Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1ère édition
par
Johanne Rocheleau, Ph.D.
Novembre 2011
TABLE DES MATIÈRES
1 Introduction ........................................................................................................................................ 12
2 Gérer le projet..................................................................................................................................... 18
2
UQTR : Johanne Rocheleau
3 Le processus Définir ......................................................................................................................... 42
3.3.1 Rédiger les objectifs spécifiques d’apprentissage (ou les compétences visées) .. 63
3
UQTR : Johanne Rocheleau
3.4 Définir le modèle médiatique ................................................................................................................ 97
4.3.4.3 Construction d’une grille critériée d’évaluation des apprentissages ..... 142
5.1.3 Construire les instruments et les consignes et compiler les données ................... 150
4
UQTR : Johanne Rocheleau
5.2 Apporter les correctifs nécessaires .................................................................................................. 165
5
UQTR : Johanne Rocheleau
LISTE DES FIGURES
Figure 4 - Le processus « Gérer le projet de design pédagogique d’un cours en ligne »........... 18
Figure 6 - L’alignement constructif d’un cours (tiré et traduit librement du film Teaching
Teaching and Understanding Understanding) ..................................................................... 45
Figure 17 - Modèle de connaissances de départ du cours ERG 6004 (Ginette Aubin, 2011).. 77
Figure 18 - Corpus de connaissances du cours ERG 6004 (Ginette Aubin, 2011) ....................... 78
Figure 19 - Modèle générique d'étude de cas pour le cours erg 6004 ............................................. 80
6
UQTR : Johanne Rocheleau
Figure 26 - Une structure solide! (Concrete Forms, 2009) ................................................................ 107
Figure 28 - Simulation de relation d'aide 2011 © Copyright Allen Interactions. tous droits
réservés. (reproduit avec permission) ............................................................................... 109
Figure 29 - La rétroaction donnée à l'étudiant dans une simulation 2011 © Copyright Allen
Interactions. tous droits réservés (reproduit avec permission) ............................. 110
Figure 31 - Le modèle graphique du cours « PRS 1012 Physiologie de la reproduction » ... 111
7
UQTR : Johanne Rocheleau
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2 - RASCI : Répartition des tâches de réalisation d'un cours en ligne scénarisé ........ 25
Tableau 23 - Les éléments à documenter pour les quatre types de connaissances ................ 116
8
UQTR : Johanne Rocheleau
Tableau 24 - Gabarit de rédaction d'un principe complété................................................................ 117
Tableau 28 - Conception d’un plan d’une séance de cours en utilisant le modèle pédagogique
de Brien (1997) ......................................................................................................................... 123
Tableau 30- Les données quantitatives de l'évaluation des apprentissages .............................. 143
Tableau 31 - Grille d’évaluation pour une bibliographie annotée (Reddy et Andrade, 2010)
......................................................................................................................................................... 145
9
UQTR : Johanne Rocheleau
REMERCIEMENTS
L’auteure tient à remercier les personnes suivantes pour leur précieuse collaboration, leurs
apports pour la première version de la Méthode @pte :
Mesdames : Messieurs :
Ginette Aubin Éric Asselin
Louise Bélair Dany Bellemare
Chantal Couture Jean-Claude Bourgeois
France Joyal Raymond Corriveau
Nicole Landry Mathieu Dauphinais
Céline Leblanc Danny Dessureault
Sonia Lefebvre Dave Duchesne
Lyne Massé Paul Gaudet
Annie Paquet Joe Lemire
Amélie Pellerin Jean Paquette
Bruno Poulin
Roland Sasseville
10
UQTR : Johanne Rocheleau
À PROPOS DE L’AUTEURE
NOTE DE L’AUTEURE
Je ne détiens pas la vérité! Je cherche et quelques fois, je trouve. J’ai mis mon
cœur et mon âme dans cette méthode afin d’aider les professeurs et les
chargés de cours à concevoir plus facilement des cours qui soient invitants et
qui favorisent la réussite des étudiants. Dans les pages qui suivent, j’ai tenté
d’expliquer simplement, dans mes mots, comment je fais le design d’un cours
en ligne et comment je le développe, peu importe le moyen de diffusion
retenu. En fait, j’ai rapidement couché sur papier une partie de ce que j’ai
dans la tête… Et je n’y engage personne d’autre que moi.
Dans cette méthode, je dévoile sans retenue les trucs et astuces du métier de designer
pédagogique que j’ai appris, empruntés ici et là, cumulés et développés au cours des années.
Utilisez-les et partagez-les. Je crois sincèrement que c’est en partageant nos bons coups que nous
améliorerons la pédagogie universitaire. Si vous avez des trucs et astuces à partager, je suis
preneuse!
J’ai conçu les visuels et outils qui soutiennent la Méthode @pte en m’inspirant du quotidien,
parce qu’une image vaut mille mots. Ces images visent à opérationnaliser des principes
pédagogiques. Toutes ressemblances avec le guide alimentaire canadien, les pastilles de goût de
la Société des alcools du Québec, la loterie 6/49 et la musique ne sont pas fortuites... Si vous avez
d’autres images qui sont parlantes et qui peuvent orienter le design pédagogique, je suis encore
preneuse. Pour ma part, tout ce que je trouverai, après la mise en ligne de cette méthode, sera
répertorié dans mon Pearltrees (www.pearltrees.com/mattao).
Il m’a fallu presque huit mois pour rédiger cette méthode et il m’en aurait fallu davantage pour
produire un document parfait. Vous y trouverez des coquilles, des formulations imprécises, des
références manquantes, des redondances, des vices de forme et tout ce qu’on dit aux étudiants
de ne pas faire... J’ai choisi de vous en dire le plus possible sur le fond et de vivre avec la forme.
L’important, c’est le sens! De plus, j’ai mis entre parenthèses les termes de design en anglais afin
que vous puissiez trouver plus facilement de la littérature sur ces sujets sur le Web. Vous
remarquerez aussi de nombreux hyperliens dans le texte. Plusieurs vous mèneront vers des
outils ou des articles sur le Web et d’autres vers le glossaire. Pour reconnaître où mène un
hyperlien, glissez le curseur de la souris sur le lien et il s’affichera. Une adresse vous mènera vers
le Web alors qu’un mot vous dirigera vers le glossaire.
Cette méthode est perfectible, et ce, grâce à vous! Je suis ouverte aux commentaires et
suggestions! Écrivez-moi à johanne.rocheleau@uqtr.ca. Merci d’avance! Et bon design!
11
UQTR : Johanne Rocheleau
1 INTRODUCTION
La Méthode @pte s'adresse à toute personne n'ayant pas de compétences particulières tant
en pédagogie universitaire qu'en utilisation des nouvelles technologies de l’information et
des communications (TIC). Elle guide, pas à pas, tout professeur ou chargé de cours désireux
de diffuser son enseignement à distance ou de dynamiser son enseignement présentiel
(c'est-à-dire en classe) par des méthodes et des activités d’apprentissage et d’évaluation des
apprentissages qui soient engageantes et qui favorisent la réussite des étudiants.
Voici la seule minute vraiment théorique de la Méthode @pte! La Méthode @pte s'inspire
des meilleures pratiques en design pédagogique et en technologie éducative. Pour les
besoins de la Méthode @pte, définissions d’abord ces termes :
12
UQTR : Johanne Rocheleau
formation. En utilisant les NTIC pour votre cours, vous vous situez dans le domaine
de la technologie éducative.
La figure 1 présente la position du design pédagogique par rapport à la didactique et à la
technologie éducative. On y constate que le design pédagogique est enrichi des apports de la
didactique et s’appuie sur des fondements théoriques c'est-à-dire sur les théories de
l’apprentissage et de la cognition. Il élabore et utilise des méthodes, des pratiques et des
techniques de design pédagogique tout comme des modèles pour la conception des devis
pédagogiques. Un devis pédagogique est un canevas qui décrit la conception et le
développement des stratégies pédagogiques et médiatiques, incluant l’évaluation des
apprentissages.
13
UQTR : Johanne Rocheleau
Dans la Méthode @pte, on part de ce qui est connu en pédagogie universitaire à l’UQTR. Cela
implique qu’on compose avec les mêmes gabarits de plans de cours, barèmes de notes et
outils informatique de même que les mêmes principes que ceux diffusés par le Programme
d’accompagnement pédagogique des nouveaux professeurs et chargés de cours.
La Méthode @pte de l'UQTR découle, en partie, des travaux et des échanges avec les
professeurs, les chargés de cours et le personnel du Service de soutien pédagogique et
technologique (SSPT) de l’UQTR : les conseillers pédagogiques en technologie éducative et
en pédagogie universitaire, les informaticiens et les infographistes. Elle s'inspire, dans sa
plus large partie, du système-conseiller TroisDDD / Scala développé dans le cadre d'une
recherche de développement conduite avec des acteurs réels du domaine de la formation.
Cette recherche, qui a fait l'objet d'une expérimentation doctorale, est documentée dans
l'ouvrage suivant disponible à la bibliothèque dans la collection générale (LB1028.3 R638) :
Pour les personnes intéressées par les fondements théoriques de la Méthode @pte de même
que de l’approche pédagogique retenue, consultez cet ouvrage. Si vous appliquez les
principes de la Méthode @pte lors de la réalisation de votre cours en ligne, vous
contribuerez à maximiser les occasions d’apprentissage de vos étudiants et vous élaborerez
des pages-écrans plus ergonomiques qui enrichiront le processus de traitement de
l’information par vos étudiants.
La Méthode @pte comprend quatre grands processus qui sont : 1. Gérer le projet, 2. Définir,
3. Faire le design et développer et 4. Diffuser (figure 2 - page suivante). Ces quatre processus
se réalisent de manière itérative. Ce sont les mêmes éléments qu’on traite dans ces
processus, mais de manière de plus en plus exhaustive au fur et à mesure qu’on avance dans
la démarche de design pédagogique.
Le processus central, Gérer le projet, consiste à mettre en place tous les éléments
nécessaires à la réalisation du projet : obtenir les autorisations, convenir des modalités de
livraison des contenus notionnels et du contenu complet (qui inclut la stratégie
d’apprentissage, la stratégie médiatique et la stratégie d’évaluation des apprentissages),
établir un plan de travail et un échéancier et de consigner le tout dans le cahier des charges.
Si nous avons placé le processus Gérer au début de ce document, c’est parce qu’il soutient les
trois autres processus de la Méthode @pte.
14
UQTR : Johanne Rocheleau
Le processus Définir permet de circonscrire ce qui sera inclus dans le SAMI c'est-à-dire de
faire le devis pédagogique du cours. Il s’agit alors de procéder à la schématisation ou au
découpage des contenus, d’identifier les méthodes et activités d’apprentissage qui
composeront la stratégie pédagogique, de décider des modes d’évaluation des apprentis-
sages qui composeront la stratégie d’évaluation des apprentissages, de convenir des médias
et de leur facture avec le conseiller pédagogique et de consigner le tout au cahier des
charges et au plan de cours. C’est aussi le moment de définir les objectifs d’apprentissage ou
d’identifier les compétences à développer. C’est ce processus qui est le plus important!
Le processus Diffuser s’effectue en deux temps : dans un premier temps, il s’agit de tester
l’ensemble afin de s’assurer de l’efficacité des ressources et des liens avant la mise en ligne
définitive. Des outils de bêtatest sont fournis à cette fin. Dans un second temps, il faut veiller
à l’encadrement des étudiants pendant la diffusion, par exemple en animant un forum de
discussion, en encourageant la participation à des conférences Web, en répondant aux
courriels et en donnant régulièrement un feedback aux étudiants afin de susciter et
maintenir leur motivation. Pour ces habiletés d’enseignement, nous vous référerons au site
« Enseigner à l’UQTR ».
15
UQTR : Johanne Rocheleau
1.3 LES LIMITES DE LA MÉTHODE @PTE
La Méthode @pte s’adresse avant tout aux professeurs des départements qui utilisent une
approche par objectifs ou une approche-programme par objectifs, soit 18 départements sur
23 à l’UQTR. Les professeurs qui évoluent dans des approches-programmes par
compétences, telles celles des départements des Sciences de l’éducation, d’Ergothérapie, de
Psychoéducation, de Chiropratique et de Sciences infirmières doivent se référer à leurs
directeurs de programme pour obtenir les lignes directrices de l’approche pédagogique dans
laquelle leur cours s’inscrit.
La Méthode @pte ne fera pas de vous un designer pédagogique, mais vous en saurez assez
pour appliquer une démarche en pédagogie universitaire qui vous permettra de motiver vos
étudiants et de favoriser leur réussite.
Bien que la Méthode @pte soit un outil d’accompagnement qui vous permet d’avancer dans
la réalisation de votre cours en ligne, il est important de convenir de la démarche que vous
adopterez avec le conseiller pédagogique qui vous est attitré afin de ne pas vous perdre ou
perdre inutilement un temps précieux. Au tout début du processus, il vous faut le rencontrer
pour établir le cahier des charges, qui est une sorte de plan de match.
Votre conseiller pédagogique est un spécialiste de la technologie éducative et il n’en est pas
à ses premières armes. Il connaît bien la clientèle de l’UQTR de même que les technologies
en usage. Il vous proposera des activités d’apprentissage optimales pour dégager avec vous
une stratégie pédagogique et une stratégie d’évaluation des apprentissages qui tiennent la
route et permettent aux étudiants de mieux apprendre. Il vous proposera de favoriser
certains médias plutôt que d’autres en regard de votre matière, des besoins de votre
clientèle et du mode de diffusion retenu.
Ce document est structuré en fonction des quatre processus de la Méthode @pte. Bien qu’ils
soient présentés dans l’ordre indiqué ci-dessus, des allers-retours constants sont à prévoir
en cours de réalisation d’un cours en ligne, ce qui aura pour conséquence de vous faire aussi
naviguer dans ce document.
Plusieurs icônes sont utilisées dans la Méthode @pte afin de souligner certains passages et
des vous fournir des informations complémentaires. Ces icônes sont :
16
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 3 - LES ICÔNES DE LA MÉTHODE @PTE
Vous pouvez télécharger ces icônes en vous rendant sur le site de la Méthode @pte à
www.uqtr.ca/enseigner/apte. Vous y trouverez de nombreuses ressources et tirés à part
que vous pourrez personnaliser.
17
UQTR : Johanne Rocheleau
2 GÉRER LE PROJET
Dans ce deuxième chapitre, nous allons discuter des aspects administratifs de même que de
la gestion du projet de design pédagogique de votre cours afin de vous accompagner dans
votre démarche, selon les pratiques en vigueur à l’UQTR.
La gestion de votre projet de design pédagogique de votre cours comprend généralement les
éléments suivants :
La phase de préparation qui consiste à mettre en place tout ce qui est nécessaire au
projet. Cela inclut les volets administratifs institutionnels (l’obtention de la
résolution de l’Assemblée départementale, l’établissement des modalités du contrat
et sa signature), l’engagement du personnel, souvent d’étudiants, la recherche des
sources et des documents de référence du cours de même que la rédaction du cahier
des charges. Si des autorisations de tournage sont requises dans des sites extérieurs,
c’est aussi le moment de débuter les démarches. C’est au professeur ou au chargé de
cours que reviennent ces tâches et le conseiller pédagogique assume son rôle-conseil
pour épauler le professeur.
18
UQTR : Johanne Rocheleau
La phase de réalisation qui consiste à réaliser les processus « Définir », « Faire le
design et développer » pour tous les thèmes abordés dans le cours. Au cours de cette
phase, il arrive souvent qu’on apporte des ajustements au plan de travail. Les tâches
et les responsabilités des différents acteurs pour cette phase sont présentées dans le
tableau 2.
La phase de diffusion qui porte sur le processus « Diffuser » et qui inclut, le
monitorage du cours incluant les bêtatests et l’apport des corrections. C’est bien sûr
le professeur qui est responsable du monitorage du cours.
Le processus « Gérer le projet » comprend six étapes qui s’étalent sur ces trois phases de
préparation, de réalisation et de diffusion :
Étape de préparation
Avant d’entreprendre le design pédagogique d’un cours en ligne, il faut obtenir toutes
les autorisations. Ensuite, on élabore le cahier des charges qui décrit le devis du cours
à produire, comment seront partagées les responsabilités et on y établit le plan de travail et
l’échéancier. On assure le suivi du plan de travail pendant la réalisation et on y apporte des
modifications si nécessaire. On procède ensuite au contrôle de qualité qu’on poursuit tout au
long de la première diffusion. On peut y apporter des corrections si nécessaires et au bout
du cycle de vie du cours, procéder aux mises à jour avant de reprendre un nouveau cycle.
19
UQTR : Johanne Rocheleau
devrez réaliser une démarche administrative qui consiste à obtenir les autorisations
nécessaires et à conclure un contrat avec l’institution.
S’engager dans le design pédagogique d’un cours en ligne est une aventure
enrichissante et plaisante qui nous fait réaliser qu’un cours est d’abord un système
organisé qui se déroule dans un cadre institutionnel. Il faut donc, dès le départ, baliser
l’aventure sur le plan administratif :
1. Pour débuter, vous devez obtenir une résolution de votre assemblée départementale
spécifiant que vous êtes mandaté pour réaliser la conception de votre cours ou
programme en ligne.
2. La résolution doit être acheminée par le directeur du programme au Décanat de la
gestion académique et des affaires professorales (DGAAP). C’est avec le doyen que vous
discuterez des modalités de votre cours en ligne, de la date de diffusion et de mise à jour
de votre cours, de l’échéancier des différents biens livrables et de la moyenne cible, etc.
C’est le DGAAP qui s’occupe de l’administration des contrats, qui en gère les modalités et
qui informe le Décanat des études de premier cycle ou le Décanat des études supérieures
et de la recherche, selon le cas.
3. Le DGAAP fera inscrire votre cours dans le carnet de commandes du SSPT en accord
avec le Vice-rectorat aux études de premier cycle et au soutient académique
(VREPCASA).
4. Le conseiller pédagogique attitré à votre cours vous contactera pour une première
rencontre au cours de laquelle il vous informera du processus de design pédagogique
d’un cours en ligne. Il vous présentera une esquisse du Cahier des charges et conviendra
avec vous de la démarche à entreprendre pour concevoir votre cours.
5. Selon le contrat élaboré au DGAAP, vous pouvez probablement engager des étudiants
pour rédiger des contenus notionnels, effectuer des recherches, réaliser des activités
d’apprentissage ou d’évaluation des apprentissages ou toute autre tâche susceptible de
vous aider à réaliser la conception de votre cours en ligne. Il vous faut alors recruter et
engager des étudiants selon les directives départementales. Il vous faut aussi établir le
plan de travail de ce ou ces étudiants.
6. Vous avez tout intérêt à rencontrer votre conseiller pédagogique sur une base régulière.
Il connaît la démarche et vous indiquera ce qui est le plus avantageux pour vous, tant
dans l’organisation de votre démarche que dans la réalisation du cours.
Dans le contrat que vous signerez avec le DGAAP, les biens livrables que vous vous engagez
à livrer sont appelés le contenu complet et cela fait référence aux termes de votre
convention collective. Le contenu complet d’un cours en ligne scénarisé comprend
généralement :
20
UQTR : Johanne Rocheleau
notation de même que les règlements institutionnels devant figurer au plan de
cours;
Les contenus notionnels, c'est-à-dire la matière enseignée : les concepts, les
processus ou procédures, les principes et les faits (chapitre 3 et 4);
La stratégie pédagogique c'est-à-dire chacune des méthodes et activités
pédagogiques, les documents s’y rattachant et les consignes permettant d’atteindre
les buts fixés (chapitre 3 et 4);
La stratégie d’évaluation des apprentissages contenant les méthodes et activités
retenues pour les évaluations formatives et sommatives incluant les travaux, les
minitests, les examens intra et final, etc. (chapitre 3 et 4);
Les médias et documents qui soutiennent le cours (chapitre 3 et 4);
Les droits d’auteurs à payer si nécessaires.
Concernant ce dernier point, il est possible d’acheter des droits d’auteurs pour
mieux illustrer un contenu donné. Par exemple, dans le cours COM 1001
« Communication des risques » de monsieur Raymond Corriveau, l’UQTR a acheté les droits
de diffusion de la série québécoise Tragédies produite par Vivavision en 2007. Bien que ce
soit une mesure exceptionnelle, c’est possible lorsque l’œuvre est directement liée au
contenu et à la nature du cours. Plus régulièrement, l’UQTR paie des droits d’auteurs pour
des articles ou des extraits de volumes. Il n’est cependant pas possible de payer des droits
pour certaines œuvres, par exemple, des extraits de films hollywoodiens ou des chansons
populaires.
Le contenu des cours diffusés en ligne doit être original, tout comme celui d’un cours
en présentiel. À cet effet, renseignez-vous auprès de votre conseiller pédagogique
pour l’utilisation des moyens visant à vous assurer de l’originalité de vos textes et médias,
car il arrive qu’on ait amassé des contenus depuis longtemps et qu’on les ait tellement
utilisés qu’ils deviennent nôtres et qu’on n’en connaisse plus la source. Dans ce cas, un
logiciel de reconnaissance des similitudes peut nous aider à les retrouver facilement.
Le cahier des charges est la prolongation du contrat qui lie l’UQTR et le professeur ou
le chargé de cours et qui vise le développement d’un cours en ligne scénarisé. C’est le
document dans lequel le cours commence à prendre forme, car c’est dans le cahier des
charges qu’on décrit les livrables, les contenus notionnels, les objectifs, la stratégie
pédagogique et la stratégie d’évaluation des apprentissages, le modèle médiatique, les
standards graphiques et techniques du cours, les fonctionnalités attendues et les choix
techniques de même que toutes les détails sur lesquels on s’est entendus (Pratt, 2008). C’est
en quelque sorte le plan de match pour la réalisation du cours en ligne. On y consigne aussi
toutes les informations qui soutiennent la gestion du projet : définition des rôles et des
responsabilités, budget spécial, étapes et échéancier de travail, de même que toutes les
informations jugées pertinentes pour la réalisation et la diffusion du cours. Les paroles
s’envolent, mais les écrits restent!
21
UQTR : Johanne Rocheleau
Le cahier des charges est un document évolutif, c'est-à-dire qu’il s’enrichit tout au long
du processus de design du cours. Il doit permettre aux membres de l’équipe d’identifier
leurs rôles et les responsabilités qui leur incombent tout en respectant le cadre et les
critères définis pour mener le cours à sa diffusion dans les meilleures conditions. Cependant,
lorsque les membres de l’équipe rencontrent des difficultés ou font des trouvailles
intéressantes qui pourraient enrichir le cours, il est probable qu’il faille rajuster le cahier des
charges pour refléter les modifications. On y centralise les informations puis on les copie
pour générer, par exemple, le plan de cours.
Au début de votre démarche, ce sont des informations ou des constats globaux que vous
consignerez au cahier des charges. Au fur et à mesure que se préciseront vos choix
pédagogiques et médiatiques, il est important de les noter au cahier des charges afin de
conserver une trace des raisons qui vous ont poussés à prendre certaines décisions. En ce
sens, le cahier des charges devient, à certains égards, une sorte de journal de bord.
Ces informations vous seront très utiles lorsque viendra le moment de mettre à jour
votre cours, habituellement au bout de quatre ans.
Nous allons maintenant voir en détail la structure que devrait avoir votre cahier des charges
et les informations qui devraient y être consignées.
Une fois que vous avec conclu un accord avec le DGAAP concernant votre cours en ligne, il
est possible que vous désiriez obtenir des ressources étudiantes qui vous aideront dans la
réalisation de votre cours. À cette fin, il est probable que votre directeur de programme ou
de département dispose d’une liste d’étudiants potentiels qui sont prêts à vous assister.
Votre assistant agira souvent comme votre représentant et il partagera votre rôle avec vous.
Il est donc très important que vous le choisissiez bien.
QUALITÉS
MOYENS DE S’ASSURER DE LEUR PRÉSENCE
RECHERCHÉES
22
UQTR : Johanne Rocheleau
QUALITÉS
MOYENS DE S’ASSURER DE LEUR PRÉSENCE
RECHERCHÉES
Des étudiants peu rigoureux, qui ne citent pas leurs sources ou qui
ne valident pas les informations ont mis quelques professeurs dans
l’eau chaude… Afin d’éviter que cela se produise, demandez aux
De la rigueur candidats de décrire comment ils valident leurs sources et quelles
méthodes ils utilisent pour les citer. Vous pouvez aussi leur
demander de définir ce qu’est le plagiat et de vous expliquer les
mesures qu’ils prennent pour l’éviter.
En plus de partager les tâches professorales avec un assistant, si vous le souhaitez bien sûr,
vous aurez à composer avec une équipe du SSPT qui vous accompagnera dans votre
démarche et qui réalise habituellement les tâches suivantes :
(CP) Le conseiller pédagogique, qui est le chargé de projet au SSPT qui coordonne
l’équipe, qui conseille le professeur ou le chargé de cours quant à la structuration du
23
UQTR : Johanne Rocheleau
cours, la composition des textes, le choix des méthodes et activités pédagogiques et
d’évaluation des apprentissages, qui voit l’élaboration du modèle médiatique et
approuve la réalisation des médias et la mise en ligne.
(Graph) Un ou des graphistes vont élaborer la ligne graphique et les feuilles de
styles qui vont donner au cours sa saveur particulière (ou look & feel). Ils réaliseront
ensuite les images en suivant cette ligne graphique et en formatant le texte selon les
paramètres fixés pour assurer l’homogénéité du cours. Les techniciens en
informatique suivront aussi cette ligne graphique dans la facture des éléments
multimédias.
(Tech.) Un ou des techniciens du laboratoire multimédia procéderont au
tournage et au montage des clips vidéo pendant lesquels vous vous adresserez aux
étudiants. Des séquences peuvent aussi être tournées à l’extérieur du laboratoire
lorsque cela est nécessaire, par exemple dans une usine.
(Tech.) Un ou des techniciens en informatique, qui réaliseront la programmation
des clips multimédias (souvent en format Flash) et certains exercices ou examens
interactifs de la Banque interactive de questions (BIQ) qui s’auto corrige et expédie
les résultats dans le système de diffusion des résultats (SYDRE).
(Corr.) Un ou des correcteurs qui réviseront les textes pour s’assurer de la qualité
de la langue.
(Int.) Un ou des intégrateurs qui intègreront les textes, les images, les clips vidéo et
multimédias, les documents de référence et les exercices ou activités d’évaluation
des apprentissages dans l’interface.
Tout comme pour un cours en classe, c’est au professeur (et à son assistant, le cas échéant)
que revient le mandat de développer le matériel pédagogique et de trouver les sources
documentaires pour lesquels l’UQTR devra payer les droits d’utilisation. Le conseiller
pédagogique qui vous est attitré vous fera des suggestions pour :
optimiser les méthodes et les activités pédagogiques en regard des besoins et
caractéristiques de la clientèle étudiante et de la technologie de diffusion retenue;
optimiser les méthodes et les activités d’évaluation formatives et sommatives en
regard des objectifs du cours ou des compétences visées et des possibilités offertes
par la technologie de diffusion retenue;
contrer l’isolement des étudiants du cours et les amener à être plus actifs dans leurs
apprentissages en leur fournissant des outils de traitement de l’information et en
leur donnant l’occasion de discuter des différents points de vue sur la matière afin de
mieux se l’approprier.
La décision finale concernant la facture du cours appartient au professeur, mais il est
recommandé de considérer les suggestions du conseiller pédagogique, parce que
suivre un cours en ligne pour l’étudiant implique une plus grande discipline et exige une
plus grande autonomie qu’il faut maintenir par des activités d’apprentissage engageantes et
stimulantes. Par contre, c’est le conseiller pédagogique qui approuve la mise en ligne d’un
cours lorsque ce dernier satisfait les critères de qualité exigés par l’institution. Il ne faut pas
oublier qu’un cours en ligne « sort » de l’institution et qu’il doit être le reflet des valeurs qui
24
UQTR : Johanne Rocheleau
y sont prônées. Un cours étant généralement composé de chapitres ou de thèmes, les étapes
de réalisation du tableau 2 s’appliquent à chacun des thèmes ou des chapitres.
TABLEAU 2 - RASCI : RÉPARTITION DES TÂCHES DE RÉALISATION D'UN COURS EN LIGNE
SCÉNARISÉ
Légende :
R : Réalise A : Approuve S : Soutient C : Conseille I : est Informé
Prof ou CC (SME) : Professeur ou chargé de cours ou Tech. : Technicien en tournage et montage et
expert de contenu programmeur en informatique
CP : Conseiller pédagogique Corr. : Correcteur (vérification linguistique)
Graph. : Graphiste Int. : Intégrateur
Prof
Étapes ou CC CP Graph Tech. Corr. Int.
(SME)
1. Analyse du contenu R R
2. Élaboration des thèmes et textes
R C S S
primaires
3. Design pédagogique et scénarisation S R I I I
4. Rédaction des textes finaux et des
R S
contenus
5. Élaboration de la bibliographie ou
Webographie, recherche des R C S
sources et des droits d’auteurs
6. Réalisation technique :
a. Pré-production
I S R R R
b. Production
c. Postproduction
7. Validation des choix pédagogiques R C I I I
8. Révision linguistique A C R
9. Correction R A C I
10. Validation finale R A C I
11. Implantation - mise en ligne A R S S R
12. Monitorage R C I
Le tableau 2 présente une charte RASCI (pour Réalise, Approuve, Soutien, Conseille et est
Informé) des responsabilités pour chacune des tâches de la phase de réalisation (Kosmala,
2009). C’est le professeur Harold Stolovitch, maintenant retraité de l'Université de Montréal
qui, le premier, a utilisé cet outil pour des projets de design pédagogique1. Comme on peut le
25
UQTR : Johanne Rocheleau
constater, votre rôle est celui d’expert de contenus (ou Subject Matter Expert – SME) et de
créateur du cours si vous regardez toutes les tâches pour lesquelles vous êtes qualifiés d’un
R (pour responsable). Si vous avez un assistant, il partagera ce rôle avec vous. Cependant,
l’équipe du SSPT vous aidera à atteindre vos objectifs. C’est le conseiller pédagogique qui est
le chargé de projet. C’est donc lui qui gérera l’équipe qui vous est assignée au SSPT et qui
approuvera les productions avant leur mise en ligne.
Il vous est aussi possible de définir les rôles en utilisant un organigramme de projet (voir
l’exemple de la figure 5). Dans cet exemple du projet CHAMANS (1999-2000) dont les
contenus portaient sur l’histoire de la colonisation du Saguenay/Lac-St-Jean, nous avions
répartis les contenus dans des scénarios d’apprentissage et des scénarios d’animation. En
tant que chargée de projet, nous supervisions l’équipe de production qui développait les
scénarios d’apprentissage, le graphiste avec lequel nous développions les scénarios
d’animation et les experts de contenus du CHAM (Centre d’histoire et d’archéologie de la
Métabetchouane) qui faisaient les photos des artéfacts, documentaient les événements
historiques et qui s’occupaient aussi de doter le CHAM d’une borne interactive reliée à
Internet.
26
UQTR : Johanne Rocheleau
Organigramme de projet
Légende :
S : Supervise C : Compose F : Fait DD : Design et développe
27
UQTR : Johanne Rocheleau
2. Cursus d’études : Où s’inscrit ce cours dans le programme d’études? Quels sont les
cours préalables? Quelles compétences particulières doivent-ils démontrer pour
rencontrer les préalables des cours suivants? Ont-ils un stage au même trimestre?
Quels sont les autres cours que les étudiants suivent au même moment? Quelle est la
charge de travail des étudiants pour ce trimestre? S’agit-il d’un cours obligatoire ou
optionnel? Votre cours s’inscrit-il dans une approche professionnalisante?
Toutes les informations que vous pourrez consigner concernant la clientèle étudiante sont
très précieuses, car elles permettront de prendre des décisions quant à la présentation des
contenus, les choix de méthodes et activités pédagogiques, le degré de détails des consignes,
le choix des méthodes et activités d’évaluation des apprentissages, etc. De plus, une équipe
est plus performante lorsque tous les membres ont une même vision du public cible pour
soutenir son processus d’apprentissage.
