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STÉPHANE CLERGET

LE PÉDOPSY DE POCHE
À Gilles Marie Valet

MARABOUT
© Marabout (Hachette Livre 2010)

Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque


procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est
interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN : 978-2-501-09061-2
Du même auteur

L’Amour 100 % ado, avec Noelie Vialet, Bayard Jeunesse, 2010.


Ça sert à quoi les parents ?, avec Sophie Bordet et Clotka, Bayard
Jeunesse, 2010.
Quand je serai grand je serai célèbre, avec Danielle Moreau, Michel Lafon,
2009.
Les kilos émotionnels, comment s’en libérer, Albin Michel, 2009.
Devenir heureux. Ces épreuves qui font notre force, avec Karine Le
Marchand, Philippe Grimbert, Maryse Vaillant, Calmann-Levy, 2009.
Comment avoir de vrais amis ?, avec Bernadette Costa-Prades, Albin
Michel, 2008.
Guide de l’ado à l’usage des parents, Calmann-Levy, 2008.
Maintenant, tu restes dans ton lit !, avec Anne Lamy, Albin Michel, 2008.
La Mère parfaite, c’est vous !, avec Danièle Laufer, Hachette Littératures,
2008.
Quel âge aurait-il aujourd’hui ? Le tabou des grossesses interrompues,
Fayard, 2007.
Parents, osez vous faire obéir !, avec Bernadette Costa-Prades, Albin
Michel, 2007.
Comment devient-on homo ou hétéro ?, J.-C. Lattès, 2006.La deuxième
chance en amour, avec Sylvie Angel, Odile Jacob, 2006.
Les Pipis font de la résistance. Comment aider l’enfant à devenir propre ?,
avec Carine Mayo, Albin Michel, 2006.
Élever un garçon aujourd’hui. En faire un homme, pas un macho, avec
Pascale Leroy, Albin Michel, 2006.
Séparons-nous…Mais protégeons nos enfants, Albin Michel, 2004.
Comment survivre quand les parents se séparent, avec Bernadette Costa-
Prades, Albin Michel Jeunesse, 2004.
Ils n’ont d’yeux que pour elle, les jeunes et la télé, Fayard, 2002.
Nos enfants aussi ont un sexe. Comment devient-on une fille ou un
garçon ?, Robert Laffont, 2001.
Adolescents, la crise nécessaire, Fayard, 2000, « Poche Éducation »,
Marabout, 2007.
Ne sois pas triste, mon enfant. Comprendre et soigner la dépression chez les
petits, Robert Laffont, 1999.
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE

INTRODUCTION

AFFIRMATION DE SOI

MON ENFANT MANQUE DE CONFIANCE EN LUI À L’ÉCOLE


Conseils
Luttez contre sa timidité
Limitez vos exigences ou vos angoisses de performance
Assurez-le de votre amour
Primez ses réussites
S’il panique lors des devoirs sur table
Pas de comparaison avec la fratrie

MON ENFANT SUCE ENCORE SON POUCE


Commentaire
Conseils
Évitez les tétines
Donnez plus d’attention à votre enfant
Renforcez sa confiance en lui
Prévenez la régression
Pas de rigidité excessive
Discutez-en avec lui
Des petits trucs
Soyez moins exigeant
Conseillez-lui d’autres façons de se relaxer ou de s’occuper
COMMENT AIDER MON ENFANT À PARLER EN PUBLIC ?
Conseils
Invitez-le à bien savoir son discours
Mesurez le temps
Aidez-le à se visualiser
Être en forme le jour J
Doudou
Avant de commencer
Reconnaître qu’il est impressionné
Sourire, parler lentement et fort
En cas de trou, place aux questions

COMMENT AIDER MON ENFANT À DÉVELOPPER SA CONFIANCE


EN SOI ?
Conseils
Développez ses activités
Choisissez vos mots
Proposez-lui de mettre ses peurs par écrit
Responsabilisez-le
Protégez-le
N’ayez pas des attentes trop élevées
Aidez-le à être bien accepté par les autres
Développez l’autovalorisation

MON ENFANT A DU MAL À DIRE « NON »


Conseils
Aidez-le à prendre conscience de sa difficulté
Nommez les situations où le « non » s’impose
Aidez-le à voir clair dans ses désirs
Donnez-lui des méthodes
Imitation et jeux de rôle
ALIMENTATION

MON ENFANT SE PLAINT D’ALLER À LA CANTINE


Commentaire
Conseils
Levez les a priori parentaux
Réduisez le temps de cantine
Des repas à la maison avec d’autres enfants ou au dehors
Agissez sur les causes
Agissez au niveau de l’école

MON ENFANT FAIT LE DIFFICILE POUR MANGER


Commentaire
Conseils
Anticipez-Impliquez-Faites goûter
Manger en famille
Introduisez-Diversifiez

AMOUR ET SEXUALITÉ

MON ENFANT EST EN PLEIN ŒDIPE


Commentaire
Conseils
Remettez l’enfant à sa place avec bienveillance
Faites preuve de pudeur
Ne cachez pas vos amours
En cas de divorce
Prenez de la hauteur

MON ENFANT A BEAUCOUP D’AMOUREUX(SES)


Commentaire
Conseils
Laissez-le papillonner
Autonomisez-le
Philosophez
N’attisez pas ses comportements
Éduquez, mais n’anticipez pas

MON ENFANT VIT SON PREMIER CHAGRIN D’AMOUR


Commentaire
Conseils
Ne vous moquez pas de lui
Des mots et des actions réconfortants
Fragments de discours amoureux

MON ENFANT DIT QUE PLUS TARD IL NE SE MARIERA PAS


Commentaire
Conseils
Garçon pour la vie
Parlez-lui d’amour

ARGENT

QUELLE PLACE DONNER À L’ARGENT DE POCHE ?


Commentaire
Conseils
Donnez à bon escient
Ne vous sentez pas contraint
Intérêt pédagogique
Si les parents sont séparés

COMMENT PARLER D’ARGENT À MON ENFANT ?


Commentaire
Conseils
Apprenez-lui à être un consommateur averti
Des exemples concrets
La circulation de l’argent
Vrai et faux pouvoir de l’argent

COMPORTEMENT

MON ENFANT A DES TOCS


Commentaire
Conseils
Protégez votre enfant des moqueries
Soutenez l’enfant sans vous montrer complice du toc
Rassurez-le
Soignez l’entourage
Consolidez la confiance en soi de l’enfant
Prenez l’avis d’un spécialiste

MON ENFANT SE RONGE LES ONGLES


Commentaire
Conseils
Expliquez les inconvénients de se ronger les ongles
Satisfaire ses pulsions orales
Un manque de sécurité interne
Des mots sur ses ressentis
Découvrir le plaisir de prendre soin de ses ongles
Une boule de nerfs

MON ENFANT A DES TICS


Commentaire
Conseils
Ne dramatisez pas
Écartez les sources de stress
Troubles associés
Déliez la parole
Relaxation
Faites-lui des câlins
Attention aux tranquillisants

MON ENFANT EST HYPERACTIF


Commentaire
Conseils
Réduisez les facteurs de stress
Organisation du temps
Des règles de vie très codifiées
Une communication claire
Complimentez-le et punissez-le à bon escient
Protégez-le malgré lui

MON ENFANT EST TRÈS MALADROIT


Commentaire
Conseils
Vérifiez ses yeux et ses oreilles
Cessez les reproches et réduisez vos exigences
Adaptez son environnement
Accompagnez-le, utilisez le jeu et l’ordinateur
Informez l’école

MON ENFANT LAISSE TOUT TRAÎNER ET NE RANGE RIEN


Conseils
Trouver un compromis
Apprenez-lui à ranger ses affaires en l’accompagnant
Le cadre du rangement
Un besoin d’autonomie
Des causes psychologiques ou affectives

MON ENFANT S’ENNUIE


Commentaire
Conseils
Rassurez-le
Déculpabilisez
Apprenez-lui l’autonomie
Limitez les écrans

CROYANCES

LES PARENTS ONT DES RELIGIONS DIFFÉRENTES


Commentaire
Conseils
En discuter avant d’être parent
Une attitude de compromis

MON ENFANT CROIT ENCORE AU PÈRE NOËL


Commentaire
Conseils
Une révélation progressive
S’il vous demande directement
S’il vous fait des reproches

DANGERS
MON ENFANT A FAIT UNE FUGUE À 6 ANS !
Conseils
Ne banalisez pas la fugue ou la menace de fugue
Ne le punissez pas
Cherchez la cause
En cas de séparation parentale
Famille imaginaire
Un suivi possible

MON ENFANT EST VICTIME DE RACKET


Conseils
Pensez à un éventuel racket
Mettez votre enfant en confiance
Portez plainte
Soutenez-le psychologiquement

COMMENT PROTÉGER MON ENFANT DES AGRESSIONS


SEXUELLES ?
Commentaire
Conseils
Éducation à la sexualité
Apprenez-lui les règles qui régissent la sexualité humaine
Les signes qui doivent faire penser à une agression
La crédibilité de ses propos
Conduite à tenir

DIFFÉRENCES

MON ENFANT EST GAUCHER


Commentaire
Conseils
Rassurez l’entourage
À l’école

MON ENFANT EST SURDOUÉ


Commentaire
Conseils
Faites-le tester
À l’école
Techniques d’apprentissages
Développer sa sociabilité
Rassurez-le
Apprenez-lui la tolérance
Des activités extérieures

MON FILS VOUDRAIT ÊTRE UNE FILLE


Conseils
Donnez-lui envie de grandir
Réfléchissez à vos désirs inconscients ou conscients
Valorisez les hommes
Le rôle du père
Liberté de jeux
Invitez-le à ne pas renoncer aux jeux dits de garçons

DIVORCE ET FAMILLE RECOMPOSÉE

COMMENT ANNONCER À NOTRE ENFANT QUE NOUS NOUS


SÉPARONS OU DIVORÇONS
Commentaire
Conseils
Pas trop tôt
De concert
Les parents restent parents
Permanence du lien filial
Si vous avez adopté votre enfant
Protéger son insouciance

MON ENFANT NE VEUT PAS ALLER CHEZ SON PÈRE


Conseils
En cas de maltraitance
Raisonnez l’enfant
Relativisez
Ne jetez pas d’huile sur le feu

MON ENFANT CRITIQUE MON NOUVEAU CONJOINT


Conseils
Prenez le temps
Dites votre bonheur
Soyez ferme
« Tu n’es pas mon père ! »
S’il se compare à lui

MON ENFANT VEUT QUE MON EX-CONJOINT ET MOI NOUS


REMARIIONS
Commentaire
Conseils
Ne l’empêchez pas d’espérer
Ne prétendez pas que tomber amoureux est une affaire de volonté
Vous pouvez continuer de voir votre ex avec lui
Ne le laissez pas croire que son désir a du pouvoir sur vous
Que répondre ?
Aidez-le à abandonner la nostalgie
QUAND L’UN DES PARENTS SE MET EN COUPLE HOMOSEXUEL
Conseils
Ne dévalorisez pas l’autre parent
L’amour ne se commande pas
Levez les malentendus possibles
En cas de moqueries extérieures

COMMENT LIMITER LE BLUES DE LA SÉPARATION DU


DIMANCHE SOIR ?
Commentaire
Conseils
Une prise en charge commune
Une transition sereine
Chez le parent d’accueil

L’ARRIVÉE D’UN DEMI-FRÈRE OU D’UNE DEMI-SŒUR


Conseils
Prévenir l’autre parent
Cette arrivée scelle le divorce
Réactions négatives
Ne pas faire table rase du passé
Frère entier ou demi-sœur

ENVIRONNEMENT

LA FAMILLE VA DÉMÉNAGER
Commentaire
Conseils
Anticipez
Visitez
Inscrivez
Conservez

MON ENFANT A CROISÉ UN SDF


Commentaire
Conseils
Ne devancez pas ses inquiétudes
Parlez des aides qui existent
Ordonnez sa charité

FAMILLE-PARENTS

MON ENFANT A UN PARENT QUI EST MALADE DE L’ALCOOL


Commentaire
Conseils
Le rôle de l’autre parent est fondamental
Déresponsabilisez l’enfant
Faites soigner le parent et aidez l’enfant
Attention aux étiquettes
Éloignement

MON ENFANT VIT AVEC UN SEUL PARENT


Conseils
Si vous êtes amoureux, ne le cachez pas à l’enfant
Dites la vérité sur qui le concerne avec délicatesse
Prévenez ses angoisses de mort
Favorisez un lien avec un adulte de l’autre sexe
L’autorité du père et de la mère

FRATRIE

MON ENFANT A UN FRÈRE JUMEAU OU UNE SŒUR JUMELLE


Commentaire
Parlez d’eux au singulier
Des vêtements et des jouets différents
Du temps pour chaque enfant
Libre choix pour la classe

MES ENFANTS SE DISPUTENT SANS CESSE


Conseils
Défusionnez-les
Prévenez ou guérissez la jalousie
Donnez l’exemple
Débats, sermons plutôt que jugement
Réglementez et sublimez l’esprit de compétition

L’ENFANT DU MILIEU
Commentaire
Conseils
Responsabilisez-le
Consacrez-lui du temps
Trouvez-lui des modèles

L’ARRIVÉE D’UN DEUXIÈME ENFANT


Commentaire
Conseils
Le bon moment
Assez d’amour
Laissez l’aîné à sa place d’enfant
L’annonce
Le têtard et la grenouille
En cas de gémellité
Des bénéfices pour lui

BÉBÉ VIENT DE NAÎTRE


Conseils
Délimitez les places de chacun
En cas de jalousie
S’il régresse ou déprime
Ne lui confiez pas trop de responsabilités

NOUS ALLONS ADOPTER UN PETIT FRÈRE OU UNE PETITE


SŒUR
Conseils
Expliquez les démarches et les motivations d’une adoption
Protégez l’aîné
En cas de seconde adoption

MON ENFANT EST CONFRONTÉ À UNE GROSSESSE


INTERROMPUE
Conseils
Ne cachez pas votre tristesse
Expliquez
Soutenir la mère

MON ENFANT EST JALOUX DE SON FRÈRE OU DE SA SŒUR


Commentaire
Conseils
Acceptez les différences
L’arrivée d’un puîné
Ne mentez pas
À chacun ses activités

HANDICAP-MALADIE-MORT
MON ENFANT A UNE SŒUR OU UN FRÈRE PORTEUR D’UN
HANDICAP
Commentaire
Conseils
Du temps pour lui
Liberté d’expression
Ne le responsabilisez pas trop
Détachez-le !

MON ENFANT EST HYPOCONDRIAQUE (PLUS OU MOINS)


Commentaire
Conseils
Pas de rejet
Enseignement médical
Prenez soin de vos propres angoisses
Attention aux bénéfices secondaires
Libérez la parole
L’aide d’un animal

MON ENFANT EST ATTEINT D’UNE MALADIE CHRONIQUE


Commentaire
Conseils
Ne vous sentez pas coupables
Informez l’enfant
Contactez les associations
Qu’il reste plus fort que sa maladie
Ni banalisation, ni surprotection, ni exclusivité
Rassurez-le en le laissant exprimer ses angoisses

COMMENT ANNONCER À MON ENFANT LA MORT D’UN


PROCHE ?
Commentaire
Conseils
Lui annoncer le décès dès que possible
L’annonceur le moins bouleversé
Les larmes sont autorisées
L’apparente indifférence de l’enfant également
Utilisez des livres
Peut-on le lui annoncer avant ?
Utilisez des mots simples
Parler de la mort en vérité
Écoutez si vous ne pouvez rien dire
Parler du caractère précieux de la vie
Faites-le participer aux rites funéraires quel que soit son âge

LOISIRS

MON ENFANT AIME LES JEUX DE GUERRE


Commentaire
Laissez-le jouer
Enseignez-lui les lois
Enseignez-lui le rôle de son père dans sa conception
Canalisez son esprit de conquête

MON ENFANT VEUT UN ANIMAL


Commentaire
Conseils
Bénéfique pour l’enfant
En cas de refus
« Adoptez » un animal dans l’entourage

OBÉISSANCE
MON ENFANT N’OBÉIT PAS
Conseils
Veillez à la santé de l’enfant
Prenez soin de vous
Donnez des règles claires et précises
Une affaire de ton
Pas de comparaison
Patience et répétition
Faites diversion
Évolutions des règles
Faites-lui plaisir
Enchantez le quotidien

COMMENT PUNIR MON ENFANT ?


Commentaire
Conseils
Affichez votre contrariété
Des excuses pour réparer
Supprimez une activité
Lui permettre de réparer
Pas de punition sur la durée
Évitez la fessée
À chaque parent sa punition
Soyez juste
N’oubliez pas les récompenses

MON ENFANT N’EST PAS COOPÉRATIF


Conseils
Donnez-lui un choix limité
Insistez
Fixez une date ou un temps limite
Exprimez votre demande avec le corps
Procédez par étapes
Trouvez un allié
Le cadeau bonus

PAROLE

MON ENFANT MENT À TORT ET À TRAVERS


Commentaire
Conseils
Signalez sans punir
Compensez ce qui fait défaut
Ramenez-le sur terre
Enseignez-lui les vertus de la vérité
Renforcez sa confiance en lui
Un besoin d’affection
Balayez devant votre porte

MON ENFANT BÉGAIE


Commentaire
Conseils
Patience et compassion
Repérez l’événement
Un cap psychologique à passer
Libérez les émotions
Relaxation
Rassurez l’enfant
Orthophonie

PEURS
COMMENT PRÉVENIR LE STRESS CHEZ MON ENFANT ?
Commentaire
Conseils
Soignez son environnement et son rythme de vie
Accompagnez les nouvelles expériences
Atténuez le stress scolaire

MON ENFANT EST VICTIME DE PEURS IMAGINAIRES


Commentaire
Conseils
Ni dramatisation ni surprotection
Libérez l’expression
Rationalisation
Mettez en place des rituels

MON ENFANT A PEUR DES ANIMAUX


Commentaire
Conseils
Un discours positif
Éliminez les effets d’un traumatisme
Désensibilisez
Des causes profondes

MON ENFANT A PEUR DE L’EAU


Commentaire
Conseils
Cherchez les origines
Conduites à tenir
MON ENFANT S’INQUIÈTE DE LA POLLUTION OU DE LA FIN DU
MONDE
Conseils
Développez son savoir
Prenez-le au sérieux
Rendez-le actif
Contenez sa passion
Calmez des angoisses plus profondes

PROPRETE

MON ENFANT VA ENTRER À L’ÉCOLE ET IL N’EST TOUJOURS


PAS PROPRE LE JOUR
Commentaire
Conseils
Pas de pression excessive
Un baigneur
Encouragez son autonomie
Remplacez la couche-culotte par la culotte de bain
Informez-le
Coopérez avec l’enseignant

MON ENFANT A 5 ANS OU PLUS ET IL N’EST TOUJOURS PAS


PROPRE LA NUIT
Commentaire
Conseils
Pas trop de rigidité
Diminuez l’anxiété
Quelques trucs
Donnez-lui envie de grandir
Aidez-le à lâcher prise
Informez-le sur la sexualité
Éventuellement, des médicaments de façon ponctuelle

MON ENFANT REFAIT PIPI AU LIT


Commentaire
Conseils
Un événement inquiétant
Un moment de régression
Un problème de relation
Des causes communes à l’énurésie primaire

MON ENFANT TACHE SES SLIPS OU FAIT ENCORE DANS SA


CULOTTE
Commentaire
Conseils
Quelques règles éducatives
N’en faites pas une obsession
Ne punissez pas votre enfant
Apaisez votre enfant
Aidez-le à grandir
Limitez les bénéfices secondaires
Ne le réduisez pas à son symptôme
Consultez

RELATIONS AVEC LES AUTRES

DOIS-JE ENVOYER MON ENFANT EN COLONIE DE VACANCES ?


Commentaire
Bon pour la santé physique et l’autonomie
Développe l’intégration sociale
Améliore la place de chacun dans la famille
Renforce la confiance en soi
En cas d’angoisse de séparation
Préparez un enfant jeune à partir

MON ENFANT A UN AMI IMAGINAIRE


Commentaire
Conseils
Pas d’inquiétude !
Écoutez-le sans vous montrer trop complice
Prêtez-lui attention
Soyez moins enveloppant
Levez son manque de confiance
Aidez-le à s’exprimer par d’autres biais
Favorisez son univers relationnel
En cas de décès
Soulevez les non-dits

MON ENFANT A DU MAL À SE FAIRE DES AMIS


Conseils
Repérez des difficultés psychologiques qui l’isolent
Favorisez les rencontres avec d’autres enfants
Développez son empathie
Soignez son apparence
Donnez-lui quelques conseils
Ouvrez la porte de la maison
Maintenir les liens avec sa classe

MON ENFANT SE DISPUTE AVEC SON CAMARADE


Conseils
Donnez l’exemple
Intervenir quand cela va trop loin
Soyez juge ou médiateur
Si la dispute s’est passée en votre absence (à l’école par exemple)
En cas de relation systématiquement conflictuelle avec un enfant
En cas de dispute avec plusieurs copains

MON ENFANT EST LE BOUC ÉMISSAIRE DE SES CAMARADES


Commentaire
Conseils
Soyez vigilant
Aidez-le à se défendre
Exigez la protection de votre enfant

SCOLARITÉ

MON ENFANT PLEURE À CHAQUE FOIS QUE JE LE CONDUIS À


L’ÉCOLE
Commentaire
Conseils
Préparez la rentrée
Créez un lien avec l’enseignant
Cherchez une origine à la difficulté de séparation

ÇA NE PASSE PAS BIEN AVEC LE PROFESSEUR DES ÉCOLES


Commentaire
Conseils
Relativisez
Prenez contact avec l’enseignant
Un désaccord sur le programme
Une affaire personnelle
MON ENFANT A DU MAL À S’ADAPTER AU COURS
PRÉPARATOIRE
Conseils
Ne mettez pas trop de pression
Place aux jeux
Veillez à ce qu’il dorme suffisamment
Les autres enfants sont importants
Câlin thérapie
Il a du mal à suivre intellectuellement
Limitez les repas à la cantine

MON ENFANT EST DYSLEXIQUE


Commentaire
Conseils
Pensez à une éventuelle dyslexie
Développez sa motricité
Rééducation visuelle
Un bilan auditif
Soutenez le langage
Favorisez son attention
Prise en charge orthophonique
Soutien affectif
Des causes psychologiques
Alléger le poids de la dyslexie

MON ENFANT SAIT LIRE MAIS N’AIME PAS LIRE


Conseils
L’initier tout petit
Les images aident à lire
Ne sacralisez pas les livres
Les livres que vous avez aimés ne lui plairont pas forcément
Proposez-lui de fabriquer un livre

MON ENFANT EST DÉMOTIVÉ À L’ÉCOLE


Commentaire
Conseils
Changez votre regard sur lui
Ne supprimez pas les loisirs utiles
Impliquez les proches
Limitez vos exigences
Donnez du sens à l’enseignement scolaire

MON ENFANT EST INTELLIGENT MAIS PEUT MIEUX FAIRE


Conseils
Moins d’écrans et davantage d’activités sportives
Planifiez
Définissez des objectifs
Faites un bilan de ses forces et faiblesses
Apprendre à apprendre

MON ENFANT A DU MAL À FAIRE SES DEVOIRS


Commentaire
Conseils
Définissez un temps limite
Ce n’est pas du travail
Découpez
Un temps pour tout
Autonomie sous contrôle
Le bon moment
Le lieu
Interactivité
Les deux parents
Professeur particulier
Tolérance

DEVOIRS DE VACANCES POUR QUI, POUR QUOI ?


