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COURS D’OPTIQUE/ Licence/Parcours Physique/Semestre 1 (S1)

Chapitre 10: INTERFERENCES LUMINEUSES

A la fin de ce chapitre, l’apprenant doit être capable de:

• décrire les conditions de production des interférences lumineuses ;


• expliquer les interférences non localisées et localisées ;
• calculer, dans le cas de deux vibrations, la différence de marche, la
différence de phase et l’ordre d’interférence ;
• calculer, pour les interférences non localisées, l’interfrange ;
• calculer, pour les interférences localisées, la différence de longueur optique.

10.1. Généralités

Nous avons dit, au début de ce cours, que la lumière avait un double aspect :

- un aspect ondulatoire : on la considère comme formée d’un train d’ondes


électromagnétiques de fréquence . Dans un milieu où la vitesse de propagation de la
lumière est , la longueur d’onde sera :

 (10.1)

- un aspect corpusculaire, qui revient à considérer que la lumière se propage sous


forme de grains d’énergie appelés photons, dont l’énergie est justement . Le lien
entre cette énergie et la fréquence  est donnée par la relation :

  (10.2)

où  6,625. 10 . , est la constante de Planck

En résumé, un faisceau de lumière monochromatique est donc :

- soit la superposition de trains d’ondes de même fréquence ;


- soit un ensemble de photons de même énergie.

10.2. Aspect ondulatoire de la lumière. Interférences

Si la lumière possède un aspect ondulatoire, on doit pouvoir provoquer des


phénomènes d’interférences pour le mettre en évidence.

1°) Définition

Il y a interférence en un point M de l’espace lorsqu’il se produit en ce point une


superposition de deux ou plusieurs mouvements vibratoires de même fréquence et de même
direction.
1
2°) Composition de deux mouvements vibratoires

Considérons deux mouvements vibratoires de même fréquence, de même direction et


de même amplitude qui se superposent en un point M. Soient :

   cos , l’élongation du 1er mouvement ; (10.3)

!   cos " # , l’élongation du 2eme mouvement (10.4)

où # est le déphasage entre les deux vibrations.

Cherchons l’état vibratoire résultant au point M.

a)- Méthode algébrique

L’élongation résultante sera donc :

   " !   cos "  cos " #  $cos " cos " # % (10.5)

Elle a la même forme que les vibrations composantes et s’écrit alors :

  & cos  " ' (10.6)

Il nous faut déterminer & et '. En effet, (10.5) et (10.6) permettent d’écrire :

& cos " '  $cos " cos " # % (10.7)

&(). ()' * +,. +,'  $() " (). ()# * +,. +,#%
 $1 " ()# () * +,. +,#%
Par identification, on en en déduit :

&()'  1 " ()#  2. () ! ./01 2


-
&+,'  . +,#
(10.8)

En élevant au carré les deux membres de l’équation (10.8), et en additionnant membre à


membre (en tenant compte que () ! 3 " +,! 3  1), il vient :

7
&!  2! 1 " ()#  4! () ! ./01 5 &  2 6cos  ! 6 (10.9)

Nous aurons ' par la première relation de (10.8) :

!8.9:;0 ./ 1 !8.9:;0 ./ 1 7
&()'  2. () ! ./01 5 ()'  0
 0
/  cos !
< !8.=>? 
0
7 7
5 ()'  cos @ ! A 5 '  (10.10)
!

2
En portant (10.9) et (10.10) dans (10.6), il vient :

7 7
  2. cos @ A . cos  " (10.11)
! !
7
La quantité 2. () @ A ne dépend pas du temps. Sa valeur absolue est donc
!
l’amplitude de la vibration résultante :
7
&  2  6() @ A6 (10.12)
!

b)- Construction de Fresnel

La quantité    cos peut être considérée comme la projection orthogonale sur


un axe fixe B d’un vecteur de module  qui tourne dans le plan avec la vitesse angulaire 
(Fig. 10.1). De même la quantité !   cos " # sera la projection orthogonale, sur le
même axe B, d’un second vecteur de module  qui tourne dans le même sens que le premier
et avec la même vitesse angulaire . Ces deux vecteurs font entre eux un angle # constant
égal au déphasage.

&

&!