28
UQTR : Johanne Rocheleau
rédaction d’un plan de cours ». La rédaction du plan de cours suppose que vous avez
procédé au découpage ou la modélisation de votre contenu, mais s’il s’agit d’un nouveau
cours, cette étape n’est peut-être pas franchie. Dans ce cas, vous pourrez retrouver les
informations sur le découpage et la modélisation de votre contenu à la section 3.2.
Bien que le plan de cours ne soit dû que quelques semaines avant la diffusion du cours, vous
avez avantage à le débuter le plus tôt possible, en collaboration avec votre conseiller
pédagogique qui pourra vous éclairer sur les rubriques à compléter. Des gabarits de
rédaction des plans de cours sont disponibles sur le site du Décanat des études de premier
cycle à l’adresse http://www.uqtr.ca/premiercycle/verificationplancours.shtml.
Des formations à la rédaction des plans de cours sont offertes deux fois par
trimestre, au début et à la fin, afin de permettre aux professeurs et chargés de cours
d’adopter des pratiques optimales tout en bénéficiant des outils produits par le Vice-
rectorat aux études de premier cycle et au soutien académique (VREPCASA) et le Décanat
des études de premier cycle (DEPC). Ces formations sont annoncées par courriel par le SSPT
et il est facile de s’y inscrire en ligne.
LA DESCRIPTION DU COURS
Celle-ci se trouve sur le site du programme auquel le cours est rattaché. Elle comporte
ordinairement deux parties : la visée générale du cours ainsi que le contenu sommaire. On y
trouve aussi des indications relatives aux cours préalables. Cette description précise les
contours de la matière qui doit être couverte durant le cours. Le directeur du département
peut à cet effet demander des ajustements au plan que vous avez soumis afin d’assurer la
conformité avec les objectifs du programme et la similitude dans le cas de cours répétés.
L’article 6.5.5 du Règlement sur le cheminement des étudiants de premier cycle prévoit qu’en
cas de désaccord « […] entre l’enseignant et le directeur du département au cours du
processus de validation, le doyen en est saisi. Il effectue les consultations qu’il juge
appropriées, notamment auprès du directeur du comité de programme, et il rend une
décision qui peut être d’imposer un plan de cours pour le trimestre concerné. Il en avise
l’enseignant, le directeur du département et le directeur du comité de programme. La
décision du doyen est finale et sans appel. ». Mais ces situations sont très rares.
OBJECTIF GÉNÉRAL
L’objectif général (ou les objectifs généraux) du cours est toujours formulé du point de vue
de l’enseignant. Ce dernier annonce à l’étudiant son intention de formation. De l’objectif
général découlent les objectifs spécifiques. Habituellement, un maximum de trois objectifs
généraux est présenté de façon succincte dans cette section.
29
UQTR : Johanne Rocheleau
Chaque objectif décrit ce que le professeur fera avec ses étudiants en regard de la
description du cours et en quoi il s’engage. On verra souvent l’objectif principal du
cours commencer par : « Le professeur amènera l’étudiant à… », suivi de « En réalisant….. »,
puis de « ayant pour résultat… » .
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
Il est important de s'attarder à préciser les objectifs du cours. Voici quelques indications
susceptibles de guider le travail. Les objectifs sont précisés par des verbes d'action fixant ce
qui est attendu de l'étudiant. Les énoncés peuvent être de différents domaines (cognitif,
affectif, psychomoteur) et de différents niveaux (connaissance, analyse, synthèse) et
permettent de choisir les activités d’évaluation des apprentissages, de proposer des travaux,
d'élaborer des questions d'examens. Un outil, « Des objectifs ciblés à l’UQTR », a été réalisé
dans le cadre de la Méthode @pte pour vous aider à rédiger des objectifs. Contactez le SSPT
pour en obtenir une copie.
Vous trouverez une description détaillée de la méthode des 4C pour rédiger les objectifs
spécifiques d’apprentissage dans le chapitre 3, « Définir » à la section 3.3.1.
STRATÉGIE PÉDAGOGIQUE
Cette section concerne les moyens mis en œuvre pour présenter le contenu du cours. Bien
que les gabarits de plan de cours utilisent le libellé « formules pédagogiques ou stratégies
pédagogiques », dans le cadre du Programme d’accompagnement pédagogique, nous
préférons la terminologie « Stratégie pédagogique » qui inclut les méthodes et activités
pédagogiques retenues pour ce cours. Les méthodes pédagogiques peuvent se définir
comme étant la façon de s'y prendre pour favoriser, chez les étudiants, l'acquisition de
nouvelles connaissances ou le développement de compétences, tandis que les activités
pédagogiques concernent des segments ou tâches à réaliser pour atteindre un objectif
spécifique ou une sous-compétence. Il n’est pas nécessaire de décrire les activités
pédagogiques dans le plan de cours.
ÉVALUATION
Sous cette rubrique se trouvent les activités d'évaluation des apprentissages (examen,
travaux, test, rapports de fin de trimestre, entre autres) et leur pondération respective. Il
s'agit aussi d'indiquer si les travaux sont réalisés individuellement ou en équipe, si les
examens sont oraux ou écrits ou toute autre modalité pouvant influencer la notation. La
pondération accordée à la qualité du français est aussi indiquée. La fiche d'évaluation
précise les dates prévues pour les examens et la remise des travaux ainsi que le principe ou
la table de conversion des notes; ces précisions n'ont aucune valeur réglementaire. C'est
donc dire qu'elles peuvent être modifiées au cours du trimestre en cas de force majeure. Si
30
UQTR : Johanne Rocheleau
des modifications doivent être apportées à la fiche d’évaluation, référer à l’article 6.6.1 du
Règlement sur le cheminement des étudiants de premier cycle pour la marche à suivre.
RÉFÉRENCES
Il est utile au 1er cycle de référer à un ouvrage fondamental. Il faut éviter de trop longues
listes d'articles et surtout s'assurer qu'ils sont disponibles. Si des textes en anglais sont
ajoutés, renseignez-vous sur les habitudes en vigueur dans votre département. Les volumes
se commandent à la Coopérative universitaire Coopsco. Les notes de cours sont prises en
charge par le Service de l’imprimerie. Il faut remplir une fiche de référence pour chaque
article de revue. Ce service gère aussi la vente des notes de cours. Des textes, en format
numérique, peuvent aussi être déposés sur le portail du cours.
Il est préférable, pour les articles en version numérique, de mettre le lien Proxy2 qui
mène vers les serveurs de la bibliothèque. Cela permet à la bibliothèque de verser les
droits d’auteur et à l’étudiant, de se familiariser avec les outils et bases de données de la
bibliothèque. N’hésitez pas à consulter le personnel de la bibliothèque pour apprendre à
créer et organiser vos liens Proxy.
AUTRES INDICATIONS
Certains professeurs ajoutent les précisions suivantes : les attentes qu'ils ont vis-à-vis des
étudiants (ponctualité, présence aux cours, aux ateliers ou aux séances de laboratoire,
habillement, cellulaires, portables), les coordonnées de leur bureau (local, heures de
disponibilité, numéro de téléphone, courriel et délais de réponse) ou autres.
Dans le cas d’un cours en ligne, le professeur doit de plus préciser dans cette section
quels modes de communication seront privilégiés avec les étudiants. Il peut aussi y
définir des règles d’éthique pour la participation au forum de discussion ou lors de
rencontres en conférence Web. Si votre cours est fondé sur une suite d’articles, rencontrez
votre bibliothécaire pour savoir si les droits ont été payés pour ces articles ou s’il faut que
l’UQTR paie des redevances. Il est possible que votre bibliothécaire vous invite à mettre des
liens Proxy dans votre liste de documents de références afin de diriger les étudiants vers ces
ressources tout en s’assurant de payer les droits.
31
UQTR : Johanne Rocheleau
Méthodes pédagogiques : amalgames d'activités pédagogiques qui visent l'atteinte
d'un objectif spécifique d'apprentissage. Ex.: étude de cas, séminaire, analyse
comparative, etc.
Il est probable qu’au début du design de votre cours en ligne, vous n’ayez qu’une
vague idée de la stratégie pédagogique que vous développerez. Cependant, en
progressant dans le processus de design et en discutant avec votre conseiller pédagogique,
32
UQTR : Johanne Rocheleau
vous serez en mesure de préciser les méthodes et les activités pédagogiques de votre cours
et de reporter ces informations dans le cahier des charges. Dans le tableau 3, on constate
que les activités pédagogiques énoncées dans le coin inférieur droit sont dites de
motivation, de montage et de rodage. Ces termes sont relatifs aux moments de
l’apprentissage et vous seront expliqués en détail dans le chapitre 3.
Plusieurs outils peuvent vous permettre d’élaborer votre stratégie pédagogique globale et
de la décomposer jusque dans ses plus petits éléments. Par exemple, vous pouvez utiliser un
logiciel de modélisation pour représenter l’ensemble des méthodes et activités
pédagogiques qui composeront votre stratégie pédagogique. Vous pouvez aussi la décrire en
détail dans le plan de cours. De plus, il vous est possible de définir votre stratégie dans le
plan de travail qui se trouve dans le Portail de cours. Votre conseiller pédagogique peut
aussi vous fournir un gabarit qui tient compte des périodes allouées à l’étude et aux
examens, s’il y a lieu (voir les chapitres 3 et 4). Aussi, tout comme pour le modèle de
connaissances, vous pouvez modéliser votre stratégie pédagogique et même la coller à votre
modèle de connaissances afin d’associer les meilleures méthodes et activités pédagogiques
en regard des contenus à traiter.
Le modèle pédagogique de votre cours comprend aussi votre modèle d’évaluation des
apprentissages. Encore ici, on retrouve les mêmes niveaux hiérarchiques, la stratégie
d’évaluation des apprentissages incluant les méthodes d’évaluation formatives et
sommatives et des activités d’évaluation qui peuvent s’inscrire dans ces méthodes ou être
indépendantes (tableau 4). Voici comment nous les définissons :
33
UQTR : Johanne Rocheleau
Niveaux Exemples Commentaires
sur les examens, etc. tout en respectant le Règlement relatif
à la qualité du français. On vise à
mesurer l’atteinte des objectifs
généraux du cours.
Coévaluation
Autorégulation
Cependant, pour d’autres cours en ligne, certains professeurs ont choisi des modèles
différents. Par exemple, un microprogramme en communication des risques de
monsieur Raymond Corriveau est fondé sur une simulation d’une ville et de tout ce qui s’y
passe habituellement. Certains cours reproduisent des environnements professionnels alors
34
UQTR : Johanne Rocheleau
que d’autres vont puiser dans des métaphores et des analogies. Il y a même des cours qui
présentent presque exclusivement des vidéos explicatives.
De quelle manière entendez-vous débuter les travaux pour votre cours? Disposez-vous des
contenus ou devez-vous faire de la recherche pour élaborer un nouveau cours? Avez-vous
embauché un assistant? Toutes ces questions sont à prendre en considération pour élaborer
votre plan de travail en regard de l’échéancier de livraison de votre contenu complet indiqué
dans votre contrat.
Combien de temps vous faudra-t-il pour préparer votre contenu complet? Cela est bien
différent d’une personne à l’autre. Afin d’établir un échéancier raisonnable, tentez de définir
combien de temps vous, et éventuellement votre assistant, y mettrez chaque semaine. Vous
pourrez ensuite rencontrer votre conseiller pédagogique pour définir votre plan de travail
et l’inscrire dans le Cahier des charges. Estimez la somme de travail à faire en vous
questionnant sur ce dont vous disposez et ce que vous n’avez pas. Par exemple, si vous
donnez ce cours en classe depuis plusieurs années, vous disposez probablement de tous les
contenus et votre stratégie pédagogique peut probablement être adaptée pour diffusion.
Votre travail consistera surtout à rédiger les explications que vous donnez habituellement
aux étudiants et à transposer les méthodes et activités pédagogiques ou d’évaluation des
apprentissages que vous faites en classe pour les mettre en ligne. Par contre, s’il s’agit d’un
nouveau cours, il vous faut d’abord faire une recherche afin de réunir les contenus, ce qui
implique de nombreuses heures de lecture.
Voici un exemple d’un plan de travail4 élaboré pour le cours GCO1005 Planification et
programmation des activités de communication (3 crédits) de monsieur Raymond Corriveau
35
UQTR : Johanne Rocheleau
(tableau 5). Dans cet exemple, on constate que le professeur doit investir minimalement
118 jours de travail pour préparer et réaliser son cours et assurer la première diffusion,
dont 111 jours de travail préparatoire avant la première diffusion. Ce nombre de jours
n’inclut pas la supervision des étudiants, car il n’est pas possible de l’estimer justement
avant une première diffusion. Pour le personnel du SSPT, il faudra 174 jours pour faire le
design du cours, réaliser les médias et procéder à leur intégration. Si monsieur Corriveau
travaillait à temps plein sur son projet, il lui faudrait près de 24 semaines pour concevoir et
diffuser son cours une première fois. Comme il faut livrer les contenus notionnels plusieurs
mois avant la première diffusion, on conçoit que le travail de rédaction doit débuter au
moins deux semestres avant la première diffusion. Dans cet exemple, vous constaterez que
la plupart des contenus notionnels avaient été rédigés par monsieur Corriveau avant le
printemps 2010. Si vos contenus notionnels ne sont pas du tout rédigés, vous devrez ajouter
environ 78 jours (maximum) en ce basant sur le calcul suivant :
En retirant le temps alloué aux deux examens, il reste 39 heures de cours. Une heure
de cours équivaut à environ 6 à 8 pages-écrans, donc un maximum de 312 pages-
écrans. Les capacités moyennes de rédaction sont de 4 pages-écrans par heures, donc
78 jours, soit un semestre complet.
TABLEAU 5 - PLAN DE TRAVAIL ET ÉCHÉANCIER DU COURS GCO1005
36
UQTR : Johanne Rocheleau
Principales étapes de réalisation d’un cours en ligne Prof / SSPT /
jours jours
Échéancier GCO1005
5. Validation des choix pédagogiques (texte, évaluation et multimédia) 2 2
6. Production technique WEB - 15 novembre 2010
6.1. Pré production
6.1.1. Mise en place des commandes 5
6.2. Production
6.2.1. Créations de graphiques, de flash, etc. 2
6.3. Post production
6.3.1. Validation par CP 7
6.3.2. Validation par le professeur 7 7
6.3.3. Corrections 2 7
6.3.4. Implantation 14
37
UQTR : Johanne Rocheleau
Principales étapes de réalisation d’un cours en ligne Prof / SSPT /
jours jours
Échéancier GCO1005
11.7. Création du portail de cours 1 2
11.8. Arrimage avec la formation continue 1 1
11.9. Modalités administratives (contrats, etc,) 1
14 Corrections 6 1
15 Remise de notes 1
118 174
Si concevoir un cours est exigeant, il faut cependant songer que la diffusion est beaucoup
moins exigeante que pour un cours en classe et ce pour une période de quatre ans. La
supervision des étudiants est partagée avec le SSPT qui en assure le soutien technique. Le
professeur supervise les étudiants sur le plan pédagogique et communique avec eux dans le
forum, par courriel ou par des messages placés sur le Portail de cours. On demande aux
professeurs de répondre à leur courriel à l’intérieur d’une période de 48 heures, mais plus
les réponses sont rapides, mieux les étudiants évoluent. Six mois avant la fin de la dernière
diffusion prévue, une évaluation du cours s’impose. En compagnie du conseiller
pédagogique, le professeur évalue les mises à jour à faire et dresse un nouveau plan de
travail qui sera acheminé au DGAAP pour une nouvelle demande de financement. Et le cycle
recommence!
La phase de réalisation est assurément la plus longue pour le SSPT et elle s’étale souvent sur
plus d’un semestre. C’est l’équipe technique dirigée par le conseiller pédagogique qui la
réalise.
À titre indicatif, le tableau 6 qui permet d’évaluer l’ampleur de la tâche dévolue aux
membres de l’équipe du SSPT. Il est à noter que les heures indiquées sont approximatives,
car elles découlent d’une moyenne. Ces données sont issues de l’expérience de terrain et ces
estimations sont fondées sur un cours présentant environ 300 pages-écrans. À ces heures, il
faut ajouter les temps de tournage et de montage de chaque clip vidéo qui varient en
fonction de la complexité des scènes à tourner, des lieux de tournage, des équipements à
déplacer et installer, etc.
38
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 6 - ESTIMÉ DU TEMPS REQUIS
Votre conseiller pédagogique pourra vous informer du temps nécessaire à la réalisation des
clips et vous expliquer précisément ce qu’il vous faut faire. Il vous informera de
l’avancement des travaux et, évidemment, il vous demandera de valider les produits
multimédias au fur et à mesure.
Cependant, le plan de travail n’est pas coulé dans le béton. Si vous ou l’équipe technique
rencontrez des ennuis, il suffit d’en discuter et de convenir de nouveaux échéanciers. Si les
changements sont mineurs et que la date de diffusion n’est pas modifiée, vous et votre
conseiller pédagogique pouvez convenir des modifications ou d’un nouveau plan de travail.
Par contre, si des modifications repoussent la date de diffusion, il faut consulter le DGAAP.
Pour faire le suivi de votre plan de travail, rien de mieux que de communiquer souvent avec
votre conseiller pédagogique ou de partager ensemble un calendrier ou un fichier du plan de
travail dans lesquels peuvent être notées toutes les modifications ou états d’avancement des
39
UQTR : Johanne Rocheleau
divers travaux : ligne graphique et médiatique, production des médias, intégration,
programmations diverses, validation et correction, etc.
Pour procéder à un bêtatest, on peut impliquer les étudiants représentatifs de ceux qui
suivront le cours, en leur demandant de vous donner l’heure juste sur les contenus, les
médias, les méthodes et activités d’apprentissage et d’évaluation, de même que sur tous les
aspects techniques. Le chapitre 5 fournit une liste des indicateurs à cette fin. Choisissez,
parmi cette liste, les points sur lesquels vous voulez insister et demandez à ces étudiants ou
à des collègues d’évaluer votre cours.
Ce ne sont pas tous les professeurs qui conduisent les bêtatests, mais cette pratique
vous est fortement recommandée. Elle vous permet de bonifier votre cours et de
vous assurer de son adéquation en regard du groupe/classe.
Si votre temps et votre budget vous le permettent ou si encore vous désirez publier sur
votre démarche, il est possible de réaliser une expérience très enrichissante qu’on peut faire
à peu de frais avec la technique du Think Aloud5. Il s’agit de cibler des contenus et des
activités d’apprentissage et de demander à un ou des étudiants de s’y engager en pensant
40
UQTR : Johanne Rocheleau
tout haut. On les filme pendant l’activité en prenant soin de capter aussi l’écran. Cela nous
permet de voir comment les étudiants naviguent dans le cours, combien de temps ils passent
en moyenne sur une page-écran, comment ils perçoivent le contenu et comment ils le
traitent, etc. Des données très intéressantes peuvent être colligées, analysées et les
conclusions peuvent être réinvesties dans votre prochain cours en ligne ou lors de la
révision de ce cours.
2.3 EN CONCLUSION
Ce chapitre vous a présenté les aspects administratifs de la production d’un cours en ligne.
Le cahier des charges est le document dans lequel on consigne toutes les données
pertinentes qui nous permettront de définir notre cours et surtout, de planifier et de
répartir le travail.
Vous connaissez maintenant les tâches qui vous incombent et celles qui appartiennent au
SSPT et vous êtes informés des durées de production et des échéanciers. Ça semble
beaucoup plus difficile que ça ne l’est. La démarche de design pédagogique d’un cours en
ligne est vraiment une activité plaisante et enrichissante.
Saviez-vous que plusieurs professeurs ayant produit un cours en ligne ont ensuite
refait de design pédagogique de leurs cours en classe ? Quand on réalise une
démarche de design pédagogique, on se rend compte qu’un cours est un système dans lequel
toutes les composantes sont interreliées et qu’il existe de nombreux moyens pour enrichir la
démarche d’apprentissage des étudiants.
41
UQTR : Johanne Rocheleau
3 LE PROCESSUS DÉFINIR
Définir votre SAMI, c’est établir votre plan de match et aligner les composantes afin de
développer votre cours et d’en assurer la diffusion. La définition permet d’élaborer les
modèles de base de votre cours :
Si nous utilisons le terme « modèle », c’est qu’il s’agit d’une structure personnalisée qui sera
réutilisable et adaptable pour vos autres cours, les cours donnés par un professeur ou un
chargé de cours étant habituellement connexes. C’est comme les voitures, elles ont, en
apparence, des structures similaires, mais certaines nous conviennent davantage et on aime
bien les personnaliser! Il existe de nombreux modèles, mais rien ne surpasse les modèles
conçus sur mesures.
Dans ce chapitre, nous expliquerons comment définir les modèles de votre cours, qu’il se
donne en ligne, en formation hybride ou en présentiel. En effet, les professeurs et les chargés
de cours qui évoluent dans des programmes s’appuyant sur les technologies, les défis sont
nombreux et tout aussi exigeants que pour ceux qui réalisent des cours hybrides ou en
ligne :
Pour les cours hybrides ou en ligne, tous les contenus, méthodes et activités
d’apprentissage et d’évaluation des apprentissages qui sont programmés doivent
être autoportants et réutilisables, et ce, pour quatre ans. Il faut tout prévoir et
recenser tout ce que vous dites en classe, car tout doit être saisi ou capté.
42
UQTR : Johanne Rocheleau
Les cours offerts à distance, grâce à la conférence Web et la visioconférence exigent,
quant à eux, l’utilisation de méthodes pédagogiques pour susciter la participation
des étudiants par une animation inclusive et l’utilisation de diverses fonctionnalités.
Mais avant de s’engager dans toutes ces tâches, il y a des principes de base importants à
respecter : l’alignement constructif de votre cours, l’apprentissage actif et le principe de
supplantation (3.1).
Pour faire des choix éclairés et cohérents dans la définition de votre cours et en faire un
système d’apprentissage harmonieux et complet, il faut des lignes directrices sur lesquelles
s’appuyer. Et des principes de cet ordre en design pédagogique, il y en a beaucoup!
Cependant, pour les besoins de la Méthode @pte, nous avons choisi de nous limiter à trois
grands principes qui sont sans doute les plus « fondamentaux » de la profession et qui ont
fait leurs preuves depuis longtemps, qui ont été enrichis et qu’on retrouve sous différents
vocables.
43
UQTR : Johanne Rocheleau
les objectifs, les méthodes et activités pédagogiques et d’évaluation des
apprentissages.
Il est possible que ces principes ne vous suffisent pas, car bien d’autres principes de la
technologie éducative et du design pédagogique pourraient aussi s’appliquer. Cependant, si
tel est votre cas, consultez votre conseiller pédagogique qui pourra vous aiguiller vers des
orientations qui s’appliqueraient davantage à votre matière, vos étudiants et votre
enseignement selon le mode de diffusion retenu.
Le principe de correspondance entre les différentes composantes de votre cours est appelé
« alignement constructif ». Pour avoir une bonne idée de ce qu’est l’alignement constructif
pour l’apprentissage, visionner le film Teaching Teaching and Understanding Understanding
qui présente la Taxonomie Solo développée au Danemark. Bien que la Méthode @pte ne soit
pas fondée sur cette taxonomie, vous y retrouverez beaucoup de similitudes. Le terme
« alignement constructif » met aussi l’accent sur la construction de connaissances par
l’étudiant.
44
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 6 - L’ALIGNEMENT CONSTRUCTIF D’UN COURS (TIRÉ ET TRADUIT LIBREMENT DU FILM
TEACHING TEACHING AND UNDERSTANDING UNDERSTANDING)
45
UQTR : Johanne Rocheleau
Ne vous préoccupez pas ni des couleurs, ni des formes dans ce tableau. Cela sera
discuté dans la section « Rédiger les objectifs d’apprentissage ».
Dans la cadre de la Méthode @pte, nous avons construit un ensemble d’exemples qui repose
sur le principe de l’alignement constructif, dont l’outil « Des combinaisons gagnantes » que
vous retrouverez dans la section 3.3. Dans un extrait de cet outil (tableau 7), les étudiants en
sont à leurs premiers balbutiements avec les concepts d’ergonomie cognitive pour le design
des interfaces d’apprentissage. Dans ce domaine, la terminologie est complexe et les
différences entre les instances de ces concepts sont subtiles; on combine à la fois des notions
de neuropsychologie, de pédagogique et d’interaction personne-machine. En début de
trimestre, pour permettre aux étudiants de se les approprier afin de pouvoir les appliquer
par la suite, nous avons choisi trois activités d’apprentissage pour atteindre cet objectif :
Les étudiants doivent se faire une première idée en lisant les trois textes fournis.
Ils schématisent individuellement les concepts à l’étude avant le cours.
En classe, ou en conférence Web VIA, ils devront commenter leurs modèles
collectivement afin de pouvoir porter un jugement sur leur propre modèle et ceux de
leurs collègues.
L’évaluation portera sur l’exhaustivité et la justesse du schéma expliquant les trois instances
du concept de même que sur le processus. Les critères d’évaluation sont fournis dans les
consignes données à l’étudiant.
Lisibilité
C C C
C C C
Principe de Principe de
Principe d'évocation
signifiance prononçabilité
La figure 7 (réalisée à l’aide du logiciel Mot 2,3) présente l’avancement des travaux d’une
étudiante qui a dégagé les principes- de la lisibilité sémantique d’un texte. Le professeur ou
le chargé de cours pourra émettre une rétroaction formatrice aux étudiants. Ici, il est
question d’évaluation formative puisqu’il s’agit d’interaction et de rétroaction. Plus encore, il
s’agit de coévaluation car les étudiants sont amenés à commenter les modèles dégagés, ce
qui les conduit inévitablement à comparer leurs modèles et à s’enrichir des avancées des
autres. Dans la figure 7, l’étudiante pourra donc revoir son modèle et ajuster sa
46
UQTR : Johanne Rocheleau
compréhension du concept de lisibilité avant de soumettre son schéma et de décrire sa
démarche qui feront l’objet de l’évaluation sommative.
Peut-être avez-vous noté, dans cet exemple, que ce sont les étudiants qui ont eux-
mêmes traité le contenu avant le cours et qui en ont discuté ensemble pendant le cours
afin de parfaire leur compréhension, que ce soit en situation présentielle, hybride ou en
ligne. Cette façon de faire est une alternative intéressante à l’enseignement magistral. Dans
cette perspective, le professeur ou le chargé de cours prend un rôle de guide et d’animateur
qui responsabilise les étudiants. Sa préparation de cours est différente, car il ne s’agit plus
de préparer un exposé sur le sujet, mais de fournir des ressources documentaires et des
outils qui permettront aux étudiants de traiter l’information et de développer des
connaissances utiles pour leur carrière. En fin de compte, la préparation de cours aura été
sensiblement moins longue pour le professeur ou le chargé de cours, mais combien plus
enrichissante pour les étudiants qui auront dû s’investir dans leurs apprentissages.
7 Plusieurs études révèlent qu’il est faux de croire que les Digital Natives connaissent la technologie. Plusieurs
études ont démontré qu’ils ignorent le fonctionnement des logiciels-outils et des outils de recherche à d’autres
fins que le réseautage social. De plus, ils ne valident pas l’information qu’ils retrouvent sur Internet.
8 Le Pearltrees de Johanne Rocheleau (peusdo : Mattao) est enrichi continuellement. Il comprend de nombreuses
ramifications, dont une perle portant sur la pédagogie universitaire qui contient à son tour une perle sur la durée
de l’attention. Il est offert en partage et vous n’avez qu’à l’explorer pour y prendre les documents que vous jugez
intéressants. Servez-vous!
47
UQTR : Johanne Rocheleau
présentée dans les dix premières minutes d’un exposé et de 20% seulement de l’information
présentée dans les dix dernières minutes.
Prenons le cône de Dale (figure 9). D’emblée, il faut dire que les pourcentages de la colonne
de gauche n’ont aucun fondement scientifique et que ce n’est pas Dale qui les ait inscrits,
mais une firme de formation américaine. Le principe sous-jacent est le suivant : plus
nombreux sont les sens impliqués dans le traitement de l’information, plus le cerveau est
sollicité et plus il y a de traces d’apprentissage, donc un meilleur réseau neuronal qui
s’inscrit dans le cerveau. Plus le réseau neuronal est solide, plus l’étudiant a des chances de
recouvrer l’information. En ce sens, le mode actif est à privilégier, car l’étudiant qui
manipule l’information se l’approprie davantage. Puisque le meilleur apprentissage survient
alors que les étudiants interagissent et discutent d’un objet d’apprentissage, les méthodes
48
UQTR : Johanne Rocheleau
pédagogiques qui devraient être favorisées dans l’enseignement universitaire sont donc
celles qui se situent à la base du cône.
On définit l’apprentissage actif comme étant une méthode pédagogique qui engage les
étudiants dans leurs processus d’apprentissage. Comme le souligne Prince (2004),
l’apprentissage actif requiert, de la part des étudiants, qu’ils réalisent des activités
d’apprentissage signifiantes tout en réfléchissant à ce qu’ils font, que ce soit en classe ou lors
de leurs périodes d’étude. Ces activités peuvent être coopératives ou collaboratives ou
s’inscrire dans une approche par problème. Prince (2004) souligne que :
les activités coopératives réunissent des étudiants qui visent un même but, mais
qui seront évalués individuellement;
les activités collaboratives réfèrent à toutes les méthodes que les étudiants
utilisent lorsqu’ils travaillent en petits groupes pour l’atteinte d’un but commun.
Dans ce type d’activités, l’évaluation porte tant sur les interactions que sur le produit
des travaux et des échanges
l’approche par problème consiste à mettre les étudiants en face d’un nouveau
problème, tout en sachant qu’ils ne possèdent ni les fondements théoriques ni le
savoir-faire pour résoudre ce problème. C’est par l’investigation, la coopération et la
collaboration qu’ils résoudront ce problème de manière autonome et autodirigée.
3.1.2.1 FAUT-IL ABANDONNER L’EXPOSÉ MAGISTRAL?
Heu.... Il faut l’aménager pour le rendre plus dynamique. Mais d’abord, il faut préciser que
l’exposé magistral ne se déroule pas qu’en salle de cours. Les cours scénarisés en ligne
comptent une grande part de contenus présentés de la même manière qu’un exposé
magistral en présentiel. Il en est de même pour les visioconférences et les conférences Web
qui peuvent aussi servir à présenter des exposés magistraux.
Nous ne croyons pas qu’il faille abandonner l’exposé magistral ni les lectures obligatoires,
mais plutôt qu’il faille les combiner à d’autres activités qui amènent les étudiants à interagir,
tant avec le contenu qu’avec leurs pairs. Comme le souligne France Henri (2001), il faut
passer d’une logique d’enseignement à une logique d’apprentissage. Lors d’un exposé
magistral, Prince (2004) suggère de faire une pause de deux minutes toutes les 10-15
minutes afin de permettre aux étudiants de comparer leurs notes ou de discuter des points
qu’ils trouvent les plus importants. Ce qui est le plus important, c’est de varier les activités
d’apprentissage afin que tous les étudiants de tous les styles d’apprentissage apprennent.
C’est à cette fin que les outils « Tablez sur la diversité » et « Des combinaisons gagnantes »
ont été conçus. Vous les retrouverez à la section 3.4 de ce document.
Comment fait-on pour choisir les médias d’apprentissage? Évidemment, cela dépend du
mode de diffusion retenu, car certains médias peuvent être utilisés facilement en présentiel
alors qu’ils se prêtent moins à la conférence Web, à la visioconférence ou aux cours
scénarisés en ligne. Et vice versa! Mais dans tous les cas, on doit se poser des questions pour
49
UQTR : Johanne Rocheleau
chacune des méthodes pédagogiques qu’on aura définies lors de l’élaboration du modèle
pédagogique de notre cours :
Quelle est la tâche principale de l’étudiant ou des étudiants dans cette méthode ou
activité pédagogique?
Quelles sont les dimensions de la tâche? Par exemple doit-il :
o faire de la recherche sur l’Outil de découverte ou sur Internet?
o traiter l’information en complétant des grilles comparatives ou en surlignant
des passages, complétant son journal de bord, etc.?
o créer un document (carte conceptuelle, tableau xls, texte, présentation ppt,
liste de signets, etc.)?
o réaliser des exercices, répondre à des questions ouvertes ou à choix
multiples, faire des mots croisés, etc.?
o organiser des rencontres, des contenus, des projets?
o communiquer de l’information par courriel, dans un forum, sur un blog, lors
d’une présentation, lors d’un séminaire en conférence Web, etc.?
o collaborer avec d’autres étudiants en utilisant les outils du Web 2.0 ou en
participant à un travail en équipe en classe?
