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Études et Documents Berbe`res, 12, 1994 : pp.

161-181

UNE VERSION DE LA GESTE


DU TAZERWALT RECUEILLIE EN 1945
par
Abdellah Bounfour

INTRODUCTION

Le poème que je présente au lecteur m’a été remis par le responsable de la


publication. Il a été recueilli par Vincent Monteil à Aqa (Maroc) le 19-20/09/
1945 comme le mentionne la photocopie faite sur le manuscrit dont je dispose 1.
Comme on m’a demandé une présentation légère, je me contenterai de
quelques remarques dans cette introduction.

LE MANUSCRIT

1. La présentation matérielle

Il est constitué de 12 feuillets de format 21.29,7. Sur le premier, on lit en


encadré un titre (La geste du Tazeroualt et des Oulad Jerrar) suivi, hors du
cadre, de l’indication du lieu et de la date de la collecte (Aqa, 19-20/9/1945). En
bas et à gauche, il est écrit « V. Monteil » dans un cercle irrégulier tracé
manuellement.
Le poème commence vraiment au feuillet 2 avec le titre en berbère encadré
lui aussi. Tous les autres feuillets ne contiennent que des vers en nombre varié.
Le dernier reprend l’indication du lieu et de la date de la collecte.
——————
1. L’original se trouve dans le fonds Roux (LAPMO, Aix-en-Provence) dont une copie a été
envoyée à Vincent Monteil par Salem Chaker. Elle a été communiquée pour publication à
Ouahmi Ould-Braham. C’est elle qui a servi de base à ce travail.

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Le poème de 132 vers se présente divisé de deux façons différentes sans que
l’on sache les raisons de ces divisions.
La première scande le poème en 12 fragments numérotés de un à douze en
chiffres romains (I-XII) précédé d’un prélude et la seconde scande ces frag-
ments en d’autres plus petits dont les frontières sont signalées par une ligne
horizontale tracée à la règle. Voici alors comment se présente la structure
matérielle du poème :
– Un prélude de 10 vers = 4 petits fragments (désormais p.f.) de 2, 3, 3 et
2 vers.
– I = 18 vers = 5 p.f. de 4, 4, 3, 3 et 4 vers.
– II = 12 vers = 3 p.f. de 3, 2 et 7 vers.
– III = 9 vers = 3 p.f. de 3, 3 et 3 vers.
– IV = 5 vers = 2 p.f. de 3 et 2 vers.
– V = 16 vers = 5 p.f. de 2, 2, 3, 4 et de 5 vers.
– VI = 4 vers = 1 p.f. de 4 vers.
– VII = 7 vers = 2 p.f. de 4 et 3 vers.
– VIII = 8 vers = 3 p.f. de 2, 3 et 3 vers.
– IX = 13 vers = 4 p.f. de 5, 2, 2 et 4 vers.
– X = 13 vers = 2 p.f. de 5 et 8 vers.
– XI = 8 vers = 2 p.f. de 5 et 3 vers.
– XII = 9 vers = 3 p.f. de 4, 3 et 2 vers.

2. La transcription

Ne disposant pas d’enregistrement, il m’a semblé plus honnête et plus


raisonnable de s’en tenir à la transcription du collecteur. Toutefois, quelques
remarques s’imposent :
Je ne retiendrai pas certaines notations sur lesquelles les spécialistes sont
unanimes aujourd’hui :
– La longueur vocalique n’est pas phonologique mais stylistique. Ainsi « â »,
dans le vocatif « a » et dans des lexèmes comme « yan » sera remplacé par un
simple « a ».
– L’emphase non phonologique ne sera pas notée. Ainsi « tisura », avec un
« r » emphatique perdra cette emphase.
– L’accent ne sera pas retenu pour la simple raison que sa notation n’est pas
systématique. Ainsi ne savons-nous pas s’il s’agit d’un accent linguistique ou
métrique ou expressif. L’exemple suivant combine la longueur, l’emphase et

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l’accentuation sur le second « a » du dernier mot : « ix-a-tn-ukan-akkan »
(V. 31). Ce sera un « a » simple qui sera noté.
– En revanche, je ne changerai rien, sauf mention motivée, dans le décou-
page monématique même si nous en savons un peu plus qu’au temps où V.
Monteil a recueilli le texte.
Les changements de transcription que j’opère concernent :
– la forme des graphèmes utilisés : le « g » sus-pointé sera remplacé par le
gamma grec et le « w » de la vélarisation par « o ».
– Certains sons que E. Laoust et d’autres assimilent à une diphtongaison.
Ainsi « Zaid » (V. 3) sera réécrit « Zayd » et « ittaughlab » (V. 81) deviendra
« ittawghlab ».
– La ponctuation sera remaniée dans certains cas et j’exposerai en note les
raisons.

