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LE PÉDOPSY DE POCHE
À Gilles Marie Valet
MARABOUT
© Marabout (Hachette Livre 2010)
ISBN : 978-2-501-09061-2
Du même auteur
INTRODUCTION
AFFIRMATION DE SOI
AMOUR ET SEXUALITÉ
ARGENT
COMPORTEMENT
CROYANCES
DANGERS
MON ENFANT A FAIT UNE FUGUE À 6 ANS !
Conseils
Ne banalisez pas la fugue ou la menace de fugue
Ne le punissez pas
Cherchez la cause
En cas de séparation parentale
Famille imaginaire
Un suivi possible
DIFFÉRENCES
ENVIRONNEMENT
LA FAMILLE VA DÉMÉNAGER
Commentaire
Conseils
Anticipez
Visitez
Inscrivez
Conservez
FAMILLE-PARENTS
FRATRIE
L’ENFANT DU MILIEU
Commentaire
Conseils
Responsabilisez-le
Consacrez-lui du temps
Trouvez-lui des modèles
HANDICAP-MALADIE-MORT
MON ENFANT A UNE SŒUR OU UN FRÈRE PORTEUR D’UN
HANDICAP
Commentaire
Conseils
Du temps pour lui
Liberté d’expression
Ne le responsabilisez pas trop
Détachez-le !
LOISIRS
OBÉISSANCE
MON ENFANT N’OBÉIT PAS
Conseils
Veillez à la santé de l’enfant
Prenez soin de vous
Donnez des règles claires et précises
Une affaire de ton
Pas de comparaison
Patience et répétition
Faites diversion
Évolutions des règles
Faites-lui plaisir
Enchantez le quotidien
PAROLE
PEURS
COMMENT PRÉVENIR LE STRESS CHEZ MON ENFANT ?
Commentaire
Conseils
Soignez son environnement et son rythme de vie
Accompagnez les nouvelles expériences
Atténuez le stress scolaire
PROPRETE
SCOLARITÉ
SOMMEIL
TÉLÉ-ORDI-ÉCRANS
CONCLUSION
INDEX
INTRODUCTION
CONSEILS
Sucer son pouce est un phénomène très courant chez le petit enfant. C’est
un réflexe inné qui peut exister chez le fœtus. Mais il devient problématique
quand il est trop fréquent – il occasionne des problèmes dentaires – et
quand il dure trop longtemps – il témoigne de troubles anxieux.
COMMENTAIRE
Sucer son pouce ou d’autres doigts apporte à l’enfant un sentiment de
calme et de plaisir. Il s’apparente à la tétée et est une source de satisfaction
orale. Ce besoin de succion s’estompe graduellement et naturellement
quand l’enfant a entre 3 et 4 ans. Mais certains enfants continuent car c’est
une habitude réconfortante pour eux ; cette conduite est plus fréquente chez
les garçons. Certains enfants sucent leur pouce si intensément que cela
provoque une mauvaise implantation des dents ou des déformations de la
mâchoire.
CONSEILS
Prévenez la régression
L’enfant peut reprendre le pouce alors qu’il commençait à s’en départir à
l’occasion d’un événement de vie qui favorise la régression comme la
naissance d’un puîné ou des problèmes familiaux. Il convient alors de
rassurer et de soutenir l’enfant dans sa dynamique de vie.
CONSEILS
Mesurez le temps
Il s’entraînera à lire son texte plusieurs fois devant le miroir et vous
mesurerez pour lui le temps de chaque partie de son discours.
Aidez-le à se visualiser
Aidez-le à se visualiser en train de faire son exposé devant un public et à
imaginer les questions qu’on pourrait lui poser. Vous pouvez aussi le filmer
quand il s’entraîne afin qu’il visualise son apparence.
Doudou
Si votre enfant est superstitieux, rien n’empêche qu’il emporte avec lui
son stylo ou sa médaille porte-bonheur si cela peut suffire pour lui donner
de l’assurance.
Avant de commencer
Conseillez à votre enfant de bien préparer son matériel et d’avoir un
verre d’eau. Avant de commencer, il testera s’il préfère parler assis ou
debout. Invitez-le à utiliser des diapositives afin de prendre appui dessus
s’il craint d’avoir trop de regards braqués sur lui. Dites-lui de saluer les
personnes dans la salle, de donner l’intitulé de son exposé et de se présenter
si des personnes dans l’assemblée ne le connaissent pas. Le verre d’eau
donne une contenance pour réfléchir à une question difficile et permet de
faire des pauses qui rendent l’exposé plus fluide.
La confiance en soi des enfants est souvent mise à rude épreuve. Mais cette
qualité peut se développer et les parents peuvent participer à son
renforcement.
CONSEILS
Responsabilisez-le
Confiez-lui de petites responsabilités réalisables au quotidien et qui ne lui
apparaissent pas comme une contrainte ou une corvée. Demandez-lui de
faire une petite course ou versez-lui de l’argent de poche qu’il utilisera
comme bon lui semblera. Faites-lui confiance, par exemple en le laissant
aller dormir chez un copain. Le fait qu’il ne fasse pas correctement la tâche
demandée ne doit pas être un prétexte pour lui supprimer la responsabilité ;
au contraire, vous devez persévérer, après avoir analysé avec lui ce qui l’a
rendue difficile. Évitez de superviser en permanence ses activités et voyez
d’abord ce qu’il a réussi à faire pour le complimenter avant de repérer là où
il n’aurait pas été performant. S’il n’ose pas faire quelque chose – comme
adresser la parole à un enfant qu’il ne connaît pas au square –, encouragez-
le sans lui faire de remontrances s’il n’y parvient pas. En ce cas, réalisez
l’action avec lui. Ne portez pas systématiquement un jugement personnel
sur les opinions ou les désirs et besoins qu’il exprime, mais rappelez-lui ce
que disent les lois ou les différents règlements.
Protégez-le
Pour avoir confiance en soi, l’enfant doit se sentir protégé et soutenu.
Protégez le petit intrépide des objets ou des situations trop dangereuses.
Intervenez si des enfants s’en prennent à lui à plusieurs. Veillez à ce que ses
besoins soient respectés (sommeil, alimentation, santé, affection) afin qu’il
ait la force d’affronter la vie et ses épreuves, petites ou grandes.
Si vous constatez que votre enfant a perdu sa confiance en soi,
recherchez un facteur déclencheur : rejet par un enseignant, persécution par
un camarade de classe, maladie ou dépression d’un parent, déménagement,
divorce, etc.
Développez l’autovalorisation
Invitez votre enfant à penser à trois personnes qu’il admire, qu’elles
fassent partie de son entourage ou qu’il s’agisse de personnalités connues,
vivantes ou défuntes. Qu’il imagine ensuite que chacune lui dise un
compliment ainsi qu’une phrase encourageante comme par exemple : « En
persévérant, on arrive à tout dans la vie ». Demandez-lui d’écrire ces
phrases sur des papiers qu’il conservera dans sa chambre.
Invitez-le aussi, en se visualisant dans un miroir sur pied, chaque matin à
changer sa posture en la chargeant d’assurance (épaules en arrière, tête
droite, ventre rentré, mains et pieds en ouverture) ou en lui demandant
d’imaginer qu’il se tient comme une personne qu’il admire. Filmez-le
pendant qu’il joue le rôle de quelqu’un qui a confiance en lui et parle de ses
réussites.
CONSEILS
Votre enfant se plaint de la cantine, pourtant vous n’avez pas d’autre choix
que de l’y mettre.
COMMENTAIRE
Un enfant qui se plaint que la nourriture proposée à la cantine est
mauvaise émet parfois un jugement objectif, mais il faut aussi souvent
entendre que ce qu’il y mange n’a pas le même goût que ce qui est servi à la
maison.
Il peut aussi se plaindre de l’ambiance délétère, du bruit, des conflits
avec les enfants des autres classes, de la longue récréation après le repas
pendant laquelle il s’ennuie.
La cantine présente cependant des avantages. L’enfant peut y apprendre
l’autonomie alimentaire en s’émancipant de la présence et de la cuisine des
parents pour manger.
CONSEILS
COMMENTAIRE
Les enfants préfèrent souvent ne manger que ce qu’ils connaissent bien.
Ce sont généralement des aliments peu élaborés (pâtes, riz, frites, jambon)
auxquels s’ajoutent les desserts, le plat préféré des enfants. La plupart des
enfants sont réticents à manger des légumes, certaines viandes, des
fromages voire des fruits nouveaux. Quelle attitude devezvous adopter pour
que votre enfant accepte de diversifier son alimentation ? Vous savez en
effet que cela sera bénéfique pour sa santé mais que cela développera
également sa sensorialité, son ouverture à l’environnement et donc
favorisera son épanouissement psycho-affectif. En effet, ce que l’enfant
mange participe à la représentation qu’il aura de luimême ; et plus son
alimentation sera variée, plus il aura une image de lui-même élargie.
CONSEILS
Anticipez-Impliquez-Faites goûter
Lorsque vous avez l’intention de servir un nouvel aliment à votre enfant,
parlez-en avec lui auparavant. Et pendant les courses au supermarché,
impliquez-le dans la recherche de cet aliment. Impliquez-le également dans
la préparation des repas. Il aidera à mettre le couvert évidemment mais
avant, si vous cuisinez l’aliment nouveau, demandez-lui de vous aider un
peu ; par exemple en lavant la nouvelle salade que vous espérez lui faire
goûter. Plus il aura été en contact avec l’aliment nouveau, plus il lui sera
facile d’accepter de le goûter. Idéalement, proposez-lui de le cueillir dans le
potager.
Mangez en famille
Donnez autant que possible une ambiance agréable aux repas. Éteignez le
poste de télévision et si les enfants sont encore jeunes, mettez à distance les
jouets qui traînent près de la table. Essayez de manger en famille car
l’enfant prend modèle sur ceux qui l’entourent dans ses prises alimentaires
et si ses parents ou des enfants plus grands mangent les aliments qui sont
nouveaux pour lui, il se laissera plus facilement entraîner. À l’inverse,
quand un parent n’aime pas tel ou tel aliment, il est courant que son enfant
l’imite.
Introduisez-Diversifiez
Introduisez en moyenne un nouvel aliment par semaine et proposez à
votre enfant de le goûter systématiquement sans le forcer à manger.
Procédez sans pression excessive, ni chantage. Présentez les aliments
nouveaux en petite quantité dans la même assiette que la nourriture
familière. Vous pourrez diversifier la présentation du nouvel aliment. Si
c’est un légume par exemple, accommodez-le en soupe, purée, jus, salade,
etc. Faites preuve d’imagination pour le présenter de façon attrayante.
Variez sa saveur avec des sauces, de l’huile ou du bouillon.
La période œdipienne, que l’enfant traverse entre 3 et 6 ans, est une étape
fondamentale pour son développement affectif. Mais c’est aussi une période
riche en rebondissements, parfois difficile à vivre pour les familles.
COMMENTAIRE
CONSEILS
En cas de divorce
Il est dangereux pour l’enfant que ses parents se séparent pendant la
période œdipienne, car il va se croire doublement responsable de la
séparation puisqu’elle pourra répondre à ses désirs inconscients de former
un couple avec l’un de ses parents. En outre, les parents, fragilisés par la
rupture, font souvent de l’enfant le témoin de leurs émois quand ils tombent
à nouveau amoureux. Ils font preuve d’impudeur affective à son égard ou/et
se font des reproches mutuels. L’enfant est mis alors au cœur de l’intimité
parentale et reste coincé dans ses conflits œdipiens sans pouvoir les
résoudre. Il importe que les parents tiennent compte des conséquences de
leurs attitudes et de leurs propos. Ils se garderont de toutes critiques
affirmées ou sous-entendues de l’autre parent devant l’enfant et éviteront de
faire de lui un juge, un témoin, un facteur ou un confident ou de le laisser
s’imaginer qu’il peut occuper la place du parent qui est parti.
Prenez de la hauteur
La période où l’enfant entre en rivalité avec le parent du sexe opposé et
tente de semer un peu la zizanie dans le couple peut être difficile à vivre
pour les parents. C’est d’autant plus difficile, qu’inconsciemment, les
enjeux affectifs de la propre période œdipienne des parents remontent alors
à la surface. Ainsi, une mère qui a le sentiment d’être rejetée par sa fille
revivra douloureusement le sentiment d’avoir été rejetée par sa mère au
même âge, au profit de son petit frère par exemple.
Prenez de la hauteur et protégez votre famille. Pour cela, gardez
confiance en vous, faites front au sein de votre couple en conservant ou en
relançant l’intimité amoureuse, souriez avec tendresse, mais restez ferme
vis-à-vis des tentatives d’incursion de votre enfant dans votre intimité
d’adulte.
Les parents sont parfois surpris d’entendre leur enfant très jeune évoquer
ses amoureux ou amoureuses au pluriel.
COMMENTAIRE
Les histoires d’amour peuvent débuter dès que l’enfant est âgé de 3 ans.
C’est d’ailleurs à cet âge que l’enfant se sait fille ou garçon sans
obligatoirement bien connaître les différences entre les sexes. C’est
également à partir de 3 ans que l’enfant s’intéresse aux relations intimes qui
unissent ses parents et se verrait bien comme partenaire amoureux de son
père ou de sa mère (c’est le fameux complexe d’Œdipe dont nous avons
parlé plus haut). À partir de 6 ans, en même temps que l’enfant devient
pudique physiquement, il devient pudique dans le domaine des sentiments
amoureux. Ceux-ci sont souvent gardés secrets ou vécus dans la gêne. Au
contraire, d’autres enfants semblent être de véritables Casanova ou
Messaline en herbe et sont entourés d’amoureux(ses).
CONSEILS
Laissez-le papillonner
Les attachements chez le jeune enfant vont naître à partir des émotions
suscitées par le plaisir de retrouver chez son petit amoureux ou sa petite
amoureuse des caractéristiques qu’il connaît dans sa fratrie, chez ses parents
ou qui existe chez lui. L’enfant tombe souvent amoureux d’une
personnalité, d’un tempérament ou d’une allure, autant de caractéristiques
qui le fascinent, le séduisent ou le rassurent. C’est ce qui explique qu’il
apparaît volage et passe d’une amoureuse à une autre, comme on passe
d’une émotion ou d’une découverte à une autre.
Autonomisez-le
Chez le grand enfant, ce déchaînement amoureux indique parfois qu’il a
encore du mal à sortir de son Œdipe. En effet, s’il multiplie les
« aventures » c’est qu’il déplace sur son entourage sa difficulté à gérer la
complexité des sentiments amoureux vis-à-vis de ses parents et notamment
sa difficulté à renoncer à être le partenaire amoureux de l’un d’eux. Cela va
d’ailleurs souvent de pair avec une difficulté à intégrer les règles de la vie
sociale, à se faire des amis, ce qui est parfois à l’origine de difficultés
scolaires par défaut de rigueur. Si vous ne parvenez pas à lui faire
abandonner son amour œdipien pour vous, quelques séances de
psychothérapie individuelle ou familiale l’aideront à sortir de la période
œdipienne et à grandir sur le plan psychoaffectif.
Philosophez
Rien ne vous empêche d’aborder le sujet avec votre enfant et de discuter
de la philosophie de l’amour et des différences que vous faites ou qu’il
établit entre ses variations sur le même thème. En effet, s’il a beaucoup
d’amoureuses, c’est qu’il ne fait pas encore bien la différence entre toutes
les façons d’aimer. Ainsi, papa et maman l’aiment, mais ils aiment aussi ses
frères et sœurs. Et lui-même est aimé de ses parents, de ses grands-parents
ou de sa nourrice. Éclairez sa lanterne sur les multiples définitions du mot
« aimer ». Enfin, n’hésitez pas à aborder la morale des sentiments, en
pointant par exemple les blessures que l’on peut causer en jouant avec les
cœurs.
Un chagrin d’amour peut survenir à tout âge. Et, bien qu’il ne soit pas pris
très au sérieux par les adultes, il arrive qu’il soit vécu très douloureusement
par l’intéressé.
COMMENTAIRE
Il n’est pas rare, que les garçons – plus que les filles – entre 7 et 10 ans,
affirment que, plus tard, ils ne se marieront pas, que leurs parents soient
séparés ou qu’ils vivent toujours ensemble.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Parlez-lui d’amour
Si votre enfant dit que, plus tard, il ne se mariera pas suite à des conflits
dans le couple de ses parents ou dans des couples référents pour lui (oncle
et tante par exemple), il est utile de le rassurer et de lui parler d’amour.
Expliquez-lui que l’amour entre un homme et une femme, s’il ne dure pas
toujours, n’en est pas moins beau pour autant et qu’il est dommage de
renoncer à aimer sous le prétexte que l’amour peut mourir un jour. Sinon
pourquoi ne pas renoncer à vivre sous prétexte que la vie s’arrête un jour ?
« Renonce, si tu le veux, à l’amour éternel, mais ne renonce pas
éternellement à l’amour » pourriez-vous lui dire.
Si ses propos font suite à votre divorce, confiez-lui par exemple : « Je ne
regrette pas d’avoir aimé ta mère (ton père). J’ai cru en effet que cette
histoire ne s’arrêterait jamais. Mais de toute façon, elle reste inscrite
quelque part comme ces étoiles éteintes depuis longtemps que l’on voit
encore. Et c’est en toi désormais qu’elle se trouve. »
L’argent de poche est une somme peu importante que les parents versent
régulièrement à leur enfant. Le sujet fait volontiers débat au sein des
familles.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Intérêt pédagogique
L’intérêt de l’argent de poche est d’apprendre à l’enfant, si son versement
est accompagné de conseils, à apprécier le coût des choses, à différer ses
achats, à gérer un budget et à épargner. L’enfant peut s’acheter ce qu’il veut
et il a le droit de tout dépenser d’un coup. Mais tout n’est pas permis avec
l’argent ; l’enfant n’a pas le droit de s’acheter des choses interdites –
pistolet à billes par exemple. Son versement ne doit pas être soumis à un
chantage du type : « Si tu ne ranges pas ta chambre, tu n’auras plus d’argent
de poche ».
Votre enfant vous semblera tantôt trop généreux, tantôt trop près de ses
sous : évitez dans tous les cas de porter des jugements de valeur à
l’emporte-pièce. Son rapport à l’argent vous rappelle celui d’un de vos
parents ? Ne faites pas de rapprochements trop hâtifs. Questionnez-le sur
ses craintes de manquer ou à l’inverse apprenez-lui que pour acheter un
objet cher, on doit mettre de l’argent de côté.
Si l’argent est très présent dans le discours et les pensées des adultes qui
entourent l’enfant, c’est souvent un sujet tabou pour les adultes dans le
cadre de leur relation avec leur enfant.
COMMENTAIRE
L’argent est un rouage essentiel dans les échanges entre les personnes au
sein de la société. Il est important que l’enfant apprenne progressivement
son usage afin qu’il ne soit pas trop ignorant quand il sera autonome
financièrement et qu’il ne se laisse pas dominer plus tard, ni par un rapport
de fascination, ni par un désintéressement absolu qui pourrait
éventuellement lui porter préjudice.
CONSEILS
La circulation de l’argent
Développez la notion d’épargne indispensable pour acheter plus gros,
plus tard.
Pour les plus grands, évoquez le budget de l’État et les impôts payés par
tous pour les dépenses communes. Pensez à préciser que l’argent comme les
objets personnels ne doivent pas être volés.
Règle d’or : Ne parlez pas d’argent uniquement pour dire que vous en
manquez.
COMPORTEMENT
Mon enfant a des tocs
Mon enfant se ronge les ongles
Mon enfant a des tics
Mon enfant est hyperactif
Mon enfant est très maladroit
Mon enfant laisse tout traîner et ne range rien
Mon enfant s’ennuie
MON ENFANT A DES TOCS
Les tocs (ou troubles obsessionnels compulsifs) sont des actes ou des
pensées que l’enfant se sent obligé de faire, même s’il les juge absurdes.
Les tocs sont très variés : ils peuvent concerner la pensée, comme par
exemple, se sentir l’obligation de compter jusqu’à quatre avant de parler, le
comportement, comme vérifier de manière répétée que ses affaires de classe
sont bien dans son cartable avant de se coucher. Les tocs varient également
en intensité et en fréquence faisant du toc une simple « manie » passagère
en période de stress ou un véritable handicap. Un enfant peut ainsi se
refuser à parler de peur de proférer des insultes ou se sentir obligé de se
laver les mains toutes les dix minutes.