Conseils
Plutôt pour les élèves en difficulté
Un moment agréable
Dehors de préférence et avec papa

SOMMEIL

MON ENFANT A DU MAL À S’ENDORMIR


Conseils
Faites-lui faire du sport la journée
Le coucher doit être synonyme de bien-être
N’hésitez pas à être ferme
Pas de télévision dans la chambre
Vérifiez sa respiration
Insonorisez et personnalisez sa chambre
La veilleuse
Heure de coucher régulière
Écoutez ses peurs
Aidez-le à lâcher prise
En cas de malheur
Des huiles essentielles

MON ENFANT VEUT ENCORE DORMIR AVEC NOUS, SES


PARENTS
Commentaire
Conseils
Respectez bien les rituels d’endormissement
Tenez le même discours à l’autre parent
Agissez sur les angoisses

MON ENFANT EST SOMNAMBULE


Commentaire
Conseils
Pas de panique
Sécurisez l’appartement
Inutile de le réveiller
Un avis psychologique

TÉLÉ-ORDI-ÉCRANS

MON ENFANT REGARDE TROP LA TÉLÉVISION


Commentaire
Conseils
Un contrôle parental indispensable
Un état des lieux
Ne vous contentez pas de suivre la
Un temps limité
Sélectionnez les programmes
Pas de télévision dans la chambre
Pas de télévision à table
Établissez des liens avec l’extérieur
Développez les loisirs
Enseignez-lui les techniques audiovisuelles

MON ENFANT PASSE BEAUCOUP DE TEMPS DEVANT SON


ORDINATEUR
Conseils
Formez-vous à l’informatique
Une heure par jour
Droit de regard et conseils de prévention

MON ENFANT EST DÉPENDANT DES JEUX VIDÉO


Commentaire
Conseils
N’offrez pas seulement des jeux vidéo
Le choix des jeux vidéo
Conseils d’usage
Attention à l’isolement

CONCLUSION

INDEX
INTRODUCTION

Ce dictionnaire du pédopsy, qui se présente comme un manuel inédit, se


propose d’offrir des réponses pratiques aux questions que se posent les
parents ou les éducateurs d’enfants âgés de 3 à 11 ans. Pour chacune de ces
questions, vous trouverez, après une explication des origines du problème,
des conseils précis et détaillés sur les propos à tenir ou les attitudes à
adopter. Qu’il s’agisse de questions portant sur l’école, l’obéissance, les
relations avec les autres, le comportement alimentaire, la famille, la
propreté, la sexualité, le sommeil, les dangers de la vie, ce guide pratique et
plein de bon sens vous permettra de différencier les manifestations peu
inquiétantes de problèmes de la vie courante de celles qui nécessitent un
suivi psychologique de l’enfant.
AFFIRMATION DE SOI
Mon enfant manque de confiance en lui à l’école
Mon enfant suce encore son pouce
Comment aider mon enfant à parler en public ?
Comment aider mon enfant à développer sa confiance en soi ?
Mon enfant a du mal à dire « non »
MON ENFANT MANQUE DE CONFIANCE EN LUI À
L’ÉCOLE

Certains enfants présentent une certaine assurance en dehors de l’école,


mais témoignent d’un manque de confiance en eux dans le cadre scolaire.
Soulignons que c’est surtout à l’école que l’on repère un manque de
confiance en soi chez l’enfant, car il y est soumis aux jugements de
l’enseignant et à la comparaison avec ses pairs. C’est d’ailleurs une cause
de difficultés scolaires.

CONSEILS

Luttez contre sa timidité


À la maison, demandez-lui régulièrement son point de vue et donnez-lui
la parole, au besoin en demandant à ses frères et sœurs plus extravertis de
respecter son tour de parole. Faites des courses avec lui en le poussant à
demander aux commerçants le pain ou le journal.

Limitez vos exigences ou vos angoisses de performance


Si votre enfant a le sentiment que vous attendez trop de lui, il peut se
sentir écrasé, se décourager et, en conséquence, échouer. Il faut parfois que
les parents lâchent prise, mettent la barre moins haut pour que leur enfant se
sente plus assuré. Enfin, l’enfant imite ses parents et il n’est pas rare qu’il
porte sur ses épaules leur propre manque de confiance en eux. C’est à vous
à travailler sur votre estime de soi ou à inviter votre enfant à vous
ressembler sur d’autres points.

Assurez-le de votre amour


Un enfant ne doit pas imaginer que votre amour fluctue en fonction de
ses performances. Vous n’êtes pas son professeur et encore moins son chef
de service. Assurez-le du caractère inconditionnel de votre amour et
expliquez-lui que c’est parce que vous l’aimez que vous souhaitez qu’il
progresse dans tous les domaines.

Primez ses réussites


Encouragez ses efforts et félicitez-le quand il fait des progrès.
Récompensez ses bons résultats, mais ne punissez pas ses échecs. Ses
mauvaises notes représentent déjà une punition ; évitez donc la « double
peine ». Par ailleurs, testez différentes activités extra-scolaires dans
lesquelles il pourrait se montrer performant, ce qui l’aiderait à gonfler sa
confiance en lui.

S’il panique lors des devoirs sur table


Le manque de confiance en soi peut faire échouer un enfant qui connaît
ses leçons mais qui a des blancs lors des épreuves sur table parce qu’il
s’affole. Parlez-en avec l’enseignant afin que celui-ci ne pense que votre
enfant n’apprend pas ses devoirs. Apprenez à votre enfant quelques
techniques de relaxation comme fermer les yeux quelques minutes pendant
l’épreuve et imaginer un souvenir agréable qui aidera à stopper la panique
et permettra à la mémoire de remonter en surface.

Pas de comparaison avec la fratrie


Un enfant peut manquer de confiance en soi parce qu’il a une sœur ou un
frère brillant. Gardez-vous de comparer l’enfant qui manque de confiance
en lui avec son frère qui réussit mieux, et n’octroyez pas de privilèges à ce
dernier. Les droits et les devoirs de chacun ne doivent pas être liés aux
résultats scolaires.

Règle d’or : La confiance en soi chez l’enfant vient beaucoup de la


confiance des autres en lui.
MON ENFANT SUCE ENCORE SON POUCE

Sucer son pouce est un phénomène très courant chez le petit enfant. C’est
un réflexe inné qui peut exister chez le fœtus. Mais il devient problématique
quand il est trop fréquent – il occasionne des problèmes dentaires – et
quand il dure trop longtemps – il témoigne de troubles anxieux.

COMMENTAIRE
Sucer son pouce ou d’autres doigts apporte à l’enfant un sentiment de
calme et de plaisir. Il s’apparente à la tétée et est une source de satisfaction
orale. Ce besoin de succion s’estompe graduellement et naturellement
quand l’enfant a entre 3 et 4 ans. Mais certains enfants continuent car c’est
une habitude réconfortante pour eux ; cette conduite est plus fréquente chez
les garçons. Certains enfants sucent leur pouce si intensément que cela
provoque une mauvaise implantation des dents ou des déformations de la
mâchoire.

CONSEILS

Évitez les tétines


Les enfants ayant une tétine pleurent moins car la tétine les rassure, mais
l’absence de pleurs est aussi une absence de message auquel on pourrait
répondre en donnant du lien à l’enfant plutôt que par un bouche-trou,
prélude à la future cigarette ou au goulot de bouteille. Donner
systématiquement une tétine à un nourrisson favorise le besoin d’avoir
toujours quelque chose en bouche et donc le suçage de pouce en
permanence quand la tétine n’est plus disponible. Certes, la tétine déforme
moins la dentition, mais elle est aussi moins hygiénique. Les enfants qui
n’ont pas eu de tétine peuvent aussi sucer leur pouce, mais ils le font moins
fréquemment ou moins intensément que ceux qui en ont eu une. En outre, la
tétine réduit les gazouillis chez le nourrisson et la communication orale
chez le plus grand, tandis que le pouce se retire pour que l’enfant puisse
jouer avec ses mains.

Donnez plus d’attention à votre enfant


Sucer son pouce trop longtemps veut parfois dire que l’enfant a besoin
d’une attention parentale, de tendresse ou d’une valorisation plus soutenue.
L’enfant compense un manque par un repli sur lui et une conduite
d’autosatisfaction. C’est particulièrement vrai de la part du garçon visà-vis
de son père.

Renforcez sa confiance en lui


Sucer son pouce peut s’inscrire dans un comportement global attentiste
associé à une confiance en soi limitée. Il faut alors favoriser l’autonomie de
l’enfant en lui confiant des responsabilités nouvelles, en l’incitant à avoir
des activités socialisantes et en l’encourageant à faire des « choses de
grands » tout en l’accompagnant.

Prévenez la régression
L’enfant peut reprendre le pouce alors qu’il commençait à s’en départir à
l’occasion d’un événement de vie qui favorise la régression comme la
naissance d’un puîné ou des problèmes familiaux. Il convient alors de
rassurer et de soutenir l’enfant dans sa dynamique de vie.

Pas de rigidité excessive


On peut considérer que sucer son pouce est une mauvaise habitude sans
réagir pour autant maladroitement en grondant l’enfant, en lui retirant le
doigt de la bouche brutalement ou en le traitant de bébé. On peut cependant
l’encourager à réserver cette activité aux moments où il est seul. Enfin,
félicitez-le quand il réussit à se contenir et à se faire plaisir autrement.

Discutez-en avec lui


Informez votre enfant des conséquences néfastes qu’entraîne cette
conduite répétée. Expliquez-lui qu’il serait préférable pour ses dents qu’il
arrête de sucer son pouce, sinon il aura un vilain sourire quand il sera plus
grand. Vous pouvez même lui montrer des photos de dents abîmées. Enfin,
proposez-lui de mettre du vernis amer sur son ongle.

Des petits trucs


Une fois que vous avez réduit les facteurs qui favorisent le manque
d’autonomie ou de confiance en soi, vous pouvez utiliser différents petits
trucs pour aider votre enfant à s’arrêter. Il existe des gants pour la nuit, qui
sont l’équivalent du vernis amer. Vous pouvez rendre l’enfant actif en lui
faisant remplir un tableau où il dessinera un nuage les jours où il a sucé son
pouce et un soleil les jours où il n’a pas sucé son pouce, avec à la clé une
récompense pour fêter sept jours sans un nuage.

Soyez moins exigeant


Si vous vous montrez trop exigeant avec votre enfant et que ses journées
comportent trop de contraintes, il sucera son pouce afin de s’offrir une
pause, vous rappelant ainsi qu’il a un rythme différent du vôtre.

Conseillez-lui d’autres façons de se relaxer ou de s’occuper


Souvent le grand enfant suce son pouce pour se réconforter, se détendre
ou quand il s’ennuie. Voyez avec lui d’autres façons d’apaiser son anxiété
ou sa tension intérieure. Au lieu d’utiliser la succion, l’enfant peut exprimer
verbalement ses émotions, écouter une chanson ou faire du modelage par
exemple.

Règle d’or : Développez les autres sources de plaisir.


COMMENT AIDER MON ENFANT À PARLER EN
PUBLIC ?

Àl’école, mais aussi en d’autres circonstances (fêtes religieuses,


cérémonies diverses), votre enfant peut être amené à prendre la parole en
public. Or, même s’il n’est pas timide, cet exercice est difficile sans un
minimum de préparation.

CONSEILS

Invitez-le à bien savoir son discours


Demandez à votre enfant de lire son texte plusieurs fois et assurez-vous
qu’il a bien compris le vocabulaire, les idées, le principal message et les
idées essentielles. Il apprendra l’introduction par cœur pour démarrer plus
sereinement.

Mesurez le temps
Il s’entraînera à lire son texte plusieurs fois devant le miroir et vous
mesurerez pour lui le temps de chaque partie de son discours.

Aidez-le à se visualiser
Aidez-le à se visualiser en train de faire son exposé devant un public et à
imaginer les questions qu’on pourrait lui poser. Vous pouvez aussi le filmer
quand il s’entraîne afin qu’il visualise son apparence.

Être en forme le jour J


La veille, il ne se couchera pas trop tard et aura bien mangé – des
féculents de préférence – pour être assuré de bien dormir et d’être en forme
le lendemain. Il ne sautera pas son petit déjeuner si l’exposé a lieu en milieu
de matinée.

Doudou
Si votre enfant est superstitieux, rien n’empêche qu’il emporte avec lui
son stylo ou sa médaille porte-bonheur si cela peut suffire pour lui donner
de l’assurance.

Avant de commencer
Conseillez à votre enfant de bien préparer son matériel et d’avoir un
verre d’eau. Avant de commencer, il testera s’il préfère parler assis ou
debout. Invitez-le à utiliser des diapositives afin de prendre appui dessus
s’il craint d’avoir trop de regards braqués sur lui. Dites-lui de saluer les
personnes dans la salle, de donner l’intitulé de son exposé et de se présenter
si des personnes dans l’assemblée ne le connaissent pas. Le verre d’eau
donne une contenance pour réfléchir à une question difficile et permet de
faire des pauses qui rendent l’exposé plus fluide.

Reconnaître qu’il est impressionné


S’il se met à bégayer de trac ou bien s’il a du mal à débuter son exposé, il
ne doit pas hésiter à dire qu’il est impressionné. Mais il ne doit pas
s’excuser sans cesse sur d’éventuels manques ou erreurs afin de ne pas
attirer l’attention du public sur ce qu’il n’aurait pas remarqué sinon.

Sourire, parler lentement et fort


Dites-lui de prendre son temps. Les enfants, quand ils font un exposé,
parlent souvent trop vite à cause du trac et ont hâte de finir ne serait-ce que
parce qu’ils ont peur d’être ennuyeux. Rappelez à votre enfant qu’il doit
bien prendre le temps de respirer, cela permet de ralentir un débit de parole
trop rapide.

En cas de trou, place aux questions


S’il a un trou de mémoire, pour éviter la panique, conseillez-lui de
respirer et de boire un verre d’eau. Si la panique le gagne, il pourra quitter
son pupitre et se déplacer dans la salle tout en poursuivant son exposé. S’il
ne parvient pas à retrouver ce qu’il doit dire, conseillez-lui de demander au
public s’il a des questions.

Règle d’or : Parler en public, ça peut s’apprendre très jeune.


COMMENT AIDER MON ENFANT À DÉVELOPPER SA
CONFIANCE EN SOI ?

La confiance en soi des enfants est souvent mise à rude épreuve. Mais cette
qualité peut se développer et les parents peuvent participer à son
renforcement.

CONSEILS

Développez ses activités


Un enfant qui n’a pas confiance en lui refusera ce qu’on lui propose, non
par manque d’envie, mais par crainte de ne pas être à la hauteur. Sans
brutalité, ni attentes excessives, poussez votre enfant à faire des activités
nouvelles ou à accepter ce que lui proposent ses camarades. Il découvrira
par exemple qu’il n’est pas aussi mauvais au football ou en danse qu’il
l’imaginait. Et s’il devient véritablement assez compétent dans un domaine,
il pourra prendre appui sur ses compétences précises pour soutenir sa
confiance en soi globale.

Choisissez vos mots


Si votre enfant a fait une bêtise, commit une erreur ou émit un mauvais
jugement, critiquez l’acte en question, mais pas l’enfant dans sa globalité.
Dites : « Ceci n’est pas acceptable », « Il est interdit de faire cela », « Cette
façon de s’habiller n’est pas adaptée à l’école » ou « Tu as du cœur alors
montre-le en prêtant tes jouets à tes copains » mais ne dites pas : « Tu es
nul » ou « On ne peut pas te faire confiance », « Tu t’habilles n’importe
comment », « Tu es égoïste ». Bannissez les sarcasmes, ce qui n’interdit pas
l’humour. Ne faites pas de comparaisons avec ses frères et sœurs. Méfiez-
vous aussi des oreilles qui traînent lors des conversations entre adultes et
apprenez à accepter votre enfant avec ses centres d’intérêts personnels et
ses qualités propres. Par exemple, s’il n’est pas le sportif que vous rêviez
d’avoir, reconnaissez qu’il est doué en dessin.

Proposez-lui de mettre ses peurs par écrit


Proposez à votre enfant d’imaginer des actions qu’il a du mal à accomplir
et de dire, avant de l’écrire, les peurs qui le bloquent. Il peut par exemple
redouter de parler en public car il a peur que les autres se moquent de lui.
Ensuite, pour chacune de ses peurs, demandez-lui d’en indiquer les
conséquences véritables : par exemple, la crainte de rougir et que les autres
se moquent de son rougissement. Dédramatisez ensuite chacune de ses
peurs.

Responsabilisez-le
Confiez-lui de petites responsabilités réalisables au quotidien et qui ne lui
apparaissent pas comme une contrainte ou une corvée. Demandez-lui de
faire une petite course ou versez-lui de l’argent de poche qu’il utilisera
comme bon lui semblera. Faites-lui confiance, par exemple en le laissant
aller dormir chez un copain. Le fait qu’il ne fasse pas correctement la tâche
demandée ne doit pas être un prétexte pour lui supprimer la responsabilité ;
au contraire, vous devez persévérer, après avoir analysé avec lui ce qui l’a
rendue difficile. Évitez de superviser en permanence ses activités et voyez
d’abord ce qu’il a réussi à faire pour le complimenter avant de repérer là où
il n’aurait pas été performant. S’il n’ose pas faire quelque chose – comme
adresser la parole à un enfant qu’il ne connaît pas au square –, encouragez-
le sans lui faire de remontrances s’il n’y parvient pas. En ce cas, réalisez
l’action avec lui. Ne portez pas systématiquement un jugement personnel
sur les opinions ou les désirs et besoins qu’il exprime, mais rappelez-lui ce
que disent les lois ou les différents règlements.

Protégez-le
Pour avoir confiance en soi, l’enfant doit se sentir protégé et soutenu.
Protégez le petit intrépide des objets ou des situations trop dangereuses.
Intervenez si des enfants s’en prennent à lui à plusieurs. Veillez à ce que ses
besoins soient respectés (sommeil, alimentation, santé, affection) afin qu’il
ait la force d’affronter la vie et ses épreuves, petites ou grandes.
Si vous constatez que votre enfant a perdu sa confiance en soi,
recherchez un facteur déclencheur : rejet par un enseignant, persécution par
un camarade de classe, maladie ou dépression d’un parent, déménagement,
divorce, etc.

N’ayez pas des attentes trop élevées


Des attentes trop élevées de la part de l’entourage peuvent être à l’origine
d’inhibitions chez l’enfant. Par crainte de l’échec, il arrive que l’enfant
n’ose plus s’investir dans les apprentissages ou prendre des initiatives, quel
qu’en soit le domaine. Il est donc important de faire comprendre à l’enfant
que l’amour que ses parents lui portent ne dépend pas de sa réussite et qu’il
ne déchoit pas s’il commet des erreurs ou n’arrive pas au but. Invitez aussi
l’enfant à ne pas se mettre lui-même la barre trop haut, mais conseillez-lui
des progressions par étapes.

Aidez-le à être bien accepté par les autres


L’intérêt et l’affection de ses pairs aideront votre enfant à avoir confiance
en lui. Indiquez-lui les différents outils pour être apprécié d’autrui.
Conseillez-lui de commencer à saluer les autres avec un sourire en les
regardant dans les yeux, de répondre agréablement quand il est sollicité, de
se souvenir des prénoms de ses camarades de classe, de complimenter et
d’exprimer sa gratitude quand ses camarades le méritent, de savoir dire
« non » quand la demande est contraire à ses envies, de ne pas se vanter,
d’éviter de critiquer autrui et de ne pas parler que de ses difficultés mais
aussi de ses réussites.

Développez l’autovalorisation
Invitez votre enfant à penser à trois personnes qu’il admire, qu’elles
fassent partie de son entourage ou qu’il s’agisse de personnalités connues,
vivantes ou défuntes. Qu’il imagine ensuite que chacune lui dise un
compliment ainsi qu’une phrase encourageante comme par exemple : « En
persévérant, on arrive à tout dans la vie ». Demandez-lui d’écrire ces
phrases sur des papiers qu’il conservera dans sa chambre.
Invitez-le aussi, en se visualisant dans un miroir sur pied, chaque matin à
changer sa posture en la chargeant d’assurance (épaules en arrière, tête
droite, ventre rentré, mains et pieds en ouverture) ou en lui demandant
d’imaginer qu’il se tient comme une personne qu’il admire. Filmez-le
pendant qu’il joue le rôle de quelqu’un qui a confiance en lui et parle de ses
réussites.

Règle d’or : Avoir confiance en son enfant est le premier pas de sa


confiance en lui.
MON ENFANT A DU MAL À DIRE « NON »

Certains enfants ont du mal à résister aux demandes de leur entourage,


notamment à celles de leurs petits camarades. En dehors de problèmes de
confiance en soi ou de timidité, la difficulté à dire non indique un manque
de savoir-faire ou plutôt de « savoir-dire » non.

CONSEILS

Aidez-le à prendre conscience de sa difficulté


L’enfant n’a pas toujours conscience de son « handicap ». Aidez-le en
évoquant des exemples concrets où il a été pénalisé par sa difficulté à
s’opposer aux attentes d’autrui. Montrez-lui ce que cette attitude l’a
empêché de faire ou au contraire ce qu’elle l’a obligé à faire. Passez ensuite
en revue avec lui les différentes situations passées et voyez de quelles
manières il aurait pu réagir autrement.

Nommez les situations où le « non » s’impose


Le « non » s’impose à l’enfant quand il se sent fatigué ou inquiet, car
alors il ne sera pas dans les meilleures conditions pour faire une bonne
analyse de la situation. C’est le cas s’il ne connaît pas assez bien la
personne qui lui demande quelque chose, si cette personne lui a déjà
demandé des choses qui lui ont posé problème antérieurement, si ce qu’on
lui demande semble dangereux ou interdit, s’il n’a pas envie et qu’il n’a
aucun bénéfice à tirer ou s’il a envie de faire autre chose. Enfin, expliquez-
lui qu’il peut différer sa réponse s’il n’est pas sûr de savoir quoi répondre et
qu’il peut dire qu’il a besoin de réfléchir ou de demander l’avis d’autres
personnes.

Aidez-le à voir clair dans ses désirs


Proposez à votre enfant de noter noir sur blanc en vrac ce qu’il aime faire
et ce qu’il n’aime pas faire. Dans un second temps, demandez-lui de classer
par ordre d’importance ce qu’il n’aime vraiment pas faire. Invitez-le ensuite
à dire « oui » à ses vrais désirs. Évoquez avec lui la crainte de ne pas être
aimé qui le pousserait à ne jamais rien refuser et montrez-lui que les enfants
les plus populaires de l’école sont ceux qui savent dire « non » à ce qui les
dérange.

Donnez-lui des méthodes


Invitez-le à prendre l’habitude dans un premier temps de différer sa
réponse afin de pouvoir bien analyser ce qu’on lui demande et de ne pas se
sentir pressé de répondre. Il répondra d’abord qu’il doit réfléchir et qu’il
donnera sa réponse une heure plus tard ou le lendemain. Si son interlocuteur
insiste, qu’il dise systématiquement que s’il doit répondre immédiatement,
la réponse est « non ». Si l’autre lui demande de justifier sa réponse,
l’enfant ne doit pas entrer dans son jeu mais se contenter de répéter, comme
un disque rayé s’il le faut, qu’il n’en a pas envie. Montrez-lui comment
joindre les mimiques à la parole pour que celle-ci soit plus forte : il doit
regarder dans les yeux son interlocuteur en secouant la tête pour accentuer
le « non ». Dans un second temps, enseignez-lui la négociation avec les
enfants, le « donnant-donnant » et expliquez-lui que celle-ci n’empêche pas
les actes gratuits, mais au contraire leur confère toute leur valeur.