TEXTE ET CONTEXTE

1. Le contexte

J’ai signalé plus haut que K. Brown a publié une version de ce poème qu’il a
recueilli dans la tribu « Ait Harbil dans le village de Tuzunin situé au pied du
sud de Jebel Bani, à 18 milomètres de Aqqa. » en mai 1970 soit 25 ans après la
version que je présente. On remarquera que les deux viennent de la même
région et du même lignage. En effet, K. Brown précise que l’exécutant du
poème s’appelle Muh.ammad b. Jama- b. H.ummad b. Ighil dont le père et le
grand-père ont pratiqué la poésie et signale que V. Monteil « interviewed » le
père en 1945. Je suppose que c’est lors de cette rencontre que fut recueillie cette
version 2 laquelle est transmise, semble-t-il, de père en fils sur au moins trois
générations. C’est probablement ce qui a justifié aux yeux de V. Monteil le titre
du premier feuillet, particulièrement le syntagme « La geste ».
Les protagonistes de la guerre racontée par le poème sont :
– Le seigneur (amghar, vers 12) de la tribu Oulad Jerrar vivant aux alentours
de Tiznit et dont la localité la plus importante est Tal‘int (vers 41). Son nom est
Muhammad b. Burh.im. Il semble avoir accédé à ce rang en 1830 3.
– Le saint de Tazerwalt est un descendant du grand patron du Sus Sidi
H.mad u Musa (m. 1563). Son nom est Lh.usayn b. Hashem dont le poème ne
donne que le dimunitif, Lh.us (vers 19).

——————
2. Voir V. Monteil, « Choses du Bani », Hesperis, Vol. 1944. La biographie la plus abondante
à notre connaissance se trouve dans al-Sûsı̂, al-Ma‘sûl, Vol. 16, p. 261.
3. Ma‘sûl (al-), Vol. I, p. 150 et suiv. Repris par K. Brown, Op. cit., p. 344.

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Quand fut composé ce poème ? Sans pouvoir répondre à cette question
épineuse en régime de tradition orale, fut-il informé par l’écrit comme l’est le
Sus marocain, je me contente de rapporter la thèse de K. Brown :
« Apparemment le grand-père de Ben Ighil a composé ce poème [...] après
1874. Indubitablement, il l’a récité pour la première fois lors d’une visite de
Sidi l-H.usayn u l-Hashim, le patron de Tazerwalt, peut-être au moment d’un
pélerinage qui a lieu trois fois par an à la tombe de l’ancêtre de l-H.usayn, Sidi
H.med u Musa. » 4

Quoi qu’il en soit le poème s’inspire d’un fait historique, la guerre entre
Oulad Jerrar et le Tazerwalt, et adressé à la gloire du vainqueur dans cette
guerre. Mais quelle est la cause de cette guerre ?
Voici ce qu’en dit K. Brown qui s’appuie sur al-Mukhtâr al-Sûsı̂ et sur le
témoignage qu’il a recueilli lui-même sur place lors de son enregistrement :
– Les deux chefs luttent pour le contôle de la dı̂me (‘ushur en arabe classique,
le‘shur en dialecte marocain et en berbère) versée par les paysans de la région. La
cause semble donc d’ordre économique. Notre poème y fait allusion (vers 15-
18). C’est le patron des Oulad Jerrar qui perçoit cet impôt religieusement légal.
Toutefois le poète fait allusion à l’abus de pouvoir des percepteurs et de leur
maı̂tre (vers 16-17) pour les condamner sans les nommer (vers 18) en faisant
d’eux des révoltés contre Dieu qui recevront le chatiment adéquat (yan i‘asan
irjem-t-inn).
– Parallèlement à ce problème économique, il y un contentieux entre les
deux hommes : Muh.ammad b. Brahim a, semble-t-il, a été l’instigateur de la
mort de ‘Ali, frère aı̂né de Lh.usayn et maı̂tre du Tazerwalt de 1824 à 1842 5.
C’est cet épisode qui a attiré l’attention de P. Pascon. Cette guerre serait donc
une sorte de revanche pour le saint, le paiement du prix du sang. Notre version
n’en dit rien sauf si l’on veut interpréter dans ce sens l’allusion du vers 13.
– Un descendant de Lh.usayn donne une autre interprétation à K. Brown : le
saint a emprisonné Muh.ammad b. Brahim pour en tirer une rançon qui
couvrirait ses dûs et ceux de ses contribules 6. Ayant payé, il est mort de
mort naturelle. Notre version semble ne pas vouloir prendre parti sur cette
mort : le récitant dit qu’il n’en sait rien (vers 128). En dehors de son métier de
poète c’est l’une des rares fois où il témoigne directement sur les faits racontés 7
(ur-sul-ensin, selon la transcription de V. Monteil).
——————
4. Op. cit., p. 343. J’ai gardé la transcription des noms propres telle qu’elle est dans le texte de
l’auteur. Je signale au lecteur que je ne l’adopte pas car elle s’apparente plus à l’arabe qu’à l’usage
chleuh qui est le suivant : Lh.usayn pour l-H.usayn, Hashem pour l-Hashim et H.mad u Musa
pour H.med u Musa.
5. K. Brown, Op. cit., p. 344.
6. Op. cit., p. 345.
7. Un autre cas semblable se trouve dans le vers 11.