COMMENTAIRE
Plus l’enfant est âgé et plus il aura tendance à masquer ses tocs à ses
parents, car il en a honte, les jugeant bizarres et sans fondements. L’origine
des tocs est plurielle. Il y aurait un terrain familial, expliquant que l’on
retrouve souvent parmi les ascendants de l’enfant des personnes sujettes à
des tocs tels que des rituels de rangement, de lavage, de vérification… Sur
le plan psychologique, il s’agit souvent de mécanismes de défense contre
des angoisses diverses, notamment en lien avec la séparation, les
changements, l’inconnu et la mort. Les rituels donnent à l’esprit l’illusion
d’une permanence, d’une stabilité, de repères fixes qui rassurent face à
l’instabilité de la vie. Les obsessions mentales, elles, quand elles sont
fréquentes, ont pour but de faire obstacle à l’installation de pensées jugées
interdites par un enfant qui aurait tendance à culpabiliser trop facilement.
CONSEILS
Protégez votre enfant des moqueries
Si votre enfant souffre de tocs trop fréquents pour passer inaperçus,
assurez-vous qu’il ne subit pas les moqueries des autres enfants à l’école, de
sa fratrie, mais aussi d’adultes de l’entourage. L’enseignant pourra être
informé via le médecin ou l’infirmier scolaire.
Rassurez-le
Les tocs de votre enfant cachent un certain nombre d’angoisses et il ne
pourra les exprimer tant qu’il sera en prise avec ses obsessions. Explorez
avec lui, en dehors des périodes de tocs, ce qui l’inquiète – crainte d’une
séparation parentale lors de conflits dans le couple, par exemple. Évaluez
son degré de culpabilité – il est souvent élevé – et invitez-le à être tolérant
avec lui-même. Il est utile de dater l’apparition des premiers tocs pour
pouvoir les mettre en lien avec un éventuel facteur déclenchant comme
l’annonce de la naissance prochaine d’un petit frère par exemple.
Soignez l’entourage
Il n’est pas rare que l’enfant soit le porte-parole inconscient d’un parent
qui souffre lui-même de tocs ou de troubles anxieux dissimulés. L’aide
apportée au parent contribuera à soulager l’enfant.
COMMENTAIRE
CONSEILS
COMMENTAIRE
Les tics peuvent être des respirations ou des vocalisations. Le plus
souvent, ce sont les muscles du visage qui sont concernés provoquant des
clignements de paupière (le tic le plus fréquent chez l’enfant), des
mâchonnements, des hochements de tête ou des haussements d’épaules
involontaires. Les tics peuvent apparaître, au moins transitoirement, chez
environ deux enfants sur dix, surtout chez les garçons. Les muscles touchés
sont ceux qui jouent un rôle dans la communication (visage, mains). Ils
baissent d’intensité quand l’enfant est au repos et n’apparaissent pas quand
il dort. Ils sont accentués par toutes les situations de stress ou de fatigue. Ils
peuvent occasionner, par leur intensité ou leur forme (vocalisations), une
gêne sociale. Leur évolution est variable. Un tic peut en remplacer un autre
ou bien s’associer au précédent. Il y aurait des facteurs génétiques
favorisants, ce qui expliquerait les familles de « tiqueurs ». Rarement, ils
s’inscrivent dans une pathologie complexe (syndrome de Gilles de La
Tourette qui associe plusieurs tics moteurs accompagnés de l’émission de
mots orduriers).
Avant tout, il importe d’éliminer un faux diagnostic : avant d’évoquer un
tic oculaire en cas de clignement des paupières, assurez-vous que votre
enfant ne souffre pas de conjonctivite par exemple.
CONSEILS
Ne dramatisez pas
Dans la plupart des cas, les tics sont transitoires et ne constituent pas une
gêne dans la vie de l’enfant. Ils sont involontaires ; il n’est donc pas
question de pousser l’enfant à les retenir ni bien sûr de le gronder. En outre,
exercer une attention soutenue à leur égard risquerait de les renforcer.
Cependant, il importe de rechercher un facteur causal favorisant le plus tôt
possible afin de l’évacuer.
Troubles associés
Il n’est pas rare que les tics surviennent chez un enfant qui présente une
maladresse, des troubles compulsifs ou une hyperactivité avec déficit de
l’attention. Le tic peut se comprendre alors comme un signe d’évolution
positif. En effet, cela traduit chez l’enfant impulsif une tentative
inconsciente de retenir ses élans qui se libère sous la forme de la décharge
motrice qu’est le tic.
Déliez la parole
Le tic est volontiers provoqué ou entretenu par des émotions retenues. Il
s’agit de soupapes, à l’instar de l’orifice d’échappement d’air d’une
Cocotte-Minute. Permettre à l’enfant d’exprimer ses sentiments, ses
ressentiments, ses inquiétudes, ses doutes l’aidera à réduire, voire à faire
disparaître ses tics. Le tic correspond en effet souvent à un acte ou à une
parole refoulés. Il ne faut pas tarder alors à en révéler précocement le sens
caché sinon, une fois qu’il sera installé dans la durée, le tic « tournera à
vide » et résistera à la découverte du sens profond.
Relaxation
Les techniques de relaxation présentent un certain intérêt chez l’enfant.
Elles lui donnent la possibilité de mieux appréhender son fonctionnement
corporel et l’aident à lâcher prise. C’est utile notamment pour les enfants
introvertis qui ont des difficultés à libérer leurs émotions verbalement ou
artistiquement.
COMMENTAIRE
Il existe de nombreux diagnostics différentiels à l’hyperactivité. Un
enfant qui bouge beaucoup peut simplement être un enfant au naturel
tonique ou un enfant dont le comportement est réactionnel à un
environnement trop rigide ou générateur d’angoisse. L’enfant hyperactif
avec déficit de l’attention a du mal à se concentrer et déborde d’énergie. Il
ne tient pas en place et s’il est assis, il bouge ses extrémités (têtes, mains,
pieds). Il se laisse distraire facilement, que ce soit à l’école ou à l’extérieur.
Il réclame une attention soutenue et ses relations avec ses pairs sont souvent
perturbées. Son attention est inconstante, même – et ce point est important
pour le diagnostic – quand les activités qu’il pratique l’intéressent. Son
comportement est dominé par l’impulsivité. Il parle et agit avant de
réfléchir.
CONSEILS
Organisation du temps
Dressez pour l’enfant un planning très codifié avec des tâches et des
loisirs à faire dans un ordre bien défini. Une horloge et une montre
l’aideront à apprendre à se référer régulièrement au temps qu’il reste.
Entraînez-le à faire des listes de ce qu’il ne doit pas oublier avant de se
rendre en classe et à vérifier son cartable avant de quitter la classe.
Votre enfant enchaîne les maladresses, il oublie ses affaires, il semble être
toujours dans la lune ou se comporte comme un éléphant dans un magasin
de porcelaine, il a des difficultés avec les jeux de construction. Problème
d’attention, trouble de la coordination ou véritable dyspraxie ?
COMMENTAIRE
Faites la différence entre une simple maladresse, un retard psychomoteur
simple par rapport à un enfant de la même classe d’âge – retard
généralement précédé d’une acquisition de la marche un peu tardive –,
d’une véritable dyspraxie (6 % des enfants). Cette dernière associe, de
façon diverse des difficultés dans les activités motrices courantes : manger
seul, s’habiller, faire du vélo, construire, découper, faire des imitations,
mais aussi dessiner, écrire et parfois s’exprimer verbalement.
CONSEILS
Informez l’école
Informez l’école via le médecin, le psychologue ou l’infirmier scolaire,
des difficultés de l’enfant. En cas de dyspraxie, la mise en place d’un
programme éducatif personnalisé est souvent nécessaire (technique
pédagogique spécifique, usage de l’ordinateur en classe voire assistante de
vie scolaire). Cela passera par une inscription à la Maison du handicap.
CONSEILS
Trouver un compromis
Les parents offrent parfois à l’enfant des modèles qui peuvent être très
contrastés. Dans les familles où un parent est très désordonné et l’autre très
maniaque, la meilleure solution est sans doute que les parents trouvent un
compromis sur ce qu’ils attendent de leur enfant et qu’ils le mettent par
écrit. Mais il ne faut pas, contrairement à ce qui se passe habituellement,
que ce soit le parent le plus maniaque qui ait au quotidien la responsabilité
du rangement. L’idéal est que l’enfant apprenne l’ordre sans devenir
maniaque et qu’il ne soit pas plus tard angoissé ni inhibé par le désordre.
Le cadre du rangement
Le meilleur temps pour ranger est le soir avant de se coucher, à l’heure
où il est rassurant de rassembler ses objets avant de se rassembler soi-même
pour s’endormir. Pour pouvoir ranger facilement, votre enfant doit
bénéficier de suffisamment d’espace de rangement facilement accessible
(par exemple un coffre à jouets). Vous pouvez utiliser des bacs de couleur
pour différencier leur fonction. Votre enfant doit apprendre à ranger, mais il
doit aussi avoir un espace où il peut disposer ses jouets librement. Une
chambre trop bien rangée peut paraître angoissante. L’enfant organise
parfois un désordre qui le protège des intrus imaginaires. C’est pourquoi, si
vous rangez avec lui, entendez-vous sur les jouets qui doivent rester sortis
et ceux que l’on peut mettre dans le coffre. Une fois par mois, ou de façon
plus aléatoire, vous pouvez faire le tri des jouets usagés ou cassés. Vous
ferez ce tri de concert avec l’enfant et surtout pas derrière son dos. Procédez
de la même manière pour les vêtements. Vous pouvez les descendre à la
cave en souvenir ou en attendant de les donner, les donner directement ou
les jeter.
Un besoin d’autonomie
Un enfant désordonné exprime une certaine liberté et une autonomie
psycho-affective. L’essentiel n’est pas qu’il range systématiquement ce
qu’il dérange, mais qu’il sache ranger quand il doit le faire. Il doit avoir les
capacités psychomotrices pour ranger, classer, trier, ainsi que l’esprit
d’organisation, le sens de l’observation qui lui permettent de ranger avec
efficacité et célérité. Un enfant qui laisse toujours traîner ses affaires dans
les espaces communs de la maison exprime peut-être la frustration que
ceux-ci ne contiennent que des objets des « grands » et rien qui le
représente. Vous pourriez y mettre des objets qu’il aura choisis : un bibelot
au-dessus de la cheminée ou accrocher au mur du salon un de ses dessins.
Cest dimanche et vous n’avez rien prévu d’autre que vous détendre sur le
sofa et finir le livre que vous avez commencé il y a un mois, mais votre
enfant choisit ce moment pour vous dire : « Maman, je m’ennuie ! »
Comment réagir ?
COMMENTAIRE
Si vous êtes sur le sofa, restez-y ! Si votre enfant s’ennuie, c’est peut-être
tout simplement parce qu’il vous sent disponible et qu’il veut un câlin.
Accordez-lui quelques « papouilles » et il retournera jouer. Si votre enfant
s’ennuie, c’est peut-être parce qu’il sent que l’un de ses parents s’ennuie, et
qu’il se contente d’être son porte-parole. Pendant la semaine, il est habitué à
être pris dans des activités du matin au soir. Aujourd’hui, beaucoup
d’enfants ont des emplois du temps de ministre et se sentent perdus dès
qu’ils n’ont rien à faire. Bien sûr, si votre enfant se plaint de s’ennuyer tous
les jours et présente d’autres symptômes – troubles du sommeil, difficultés
relationnelles et tristesse –, vous devez consulter sans tarder un
psychologue ou un psychiatre pour enfant, car son ennui peut être un
syndrome dépressif.
Si votre enfant s’ennuie, ne paniquez pas. Bien que l’ennui soit mal vu
dans notre société, celui-ci, s’il n’est pas trop fréquent, est positif pour son
développement psychologique. L’ennui est un moteur : il permet à l’enfant
de se centrer sur lui-même et de développer sa créativité mentale. En effet,
l’enfant apprend à se poser mentalement. Il imagine, réfléchit sur lui-même,
rêve, cherche à créer, à inventer. L’ennui stimule son désir. C’est aussi
l’ennui qui peut le pousser à aller vers l’autre, ce qui est bénéfique s’il a
tendance à penser qu’il est au centre du monde et s’il attend d’être toujours
d’être pris en charge.
CONSEILS
Rassurez-le
Dites-lui par exemple : « Ce n’est pas grave de s’ennuyer. Ça m’arrive
également. Et si tu ne sais pas quoi faire, ne fais rien. Je ne suis pas gêné
que tu ne fasses rien. On n’est pas obligé d’être toujours occupé. Mais tu
peux profiter de ce moment pour imaginer ce que tu pourrais faire. »
Ce peut être aussi l’occasion de discuter de façon informelle de ce qu’il
ressent.
Déculpabilisez
Ne le culpabilisez pas en lui reprochant par exemple de s’ennuyer alors
que sa chambre est remplie de jouets. Ne culpabilisez pas non plus. Vous
n’êtes pas un mauvais parent si vous donnez l’exemple de quelqu’un qui se
détend et qui ne cherche pas à tout prix à occuper son enfant. Au contraire !
Il est indispensable que votre enfant apprenne à s’occuper seul. Vous
pouvez lui donner quelques idées, mais pas trop. Restez à ses côtés, mais ne
faites rien. Car en voulant stimuler directement un enfant en permanence,
l’adulte, à son insu, risque de créer un besoin artificiel (« j’ai besoin de
l’adulte pour jouer »). Cette tendance à vouloir « sur-occuper » un enfant de
peur qu’il ne s’ennuie, appauvrit sa créativité et empêche l’autorégulation
de l’attention. L’idée est au contraire de permettre à l’enfant de déployer
son activité de sa propre initiative, sans attendre que quelqu’un lui fasse
faire telle ou telle activité.
Apprenez-lui l’autonomie
Le jeu autonome est essentiel à la construction de son intelligence.
N’oublions jamais qu’un savoir acquis par l’enfant lui-même a beaucoup
plus de valeur qu’un savoir enseigné par l’adulte. S’il est petit, proposez-lui
pour l’aider à devenir plus autonome, de partager une activité avec lui.
Lancez l’activité, aidez-le au début, puis éloignez-vous rapidement. En
poursuivant seul, il apprendra à jouer et à créer par lui-même. Il gagnera
ainsi en autonomie et en confiance en lui. N’hésitez pas à le féliciter s’il
parvient à terminer ce qu’il a commencé. Bien sûr, le jeune enfant doit avoir
dans sa chambre des jouets qui répondent à ses besoins et qui favorisent le
développement de sa capacité d’attention et de concentration. Les plus
simples sont souvent les plus investis, car ils se prêtent à toute une série
d’utilisations. Ils sont préférables à des jouets fascinants – type animal
robotisé –, qui laissent moins de place à un autre emploi possible et donc à
l’imaginaire.
COMMENTAIRE
Le choix d’épouser une personne d’une religion différente témoigne
d’une certaine ouverture d’esprit. Il implique parfois le choix que son futur
enfant soit éduqué dans la religion de la personne que l’on a choisie.
Cependant, une fois l’enfant présent, la question de sa future religion vient
parfois cristalliser des différences de position éducative parentale, car elle
soulève la question de sa filiation, tant la religion participe parfois à la
définition d’une identité.
Soulignons que deux filiations différentes sur le plan religieux
constituent un enrichissement et indiquent que la différence de religion
n’est pas un obstacle à l’amour.
Quand un des parents adhère peu ou pas à sa religion alors que l’autre est
plus engagé, c’est souvent ce dernier qui transmet sa religion. Le risque
étant que la famille du parent moins pratiquant qui serait, elle, plus investie
religieusement, se sente étranger à cet enfant. Cependant, les choses
peuvent être évolutives. Il est ainsi possible que l’enfant devenu adolescent
réfute le marquage religieux qui dans son esprit l’inscrirait davantage dans
une filiation, maternelle ou paternelle. Il pourrait aussi à l’âge adulte faire le
choix d’épouser quelqu’un qui serait d’une autre religion que la sienne. Au
final, les parents proposent, voire imposent, mais les enfants, à l’âge adulte
disposent.
CONSEILS
En discuter avant d’être parent
Les parents font-ils le choix d’une religion pour leur enfant ou préfèrent-
ils le laisser libre de choisir à l’adolescence ? Cultiver deux religions
différentes en même temps a ses limites, notamment en ce qui concerne
certains rituels et marquages corporels, mais aussi en termes
d’enseignement (Jésus est-il le Messie d’Israël comme le pensent les
chrétiens ou le Messie d’Israël n’est-il pas encore venu, comme le croient
les juifs ?). En outre, il y a une marge entre la théorie et la réalité. Ainsi, on
peut accepter la circoncision de son enfant sur un plan théorique et s’en
émouvoir une fois l’opération organisée.
Règle d’or : On peut ouvrir l’enfant aux deux religions, mais la foi ne
s’impose pas.
MON ENFANT CROIT ENCORE AU PÈRE NOËL
Habituellement, les enfants réalisent que le Père Noël est le héros d’un
conte lorsqu’ils entrent au cours préparatoire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont 6
ans environ, mais certains continuent d’y croire après cet âge.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Règle d’or : Avoir cru au Père Noël sert une fois devenu grand à ne
pas oublier qu’on a été enfant.
DANGERS
Mon enfant a fait une fugue à 6 ans !
Mon enfant est victime de racket
Comment protéger mon enfant des agressions sexuelles ?
MON ENFANT A FAIT UNE FUGUE À 6 ANS !
CONSEILS
Ne le punissez pas
Ne punissez pas un enfant qui a fugué, surtout s’il s’agit de sa première
« fugue » et qu’il ne lui a été jamais clairement signifié auparavant qu’il
n’avait pas le droit de fuguer. Le retour à la maison doit être un
soulagement pour les parents comme pour l’enfant. Vous lui expliquerez
qu’il n’a pas encore le droit de se rendre où bon lui semble, mais son retour
dans son foyer ne doit pas être associé à une punition.
Cherchez la cause
Si votre enfant menace de fuguer ou s’il a fugué, menez l’enquête pour
vous assurer qu’il n’a pas été victime de maltraitance physique, sexuelle ou
psychologique par un membre de son entourage. Recherchez un éventuel
persécuteur de l’enfant (membre de la famille ou enfant qui le malmène à
l’école si la fugue avait pour but d’éviter d’aller en cours). Plus
globalement, vérifiez que l’enfant n’est pas le bouc émissaire de la famille
ou celui sur lequel on fait peser tous les problèmes de la maisonnée.
Certains facteurs peuvent favoriser le recours à la fugue comme le
précédent d’un frère ou une sœur qui aurait fugué à l’adolescence et aurait
mis la famille en émoi. L’enfant prend conscience alors du pouvoir de cet
acte et se l’octroiera quand il en ressentira le besoin. Il doit alors entendre
que ce que son aîné a fait est prohibé et qu’il ne deviendra pas grand en
désobéissant.
Un jeune enfant se sent parfois insuffisamment aimé dans son milieu
familial, notamment à l’occasion de la naissance d’un puîné ou parce qu’il
est trop souvent grondé (s’il est hyperactif par exemple). Il convient alors
de savoir pourquoi il se sent mal aimé, de le rassurer et de lui prêter plus
d’attention.
Un enfant peut aussi fuguer parce qu’il fait une minicrise d’autonomie
alors qu’il est en plein renoncement œdipien. Il partira souvent avec son
copain ou son amoureuse pour « vivre comme des grands » dans la cabane
qu’ils ont construite lors de leurs dernières vacances. Faites en sorte de
soulager sa frustration en lui manifestant davantage de tendresse et invitez-
le à patienter quelques années…
Famille imaginaire
Il n’est pas rare que le jeune enfant s’invente une famille imaginaire avec
des parents idéaux qui peuvent être les parents d’une copine, des
personnages de fiction ou des célébrités (chanteuse ou présentateur
d’émissions télévisées). Cela n’a rien d’inquiétant en soi ; au contraire, cela
aide l’enfant à supporter certaines frustrations parentales et à se construire
un idéal plus grand ou simplement différent de celui offert par ses parents.
En grandissant, il s’en détache peu à peu, mais, s’il est perturbé
affectivement, il arrive qu’il se réfugie dans son imaginaire et fugue pour
échapper à la réalité.