#
&

O 
 " #

Fig.10.1

L’élongation résultante    " ! apparaît comme la somme algébrique des


projections des deux vecteurs tournants, donc elle est égale à la projection de la somme
géométrique &C des deux vecteurs &C et &C! (Fig.10.1).
La figure vectorielle &C  &C " &C! tourne sans se déformer lorsque le temps varie et
le module du vecteur &C représente l’amplitude de la vibration  résultante. La construction de
Fresnel consiste à fixer cette figure dans le plan et à s’en servir pour trouver l’amplitude de
la vibration résultante et de son déphasage avec les vibrations composantes. On obtient alors
la figure 10.2. En quelque sorte on fait abstraction du mouvement général de rotation.

&C &C!
' #

&C
Fig.10.2
3
L’amplitude résultante & est donnée dans le triangle B& &! par la formule :

&!  &! " &!! * 2& . &! cosD * #  2! " 2! ()# (10.13)
soit
7 7
&!  2! 1 " ()#  4 ! () !  5 &  2  6cos 6 (10.14)
! !

c)- Utilisation des nombres complexes

Une troisième méthode de calcul consiste à utiliser le calcul imaginaire.


Dans le plan de la construction de Fresnel (Fig. 10.1), considérons B comme axe réel.
F
Appelons E l’opérateur rotation " du calcul imaginaire (E !  *1).
!
Nous pouvons représenter le vecteur &C par la quantité complexe :

&   cos " E  sin  . I JKL (10.15)

Le vecteur &C! sera représenté par la quantité complexe :

&!  . I JKLM7 (10.16)

Donc le vecteur &C sera représenté par la somme des quantités complexes (& " &! ) :

&  & " &!  I JKL  " . I J7 (10.17)

où # est le déphasage déjà défini et indépendant du temps.


Appelons ' le déphasage du vecteur &C avec le vecteur &C (Fig.10.2). Le vecteur &C est
alors représenté par la quantité complexe :

&  N&CN. I JKLMO  N&CN. I JKL . I JO (10.18)

Nous voyons que la quantité I JKL reste toujours en facteur. Nous pouvons donc la
supprimer, ce qui revient, comme dans la construction de Fresnel (Fig.10.2) : (i) fixer la figure
vectorielle et (ii) à prendre le vecteur &C suivant l’axe B.

Il reste :
&  N&C N  
&!  N&C! N. I J7  . I J7 (10.19)
&  N&CN. I JO  & " &!   " . I J7

La quantité N&CN. I JO est appelée l’amplitude complexe de la vibration résultante ; de


même . I J7 est l’amplitude complexe de la vibration ! lorsque la vibration  est prise
comme origine des déphasages.
4
On calculera le module de la vibration résultante par :

N&CN  P&. &Q (10.20)

où &Q est la quantité complexe conjuguée de la quantité complexe &.


Soit :
N&CN  P! 1 " I J7 1 " I J7   P2 " I J7 " I J7 (10.21)
ou
N&CN   P2 " 2 cos #  2  6cos 6
7
(10.22)
!

Nous aurons ' par :

R8SLTU SéUWWU XU < 8M9:;7 7


cos'   /  cos  ! (10.23)
Y:XZWU < ! 8 =>? 
0

Remarque : Le calcul imaginaire n’apporte pas ici de simplification, mais il est au contraire
très utile quand on a à composer, non plus deux, mais plusieurs vibrations.

3°) Différence de marche de deux vibrations

Les deux vibrations qui arrivent au point M peuvent provenir d’une même source S,
mais avoir parcouru des chemins différents de longueurs [ et [! , ou bien elles proviennent
de deux sources synchrones \ et \! situées à des distances [ et [! du point M.

M
S2

S S1

Fig. 10.3

Soit ]   (), l’élongation de la vibration au point S à l’instant t.


La vibration qui suit le premier chemin (SS1M) arrive au point M avec un retard
X^
  , si V est la vitesse de propagation de propagation. Donc, à l’instant , l’état vibratoire

au point M serait :
X^
   ()$ *  %   () _ @ * A` (10.24)


si seule cette vibration y arrivait.


La vibration qui suit le second chemin (SS2M) arrive de même au point M avec un
X0
retard !  
, et, à l’instant , l’état vibratoire au point M serait :

5
X0
!   () _ @ * A` (10.25)


si seule cette seconde vibration y arrivait.