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Ainsi la version que nous présentons réfère-t-elle de manière explicite à la
première cause fait allusion à la seconde et reste prudente sur un aspect
important de la troisième tout en s’inspirant d’un fait historique, le poème le
traite à sa manière en gommant un certain nombre de motifs génants comme le
fait tout mythe fondateur ou tout rêve selon l’analyse freudienne 8.

3. La thématique

Regardons maintenant comment le poète présente les faits :


– Vers 1-10 : une sorte de prélude où le poète s’encourage (V. 1-3) à dire des
paroles vraies (V. 4-5), invoque son saint inspirateur (V. 6-8) et Dieu en
annonçant le thème moral, l’orgueil, qui va servir de fil conducteur et de
cause « réelle » au conflit (V. 9-10).
– Vers 11-40 : le conflit se noue. Les vers 11-18 présentent Muh.ammad b.
Brahim dans sa puissance qui le pousse jusqu’à humilier le camp du saint
(V. 13-14) ; les vers 19-28 évoquent la préparation du clan de Tazerwalt à la
riposte, les vers 29-40, enfin, relatent le rôle de la puissance financière du saint
pour s’adjoindre des partisans ou de dissuader ceux qui sont tentés de porter
secours à son ennemi.
– Vers 41-49 : quelques agissements du chef des Oulad Jerrar et leur com-
mentaire moral en termes de trahison, d’injustice et de punition inéluctable.
– Vers 50-74 : première négociation à distance entre les deux protagonistes
sur l’instigation de Muh.ammad qui demande le pardon. Le saint refuse et les
escaramouches continuent jusqu’à la défaite du premier dont on exige le départ
en exil.
– Vers 75-98 : seconde négociation sur les conditions du départ puis la fuite
de Muh.ammad après avoir tout détruit derrière lui.
– Vers 99-115 : le saint ordonne qu’on ne tue pas Muh.ammad mais de
détruire ses forteresses.
– Vers 116-123 : sorte d’épilogue moral sur l’inconstance du temps, l’orgueil
et les mirages séducteurs de la vie dont Muh.ammad fut la victime.
– Vers 124-132 : Conclusion. L’emprisonnement de Muh.ammad est évoqué
au vers 126, sa mort éventuelle au vers 128. Dans les deux derniers vers, le poète
demande grâce à Dieu et son pardon dans le cas où il aurait dit un mot de trop.

——————
8. Cet aspect mérite, à lui seul, une analyse dont l’intérêt n’échappe pas quand on connaı̂t le
travail de M. Morsy sur un exemple très proche, voir Les Ahansala. Examen du rôle historique
d’une famille maraboutique de l’Atlas marocain, Paris, La Haye, Mouton, 1972.

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Ce relevé des thèmes au fil du texte montre une chose : il ne correspond pas
aux divisions de V. Monteil signalées plus haut.

LA FORME

Il ne s’agit pas ici de traiter de l’ensemble des problèmes formels du poème


et, par conséquent, de la poésie chleuh. Cela viendra en son temps. Je voudrai
soulever un seul problème dont la solution conditionne le progrès de la
connaissance de cette poésie. Il s’agit de savoir ce qu’est un vers en poésie
chleuh et en berbère en général. Dans le cadre de cette présentation, je me
contenterai de montrer la direction que peut prendre la recherche 9.
Partons de la comparaison entre la version de K. Brown et celle-ci. Voici un
exemple :
(a) Brown :
ar tn tthbun immagh
ad ixlu y aedawns (V. 37-38, p. 347)
(b) Monteil :
ar-tn-tehbon ; immagh, ad-ikhlo aedau-ns (V. 20)
Laissons de côté les différences de transcription et concentrons-nous sur
cette question : s’agit-il d’un vers (Monteil) ou de deux vers (Brown) ?
Mon attention a été attiré depuis longtemps sur ce problème, particulière-
ment lorsque j’ai lu La Haggada de Pessah. 10 où le même problème est posé.
Apparemment, les auteurs se sont contentés de transcrire l’écrit de leur
informateur qui ne tenait pas compte, en tant qu’écrit, de l’identité du vers.
Un exemple d’écrit disponible et public 11 vient justement prouver que le vers
écrit est rétabli dans son intégrité dès lors que le collecteur est sensible à ce
problème. En effet, l’informateur recueille le poème auprès du poète en
écrivant, en lettre arabes, sous la dictée de ce dernier. Nous disposons des
documents attestant de cette première version dans le fonds Roux 12. Ils
ressemblent beaucoup aux transcriptions de K. Brown et de Zafrani-Galand.

——————
9. Je termine un ouvrage plus complet sur la métrique berbère qui paraı̂tra, je l’espère, en 1995
ou 1996.
10. H. Zafrani et P. Galand, La Haggada de Pessah., Geuthner, Paris, 1968.
11. Fonds Roux au LAPEMO, Université d’Aix-en-Provence. J’ai publié quelques textes aux
Éditions du CNRS en 1990 sous le titre Poésie populaire berbère du Maroc.
12. C’est le lieu ici de rendre un grand hommage au travail et à la sensibilité méticuleux de A.
Roux qui sont reconnus mais qu’on voit se déployer dans ses papiers que le chercheur risque de
considérer comme anodins.