Imitation et jeux de rôle


Incitez votre enfant à imaginer des situations où on lui demande de faire
quelque chose qui le dérange et à répondre comme vous le lui avez appris.
Donnez-lui l’exemple en jouant des scènes avec un autre membre de la
famille pour qu’il puisse vous imiter. Faites avec votre enfant des jeux de
rôle en lui demandant d’agir comme s’il était en situation réelle et de se
comporter de façon affirmée dans cette situation. Proposez-lui des situations
de plus en plus difficiles : par exemple, refuser de donner un euro à un
enfant, puis refuser même s’il a un euro en poche, puis refuser de donner un
euro à un adulte. Assignez-lui ensuite des tâches chaque jour en fonction
des situations de la vie quotidienne où il aura été capable de s’affirmer en
disant « non ».
Règle d’or : Donnez-lui le pouvoir de dire « non ».
ALIMENTATION
Mon enfant se plaint d’aller à la cantine
Mon enfant fait le difficile pour manger
MON ENFANT SE PLAINT D’ALLER À LA CANTINE

Votre enfant se plaint de la cantine, pourtant vous n’avez pas d’autre choix
que de l’y mettre.

COMMENTAIRE
Un enfant qui se plaint que la nourriture proposée à la cantine est
mauvaise émet parfois un jugement objectif, mais il faut aussi souvent
entendre que ce qu’il y mange n’a pas le même goût que ce qui est servi à la
maison.
Il peut aussi se plaindre de l’ambiance délétère, du bruit, des conflits
avec les enfants des autres classes, de la longue récréation après le repas
pendant laquelle il s’ennuie.
La cantine présente cependant des avantages. L’enfant peut y apprendre
l’autonomie alimentaire en s’émancipant de la présence et de la cuisine des
parents pour manger.

CONSEILS

Levez les a priori parentaux


Prenez un peu de recul. L’enfant est parfois le porteparole de ses parents
si ceux-ci ont un mauvais souvenir de la cantine. L’enfant peut aussi
chercher à faire plaisir au parent nourricier, ravi qu’il lui dise qu’il mange
mal s’il n’est pas nourri par lui.

Réduisez le temps de cantine


Il suffit parfois de réduire la fréquence des temps de cantine pour les
rendre plus supportables. Votre enfant peut peut-être manger à la maison
une ou deux fois par semaine avec un parent ou, pourquoi pas ? à la cantine
de votre entreprise si vous ne travaillez pas très loin – il aura ainsi une autre
vision des repas en collectivité. Vous pouvez aussi prendre, une fois par
semaine par exemple, une heure pour déjeuner chez vous ou vous arranger
avec les parents d’un camarade pour qu’une alternance se fasse, ce qui
supprimera deux jours de cantine par semaine.

Des repas à la maison avec d’autres enfants ou au dehors


Pour les enfants qui découvrent la cantine, le caractère collectif du repas
peut être déstabilisant. Vous pouvez prévenir cela en organisant des repas à
la maison avec plusieurs enfants, camarades ou cousins de votre enfant.
Votre enfant peut ne pas être habitué à manger à l’extérieur de la maison
d’autres plats que ceux que vous, ses parents, lui préparez. Donnez-lui la
possibilité de manger en dehors de chez lui pour l’initier en douceur.

Agissez sur les causes


Demandez à votre enfant précisément ce qui lui déplaît à la cantine.
Parfois, il s’agit simplement d’un conflit avec un ou deux enfants qui le
malmènent ; un changement de table suffira alors à régler le problème.
Parlez avec lui de ce qu’il mange à la cantine, en lui demandant ce qu’il a
aimé et ce qu’on pourra refaire à la maison, mais aussi ce qu’il a détesté
pour essayer de présenter l’aliment en question sous une forme qu’il
pourrait apprécier, notamment en le faisant participer à la préparation du
repas.

Agissez au niveau de l’école


Proposez à l’enseignant d’organiser une visite à visée pédagogique dans
les cuisines de l’établissement, associée à une rencontre avec le personnel
pour créer des liens avec les enfants.
Une amélioration du cadre de la cantine à peu de frais est peut-être
possible. Une meilleure organisation ou quelques aménagements sont
parfois suffisants. Les surveillants de cantine pourraient peut-être davantage
jouer un rôle d’animateurs lors de la récréation qui suit le déjeuner. Pour
cela, contactez l’association des parents d’élèves la plus représentative ou la
plus active pour ensuite solliciter l’administration en lui faisant des
propositions.

Règle d’or : Préparez-le à la cantine en organisant des repas


collectifs.
MON ENFANT FAIT LE DIFFICILE POUR MANGER

Beaucoup de jeunes enfants sont méfiants face aux aliments nouveaux.


Hélas, ils sont aussi nombreux à le rester en grandissant.

COMMENTAIRE
Les enfants préfèrent souvent ne manger que ce qu’ils connaissent bien.
Ce sont généralement des aliments peu élaborés (pâtes, riz, frites, jambon)
auxquels s’ajoutent les desserts, le plat préféré des enfants. La plupart des
enfants sont réticents à manger des légumes, certaines viandes, des
fromages voire des fruits nouveaux. Quelle attitude devezvous adopter pour
que votre enfant accepte de diversifier son alimentation ? Vous savez en
effet que cela sera bénéfique pour sa santé mais que cela développera
également sa sensorialité, son ouverture à l’environnement et donc
favorisera son épanouissement psycho-affectif. En effet, ce que l’enfant
mange participe à la représentation qu’il aura de luimême ; et plus son
alimentation sera variée, plus il aura une image de lui-même élargie.

CONSEILS

Anticipez-Impliquez-Faites goûter
Lorsque vous avez l’intention de servir un nouvel aliment à votre enfant,
parlez-en avec lui auparavant. Et pendant les courses au supermarché,
impliquez-le dans la recherche de cet aliment. Impliquez-le également dans
la préparation des repas. Il aidera à mettre le couvert évidemment mais
avant, si vous cuisinez l’aliment nouveau, demandez-lui de vous aider un
peu ; par exemple en lavant la nouvelle salade que vous espérez lui faire
goûter. Plus il aura été en contact avec l’aliment nouveau, plus il lui sera
facile d’accepter de le goûter. Idéalement, proposez-lui de le cueillir dans le
potager.

Mangez en famille
Donnez autant que possible une ambiance agréable aux repas. Éteignez le
poste de télévision et si les enfants sont encore jeunes, mettez à distance les
jouets qui traînent près de la table. Essayez de manger en famille car
l’enfant prend modèle sur ceux qui l’entourent dans ses prises alimentaires
et si ses parents ou des enfants plus grands mangent les aliments qui sont
nouveaux pour lui, il se laissera plus facilement entraîner. À l’inverse,
quand un parent n’aime pas tel ou tel aliment, il est courant que son enfant
l’imite.

Introduisez-Diversifiez
Introduisez en moyenne un nouvel aliment par semaine et proposez à
votre enfant de le goûter systématiquement sans le forcer à manger.
Procédez sans pression excessive, ni chantage. Présentez les aliments
nouveaux en petite quantité dans la même assiette que la nourriture
familière. Vous pourrez diversifier la présentation du nouvel aliment. Si
c’est un légume par exemple, accommodez-le en soupe, purée, jus, salade,
etc. Faites preuve d’imagination pour le présenter de façon attrayante.
Variez sa saveur avec des sauces, de l’huile ou du bouillon.

Soyez attentif sans forcer votre enfant


N’accordez pas plus d’attention à l’enfant s’il n’aime pas un mets
nouveau que s’il y goûte volontiers. Nouveaux aliments ou pas, il ne faut
jamais forcer un enfant à rester devant son assiette jusqu’à ce qu’il l’ait
vidée. Ne lui mettez pas non plus la pression s’il mange trop lentement. S’il
mange trop peu pendant le repas et vous dit un peu plus tard qu’il a faim, ne
le sermonnez pas. En revanche, tenez bon et ne lui donnez rien à manger
jusqu’au prochain repas. Il faut généralement une dizaine de tentatives pour
qu’un enfant habituellement réticent accepte un nouvel aliment.
Règle d’or : Les nouveaux aliments sont comme les personnes, il faut
un peu de temps avant qu’elles deviennent familières.
AMOUR ET SEXUALITÉ
Mon enfant est en plein œdipe
Mon enfant a beaucoup d’amoureux(ses)
Mon enfant vit son premier chagrin d’amour
Mon enfant dit que plus tard il ne se mariera pas
MON ENFANT EST EN PLEIN ŒDIPE

La période œdipienne, que l’enfant traverse entre 3 et 6 ans, est une étape
fondamentale pour son développement affectif. Mais c’est aussi une période
riche en rebondissements, parfois difficile à vivre pour les familles.

COMMENTAIRE

À partir de 3 ans, l’enfant a conscience de la différence des sexes et


s’intéresse aux liens amoureux qui unissent notamment ses parents. Il est
également très intéressé par la notion de conception. À l’origine, les
différents sentiments qu’il éprouve vis-à-vis des personnes qui s’occupent
de lui, ses parents en particulier, dont il comprend qu’ils sont à l’origine de
sa vie, sont en pelote. Il va, petit à petit, démêler les fils de cette pelote et
organiser ses différents sentiments amoureux et hostiles vis-à-vis de ces
derniers. La mise en place de cette organisation s’appelle le complexe
d’Œdipe. Il occupera une place très importante dans la structure globale de
la personnalité de l’enfant.

CONSEILS

Remettez l’enfant à sa place avec bienveillance


Il n’est pas dans l’intérêt de l’enfant de lui laisser croire qu’il pourrait
être le petit mari ou la petite femme de l’un de ses parents. Si la fillette
refuse d’obéir à sa mère et fait avec elle, caprice sur caprice, tandis qu’elle
est aux petits soins pour son « papa chéri » auquel elle obéit au doigt et à
l’œil, son père doit lui dire qu’il attend d’elle respect et obéissance pour sa
mère. Et si la fillette clame qu’elle va être la nouvelle femme de papa, ses
parents lui expliqueront qu’ils sont heureux qu’elle souhaite être grande,
mais qu’il est interdit d’épouser ses parents depuis la nuit des temps et
qu’elle devra trouver en dehors de la famille, comme Cendrillon, chaussure
à son pied.

Faites preuve de pudeur


Afin d’aider votre enfant à ranger plus aisément dans la cave de son
inconscient ses désirs œdipiens, il est conseillé de cacher les organes sacrés
parentaux, c’est-à-dire les organes sexuels. L’enfant en période œdipienne y
apporte désormais une attention particulière. Le corps des parents est ce
qu’il y a de plus excitant pour un enfant. C’est pourquoi dès que votre
enfant atteint l’âge de 3 ans, il faut éviter de prendre le bain avec lui. Traitez
votre enfant comme un hôte de marque ; vous ne recevriez pas un invité
important chez vous tout nu, n’est-ce pas ? Les amateurs de naturisme
peuvent continuer cependant à aller sur des plages naturistes car à
l’extérieur, la proximité des corps n’est pas aussi intime que dans le foyer
familial. Demandez à votre enfant de mettre une culotte en public, de ne se
masturber que lorsqu’il est seul et si ses mains sont baladeuses, replacez-les
avec douceur mais fermeté sur les zones autorisées. Évitez les baisers sur la
bouche ; depuis une dizaine d’années, ils sont de plus en plus courants entre
parents et enfants, mais dans l’esprit de l’enfant, ce sont des bisous
d’amoureux ; d’ailleurs embrassez-vous sur la bouche un simple ami ?

Ne cachez pas vos amours


Il est préférable pour l’enfant qu’il sache que ses parents ont une vie
amoureuse plutôt qu’il croie que la place est libre. Si vous élevez seul(e)
votre enfant, vous n’êtes pas tenu(e) de lui présenter votre amoureux mais
rien ne vous interdit de l’informer de son existence et pourquoi pas de lui
donner quelques éléments de description en réponse à sa demande probable
sur le sujet. Pour bien vivre le complexe d’Œdipe, l’enfant doit intégrer que,
si vous êtes sa mère ou son père à 100 %, vous n’êtes pas seulement un
parent mais avez aussi d’autres attaches affectives. Ainsi, l’enfant tournera
son regard et ses désirs vers ces « ailleurs » qui vous attirent plutôt
qu’uniquement et de manière narcissique vers lui-même. Et il aura envie de
grandir pour tenter d’occuper ces espaces qui lui échappent.

En cas de divorce
Il est dangereux pour l’enfant que ses parents se séparent pendant la
période œdipienne, car il va se croire doublement responsable de la
séparation puisqu’elle pourra répondre à ses désirs inconscients de former
un couple avec l’un de ses parents. En outre, les parents, fragilisés par la
rupture, font souvent de l’enfant le témoin de leurs émois quand ils tombent
à nouveau amoureux. Ils font preuve d’impudeur affective à son égard ou/et
se font des reproches mutuels. L’enfant est mis alors au cœur de l’intimité
parentale et reste coincé dans ses conflits œdipiens sans pouvoir les
résoudre. Il importe que les parents tiennent compte des conséquences de
leurs attitudes et de leurs propos. Ils se garderont de toutes critiques
affirmées ou sous-entendues de l’autre parent devant l’enfant et éviteront de
faire de lui un juge, un témoin, un facteur ou un confident ou de le laisser
s’imaginer qu’il peut occuper la place du parent qui est parti.

Prenez de la hauteur
La période où l’enfant entre en rivalité avec le parent du sexe opposé et
tente de semer un peu la zizanie dans le couple peut être difficile à vivre
pour les parents. C’est d’autant plus difficile, qu’inconsciemment, les
enjeux affectifs de la propre période œdipienne des parents remontent alors
à la surface. Ainsi, une mère qui a le sentiment d’être rejetée par sa fille
revivra douloureusement le sentiment d’avoir été rejetée par sa mère au
même âge, au profit de son petit frère par exemple.
Prenez de la hauteur et protégez votre famille. Pour cela, gardez
confiance en vous, faites front au sein de votre couple en conservant ou en
relançant l’intimité amoureuse, souriez avec tendresse, mais restez ferme
vis-à-vis des tentatives d’incursion de votre enfant dans votre intimité
d’adulte.

Règle d’or : Que l’enfant apprenne à devenir prince ou princesse en


attendant de devenir un jour roi ou reine en son royaume.
MON ENFANT A BEAUCOUP D’AMOUREUX(SES)

Les parents sont parfois surpris d’entendre leur enfant très jeune évoquer
ses amoureux ou amoureuses au pluriel.

COMMENTAIRE
Les histoires d’amour peuvent débuter dès que l’enfant est âgé de 3 ans.
C’est d’ailleurs à cet âge que l’enfant se sait fille ou garçon sans
obligatoirement bien connaître les différences entre les sexes. C’est
également à partir de 3 ans que l’enfant s’intéresse aux relations intimes qui
unissent ses parents et se verrait bien comme partenaire amoureux de son
père ou de sa mère (c’est le fameux complexe d’Œdipe dont nous avons
parlé plus haut). À partir de 6 ans, en même temps que l’enfant devient
pudique physiquement, il devient pudique dans le domaine des sentiments
amoureux. Ceux-ci sont souvent gardés secrets ou vécus dans la gêne. Au
contraire, d’autres enfants semblent être de véritables Casanova ou
Messaline en herbe et sont entourés d’amoureux(ses).

CONSEILS

Laissez-le papillonner
Les attachements chez le jeune enfant vont naître à partir des émotions
suscitées par le plaisir de retrouver chez son petit amoureux ou sa petite
amoureuse des caractéristiques qu’il connaît dans sa fratrie, chez ses parents
ou qui existe chez lui. L’enfant tombe souvent amoureux d’une
personnalité, d’un tempérament ou d’une allure, autant de caractéristiques
qui le fascinent, le séduisent ou le rassurent. C’est ce qui explique qu’il
apparaît volage et passe d’une amoureuse à une autre, comme on passe
d’une émotion ou d’une découverte à une autre.
Autonomisez-le
Chez le grand enfant, ce déchaînement amoureux indique parfois qu’il a
encore du mal à sortir de son Œdipe. En effet, s’il multiplie les
« aventures » c’est qu’il déplace sur son entourage sa difficulté à gérer la
complexité des sentiments amoureux vis-à-vis de ses parents et notamment
sa difficulté à renoncer à être le partenaire amoureux de l’un d’eux. Cela va
d’ailleurs souvent de pair avec une difficulté à intégrer les règles de la vie
sociale, à se faire des amis, ce qui est parfois à l’origine de difficultés
scolaires par défaut de rigueur. Si vous ne parvenez pas à lui faire
abandonner son amour œdipien pour vous, quelques séances de
psychothérapie individuelle ou familiale l’aideront à sortir de la période
œdipienne et à grandir sur le plan psychoaffectif.

Philosophez
Rien ne vous empêche d’aborder le sujet avec votre enfant et de discuter
de la philosophie de l’amour et des différences que vous faites ou qu’il
établit entre ses variations sur le même thème. En effet, s’il a beaucoup
d’amoureuses, c’est qu’il ne fait pas encore bien la différence entre toutes
les façons d’aimer. Ainsi, papa et maman l’aiment, mais ils aiment aussi ses
frères et sœurs. Et lui-même est aimé de ses parents, de ses grands-parents
ou de sa nourrice. Éclairez sa lanterne sur les multiples définitions du mot
« aimer ». Enfin, n’hésitez pas à aborder la morale des sentiments, en
pointant par exemple les blessures que l’on peut causer en jouant avec les
cœurs.

N’attisez pas ses comportements


Observez-vous. Il arrive que l’enfant, par son comportement, imite et
questionne par ce mimétisme l’un des parents lui-même très séducteur.
Certains parents sont au fond d’eux ravis que leur enfant soit un bourreau
des cœurs et jettent de l’huile sur le feu en se passionnant pour les histoires
amoureuses de leur enfant et en lui collant une étiquette de grand amoureux.
En conséquence, l’enfant risque de surjouer de manière théâtrale des
histoires qui, en réalité, ne mobilisent chez lui aucun sentiment véritable.
Éduquez, mais n’anticipez pas
Ne vous inquiétez pas de voir chez le jeune enfant éclore des sentiments
amoureux, aussi brouillons paraissent-ils. C’est le signe qu’il s’émancipe et
se décolle amoureusement de son cercle familial et de ses parents en
particulier. Cela va de pair avec l’intégration sociale et la naissance de
l’amitié. Cependant, invitez-le à repérer ce qu’il aime ou pas chez tel(le) ou
tel(le) de ses amoureux(ses). Et racontez-lui comment vous avez su faire, en
votre temps, la différence entre des sentiments fugaces et d’autres plus
profonds et pérennes. En tous les cas, sachez que ce « don juanisme »
infantile ne présage pas de sa future façon d’aimer plus tard. Il y aura des
remaniements affectifs majeurs à l’adolescence. Puis, le jeune adulte
continuera d’évoluer sur le plan affectif au gré de ses expériences.

Règle d’or : Les sentiments amoureux se cultivent.


MON ENFANT VIT SON PREMIER CHAGRIN D’AMOUR

Un chagrin d’amour peut survenir à tout âge. Et, bien qu’il ne soit pas pris
très au sérieux par les adultes, il arrive qu’il soit vécu très douloureusement
par l’intéressé.

COMMENTAIRE

Très jeune, l’enfant peut déplacer sur ses pairs le sentiment


d’attachement qu’il éprouve vis-à-vis des personnes qui l’élèvent. Dès la
maternelle, le sentiment amoureux des enfants commence à ressembler à
celui des adultes. Certains enfants éprouvent de véritables passions. Chez
d’autres, le lien d’attachement est plus paisible et emprunte à l’amour
comme à l’amitié, ce qui le rend d’autant plus solide. Des ruptures peuvent
être liées à des circonstances extérieures (déménagement, changement
d’école) ou propres aux enfants (volte-face amoureuse, dispute définitive,
trahison). Le premier chagrin d’amour ne correspond pas toujours à la
première amourette qui s’arrête. Les mystères de l’amour sont déjà
présents… Il arrive que l’enfant soit touché profondément, surtout s’il
manque de stabilité affective, s’il a connu une période œdipienne (3 à 6 ans)
compliquée (en période de divorce de ses parents par exemple), s’il a connu
des séparations antérieures (départ d’une nounou, longue hospitalisation
d’un parent) ou s’il est fragilisé pour d’autres raisons (naissance d’un petit
frère, difficultés scolaires). Mais la rupture amoureuse peut être aussi vécue
de façon particulièrement douloureuse par un enfant qui n’avait jusqu’alors
connu aucune frustration, un véritable enfant roi auquel les parents cèdent
tout. Cette rupture lui fera vivre la toute première limitation à son sentiment
de toute puissance sans y avoir été préparé. Cependant, un chagrin d’amour,
surmonté grâce à l’accompagnement de parents bienveillants, le rendra plus
fort pour affronter ultérieurement d’autres aléas amoureux.
CONSEILS

Ne vous moquez pas de lui


Il est rare qu’un enfant parle spontanément de son chagrin d’amour. S’il
apparaît triste, s’il ne vous parle plus de celui ou celle qui était son
amoureux(se), ou s’il s’en plaint, c’est à vous d’évoquer cette hypothèse. Il
est aussi possible que sa sœur ou son frère révèlent le pot aux roses à table.
Quel que soit le mode de la révélation, le chagrin d’amour d’un enfant, sans
être dramatisé, ne doit pas prêter à rire.

Des mots et des actions réconfortants


Profitez d’un moment où vous êtes seul avec l’enfant, le soir au coucher
par exemple, pour aborder le sujet avec lui. Questionnez-le sur ce qui s’est
passé et surtout sur ce qu’il ressent. Il importe qu’il puisse exprimer ses
différentes émotions. Puis, sans critiquer l’être aimé, vous pourrez déplorer
certaines de ses attitudes ou de ses propos. Veillez surtout à valoriser votre
enfant sur ses qualités propres, car un chagrin d’amour est un grand facteur
de mésestime de soi. En cas de séparation physique due à des circonstances
extérieures, faites en sorte de maintenir la possibilité d’un lien en contactant
les parents de l’autre enfant.

Fragments de discours amoureux


Un premier chagrin d’amour est l’occasion de parler de l’amour en
général avec votre enfant et de ses différents sous-thèmes : comment
l’amour naît-il ? Pourquoi s’arrête-til ? Quid de la jalousie ? C’est un sujet
majeur dans l’existence ; pourtant, les parents l’abordent assez peu avec
leur enfant et celui-ci bénéficie d’un enseignement réduit sur le sujet. Son
premier chagrin d’amour est l’occasion de lui proposer des poèmes ou des
livres adaptés à son âge traitant du sujet, mais aussi de lui faire profiter de
votre expérience en lui parlant de vos propres histoires d’amour quand vous
étiez enfant ou de celles de votre entourage.

Règle d’or : Parlez-lui d’amour.