Selon le mode de diffusion, quels sont les médias potentiels qui peuvent soutenir la
tâche de l’étudiant et quels sont leurs avantage et inconvénients?
Quel est l’impact du média choisi sur les tâches d’enseignement?
C’est lorsqu’on a répondu à ces questions qu’on peut plus facilement examiner la tâche
d’apprentissage de l’étudiant et lister les outils qui viennent soutenir cette tâche. Pour nous
aider, trois principes sont particulièrement utiles :
Dans le plateau de droite, les tâches de l’étudiant ou celle du professeur, dans celui
de gauche, les fonctionnalités d’un outil. Plus l’étudiant est actif dans ses
apprentissages, plus la balance penchera à droite, car plus grandes sont les activités
de traitement de l’information par l’étudiant. Même chose pour le volet
enseignement. Par contre, si l’étudiant est en mode de réception, le plateau sera plus
50
UQTR : Johanne Rocheleau
lourd du côté gauche, car le média sera programmé pour présenter les clips vidéo,
les textes, les animations, etc. Le principe de supplantation permet d’alléger des
opérations mentales en dirigeant l’attention sur ce qui est essentiel (Tremblay,
1986).
Par exemple, supposons que vous donnez votre cours en ligne et que vous
avez un examen intra qui porte sur les concepts de base de votre cours. Vous
avez prévu des questions à choix multiples et quelques questions à
développement que vous avez utilisées plusieurs fois dans vos cours en présentiel.
En quoi votre tâche et celle de l’étudiant sont-elles changées? Quelles sont les tâches
qui sont prises en charge par le média? Dans le tableau 8, on constate que le
professeur doit créer beaucoup plus de questions à choix multiples afin qu’elles
soient distribuées de manière aléatoire pour contrer la tricherie (imaginez deux
étudiants qui font leur examen côte à côte!). Son effort de préparation est donc plus
grand. Par contre, son effort de correction sera nul pour les questions à choix
multiples, car la Banque interactive de questions (BIQ) corrige et envoie directement
les résultats au Système de diffusion des résultats (SYDRE). Les questions ouvertes
devront être corrigées par le professeur ou son assistant et les résultats devront être
saisis dans le SYDRE. Pour l’étudiant, la tâche reste sensiblement la même, sauf que
la BIQ lui indique les questions omises. Plusieurs formats de présentation des
questions peuvent être utilisés dans la BIQ et il est possible d’inclure plusieurs types
de questions à choix multiples.
TABLEAU 8 - COMPARAISONS DES TÂCHES
51
UQTR : Johanne Rocheleau
La sélection des médias d’apprentissage peut s’opérationnaliser à partir du principe général
de sélection négative (Tosti et Ball, 1969), qui veut que des solutions s’éliminent d’elles-
mêmes aussitôt qu’elles ne satisfont les besoins techniques ou pédagogiques du système
d’apprentissage. Par exemple, l’utilisation du projecteur data est éliminée d’emblée lorsque
le mode de livraison du système d’apprentissage utilise la télématique. Aussi, un média qui
ne peut pas représenter le mouvement, comme la bande audio, est éliminé pour présenter
les mouvements en activité sportive, etc. Le principe de sélection négative suppose qu’un
inventaire des médias d’apprentissage potentiels est disponible.
Examinons en quoi les tâches de l’étudiant diffèrent selon les modes de diffusion :
TABLEAU 9 – LES DIFFÉRENTES TÂCHES SELON LES MODES DE DIFFUSION
Cours en ligne
Tâche de Mode Conférence scénarisés
Visioconférence
l’étudiant présentiel Web (apprentissage
autonome)
Se rendre à la Utiliser l’Outil de Partager son Utiliser le lien
bibliothèque ou découverte écran et utiliser vers l’Outil de
utiliser l’Outil après ou avant la l’Outil de découverte
Faire une
de découverte visioconférence découverte pendant le
recherche
en classe si les pendant le cours
portables sont cours
autorisés
Utiliser un Utiliser un Utiliser les Utiliser des
surligneur / surligneur / outils de progiciels pour
Compléter des Compléter des traitement de surligner,
grilles papier / grilles papier / l’interface / En annoter, faire
faire un schéma faire un schéma atelier, partager des schémas ou
Traiter les / Annoter les l’écran et compléter des
informations documents en compléter des grilles
utilisant Active grilles avec des
Inspire progiciels /
Faire un schéma
dans le tableau
blanc interactif
Utiliser le Utiliser le En atelier, Télécharger
manuel ou le manuel ou le télécharger l’exercice et
document document l’exercice, réaliser
suggéré et faire suggéré et faire partager l’écran l’exercice en
Faire des
les exercices à les exercices à la et réaliser utilisant le
exercices
la main ou avec main ou avec un l’exercice en progiciel
un portable portable utilisant le suggéré
progiciel
suggéré
Assister à un Prendre des Prendre des Prendre des Prendre des
exposé notes à la main notes à la main notes à la main notes à la main
magistral ou utiliser un ou utiliser un ou utiliser un ou utiliser un
52
UQTR : Johanne Rocheleau
Cours en ligne
Tâche de Mode Conférence scénarisés
Visioconférence
l’étudiant présentiel Web (apprentissage
autonome)
traitement de traitement de traitement de traitement de
texte texte texte texte
Discuter en Discuter en En atelier, N/A
classe et classe et discuter et
prendre des interclasse et utiliser le
Faire un travail notes (à la main prendre des tableau blanc
en équipe ou avec un notes (à la main interactif –
portable) ou avec un sauvegarder les
portable) informations en
les copiant
Faire un schéma Faire un schéma En atelier, Utiliser un
à la main en utilisant utiliser le modélisateur de
Active Inspire partage d’écran son choix
Faire un schéma
et faire un
schéma avec
Mind42
Lever la main Lever la main ou Répondre au Répondre au
Participer à un ou voter avec voter avec sondage avec sondage dans le
sondage Turning Point Turning Point l’outil intégré forum de
dans VIA discussion
Participer de Participer de Utiliser la Participer à un
vive voix vive voix fonction « Lever Wiki, à un forum
Participer à une la main » et de discussion,
discussion en participer de etc.
grand groupe vive voix ou
participer à un
Wiki
Voir et discuter Voir et discuter Voir la vidéo en Regarder la
en direct en direct direct / Utiliser vidéo et la
la fonction commenter par
Regarder et
« Lever la écrit dans le
commenter une
main » et forum de
vidéo
participer de discussion
vive voix à la
discussion
Participer en Participer en En atelier ou en Participer sur
classe classe grand groupe, des sites dédiés
participer en (tel Second Life
Participer à un demandant le Education) ou
jeu de rôle droit de parole dans des
espaces virtuels
en ligne (ex.
Raycom)
53
UQTR : Johanne Rocheleau
Cours en ligne
Tâche de Mode Conférence scénarisés
Visioconférence
l’étudiant présentiel Web (apprentissage
autonome)
Résoudre un cas Résoudre un cas Télécharger les Télécharger ou
en classe en classe documents pour visionner les
résoudre un cas documents,
Faire une étude en atelier et résoudre le cas
de cas diffuser les et déposer le
résultats en travail dans le
grand groupe dépôt de
travaux
Répondre à la Répondre à la Répondre à Répondre
main main l’aide d’un directement en
progiciel en ligne dans la
mettant la BIQ
Faire un caméra web à
examen 180 degrés et
envoyer
l’examen
complété par
courriel
Un dernier principe s’applique pour choisir les médias : le principe de simplicité. Évitez les
styles clinquants (du type Las Vegas) et les interfaces compliquées avec de très nombreuses
fonctionnalités. Plus l’outil est simple, plus il est facile de percevoir sa fonction.
En plus des outils qui sont offerts à l’UQTR, on peut se servir de tous les outils gratuits qui
sont offerts sur le Web. Les outils que nous recensons sont présentés dans les perles Outils
gratuits et Outils payants du Pearltrees de Johanne Rocheleau. Demandez à votre conseiller
pédagogique quels sont les outils qui se prêtent le mieux selon le mode de diffusion retenu
en regard de votre cours et de vos étudiants.
54
UQTR : Johanne Rocheleau
d’allier les éléments dynamiques d’un modèle de connaissances aux données statiques d’un
découpage des contenus. Si votre cours est en ligne pour une durée de quatre ans, cette
combinaison peut mieux vous servir.
Mais avant de vous lancer dans un modèle de connaissances ou un découpage des contenus,
il faut bien cerner les limites des contenus de votre cours.
Un premier travail important consiste à baliser les contenus de votre cours et à les pondérer
en fonction des besoins d’apprentissage de vos étudiants. Il faut distinguer les contenus qui
sont essentiels, ceux qui sont utiles et ceux qui sont accessoires (Bujold, 1997; Prégent,
1994). L’analyse logique permet de décomposer les contenus en leurs éléments alors que
l’analyse synthèse permet d’établir les liens entre les différents éléments de contenu. Voici
des trucs pour distinguer l’essentiel, l’utile et l’accessoire :
est considéré essentiel tout contenu inscrit dans la description du cours ou dans les
objectifs d’apprentissage (par exemple, le concept de lisibilité linguistique pour un
cours d’ergonomie cognitive);
est considéré utile tout contenu qui permet de distinguer ou de préciser des
catégories ou des instances du contenu (par exemple, les indices de lisibilité
linguistique selon les groupes d’âge et l’avancement académique);
est considéré accessoire tout contenu qui n’est pas nécessaire à la compréhension du
contenu principal (ex. : faits, anecdotes comme l’indice de lisibilité des bandes
dessinées de Tintin versus Astérix).
Un bon moyen d’y arriver est de lister les contenus de la description de cours et ceux
indiqués dans les plans de cours ou dans la description du ou des programmes où s’inscrit le
cours. On en fait une sorte de table des matières. On ajoute à cette liste les contenus qui nous
semblent manquants. Ensuite on qualifie chaque contenu en indiquant E (essentiel), U
(utile) ou A (Accessoire). Voici un exemple d’une telle liste (tableau 10):
TABLEAU 10 - EXEMPLE D’UNE LISTE DE CONTENUS POUR DISTINGUER L'ESSENTIEL, L'UTILE ET
L’ACCESSOIRE
Éléments de contenus E, U ou A
Thème 4 : Optimiser la mise en page des textes et des illustrations en
appliquant sept principes d’ergonomie cognitive
1 principe : Ce que perçoit l’œil occidental
er EE
2e principe : Les éléments forts qui attirent l’œil EE
3e principe : Les blocs typographiques et les contrastes EE
o La forme et le fond EE
o L’encadré EE
o Les titres et les intertitres U
U
o Les paragraphes
La justification et la ligne EE
Les marges U
U
Le cadrat EE
55
UQTR : Johanne Rocheleau
Éléments de contenus E, U ou A
Le cadratin AA
La rentrée AA
Le débord AA
o Le gras, le souligné et l’italique UU
o L’empâtement AA
4e principe : Les capacités de discrimination de l’œil EE
5e principe : Les zones à privilégier pour placer les organisateurs
EE
préalables
o Résultats des tests d’oculométrie U
U
6 principe : Les dimensions des illustrations
e EE
7e principe : L’utilisation de la couleur EE
Dans le tableau 10, on remarque que les contenus essentiels sont identifiés par le E mais
aussi par le vert pour indiquer à l’assistant qu’il a le feu vert pour débuter la rédaction de
ces contenus. Les contenus utiles sont orangés pour signifier qu’il faut ralentir et ne pas
déborder trop sur ces éléments. Les contenus accessoires en rouge ne seront intégrés que
s’il y a de la place pour ajouter des « Saviez-vous que? ».
Ceux et celles qui utilisent un modèle de connaissances en connaissent les bienfaits pour
leurs étudiants :
56
UQTR : Johanne Rocheleau
Le modèle de connaissances présente ce qui sera abordé dans le cours et les liens
entre les contenus abordés. Cependant, il n’indique pas la manière par laquelle ces
contenus seront abordés, c'est-à-dire la méthode de découpage de contenus utilisée (cet
élément est discuté à la section 3.2.3.).
Pour faire un modèle de connaissances, il faut distinguer les quatre types de connaissances
qui forment les contenus et ce, peu importe la matière (tiré de l’aide du Logiciel MOT 2.3) :
TABLEAU 11 - LES QUATRE TYPES DE CONNAISSANCES
Concept Un concept décrit le quoi, c'est-à-dire ce que sont les objets ou les
événements. Par exemple, une table est un concept.
Le fait est ce qu’on peut observer, donc un constat. Il s’agit de données,
d’observations, d’exemples, de suites d’actions ou d’énoncés qui nous
Fait permettent de décrire des objets concrets ou des événements
particuliers. Par exemple, l’effondrement des tours jumelles du World
Trade Center est un fait.
Les processus et les procédures décrivent comment on arrive à un
résultat. Il y a habituellement plusieurs étapes pour compléter une
Processus,
Procédure procédure. Par exemple, le processus de gestion comprend le PODS,
c'est-à-dire la planification, l’organisation, la direction et la supervision
(ou l’évaluation selon la philosophie retenue).
Un principe régit une action. C’est le pourquoi. Il précise les conditions
relationnelles entre les objets ou les événements, ou encore, il énonce
Pri nci pe quand se produisent ou sont utilisés les processus et procédures. Par
exemple, la température du four doit avoir atteint 350 0 Fahrenheit
avant d’y cuire la pâte à gâteau.
57
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 12 - COMPARAISON DE DEUX MODÈLES DE CONNAISSANCES
Gestion
C C
Planification
C C Supervision
Organisation Direction
Voici un exemple du modèle de connaissances de haut niveau d’un cours en ligne offert à
l’UQTR par le professeur Éric Asselin (figure 11). D’un seul coup d’œil, on repère facilement
les principes, concepts et processus qui feront l’objet de ce cours et on peut voir quels liens
s’établissent entre quels types de connaissances :
58
UQTR : Johanne Rocheleau
Aspects métaboliques
Contexte social de la reproduction La génétique
de la reproduction
et ses influences
Formation des R R
R
organes génitaux
C
La reproduction humaine
M aturation du système R
reproducteur
C C C C
La La
P P L'embryognèse P La parturition
gamétogénèse folliculogénèse
P
C
La lactation
Les modèles générés peuvent être exportés en pages Web interactives, dans le tableur Excel,
etc. Plusieurs fonctionnalités permettent de faire afficher les voisins, c'est-à-dire les autres
connaissances qui sont reliées à la connaissance sélectionnée. Par exemple, si on sélectionne
un concept, on peut demander à ce que m’apparaissent toutes les procédures dans
lesquelles ce concept est requis ou encore tous les principes qui régissent cette procédure.
On peut aussi utiliser la modélisation par objets typés pour élaborer le modèle pédagogique
du cours de même que le modèle médiatique. De plus, on peut insérer des documents
directement dans les objets typés du modèle.
La modélisation est une technique de design pédagogique qui s’appuie sur des
principes et des règles du processus de traitement de l’information par le cerveau
humain. Cette technique n’est pas intuitive et il faut l’apprendre afin d’en exploiter toutes les
possibilités. Des formations à la modélisation par objets typés sont organisées sur demande.
Il vous suffit de contacter le SSPT.
59
UQTR : Johanne Rocheleau
3.2.3 LE DÉCOUPAGE DES CONTENUS
1. Du plus simple au plus complexe : Cette méthode convient bien pour un cours
d’initiation et elle permet à l’étudiant de développer un sentiment de confiance tout
en s’appropriant des contenus de base (par exemple, pour un cours d’initiation aux
troubles envahissants du développement).
3. Par catégorie : Dans certains cours, la catégorisation des contenus est l’organisation
qui porte le plus de fruits. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’amener les étudiants en
podiatrie à mémoriser les noms des innombrables os, muscles et tendons du pied, le
professeur Hughes Leblond les catégorise selon leurs fonctions.
5. Structure inhérente : D’autres contenus ont une structure inhérente fondée sur le
temps ou l’espace. Une approche fondée sur le temps peut être utile en histoire ou
pour l’étude de la jurisprudence tandis qu’une approche fondée sur l’espace peut
baliser le découpage de contenus pour un cours en loisirs ou pour l’étude des bassins
versants.
Il vous appartient en tant que professeur ou chargé de cours de décider de la manière dont
vous voulez présenter vos contenus. Vous pouvez décider que pour une portion du cours, il
est important de procéder du général au particulier alors qu’ensuite la structure
séquentielle convient mieux à votre propos. C’est sur ce modèle qu’est bâti le contenu du
cours « Physiologie de la reproduction ».
60
UQTR : Johanne Rocheleau
3.2.4 LA RÉPARTITION DES CONTENUS
Habituellement, on considère que les étudiants assistent à 45 heures de cours pour un cours
de trois crédits. On s’attend, à l’université, à ce que l’étudiant investisse autant de temps
dans ses activités d’apprentissage (45 heures) et dans l’étude pour une même période (45
heures). Pour chaque heure de cours reçue, l’étudiant doit donc investir deux heures de
travail et d’étude. C’est sur ce modèle, comptant 135 heures en tout, qu’est fondée la
répartition des efforts des étudiants pour un cours en ligne.
Il est à noter que la répartition des efforts des étudiants pour les cours en classe, en
visioconférence et en conférence Web n’inclut habituellement pas les activités
d’apprentissage et l’étude réalisées en dehors du cours.
La figure 12 présente un gabarit de répartition des efforts des étudiants pour un cours
scénarisé en ligne, couramment utilisé dans le domaine des sciences. Dans cette perspective,
ce sont 90 heures d’activités qui sont médiatisées, dont six heures allouées aux examens
(section rose du rectangle de gauche). Les contenus sont généralement répartis en cinq
thèmes qui s’étalent de la mise en contexte jusqu’aux notions avancées du cours, donc une
approche du plus simple au plus complexe. Pour chacun de ces thèmes, des activités
d’apprentissage sont médiatisées. On s’assure ainsi que six heures par semaine sont
consacrées au cours, les 45 heures d’étude étant laissé à la discrétion de l’étudiant.
L’étudiant peut aborder les thèmes ou les activités dans l’ordre qui lui plaît. On notera que le
travail de session et la participation au forum sont inclus dans le temps dévolu aux activités
d’apprentissage.
Dans la figure 13, le conseiller pédagogique a réparti ces 135 heures en trois sections pour le
cours MED 1016 (Pourquoi le cancer?) : 45 heures de théorie, 45 heures d’activités
d’apprentissage et 45 heures d’étude.
61
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 13 - UN EXEMPLE DE RÉPARTITION DES EFFORTS DE L'ÉTUDIANT 10
Élaborer le modèle pédagogique de votre, c’est élaborer une stratégie d’apprentissage qui
tienne la route et qui forme un tout intégré visant l’atteinte des objectifs de votre cours. Tel
que mentionné à la section 2.2.2.3, la stratégie pédagogique se compose de méthodes
pédagogiques qui comprennent des combinaisons d’activités d’apprentissages. La diversité
des méthodes et activités d’apprentissage suggérées aux étudiants est un gage de réussite,
car elle permet à tous les étudiants d’apprendre, quel que soit leur style d’apprentissage.
62
UQTR : Johanne Rocheleau
3.3.1 RÉDIGER LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES D’APPRENTISSAGE (OU LES
COMPÉTENCES VISÉES)
« Un des problèmes que nous rencontrons dans la formulation des objectifs pédagogiques
tient justement au fait que nous n’allons pas jusqu’au bout de notre pensée, et que même
des objectifs qui nous semblent très clairs à première vue sont sujets à interprétation »
(Tousignant et Morrissette 1990, p. 31).
La définition des objectifs spécifiques d’apprentissage dans un cours offert à distance doit
être très explicite afin de guider l’étudiant vers son atteinte. L’objectif spécifique ne doit pas
laisser de place à l’interprétation (Tousignant et Morrissette 1990, Legendre 2006). Lorsque
vous présentez un objectif d’apprentissage en classe, vous pouvez l’expliquer dans les
détails et donner des exemples, définir la méthode pour l’atteindre de même que les critères
qui vous permettront de dire à l’étudiant s’il a réussi ou non. C’est la même chose en ligne,
sauf qu’il vous faut l’écrire. Afin de vous aider dans votre tâche, nous avons conçu la
méthode des 4 C pour définir ce que devrait inclure un objectif spécifique :
2. Définir le Contenu. Quelle est précisément la matière visée par cet objectif? S’agit-il
d’un concept, d’une procédure, d’un principe, d’un fait? Vos objectifs spécifiques
doivent permettre de traiter tous les contenus que vous avez identifiés dans votre
modèle de connaissances ou votre découpage des contenus.
63
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 13 - UN EXEMPLE D'OBJECTIF D'APPRENTISSAGE INCLUANT LES 4 C
La méthode des 4C pour décrire les objectifs spécifiques qui définissent le contrat d’apprentissage et d’évaluation des
apprentissages entre l’enseignant et les étudiants
64
UQTR : Johanne Rocheleau
Voici un exemple d’objectif d’apprentissage que nous utilisons dans un Atelier de pédagogie
universitaire pour la formation à la rédaction d’un plan de cours (tableau 13). Pour vous aider dans la
rédaction des objectifs, nous avons conçu un outil que vous pouvez vous procurer au SSPT et qui
s’intitule « Des objectifs ciblés à l’UQTR » (figure 14) (les professeurs et chargés de cours de l’UQTR
l’appellent « la roulette »). Il comprend quatre étapes pour définir les 4C :
1. La première étape consiste à identifier le niveau de maîtrise attendu par les étudiants pour
un objectif ciblé par rapport à un contenu ciblé. Les objectifs d’apprentissage se déclinent en 5
niveaux qui sont identifiés au centre de la roulette vis-à-vis le chiffre 1 qui borde l’ouverture11
(ou télécharger la roulette et le masque à www.uqtr.ca/enseigner/apte).
3. À la troisième étape, vous devez choisir la manière d’atteindre cet objectif, c'est-à-dire les
conditions de réalisation. Par exemple, si l’étudiant doit se familiariser avec un concept,
qu’est-ce qu’il devra utiliser pour y parvenir? Devra-t-il lire des articles proposés par
différents auteurs ou encore, doit-il faire une recherche sur le Web?
4. Finalement, l’étudiant doit savoir comment il sera évalué et c’est pourquoi vous devez décrire
les critères d’évaluation. Par exemple, si l’étudiant doit déduire une liste des facteurs ayant
engendré une situation X, comment saura-t-il qu’il a atteint l’objectif? Est-ce une question de
pertinence ou de nombre?
Notez vos 4C dans le gabarit de rédaction d’un objectif spécifique qui suit et ce, pour chacun des
objectifs spécifiques de votre cours (tableau 14).
TABLEAU 14 - GABARIT DE RÉDACTION D'UN OBJECTIF SPÉCIFIQUE
Comportement
[Verbe d’action]
final :
Conditions de
[Moyen pour s’approprier le contenu détaillé]
réalisation :
Critères
[Standards de qualité]
d’évaluation :
Objectif
[Somme des 4C]
spécifique :
11Pour concevoir cet outil, nous nous sommes inspirés de la Taxonomie de Bloom mais l’avons adaptée en réunissant les
deux premiers niveaux : Retenir et Comprendre. Bien que cette taxonomie soit qualifiée de behavioriste, les objectifs
d’apprentissage rédigés selon ses règles peuvent être utilisés dans des démarches cognitivistes et constructivistes. Il
appartient au professeur de décider de la démarche pédagogique qu’il préconise.
65
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 14 - DES OBJECTIFS CIBLÉS À L'UQTR
66
UQTR : Johanne Rocheleau
Il n’est pas nécessaire qu’un objectif tienne en une seule phrase. On pourrait très bien avoir un
objectif qui tienne en deux ou trois phrases comme dans l’exemple suivant :
Rédiger un texte argumentatif de deux pages avec Word sur un sujet de son
choix. L’évaluation portera sur la qualité de l’argumentation, la justesse du
vocabulaire utilisé, la maîtrise de la langue et le respect de la consigne quant à la
structure, la disposition et le format du texte.
Un autre truc pour rédiger un objectif efficace est de se projeter dans le temps. Par exemple,
tous les étudiants doivent s’approprier la terminologie de leur domaine. Mais pour en faire
quoi? C’est quand on pense à la finalité que l’objectif se construit. Par exemple, plutôt que d’avoir un
objectif qui débuterait par « S’approprier la terminologie du domaine… », on pourrait avoir :
« Rédiger un plan d’intervention en utilisant la terminologie du domaine… ».
Plus vos objectifs d’apprentissage sont exhaustifs, plus clair est le contrat entre vous et vos étudiants.
Cependant, il doit y avoir une suite logique dans la gradation des activités d’apprentissage. McGraw
Hill Online Education recommande de placer 25% des objectifs d’apprentissage au niveau de maîtrise
« Retenir et comprendre », 50% au niveau « Appliquer et Analyser » et 25% au niveau « Synthétiser et
Créer » et « Évaluer » (figure 15). Bien que ce soit là une mesure arbitraire, elle tient la route pour la
plupart des cours dispensés au premier cycle universitaire.
Dans la figure 15, on constate que les niveaux de maîtrise de la figure 14 « Des objectifs ciblés à
l’UQTR » sont repris dans des pictogrammes qui se trouvent à gauche du cône de répartition des
activités d’apprentissage par niveau. Ces pictogrammes sont inspirés des pastilles de goût de la SAQ
et vous reconnaissez certainement votre ou vos niveaux de maîtrise préférés. Vous retrouverez ces
mêmes pictogrammes dans la figure 16 « Tablez sur la diversité », conçue afin de concevoir un menu
d’apprentissage qui tienne compte de tous les niveaux de maîtrise.
67
UQTR : Johanne Rocheleau
3.3.2 LES OBJECTIFS PERSONNELS
La motivation et l’intérêt des étudiants augmentent si ces derniers établissent eux-mêmes un ou des
objectifs d’apprentissage dont ils évalueront l’atteinte conjointement avec le professeur ou le chargé
de cours, ou encore avec leurs pairs. On peut demander aux étudiants de rédiger un objectif
personnel d’apprentissage à remettre le ou vers le 3e cours, de sorte qu’ils aient eu le temps de
s’initier à la matière. Le professeur peut allouer un pourcentage de la note totale à cet objectif
personnel, généralement de 5% à 10%. On peut demander aux étudiants de consigner leur objectif
personnel dans le journal de bord et de commenter leur démarche pour l’atteinte de cet objectif de
même que les résultats obtenus.
Établir la stratégie pédagogique, c’est un peu comme planifier un grand repas de plusieurs services. Il
faut doser les portions et s’assurer d’avoir de quoi nourrir adéquatement tout le monde à chaque
service. Il faut aussi permettre aux invités de goûter, de s’exprimer sur leurs points de vue, de les
négocier socialement, pour se forger une idée sur leur propre alimentation et sa résultante, la santé …
d’apprentissage. En fait, lorsque vous enseignez, vous conviez les étudiants à l’apprentissage et en ce
sens, ils sont des invités de marque!
Le vieil adage disant que la répétition est la mère de l’apprentissage est plutôt démodé. Ce n’est pas
dans toutes les disciplines que « Practice makes perfect! ». La pratique s’avère utile dans l’apprentis-
sage des langues et de la musique. Bien que tous les contenus méritent qu’on s’y attarde, il faut le faire
de manières différentes pour permettre à tous les styles d’apprentissage d’y trouver leur compte. Il
faut donc tabler sur la diversité dans les méthodes et activités pédagogiques (figure 16).
Inspirée par une illustration du guide alimentaire canadien, la figure 16 et des pastilles de goût de la
SAQ, l’outil « Tablez sur la diversité », présente un menu d’apprentissage qui comprend des activités
pédagogiques qui s’étalent sur les cinq niveaux de maîtrise de la figure 15 « Des objectifs ciblés à
l’UQTR ». Tout comme les groupes alimentaires qui doivent tous être représentés dans un menu bien
composé, les niveaux de maîtrise des objectifs d’apprentissage permettent d’élaborer une stratégie
pédagogique qui tienne compte de la progression des savoirs et du développement des compétences
des étudiants. Ces méthodes et activités doivent les soutenir jusqu’au niveau de maîtrise attendu et
même les inciter au dépassement.
Il faut donc combiner des activités d’apprentissage qui permettront à l’étudiant de se familiariser
avec un contenu, de se l’approprier et de le maîtriser. Il faut que l’étudiant puisse le manipuler le plus
possible pour ensuite l’évaluer et être en mesure d’évaluer lui-même son degré d’avancement par
rapport à ce contenu. Il doit aussi évaluer sa performance et sa démarche dans la méthode
d’apprentissage utilisée afin de mieux apprendre à apprendre pour la suite de son cursus
universitaire. Le secret de la recette, pour le professeur ou le chargé de cours, réside dans
l’établissement de combinaisons gagnantes qui favorisent non seulement la connaissance, mais le
développement de compétences.
68
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 16 - TABLEZ SUR LA DIVERSITÉ
69
UQTR : Johanne Rocheleau
Dans la figure 16, on constate que des outils de traitement de l’information (surligneur, crayon, stylo)
sont disposés de part et d’autre de l’assiette d’apprentissage. On aurait pu facilement en mettre tout
le tour, car les outils de traitement de l’information sont faciles à trouver sur le Web. Ils sont les
ustensiles de l’apprentissage. On retrouvera une liste d’outils à la fin de cette section.
TABLEAU 15 - DES COMBINAISONS GAGNANTES
Objectif : Expliquer, à partir des trois textes fournis, les différences entre les trois
instances du concept de lisibilité (linguistique, sémantique, typographique) en les
schématisant avec un logiciel de modélisation. La démarche et l’organisation du
schéma seront objets d’évaluation en regard des critères fournis.
70
UQTR : Johanne Rocheleau
POUR UN COURS DE TECHNIQUES CHIROPRATIQUES DE 1 ER CYCLE :
Comme on peut le voir dans les objectifs présentés au tableau 15, il n’y a pas qu’une activité
d’apprentissage qui permette de développer des connaissances et des compétences. Il faut plusieurs
activités réparties sur plusieurs niveaux de maîtrise différents pour permettre de décortiquer
l’information et de se l’approprier pour pouvoir accéder aux niveaux de maîtrise supérieurs. Il est
aussi nécessaire de varier les activités d’apprentissage afin de s’assurer de rencontrer les styles
d’apprentissage de tous les étudiants (Ellis Ormrod, 2012). Par exemple, pour un objectif du niveau
« Appliquer », il est probable que vous vouliez réviser les concepts de base (niveau « Retenir et
comprendre »), amener les étudiants à utiliser ce contenu pour développer une compétence (niveau
« Appliquer ») et évaluer l’expérience et la démarche d’apprentissage (niveau « Évaluer »).
Nous avons conçu une liste (non exhaustive) de méthodes et d’activités pédagogiques en fonction des
buts d’apprentissage poursuivis par niveaux (tableau 16) à partir de la typologie de Ormrod (2012).
Dans cette liste, il faut considérer que les méthodes pédagogiques sont des activités orchestrées par
le professeur et réalisées par les étudiants alors que les activités sont réalisées par les étudiants et
évaluées par les pairs ou le professeur. On notera, dans le tableau 16, que les niveaux « Appliquer »,
« Synthériser et créer » de même qu’« Évaluer » sont doublés pour représenter les domaines
d’apprentissage soulevés par Ormrod (2012). En effet, madame Ormrod tient à distinguer certaines
compétences transversales12 qui doivent soutenir le développement des connaissances et des
compétences disciplinaires. Ces compétences sont du domaine métacognitif (apprendre à apprendre),
du domaine social (apprendre à collaborer) et du domaine technologique (apprendre à utiliser les TIC
efficacement).
TABLEAU 16 - MÉTHODES ET ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES SELON LES BUTS D’APPRENTISSAGE POURSUIVIS
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Méthodes pédagogiques
Apprentissage collaboratif
S’approprier, Apprentissage par les pairs
maîtriser et revoir
Apprentissage par problème
des habiletés
fondamentales Enseignement supervisé
Enseignement assisté par ordinateur
Exposé oral
71
UQTR : Johanne Rocheleau
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Pédagogie de la réussite (Mastery Learning)
Projet particulier
Résolution de problème
Travail personnel
Activités pédagogiques
Catégorisation / Catalogage / Tri
Communication écrite ou orale
Comparaison / Grille comparative
Déconstruction-Restructuration
Discussion autour de questions et de réponses
Dissection (de corps, de contenus)
Exercices
Explication (formulée par l’étudiant)
Lecture
Jeux (Jeopardy, Fais-moi un dessin, Génies en herbe, etc.)
