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10.1. Généralités
Nous avons dit, au début de ce cours, que la lumière avait un double aspect :
(10.2)
1°) Définition
" ! cos " cos " # $cos " cos " # % (10.5)
Il nous faut déterminer & et '. En effet, (10.5) et (10.6) permettent d’écrire :
&(). ()' * +,. +,' $() " (). ()# * +,. +,#%
$1 " ()# () * +,. +,#%
Par identification, on en en déduit :
7
&! 2! 1 " ()# 4! () ! ./01 5 & 2 6cos ! 6 (10.9)
!8.9:;0 ./ 1 !8.9:;0 ./ 1 7
&()' 2. () ! ./01 5 ()' 0
0
/ cos !
< !8.=>?
0
7 7
5 ()' cos @ ! A 5 ' (10.10)
!
2
En portant (10.9) et (10.10) dans (10.6), il vient :
7 7
2. cos @ A . cos " (10.11)
! !
7
La quantité 2. () @ A ne dépend pas du temps. Sa valeur absolue est donc
!
l’amplitude de la vibration résultante :
7
& 2 6() @ A6 (10.12)
!
&
&!
#
&
O
" #
Fig.10.1
&C &C!
' #
&C
Fig.10.2
3
L’amplitude résultante & est donnée dans le triangle B& &! par la formule :
&! &! " &!! * 2& . &! cosD * # 2! " 2! ()# (10.13)
soit
7 7
&! 2! 1 " ()# 4 ! () ! 5 & 2 6cos 6 (10.14)
! !
Donc le vecteur &C sera représenté par la somme des quantités complexes (& " &! ) :
Nous voyons que la quantité I JKL reste toujours en facteur. Nous pouvons donc la
supprimer, ce qui revient, comme dans la construction de Fresnel (Fig.10.2) : (i) fixer la figure
vectorielle et (ii) à prendre le vecteur &C suivant l’axe B.
Il reste :
& N&C N
&! N&C! N. I J7 . I J7 (10.19)
& N&CN. I JO & " &! " . I J7
Remarque : Le calcul imaginaire n’apporte pas ici de simplification, mais il est au contraire
très utile quand on a à composer, non plus deux, mais plusieurs vibrations.
Les deux vibrations qui arrivent au point M peuvent provenir d’une même source S,
mais avoir parcouru des chemins différents de longueurs [ et [! , ou bien elles proviennent
de deux sources synchrones \ et \! situées à des distances [ et [! du point M.
M
S2
S S1
Fig. 10.3
5
X0
! () _ @ * A` (10.25)
X^ X0
() _ @ * A` et ! () _ @ * A` (10.26)
Faisons un changement de l’origine des temps pour les mettre sous la forme :
à condition de poser :
X^ X0
a @ * A et a " # @ * A (10.28)
X0 X^
a " # * a @ * A * @ * A
X^ X0
# @ A * ! (10.29)
. b avec b 2 D (10.30)
!F
# [ * [! (10.31)
c
La quantité :
d [ * [! (10.32)
est appelée différence de marche entre les deux vibrations incidentes au point e.
Enfin, nous avons vu (cf. éqs. 10.11 et 10.12) que l’amplitude de la vibration
résultante en e est fonction de l’angle #, qui est exprimé en radians. Donc, l’état
d’interférence en ce point sera fonction de #, donc du rapport :
X^ X0 7 g
f !F c (10.33)
c
6
Remarques :
1°- Différence de phase, différence de marche, ordre d’interférence sont trois expressions
équivalentes du même phénomène physique.
2°- Supposons que l’élongation de l’une des vibrations incidentes, ! par exemple, change de
signe. Elle devient :
X0
!a * () _ * `
ceci peut s’écrire :
X0
!a () _ @ * A " D`
le déphasage #h s’écrira :
X0 X^
a " # a * a @ * A " D * @ * A
X^ X0
#a @
A"D #"D
c c c
La différence de marche d a # a !F # " D !F
d"!
et l’ordre d’interférence fh sera :
ga g
fa c
c"!f"!
Nous avons vu (cf. éq. 10.12) que l’amplitude résultante au point e était :
7
& 2 6cos ! 6 (10.34)
g
or (cf. éq.10.33): # 2Dc
soit:
Fg
& 2 6cos c 6 2 |cos fD | (10.35)
F
a)- Cette amplitude sera nulle si cosfD 0, donc si fD ! " jD où j est un nombre
entier, soit :
7
p = k+1/2 = entier +1/2 (10.36)
cos(pπ) = 1 ==> pπ = 0 + kπ
k ==> p = k = nombre entier (10.38)
δ = p λ= k λ (10.39)
Nous avons vu que l’on peut obtenir des interférences en utilisant deux sources
différentes et pourvu que ces deux sources émettent la même fréquence et soient
synchrones ou tout au moins conservent un déphasage constant au cours du temps.
