précoces. »
R1 : « Je pense que de simples check peuvent éviter aux investisseurs de tomber dans les biais
psychologiques :
86
- Faire confiance à soit même et à ses propres analyses et pas ses intuitions ;
R2 : « Oui bien sûr, j’ai rencontré plusieurs difficultés avant pour réduire mes pertes ce qui
était dû à des problèmes d’engagement issus de la taille de mes positions prises. Après lorsque
j’ai compris que plus les positions prises sont petites plus c’est facile d’éviter les pièges
d’engagement en arrêtant les pertes si je changeais d’opinion. C’est passé d’une expérience
assez « douloureuse » vers une tâche automatique. J’éprouve également quelques difficultés à
contrôler mes transactions gagnantes car j’ai tendance à sous-estimer la joie de réaliser des
gains. Dès que j’ai envie de faire des profits, je me dis qu’il faut être plus patient et reconsidérer
mon analyse. Le trading est un jeu qui requiert une discipline, patience et humilité. Il faut
travailler sur soit chaque jour et accepter ses propres déficiences. »
R3 : « Avant de pouvoir les gérer il faut savoir les identifier, des tests de personnalité peuvent
être utiles pour ça. Une bonne connaissance de la finance comportementale et de vos propres
biais comportementaux vous rend conscient de vos erreurs et de celles des autres, ceci demande
de l’effort et une bonne discipline. »
R4 : « Je pense que le fait de réduire les fréquences de trading et gérer des positions plus
consistantes peut aider à éviter les excès de confiance.
R1 : « Le biais le plus évident pour moi est l’effet de disposition, et donc vendre trop tôt les
actions dont la valeur a augmenté, mais j’essaie d’exploiter l’effet de l’excès de confiance sur
le long terme pour avoir des idées d’investissement. »
R2 : « Je pense que gérer les regrets en cas de perte ou lorsqu’on rate des opportunités est
difficile en soit. Pour y faire face, j’ai tendance à implémenter des positions 1/3 ou 50% à la
fois mais la peur du regret est toujours présente ce qui affecte quelques décisions. En
vendant/achetant le 1/3 je ressens moins de pression si mon timing est erroné. Je pense que
l’équilibre dépend de la personnalité de chacun, mais pour mieux gérer les actes/regrets,
décision fondamentale/timing ; il est important d’établir des règles empiriques basés sur des
modèles mathématiques pratiques. »
87
R3 : « Tout le monde est affecté par des biais, du coup il est important de mettre en place des
stratégies d’investissement qui minimisent l’impact de ces biais. Plusieurs disent que les
modèles purement quantitatifs son objectifs et ne présentent aucun biais. Je pense qu’un tel
raisonnement est dangereux car il ne fait que remplacer un biais par un autre tel que la confiance
excessive en un modèle.
Pour gérer les biais efficacement il faut avoir un processus clair en tête et s’assurer de bien le
respecter. Il faut également adopter un échange intellectuel dans l’équipe sans se laisser
facilement influencer, et apprendre à prendre des décisions fermes par soit. Le but de confronter
les idées avec les autres et de permettre à vos collègues de relever des biais auxquels vous êtes
insensibles en vous challengeant avec des questions pertinentes. »
R4 : « Effectivement, sur ce point, le gérant ne doit pas être superstitieux ou bien tomber
amoureux de ses valeurs. Il doit analyser froidement la situation et reconnaitre ses erreurs
potentielles. De l’autre côté, il peut profiter des tendances boursières uniquement basées de
biais comportementaux sans justification fondamentale ou technique. C’est le cas par exemple
d’une entreprise « aimée » par des investisseurs mais dont la valeur boursière est sous-estimée.
»
R1 : « Un comportement moutonnier pondéré n’est pas si grave en soit, mais couplé à l’excès
de confiance cela devient dangereux. Lorsque les premières pertes commencent nous avons
tendance à croire que c’est une correction à court terme et que la tendance haussière continuera,
mais dans le cas contraire lorsque les pertes continuent la CPT (Cumulative Prospect Theory)
implique que l’effet de disposition va nous pousser à garder nos pertes pour longtemps, voilà
le cas où un comportement moutonnier peut être irrationnel. »
88
troupeau ». Un comportement moutonnier implique que l’investisseur prenne des décisions
parce que d’autres l’ont fait, mais il faut que la tendance dure dans le temps avant de voir des
comportements pareils. Ainsi un investisseur initié qui a suivi la tendance dès son début aura
déjà réalisé des gains avant que l’arrivée des retardataires. »
R3 : « A un moment, la tendance va s’inverser, et si vous n’êtes pas déjà sortis du marché, cela
va se retourner contre vous. Les essaies en finance comportementale ont démontrés que les gens
apprennent lentement. Ils ont tendance à rester dans le marché pendant longtemps et en
souffrent à cause des ralentissements. Par contre une approche rigoureuse basée sur le
momentum qui peut vous pousser hors du marché une fois la situation est alarmante peut être
utile. »
R5 : « Je pense que le comportement moutonnier est un terme péjoratif qui n’aide pas beaucoup
à distinguer entre ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il n’est pas mauvais en soit du moment
qu’on arrive à détecter quand est-ce qu’il ne faut plus faire partie du troupeau, et bien sûr cela
dépend de plusieurs facteurs tant qu’au niveau psychologique tant qu’au niveau technique. »
R5 : « Il faut bien déterminer les objectifs et l’horizon de la gestion avant de foncer dans l’achat-
vente sur le marché. Ainsi, la précision des attentes des promoteurs du fonds, est primordiale à
toutes les étapes. En particulier, lors des reportings ou des comités d’investissement, le gérant
ne doit pas hésiter à expliquer sa vision des marchés, son explication de la performance passée
du fonds et sa stratégie future. »
Le but de n’étant pas de dégager des tendances ou des statistiques fixes mais plutôt
d’étudier l’approche adoptée par les gérants des portefeuilles dans leurs mode de gestions
surtout lorsqu’il s’agit d’utiliser l’analyse technique comme mode principale.
Nous allons ensuite procéder à une analyse détaillée des réponses de chaque question
afin de pouvoir comprendre en profondeur les enjeux impliqués. Ensuite nous allons représenter
les questions sur les 3 axes relevés qui nous permettrons de répondre à la problématique.
89
Dans un premier temps, nous avons l’axe Comportement général, il s’agira de relever
le comportement des gérants de manière générale afin de répondre à « Comment peut-on
qualifier le comportement des gérants d’actifs sur le marché financier ? »
Enfin le dernier axe est assez particulier parce qu’il s’agit de relever la corrélation entre
les deux précédents sous forme d’Influence Psychologique, ceci nous permettra d’apporter une
dernière réponse à : « Enfin, quelle influence ont ces modes et outils sur la psychologie des
gérants de portefeuille ? »
Une fois la problématique dument traitée, nous reviendrons vers les 3 hypothèses
énoncées au tout début afin de confirmer ou d’infirmer une ou plusieurs d’entre elles. Pour
conclure le travail nous allons essayer d’émettre des recommandations pour assurer une bonne
gestion de portefeuille, surtout pour des individuels non-initiés aux techniques avancés et qui
désirent s’y mettre, nous allons également déterminer l’état des lieux des différentes variables
étudiées afin de pouvoir déterminer les leviers d’action et les axes d’amélioration possible.
90
CHAPITRE 2 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
Lors de ce second chapitre nous allons nous focaliser sur l’analyse des résultats en
interprétant les différentes données que nous avons, ensuite nous allons les représenter sur les
3 axes définis afin de pouvoir répondre à la problématique.
a- Synthèse et interprétation
Question 1 : Pouvez-vous décrire votre principale approche en investissement ?
Les réponses des interviewés diffèrent, chacun disposant de son propre style unique qui
utilise une combinaison entre plusieurs outils. Nous retrouvons par exemple l’utilisation de
l’analyse technique et fondamentale à la fois qui reste une approche très populaire, l’horizon de
temps privilégié est le long terme avec utilisation des instruments de couverture pour une
meilleure gestion des risques. D’autres combinent entre l’analyse fondamentale et l’analyse
quantitative pour anticiper les mouvements du marché.
D’autre part, certains optent pour la simplicité tel que l’approche traditionnelle qu’est le
« botttom-up » ou encore le simple suivie des tendances afin de profiter des inefficiences des
marchés. Certains gérants ont recours à un seul outil, dans les entretiens nous avons l’analyse
technique, étude géométrique et fractale des graphiques boursiers ou encore la gestion
benchmarkée.