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La différence entre les deux résident en ceci : ces derniers considèrent leurs
lignes comme des vers alors que Roux va plus loin. Il demande à son
informateur, fin connaisseur de la poésie chleuh, de recopier au propre cette
transcription et de restituer un vers par ligne. Là encore, nous disposons des
manuscrits attestant cette étape de la collecte. La comparaison entre les deux
étapes est éclairante.
Cet argument scripturaire me suffit, pour le moment, à préférer la tran-
scription des vers de V. Monteil à celle de K. Brown. Elle respecte, comme celle
de A. Roux, l’intégrité du vers chleuh. Il est vrai qu’on peut prendre cela pour
une simple affirmation tant que je n’ai pas défini cette intégrité. Il me semble
que le sentiment poétique de l’informateur de Roux suffit comme l’est le
sentiment linguistique du locuteur natif dans toute description linguistique.
Mon analyse du vers chleuh en particulier et berbère en général viendra en son
temps (voir note 11).
Ceci étant dit, il reste que la version de Monteil présente des problèmes
parfois insolubles. Je me contente de citer quelques vers problématiques : 51,
58, 109. L’argument du sentiment linguistique ne suffira pas à retrouver
l’intégrité de ces vers.

TRADUCTION ET ANNOTATIONS

1. Fidèle aux principes que j’ai mis en œuvre dans la traduction du corpus
recueilli par A. Roux 13, même si ce texte devra être repris car émaillé
d’erreurs indépendantes de ma volonté, j’ai tenté de rendre le texte en
français lisible sans trop m’éloigner de l’expression berbère. Pour ce faire,
j’ai utilisé un certain nombre de publications relatives à l’épisode relaté par
le texte 14, les dictionnaires et les lexiques disponibles ainsi que ma propre
connaissance de la langue.

Pour illustrer ce point, je prendrai deux exemples. Le premier est relatif au


lexique : dans le vers 18, on rencontre le mot « tadzayrit » dont on ne voit pas la
signification ici ; la version de K. Brown nous en donne la clé (V. 26-27). Le
second exemple concerne l’identification des protagonistes : les études de

——————
13. Ces principes ont été explicités depuis par A. Miquel dans L’Eve´nement, Odile Jacob,
Paris, 1993.
14. Sûsı̂ (al-) al-Mukhtâr, al-Ma‘sûl, vol. I, Casablanca, 1963.
Brown (K.), « Violence and Justice in the Sûs : A Nineteenth Century Berber (Tachelhit)
Poem », dans Actes du Premier Congrès d’Etudes des Cultures Me´diterranéennes d’Influence
Arabo-Berbe`re, SNED, Alger, 1973, p. 341-357.
Pascon (P.), La maison d’Iligh et l’histoire sociale du Tazerwalt, Rabat, S.M.E.R., 1984.

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M. Al-Sûsı̂ et de P. Pascon nous permettent d’identifier les deux principaux
personnages dont on n’a que les qualifications dans ce texte ; l’un est référé à sa
tribu (Ayt Jerrar) et l’autre à sa nisba (généalogie) et à sa fonction socio-
religieuse (la sainteté).

2. je me suis contenté d’un minimum de notes vu l’impossibilité d’avoir des


explications de V. Monteil dont la santé ne permet pas de soumettre à de
longues séances de travail. Je livre donc ce document au lecteur en espérant
qu’un jour il sera annoté avec plus de soin.

TRANSCRIPTION

La Geste du Tazeroualt et des Oulad Jerrar

Aqa, 19-20/91945

V. Monteil

Ajerrar d-u-Tzerwalt
Illix emmagen

001. Bismillah : a tisura tumlilin, ganin


002. lefal s-irz.em yan lebab, ix-ran ad-saweln !

003. Zayd, ay-iminu, x-iwaliwn ; ara zzaeem ennit ;


004. Ini s.s.h.ih. ! -Imma tikerkas, leeyub ad-gant
005. Yan iskarksen, zun ukern : lah.sˇemt a-ig elh.al..

006. A Ben-Yaeqob, a walli-s a-tberrazex awal !


007. Inna-s ka-rix a-ggis-bedux, aws-i gisen, a sˇsˇix.
008. Rar-sers awal, ay-imi-nu : ngi zun-d asif.

009. A Lbari, Taeala, nejja-yanex x-elkiber, ar-ixoell 15


010. Kra-x illa, labudda a-t-ixlu, ar-d-erh.all !
——————
15. Forme curieuse du verbe xellu.

168
I

011. Is-enz.ra Ajerrar, illa-lli x-elemrasi eadelnn


012. ig lexyar en-takatin, ig amgar, izeam ennit ;
013. illix ra-tn-yut Rebbi : yakoi x-warraw ugerram
014. Gin-d iwtta g-inna-x-akko-itmussu ugerram.