Jeu de rôle
Métaphore (construite par les étudiants)
Mnémonique (construite par les étudiants)
Modélisation (schématisation, carte conceptuelle)
Prise de notes
Recherche individuelle ou collaborative
Tests de pratique dans la BIQ
Tournoi
Travaux pratiques
Méthodes pédagogiques :
Apprentissage par problème
Développer des Clinique
compétences dans
un domaine Études de cas
particulier Découverte guidée
Exposition
Laboratoire
PICOM (projets d’intervention communautaire)
Projet particulier
Résolution de problème
Activités pédagogiques :
Composition / Rédaction
Démonstration (fait par l’étudiant)
72
UQTR : Johanne Rocheleau
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Diagnostic (par l’étudiant)
Dissection
Examen clinique
Expérimentation directe (avec l’objet réel)
Explication (formulée par l’étudiant)
Jeu de rôle
Jugement / Décision
Mnémonique (construite par les étudiants)
Métaphore (construite par les étudiants)
Observation (avec grille d’observation)
Plan d’intervention (par l’étudiant)
Résumé de lecture
Simulations (avec ou sans ordinateur)
Méthodes pédagogiques :
Laboratoires
Recherche dirigée
Travaux dirigés, individuels ou en équipe
Activités pédagogiques :
Développer des
compétences dans Analyse de données (ex. : avec SPSS)
l’utilisation des Consultation de sites Web éducatifs
outils Démonstration
informatiques
Documentation du portfolio électronique
Exercice
Participation au forum de discussion du Portail de cours
Présentation en conférence Web
Recherche dans les bases de données de la bibliothèque et dans des
sites spécialisés pour la pédagogie universitaire (Google Scholar,
iTunesU, etc.)
Réalisations concrètes à l’aide de progiciels (Suite MS Office ou Open
Office, EndNote, CmapTools, FreeMind, etc.)
Réalisation de travaux collaboratifs avec des outils infonuagiques
(Google Docs, Mind 42, etc.)
Rapport d’expérience
73
UQTR : Johanne Rocheleau
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Résolution de problème
Sondage
Travail collaboratif
Travail de session
Activités pédagogiques :
Analyse
Apprentissage assisté par ordinateur
Blogue
Catégorisation / Catalogage / Tri
Comparaison / Grille comparative
Exercice
Collecte, qualification et quantification de données, corrélation
Jeu (Enquête, Énigme)
Lecture
Liste de signets (Delicious, Diigo ou Pearltrees)
Modélisation (schématisation, carte conceptuelle)
Observation
Parcours découverte
Portfolio électronique
Recherche dirigée (dans différentes bases de données ou sur le Web)
Recherche collaborative
Résumé de lecture
Tour guidé
Vulgarisation (par l’étudiant)
Webographie collaborative
Wiki
Méthodes pédagogiques :
Appliquer des Apprentissage par problème
connaissances
disciplinaires dans Apprentissage collaboratif
la réalité Clinique
Étude de cas
PICOM (projets d’intervention communautaire)
Résolution de problème
Séminaire
Stage
Activités pédagogiques :
Analyse (de besoins, du contexte, bilan de santé, etc.)
74
UQTR : Johanne Rocheleau
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Diagnostic
Discussion
Évaluation des besoins
Examen clinique
Entrevue
Observation (avec grille d’observation)
Participation à une communauté de pratique
Plan d’intervention
Réalisation concrète / Prototype
Réseautage social
Rapport de stage
Tempête d’idées (brainstorm)
Méthodes pédagogiques :
Apprentissage par problème
Étude de cas
Laboratoires
PICOM (Projet d’intervention communautaire)
Projet particulier
Recherche dirigée
Séminaire
Développer des
Travail d’équipe
stratégies efficaces
pour interagir et Activités pédagogiques :
travailler avec les Débat
autres Démonstration
Discussion
Jeu de rôle
Jeu d’équipe
Modélisation (schématisation, carte conceptuelle)
Participation à une communauté de pratique
Participation à une œuvre collective
Portfolio
Tempête d’idées (brainstorm)
Tournoi
Tribunal
Réseautage social
Signets (Delicious, Diigo, Pearltrees, etc.)
Webographie
Wiki
75
UQTR : Johanne Rocheleau
Buts
Méthodes et activités pédagogiques suggérées
d’apprentissage
Méthodes pédagogiques :
Apprentissage collaboratif
Enquête / Recherche supervisée
Projet particulier
Résolution de problèmes
Développer des
Séminaire
habiletés mentales
de niveau Tribunal (ou Propositions de Nisbet)
supérieur Tutorat
Activités pédagogiques
Consignation au journal de bord de sa démarche d’apprentissage selon
une approche réflexive / Rapport d’avancement
Débat d’idées
Décision
Discussion en classe
Modélisation (schématisation, carte conceptuelle)
Participation à une communauté de pratique en ligne
Recherche dans des bases de données
Simulation en situation authentique
Traitement des données (ex. avec SPSS)
Méthodes pédagogiques :
Étude de cas
Apprentissage collaboratif
Séminaire
Développer des
habiletés Travail d’équipe
métacognitives et Tutorat / Mentorat
d’autorégulation Activités pédagogiques :
Autoévaluation / autocritique
Consignation au journal de bord de sa démarche d’apprentissage selon
une approche réflexive
Discussion en grand groupe
Évaluation par les pairs
Participation à une communauté de pratique
Planification et gestion de la démarche d’apprentissage / Monitorage de
sa démarche d’apprentissage
Portfolio électronique
Réflexion sur sa démarche dans un blogue
76
UQTR : Johanne Rocheleau
À la section 4.4, vous retrouverez la description de 35 méthodes et activités pédagogiques pour vous
aider à faire des choix pour votre cours.
Le modèle pédagogique de votre cours représente ce que l’étudiant fera pendant votre cours, c'est-à-
dire les méthodes et activités pédagogiques qui forment la stratégie pédagogique de votre cours. Il est
donc centré sur l’apprentissage. Le modèle pédagogique de votre cours doit se résumer à quelques
méthodes et activités pédagogiques complémentaires réalisées individuellement et en équipe.
Pour élaborer votre modèle pédagogique, examinez votre modèle de connaissances et tentez de
définir la combinaison d’activités d’apprentissage qui conviendrait le mieux pour assurer la
réussite des étudiants. Imaginez que vous recommencez vos études et que vous deviez réfléchir
aux méthodes qui vous ont été les plus utiles. Imaginez maintenant celles qui ont mieux desservi
votre collègue. Combinez-les et de plus, envisagez des activités individuelles (qui peuvent constituer
des travaux personnels en dehors des cours) et des activités de groupe qui permettront les échanges
entre les étudiants et favoriseront leur compréhension.
M odèle théorique
C C C
M odèle
Cadre/schème Kawa
d'occupation R R
de référence
humaine
R
R
Approche
cognitivo-
C Théorie développementale C Psychodynamique comportementale
C C C C
C Thérapie interpersonnelle
Remotivation M osey Levinson
Erikson
FIGURE 17 - MODÈLE DE CONNAISSANCES DE DÉPART DU COURS ERG 6004 (GINETTE AUBIN, 2011)
Pour expliquer comment élaborer le modèle pédagogique de votre cours, nous avons choisi de
présenter un exemple concret13. Il s’agit d’un modèle pédagogique tiré d’un cours de madame Ginette
Aubin du département d’Ergothérapie portant sur la santé mentale de la personne âgée. Dans un
13 Les modèles ont été réalisés avec le logiciel MOT 2.3 du Centre de recherche LICEF de la Télé-université.
77
UQTR : Johanne Rocheleau
premier temps, madame Aubin a établi le modèle de connaissances de haut niveau du cours ERG
6004 (figure 17) :
On constate, dans le cours ERG 6004 de madame Aubin (figure 17), que l’étudiant fera l’apprentissage
de plusieurs cadres de référence en ergothérapie qui l’amèneront à évaluer la situation de personnes
âgées et à élaborer un plan de traitement. Cependant, l’évaluation se fait aussi à partir d’un corpus de
connaissances dont l’étudiant a une connaissance partielle, les connaissances des troubles spécifiques
aux personnes âgées étant à construire. La figure 18 présente le corpus de connaissances avec lequel
les étudiantes d’ergothérapie doivent composer pour faire l’évaluation de la situation de la personne
âgée et élaborer le plan d’intervention pour le traitement de cette personne.
Tel qu’on peut le voir dans la figure 18, les étudiantes doivent maîtriser plusieurs concepts et
plusieurs approches, théories et modèles pour faire des évaluations justes et recommander les
meilleurs traitements. À partir du modèle de connaissances de départ de madame Aubin (figure 17),
du corpus de connaissances du cours ERG 6004 (figure 18) et de la méthode pédagogique « Études de
cas à granularité variable » de la Méthode @pte, madame Aubin a réfléchi à la finalité de son cours,
c'est-à-dire ce que les étudiantes doivent être capables de faire à la fin du cours. Ensemble, nous
avons ensuite dégagé un modèle générique d’étude de cas qu’elle pourra utiliser avec ses étudiantes
(figure 19). Dans la figure 19, les activités d’apprentissage de modèle d’étude de cas générique sont
représentées par des procédures (les formes ovales).
78
UQTR : Johanne Rocheleau
Les étudiantes doivent donc résoudre le cas en réalisant les activités suivantes :
1. Lire le cas;
2. Repérer les éléments dominants du cas concernant la santé mentale de la personne et les
éléments de vulnérabilité;
3. Dégager le contexte;
4. Examiner les enjeux;
5. Appliquer l’approche d’intervention ou le modèle à l’étude;
6. Proposer une solution;
7. Élaborer un plan d’intervention;
8. Mettre en œuvre le plan d’intervention et l’évaluation de manière continue.
Les étudiantes doivent auparavant avoir développé un corpus de connaissances qui se divisent en
quatre grandes thématiques qui sont :
Sauf les lectures et la rédaction de parties du plan d’intervention, presque toutes ces activités se
déroulent en laboratoire et se réalisent en collaboration, puisque les étudiantes doivent développer
des habiletés de travail en équipe multidisciplinaire pour leur future pratique. Ce sont la stratégie
d’intervention, la stratégie d’adaptation, le traitement, l’évaluation de l’ensemble des interventions et
la démarche de l’étude de cas qui seront objets d’évaluation.
Dans le cours de madame Aubin, elle a choisi d’utiliser l’étude de cas en tant que méthode
pédagogique itérative. Cependant, cela n’exclut pas d’autres activités d’apprentissage
complémentaires, comme on peut le voir dans cet exemple (figure 20) :
79
UQTR : Johanne Rocheleau
État de santé physique et Approches, m odèl es et pri ncipes
m ental Stratégi e d'interventi on
théoriques sur l esquel s s'appuyer
pour résoudre l e cas
C
Contexte
I/P I/P Stratégi e d'adaptation
C R
Cas
C I/P I/P
Enjeux
C I/P T rai tem ent
Résoudre le cas I/P
I/P
I/P
Élém ents de vulnérabil ité
Évaluati on
C
C
C
C
C
C C C
Li re l e cas
M ettre en oeuvre l e
pl an d'i ntervention et
l 'évaluer de manière
continue
Repérer l es
él ém ents
dom i nants
Élaborer un
pl an
Dégager le d'i nterventi on
contexte
Exami ner l es Proposer
Appl iquer l e
enj eux une sol ution
m odèl e xyz
Stratégie
pédagogique
C C
Assister à des Analyser sa
exposés C C pratique dans une
dém arche
réflexive
Dans la figure 20, on constate qu’il y un lien C (se compose) en boucle sur « Stratégie pédagogique ».
C’est ainsi qu’on indique qu’un processus est itératif dans le logiciel MOT : il se recompose à chaque
itération. À ce modèle pédagogique, on joindra des outils et des médias lors de l’établissement du
modèle médiatique du cours. Ce volet sera discuté en détail dans la section 3.6 et repris à la section
80
UQTR : Johanne Rocheleau
4.2 pour dégager la macrostructure du cours. La macrostructure est établie lorsqu’on combine le
modèle de connaissances, le modèle pédagogique et le modèle médiatique d’un cours.
Peu importe le mode de diffusion de votre cours, c’est votre modèle pédagogique qui prime.
Votre conseiller pédagogique pourra vous suggérer des médias pour soutenir vos méthodes et
activités pédagogiques pour n’importe lequel des modes de diffusion de votre cours.
« L’évaluation est un processus de collecte d’informations à partir de sources multiples et variées, qui
sert à développer une compréhension de ce que l’étudiant connaît, comprend et peut faire avec ses
connaissances comme étant le résultat de sa formation; l’évaluation est davantage efficace lorsque les
résultats aident à améliorer les apprentissages futurs » (Huba et Frees, 200, p. 8 in Prégent et coll. ,
2009, p. 143). L’évaluation des apprentissages est cruciale tant pour l’étudiant, le professeur ou le
chargé de cours que pour l’institution :
Elle doit d’abord renseigner l’étudiant sur l’atteinte des objectifs et son avancement dans le
développement de ses compétences afin qu’il puisse apporter les corrections nécessaires, le
cas échéant, dans sa démarche d’apprentissage. Cela implique une rétroaction de la part du
professeur sur ses travaux et résultats d’examens de même que des pistes de travail pour
développer ses connaissances, ses habiletés et sa compétence professionnelle.
Pour le professeur ou le chargé de cours, l’évaluation des apprentissages lui donne l’occasion
de s’assurer de la progression des étudiants dans leur parcours d’apprentissage tout en lui
permettant d’évaluer la maîtrise du groupe d’étudiants en regard de la matière enseignée.
C’est aussi, en quelque sorte, une autoévaluation de son enseignement puisque le professeur
ou le chargé de cours pourra faire des constats qui l’amèneront à réajuster les prochains cours
ou modifier ses communications (dans le forum de discussion ou avec la conférence Web)
pour préciser des notions, apporter des corrections, faire des recommandations, etc. Par
exemple, si presque tous les étudiants échouent à une question d’un minitest, c’est
possiblement parce que la question est mal rédigée ou parce que la matière enseignée n’a pas
permis aux étudiants d’apprendre. Dans un tel cas, il faut donc revoir la matière autrement
par des activités d’apprentissage différentes, s’assurer de la compréhension des étudiants lors
d’une discussion ou lors d’un travail collaboratif et reformuler la question.
Pour l’institution qui délivre des diplômes, c’est aussi une question de performance, mais la
perspective est axée sur la qualité des enseignements pour maintenir sa réputation et
conserver sa clientèle étudiante. C’est pourquoi, en plus de l’évaluation des apprentissages, il
y a l’appréciation des enseignements à l’UQTR. Les décanats conduisent cette opération
auprès des étudiants qui y répondent à plus de 85%, permettant de dégager un portrait juste
de la qualité des enseignements qui, ça vaut la peine de le mentionner, se situe à 5,26/6 au
premier cycle!
81
UQTR : Johanne Rocheleau
Pour la professeure Nicole Landry du Département des sciences de l’éducation, l’évaluation
formative se réalise pendant la formation pour soutenir les efforts de l’étudiant vers
l’atteinte des objectifs ou le développement des compétences. Elle n’est habituellement pas
notée. Elle se décline en trois volets : la rétroaction, l’interaction et la proaction qui visent à
réguler les apprentissages :
o La rétroaction que vous donnez à vos étudiants suite à une évaluation ponctuelle leur
permet de réajuster leurs interprétations et de roder leurs acquis.
o L’interaction entre vous et les étudiants, et entre les étudiants, survient tout au long
du processus d’apprentissage. Elle leur permet de comparer et de négocier leurs
constructions mentales.
o La proaction, c’est lorsque vous anticipez les difficultés des étudiants en regard d’un
nouveau contenu et que vous développez des moyens pour les surpasser.
L’autoévaluation est faite par l’étudiant qui porte un jugement sur ses apprentissages et le
développement de ses compétences de même que sur sa démarche d’apprentissage à des fins
d’autorégulation. L’étudiant met alors en place des mécanismes qui lui permettront de pallier
à certaines difficultés pour atteindre les objectifs de sa formation.
Tout comme le modèle pédagogique de votre cours, l’évaluation des apprentissages est centrée
sur ce que l’étudiant doit faire pour démontrer l’acquisition et le développement de ses
connaissances et de ses compétences. De plus, comme pour le modèle de connaissances et la
stratégie pédagogique, les méthodes et activités d’évaluation des apprentissages doivent être
réparties sur les quinze semaines du trimestre (pour les cours réguliers).
Nous avons conçu deux outils qui servent d’assises à l’évaluation des apprentissages afin de vous
aider dans l’établissement de votre propre stratégie d’évaluation des apprentissages : « Orchestrez
l’évaluation » (figure 21) et « Suivez la musique! » (figure 22).
La figure 21 « Orchestrez l’évaluation » met en scène un chef d’orchestre au centre d’une horloge à 15
chiffres, représentant les 15 semaines de cours d’un trimestre. Ce chef d’orchestre, c’est vous! Deux
82
UQTR : Johanne Rocheleau
cercles l’entourent : celui de l’évaluation formative et celui de l’évaluation sommative. Sous cette
horloge, on retrouve deux portées : dans celle du haut, on peut y voir l’évaluation formative qui se
compose d’un triolet qui comprend la rétroaction, l’interaction et la proaction qui sont expliquées
dans la figure 22 « Suivez la musique! ». Quant à l’évaluation sommative, elle est composée d’un
silence, car c’est souvent ce qui se produit à la fin du semestre… Dans les deux cercles on retrouve des
activités d’évaluation et d’autoévaluation réparties sur les 15 semaines de cours, qui reprennent les
mêmes couleurs des pictogrammes de « Tablez sur la diversité! (figure 16). C’est donc dire que
l’évaluation débute très tôt dans le processus d’enseignement-apprentissage et est soutenue
rigoureusement pendant les 15 semaines, et ce, pour plusieurs raisons14 :
Dès le premier cours, le professeur ou le chargé de cours doit sonder les étudiants afin de
s’assurer que ces derniers possèdent les connaissances ou les compétences préalables à ce
cours. L’évaluation est alors diagnostique, car elle sert à faire le point sur les acquisitions
antérieures. Si les étudiants ne possèdent pas les compétences ou les connaissances
préalables, le professeur pourra, lorsque cela est possible, développer des modules de mises à
niveau portant sur les connaissances ou les compétences manquantes. Pour les étudiants qui
ne possèdent pas suffisamment les connaissances ou compétences préalables, c’est l’occasion
de s’interroger sur la pertinence de suivre ce cours.
À chaque cours, pour l’étudiant, il est très avantageux d’obtenir rapidement une rétroaction
de qualité sur le développement de ses connaissances et compétences. Cela lui permet d'une
part de s’ajuster et d’évaluer l’ampleur de sa tâche d’apprentissage, et d’autre part, de se fixer
des objectifs personnels pour rencontrer les exigences du cours. S’il constate qu’il ne
rencontre pas les exigences du cours, l’étudiant pourra se retirer avant les dates d’abandon
des études sans mention d’échec au dossier universitaire, avec ou sans remboursement.
Tout au long du semestre, l’étudiant doit être informé de sa progression. Bien qu’il puisse
procéder à une autoévaluation de ses apprentissages, il demeure que l’évaluation formative
est un facteur crucial de réussite qui lui permet de s’engager, de demeurer dans la bonne voie
et de s’autoréguler, c’est-à-dire d’adopter et de mettre en œuvre des stratégies pour
rencontrer les exigences du cours.
Dans la figure 21, on remarque deux crescendos, le premier s’étalant de la première à la septième
semaine de cours alors que le second débute vers la 9e semaine pour se terminer au dernier cours du
trimestre. Ces deux crescendos représentent la progression de la stratégie d’évaluation des
apprentissages, combinant des méthodes et activités d’évaluation formative et sommative qui sont de
plus en plus inclusives et évoluées. À la fin du second crescendo, il y a un point d’orgue. C’est là que le
cours s’arrête et bien souvent, il n’y a pas de rétroaction faite à l’étudiant sur sa performance.
Dans la figure 22, « Suivez la musique », on décrit les composantes de l’évaluation formative de même
que la figure qui présente deux portées en système. Prenez quelques minutes pour lire cet encadré.
14 Voir aussi l’article 7.3.1 du Règlement sur le cheminement des étudiants de premier cycle de l’UQTR qui précise que :
« l’évaluation est continue en ce qu’elle tient compte, pendant toute la durée du cours, de tous les éléments susceptibles de
révéler le niveau d’apprentissage et de formation de l’étudiant ».
83
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 21 - ORCHESTREZ L'ÉVALUATION
84
UQTR : Johanne Rocheleau
Suivez la musique!
À l’UQTR, l’évaluation formative des apprentissages, c’est une évaluation en or! Comme son nom
l’indique, l’évaluation formative se déroule de manière continue pendant la formation et vise à
assurer la progression harmonieuse des apprentissages. Elle permet d’apporter, par la rétroaction,
l’interaction et la proaction, des corrections ou des améliorations dans la construction des
connaissances et le développement des compétences, tout en gardant le tempo!
85
UQTR : Johanne Rocheleau
3.3.5.1 L’AUTOÉVALUATION ET LA COÉVALUATION
Bien sûr, cette vision de l’évaluation prônée dans la Méthode @pte, en conformité avec le Règlement
sur le cheminement des études de premier cycle, implique une somme de travail importante pour le
professeur ou le chargé de cours. Cependant, pourquoi ne pas partager cette responsabilité avec les
étudiants? En optant pour l’autoévaluation et la coévaluation, vous amenez les étudiants à réfléchir à
l’évaluation des apprentissages et vous les responsabilisez, ce qui les conduira à réguler leur
démarche d’apprentissage. Par exemple, vous pouvez utiliser le portfolio électronique ou un blogue et
demander aux étudiants d’y tenir un journal de bord sur leur démarche d’apprentissage, d’y
consigner leurs travaux et d’ouvrir ce portfolio ou ce blogue aux autres pour commentaires et
suggestions. Non seulement votre tâche d’évaluation sera-t-elle facilitée, mais ces échanges vous
permettront de mieux superviser et évaluer les étudiants pendant leur progression. Une stratégie
d’évaluation soutenue génère une somme d’informations importante qui permet de cerner
rapidement les problèmes dès qu’ils surviennent.
1. Préparer l’évaluation;
2. Concevoir et produire les instruments;
3. Offrir des rétroactions aux étudiants;
4. Attribuer une note finale;
5. Revoir et améliorer le processus d’évaluation.
Dans le processus Définir, nous nous attarderons à planifier la stratégie d’évaluation sommative et
formative du cours en définissant les méthodes et les critères d’évaluation et en répartissant les
activités d’évaluation sur les 15 semaines du cours. Nous élaborerons les instruments d’évaluation au
processus « Faire le design et développer ».
86
UQTR : Johanne Rocheleau
La planification de l’évaluation implique la définition du contexte authentique dans lequel se
dérouleront les méthodes et activités d’évaluation et le plan global de la démarche évaluative qui sera
inscrite au plan de cours. Il s’agit d’une combinaison de moyens pour rendre compte de l’état
d’avancement des étudiants dans leurs processus d’apprentissage ou d’un portrait des acquis et du
développement à la fin du trimestre. Les méthodes et activités d’évaluation doivent être pertinentes
et être collées aux objectifs d’apprentissage ou énoncés de compétences qu’ils mesurent en
appliquant le principe de l’alignement constructif que nous recopions ici (figure 23).
Pour Prégent et coll. (2009), des méthodes et activités d’évaluation tels que les examens avec des
questions à choix multiples, les examens théoriques ou des laboratoires de type cookbook (où on
applique des recettes), ne sont pas des situations d’évaluation des apprentissages authentiques
pertinentes; l’étudiant ne fait qu’apprendre par cœur des notions ou une routine. De plus, ces modes
d’évaluation encouragent la tricherie. Pour qu’une évaluation soit pertinente, il faut que l’étudiant
puisse s’y investir et faire preuve de son savoir, son savoir-faire, son savoir-être et son savoir agir.
Pour constater les compétences développées par les étudiants, plusieurs outils peuvent être utilisés :
des situations d’évaluation exploratoires telles que des projets, des études de cas, des
laboratoires ou des cliniques qui impliquent le jugement et le développement d’une démarche
pour résoudre un problème,
des situations d’évaluation professionnalisantes telles que des simulations, des stages ou
l’utilisation d’un portfolio permettent de constater les compétences développées par les
étudiants. Si on doit absolument recourir à un examen, il serait souhaitable que ce soit un
examen à développement qui demande une analyse pour résoudre un problème et une
description de l’intervention ou de la démarche à entreprendre.
87
UQTR : Johanne Rocheleau
métacognitifs (savoir apprendre, c'est-à-dire s’autoévaluer, utiliser adéquatement des
stratégies d’apprentissage et s’autoréguler) ;
comportementaux (démontrer des attitudes et aptitudes, savoir-faire, savoir être et savoir
agir) ;
communicationnels (savoir communiquer).
Est-ce que tous les contenus doivent être évalués? Quelles sont les connaissances et les
compétences qui devraient faire l’objet d’une évaluation? Quels sont les éléments d’évaluation
qui sont les plus importants? Y a-t-il des éléments-clés qui devraient faire l’objet d’une
évaluation pendant la progression des apprentissages?
Quels sont les contenus et activités d’apprentissage qui feront l’objet d’une évaluation
formative et de ceux qui feront l’objet d’une évaluation sommative?
Y a-t-il des habiletés transversales qui seront évaluées (par exemple, les habiletés de
recherche ou de communication, l’utilisation d’un logiciel spécialisé, l’application de normes
d’éthique ou le respect de la Loi sur le droit d’auteur)?
Est-ce l’évaluation portera aussi sur des habiletés métacognitives? Sur des attitudes? Sur la
démarche d’apprentissage?
Réfléchir à ces questions, c’est déjà s’engager dans la définition de l’évaluation des apprentissages.
1. Identifier les niveaux de maîtrise attendus des éléments d’évaluation, dégager et pondérer
ceux qui seront évalués.
2. Décider des méthodes et activités d’évaluation pour chaque niveau et répartir les activités
d’évaluation dans le calendrier du trimestre.
3. Dégager un portrait global de la stratégie d’évaluation des apprentissages.
4. Déterminer précisément les critères d’évaluation et les définir.
88
UQTR : Johanne Rocheleau
3.3.5.4.1 IDENTIFIER LES NIVEAUX DE MAÎTRISE ATTENDUS DES ÉLÉMENTS
D’ÉVALUATION, DÉGAGER ET PONDÉRER CEUX QUI SERONT ÉVALUÉS.
Il n’est pas nécessaire de tout noter, mais il est nécessaire d’évaluer sciemment les éléments les plus
importants du cours. Par exemple, dans le tableau 17, le second élément d’évaluation est évalué alors
que l’étudiant en est au stade d’application des principes, ce qui suppose qu’il est familier avec les
concepts et principes de la conception des interfaces d’apprentissage pour lesquels aucun point n’est
alloué. Cela suppose aussi que des activités d’évaluation formative seront conduites parallèlement
pour s’assurer que les connaissances de base sont acquises, pour superviser le déroulement du
processus d’apprentissage et apporter des correctifs si nécessaire, et pour indiquer leurs forces et
leurs faiblesses aux étudiants. Les étudiants pourront ainsi réajuster leurs stratégies d’apprentissage
et d’étude.
Dans le tableau 17, les éléments d’évaluation sommative sont des objectifs d’ordres cognitif et
communicationnel inscrits au plan de cours. En haut du tableau, on reconnaît les couleurs de la figure
14 qui représentent les niveaux de performance (qui sont au centre de l’outil « Des objectifs ciblés à
l’UQTR » - ou la roulette des objectifs). Ce sont aussi les pictogrammes que vous retrouvez dans
« Tablez sur la diversité » (figure 16) et dans le tableau « Des combinaisons gagnantes » (tableau 15).
En s’appuyant sur le principe d’alignement constructif de notre cours, il nous faut maintenant définir
notre stratégie de notation, c'est-à-dire identifier les contenus qui seront évalués et les pondérer en
fonction de leur importance relative. Quelle est l’importance relative de tel savoir comparativement à
cet autre? Cela est souvent fonction de l’importance d’une connaissance ou du développement d’une
compétence pour l’exercice professionnel. Une fois que tous les éléments d’évaluation ont été
recensés, il faut maintenant pondérer le pointage global et le pointage associé à chaque élément
d’évaluation et à chaque niveau de maîtrise retenu pour évaluation.
Par exemple, si la finalité du cours est l’application pratique de principes dans l’activité
professionnelle, un pointage plus important sera accordé aux travaux pratiques. Conséquemment, un
pointage moins important sera alloué aux résumés de lecture. C’est pourquoi, dans le tableau 17, plus
de points sont alloués aux niveaux « Appliquer » et « Synthétiser et créer ».
TABLEAU 17 - SPÉCIFICATIONS DE NOTATION DE L’ÉVALUATION SOMMATIVE
Éléments d’évaluation
89
UQTR : Johanne Rocheleau
Niveaux de performance à mesurer et pointage associé
Éléments d’évaluation
Plusieurs méthodes et activités pédagogiques peuvent être employées pour mesurer les
apprentissages des étudiants. Encore ici, le choix de la méthode dépend des objectifs spécifiques
énoncés au plan de cours de même que des méthodes et activités pédagogiques utilisées pendant le
cours. Quelques exemples pour chacun des niveaux de maîtrise attendus des apprentissages vous
sont présentés dans le tableau 18. Les méthodes et activités d’évaluation des apprentissages
décrivent ce que l’étudiant doit faire pour démontrer qu’il rencontre les exigences du cours.
Rocheleau, J. et D.Dessureault. (2011). Études de cas à granularité variable. Trois-Rivières : UQTR. Disponible à
15
www.uqtr.ca/enseigner
90
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 18 - EXEMPLES DE MÉTHODES ET D'ACTIVITÉS D'ÉVALUATION SOMMATIVE DES APPRENTISSAGES
PAR NIVEAUX DE MAÎTRISE ATTENDUS
91
UQTR : Johanne Rocheleau
Niveaux Exemples de méthodes d’évaluation Exemples d’activités d’évaluation
Exposé personnalisé
Œuvre originale Élaborer un modèle innovateur
Maquette Rédiger un sommaire
Projet personnel ou d’équipe Rédiger un texte argumentatif
Critique constructive avec piste Consigner ses réflexions personnelles
d’amélioration dans son journal de bord
Diagnostic Élaborer un modèle conceptuel
Panel Faire des recommandations
Portfolio Participer à une discussion de groupe
Séminaire Produire un rapport
Texte argumentatif Rédiger un mémoire ou une thèse
Tribunal Tirer des conclusions
Éléments d’évaluation
Dans le tableau 19, on a repris les éléments d’évaluation et le pointage associé du tableau 17 et on les a
regroupés. Le rectangle bleu représente la méthode d’évaluation la plus importante du cours. Il regroupe les
niveaux « Synthétiser et créer » des quatre objectifs d’apprentissage de ce cours et les évalue par la
réalisation d’un projet personnel de création d’un environnement d’apprentissage comptant pour 40% de la
note totale du semestre. Un examen intra (rectangle rouge) permettra d’évaluer le calcul de l’indice de
lisibilité de plusieurs textes, la connaissance des règles d’harmonie des couleurs et certaines notions des
92
UQTR : Johanne Rocheleau
synthèses additive et soustractive des couleurs. Cet examen permettra de donner 20% de la note totale avant
la date d’abandon du cours sans mention au dossier universitaire. Deux autres activités d’évaluation seront
des évaluations réalisées par les étudiants qui compteront pour 10% chacune. C’est pourquoi les rectangles
orange et rose se chevauchent. La première porte sur la tenue d’un journal de bord et vise à évaluer la
démarche réflexive de l’étudiant. La seconde consiste à écrire un commentaire constructif dans chacun des
portfolios des autres étudiants du cours en respectant des consignes précises. Finalement, un travail pratique
de mise en forme comptant pour 15% de la note finale complète la stratégie d’évaluation sommative des
apprentissages.