En somme, sur les 11 réponses reçues aucune n’est similaire à l’autre, chacun se distingue
par son propre style et son approche unique à la gestion d’actifs.la prudence domine, ainsi que
91
la diversification des sources d’information et d’analyse, ceci est logique vu le risque qui est
pris par l’investisseur mais également le rendement attendu selon les objectifs et les contraintes
imposées.
Quelques réponses manquent de pertinence car certains gérants préfèrent ne pas dévoiler
entièrement leur stratégie, mais notons tout de même que plusieurs ont recours à des outils
mathématiques et quantitatifs pour disposer de données empiriques fiables et pertinentes.
Question 2 : Comment est-ce que vous appliquez l’analyse technique dans la prise de
décision ?
Une autre application de l’analyse technique reste la prévision des tendances mais
également pour déterminer le meilleur timing de vente ou d’achat ainsi que la somme à mettre
en jeu. Nous retrouvons également plusieurs applications personnalisées tel que l’utilisation
unique dans le marché action, combinaison avec des indicateurs macro-économique
(indicateurs de climats d’affaires) ou l’implémentation de la gestion de risque à travers les
indicateurs techniques (RSI notamment).
92
Application de l'analyse technique
27%
Insuffisance de l'AF
18%
On peut supposer que l’analyse fondamentale est populaire car elle a su prouver son
efficacité par la passée, en optant pour une vision assez intègre de la situation de l’entreprise
car elle prend en considérations plusieurs variables endogènes et exogènes, internes et externes
et empiriques ou pas, contrairement à l’analyse technique qui se focalise davantage sur les
tendances passées pour prédire les retournements futurs.
Appliquer l’analyse technique dans la gestion de portefeuille est un choix pour le gérant vu
l’arsenal d’outil mis à sa disposition, pourquoi donc opter pour l’analyse technique ? Est-ce par
expérience ? Influence des autres ? Conviction personnelle ? Ou insuffisance des autres outils ?
Nous allons donc énumérer les raisons des interviewés :
93
- Inspiration par d’autres praticiens dans le domaine, l’interviewé affirme avoir observé
l’efficacité de l’analyse technique sur le terrain ce qui l’a conduit à développer son
approche dans ce sens ;
- Initié depuis le début, avec une expérience dans l’utilisation et l’efficacité de l’analyse
technique, ce sont généralement des analystes techniques de formation mathématiques
qui utilisent des modèles quantitatifs pour une implémentation avancée des outils
techniques.
Insuffisance de l'AF 6
Inspiré par d'autres praticiens 2
Conviction et initiation 3
Total 11
Tableau 4 : Répartition des Réponses à la Question 3
27%
Insuffisance de l'AF
18%
Il est clair que le fait de choisir l’analyse technique est dû à l’insuffisance de l’analyse
fondamentale chose démontrée par les 55% dans le graphique, ce qui est également corrélé avec
les réponses de la question précédente, beaucoup stipulent que l’analyse fondamentale ne donne
qu’une image, certes plus complète, mais figée dans le temps et donc a du mal à se rattraper en
cas de changement de la dynamique du marché.
Pour les raisons restantes, certains disent avoir été inspirés par les pratiques de leurs
collègues ou d’autres professionnels qui arrivent à surperformer le marché grâce à
l’implémentation efficiente de l’analyse technique, enfin une dernière catégorie, une minorité,
94
ont été initié très tôt à l’utilisation de l’outil confirmé par les expériences positives de leurs
transactions.
Les études modernes s’avèrent être plus positive : des 95 études modernes, seulement
56, donc 58% ont conclu que l'analyse technique a eu des résultats positifs, même si le biais des
données-espionnage et d'autres problèmes rendent l'analyse difficile32.
Question 4 : Est-ce que vous pensez que l’analyse technique a une incidence sur la
diversification du portefeuille ?
Chaque personne aura une tolérance différente du risque, celle-ci n’étant pas statique et
reste même corrélée à l’âge de la personne. Plus on est avancé dans l’âge moins on prendra de
risque vu les implications, les obligations et les conditions de vie à cet âge-là. Ainsi la
diversification reste le moyen ultime de contrer les tendances imprévisibles et les différents
types de risque. Pour cette question on cherche à voir les positions des interviewés par rapport
à la diversification grâce à l’analyse technique.
Les réponses que nous avons pu recenser nous exposent trois types d’avis ; un oui
convaincu, un autre sous réserve (combinaison avec d’autres méthodes, utilisation prudente,
disposer de qualités en tant que gérant etc.) et enfin un non catégorique.
32
http://www.tradermade.com
95
et secteurs est une force indéniable, également la capacité d’utiliser les indicateurs techniques
pour prendre rapidement des décisions est un atout souvent cité par les interviewés. Ceux qui
sont en faveur de son utilisation sont rares et représentent seulement 20% et semblent être
convaincus de son utilité et sa pertinence.
Nous avons également une catégorie hésitante de gérants, qui ne font pas entièrement
confiance à l’utilisation unique de l’analyse technique pour bien gérer le risque et assurer une
bonne diversification, ils représentent 50%, ils affirment que l’analyse technique à elle seule ne
suffit pas pour assurer une bonne gestion de la diversification du portefeuille, mais devrait être
couplée à plusieurs autres approche mais également appréhendée avec prudence afin de ne pas
succomber à un excès de confiance.
La divergence des points de vue est normale, est jusqu’à présent les résultats restent
corrélés entre eux, nous avons la majorité en faveur de l’analyse technique mais sous réserve
ce qui est en harmonie avec le fait qu’il faut combiner l’analyse technique avec d’autres
méthodes.
En d'autres termes, les gestionnaires de portefeuille avec une large marge d’erreurs sont
en mesure d'investir un pourcentage plus élevé de leurs actifs dans des actifs à risque avec un
portefeuille diversifié par rapport à un portefeuille non diversifié. En effet, la tenue d'une variété
d'actifs non corrélés réduit le risque global du portefeuille.
Les tendances, à court, moyen et long terme sont les trois types de tendances que nous
voyons chaque jour dans les graphiques boursiers. Nous avons précédemment vu que la
96
psychologie des agents économique anime les marchés, c’est pour cela qu’il est primordial de
savoir comment lire les tendances, reflet de la psychologie du marché. La plupart des
investisseurs qui suivent une tendance haussière vont attendre l’apparition du maillon faible
dans la chaine afin de sauter sur l’occasion pour vendre et amasser les profits.
L’objet est donc de déterminer comment est-ce que des gérants professionnels et
expérimentés réagissent aux tendances affichées par les graphiques boursiers mais qui sont
également connus de tous, car cela est un facteur important à prendre en considération vu l’âge
technologique dans lequel on vit qui implique une transversalité de l’information devenue
accessible à tous.
Dans un premier temps, 20% des réponses préféraient confirmer d’abord le type de
tendance en ayant recours à d’autres outils afin de déterminer les points de retournement et les
patterns potentiels. Une autre façon de confirmer une tendance serait l’utilisation de l’analyse
fondamentale tout en investiguant les causes directes et indirectes qui guident les mouvements
de tendances affichées par l’analyse technique.
Enfin, une minorité de 10% profite de la tendance, peu importe sa nature sans se
conformer aux règles de prudence, un comportement certes impulsif, hâtif et risqué mais qui
peut s’avérer très rentable également, ce genre d’investisseurs sont généralement dans une
logique de pari et sont très averses aux risques.
Il est clair que la réaction type et parfaite n’existe pas, le one-best-way est un mythe
certes, il s’agit plutôt de concilier entre ses biais psychologiques, conviction et expériences
professionnels et compétences techniques afin de trouver la bonne approche pour tout un
chacun.
97
Question 6 : Comment identifiez-vous le début d’une tendance et/ou sa fin ?
Les indicateurs sont utilisés comme mesure pour mieux comprendre les mécanismes de
l’offre et de la demande dans le contexte de l’analyse technique. Ces indicateurs (tels que le
volume) confirment le mouvement du prix, et la probabilité que la tendance se poursuivra. Les
indicateurs peuvent également être utilisés comme base dans les transactions, car ils peuvent
former des signaux d'achat et de vente.
Indicateur Popularité
RSI 33%
Moyennes Mobiles 25%
Momentum 17%
MACD 8%
Volume 8%
Bandes de Bollinger 8%
100%
Tableau 6 : Représentation en pourcentage de la popularité des indicateurs techniques
98
utilisateur est un inconvénient auquel il faut faire attention, il est recommandé de le confirmer
dans plusieurs horizons de temps pour renforcer sa pertinence.