Les vibrations qui se superposent au point M ont donc comme élongations :

X^ X0
   () _ @ * A` et !   () _ @ * A` (10.26)
 

Faisons un changement de l’origine des temps pour les mettre sous la forme :

   cos a et !   cos  a " # (10.27)

à condition de poser :
X^ X0
 a   @ * A et  a " #   @ * A (10.28)
 

On en déduit l’expression de la différence de phase ou déphasage # entre les deux


vibrations :

X0 X^
 a " # *  a   @ * A *  @ * A
 
X^ X0
#  @ A   * ! (10.29)


Or si b est la période de ces deux mouvements incidents, leur longueur d’onde


commune dans le milieu où la vitesse de propagation est , sera :

  . b avec  b  2 D (10.30)

ce qui donne pour le déphasage l’expression :

!F
# [ * [! (10.31)
c

La quantité :
d  [ * [! (10.32)

est appelée différence de marche entre les deux vibrations incidentes au point e.
Enfin, nous avons vu (cf. éqs. 10.11 et 10.12) que l’amplitude de la vibration
résultante en e est fonction de l’angle #, qui est exprimé en radians. Donc, l’état
d’interférence en ce point sera fonction de #, donc du rapport :

X^ X0 7 g
f  !F  c (10.33)
c

que l’on appelle ordre d’interférence.

6
Remarques :

1°- Différence de phase, différence de marche, ordre d’interférence sont trois expressions
équivalentes du même phénomène physique.
2°- Supposons que l’élongation de l’une des vibrations incidentes, ! par exemple, change de
signe. Elle devient :
X0
!a  * () _ * `

ceci peut s’écrire :
X0
!a   () _ @ * A " D`


En faisant un nouveau changement de l’origine des temps sous la forme :

   cos a et !a   cos  a " # a


avec :
X^ X0
 a   @ * A et  a " # a   @ * A"D
 

le déphasage #h s’écrira :
X0 X^
 a " # a *  a   @ * A " D *  @ * A
 

X^ X0
#a   @ 
A"D #"D

c c c
La différence de marche d a  # a !F  # " D !F
d"!
et l’ordre d’interférence fh sera :
ga g  
fa  c
c"!f"!

Donc un changement de signe de l’amplitude  d’une vibration peut s’interpréter


c
comme une vibration de D de la différence de phase, ou comme une vibration de de la
!

différence de marche d, ou comme une variation de ! de l’ordre d’interférence.

4°) Etat d’interférence

Nous avons vu (cf. éq. 10.12) que l’amplitude résultante au point e était :

7
&  2  6cos  ! 6 (10.34)

g
or (cf. éq.10.33): #  2Dc
soit:
Fg
&  2  6cos  c 6  2  |cos fD | (10.35)

F
a)- Cette amplitude sera nulle si cosfD  0, donc si fD  ! " jD où j est un nombre
entier, soit :
7
p = k+1/2 = entier +1/2 (10.36)

La différence de marche est alors égale à un nombre entier de longueur d’onde


augmenté de λ/2:
δ = pλ = (k + ½) = (2 k + 1) λ/2 (10.37)

b)- L’amplitude résultante sera maximum si :

cos(pπ) = 1 ==> pπ = 0 + kπ
k ==> p = k = nombre entier (10.38)

La différence de marche est alors égale à un nombre entier de longueur d’onde :

δ = p λ= k λ (10.39)

5°) Cas de la lumière. Cohérence et incohérence

Nous avons vu que l’on peut obtenir des interférences en utilisant deux sources
différentes et pourvu que ces deux sources émettent la même fréquence et soient
synchrones ou tout au moins conservent un déphasage constant au cours du temps.
On a donc essayé d’obtenir des interférences lumineuses en utilisant deux sources de
même fréquence, ou même deux points différents
différen de la même source (Fig.10.4). L’expérience
a montré que l’on ne pouvait pas obtenir d’interférences dans ce
cas. On dit que les sources sont incohérentes.
Ce fait s’explique de la façon suivante. Lorsqu’un électron
revient à son état normal, il émet un train d’ondes qui dure un
temps très grand par ar rapport à sa période, mais très court par
rapport à la seconde. Il n’y a aucune relation de phase entre le S2
train de vibration émis par deux atomes différents. Par suite, le
déphasage entre deux points d’une même source varie un très
grand nombre de fois par seconde et il n’est pas possible S1
d’obtenir des interférences dans ces conditions.
cache
En conclusion, nous obtiendrons des interférences
lumineuses si nous utilisons une source ponctuelle S et que, par
un procédé optique convenable, nous fassions arriver en un
même point M des rayons lumineux qui ont suivi des chemins Fig.10.4
différents afin de présenter un certain déphasage entre eux.