L’article 7.4.1 du Règlement sur le cheminement des étudiants de premier cycle précise qu’«aucun
des éléments d’évaluation des apprentissages ne peut compter pour plus de 50% de la note du
semestre.
Afin de réaliser une évaluation des apprentissages qui soit juste et équitable, il faut pouvoir s’appuyer
sur des critères d’évaluation clairs et objectifs. Ces critères d’évaluation doivent être communiqués et
expliqués aux étudiants. Ils seront repris dans une grille d’évaluation ou une grille d’observation et
serviront à juger de la maîtrise d’une connaissance ou d’une compétence le plus justement et le plus
objectivement possibles. Plusieurs buts sont poursuivis :
Éviter de tomber dans le piège de la subjectivité en s’appuyant sur des critères bien définis.
Permettre à l’étudiant de savoir exactement ce qui est attendu de lui et de faire la différence
entre un travail de qualité et de moins bonne qualité ou de distinguer les éléments permettant
d’identifier les bonnes et les mauvaises réponses.
Permettre à l’étudiant de structurer son travail et sa démarche afin de satisfaire les critères
d’évaluation et de porter un jugement sur sa démarche et sa performance.
Donner une rétroaction juste à l’étudiant.
Pour définir les critères d’évaluation, il nous faut d’abord décider de la méthode d’évaluation. S’agira-
t-il d’un examen, d’une démonstration faite par l’étudiant, d’un travail écrit ou d’un travail d’équipe?
Dans tous les cas, il nous faut une grille de correction. Cependant, elle variera en regard de la méthode
d’évaluation.
La grille la plus complexe est certainement celle qui permettra de noter un travail s’étalant sur un
semestre. Pour pouvoir débuter la construction de la grille d’évaluation dans le processus « Faire le
design et développer », il nous faut d’abord au processus « Définir » préciser ce que serait le travail
idéal qui mériterait la plus haute note. Nous reprenons, adaptons et traduisons librement ici
l’exemple de Reddy et Andrade (2010, p. 436) élaboré pour un travail de recherche s’étalant sur un
semestre (tableau 20) :
93
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 20 - EXEMPLE DE CRITÈRES D’ÉVALUATION PONDÉRÉS ET DÉFINIS (REDDY ET ANDRADE, 2010)
Points
Critères Définition de la qualité attendue
/ 30
Choix du sujet de Le travail présente une description claire et bien centrée sur le
recherche, de sujet de recherche. L’argumentation est documentée avec
3
l’argumentation et leur justesse et soutenue clairement et de manière concise. Elle est
pertinence pertinente en regard de la profession.
Le travail comprend au moins cinq références bibliographiques
pertinentes sur le sujet de recherche choisi. La bibliographie est
Documentation et
4 élaborée selon les critères de l’APA. Quatre références doivent
références
provenir de journaux spécialisés ou d’ouvrages de références
reconnus. Pas plus d’une référence ne doit provenir du Web.
En une page ou moins, chaque résumé décrit les origines du
questionnement sur le sujet de la recherche et l’intérêt de
Résumés 7 l’auteur de l’article pour cette ou ces questions. Il présente les
grands thèmes de chaque article et décrit comment ils ont été
abordés en regard de la question de recherche.
Incidence pour la Chacun des thèmes abordés est analysé en regard de la pratique.
7
pratique Ils sont présentés selon une progression logique.
La mise en page du travail présente les éléments suivants :
Page titre et table des matières (1 point);
Le pied de page inclut le nom de l’auteur (pour toutes les
pages) (0,5 point);
Mise en page 4
Numéros de pages en bas à droite de la page (0,5 point);
Double interligne (0,5 point);
Titres et sous-titres hiérarchisés (1 point);
Paragraphes alignés à gauche (0,5 point).
Épellation juste (1 point);
Qualité de la langue 5 Grammaire juste (2 points);
Ponctuation juste (2 points).
On constate, dans le tableau 20, que Reddy et Andrade (2010) ont clairement défini les critères
d’évaluation en expliquant les qualités attendues du travail à soumettre et les points alloués à chaque
critère. Une modification a été apportée à ce tableau. Le critère « Qualité de la langue » a été dissocié
du critère « Mise en page » et on y a attribué 5 points. Cela permet d’encourager les étudiants à
adopter de bonnes pratiques en regard du français écrit. Nous avons aussi détaillé les points alloués
aux éléments de mise en page et de qualité de la langue afin que les étudiants connaissent la
pondération allouée à chacun. La grille d’évaluation en découlant sera réalisée dans le processus
« Faire le design et développer ». Il est à noter qu’une grille d’évaluation peut aussi soutenir
l’évaluation formative.
94
UQTR : Johanne Rocheleau
3.3.6 L’ÉVALUATION FORMATIVE
Pour Perrenoud (1991), l’évaluation formative est aussi un élément de motivation qui encourage
l’étudiant à s’investir dans ses activités d’apprentissage. Elle peut prendre différentes formes :
Il peut s’agir de minitests ou de quiz. On vient alors mesurer l’apprentissage des contenus
notionnels ciblés, par exemple ceux du dernier cours.
Dans les cours synchrones avec la conférence Web VIA, par visioconférence ou dans les cours
en classe, on peut utiliser des outils de sondage qui permettent l’affichage des résultats en
direct. Les outils Turning Point, disponibles à l’UQTR, vous permettent de préparer les
sondages sous forme de questions à choix multiples, de les intégrer dans des documents de la
suite MS Office, de les conserver et de les mettre à jour pour les semestres ultérieurs. Vous
pouvez aussi connaître l’identité des étudiants et leurs réponses, ce qui vous permettra
d’assurer un suivi individuel. Les professeurs de Sciences comptables utilisent ces outils avec
succès. Renseignez-vous auprès du SSPT si vous désirez les utiliser.
Les travaux pratiques, individuels ou d’équipes, permettent d’évaluer l’application et
l’avancement des connaissances dans le développement des compétences. Des grilles
d’évaluation peuvent alors servir de balises pour évaluer justement l’atteinte des objectifs.
95
UQTR : Johanne Rocheleau
Les échanges et les discussions, en petits ou en grand groupe, sont un excellent moyen
d’évaluer la progression des apprentissages, de discuter de la stratégie pédagogique et de
l’enseignement, et de s’assurer que l’étudiant a réalisé les lectures ou les exercices proposés.
On peut aussi se servir d’un journal de bord, d’un portfolio électronique ou de tout autre outil
réflexif dans lequel l’étudiant consigne ses notes et ses commentaires sur sa démarche
d’apprentissage et sur les apprentissages qu’il a réalisés. Dans ce type de matériel
d’évaluation, il est possible pour l’étudiant de faire son autoévaluation ou de recenser et
commenter sa démarche d’apprentissage pour atteindre son objectif personnel.
Un autre type d’évaluation formative consiste en un accompagnement dans la progression des
travaux longs. Il peut s’agir d’une validation par le professeur ou le chargé de cours des
différentes étapes d’un travail long. Par exemple, le plan d’un travail long, l’introduction et la
conclusion, la webographie et un résumé de ce qu’on y trouvera sont des éléments
d’évaluation formative qui peuvent être validés par l’enseignant.
L’évaluation formative peut aussi être réalisée entre pairs ou lors de discussion en grand
groupe et cela est des plus formateurs! Par exemple, les étudiants peuvent échanger leurs
plans de travail long ou peuvent construire ensemble une webographie sur un sujet donné.
De plus, l’évaluation formative renseigne le professeur ou le chargé de cours sur l’efficacité de son
enseignement.
Mais qu’en est-il de l’évaluation formative en ligne? Pendant les cours scénarisés, tous les modes
d’évaluation formative peuvent aussi être utilisés en combinant des conférences Web avec VIA aux
activités régulières, en utilisant le forum de discussion pour commenter de manière générale les
résultats obtenus et en envoyant des courriels personnalisés à chaque étudiant pour l’informer sur sa
démarche. Mais l’utilisation de la conférence Web VIA n’est pas toujours possible, plus
particulièrement lorsque les étudiants sont répartis sur plusieurs continents et composent avec
différents fuseaux horaires.
Les quiz et minitests intégrés dans les pages-écrans des cours scénarisés renseignent l’étudiant sur sa
performance avec une rétroaction programmée. Vous pouvez aussi utiliser le logiciel gratuit Hot
Potatoes de l’Université de Victoria pour réaliser des exercices tels que des phrases trouées, des mots
croisés, des questions à choix multiples, etc. Un tutoriel se trouve sur ce site : http://www.seminaire-
sherbrooke.qc.ca/pays/monsiteweb/Hot_potatoes/Page4.html .
Tel que mentionné précédemment, vous pouvez demander aux étudiants de produire des plans de
projet ou de travail long, des introductions ou des sommaires et de vous les soumettre avant de
s’engager dans cette tâche. Aussi, grâce au portfolio électronique, il vous est possible de leur
demander de tenir un journal de bord, de réaliser un blogue ou encore simplement d’alimenter leur
portfolio avec leurs travaux et leurs commentaires sur leurs travaux, réflexions que vous pourrez
aussi évaluer.
3.3.8 LA RÉTROACTION
La rétroaction faite à l’étudiant vise à lui souligner ses forces et ses faiblesses. En pédagogie
universitaire, le modèle de rétroaction le plus répandu est la méthode SANDWICH. Le professeur
96
UQTR : Johanne Rocheleau
débute en faisant ressortir les meilleurs aspects du travail ou de l’examen, en prenant soin de n’en
livrer que la moitié. Il amène ensuite les points à améliorer et propose des pistes de travail pour
atteindre les objectifs ou pour développer la compétence visée. Il termine ensuite par les points
positifs qu’il avait gardés en réserve. La rétroaction doit inclure des données qualitatives et
quantitatives.
Pour celui ou ceux qui émettent la critique : Pour celui ou ceux qui la reçoivent :
1. Bien lire et annoter le document à évaluer ou 1. Écouter sans interrompre.
bien observer la performance à critiquer.
2. Noter les points qui semblent plus obscurs
2. Se baser sur les faits, rien que les faits. pour pouvoir demander des précisions.
3. Insister sur ce qui est bon ou juste. 3. Discuter des pistes d’amélioration afin de
bien cerner leur faisabilité.
4. Indiquer des pistes d’amélioration.
4. Remercier la personne de sa générosité.
5. Éviter les attaques personnelles.
La rétroaction par les pairs a l’avantage de former les étudiants à ce qu’ils vivront dans leur vie
professionnelle. De plus, elle offre un autre son de cloche par une ou des personnes qui ne sont pas en
position hiérarchique, ce qui peut trouver une oreille attentive puisque les autres étudiants ne sont
pas perçus comme pouvant sanctionner les résultats.
Pour définir le modèle médiatique de votre cours, il nous faut examiner les plates-formes de diffusion,
les logiciels ou applications complémentaires de même que le concept infopédagogique de votre
cours, c'est-à-dire la couleur particulière que vous voudrez peut-être donner à votre cours.
16La Banque interactive de question est une application qui sert à préparer des activités d’évaluation programmées.
Plusieurs formations sont offertes annuellement pour les professeurs et les chargés de cours au SSPT.
97
UQTR : Johanne Rocheleau
À l’UQTR, il existe plusieurs plates-formes différentes pour soutenir la formation à distance :
Les cours en ligne scénarisés et diffusés avec CHOPIN sont ceux qui offrent le plus de
liberté à l’étudiant pour la conciliation travail-famille-études. Ils nécessitent un plus grand
travail de définition et de design et développement avant qu’ils soient en ligne, mais un moins
grand travail d’enseignement lorsqu’ils sont en diffusion. Réaliser un cours en ligne scénarisé
ressemble beaucoup à réaliser un long métrage dans lequel on ajoute en plus des activités
d’apprentissage signifiantes de même que des activités d’évaluation des apprentissages qui
permettent de sanctionner les études. Ils impliquent le déploiement de ressources
importantes de votre part et de celle de l’UQTR. Le SSPT fournit le personnel nécessaire pour
l’accompagnement pédagogique, le développement des médias et l’intégration des divers
documents. Le soutien technique est aussi offert lors de la diffusion, mais le soutien
pédagogique du cours est sous la responsabilité du professeur ou du chargé de cours attitré.
Moins sophistiqué, mais plus convivial pour le professeur à l’aise avec les nouvelles
technologies, le Portail de cours dispose d’un nouvel outil, le plan de travail, qui vous
permet de construire un environnement d’apprentissage dans lequel vous pouvez déposer
des documents de toute nature, communiquer avec vos étudiants par courriel ou via le forum
de discussions. Renseignez-vous auprès des conseillers pédagogiques du SSPT pour savoir
comment déployer le plan de travail dans votre portail de cours.
La conférence Web VIA de l’UQTR vous permet de donner votre cours en ligne en utilisant
presque toutes les mêmes stratégies que celles que vous utilisez en présentiel, de manière
simple et conviviale. En fait, les relations entre le professeur, les étudiants et le matériel
didactique demeurent les mêmes qu’en classe, sauf qu’elles sont médiatisées. Tous les
participants se branchent dans la classe virtuelle à partir de leur ordinateur personnel. Vous
pouvez donner un cours en demeurant chez vous. Tout ce que vous avez à faire est de suivre
une formation sur la conférence Web et ses outils, offerte par le SSPT. La documentation est
disponible à l’adresse www.uqtr.ca/soutientechnique. Pour un fonctionnement sans délai,
nous vous suggérons de télécharger vos documents dans VIA avant le début de chaque cours.
Par défaut, le mode « REVOIR » est activé, ce qui permet aux étudiants qui ont manqué le
cours de le voir et à tous les étudiants, de revoir leurs cours, en totalité ou en partie. VIA vous
permet de partager votre groupe en plusieurs équipes. De plus, VIA permettra bientôt le
montage vidéo de sorte que vous pourrez réutiliser des extraits de vos cours antérieurs pour
les importer dans le présent trimestre. Pour plus de renseignements, consulter votre
conseiller pédagogique.
La visioconférence permet de relier des classes ensemble pour former un groupe d’étudiants
suffisamment nombreux pour rencontrer la moyenne cible. Cela permet aux étudiants de ne
pas être retardés dans leurs cursus universitaires. Avant de donner un cours par
visioconférence, il vous est fortement recommandé de suivre la formation préparée par le
SSPT afin de vous familiariser avec les outils périphériques qui y sont associés, les stratégies
pédagogiques préconisées et de savoir comment composer avec les classes situées à distance.
La visioconférence implique la présence d’un technicien sur place qui s’assurera du bon
fonctionnement des équipements et de diffuser les documents dans toutes les classes.
Le choix du mode de diffusion peut faire l’objet d’une recommandation départementale ou être relié
au programme d’études. Par exemple, le programme de maîtrise qualifiante en science de l’éducation
utilise la conférence Web VIA tandis que le Baccalauréat en traduction est scénarisé et diffusé à partir
du Portail de cours. Le Certificat en soutien pédagogique dans les CPE et autres services de garde est
98
UQTR : Johanne Rocheleau
diffusé avec CHOPIN. Si vous voulez développer un cours en ligne, renseignez-vous auprès de votre
Directeur de département pour connaître les modes de diffusion en vigueur dans votre département.
Si vous optez pour un cours en ligne scénarisé, qu’il soit diffusé avec CHOPIN ou avec le Portail de
cours, vous devrez recourir aux services d’un conseiller pédagogique.
Vous pouvez combiner des modes de diffusion. Par exemple, vos étudiants pourraient suivre un
cours scénarisé et diffusé avec Chopin et participer à des discussions avec vous dans VIA.
Outre les plates-formes d’accueil des cours, de nombreux outils peuvent être utilisés pour enrichir les
expériences d’apprentissage de vos étudiants, que ce soit pour soutenir les interactions, la réalisation
des activités d’apprentissage ou d’évaluation des apprentissages. Voici une courte liste des outils que
vous pouvez utiliser en classe ou en ligne afin que vos étudiants traitent, le plus possible, eux-mêmes
l’information (tableau 22)17:
TABLEAU 22 - OUTILS DE TRAITEMENT DE L'INFORMATION POUR L'ENSEIGNEMENT ET L’APPRENTISSAGE
17 Cette liste est mise à jour toutes les semaines sur Pearltrees.
99
UQTR : Johanne Rocheleau
Fonctions Outils Commentaires
contenus sont offerts en partage.
Évaluation Hot Potatoes Hot Potatoes est une suite d’outils conçus par
(BIQ) Banque l’Université de Victoria pour construire des activités
interactive de d’évaluation des apprentissages. Plusieurs types
questions d’activités sont possibles, des mots croisés au texte
troué en passant par les questions à choix multiples et
les glisser-déplacer (drag and drop). Facile d’utilisation,
ces outils permettent de créer des activités d’évaluation
formative. Les résultats des étudiants ne peuvent être
récupérés par SYDRE.
100
UQTR : Johanne Rocheleau
Fonctions Outils Commentaires
ou présentent les contenus de notre cours.
Partage de Dropbox Dropbox permet de partager des fichiers avec des
documents Flickr personnes ciblées dans un espace dédié sur le Web.
Flickr permet de partager des photos alors que Slide
slideshare Share permet le partage de présentations PPT. En ce qui
Creative Commons concerne Creative Commons, il s’agit de licences
adaptées qui permettent de partager des œuvres. Cela
est très utile pour publier sur le Web.
Portfolios Edu-portfolio Edu-portfolio permet aux étudiants de présenter leurs
électroniques Portfolio de l’UQTR travaux, d’inscrire leurs impressions, d’écrire leur
blogue, etc. L’étudiant peut rendre certaines pages
publiques et conserver des parties privées. Les sites
créés sont permanents, tant qu’on ne les détruit pas!
101
UQTR : Johanne Rocheleau
Fonctions Outils Commentaires
Signets (Social Delicious Delicious et Diigo permettent d’annoter et de surligner
Bookmarking) Diigo des pages Web et de les conserver sur le Web. Diigo
permet de plus de créer une communauté de pratique,
Peartrees de suivre certaines personnes ou experts et d’accéder à
leurs listes de signets.
Plusieurs outils peuvent être utilisés de manière concomitante pour soutenir les méthodes et
activités d’apprentissage que vous avez définies pour votre cours. Cependant, le principe de
parcimonie s’applique : il vaut mieux choisir quelques outils qui soutiennent bien la démarche
d’apprentissage et la matière plutôt que de tenter de séduire les étudiants en utilisant une panoplie
d’outils multimédias.
Qu’est-ce que le concept infopédagogique? « Plus que le « look and feel », le concept infopédagogique
implique une orientation pédagogique pour le développement d’une métaphore englobante, qui inclut un
agent pédagogique qui soutienne les scénarios et précise l’interactivité accordée à chacune des activités
d’apprentissage, l’iconographie et les couleurs du cours » (Rocheleau, 2007, p. 223).
Rien de mieux qu’un exemple pour l’illustrer! En 2002, nous devions amener des travailleurs d’une
grande papetière, pour la plupart des ingénieurs et des employés journaliers, à respecter des mesures
environnementales par le biais d’une formation en ligne, en français et en anglais. Le but de la
formation est d’éviter de contaminer l’environnement, d’où le titre Impact Zéro sur l’environnement.
Il s’agissait de les amener à contrôler des émissions de toutes natures dans l’air, l’eau et le sol. Nous
nous sommes rendue sur place et avons discuté avec les travailleurs en sondant leurs intérêts. Au fil
des discussions, il s’est dégagé une tangente : tous étaient amateurs de la pêche au doré. Nous leur
avons donc fabriqué un environnement d’apprentissage fondé sur une métaphore de pêche où vivait
un doré qu’il fallait maintenir en vie en évitant les émissions dans l’environnement.
102
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 24 - L'INTERFACE D'ACCUEIL DE IMPACT ZÉRO
« Mon doré allait s’appeler RAP (en français), de l’acronyme des trois principes de base [Respecter les
lois et règlements, Améliorer la performance environnementale et Protéger l’environnement]. En
anglais, il s’agirait de RIP [Respect, Improve, Protect]. Cette traduction m’a donné l’idée du concept
infopédagogique de base : Rest in Peace! Rip doesn’t want to rest in peace! J’allais donc inviter les
employés à participer à un défi personnel : maintenir RAP ou RIP en bonne santé dans un
environnement sain. J’avais offert des petits animaux virtuels Tamagotchi à mes neveux et nièces le
Noël précédent et j’en connaissais le fonctionnement. Il s’agissait de nourrir virtuellement l’animal
numérique qui tenait dans une breloque et d’en prendre soin en lui aménageant des sorties, des
moments d’attention, de jeux, etc. Il était possible de transposer ce concept dans un système
d’apprentissage » (Rocheleau, 2007, page 298).
Cette métaphore a permis de définir la navigation, la ligne graphique et les modes d’interaction du
SAMI produit :
Sur le quai, un coffre de pêche, qui s’ouvre et se ferme, tient lieu de boîte à outils (figure 24).
Huit contenants de vers représentent autant de modules auxquels on peut aussi accéder dans
le menu de gauche.
La bouée de sauvetage appelle le module d’aide et deux hyperliens permettent aux étudiants
d’accéder ou module d’évaluation ou au module de suivi selon leurs besoins.
À l’intérieur des modules, on voyage en chaloupe!
Dans la figure 25, on peut voir comment est transposé le concept de tamagotchi dans
l’interface d’apprentissage. Lorsqu’un étudiant réalise les exercices d’apprentissage d’un
module, RAP/RIP est présent dans l’écran et agit comme un témoin. Il est heureux et frétille si
les décisions de l’étudiant maintiennent son environnement sain. Si la performance de
l’étudiant comporte un risque pour l’environnement, il cumule une mauvaise réponse.
103
UQTR : Johanne Rocheleau
L’apparence de RAP/RIP se modifie après trois, cinq, sept et huit mauvaises réponses. Il faut
alors réanimer RAP/RIP, ce qui implique qu’il faut alors que l’étudiant refasse les exercices du
module.
Dans la figure 25, on constate la présence de RIP dans le bas de l’écran qui y nage comme un poisson
dans l’eau et qui parle. Ici, il explique comment fonctionne la rétroaction lors des activités
d’évaluation. RIP est un « Poser » c'est-à-dire un objet tridimensionnel animé à qui on a attribué un
comportement et des fonctionnalités et qui a été réalisé avec un programme qui porte le même nom.
On peut acheter des Posers que les graphistes personnalisent en changeant la texture ou les couleurs.
Le programme reconnaît les sons en français, en anglais, etc., et articule la mâchoire avec un effet
réaliste lorsqu’on y joint une bande audio. On peut facilement trouver des posers sur le Web à partir
de Wikipédia (http://en.wikipedia.org/wiki/Poser) et y trouver des liens vers différents
fournisseurs. Il aurait été possible d’utiliser un personnage et des bulles de textes aux mêmes fins.
Construire un environnement d’apprentissage de cet ordre donne au cours une ligne graphique et un
style qui lui sont particuliers et distinctifs. Pour y arriver, il s’agit de faire l’analyse des contenus et
des intérêts de la clientèle pour explorer des métaphores potentielles et d’en élaborer une qui
soutiendra le contenu et les activités d’apprentissage du cours. C’est l’élaboration du concept
infopédagogique. Voici d’autres exemples de SAMI que nous avons produits :
104
UQTR : Johanne Rocheleau
Titre Type de SAMI Description
SCALA Système-conseiller pour Concept fondé sur « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules
(Projet de apprentissage en ligne adapté Verne pour explorer les fondements du design pédagogique de
R&D) dédié à des designers formation en ligne. Des aventures extraordinaires permettent
pédagogiques (2e cycle d’explorer les théories et de relier les concepts entre eux. Le
universitaire) décor de l’intérieur du sous-marin évoque celui de la Scala de
Milan. Il est piloté par le capitaine Mnémo.
La BRED Formation ludique Stratégies d’enquête fondées sur le jeu de Clue (Cluedo en
(banque collaborative en ligne visant à Europe) utilisant une banque de données sur des malfrats
française) contrer les fraudes et le fichés et présentant des cas réels à analyser avec des preuves
blanchiment d’argent véridiques. Les indices permettent aux étudiants de
(Sciences économiques en s’approprier les contenus et de les tester dans une enquête
entreprise) collaborative en ligne avec les autres étudiants, en jouant au jeu
de Clue.
CentrAL- Formation sur les procédés Al, docteur en Aluminium, évolue dans une reproduction du
Formation de l’aluminium pour le complexe Arvida de Rio Tinto Alcan et des diverses usines de
(CQRDA) secondaire, le collégial, transformation des alentours. Il prend plusieurs chapeaux
l’enseignement et la différents pour expliquer, faire voir ou vivre les étapes des
recherche universitaire et la divers procédés, de l’extraction de l’alumine au laminage.
formation continue
Rock the Formation présentielle de jeu Formation ayant pour but de favoriser le développement
Boat de rôles où les participants d’attitudes collaboratives simulant une entreprise de grande
(service- deviennent des membres du envergure afin de garder le cap dans les tempêtes et d’éviter de
conseils en personnel d’un bateau de saborder le navire.
GRH) croisière (Sciences de la
gestion)
CHAMANS Centre d’histoire et Le castor Pollux amène les élèves du 2e et 3e cycle du primaire
(CHAM) d’archéologie de la et du 1er cycle du secondaire à découvrir l’histoire du
Métabetchouane animé et Saguenay/Lac St-Jean en réalisant des activités d’apprentissage
scénarisé (Sciences de qui les mettent dans des situations d’apprentissage par
l’éducation / Scénarios problème. Le site est conçu avec des cartes anciennes couleur
d’apprentissage et sépia et la navigation est fondée sur des concepts d’archéologie.
d’animation)
Est-ce qu’un concept infopédagogique peut apporter quelque chose à votre cours? Par exemple, si
vous enseignez dans un programme professionnalisant, serait-il souhaitable que l’environnement
d’apprentissage de votre cours en ligne soit calqué sur celui de la profession? Si vous croyez qu’un
concept infopédagogique puisse aider vos étudiants à apprendre, vous devez le décrire le plus
précisément possible en collaboration votre conseiller pédagogique qui pourra vous en évaluer la
faisabilité. Il vous faut préciser :
1. Le contexte : dans quel contexte désirez-vous que vos étudiants évoluent? Dans quel contexte
vos étudiants travailleront-ils plus tard? Si vous enseignez en podiatrie, pourquoi ne pas
recréer virtuellement la clinique comme contexte d’apprentissage?
2. L’agent pédagogique : utiliserez-vous un agent pédagogique (ou personnage) tel que Rap le
doré pour guider les étudiants? Si oui, sera-t-il statique? Sinon, quel devrait être son
comportement? Quelle allure devrait-il avoir et quel ton devrait-il employer?
105
UQTR : Johanne Rocheleau
3. La composition de l’interface : quels sont les éléments de la métaphore qui sont importants
et quelles seront leurs fonctionnalités? Par exemple, si vous placez un dictionnaire dans
l’interface d’un cours en traduction, il faut qu’il donne accès à un dictionnaire, sinon vous
introduisez une dissonance cognitive. Chaque objet placé dans l’interface doit avoir une
fonction et seulement une fonction (Allen, 2003; Edwards, 2011; Tufte, 2006).
4. La navigation : Adopterez-vous une structure linéaire ou ramifiée? Est-ce que les étudiants
doivent tous suivre le même parcours en même temps ou préférez-vous mettre à leur
disposition différentes thématiques qu’ils sont libres d’explorer selon leurs intérêts? Divisez-
vous la classe en équipes, chacune d’entre elles se penchant sur une thématique différente?
5. L’autonomie des étudiants : Est-ce que vous permettrez à vos étudiants de se fixer des
objectifs personnels? Si oui, comment comptez-vous interagir avec les étudiants pour guider
leur démarche ou l’évaluer? Si vous êtes en présentiel, vous en aurez l’occasion, mais s’il s’agit
d’apprentissage à distance, quels mécanismes mettrez-vous en place pour interagir avec vos
étudiants? La conférence Web VIA? Une supervision avec Skype? La visioconférence? Le
courriel ou le forum de discussion?
Pour les étudiants, plus le contexte d’apprentissage est riche de sens, plus longtemps ils seront
intéressés à y demeurer et à l’explorer, donc meilleurs seront leurs apprentissages.
3.5 EN CONCLUSION
Nous avons vu, dans ce chapitre, que le processus « Définir » requiert beaucoup de travail et
d’énergie. C’est sans doute le processus le plus important, car il permet de jeter les bases du design,
du développement et de la diffusion. Il permet de dégager le modèle de connaissances, le modèle
pédagogique, incluant la définition de l’évaluation des apprentissages, et le modèle médiatique. Ces
modèles doivent être suffisamment solides et stables avant de s’engager dans les étapes suivantes,
bien qu’on imagine que de multiples allers-retours soient possibles, même nécessaires pour
développer un système d’apprentissage cohérent et performant.
Dans le processus « Définir », vous avez pris de très nombreuses décisions concernant des notions
avec lesquelles vous n’êtes peut-être pas familier. On peut revenir sur ces décisions; rien n’est coulé
dans le béton! Vous avez tout en mains pour réfléchir à ce que vous voulez avant de vous engager
dans les étapes de production de votre cours. Bien que le processus « Faire le design et développer »
exige d’importants efforts de création, il s’en trouvera facilité par les décisions prises dans le
processus « Définir ».
106
UQTR : Johanne Rocheleau
4 FAIRE LE DESIGN ET DÉVELOPPER
Si vous avez choisi d’utiliser un concept infopédagogique dans votre cours pour établir le contexte
d’apprentissage, c’est maintenant qu’il faut le développer dans les détails, car il influencera la
navigation, le découpage des contenus et la manière dont vous les rédigerez de même que le design et
la réalisation des méthodes et activités d’apprentissage ou d’évaluation des apprentissages. Comme
chaque concept infopédagogique est unique, il n’y a pas de méthode unique qui puisse vous amener à
107
UQTR : Johanne Rocheleau
le développer. Cependant, il y a des généralités à partir desquelles on peut débuter son design et son
développement :
1. Développer le contexte
Développer le contexte, c’est mettre en œuvre une métaphore et ses analogies. Elle peut être calquée
sur un lieu (ex. Arvida), un environnement spécifique (ex. un bateau de croisière, un sous-marin), une
activité particulière (ex. un voyage), une activité professionnelle (ex. la traduction, l’exercice clinique,
la consultation).
Redite importante : Tout ce que vous placez dans une page-écran doit avoir une fonction. Par
exemple, si vous placez un outil dans une page-écran, il doit s’exécuter au clic de la souris.
Développer des outils animés est très onéreux. Il faut donc choisir la métaphore en regard des
besoins du cours et plusieurs solutions peuvent être peu coûteuses et bien servir le propos. Par
exemple, le baccalauréat utilise le Portail de cours et place l’étudiant dans une situation
professionnalisante. Chaque semaine, il reçoit une nouvelle « commande », c'est-à-dire un texte à
traduire qui intègre les contenus de la semaine.
Le contexte peut aussi prendre une ampleur plus importante jusqu’à devenir une véritable
simulation. Par exemple, dans son cours « Communication et prise en charge des risques », le
professeur Raymond Corriveau a mis en scène une ville, Raycom, dans laquelle évoluent plusieurs
agents pédagogiques et où se produisent de multiples incidents (figure 27). Cette simulation est à la
fois invitante, stimulante et source d’apprentissages significatifs. Elle place les étudiants dans l’action
et leur permet de vivre des événements calqués sur la réalité dans lesquels ils appliqueront des
principes pour résoudre des problèmes réels.
Il existe d’autres types de simulation qui placent les étudiants dans un contexte qui s’apparente à la
réalité de la pratique. Par exemple, Allen Interactions (2011) a développé un modèle de simulation de
relation d’aide dont on peut voir un exemple dans les figures 28 et 29. Dans cette simulation appelée
Pediatric Weight Management, réalisée pour Kaiser Permanente, l’étudiant devient un professionnel
de la santé qui doit amener quatre personnes de groupes d’âge différents à adopter de saines
habitudes alimentaires et à faire davantage d’exercice.
108
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 27 - UN CONTEXTE ENGAGEANT: LA VILLE DE RAYCOM
109
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 29 - LA RÉTROACTION DONNÉE À L'ÉTUDIANT DANS UNE SIMULATION
2011 © COPYRIGHT ALLEN INTERACTIONS. TOUS DROITS RÉSERVÉS. (REPRODUIT AVEC PERMISSION)
Chaque simulation comprend six modules qui s’étalent du début de l’entrevue à sa conclusion.