Un suivi possible
Si l’enfant semble triste ou qu’il a le sentiment d’être mal aimé, voire
rejeté, s’il se sent indigne d’appartenir à sa famille, n’hésitez pas à prendre
l’avis d’un spécialiste, pédopsychiatre ou psychologue pour enfants, qui
proposera une éventuelle prise en charge individuelle ou familiale. Celle-ci
ne sera pas obligatoirement longue.
Règle d’or : Une menace de fugue doit toujours être prise au sérieux.
MON ENFANT EST VICTIME DE RACKET
Le racket est un acte d’extorsion. C’est le fait d’obtenir quelque chose par
l’intimidation et la violence. Il est donc différent du vol stricto sensu et
potentiellement plus traumatisant pour l’enfant. Le racket des enfants reste
rare, contrairement à celui des adolescents, mais il faut y penser notamment
si de l’argent ou des objets disparaissent de la maison.
CONSEILS
Portez plainte
Il faut prévenir le chef d’établissement, mais il ne faut pas craindre de
déposer une plainte au commissariat de votre arrondissement ou à la
gendarmerie afin qu’un juge soit saisi et que votre enfant intègre que la loi
le protège.
Soutenez-le psychologiquement
Le racket, même après-coup, est vécu douloureusement par les enfants.
Ils ont un sentiment d’humiliation, de culpabilité et de mépris de soi-même.
Ils peuvent même présenter un syndrome post-traumatique. Le soutien d’un
psychologue est parfois nécessaire.
COMMENTAIRE
Les parents et les responsables éducatifs sont aujourd’hui plus conscients
qu’autrefois des dangers de la pédomanie (ou pédophilie) et de la nécessité
de veiller à la protection des enfants dans le domaine de la sexualité. En
effet, les agressions sexuelles peuvent gravement endommager le
développement psychologique, affectif et cognitif de l’enfant, d’autant plus
si elles restent non révélées et que l’agresseur est l’un de ses référents
(adulte qui lui sert de modèle – parent, enseignant, etc.). Cependant, cette
protection ne doit pas reposer pour l’essentiel sur les épaules de l’enfant – il
ne s’agit pas de lui dire de se méfier de tout le monde (d’autant que
généralement les agresseurs sont des proches) –, mais sur celles des adultes
qui se doivent de veiller à sa sécurité et de prévenir tous risques.
CONSEILS
Éducation à la sexualité
Trop souvent aujourd’hui, dans un but de prévention, on commence à
parler de sexualité à l’enfant uniquement en évoquant ses dangers et en lui
parlant d’éventuels agresseurs. Il importe de communiquer au préalable sur
la sexualité non pathologique, et notamment sur l’amour qui existe entre ses
parents et qui a été à l’origine de son existence. Une fois établi que la
sexualité est quelque chose de positif, de créatif et de légitime, il convient
d’enseigner à l’enfant les règles qui régissent la sexualité humaine et le
différencient de la sexualité animale.
Conduite à tenir
En cas de suspicion, ne multipliez pas les entretiens intrafamiliaux pour
ne pas influer émotionnellement le contenu des propos de l’enfant ni induire
des blocages, mais prenez contact au plus vite avec la brigade des mineurs
la plus proche de votre domicile. Les professionnels qui y travaillent savent
conduire ce type d’entretien avec les enfants victimes et enregistreront le
témoignage afin de limiter les dépositions. Un examen médical pourra être
demandé au sein d’un service médico-judiciaire ainsi qu’une évaluation
pédopsychiatrique.
Par la suite, la reconnaissance du délit, l’inculpation de l’agresseur,
l’accompagnement psychothérapeutique de l’enfant feront disparaître les
symptômes éventuellement présents et permettent de minimiser l’impact de
traumatismes secondaires.
Plus d’un enfant sur dix est gaucher ; pourtant, le quotidien reste conçu
pour les droitiers.
COMMENTAIRE
Pendant des siècles, les gauchers ont été considérés comme anormaux et
de nos jours, beaucoup d’adultes ont été « rééduqués » lorsqu’ils étaient
enfants de leur « gaucherie » avec force et tracas, ce qui a notamment
provoqué chez eux des troubles de l’écriture et des troubles anxieux.
Heureusement, aujourd’hui, il n’est plus question en France (contrairement
à d’autres pays) de contrarier les gauchers. Quelque 10 % de l’humanité
sont concernés et le pourcentage est le même quelles que soient les
communautés. Il existe également des primates gauchers. Si les deux
parents sont gauchers, l’enfant a plus d’une chance sur deux d’être gaucher.
L’origine de la gaucherie est en grande partie génétique, mais pas seulement
puisque, chez les vrais jumeaux, l’un peut être droitier et l’autre gaucher. Le
gaucher n’a pas le cerveau inversé par rapport à celui d’un droitier. Le
centre du langage qui est à gauche chez le droitier peut être aussi à gauche
chez le gaucher. Intra utero, des spécificités dans l’usage des mains
apparaissent, mais on ne peut affirmer à l’avance qui sera gaucher ou
droitier. Au début, l’enfant utilise indifféremment les deux mains, même si
vers un an et demi, on peut voir qu’il utilise plus fréquemment une main
que l’autre. C’est à cet âge que la latéralisation correspondant à une
spécialisation d’un hémisphère commence à voir le jour mais ce n’est qu’à
l’âge de 4 ans que l’on peut différencier droitiers et gauchers. Il existe aussi
des gauchers partiels : seul un membre inférieur ou supérieur s’est bien
latéralisé à gauche. Par exemple, on dit que Pelé, le footballeur, n’était
gaucher que du pied.
CONSEILS
Rassurez l’entourage
Si vous êtes gêné par des remarques de personnes âgées de la famille,
pour qui être gaucher est une tare, ou si votre enfant a droit aux remarques
de certains de ses camarades, dites-vous ou dites-lui que Jules César,
Einstein, Churchill, Léonard de Vinci étaient gauchers. En outre, selon
certaines études, les gauchers seraient plus créatifs que les droitiers car c’est
le cerveau droit, le plus souvent, qui commande les mouvements du
gaucher. Or c’est la partie du cerveau qui gère les réalisations concrètes, la
minutie et l’orientation dans l’espace. Le fait d’être gaucher peut être un
atout chez les sportifs notamment, surtout s’ils ont un œil droit dominant
(ce qui réduit le temps de réaction). Rappelons que huit gauchers se sont
hissés aux huit premières places du fleuret masculin aux Jeux olympiques
de Moscou en 1980.
À l’école
Ne contrariez pas un gaucher. Si, à l’entrée en cours préparatoire, l’enfant
hésite encore, c’est qu’il présente un petit retard de latéralisation. Laissez
l’enfant balancer entre les deux mains. Vous pouvez aussi prendre l’avis
d’un psychomotricien.
Pour l’apprentissage de l’écriture, il faut prendre garde à ce que les écrits
à reproduire soient situés sur la droite de la feuille, car la main cache la
partie gauche. Veillez à ce votre enfant n’écrive pas de la droite vers la
gauche. Achetez-lui du matériel adapté aux gauchers – paire de ciseaux,
styloplume.
COMMENTAIRE
L’enfant précoce est curieux, a une grande mémoire, a besoin de tout
comprendre, stocke beaucoup d’informations, gère très rapidement une
information et crée des liens entre différentes informations tout aussi
vivement. Sur le plan affectif, il possède souvent une grande lucidité, une
hypersensibilité, un sens de la justice important, une dépendance affective,
un humour fin, un sens esthétique et une empathie développée. On repère
une dysharmonie entre son niveau intellectuel d’un côté et son
développement affectif, moteur (problème d’écriture, maladresse) et social
de l’autre (difficulté d’intégration). Ce décalage peut être à l’origine de
troubles réactionnels divers, de troubles du comportement ou de l’humeur,
de troubles anxieux ou psychosomatiques, d’isolement social et de
difficultés scolaires (un enfant précoce sur deux a des difficultés à l’école,
mais celles-ci se révèlent surtout en fin de primaire et au collège).
CONSEILS
Faites-le tester
Des tests qui permettent de mesurer le quotient intellectuel sont réalisés
et interprétés par des psychologues pour enfant. Éventuellement, le
psychologue scolaire présent dans les établissements publics pourra
proposer de le faire. On évoque la précocité pour un QI supérieur à 130 aux
tests de Weschler (dès 125 pour d’autres). Le QI est divisé en deux sous-
catégories : le QI verbal, qui est le quotient le plus prédictif d’une bonne
réussite scolaire, et le QI performance. Si ce dernier est bas, l’enfant risque
d’avoir du mal à s’adapter à l’école car il souffre d’une mauvaise adaptation
dans le temps et l’espace. Ce résultat n’est pas une vérité absolue en raison
des biais inhérents aux tests et du caractère restrictif de cette évaluation. Il
s’agit néanmoins d’une indication qui s’inscrit dans le cadre d’un bilan
psychologique complet. Gardez-vous d’accorder du crédit aux tests en ligne
sur Internet car pour que le test soit valable, le psychologue a besoin de
rencontrer l’enfant.
À l’école
L’enfant précoce devra bénéficier d’un enrichissement de
l’enseignement, d’un approfondissement des thèmes, d’une accélération des
cycles d’apprentissages et d’un encadrement protecteur et facilitateur de ses
interactions sociales. Depuis peu en France, l’Éducation nationale prend
davantage en compte les enfants précoces et initie des formations des
enseignants en ce domaine. En effet, une pédagogie adaptée est souvent
nécessaire. En attendant, on peut proposer à votre enfant de sauter une
classe (mais il faut alors s’assurer qu’il rattrape les notions manquantes) ou
un aménagement des matières (il fera le programme de deux années en
une). Dans les grandes agglomérations, certains établissements privés
proposent des classes pour enfants précoces, mais elles comptent parfois
des enfants aux profils psycho-affectifs très divers. Il importe de discuter de
tout cela avec l’équipe pédagogique, la psychologue et le médecin scolaire.
Techniques d’apprentissages
L’enfant précoce est parfois d’autant plus attentif qu’il a plusieurs choses
à faire en même temps en classe. Les tâches répétitives qui utilisent peu le
raisonnement l’ennuient vite. Il n’est guère « besogneux ». Il faut donc
solliciter sa créativité pour éviter qu’il devienne paresseux par ennui. Il
raisonne davantage par intuition que par raisonnement logique : par
exemple en mathématiques, il trouve la bonne solution mais par une
démonstration atypique. Il faut donc axer l’enseignement sur la méthode,
l’organisation et le cheminement attendu de la pensée. Sa pensée est
arborescente ; il convient donc de le guider, en précisant bien le mode
d’emploi, le cadre, le plan, les différentes étapes et l’approche souhaités. Si
l’outil informatique est une source de savoir, il faut bien faire la distinction
entre l’outil de recherche et les jeux vidéo et poser des règles d’utilisation,
car l’enfant précoce en devient facilement dépendant.
Développer sa sociabilité
Offrez-lui, bien sûr, la possibilité de s’enrichir intellectuellement. Mais
aidez-le aussi dans les domaines où il apparaît en difficulté, notamment
dans celui des relations sociales en l’observant lorsqu’il est avec d’autres
enfants et en le conseillant. Faites des jeux de société avec lui et des enfants
d’âges différents. Apprenez-lui à attirer l’attention de ses camarades en
s’intéressant à eux, en acceptant de se montrer parfois conformiste et en
acceptant les règles communément admises par ses pairs dans les jeux.
Aidez-le à décoder les enfants cyniques ou manipulateurs car l’enfant
précoce est souvent naïf dans les interactions sociales.
Rassurez-le
Rassurez-le, car son niveau de développement intellectuel lui donne
accès à des questionnements angoissants, que sa maturité affective ne peut
compenser seule. En revanche, les règles de vie (comme l’heure du coucher
par exemple) s’appliquent autant à lui qu’aux autres. Son niveau intellectuel
élevé ne fait pas de lui un enfant plus âgé et encore moins un adulte. Ses
besoins affectifs sont ceux de son âge et, bien qu’il ait un raisonnement au-
dessus de son âge, il a besoin de la tendresse et des câlins propres à son âge
réel.
Apprenez-lui la tolérance
Échangez avec lui, mais apprenez-lui à laisser parler ses frères et sœurs
moins performants sur le plan verbal. Ne vous agacez pas de son ego qui
peut paraître surdimensionné, de sa fixation sur les détails, sur ses
remarques qui vous prennent à défaut, sur ses colères quand il se croit
incompris. Rappelez-vous que son intelligence et sa pertinence ne le
rendent pas plus solide affectivement et ne l’empêchent pas d’être sensible.
Des activités extérieures
Si la dysgraphie (troubles du graphisme) ou la maladresse sont
importantes, l’enfant précoce pourra bénéficier de séances de
psychomotricité, mais aussi d’activités sportives. Aidez-le à découvrir une
passion qui pourra être notamment le support de relations amicales. Des
activités artistiques ou culturelles diverses contribueront à ventiler ses
besoins cognitifs (intellectuels) et émotionnels, mais aussi à élargir son
cercle social et à l’émanciper de son attachement puissant au cadre familial.
Enfin, cela participera à accroître, dans une activité qu’il apprécie, sa
persévérance et le sens de l’effort qui lui font souvent défaut à l’école.
Privilégiez des activités en groupe réunissant des enfants d’âges différents
car, s’il s’entend mieux intellectuellement avec des enfants plus âgés, il
conserve la maturité affective et la fragilité d’un enfant de son âge.
Certains garçons expriment plus ou moins directement leur désir d’être une
fille. Cela ne présume pas leur future orientation sexuelle, ni un véritable
trouble du genre, mais plus souvent un malentendu sur ce qu’est « être un
garçon ».
CONSEILS
Le rôle du père
Les modèles masculins jouent un rôle dans la construction identitaire du
garçonnet, mais ce n’est pas en étant distant, rigide voire violent qu’on
virilise son fils. Au contraire, faire de son fils un homme passe par la
communication, la tendresse et le temps que le père passe avec son fils à
jouer ou à lui transmettre ce qu’il sait. Il arrive que le garçon veuille être
une fille simplement parce qu’il a le sentiment que son père n’a d’yeux que
pour sa sœur ou pour les femmes en général.
Liberté de jeux
Certains garçons sont particulièrement attirés par des jeux dits de filles.
Ils préfèrent alors renoncer à leur identité de garçon pour être en conformité
avec leurs désirs. Vous pouvez autoriser votre fils à jouer avec des jouets
désignés culturellement ou commercialement comme féminins en lui disant
qu’aimer ces jeux ou ces centres d’intérêt est compatible avec le fait d’être
un garçon et que ces derniers ne sont pas la chasse gardée des filles.
Expliquez-lui aussi qu’une fille reste une fille même si elle grimpe aux
arbres ou qu’elle joue aux petites voitures.
COMMENTAIRE
L’annonce de la séparation ou du divorce aux enfants est une façon de se
signifier à soi-même que le couple est bien fini. C’est un moment chargé de
culpabilité. Et, en général, les enfants dont les parents ont divorcé se
souviennent dans le détail, à l’âge adulte, de ce moment qui peut être
traumatisant.
CONSEILS
De concert
Les deux parents annonceront leur projet de séparation de concert à leur
enfant, et en dehors d’une période de grande crise. Choisissez le week-end,
en début d’après-midi ou lors d’un moment calme. Parlez doucement et
avec tendresse. Vous serez assis et poserez la main sur votre enfant sans
l’enserrer. Ne soyez pas trop expéditif. Prenez votre temps pour bien lui
expliquer ce qui l’attend et pour répondre à ses éventuelles questions. Il
n’est pas interdit d’être ému.
Si vous ignorez les modalités de garde, inutile de vous prononcer sur le
sujet. Dites-lui : « Pour le moment, tu seras avec ton père tels jours et ta
mère tels jours (mais tu pourras téléphoner à l’autre parent) jusqu’à ce que
nous nous entendions sur un rythme précis, éventuellement avec l’aide du
juge si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord. »
Il est normal que votre enfant pleure. Si vous avez plusieurs enfants, vous
pourrez, après leur avoir annoncé la nouvelle collectivement, aller discuter
dans un second temps individuellement avec chacun.
CONSEILS
En cas de maltraitance
Il y a, bien sûr, des situations de maltraitance ou de négligence grave qui
justifient la réaction de l’enfant et qui nécessitent que la mère demande une
enquête sociale.
Raisonnez l’enfant
Si l’enfant ne subit pas de maltraitance chez son père – ce qui est
heureusement la majorité des cas – dites à l’enfant que vous, les parents,
êtes d’accord sur les modalités de sa garde. Et si vous n’êtes pas d’accord,
précisez que c’est le juge qui décide et que les parents individuellement ne
peuvent rien changer à sa décision. Ajoutez que ce n’est pas lui, l’enfant,
qui peut décider de son éducation. Rappelez-lui qu’il est l’enfant de son
père et que son père, même s’il ne le voit qu’un week-end sur deux, détient
la même autorité et les mêmes droits et devoirs sur lui que sa mère. Sa mère
lui dira aussi qu’elle pensera à lui en son absence, mais qu’elle a besoin
d’avoir du temps pour elle, et qu’il doit accepter la réalité comme elle
l’accepte elle-même.
Relativisez
Le refus d’aller chez le père traduit souvent un refus de la situation de
séparation et du va-et-vient d’un lieu de vie à un autre que cela entraîne.
L’enfant exprime ce refus avec le père, car il est plus habitué à ce que cela
soit sa mère qui accueille ses plaintes ou parce que celle-ci est restée dans le
domicile d’origine. Mais le refus d’aller chez son père ne signifie pas que la
mère est un meilleur parent que le père.
Il n’est pas rare non plus, surtout lorsque l’enfant a entre 3 et 6 ans ou à
plus de 10 ans et quand la mère n’est pas en couple, que le refus d’aller
chez le père et le souhait de rester toujours près de la mère soient motivés
par des processus œdipiens (faire couple avec la mère ou crainte œdipienne
d’une fillette vis-à-vis de son père). En ce cas, il faut préciser les interdits
œdipiens et tenir bon des deux côtés.
Vous êtes séparée depuis quelque temps du père de votre enfant et vous
avez rencontré l’homme avec lequel vous voulez « refaire » votre vie. Or,
depuis que vous êtes en ménage avec lui, votre enfant n’a de cesse de le
critiquer. Nous prenons ici l’exemple d’une mère qui refait sa vie mais les
conseils s’appliquent aussi à la situation où c’est le père qui doit faire face
aux critiques de son enfant sur sa nouvelle compagne.
CONSEILS
Prenez le temps
Il est recommandé de ne pas imposer trop brusquement un nouveau
partenaire de vie à son enfant après une séparation. Parlez-en avec lui avant
qu’il ne le rencontre en répondant à ses éventuelles inquiétudes et en
laissant la curiosité et l’envie de le connaître prendre corps. Votre enfant
saura que vous avez un « nouvel amoureux » que vous rencontrez en dehors
de la maison. Votre nouveau compagnon viendra ensuite prendre un repas,
puis passer une journée, et enfin une première nuit à la maison. Son
installation dans l’univers de votre enfant se fera progressivement.
Soyez ferme
Si votre enfant poursuit ses critiques au fil du temps, n’hésitez pas à vous
montrer ferme : « Je ne t’autorise pas à critiquer mon compagnon. Moi je ne
critiquerai pas ta femme ou ton mari quand tu seras en âge d’en avoir. Je
sais que ce serait facile pour toi de le rendre responsable du divorce, mais
sache que même si je me brouillais avec lui, je n’épouserai pas ton père à
nouveau. Je sais que tu es triste à cause de la séparation. Je suis triste que tu
le sois, mais ce n’est pas en attaquant cet homme que le bonheur reviendra
dans notre maison. »
Les vacances sont souvent l’occasion d’une amélioration des relations
entre les enfants et le nouveau compagnon de vie. Je conseille la première
fois de partir avec des amis pour rendre la situation plus diluée
affectivement. Si la situation devient intenable et que votre enfant est
odieux, vous pouvez lui dire : « Si tu refuses mon nouveau compagnon, je
ne t’oblige pas à partir en vacances avec moi. Tu peux aller en colonie de
vacances. »
Cependant, le fait d’être à nouveau en couple ne doit pas vous empêcher
de garder des temps, seule à seul, avec votre enfant.
Très souvent, les enfants de parents séparés font le vœu que le couple se
reforme. Que devez-vous à répondre à votre enfant s’il vous en parle ?