Un avantage majeur de l'utilisation de l'indice de force relative (RSI) est qu'il indique
clairement les niveaux de surachat et de survente pour les investisseurs. Le RSI aide les traders
professionnels à prendre les bonnes décisions et leur permet de sortir/entrer rapidement sur le
marché financier. Il faut acheter quand la valeur passe au-dessus de la ligne de survente et de
vendre lorsque le signal passe en dessous de la ligne de surachat.
Le RSI est donc un indicateur pertinent qui génère des signaux d’achet et de vente,
illustre les conditions de surachat et de survente, confirme la tendance des cours et leurs
mouvements, et peut montrer des inversions potentielles des cours grâce à la divergence. Ces
avantages-là expliquent pourquoi le RSI reste l’outil le plus prisé par les gérants de portefeuille,
sa puissance fait sa renommée et ses résultats renforcent son utilité et sa pertinence auprès des
professionnels.
Un autre indicateur a été souvent mentionné par les gérants de portefeuilles mais que
nous n’avons pas pu détailler sur le plan théorique ; il s’agit de l’indicateur de DeMark qui est
utilisé afin de comparer le cours le plus récent au cours précédent pour tenter de mesurer la
demande de l'actif sous-jacent. Cet indicateur est généralement utilisé pour déterminer le cours
d'épuisement et peut également être utilisé pour identifier les sommets et les creux du marché.
Cet oscillateur est délimité entre -100 et +100 et, contrairement à beaucoup d'autres oscillateurs,
il n’utilise pas les données lissées.
Les traders utilisent cet indicateur comme méthode d’identification du risque de leur
niveau de placement. Généralement les valeurs en dessus de 60 indique une faible volatilité et
un risque moindre tandis que ceux supérieurs à 40 indique que le risque est en augmentation.
La diversité des outils, la démocratisation de l’accès aux savoir et aux données à travers
la disponibilité de l’outil informatique laisse perplexe quant au choix optimal d’indicateurs à
privilégier pour identifier les tendances, chaque analyste saura trouver sa zone de confort, mais
l’essentiel est de pouvoir comprendre ces outils la et savoir les manier avec finesse afin de
pouvoir expérimenter sans conséquences graves sur les pauvres portefeuilles.
99
Question 7 : Selon vous, quelle est la meilleure méthode pour mesurer le momentum33
dans le marché ?
35%
36%
30%
25% 27%
20%
15% 18%
10%
9% 9%
5%
0%
ROC MACD Moyennes Mobiles RSI Indifférent
(plusieurs à la fois)
Etrangement cette fois ci c’est le ROC qui domine les réponses avec 36% comparé au
RSI qui passe à 9%. Nous avons également 27% qui préfèrent combiner entre plusieurs
indicateurs ou qui sont tout simplement indifférents quant à celui qu’il faut privilégier. Les
moyennes mobiles sont également utilisées à hauteur de 18% ce vu qu’ils sont simples à
mettre en place est à comprendre.
33
Momentum, mot anglais et jargon utilisé pour signifier dynamisme et apogée, dans ce contexte il s’agit de la
définition traditionnelle, à ne pas confondre avec l’indicateur momentum.
100
Dans sa logique le ROC est plutôt un indicateur de momentum du cours ou de vélocité car il
mesure la fréquence de changement de la force du momentum.
Pour la simple mesure du momentum, le ROC semble être suffisant car le RSI est un
indicateur plus complet et complexe qui plus approprié pour l’identification de tendances, ce
qui explique pourquoi les gérants vont plutôt opter pour le ROC plutôt que le RSI dans ce cas.
Il ne s’agit pas d’une contradiction des propos mais d’un simple choix rationnel et logique.
D’autres réponses indiquent que les gérants ont d’autres moyens pour mesurer le
momentum, encore une fois chacun a son propre bagage théorique et pratique ce qui le pousse
à trouver la bonne combinaison d’outils et d’approche tout en restant flexible sur le long
terme.
Malgré l’évidence de la conclusion à cette réponse, nous avons voulu comprendre les
raisons qui poussent les gestionnaires à opérer tel ou tel choix, mais également pour voir le
degré de risque entrepris par chacun d’entre eux, car une bonne gestion d’investissement passe
avant tout par une optimisation du couple rentabilité/risque.
Une stratégie assez commune est l’utilisation du Stop-loss, cette approche est élaborée
de façon à limiter les pertes dans une position pour des titres donnés, c’est une façon de faire
assez appréciée vu son objectivité et son autonomie. Nous remarquons que cette stratégie a été
utilisée pour la gestion du risque et des investissements vu leur efficacité. Certains gestionnaires
recommandent l’utilisation des Stop-limit qui cherchent à vendre le titre à un prix fixe
déterminé une fois celui-ci atteint.
Le fait de mettre en place des stratégies précises permet de gérer le timing de vente et
mieux contrôler le coût de l’opportunité, d’après ce qu’on a vu au niveau de l’analyse technique
il est également clair que celle-ci intègre d’avance une gestion des risques via ses outils et leurs
signaux.
101
Cependant, un gestionnaire expérimenté sait très bien qu’aucune approche ne devrait
être figée et qu’il faut opter pour une habilité et flexibilité pour jongler avec les stratégies de
manière intelligente afin de s’adapter rapidement aux retournements de situations.
Quelques interviewés ont répondu ne pas avoir recours à l’analyse technique dans la
gestion de leurs investissements ce qui va de pair avec les réponses précédentes, mais nous
remarquons que certains laissent place aux émotions pour guider leurs choix.
La diversification d’actifs, et les stratégies stop-loss restent les plus privilégiés par les
investisseurs vu la rationalité qui en découle, on peut dire que de tels approche sont loin d’être
biaisées et sont orientées vers l’objectivité absolue mais cela ne veut en aucun cas dire qu’ils
sont parfaits ou infaillibles.
On peut dire qu’il n’y a pas une seule bonne méthode optimale, mais une combinaison
intelligente de plusieurs afin de bien gérer l’ensemble des contraintes auxquels nous sommes
soumis, il faut donc disposer de bonnes connaissances, expérience et habilité pour mieux
appréhender les risques et implémenter une bonne stratégie de gestion d’actifs, sans se laisser
guider par les différents biais susceptibles de corrompre les positions.
Question 9 : Quelle est la perte maximale que vous êtes prêt à tolérer ?
La variation entre le pic et le creux du portefeuille avant qu’un nouveau sommet ne soit
atteint est la perte maximale tolérée ou bien Maximum Drawdown (MDD), également
indicateur de risque sur une période de temps spécifique.
Nous avons voulu quantifier cette perte maximale que peuvent tolérer les gérants, bien
entendu cela varie en fonction de plusieurs éléments mais principalement la composition, le
niveau de risque et de diversification du portefeuille sont les trois variables majeures.
Pertes tolérées
<10% 14%
102
Il est clair que la majorité sont prêts à tolérer jusqu’à 15% de pertes maximale, au-delà
de 20% serais fatale et moins de 10% est synonyme d’une faible aversion au risque et prudence
dans les investissements du aux contraintes de rendements attendus ou types d’actifs dans
lesquels ils investissent.
L’intervalle de perte maximale entre 10% et 15% domine avec 57% comparé au reste,
nous pouvons dire que les gérants de portefeuilles sont moyennement averses au risque et
rationnels quand il s’agit de mettre en jeu l’intégrité de leurs portefeuilles, cependant il reste à
voir si cela est conforme à la réalité, est-ce que réellement le seuil de tolérance est respecté sans
erreurs ?
Nous constatons que la majorité utilise des stratégies similaires à ceux qu’ils ont déjà
établis dans le money-management, seulement avec des seuils différents pour le pourcentage
en capital à investir à la fois selon l’horizon de temps souhaité, la moyenne se situe entre 5% et
10% en fonction du volume, volatilité et tendances du marché.
Il est clair que les gérants de portefeuilles cherchent avant tout un rendement supérieur
à leur investissement initial, leurs choix sont guidés par l’utilisation d’outils techniques
incorporés dans les stratégies de money-management est gestion de risque, certains optent
même pour des formules personnalisées spécialement concoctées pour déterminer le
pourcentage de capital à mettre en risque.
103
Une position peut être de nature spéculative par anticipation de l’appréciation de la
valeur de tel ou tel actif, un tel comportement peut basculer vers la confiance excessive et
l’optimisme irrationnel et donc engendrer une gestion biaisée. Le mieux serait de croiser
plusieurs critères et faire des simulations virtuelles afin de trouver la bonne combinaison de
pondération d’actif à mettre dans un seul portefeuille.