10.3. Interférences non localisées

1°) Définition

Les dispositifs interférentiels utilisés ici ont pour rôle de séparer le faisceau primaire
(issu de la source S) en deux faisceaux d’égale intensité. On dit alors qu’il y a division du

8
front de l’onde. Ces deux faisceaux se superposent ensuite dans la région où on observe des
interférences dans le champ d’interférences.
Les franges d’interférence sont dites non localisées puisqu’on peut les obtenir pour
une position quelconque de l’écran dans le champ d’interférences.

2°) Calcul M
Soient SS1M et SS2M les deux chemins suivis
par la lumière qui va de la source S au point M
(Fig. 10.5). Appelons r et r! les longueurs
S2 optiques (SS1M) et (SS2M) :
X
S r  ∑T,T [T  ( ∑T @l A (10.40)
l

S1
où ( est la vitesse de la lumière dans le vide
Fig. 10.5

Donc, le retard  de la vibration  au point M est :

X W^
  ∑T l  (10.41)
l 9
De même :
W0
  9
(10.42)
L’angle de déphasage sera :
W W W W
#   * !  2 D @ ^9 m 0 A  2 D @ ^c 0 A (10.43)
n

si ] est la longueur d’onde, dans le vide, de la lumière utilisé. L’ordre d’interférence sera :

7 W^ W0
f  !F  cn
(10.44)
3°) Cas pratique

La différence des chemins optique (SS1) et (SS2) est constante lorsque le point M
varie ; supposons-la nulle, ce qui ne restreint pas la généralité du problème.
Supposons de plus que les rayons lumineux restent dans un milieu optique homogène
et isotrope d’indice absolu ,. Le déphasage entre les deux vibrations qui arrivent en M sera :

!Fg !FW^ W0 o^ p o0 p o^ po0 p


#   2D  2D (10.45)
cn cn cn c

où  est la longueur d’onde dans le milieu d’indice , de la radiation considérée :

9 cn
b b (10.46)
q q

1°- Les points M où l’amplitude sera nulle seront donnés par :

c
d  \ e * \! e  2 j " 1 (10.47)
!

9
Leur lieu est une famille d’hyperboloïdes de révolution de foyers \ et \! .

2°- Les points e où l’amplitude résultante sera maximum seront tels que :

d  \ e * \! e  j  (10.48)

Leur lieu est une famille d’hyperboloïdes de révolution de foyers \ et \! , ces


surfaces étant intercalées entre les hyperboloïdes précédents (Fig. 10.6)

b
\s s
b
sombre

s
b

\!s
s
b

Fig.10.6

Pratiquement, le champ d’interférences, c’est-à-dire le lieu des points de l’espace où


ont lieu les phénomènes d’interférences, se réduit au lieu des points M qui reçoivent des
rayons lumineux à la fois de S1 et de S2.
Si on interpose un écran, à peu près normalement aux rayons lumineux, les sections
des hyperboloïdes par l’écran se réduisent en général à de courts arcs de courbes, que l’on
peut confondre avec des segments de droites que l’on appelle franges d’interférences
(Fig.10.7).
écran franges

\s
\!s

Fig.10.7

10
Remarque:
Le nombre total d’hyperboloïdes, lieu des points M (ou M’), est nécessairement limité
puisque (S1M – S2M) est au plus égal à (S1S2). En général on n’aperçoit qu’une petite fraction
de ce nombre.

4°) Dispositifs classiques

Ils sont destinés à donner d’une source ponctuelle S deux images S1 et S2.

a. Biprisme de Fresnel

Il est formé de deux prismes de petit angle qui ont une base commune (Fig.10.8). Le
plan de figure est le plan de symétrie. Le champ d’interférence se réduit à la portion fortement
hachurée.

\ , * 1 &

S
w

\!

Fig. 10.8
b. Miroirs de Fresnel
Le système est formé de deux miroirs plans qui font un léger angle 3 entre eux.
Chaque miroir va donner de la source S une image virtuelle \ et \! . Le champ
d’interférences est la portion fortement hachurée.