COMMENTAIRE
On pourrait penser que les conflits se poursuivant après la séparation
aident l’enfant à renoncer à tout espoir que ses parents se « remettent »
ensemble. Mais, dans les faits, il n’en est rien, car l’enfant se demande
l’intérêt d’une séparation qui n’arrange rien. En outre, il espère toujours,
malgré les disputes, une possible réconciliation de ses parents.
CONSEILS
Que répondre ?
À chacun sa façon de s’exprimer selon le contexte et l’historique de la
relation ; mais voici le type de propos que vous pouvez tenir si votre enfant
réclame sans cesse que vous vous « remariiez » : « À l’heure actuelle, je
n’en ai nulle envie. J’ai aimé celle qui est devenue ta mère et je ne le
regrette pas, en particulier puisque tu es là, mais l’amour conjugal n’existe
plus. Désormais, nous nous entendons mieux en ne vivant pas sous le même
toit. » Ajoutez, si les liens qui vous unissent encore à votre ex lui
apparaissent troubles : « Je conserve de l’amitié et un peu de tendresse pour
elle, car l’amour a laissé des traces. Un grand amour ne s’arrête pas, il se
métamorphose. Mais ce n’est pas ce qui me donne l’envie de revivre avec
elle. Rêve autant que tu veux, mais laisse-moi vivre ma nouvelle vie
amoureuse. Tu sais bien que j’aime ma compagne actuelle et que je suis
heureux avec elle. Et, je le souhaite, pour longtemps. J’espère que tu veux
mon bonheur comme je veux le tien. Alors ne viens pas semer des
embûches dans ma relation de couple. Quoi qu’il en soit, ce ne sera jamais
toi qui influencera mes sentiments pour mon ex-femme, ni les siens pour
moi. De la même façon, je ne chercherai pas plus tard à influer sur tes
sentiments à l’égard de ton amoureux(se). »
CONSEILS
COMMENTAIRE
Pour les parents, la séparation du dimanche soir est une cause de stress.
Plus l’enfant est jeune, plus son comportement, ses réactions, ses propos, sa
façon de penser et son identité émotionnelle varient en fonction du parent
avec lequel il se trouve. Donc, le passage de l’un à l’autre provoque un
véritable changement intérieur qui se traduit par ce malaise. En outre, c’est
chaque fois un mini-deuil puisque l’enfant quitte un parent pour un temps
qui paraît toujours trop long et en veut un peu à l’autre d’avoir fait des
choses sans lui. Chaque dimanche soir ravive l’impact de la séparation
parentale sur l’enfant, mais aussi sur les parents qui sont stressés de se
revoir. Il y a du chagrin à cause de la séparation, des émotions nées des
retrouvailles et de la bouderie amoureuse issue du besoin de s’assurer qu’on
a manqué à l’autre parent. La tristesse, la colère, la joie s’entremêlent et
cela crée un comportement volontiers pénible pour le parent d’accueil. À
cela s’ajoute pour tous, parents et enfants, le blues commun de fin de
semaine et de veille du lundi, jour de reprise du travail pour les uns, de
l’école pour les autres.
CONSEILS
CONSEILS
Réactions négatives
Cependant, quand le beau-parent avait beaucoup investi l’enfant et que
l’investissement était réciproque, l’enfant peut souffrir de jalousie en voyant
son beau-parent investir plus fortement son propre enfant. Parents et beaux-
parents ne doivent pas se formaliser des réactions éventuellement négatives
de l’enfant qui s’inquiète pour sa place dans cette partie de sa famille. La
règle qui consiste à bien séparer les affaires des deux enfants à la naissance
du second prend tout son poids dans cette situation. C’est d’autant plus
important pour l’enfant qui ne viendra que le week-end et qui doit retrouver
son espace (un lit ou au moins un meuble de rangement) et ses affaires
préservées quand il rentre.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Anticipez
Ne prévenez pas votre enfant plusieurs mois à l’avance, car il vivra
l’attente avec une anxiété inutile. Informez-le du déménagement afin qu’il
s’y prépare une fois le projet assuré. Les vacances d’été se prêtent bien aux
déménagements car la scolarité est moins perturbée.
Visitez
Qu’il soit ou non possible de visiter le prochain logis, rendez-vous avec
votre enfant dans son futur cadre de vie. Avoir une vision concrète de celui-
ci apaisera une partie de ses incertitudes.
Inscrivez
En même temps que vous inscrirez votre enfant à l’école, renseignez-
vous sur les clubs de loisirs accueillant les enfants de l’école afin qu’il
puisse se créer un réseau d’amis.
Conservez
Prenez des photos de votre ancien logement, mais aussi de votre ancien
quartier ou ville. Votre enfant participera en partie aux « cartons » en faisant
les siens. C’est l’occasion de faire le tri, mais si votre enfant a du mal à se
débarrasser de certaines affaires, acceptez de les placer dans la cave du
futur logement. Quand il se sera fait à sa nouvelle vie, il sera alors plus
facile pour lui d’accepter de s’en séparer définitivement. Vous l’aiderez à
maintenir les liens avec ses anciens amis en acceptant de les recevoir le
week-end par exemple. N’hésitez pas, plusieurs mois après le
déménagement à retourner là où vous habitiez afin qu’il réalise que ce que
l’on quitte ne disparaît pas pour autant.
Votre enfant a croisé un SDF qui dort dans la rue. Cette vision risque de
l’amener à s’inquiéter de la situation de cette personne mais aussi de sa
propre situation et de son propre avenir.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Ordonnez sa charité
Selon vos principes moraux et éducatifs, invitez-le ou non à donner une
pièce de monnaie. S’il le fait spontanément, vous pouvez le féliciter. Vous
pouvez aussi lui dire qu’il n’est pas tenu de donner, mais que rien
n’empêche qu’il réponde poliment si on le sollicite. Déculpabilisez-le. S’il
est tenté de revenir donner au SDF qu’il a croisé tout son argent de poche,
vous pouvez lui expliquer que le principe de la charité est de donner en
fonction de ses revenus. S’il se sent coupable d’avoir un toit, dites-lui qu’il
n’est pas responsable de la misère du monde, mais que plus tard, adulte, il
aura plus de pouvoirs et que, s’il le désire, il pourra apporter de l’aide aux
personnes en difficulté comme bénévole ou dans le cadre de sa profession.
Si l’enfant vous demande pourquoi vous n’accueillez pas le SDF chez vous,
expliquez-lui que vous ne vous en sentez pas capable (si c’est le cas bien
sûr), car héberger un inconnu demande beaucoup d’efforts. Vous pouvez
ajouter que cette personne préfèrerait sans doute avoir son toit à elle.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Déresponsabilisez l’enfant
Veillez à ne pas laisser notre enfant prendre en charge le parent en
souffrance alcoolique ou la fratrie aux dépens de son développement
affectif personnel. Expliquez-lui qu’il ne s’agit ni d’un défaut de volonté, ni
de délinquance, mais d’une maladie difficile à soigner et qui pénalise la
fonction parentale notamment. En revanche, si le parent malade tient des
propos malsains ou adopte des conduites interdites, énoncez clairement que
ceux-ci sont interdits. En outre, insistez auprès de votre enfant sur le fait
que son rôle n’est pas de soigner son parent, ni de le rééduquer en lui
faisant la morale comme s’il était un enfant.
Éloignement
Si la situation est difficile à contrôler, un éloignement de l’enfant est
parfois nécessaire. La famille, une colonie de vacances ou un internat
scolaire pour les plus âgés peuvent être des solutions provisoires adaptées.
Règle d’or : La dépendance à l’alcool est une maladie.
MON ENFANT VIT AVEC UN SEUL PARENT
CONSEILS
Avoir deux enfants qui sont de vrais jumeaux peut troubler les parents.
Sans nier la complicité qui unit les deux enfants, n’hésitez pas à offrir à
chacun d’eux la possibilité de se distinguer de son jumeau et d’exprimer ses
différences.
COMMENTAIRE
Les « vrais jumeaux » ne sont pas identiques à 100 %. Certes, la
ressemblance physique peut être parfaite, mais les personnalités et les
centres d’intérêt des deux enfants diffèrent. Il arrive que l’un soit gaucher et
l’autre droitier et que, plus tard, ils aient des orientations sexuelles
différentes. Par ailleurs, il n’est pas rare que l’un prenne l’ascendant sur
l’autre. Les parents ne doivent pas céder à la fascination de la gémellité, qui
se nourrit du fantasme de rencontrer son propre double, et ne doivent pas
globaliser en permanence. Sinon, le risque serait que, plus tard, les jumeaux
ne puissent vivre l’un sans l’autre, qu’une blessure de l’un implique une
souffrance chez l’autre, mais aussi que la personnalité de l’un soit étouffée
par celle de l’autre.
CONSEILS
Défusionnez-les
Une trop grande proximité ou des relations trop fusionnelles peuvent
pousser frères et sœurs à se disputer dans le but inconscient de se décoller
mutuellement. Cela arrive quand les parents fusionnent eux-mêmes trop un
enfant avec son frère ou sa sœur, sous prétexte qu’ils ont une petite
différence d’âge ou par confort. Ils proposent aux deux enfants les mêmes
activités, les mêmes droits et obligations à la maison (un enfant plus âgé
devrait par exemple pouvoir se coucher plus tard que son puîné), leur
offrent des cadeaux similaires et ne font jamais rien avec un seul enfant. En
ce cas, il n’est pas trop tard pour dissiper cette fusion en adoptant une
éducation plus spécifique pour chaque enfant et en séparant frères et sœurs,
notamment lors des temps de loisirs. Quand vous les appelez ou que vous
leur communiquez des informations, y compris si elles concernent tous vos
enfants, nommez chacun par leur prénom au lieu d’utiliser un « vous »
collectif. Si c’est possible, chaque enfant dormira dans sa chambre
personnelle.
Donnez l’exemple
Des frères et sœurs qui se chamaillent en permanence imitent quelquefois
leurs parents qui se disputent sans cesse. En ce cas, la solution est bien sûr
de régler en profondeur les différends du couple ou à tout le moins de ne
pas les exposer aux enfants. Il convient aussi de rassurer les enfants sur la
solidité éventuelle du lien affectif au sein du couple malgré les conflits et
d’expliquer en quoi frère et sœur ne sont, de toute façon, pas un couple.
Règle d’or : Mettre de la distance entre frère et sœur pour mieux les
unir.
L’ENFANT DU MILIEU
COMMENTAIRE
CONSEILS
Responsabilisez-le
Souvent, c’est l’aîné qui essuie les plâtres et qu’on responsabilise le plus
au sein de la fratrie. Il est chargé pour toujours de montrer l’exemple. Aussi
est-il indiqué de faire partager cette tâche entre tous les enfants, y compris
le dernier. Que chaque enfant ait, par exemple, mission de veiller sur ses
frères et sœurs. Afin que l’enfant du milieu ne se sente pas obligatoirement
destiné à vie (et notamment professionnellement) à être le second.
Consacrez-lui du temps
Généralement, les parents sont plus conciliants, plus détendus et plus
présents avec le petit dernier. En effet, ils ont plus d’expérience, ils sont
moins anxieux et plus sûrs de leurs compétences parentales et profitent
davantage de celui qui sera leur dernier enfant. Entre le petit protégé de la
maman et l’aîné auquel le père qui se reconnaît consacre sa vigilance,
l’enfant du milieu peut se sentir négligé. Il n’est pas rare qu’il soit alors le
préféré d’un grand-parent ou d’une tante. S’il faut respecter et laisser toute
sa place à cet attachement, il importe aussi de dédier à l’enfant du milieu
autant de temps qu’aux deux autres. Chacun des deux parents doit
notamment lui consacrer un temps rien que pour lui. Et cela, quand bien
même il n’oserait pas le revendiquer ou que sa conduite ne poserait pas de
problèmes. En effet, les enfants qui réclament le moins d’attention ou qui
n’expriment pas de difficultés par un comportement problématique ne sont
pas ceux qui ont le moins besoin d’une attention parentale, y compris dans
le cadre d’activités informelles. Sinon, le risque est que ce type d’enfants se
sente peu important et peu digne d’affection tout au long de son existence
future.
Les parents qui projettent d’avoir un deuxième enfant craignent parfois les
réactions de leur premier-né. Et ils n’ont pas toujours tort…
COMMENTAIRE
Souvent, l’aîné ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un intrus qui menace
sa place dans le cœur de la maisonnée et de ses parents, même si certains
enfants attendent la naissance pour se faire une idée.
CONSEILS
Le bon moment
Vous vous demandez si, compte tenu de l’âge de votre aîné, c’est le bon
moment d’avoir un deuxième enfant. L’enfant âgé de 2 à 5 ans supporte
généralement mal l’arrivée d’un puîné, car il est en pleine période
œdipienne. Il est alors classique qu’il fasse porter sur le nouveau-né la
jalousie qu’il ressent vis-à-vis de tout ce qui lui « vole » l’amour de ses
parents. Pourtant, le meilleur moment pour faire un deuxième enfant reste
celui où les deux parents en ont envie.Chaque fratrie est unique et l’on ne
peut prévoir l’alchimie des ententes. Et au pire, deux frères et sœurs
peuvent grandir heureux même s’ils se jalousent, car ils font ainsi
l’apprentissage du partage. Une famille, c’est vivant : ne craignez pas de la
voir grandir.
Assez d’amour
Ne vous sentez pas coupable de vouloir imposer un petit frère ou une
petite sœur à votre aîné, puisque vous lui offrez une famille. D’ailleurs,
vous ne vous sentez pas coupable d’avoir imposé dès sa naissance un grand
frère ou une grande sœur à votre dernier né !
Vous craignez de ne pas avoir suffisamment d’amour pour deux enfants ?
N’hésitez pas à en parler à votre conjoint ou à vos parents qui vous
rassureront en vous disant qu’eux auront de l’amour pour dix ! Cette idée de
l’amour exclusif pour un enfant vient que l’on confond amour parental avec
amour conjugal ou amour exclusif qui ne peut être partagé. L’amour
parental ne se partage pas, mais il se démultiplie.
L’annonce
Attendez classiquement la fin du troisième mois de grossesse avant
d’annoncer à votre enfant l’arrivée d’un bébé dans la famille. Mais, si vous
commencez à en parler à votre entourage avant cette date, autant en aviser
également votre enfant, qui n’est pas sourd et qui de toute façon, surtout s’il
est jeune, pressent les changements internes chez sa mère sans en connaître
pour autant la raison. En outre, il est positif que l’enfant dispose du temps
de la grossesse pour se faire à l’idée.
Lors de l’annonce, dites les faits simplement : « Ton père et moi allons
peut-être avoir un nouvel enfant. Ce bébé sera ton petit frère ou ta petite
sœur. » Il ne faut pas en faire trop en théâtralisant l’annonce mais adopter
un ton léger, tendre et joyeux. Montrez-lui sur le calendrier la date prévue
de l’accouchement en lui précisant qu’on n’est jamais sûr. En fin de
grossesse, la mère se montrera rassurante sur son état, car il constatera
qu’elle est fatiguée, moins mobile, moins active. Dites-lui bien que vous
n’êtes pas malade.
Le têtard et la grenouille
Gardez-vous de parler de « bébé » avant la fin des six premiers mois,
mais de « futur bébé », voire d’« embryon » ou de « fœtus », qui ne sont pas
de vilains mots et dont le sens est facile à donner puisqu’il s’agit de
« presque bébé » ou de bébé en fabrication (la comparaison avec les têtards
et les grenouilles est parlante pour les enfants). Pourquoi cette précaution ?
En cas de grossesse interrompue, l’enfant sera beaucoup moins traumatisé.
Il faut savoir que les enfants peuvent se sentir responsables de l’arrêt d’une
grossesse pour peu qu’ils aient souhaité au fond d’eux que ce bébé rival ne
vienne pas au monde. Il sera alors plus simple de lui dire par exemple que
le bébé n’a pas pu être fabriqué complètement ou que l’embryon n’a pas
voulu devenir bébé.
Il n’est pas utile qu’il assiste aux échographies, d’abord parce qu’il s’agit
de l’intimité de sa mère, mais aussi parce que cela ne se passe pas toujours
comme on le souhaiterait. On pourra toujours lui montrer les clichés de
l’échographie quand la grossesse sera assez avancée pour être assuré qu’elle
sera menée à terme.
En cas de gémellité
Si vous attendez des jumeaux, vous êtes peut-être inquiets ; l’enfant
ressent alors votre angoisse. Mais pour lui, l’idée de deux bébés peut être
moins préoccupante que celle d’un enfant unique, car dans son esprit il
garde son statut d’enfant « unique ». Il pense que la rivalité existera d’abord
entre les jumeaux. Il peut s’imaginer partager les jumeaux avec ses parents
et répliquer à cette annonce comme Julia, âgée de 4 ans et demi : « C’est
bien, il y aura un bébé pour toi, maman, et le deuxième pour moi. »
Des bénéfices pour lui
Expliquez les changements qui seront opérés dans la maison si le futur
bébé arrive, comme l’emplacement du berceau ou le fait que maman restera
à la maison quelques mois après la naissance. Cette grossesse est aussi
l’occasion d’expliquer à un enfant comment se font les bébés. Ainsi, il
comprendra qu’il ne peut pas choisir le sexe du futur nouveau-né.
Dressez la liste de tous les bénéfices qu’il aura personnellement à devenir
grand frère ou grande sœur : il peut toucher le ventre de maman pour sentir
le futur bébé bouger, il profitera du congé maternité et éventuellement du
congé parental de son père, il aura droit à un cadeau pour la naissance de
son puîné, il apprendra en voyant son père ou sa mère se comporter avec le
bébé à être papa ou maman – un frère ou une sœur est toujours un atout
pour plus tard (plus une famille est grande plus elle est forte, comme une
équipe au sport). Enfin, il aura peut-être droit à un nouvel aménagement de
sa chambre.
Le bébé vient de naître, les réactions de l’aîné, qui était alors enfant unique,
sont variables, mais surtout évolutives au fil de sa prise de conscience que
ce nouveau-né est là pour longtemps…
CONSEILS
En cas de jalousie
Si votre aîné exprime sa jalousie, rassurez-le en lui disant, par exemple,
que tout se passe comme si, à l’arrivée de chaque enfant, un nouveau cœur
poussait chez chaque parent. Ajoutez que l’amour pour l’un des enfants ne
change en rien l’amour pour l’autre, qu’il ne s’agit certes pas du même
amour puisque chaque amour est unique, mais que l’un n’est pas plus
faible, ni plus fort que l’autre, mais qu’ils sont juste de couleurs différentes.
Dites-lui enfin qu’il a le droit d’être jaloux, qu’il ne sera pas obligé d’aimer
son ou sa puîné(e), mais qu’il n’aura jamais le droit de lui faire du mal, et
que ses parents l’en empêcheront toujours comme ils ont toujours empêché
qu’on lui fasse du mal à lui. Si sa jalousie persiste, vous pouvez toujours lui
expliquer qu’il a pu être enfant unique un temps, alors que le petit dernier
qui doit partager son foyer et ses parents dès sa naissance ne connaîtra
jamais ce statut. Ne lui collez pas une étiquette de jaloux publiquement, car
le risque est alors qu’il se l’approprie. S’il n’a de cesse de critiquer le bébé,
ne le grondez pas, dites-lui simplement de ne pas le faire en présence du
bébé. Mais ne le laissez pas seul avec lui et interdisez-lui de lui faire du
mal.
CONSEILS
Protégez l’aîné
S’il peut vous accompagner dans le projet, il ne faut rien lui imposer dans
ce domaine. D’autre part, être un partenaire actif du projet ne signifie pas,
bien sûr, qu’il pourra choisir l’origine, ni l’enfant qui sera adopté. S’il peut
venir avec vous à l’étranger, il n’est pas indispensable qu’il assiste dans les
établissements visités à des situations douloureuses ou angoissantes.
Adopter un enfant entraîne une importante dépense d’énergie pour les
parents. Veillez cependant à en conserver pour vous occuper de l’aîné, afin
qu’il ne se sente pas trop délaissé.
Autorisez l’aîné à manifester ses inquiétudes ou sa jalousie, comme lors
de la naissance d’un frère ou d’une sœur biologique. Généralement, un
enfant biologique est moins jaloux vis-à-vis d’un frère ou d’une sœur
adopté que d’un enfant naturel. Mais, à l’inverse, une fois que le nouvel
enfant est présent, l’aîné se sent plus légitime et peut le faire sentir. Il faudra
du temps et des paroles claires pour l’aider à apprendre peu à peu l’égalité
et la fraternité.