Question 11 Comment est-ce que vous jugez si un actif est en surachat en survente ?
La survente est une condition spécifique d’un actif sous-jacent qui s’est beaucoup
déprécié au point d’atteindre un niveau inférieur à sa vraie valeur, généralement à cause du
marché qui sur-réagit (effet de panique), une telle situation peut s’avérer fatale si la majorité
des actifs composants le portefeuille sont dans cette catégorie.
Par opposé, le surachat est la situation dans laquelle le prix d’un titre s’est tellement
apprécié, à cause de l’excès de confiance, au point qu’un oscillateur a atteint sa limite
supérieure, et c’est généralement un signe de surévaluation de l’actif qui risque de reculer de
manière imminente.
Les investisseurs sont optimistes lorsque la tendance est en hausse et contrairement, sont
pessimiste en cas de tendance baissière, on peut dire que ce sont des conséquences de l’ancrage
mentale tel que décrit précédemment ce qui explique leur comportement irrationnel engendrant
des situations de survente de surchat, également un investisseur peut accorder plus
d’importance aux évènements récents tout en ignorant les données historiques.
Nous remarquons que les deux situations sont généralement dues à des biais
psychologiques et comportementaux exhibés par les investisseurs qui sur/sous réagissent aux
informations dont ils disposent, le gérant doit pouvoir identifier les causes engendrant de telles
anomalies afin d’y faire face de la meilleure manière possible.
104
INDICATEURS SURACHAT/SURVENTE
MACD
Fibonacci 6% Indicateurs Macro-
6% Indicateurs Macro-économiques
économiques
Bollinger Momentum
25%
6%
RSI
Les résultats recensés nous montrent que les gérants ont tendance à s’intéresser aux
indicateurs macro-économiques en plus du momentum et autres outils de l’analyse technique
pour déterminer si l’actif est en surachat ou en survente. Une analyse approfondie des
indicateurs macro-économiques peut nous donner une idée relative sur l’attitude des
investisseurs à l’égard d’un marché ou secteur précis, il est alors possible de relever la
psychologie de la foule et les mouvements des cours et des titres dans un marché donné, l’idée
est de quantifier comment est-ce que divers facteurs tels que le chômage, l’inflation, politiques
internes etc. peut influencer le comportement futur d’un titre dans un univers d’étude.
Un autre indicateur qui ressort souvent dans les réponses ; à 13% ; est le ratio put/call,
les traders l’utilisent souvent comme indicateur du climat actuel du marché. En étudiant la
relation entre la demande à travers les options put/call ils peuvent déterminer les signaux
haussiers ou baissiers. Puisque les options put sont une couverture contre les pertes probables
et les options call comme couverture contre les tendances haussière, on peut dire que ce ratio
permet d’exprimer « l’humeur » des différents agents économiques intervenants au sein du
marché. Ainsi nous pouvons comprendre son lien direct avec le fait qu’un actif soit en surachat
ou survente, puisque cela est le résultat de comportements qui résultent également de l’humeur
des traders, son utilisation est donc justifiée si couplée aux indicateurs macroéconomiques.
105
Les autres indicateurs qui relèvent de l’analyse technique servent plutôt comme
complément d’analyse afin de renforcer tel ou tel constat et rassurer la prise de position du
gérant, le RSI se retrouve couronné encore indicateur privilégié notamment grâce à ses vertus
citées auparavant. Maitriser une telle approche permet d’adopter des positions plus vigilantes
afin de ne pas se laisser entrainer dans le courant surachat/survente.
Les biais sont des tendances humaines qui peuvent amener à suivre un raisonnement qui
parait logique, ou former une certaine perspective basée sur des croyances et notions
prédéterminées. Lorsque les investisseurs agissent par biais, leur vision devient limitée et
peuvent ainsi ignorer des indices qui contredises leur opinion initiale. Éviter les biais cognitifs
permet aux investisseurs de prendre une décision impartiale basée uniquement sur les données
empiriques.
Mais afin de pouvoir éviter ces biais-là, il faut bien sur les identifier et bien comprendre
leurs causes et répercussions, ceci dit, les investisseurs peuvent être leurs propres ennemis. A
vouloir être plus malin que le marché n’est pas évident sur le long terme, il en résulte souvent
un comportement irrationnel.
Souvent un investisseur peut ne pas laisser de marge de sécurité ou doute de ses propres
analyses, voir sous-estime les perspectives de gain et son influence mentale ou bien tombe dans
l’excès de confiance. Des exemples simples démontrent la puissance des biais et leur variété
mais également le fait que n’importe qui peut en être sujet.
Afin de ne pas succomber aux effets néfastes des biais comportementaux, les gérants
interrogés préconisent de travailler sa patience, et faire preuve de discipline et d’efforts pour
s’autocontrôler, effectuer des tests de personnalité et confronter son avis avec d’autres pour
enlever le doute, mais la meilleure façon pour gérer les biais est d’opter pour des modèles
mathématiques tangibles qui ne laissent lieu à aucune subjectivité.
106
La finance comportementale reflète certainement quelques-unes des attitudes intégrées
dans le processus d'investissement. Les comportementalistes insistent sur le fait que les
investisseurs sont souvent irrationnels, causant ainsi l'inefficacité des marchés. Cela peut être
vrai, mais découvrir constamment ces biais et inefficacités est un défi. Des questions demeurent
quant à la pertinence des théories de la finance comportementale dans la gestion efficiente des
actifs, mais cela peut faire office d’un tout autre débat.
Bien évidement tout le monde est faillible et donc susceptibles aux différents types de
biais, chacun des intervenants a évoqué les biais les plus récurrents pour lui, le but est donc de
voir comment chacun gère ses anomalies.
Nous dans un premier temps le biais de disposition qui consiste à vendre trop tôt dès
que la valeur augmente, un tel biais peut être expliqué par deux facteurs, la peur et l’excitation.
La peur de trop attendre et rater son opportunité et donc tomber dans le regret et la panique, et
bien sûr l’excitation de vouloir réaliser des gains aussi tôt que possible.
L’excès de confiance est plutôt un défaut de comportement qui peut pousser la personne
à fermer l’œil sur des indices négatifs qui l’incitent à faire l’opposé, notons qu’il y a une
différence entre la confiance et l’excès de confiance. La première est de croire de manière
réaliste en ses compétences, tandis que la dernière implique généralement une évaluation trop
optimiste de la situation et de soi-même. Ses causes sont diverses mais sont généralement dues
aux manques d’expérience et la naïveté, avec une connaissance superficielle des rouages des
marchés.
Enfin, les regrets sont communs et très fréquents, plusieurs investisseurs regrettent
d’avoir investis dans tel ou tel actif ou bien d’avoir raté une opportunité précise, les biais sont
interconnectés entre eux et le regret peut engendrer un autre type de comportement, souvent
négatif et pessimiste.
Pour faire face à ces biais tout le monde recommande d’adopter une attitude froide et
rationnelle loin d’être attachée aux émotions et purement empirique, définir une bonne stratégie
en tête avec des objectifs SMART est également une bonne chose, mais même dans cette
situation le gérant peut toujours tomber dans des biais. Le fait de croire dur comme le fer en
des modèles mathématiques et quantitatifs ne fait que remplacer l’excès de confiance en soi,
107
situations, évènements etc. par un excès de confiance en un modèle empirique, ce qui peut être
également fatal. Adopter une attitude flexible et pondérée est un facteur clé de succès et chacun
doit travailler sur soi pour mieux identifier les failles potentielles.
Nous avons voulu sonder l’avis des gérants de portefeuilles qui sont confrontés au jour
le jour à de telles complexités. Le fait de dissocier l’excès de confiance du comportement
moutonnier peut atténuer ses conséquences mais l’effet de disposition peut intervenir et certains
vont garder leurs titres toxiques plus longtemps qu’il ne le faut, sous l’effet de la peur. Ensuite,
suivre la tendance n’est pas un comportement moutonnier, surtout pour les initiés qui peuvent
réaliser des gains avant l’arrivée des retardataires afin de quitter le marché, l’important et de
savoir détecter quand sortir du marché avant qu’il ne soit trop tard.
Si suivre le troupeau afin de profiter temporairement et sortir quand il le faut peut sembler
rationnel, n’oublions pas que c’est un risque à prendre car cela peut facilement déraper hors
contrôle. Si on se retrouve piégés dans un mouvement moutonnier les gérants recommandent
les choses suivantes :
108
- Sortir du marché le moment dès l’apparition de signaux indiquant le renversement de
tendances ;
- Ne pas garder les actions toxiques pendant longtemps ;
- Etudier les facteurs psychologiques du marché ;
- Déterminer les objectifs et l’horizon de placement ;
- Etablir une stratégie de couverture en bonne-et-du-forme ;
- Mettre en place des indicateurs empiriques fiables et les respecter.