015. Is-enz.ra Ajerrar, ar iqqoay laesˇor, ig-dukoan


016. iberreh. uqbil-ens, ar-iqqoay gigan d-lemal :
017. agolif i-takat, d-izammaren ujaden ukoan,
018. t-tadzayrit i-nnibet (yan ieas.an, irjem-t-in) 16

019. Sidi Lh.us u-Hasˇem, iwsi-d tixzanin d-elmal,


020. ar-tn-tehbon ; immag, ad-ixlo aedaw-ns.
021. Isers x-odowwar, ar-isemkil ma-yyids-illan

022. Axsasi, kullu jamiea-nsen, as-d-enkern.


023. Tiwi-nn yat tsga yat. U-Bufulen, ibidd wawal
024. ixola x-elearba tigemmoa, sean, ur-d-imik !

025. A Laxsas, imun kullu wawal-ensen, illix-d-enkern


026. A Rrxa, kullu b-ittimam-ensen, a-sas-d-enkern
027. Asˇtuken, kullu gigan az-d-enkern d-uyyis
028. ula Abaeamran ; ula kullu kra d-igli Sus.

——————
16. Le terme « tadzayrit » (algérianité ?) est incompréhensible dans ce contexte. La version de
K. Brown donne ceci au vers 26 : « a tadza yat tinibt = O Tadza, one donation ».

169
II

029. Ur-yeh.ris ugerram lmal-ensen, a-sas-d-imun,


030. umgar ula lmeskin. Erryal ad-ran imuselmen
031. ix-a-tn-ukan-akkan, ur-gis-ieadem yan !

032. Yan-mit efkan ukoan, iqqan-d ad-as-ed-naern


033. Nex-t-inn irur, a-wr-yasi nnaeert-Ujerrar !

034. Yus-en-Sidi Hasˇem, ha-t-inn Rebbi ad-fellak


035. -igan tilila, d-eljedd-enk inear bahra fellas.
036. Ur-ax-k-inn-ettajjan i-tassast ; ih.adr okoan
037. Izm i-wayyad. ! A Rebbi igan laewan ugerram
038. Yan-gik-ittakoin, is-iga ms.od, ijla-yas laeqel
039. Agellid, ur-tn-igi, a sˇsˇrif, abla kiyy !
040. Asˇku, lemal-ennek, is-ak-ih.ger tiqbilin.

III

041.Taleint, ka-nn-iqqaman i-yus-ujerrar.


042. Kullemma-yas-igan lejisˇ, igrawl-d fellas,
043. Ar-t-inn-ikkat, a-ggis-ixlef tilli-zrinin.

044.Yan igan amegdar, ar neqqan medden bla sˇsˇare,


045. iqqan-d, a tawala iyixf-ennes, a-ten-telkem, x-ed entan
046. Ar-tent-ifra, ur-ta-yakko-yukoi d-wakal.

047. Zund igigil, ix-as-immut babas d-immoas,


048. Gin wasˇsˇ. Imma asaedi, ur-t-igi Ujerrar !
049. Mta iga asaedi, igoi lemrah., ad-x-iffog.

170
IV

050. Is.erf s-ugerram, inna-yas : « Laefu x-engrat-nex


051. Leh.orma n-Rebbi d-eljedd-ennek, a sˇsˇrif, lehna x-engrat-nex !
052. A-wr-neg amerh.ul, ad-ukan-goix aqbil-ennex ! »

053. Tada n-yimuselmen, wanna-tt-igan, ha-t-inn !


054. Meqqar-nit-iga x-igeldan, izri-t-id wawal

055. Is.erf sers ugerrram, inna-yas : « Moh.al, (d-a-kon-yaru eami


056. Ay Ajerrar : neg sidi-k ben-sidi-k), ar-gigi-takoit !

057. Ih.rem lehna x-engrat-nex, ix-ur-ta-iffog lbarod.


058. A-x-tent-id-gennax ; illix-yad-iffog, a-ysh.an : ur-sul-a-t-dawax...

059. Mennawt-x-iai-tegod.ert, ur-jjun-k-enygd.ert yat !


060. Lins.af-enk ukoan a-tt-igan, d-a-ggis terh.elt !
061. Ad-kullu-semean imuselmen i-tyari-nnun.

062. Imma lmal, ur-a-is-ikkoend urgaz, abla lah.sˇum,


063. Nex yan unufoeln. Imma-k-ix-d-enkin, ha-t-inn
064. Ayda-nu yuti kullu laslak Ujerrar,
065. Ula kra tiwalan, ula ma-igan aqbil-ens.

066. Illix d.emmean, ad-ax-fkin erriyal ad-hennan !


067. Ix-nit-skrex lehna d-Ujerrar, ur-yiwi nndumat ;
068. Ula yga amerh.ul, azkka dax yakoi-d fellax,
069. Ar-iskar lefadayh. iwgern tilli zrinin.
070. Meqqar-ennit-fkan lemyat, ur-t-inn-akko-hemmix !

171
VI

071. Izayd Ujerrar y-imig, ur-ta-gis-hennin ;


072. it.emmae, imil, ad-erin lgawm lli-d-fellas-imunn.
073. A-ish.an, elh.aqq : eremen-gis isderman.
074. Llix-sul-iggammoi ma-tt-inn-ittgitn, abla rrih....