CONSEILS
Expliquez
En cas de fausse couche tardive, vous pouvez dire que le fœtus n’a pas
voulu ou n’a pas pu devenir un bébé ou comme Françoise Dolto le disait,
que « le bébé n’a pas voulu naître ». L’intérêt de donner un rôle actif au
fœtus est d’éviter de laisser supposer que le responsable de cette disparition
serait la mère (qui l’aurait dévoré dans l’imaginaire de l’enfant) ou l’aîné
lui-même (s’il a souhaité que le bébé ne naisse pas).
Ne vous formalisez pas de réactions négatives de l’enfant, du type « de
toute façon je n’en voulais pas » ou de la relative indifférence qu’il
manifeste. Elles n’indiquent parfois qu’une protection de surface.
Si l’enfant demande ce que l’embryon est devenu, répondez si vous êtes
croyants qu’il s’est transformé en ange. S’il a été enterré, informez-en
l’enfant. Dans le cas de fausse couche précoce, dites par exemple qu’il a
rejoint la mer et qu’il est peut-être devenu un petit poisson.
En cas d’interruption médicale, dites que le fœtus ne pouvait pas devenir
un bébé normal ou qu’il ne pouvait pas vivre et que les médecins ont dû le
retirer.
Soutenir la mère
L’accompagnement de l’enfant se fait parallèlement à celui des parents et
en particulier de la mère. Il est bien entendu essentiel que sa souffrance soit
reconnue et qu’elle soit accompagnée par un spécialiste si besoin. En effet,
un syndrome post-traumatique ou une dépression plus ou moins larvée sont
possibles. Le risque est un enkystement du deuil qui n’est pas élaboré. Tout
se passe alors comme si la mère vivait avec un fantôme en elle. L’enfant
peut alors s’identifier à ce fantôme, ce qui ralentira son développement
psychique ou le conduira à développer des troubles spécifiques tels qu’une
anorexie. Il peut aussi réagir en affichant un comportement perturbateur
pour fuir la dimension mortifère qu’il pressent ou pour servir d’électrochoc
à sa mère. Ainsi, certaines pseudo-hyperactivités apparaissent chez l’enfant
après une grossesse interrompue insuffisamment reconnue et prise en
charge.
La jalousie s’exprime le plus souvent à l’égard d’un puîné, mais elle existe
aussi vis-à-vis d’un frère ou d’une sœur plus âgé.
COMMENTAIRE
Le sentiment de jalousie fait partie des émotions courantes chez l’être
humain. Si les parents doivent se montrer compréhensifs face à la jalousie
de leur enfant, ils ne doivent pas tolérer les manifestations d’agressivité
physique ou verbale de cette émotion. La jalousie peut apparaître dès le plus
jeune âge. L’enfant supporte mal de ne pas être en permanence au centre de
l’attention d’un de ses parents ou de ses deux parents. L’existence de cette
jalousie ne doit pas vous empêcher d’imposer un frère ou une sœur à votre
enfant de crainte de le rendre jaloux. La fratrie est en effet un cadre qui
apprend à réguler ce sentiment négatif pour soi et autrui au profit du
développement d’un sentiment de fraternité.
CONSEILS
Ne mentez pas
Valorisez chaque enfant sans pour autant dénigrer son frère ou sa sœur
quand votre enfant se compare à lui. Certes, son frère est meilleur au foot
que lui, mais beaucoup d’autres garçons sur cette planète sont également
très bons en foot et il n’en est pas jaloux pour autant. Aidez-le à se
découvrir des qualités, à renforcer sa confiance en lui sans nier la réalité.
S’il a des difficultés en classe, inutile de lui faire croire le contraire ; en
revanche, valorisez sa capacité à progresser et ses compétences en d’autres
domaines.
Avoir une sœur ou un frère porteur d’un handicap peut avoir une influence
sur le quotidien de votre enfant comme sur son devenir.
COMMENTAIRE
Un enfant porteur d’un handicap, qu’il soit puîné ou aîné, peut susciter
un sentiment de jalousie de la part d’un frère ou d’une sœur. En effet, bien
que cela soit justifié, il bénéficie aux yeux de sa fratrie, de plus de temps et
d’attention. Le ressentiment suscité par un frère ou une sœur, cause de
nombreux soucis pour les parents, et dont la vie influence grandement le
quotidien de la famille, est courant. L’enfant peut aussi ressentir de la honte
vis-à-vis de ses camarades de classe ou encore un sentiment de culpabilité
parce qu’il a des compétences que son frère ou sa sœur ne possède pas.
Cependant, surtout quand il atteint l’âge de raison, l’enfant va
habituellement retenir ses émotions négatives. Afin de ne pas ajouter de
problèmes supplémentaires à ses parents qui ont suffisamment de soucis en
raison du handicap de son frère (ou de sa sœur), il va aussi fournir
d’importants efforts afin de paraître toujours aisé à satisfaire et jamais
plaintif. Les sentiments négatifs, s’ils sont trop réfrénés ou interdits
d’expression – notamment quand ils sont associés à une responsabilisation
trop poussée de la part de parents débordés –, peuvent se traduire par des
symptômes tels que des difficultés scolaires, des troubles du comportement,
des maladresses ou des problèmes de santé physique d’origine psychique
(psycho-somatisation).
Bien sûr, un enfant porteur d’un handicap offre aussi à ses frères et sœurs
une formidable leçon de vie, leur permet de relativiser un certain nombre
d’obstacles possibles dans l’existence, les aide à grandir en les
responsabilisant. Il leur enseigne aussi la définition du mot « humanité »
comme un espace commun à tous, que l’on soit porteur de handicap ou pas.
CONSEILS
Liberté d’expression
Invitez votre enfant à dire ce qu’il a sur le cœur : ses joies comme ses
craintes, ses sentiments éventuels de gêne, de culpabilité voire de colère
vis-à-vis de la situation ou de son frère handicapé. Gardez-vous
évidemment de porter des jugements négatifs sur ses propos et cherchez si
besoin à le soulager.
Détachez-le !
Certains enfants vont d’eux-mêmes se comporter comme des petits
parents à l’égard de leur frère ou sœur handicapé. Ils peuvent aussi formuler
à l’extérieur de la famille des revendications sur le statut des handicapés
dans la société. Une telle attitude ravit généralement l’entourage. Il importe
cependant de veiller que la situation de handicap dans la fratrie ne devienne
pas la raison d’être de votre enfant. Réfrénez son engagement pour lui
permettre d’investir d’autres domaines d’affirmation.
Dès qu’il a mal quelque part ou qu’il attrape une simple infection virale,
votre enfant imagine qu’il est victime d’une maladie grave au point que
vous vous demandez comment rassurer cet hypocondriaque en herbe.
COMMENTAIRE
L’hypocondrie est avant tout un état d’anxiété qui se fixe sur la santé
physique. Il n’est pas rare que l’enfant compte parmi ses ascendants une
personne hypocondriaque ou bien un parent complice dans le sens où il
s’alarme de ses moindres problèmes de santé.
Il arrive aussi que cette hypocondrie exprime le besoin régressif de
s’assurer l’attention de l’entourage sur le fonctionnement corporel, ce qui
ramène l’enfant à la période du nourrisson où les besoins physiologiques et
les soins corporels étaient assurés par les parents et tenaient une grande
place.
Parfois, il s’agit d’enfants évoluant dans un univers familial où la parole
circule peu, où les émois s’expriment essentiellement par un recours
corporel et où les réponses aux troubles sont essentiellement physiques
(fessées ou embrassades).
CONSEILS
Pas de rejet
Ne vous moquez pas des inquiétudes de votre enfant et ne réagissez pas
en le rejetant ou en le traitant de « malade imaginaire ». Ses pronostics, qui
apparaissent absurdes, dissimulent une véritable angoisse.
Enseignement médical
Surfez sur la crainte anxieuse de votre enfant pour lui enseigner le
fonctionnement du corps humain, par exemple à partir d’ouvrages sur le
sujet destinés à la jeunesse. Les maladies guérissables et leurs traitements
pourront également faire l’objet d’une instruction adaptée à l’âge de
l’enfant. Le médecin généraliste ou le pédiatre participeront ponctuellement
à cette transmission rassurante d’informations. L’enfant prendra appui sur
ce savoir pour mettre en place des mécanismes de défense comme la
rationalisation contre ce type d’angoisses.
Libérez la parole
Derrière l’hypocondrie se cachent souvent des questions existentielles
non formulées sur la mort, la sexualité, mais aussi la difficulté à assumer
une autonomie corporelle. Favorisez la mise en mots des ressentis, des
inquiétudes, mais aussi des joies. Bref, aidez votre enfant à exprimer
autrement que par le corps ses différentes émotions. En plus de la parole,
favorisez chez lui tous les modes d’expressions artistiques tels que le
dessin, le modelage, le collage, la musique, le mime, le jeu théâtral…
COMMENTAIRE
CONSEILS
Informez l’enfant
Pour limiter les interprétations possibles par l’enfant de l’origine de sa
maladie, il importe de lui expliquer avec des mots adaptés à son âge les
causes et les mécanismes de celleci. À mesure qu’il grandit, l’explication
pourra devenir plus précise. Aidez-vous de livres, mais surtout du pédiatre.
L’enfant sera un partenaire actif de ses soins, à la condition qu’il ne se sente
pas trop responsable des éventuelles aggravations ou rechutes. C’est un
partenaire, mais ses soins restent d’abord sous la responsabilité de l’équipe
de soignants et en second lieu des parents.
Annoncer la mort d’un proche fait partie des épreuves de la vie. Tout
parent aimerait épargner son enfant du chagrin du deuil. Mais lui cacher
cette nouvelle ne serait pas lui rendre service. Le décès d’un proche est au
contraire l’occasion de lui enseigner le cycle de la vie.
COMMENTAIRE
Les adultes que nous sommes ont une idée de ce que la mort représente,
mais il est parfois malaisé de trouver les mots justes pour en parler à un
enfant. Car la mort est à la fois un concept, immatériel et universel, et une
réalité singulière, bien concrète, lorsqu’un être aimé meurt. L’émotion qui
entoure l’événement complique encore la tâche.
Les conceptions de la mort diffèrent selon l’âge de l’enfant et le mot ne
suscite pas la même appréhension que chez l’adulte, surtout si l’enfant n’a
jamais été confronté à une disparition antérieurement. Avant l’âge de 2 ans,
l’enfant n’a aucune idée de la mort : il ne peut pas se la représenter. Elle le
laisse donc plutôt indifférent. Entre 3 et 6 ans, la mort lui apparaît comme
un état provisoire et réversible ; elle ne s’oppose pas à la vie. Après l’âge de
6 ans, la représentation de la mort devient plus concrète : l’enfant l’associe
à l’image des cimetières et des tombeaux. Il la personnifie sous les traits
d’un squelette par exemple. Elle devient plus effrayante. Il comprend
qu’elle est irréversible et définitive. À partir de l’âge de 9 ans, il acquiert
une vision plus abstraite de la mort, qui est davantage philosophique et
métaphysique.
CONSEILS
Lui annoncer le décès dès que possible
La tentation est grande de communiquer à l’enfant l’information le plus
tard possible pour retarder sa souffrance. Mais taire l’événement ne modifie
pas la réalité et ne préserve pas l’enfant des conséquences de ce qui est
arrivé. Il serait naïf de croire que l’enfant ne souffre pas de ce qu’on ne lui
dit pas. L’enfant ressentira un émoi autour de lui et en éprouvera de
l’incompréhension et de l’inquiétude. Il peut aussi recueillir une
information qui risque d’être mal interprétée et penser : « Qu’est-ce que j’ai
pu faire pour qu’ils semblent tristes ou fâchés et ne m’en parlent pas ? »
Faites-le participer aux rites funéraires quel que soit son âge
Les rites funéraires occupent une place fondamentale pour l’être humain
dans son rapport à la mort. Psychologiquement, ils jouent un rôle essentiel
dans l’acceptation du décès et le processus de deuil. Ils représentent une
confirmation de ce qui est advenu, limitant ainsi le risque de déni. C’est
l’occasion de dire adieu au mort et à tout ce qu’il ne sera plus possible de
vivre avec lui. Ils permettent une mise en commun de la peine qui limite le
sentiment de solitude qui accable les personnes endeuillées. Il ne serait pas
juste de priver l’enfant de son utilité. Vous pourrez lui expliquer au
préalable le déroulement de la cérémonie et le prévenir qu’il risque de voir
ses proches pleurer ou montrer leur chagrin bruyamment. Veillez à respecter
sa fatigue ou son malaise (agitation, envie d’aller jouer ailleurs) ; ceux-ci
signaleront l’heure de mettre un terme à sa participation.
COMMENTAIRE
Votre inquiétude repose probablement sur l’hypothèse que ces jeux
risquent de rendre votre enfant agressif et de lui faire prendre goût à ces
armes au point que, plus tard, il remplacera ses jeux par de vraies armes.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas en interdisant leur usage que vous vous
assurerez d’avoir un enfant pacifique. Si l’enfant joue avec un pistolet, c’est
qu’il cherche justement à réguler son agressivité. En effet, les jeux de
combats, notamment avec ses frères ou son père, permettent de canaliser
l’agressivité, notamment les rivalités masculines au sein de la maisonnée.
Rassurez-vous : le fait qu’il aime les pistolets ne fera pas de lui un criminel.
D’ailleurs, le principe même du jeu est de faire « pour de faux » les choses
interdites et de ne pas les faire « pour de vrai ». En revanche, si vous lui
interdisez de s’exprimer dans le jeu, il risquerait, si cet interdit était
permanent, de vivre votre intervention comme un refus de l’affirmation de
son identité sexuée. Il pourrait aussi retourner son agressivité contre lui ou
devenir inhibé.
Laissez-le jouer
Les jeux de pistolet sont l’intégration symbolique et imaginaire de son
corps sexué et de ses futures compétences sexuelles. Il lance, il tire, il
projette, en réalité comme dans l’imaginaire, car il exprime par le jeu les
pulsions génitales qui sont les siennes. Accepter de lui acheter des jeux de
guerre ne vous empêche pas de lui offrir des jeux plus élaborés, par
exemple des jeux vidéo qui favorisent notamment les résolutions
d’énigmes.
Enseignez-lui les lois
Montrez-lui que dans la vraie vie, on peut régler ses conflits par le verbe
sans combat physique. Informez-le que la loi n’est pas la loi du plus fort.
Enseignez-lui les interdits fondamentaux de l’espèce humaine qui
comprennent notamment l’interdiction du meurtre.
COMMENTAIRE
CONSEILS
En cas de refus
Si les parents y sont opposés, il importe qu’ils donnent les véritables
raisons de leur refus : contraintes que représente un animal, phobies,
salissures, tristesse antérieure causée par la mort d’un animal familier.
Une autre raison légitime est la prudence indispensable relative au
caractère potentiellement dangereux de certains animaux pour les jeunes
enfants, les chiens en particulier, mais aussi certains chats, ou d’autres
animaux non domestiques que l’on trouve de plus en plus au domicile de
particuliers (serpents, furets, araignées). Il est recommandé d’éviter la
présence d’un mammifère si vous avez un enfant de moins de 2 ans. De
plus, quel que soit l’âge de l’enfant, vous ne devez pas adopter un chien
d’une race considérée comme dangereuse. Ne laissez jamais un jeune enfant
seul avec un chien et faites vacciner votre animal.
Si un parent refuse la présence d’un mammifère en raison des contraintes
(besoins, vacances), le compromis peut être d’adopter un animal en cage
(oiseau, hamster, cochon d’Inde) ou des poissons.
CONSEILS
Pas de comparaison
N’attisez pas les rivalités au sein d’une fratrie en incitant votre enfant à
prendre modèle sur son frère ou sa sœur, car cela nuira à leur relation et fera
croire à l’enfant que vous avez des préférences. Adressez-vous à chacun des
enfants individuellement, n’hésitez pas à leur répéter à chacun la même
consigne ou remarque, car si vous vous adressez au groupe, l’attention est
moindre et chaque individu se sent moins responsabilisé.
Patience et répétition
L’éducation, c’est la répétition. Ne paniquez pas et ne vous énervez pas si
votre enfant semble ne pas intégrer vos consignes tout de suite. C’est
normal, surtout lorsqu’il est âgé de 3 ou 4 ans. Il fait un ou deux coups pour
voir, puis il essaie à nouveau avec d’autres adultes pour vérifier que la règle
ne varie pas selon les personnes présentes. Soyez aussi conscient qu’il est
difficile pour les petits d’homme d’accepter les frustrations dont ils ne
perçoivent pas d’emblée les bénéfices. Tenez bon, restez cohérent, prenez
votre temps jusqu’à ce que votre enfant fasse ce qui est demandé, quitte par
exemple à partir de la maison en retard.
Faites diversion
Pendant qu’il pique une crise parce que vous lui avez dit « non », rien ne
vous interdit de l’aider à s’apaiser en lui disant des choses gentilles, en lui
parlant de ce qu’il a réussi à faire la veille ou en évoquant les activités
sympathiques qui l’attendent le lendemain. Il est utile, sur des points
mineurs, de négocier (pour lui apprendre à le faire plus tard) mais aussi, de
céder quelques fois, ne serait-ce que pour lui montrer qu’il lui est possible
de céder à son tour.
Faites-lui plaisir
La vie ne doit pas être une succession de contraintes. C’est parce qu’elle
sera émaillée de bons moments que l’enfant verra l’intérêt de vous obéir.
Même s’il mérite des reproches, essayez de lui faire autant de compliments
et soulignez chacun de ses progrès. Vos reproches en seront d’autant plus
efficaces.
Enchantez le quotidien
Certaines contraintes peuvent aussi se transformer en plaisirs selon la
façon dont on les présente. Ainsi, le ménage quand on le fait à plusieurs, en
musique, voire en étant déguisé, peut passer pour un moment de fête.
Donnez des tâches à chaque enfant à tour de rôle, comme autant de
responsabilités, de « métiers », et non pas de corvées.
Règle d’or : Obéir ce n’est pas se soumettre à un parent, c’est
apprendre à vivre en société.
COMMENT PUNIR MON ENFANT ?
COMMENTAIRE
Avant de punir un enfant, vous devez être certain qu’il a bien compris la
consigne. La demande sera renouvelée afin de montrer votre exigence. S’il
refuse clairement d’obéir, ne faites pas comme si de rien n’était. Vous
pouvez alors lui laisser deux minutes pour qu’il réfléchisse après lui avoir
signifié qu’il encourt une punition. Ce temps lui permettra aussi de justifier
éventuellement son attitude et vous aidera à retenir votre colère, si vous
avez tendance à être violent et impulsif.
CONSEILS
Soyez juste
Si les punitions sont adaptées à l’âge de l’enfant, elles ne doivent pas
varier d’un sexe à l’autre. Et un enfant sage qui fait une bêtise à titre
exceptionnel ne sera pas plus puni que son frère qui en fait si souvent qu’on
finit par tolérer de sa part des attitudes que l’on reprocherait à l’enfant plus
sage. Le juge c’est vous, ce n’est pas à l’enfant de choisir ses punitions ;
cela relèverait d’une forme de perversion. Les personnes à qui vous
déléguez votre autorité provisoirement, par exemple les grands-parents
auxquels vous confiez votre enfant, peuvent donner une punition, mais vous
êtes en droit de la lever si elle vous paraît disproportionnée car ce sont les
parents qui détiennent l’autorité parentale.
N’oubliez pas les récompenses !
Il n’est jamais interdit de pardonner si la faute est mineure ou si elle est
avouée ou en partie réparée. Donner des punitions implique de savoir
récompenser si l’enfant se comporte bien. Si votre enfant est plutôt
désobéissant, il est intéressant d’établir un tableau de récompenses
comprenant quelques exigences difficiles à obtenir et d’octroyer un bon
point pour chaque jour où cette exigence est remplie (par exemple se laver
les dents sans qu’on ait à le lui demander dix fois). Un certain nombre de
bons points permettront d’obtenir un cadeau.
Votre enfant respecte les règles que vous lui imposez et ne fait pas de
grosses « bêtises », mais il se montre peu coopératif quand vous lui
demandez de faire quelque chose dont il ne voit pas l’intérêt immédiat.
