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Jules ROUSSET S4

Partiel M.Ho ert


I. RÉSUMÉ DE DEUX COURS : LA COUPE ET LE PRAGMATISME

A n de résumer quelques notions abordées durant les di érents cours, j’ai décidé de
parler tout d’abord de la coupe et dans un second temps, du pragmatisme.

La coupe, premièrement il faut savoir quand réaliser la coupe, car elle peut être la première
esquisse du projet en fonction du site et de la typologie de la parcelle d’un projet.
Mais avant cela, qu’est-ce que la coupe? Je pense qu’il est important de se rappeler que la
coupe est un outil de conception, qu’elle soit faite à la main ou bien assistée par ordinateur. Dans
les deux cas, elle sert à voir le projet d’une autre façon que le plan.

Aujourd’hui nous pouvons nous apercevoir qu’un bon nombre de projets architecturaux ne
fonctionne pas et nous n’avons pas besoin d’être un adepte de l’architecture pour le voir. Dans
ces cas-là, il est important de repenser les outils avec lesquels on pense le projet. Depuis un
court moment, on s'aperçoit que bon nombre d’étudiants reviennent à l’utilisation du dessin à la
main qui est certes plus lente mais qui permet d’être bien plus pointilleux et de pouvoir faire la
balance entre l’humain et le projet.

Je pense qu’il est aussi nécessaire d’utiliser d’autres moyens de conception pour parvenir à un
projet bien établi comme notamment la maquette, le déplacement in situ, l’enquête sur le
voisinage…

La coupe peut être utilisée sur trois grands points, le territoire, la construction et l’habiter. Pour le
territoire, on peut faire une coupe très élargie pour savoir ce qui se passe entre les montagnes et
la mer ou alors juste pour savoir si notre projet s’intègre bien dans la topographie d’un quartier,
d’une ville. Ensuite la coupe peut servir à une échelle du bâti pour comprendre la notion d’habiter,
de comprendre comment on vivra dans sa maison, pour comprendre comment cohabitent les
habitants d’un immeuble. Dernièrement, la coupe peut être à une échelle très zoomer a n de
comprendre comment s’assemble et comment tient le bâtiment sur lequel on travaille.
A travers la coupe on arrive beaucoup plus facilement à se projeter à l’intérieur que dans un plan,
quelque soit l‘échelle où le projet mais cela n’empêche en aucun cas de travailler avec les deux.
L’un et l’autre travaillent et communiquent ensemble.

Aussi, il y a la coupe en perspective, nous pouvons imaginer de vrai scénario, on comprend avec
celle-ci la relation des espaces entre eux, l’agencement des pièces en elles-mêmes, c'est-à-dire
comment sont-elles meublées, comment les habitants de la maison vivent-ils à l’intérieur…Tout
cela appuie la vision que l’on peut avoir de notre projet.

On a vu aussi que dans les cathédrales et les églises la coupe nous sert à se rendre compte de la
complexité du système constructif. On comprend et aperçoit clairement le dialogue des forces et
le complexe équilibre de ces édi ces. On peut notamment citer l’exemple d’un atelier à Lyon qui
commençait par travailler en coupe a n d’observer les ventilations et la circulation de la lumière.
De plus, la coupe leur permet de chercher et de trouver une stratégie bioclimatique a n
d’optimiser les apports des vents, les apports solaires…
Ensuite, plus ils avancent dans le projet, plus les coupes se précisent et montrent di érents
éléments en fonction des échelles auxquelles elles sont associées.
Dans l’idée de la coupe, il y a l’idée de construire, de fabriquer le bâtiment. On retrouve
rapidement une certaine logique de superposition, voire d’empilement. La coupe fait ressortir la
suspension et la légèreté ou au contraire la lourdeur et l’empilement.

Comme coupe, il y a aussi la coupe structurelle japonaise en perspective qui montre un certain
nombre de données. C’était un outil que Glenn Murcutt utilisait souvent, on y voit notamment tous

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les éléments matériels, la composition des parois, les éléments de toiture… De plus, les codes
graphiques sortent du côté technique du métier a n de laisser place à un côté plus sensible.

Pour nir sur la notion de la coupe, elle est très présente dans le milieu de l’utopie. Elle est très
utilisée car elle est un outil très simple de représentation notamment pour toutes ces villes
verticales utopiques ou comme des projets comme le théorème de 1909 que réemploie Rem
Koolhaas qui consiste à créer 80 plateformes superposées avec des plans libres pour y faire ce
que l’on veut.