MON ENFANT DIT QUE PLUS TARD IL NE SE MARIERA
PAS

Il n’est pas rare, que les garçons – plus que les filles – entre 7 et 10 ans,
affirment que, plus tard, ils ne se marieront pas, que leurs parents soient
séparés ou qu’ils vivent toujours ensemble.

COMMENTAIRE

Entre 7 et 10 ans, la différenciation entre garçons et filles est très


marquée. Les garçons se construisent comme garçons en cherchant à
assimiler au maximum du masculin et prennent leur distance avec les filles
et ce qui leur apparaît comme féminin. Les filles font de même de leur côté.
De surcroît, les pulsions sexuelles qui se sont allègrement exprimées dans
les classes maternelles (curiosité sexuelle, jeu de touche-pipi, masturbation)
sont mises entre parenthèses durant cette période, que l’on appelle « période
de latence », jusqu’à la puberté. La séparation des deux sexes est très visible
dans les cours de récréation à l’école primaire où, malgré la mixité instaurée
depuis près de 40 ans, filles et garçons jouent séparément.
Si cette différenciation est encore plus marquée du côté des garçons que
des filles, c’est sans doute parce que la maternité et donc le mariage sont
encore présentés aux fillettes comme le facteur essentiel de la définition de
la féminité. Pour une fille, devenir femme implique de devenir mère. C’est
beaucoup moins vrai pour un garçon : la paternité n’est pas le sésame
indispensable pour devenir un homme. En revanche, pour beaucoup de
garçons, le féminin renvoie aux premiers mois de la vie. Ils considèrent
qu’une fille est un bébé, d’ailleurs « ça » pleure comme un bébé. Cette
façon de voir trouve son origine dans la période où les garçons étaient eux-
mêmes des bébés s’identifiant à leur mère. Ces garçons se sont construits
comme garçons en partie en s’opposant à leur mère, pour se décoller de sa
féminité, entre 2 et 3 ans, quand ils ont pris conscience de leur identité
masculine. Donc, les garçons qui sont en période de latence pensent que
trop fréquenter le féminin risque de les démasculiniser, mais surtout de les
faire régresser. Le féminin, pour eux, c’est du « bébé » ou de la « maman
pour les bébés ».

CONSEILS

Garçon pour la vie


Vous pouvez rassurer votre fils en lui expliquant qu’il est un garçon pour
la vie et que même s’il joue avec des filles ou à des jeux choisis par des
filles, il reste un garçon.

Parlez-lui d’amour
Si votre enfant dit que, plus tard, il ne se mariera pas suite à des conflits
dans le couple de ses parents ou dans des couples référents pour lui (oncle
et tante par exemple), il est utile de le rassurer et de lui parler d’amour.
Expliquez-lui que l’amour entre un homme et une femme, s’il ne dure pas
toujours, n’en est pas moins beau pour autant et qu’il est dommage de
renoncer à aimer sous le prétexte que l’amour peut mourir un jour. Sinon
pourquoi ne pas renoncer à vivre sous prétexte que la vie s’arrête un jour ?
« Renonce, si tu le veux, à l’amour éternel, mais ne renonce pas
éternellement à l’amour » pourriez-vous lui dire.
Si ses propos font suite à votre divorce, confiez-lui par exemple : « Je ne
regrette pas d’avoir aimé ta mère (ton père). J’ai cru en effet que cette
histoire ne s’arrêterait jamais. Mais de toute façon, elle reste inscrite
quelque part comme ces étoiles éteintes depuis longtemps que l’on voit
encore. Et c’est en toi désormais qu’elle se trouve. »

Règle d’or : Les enfants qui ne veulent pas se marier deviennent


souvent de grands amoureux.
ARGENT
Quelle place donner à l’argent de poche ?
Comment parler d’argent à mon enfant ?
QUELLE PLACE DONNER À L’ARGENT DE POCHE ?

L’argent de poche est une somme peu importante que les parents versent
régulièrement à leur enfant. Le sujet fait volontiers débat au sein des
familles.

COMMENTAIRE

Les questions du montant et de la fréquence de l’argent de poche


accordé, mais surtout du sens que cela prend pour l’enfant comme pour les
parents sont courantes. En 2006, 22 % des enfants de 2 à 7 ans en ont reçu
(6 % régulièrement et 15 % occasionnellement). Entre 8 et 10 ans : 21 % en
ont reçu régulièrement, 36 % occasionnellement et 41 % jamais. Chez les
11 ans et plus, 46 % en ont reçu régulièrement. Les filles en reçoivent en
moyenne plus tôt que les garçons (sans doute parce qu’elles sont jugées
plus responsables qu’eux), mais, en moyenne, au-delà de 18 ans, les
garçons reçoivent des sommes plus importantes (c’est sans doute lié dans
l’esprit des parents aux habitudes des garçons de payer plus volontiers pour
les filles lors des sorties ou parce que les mères font plus de shopping avec
leurs filles qu’avec leurs fils). En sus de l’argent de poche, des sommes sont
versées aux fêtes ou aux anniversaires, mais aussi pour récompenser de
bons résultats scolaires. Statistiquement, les mères sont moins généreuses
que les pères. Est-ce parce que les pères favorisent davantage
l’autonomisation ou parce qu’habituellement ce sont les mères qui assument
déjà financièrement les petits besoins au quotidien ?

CONSEILS

Donnez à bon escient


Vous pourrez donner de l’argent de poche à votre enfant à partir du
moment où il sait compter et connaît les notions de supériorité et
d’infériorité. Généralement, la somme allouée croît avec l’âge de l’enfant.
Une fois par semaine est le rythme le plus habituel. Quand il est plus
espacé, cela complique pour l’enfant la gestion de son budget.

Ne vous sentez pas contraint


L’argent de poche n’est pas une obligation dans la mesure où les parents
sont là pour répondre matériellement aux besoins fondamentaux de leurs
enfants. En outre, la somme doit être proportionnelle aux revenus des
parents, mais aussi au milieu social dans lequel l’enfant évolue. Si vous
avez des doutes, renseignez-vous sur les sommes versées par les parents des
petits camarades. L’argent de poche n’est pas un salaire, ni un dû. Les
parents ne doivent pas se transformer en employeurs ni en distributeurs
automatiques d’argent. Son versement doit rester lié au bon vouloir des
parents. L’argent de poche n’est pas la rémunération d’un service, car les
services entre membres d’une même famille sont gratuits. Il sera versé sans
raison, régulièrement, avec une visée pédagogique, de façon impulsive ou
pour saluer une bonne attitude globale, et enfin, à l’occasion d’une fête ou
de l’anniversaire de l’enfant, mais il sera alors accompagné de cadeaux
personnalisés.

Intérêt pédagogique
L’intérêt de l’argent de poche est d’apprendre à l’enfant, si son versement
est accompagné de conseils, à apprécier le coût des choses, à différer ses
achats, à gérer un budget et à épargner. L’enfant peut s’acheter ce qu’il veut
et il a le droit de tout dépenser d’un coup. Mais tout n’est pas permis avec
l’argent ; l’enfant n’a pas le droit de s’acheter des choses interdites –
pistolet à billes par exemple. Son versement ne doit pas être soumis à un
chantage du type : « Si tu ne ranges pas ta chambre, tu n’auras plus d’argent
de poche ».
Votre enfant vous semblera tantôt trop généreux, tantôt trop près de ses
sous : évitez dans tous les cas de porter des jugements de valeur à
l’emporte-pièce. Son rapport à l’argent vous rappelle celui d’un de vos
parents ? Ne faites pas de rapprochements trop hâtifs. Questionnez-le sur
ses craintes de manquer ou à l’inverse apprenez-lui que pour acheter un
objet cher, on doit mettre de l’argent de côté.

Si les parents sont séparés


L’idéal est qu’ils s’entendent sur un montant commun. Dans le cas
contraire, il ne faut pas entrer dans le jeu de la compétition. Chacun verse
en fonction de ses priorités budgétaires et pédagogiques. Il n’y a pas à se
sentir coupable. On pourra simplement dire à un enfant qui se plaindrait à
sa mère de ne pas recevoir autant que chez son père par exemple : « C’est
justement parce que tu reçois suffisamment chez papa que je n’ai pas besoin
de verser la même chose. » N’oubliez pas que la fonction de l’argent de
poche n’est pas de compenser l’absence des parents.

Règle d’or : L’argent est un outil dont l’usage s’enseigne.


COMMENT PARLER D’ARGENT À MON ENFANT ?

Si l’argent est très présent dans le discours et les pensées des adultes qui
entourent l’enfant, c’est souvent un sujet tabou pour les adultes dans le
cadre de leur relation avec leur enfant.

COMMENTAIRE

L’argent est un rouage essentiel dans les échanges entre les personnes au
sein de la société. Il est important que l’enfant apprenne progressivement
son usage afin qu’il ne soit pas trop ignorant quand il sera autonome
financièrement et qu’il ne se laisse pas dominer plus tard, ni par un rapport
de fascination, ni par un désintéressement absolu qui pourrait
éventuellement lui porter préjudice.

CONSEILS

Apprenez-lui à être un consommateur averti


Vous pouvez parler d’argent avec votre enfant à partir du moment où il
commence à compter. Vous pouvez aussi lui donner de l’argent pour qu’il
puisse, accompagné par un adulte, acheter quelque chose.
Dans un supermarché, apprenez-lui à comparer les prix, rapportés à la
quantité de produit. Lui parler d’argent, c’est avant tout lui apprendre à
consommer et à gérer un budget. Il peut apprendre à le faire avec son argent
de poche, mais vous pouvez aussi aborder la question comme un jeu.
Diteslui par exemple : « Voilà, j’ai 200 euros pour les courses aujourd’hui et
j’ai besoin de tels et tels produits. Voyons ensemble ce que l’on peut
acheter. » Profitez des brocantes de quartier pour qu’il vende ses vieux
jouets. Apprendre à gérer son argent, c’est apprendre à faire des choix et
des renoncements.
Quand au supermarché, vous refusez à votre enfant de lui acheter un
jouet, ne dites pas systématiquement que c’est trop cher ou que vous n’avez
pas d’argent mais simplement qu’il n’y a pas de raison particulière de lui
offrir un jouet ce jour-là. C’est à vous de définir ses besoins et ce que vous
souhaitez lui donner comme récompenses. S’il insiste, demandez-lui
pourquoi vous devriez lui acheter ce jouet. S’il répond : « Parce que j’ai
envie », dites-lui que ses envies ne décident pas de tout. S’il dit qu’il a été
sage, dites-lui que vous verrez s’il est capable de l’être encore plus
longtemps. Agir ainsi est aussi une façon de lui montrer que l’argent ne
donne pas tous les droits ni tous les pouvoirs et qu’au-dessus du pouvoir de
l’argent, il y a les règles de vie et la nécessité de répondre aux besoins
comme de justifier des achats.

Des exemples concrets


Il n’est pas interdit de dire à votre enfant combien vous gagnez à moins
que vous ne craigniez qu’il le répète à la voisine. En ce cas, pourquoi ne pas
lui préciser que vous préférez qu’il n’en parle pas, car cela fait partie de
votre vie privée ? À partir de là, il est intéressant de lui expliquer vos
différents postes budgétaires afin qu’il découvre notamment que l’électricité
et l’eau du robinet ont un coût. C’est à partir d’exemples concrets de ce type
qu’il comprendra la fonction de l’argent et surtout les limites qui se posent
pour sa dépense. Trop d’enfants auxquels les parents cachent leurs revenus
imaginent que la carte bleue offre un débit totalement illimité. Votre enfant
ne doit pas se sentir coupable quand vous lui expliquez vos dépenses liées à
son éducation. Précisez-lui qu’avoir des enfants donne droit à une réduction
en impôts et à d’éventuelles allocations familiales.

La circulation de l’argent
Développez la notion d’épargne indispensable pour acheter plus gros,
plus tard.
Pour les plus grands, évoquez le budget de l’État et les impôts payés par
tous pour les dépenses communes. Pensez à préciser que l’argent comme les
objets personnels ne doivent pas être volés.

Vrai et faux pouvoir de l’argent


L’argent est vécu par l’enfant et par beaucoup d’adultes comme un
pouvoir. Si l’enfant a l’impression que vous n’avez pas d’argent ou que
vous en avez moins que les parents de ses copains, il croira que vous êtes
faible. Expliquez-lui – il faudra du temps pour qu’il l’intègre – qu’il y a des
gens qui ont beaucoup d’argent mais qui ne sont jamais contents, car ils
veulent toujours ce qu’ils ne peuvent pas acheter. Ajoutez, qu’en revanche,
certaines personnes en ont beaucoup moins, mais que cela suffit à répondre
à leurs besoins principaux.
Dans le même ordre d’idée, il est important de parler à l’enfant des
choses gratuites et notamment des plaisirs gratuits comme se promener ou
jouer en forêt, jouer au ballon entre amis ou emprunter des livres dans une
bibliothèque municipale. Dites-lui aussi que l’argent n’achète pas tout et
que par exemple, il est impossible d’acheter de vrais amis, ni le vrai amour.
Exposez aussi à l’enfant la notion de troc et des échanges d’objets ou de
services qui se passe de la médiation de l’argent en la mettant en pratique
(échange de livres entre copains ou voisins).

Règle d’or : Ne parlez pas d’argent uniquement pour dire que vous en
manquez.
COMPORTEMENT
Mon enfant a des tocs
Mon enfant se ronge les ongles
Mon enfant a des tics
Mon enfant est hyperactif
Mon enfant est très maladroit
Mon enfant laisse tout traîner et ne range rien
Mon enfant s’ennuie
MON ENFANT A DES TOCS

Les tocs (ou troubles obsessionnels compulsifs) sont des actes ou des
pensées que l’enfant se sent obligé de faire, même s’il les juge absurdes.
Les tocs sont très variés : ils peuvent concerner la pensée, comme par
exemple, se sentir l’obligation de compter jusqu’à quatre avant de parler, le
comportement, comme vérifier de manière répétée que ses affaires de classe
sont bien dans son cartable avant de se coucher. Les tocs varient également
en intensité et en fréquence faisant du toc une simple « manie » passagère
en période de stress ou un véritable handicap. Un enfant peut ainsi se
refuser à parler de peur de proférer des insultes ou se sentir obligé de se
laver les mains toutes les dix minutes.

COMMENTAIRE
Plus l’enfant est âgé et plus il aura tendance à masquer ses tocs à ses
parents, car il en a honte, les jugeant bizarres et sans fondements. L’origine
des tocs est plurielle. Il y aurait un terrain familial, expliquant que l’on
retrouve souvent parmi les ascendants de l’enfant des personnes sujettes à
des tocs tels que des rituels de rangement, de lavage, de vérification… Sur
le plan psychologique, il s’agit souvent de mécanismes de défense contre
des angoisses diverses, notamment en lien avec la séparation, les
changements, l’inconnu et la mort. Les rituels donnent à l’esprit l’illusion
d’une permanence, d’une stabilité, de repères fixes qui rassurent face à
l’instabilité de la vie. Les obsessions mentales, elles, quand elles sont
fréquentes, ont pour but de faire obstacle à l’installation de pensées jugées
interdites par un enfant qui aurait tendance à culpabiliser trop facilement.

CONSEILS
Protégez votre enfant des moqueries
Si votre enfant souffre de tocs trop fréquents pour passer inaperçus,
assurez-vous qu’il ne subit pas les moqueries des autres enfants à l’école, de
sa fratrie, mais aussi d’adultes de l’entourage. L’enseignant pourra être
informé via le médecin ou l’infirmier scolaire.

Soutenez l’enfant sans vous montrer complice du toc


S’il ne faut pas contraindre l’enfant à résister à ses tocs, il ne faut pas
pour autant laisser ceux-ci faire la loi à la maison. Ne l’aidez pas à réaliser
un toc complexe et ne modifiez pas votre mode de vie en raison de ses tocs.
Ainsi, vous n’avez pas à répondre sans arrêt à la même question. Ne laissez
pas non plus votre enfant s’arrêter tous les 2 mètres dans le cadre d’un rituel
quelconque si vous devez vous rendre quelque part avec lui de manière
urgente.

Rassurez-le
Les tocs de votre enfant cachent un certain nombre d’angoisses et il ne
pourra les exprimer tant qu’il sera en prise avec ses obsessions. Explorez
avec lui, en dehors des périodes de tocs, ce qui l’inquiète – crainte d’une
séparation parentale lors de conflits dans le couple, par exemple. Évaluez
son degré de culpabilité – il est souvent élevé – et invitez-le à être tolérant
avec lui-même. Il est utile de dater l’apparition des premiers tocs pour
pouvoir les mettre en lien avec un éventuel facteur déclenchant comme
l’annonce de la naissance prochaine d’un petit frère par exemple.

Soignez l’entourage
Il n’est pas rare que l’enfant soit le porte-parole inconscient d’un parent
qui souffre lui-même de tocs ou de troubles anxieux dissimulés. L’aide
apportée au parent contribuera à soulager l’enfant.

Consolidez la confiance en soi de l’enfant


Le manque d’assurance est un facteur favorisant des tocs, qui eux-mêmes
favorisent le repli et la mésestime de soi. Tout ce qui renforce l’intégration
sociale de l’enfant et permet à celui-ci de se réaliser physiquement,
intellectuellement, artistiquement ou scolairement participe à cette
consolidation. Notez que beaucoup d’enfants hyperactifs qui commencent à
se canaliser (indépendamment de toutes prises médicamenteuses) passent
par une période de tocs qui sont comme des points d’ancrage qui les fixent
vers davantage de retenue dans leur comportement.

Prenez l’avis d’un spécialiste


Si les tocs persistent ou sont envahissants, consultez un pédopsychiatre.
Les psychothérapies d’inspiration analytique sont très efficaces et seront, si
besoin, couplées avec une thérapie familiale. Les psychothérapies
cognitives donnent également de bons résultats.
Un médicament agissant sur le taux de sérotonine cérébrale a une
efficacité sur le toc en atténuant la fréquence et l’intensité durant la prise.
Mais, à l’inverse des psychothérapies analytiques, dans la mesure où le
médicament ne traite pas la cause, le toc revient à l’arrêt du traitement.
C’est cependant un moyen de montrer à l’enfant que ses tocs ne sont pas
une fatalité.

Règle d’or : Soutenir l’enfant pour contrer le toc.


MON ENFANT SE RONGE LES ONGLES

Se ronger les ongles peut débuter dès l’enfance.

COMMENTAIRE

On parle d’onychophagie. Il peut s’agir des ongles des mains comme de


ceux des pieds. Un ou plusieurs doigts sont touchés. Chez certains enfants,
se ronger les ongles s’apparente à une conduite compulsive ; ils ne peuvent
s’en empêcher malgré les mises en garde répétées de l’entourage. Ces
comportements existent chez d’autres mammifères quand ils sont soumis à
une situation de stress.

CONSEILS

Expliquez les inconvénients de se ronger les ongles


Expliquez à l’enfant que si vous souhaitez qu’il cesse de se ronger les
ongles, ce n’est pas à cause du caractère inesthétique de cette habitude mais
parce que cette conduite abîme ses dents, qu’elle est préjudiciable sur le
plan de l’hygiène (salissures sous les ongles) et que des saignements par
atteinte de la peau entourant l’ongle sont possibles et qu’ils impliquent des
risques d’infection (panaris). Le traitement passe parfois par celui d’un des
parents que l’enfant se contente d’imiter.

Satisfaire ses pulsions orales


Il peut s’agir d’une oralité débridée caractérisée par le besoin de tout
mettre à la bouche, les ongles des doigts comme la tétine ou les aliments.
Chez ces enfants, il faut favoriser des sublimations de la pulsion orale :
encouragez les échanges verbaux de toute sorte (remplir sa bouche de
mots), faites-lui prendre des cours de chant, favorisez les apprentissages de
toutes sortes (avaler des concepts).

Un manque de sécurité interne


Se ronger les ongles peut indiquer une anxiété de fond ou un manque de
confiance en soi. En ce cas, le traitement passera par la limitation des
facteurs de stress et un renforcement des mécanismes de défense au stress
chez l’enfant. Ne le grondez pas, vous ne feriez qu’ajouter du stress et vous
renforceriez le symptôme.
Si votre enfant se ronge les ongles très fréquemment de façon
compulsive, il manifeste un sentiment d’insécurité interne qu’il faudra
explorer, éventuellement avec l’aide d’un spécialiste.

Des mots sur ses ressentis


Aidez votre enfant à exprimer ses émotions. L’enfant qui se ronge les
ongles exprime un souci qui lui revient en pensée, un questionnement, un
ressenti, une émotion singulière au moment où il le fait. Il pourra tout aussi
bien avoir une autre réaction motrice, comme tripoter une mèche de
cheveux. Chaque fois que vous le voyez se ronger les ongles, proposez-lui
de vous dire à quoi il pense ou ce qu’il a sur le cœur. S’il ne dit rien,
émettez des hypothèses : « Est-ce que tu te ronges les ongles parce que tu as
peur de te faire gronder ? Cela te tracasse-t-il de me voir allaiter ton petit
frère ? » Vous pouvez utiliser d’autres modalités expressives que la parole :
proposez-lui de dessiner ou de faire une activité manuelle.

Découvrir le plaisir de prendre soin de ses ongles


En cas d’onychophagie peu importante, appliquez sur les ongles de
l’enfant un vernis amer qui l’aidera à prendre conscience d’une conduite qui
est devenue un réflexe. Vous pouvez aussi lui offrir un petit kit de manucure
(ensemble de ciseaux, pince à envies, lime à ongles) pour occuper ses mains
quand l’envie de se ronger les ongles lui prendra. Le caractère ritualisé de la
prise en charge de ses ongles remplacera l’activité compulsive. En outre,
entretenir ses ongles est une façon de prendre soin de soi ; or, on a moins
tendance à abîmer ce qui est bien entretenu.
Une boule de nerfs
En attendant que le stress diminue, proposez à votre enfant une boule en
plastique à presser pour occuper ses doigts. Les croyants peuvent offrir un
chapelet.

Règle d’or : Libérez ses émotions.


MON ENFANT A DES TICS

Les tics sont des mouvements involontaires, intempestifs, brusques, sans


logique et récurrents.

COMMENTAIRE
Les tics peuvent être des respirations ou des vocalisations. Le plus
souvent, ce sont les muscles du visage qui sont concernés provoquant des
clignements de paupière (le tic le plus fréquent chez l’enfant), des
mâchonnements, des hochements de tête ou des haussements d’épaules
involontaires. Les tics peuvent apparaître, au moins transitoirement, chez
environ deux enfants sur dix, surtout chez les garçons. Les muscles touchés
sont ceux qui jouent un rôle dans la communication (visage, mains). Ils
baissent d’intensité quand l’enfant est au repos et n’apparaissent pas quand
il dort. Ils sont accentués par toutes les situations de stress ou de fatigue. Ils
peuvent occasionner, par leur intensité ou leur forme (vocalisations), une
gêne sociale. Leur évolution est variable. Un tic peut en remplacer un autre
ou bien s’associer au précédent. Il y aurait des facteurs génétiques
favorisants, ce qui expliquerait les familles de « tiqueurs ». Rarement, ils
s’inscrivent dans une pathologie complexe (syndrome de Gilles de La
Tourette qui associe plusieurs tics moteurs accompagnés de l’émission de
mots orduriers).
Avant tout, il importe d’éliminer un faux diagnostic : avant d’évoquer un
tic oculaire en cas de clignement des paupières, assurez-vous que votre
enfant ne souffre pas de conjonctivite par exemple.