CONSEILS
Insistez
N’ayez pas peur de répéter votre demande plusieurs fois dans la journée
ou la semaine. L’insistance permet d’obtenir des résultats. Ainsi, il est
classique de dire que si l’enfant goûte six fois un aliment, la chance qu’il
finisse par l’aimer devient significativement importante. D’une manière
générale, insistez au moins six fois !
Trouvez un allié
Si une autre personne dans l’entourage de l’enfant – un parent, un ami de
la famille ou un voisin – exprime la même attente que vous ou invite
l’enfant à répondre favorablement à votre demande, cela multiplie les
chances d’obtenir ce que vous voulez. En effet, le soutien d’un tiers ajoute
une pression sociale à ce qui n’apparaît que comme une demande
d’individu à individu. Dès que vous triangulez la relation, l’enfant quitte le
face-à-face qui pourrait lui faire croire qu’il est votre égal. Si les alliés sont
pluriels, la méthode est encore plus efficace, car l’enfant risque alors un
vécu d’exclusion s’il ne se montre pas coopératif. À l’inverse, si c’est
l’ensemble de la fratrie qui se montre peu coopératif, adressez-vous
individuellement à chacun de ses membres et non au groupe dans sa totalité.
Le cadeau bonus
Comme dans les réclames publicitaires, un grand facteur de motivation
est le bénéfice supplémentaire que l’achat doit procurer – le cadeau dans le
baril de lessive, le parking gratuit pour l’achat d’un appartement ou les trois
premiers mois offerts pour un abonnement. Faites comme les publicitaires
en laissant entendre à votre enfant que vous ferez quelque chose d’agréable
pour lui, sans que cela soit systématiquement matériel.
Votre enfant peut mentir pour éviter d’être grondé, pour obtenir un
bénéfice, mais aussi sans raison apparente.
COMMENTAIRE
S’il est âgé de 3 à 6 ans, il est normal que l’enfant use du mensonge.
Dans un premier temps, il ne fait pas encore la part des choses entre ses
souhaits, son imaginaire et la réalité. Ensuite, il découvre grâce aux
mensonges, la possibilité de s’émanciper mentalement de ses parents.
Réaliser que ces derniers ne lisent pas dans ses pensées correspond à une
étape fondamentale de son autonomie psychique. On différencie
classiquement les mensonges compensatoires où l’enfant s’invente ce qui
lui fait défaut pour mieux supporter une frustration et les mensonges
utilitaires faits pour avoir un bénéfice ou éviter une punition. Ce n’est qu’à
partir de 6 ans, que l’enfant, grâce à l’éducation qu’il reçoit, intègre
l’interdit du mensonge. Si quelques mensonges utilitaires peuvent persister
au-delà de 7 ans, un enfant qui ment souvent doit vous amener à vous
interroger sur les origines de cette conduite.
CONSEILS
Un besoin d’affection
Rassurez-le. Les mensonges indiquent parfois des troubles anxieux
généralisés. L’enfant craint, à tort ou à raison, des réactions négatives
disproportionnées de son entourage et de ses parents en particulier, s’il fait
une erreur ou une bêtise. Un enfant qui souffre de carences affectives, d’un
manque de reconnaissance parentale ou qui évolue dans un univers marqué
par des secrets de famille peut s’inscrire en conséquence dans des
mensonges pathologiques à répétition, voire évoluer vers la mythomanie.
COMMENTAIRE
Le bégaiement peut débuter dès l’âge de 3 ans. Il touche davantage les
garçons, surtout entre l’âge de 2 et 4 ans. Attention à ne pas confondre le
bégaiement d’un enfant qui a acquis le langage avec les hésitations et le
manque d’assurance d’un enfant plus jeune qui commence à parler.
Il existe des familles de bègues, ce qui laisse supposer que, pour certains
bégaiements (un tiers selon les études), il existe une forte composante
héréditaire. Cependant, un bégaiement peut survenir brutalement dans une
famille, notamment à l’occasion d’un événement de vie à forte charge
émotionnelle.
Indépendamment de toute prise en charge, il arrive que le bégaiement ait
un caractère provisoire et disparaisse de luimême apparemment – des
changements d’environnement ont pu se produire sans que le lien de cause
à effet n’ait été remarqué.
Sur un plan psychologique, il n’est pas rare de constater que les enfants
qui bégaient investissent le verbe d’une forte puissance et craignent souvent
de blesser autrui en usant de la parole d’où une rétention apparente de celle-
ci.
CONSEILS
Patience et compassion
S’énerver ou mettre la pression sur votre enfant pour qu’il fasse des
« efforts » ne sert à rien ; c’est au contraire stressant pour l’enfant et contre-
productif. En effet, plus l’enfant sent une pression de son entourage, plus le
bégaiement s’aggrave. Laissez à l’enfant qui bégaie le temps de s’exprimer
et veillez, si la fratrie est nombreuse, que chaque enfant ait le temps et
l’espace pour s’exprimer.
Repérez l’événement
Cherchez un éventuel facteur déclenchant (naissance d’un puîné,
déménagement, changement de classe) afin de tenter de désamorcer le
stress occasionné.
Relaxation
Les méthodes de relaxation destinées aux enfants, comme le yoga, sont
bénéfiques. L’hypnose faite par un pédopsychiatre ou un psychologue pour
enfant donne aussi des résultats intéressants.
Rassurez l’enfant
Une anxiété de fond déclenche ou entretient un bégaiement. Veillez à
créer autour de l’enfant un climat serein et à limiter certaines exigences
intempestives, qu’elles soient imposées par l’entourage ou par l’enfant lui-
même s’il est trop perfectionniste. Renforcez la confiance en soi de votre
enfant en valorisant ses réussites.
Orthophonie
La prise en charge par un orthophoniste sur prescription médicale
permettra une éducation du débit verbal avec restructuration de la
production de parole en l’aidant à diminuer sa vitesse d’élocution et à poser
ses sons avec douceur.
Le stress n’est pas l’apanage des adultes : il existe aussi chez l’enfant.
Autrefois, les enfants connaissaient aussi sûrement le stress, mais
aujourd’hui, ils sont victimes de facteurs de stress nouveaux ou renforcés.
COMMENTAIRE
CONSEILS
La journée, mais surtout le soir, les monstres, les fantômes, les vampires ou
les voleurs terrorisent votre enfant. Il sait bien que ça n’existe pas et que les
voleurs ne peuvent rentrer dans la maison, mais la raison n’est pas assez
forte pour apaiser ses angoisses.
COMMENTAIRE
Il arrive que l’enfant ait souffert, plus jeune, de séparations excessives ou
de parents aux prises avec des difficultés personnelles les rendant
psychiquement ou affectivement peu disponibles pour lui, ce qui a
provoqué un défaut de sécurité interne.
Chez les jeunes enfants (3 à 6 ans), les transformations psychologiques
intérieures, l’intégration de la culpabilité ou les conflits œdipiens expliquent
la plupart de ces peurs imaginaires. Elles concerneraient environ 75 % des
enfants de cet âge tandis que moins d’un enfant sur dix reconnaît avoir peur
des monstres à l’âge de 6 ans.
L’enfant va projeter ses propres sentiments de révolte ou d’agressivité,
qu’il gère difficilement, sur ces créatures. J’ai constaté que le grand
méchant loup était alors un peu luimême. Ce sont donc souvent des parties
de son inconscient qui l’effraient.
En revanche, chez le grand enfant, jusqu’alors serein, l’apparition de ce
type de peurs peut signifier des difficultés dans la réalité (problèmes à
l’école, conflits parentaux, maladie d’un proche). Enfin, le sentiment
d’insécurité chez l’enfant n’est parfois que le reflet d’un sentiment
équivalent chez l’un des parents et la prise en charge doit alors aussi
concerner le parent en question.
CONSEILS
Ni dramatisation ni surprotection
Il ne s’agit pas d’ignorer ces peurs. Acceptez-les comme des
manifestations qui font souvent partie du développement normal de l’enfant
et ne vous en alarmez pas. Une angoisse excessive de votre part ne ferait
que renforcer les peurs. Si les peurs assaillent votre enfant le soir, n’invitez
pas celui-ci à dormir dans votre lit. Il est préférable de revenir le voir dans
son lit pour le tranquilliser, car c’est en lui qu’il doit trouver le moyen de se
rassurer autrement que par un corps à corps physique avec un tiers. Veillez
à ce qu’il ne regarde pas des programmes télévisés ou des films susceptibles
d’alimenter ses angoisses. Racontez-lui des histoires où les monstres ne
sont pas si méchants et où le héros triomphe des créatures.
Libérez l’expression
Rassurer votre enfant ne signifie pas le faire taire. Encouragez-le au
contraire à exprimer ses peurs sans qu’il craigne d’être ridicule. Proposez-
lui de raconter verbalement, en dessin ou avec des jouets ses « fantasmes »
de monstres afin de les maîtriser mentalement. Mais veillez à prêter autant
attention à votre enfant quand il est serein que lorsqu’il a peur. En effet,
votre intérêt pour lui ne doit pas se manifester uniquement quand il est
angoissé.
Rationalisation
Même si le raisonnement est loin de suffire pour contrer les peurs
imaginaires, il est nécessaire de dire à l’enfant que les créatures imaginaires
n’existent que dans son esprit et ne peuvent lui nuire dans la réalité.
Expliquez l’origine du bruit qui fait peur. Faites le lien entre le cauchemar
qui revient avec un souci ou une dispute dans la journée susceptible de
générer une peur le soir. Il importe en tout cas de lui dire, surtout si c’est
vrai, que vous ne craignez pas ces monstres de toutes sortes ; c’est une
façon de lui dire que vous êtes prêt à affronter son inconscient.
COMMENTAIRE
Au-delà de 3 ans, les peurs se dissipent peu à peu, mais parfois des peurs
handicapantes, pouvant aller jusqu’à la phobie persistante, se maintiennent.
Dans la phobie, la peur est présente également en l’absence de l’animal. Sa
simple représentation, voire son évocation sont suffisantes pour susciter une
angoisse très vive que l’on peut difficilement raisonner.
Les peurs ou les phobies d’animaux les plus fréquentes chez l’enfant sont
celles des araignées, des serpents, des oiseaux ou des chiens. Les peurs
concernant les insectes ou les reptiles sont souvent partagées par les adultes.
Elles reposeraient, selon certaines hypothèses, sur une composante
génétique remontant à nos ancêtres vivant à l’époque préhistorique en
raison de la dangerosité de ces espèces. Mais la transmission se fait souvent
directement d’un parent par l’intermédiaire de ses mises en garde ou
simplement émane de l’enfant qui va s’identifier au tempérament et à la
phobie du parent en question. Le traitement de la peur de l’enfant passe
alors par celui du parent.
CONSEILS
Un discours positif
Indépendamment du discours des parents, si l’enfant entend dire que les
chats sont hypocrites et méchants, il sera enclin à les craindre. En ce cas,
grâce à l’information et au raisonnement, vous pouvez relativiser ses
craintes et aider l’enfant à repérer le caractère de dangerosité des animaux.
La fréquentation d’un chat particulièrement câlin soutiendra vos propos de
réassurance. Ne grondez pas enfant qui a peur même si sa peur paraît
absurde. Évidemment, ne vous moquez pas de lui non plus. Ne le forcez pas
à caresser l’animal, mais ne couvrez pas non plus l’enfant apeuré de câlins
afin de ne pas induire des bénéfices secondaires de la peur. Évitez de vous
focaliser sur cette peur et d’en faire un sujet de conversation familiale.
Prêtez la même attention à l’enfant en dehors de ses peurs. Racontez-lui des
histoires où l’animal est un héros positif. Évitez évidemment des propos tels
que : « Si tu n’es pas sage, le loup te mangera », car du chien au loup il n’y
a qu’un pas pour l’enfant.
Désensibilisez
Ne forcez pas l’enfant à s’exposer à l’animal qui l’effraie sinon
l’intensité de l’angoisse alors ressentie renforcera la phobie ultérieurement.
En cas de véritable phobie handicapante, une désensibilisation est possible ;
mais elle se fera très progressivement. Parlez-en avec l’enfant, invitez-le à
dessiner l’animal, montrez-lui des images photographiques, puis des images
vidéo avant de lui faire rencontrer l’animal à distance puis de plus en plus
près.
COMMENTAIRE
Au pire, c’est une véritable phobie (hydrophobie) qui envahit l’enfant
provoquant des pleurs dès que l’on s’approche avec lui d’un plan d’eau. Il
arrive, rarement, que la crainte de l’eau aille jusqu’à rendre la douche ou le
bain pénibles. Mais le plus souvent, il s’agit d’une simple peur des étendues
d’eau qu’il est possible d’apprivoiser.
CONSEILS
Conduites à tenir
Si un parent est lui-même hydrophobe, le traitement de l’enfant passera
par celui du parent. Un parent trop protecteur peut créer une phobie de l’eau
chez un enfant qui vivrait toute étendue d’eau comme un lieu dangereux.
Racontez à votre enfant des histoires positives se déroulant dans des
univers marins. Faites du bateau avec lui. Formez-le à la connaissance de
l’univers des animaux sousmarins.
Ne forcez pas un enfant qui se méfie de l’eau à entrer dans la mer ou
dans la piscine. Ne l’arrosez pas non plus par surprise. Ne vous moquez pas
de lui et ne laissez pas les autres enfants se moquer de lui. Favorisez les
lieux de vacances comportant de petites étendues d’eau, peu profondes, et
d’une température élevée (le froid rebute parfois autant que l’eau).
Baignez-vous devant lui à la plage ou à la piscine ; il restera au bord,
avec un gilet gonflable au cas où il serait tenté de vous rejoindre.
Une fois que l’enfant a accepté de pénétrer dans l’eau, ne l’obligez pas à
y faire des activités utiles en vue de lui apprendre à nager notamment.
Laissez-le librement, à son rythme, apprivoiser ce nouvel élément. Il peut
par exemple rester sur le bord de la plage à y faire des barrages ou des
canaux dans le sable. En revanche, félicitez-le chaque fois qu’il se montre
entreprenant.
Les jeux de baignoire sont un bon préalable avant les jeux de piscine.
Si la peur persiste ou devient vraiment handicapante, consultez un
spécialiste. Il lèvera les éventuelles causes profondes – la peur de l’eau est
parfois une peur de substitution (comme cet enfant qui craignait de revenir
in utero ou cet enfant très anxieux qui craignait de s’y diluer) – ou fera un
travail de désensibilisation (exposition progressive en pensée).
CONSEILS
Prenez-le au sérieux
Écoutez son discours sans railleries, ni dramatisation. Montrez-vous
rassurant. Imaginez avec lui les moyens pour prévenir le pire et inventez
des solutions pour la planète. Évoquez ce qui se passe dans le monde
comme les différents types de mobilisations qu’elles soient le fait des
gouvernements, des associations ou des instances internationales. S’il est
très préoccupé, tenez un discours rassurant, en lui montrant des exemples
positifs où la nature se porte bien dans son environnement proche où à
distance. Une colonie de vacances sur le thème de la nature lui permettra de
rencontrer des camarades qui ont le même centre d’intérêt que lui.
Rendez-le actif
Aidez-le à passer du général au particulier en lui enseignant ce qu’il peut
faire à son niveau, par exemple en ne fumant pas lorsqu’il sera plus grand
ou en réalisant le tri des ordures. Il se sentira moins démuni et moins passif
par rapport à ce qu’il vit comme une menace. Aidez-le à se projeter dans
l’avenir sur le plan professionnel s’il veut pouvoir agir comme protecteur de
la nature : fermier, agriculteur, gardeforestier, biologiste, chef d’entreprise
dans le domaine du développement durable, ministre de l’Écologie. Son
souci de la protection de la nature ne sera plus un obstacle l’empêchant de
grandir (car la peur de la pollution cache parfois la peur de mourir et donc
de vieillir) mais au contraire le stimulera scolairement.
Contenez sa passion
Laissez votre enfant donner des conseils autour de lui, s’il se montre
social et pédagogique, mais ne le laissez pas se transformer en prédicateur
ou en petit tyran agressant son entourage s’il ne respecte pas suffisamment
la nature à ses yeux. Expliquez-lui en quoi convaincre n’est pas vaincre.
Dites-lui que les humains sont aussi des membres de la nature et qu’à ce
titre ils méritent autant son respect que les plantes et les arbres qu’il défend.
Certains enfants mettent encore des couches pendant la journée, l’été qui
précède l’entrée à l’école maternelle. Or, la propreté de jour est l’une des
exigences essentielles pour être admis à l’école et les directeurs d’école ont
le droit de refuser votre enfant pour ce motif. Il faut profiter des beaux jours
pour l’aider à être autonome sans le stresser.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Un baigneur
S’il ne faut pas utiliser la « baguette », n’hésitez pas en revanche à
l’encourager positivement. Vous pouvez éventuellement pour le motiver lui
offrir une poupée ou un baigneur qui fait pipi sur son pot ou lui faire
fréquenter pendant tout le week-end des enfants du même âge qui lui
donneront l’exemple (c’est un âge où l’imitation des pairs est la plus
importante).
Informez-le
Enfin, il est intéressant de communiquer à votre enfant l’utilité de son
pipi. L’enfant a compris qu’il s’agit d’un produit inutile pour nous les
humains et notamment qu’il ne faut pas le boire. En revanche, il sera ravi
d’apprendre que son pipi est apprécié des plantes et des petits poissons qui
en profitent quand il le déverse dans les toilettes.
Cest à partir de 5 ans (4 ans pour certains spécialistes) que le pipi au lit la
nuit est considéré comme pathologique. On parle d’« énurésie nocturne »
qui est dite primaire si l’enfant n’a jamais été propre.
COMMENTAIRE
Tout d’abord, il faut éliminer certains problèmes médicaux qui, bien que
rares, peuvent provoquer des pertes urinaires. Un retard global du
développement, associant notamment un retard mental et moteur, peut
inclure une difficulté d’autonomie des sphincters urinaires. La prise en
charge de l’énurésie s’inscrit alors bien sûr dans le cadre d’une prise en
charge globale du retard, mais une approche spécifique est parfois utile.
Si l’on ne trouve pas de causes physiques, la notion d’« immaturité
vésicale », bien qu’elle ne repose pas sur une immaturité physiologique
démontrée, est volontiers proposée comme diagnostic. Un peu trop sans
doute, surtout si cela a comme conséquence de se contenter de patienter ou
de prescrire des médicaments. Une vessie trop petite, ou qui sécréterait trop
d’urine la nuit pour des raisons hormonales fait aussi partie des causes
avancées. Mais cela n’explique pas que l’enfant ne se réveille jamais la nuit
pour aller faire pipi, ni qu’il fasse pipi même après que ses parents l’ont
réveillé en milieu de nuit pour qu’il vide sa vessie. L’efficacité des
médicaments qui stimulent l’« hormone » qui contrôle l’émission d’urine ne
prouve pas que l’origine est purement organique puisque les causes
psychologiques agissent sur l’énurésie justement en influant (via
l’hypothalamus du cerveau) sur cette hormone.
Bon nombre d’intervenants, confrontés à la résistance du pipi au lit la
nuit, finissent par évoquer un sommeil qui serait trop profond. Cette idée
reçue a encore de beaux jours devant elle, tant elle est ancrée dans les
esprits. Le problème est qu’elle a pour conséquence qu’il n’y a rien d’autre
à faire que de baisser les bras et d’attendre. Attendre quoi ? Qu’il devienne
moins profond ? Si cette cause était véritable, on verrait beaucoup plus
d’adultes énurétiques, puisque le sommeil peut être aussi profond chez eux.
De surcroît, des études ont montré que, généralement, l’énurésie intervient
pendant le sommeil paradoxal (celui où l’on rêve) et non en phase de
sommeil profond. On pourrait dès lors se demander si l’énurésie, comme je
l’ai souvent constaté, ne servirait pas à interrompre un cauchemar.
D’ailleurs, le traitement psychothérapeutique des énurésies passe parfois
par une période de cauchemars qui s’exprime une fois l’énurésie
interrompue.
Le pipi au lit la nuit peut aussi se comprendre comme un processus
propre aux mammifères de marquage de territoire nocturne afin
d’apprivoiser la nuit.
CONSEILS
Quelques trucs
Parmi les « trucs » utilisés, mais à l’efficacité modeste, il est
généralement conseillé de ne pas donner trop de boissons avant le coucher,
à la condition de donner suffisamment aux autres moments de la journée !