Bien qu’il soit tentant de suivre les nouvelles tendances d’investissement, un investisseur
doit de préférence éviter les mouvements moutonniers. Le fait que tout le monde saute sur un
certain type d’investissement ne veut pas dire que la stratégie est saine. Par conséquent le
conseil le plus simple est de faire ses propres analyses et études avant de suivre une tendance.
Le premier axe concernant le comportement général des gérants, on y retrouve 5 questions sur
les 14 posées :
La réaction aux graphiques boursiers est également une composante du comportement des
gérants, sans tomber dans la redondance en reprenant les mêmes résultats déjà analysés, nous
remarquons que les réponses dominantes nous indiquent que les gérants ont un comportement
patient et prudent basé sur le croisement de plusieurs indicateurs et signaux.
109
Question 8 : Pouvez expliquer votre approche quant au risque et money management ?
La tendance globale consiste encore une fois en la combinaison de plusieurs outils pour
assurer une gestion d’investissements optimale, les stratégies mises en place sont basées sur le
stop-loss et la diversification d’actifs, encore une fois un comportement basé sur des modelés
empiriques qui ont fait leurs preuves dans les marchés auprès des différentes catégories de
professionnels.
Question 9 : Quelle est la perte maximale que vous êtes prêt à tolérer ?
La perte maximale tolérée indique le degré d’aversion au risque, les 57% sondés optent pour
un intervalle entre 10% et 15% en comparaison avec le reste des réponses on peut qualifier leur
aversion au risque comme étant moyenne et pondérée.
Cette fois ci il s’agit de mesurer l’intention des gérants, est-ce qu’ils cherchent des
rendements élevés ou plutôt moyens, la réponse est clair, la majorité cherchent à surpasser
l’investissement initial, cette position reste vulnérable aux différent biais psychologiques traités
dans la finance comportementale.
110
Pour ce qui est du second axe concernant l’application des outils techniques, nous
retrouvons également 5 questions sur les 14 présentées comme suit :
Question 2 : Comment est-ce que vous appliquez l’analyse technique dans la prise de
décision ?
La majorité des réponses sont d’accord pour dire que l’analyse technique sert de
complément à l’analyse fondamentale ou bien d’autres outils, ceci est représenté par les 55%
en faveur de cette idée. L’application de l’analyse technique seulement est encore loin d’être
démocratisée.
Question 4 : Est-ce que vous pensez que l’analyse technique a une incidence sur la
diversification du portefeuille ?
Les résultats nous montrent que 77% des réponses reconnaissent l’importance de l’analyse
technique dans la diversification, mais seulement 33% sont convaincu que l’outil seul permet
une bonne diversification car la majorité semble être d’accord sur le fait que l’analyse technique
ne suffit pas à elle seule.
Contrairement aux fausses croyances que l’on peut avoir, il ne suffit pas de voir une droite
dans un graphique aller dans un sens haussier ou baissier pour pouvoir déterminer la tendance,
l’opération est bien plus complexe car elle nécessite l’utilisation d’indicateurs techniques
avancés. Les réponses sont unanimes, aucun des gérants ne s’appuie sur le constat visuel
seulement pour identifier le début ou la fin d’une tendance, tout le monde utilise des indicateurs
techniques avec RSI et moyennes mobiles comme favoris du groupe.
Question 7 : Selon vous, quelle est la meilleure méthode pour mesurer le momentum
dans le marché ?
La mesure du momentum dans ce cas se fait entièrement grâce aux outils techniques, encore
une fois nous constatons l’unanimité des gérants dans cette réponse. Cependant, cela ne veut
pas dire que ce sont les seuls outils privilégiés car n’oublions pas que chaque gérant de
portefeuille a son arsenal d’outils diversifiés qu’il préfère utiliser, pour nous il s’agit juste de
s’assurer que les outils techniques sont leurs favoris, on remarque que le ROC domine avec
37%.
111
Question 11 Comment est-ce que vous jugez si un actif est en surachat en survente ?
Enfin, nous avons 4 réponses sur 14 sur le troisième et dernier axe concernant l’influence
psychologique, présentée comme suit :
L’origine du choix est un élément clé dans l’étude, pourquoi opérer un tel choix et pas un
autre ? Est-ce que s’est basé sur des fondements rationnels ou s’agit-t-il d’influence sous des
biais psychologiques ou comportementaux ?
La majorité des réponses disent que le choix est dû à l’insuffisance d’un seul outil, car les
gérant agissent par prudence et aiment diversifier leurs analyses, seulement une minorité
affirme être inspiré par le choix des autres, ce qui nous montre que certains se laissent influencer
par les décisions d’autrui, un biais souvent cause de malheurs.
112
Question 12 : Utilisez-vous vos connaissances en Finance Comportementale pour
gérer vos propres biais ?
Tous les interviewés utilisent leurs connaissances en finance comportementale pour gérer
leurs biais, il est clair que les gérants sont conscient des effets des biais psychologiques et ne
désirent pas succomber à leur influence. Heureusement les avancées en finance comportement
nous donnent des lignes directrices en termes de gestion de biais, chose qu’on exposera plus
tard.
Lorsqu’on est sous influence d’un évènement, tendance ou personne, on est rarement
conscients de cela, car l’influence se fait de manière subconsciente et nous pousse à adopter des
comportements totalement biaisés.
L’ensemble des gérants questionnés semble être conscient des biais dans leurs
investissements et chacun essaie de son mieux pour combattre leurs influences, notons un autre
type d’influence c’est celui des modèles mathématiques qui peut induire une confiance absolue
en ces derniers, ce qui est un biais en soit.
Les réponses recensées préconisent tous la prudence lorsqu’on voit les débuts de ce
phénomène, son influence est très forte et peut être fatale pour les personnes moins
expérimentées, chacun propose sa vision de la chose quant au comportement moutonnier
néfaste, mais dans le cas où l’investisseur n’est pas bien initié aux mécanismes du marché, alors
vaut mieux éviter d’y faire face, car il risque d’être entrainé dans le troupeau et succomber à
l’influence sans en être conscient.
113
Comme récapitulatif nous avons :
Nous avons vu à travers cet interview trois axes concernant la problématique nous avons le
comportement du gérant, l’application de l’analyse technique et l’influence psychologique
auxquels ils sont soumis. Maintenant c’est à notre tout en tant qu’étudiant en finance de
répondre aux questions suivantes et de tirer les conclusions nécessaires pour l’aboutissement
de ce travail.
Comment peut-on qualifier le comportement des gérants d’actifs sur les marchés financiers ?
L’étude menée jusqu’à présent nous a montré que chaque investisseur dispose de son
propre style d’investissement qu’il élabore en fonction de diverses variables telles les
contraintes et les objectifs de rendements, il s’agit donc de travail empirique basé sur des une
réflexion rationnelle. La même chose est constatée dans la réaction aux graphiques boursiers,
les comportement hâtifs et spéculatifs sont moindre et la majorité préfère aborder les
changements avec patience, prudence et observation accrue, ceci rentre également dans la
stratégie de gestion de risque et de money management qui préconise l’utilisation de modèles
mathématiques pertinents et fiables pour gérer les fonds et réagir aux tendances.
114
flexibles et pondèrent leurs options de manière prudente afin de tirer profit de toutes les
situations possibles sans tomber dans le regret ou le risque de perte.
Pour répondre à cette première question, oui le comportement des gérants de portefeuille
sur le marché financier est un comportement purement rationnel, stratégique et froid basé sur
une optimisation des ressources et un choix d’outils personnalisé pour s’adapter facilement aux
différentes variables imprévisibles.
Quels sont les champs d’application des théories comportementalistes, en l’occurrence les
résultats de l’analyse technique dans les modes de gestion de portefeuille ?
Nous savons maintenant que le comportement des gérants de portefeuilles est purement
rationnel, mais qu’en est-il de l’application des résultats de l’analyse technique et de la finance
comportementale dans leurs modes de gestion ?
Tout d’abord la majorité des investisseurs utilisent les résultats de l’analyse technique
pour compléter les résultats fondamentaux, car un seul indicateur n’est souvent pas assez pour
avoir une vision globale des différentes variables en action dans le marché, mais ils
appréhendent cela avec prudence tout de même, car pour eux l’essentiel de la diversification
d’actifs ne se fait pas avec l’analyse technique mais celle demeure encore une fois en second
plan pour accompagner les lignes directrices fondamentales.