CONSEILS

Ne dramatisez pas
Dans la plupart des cas, les tics sont transitoires et ne constituent pas une
gêne dans la vie de l’enfant. Ils sont involontaires ; il n’est donc pas
question de pousser l’enfant à les retenir ni bien sûr de le gronder. En outre,
exercer une attention soutenue à leur égard risquerait de les renforcer.
Cependant, il importe de rechercher un facteur causal favorisant le plus tôt
possible afin de l’évacuer.

Écartez les sources de stress


Toutes les situations de stress aigu ou chronique sont susceptibles de
générer ou de renforcer les tics. Partez à la recherche de facteurs
déclenchants possibles (naissance d’un puîné par exemple). Puis, faites en
sorte de réduire les sources de stress en réaménageant la vie de l’enfant
(augmentez les temps d’activités sportives par exemple), en le questionnant
sur ses relations avec son enseignant, les enfants de son entourage ou les
autres membres de la famille, mais aussi en veillant à ce que son temps de
sommeil nécessaire soit respecté ou en limitant certaines exigences
(performances scolaires par exemple) ou pressions éducatives. Les enfants
souffrant de tics sont souvent perfectionnistes et se mettent eux-mêmes trop
de pression. En cas de difficultés familiales (conflits parentaux, décès), une
prise en charge par un psychologue ou un pédopsychiatre se révèle utile.

Troubles associés
Il n’est pas rare que les tics surviennent chez un enfant qui présente une
maladresse, des troubles compulsifs ou une hyperactivité avec déficit de
l’attention. Le tic peut se comprendre alors comme un signe d’évolution
positif. En effet, cela traduit chez l’enfant impulsif une tentative
inconsciente de retenir ses élans qui se libère sous la forme de la décharge
motrice qu’est le tic.

Déliez la parole
Le tic est volontiers provoqué ou entretenu par des émotions retenues. Il
s’agit de soupapes, à l’instar de l’orifice d’échappement d’air d’une
Cocotte-Minute. Permettre à l’enfant d’exprimer ses sentiments, ses
ressentiments, ses inquiétudes, ses doutes l’aidera à réduire, voire à faire
disparaître ses tics. Le tic correspond en effet souvent à un acte ou à une
parole refoulés. Il ne faut pas tarder alors à en révéler précocement le sens
caché sinon, une fois qu’il sera installé dans la durée, le tic « tournera à
vide » et résistera à la découverte du sens profond.

Relaxation
Les techniques de relaxation présentent un certain intérêt chez l’enfant.
Elles lui donnent la possibilité de mieux appréhender son fonctionnement
corporel et l’aident à lâcher prise. C’est utile notamment pour les enfants
introvertis qui ont des difficultés à libérer leurs émotions verbalement ou
artistiquement.

Faites-lui des câlins


Montrez-vous disponible et à l’écoute de l’enfant. Accordez-lui des
temps individuels, informels et émaillés de tendresse. Les enfants tiqueurs
ne sont pas plus carencés affectivement que d’autres, mais, souvent, ils
n’osent pas exprimer ce type de besoin. Et ces moments faciliteront la
libération de la parole – sauf bien sûr si le tic cache la gêne d’une relation
vécue comme trop fusionnelle.

Attention aux tranquillisants


Des médicaments anxiolytiques sont parfois proposés. Ils n’agissent pas
directement sur le tic, mais calment l’anxiété, facteur favorisant les tics.
Cependant, ils ont des effets secondaires importants et leur prescription à
des enfants doit être limitée et strictement encadrée médicalement. Dans les
formes graves et invalidantes, des neuroleptiques sont parfois prescrits. Ils
ne guérissent pas des tics, mais réduisent lors des prises leur intensité.

Règle d’or : Le tic exprime un désir contrarié.


MON ENFANT EST HYPERACTIF

L’hyperactivité est un diagnostic médical. Or, il est aujourd’hui posé à tort


et à travers par tout un chacun sitôt qu’un enfant est agité.

COMMENTAIRE
Il existe de nombreux diagnostics différentiels à l’hyperactivité. Un
enfant qui bouge beaucoup peut simplement être un enfant au naturel
tonique ou un enfant dont le comportement est réactionnel à un
environnement trop rigide ou générateur d’angoisse. L’enfant hyperactif
avec déficit de l’attention a du mal à se concentrer et déborde d’énergie. Il
ne tient pas en place et s’il est assis, il bouge ses extrémités (têtes, mains,
pieds). Il se laisse distraire facilement, que ce soit à l’école ou à l’extérieur.
Il réclame une attention soutenue et ses relations avec ses pairs sont souvent
perturbées. Son attention est inconstante, même – et ce point est important
pour le diagnostic – quand les activités qu’il pratique l’intéressent. Son
comportement est dominé par l’impulsivité. Il parle et agit avant de
réfléchir.

CONSEILS

Réduisez les facteurs de stress


On agira sur l’environnement de l’enfant afin de réduire au maximum les
sources de stress. Réduisez l’usage des écrans (télévision, jeux vidéo) sur
une semaine à une heure par jour par année d’âge avec un maximum de 12
heures hebdomadaires.

Organisation du temps
Dressez pour l’enfant un planning très codifié avec des tâches et des
loisirs à faire dans un ordre bien défini. Une horloge et une montre
l’aideront à apprendre à se référer régulièrement au temps qu’il reste.
Entraînez-le à faire des listes de ce qu’il ne doit pas oublier avant de se
rendre en classe et à vérifier son cartable avant de quitter la classe.

Des règles de vie très codifiées


Établissez pour la vie quotidienne une liste précise des règles de conduite
avec les points interdits et les recours en points autorisés. Ces règles seront
fixées en fonction de l’âge de l’enfant. Elles ne varieront pas en fonction de
votre humeur et les deux parents veilleront ensemble à leur respect. Des
illustrations disposées dans la maison peuvent rappeler certaines consignes
comme soulever la lunette des toilettes. Ne vous étonnez pas de devoir
répéter les consignes. Anticipez chaque situation inédite ou inhabituelle, en
expliquant à l’enfant où vous allez, ce que vous allez faire (par exemple si
vous allez chez le coiffeur), ce qu’il pourra faire et ce qui lui sera interdit.

Une communication claire


Si votre enfant a été diagnostiqué hyperactif avec déficit de l’attention,
adressez-vous toujours à lui en face-à-face, de façon claire et non pas en
lançant des consignes du fond de la cuisine. Vous pouvez éventuellement
tenir l’enfant par la main ou l’épaule pour appuyer son attention. Utilisez
des phrases affirmatives telles que : « Arrête de taper sur la table », plutôt
que négatives : « Ne tape pas sur la table » ou interrogatives : « Veux-tu
arrêter de taper sur la table ? » Dites : « Marche dans le salon » plutôt que :
« Ne cours pas dans le salon ». Donnez une seule consigne à la fois et
utilisez des phrases courtes sans digression. Acceptez un délai avant
l’exécution de la consigne et félicitez l’enfant à chaque réalisation. Veillez à
ce qu’il termine chaque tâche avant de passer à la suivante. Avant un
changement d’activité ou un départ, informez-le 5-10 minutes à l’avance.

Complimentez-le et punissez-le à bon escient


Quand vous grondez votre enfant, précisez bien l’attitude que vous lui
reprochez sans utiliser de termes vagues tels que : « Tu es méchant », « Tu
n’as pas été sage » ou « Tu as fait l’imbécile dans le magasin ». Si vous
devez le punir, ne le faites pas en supprimant une activité utile à son
développement telle qu’un sport qu’il aime, mais en l’isolant ou en
supprimant des jeux d’écran. En revanche, interdisez-vous de l’humilier, de
le ridiculiser ou de le violenter. À l’inverse, ne soyez pas avare en
compliments. Réalisez un tableau hebdomadaire des bonnes conduites avec
une liste de comportements souhaités (par exemple : « Je marche dans le
couloir, je me brosse les dents après le dîner, je commence mes devoirs à 17
h ») et l’attribution de points à chaque réalisation quotidienne. Un barème
de points avec un cadeau à la clef (X points accumulés donnent droit par
exemple à une sortie) servira de moteur. C’est un tableau de bons points
donc si la tâche n’est pas réalisée, l’enfant ne gagne pas de point, mais n’en
perd pas non plus.

Protégez-le malgré lui


Évitez d’exposer l’enfant hyperactif à des situations trop difficiles pour
lui comme rester silencieux toute la durée d’une messe. Offrez-lui la
possibilité de se défouler physiquement, au moins un jour sur deux de façon
informelle (c’est-à-dire non cadrée par des règles comme pour certaines
activités sportives) en jouant dehors sur un terrain vague ou en dansant dans
sa chambre. Ne lui offrez pas de jouets trop fragiles, trop lourds (jets
d’objets) ou trop dérangeants (bruyants). Accordez-lui au moins un jour sur
deux un temps d’attention individuelle exclusive d’un quart d’heure durant
lequel vous resterez avec lui sans exigence particulière, à le regarder ou à
l’écouter.

Règle d’or : Faites preuve de fermeté et bienveillance.


MON ENFANT EST TRÈS MALADROIT

Votre enfant enchaîne les maladresses, il oublie ses affaires, il semble être
toujours dans la lune ou se comporte comme un éléphant dans un magasin
de porcelaine, il a des difficultés avec les jeux de construction. Problème
d’attention, trouble de la coordination ou véritable dyspraxie ?

COMMENTAIRE
Faites la différence entre une simple maladresse, un retard psychomoteur
simple par rapport à un enfant de la même classe d’âge – retard
généralement précédé d’une acquisition de la marche un peu tardive –,
d’une véritable dyspraxie (6 % des enfants). Cette dernière associe, de
façon diverse des difficultés dans les activités motrices courantes : manger
seul, s’habiller, faire du vélo, construire, découper, faire des imitations,
mais aussi dessiner, écrire et parfois s’exprimer verbalement.

CONSEILS

Vérifiez ses yeux et ses oreilles


Un bilan médical se justifie. En effet, des troubles sensoriels peuvent
expliquer une apparente maladresse. Un bilan auditif et visuel est
nécessaire. Le médecin demandera un bilan de psychomotricité afin de
poser un diagnostic. L’avis d’un neuropédiatre s’avère parfois utile, car des
troubles neurologiques sont à l’origine de la maladresse (atteinte du cervelet
par exemple). Il jugera de la nécessité d’une rééducation psychomotrice ou
d’une prise en charge par un ergothérapeute afin que l’enfant améliore ses
compétences et acquiere des stratégies motrices, notamment en cas de
retard psychomoteur ou de dyspraxie.
Cessez les reproches et réduisez vos exigences
Contrairement aux apparences, votre enfant ne fait pas exprès d’être
maladroit. Et ce n’est pas en lui criant dessus ni en le punissant qu’il sera
plus performant. En revanche, il est utile de remarquer ses progrès et de le
féliciter car ce type d’enfants souffre souvent d’une mésestime de soi.
Tenez compte de sa grande maladresse ou de sa dyspraxie pour limiter vos
exigences, notamment en termes de soin, d’écriture, de rangement ; ce qui
ne signifie pas qu’il ne faut pas l’encourager.

Adaptez son environnement


Si votre enfant fait preuve d’une grande maladresse, aménagez votre
intérieur de sorte qu’il n’ait pas sur sa « route » des objets fragiles
accessibles et qu’il puisse bénéficier d’une caisse pour le rangement des
jouets, ou encore de chaussures à scratch sans lacets, de boutons pression
pour les vêtements, de verre à anses, d’assiette en plastique dur, de vélo
avec petites roues latérales…

Accompagnez-le, utilisez le jeu et l’ordinateur


Dans les opérations d’habillage, de construction ou de découpage, restez
à ses côtés au lieu de faire les choses à sa place pour aller plus vite et
donnez-lui les consignes une par une de façon très ordonnée pour lui
apprendre à programmer des ensembles complexes de gestes. Jouez ou
faites-le jouer à des jeux d’imitation, des puzzles ou des jeux de
construction pour développer de façon ludique ses compétences. Passez du
temps devant l’ordinateur notamment pour éviter qu’en raison de sa
dysgraphie (mauvaise qualité d’écriture), il ne se dégoûte de l’écrit.
Apprenez-lui à utiliser le traitement de texte de l’ordinateur. Utilisez
également des logiciels pour le graphisme plus aisés à acquérir que le
graphisme manuel.

Informez l’école
Informez l’école via le médecin, le psychologue ou l’infirmier scolaire,
des difficultés de l’enfant. En cas de dyspraxie, la mise en place d’un
programme éducatif personnalisé est souvent nécessaire (technique
pédagogique spécifique, usage de l’ordinateur en classe voire assistante de
vie scolaire). Cela passera par une inscription à la Maison du handicap.

Règle d’or : La maladresse, ce n’est pas de la mauvaise volonté.


MON ENFANT LAISSE TOUT TRAÎNER ET NE RANGE
RIEN

Certains enfants, précocement, sont très « maniaques » et sont des adeptes


de l’ordre et du rangement, souvent à l’image d’un de leurs parents.
D’autres, à l’inverse, laissent traîner leurs affaires et se montrent très
réticents pour ranger quand on leur en fait la demande.

CONSEILS

Trouver un compromis
Les parents offrent parfois à l’enfant des modèles qui peuvent être très
contrastés. Dans les familles où un parent est très désordonné et l’autre très
maniaque, la meilleure solution est sans doute que les parents trouvent un
compromis sur ce qu’ils attendent de leur enfant et qu’ils le mettent par
écrit. Mais il ne faut pas, contrairement à ce qui se passe habituellement,
que ce soit le parent le plus maniaque qui ait au quotidien la responsabilité
du rangement. L’idéal est que l’enfant apprenne l’ordre sans devenir
maniaque et qu’il ne soit pas plus tard angoissé ni inhibé par le désordre.

Apprenez-lui à ranger ses affaires en l’accompagnant


Il faut très tôt impliquer l’enfant dans des tâches domestiques comme
dresser le couvert. L’enfant préfère généralement installer (et donc, sortir
les choses) que les ranger. Ranger ses affaires, pour un enfant, nécessite un
apprentissage. Quand on lui demande de ranger une chambre très en
désordre, cela lui semble une « montagne ». Le mieux, surtout s’il est très
jeune, est de l’accompagner dans le rangement. Faites-en un moment
agréable, presque un jeu avec chronométrage et défi et, pourquoi pas, de la
musique ! Félicitez-le quand il a rangé plus ou moins correctement, mais ne
repassez pas derrière lui sinon à quoi bon tant d’efforts, pensera-t-il. Si vous
êtes maniaque, et ne pouvez vous en empêcher, ne le faites pas
immédiatement, ni devant lui.

Le cadre du rangement
Le meilleur temps pour ranger est le soir avant de se coucher, à l’heure
où il est rassurant de rassembler ses objets avant de se rassembler soi-même
pour s’endormir. Pour pouvoir ranger facilement, votre enfant doit
bénéficier de suffisamment d’espace de rangement facilement accessible
(par exemple un coffre à jouets). Vous pouvez utiliser des bacs de couleur
pour différencier leur fonction. Votre enfant doit apprendre à ranger, mais il
doit aussi avoir un espace où il peut disposer ses jouets librement. Une
chambre trop bien rangée peut paraître angoissante. L’enfant organise
parfois un désordre qui le protège des intrus imaginaires. C’est pourquoi, si
vous rangez avec lui, entendez-vous sur les jouets qui doivent rester sortis
et ceux que l’on peut mettre dans le coffre. Une fois par mois, ou de façon
plus aléatoire, vous pouvez faire le tri des jouets usagés ou cassés. Vous
ferez ce tri de concert avec l’enfant et surtout pas derrière son dos. Procédez
de la même manière pour les vêtements. Vous pouvez les descendre à la
cave en souvenir ou en attendant de les donner, les donner directement ou
les jeter.

Un besoin d’autonomie
Un enfant désordonné exprime une certaine liberté et une autonomie
psycho-affective. L’essentiel n’est pas qu’il range systématiquement ce
qu’il dérange, mais qu’il sache ranger quand il doit le faire. Il doit avoir les
capacités psychomotrices pour ranger, classer, trier, ainsi que l’esprit
d’organisation, le sens de l’observation qui lui permettent de ranger avec
efficacité et célérité. Un enfant qui laisse toujours traîner ses affaires dans
les espaces communs de la maison exprime peut-être la frustration que
ceux-ci ne contiennent que des objets des « grands » et rien qui le
représente. Vous pourriez y mettre des objets qu’il aura choisis : un bibelot
au-dessus de la cheminée ou accrocher au mur du salon un de ses dessins.

Des causes psychologiques ou affectives


Un enfant trop désordonné réagit parfois au caractère excessivement
ordonné d’un parent. Il a le sentiment inconscient que, pour le parent
concerné, l’ordre compte davantage que lui et ses élans vitaux. Avec son
désordre, il met du vivant pour lutter contre le caractère mortifère d’un
logement transformé en musée. Pour certains enfants, un espace trop bien
rangé peut paraître aussi étouffant qu’un espace en désordre pour d’autres.
Si votre enfant met systématiquement du désordre dans chaque pièce qu’il
occupe et si, de surcroît, il a du mal à se concentrer sur une activité, il est
possible qu’il soit sujet à une hyperactivité avec déficit de l’attention ou à
des troubles anxieux. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter un
pédopsychiatre.

Règle d’or : Ranger s’apprend, oser déranger aussi.


MON ENFANT S’ENNUIE

Cest dimanche et vous n’avez rien prévu d’autre que vous détendre sur le
sofa et finir le livre que vous avez commencé il y a un mois, mais votre
enfant choisit ce moment pour vous dire : « Maman, je m’ennuie ! »
Comment réagir ?

COMMENTAIRE
Si vous êtes sur le sofa, restez-y ! Si votre enfant s’ennuie, c’est peut-être
tout simplement parce qu’il vous sent disponible et qu’il veut un câlin.
Accordez-lui quelques « papouilles » et il retournera jouer. Si votre enfant
s’ennuie, c’est peut-être parce qu’il sent que l’un de ses parents s’ennuie, et
qu’il se contente d’être son porte-parole. Pendant la semaine, il est habitué à
être pris dans des activités du matin au soir. Aujourd’hui, beaucoup
d’enfants ont des emplois du temps de ministre et se sentent perdus dès
qu’ils n’ont rien à faire. Bien sûr, si votre enfant se plaint de s’ennuyer tous
les jours et présente d’autres symptômes – troubles du sommeil, difficultés
relationnelles et tristesse –, vous devez consulter sans tarder un
psychologue ou un psychiatre pour enfant, car son ennui peut être un
syndrome dépressif.
Si votre enfant s’ennuie, ne paniquez pas. Bien que l’ennui soit mal vu
dans notre société, celui-ci, s’il n’est pas trop fréquent, est positif pour son
développement psychologique. L’ennui est un moteur : il permet à l’enfant
de se centrer sur lui-même et de développer sa créativité mentale. En effet,
l’enfant apprend à se poser mentalement. Il imagine, réfléchit sur lui-même,
rêve, cherche à créer, à inventer. L’ennui stimule son désir. C’est aussi
l’ennui qui peut le pousser à aller vers l’autre, ce qui est bénéfique s’il a
tendance à penser qu’il est au centre du monde et s’il attend d’être toujours
d’être pris en charge.
CONSEILS

Rassurez-le
Dites-lui par exemple : « Ce n’est pas grave de s’ennuyer. Ça m’arrive
également. Et si tu ne sais pas quoi faire, ne fais rien. Je ne suis pas gêné
que tu ne fasses rien. On n’est pas obligé d’être toujours occupé. Mais tu
peux profiter de ce moment pour imaginer ce que tu pourrais faire. »
Ce peut être aussi l’occasion de discuter de façon informelle de ce qu’il
ressent.

Déculpabilisez
Ne le culpabilisez pas en lui reprochant par exemple de s’ennuyer alors
que sa chambre est remplie de jouets. Ne culpabilisez pas non plus. Vous
n’êtes pas un mauvais parent si vous donnez l’exemple de quelqu’un qui se
détend et qui ne cherche pas à tout prix à occuper son enfant. Au contraire !
Il est indispensable que votre enfant apprenne à s’occuper seul. Vous
pouvez lui donner quelques idées, mais pas trop. Restez à ses côtés, mais ne
faites rien. Car en voulant stimuler directement un enfant en permanence,
l’adulte, à son insu, risque de créer un besoin artificiel (« j’ai besoin de
l’adulte pour jouer »). Cette tendance à vouloir « sur-occuper » un enfant de
peur qu’il ne s’ennuie, appauvrit sa créativité et empêche l’autorégulation
de l’attention. L’idée est au contraire de permettre à l’enfant de déployer
son activité de sa propre initiative, sans attendre que quelqu’un lui fasse
faire telle ou telle activité.

Apprenez-lui l’autonomie
Le jeu autonome est essentiel à la construction de son intelligence.
N’oublions jamais qu’un savoir acquis par l’enfant lui-même a beaucoup
plus de valeur qu’un savoir enseigné par l’adulte. S’il est petit, proposez-lui
pour l’aider à devenir plus autonome, de partager une activité avec lui.
Lancez l’activité, aidez-le au début, puis éloignez-vous rapidement. En
poursuivant seul, il apprendra à jouer et à créer par lui-même. Il gagnera
ainsi en autonomie et en confiance en lui. N’hésitez pas à le féliciter s’il
parvient à terminer ce qu’il a commencé. Bien sûr, le jeune enfant doit avoir
dans sa chambre des jouets qui répondent à ses besoins et qui favorisent le
développement de sa capacité d’attention et de concentration. Les plus
simples sont souvent les plus investis, car ils se prêtent à toute une série
d’utilisations. Ils sont préférables à des jouets fascinants – type animal
robotisé –, qui laissent moins de place à un autre emploi possible et donc à
l’imaginaire.

Limitez les écrans


Ne cherchez pas à occuper votre enfant en le laissant regarder la
télévision ou faire des jeux vidéo. Le temps d’écran dans la semaine doit
être limité y compris pendant les vacances et l’ennui ne doit pas être un
prétexte pour déroger à cette règle. Au contraire, il est préférable que
l’enfant s’ennuie, et qu’il développe son imaginaire pour apprendre à
supporter les temps morts plutôt qu’il bloque ou enfume son esprit en
jouant avec des jeux vidéo. C’est parce qu’il aura appris à trouver des
ressources intérieures contre l’ennui que, plus tard, il supportera les
frustrations du temps (par exemple les attentes dans les embouteillages ou
dans les cabinets médicaux), qu’il pourra se détendre, qu’il s’endormira
plus facilement les soirs de stress, qu’il sera plus patient, moins impulsif ou
hyperactif, et qu’il développera sa créativité, mais aussi sa réflexion.

Règle d’or : Pour mieux s’intéresser aux autres et au monde, il faut un


peu s’ennuyer avec soi-même.
CROYANCES
Les parents ont des religions différentes
Mon enfant croit encore au Père Noël
LES PARENTS ONT DES RELIGIONS DIFFÉRENTES

La question du choix de l’éducation religieuse au sein d’une famille mixte


sur le plan des croyances est un sujet de débat mais aussi parfois de conflit.