3
O

tv

tu
Fig.10.8
11
c. Miroir de Lloyd

Une source \ est placée à une distance au-dessus du plan du miroir plan. Les deux
rayons extrêmes qui frappent les extrémités du miroir sont réfléchis comme s’ils provenaient
d’une source secondaire \! , obtenue par l’intersection des rayons réfléchis ; \! est image
virtuelle de \ donnée par le miroir. Le champ d’interférences est la portion fortement
hachurée.

tv

tu
Fig.10.9

d. Bilentille de Billet

Une lentille convergente est sciée en deux suivant un diamètre. Les deux morceaux sont
légèrement écartées ; ce qui revient à dédoubler le centre optique B en deux centres optiques
B et B!. Chaque demi-lentille donne une image de la source \ placée sur l’axe de la lentille.
Les deux images réelles \ et \! jouent le rôle de sources secondaires.

tv

tu

Fig.10.9

12
e. Bilentille de Meslin

Cette expérience de Meslin se déduit de celle de Billet par translation des deux demi-
lentilles le long de l’axe optique.

S tv tu

Fig. 10.10

f. Trous d’Young

Deux trous percés dans un écran opaque sont éclairés par une source ponctuelle \.
Chaque trou donne de la diffraction et les deux faisceaux diffractés se superposent en partie
et, dans cette zone (cf. zone fortement hachurée), on peut observer des interférences.
Les franges d’interférences sont perpendiculaires au plan de figure. Donc on peut,
pour avoir plus de lumière, remplacer les trous par deux fentes fines, perpendiculaires au plan
de figure. Chaque couple de points \ \! de ces fentes donne un système de franges. Ces
systèmes se déduisent les uns des autres par des translations perpendiculaires au plan de
figure. On obtient finalement un seul système de franges, analogue à celui donné par les deux
trous, mais plus lumineux.

tv

tu

Fig.10.11

13
5°) Calcul de l’interfrange

La distance de deux franges brillantes ou deux franges sombres consécutives est


appelée interfrange.
M


tv

O’
O

tu

Fig.10.12

Pour calculer l’interfrange, on détermine d’abord la différence de marche entre les


rayons issus de \ et \! à leur arrivée au point e :

d  xxxxxx xxxxxx
\! e * \ e
Dans la figure 10.12, en posant :
  \ \! ,   Be et y  BhB

8 ! { 8 !
xxxxxx
\  e  y " @ * ! A  y z1 " @| * !| A }
! ! !
(10.49)
8 ! { 8 !
xxxxxx
\! e!  y! " @ " !A  y! z1 " @| " !|A } (10.50)

{ 8
Dans l’hypothèse où |
et |
sont très petits, ce qui est réalisé en pratique, les deux
expressions (10.49) et (10.50) s’écrivent approximativement :

 8 !  8 !
xxxxxx
\  e ~ y " z1 " !| 0 @ * ! A }  y " !| @ * ! A (10.51)

 8 !
 8 !
xxxxxx
\! e ~ y " z1 " !|0 @ " !A }  y " !| @ " !A (10.52)

On en déduit alors :
 8 !  8 ! 8{
d  xxxxxx xxxxxx
\! e * \  e  zy " !| @ " ! A } * zy " !| @ * ! A }  (10.53)
|

Si maintenant, on considère deux franges consécutives de même nature, par exemple


deux franges brillantes, on doit avoir :

8{
d |
 j  ; j entier (10.54)

14
La j TèYU frange brillante est à l’ordonnée :

c|
€  j (10.55)
8

et la j " 1 TèYU
frange brillante est à l’ordonnée :

c|
€M  j " 1 (10.56)
8

L’interfrange est la distance entre ces deux abscisses :

c|
+  €M * €  (10.57)
8

6°) Interférences en lumière non monochromatique

a- Domaine spectral

En général, une raie spectrale n’est jamais rigoureusement monochromatique. On


appelle domaine spectral Δ l’intervalle dans lequel se distribuent les longueurs d’onde autour
de .
Dans ce qui suit, nous allons nous limiter au cas de deux radiations
monochromatiques. Ainsi, on considère deux radiations de longueur d’onde  et ! ‚ .
On peut remarquer que (d’après 10.57) :

c^ | c0 |
+  ƒ +!  (10.58)
8 8

Pour un point quelconque du champ d’interférences, la différence de marche d est la


même pour les deux radiations. Pour la frange centrale, d  0. Elle a une position fixe qui ne
dépend pas de la longueur d’onde. On dit qu’elle est achromatique. Les franges d’ordre zéro
coïncident.
Lorsqu’on s’éloigne de la frange centrale, les systèmes de franges produits par les
deux radiations se décalent. Au voisinage de la frange centrale, ce décalage est très faible ; les
maximums et les minimums des deux systèmes de franges coïncident : les franges restent
nettes

1 2 3 4 5 6
+

O
+!