Dans ce second temps, j’ai choisi de parler de la notion du pragmatisme.


Tout d’abord, ce cours sur le pragmatisme a donné une dimension supplémentaire aux cours
précédents, notamment sur la relation entre la pratique et la théorie, sur les questions de
pensées, de savoirs et de projets. C’est notre vision occidentale sur la dualité de la théorie et de
la pratique que ces deux notions ont ni par être séparées. On peut prendre l’exemple de
l’architecte. Quand on regarde son rôle aujourd’hui, on se rend bien compte qu’il n’était pas le
même qu’auparavant. C’est-à-dire que de nos jours, il se réserve le droit de faire les plans alors
qu’avant la fracture e ectuée aux alentours du XIXème siècle, à la Renaissance, l’architecte
construisait les bâtiments. Il interprétait le rôle que l’on donne à l’ingénieur d’aujourd’hui.

Depuis quelques années, et comme pour la coupe d’ailleurs, on se rend compte que les écoles
d’architecture commencent à faire un léger retour en arrière sur la question de la fabrication de
son bâtiment. On remet l’enseignement de la pratique a n de fabriquer, expérimenté et
comprendre grâce à des échelles plus grandes, sur les sites ou bien en atelier.

Mais avant de s’avancer plus, je pense qu’il est nécessaire de venir sur ce qu’est le pragmatisme.
Le pragmatisme correspond à l’origine aux di érences sociales, la théorie et le savoir
correspondaient à la connaissance et la compétence. La question de la pratique était notamment
traitée par l’artisan. Le pragmatisme ne relève pas que de la pratique, il instaure juste une relation
entre la théorie et la pratique. Au sens commun, il y a une arrière pensée qu’il a une forme de
sens pratique, une proximité au réel qui est en complète opposition avec des approches plus
abstraites. Le pragmatisme est aussi un courant de pensée philosophique, né aux Etats-Unis
dans les années 1900. La question du pragmatisme par rapport à notre discipline, à l’architecture,
est particulièrement pertinente, même si au nal ce n’est pas tellement travaillé.

Le pragmatisme nous fait se poser des questions sur notre monde matériel et notamment du
rapport à la technique. On se demande si elle est maitrisable où si elle nous échappe. Dans notre
corps de métier on pourrait se contenter de dessiner, de créer et de concevoir sans s'intéresser à
la technique. A l’inverse, on pourrait construire notre projet à partir de la technique. La structure
guiderait notre pensée. On pourrait s’occuper seulement de l’aspect budget a n de se xer des
limites et des contraintes et donc guider une fois encore notre projet. Crawford avait d'ailleurs fait
un premier constat assez critique sur la question du management contemporain, notamment par
rapport au travail qui met toujours en avant et qui inculque la valeur de exibilité.
On trouve la perte de sens au travail, en changeant de service,…
Alors que la valeur devrait être la exion permanente, la exibilité. Crawford dit aussi que cette
pratique est à l’opposé de la pratique artisanale.

En parlant de technique on peut aussi parler de l'habileté technique qui se retrouve dans le travail
artisanal. Dans cette pensée matérielle on peut imaginer cette valeur-ci du travail, cette position
de celui qui fait, la position de l’artisan. L’artisan entretient donc avec le monde matériel une
relation non seulement avec une mécanique de transformation mais aussi quelque chose de plus
sensible avec une forme d’attachement à ce qu'il fait, ce qu’il produit. On trouve une vraie
honnêteté dans son œuvre et cela vient de l’artisan lui-même. Il donne son identité à l'œuvre qu’il
fait. Il déteint sur la manière dont on aperçoit son œuvre.

Ensuite, on peut aussi aborder la question de la transmission du savoir-faire artisanal. On sait qu’il
ne passe pas par la parole. De plus, on sait qu’elle se passe en essayant, en expérimentant. Il y a
une adaptation et une créativité permanente. Le fait de faire nous conduit vers une manière de
faire spéci que. À partir de tout ça, un autre penseur sociologue part du principe de dire que
« faire, c’est penser ».

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Pour nir, de nos jours on comprend naturellement que le rôle de l’architecte est de concevoir. Il
fait des dessins et des représentations numériques alors que le rôle de l’artisan est de construire.
Alors comment en est-on arrivés là?
On est dans un monde de la manufacture qui est donc dessiné et conçu en amont.