On a donc essayé d’obtenir des interférences lumineuses en utilisant deux sources de
même fréquence, ou même deux points différents
différen de la même source (Fig.10.4). L’expérience
a montré que l’on ne pouvait pas obtenir d’interférences dans ce
cas. On dit que les sources sont incohérentes.
Ce fait s’explique de la façon suivante. Lorsqu’un électron
revient à son état normal, il émet un train d’ondes qui dure un
temps très grand par ar rapport à sa période, mais très court par
rapport à la seconde. Il n’y a aucune relation de phase entre le S2
train de vibration émis par deux atomes différents. Par suite, le
déphasage entre deux points d’une même source varie un très
grand nombre de fois par seconde et il n’est pas possible S1
d’obtenir des interférences dans ces conditions.
cache
En conclusion, nous obtiendrons des interférences
lumineuses si nous utilisons une source ponctuelle S et que, par
un procédé optique convenable, nous fassions arriver en un
même point M des rayons lumineux qui ont suivi des chemins Fig.10.4
différents afin de présenter un certain déphasage entre eux.
1°) Définition
Les dispositifs interférentiels utilisés ici ont pour rôle de séparer le faisceau primaire
(issu de la source S) en deux faisceaux d’égale intensité. On dit alors qu’il y a division du
8
front de l’onde. Ces deux faisceaux se superposent ensuite dans la région où on observe des
interférences dans le champ d’interférences.
Les franges d’interférence sont dites non localisées puisqu’on peut les obtenir pour
une position quelconque de l’écran dans le champ d’interférences.
2°) Calcul M
Soient SS1M et SS2M les deux chemins suivis
par la lumière qui va de la source S au point M
(Fig. 10.5). Appelons r et r! les longueurs
S2 optiques (SS1M) et (SS2M) :
X
S r ∑T,T [T ( ∑T @l A (10.40)
l
S1
où ( est la vitesse de la lumière dans le vide
Fig. 10.5
X W^
∑T l (10.41)
l 9
De même :
W0
9
(10.42)
L’angle de déphasage sera :
W W W W
# * ! 2 D @ ^9 m 0 A 2 D @ ^c 0 A (10.43)
n
si ] est la longueur d’onde, dans le vide, de la lumière utilisé. L’ordre d’interférence sera :
7 W^ W0
f !F cn
(10.44)
3°) Cas pratique
La différence des chemins optique (SS1) et (SS2) est constante lorsque le point M
varie ; supposons-la nulle, ce qui ne restreint pas la généralité du problème.
Supposons de plus que les rayons lumineux restent dans un milieu optique homogène
et isotrope d’indice absolu ,. Le déphasage entre les deux vibrations qui arrivent en M sera :
9 cn
b b (10.46)
q q
c
d \ e * \! e 2 j " 1 (10.47)
!
9
Leur lieu est une famille d’hyperboloïdes de révolution de foyers \ et \! .
2°- Les points e où l’amplitude résultante sera maximum seront tels que :
d \ e * \! e j (10.48)
b
\s s
b
sombre
s
b
\!s
s
b
Fig.10.6
\s
\!s
Fig.10.7
10
Remarque:
Le nombre total d’hyperboloïdes, lieu des points M (ou M’), est nécessairement limité
puisque (S1M – S2M) est au plus égal à (S1S2). En général on n’aperçoit qu’une petite fraction
de ce nombre.
Ils sont destinés à donner d’une source ponctuelle S deux images S1 et S2.
a. Biprisme de Fresnel
Il est formé de deux prismes de petit angle qui ont une base commune (Fig.10.8). Le
plan de figure est le plan de symétrie. Le champ d’interférence se réduit à la portion fortement
hachurée.
\ , * 1 &
S
w
\!
Fig. 10.8
b. Miroirs de Fresnel
Le système est formé de deux miroirs plans qui font un léger angle 3 entre eux.
Chaque miroir va donner de la source S une image virtuelle \ et \! . Le champ
d’interférences est la portion fortement hachurée.
3
O
tv
tu
Fig.10.8
11
c. Miroir de Lloyd
Une source \ est placée à une distance au-dessus du plan du miroir plan. Les deux
rayons extrêmes qui frappent les extrémités du miroir sont réfléchis comme s’ils provenaient
d’une source secondaire \! , obtenue par l’intersection des rayons réfléchis ; \! est image
virtuelle de \ donnée par le miroir. Le champ d’interférences est la portion fortement
hachurée.
tv
tu
Fig.10.9
d. Bilentille de Billet
Une lentille convergente est sciée en deux suivant un diamètre. Les deux morceaux sont
légèrement écartées ; ce qui revient à dédoubler le centre optique B en deux centres optiques
B et B!. Chaque demi-lentille donne une image de la source \ placée sur l’axe de la lentille.