1’ 2’ 3’ 4’ 5’

Fig.10.13

15
Loin de la frange centrale, les décalages deviennent plus importants. On trouve alors
des points de l’espace pour lesquels la frange brillante d’un système coïncide avec la frange
sombre de l’autre. Dans ce cas les franges se détruisent.
Soit d la différence de marche en un point quelconque de l’espace ; l’ordre
d’interférence en ce point est donné par :

g g
f  c et f!  c (10.59)
^ 0

f et f! sont quelconques. La différence entre f et f! est donnée par :

g g c0 c^ c0 c^
f * f!  *  d@ A  f! @ A (10.60)
c^ c0 c^ .c0 c^

Lorsqu’il y a coïncidence entre une frange brillante du premier système et une frange
sombre du second système, on a :

f  „ (10.60)

f!  „ * !
.
on en tire alors la valeur de „.
La coïncidence de franges brillantes a lieu lorsque :

f  „ 2
5 f * f!  „ * „ a   ;  entier
f!  „h
(10.61)

On peut en tirer „ ou „h.


La superposition des deux systèmes de franges donne sur l’écran un phénomène de
battements.

7°) Interférences localisées

Les appareils interférentiels décrits dans les paragraphes précédents fonctionnant sur le
principe de la division du front d’onde de l’onde présentent le double caractère suivant :

- les faisceaux qui interfèrent ont une région commune très étroite ;
- les franges d’interférences ne sont pas localisées.

Pour obtenir des faisceaux qui se superposent dans toute leur étendue et qui donnent
lieu à des franges localisées dans un plan, on utilise des systèmes interférentiels dits à
division d’amplitude. On peut aussi trouver un système optique qui à tout rayon incident
fasse correspondre deux rayons émergents qui se rencontrent en un point † (Fig. 1014).
En général, le lieu du point e est une surface lorsque le rayon incident varie. Les
interférences se produiront sur cette surface. On dit quelles sont localisées.

16
t v
 †

u

Fig. 10.14

a- Premier exemple. Lame d’épaisseur constante.


i. Localisation et calcul de la différence de marche

Considérons une lame à faces parallèles d’épaisseur I, et d’indice , supérieur à celui


du milieu extérieur pris égal à l’unité. Un rayon incident ‡] subit une réflexion partielle
(rayon ‡ ), l’autre partie de la lumière se réfracte, arrive sur l’autre face où une nouvelle
partie de la lumière se réfléchit, et sort finalement après une nouvelle réfraction sur la face
supérieure (rayon ‡! (Fig. 10.15).

v
 u
“ “ ‘ “
1

ˆ ” •
’ ’
I ’ ’ ,

–
1

Fig.10.15

Les rayons ‡ et ‡! sont parallèles ; nous dirons que leur point de rencontre est rejeté
à l’infini et que les interférences sont localisées à l’infini.
Calculons la différence des chemins optiques parcourus par les deux rayons.
Un plan perpendiculaire aux rayons ‡ et ‡! constitue une surface d’onde en
considérant que ‡ et ‡! font partie d’un même faisceau cylindrique.
Le plan d’onde passant par le point J coupe le rayon ‡ au point G (Fig. 10.15).
La différence des chemins optiques sera :

r! * r  ˆ„ * ˆ‰  ˆ„ " „ * ˆ‰  2ˆ„ * ˆ‰  2 ,. xxx xxx
ˆ„ * ˆ‰ (10.62)

Or, dans le triangle (IJG), on a :

xxx
F
cos @ * +A 
Š‹
xxx  cos @F * +A ˆ
5 ˆ‰   ˆ
 sin +  , ˆ
 sin Ž

(10.63)
! ŠŒ !