II. EN QUOI CES NOTIONS CHANGENT LA REPRÉSENTATION QUE VOUS AVEZ DU PROJET
D’ARCHITECTURE, DE L’ARCHITECTE ET DE L’ARCHITECTURE ?

Pour répondre à cette question, je me baserai sur mon expérience en tant qu’étudiant en
école d’architecture et non pas en tant que professionnel du métier a n de pouvoir parler de
ressenti et non pas d’hypothèses qui peuvent s’avérer fausses.

J’aimerais dans un temps revenir sur la notion de la coupe.


La coupe m’a servi dès le début de mes études car les projets proposés imposaient une
utilisation de la coupe encore plus du plan dans un premier temps pour comprendre le site.

Prenons l’exemple du premier projet, nous étions implantés dans la cour de l’Hotel de Gri y à
Montpellier. On avait donc un projet de pavillon d’art au centre de celle-ci. La coupe, ici, a été
utile a n d’appréhender au mieux les espaces dans l’hôtel, de trouver les points de vue les plus
perspicaces et de comprendre les circulations. Tout mon projet a ni par être guidé par la coupe
mais cela a ni par me faire oublier le plan. Cela m’a fair comprendre que l’un est indispensable à
l’autre. J’ai dû revoir ma coupe et mon plan pour me permettre de saisir au mieux mon projet.

Dans les projets suivants je me suis encore intéressé à la coupe en premier lieu car nous étions
situés sur le lac du Crès et donc la topographie m’a cette fois-ci permis de tracer les premiers
axes de mon projet.

Pour nir avec les projets, la coupe m’a servi dans mon projet le plus récent car je me trouvais
dans une dent creuse dans le quartier Boutonnet à Montpellier. La contrainte cette fois été donc
la faible largeur du bâtiment. J’ai compris à ce moment-là que mon plan s’adapterait si j’arrivais à
comprendre mon bâtiment.

Autour de cela, la coupe me sert aussi de langage, notamment quand je dois échanger avec mes
confrères étudiants. Parfois et même souvent, il est plus simple de faire comprendre l’idée de son
projet avec une coupe. Je trouve que le croquis d’une coupe apporte beaucoup plus de précision
quant à l'implantation et son intégration dans le site mais aussi à comprendre les circulations
verticales présentes dans l’édi ce.

De plus, j’ai eu la chance de pouvoir faire un Hors Les Murs sur le thème de la ville utopie
verticale accompagné de M. D.Hamerman. Cet HLM m’a permis d‘exercer et d’expérimenter une
utilisation approfondie d’outils architecturaux, la coupe en faisait évidemment partie.
Étrangement, nous nous sommes servis de la coupe à plusieurs étapes du projet. Notre première
utilisation de celle-ci a été pour esquisser le concept que nous allions mettre en place dans notre
future ville. Dans un second temps, chacun s’en est servi pour designer sa propre tour. Et en n
pour nir, nous avons fait toute une organisation urbaine dans la ville. La coupe a été une ligne
directrice a n de travailler sur la question des ux dans notre ville.

Suite à cet exercice, plusieurs remises en questions sont apparues dans mes pensées. Tout
d’abord je me suis questionné sur la question de l’importance des ux dans un projet. Celle-ci me
paraissait être mineure quant au reste du projet. Et pourtant, quelques mois seulement après cet
exercice je me rends compte que les ux dimensionnent mes espaces servants et mes espaces
servis.

De plus, je réalise aussi que je laissais trop souvent de côté l'environnement extérieur de mon
projet. En première année, seul le contexte immédiat de la parcelle m’intéressait. Maintenant et
avec plus de recul, je me rends très bien compte que mon projet doit certes s’intégrer dans sa

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parcelle, sa topographie… Mais il doit aussi s’intégrer dans le paysage et l’atmosphère de son
quartier, de sa ville et bien plus encore.

Autrement dit, si je devais résumer mon expérience avec la coupe, je vous dirais qu’elle est un
des nombreux outils architecturaux, qu’elle est importante à toutes les échelles, mais qu’elle est
encore plus utile quand on la combine avec d’autres outils. D’autant plus que de nos jours la
question du climat n’a jamais été autant au centre de notre vie et donc de nos projets et que la
coupe permet d’analyser, comme dit plus tôt dans la première partie de ce devoir, beaucoup de
paramètres liés avec le climat in situ du projet et donc elle permet d’optimiser nos
consommations et donc notre impact sur notre planète au maximum.

Alors, la coupe a des utilités pour représenter le projet mais aussi et surtout, pour le concevoir.

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