Un actif en surachat et survente est un actif qui déraille en quelque sorte, et pour
déterminer les causes internes et externes l’analyse technique à elle seule ne suffit guère. Les
analystes savent cela et ont recours a plusieurs indicateurs de sources diverses, principalement
ils étudient le climat des affaires et les indicateurs macroéconomiques relié à tel ou tel actif, car
chaque actif peu importe sa nature (action, obligation, monétaire) est influencé de près ou de
loin par l’état actuel de l’économie du pays et des agents économiques tel les entreprises ou
l’Etat.
115
Ainsi nous pouvons dire que les champs d’applications des résultats de l’analyse
techniques restent limités en soit, celle-ci est utilisée en arrière-plan pour supporter les
fondamentaux ou les indicateurs micro/macro-économiques, mais nous remarquons un
accroissement de l’intérêt des gérants envers cet outil qui a fait ses preuves avec le temps, peut
être que l’analyse technique se développera davantage et deviendra plus accessible à tous et par
défaut l’outil primaire pour la gestion d’actifs ? Peut-être mais en tout cas pour l’instant elle ne
l’est pas.
Quelle influence ont ces modes et outils sur la psychologie des gérants de portefeuille ?
L’influence des modes des gestions sur la psychologie des investisseurs peut être
positive tout comme elle peut être négative, l’objectif est donc de constater la nature de la
relation entre ces deux variables mais également dans quel spectrum ce situe cette influence.
Le consensus général des interviewés porte sur le choix de l’analyse technique qui se
fait de manière rationnelle par nécessité vu la compétitivité des marchés financiers dans lesquels
ils évoluent. Malgré la réticence de plusieurs investisseurs, l’analyse technique a su prouver son
utilité lorsqu’il s’agit de prédire les retournements de tendance, et puis pourquoi ne pas utiliser
un autre outil tant qu’on a la possibilité ? La diversification de sources de données et d’analyse
est également utile pour la bonne gestion d’actifs. Mais ce choix qui semble découler d’une
évidence situationnelle, est en fait une influence intrinsèque qui s’opère doucement dans
l’arrière-plan, sauf que dans ce cas-là nous pouvons la qualifier d’influence positive et
souhaitable.
Les biais psychologiques sont un fléau redoutable et leurs dangers ont poussés plusieurs
investisseurs à se documenter sur la finance comportementale afin d’apprendre à gérer leurs
propres biais, chacun admettant constater des biais dans ses investissements mais chacun fait
de son mieux pour les gérer, seulement on constate que pour corriger les déboires d’un
comportement, les agents ont souvent recours à l’utilisation de modèles mathématiques et
méthodes empiriques certes fiables mais de manière aveugle, ce qui est en soit un biais caché
dû à l’influence de ces mondes-là sur la psychologie des gérants qui les incitent à leurs faire
confiance sans remettre en cause leurs efficacité, chose qui limite en quelque sorte l’innovation.
Tout investisseur qui s’éternise dans les marchés financiers est sujet aux comportements
moutonniers qui peuvent mener à la création de l’arme de destruction massive qu’est la bulle
spéculative, ce qui donne lieu à un holocauste nucléaire financier sous forme de krach boursier.
Une telle situation est un cauchemar pour les divers intervenants des marchés financiers mais
116
peut également supposer une opportunité pour profiter de rendements exceptionnels à
conditions d’être bien outillé et de savoir mettre en place et respecter des mesures prudentielles
stricts, car l’influence du troupeau est la pire qui puisse exister, engendrant un conformisme
aveuglant et plus fort que soit, car c’est dans notre nature humaine.
Nous savons maintenant que les gérants de portefeuilles agissent de manière purement
rationnelle dans les marchés financiers, utilisent la finance comportementale et l’analyse
technique en arrière-plan pour complémenter leurs travaux et analyses, et que ces modes et
outils-là ont une influence positive et rationnelle sur leur psychologie.
A partir de tous ces éléments nous pouvons déduire que oui, les modes de gestion
influencent la psychologie du gérant et son comportement, en effet toutes les personnes
interviewées adoptent une approche objective, s’appuyant sur des modèles purement
empiriques avec des stratégies pour gérer et minimiser l’impact des biais psychologiques.
117
Maintenant que nous avons pu répondre à la problématique du sujet et confirmer l’une des
hypothèses de recherche, nous pouvons dire que le travail touche à sa fin, mais avant cela on
voudrait tirer profit des résultats de cette études afin d’émettre des recommandations pour toute
personne intéressée par la gestion de portefeuille, peu importe son background professionnel.
Dans la section suivante nous allons tenter de proposer des consignes assez généralistes
mais qui ont un lien avec la problématique étudiée afin de rendre cela plus accessible à un grand
monde.
Ensuite nous proposerons quelques astuces de dé-biaisements pour mieux gérer ce côté-
là et minimiser ses effets, nous nous concentrerons sur les biais les plus exhibés par la majorité
des individus.
Enfin pour terminer, nous allons proposer quelques petites recommandations quant à
l’application de l’analyse technique dans son approche de gestion, bien sûr pour plus de détails
il va falloir se référer à la partie théorique qui explicite les concepts, car nous verrons que les
grandes lignes qui peuvent intéresser la majorité.
Les experts ne concordent pas toujours sur les affectations de gestion de portefeuille précis
que les différents types d’investisseurs devraient respecter. Pourtant, en comparant les
recommandations provenant de diverses sources consultées, il est clair qu’il existe un large
consensus sur le bon dosage entre actions, obligations et liquidités pour la plupart des individus
au cours de chaque étape de leur cycle de vie. Bien sûr, tous les modes de gestion de portefeuille
118
et les recommandations d’allocation d’actifs supposent que les conditions d’investissement
varient d’un individu à autre et ne sont en aucun cas absolus.
Les recommandations varient, ils sont plus semblables que différents et reflètent l’essential en
gestion d’actifs. Certaines approches sont évidentes, mais elles sont si fondamentales à
l’investissement qu’elles valent d’être explicitement reformulées. D’autres ne sont pas
évidents, mais ils sont des éléments importants d’un portefeuille solide et équilibré. Nous allons
donc exposer quelques recommandations pour assurer une bonne allocation stratégique d’actifs
dans le cadre d’une gestion de portefeuille optimale :
1- Une stratégie de pondération fixe, avec rééquilibrage annuel, est une excellente
stratégie et doit être considéré comme la pierre angulaire de la gestion efficace.
Afin de maintenir une répartition de l’actif donné, le portefeuille doit être périodiquement
géré et rééquilibré. L’idée simple, c’est qu’une répartition de l’actif stable donne à l’investisseur
une exposition au risque stable adapté à ses besoins financiers, qui sont généralement dictées
par leur stade de vie.
Une stratégie de pondération fixe est une stratégie à long terme. Lorsque les actions
deviennent surévaluées, l’investisseur vend les titres surévalués et achète des obligations, ou
34
Virginia B. Morris; "A Random Walk Down Wall Street" (Norton Press, 6th edition) by Burton G. Malkiel
119
lors de l’injection de fonds dans le portefeuille vaut mieux acheter des obligations plutôt que
des actions. Lorsque les actions deviennent sous-évaluées, l’investisseur vend les obligations et
achète ces actions-là. En bref, une stratégie de gestion de portefeuille de pondération fixe
permet à quelqu'un de tirer profit des inefficiences du marché tout en conservant une exposition
risque stable.
Une bonne gestion nécessite une flexibilité lorsqu’il s’agit d’altérer le mix du portefeuille
entre actions/obligations/monétaire selon les perspectives d’évolution du marché sur le court
terme. Une exposition au timing implique une exposition instable au risque, et tous les avis
convergent vers l’implémentation d’une gestion de timing pour dans la cadre d’un programme
de gestion de portefeuille efficient.
3- Le Risque d’un portefeuille peut être modéré en mélangeant des actions et la dette.
Les actions sont des contreparties d’un l’actif réel. Les Obligations sont une dette,
promettant généralement un rendement fixe. Les deux sont fondamentalement différents, et par
conséquent, leurs rendements n’ont pas des tendances pareilles. Ainsi en combinant entre action
et dette on peut réduire le risque du portefeuille.
4- Plus l’horizon de placement est long, plus la portion du portefeuille qui doit être
attribué aux actions est importante.