S’il a peur de se lever la nuit pour uriner, on mettra une veilleuse, voire un
pot de chambre près du lit. Certains parents réveillent leur enfant au milieu
de la nuit pour le conduire aux toilettes. Vous pouvez aussi réduire le temps
d’écrans durant la journée, car il pourrait favoriser l’énurésie nocturne.
Il arrive que l’enfant soit devenu continent la nuit, puis qu’il fasse à
nouveau pipi au lit. On parle alors d’« énurésie nocturne secondaire ».
Généralement, il existe un facteur déclenchant.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Un événement inquiétant
La naissance d’un petit frère, la maladie d’un parent, l’entrée en CP, un
déménagement… les situations potentiellement stressantes ne manquent pas
au cours du développement de l’enfant. Certains enfants vont exprimer leur
inquiétude en réponse aux changements qui s’annoncent en faisant à
nouveau pipi au lit. Pourquoi de cette manière plutôt qu’une autre ? Cela
correspond à l’histoire et aux fragilités de chacun et peut-être à des facteurs
génétiques ou à du mimétisme. En effet, avoir des parents énurétiques
augmente fortement le risque de devenir énurétique soi-même. Parlez avec
votre enfant pour repérer ce qui l’inquiète et rassurez-le.
Un moment de régression
Des événements de vie peuvent provoquer chez l’enfant un état de
régression dans le cadre de laquelle il redevient incontinent. L’annonce d’un
divorce est une cause classique : il est courant que l’enfant cherche à
revenir à un stade antérieur comme pour remonter le temps et retrouver
celui où ses parents étaient réunis. Plus généralement, un état de régression
fait partie des états dépressifs et l’énurésie nocturne en est alors un des
signes.
Un problème de relation
Des problèmes relationnels avec un autre enfant de son voisinage, son
enseignant, sa baby-sitter ou encore son beaupère, peuvent déclencher une
énurésie secondaire. Ayez un rôle d’écoute afin de déterminer les tenants et
les aboutissants d’éventuels conflits et les traiter en travaillant sur la
relation et en intervenant auprès des autres personnes concernées.
Quand l’enfant, en âge de le faire, ne retient pas ses selles ou les retient
trop et fait dans son slip par débordement, on parle d’« encoprésie ». C’est
un trouble qui est difficile à vivre pour l’enfant et les parents.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Quelques règles éducatives
Ne vous montrez pas trop rigide lors de l’apprentissage de la propreté. Ne
cherchez pas à apprendre à votre enfant à aller sur le pot trop précocement,
et ne le laissez pas non plus dessus pendant des heures jusqu’à défécation.
En revanche, s’il souffre d’encoprésie par rétention, proposez-lui d’aller
aux toilettes à heures fixes et invitez-le à se laver et à se changer seul en cas
d’accident.
Aidez-le à grandir
Comme pour l’énurésie, certains enfants expriment par leur encoprésie
leur désir de rester petit ou la peur de grandir. Valorisez leur acquis et leurs
réussites en tous domaines et aidez-les à percevoir les avantages à être
grand.
Consultez
Si l’encoprésie résiste ou est associée à d’autres troubles (troubles du
sommeil, tristesse, eczéma), n’hésitez pas à consulter un pédopsychiatre.
L’encoprésie peut en effet faire partie du tableau dépressif.
Les parents qui sont partis en colonie de vacances et en ont gardé un bon
souvenir n’hésitent pas à y envoyer leurs enfants surtout s’ils manquent de
famille pour accueillir ceux-ci pendant les nombreuses vacances scolaires.
En revanche, ceux qui n’y sont jamais allés ou qui en ont eu un souvenir
mitigé y sont plutôt réticents. Pourtant, les colonies de vacances ont changé
et les bénéfices pour les enfants comme pour la famille sont nombreux.
COMMENTAIRE
Assurez-vous bien sûr du sérieux du centre qui organise la colonie de
vacances et demandez des précisions sur les conditions matérielles et le
recrutement des équipes ainsi que les avis de parents qui y ont déjà envoyé
leurs enfants. Il existe des colonies polyvalentes avec diverses activités et
d’autres, plus spécialisées, proposant une ou deux activités. Si votre enfant
est réticent à partir, il acceptera plus volontiers de partir dans une colonie
spécialisée dans un domaine où il est bon.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Pas d’inquiétude !
Si l’enfant a moins de 7 ans, si cet ami imaginaire n’est pas trop
envahissant et n’est pas évoqué au quotidien, si l’enfant peut jouer avec
d’autres enfants, s’il n’a pas de troubles, si l’ami imaginaire ne le persécute
pas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. L’ami imaginaire ainsi que les autres
fabulations compensatoires disparaîtront avec la petite enfance. L’ami
imaginaire participe au développement de l’imagination, ainsi qu’à
l’acceptation de la réalité et à la construction de la personnalité de l’enfant.
Prêtez-lui attention
Il est possible que votre enfant se sente en manque d’échanges : n’hésitez
pas à passer davantage de temps avec lui et à le questionner sur ses
différentes préoccupations dans le domaine familial ou scolaire. Écoutez-le
et interrogez-le sur ses petits soucis du quotidien. Tenez compte de ce qu’il
fait dire à son ami imaginaire en termes de ressenti, notamment s’il est
malheureux. À l’inverse si son ami lui fait de nombreux reproches,
considérez que votre enfant a sans doute du chagrin ou une mauvaise estime
de lui.
Soyez moins enveloppant
Certains enfants ne se sentent pas délaissés mais, au contraire, étouffés
par leur milieu familial. Ils utilisent le monde imaginaire pour se réfugier et
mettre à l’abri leur intimité de parents qui leur apparaissent trop intrusifs.
En ce cas, favorisez l’autonomie de votre enfant.
En cas de décès
L’ami imaginaire est parfois un moyen pour l’enfant de gérer la perte
d’un proche. Il convient alors d’évoquer de façon plus précise et concrète
les notions de décès, par exemple en allant avec lui au cimetière. Vous serez
aidé par des livres pour enfants qui répondent aux questionnements sur la
mort.
Soulevez les non-dits
Les secrets de famille créent des trous noirs que l’enfant cherche à
combler par des amis imaginaires. Si vous avez connaissance d’un de ces
secrets, n’hésitez pas à vous confier à un spécialiste, pédopsychiatre ou
psychologue pour enfants qui vous guidera dans la meilleure façon de le
dévoiler afin de libérer votre enfant.
Sans être rejetés par les autres, certains enfants, à l’occasion d’un
changement d’école par exemple, souffrent de ne pas avoir d’amis.
Comment les aider à s’en faire ?
CONSEILS
Les disputes entre enfants sont normales. C’est l’occasion, pour eux, à
condition qu’ils ne s’y enferment pas, d’apprendre à se faire respecter et à
respecter la liberté d’autrui, mais aussi à trouver des compromis.
CONSEILS
Donnez l’exemple
Il n’est pas interdit de se disputer devant les enfants si vous ne pouvez
pas faire autrement (et sans que cela soit pour autant conseillé !) et à
condition que ce ne soit pas l’unique mode de communication, que cela ne
soit pas trop fréquent, que vous ne dérapiez pas dans des insultes ou dans
des comportements violents ou des paroles extrêmes (« Je vais divorcer ! »),
que l’enfant n’ait pas le sentiment d’en être la cause et que cela aboutisse à
un compromis, éventuellement à des excuses et que la réconciliation soit
rapide et visible.
COMMENTAIRE
Un enfant bouc émissaire n’est pas toujours un enfant mal dans sa peau,
ni porteur d’une différence (culturelle, physique, sociale), ni nouveau dans
une école ; même si tous ces facteurs peuvent favoriser son isolement au
sein d’un groupe d’enfants.
Les parents découvrent généralement tardivement que leur enfant est
bouc émissaire car l’enfant victime se sent trop honteux pour se plaindre et
que le système même du bouc émissaire fait qu’il se sent en partie coupable
de son rejet.
S’il est courant qu’il y ait un bouc émissaire par classe, c’est parce que ce
principe du « tous contre un » fédère aisément les groupes en projetant sur
un individu toute la violence intérieure du groupe pacifiant ainsi ses liens
internes. Généralement, cela se met en place à l’initiative d’un ou deux
enfants qui ont une satisfaction personnelle perverse à persécuter un de
leurs camarades. Les autres individus finissent rapidement par être
persuadés de la culpabilité du bouc émissaire qui « cherche bien » ce qui lui
arrive, d’autant plus quand il essaie de se défendre. La mise en place d’un
bouc émissaire est insidieuse et cachée. Habituellement, les enseignants ne
s’en rendent pas compte ou parfois, pire, sont pris dans ce système et en
viennent à rejeter l’enfant victime car il dénote piteusement dans le groupe.
Et quand il est démontré que l’enfant est bouc émissaire, la tentation est
grande de le considérer comme en partie responsable de ce qui lui arrive.
CONSEILS
Soyez vigilant
Si votre enfant ne veut plus aller à l’école, est souvent malade le
dimanche soir, si ses notes baissent, s’il n’amène jamais d’amis à la maison
et n’est jamais invité, ayez en tête qu’il est peut-être le bouc émissaire de la
classe. Questionnezle, mais s’il reste vague, interrogez l’équipe éducative,
le personnel technique (cantinières) ou des petits voisins qui sont dans son
école.
Aidez-le à se défendre
Apprenez à votre enfant à se défendre, à répondre aux attaques ou à
rester indifférent si besoin, à solliciter l’aide des adultes présents, mais aussi
à créer des liens avec des enfants qui ne sont pas dans sa classe, si ce sont
les enfants de sa classe qui le persécute. Aidez-le aussi à se faire des amis
en dehors de l’école en l’inscrivant dans des activités diverses afin qu’il
reprenne confiance en lui. Développez son affirmation de soi.
COMMENTAIRE
L’école est pour votre enfant un lieu inconnu, avec des personnes
nouvelles, et il passe souvent d’une relation duelle avec sa mère ou sa
nourrice à un environnement pluriel au sein d’un groupe d’enfants. À
savoir : les enfants qui redoutent le plus l’école au début ne sont pas ceux
qui investissent le moins la scolarité par la suite. Mais parfois, les larmes
perdurent…
CONSEILS
Préparez la rentrée
Une première rentrée se prépare. Parlez à votre enfant de manière
positive et rassurante de sa future rentrée scolaire et faites-lui visiter, si c’est
possible, l’établissement les jours qui précèdent. Vous pouvez également lui
expliquer ce que vous faites pendant la journée. Si vous travaillez, amenez-
le sur votre lieu de travail afin qu’il puisse se faire une représentation de
vous en votre absence.
COMMENTAIRE
Quand l’enfant est mal à l’aise avec un professeur, il ne sera pas toujours
capable de nommer clairement le problème, surtout lorsqu’il est dans les
petites classes. Cette mésentente se traduira par une réticence, voire un
refus de se rendre à l’école ou un oubli des affaires de cours.
Paradoxalement, un enfant peut ne pas aimer son enseignant, mais avoir des
résultats scolaires corrects.
CONSEILS
Relativisez
Si votre enfant est mal à l’aise avec son professeur, cela ne signifie pas
que ce dernier est incompétent, rejetant, voire maltraitant. L’appréciation de
l’enfant est parfois subjective. L’enseignant peut lui faire penser à un oncle
ou à une nourrice dont il a un mauvais souvenir. Il est ainsi classique qu’un
enfant soit effrayé par la sévérité apparente d’un enseignant qui parle à la
cantonade ou qu’un enfant prenne pour lui les reproches adressés à
l’ensemble de la classe, voire à certains de ses camarades. Les enfants qui
grandissent sans homme à la maison ou avec un homme peu présent
peuvent se sentir mal à l’aise avec un professeur masculin. Des entretiens
rassurants avec l’enfant et des échanges sereins avec le professeur suffisent
en général pour apaiser l’enfant.
CONSEILS
Câlin thérapie
Certains enfants sensibles ou qui misent beaucoup sur l’affectif
s’adaptent mal à la relation plus froide et plus distante que les enseignants
de cours préparatoire imposent parfois. Si possible, accompagnez ou venez
chercher vousmême votre enfant à l’école pour rencontrer l’enseignant en
présence de l’enfant et établir un lien avec lui. À la maison, valorisez
l’autonomie (habillage, lavage), mais ne négligez pas les indispensables
temps de câlins. À 6 ans, on est encore un enfant…
Il a du mal à suivre intellectuellement
Chaque enfant évolue à son propre rythme d’apprentissage. C’est
pourquoi des cycles ont été mis en place. Le programme se fait sur
plusieurs années : ainsi la grande section et les deux premières années de
primaire forment-elles un cycle à part entière. Donc pas de panique si votre
enfant peine en cours préparatoire ! Cela ne vous empêche pas de chercher
les causes de ses difficultés, mais soyez conscient que ce n’est pas en
stressant votre enfant ou en laissant l’enseignant le stresser qu’il deviendra
plus performant. Il s’agit avant tout de lui donner le plaisir d’apprendre et
l’essentiel est qu’il progresse. Dites à votre enfant que vous avez confiance
en lui, invitez-le à suivre consciencieusement les instructions du professeur,
valorisez ses réussites et ne le punissez jamais pour de mauvais résultats.
COMMENTAIRE
CONSEILS
Développez sa motricité
Il arrive que l’enfant n’ait pas une préférence manuelle bien déterminée
et des difficultés pour se repérer dans l’espace. Il est utile de favoriser la
connaissance de son fonctionnement physique par diverses activités
motrices. Un bilan par un psychomoteur suivi d’une éventuelle rééducation
peut s’avérer bénéfique.
Rééducation visuelle
Avant de parler de dyslexie, assurez-vous, en faisant réaliser un bilan
visuel, que votre enfant n’a pas de troubles de la vue. Par ailleurs, il faut
savoir que certaines dyslexies sont dues à des dysfonctionnements dans les
mouvements des yeux qui affectent la coordination des deux yeux, le
parcours de l’œil et le balayage directionnel. Une rééducation par un
orthoptiste est alors utile.
Un bilan auditif
Un enfant qui entend mal écrira mal sous la dictée. Un bilan auditif est
indispensable. On observe parfois des problèmes de connexion entre les
stimuli auditifs et visuels.
Soutenez le langage
Certaines dyslexies sont nourries par un déficit du langage parlé. Il faut
alors avoir des échanges verbaux plus soutenus avec votre enfant. N’hésitez
pas à consulter un phoniatre pour faire un bilan verbal avant de consulter
éventuellement un orthophoniste.
Votre enfant sait plus ou moins lire, mais, pour lui, cette activité ne
s’apparente jamais à du plaisir et c’est la croix ou la bannière pour lui
« faire » lire un livre.
CONSEILS
Les livres que vous avez aimés ne lui plairont pas forcément
Les livres de votre enfance qui vous ont laissé de bons souvenirs ne
plairont pas toujours à votre enfant car le style ou les descriptions ne
correspondront pas à son univers. Ne vous formalisez pas : lisez-lui vos
livres préférés le soir mais proposez-lui de lire lui-même des ouvrages plus
contemporains et qui abordent des thèmes qui l’intéressent (voitures,
princesses, dinosaures). Il découvrira les classiques plus tard. Tenez compte
de ses centres d’intérêt. Achetez un livre en lien avec une région ou il est
allé en vacances ou avec un dessin animé qu’il a aimé. Et pour l’initier en
douceur, offrez-lui le livre à la mode qui vient d’être adapté au cinéma,
même si vous n’aimez guère céder aux sirènes du marketing. Avant
d’acheter un livre, n’hésitez pas à demander conseil au libraire ou à faire
confiance à la bibliothécaire qui pourra, en questionnant directement
l’enfant, trouver l’ouvrage susceptible de lui plaire.
Jusqu’à présent votre enfant était un élève correct mais, depuis peu, ses
notes baissent en même temps que son implication. Il traîne pour faire ses
devoirs (quand il n’omet pas de les écrire sur son cahier de textes), il oublie
ses affaires de classe et se demande à quoi sert l’école.
COMMENTAIRE
En cas de baisse de motivation pour la scolarité, il importe d’agir
promptement avant que les mauvais résultats ne portent atteinte à sa
confiance en lui et que le retard accumulé impose un redoublement.
Assurez-vous en premier lieu qu’il n’existe pas de facteurs dans
l’environnement scolaire qui lui porteraient préjudice (il est le bouc
émissaire de ses camarades, il est victime de racket) et expliqueraient ce
désinvestissement apparent. Si c’est le cas, agissez en conséquence.
Chez le grand enfant, la démotivation qui peut survenir à l’entrée en
sixième notamment, indique une perte des repères en lien avec le mode
d’enseignement pluridisciplinaire et l’augmentation des exigences en
matière d’autonomie. Prenez contact avec l’équipe pédagogique du collège
pour que votre enfant puisse être mieux accompagné. Chez le grand enfant
toujours, une baisse de la motivation peut aussi annoncer les remaniements
de la préadolescence avec une nouvelle vision de tout ce qui le concerne et
une remise en question de ses différentes contraintes. En ce cas, il importe
de reconnaître les changements qui s’opèrent en lui et de définir de
nouvelles règles, de nouveaux droits et de nouveaux devoirs. Il faut aussi
impliquer davantage le parent qui était moins présent au quotidien auprès de
lui jusqu’alors (habituellement le père). Toujours dans cette dynamique,
signifiez-lui que vous le considérez désormais comme un grand, par
exemple en changeant le décor de sa chambre à coucher.
Si ce désintérêt est associé à un désintérêt plus général qui s’étend aux
activités extrascolaires et aux copains, mais aussi à un caractère devenu
irritable ou à une tristesse permanente, à des troubles du sommeil, cela peut
être un symptôme d’un état dépressif. Il faudra alors chercher d’éventuels
facteurs « déclenchants » – déménagements, divorce, rupture en amitié ou
en amour – et prendre l’avis d’un pédopsychiatre.
CONSEILS
Votre enfant a des notes moyennes en classe, mais vous savez qu’il
pourrait en avoir de bien meilleures, compte tenu de son niveau de
compréhension et de son travail. L’aider à améliorer ses résultats est
souvent une question de méthode.
CONSEILS
Planifiez
Établissez un programme hebdomadaire reprenant avec précision les
temps d’école, de devoirs, de loisirs, de sommeil afin de favoriser
l’organisation du travail scolaire, mais gardez-vous de lui imposer des
devoirs supplémentaires. L’emploi du temps fait avec lui sera affiché dans
sa chambre et une couleur différente illustrera les différentes plages.
Redéfinissez les temps de devoirs en fonction des moments où il est le plus
apte à se concentrer. Chaque soir, demandez à votre enfant de préparer son
cartable pour le lendemain en n’y mettant que ce qui est nécessaire, ce qui
l’aidera à visualiser sa journée du lendemain. Puis, prenez deux minutes
pour vérifier le contenu.
Apprendre à apprendre
L’amélioration des notes chez un enfant intelligent qui fait ses devoirs est
parfois une question de méthode. Il existe différents procédés utiles tels
que :
• Consacrer à chaque tâche le temps qu’il mérite : 15 minutes pour les
leçons les plus compliquées, 10 pour celles qui le sont moins et 5 pour
les plus simples. Chaque temps sera divisé en trois : 1/3 pour lire, 1/3
pour mémoriser et 1/3 pour réciter.
• Si les devoirs durent plus d’une demi-heure, faire une pause de 5
minutes (pas plus) entre chaque demi-heure pour raconter une blague
ou se dégourdir les jambes.
• Commencer les devoirs à la maison par ce qui semble le plus
compliqué, mais commencer à l’école lors des devoirs sur table par ce
qui semble le plus simple.
• Avant qu’il commence ses devoirs, demandez à l’enfant de classer
l’ordre des matières qu’il va travailler. Des personnages différents
correspondant à chacune d’elles seront alignés dans l’ordre défini sur
son bureau pour illustrer cette organisation.
• Rayer sur le cahier de texte, à mesure, ce qui est fait.
• Pour développer la concentration, utilisez la méthode du sprint qui
consiste à se concentrer au maximum pendant trois minutes sans
rêvasser sur ce que vous lui demandez de faire, puis à s’arrêter une
minute avant de reprendre (ou pour les plus jeunes, deux minutes de
concentration intense et deux minutes de relâchement).
• Souligner dans ses cours les points importants, les formules, les
définitions.