COMMENTAIRE
Le choix d’épouser une personne d’une religion différente témoigne
d’une certaine ouverture d’esprit. Il implique parfois le choix que son futur
enfant soit éduqué dans la religion de la personne que l’on a choisie.
Cependant, une fois l’enfant présent, la question de sa future religion vient
parfois cristalliser des différences de position éducative parentale, car elle
soulève la question de sa filiation, tant la religion participe parfois à la
définition d’une identité.
Soulignons que deux filiations différentes sur le plan religieux
constituent un enrichissement et indiquent que la différence de religion
n’est pas un obstacle à l’amour.
Quand un des parents adhère peu ou pas à sa religion alors que l’autre est
plus engagé, c’est souvent ce dernier qui transmet sa religion. Le risque
étant que la famille du parent moins pratiquant qui serait, elle, plus investie
religieusement, se sente étranger à cet enfant. Cependant, les choses
peuvent être évolutives. Il est ainsi possible que l’enfant devenu adolescent
réfute le marquage religieux qui dans son esprit l’inscrirait davantage dans
une filiation, maternelle ou paternelle. Il pourrait aussi à l’âge adulte faire le
choix d’épouser quelqu’un qui serait d’une autre religion que la sienne. Au
final, les parents proposent, voire imposent, mais les enfants, à l’âge adulte
disposent.

CONSEILS
En discuter avant d’être parent
Les parents font-ils le choix d’une religion pour leur enfant ou préfèrent-
ils le laisser libre de choisir à l’adolescence ? Cultiver deux religions
différentes en même temps a ses limites, notamment en ce qui concerne
certains rituels et marquages corporels, mais aussi en termes
d’enseignement (Jésus est-il le Messie d’Israël comme le pensent les
chrétiens ou le Messie d’Israël n’est-il pas encore venu, comme le croient
les juifs ?). En outre, il y a une marge entre la théorie et la réalité. Ainsi, on
peut accepter la circoncision de son enfant sur un plan théorique et s’en
émouvoir une fois l’opération organisée.

Une attitude de compromis


Le compromis n’est pas une concession. On concède quand on cède, par
exemple si l’on renonce au fait que son enfant soit éduqué dans sa religion,
tandis que le compromis est un accommodement qui convient partiellement
aux deux parties. Les compromis possibles comprennent celui d’attendre la
majorité religieuse de l’enfant (qui correspondrait à la puberté) pour lui
laisser le choix de sa religion et d’attendre quinze ans (âge où l’on est
majeur sexuellement en France donc où l’on a la majorité sur son corps)
pour d’éventuels marquages corporels (circoncision). En attendant, l’enfant
pourrait être scolarisé dans un établissement scolaire laïc et participer aux
différentes fêtes familiales religieuses. Lorsque plusieurs enfants sont issus
d’un couple mixte, il n’est pas rare que ces derniers opèrent des choix
différents, au même titre qu’un enfant tiendra davantage de son père ou de
sa mère dans ses comportements, son tempérament ou ses centres d’intérêts.

Règle d’or : On peut ouvrir l’enfant aux deux religions, mais la foi ne
s’impose pas.
MON ENFANT CROIT ENCORE AU PÈRE NOËL

Habituellement, les enfants réalisent que le Père Noël est le héros d’un
conte lorsqu’ils entrent au cours préparatoire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont 6
ans environ, mais certains continuent d’y croire après cet âge.

COMMENTAIRE

Lorsque l’enfant atteint 6 ans, les parents prennent moins de précautions


pour préserver le mythe du Père Noël et il est courant que les enfants de
leur entourage qui savent que le Père Noël n’existe pas dévoilent le pot aux
roses. En outre, le développement intellectuel d’un enfant de cet âge lui
permet de comprendre ce qui se dit autour de Noël dans les médias et
ailleurs. Enfin, la séparation entre le monde imaginaire et le monde réel
s’accentue quand l’enfant grandit. Cependant, certains enfants continuent
de croire au Père Noël à un âge avancé. Ils répondent parfois ainsi
inconsciemment aux souhaits des parents qui désirent les maintenir dans la
magie de Noël, sans doute parce qu’eux-mêmes ont souffert quand ils ont
découvert que le Père Noël n’existait pas. Parfois, bien qu’ils ne présentent
pas de retard de développement intellectuel, ils ont du mal à grandir sur un
plan affectif, et notamment à sortir de la période œdipienne.

CONSEILS

Une révélation progressive


Il ne s’agit pas de révéler la vérité brusquement à l’enfant comme on
déchire un rideau ni de le maintenir dans l’illusion trop longtemps au risque
qu’il soit en décalage par rapport aux enfants du même âge. Le mieux est de
l’aider progressivement à découvrir par lui-même le caractère fictionnel du
Père Noël.
S’il vous demande directement
Un enfant qui demande tout de go si le Père Noël existe est habité par le
doute. Le vers est alors dans le fruit diront certains. En tout cas, sa question
indique qu’il commence à être prêt mentalement à entendre la réalité. Vous
pouvez lui retourner la question : « Et toi, qu’en penses-tu ? » Vous pouvez
aussi lui poser les questions sur les éléments qui accompagnent le mythe : le
passage par la cheminée, la maison au pôle Nord, les rennes tirant le
traîneau volant… En répondant à ces questions, il comprendra les
incohérences de l’histoire du Père Noël et aura alors peut-être une vision
différente de ce qui se raconte. S’il insiste pour savoir si le Père Noël existe,
vous pouvez répondre que le Père Noël existe pour ceux qui y croient, que
vous-même y avez cru lorsque vous étiez petit et que c’est le privilège des
petits enfants d’y croire.

S’il vous fait des reproches


S’il vous reproche de lui avoir caché la vérité, voire de lui avoir menti,
dites-lui qu’il a le droit de vous en vouloir mais que vous ne vouliez pas lui
dire des mensonges. Expliquezlui que cette histoire se raconte depuis de
nombreuses années (presque deux siècles) de père en fils, de mère en fille,
et que c’est une façon de dire que le jour de Noël, les parents se
transforment en Père Noël en offrant aux enfants les cadeaux dont ils
rêvent. C’est une « vérité pour de faux », mais une vérité qui existe dans les
rêves et les histoires. Et puis elle repose sur l’histoire vraie d’un certain
Nicolas qui offrait des cadeaux aux enfants pauvres. Vous pouvez
également le féliciter d’avoir compris par lui-même que le Père Noël est un
personnage imaginaire. Rappelez-lui que même si on ne croit plus au Père
Noël, on croit à la fête de Noël puisqu’on va continuer de la fêter et que les
enfants vont continuer de recevoir des cadeaux.

Règle d’or : Avoir cru au Père Noël sert une fois devenu grand à ne
pas oublier qu’on a été enfant.
DANGERS
Mon enfant a fait une fugue à 6 ans !
Mon enfant est victime de racket
Comment protéger mon enfant des agressions sexuelles ?
MON ENFANT A FAIT UNE FUGUE À 6 ANS !

Quand on évoque les fugues du domicile familial, il est habituellement


question des adolescents. Pourtant, il arrive que de jeunes enfants menacent
de quitter la maison ou le fassent sans que l’on ait entendu leur menace.

CONSEILS

Ne banalisez pas la fugue ou la menace de fugue


En cas de menace de fugue, quelle que soit la situation, il est fondamental
de ne pas la banaliser, même si votre enfant a l’habitude d’exagérer ses
émotions, de « faire du cinéma ». Prenez le temps de discuter avec lui de ce
qui le préoccupe et cherchez pour lui et avec lui des solutions pour qu’il se
sente mieux. Rassurez-le régulièrement sur l’amour que vous lui portez.
Expliquez-lui aussi qu’il ne lui est pas possible de changer de parents, mais
que vous pouvez mettre en place des aménagements pour qu’il voie
davantage certaines personnes de son entourage qui lui font défaut.
La fugue d’un enfant doit toujours être prise au sérieux. Mais, il est
inutile de dramatiser. Il importe de vous montrer accueillant et de lui dire
que vous avez craint qu’il ne lui arrivât du mal. Il a besoin de ressentir que
vous tenez à lui. Mais rappelez-lui aussi qu’un enfant est sous la
responsabilité de ses parents jusqu’à ce qu’il atteigne 18 ans. Bien sûr, vous
le questionnerez sur le malaise qui l’a poussé à quitter la maison et lui
expliquerez qu’il y a d’autres façons d’exprimer son mécontentement.

Ne le punissez pas
Ne punissez pas un enfant qui a fugué, surtout s’il s’agit de sa première
« fugue » et qu’il ne lui a été jamais clairement signifié auparavant qu’il
n’avait pas le droit de fuguer. Le retour à la maison doit être un
soulagement pour les parents comme pour l’enfant. Vous lui expliquerez
qu’il n’a pas encore le droit de se rendre où bon lui semble, mais son retour
dans son foyer ne doit pas être associé à une punition.

Cherchez la cause
Si votre enfant menace de fuguer ou s’il a fugué, menez l’enquête pour
vous assurer qu’il n’a pas été victime de maltraitance physique, sexuelle ou
psychologique par un membre de son entourage. Recherchez un éventuel
persécuteur de l’enfant (membre de la famille ou enfant qui le malmène à
l’école si la fugue avait pour but d’éviter d’aller en cours). Plus
globalement, vérifiez que l’enfant n’est pas le bouc émissaire de la famille
ou celui sur lequel on fait peser tous les problèmes de la maisonnée.
Certains facteurs peuvent favoriser le recours à la fugue comme le
précédent d’un frère ou une sœur qui aurait fugué à l’adolescence et aurait
mis la famille en émoi. L’enfant prend conscience alors du pouvoir de cet
acte et se l’octroiera quand il en ressentira le besoin. Il doit alors entendre
que ce que son aîné a fait est prohibé et qu’il ne deviendra pas grand en
désobéissant.
Un jeune enfant se sent parfois insuffisamment aimé dans son milieu
familial, notamment à l’occasion de la naissance d’un puîné ou parce qu’il
est trop souvent grondé (s’il est hyperactif par exemple). Il convient alors
de savoir pourquoi il se sent mal aimé, de le rassurer et de lui prêter plus
d’attention.
Un enfant peut aussi fuguer parce qu’il fait une minicrise d’autonomie
alors qu’il est en plein renoncement œdipien. Il partira souvent avec son
copain ou son amoureuse pour « vivre comme des grands » dans la cabane
qu’ils ont construite lors de leurs dernières vacances. Faites en sorte de
soulager sa frustration en lui manifestant davantage de tendresse et invitez-
le à patienter quelques années…

En cas de séparation parentale


Une séparation parentale est aussi un facteur de risque. L’enfant a déjà vu
un parent quitter le foyer et il peut être tenté de l’imiter. Il est aussi possible
qu’il soit prisonnier d’un conflit de loyauté et qu’il tente de rejoindre le
parent qui l’influence le plus. Il peut aussi simplement fuguer parce qu’un
de ses parents lui manque dans l’instant ; la fugue relève alors d’un
comportement impulsif. L’enfant peut aussi fuguer parce qu’il fuit la
tension d’un conflit parental. Il importe alors que les parents prennent cela
au sérieux et apaisent la souffrance de l’enfant en le confiant par exemple à
ses grands-parents. Ils doivent aussi permettre à l’enfant d’exprimer ses
ressentiments et son chagrin, notamment en l’amenant chez un spécialiste.
En cas de conflits récurrents entre parents, travaillez sur la relation avec
votre conjoint ou ex-conjoint, en particulier avec l’aide d’un conseiller
conjugal qui peut également intervenir après un divorce. Veillez à ce que
l’enfant se sente moins étranger à la famille en passant par exemple plus de
temps tout seul avec lui.

Famille imaginaire
Il n’est pas rare que le jeune enfant s’invente une famille imaginaire avec
des parents idéaux qui peuvent être les parents d’une copine, des
personnages de fiction ou des célébrités (chanteuse ou présentateur
d’émissions télévisées). Cela n’a rien d’inquiétant en soi ; au contraire, cela
aide l’enfant à supporter certaines frustrations parentales et à se construire
un idéal plus grand ou simplement différent de celui offert par ses parents.
En grandissant, il s’en détache peu à peu, mais, s’il est perturbé
affectivement, il arrive qu’il se réfugie dans son imaginaire et fugue pour
échapper à la réalité.

Un suivi possible
Si l’enfant semble triste ou qu’il a le sentiment d’être mal aimé, voire
rejeté, s’il se sent indigne d’appartenir à sa famille, n’hésitez pas à prendre
l’avis d’un spécialiste, pédopsychiatre ou psychologue pour enfants, qui
proposera une éventuelle prise en charge individuelle ou familiale. Celle-ci
ne sera pas obligatoirement longue.

Règle d’or : Une menace de fugue doit toujours être prise au sérieux.
MON ENFANT EST VICTIME DE RACKET

Le racket est un acte d’extorsion. C’est le fait d’obtenir quelque chose par
l’intimidation et la violence. Il est donc différent du vol stricto sensu et
potentiellement plus traumatisant pour l’enfant. Le racket des enfants reste
rare, contrairement à celui des adolescents, mais il faut y penser notamment
si de l’argent ou des objets disparaissent de la maison.

CONSEILS

Pensez à un éventuel racket


Songez bien sûr à un éventuel racket si des objets (téléphone, chaussures
de marque) ou de l’argent disparaissent de la maison ou encore si votre
enfant prétend avoir perdu certaines de ses affaires. Pensez-y également si
le comportement de votre enfant change, s’il semble inquiet, s’il dort mal,
s’il a des maux de ventre, s’il pleure pour un rien, si ses résultats scolaires
baissent et surtout s’il ne veut plus aller à l’école. Il faut savoir que le racket
existe dans tous les milieux sociaux.

Mettez votre enfant en confiance


Si votre enfant a été racketté, il a sûrement été menacé et il craindra, s’il
parle, des représailles. Rassurez-le sur la honte qu’il pourrait ressentir,
notamment si les racketteurs sont des filles. Tranquillisez-le aussi sur
l’absence de risque s’il parle et sur vos capacités à le protéger en vous
faisant aider, si besoin, des forces de l’ordre. Dites-lui que dénoncer ses
rachetteurs est un acte de courage et non de lâcheté car il permettra d’éviter
d’autres agressions sur autrui. Expliquezlui que le racket n’est pas un jeu,
mais qu’il est puni de prison et d’amende. Une fois que votre enfant
commence à parler, recueillez le maximum d’informations avant qu’il ne se
rétracte : « Depuis quand et où se fait-il racketter ? Combien de fois l’a-t-il
été ? Quels sont les noms des agresseurs et de leurs amis ou leurs
descriptions physiques ? »

Portez plainte
Il faut prévenir le chef d’établissement, mais il ne faut pas craindre de
déposer une plainte au commissariat de votre arrondissement ou à la
gendarmerie afin qu’un juge soit saisi et que votre enfant intègre que la loi
le protège.

Soutenez-le psychologiquement
Le racket, même après-coup, est vécu douloureusement par les enfants.
Ils ont un sentiment d’humiliation, de culpabilité et de mépris de soi-même.
Ils peuvent même présenter un syndrome post-traumatique. Le soutien d’un
psychologue est parfois nécessaire.

Règle d’or : L’enfant parle rarement spontanément du fait qu’il est


racketté.
COMMENT PROTÉGER MON ENFANT DES
AGRESSIONS SEXUELLES ?

En plus de la surveillance élémentaire relative à la sécurité de votre enfant,


il est utile de lui communiquer certaines informations.

COMMENTAIRE
Les parents et les responsables éducatifs sont aujourd’hui plus conscients
qu’autrefois des dangers de la pédomanie (ou pédophilie) et de la nécessité
de veiller à la protection des enfants dans le domaine de la sexualité. En
effet, les agressions sexuelles peuvent gravement endommager le
développement psychologique, affectif et cognitif de l’enfant, d’autant plus
si elles restent non révélées et que l’agresseur est l’un de ses référents
(adulte qui lui sert de modèle – parent, enseignant, etc.). Cependant, cette
protection ne doit pas reposer pour l’essentiel sur les épaules de l’enfant – il
ne s’agit pas de lui dire de se méfier de tout le monde (d’autant que
généralement les agresseurs sont des proches) –, mais sur celles des adultes
qui se doivent de veiller à sa sécurité et de prévenir tous risques.

CONSEILS

Éducation à la sexualité
Trop souvent aujourd’hui, dans un but de prévention, on commence à
parler de sexualité à l’enfant uniquement en évoquant ses dangers et en lui
parlant d’éventuels agresseurs. Il importe de communiquer au préalable sur
la sexualité non pathologique, et notamment sur l’amour qui existe entre ses
parents et qui a été à l’origine de son existence. Une fois établi que la
sexualité est quelque chose de positif, de créatif et de légitime, il convient
d’enseigner à l’enfant les règles qui régissent la sexualité humaine et le
différencient de la sexualité animale.

Apprenez-lui les règles qui régissent la sexualité humaine


C’est parce qu’il connaîtra ces règles que l’enfant repérera la sexualité
légitime et saura différencier celle à laquelle il pourra prétendre de celle
dont il devra se défendre maintenant et plus tard. La phrase suivante résume
ces règles : on peut avoir des jeux sexuels (on pourra dire « des jeux de
fesses ou de zizi ») avec quelqu’un de plus de 15 ans qui est d’accord, et qui
n’est pas de sa famille, si on a soi-même plus de 15 ans. En conséquence,
vous devez dire à l’enfant : « Tu devras attendre d’avoir 15 ans pour avoir
des jeux sexuels mais avant, si quelqu’un de plus grand essayait d’en avoir
avec toi, que tu crois en avoir envie ou pas, c’est interdit, et c’est lui qui
sera puni. » Ces précisions sont importantes car les agresseurs utilisent
volontiers la curiosité infantile pour faire croire à l’enfant que c’est lui qui
est le demandeur. Dès lors, l’enfant se pense coupable, il est donc
manipulable et il dénoncera d’autant moins les avances ou attouchements
dont il aura été l’objet.

Les signes qui doivent faire penser à une agression


Si votre enfant a été victime d’une agression sexuelle, il est important
que vous vous en rendiez compte au plus tôt. Et si, comme souvent, l’enfant
n’a pas toujours les mots pour le dire, il est des signes dans son
comportement qui doivent vous alerter. Ces signes peuvent exister
indépendamment d’une agression sexuelle, mais leur présence correspond
aux réactions comportementales les plus fréquentes :
• Il cherche fréquemment à avoir des jeux sexuels avec un autre
enfant.
• Il mime des relations sexuelles.
• Il présente des intérêts sexuels inadaptés à son âge.
• Il se masturbe compulsivement.
• Il a des attitudes de provocation ou de séduction à forte connotation
sexuelle.
• Il a des problèmes importants d’hygiène corporelle.
L’enfant présente également fréquemment des conduites antisociales ou
des troubles du comportement alimentaire.
Des peurs nouvelles (phobies ou angoisses de séparation), un
changement d’humeur, un repli sur soi, des troubles du sommeil ou des
douleurs abdominales, des maux de tête, une énurésie (l’enfant se met à
faire pipi au lit) ou une encoprésie (il ne retient plus ses selles) sont des
signes moins spécifiques d’une agression sexuelle.

La crédibilité de ses propos


La parole de l’enfant est parfois sujette à caution. Cependant, il existe des
critères qui appuient la crédibilité de ses propos tels que la description de
faits sexuels précis engageant un individu plus âgé à qui il a été confié. Les
mots doivent être appropriés au niveau de développement de l’enfant et
accompagnés d’hésitations et d’un sentiment d’angoisse visible. L’enfant
peut aussi raconter ce qui lui est arrivé à brûle-pourpoint, entre la poire et le
fromage, sans que ses paroles aient été orientées par des questions
suggestives.
En outre :
• Il donne des détails qu’il n’a pas pu inventer.
• Il ne colore pas son récit de détails extérieurs à l’agression.
• Il décrit ce à quoi il s’est raccroché en pensée et ce qu’il a ressenti.
• Il décrit ce que l’adulte lui a dit et comment il s’y est pris.
• Il n’est plus sûr des différents moments de l’agression ni de certains
souvenirs.
• Ses dires ne sont pas suggérés ni « forcés » par sa mère ou un autre
adulte.

Conduite à tenir
En cas de suspicion, ne multipliez pas les entretiens intrafamiliaux pour
ne pas influer émotionnellement le contenu des propos de l’enfant ni induire
des blocages, mais prenez contact au plus vite avec la brigade des mineurs
la plus proche de votre domicile. Les professionnels qui y travaillent savent
conduire ce type d’entretien avec les enfants victimes et enregistreront le
témoignage afin de limiter les dépositions. Un examen médical pourra être
demandé au sein d’un service médico-judiciaire ainsi qu’une évaluation
pédopsychiatrique.
Par la suite, la reconnaissance du délit, l’inculpation de l’agresseur,
l’accompagnement psychothérapeutique de l’enfant feront disparaître les
symptômes éventuellement présents et permettent de minimiser l’impact de
traumatismes secondaires.

Règle d’or : Informer et protéger l’enfant en préservant son


insouciance.
DIFFÉRENCES
Mon enfant est gaucher
Mon enfant est surdoué
Mon fils voudrait être une fille
MON ENFANT EST GAUCHER

Plus d’un enfant sur dix est gaucher ; pourtant, le quotidien reste conçu
pour les droitiers.

COMMENTAIRE
Pendant des siècles, les gauchers ont été considérés comme anormaux et
de nos jours, beaucoup d’adultes ont été « rééduqués » lorsqu’ils étaient
enfants de leur « gaucherie » avec force et tracas, ce qui a notamment
provoqué chez eux des troubles de l’écriture et des troubles anxieux.
Heureusement, aujourd’hui, il n’est plus question en France (contrairement
à d’autres pays) de contrarier les gauchers. Quelque 10 % de l’humanité
sont concernés et le pourcentage est le même quelles que soient les
communautés. Il existe également des primates gauchers. Si les deux
parents sont gauchers, l’enfant a plus d’une chance sur deux d’être gaucher.
L’origine de la gaucherie est en grande partie génétique, mais pas seulement
puisque, chez les vrais jumeaux, l’un peut être droitier et l’autre gaucher. Le
gaucher n’a pas le cerveau inversé par rapport à celui d’un droitier. Le
centre du langage qui est à gauche chez le droitier peut être aussi à gauche
chez le gaucher. Intra utero, des spécificités dans l’usage des mains
apparaissent, mais on ne peut affirmer à l’avance qui sera gaucher ou
droitier. Au début, l’enfant utilise indifféremment les deux mains, même si
vers un an et demi, on peut voir qu’il utilise plus fréquemment une main
que l’autre. C’est à cet âge que la latéralisation correspondant à une
spécialisation d’un hémisphère commence à voir le jour mais ce n’est qu’à
l’âge de 4 ans que l’on peut différencier droitiers et gauchers. Il existe aussi
des gauchers partiels : seul un membre inférieur ou supérieur s’est bien
latéralisé à gauche. Par exemple, on dit que Pelé, le footballeur, n’était
gaucher que du pied.
CONSEILS

Rassurez l’entourage
Si vous êtes gêné par des remarques de personnes âgées de la famille,
pour qui être gaucher est une tare, ou si votre enfant a droit aux remarques
de certains de ses camarades, dites-vous ou dites-lui que Jules César,
Einstein, Churchill, Léonard de Vinci étaient gauchers. En outre, selon
certaines études, les gauchers seraient plus créatifs que les droitiers car c’est
le cerveau droit, le plus souvent, qui commande les mouvements du
gaucher. Or c’est la partie du cerveau qui gère les réalisations concrètes, la
minutie et l’orientation dans l’espace. Le fait d’être gaucher peut être un
atout chez les sportifs notamment, surtout s’ils ont un œil droit dominant
(ce qui réduit le temps de réaction). Rappelons que huit gauchers se sont
hissés aux huit premières places du fleuret masculin aux Jeux olympiques
de Moscou en 1980.