Pendant l’entrevue, l’étudiant doit choisir ses interventions (figure 28). Après chaque intervention, il
y a la réponse du patient et on peut savoir ce qu’il pense. La rétroaction à l’étudiant est fournie par
l’indice de la motivation du patient et la rétroaction du coach (les deux flèches rouges de la figure 29).
En tout temps, l’étudiant peut consulter la transcription de l’entrevue à des fins d’analyse. Il a aussi
accès au dossier du patient.
Un agent pédagogique (personnage) est un peu comme la prolongation du professeur dans l’interface
d’apprentissage. L’avantage de l’utilisation d’un agent pédagogique est qu’il humanise le système
d’apprentissage en simulant la relation professeur-étudiants. Comme le soulignent Garrett et Ezzo
(1996), il aide les étudiants à développer une attitude positive envers le système d’apprentissage et
favorisent la rétention de l’information en l’associant à une émotion agréable.
En général, l’agent pédagogique introduit la matière, présente les consignes des travaux, donne accès
à l’aide et répond aux questions des étudiants. Il peut accomplir toutes les fonctions que vous lui
attribuez, pourvu que vous les expliquiez en détail aux étudiants.
En 2011, la tendance à la mode en design pédagogique est d’utiliser des personnages de bandes
dessinées pour introduire des propos ou créer des mises en situation. Plusieurs sites offrent des
fonctionnalités (et des exemples) pour développer de tels personnages et les animer. Vous pouvez
aussi acheter des personnages ou des Posers et leur attribuer des comportements.
3. Développer l’interface
C’est à votre conseiller pédagogique et aux techniciens du SSPT que revient la tâche de développer
l’interface de votre cours. Cependant, vous avez quand même votre mot à dire sur plusieurs aspects.
Vous devez d’abord choisir la coquille qui accueillera votre cours. Pour les cours scénarisés offerts
110
UQTR : Johanne Rocheleau
dans CHOPIN, le SSPT dispose en effet de plusieurs modèles qui diffèrent selon la disposition et la
nature du menu ou de la bannière, les couleurs, etc. Pour les cours offerts via le Portail de cours, c’est
par le plan de travail que les contenus sont accessibles. Il y a cependant peu d’éléments qu’on peut
personnaliser dans le Portail de cours.
L’interface d’un cours scénarisé en ligne comprend plusieurs éléments. Le premier qu’on remarque
est le menu qui nous permet d’accéder aux contenus et activités d’apprentissage ou d’évaluation des
apprentissages. Il peut inclure des onglets ou des icônes.
La ligne graphique (les couleurs, le style, les boutons de navigation, etc.) doit être personnalisée pour
votre cours. Dans la figure 31, on peut constater le travail du graphiste qui a personnalisé la page
d’accueil du cours « Physiologie de la reproduction » à partir du graphique initial du cycle de la
reproduction des hommes et des femmes. Si vous avez opté pour un concept infopédagogique, cette
ligne graphique sera influencée par le contexte que vous avez retenu.
111
UQTR : Johanne Rocheleau
Pour aider votre conseiller pédagogique et les techniciens du SSPT à développer l’interface de votre
cours, montrez-leur des images que vous aimez et qui représentent des contenus de votre cours. Ils
auront ainsi une idée de ce que vous préférez et seront plus en mesure de vous proposer des avenues.
4. Organiser la navigation
De quelle manière les étudiants doivent-ils circuler dans votre cours? Est-il important de faire dans
l’ordre les modules que vous proposez? Les exercices sont-ils obligatoires? Votre cours comprend-il
une simulation autonome? Y a-t-il des hyperliens qui mènent les étudiants vers des sites Web
internes ou externes? Y a-t-il des tests à compléter avec la BIQ? Votre modèle de connaissances
comprend-il de multiples ramifications?
Discutez de ces questions avec votre conseiller pédagogique. Il sera alors en mesure de vous suggérer
un mode de fonctionnement pour la navigation de votre cours.
Dans certains départements, et surtout en première année, il faut guider les étudiants et les
superviser étroitement, alors que dans d’autres, il est de mise de laisser beaucoup d’autonomie aux
étudiants afin qu’ils se responsabilisent dans leurs apprentissages. Conséquemment, quels sont les
outils de communication et de réalisation des activités d’apprentissage et d’évaluation que vous
mettrez à la disposition de vos étudiants? Utiliserez-vous le forum de discussion ou un café étudiant,
le portfolio électronique, le journal de bord? Est-ce que les étudiants travailleront en équipe avec la
conférence Web VIA? Est-ce que vous voulez superviser ces activités ou préférez-vous laisser les
étudiants libres d’organiser leurs rencontres?
Encore ici, il vous faut discuter de ce que vous voulez avec votre conseiller pédagogique qui pourra
vous faire des suggestions pour satisfaire les besoins de vos étudiants.
C’est donc le moment d’établir les séquences de votre cours et de débuter le développement. Nous
allons ici prendre l’exemple du cours « ECL 1006 Aménagement de la faune terrestre18 » pour illustrer
comment dégager la macrostructure d’un cours (figure 32). Ce cours est offert en présentiel, en
troisième année du programme « 7675 Biologie et écologie ». Dans ce cours, l’enseignant a choisi
d’organiser ses contenus en trois grands thèmes. Pour chacun de ces thèmes, il y a une étude de cas
tirée de la réalité. Plusieurs cours débutent par un minitest qui vise à mesurer la connaissance des
contenus théoriques des notes de cours. Lors de trois cours, il y a une présentation magistrale de
l’étude de cas, soutenue par une présentation PowerPoint. Chaque semaine, huit équipes de quatre
étudiants doivent lire un corpus d’articles en appliquant la méthode de lecture coopérative. En classe,
ils répondent ensuite à quatre questions soumises par le professeur sur ces textes. Chacun des
18Merci à monsieur Jean-Claude Bourgeois du département de Chimie-biologie de nous avoir permis d’utiliser cet excellent
exemple.
112
UQTR : Johanne Rocheleau
étudiants de l’équipe devient l’expert responsable d’une question. Le professeur reforme quatre
équipes de huit étudiants qui sont tous experts de la même question. Chacune de ces équipes
reformule la réponse de la classe à la question et la partage aux autres équipes. Les réponses aux
questions permettent de résoudre le cas. De retour à leur équipe de quatre, les étudiants déposent un
rapport sur l’étude de cas.
Au cours suivant le dépôt du rapport, un expert du domaine vient rencontrer les étudiants en
plénière, mais expose d’abord son point de vue sur le cas. Les étudiants expliquent ensuite comment
ils ont résolu le cas. Certaines idées des étudiants ont été retenues par les experts pour résoudre des
problèmes concrets en matière d’aménagement de la faune. Imaginez la fierté des étudiants!
Des sorties sont organisées pour faire des travaux sur le terrain et des laboratoires permettent
ensuite aux étudiants de conduire des analyses des données recueillies sur le terrain, ce qui viendra
enrichir leur rapport individuel.
Monsieur Bourgeois utilise le plan de travail du Portail de cours pour détailler les méthodes et
activités d’apprentissage et d’évaluation des apprentissages et donner ses consignes aux étudiants
(figure 33). Des documents nécessaires pour la lecture coopérative sont accessibles dans le dépôt de
documents (figure 34). Les articles scientifiques sont référencés par un lien Proxy qui mène les
étudiants au portail de la bibliothèque. Quant aux notes de cours, elles sont déposées sur le Portail de
cours.
Il y a beaucoup de contenus dans ce cours de sciences. Malgré ce fait, il y a peu d’exposés magistraux
faits par l’enseignant. Les étudiants doivent acquérir leurs connaissances et développer leurs
compétences dans l’action et en les négociant socialement par le travail collaboratif en classe, en
laboratoire et sur le terrain.
113
UQTR : Johanne Rocheleau
FIGURE 33 - PLAN DE TRAVAIL DANS LE PORTAIL DE COURS
Cette macrostructure d’un cours (figure 32) pourrait être répétée pour d’autres cours, peu importe le
mode de diffusion. Un tel cours diffusé en ligne pourrait utiliser les ateliers de la conférence Web VIA
pour le travail d’équipe et la présentation des réponses des étudiants. Les contenus théoriques
pourraient être diffusés à partir du Portail de cours ou avec Chopin. Les minitests pourraient être
administrés avec la BIQ. Les travaux des étudiants et les réponses aux questions pourraient être
diffusés à l’aide du portfolio électronique.
Ce qui importe est de créer une macrostructure qui forme un tout cohérent, qui soit communiquée
aux étudiants et qui leur permet de se situer dans le système d’apprentissage.
114
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3 FAIRE LE DESIGN ET DÉVELOPPER LA MICROSTRUCTURE DU SAMI
Tôt dans la démarche, il nous faut développer la table des matières du cours et hiérarchiser les titres
et sous-titres en fonction de l’organisation du texte choisi (par thématiques, par chapitres, du simple
au particulier, etc.). La numérotation des titres et sous-titres vous permettra de repérer facilement les
contenus dans vos communications avec les étudiants. Il est cependant recommandé de ne pas
dépasser trois ou quatre niveaux dans la hiérarchisation des titres des textes éducatifs (1, 1.1, 1.1.1).
Pour un cours scénarisé en ligne, l’idéal est de fonctionner avec des gabarits qui permettent de
dégager les éléments qui composent les quatre types de connaissances fondamentales (tableau 23).
L’important, c’est d’être constant et de toujours amener les quatre types de connaissances de la même
manière, ce qui permet à l’étudiant de mieux repérer l’information. Ce tableau présente ce que l’on
doit documenter pour chaque type de connaissance :
115
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 23 - LES ÉLÉMENTS À DOCUMENTER POUR LES QUATRE TYPES DE CONNAISSANCES
Types de
Ce que l’on doit documenter pour chacune
connaissance
Définition du concept
Exemple du concept
Concept Contre-exemple du concept
Contexte d’utilisation de ce concept
Concepts apparentés
À ne pas confondre (concepts non apparentés)
Lieu et date, acteurs
Description du fait
Fait Éléments précurseurs
Importance historique du fait
Conséquence historique du fait
Faits similaires (si applicable)
But ou utilité du processus ou de la procédure
Définition du processus ou de la procédure
Étapes du processus ou de la procédure
Méthodes ou techniques à privilégier
Processus,
Procédure Points de vigilance
Contexte d’utilisation du processus ou de la procédure
Critères de réalisation (de rentabilité, de pertinence, etc.)
Processus ou procédures apparentés
Trucs et astuces, avertissements (si applicable)
Nom du principe et sa finalité
Explication du principe (relation, lien causal, lien de précédence, etc.)
Pri nci pe Fondements et application du principe (ce qui régit ce principe)
Conditions de réussite ou d’échec
Principes apparentés (si applicable)
Trucs, astuces et avertissement (si applicable)
Il est facile de se faire soi-même des gabarits qui nous faciliteront la tâche en nous permettant de ne
pas oublier d’éléments à documenter pour les étudiants.
116
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 24 - GABARIT DE RÉDACTION D'UN PRINCIPE COMPLÉTÉ
117
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3.1 LA STRUCTURE NARRATIVE DU TEXTE
On comprend bien que de documenter les quatre types de connaissances ne permet pas de
développer un cours intéressant. C’est aussi attrayant que de lire le dictionnaire! Malheureusement,
les étudiants décrochent lorsqu’un cours ne les captive pas. Il vous faut jouer sur la structure
narrative du texte. Elle est la « colle » qui va rendre votre cours intéressant. Si vous avez opté pour un
concept infopédagogique, la métaphore et les analogies racontent déjà une histoire et vous pouvez
utiliser des anecdotes pour faire ressortir des éléments à mémoriser.
L’une des techniques qui présentent le plus de succès pour susciter et maintenir la motivation de
même que favoriser la mémorisation des informations est de raconter une histoire (storytelling). En
effet, les histoires permettent de relier les étudiants au message.
Les bonnes histoires débutent par une introduction, introduisent un défi, un non-sens ou une
énigme et terminent en établissant une nouvelle réalité. Voici un exemple (tableau 25) :
TABLEAU 25 - LE SALADIER DE CAILLOUX
118
UQTR : Johanne Rocheleau
Il y a plusieurs avantages à raconter des histoires. Premièrement, elles captent l’attention des
étudiants et suscitent des émotions qui vont permettre de mieux retenir les informations, car elles les
placent dans un contexte signifiant. Parce qu’elles suscitent l’émotivité, elles sont particulièrement
utiles pour développer des attitudes. Elles viennent aussi satisfaire les besoins de curiosité.
Pour construire une histoire, il faut d’abord une inspiration. Un bon site pour en trouver est
celui de Tim Spheppard qui en contient des milliers. En français, on en trouve quelques-unes
sur le site de Bernard Lamailloux. On peut aussi s’inspirer de l’actualité pour créer des liens entre
notre propos et les connaissances et compétences à développer.
Comment faire pour intéresser nos étudiants à des contenus arides ou difficiles? Il y a certainement
de multiples réponses à cette question, mais nous vous proposons un modèle simple qui a fait ses
preuves pour soutenir les moments du processus d’apprentissage de vos étudiants : le modèle
pédagogique de Brien (l’hyperlien vous mènera vers la présentation Prezi sur ce modèle).
Cette section du texte, créée en 1998 à l’UQAC, a été adaptée pour la pédagogie universitaire
et ajoutée au Programme d’accompagnement pédagogique des nouveaux professeurs en 2009.
Nous la reproduisons ici.
119
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3.2.1 1 ER MOMENT : SUSCITER ET MAINTENIR LA MOTIVATION
Pour l’étudiant, c’est le moment où il se fait une idée de ce que ses nouveaux apprentissages vont lui
permettre d’effectuer, ce qui détermine largement son niveau d’intérêt. Pour le professeur, c’est le
moment de stimuler chez l’étudiant le désir d’apprendre et le goût de s’investir. Comment?
1. En ciblant les besoins et réalités de ses étudiants : types (temps plein ou temps partiel,
réguliers ou adultes, leur état d’avancement (1re année ou 3e année, ce qui, en principe,
détermine leur capacité), plus de filles que de garçons, etc.).
2. En faisant reconnaître l'importance des buts d'apprentissage. L'importance qu’une personne
attache à l'un ou l'autre de ses buts influence sa motivation à accomplir une tâche. Si la
personne réalise que l'acquisition d'une connaissance, d'une attitude ou d'une compétence
donnée lui permettra d'accomplir des tâches qui lui permettront d'atteindre ses buts, elle sera
motivée à accomplir la tâche d'apprentissage. On peut faire reconnaître l’importance des buts
d’apprentissage par les moyens suivants :
Discuter de l’importance des buts.
Amener l’étudiant à développer une attitude positive vis-à-vis de la tâche.
Concrétiser les buts à atteindre.
Aider les étudiants à établir des liens entre la tâche d'apprentissage, les buts et les
compétences professionnelles à développer.
Créer des activités qui permettent de se projeter dans l'avenir.
S'assurer de présenter une motivation adéquate (modeling).
3. En générant l'intérêt pour la tâche. D'une façon générale, un apprenant aura tendance à
s'engager dans des activités qui lui procureront des émotions agréables et à fuir des activités
dont il sait qu'elles lui procureront des émotions désagréables. De plus, s’il éprouve des
émotions agréables lorsqu‘il accomplit une tâche d'apprentissage, il développera une attitude
positive vis-à-vis de la tâche et il sera disposé à fournir l'effort nécessaire pour accomplir la
tâche à nouveau. Générer l’intérêt pour la tâche d'apprentissage. On peut générer l’intérêt
pour la tâche par les moyens suivants :
Créer un contexte favorable à la satisfaction des besoins.
Créer des situations qui proposent des défis acceptables.
Varier les méthodes d'enseignement.
Concrétiser la tâche d'apprentissage.
Respecter les apprenants.
Donner des rétroactions positives.
Présenter le scénario d’apprentissage aux apprenants en mettant l’accent sur les activités
qu’ils préfèrent.
Utiliser les jeux éducatifs et les documents de référence informatisés pour stimuler la
curiosité.
4. En faisant percevoir l'ampleur de la tâche. Les recherches sur la motivation démontrent que
l'ampleur d'une tâche à accomplir a une incidence sur la motivation de la personne. Des
120
UQTR : Johanne Rocheleau
tâches dont l'ampleur est trop grande - ou bien insignifiante - ont tendance à démotiver
l’apprenant alors que des tâches adaptées à sa capacité à les réaliser ont tendance à le
motiver. On peut amener l’étudiant à percevoir l’ampleur de la tâche en utilisant les moyens
suivants :
Proposer des activités réalisables.
Parler des réussites passées (de celles de l'apprenant et d'autres apprenants).
Faire visualiser la tâche à accomplir.
Moduler la tâche d'apprentissage, c’est-à-dire adapter de manière souple les contenus.
Aider à développer la confiance en soi.
La fonction de ce 1er moment est d’activer les processus mentaux et affectifs de façon à ce que les
étudiants se mettent en état d’apprendre.
4.3.2.2 2 E MOMENT : FACILITER LE MONTAGE DE LA CONNAISSANCE OU DE LA
COMPÉTENCE
Lorsqu'un étudiant est motivé pour accomplir une tâche d'apprentissage donnée, il s'engage
généralement dans le montage de la connaissance ou de la compétence visée. Lors du montage,
l'apprenant associe ou intègre les savoirs, les savoirs-faire et les savoirs-être qu'il possède en vue
d'une première élaboration de l'objet mental visé. Pour l’étudiant, c’est le moment de coder et de
traiter l’information dans sa mémoire à court terme pour se l’approprier afin qu’elle fasse partie de
son bagage de connaissances (mémoire à long terme). Il doit :
Explorer divers matériels didactiques et sources d’information (tutoriels, documents de
références, exerciseurs).
Abstraire le concept ou la procédure en l’explorant à partir d’exemples et de contre-
exemples.
Expliquer, structurer et définir cette connaissance dans ses propres mots en fournissant
des exemples et des contre-exemples.
Utiliser cette connaissance dans un contexte donné.
Réaliser des activités qui lui permettent de manipuler le contenu, de l’expérimenter et de
le généraliser.
Pour le professeur, c’est le moment de soutenir ce processus d’appropriation. Comment?
En faisant ressortir les caractéristiques importantes d’un concept ou d’une procédure.
En structurant le contenu en séquences logiques ou en graduant l’information.
En fournissant des définitions, des exemples et des contre-exemples, des mnémoniques.
En fournissant le matériel didactique nécessaire au montage des connaissances (tels les
documents de référence, les tutoriels et les simulations) et veiller à ce que
l’environnement d’apprentissage soit propice à l’exploration, à la découverte et à la
production d’information.
En variant ces méthodes pour éviter la lassitude et pour rejoindre les différents styles
d’apprentissage.
La fonction de ce 2e moment est de faire passer du non appris à l’appris.
121
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3.2.3 3 E MOMENT : FACILITER LE RODAGE DE LA CONNAISSANCE OU DE LA COMPÉTENCE
Pour l’étudiant, c’est le moment d’organiser l’information pour qu’elle reste en mémoire, de roder ses
apprentissages par le biais de différentes activités, de renforcer l’information acquise et de
démontrer ses connaissances et compétences en les réinvestissant dans d’autres contextes ou
situations. C’est également le moment de démontrer qu’il est capable de réaliser ce qui était prévu
dans les objectifs du cours. Il doit donc :
Polir son information!
Transposer cette connaissance ou cette compétence dans un autre contexte.
Produire un élément d’information qui lui permettra d’approfondir ce thème (recherche,
présentation PPT).
Discuter de son point de vue avec les autres étudiants de sa classe ou par le biais d’un
outil de discussion sur le Web.
Évaluer ses efforts et la connaissance qui en découle.
Pour le professeur, c’est le moment de fournir des occasions pour renforcer les acquis, de créer des
situations pour que l’étudiant puisse jongler avec les nouvelles acquisitions. Comment?
En suscitant des discussions à propos de cette connaissance ou compétence.
En incitant l'apprenant à utiliser le concept dans différents contextes pour favoriser le
transfert.
En proposant des activités d’apprentissage plus complexes (ex. des simulations, des
exerciseurs).
En faisant des révisions et en conduisant des activités d’évaluation formative des
apprentissages.
C’est à ce moment que le professeur peut aussi :
Identifier ceux qui devront revoir telle ou telle partie de contenu pour être à l’aise pour
poursuivre.
Reconnaître, le cas échéant, la nécessité de revenir, différemment cette fois, sur une partie
de cours pour laquelle une majorité d’étudiants n’ont pas atteint le standard de réussite
préalablement fixé.
Pour opérationnaliser le modèle de Brien, nous avons conçu un gabarit qui sert à faire le plan de
chacune des séances de votre cours (tableau 27). Par séance, on entend une séquence portant sur un
122
UQTR : Johanne Rocheleau
thème de votre cours, qui peut varier en temps. Si vous voulez maintenir la motivation et l’intérêt de
vos étudiants, il faut qu’ils soient actifs environ 50 % du temps et idéalement 70% du temps du cours.
Cela implique qu’ils ne sont pas en position de réception de contenus, mais qu’ils traitent eux-mêmes
l’information pour mieux se l’approprier.
Dans le haut du gabarit, on indique les objectifs poursuivis dans cette séance. On définit ensuite un
premier bloc d’activités pédagogiques pour susciter et maintenir la motivation. On remarque qu’il y a
une colonne pour décrire ce que l’enseignant fait à gauche et pour y noter le temps accordé. À droite,
on indique ce que font les étudiants de même que la durée prévue de l’activité. On notera les
symboles de chaque côté du tableau nous rappelant la répartition du temps entre l’enseignant et les
étudiants. Voici un exemple pour les activités de motivation d’un cours portant sur le concept de
résilience (tableau 26) :
TABLEAU 26 - EXEMPLE D’UNE SECTION COMPLÉTÉE
On poursuit ensuite de la même manière pour décrire les activités de montage et de rodage de
connaissances et des compétences en suivant les consignes inscrites dans le gabarit avant chaque
section. On inscrit aussi les méthodes et activités d’évaluation des apprentissages, qu’elles soient
formatives ou sommatives. On indique finalement comment on conclura cette séquence. On ajuste la
durée des activités pour maintenir les étudiants actifs dans leur processus d’apprentissage. Il peut
être très utile de conserver ces plans de séance d’enseignement.
TABLEAU 27 - CONCEPTION D’UN PLAN D’UNE SÉANCE DE COURS EN UTILISANT
LE MODÈLE PÉDAGOGIQUE DE BRIEN (1997)
Objectif(s) poursuivi(s) :
123
UQTR : Johanne Rocheleau
Le professeur doit susciter et maintenir la motivation :
Faire reconnaître l’importance et la pertinence des buts d’apprentissage
Activer les connaissances antérieures et créer des liens
Faire percevoir l’intérêt pour la tâche et l’ampleur de la tâche
Examiner les concepts de bases
Activités réalisées par le professeur Activités réalisées par les étudiants
˜ 50% ˜ 50%
124
UQTR : Johanne Rocheleau
Activités réalisées par le professeur Activités réalisées par les étudiants
Conclusion
Toutes les activités d’apprentissage de la Méthode @pte sont réalisées par les étudiants, qui sont
guidés ou supervisés par le professeur ou le chargé de cours. À cette étape, il vous faut les décrire.
Rappelons qu’au premier cycle, votre cours devrait comprendre 25% de méthodes et d’activités au
niveau « Retenir et comprendre », 50 % des niveaux « Appliquer » et « Analyser » et 25% des niveaux
« Synthétiser et créer » et « Évaluer » (figure 15). Le tableau 28 regroupe 35 méthodes et activités
d’apprentissage par niveaux de compétence attendus (à titre indicatif), qui complètent les méthodes
et activités du site « Enseigner à l’UQTR » et qui sont dans l’assiette de la figure 16 « Tablez sur la
125
UQTR : Johanne Rocheleau
diversité ». Pour chacune, nous avons tenté de trouver des sites Web qui les décrivent ou en
proposent des applications ou des outils. Cliquez sur les hyperliens pour accéder à ces sites. Cela vous
aidera à décrire les méthodes et activités pédagogiques de votre cours et à rédiger les consignes.
Attention! Le tableau 28 n’est pas exhaustif! Cependant, tous les modèles de méthodes et
d’activités pédagogiques que nous rencontrons sont amassés dans le Pearltrees Pédagogie
universitaire. Aussi, il s’agit de suggestions. Rien ne vous empêche d’utiliser des méthodes des
différents niveaux pour d’autres niveaux d’objectifs. L’important, c’est de combiner ces activités.
TABLEAU 28 - 35 SUGGESTIONS DE MÉTHODES ET ACTIVITÉS D'APPRENTISSAGE PAR NIVEAUX
La catégorisation
L’étudiant catégorise ou utilise un système de catégories. Celles-ci sont des noms, des
termes, des expressions du réseau notionnel, des étiquettes ou une hiérarchie. Les
catégories sont de deux ordres : les notions d’un réseau notionnel et les relations
entre les notions (Legendre, 2005).
1. On peut utiliser des grilles ou des outils de modélisation / schématisation pour
amener les étudiants à catégoriser des connaissances.
La comparaison
L’étudiant doit établir explicitement un rapport de ressemblance entre deux réalités.
La comparaison est constituée de quatre éléments : le comparé, le comparant, l'outil
de comparaison et le point de comparaison. Par exemple, dans la phrase « Denise est
pâle comme un cadavre », Denise est le comparé; pâle, le point de comparaison;
comme, l'outil de comparaison; un cadavre, le comparant (granddictionnaire.com,
2011).
2. Des grilles comparatives peuvent être d’excellents outils pour amener les étudiants à
établir des rapports entre plusieurs notions. Vous trouverez un grand choix de
gabarits de grilles comparatives sur le Web en tapant comparison chart ou
comparison grid dans Google.
L’explication
L’étudiant dégage objectivement une information en vue d'en donner la signification,
par référence à un ensemble ou par comparaison avec d'autres faits analogues. Il
examine ou commente un texte, une présentation ou une démonstration en faisant
des commentaires ou des remarques, en fournissant des renseignements qui
3. démontrent sa compréhension (Legendre, 2005). Pour amener les étudiants à
formuler leur explication, vous pouvez utiliser le site du CCDMD conçu à cet effet.
126
UQTR : Johanne Rocheleau
La prise de notes
L’étudiant assiste à un exposé magistral fait par le professeur ou le chargé de cours
tout en prenant des notes et en formulant des questions ou des commentaires pour
parfaire sa compréhension. Pour donner des conseils à vos étudiants concernant la
4. prise de notes en cliquant ici ou ici.
La lecture
Il existe deux types de lecture que l’étudiant peut faire : la lecture individuelle et la
lecture coopérative. La lecture individuelle lui permet de décoder le sens d’un texte
par la reconstruction du message (Legendre, 2005).
La lecture coopérative est une méthode pédagogique qui consiste à proposer à des
équipes de travail un ensemble de textes choisis à lire, à étudier, à résumer et à
partager. Cette tâche peut s’effectuer durant ou en dehors des heures de cours
(Baribeau et Lavoie, 2005).
Prenons pour exemple un groupe de 12 étudiants; on divise le groupe en 3 équipes
de 4 personnes. L'ensemble des textes à lire a été préalablement divisé en quatre
parties (du même nombre que le nombre de membres dans l'équipe). Il s’agit donc de
diviser le groupe en équipe de travail de X personnes (entre 4 et 6) et de diviser les
textes dans un nombre équivalent à la quantité de personnes dans l’équipe.
1er temps : chaque équipe de travail se réunit, répartit les textes entre ses
membres selon leur intérêt et se donne un plan de lecture en fonction des
objectifs de l'activité.
2e temps : lecture individuelle des textes et production d'un bref rapport de
lecture faisant ressortir les points importants (ou encore ce qui en est retenu). Le
rapport individuel peut aussi consister à répondre aux questions qui ont été
posées par le professeur.
127
UQTR : Johanne Rocheleau
La mnémonique
L’étudiant construit un mot, une image ou une phrase en utilisant des abréviations ou
un ensemble de caractères formant un code facile à mémoriser pour représenter un
contenu ou une procédure (Legendre, 2005). Par exemple, la phrase « Mais où est
donc Carnior? » permet de mémoriser les conjonctions de coordination (mais, où, et,
donc, car, ni, or).
6. Amenez les étudiants à construire leurs propres mnémoniques et à en discuter pour
dégager la meilleure mnémonique sur un contenu donné. Vous serez étonné de leur
créativité! Et de leur mémoire à long terme!
L’observation
L’étudiant utilise un procédé ou une grille d’observation par lequel ou laquelle il
constate, à l’aide d’indicateurs, les caractéristiques d’une action ou d’un processus, en
prenant soin de ne pas déranger, orienter ni modifier l’action ou le processus en
cours afin d’identifier et d’interpréter des faits de façon à isoler les causes, les
éléments et les relations d’une situation particulière (Legendre, 2005). Vous
7. trouverez un exemple de grille d’observation produit par madame Lyne Massé dans
le document « Étude de cas à granularité variable » et vous en retrouverez de
multiples exemples sur le Web.
Le résumé
L’étudiant rédige un abrégé ou condensé d’un article, d’une communication orale,
d’un événement ou d’un phénomène dans un but de récapitulation et parfois de
conclusion (Legendre, 2005). L’avantage du résumé est d’amener les étudiants à être
concis dans leur propos tout en cernant l’essentiel d’une publication. Vous trouverez
9. les consignes de la rédaction d’un résumé ici.
128
UQTR : Johanne Rocheleau
La démonstration
L’étudiant réalise une suite d’opérations en les expliquant, en précisant les conditions
et les critères de réussite de chacune des étapes et en fournissant des explications sur
les relations de cause à effet ou les effets négatifs de la mauvaise réalisation de l’une
ou de plusieurs des étapes à réaliser. Un bon gabarit de démonstration est disponible
10. ici.
L’exercice ou la pratique
L’étudiant pratique dans le but de consolider ou de perfectionner graduellement ses
connaissances et ses habiletés jusqu’à ce qu’il les maîtrise (Legendre, 2005). Les
exercices répétitifs sont particulièrement utiles pour développer des automatismes
chez l’étudiant (Chamberland et coll., 2005). Cliquez ici pour en apprendre davantage
11. sur les exercices pratiques.
L’expérimentation
L’étudiant met à l’épreuve les notions en faisant une expérience concrète tout en
consignant ses observations et réflexions, en dégageant des concepts abstraits et des
généralisations qu’il pourra transférer dans d’autres situations (Kolb, 1985 dans
Legendre, 2005). Les expérimentations varient grandement d’un domaine d’études à
12. un autre, mais une expérimentation conduite en sciences de la gestion pourrait
facilement être adaptée pour un autre domaine.
Le jeu de rôle
L’étudiant est confronté à une situation ou à un problème réel qu’il doit résoudre en
simulant un rôle ou les réactions de personnes qui sont engagées dans cette situation
semblable à celle de la vie réelle (Legendre, 2005). Contrairement à la simulation, le
jeu de rôle fait appel à la personnalité et à la subjectivité de l’étudiant qui s’investit
13. dans l’activité (Chamberland et coll., 2005). Vous retrouverez une description du jeu
de rôle sur le site « Enseigner à l’UQTR ».
La schématisation
L’étudiant organise ses connaissances d’un objet, d’une œuvre, d’un ouvrage, d’un
appareil, d’un fonctionnement, d’un phénomène, d’un processus ou d’un
cheminement en les représentant de manière simplifiée et fonctionnelle sous forme
de graphique, de carte conceptuelle ou de tableau (Legendre, 2005). Vous trouverez
15. plusieurs outils et exemples de schémas dans notre Pearltrees.
129
UQTR : Johanne Rocheleau
La simulation
L’étudiant fait l’expérience d’un comportement à l’aide d’un simulateur en
reproduisant toutes les conditions désirées par la manipulation des paramètres sans
les risques que comporte le réel. Par opposition au jeu de rôle, la simulation permet
une compréhension objective de la réalité (Chamberland et coll., 2005). Vous
16. trouverez quelques simulations adaptées pour l’enseignement universitaire ici.
18.
La dissection (de corps, de contenus)
La dissection vise plusieurs buts : l’observation, l’analyse, le catalogage et le
développement d’habiletés motrices dans le cas de dissection de membres ou
d’organes.