17
De même, dans le triangle (IKH), on a :

xxxx
Š™
xxxx  ›„
tan Ž  xxxxx 5 ˆ› xxxx tan Ž  I tan Ž 5 ˆ
  2 xx
ˆ›xx  2 I tan Ž (10.64)
™š

xxxxx
cos Ž 
™š U
xxx 
 xxxx 5 ˆ„
U
xxx
xŠš
(10.65)
Šš =>? S

En portant (10.64) dans (10.63), il vient :


xxx
ˆ‰  2 ,I sin Ž tan Ž (10.66)

soit, en portant (10.65) et (10.66) dans (10.62) :

! qU ! qU
r! * r  * 2 ,I sin Ž tan Ž  1 * +,! Ž
=>? S =>? S

r! * r  2 ,I cos Ž
(10.67)

Cette formule indique que r! * r tend vers zéro, donc qu’il y a accord de phase et
maximum de lumière lorsque l’épaisseur I tend vers zéro. Or l’expérience montre au contraire
qu’il y a un minimum de lumière quel que soit œ, donc que les vibrations transportées par les
rayons ‡ et ‡! sont à la limite en opposition de phase quand I tend vers zéro.
De même, de nombreuses expériences montrent qu’une réflexion qui se produit sur un
milieu transparent d’indice plus élevé que celui du milieu où se propage la lumière,
introduit un changement de signe de la vibration ; donc tout se passe comme si le chemin
œ
optique géométrique était augmenté (ou diminué) de u
(voir Remarque 10.2,3°).
Par contre, si la réflexion se produit sur un milieu d’indice plus faible que celui du
milieu où se propage la lumière incidente et réfléchie, il n’y a aucun déphasage
supplémentaire introduit par cette réflexion.
Or, dans le cas qui nous intéresse, la réflexion au point I introduit un supplément fictif
cn
de chemin optique pour le rayon ‡ , alors que la réflexion au point K n’introduit rien.
!
Donc, la différence de marche qui doit intervenir dans les calculs est :

0
d  2 ,I cos Ž * (10.68)
2

formule qui donne bien un minimum de lumière quel que soit ] si I tend vers zéro.

Remarques : 1° Les interférences précédentes sont obtenues par réflexion. On peut aussi obtenir des
interférences par réfraction (Fig.10.6). Elles sont aussi localisées à l’infini.
Dans ce cas, les deux réflexions se font dans le sens verre air ; elles n’introduisent pas de
déphasage. D’ailleurs, de toute façon, ceux-ci se compenseraient.
Dans ce cas, lorsque I tend vers zéro, il y a maximum de lumière, quelque soit .

18


ž –

I
,

v

Fig. 10. 16

2° Un dispositif très simple d’interférences permet de voir facilement que la réflexion sur un milieu
cn
d’indice plus élevé introduit un déphasage de D, donc une variation fictive de chemin optique de .
!
C’est le dispositif de Lloyd qui utilise un seul miroir formé par une glace sans tain.
Une source ponctuelle \ est placée assez loin (Fig. 10.17) de la glace et très près du plan de sa
surface.

t
†

th glace

Fig.10.18

Des points tels que e reçoivent de la lumière qui vient directement de la source et aussi de la
lumière qui a été réfléchie par la face supérieure de la glace. On obtient au point M des interférences,
que l’on peut considérer comme produites par les deux sources \ et \’, image de \ dans le miroir.
L’expérience montre que la frange obtenue, juste à la surface du miroir (c’est la dernière), est
noire, quelle que soit la longueur d’onde  de la lumière. Or, pour cette frange, les longueurs
géométriques suivies par la lumière sont égales. La seule différence entre les deux chemins est que
l’un des rayons a subi une réflexion sur la glace, d’indice supérieur à celui de l’air.

b- Deuxième exemple. Franges « d’égale épaisseur »

i- Localisation

Considérons une lame de verre limitée par deux faces faisant entre elles un léger angle .
Considérons un rayon incident situé dans le plan de section droite.

19
Nous voyons (Fig.10.19) qu’à chaque rayon ‡] incident correspondent plusieurs rayons
réfléchis ; les deux premiers, les plus visibles, se rencontrent en un point Ÿ, qui sera très voisin de la
lame.

‡] ‡
u
+ +

Ž " 23
Ž
3

Fig. 10.19
Ÿ

Pratiquement, on peut dire les interférences seront localisées sur la lame. Pour les voir, un
observateur accommoder sur la lame.
Le calcul de la différence de marche, fait plus haut, reste valable si l’angle 3 est petit.

c
d  2 ,I cos Ž " ! (10.69)

c
(! tient compte de la nature différente des deux réflexions).
Souvent, on éclaire avec un faisceau de lumière parallèle, alors Ž est constant. Supposons
Ž 0:
c
d  2 ,I " ! (10.70)

Une frange est le lieu des points où la lame a une épaisseur constante, d’où le nom à ces
franges.

20

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