À l’école
Ne contrariez pas un gaucher. Si, à l’entrée en cours préparatoire, l’enfant
hésite encore, c’est qu’il présente un petit retard de latéralisation. Laissez
l’enfant balancer entre les deux mains. Vous pouvez aussi prendre l’avis
d’un psychomotricien.
Pour l’apprentissage de l’écriture, il faut prendre garde à ce que les écrits
à reproduire soient situés sur la droite de la feuille, car la main cache la
partie gauche. Veillez à ce votre enfant n’écrive pas de la droite vers la
gauche. Achetez-lui du matériel adapté aux gauchers – paire de ciseaux,
styloplume.

Règle d’or : Être gaucher est minoritaire, mais normal.


MON ENFANT EST SURDOUÉ

Un enfant précoce ou surdoué n’est pas seulement un enfant qui a un


niveau de développement intellectuel en avance de 2 à 7 ans sur son âge,
mais aussi un enfant qui raisonne différemment et qui présente des
particularités affectives.

COMMENTAIRE
L’enfant précoce est curieux, a une grande mémoire, a besoin de tout
comprendre, stocke beaucoup d’informations, gère très rapidement une
information et crée des liens entre différentes informations tout aussi
vivement. Sur le plan affectif, il possède souvent une grande lucidité, une
hypersensibilité, un sens de la justice important, une dépendance affective,
un humour fin, un sens esthétique et une empathie développée. On repère
une dysharmonie entre son niveau intellectuel d’un côté et son
développement affectif, moteur (problème d’écriture, maladresse) et social
de l’autre (difficulté d’intégration). Ce décalage peut être à l’origine de
troubles réactionnels divers, de troubles du comportement ou de l’humeur,
de troubles anxieux ou psychosomatiques, d’isolement social et de
difficultés scolaires (un enfant précoce sur deux a des difficultés à l’école,
mais celles-ci se révèlent surtout en fin de primaire et au collège).

CONSEILS

Faites-le tester
Des tests qui permettent de mesurer le quotient intellectuel sont réalisés
et interprétés par des psychologues pour enfant. Éventuellement, le
psychologue scolaire présent dans les établissements publics pourra
proposer de le faire. On évoque la précocité pour un QI supérieur à 130 aux
tests de Weschler (dès 125 pour d’autres). Le QI est divisé en deux sous-
catégories : le QI verbal, qui est le quotient le plus prédictif d’une bonne
réussite scolaire, et le QI performance. Si ce dernier est bas, l’enfant risque
d’avoir du mal à s’adapter à l’école car il souffre d’une mauvaise adaptation
dans le temps et l’espace. Ce résultat n’est pas une vérité absolue en raison
des biais inhérents aux tests et du caractère restrictif de cette évaluation. Il
s’agit néanmoins d’une indication qui s’inscrit dans le cadre d’un bilan
psychologique complet. Gardez-vous d’accorder du crédit aux tests en ligne
sur Internet car pour que le test soit valable, le psychologue a besoin de
rencontrer l’enfant.

À l’école
L’enfant précoce devra bénéficier d’un enrichissement de
l’enseignement, d’un approfondissement des thèmes, d’une accélération des
cycles d’apprentissages et d’un encadrement protecteur et facilitateur de ses
interactions sociales. Depuis peu en France, l’Éducation nationale prend
davantage en compte les enfants précoces et initie des formations des
enseignants en ce domaine. En effet, une pédagogie adaptée est souvent
nécessaire. En attendant, on peut proposer à votre enfant de sauter une
classe (mais il faut alors s’assurer qu’il rattrape les notions manquantes) ou
un aménagement des matières (il fera le programme de deux années en
une). Dans les grandes agglomérations, certains établissements privés
proposent des classes pour enfants précoces, mais elles comptent parfois
des enfants aux profils psycho-affectifs très divers. Il importe de discuter de
tout cela avec l’équipe pédagogique, la psychologue et le médecin scolaire.

Techniques d’apprentissages
L’enfant précoce est parfois d’autant plus attentif qu’il a plusieurs choses
à faire en même temps en classe. Les tâches répétitives qui utilisent peu le
raisonnement l’ennuient vite. Il n’est guère « besogneux ». Il faut donc
solliciter sa créativité pour éviter qu’il devienne paresseux par ennui. Il
raisonne davantage par intuition que par raisonnement logique : par
exemple en mathématiques, il trouve la bonne solution mais par une
démonstration atypique. Il faut donc axer l’enseignement sur la méthode,
l’organisation et le cheminement attendu de la pensée. Sa pensée est
arborescente ; il convient donc de le guider, en précisant bien le mode
d’emploi, le cadre, le plan, les différentes étapes et l’approche souhaités. Si
l’outil informatique est une source de savoir, il faut bien faire la distinction
entre l’outil de recherche et les jeux vidéo et poser des règles d’utilisation,
car l’enfant précoce en devient facilement dépendant.

Développer sa sociabilité
Offrez-lui, bien sûr, la possibilité de s’enrichir intellectuellement. Mais
aidez-le aussi dans les domaines où il apparaît en difficulté, notamment
dans celui des relations sociales en l’observant lorsqu’il est avec d’autres
enfants et en le conseillant. Faites des jeux de société avec lui et des enfants
d’âges différents. Apprenez-lui à attirer l’attention de ses camarades en
s’intéressant à eux, en acceptant de se montrer parfois conformiste et en
acceptant les règles communément admises par ses pairs dans les jeux.
Aidez-le à décoder les enfants cyniques ou manipulateurs car l’enfant
précoce est souvent naïf dans les interactions sociales.

Rassurez-le
Rassurez-le, car son niveau de développement intellectuel lui donne
accès à des questionnements angoissants, que sa maturité affective ne peut
compenser seule. En revanche, les règles de vie (comme l’heure du coucher
par exemple) s’appliquent autant à lui qu’aux autres. Son niveau intellectuel
élevé ne fait pas de lui un enfant plus âgé et encore moins un adulte. Ses
besoins affectifs sont ceux de son âge et, bien qu’il ait un raisonnement au-
dessus de son âge, il a besoin de la tendresse et des câlins propres à son âge
réel.

Apprenez-lui la tolérance
Échangez avec lui, mais apprenez-lui à laisser parler ses frères et sœurs
moins performants sur le plan verbal. Ne vous agacez pas de son ego qui
peut paraître surdimensionné, de sa fixation sur les détails, sur ses
remarques qui vous prennent à défaut, sur ses colères quand il se croit
incompris. Rappelez-vous que son intelligence et sa pertinence ne le
rendent pas plus solide affectivement et ne l’empêchent pas d’être sensible.
Des activités extérieures
Si la dysgraphie (troubles du graphisme) ou la maladresse sont
importantes, l’enfant précoce pourra bénéficier de séances de
psychomotricité, mais aussi d’activités sportives. Aidez-le à découvrir une
passion qui pourra être notamment le support de relations amicales. Des
activités artistiques ou culturelles diverses contribueront à ventiler ses
besoins cognitifs (intellectuels) et émotionnels, mais aussi à élargir son
cercle social et à l’émanciper de son attachement puissant au cadre familial.
Enfin, cela participera à accroître, dans une activité qu’il apprécie, sa
persévérance et le sens de l’effort qui lui font souvent défaut à l’école.
Privilégiez des activités en groupe réunissant des enfants d’âges différents
car, s’il s’entend mieux intellectuellement avec des enfants plus âgés, il
conserve la maturité affective et la fragilité d’un enfant de son âge.

Règle d’or : Un enfant précoce doit être stimulé et protégé.


MON FILS VOUDRAIT ÊTRE UNE FILLE

Certains garçons expriment plus ou moins directement leur désir d’être une
fille. Cela ne présume pas leur future orientation sexuelle, ni un véritable
trouble du genre, mais plus souvent un malentendu sur ce qu’est « être un
garçon ».

CONSEILS

Donnez-lui envie de grandir


Pour certains enfants, être une fille ou être un bébé est équivalent : c’est
avant tout rester dans les jupes de sa maman ou de sa nounou et poursuivre
l’identification totale et exclusive à celle-ci. Aidez votre fils à s’émanciper
et à grandir en développant notamment les compétences qui permettent
l’autonomie (langage, motricité, jeux collectifs).

Réfléchissez à vos désirs inconscients ou conscients


L’enfant perçoit les désirs, conscients ou non, d’un de ses parents,
notamment celui d’avoir une fille, ou bien un manque entraîné par la perte
d’une sœur ou d’une amie chère. Le parent en question ne doit pas se sentir
coupable de son désir, car il est de la liberté de l’enfant de s’identifier à ce
désir caché. Parfois, le garçon traduit de cette manière le désir parental
d’avoir un enfant qui possède certaines qualités dites féminines sans pour
autant désirer une fille. Par exemple, si le parent souhaite un enfant
sensible, le garçon peut interpréter cela comme le souhait de vouloir un
enfant féminin, si dans son entourage la sensibilité est considérée comme
exclusivement féminine.

Valorisez les hommes


Parfois, le garçon qui veut être une fille est soutenu par un désir viril de
puissance. Mais le pouvoir des femmes lui apparaît bien supérieur à celui
des hommes. Valorisez les hommes de son entourage et faites-lui rencontrer
des hommes que vous admirez afin de lui démontrer que les hommes et les
femmes ont des pouvoirs équivalents en importance. Enfin, enseignez-lui
que les qualités qu’il admire chez les femmes peuvent être détenues par un
homme et qu’il n’est pas nécessaire de changer de sexe pour les posséder ou
en user.

Le rôle du père
Les modèles masculins jouent un rôle dans la construction identitaire du
garçonnet, mais ce n’est pas en étant distant, rigide voire violent qu’on
virilise son fils. Au contraire, faire de son fils un homme passe par la
communication, la tendresse et le temps que le père passe avec son fils à
jouer ou à lui transmettre ce qu’il sait. Il arrive que le garçon veuille être
une fille simplement parce qu’il a le sentiment que son père n’a d’yeux que
pour sa sœur ou pour les femmes en général.

Liberté de jeux
Certains garçons sont particulièrement attirés par des jeux dits de filles.
Ils préfèrent alors renoncer à leur identité de garçon pour être en conformité
avec leurs désirs. Vous pouvez autoriser votre fils à jouer avec des jouets
désignés culturellement ou commercialement comme féminins en lui disant
qu’aimer ces jeux ou ces centres d’intérêt est compatible avec le fait d’être
un garçon et que ces derniers ne sont pas la chasse gardée des filles.
Expliquez-lui aussi qu’une fille reste une fille même si elle grimpe aux
arbres ou qu’elle joue aux petites voitures.

Invitez-le à ne pas renoncer aux jeux dits de garçons


Le fait qu’il se déclare plus intéressé ou se sente plus compétent dans les
jeux de filles ne doit pas l’empêcher de s’initier à des jeux de garçons ou
avec des garçons. Conseillez-lui d’essayer et faites-lui comprendre qu’on
n’est pas obligé d’être le meilleur dans un domaine pour s’y aventurer.
Règle d’or : Il y a mille et une façons d’être un garçon.
DIVORCE ET FAMILLE RECOMPOSÉE
Comment annoncer à notre enfant
que nous nous séparons ou divorçons ?
Mon enfant ne veut pas aller chez son père
Mon enfant critique mon nouveau conjoint
Mon enfant veut que mon ex-conjoint et moi nous remariions
Quand l’un des parents se met en couple homosexuel
Comment limiter le blues de la séparation du dimanche soir ?
L’arrivée d’un demi-frère ou d’une demi-sœur
COMMENT ANNONCER À NOTRE ENFANT QUE NOUS
NOUS SÉPARONS OU DIVORÇONS

L’annonce de la séparation est un moment difficile pour les enfants bien


sûr, mais aussi pour les parents.

COMMENTAIRE
L’annonce de la séparation ou du divorce aux enfants est une façon de se
signifier à soi-même que le couple est bien fini. C’est un moment chargé de
culpabilité. Et, en général, les enfants dont les parents ont divorcé se
souviennent dans le détail, à l’âge adulte, de ce moment qui peut être
traumatisant.

CONSEILS

Pas trop tôt


Les deux parents attendront d’être certains qu’ils ne vivront plus sous le
même toit prochainement, car la séparation annoncée aux enfants n’a de
sens que si elle est « physique ». Si les deux parents continuent de
cohabiter, inutile de leur annoncer un divorce futur.

De concert
Les deux parents annonceront leur projet de séparation de concert à leur
enfant, et en dehors d’une période de grande crise. Choisissez le week-end,
en début d’après-midi ou lors d’un moment calme. Parlez doucement et
avec tendresse. Vous serez assis et poserez la main sur votre enfant sans
l’enserrer. Ne soyez pas trop expéditif. Prenez votre temps pour bien lui
expliquer ce qui l’attend et pour répondre à ses éventuelles questions. Il
n’est pas interdit d’être ému.
Si vous ignorez les modalités de garde, inutile de vous prononcer sur le
sujet. Dites-lui : « Pour le moment, tu seras avec ton père tels jours et ta
mère tels jours (mais tu pourras téléphoner à l’autre parent) jusqu’à ce que
nous nous entendions sur un rythme précis, éventuellement avec l’aide du
juge si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord. »
Il est normal que votre enfant pleure. Si vous avez plusieurs enfants, vous
pourrez, après leur avoir annoncé la nouvelle collectivement, aller discuter
dans un second temps individuellement avec chacun.

Les parents restent parents


C’est en tant que parents et non pas en tant que mari et femme que vous
vous adresserez à votre enfant. Ce n’est pas le temps des règlements de
compte. Gardez-vous notamment de critiquer ou de rendre responsable
l’autre parent ou toute personne de l’entourage actuel ou futur (futur
beaupère par exemple) de l’enfant.
Dites-lui par exemple : « Nous, ton père et ta mère, avons des choses
importantes à te dire. Nous avons besoin actuellement de ne plus vivre
ensemble pour mieux nous entendre. Nous ne pouvons plus vivre sous le
même toit. Mais c’est en tant que mari et femme que nous ne nous
entendons plus. Nous aurons chacun notre appartement. Mais nous restons
tes parents et nous continuerons de nous occuper de toi et à nous entendre
pour t’élever. Tu auras donc toujours tes deux parents, mais tu auras deux
maisons et un parent dans chacune d’elle. »

Permanence du lien filial


Vous rassurerez votre enfant sur la permanence du lien parental. Vous
direz : « Si l’amour entre un mari et sa femme ne dure pas toujours, celui
entre un parent et un enfant n’est pas de la même nature. Il est inoxydable.
Nous t’aimerons toujours. »
Insistez sur le fait qu’il n’est pas responsable de la séparation et que les
bêtises qu’il a pu faire jusqu’à présent n’ont rien à voir avec le désamour
qui sépare ses parents.
Expliquez-lui que votre séparation ne signifie pas que vous regrettez de
vous être aimés pour l’avoir mis au monde. Mais, que désormais c’est lui
qui porte en lui l’amour qui existait entre vous. Ajoutez que tant qu’il vivra,
il sera la preuve que cet amour a bel et bien existé.

Si vous avez adopté votre enfant


Si votre enfant a été adopté, il risque de vivre la séparation comme une
menace touchant à son identité même. Vous lui direz que votre séparation
ne change rien à son état civil, qu’il gardera son nom pour la vie et qu’il
héritera de chacun d’entre vous. Ces éléments, qui peuvent paraître un peu
trop concrets, sont fondamentaux à communiquer pour que l’enfant intègre
bien le caractère définitif de la filiation adoptive.

Protéger son insouciance


Ne pas mentir aux enfants ne signifie pas qu’il faille tout dire, notamment
ce qui concerne l’intimité sexuelle et affective de ses parents. N’envahissez
pas votre enfant avec vos doutes, vos inquiétudes et ne lui demandez pas
son avis sur ce que vous devez faire, vous lui laisseriez croire qu’il a la
responsabilité de vos choix.

Règle d’or : Rassurez votre enfant sur la continuité du lien parental.


MON ENFANT NE VEUT PAS ALLER CHEZ SON PÈRE

Il arrive, à l’occasion d’une séparation que l’enfant – que sa garde soit


alternée ou majoritaire – ne veuille pas se rendre chez l’un des parents.
Nous prendrons l’exemple d’un enfant qui ne veut pas aller chez son père,
mais les conseils que nous donnons ici s’appliquent aussi à la situation où
un enfant refuse de se rendre chez sa mère.

CONSEILS

En cas de maltraitance
Il y a, bien sûr, des situations de maltraitance ou de négligence grave qui
justifient la réaction de l’enfant et qui nécessitent que la mère demande une
enquête sociale.

Raisonnez l’enfant
Si l’enfant ne subit pas de maltraitance chez son père – ce qui est
heureusement la majorité des cas – dites à l’enfant que vous, les parents,
êtes d’accord sur les modalités de sa garde. Et si vous n’êtes pas d’accord,
précisez que c’est le juge qui décide et que les parents individuellement ne
peuvent rien changer à sa décision. Ajoutez que ce n’est pas lui, l’enfant,
qui peut décider de son éducation. Rappelez-lui qu’il est l’enfant de son
père et que son père, même s’il ne le voit qu’un week-end sur deux, détient
la même autorité et les mêmes droits et devoirs sur lui que sa mère. Sa mère
lui dira aussi qu’elle pensera à lui en son absence, mais qu’elle a besoin
d’avoir du temps pour elle, et qu’il doit accepter la réalité comme elle
l’accepte elle-même.

Relativisez
Le refus d’aller chez le père traduit souvent un refus de la situation de
séparation et du va-et-vient d’un lieu de vie à un autre que cela entraîne.
L’enfant exprime ce refus avec le père, car il est plus habitué à ce que cela
soit sa mère qui accueille ses plaintes ou parce que celle-ci est restée dans le
domicile d’origine. Mais le refus d’aller chez son père ne signifie pas que la
mère est un meilleur parent que le père.
Il n’est pas rare non plus, surtout lorsque l’enfant a entre 3 et 6 ans ou à
plus de 10 ans et quand la mère n’est pas en couple, que le refus d’aller
chez le père et le souhait de rester toujours près de la mère soient motivés
par des processus œdipiens (faire couple avec la mère ou crainte œdipienne
d’une fillette vis-à-vis de son père). En ce cas, il faut préciser les interdits
œdipiens et tenir bon des deux côtés.

Ne jetez pas d’huile sur le feu


Le respect par les deux parents des horaires et la mise en place d’un
calendrier dans la chambre aideront l’enfant à mieux accepter les
changements. Par ailleurs, les parents se garderont de se critiquer
mutuellement devant leur enfant. Au moment de la séparation quand
l’enfant est confié à son père, sa mère évitera les débordements émotionnels
(se mettre à pleurer, serrer l’enfant dans les bras) afin de ne pas
emprisonner l’enfant. Si c’est impossible, il faudra déléguer le moment de
la séparation à une tierce personne ou faire le transfert à l’école.
La décision de l’enfant fait parfois plaisir à la mère qui supporte mal elle-
même de confier son enfant à un homme qu’elle s’est mise à détester ou
qu’elle juge incompétent comme père. D’ailleurs, la réaction de l’enfant
peut être motivée parce qu’il perçoit cette réticence même si la mère n’en
parle pas. En dehors d’une situation de maltraitance, la mère doit alors
prendre sur elle pour expliquer à son enfant qu’il n’est pas tenu par ses
propres réticences et que c’est à lui de porter un jugement sur son père, pas
à elle puisqu’il n’est pas le sien. Sinon, la mère doit aller au bout de sa
logique et demander une modification du droit de garde au juge.
La réaction de l’enfant est parfois provoquée par un changement de
situation chez le père comme un remariage ou la naissance d’un enfant.
Dans ce cas, les deux parents doivent aider leur enfant à s’adapter à la
nouvelle donne en adoptant les comportements et en tenant des propos qui
le rassurent.
Quand l’enfant sent sa mère fragilisée par une situation quelconque
(chômage, dépression, remariage du père), il n’est pas rare qu’il veuille
rester auprès d’elle comme pour l’épauler. En ce cas, il faut que la mère
bénéficie d’un accompagnement par son entourage ou un professionnel et
qu’il soit dit à l’enfant que sa mission n’est pas de soigner sa mère.

Règle d’or : L’enfant ne doit pas porter la responsabilité de choisir


avec quel parent il veut vivre.
MON ENFANT CRITIQUE MON NOUVEAU CONJOINT

Vous êtes séparée depuis quelque temps du père de votre enfant et vous
avez rencontré l’homme avec lequel vous voulez « refaire » votre vie. Or,
depuis que vous êtes en ménage avec lui, votre enfant n’a de cesse de le
critiquer. Nous prenons ici l’exemple d’une mère qui refait sa vie mais les
conseils s’appliquent aussi à la situation où c’est le père qui doit faire face
aux critiques de son enfant sur sa nouvelle compagne.

CONSEILS

Prenez le temps
Il est recommandé de ne pas imposer trop brusquement un nouveau
partenaire de vie à son enfant après une séparation. Parlez-en avec lui avant
qu’il ne le rencontre en répondant à ses éventuelles inquiétudes et en
laissant la curiosité et l’envie de le connaître prendre corps. Votre enfant
saura que vous avez un « nouvel amoureux » que vous rencontrez en dehors
de la maison. Votre nouveau compagnon viendra ensuite prendre un repas,
puis passer une journée, et enfin une première nuit à la maison. Son
installation dans l’univers de votre enfant se fera progressivement.

Dites votre bonheur


Si, une fois installé, votre enfant critique votre nouveau compagnon,
dites-lui que cet homme vous rend heureuse et qu’à ce titre, il devrait lui
être reconnaissant, au même titre que vous êtes heureuse quand ces
camarades lui font du bien. S’il semble jaloux, dites-lui que l’amour que
vous avez pour cet homme n’enlève rien à l’amour que vous lui portez
puisque ce n’est pas le même type d’amour.

Soyez ferme
Si votre enfant poursuit ses critiques au fil du temps, n’hésitez pas à vous
montrer ferme : « Je ne t’autorise pas à critiquer mon compagnon. Moi je ne
critiquerai pas ta femme ou ton mari quand tu seras en âge d’en avoir. Je
sais que ce serait facile pour toi de le rendre responsable du divorce, mais
sache que même si je me brouillais avec lui, je n’épouserai pas ton père à
nouveau. Je sais que tu es triste à cause de la séparation. Je suis triste que tu
le sois, mais ce n’est pas en attaquant cet homme que le bonheur reviendra
dans notre maison. »
Les vacances sont souvent l’occasion d’une amélioration des relations
entre les enfants et le nouveau compagnon de vie. Je conseille la première
fois de partir avec des amis pour rendre la situation plus diluée
affectivement. Si la situation devient intenable et que votre enfant est
odieux, vous pouvez lui dire : « Si tu refuses mon nouveau compagnon, je
ne t’oblige pas à partir en vacances avec moi. Tu peux aller en colonie de
vacances. »
Cependant, le fait d’être à nouveau en couple ne doit pas vous empêcher
de garder des temps, seule à seul, avec votre enfant.