La dissection de membres et d’organes se fait au laboratoire d’anatomie humaine sur
des corps plastinés. D’autres activités de dissection se réalisent dans les différents
laboratoires scientifiques. On peut cependant retrouver des applications de
dissection animale virtuelle sur le Web.
On peut aussi disséquer des textes. L’étudiant subdivise un contenu d’études en des
regroupements de dimensions variables en réalisant une analyse logique,
19. épistémologique ou chronologique de l’objet d’études (Legendre, 2005). Par exemple,
il peut s’agir d’établir un portrait longitudinal des technologies mobiles utiles pour
l’apprentissage selon leurs fonctionnalités de communication, de consultation, de
production ou de gestion des apprentissages.
Un bel exemple est accessible sur le Web. On y a catalogué des fossiles en fonction de
plusieurs ordres.
130
UQTR : Johanne Rocheleau
L’étude de cas
L’étudiant est confronté à un problème réel ou fictif en vue de poser un diagnostic, de
proposer des solutions et de déduire des règles ou des principes applicables à des cas
similaires (Legendre, 2005). Il existe plusieurs types d’études de cas qui s’étalent sur
deux axes : la durée de l’activité et la profondeur du traitement (Dessureault et
Rocheleau, 2011). Voir à ce sujet les « Études de cas à granularité variable » sur le site
20. « Enseigner à l’UQTR ».
L’examen clinique
À l’aide d’une grille, d’un schéma ou d’un logiciel, l’étudiant consigne ses observations
minutieuses afin de déterminer l’état de la progression d’un sujet à diverses périodes
de son cheminement au moyen de tests ou d’épreuves diverses (Legendre, 2005).
Il existe plusieurs grilles d’examen clinique qui diffèrent d’un domaine à l’autre. Elles
21. sont faciles à trouver sur le Web et plusieurs peuvent être adaptées aisément.
Le laboratoire
L’étudiant reproduit une expérience afin d’étudier les causes, les effets, la nature ou
les propriétés d’objets ou de phénomènes par la manipulation et l’expérimentation
(Chamberland et coll., 2005). D’autres activités en laboratoire sont plus poussées et
moins prévisibles. Par exemple, les laboratoires d’analyse biomédicale incluent la
culture et l’analyse de cellules ou de molécules qui s’échelonnent dans le temps.
Le protocole de laboratoire est particulièrement important. On peut en retrouver
22.
plusieurs exemples sur le Web qu’on peut adapter. Il y a aussi des protocoles de
laboratoire pour les sciences humaines.
23.
La quantification (des données)
L’étudiant dégage les valeurs quantitatives numériques et objectives des données
qu’il analyse (Legendre, 2005) dans le but d’en tirer des conclusions. Voir à ce sujet le
site du Collège Ahunstic sur la recherche.
24.
131
UQTR : Johanne Rocheleau
La communication
L’étudiant prépare une communication originale sur un contenu qu’il s’est approprié
ou sur l’une de ses créations, avec ou sans médias, en prenant soin d’énoncer
clairement les objectifs de sa présentation, de développer chacun des points énoncés
et de clore en formulant une opinion ou en ouvrant sur des perspectives futures.
Dans certains départements, l’habileté de communication est aussi un enjeu de
25. formation. Amenez vos étudiants à faire des présentations originales en utilisant
Prezi, une application gratuite en ligne, conviviale et originale.
La composition et la rédaction
L’étudiant fait preuve d’originalité en combinant des théories et en extrapolant des
idées qu’il réinvestit dans une production écrite (article, texte argumentatif, essai,
etc.), orale, musicale, picturale, sculpturale ou théâtrale.
L’étudiant peut aussi rédiger un rapport qui relate son expérience ou son projet. Ce
rapport doit indiquer les objectifs, le déroulement de l’expérience ou du projet, les
observations de l’étudiant, le résultat et l’évaluation du résultat, les commentaires de
26. l’étudiant de même que les conclusions et les perspectives d’avenir s’il y a lieu.
On peut trouver plusieurs modèles de rapports et de textes argumentatifs sur le Web,
La métaphore
L’étudiant élabore une métaphore en s’inspirant de ce qu’il connaît pour expliquer un
concept, une procédure, un fait ou un principe par le rapprochement de sens et
d’images (Wikipédia). Par exemple, dans l’image « Tablez sur la diversité », une
stratégie pédagogique pour un cours de 45 heures est associée à une alimentation
équilibrée qui comprend tous les groupes alimentaires dans des proportions idéales.
27. Pour en savoir plus sur la création de métaphores, cliquez ici.
Le projet
L’étudiant réalise un projet en plusieurs étapes :
132
UQTR : Johanne Rocheleau
La vulgarisation
L’étudiant s’approprie un contenu et l’explique ensuite dans ses propres mots en
mettant l’accent sur la simplification et en donnant des exemples ou en faisant des
analogies. Il existe un très bon ouvrage du Conseil de recherches en sciences et en génie
du Canada sur la vulgarisation scientifique qui présente des conseils judicieux.
29.
30.
Le débat et la discussion
L’étudiant participe à un débat d’idées ou une discussion entre étudiants à propos
d’un thème choisi. L’étudiant fait valoir son point de vue en faisant preuve de
maîtrise du sujet et en argumentant justement (Martineau et Simard, 2001).
Plusieurs méthodes sont précisées sur le Web et peuvent être adaptées aisément.
31.
La prise de décision
L’étudiant discute de sa décision par rapport à un objet donné et explique sa
démarche logique et les valeurs sur lesquelles il s’appuie dans sa décision. Plusieurs
grilles et techniques de prise de décision sont disponibles ici.
32.
Le jugement de l’expert
L’étudiant donne son avis sur des faits, des situations, des procédures, des personnes
ou leurs actions et ses apprentissages en faisant des comparaisons ou des
corrélations à la lumière de ses valeurs, de ses connaissances, de ses observations et
s’appuie sur les théories et principes vus pendant le cours. Il agit dans le cours
comme s’il était un expert de son domaine. Plusieurs techniques de jugement de
33. l’expert sont disponibles ici.
La recommandation
L’étudiant formule une recommandation suite à une étude ou un projet. La
recommandation doit présenter les fondements sur lesquels elle est appuyée, la
finalité et les actions à mettre en œuvre de même que ses avantages, ses
inconvénients et les risques qui y sont associés. Pour un modèle de recommandation,
34. cliquez ici.
133
UQTR : Johanne Rocheleau
La restructuration
L’étudiant remanie une structure afin d’en améliorer le fonctionnement ou de
résoudre un problème (Wikipédia). Une restructuration doit faire état du
fonctionnement actuel du système à l’étude, qu’il s’agisse d’une organisation ou d’une
personne. Elle doit comporter une analyse et tabler sur une avenue potentiellement
prometteuse d’avenir, par exemple, pour la restructuration d’un service ou d’une
35. entreprise. Il existe plusieurs sortes de restructuration : financière, organisationnelle,
de dettes, etc.
Idéalement, il faudrait décrire toutes les méthodes et activités pédagogiques dont nous avons
parlé dans ce document depuis la section 3.3. Cela n’est malheureusement pas possible pour
cette première version de la Méthode @pte. Le Web regorgeant de ressources pédagogiques, nous
vous invitons à rechercher dans Google et dans Google Scholar les méthodes et activités
pédagogiques qui vous intéressent. Et, si le cœur vous en dit, vous pouvez faire équipe avec nous dans
Pearltrees.
Optez pour le travail collaboratif! Toutes ces activités d’apprentissage peuvent être réalisées en
équipes. Cela permet aux étudiants de diversifier leurs points de vue et d’apprendre d’autres
méthodes de travail.
À la section 3.3.5, nous avons dégagé les méthodes et activités d’évaluation des apprentissages de
votre cours. Si on a été cohérent et qu’on a appliqué le principe de l’alignement constructif, ce que
nous évaluons, il est possible qu’on décide d’évaluer les produits des activités pédagogiques. Il peut
aussi y avoir des examens ou des tests et des travaux de toutes natures. Il faut maintenant rédiger les
consignes, développer les instruments et les grilles d’évaluation que vous utiliserez dans votre cours.
Rien de mieux qu’un test à faire vous-même pour baliser la rédaction des questions fermées (à choix
multiples, des vrais ou faux, des questions trouées –ou à espace blanc, etc.) et des questions ouvertes!
Les exemples qui suivent sont traduits et adaptés du site Instructional Assessment Resources de
l’Université du Texas19 et reproduits avec permission. Pour chacun des blocs de questions qui suivent,
vous devez choisir la question qui mesure le plus efficacement l’apprentissage et vous devez
expliquer votre réponse. Mais… ne regardez pas les réponses avant d’avoir répondu aux questions!
19Center for Teaching & Learning, The University of Texas at Austin. Activity: Good/poor fixed-choice questions.
Instructional Assessment Resources. 2007.
http://www.utexas.edu/academic/ctl/assessment/iar/students/plan/method/exams-writing-activity.php
134
UQTR : Johanne Rocheleau
Bloc 1
A. Les sinus
D. Le nerf olfactif
Q2. L’utilisation fréquente de vaporisateurs nasaux, d’huiles et d’antiseptiques dans le nez pendant
un mauvais rhume peut avoir pour conséquence :
Réponse : La question 2 est la meilleure. La question 1 est mal formulée et les mots utilisés peuvent
ne pas être connus des étudiants. La question 2 ne demande pas seulement quelle est la partie du
corps qui peut être affectée (les sinus), mais aussi le résultat d’une utilisation fréquente de tels
produits (l’étalement de l’infection).
Dans les listes de choix, il faut mieux utiliser des lettres majuscules qui sont plus faciles à
distinguer que des lettres minuscules.
Bloc 2
Q1. En 1965, le taux de mortalité causé par des accidents de tous types, par tranche de 100 000
habitants, âgés de 15 à 24 ans était de :
A. 59.0
B. 59.1
C. 59.2
D. 59.3
Q2. En 1965, la cause la plus importante de décès par tranche de 100 000 habitants, âgés de 15 à 24
ans était :
135
UQTR : Johanne Rocheleau
B. Le cancer
C. Les accidents
D. La cardite rhumatismale
Réponse : La question 2 est la meilleure. Les différences entre les réponses de la question 1 sont peu
signifiantes. La question 2 nécessite la mémorisation d’information factuelle.
Rédigez les questions dans les mêmes termes et en étroite relations avec les contenus qui ont
été traités pendant votre cours. Si l’examen porte sur des contenus qui ont fait l’objet d’une
lecture individuelle ou d’un travail personnel, indiquez aux étudiants que ces contenus sont matière
à évaluation.
Bloc 3
Q1. Combien de calories par jour un adolescent de 14 ans doit-il ingérer s’il mesure 1m65, pèse 48
kilos, et est modérément actif?
A. 1,500
B. 2,000
C. 2,500
D. 3,000
Q2. Combien de calories par jour un adolescent de 14 ans doit-il ingérer s’il mesure 1m65, pèse 48
kilos, et est modérément actif?
A. 0
B. 2,000
C. 2,500
D. 3,000
Réponse : La question 1 est la meilleure. La question 2 contient un choix dérangeant (0 calorie) qui
n’est pas plausible.
Bloc 4
Q1. Lequel des items suivants est une catégorie de la taxonomie du domaine cognitif?
136
UQTR : Johanne Rocheleau
A. Évaluer
B. Pensée critique
C. Apprentissage ancré
A. Retenir et comprendre
B. Synthétiser et créer
C. Évaluer
D. Analyser
E. Appliquer
Réponse : La question 2 est la meilleure. La question 1 ne demande à l’étudiant que d’identifier une
catégorie alors que la question 2 exige une discrimination entre les niveaux.
La question 1 contient aussi « Toutes ces réponses » et « Aucune de ces réponses » qui sont à
éviter le plus possible, surtout s’il s’agit de la bonne réponse. Pour les étudiants qui ne
connaissent pas la réponse, c’est souvent un indice qui leur permet de trouver la bonne réponse.
Bloc 5
Réponse : La question 1 est la meilleure, car elle situe la source de l’information. La question 2
ressemble davantage à une opinion.
Bloc 6
137
UQTR : Johanne Rocheleau
Q2. V F La tuberculose est une maladie transmissible.
Réponse : La question 2 est la meilleure. La question 1 contient une double-négation qui augmente la
confusion.
Évitez, dans les choix de réponses, les longs paragraphes comportant plusieurs affirmations,
positives et négatives. Cela ne permet que la mesure des habiletés de lecture…
Bloc 7
Q1. V F Les questions « vrai ou faux » sont aussi appelées questions à réponse
alternative.
Q2. V F Les questions « vrai ou faux », qui sont les préférées de tous les experts en
évaluation, sont aussi appelées questions à réponse alternative.
Bloc 8
Q1. V F Tenter de deviner les réponses lors d’un examen n’est jamais une bonne idée.
Q2. V F Vous pouvez tenter de deviner les réponses aux questions d’un examen
lorsque vous pouvez éliminer plusieurs réponses incorrectes.
Les expressions « tous, toujours, jamais, aucun, chacun » sont des mots clé qui sont des
indices de réponses négatives, alors que « en général, parfois, habituellement, peut-être et
souvent » sont des indices de réponses positives.
Bloc 9
Q1. En termes de réponse, une question _(d’association)_ est semblable à une question à choix
(multiples).
Q2. En termes de réponse, quelle question est le plus semblable à une question d’association?
________________________________
Réponse : La question 2 est la meilleure, car la question 1 présente deux espaces blancs (ici, les
réponses surlignées en jaune), ce qui peut amener de la confusion chez les étudiants.
138
UQTR : Johanne Rocheleau
Vous pouvez créer une liste de réponses parmi lesquelles l’étudiant fait un choix. Dans sa
forme actuelle, la question 2 ressemble davantage à une question ouverte (bloc 11).
Bloc 10
Réponse : La question 1 est la meilleure. L’espace blanc est placé en fin de phrase, ce qui est plus clair
pour l’étudiant. Un espace blanc en début de phrase peut semer la confusion.
Bloc 11
Q1. Une question à développement utilisée pour mesurer l’habileté à organiser et intégrer des
contenus est aussi appelée un __(énoncé à compléter)__.
Q2. Les questions à développement utilisée pour mesurer l’habileté à organiser et intégrer des
contenus sont aussi appelées __(des énoncés à compléter)__.
Évitez d’utiliser des mots clés qui donnent des indices de la réponse recherchée.
Bloc 12
Q1. Les questions ouvertes qui demandent une réponse plus longue, structurée, permettent à
l’étudiant de __(démontrer sa capacité d’analyse, son jugement, son originalité et sa créativité)__.
Réponse : La question 2 est la meilleure. La question 1 donne trop d’indices, si bien qu’il est facile
d’imaginer le reste de la phrase.
Les questions ouvertes peuvent demander une formulation plus longue et conséquemment,
une réponse plus longue. Par exemple, vous pouvez utiliser une mini-étude de cas et
demander aux étudiants de résoudre ce cas selon les principes vus en classe. Cependant, ce genre de
question ouverte exigera une correction plus longue.
139
UQTR : Johanne Rocheleau
Quelques recommandations
Hativa (2000), recommande de formuler des questions dont les niveaux de difficulté sont variables et
ce, dans les proportions suivantes :
Vos questions doivent être indépendantes, sinon une réponse à l’une d’elles peut devenir un indice
pour répondre à une autre. Pour chaque question, le problème doit être clair et libre de toute
ambiguïté. Il ne doit y avoir qu’une bonne ou meilleure réponse par question. Pour chacune des
réponses potentielles, assurez-vous qu’elle est plausible et défendable et qu’il y ait des chances qu’elle
soit sélectionnée par quelqu’un qui n’a pas suffisamment traité les contenus. Élaborez ensuite le
corrigé de l’examen.
Laissant suffisamment d’espace entre les questions pour permettre de bien les distinguer;
Utilisant une police de caractères de 11 ou 12 points afin que tous puissent bien voir la
question;
Regroupant les types de questions dans une même section : les questions « vrai ou faux »
ensemble, les questions à choix multiples ensemble, etc.
En prenant soins d’indiquer les consignes particulières pour répondre à chaque bloc de
questions;
En plaçant le graphique ou le tableau sous la question (et non pas au-dessus comme le
suggèrent certains sites) afin d’orienter la recherche d’information de l’étudiant (sinon, il
perdra un temps précieux à consulter inutilement des informations qui ne sont pas
nécessaires pour répondre correctement à la question). Par contre, si un graphique ou un
tableau est utilisé pour plusieurs questions, on le placera au-dessus du bloc de questions, mais
on prendra soins d’en présenter la nature et d’orienter la recherche d’information.
N’oubliez pas de fournir des consignes écrites aux étudiants précisant le temps alloué pour l’examen,
la longueur des réponses à fournir (en nombre de mots et non pas de lignes), etc.
Pour en savoir plus sur la rédaction des examens, consulter le site « Enseigner à l’UQTR » sous
la rubrique « Tests et examens ». Cette section regorge de conseils judicieux et d’idées
intéressantes!
140
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3.4.2 ÉVALUER DES TRAVAUX
Vous trouverez, sur le site « Enseigner à l’UQTR », sous la rubrique « Travaux », des exemples de
travaux et des critères d’évaluation pour chacun. Dans cette section, qui provient en grande partie du
Programme d’accompagnement pédagogique des nouveaux professeurs, nous discuterons des grilles
d’évaluation des apprentissages pour les travaux.
Voici quelques critères que vous pourriez utiliser dans une grille d’évaluation. Bien sûr, ils sont
généraux, mais peuvent vous donner des idées pour les reformuler. En outre, chaque critère peut être
pondéré selon l’importance que l’enseignant désire lui donner.
FORME
L’étudiant a respecté la forme demandée (principales parties – introduction, conclusion, table
des matières, références, longueur du texte).
La présentation matérielle est conforme aux normes de rédaction d’un travail écrit (précisez).
Le français écrit est de qualité (pondérez : orthographe d’usage et grammaticale, syntaxe).
Les références bibliographiques sont complètes (nombre, norme APA ou autre).
Le travail est remis dans les délais impartis (fixer la date et précisez les conséquences des
retards).
MÉTHODE
Le produit témoigne d’une méthode de travail efficace (organisation matérielle,
ordonnancement, etc.).
L’étudiant a trouvé l’information, répertorié les sources, analysé, validé et synthétisé les
informations.
L’étudiant a évalué la fiabilité et la qualité des sources ainsi que leur pertinence.
L’étudiant maîtrise les concepts de base et le vocabulaire de la discipline.
L’étudiant utilise efficacement les TIC.
141
UQTR : Johanne Rocheleau
La synthèse des idées retient les éléments essentiels.
Les explications fournies sont pertinentes.
Le traitement des questions est rigoureux et fondé.
Les opinions et les jugements personnels sont défendus et appuyés.
Des exemples ou contre-exemples sont apportés et discutés.
Les similitudes et les différences sont exposées avec rigueur et fondées théoriquement.
Le travail permet de faire le point sur la thématique retenue.
L’étudiant fait montre de créativité dans le traitement du sujet.
L’étudiant intègre les théories vues dans le cours.
L’étudiant interprète correctement les faits.
L’étudiant porte un jugement et s’appuie sur des fondements.
L’étudiant argumente son propos et sait nuancer ses jugements.
L’étudiant recadre la discussion et soutient ses propres positions en les fondant sur ses
valeurs, ses croyances, des faits, des études, des auteurs, etc.
Quel que soit le type de travail demandé, l'évaluation se fonde sur des critères quantitatifs et
qualitatifs. Qu’il s’agisse d’évaluation formative ou sommative, une attention particulière doit être
portée à la nature des données des résultats à exploiter. Idéalement, une combinaison de données
qualitatives et quantitatives permet de s’assurer des avancées des étudiants. Les données qualitatives
visent à apprécier la compétence de l’étudiant par rapport à un contenu ciblé.
142
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 29 - LES DONNÉES QUALITATIVES DE L'ÉVALUATION DES APPRENTISTISSAGES
10% 8% 6% 4% 2% 0%
Le choix des Manque de
Le choix des Quelques choix Plusieurs choix Choix des mots
Le choix juste mots est maîtrise
mots est très de mots de mots totalement
des mots généralement évident dans le
juste douteux inappropriés erroné
bon choix des mots
A atteint le
La qualité de Maîtrise Manque de nombre
Maîtrise totale Bonne maîtrise Faible maîtrise
la langue moyenne de la maîtrise de la maximal de
de la langue de la langue de la langue
écrite langue langue fautes
autorisées
Les données quantitatives concernent la présence des éléments du travail détaillés dans la consigne :
le nombre d’exemples fournis, le degré d’atteinte des objectifs ou des critères de réussite. Par
exemple, on peut quantifier l’exhaustivité de l’information de la manière suivante (tableau 30) :
TABLEAU 30- LES DONNÉES QUANTITATIVES DE L'ÉVALUATION DES APPRENTISSAGES
5 4 3 2 1 0
Nombre de concepts recensés
10% 8% 6% 4% 2% 0%
(max : 5) / 10%
Il n’existe pas une seule et unique manière de construire une telle grille, mais nous vous présentons
une façon de faire et certains éléments pertinents à considérer dans la création de vos propres grilles.
D’abord, il est essentiel de se questionner sur ce qu’est une bonne performance quant à la tâche que
doit accomplir l’étudiant et dégager les critères sur lesquels s’appuie la correction. Les critères
dégagés peuvent être plus ou moins nombreux, mais ne doivent pas évaluer les mêmes éléments.
Pour la création de la grille, les critères doivent être clairement rédigés, le plus brièvement possible.
Ils doivent référer à un ou des comportements observables et être écrits dans un langage sans
ambiguïtés que les étudiants comprennent.
Une fois les critères de correction déterminés, vous devez décider de l’échelle d’appréciation à retenir
et identifier les niveaux de performance attendus chez les étudiants. Par exemple, l’échelle
d’appréciation utilisée pourrait être verbale (insatisfaisant – satisfaisant – bien – très bien –
excellent), numérique, littérale (A – B – C – D), une combinaison d’échelle verbale et littérale ou
143
UQTR : Johanne Rocheleau
dichotomique. L’échelle peut s’étaler sur plusieurs niveaux, variant généralement de trois (limité –
acceptable – maîtrisé) à cinq (Scallon, 1988).
Pour chacun des niveaux de l’échelle d’appréciation associés à chaque critère de correction, il est
possible de rédiger un énoncé bref décrivant la qualité de la performance à observer chez l’étudiant.
À titre d’exemple, un étudiant qui obtiendrait le niveau E ou insatisfaisant au critère « Utilisation des
mots » lors de la rédaction d’un texte argumentatif aurait utilisé « […] des mots ou des expressions
dont plusieurs sont imprécis, incorrects ou appartiennent à un registre de langue familier » (MELS,
2008, p. 12). Bien entendu, il n’est pas obligatoire de rédiger un tel énoncé descriptif, mais il est fort
utile pour s’assurer de l’équité dans la correction. Il peut aussi servir de fondements pour formuler
une rétroaction intéressante pour l’étudiant.
Il est d’usage d’associer à chacun des critères une pondération selon l’importance qu’on leur accorde.
Ils peuvent ne pas avoir le même poids dans l’évaluation. Chacun des niveaux de l’échelle d’apprécia-
tion associé à chaque critère peut correspondre à un nombre déterminé de points, lorsqu’il s’agit
d’une évaluation sommative.
Le tableau 31 présente une grille d’évaluation complétée en suivant les quatre étapes présentées ci-
dessus.
La production des instruments d’évaluation implique la rédaction d’une tâche à réaliser par l’étudiant
et des consignes s’y rattachant, de même que la description des responsabilités de l’étudiant pendant
l’exécution de cette tâche (Prégent et coll., 2009), si nécessaire. Par exemple, supposons que vous
ayez décidé de faire faire aux étudiants un travail en équipe. Il est souhaitable que vous demandiez
aux étudiants d’évaluer la participation de chacun des membres de l’équipe, ce qui vous permettra de
pondérer leurs notes individuelles (voir à ce sujet le site de Jules Richard, « Le travail en équipe, tout
un contrat ! »). Vous partagez donc une partie de l’évaluation sommative avec les étudiants.
Conséquemment, il vous faut baliser ce que vous attendez des étudiants et que vous leur fournissiez
des critères d’évaluation explicites. Par exemple, Jules Richard fournit aux étudiants les cinq critères
suivants pour l’évaluation de la participation des étudiants dans le travail d’équipe :
144
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 31 - GRILLE D’ÉVALUATION POUR UNE BIBLIOGRAPHIE ANNOTÉE (REDDY ET ANDRADE, 2010)
Points
Critères A B C D E
/ 30
3 2,25 1,5 0,75
Le travail présente une Le travail discute du sujet Le travail contient des Peu d’information
Choix du sujet description claire et bien et présente les questions. informations sur le sujet. appropriée sur le sujet.
de recherche, de centrée sur le sujet de La discussion est juste, Les questions de Peu de questions et peu
l’argumentation 3 recherche. L’argumentation est mais très large. recherche et la de justesse. 0
et leur documentée avec justesse et pertinence sont trop
pertinence soutenue clairement et vagues, floues ou
concisément. Elle est pertinente incomplètes.
en regard de la profession.
4 3 2 1
Le travail comprend au moins Le travail présente les Le travail présente cinq Il n’y a pas cinq
cinq références cinq références références incomplètes références
bibliographiques pertinentes bibliographiques, mais ou erronées; certaines ne bibliographiques dans ce
sur le sujet de recherche choisi. certaines citations sont sont pas pertinentes. travail et celles qui s’y
La bibliographie est élaborée ne rencontrent pas les trouvent sont peu
Documentation
4 selon les critères de l’APA. critères APA. pertinentes. 0
et références
Quatre références doivent
provenir de journaux
spécialisés ou d’ouvrages de
référence reconnus. Pas plus
d’une référence ne doit
provenir du Web.
7 5,25 3,5 1,75
En une page ou moins, chaque Les résumés sont Les résumés reprennent Les résumés ne satisfont
résumé décrit les origines du pertinents, mais ils intégralement des pas les critères énoncés.
questionnement sur le sujet de n’établissent pas de lien phrases des articles, ne
la recherche et l’intérêt de avec la question de sont pas clairs, sont
Résumés 7 l’auteur de l’article pour cette recherche. incomplets ou en dehors 0
ou ces questions. Il présente les du sujet.
grands thèmes de chaque
article et décrit comment ils ont
été abordés en regard de la
question de recherche.
145
UQTR : Johanne Rocheleau
Points
Critères A B C D E
/ 30
146
UQTR : Johanne Rocheleau
4.3.5 L’AUTOÉVALUATION ET LA COÉVALUATION
L’un des bons moyens d’amener les étudiants à s’autoréguler, c'est-à-dire à adapter leur démarche
d’apprentissage afin de rencontrer les exigences du cours, est l’autoévaluation. Il existe plusieurs
moyens d’autoévaluation, mais les plus performants sont l’utilisation d’un journal de bord et le
portfolio électronique, car ils permettent de constater la progression des apprentissages.
Dans le journal de bord, le professeur demande aux étudiants de noter leur réflexion sur leurs
lectures, les exercices réalisés, les travaux en cours de même que sur ce qu’ils ont appris pendant le
cours. Il leur demande d’identifier les contenus sur lesquels ils rencontrent des difficultés et de
commenter comment ils s’y sont pris pour franchir les embûches, aborder un problème et le
résoudre, commenter ses résultats en regard de ses efforts. Le journal de bord fait réfléchir
l’étudiant sur sa manière d’apprendre et l’incite à apprendre à apprendre. Plusieurs outils peuvent
être utilisés pour réaliser le journal de bord. On peut utiliser un traitement de texte, le blogue, les
blocs-notes informatisés et des programmes spécialement conçus à cet effet. Pour trouver des outils
gratuits à cet effet, cliquez ici.
Le portfolio électronique permet de consigner les travaux et d’en voir l’évolution. C’est aussi un outil
qui se prête bien à la coévaluation, car on peut commenter les réalisations des pairs et s’en inspirer.
La coévaluation présente plusieurs avantages. Non seulement permet-elle aux étudiants de se
comparer, mais elle amène l’étudiant à poser un regard critique sur les travaux de ses pairs et sur les
siens.
Qu’il s’agisse d’autoévaluation ou de coévaluation, il faut que les consignes soient claires. Vous devez
préciser ce que doit contenir le journal de bord ou le portfolio. Si les étudiants doivent qualifier le
travail de leurs pairs, il faut préciser les principes et la formulation à adopter tel que discuté au point
3.3.8.1.
Si vous utilisez la Banque interactive de questions (BIQ) ou un logiciel de fabrication des examens et
exercices, vous devrez rédiger la rétroaction qui sera affichée à l’écran en fonction des bonnes ou
mauvaises réponses de l’étudiant et du nombre de tentatives avant d’arriver à la bonne réponse et
ce, selon le type d’exercice ou de question. Si certains dispositifs informatiques sont intuitifs et
n’exigent pas de rétroaction (par exemple les glisser-déposer – drag & drop – qui reviennent à leur
position de départ si la réponse est incorrecte), les questions à choix multiples ont avantage à
fournir une rétroaction explicite pour aider les étudiants à retenir les bonnes réponses. Si certaines
formulations peuvent être générales, d'autres doivent donner un indice qui aidera l’étudiant à
trouver la bonne réponse. Par exemple :
147
UQTR : Johanne Rocheleau
Bonne réponse aux 2e (formulation explicite) Bravo! C’est effectivement ….. Cependant
ou 3e essais : prenez garde de ne pas confondre… parce que…
On peut de plus émettre des commentaires pour chacune des mauvaises réponses individuellement.
Par exemple, prenons la question suivante : Quelle est la couleur optimale pour le fond d’un écran
pour une interface d’apprentissage? (tableau 32)
TABLEAU 32 - UN EXEMPLE DE RÉTROACTION PROGRAMMÉE
RÉPONSES RÉTROACTION
Ce n’est pas la bonne réponse. Le noir, dans la synthèse additive, est l’absence de couleur, ce
qui implique que l’œil de l’utilisateur cherchera constamment à quitter l’écran pour
A Noir
retrouver toutes les couleurs du spectre. Conséquemment, l’utilisateur sera constamment
déconcentré.
Bien que le jaune pâle, comme toutes les couleurs pastelles, puisse constituer une alternative
B Jaune valable, il demeure qu’un fond blanc réduit considérablement la fatigue oculaire, car il réunit
toutes les couleurs du spectre.
Un fond d’écran blanc réunit toutes les couleurs du spectre, ce qui rend la lecture à l’écran
plus confortable. L’œil ne cherchera pas à sortir de l’écran. Il faut cependant s’assurer que le
C Blanc
contraste entre le fond d’écran, la couleur et la casse de la police de caractères choisies
optimisent la lisibilité typographique.
Le bleu, surtout s’il est cyan, n’est pas une bonne option pour le fond de l’écran, car il est trop
D Bleu agressant. Cependant, un bleu pâle peut être intéressant, mais la polarité doit être positive
avec la typographie. Surtout pas de police de caractères rouge avec du bleu!
Mauvais choix! Surtout si c’est le jaune vert des ambulances que les daltoniens voient (550
E Vert nm)! Ce vert présente l’indice nanométrique le plus grand, ce qui en fait une onde agaçante
qui distrait l’étudiant.
4.4 EN CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons abordé la réalisation du système d’apprentissage, principalement pour
les cours en ligne. C’est un travail de longue haleine qui s’en trouve facilité par les produits de l’étape
précédente, c'est-à-dire toutes les décisions qu’on a prises et les définitions du cours qu’on s’est
données.
Dans le processus « Faire le design et développer », on s’est doté d’une macrostructure du cours qui
est cohérente et qui réunit le modèle de connaissances, le modèle médiatique et le modèle
pédagogique du cours. Lorsque la macrostructure est claire et définie, il est alors plus facile de
rédiger les contenus, les consignes, les activités d’apprentissage et d’évaluation des apprentissages.
Lorsque la rédaction est terminée, il faut concevoir les instruments d’évaluation et les grilles de
correction qui permettront de corriger les travaux et les examens en s’appuyant sur des critères
objectifs qui nous portent vers la justice, l’équité et l’objectivité.