Les jeunes investisseurs qui sont loin de retraite peuvent investir davantage de leur
portefeuille en actions plus que les personnes âgées. Bien que les rendements annuels soient
volatils, les jeunes peuvent être raisonnablement confiants que les bonnes années seront plus
que compensé les mauvaises années sur leur horizon de placement.
5- Dans le cadre de leur plan de gestion de portefeuille, chacun devrait avoir une
exposition aux actions pondérée.
Historiquement, les retours sur un portefeuille de bons du Trésor à long terme ont été plus
volatils (autrement dit, plus risqués) qu’un portefeuille avec 90 % obligations et 10 %
actions. Détenir des actions seulement est plus risqué que de ne détenir que des obligations,
mais grâce à la magie de la diversification, il est facile de remédier à la situation.
La diversification signifie ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, même si le
panier semble sans risque. La volatilité d’un portefeuille d’actions/obligations en 20%/80 %
120
respectivement est égale à celle d’un portefeuille obligataire de 100 %. Cela explique pourquoi
plus personne ne recommande une pondération d’actions de moins de 20 %.
En général, les 62 titres compris dans le MADEX sont considérés comme « importants »,
qui représentent la grosse part de la capitalisation boursière de la place.
Les gros investisseurs cherchent les actions de croissance — sociétés à croissance rapide en
bénéfice. Ils ont tendance à avoir des rendements faibles en dividendes, un ratio P/E et PBR
élevés. D’autres investisseurs recherchent des actions de valeur — entreprises dont les actions
sont vendues en dessous de leur valeur « réelle ». Ils ont tendance à avoir des rendements du
dividende élevé et des faibles ratios P/E et PBR.
La diversification dans un portefeuille d’actions bien gérée consisterait à investir une partie
dans chacun de ces domaines — grande et petite capitalisation (avec des proportions à peu près
égales à leur poids dans la bourse totale, un mélange de gros-cap/petit-cap 75 % / 25 %) et des
actions de croissance et de valeur.
Bien qu’une bonne diversification soit toujours encouragée, les jeunes investisseurs peuvent
prendre plus de risques et peuvent donc mettre davantage l’accent sur les portions plus risquées
du marché boursier ; les investisseurs plus âgés peuvent toujours investir dans ces domaines,
mais leur gestion de portefeuille devrait se focaliser sur les sociétés plus stables, à grande
capitalisation.
Les marchés boursiers émergents promettent un lieu sauvage et chaotique. Des gains
spectaculaires sont possibles, mais ce sont également des pertes considérables. Plusieurs
experts ne préconisent pas une exposition aux marchés émergents pour les investisseurs qui
sont dans leur fin des années 30 ou plus.
Augmenter les actifs monétaires est une stratégie pour raccourcir la maturité des obligations
pour une meilleure stabilité des prix.
121
9- Les obligations des grandes entreprises et des bons du Trésor de même maturité
sont des produits de substitutions.
Personne ne fait la distinction entre l'achat d'obligations des grandes entreprises ou des bons
du Trésor de la même maturité, parce que leurs rendements se déplacent ensemble de manière
très étroite, bien que les obligations des grandes entreprises aient tendance à avoir des
rendements légèrement plus élevés. En revanche, les obligations à rendement élevé ont un
risque de défaut beaucoup plus élevé et par conséquent ne sont pas des substituts des obligations
émises par les grandes entreprises ou des bons du trésor.
Il est clair qu’il y a un large consensus sur la combinaison appropriée des actions,
obligations et liquidités pour les investisseurs « typiques » à différents stades. Il y a au moins
trois raisons pourquoi un portefeuille peut différer du modèle optimal :
Alors que l’aversion au risque de l’investisseur est sa préoccupation majeure, elle reste
difficile à mesurer. Probablement la meilleure approche à cette question épineuse est
d’examiner le risque de baisse, ce qui indique la perte probable pendant une tendance baissière
sévère. Si la composition de l’actif recommandée comporte trop de risques, il vaut mieux
adopter une combinaison plus conservatrice, réduisant la part des actions de 10% ; et vice versa
en cas de forte aversion au risque.
Le troisième facteur qui peut influencer le plan de gestion de portefeuille concerne les
perspectives d’évolution du marché. Il est difficile de savoir si on doit apporter des
122
modifications dans un portefeuille en se basant sur les perspectives à long terme. La théorie et
les données empiriques suggèrent que nous avons une capacité limitée de prédire si, par
exemple, les actions vont faire mieux ou pire que la moyenne au cours des trois prochaines
années, tel que démontré auparavant. Il est donc préférable que l’investisseur adopte une
stratégie de pondération fixe, avec un rééquilibrage annuel dans le cadre de la stratégie globale
de gestion de portefeuille.
Ainsi nous pouvons récapituler les grands axes concernant les recommandations en gestion
de portefeuille en fonction des éléments théoriques et suites aux entretiens avec les gérants :
Cependant nous ne devons pas écarter la dimension psychologique de l’être humain, nous
avons eu l’occasion de voir les biais comportementaux dans la partie théorique mais également
de traiter les biais auprès des investisseurs professionnels dans l’entretien, nous allons
123
maintenant émettre quelques recommandations quant à la gestion des biais auxquels sont
soumis la majorité des investisseurs.
Biais Recommandations
Biais de confirmation Remettre en question ses réflexions et
diversifier ses sources d’information afin de
pouvoir examiner la situation de plusieurs
perspectives.
Il est également conseillé de discuter avec un
groupe diversifié de personnes et écouter les
différentes opinions.
Ancrage mentale Cet effet peut se produire si on sent la
pression de prendre une décision rapide, ou
en cas de tendance générale à agir à la hâte.
Il faut analyser son processus de prise de
décisions passé afin de voir la qualité des
jugements faits. Ensuite, prendre les
décisions lentement et manière pondérée.
Excès de confiance Ne pas oublier que l’on est face à des
ordinateurs, investisseurs institutionnels et
autres professionnels avec une grande
expérience et accès à des données de
meilleure qualité. Résister l’envie de croire
que les informations dont on dispose et notre
intuition sont mieux que d’autres sur le
marché.
Regret Etablir des règles claires et précises, basé sur
des modèles empiriques et mathématiques
fiables. Ne jamais tomber amoureux de ses
valeurs ou avoir peur du marcher, éviter
toutes les transactions sous émotion.
124
Sous/sur-réagir Apprendre à faire des recherches
approfondies, aller l’information et la
chercher afin d’évaluer les titres connus et
méconnus de manière égale, qui peuvent
révéler de bonnes opportunités cachées. Ne
pas se laisser influencer par les médias, mais
apprendre à les utiliser pour extraire les
données pertinentes.
Comportement moutonnier En identifiant une tendance, il est probable
que le marché ait déjà exploité celle-ci bien
avant, afin d’exploiter les inefficiences du
marché sans tomber dans le comportement
moutonnier, il vaut mieux acheter quand les
autres sont craintifs, et vendre quand ils sont
confiants.
Mettre en place des stratégies de gestion du
timing afin de savoir quand entrer/sortir du
marché.
Tableau 8 : Recommandation pour une bonne gestion des biais
La meilleure manière d’éviter les retombés négatifs de l’émotion humaine et d’avoir des
règles de gestion précises et stricts. Par exemple vendre si le cours d’une action baisse d’un
certain pourcentage, ne pas acheter si le cours dépasse un certain niveau, et ne pas vendre une
position qu’après une certaine période de temps. Il est impossible d’éviter tout type de biais,
comme ce qui est le cas pour la diversification, mais il est possible de minimiser son effet sur
la performance du portefeuille.
Notre étude nous a montré que la meilleure approche est la combinaison entre les deux,
comme nous l’avons pu constater ; plusieurs gérants aiment choisir les actions ou les secteurs
qui ont des fondamentaux solides et utilisent ensuite l’analyse technique pour décider du
moment pour acheter ou vendre.
125
L’avantage de l’analyse technique est qu’elle est simple à apprendre et appliquer et ne
nécessite pas toujours des connaissances approfondies en finance, voici quelques consignes
pour bien appliquer celle-ci :
Pour commencer
1. Identifier les stratégies d’analyse technique (et des paramètres associés) à suivre ;
Détaillons ensuite chaque point à part pour mieux illustrer les consignes.
126
MM50 est privilégié pour le court terme, et pour les actions à forte volatilité, tandis que le
croisement MM50 et MM200 est mieux pour le long terme.
3. Sélection de l’interface de suivi : pour économiser les coûts et augmenter la facilité
d’accès, il peut être intéressant de regarder les services offerts gratuitement sur des sites
web. Les graphiques techniques sont notamment disponibles sur internet et facilement
personnalisable, possibilité de sélectionner les indicateurs souhaités avec accès à
l’information instantané. Ensuite il est possible de consulter des sites qui proposent des
revues analytiques spécifiques au marché marocain à bon prix.