• Faire, après chaque leçon, un résumé sous forme de fiche reprenant
les points essentiels, par exemple sous formes de « mémobranches » :
le sujet de la leçon est placé au centre de la feuille, différentes
branches conduisant aux idées principales en partent, et de cellesci
partent d’autres sous-branches allant vers des mots clés. Chaque partie
sera colorée différemment.
• Se mettre à la place du professeur et imaginer les questions qu’il
pourrait poser après chaque cours. S’entraîner également à expliquer le
cours avec ses propres mots.
• Aider votre enfant à trouver des moyens mnémotechniques.
• Lui apprendre à reformuler les problèmes, en les personnalisant en
fonction de ses centres d’intérêt. S’il est question d’achat de pommes
de terre, dites-lui d’imaginer qu’il s’agit de ballons de foot par
exemple. Pour les cours d’histoire, invitez-le à s’imaginer voyageant
dans le temps à partir de films se déroulant à l’époque étudiée et
d’associer chaque personnage historique à un membre de sa famille,
ainsi la reine Marie-Antoinette pourrait lui faire penser à sa tante si
coquette.
COMMENTAIRE
Il n’est pas aisé pour les parents de trouver la bonne distance entre la
nécessité que l’enfant soit autonome pour faire ses devoirs et leur
inquiétude que le travail ne soit pas fait.
CONSEILS
Découpez
L’enfant qui voit l’ensemble des devoirs a l’impression d’être submergé.
Divisez pour lui le travail en trois ou quatre parties : étapes, exercices,
matières ou périodes de temps.
Le bon moment
L’enfant n’est pas toujours le plus à même de bien faire ses devoirs juste
après l’école. Laissez-lui un temps, entre le retour de classe et les devoirs,
consacré au goûter, mais pourquoi pas ? aux jeux ou à la toilette. En effet, le
bain chaud provoque un effet stimulant qui prépare bien au travail
intellectuel (alors qu’il se prête mal au temps qui précède le coucher).
Enfin, certains écoliers sont plus efficaces après une séance de sports.
En revanche, les écrans – de télévision, d’ordinateur ou de console de
jeux vidéo – qui fatiguent l’attention sont déconseillés avant de se mettre au
travail ; ils serviront de « carottes » pour récompenser des devoirs bien
faits.
Le lieu
Le meilleur cadre pour travailler est propre à chaque enfant. Beaucoup
d’enfants parviennent à travailler seuls dans leur chambre en silence quand
d’autres, en revanche, souffrent de cet isolement et sont moins performants.
L’enfant doit pouvoir faire ses devoirs là où il se sent le mieux, y compris
sur son lit ou sur la table du salon tandis que vous vaquez à vos propres
occupations. Certains auront besoin de protections auditives là où d’autres
apprécieront de la musique classique en fond sonore. Le parent peut être à
côté de l’enfant ou faire des va-et-vient.
Interactivité
Ne remplacez pas l’enseignant ; ne refaites pas le cours ; au contraire,
placez l’enfant dans le rôle de celui qui vous explique son cours. Travaillez
à partir des cours sans chercher à ajouter des devoirs.
Professeur particulier
Demandez conseil auprès de l’enseignant sur la nécessité ou non d’un
soutien particulier en dehors des temps de classe et sur le contenu de ces
cours. Si l’accompagnement des devoirs est source de conflits avec les
parents, il est conseillé de profiter des services d’un professeur particulier
ou d’un étudiant avec lequel les enjeux affectifs seront moins importants.
Tolérance
Si votre enfant a des problèmes avec le soin (hyperactivité, dyslexie),
demandez à son enseignant qu’il mette dans un premier temps l’accent sur
le fond pour ne pas le démotiver. Acceptez que l’enfant ait besoin quand il
fait ses devoirs de bouger son pied, de se balancer d’avant en arrière ou de
triturer un stylo pour se concentrer. J’ai ainsi reçu un enfant brillant qui ne
pouvait faire ses devoirs que debout, car il avait un rapport très physique
avec ce qu’il incorporait intellectuellement.
CONSEILS
Un moment agréable
Le temps des devoirs sera idéalement inscrit dans le programme de la
journée, toujours au même moment, par exemple le matin avant de sortir. Si
les autres enfants présents n’ont pas de devoirs de vacances, il serait bon
qu’ils remplissent pendant ce temps leurs propres obligations – débarrasser
le couvert du petit déjeuner ou ranger leur chambre – afin que cette activité
n’apparaisse pas comme une privation de jeux par rapport aux autres. Les
devoirs de vacances doivent rester un moment détendu d’échanges
privilégiés avec les parents, au contraire des devoirs pendant l’année qui
tournent parfois à l’affrontement. Si c’est une occasion de stress et de
conflits, mieux vaut que l’enfant n’en fasse pas.
Les troubles du sommeil ont des causes très variées. Cependant, ils ont des
conséquences communes : fatigue, irritabilité, baisse des performances
scolaires et augmentation des risques d’accident. En attendant de consulter
votre médecin de famille ou un pédopsychiatre, voici quelques conseils
pour aider votre enfant.
CONSEILS
Vérifiez sa respiration
Pour bien dormir, l’enfant doit bien respirer. S’il ronfle la nuit, c’est qu’il
a sans doute les voies aériennes encombrées pour des raisons diverses :
amygdales trop enflées, végétations, surpoids, rhume qui traîne… Parlez-en
à votre médecin traitant. Dans le même ordre d’idée, veillez à ne pas
coucher votre enfant immédiatement après un repas trop lourd qui
occasionne des reflux et un état général de malaise.
La veilleuse
L’installation d’une veilleuse dans la chambre est un recours classique
pour les enfants qui craignent le noir, mais il ne faut pas que l’importance
de sa luminosité gêne l’endormissement. Je conseille volontiers des jeux
tels que colin-maillard pour aider l’enfant à apprivoiser l’obscurité.
Respectez ses petits rituels d’endormissement comme dormir avec sa
peluche préférée, quel que soit son âge.
En cas de malheur
S’il est survenu un événement douloureux (décès, séparation annoncée,
maladie d’un parent, déménagement brutalement imposé par les
circonstances), il est logique que l’enfant ait des difficultés à s’endormir. Si
l’enfant le réclame, vous pourrez alors le laisser dormir dans un lit placé
dans la chambre des parents quelques soirs.
COMMENTAIRE
Il n’est pas rare que l’enfant argue de cauchemars pour justifier son désir
de dormir avec vous : vous n’êtes pas tenu de le croire sur parole. Et s’il fait
véritablement des cauchemars, il importe de régler le problème autrement
qu’en dormant avec lui.
Il n’est pas rare non plus qu’un des parents au moins ne voit pas
d’inconvénients à dormir avec son enfant ; la motivation est alors un plaisir
presque charnel. Mais ce n’est pas un plaisir sain pour le développement
psychoaffectif de l’enfant. En effet, cela le maintient dans une position
œdipienne où il a le sentiment de faire couple avec un de ses parents ou de
faire ménage à trois. C’est d’autant plus grave dans les situations où l’un
des parents, gêné par sa présence, laisse l’enfant avec l’autre parent. Pour
l’enfant, c’est comme si le parent lui laissait la place de « petit mari » ou de
« petite femme », tant le lit conjugal symbolise l’espace de l’intimité du
couple. Or, un enfant qui est bloqué dans son développement œdipien, qui
ne réalise pas les renoncements amoureux nécessaires, va être handicapé
dans son développement affectif (risque de problématiques affectives ou
sexuelles de natures diverses), mais aussi intellectuel, tant les
développements cognitifs et affectifs sont liés entre eux.
Le second risque, en plus du risque d’immaturité œdipienne, est que
l’enfant n’apprenne pas à dormir seul, au même titre qu’un enfant que ses
parents porteraient toujours ne pourrait jamais apprendre à marcher. Bien
sûr, en dormant seul, il fera quelques cauchemars, de la même manière
qu’un enfant qui apprend à marcher fait des chutes. Comme on accompagne
l’enfant pour marcher, vous aiderez votre enfant à s’endormir en consacrant
un temps aux rituels d’endormissement et en le rassurant en venant le voir
dans son lit quand s’il se réveille. En revanche, si vous l’accueillez
systématiquement dans votre lit, vous l’empêcherez de devenir autonome
sur le plan du sommeil, et plus tard de pouvoir dormir seul. Il risque de
préférer veiller tard jusqu’à épuisement ou de choisir n’importe qui pour ne
pas dormir seul.
CONSEILS
COMMENTAIRE
CONSEILS
Pas de panique
Dans la majorité des situations, il s’agit de somnambulisme simple qui se
caractérise par des épisodes rares durant lesquels les déambulations ne
présentent aucun risque. Dans ce cas, l’abstention thérapeutique est la règle.
Sécurisez l’appartement
Cependant, dans de rares cas, les accès sont plus fréquents (plus de deux
crises hebdomadaires) et sont associés à des actions plus périlleuses (sorties
de la maison, utilisation d’objets dangereux, défenestration). En ce cas,
sécurisez les lieux en verrouillant les fenêtres et les portes de sortie et
mettez hors de portée les objets dangereux.
Inutile de le réveiller
Contrairement aux idées reçues, il n’est pas interdit de réveiller un enfant
en pleine crise de somnambulisme mais attention si le réveil peut lui faire
adopter une conduite dangereuse – il a un couteau à la main et risque de se
blesser ou il est surpris sur le rebord d’une fenêtre et pourrait perdre
l’équilibre. L’enfant se laisse généralement reconduire sans problème dans
son lit.
Un avis psychologique
En cas d’inquiétude, consultez un pédopsychiatre ou un psychologue qui
rassurera l’enfant sur les manifestations de son inconscient et limitera les
accès de somnambulisme qui sont parfois favorisés par des troubles anxieux
ou des émotions que l’enfant retient.
COMMENTAIRE
Une consommation excessive de télévision nuit à l’enfant, qu’il s’agisse
de son contenu ou du temps passé. Son contenu peut favoriser chez l’enfant
des comportements violents ou des troubles anxieux. Mais,
indépendamment du contenu, il faut savoir que plus l’enfant passe de temps
devant la télévision, moins il peut faire d’activités utiles à son
développement. Par ailleurs, trop regarder la télévision favorise un déficit
en sommeil, une prise de poids, un déficit de l’attention avec hyperactivité,
une désocialisation et une mauvaise perception du temps. Cependant,
certains programmes apportent des informations utiles, du divertissement et
une culture cinématographique.
CONSEILS
Un temps limité
J’ai mesuré que le temps hebdomadaire de consommation d’écran
télévisuel ne devait pas dépasser une heure par année d’âge par semaine (6
heures pour un enfant de 6 ans) avec un maximum de 12 heures par
semaine. Dans les faits, en moyenne, les enfants français en consomment
bien davantage. Sans compter le « télévisionnage » passif : la télévision est
regardée par d’autres membres de la famille pendant que l’enfant joue ou
travaille à côté. Il existe de plus en plus de foyers où au moins une
télévision reste allumée toute la journée. Notez que vous ne devez pas
récompenser votre enfant de ses bons résultats scolaires en l’autorisant à
regarder davantage la télévision.
À mes parents.
MON ENFANT PASSE BEAUCOUP DE TEMPS DEVANT
SON ORDINATEUR
Votre enfant n’a pas 10 ans, mais il a déjà son ordinateur dans sa chambre.
Vous le lui avez offert pour qu’il puisse faire des recherches pour l’école
notamment. Il en fait certes, mais il passe aussi des heures à « chatter », à
jouer en ligne ou à alimenter sa page de réseau social.
CONSEILS
Formez-vous à l’informatique
Aujourd’hui, les adultes sont moins ignares en ce qui concerne les
nouvelles technologies. Mais, si vous êtes encore réticent à utiliser
l’informatique et Internet, que cela ne vous empêche pas de vous
renseigner, ne serait-ce que pour contrôler l’usage qu’en fait votre enfant.
Souvent, les enfants n’attendent pas d’être adolescents pour être quasi
dépendants des jeux vidéo.
COMMENTAIRE
Les jeux vidéo sont aujourd’hui le loisir principal des enfants. S’ils leur
permettent de se divertir, de ressentir des émois de toutes sortes et de
développer des compétences de réactivité ou de stratégie mentale – pour
certains –, ils présentent le désavantage de réduire le temps d’activités
concrètes, d’apprentissages divers, de lecture, d’élaborations, de rêveries,
d’échanges verbaux avec l’entourage, d’activités artistiques et surtout
physiques. Aussi, s’il n’est pas indispensable de les interdire – ce que les
parents, eux-mêmes très dépendants de ce type de loisirs, n’envisagent
d’ailleurs pas le plus souvent –, il importe de limiter le temps que l’enfant
leur consacre, qu’il travaille bien à l’école ou non.
L’intérêt que leur porte l’enfant fait de leur suppression provisoire une
punition efficace et non dommageable à son développement.
CONSEILS
Conseils d’usage
L’abus des jeux vidéo peut provoquer une fatigue visuelle, une nervosité,
des vertiges, des troubles de la conscience ou de l’orientation. Certains
enfants peuvent même avoir des nausées causées par l’inadéquation entre le
mouvement du jeu à l’écran et l’immobilisme du corps, à l’instar du mal
des transports. Attention à la « vidéo hyperesthésie » (une affection proche
de l’hypnose) qui peut se manifester notamment par des troubles du
sommeil et une perte de l’appétit. Aussi, devez-vous interdire à un enfant de
jouer en cas de fatigue ou de manque de sommeil. Il doit jouer dans une
pièce bien éclairée, à bonne distance de l’écran, dont la luminosité devra
être diminuée et faire des pauses de 10 à 15 min toutes les heures. Mais, en
semaine il ne dépassera pas une heure par jour. En outre, mieux vaut baisser
le son et opter pour un écran de 100 Hz.
Attention à l’isolement
Absorbé par un jeu vidéo, l’enfant ne réalise plus le temps qui s’écoule et
peut jouer pendant des heures d’affilée. Préférez les jeux qui peuvent se
faire à plusieurs, avec des copains ou la fratrie afin que le jeu reste un outil
social. À noter que plus l’enfant est inhibé, timide, triste, isolé socialement,
plus il aura tendance à se replier sur les jeux vidéo.
A
Accompagnement psychothérapeutique 77, 118, 125
Activités extérieures 27, 136, 227, 342, 377, 379, 393, 410
Adoption 147, 217
Affirmation de soi 15-33
Agressions sexuelles 121
Aîné 208, 218
Alimentation 37-43
diversifier l’alimentation 41
manger en famille 42
Amour et Sexualité 45-61
Amoureux (ses) 51
Angoisse de mort 190
Angoisse de performance 15
Angoisse de séparation 332, 356
Angoisses 75, 236, 401
Animal 237, 255-257, 295-297
Annonce
d’une adoption 217 d’un décès 244
de la naissance d’un enfant 169 , 209
de la séparation des parents 145
Anxiété 315
Apparence 342
Apprentissage de l’écriture 131
Argent 65-72
argent de poche 65 - 67
circulation de l’argent 71
parler d’argent 69
vrai et faux pouvoir de l’argent 71
Associations 240
Attentes 29
Attention parentale 16, 20, 208, 337, 369
Autonomie 52, 97, 101, 117, 310, 316, 325, 330
Autorité parentale 191
Auto-valorisation 30
B
Beau-parent 170
Beau-père 155
Bégaiement 281
Bénéfices secondaires 237, 325
Besoin d’affection 279
Bilan médical 92, 319, 368
Bouc émissaire 349-350
C
Câlins 86, 365
Cantine 37, 366
Cauchemars 399
Chagrin d’amour 55
Chambre 395
Charité 180
Colonie de vacances 329-333
Communication 21, 27, 89, 246
Comparaison 263
Complexe d’Œdipe 47, 51, 52, 55, 150, 399
Compliments 89
Comportement avec les autres 30
Compromis 106
Confiance en soi 15, 20, 27, 77, 279, 331, 337
Conflit de loyauté 155
Consommation 69
Constipation 323
Coopération 271273
Couches 311
Cours préparatoire 363
Culpabilité 239
D
Déficit de l’attention 369
Déménagement 175
Demi-frère 169-171
Dépression 215
Désirs 32
Désordre 95
Dévalorisation 161
Devoirs de vacances 389-390
Devoirs sur table 16
Différences 225
Différenciation filles/garçons 59
Difficultés psychologiques 341
Dire « non » 31
Discours sur l’amour 57, 60
Disputes 199-201, 345-347
Divorce 49, 55, 67, 117, 145-171
Dysgraphie 136
Dyslexie 367-370
Dyspraxie 91, 93
E
Écoute 86
Écrans 101, 379
Éducation sexuelle 122
Empathie 342
Encoprésié 123, 323-326
Enfant du milieu 203-205
Ennui 99
Énurésie 123
diurne 309 - 311 , 319 - 321
nocturne 313 - 318 , 319 - 321
Environnement 287
Esprit de compétition 201
Exigences des parents 15, 22, 84, 92, 378
Expression des émotions 80, 85, 232, 241, 283, 292, 338
F
Famille imaginaire 118
Famille monoparentale 189-191
Fermeté 154, 394, 401
Fessée 267
Fin du monde 255
Fratrie 17, 193-227
Fugue 115
G
Gaucher 12
H
Handicap 231-233
Homosexualité 161
Huiles essentielles 397
Hyperactivité 85, 87
Hypocondrie 235-237
I
Identité sexuée 60, 139
Imitation 33
Information 240
Inquiétude 320
Interruption de grossesse 221-223
J
Jalousie 200, 214, 225-227
Jeu 101, 364
Jeux de filles 141
Jeux de garçons 141
Jeux de guerre 251-253
Jeux de rôles 33
Jeux vidéo 101, 417-419
Jumeaux 195-197, 210
L
Lâcher prise 316, 396
Langage 368
Latéralisation 130
Lecture 371-373
Lien avec l’enseignant 356
Lien parental 147, 158
M
Maison du Handicap 370
Maladie alcoolique 185-187
Maladie chronique 239
Maladresse 91, 136
Maltraitance 116
Manque de sécurité interne 80
Mariage, refus du 59
Médicaments 317
Mensonge 277-280
Modèle masculin 140
Modèles 205
Mort 243, 338
Motivation scolaire 375
Motricité 368
N
Non-dits 338
Nouveau conjoint 153
O
Obéissance 261-273
Obsessions mentales 76
Ordinateur 413-415
Onychophagie 79
Orthophonie 283, 369
P
Papillonner 52
Parler en public 23
Patience 263, 282
Père Noël 109
Période œdipienne 47
Peur de l’eau 299-301
Peur de la pollution et de la fin du monde 303-305
Peurs 123, 396
Peurs imaginaires 291-293
Place dans la famille 213, 331
Plaisir 264
Pleurs à l’école 355
Pouce 19-22
Précocité 133
Pression 363
Problèmes relationnels
Professeur des écoles 359-361
Projections parentales 376
Propreté 307-326
Protection 29, 90
Pudeur 48, 51
Puîné 21, 56, 117, 207, 211, 226
Pulsions orales 80
Pulsions sexuelles 59
Punitions 89, 116, 265-269, 278, 324
Q
Quotient intellectuel 134
R
Racket 119
Rangement 96
Récompense 16, 269
Rééducation visuelle 368
Refus d’aller chez le père ou la mère 149
Règles 88, 262, 264
Règles de la sexualité 122
Régression 20, 214, 320
Relation avec les autres 30
ami imaginaire 335 - 337
amis 341 - 344
camarades de classe 365
intégration sociale 330
lien avec la classe 343
Relaxation 85 , 283
Religion 105
Rentrée à l’école 355
Repas collectifs 39
Reproches 92
Respiration 395
Responsabilités 28, 203, 215, 233
Rigidité 21, 314, 324
Rites funéraires 247
Rituels 293
d’endormissement 400
Rôle du père 140, 252
Rythme d’apprentissage 365
Rythme de vie 287
S
Santé 261
Scolarité 355-390
SDF 179
Séparation des sexes 59
Séparation du dimanche soir 165
Sexualité 317
Sommeil 364, 391-404
Somnambulisme 403-s404
Stress 84, 88, 287-289 Sucer son pouce 19
T
Tâches domestiques 96
Télévision 101, 394, 407-411
Temps 204, 232
Tétine 19
Tics 83
Toute puissance 56
Tranquillisants 86
Travail scolaire 381, 383-387
Troubles du comportement alimentaire 123
Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) 75
V
Vacances 154, 329-333
Veilleuse 395
Vie amoureuse des parents 49, 154, 158, 162, 189