Les deux images réelles \ et \! jouent le rôle de sources secondaires.
tv
tu
Fig.10.9
12
e. Bilentille de Meslin
Cette expérience de Meslin se déduit de celle de Billet par translation des deux demi-
lentilles le long de l’axe optique.
S tv tu
Fig. 10.10
f. Trous d’Young
Deux trous percés dans un écran opaque sont éclairés par une source ponctuelle \.
Chaque trou donne de la diffraction et les deux faisceaux diffractés se superposent en partie
et, dans cette zone (cf. zone fortement hachurée), on peut observer des interférences.
Les franges d’interférences sont perpendiculaires au plan de figure. Donc on peut,
pour avoir plus de lumière, remplacer les trous par deux fentes fines, perpendiculaires au plan
de figure. Chaque couple de points \ \! de ces fentes donne un système de franges. Ces
systèmes se déduisent les uns des autres par des translations perpendiculaires au plan de
figure. On obtient finalement un seul système de franges, analogue à celui donné par les deux
trous, mais plus lumineux.
tv
tu
Fig.10.11
13
5°) Calcul de l’interfrange
tv
O’
O
tu
Fig.10.12
d xxxxxx xxxxxx
\! e * \ e
Dans la figure 10.12, en posant :
\ \! , Be et y BhB
8 ! { 8 !
xxxxxx
\ e y " @ * ! A y z1 " @| * !| A }
! ! !
(10.49)
8 ! { 8 !
xxxxxx
\! e! y! " @ " !A y! z1 " @| " !|A } (10.50)
{ 8
Dans l’hypothèse où |
et |
sont très petits, ce qui est réalisé en pratique, les deux
expressions (10.49) et (10.50) s’écrivent approximativement :
8 ! 8 !
xxxxxx
\ e ~ y " z1 " !| 0 @ * ! A } y " !| @ * ! A (10.51)
8 !
8 !
xxxxxx
\! e ~ y " z1 " !|0 @ " !A } y " !| @ " !A (10.52)
On en déduit alors :
8 ! 8 ! 8{
d xxxxxx xxxxxx
\! e * \ e zy " !| @ " ! A } * zy " !| @ * ! A } (10.53)
|
8{
d |
j ; j entier (10.54)
14
La j TèYU frange brillante est à l’ordonnée :
c|
j (10.55)
8
et la j " 1 TèYU
frange brillante est à l’ordonnée :
c|
M j " 1 (10.56)
8
c|
+ M * (10.57)
8
a- Domaine spectral
c^ | c0 |
+ +! (10.58)
8 8
1 2 3 4 5 6
+
O
+!
1’ 2’ 3’ 4’ 5’
Fig.10.13
15
Loin de la frange centrale, les décalages deviennent plus importants. On trouve alors
des points de l’espace pour lesquels la frange brillante d’un système coïncide avec la frange
sombre de l’autre. Dans ce cas les franges se détruisent.
Soit d la différence de marche en un point quelconque de l’espace ; l’ordre
d’interférence en ce point est donné par :
g g
f c et f! c (10.59)
^ 0
g g c0 c^ c0 c^
f * f! * d@ A f! @ A (10.60)
c^ c0 c^ .c0 c^
Lorsqu’il y a coïncidence entre une frange brillante du premier système et une frange
sombre du second système, on a :
f (10.60)
f! * !
.
on en tire alors la valeur de .
La coïncidence de franges brillantes a lieu lorsque :
f 2
5 f * f! * a ; entier
f! h
(10.61)
Les appareils interférentiels décrits dans les paragraphes précédents fonctionnant sur le
principe de la division du front d’onde de l’onde présentent le double caractère suivant :
- les faisceaux qui interfèrent ont une région commune très étroite ;
- les franges d’interférences ne sont pas localisées.
Pour obtenir des faisceaux qui se superposent dans toute leur étendue et qui donnent
lieu à des franges localisées dans un plan, on utilise des systèmes interférentiels dits à
division d’amplitude. On peut aussi trouver un système optique qui à tout rayon incident
fasse correspondre deux rayons émergents qui se rencontrent en un point (Fig. 1014).
En général, le lieu du point e est une surface lorsque le rayon incident varie. Les
interférences se produiront sur cette surface. On dit quelles sont localisées.
16
t v
u
Fig. 10.14
v
u
1
I ,
1
Fig.10.15
Les rayons et ! sont parallèles ; nous dirons que leur point de rencontre est rejeté
à l’infini et que les interférences sont localisées à l’infini.
Calculons la différence des chemins optiques parcourus par les deux rayons.