VII

075. Is.erf s-ugerram, inna-yas : « is-rix ad-eammarx


076. yan tam iserdan ; imik, a-nn-sers-igel yan.
077. Illix ra-d-elh.arx, elmunt-inu a-yids-nemun.
078. Deyf-ellah, ay agurram, a-wr-neddu bla yat.

079. Imma rrh.il, ssennex is-ereh.lex. Ur-dari bla-kiyi,


080. A Wah.ed, a Rebbi ! Wa-ttali, ha-t-inn ar-ax-d-ikkat :
081. Ix-ittawglab ugellid, iknu-t-id wayyad.. »

VIII

082. Is.erf sers ugerram, inna-yas : « eammer sbataeesˇ,


083. A yus-en-eAbd-errah.man : lmal-enk ur-ax-hemmin !

084. Tazzelt, ay asˇegri, isˇbuken negrat-nex.


085. Nekki a-yugoin azagar ; nugoi tiqbilin, ha-t-inn.
086. Nega-yak-ten x-ufus : lexir-nex ur-gigun-biyin.

087. A yus-en-eAbd-errah.man ! Nekkin id-ek, ur-ax-d-iqqan


088. Ad-sul-enemun : ha-nn illa lefrag x-engrat-nex.
089. Yut-nn ukoan Rebbi d-elkiber-ens, izayd erh.aln. »

172
IX

090. Ilig ra-iffag : ukoan ar-ismarag lemueayn,


091. Irez. ibesˇkan uwatay, irez. lebdie-ens ;
092. Irz.a kullu tiggura, irz.a tizlafin ;
093. Zzit, iga-yas lekedran, ar-th.arro x-ed-entat ;
094. Lbarod, iga-yas aman, a-nn-yili g-wattar.

095. Ur-sul-enn-ukoan-yifil, abla tiddewwariyin,


096. Nex tiserfin n-ettumz.in ; wa-ttali, haban akko.

097. Utn enneqeb, ukoan izayd, elwern.


098. Imma imi n-tigemmi, iks.od ars.as.n ejhelnin.

099. Llan gis ieayyaln, llan gis isˇbura ; mdin-as.


100. Yus Ublag ad-as-ed-izzwaren, illix-d-iffag
101. Yus-Ublag inna-yas : « amsˇiwar dar-nex !
102. Ad-zerx agurram, a-nnissan mad-ax-d-ennan !

103. Is.erf s-uduwwar, inna-yasen-gis ugerram :


104. « Iz-d-ix-iffug Ujerrar, iteard.-as-ed elleff-ad-nex ;
105. Iz-d-a-nekkat, a-nemmag : ar-d-nejenjem elear ?
106. Iz-d-at-najj a-tt-engin ? - Aywa, wajbat-ax !
107. Ma-ygan legerd-ennek, a-fellas-nawi, ged nekkin ? »

108. Iwajb-as ugerram, inna-yas : « Yan-as-d-ukoan-


109. -eardan, ut-at s-imi uburi !
110. Ix-ismun erritue-ens ukoan, ealm-ax a-nnekerx
111. Nefk igelzam i-lbruj, ar-d-iberred ul-nex ;
112. A-negzu x-ed.d.alem (...gigan a-id-ikka, ihul-ex).

173
113. Imma lemut, fkix-as laman n-Rebbi, daeix-as.
114. Ur-t-neqqax, ula-inga-t urgaz, abla in-it-
115. -Inga Rebbi lli-gisen-igan layyam d-erroh. ! »

XI

116. Sebh.an-ellah laed.im ! - Lexla, zun-d asif


117. A-yga ! - Wanna-telkemt, a loqt, izayd erh.aln.
118. Meqqar-d-agellid, ix-ens.ern, ibnu tiddwariyin,
119. Ibnu kullu times.riyin x-eljuher, ... ix-ur-immut.
120. Ha-n tma lemqadir ur-t-ikki, mdin-as.

121. Iz.oz.d ulili a-darun lah.lu, a-ig-imim !


122. Iz.oz.d Ujerrar ad-d-iffog, ar-gim-iteberram,
123. A m-elegror ! - Lkiber-ens a-tt-akkº-isedullan.

XII

124. Sidi H.mad u-Musa, llix-ggullen, ad-as-ed-igoin


125. Afus, yawi-t-inn, isˇeksˇem-t i-tillas d-elguf.
126. Iguy-ten ugerram, ig-as iziker, mkad nufunas
127. Igi-t x-elh.abs. Ha-t-inn eddnub-ensen a-yads-ikerf.