148
UQTR : Johanne Rocheleau
5 DIFFUSER
Voici venu le grand jour, celui de diffuser votre cours. Si votre cours se donne en classe, en
visioconférence ou en conférence Web, la seule tâche qui vous incombe dans la diffusion, c’est d’être
à l’écoute de vos étudiants, d’interagir avec eux et de leur donner de la rétroaction au cours de votre
animation. Vous trouverez, sur le site « Enseigner à l’UQTR », des trucs et astuces pour
l’enseignement sous la rubrique « Habiletés d’enseignement ». Les guides pour l’utilisation des
tableaux blancs interactifs, des tablettes interactives, de même que de la conférence Web via sont
accessibles sur le site du Soutien technologique sous la rubrique « Environnements multimédias ».
Si votre cours est un cours scénarisé en ligne diffusé avec Chopin, vos contenus feront l’objet d’une
révision linguistique au SSPT. Vous n’avez donc pas à réviser les textes vous-mêmes. Cependant, il
vous reste une étape cruciale à réaliser : le monitorage, qui inclut les bêtatests. Immanquablement,
vous trouverez des liens qui ne fonctionnent pas, des phrases mal comprises, des consignes mal
formulées, etc. Pas de panique, c’est toujours comme ça! C’est pourquoi on considère, lors de la
première diffusion, que c’est une occasion de déceler les petites imperfections et d’apporter les
corrections. En réalisant un monitorage serré, on conduit un bêtatest et on apporte les correctifs.
Dans ce chapitre, le plus court de tous, nous verrons comment faire le monitorage et conduire un
bêtatest, et comment apporter les corrections à votre cours en ligne.
Faire le monitorage, c’est exercer une surveillance accrue à l’aide d’instruments précis pour
s’assurer du bon fonctionnement d’une opération. Pour un professeur ou un chargé de cours qui
amorce la première diffusion d’un cours en ligne, c’est aussi superviser étroitement les étudiants
afin de s’assurer de la pertinence et du bon fonctionnement du SAMI. Si la supervision des étudiants
implique les habiletés d’enseignement, les bêtatests ressemblent davantage à une collecte de
données sur deux volets du cours en ligne : l’informatique et la pédagogie.
Si vous avez conservé un montant pour le bêtatest, vous pouvez dès maintenant recruter des
étudiants pour composer votre groupe-test. Sinon, vous pouvez avoir recours au bénévolat, mais on
obtient généralement une meilleure rétroaction auprès d’étudiants rémunérés. Habituellement, la
taille d’un groupe-test se situe entre cinq et dix personnes et idéalement, il y a aussi un ou deux
collègues qui participent à l’évaluation pour varier les points de vue.
Si vous n’avez ni le temps, ni l’argent pour procéder au bêtatest, il vous reste cependant une avenue,
celle de conduire une évaluation formative de votre cours en sollicitant la participation des étudiants
149
UQTR : Johanne Rocheleau
inscrits au cours. Vous pouvez utiliser des critères d’évaluation fournis à la section 5.1.3 ou
simplement animer une discussion dans le forum sur l’appréciation des étudiants concernant
certains contenus et certaines activités d’apprentissage ou d’évaluation des apprentissages.
Un bon bêtatest utilise au moins trois méthodes d’évaluation pour assurer la triangulation des
données (tout comme en recherche!). Nous avons parlé, dans le chapitre 2, du Think Aloud, une
méthode simple qui consiste à filmer un étudiant qui navigue dans votre cours en émettant tout haut
ses commentaires et réflexions sur votre cours, ses contenus et activités, son interface, etc.
Une deuxième méthode répandue est de construire une grille critériée d’évaluation de votre cours,
tout comme on l’a fait dans le chapitre 4 pour l’évaluation des apprentissages, ou encore on s’inspire
des critères d’évaluation présentés dans la section suivante pour mesurer chaque critère retenu. On
demande ensuite aux étudiants de compléter l’évaluation.
Un autre moyen facile est de consulter l’historique des accès qui sont automatiquement consignés
dans la BIQ et dans Chopin. Ils conservent toutes les traces des consultations et des activités
d’évaluation formatives et sommatives. On sait quel étudiant a fait quoi dans le système
d’apprentissage, pendant combien de temps et avec quels résultats. Ainsi, on parvient à expliquer les
succès et les échecs en consultant ce registre. Par exemple, si on a un étudiant qui n’a pas consulté
une section du cours ou n’a pas réalisé les activités d’apprentissage pour un contenu donné, on peut
comprendre qu’il ait échoué sur ce volet dans un travail ou un examen. Par contre, si tous les
étudiants ont consulté une section donnée du SAMI et qu’ils ont tous échoué une activité
d’apprentissage ou d’évaluation, on sait alors que c’est le message qui est fautif et qu’il faut
reformuler cette section.
On peut aussi réaliser des entrevues avec des étudiants ou administrer des questionnaires
anonymes sur le Web.
Élaborés à l’origine pour les étudiants de 2e cycle à l’UQAC en 2000, les tableaux 33, 34 et 35
présentent des listes d’indicateurs pour procéder au bêtatest de votre cours. Ces listes vous sont
fournies à titre indicatif et elles ne sont pas exhaustives. Vous les retrouverez sur le site « Enseigner
à l’UQTR/@pte ». Pour construire votre bêtatest, identifiez les indicateurs que vous voulez évaluer et
détruisez ceux qui ne s’appliquent pas à votre cours.
Il vous appartient de décider du mode et du moment de la diffusion des grilles d’évaluation de votre
cours. Vous pouvez en tirer des copies ou les déposer sur le portail de cours.
Pour compiler les données, vous avez plusieurs choix : les compiler à la main, dans Word en utilisant
la fusion de documents ou dans Excel (en copiant les tableaux). Si vous décidez de faire participer
tous les étudiants de votre cours, vous pouvez utiliser la BIQ qui compile automatiquement les
résultats.
150
UQTR : Johanne Rocheleau
Légende pour les tableaux 33 à 35 :
Indicateurs 1 2 3 4 5
1. VOLET INFORMATIQUE
1.1. La navigation
1.1.4. Les icônes utilisées sont représentatives des fonctions qu’elles illustrent.
1.1.8. Il est facile d’accéder à la boîte à outils et aux outils qu’elle contient.
151
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
1.1.12. L’organisation des contenus en modules (ou thèmes) est adéquate et signifiante.
1.2. La métaphore
1.2.3. La métaphore visuelle est exempte de détails inutiles qui pourraient nuire à la communication.
1.2.6. Les animations et les illustrations sont attrayantes et utiles pour l’atteinte des objectifs ciblés ou
des compétences à développer.
1.3. La convivialité
1.3.1. Il est possible d’interrompre les activités d’apprentissage ou les présentations de contenus et de
les reprendre plus tard.
1.3.2. Il est possible de contrôler le rythme des évaluations.
152
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
1.4.1. L’utilisation d’écrans standardisés permet de reconnaître facilement ce qu’il faut faire dans une
page-écran.
1.4.3. Les écrans de présentation des objectifs pédagogiques poursuivis sont adéquats.
1.4.4. Les écrans standardisés de présentation des activités d’évaluation des apprentissages sont
adéquats.
1.5. Accessibilité
1.5.7. Il est possible de refaire des parties de module, de revoir des contenus.
153
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
1.6.1. Les différents styles de pages-écrans sont utilisés de manière cohérente pour véhiculer les
mêmes types de contenus et d’activités, et ce, tout au long du programme.
1.6.3. Les textes à l’écran ne représentent pas plus de 25 % de la superficie totale de la page-écran.
1.6.4. Les images ou illustrations d’une page-écran ne représentent pas plus de 50 % de la superficie
totale de la page-écran.
1.6.5. Les espaces libres de la page-écran représentent au moins 25 % de la superficie totale de la
page-écran.
1.6.6. Les graphiques et les illustrations sont signifiants et présentent des informations qui servent à
soutenir le propos.
1.7. La narration
154
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
1.9.5. Les exercices sont soutenus par des animations qui contribuent à l’apprentissage.
1.10.1. Le produit est fiable (on ne retrouve pas d’erreur de programmation qui font planter le
système).
1.10.6. L’exécution des commandes est rapide (fonction de recherche, outils de traitement et glossaire,
chargement des images, etc.).
155
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 34 - LISTE DES INDICATEURS – VOLET PÉDAGOGIQUE
Indicateurs 1 2 3 4 5
2. VOLET PÉDAGOGIQUE
2.1.1. Les objectifs d’apprentissage sont présentés aux étudiants dès le début du module de manière
claire et précise.
2.1.2. Il est possible pour l’apprenant de se fixer ses propres objectifs d’apprentissage et d’en préciser
les conditions de réalisation.
2.1.3. Les objectifs sont présentés dans un langage compréhensible pour l’apprenant.
2.1.4. Les objectifs sont numérotés hiérarchiquement ou sont présentés dans une structure signifiante
pour l’apprenant.
2.1.8. Les objectifs sont présentés dans l’ordre possible où ils seront atteints (si le produit comprend
une certaine linéarité).
2.2.1.Les prérequis sont clairement identifiés et présentés aux apprenants dès le début d’un module.
156
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.2.2. Pour évaluer si l’apprenant possède ou pas les prérequis, des activités de mise à niveau sont
disponibles de même qu’une autoévaluation sur ces contenus.
2.3.1. Les propos sont bien amenés et sont présentés comme des sujets d’intérêt pour l’apprenant
(mise en situation, rupture, etc.).
2.3.3. Les apprenants peuvent être invités à réaliser des défis personnels.
2.3.5. Des mnémotechniques sont présentées pour faciliter la rétention des éléments de contenus ou
faciliter l’exécution de procédures.
2.3.6. Des comparaisons, des listes simples et des analogies sont présentées pour faciliter la rétention
des contenus.
2.3.7. Il y a présence de l’interpellation directe de l’auteur pour soutenir la motivation des apprenants
(ex. : une mascotte qui promulgue des conseils, des messages formulés à la deuxième personne
du pluriel et à la voix active, etc.).
2.3.8. Le contenu est libre de propos offensants ou culpabilisants et offre un environnement
d’apprentissage sécurisant.
2.4.3.Des aménagements sont prévus pour accommoder les différents styles d’apprentissage.
157
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.4.4.Le cheminement de l’apprenant est respecté.
2.4.10. Des outils en ligne facilitent le traitement de l’information par l’apprenant (bloc-notes, post-it).
2.5.1.Les consignes motivent l’étudiant à apprendre et présentent des raisons valables de réaliser
l’activité pour l’atteinte des objectifs énoncés.
158
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.6.1.Les contenus présentés correspondent aux objectifs ciblés (tout autre contenu non pertinent est
un bruit de communication).
2.6.2.Les contenus ont une valeur scientifique certaine et sont exempts d’erreurs.
2.6.3.Les contenus et les exemples qui les soutiennent sont justes et authentiques.
2.6.6.Les contenus sont exempts de stéréotypes sexuels, religieux, raciaux, culturels et politiques.
2.6.8.Les sources d’information utilisées sont clairement identifiées (bibliographie, origine des photos,
images, illustrations, graphiques, animations, séquences vidéo, etc.).
2.6.10. La médiagraphie présente des références pertinentes, actuelles et accessibles (liens vers les
sites W3 et autres sources).
159
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.7.9.L’indice de lisibilité linguistique de Flesch est approprié et respecté dans tout le contenu.
2.8.3.L’utilisation des couleurs est appropriée et respecte les capacités perceptuelles des apprenants.
2.8.4.Les titres et les sous-titres sont facilement identifiables par l’utilisation de polices de caractères
différentes.
2.8.5.Les caractères gras sont réservés aux mots identifiant les concepts importants.
2.8.6.Les caractères italiques sont réservés aux locutions étrangères et aux noms propres.
2.8.7.Les couleurs de caractères différentes et frappantes sont réservées aux concepts importants et
utilisées de manière cohérente et consistante dans tout le programme de formation.
2.8.9.Les codages lumineux sont réservés aux concepts importants et sont utilisés avec parcimonie
(par exemple, pour identifier une partie précise dans une illustration).
160
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.9.3.Le langage de la narration respecte les normes de lisibilité linguistique en regard du public cible.
2.10.1. Plusieurs niveaux de difficulté sont présentés pour permettre une progression dans les
apprentissages.
2.10.2. Les exercices d’évaluation proposés renseignent l’apprenant sur ses connaissances et
compétences.
2.10.3. L’étudiant peut décider du moment où il entreprendra une activité d’évaluation formative de
ses apprentissages.
2.10.5. L’étudiant est informé du temps dont il dispose pour réaliser les activités d’évaluation des
apprentissages.
2.10.6. Les durées allouées pour répondre aux questions lors de tests est examens sont suffisantes.
2.10.7. Les activités d’évaluation des apprentissages mesurent l’atteinte des objectifs énoncés.
2.10.8. Les activités d’évaluation des apprentissages présentent des items en nombre suffisant pour
évaluer les connaissances et compétences acquises.
161
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.10.11. Les rétroactions sont constructives et pertinentes pour l’atteinte des objectifs ou des
attentes visées.
2.11.1. Les médias d’apprentissage utilisés sont pertinents pour l’atteinte des objectifs ou attentes
visés.
2.11.2. L’adaptation des médias d’apprentissage utilisés est pertinente et originale et soutient les
méthodes pédagogiques.
2.11.3. Les activités d’apprentissages sont diversifiées et originales (lectures, forum de discussion,
quiz, simulations, etc.).
2.11.4. Les modes de traitement du contenu sont différents (exemples, figures, tableaux, résumés,
synthèses, schémas, questions, etc.)
2.11.5. Il y a une cohérence entre les différentes stratégies pédagogiques.
2.11.6. La communication et la collaboration avec les autres membres du groupe d’appartenance
favorisent l’apprentissage.
162
UQTR : Johanne Rocheleau
Indicateurs 1 2 3 4 5
2.12.4. Les fonctionnalités de traitement des registres sont explicites et faciles à utiliser.
2.12.5. Les usagers disposent d’un mot de passe et de droits d’accès différents selon leur rôle
(enseignant, apprenant, gestionnaire).
2.12.7. Il est possible de consulter les registres accessibles selon le droit d’accès en tout temps.
2.12.8. Les mesures de sécurité du module de gestion pédagogique assurent la protection des données
à caractère personnel.
2.12.9. Il est possible de compiler des données par groupe d’étudiants, par fiche et dans des formats de
transfert (vers Excel, Word, Access).
2.12.10. Il est possible de compiler des statistiques à partir des différents registres.
2.12.13. Il est possible de consulter les dossiers personnels des étudiants aux fins
d’encadrement.
163
UQTR : Johanne Rocheleau
TABLEAU 35 - LISTE DES INDICATEURS – OPINION GÉNÉRALE
Indicateurs 1 2 3 4 5
164
UQTR : Johanne Rocheleau
5.2 APPORTER LES CORRECTIFS NÉCESSAIRES
Suite au bêtatest, vous voudrez certainement apporter des corrections à votre cours. Si certaines
sont faciles à faire, d’autres demandent des remaniements majeurs. Mais comment les distinguer?
Les corrections mineures sont habituellement celles qui touchent la microstructure de votre cours.
Si vous avez suivi une formation à Chopin ou au Portail de cours, vous pouvez apporter vous-mêmes
ces corrections directement dans ces interfaces. Si vous n’avez pas suivi cette formation, ne
succombez surtout pas à la tentation de faire vous-mêmes ces corrections. On a vu bien souvent des
catastrophes qu’on aurait pu éviter…
Si vous faites partie des professeurs qui n’ont pas suivi une formation à Chopin ou au Portail de cour,
imprimez les pages sur lesquelles les corrections doivent être faites. Utilisez le code de corrections
international disponible sur le site « Enseigner à l’UQTR/@pte ». Acheminez ensuite ces corrections
à votre conseiller pédagogique qui se chargera de les faire apporter.
Les corrections majeures peuvent être de plusieurs natures, tant informatiques que pédagogiques.
Par exemple, vous vous rendez compte que les étudiants n’ont pas tous les connaissances préalables
et vous devez concevoir un module de mise à niveau. Il faut donc reprendre la définition, le design et
le développement de ce nouveau module, ce qui implique la collaboration des ressources du SSPT.
Dans ce cas, il vous faut en discuter avec votre conseiller pédagogique. Si cette correction majeure
est encore plus importante, voyez s’il ne serait pas utile de consulter aussi le Doyen de la gestion
académique et professorale.
5.3 EN CONCLUSION
Ce chapitre vous a présenté les dernières procédures à mettre en œuvre pour terminer la réalisation
de votre système d’apprentissage : le bêtatest et les corrections à apporter au système. Vous devrez
bien sûr assurer le monitorage de votre cours, tout comme vous le feriez pour un cours en classe.
165
UQTR : Johanne Rocheleau
6 CONCLUSION
La Méthode @pte vous est offerte, dans sa première version, afin de vous aider à produire un cours
en ligne, un cours hybride ou encore un cours en présentiel. Elle s’articule autour de quatre grands
processus qui sont : « Gérer le projet », « Définir », « Faire le design et développer » et « Diffuser ».
Elle inclut des outils qui guident le développement de votre cours. La Méthode @pte est itérative, car
ce sont souvent les mêmes éléments qui sont reconduits d’un processus à l’autre.
Le volet pédagogique de la Méthode @pte s’articule autour d’outils (les visuels) qui vous permettent
de définir les objectifs spécifiques d’apprentissage, d’aligner votre cours, de varier les méthodes et
activités pédagogiques et d’orchestrer l’évaluation. Les pictogrammes et les couleurs de ces visuels
sont harmonisés et repris dans plusieurs tableaux vous permettant de faire des choix éclairés pour
décider des méthodes et des activités de votre cours. Finalement, une méthode de bêtatest y est
aussi livrée pour conduire une évaluation de votre cours avec les principaux intéressés : vos
étudiants. Sauf en ce qui concerne les études de cas à granularité variable, produites avec l’apport
des professeurs et chargés de cours de Psychoéducation, et les exemples extraits des cours
scénarisés en ligne de l’UQTR, les méthodes, les techniques, les outils, les visuels et les gabarits ont
tous été produits ou adaptés par Johanne Rocheleau (les références sont citées lorsque ce ne sont
pas des produits originaux) et plusieurs ont fait leur preuve depuis de nombreuses années. Ils
n’engagent personne d’autre que l’auteure. Ils vous sont offerts en partage. Utilisez-les et
commentez-les!
Il y aurait encore beaucoup à faire pour améliorer cette méthode. D’une part, une révision linguis-
tique et une validation par des relecteurs en amélioreraient la qualité. D’autre part, il faudrait
prendre le temps d’y ajouter les références à tout ce que nous avons recensé sur le Web et hyperlié
dans ce document. Ces références sont présentes dans la thèse d’où découle ce document et dans le
Pearltrees qui accompagne ce document.
Les temps changent, les processus, les pratiques universitaires et les étudiants aussi. Il est probable
que certains services changent et que cette méthode ne les décrive plus avec exactitude. Quoi qu’il en
soit, on ne saurait jamais assez le dire, consulter votre conseiller pédagogique pour connaître les
services que vous pouvez obtenir.
Pour tout commentaire et suggestion sur la Méthode @pte, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse
Johanne.Rocheleau@uqtr.ca. Il y aura certainement une seconde version de la Méthode @pte…
166
UQTR : Johanne Rocheleau
7 GLOSSAIRE
Apprentissage par Méthode pédagogique dans laquelle l’étudiant s’engage sans avoir les
problème connaissances préalables pour résoudre un problème. Dans cette
perspective, il appartient à l’étudiant de trouver l’information et de
l’appliquer pour résoudre le problème. Cette approche diffère de la résolution
de problème pour laquelle l’étudiant possède les connaissances ou
compétences préalables.
Autoévaluation Processus d’évaluation réalisée par l’étudiant sur son propre travail.
L’autoévaluation comporte généralement un jugement tant sur le travail
accompli que sur la démarche d’apprentissage. On parle alors d’une
autoévaluation métacognitive.
Autorégulation Processus par lequel l’étudiant met lui-même en œuvre des mécanismes
visant à s’ajuster dans le but de rencontrer des objectifs d’apprentissages ou
des compétences visées.
Conférence Web Rencontre en mode synchrone qui se déroule dans une plate-forme et qui
permet de se rencontrer dans un environnement virtuel. La caméra Web et le
micro-casque sont requis pour permettre de se voir et de converser. À
l’UQTR, c’est la plate-forme VIA qui a été adoptée comme technologie de
conférence Web.
167
UQTR : Johanne Rocheleau
d’autoriser d’autres personnes à utiliser les œuvres que nous produisons.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
Dissonance La dissonance cognitive est un état de tension qu’éprouve une personne
cognitive lorsqu’elle est confrontée à une situation qui ne correspond pas à son
expérience. À un bas niveau, par exemple, si on voit un dictionnaire dans un
environnement d’apprentissage informatisé, on s’attend, en cliquant dessus,
qu’un outil de recherche nous mène à une définition d’un terme. Si ce n’est
pas le cas, il y aura alors une tension créée chez l’utilisateur qui ne saura pas
comment utiliser l’objet interactif. Le Bibliorom Laroussee précise qu’il
s’agit d’une théorie selon laquelle la coexistence, chez un même individu,
d'éléments de connaissance qui ne s'accordent pas entraîne de sa part un
effort pour les faire, d'une façon ou d'une autre, mieux s'accorder.
Évaluation Évaluation qui s’effectue au cours de la formation et qui n’est habituellement
formative pas notée. L’évaluation formative peut prendre trois formes qui sont la
proaction, l’interaction et la rétroaction.
Évaluation Évaluation qui cumule la somme des points d’un étudiant à des fins de
sommative sanction des apprentissages dans le but de reconnaître des crédits à
l’étudiant et éventuellement, de délivrer un diplôme.
Habiletés Les habilités métacognitives sont celles que développent les étudiants
métacognitives lorsqu’ils réfléchissent et commentent leurs modes d’apprentissage.
Hybride On parle généralement d’un cours hybride lorsqu’il allie des modules
d’apprentissage en ligne et d’autres en présentiel. Cette définition tend
maintenant à changer, plusieurs auteurs précisant que la conférence Web
compense la situation présentielle, si bien qu’une combinaison de modules et
lignes et de réunions en conférence Web peuvent aussi être qualifiée de
formation hybride.
Open Source Contenu ou logiciel libre de droits que tous peuvent télécharger et utiliser.
Présentiel En présence les uns des autres dans un même espace réel, par exemple, une
classe.
168
UQTR : Johanne Rocheleau
Rétroaction Information donnée à un étudiant sur sa progression dans sa démarche
d’apprentissage.
Tableau blanc Nouveaux dispositifs pédagogiques pouvant être utilisés en conjonction avec
interactif Activ, d’autres outils et permettant de manipuler l’information, d’annoter des
tablette Activ et présentations ou des fichiers divers. Pour en apprendre davantage sur ces
Panneau Activ outils, cliquez ici.
Synchrone En même temps. Une discussion est une communication synchrone. Les
rencontres dans la plate-forme de conférence Web VIA sont en mode
synchrone.
WIKI Mode de travail collaboratif sur le Web qui permet aux étudiants et aux
professeurs de travailler ensemble à un même document et de le bonifier.
169
UQTR : Johanne Rocheleau
8 RÉFÉRENCES
Allen, M. W. (2003). Guide to e-learning. Hoboken, NJ: John Wiley & Sons inc.
Ankrum, Dennis R. Visual Ergonomics in the Office. Ankrum Associates:
http://www.ankrumassociates.com/articles/setting.htm#Colors consulté le 2 mai 2011.
Atherton J S (2011) Doceo; Angles on learning and teaching at college, university and professional levels
[On-line: UK] consulté le 10 novembre 2011 à l’adresse : http://www.doceo.co.uk/index.htm
Baribeau, C. et Lavoie, L. (2006). Programme d’accompagnement pédagogique des nouveaux professeurs.
Révisé en 2009, 2010 et 2011 par Rocheleau, J. et Leblanc, C. UQTR : Document interne.
Basque, J., Rocheleau, J. et L. Winer. (1998). Une approche pédagogique pour l’école informatisée.
Montréal: École informatisée Clés en main du Québec inc., 37 p.
http://www.robertbibeau.ca/peda0398.pdf
Biggs, J. et Collis, K. (1982). Evaluating the Quality of Learning: the SOLO taxonomy. New York:
Academic Press. http://www.learningandteaching.info/learning/referenc.htm#BIGGS J and COLLIS
K#ixzz1XMpUDRKv
Biggs, J. et Tang, C. (2007). Teaching for Quality Learning at University (3e éd.). Buckingham: SRHE
and Open University Press. http://www.learningandteaching.info/learning/referenc.htm#BIGGS J and
COLLIS K#ixzz1XMpKH5sl
Boulton-Lewis, G. (1994). Tertiary student’s knowledge of their own learning and a SOLO Taxonomy. In
Higher Education no. 28, pp : 387-402. Kluwer Academic Publishers. Printed in the Netherlands.
http://www.springerlink.com/content/g42k8km84516v667/fulltext.pdf
Brabrand, C. et Dahl, B. Using the SOLO taxonomy to analyze compétence progression of university
science curricula. in Higher Education (2009), pp : 58:531–549 Publié en ligne le 25 février 2009 par
Springer Science+Business Media B.V. 2009, DOI 10.1007/s10734-009-9210-4
http://www.springerlink.com/content/pq62266137447248/fulltext.pdf
Braband, C. (2006). Teaching Tesching and Understanding Understanding. (Vidéoclip). Department of
Computer Science, University of Aarhus, Danemark. http://video.google.com/videoplay?docid=-
5629273206953884671#
Brien, R. (1996). Science cognitive et formation. 3e édition. Ste-Foy (Québec) : Presses de l’Université du
Québec.
Bujold, N. (1997). L’exposé oral en enseignement. Québec : PUQ
Center for Teaching & Learning, The University of Texas at Austin. Activity: Good/poor fixed-choice
questions. Instructional Assessment Resources. 2007. Consulté le 16 novembre 2011 à l’adresse
http://www.utexas.edu/academic/ctl/assessment/iar/students/plan/method/exams-writing-activity.php
Chamberland, G., Lavoie, L. et Marquis, D. (1995) 20 formules pédagogiques. Québec : PUQ.
Dale, E. (1969). Audiovisual Methods in Teaching, NY: Dryden Press.
Edwards, E. (2011). Creating e-learning that makes a difference. San Francisco CA: Allen Interactions.
Consulté le 20 septembre 2011à http://info.alleninteractions.com/ccaf-e-book/.
Elis Ormrod, Jeanne. (1999). Human Learning. (3e edition). Upper Saddle River (NJ) : Merrill/Prentice
Hall.
170
UQTR : Johanne Rocheleau
Ergonomie cognitive. Wikipédia. Consulté le 2 mai 2011 à
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ergonomie_cognitive.
Garrett, M. et Ezzo, M. (1996). Edutainment: the challenge. Journal of Interactive Instruction
Development, 8(3), 3-7. Résumé consulté en ligne le 7 novembre 2011 à
www.oocities.org/drmaryg.geo/saltedu.doc.
Hativa, N. (2000). Teaching for Effective Learning in Higher Education. Dordrecht: Kluwer Academic.
pp. 310-313
Henri, F. (2001). Des cours sur le Web à l’Université. in Karsenti, T. et Larose, F. Les TUC… au cœur des
pédagogies universitaires. Québec : PUQ
Kosmala, M. (2009) Project Management: 6 Steps to Creating a Successful RASCI Chart.
http://www.thecanoegroup.com/470/project-management-6-steps-to-creating-a-successful-rasci-chart/
consulté le 13 mai 2011
Kvam, P.H. (2000). The Effect of Active Learning Methods on Student Retention in Engineering
Statistics. in The American Statistician, Vol. 54, No. 2, May, 2000, consulté le 7 septembre 2011 à
l’adresse: http://www.jstor.org/stable/2686032.
Legendre, R. (2006) Dictionnaire actuel de l’éducation. 3e édition. Montréal : Guérin
Marien, E.N. et G. Laurendeau. (1993) Anatomie et physiologie humaines. St-Laurent (Québec) : Éditions
du renouveau pédagogique.
McGraw Hill Online Learning http://onlinelearning.mhhe.com/index.php?page=bloom-s-taxonomy
consulté le 1er mai 2011.
MacLean, Paul. (1973). A Triune Concept of the Brain and Behavior. In T. Borg and D. Campbell (éd.).
The Hinks Memorial Lectures. Toronto: University of Toronto Press, 1973, p. 9-10
McLean, Paul. (1978). A Mind of Three Minds : Educating the Triune Brain. In Jeanne S. Chall et Allan F.
Minsky (éd.) Education and the Brain : 77th Yearbook for the Study of Education. Chicago: University
of Chicago Press, 1978. pp. 308-309.
Office national du film du Canada. (1983) Les Trois Cerveaux. Réalisation : Thérien, Gilles. Production
Marc Beaudet et Hélène Verrier. 29 minutes 40 secondes. Montréal : ONF.
Paquette, G. (2002). Modélisation des connaissances et des compétences. Un langage graphique pour
concevoir et apprendre : Québec : PUQ
Perrenoud, P. (1991) Pour une approche pragmatique de l’évaluation formative. In Mesure et évaluation en
éducation, vol. 13, no 14, pp. 49-81. Consulté le 11 mai 2011 à l’adresse :
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1991/1991_12.html.
Prince, M. (2004). Does Active Learning Work? A Review of the research. in Journal of Engineering
Education, Vol. 93, no. 3, juillet 2004, pp: 223-231. Consulté le 7 septembre 2001 à l’adresse :
http://www.jee.org/2004/july/800.pdf.
Rwefft, M. et Andrade, H. (2010). A review of rubric use in higher education. In Assessment and
Evaluation in Higher Education, Vol. 35, no. 4, July 2010, 435-448. Consulté le 18 octobre 2011 à
http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02602930902862859
Richard, Mario. (1988). Les trois cerveaux dans le processus d’apprentissage. In Vie pédagogique, no. 54,
avril 1988
Rocheleau, J. (1995). «Le concept de média d’apprentissage». Dans Revue de l’éducation à distance (Vol.
X, no. 2. Automne 1995, p. 1-16). http://www.jofde.ca/index.php/jde/article/view/234
171
UQTR : Johanne Rocheleau
Rocheleau, J. (1997). Stratégies d’intégration des technologies de l’information et des communications
dans l’école : une approche systémique. Ste-Foy : Centre de formation sur mesure, Télé-université.
Rocheleau, Johanne. (2007). Élaboration d'un système-conseiller en technologie éducative pour guider
les designers pédagogiques dans l'élaboration de systèmes d'apprentissage multimédias interactifs
fondés sur des principes cognitivistes et constructivistes de l'apprentissage. Thèse de doctorat en
éducation. Université du Québec en Outaouais / Université du Québec à Montréal; D1598.
Teaching Teaching and Understanding Understanding : The SOLO Taxonomy. Consulté le 29 avril 2011
à http://video.google.com/videoplay?docid=-5629273206953884671#
The elearning coach. How to Organize Content. Consulté le 7 juillet 2011 à
http://theelearningcoach.com/elearning_design/how-to-organize-content/.
Tousignant, R. et D. Morissette. (1990). Les principes de la mesure et de l’évaluation des apprentissages.
2e éd. Boucherville : Gaétan Morin éditeur.
Tremblay, Y. (1986). Médias, symboles et styles d’apprentissage. Montréal : Bellarmin.
Tufte, E. (2006). Beautiful Evidence. Cheshire, CO: Graphic Press LLC.
Sanchez, C.A. et Wiley, J. (2009). To Scroll or Not to Scroll : Scrolling, Working Memory Capacity, and
Comprehending Complex Texts. In Human Factors. Vol 51, No. 5. Consulté le 28 novembre à
l’adresse http://casanchez.faculty.asu.edu/pubs/scroll.pdf
Scallon, G. (1988). L’évaluation formative des apprentissages. Québec : PUL
Sheppard, T. Story Links. Consulté le 9 novembre 2011 à l’adresse
http://www.timsheppard.co.uk/story/storylinks.html
Smith, P. L. et T. J. Ragan. (1993). Instructional Design. New York: Macmillan Publishing.
Van Someren, M., Barnard, Y. et J. Sandberg. (1994). The think aloud method: A practical guide to
modelling cognitive processes. London: Academic Press. http://staff.science.uva.nl/~maarten/Think-
aloud-method.pdf
172
UQTR : Johanne Rocheleau