Un plan perpendiculaire aux rayons et ! constitue une surface d’onde en
considérant que et ! font partie d’un même faisceau cylindrique.
Le plan d’onde passant par le point J coupe le rayon au point G (Fig. 10.15).
La différence des chemins optiques sera :
r! * r * " * 2 * 2 ,. xxx xxx
* (10.62)
xxx
F
cos @ * +A
xxx cos @F * +A
5
sin + ,
sin
(10.63)
! !
17
De même, dans le triangle (IKH), on a :
xxxx
xxxx
tan xxxxx 5 xxxx tan I tan 5
2 xx
xx 2 I tan (10.64)
xxxxx
cos
U
xxx
xxxx 5
U
xxx
x
(10.65)
=>? S
! qU ! qU
r! * r * 2 ,I sin tan 1 * +,!
=>? S =>? S
r! * r 2 ,I cos
(10.67)
Cette formule indique que r! * r tend vers zéro, donc qu’il y a accord de phase et
maximum de lumière lorsque l’épaisseur I tend vers zéro. Or l’expérience montre au contraire
qu’il y a un minimum de lumière quel que soit , donc que les vibrations transportées par les
rayons et ! sont à la limite en opposition de phase quand I tend vers zéro.
De même, de nombreuses expériences montrent qu’une réflexion qui se produit sur un
milieu transparent d’indice plus élevé que celui du milieu où se propage la lumière,
introduit un changement de signe de la vibration ; donc tout se passe comme si le chemin
optique géométrique était augmenté (ou diminué) de u
(voir Remarque 10.2,3°).
Par contre, si la réflexion se produit sur un milieu d’indice plus faible que celui du
milieu où se propage la lumière incidente et réfléchie, il n’y a aucun déphasage
supplémentaire introduit par cette réflexion.
Or, dans le cas qui nous intéresse, la réflexion au point I introduit un supplément fictif
cn
de chemin optique pour le rayon , alors que la réflexion au point K n’introduit rien.
!
Donc, la différence de marche qui doit intervenir dans les calculs est :
0
d 2 ,I cos * (10.68)
2
formule qui donne bien un minimum de lumière quel que soit ] si I tend vers zéro.
Remarques : 1° Les interférences précédentes sont obtenues par réflexion. On peut aussi obtenir des
interférences par réfraction (Fig.10.6). Elles sont aussi localisées à l’infini.
Dans ce cas, les deux réflexions se font dans le sens verre air ; elles n’introduisent pas de
déphasage. D’ailleurs, de toute façon, ceux-ci se compenseraient.
Dans ce cas, lorsque I tend vers zéro, il y a maximum de lumière, quelque soit .
18
I
,
v
Fig. 10. 16
2° Un dispositif très simple d’interférences permet de voir facilement que la réflexion sur un milieu
cn
d’indice plus élevé introduit un déphasage de D, donc une variation fictive de chemin optique de .
!
C’est le dispositif de Lloyd qui utilise un seul miroir formé par une glace sans tain.
Une source ponctuelle \ est placée assez loin (Fig. 10.17) de la glace et très près du plan de sa
surface.
t
th glace
Fig.10.18
Des points tels que e reçoivent de la lumière qui vient directement de la source et aussi de la
lumière qui a été réfléchie par la face supérieure de la glace. On obtient au point M des interférences,
que l’on peut considérer comme produites par les deux sources \ et \’, image de \ dans le miroir.
L’expérience montre que la frange obtenue, juste à la surface du miroir (c’est la dernière), est
noire, quelle que soit la longueur d’onde de la lumière. Or, pour cette frange, les longueurs
géométriques suivies par la lumière sont égales. La seule différence entre les deux chemins est que
l’un des rayons a subi une réflexion sur la glace, d’indice supérieur à celui de l’air.
i- Localisation
Considérons une lame de verre limitée par deux faces faisant entre elles un léger angle .
Considérons un rayon incident situé dans le plan de section droite.
19
Nous voyons (Fig.10.19) qu’à chaque rayon ] incident correspondent plusieurs rayons
réfléchis ; les deux premiers, les plus visibles, se rencontrent en un point , qui sera très voisin de la
lame.
]
u
+ +
" 23
3
Fig. 10.19
Pratiquement, on peut dire les interférences seront localisées sur la lame. Pour les voir, un
observateur accommoder sur la lame.
Le calcul de la différence de marche, fait plus haut, reste valable si l’angle 3 est petit.
c
d 2 ,I cos " ! (10.69)
c
(! tient compte de la nature différente des deux réflexions).
Souvent, on éclaire avec un faisceau de lumière parallèle, alors est constant. Supposons
0:
c
d 2 ,I " ! (10.70)
Une frange est le lieu des points où la lame a une épaisseur constante, d’où le nom à ces
franges.
20