128. Ur-sul-ensin is-immut, is-yukoi d-wakal.


129. Ula s.s.h.ih. is-isul. Nekkin, ur-dari abla-awal
130. Asˇku Rebbi-ka-is.fawn bn-adem d-wayyad.

131. Samh. i-nnad.im, a Rebbi, ix-izuyd awal,


132. Ula ix-enkerz akal, ur-igin winnu, bla sˇsˇra‘.

Aqa. 19-20/9/45

174
TRADUCTION

001. Au nom d’Allah : ô clefs blanches ! C’est grâce à vous,


002. Bons augures, qu’on ouvre la porte si l’on veut parler.

003. Va ma bouche, parle, sois courageuse ;


004. Dis la vérité car le mensonge est un défaut.
005. Celui qui ment est semblable au voleur : il est la honte même.

006. O Fils de Jacob, ô saint au nom de qui j’ose parler !


007. Quelles que soient mes premières paroles, sois mon appui, ô Maı̂tre !
008. De lui, il faut parler, ô ma bouche ; sois en crue comme le torrent.

009. O Créateur et Très Haut, sauve-nous de l’orgueil destructeur.


010. Celui qu’il envahit sera détruit jusqu’au bannissement.

011. Nous avons vu Ajerrar maı̂tre des bonnes places,


012. Il fait partie des familles les plus nobles ; il est chef de tribu courageux.
013. Lorsque Dieu a décidé de le terrasser, Ajerrar agressa les [biens des]
descendants du saint.
014. Il mit les clôtures partout où le saint se déplaçait.

015. Nous avons vu Ajerrar percevoir la dı̂me. Dès que


016. Son clan se manifeste bruyamment, il s’empare de nombreuses riches-
ses :
017. Une ruche par foyer et les béliers sont abondants.
018. O Tadza, une donation (quiconque se révolte, il le lapide).

019. Seigneur Lh.us, fils de Hachem, rassembla les tentes et l’argent.


020. Il les protégea ; il combattit pour détruire son ennemi.
021. Il s’installa à Aduwwar et attendit le déroulement des événements.

175
022. Les Akhs.as., tous ensemble, sont sur le pied de guerre.
023. Chaque clan se forme. U-Bufulen, le sort en est jeté,
024. A détruit les maisons à Larbea ; il y a paradé longuement.

025. Les Lakhs.as. sont tous unis lorsqu’ils se sont soulevés,


026. Les Rrxa aussi dans leur totalité,
027. Les Aštuken, tous et en grand nombre, se sont mis en état d’alerte avec
leurs chevaux.
028. Il en est de même des Ayt Baeemran et tous ceux qui habitent Sous.

II

029. Le saint n’a pas été parcimonieux ; le soutiennent


030. Le noble et le pauvre. C’est l’argent que veulent les hommes.
031. Si on le donne, personne n’aura peur.

032. A qui on le donne, on est certain qu’il combattra


033. Sinon il le rendra, mais il ne soutiendra pas la troupe de Ajerrar.

034. Fils de Seigneur Hašem – c’est Dieu qui t’a


035. Couvert de ses grâces ainsi que ton grand-père –, combats-le [Ajerrar]
sans répit.
036. Ils ne t’abandonneront pas au malheur ; ils sont bien présents.
037. Un lion est face à un autre. Dieu est l’appui du saint.
038. Celui qui t’agresse est un enragé ; il a perdu la raison.
039. Personne d’autre que toi n’est roi, ô Chérif !
040. Car ta richesse a soumis les tribus.

III

041. Taleint, c’est elle que désire le fils d’Ujerrar

176
042. Quiconque est de là-bas se retourne contre lui ;
043. Il l’attaque pour se venger [des exactions] du passé.

044. Le traı̂tre tue les hommes sans raison.


045. Il faut que son tour vienne aussi.
046. Il paie alors avant de comprendre quoi que ce soit.

047. Tel un orphelin qui a perdu son père et sa mère,


048. Affaibli, Ajerrar n’est certainement pas un homme chanceux !
049. S’il l’était, qu’il reprenne le terrain qu’il a perdu !

IV

050. Il fit dire au saint ceci : « Que le pardon soit entre nous


051. [Je demande] la protection de Dieu et de ton grand-père, ô Chérif, que
la paix règne entre nous ! »
052. Je ne veux pas devenir un exilé, je veux rester le maı̂tre de ma tribu !

053. L’objet de la dérision des musulmans, c’est lui qui l’est.


054. Il est dépassé par les événements, fut-il roi parmi les rois.

055. Le saint lui répond ainsi : « Impossible, tu es né d’un ignorant,


056. O Ajerrar : nous sommes ton maı̂tre, fils de ton maı̂tre, et tu me
piétines :

057. Entre nous la paix est impossible avant que ne tonne la poudre
058. a-x-tent-id-gonnaax ; illix-yad-iffugh, a-ishan : ur-sul-a-t-edawax...

059. Combien de fois tu m’as trahi [alors que] je ne t’ai jamais trahi !
060. La seule solution avec toi est que tu t’exiles.
061. Que tous les musulmans sachent que tu as été battu.

177
062. Quant à la richesse, on n’achète pas un vrai homme avec elle à moins
que ce ne soit un enfant
063. Ou quelqu’un de stupide.. Quant à moi,
064. Mes biens excèdent l’ascendance de Ajerrar,
065. Ses partisans et tout son camp.