4. Fonctionnalités Add-on nécessaires à la stratégie technique : Si on est constamment en
déplacement il serait mieux de souscrire à un service d’alerte mobile selon la stratégie de
sélectionnée (par exemple une notification au cas où la MM15 croise la MM50). Il est
également possible de confier le portefeuille à un gestionnaire d’actifs professionnel, sous
condition qu’il évalue très bien le profil de l’investisseur et optimise la stratégie
initiale. Enfin, si l’on est de nature autodidacte, il existe des logiciels avancés automatisés
qui peuvent gérer vos actifs, à condition d’accepter de débourser plus et prendre le risque
qui va avec.
Quelques précisions !
Alors que les perspectives de gain par le grâce au trading sont toujours passionnantes, il
vaut mieux s’armer de prudence et éviter de tomber dans des erreurs banales en considérant les
points suivants :
Être conscient des limites de la stratégie d’analyse technique, pour éviter les surprises
et les défaillances coûteuses ;
Être réfléchi et souple sur l’évolutivité et les besoins futurs – comme le fait de
commencer par MM15-MM50 et passer plus tard à MM50-MM200 ou autres
indicateurs techniques. Votre compte de trading doit avoir des caractéristiques et
options de configuration pour modifier les paramètres sans frais supplémentaires ;
127
Au début, il est préférable de sélectionner une poignée d’actions stable basé sur une
bonne stratégie technique que de plonger directement avec de larges sommes sur
plusieurs actions et plusieurs indicateurs à suivre.
Les débuts peuvent être assez difficiles à cause du manque d’expérience et l’excitation dû
aux perspectives de gain, ce qui peut couter cher a plusieurs personnes. Plus on est avertis aux
risques mieux c’est, d’où l’intérêt de suivre ces quelques consignes qui permettent une bonne
initiation à l’analyse technique.
Alors que l’étude suggère que l’analyse technique peut en effet booster le rendement du
portefeuille, tel que démontré par les propos des quelques gérants interviewés, certains ne
précisent pas exactement quelles sont les règles les plus efficaces. Et pour ceux qui ont utilisé
avec succès l’analyse technique, les mesures incitatives à divulguer leur « secret de métier »
sont peu nombreuses.
Ainsi s’achève l’étude empirique de ce mémoire de fin d’études, nous avons pu mener à
définir la méthodologie de travail adéquate afin de mener à bout l’entretien avec les gérants de
portefeuille pour dégager les résultats bruts nécessaires au traitement du sujet.
Ensuite nous avons analysé chaque réponse a part pour en comprendre les tenants et les
aboutissants, ces mêmes analyses ont été représentés sous les 3 axes d’études relatifs à la
problématique définie.
L’aboutissement de ce travail n’aura pas été possible sans l’aide et la coopération des
gérants de portefeuille interrogés, je profite de cette occasion pour les remercier pour leur input
indispensable et formateur.
Une dernière partie s’impose afin de clôturer ce travail, nous allons donc finir ce mémoire
avec une conclusion générale qui reprendra brièvement les grandes lignes et l’essentiel de
l’étude psychologique.
128
CONCLUSION GÉNÉRALE
129
La finance traditionnelle, basée sur l’hypothèse de l’efficience des marchés et
l’optimisation des figures statistiques telles que l’écart-type et la variance, stipule que le
processus d’investissement découle uniquement des modèles mathématiques.
Mais comme nous l’avons pu constater, la finance comportementale a remis les choses
au clair en se focalisant sur la variable de l’Homme. L’être humain est faillible et commet des
erreurs, l’investisseur est avant tout un humain et les erreurs commises résultent souvent dans
l’inefficience au niveau des marchés, ainsi la finance comportement stipule que
l’investissement est 80% psychologique.
Entre temps, la finance comportementale a pu créer des méthodes pour aider les
investisseurs à identifier les erreurs typiques et fréquentes tout en essayant d’identifier le
portefeuille optimale pour eux, dans l’espoir que l’ensemble des investisseurs puisent utiliser
les théories comportementalistes afin de rendre les marchés aussi efficient que ce qu’il est
supposé par la finance traditionnelle, sauf qu’Il est désormais indéniable que les marchés
financiers sont inefficients tel que prouvé par l’histoire, d’autant plus que le comportement
des agents économique est bel et bien la source de cette inefficience tant controversée.
Des chercheurs et économistes ont tentés d’expliquer la partie cachée de l’iceberg afin
d’apporter des éléments de réponses supposés alléger les effets indésirables de telles
inefficiences, mais de complément éradiquer cela serait un rêve utopique qui probablement ne
verra jamais le jour, a moins bien sur de remplacer l’humain par des machines qui opèrent sur
la bases de programmes déjà établis.
La gestion de portefeuille est tout un art, un jeu différent ou ceux qui font de grands
rendements avec en prenant beaucoup de risques sont les victimes de demain. En gestion de
portefeuille, la mauvaise gestion des risques est synonyme de perte. La capacité à générer des
rendements consistants, significatifs et ajustés selon le risque – et non pas seulement de
grands rendements absolus – est ce qui importe le plus. Les gestionnaires de portefeuille qui
réussissent ne regardent pas seulement la rentabilité quotidienne mais évaluent activement les
130
corrélations entre leurs positions, leurs niveaux de risque, et leurs horizons de placement en
fonction de la pondération du couple rentabilité/risque.
L’Etude de l’impact de l’analyse technique en tant que mode de gestion d’actifs nous
montre que, certes cette méthode gagne lentement en popularité, mais les gérants opteront
toujours pour l’analyse fondamentale en premier lieu complétée par l’analyse technique en
arrière-plan. Cette approche parait logique et saine car la diversification des sources de
données et des résultats et fortement recommandée, néanmoins dans un marché de plus en
plus compétitif ou il faut être plus réactif que jamais, la maitrise de l’analyse technique
demeure un atout qui peut faire gagner des millions en peu de temps, une telle perspective est
généralement envisageable au niveau de la spéculation à court terme.
Les émotions primaires sur lesquelles les attentes de rendement sont basées sont la
peur et l’avidité, ce qui en effet contraint l'homme à répéter les mêmes patterns passés, si l’on
se réfère à l’histoire nous avons les différents krachs suivants : les Etats-Unis en 1929, 1989
japonais Nikkei, la bulle technologique de 2000, et la crise des subprimes en 2007. L'histoire
regorge d'expansion et de récession - manies qui conduisent à des niveaux de prix
insoutenables basés uniquement dans nos émotions primaires.
La rationalité de l’homme connait des limites ceci peu importe son expérience et ses
compétences techniques, comment donc remédier une bonne fois pour toutes aux biais, aux
inefficiences et aux tendances répétitives ? À l’issu de ce travail, je n’ai point la prétention de
pouvoir résoudre un problème aussi profond et si complexe que celui-ci, encore faut-il
considérer cela comme problème en soit car le cerveau humain aime catégoriser et avoir des
modèles répétitifs et clairs devant lui, et beaucoup de personnes ont profités de cela.
Ainsi s’il faut à tout prix « corriger les marchés » peut être dans le futur, la gestion des
actifs financiers sera complètement automatisée et confiée à des programmes avec une
intelligence artificielle ou il suffira d’entrer les commandes souhaitées et de laisser les
programmes agir entre eux, ceci changerait énormément les règles du jeu et nous propulsera
vers une nouvelle ère révolutionnaire. Mais on se demande s’il s’agira d’une utopie ou
dystopie et pour les marchés financiers et pour l’ensemble des intervenants ? En tout cas, vu
la cadence de la croissance technologique que connait le monde et les limites des outils
traditionnels, un tel futur n’est certainement pas loin.
131
BIBLIOGRAPHIE
132
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4. http://www.abcbourse.com/
5. http://www.investopedia.com/
6. http://www.ammc.ma/
7. http://www.casablanca-bourse.com
8. http://www.cdvm.gov.ma
9. http://www.indexmundi.com
10. http://www.lavieeco.com
11. http://www.onisep.fr
135
ANNEXES
136
Guide d’entretien
Etudiant en Master 2 Finance à HEM Casablanca, je suis amené à travailler sur un thème pour
mon mémoire de fin d’études, afin d’étudier le comportement des gérants de portefeuille et
établir un profil psychologique de ces derniers. Le but étant de répondre aux questionnements
de la problématique de mémoire.
137