066. Lorsqu’ils ont eu envie [de nos biens], ils voulaient nous l’acheter pour
être en paix !
067. Si je signe la paix avec Ajerrar, il ne regrettera rien,
068. Il ne saura pas qu’il est un sauvage. Le lendemain, il nous piétinera,
069. Il commettra des préjudices plus graves que ceux du passé.
070. Même s’il offrait beaucoup d’argent, cela ne vaut rien pour moi

VI

071. Ajerrar continue la bataille, il ne veut pas s’arrêter.


072. Il espère que les troupes rassemblées contre lui se disloquent.
073. Disons qu’en vérité la victoire [du saint] est sûre
074. Lorsqu’il [Ajerrar] ne trouva plus de secours, excepté le vent...

VII

075. Il fait dire au saint ceci : « Je veux charger


076. Une huitaine de mulets ; quelqu’un les sortira [d’ici]
077. Puisqu’il faut que je m’éxile, je veux partir avec mon viatique.
078. Je suis l’hôte de Dieu, ô saint, puissé-je ne pas partir sans rien.

079. Quant à l’exil, je sais qu’en partant je n’ai personne d’autre que toi.
080. Ah l’Unique ! Ah mon Dieu ! Tu nous punis en fin de parcours :
081. Si un roi est vaincu, c’est un autre qui l’a mis à genou. »

178
VIII

082. Le saint lui répond : « Charge dix-sept,


083. O fils de Abd al-Rahmân : ta richesse ne nous intéresse guère.
084. Tu as allumé, ô blondinet , la zizanie entre nous.
085. C’est moi qui tiens la plaine et les tribus ; ainsi
086. Je te les ai pacifiés : tu n’es pas reconnaissant.

087. O fils de Abd al-Rahmân ! Toi et moi, il n’est plus possible


088. Que nous soyons associés : il faut nous séparer.
089. Dieu l’a puni d’orgueil, il s’exila. »

IX

090. Lorsqu’il voulut partir, il détruisit le mobilier ;


091. Il cassa les verres de thé, la porcelaine
092. Toutes les portes, les plats ;
093. Il mélangea du goudron à l’huile pour qu’elle soit amère ;
094. Il mit de l’eau à la poudre ;

095. Il n’épargna que [les murs des] maisons


096. Ou les silos d’orge. Du reste, c’est comme s’il n’a jamais existé.

097. Il sortit par la petite porte et s’enfuit


098. Car il a peur des balles perdues s’il prenait la porte principale

099. S’y trouvent les jeunes braves ; ils sont en embuscade.


100. C’est le fils de Ablagh qui est en tête à la sortie du cortège
101. Le fils de Ablagh lui dit : « Négocions chez moi !
102. Je vais sonder le saint pour savoir ce qu’il veut.

179
X

103. Dans un message envoyé à Aduwwar, il est dit au saint :


104. « Si Ajerrar sort et si notre leff lui barre le chemin,
105. Faut-il frapper, se battre ou tenir parole ?
106. Faut-il les laisser le tuer ? Vite, il faut nous répondre !
107. Quel est ton désir pour que nous puissions l’appliquer ? »

108. Le saint répondit : « Quiconque


109. Lui barre le chemin, frappez-le avec la crosse du fusil !
110. S’il a rassemblé ses effets, avertis-moi pour que je vienne :
111. Nous détruirons les tours avec les houes jusqu’à ce que notre cœur soit
calmé ;
112. Nous razzierons l’injuste (... longtemps il nous a créé des troubles).
113. Quant à sa mort, je lui accorde la paix de Dieu, j’en fais serment.
114. Je ne le tuerai pas, aucun homme ne le tuera jusqu’à ce que
115. Dieu, qui lui a donné une vie et une âme, le fasse mourir ! »

XI

116. Gloire à Dieu le Puissant ! La destruction est comme le torrent.


117. Celui que le destin frappe n’a qu’à s’exiler.
118. Puisse le roi, s’il est victorieux, bâtir des palais,
119. Des chambres en diamants, ... s’il ne meurt pas.
120. Même s’il ne fréquente pas les bords du destin, celui-ci est en embuscade.

121. Le laurier ne peut donner du sucré savoureux !


122. Ajerrar ne peut sortir en se dandinant [d’arrogance].
123. Chimères ! –L’orgueil est la cause de son humiliation.

XII

124. Monseigneur H.mad u-Musa a juré de lui prendre

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125. La main et de le faire pénétrer dans les ténèbres et l’angoisse.
126. Le saint le fit prisonnier, l’entrava comme un veau
127. Et le mit en prison. C’est avec ses mauvais agissements qu’il est entravé.

128. Nous ne savons pas s’il est mort, s’il a vécu.


129. Ni si la vérité [sur ce sujet] est accessible. Quant à moi, je n’ai rien
d’autre que la parole
130. Car seul Dieu crée l’entente entre les hommes

131. Pardonne au poète, ô mon Dieu, s’il a dit un mot de trop,


132. Et s’il a labouré sans raison un champ qui n’est pas le sien.

Aqa 19.20/9/45

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