« Tu n’es pas mon père ! »


Si votre enfant dit qu’il ne peut l’aimer car ce n’est pas son père,
confirmez qu’en effet il n’est pas son père et qu’il ne le sera jamais. Mais
ajoutez qu’il deviendra peut-être son beau-père. Précisez : « Il pourra
t’aimer mais aussi te commander si je le lui demande. Alors, tu devras lui
obéir comme tu dois m’obéir à moi. Il n’est pas obligé ni de s’occuper de
toi, ni de te protéger. Cependant, j’espère que tu lui donneras envie de le
faire, car il peut t’apporter beaucoup. Tu n’es certes pas tenu de l’aimer,
cependant je t’oblige à le respecter comme il doit te respecter. »
Vous demanderez à votre compagnon de ne jamais critiquer le père des
enfants.
Si vous suspectez votre ex-mari de placer votre enfant dans un conflit de
loyauté, essayez d’abord de calmer le jeu avec ce dernier en lui expliquant
que votre enfant n’a aucun intérêt à être en conflit avec son beau-père. Puis,
dites à votre enfant : « Ton père le critique, car il aurait voulu que je reste
son épouse. Ce n’est pas parce qu’il ne veut pas l’aimer que toi, tu dois le
détester. Tu as le droit d’aimer ton père et d’aimer ton beau-père, chacun à
sa façon. »
S’il n’a de cesse de le comparer à son père, dites-lui : « Tu trouves que
ton père a bien plus de qualités que cet homme, eh bien, tant mieux. Je suis
très contente d’avoir connu ton père et c’est pour toutes ses qualités que j’ai
choisi de faire un enfant avec lui. Mais ton père n’est pas mon père. Je ne le
vois pas avec les mêmes yeux que toi. Toi, tu le vois comme son fils (sa
fille), moi comme son ex-femme. Les goûts d’une femme peuvent changer,
et l’on peut avoir des goûts différents, aimer les fraises et les bananes, tu as
bien des amis distincts que tu aimes différemment. Tandis qu’un père, on
n’en a qu’un, c’est pour cela que l’amour qu’on a pour son père est unique.
Aimer amoureusement un homme, c’est un autre type d’amour. »

S’il se compare à lui


Si votre enfant pointe avec objectivité un certain nombre de défauts chez
votre compagnon, dites-lui : « Tu as raison. Il a des défauts comme tout le
monde ; tu vois qu’on peut aimer quelqu’un qui a des défauts.
Heureusement, sinon personne ne trouverait d’amoureux. Ne t’inquiète pas,
tu n’as pas besoin de lui ressembler pour me plaire. Je n’attends pas la
même chose de mon amoureux et de mon enfant. Mais tu peux imiter ses
qualités. Certes, il a des défauts que je n’accepte pas chez toi. Mais tu es un
enfant et tu as encore le temps de t’améliorer toi. Et si je suis plus exigeant
avec toi, c’est parce que tu es mon enfant. Je veux que tu sois parfait même
si je sais que c’est impossible.

Règle d’or : Il faut du temps pour faire un beau-père.


MON ENFANT VEUT QUE MON EX-CONJOINT ET MOI
NOUS REMARIIONS

Très souvent, les enfants de parents séparés font le vœu que le couple se
reforme. Que devez-vous à répondre à votre enfant s’il vous en parle ?

COMMENTAIRE
On pourrait penser que les conflits se poursuivant après la séparation
aident l’enfant à renoncer à tout espoir que ses parents se « remettent »
ensemble. Mais, dans les faits, il n’en est rien, car l’enfant se demande
l’intérêt d’une séparation qui n’arrange rien. En outre, il espère toujours,
malgré les disputes, une possible réconciliation de ses parents.

CONSEILS

Ne l’empêchez pas d’espérer


Il est classiquement conseillé de dire et de répéter à un enfant que son
espérance est vaine et, que jamais ses parents ne se remettront ensemble.
Pourtant, les enfants auxquels on tient ce discours font mine d’y croire mais
continuent d’espérer dans le secret de leur cœur. D’ailleurs, de quel droit,
après leur avoir imposé la séparation de leurs parents, doit-on en plus leur
retirer toute capacité d’espérance ? L’espérance est ce qui nous permet de
supporter l’insupportable et elle ne nous empêche nullement d’accepter la
réalité des faits. Et si quasiment tous les enfants conservent cette espérance,
c’est sans doute pour continuer de se construire avec les deux images de
leurs parents réunis en eux-mêmes, puisque ce sont les bases même de leur
construction. Cela serait différent si, dès la naissance, le contrat de non-
union était clair et que les parents vivaient d’emblée séparément.
Ne prétendez pas que tomber amoureux est une affaire de
volonté
Prétendre que vous ne vous remettrez jamais en couple, c’est vouloir
faire croire à votre enfant que vous lisez l’avenir, tandis que bien souvent
vous lui avez laissé croire que ses parents formaient un couple pour
toujours. On ne peut pas dire à un enfant que l’amour est lié à la volonté.
On ne fait pas exprès de ne plus être amoureux comme on ne peut pas
affirmer que l’amour ne peut revenir entre deux personnes. Il arrive
d’ailleurs que des couples séparés, avec ou sans enfant, se reforment.

Vous pouvez continuer de voir votre ex avec lui


Les enfants adorent quand leurs parents séparés passent un moment
ensemble autour de lui. Ne croyez pas ceux qui prétendent que cela lui
donne de faux espoirs. Il sent bien que vos sentiments ne sont plus ce qu’ils
étaient. En revanche, ses deux parents restent les garants de son entité. Il est
logique qu’ils communiquent entre eux puisqu’ils décident de concert du
destin de leur enfant. Et dans ces moments, l’enfant réunit ses deux moitiés
de lui-même, ce qui l’apaise et le structure affectivement. Mais cela ne doit
se faire que si la rencontre n’est pas conflictuelle et que se revoir ne fait pas
trop souffrir l’un des deux.

Ne le laissez pas croire que son désir a du pouvoir sur vous


S’il ne faut pas lui interdire d’espérer, il ne faut pas en revanche lui
laisser penser que ses demandes ou son comportement ont le pouvoir de
vous réunir. Au même titre qu’il ne doit pas se croire responsable de la
séparation, il est fondamental qu’il n’imagine pas qu’il peut gérer votre vie
amoureuse. Il ne doit pas jouer les entremetteurs, ni les cupidons, si vous
voulez que plus tard il puisse avoir un développement affectif harmonieux.

Que répondre ?
À chacun sa façon de s’exprimer selon le contexte et l’historique de la
relation ; mais voici le type de propos que vous pouvez tenir si votre enfant
réclame sans cesse que vous vous « remariiez » : « À l’heure actuelle, je
n’en ai nulle envie. J’ai aimé celle qui est devenue ta mère et je ne le
regrette pas, en particulier puisque tu es là, mais l’amour conjugal n’existe
plus. Désormais, nous nous entendons mieux en ne vivant pas sous le même
toit. » Ajoutez, si les liens qui vous unissent encore à votre ex lui
apparaissent troubles : « Je conserve de l’amitié et un peu de tendresse pour
elle, car l’amour a laissé des traces. Un grand amour ne s’arrête pas, il se
métamorphose. Mais ce n’est pas ce qui me donne l’envie de revivre avec
elle. Rêve autant que tu veux, mais laisse-moi vivre ma nouvelle vie
amoureuse. Tu sais bien que j’aime ma compagne actuelle et que je suis
heureux avec elle. Et, je le souhaite, pour longtemps. J’espère que tu veux
mon bonheur comme je veux le tien. Alors ne viens pas semer des
embûches dans ma relation de couple. Quoi qu’il en soit, ce ne sera jamais
toi qui influencera mes sentiments pour mon ex-femme, ni les siens pour
moi. De la même façon, je ne chercherai pas plus tard à influer sur tes
sentiments à l’égard de ton amoureux(se). »

Aidez-le à abandonner la nostalgie


Cela ne doit pas vous empêcher de l’aider à ne plus se morfondre en
regrettant le passé, surtout si cela le maintient petit dans sa tête. Invitez son
entourage (car il l’écoutera davantage que vous) à lui faire prendre
conscience qu’il lui est arrivé de bonnes choses depuis la séparation et qu’il
a, en grandissant, de nouvelles sources de satisfaction.

Règle d’or : Séparons-nous, mais protégeons nos enfants.


QUAND L’UN DES PARENTS SE MET EN COUPLE
HOMOSEXUEL

Il existe des situations de séparation peu ordinaires. Une attitude et des


propos spécifiques sont nécessaires pour annoncer à un enfant que son père
se met en couple avec un homme ou sa mère avec une femme. Ils s’ajoutent
aux conseils donnés à tous les couples pour annoncer une séparation à leur
enfant afin de ne pas laisser s’installer d’éventuels malentendus
préjudiciables à l’enfant.

CONSEILS

Ne dévalorisez pas l’autre parent


Dans toute séparation, il est fondamental pour l’enfant que les parents,
même si leur rancœur en tant que mari ou femme est justifiée, fassent taire
leurs griefs quand ils évoquent l’autre parent et surtout se gardent de tout
propos dévalorisant. En effet, chaque attaque portée à la dignité d’un parent
est une attaque reçue par l’enfant dans tous les domaines où il a pu
s’identifier à ce parent. Sa blessure est d’ailleurs plus sérieuse, car c’est un
être en construction. L’orientation homosexuelle ne doit pas être présentée
par l’autre parent comme un défaut, un délit, une faiblesse, une maladie, un
vice ou encore une honte.

L’amour ne se commande pas


Le parent concerné expliquera à son enfant qu’il a véritablement aimé
son père ou sa mère, mais que son amour s’est envolé et qu’il est tombé
amoureux d’une autre personne. Il savait ou il a découvert qu’il avait en lui
la possibilité d’être amoureux d’une personne du même sexe. Il ajoutera
qu’on ne commande pas l’amour, c’est-à-dire qu’on ne peut pas décider de
qui l’on va tomber amoureux. On peut juste, si on le souhaite, s’interdire de
se soumettre à son désir amoureux, au risque d’être malheureux.

Levez les malentendus possibles


Il est possible que la petite fille s’imagine qu’elle pourra alors se marier
avec sa mère ou la compagne de celle-ci plus tard. De même, le petit garçon
peut imaginer qu’il se mariera avec son père ou son frère. Prévenez ce
malentendu en expliquant à l’enfant qu’on ne peut pas se marier avec
quelqu’un de sa famille.
Si la mère se met en couple avec une femme, elle rassurera son fils en lui
disant que si elle a divorcé de papa ce n’est pas parce qu’elle trouve les
hommes méchants ou pas intéressants, qu’elle s’entend aussi bien avec les
dames qu’avec les messieurs, mais qu’elle n’était plus assez amoureuse de
papa pour vivre encore avec lui et qu’elle est en revanche assez amoureuse
de sa nouvelle compagne pour vouloir vivre avec elle. Un père procédera de
la même manière avec sa fille. La mère ajoutera pour son fils : « Je resterai
ta maman car on ne divorce pas de sa maman et je suis très contente que tu
sois un garçon. Inutile de chercher à devenir une fille pour me plaire. »
Vous préciserez bien sûr que deux personnes du même sexe peuvent
s’aimer, élever des enfants, mais ne peuvent faire un enfant toutes les deux
ensemble.
La compagne de la mère ou le compagnon du père pourront être nommés
belle-mère ou beau-père pour que l’enfant ne s’imagine pas avoir trois
papas (si ses deux parents sont en couple avec un homme) ou trois mamans.

En cas de moqueries extérieures


Si l’enfant subit des sarcasmes ou des insultes visant son parent, chacun
des parents interviendra pour expliquer à leur enfant que les personnes
minoritaires se font plus souvent attaquer par les lâches, car elles sont
moins nombreuses pour se défendre, mais qu’il n’hésitera pas à porter
plainte si cela se reproduisait. Si l’enfant est gêné par l’orientation sexuelle
de son parent en raison des réactions extérieures, l’autre parent jouera un
rôle important pour l’aider à ne pas se morfondre, en lui disant par exemple
qu’il peut être fier de son parent qui a le courage d’être lui-même tout en
respectant la loi. Vous expliquerez à votre enfant que se mettre en couple
avec une personne de son sexe n’est pas interdit pas la loi, mais que
l’insulter pour cette raison est puni par la loi.

Règle d’or : La compétence parentale n’a rien à voir avec


l’orientation sexuelle.
COMMENT LIMITER LE BLUES DE LA SÉPARATION DU
DIMANCHE SOIR ?

Après une séparation, le passage d’une maison à une autre est


fréquemment l’occasion, pour l’enfant, d’un malaise qui peut durer toute
une journée.

COMMENTAIRE

Pour les parents, la séparation du dimanche soir est une cause de stress.
Plus l’enfant est jeune, plus son comportement, ses réactions, ses propos, sa
façon de penser et son identité émotionnelle varient en fonction du parent
avec lequel il se trouve. Donc, le passage de l’un à l’autre provoque un
véritable changement intérieur qui se traduit par ce malaise. En outre, c’est
chaque fois un mini-deuil puisque l’enfant quitte un parent pour un temps
qui paraît toujours trop long et en veut un peu à l’autre d’avoir fait des
choses sans lui. Chaque dimanche soir ravive l’impact de la séparation
parentale sur l’enfant, mais aussi sur les parents qui sont stressés de se
revoir. Il y a du chagrin à cause de la séparation, des émotions nées des
retrouvailles et de la bouderie amoureuse issue du besoin de s’assurer qu’on
a manqué à l’autre parent. La tristesse, la colère, la joie s’entremêlent et
cela crée un comportement volontiers pénible pour le parent d’accueil. À
cela s’ajoute pour tous, parents et enfants, le blues commun de fin de
semaine et de veille du lundi, jour de reprise du travail pour les uns, de
l’école pour les autres.

CONSEILS

Une prise en charge commune


C’est aux deux parents d’agir. Celui qui ramène l’enfant ne doit pas se
réjouir que son enfant se montre désagréable avec l’autre parent, en cas de
conflit parental persistant, car la principale victime c’est l’enfant. Ce n’est
pas parce que l’enfant a du mal à quitter un parent pour un autre qu’il aime
davantage le premier. L’amour filial ne se mesure pas à la difficulté à se
séparer. Il y a de fortes émotions lors des retrouvailles qui font pleurer. Par
ailleurs, l’enfant peut désigner un parent comme l’interlocuteur privilégié
de ses émois et de ses larmes en particulier. Celui qui conduit l’enfant doit
le rassurer en lui disant clairement quand ils se reverront et en évoquant de
manière positive ce qu’il fera sans doute avec l’autre parent.

Une transition sereine


Les parents garderont leurs griefs pour leurs échanges téléphoniques ou
par mail en dehors de l’enfant et respecteront les horaires, se montreront
polis et feront les transmissions. En effet, la tension de l’enfant est
largement aggravée par celle des parents.
Il faut accepter que l’enfant fasse transiter des objets lui appartenant,
c’est une façon pour lui de maintenir un lien entre les deux espaces. Un
animal que l’enfant pourrait emmener chez l’un et l’autre de ses parents
peut avoir une action très positive sur le blues du dimanche soir.

Chez le parent d’accueil


Le parent accueillant doit se montrer paisible, tolérant face aux cris
éventuels, et patient. Il dira à son enfant combien il a pensé à lui pendant
son absence. Le dimanche soir sera consacré à des activités calmes, choisies
par l’enfant ; évitez les devoirs scolaires. N’assaillez pas votre enfant de
questions sur ce qu’il a fait chez l’autre parent. En revanche, racontez-lui ce
qui s’est passé pour vous, ce que vous avez fait en son absence sans oublier
de mentionner les bons moments. En effet, l’enfant n’a pas à se sentir
responsable du bonheur de son parent : il doit apprendre que son père ou sa
mère peuvent aussi être heureux sans lui. Tout comme il ne doit pas
culpabiliser d’avoir été heureux avec l’un de ses parents sans l’autre.
Règle d’or : Lors de ce passage, les parents doivent donner le
meilleur d’eux-mêmes.
L’ARRIVÉE D’UN DEMI-FRÈRE OU D’UNE DEMI-SŒUR

L’arrivée prochaine pour un enfant de couple séparé, d’un demi-frère ou


d’une demi-sœur, mêle les réactions à la naissance d’un puîné aux
questionnements liés à la recomposition familiale.

CONSEILS

Prévenir l’autre parent


Le parent qui annonce à un enfant qu’il aura sans doute un demi-frère ou
une demi-sœur, doit en informer l’autre parent dans le même temps ; ceci
afin d’éviter que l’enfant endosse le rôle de messager et reçoive les
réactions éventuellement hostiles du parent en question. Par ailleurs, il n’est
pas question de demander à un enfant de garder secrète une telle
information.
Le parent qui apprend la nouvelle se gardera, quoi qu’il en pense, de
réactions négatives par égard à l’équilibre de son enfant et à la qualité de
ses relations fraternelles futures.

Cette arrivée scelle le divorce


L’arrivée d’un puîné vient souvent, aux yeux de l’enfant, valider le
nouveau couple formé par le parent et le beau-parent. Pour lui, le divorce
est vraiment prononcé et il cesse d’espérer un possible retour en arrière.
C’est à la fois douloureux, mais aussi potentiellement stabilisant.
Les relations avec le beau-parent s’en trouvent volontiers améliorées, car
aux yeux de l’enfant, il entre dans sa famille puisqu’un lien de sang indirect
l’unit à lui.

Réactions négatives
Cependant, quand le beau-parent avait beaucoup investi l’enfant et que
l’investissement était réciproque, l’enfant peut souffrir de jalousie en voyant
son beau-parent investir plus fortement son propre enfant. Parents et beaux-
parents ne doivent pas se formaliser des réactions éventuellement négatives
de l’enfant qui s’inquiète pour sa place dans cette partie de sa famille. La
règle qui consiste à bien séparer les affaires des deux enfants à la naissance
du second prend tout son poids dans cette situation. C’est d’autant plus
important pour l’enfant qui ne viendra que le week-end et qui doit retrouver
son espace (un lit ou au moins un meuble de rangement) et ses affaires
préservées quand il rentre.

Ne pas faire table rase du passé


Le rôle du parent est fondamental pour rassurer son enfant. Il importe
qu’il ne soit pas tenté de faire table rase du passé ni de jeter son enfant avec
l’eau du bain surtout s’il ne le voit qu’un week-end sur deux ; c’est
généralement le cas du père. Il doit alors particulièrement investir son
enfant sur ces temps voire, mieux encore, si c’est possible, demander une
augmentation de son temps de garde. Il lui montrera des photos de lui
quand il était petit et dira combien il a été heureux de sa naissance en ne
racontant que les bons souvenirs du couple qu’il formait avec son ex-
conjoint.

Frère entier ou demi-sœur


Faut-il nommer l’enfant du nouveau couple « frère » ou « demi-frère » ?
En règle générale, le parent le nomme « frère », mais il n’est pas rare que
cela fasse conflit avec l’autre parent qui exprime sa réticence en le
nommant « demi-frère ». Demi-frère n’est pas un vilain mot ; il exprime
avec précision le type de fraternité qui les unit socialement. Libre à l’enfant
de faire de son demi-frère ou de sa demi-sœur un frère ou une sœur de cœur
à part entière.

Règle d’or : Ne pas délaisser l’aîné.


ENVIRONNEMENT
La famille va déménager
Mon enfant a croisé un SDF
LA FAMILLE VA DÉMÉNAGER

Un déménagement peut apporter du mieux-être à l’enfant, surtout s’il offre


de meilleures conditions de vie, mais il est aussi potentiellement un facteur
de stress.

COMMENTAIRE

Les circonstances à l’origine du déménagement participent grandement à


la manière dont il sera appréhendé par l’enfant. Ainsi, un déménagement
imposé par un divorce ou associé à une diminution de revenus risque d’être
vécu dans la douleur. Tandis qu’un déménagement dû à une augmentation
des revenus du ménage, et qui offre un espace de vie plus vaste ou une
localisation plus attrayante, sera évidemment source de joie.
Cependant, même s’il apporte plus de confort, tout déménagement
entraîne une rupture avec des membres de la famille, des camarades, une
école, certains loisirs et des habitudes de vie. En outre, les réactions
émotionnelles de l’entourage de l’enfant, de ses parents comme des
membres plus âgés de sa fratrie, vont avoir des répercussions sur lui. Or,
pour les adultes, un déménagement fait partie des principaux facteurs de
stress de la vie en raison des séparations induites, mais aussi de la prise de
conscience du temps qui passe. Chaque déménagement est perçu comme un
mini-deuil. Les réactions possibles les plus fréquentes chez l’enfant sont des
troubles du sommeil, de l’appétit ou du comportement.

CONSEILS

Anticipez
Ne prévenez pas votre enfant plusieurs mois à l’avance, car il vivra
l’attente avec une anxiété inutile. Informez-le du déménagement afin qu’il
s’y prépare une fois le projet assuré. Les vacances d’été se prêtent bien aux
déménagements car la scolarité est moins perturbée.

Visitez
Qu’il soit ou non possible de visiter le prochain logis, rendez-vous avec
votre enfant dans son futur cadre de vie. Avoir une vision concrète de celui-
ci apaisera une partie de ses incertitudes.

Inscrivez
En même temps que vous inscrirez votre enfant à l’école, renseignez-
vous sur les clubs de loisirs accueillant les enfants de l’école afin qu’il
puisse se créer un réseau d’amis.

Conservez
Prenez des photos de votre ancien logement, mais aussi de votre ancien
quartier ou ville. Votre enfant participera en partie aux « cartons » en faisant
les siens. C’est l’occasion de faire le tri, mais si votre enfant a du mal à se
débarrasser de certaines affaires, acceptez de les placer dans la cave du
futur logement. Quand il se sera fait à sa nouvelle vie, il sera alors plus
facile pour lui d’accepter de s’en séparer définitivement. Vous l’aiderez à
maintenir les liens avec ses anciens amis en acceptant de les recevoir le
week-end par exemple. N’hésitez pas, plusieurs mois après le
déménagement à retourner là où vous habitiez afin qu’il réalise que ce que
l’on quitte ne disparaît pas pour autant.

Règle d’or : Déménager apprend à se séparer.


MON ENFANT A CROISÉ UN SDF

Votre enfant a croisé un SDF qui dort dans la rue. Cette vision risque de
l’amener à s’inquiéter de la situation de cette personne mais aussi de sa
propre situation et de son propre avenir.

COMMENTAIRE

Si l’enfant a moins de 5 ans, il trouvera sans doute la situation insolite


mais ne percevra pas forcément les tenants et les aboutissants et pourrait
même s’en amuser. Un enfant plus âgé se questionnera sur les moyens
d’aider cette personne. Mais il risque aussi de craindre qu’un pareil drame
n’arrive à des membres de son entourage ou à lui-même.

CONSEILS

Ne devancez pas ses inquiétudes


S’il est trop jeune pour s’alarmer de la situation, inutile de l’angoisser en
lui parlant du sort tragique des SDF. Confirmez simplement, s’il s’étonne
du fait qu’un homme dorme par terre, qu’en effet il serait mieux pour lui
qu’il dorme dans un lit. Si son aspect lui fait peur, dites-lui simplement que
ce n’est pas parce qu’il dort dehors qu’il est méchant. S’il vous voit lui
donner une pièce, vous pouvez lui dire que c’est pour qu’il puisse s’acheter
un lit justement. S’il s’inquiète de subir un sort similaire, rassurez-le sur
votre présence et sur celle de sa famille élargie et rappelez-lui les
différentes maisons susceptibles de l’abriter en cas de besoin.

Parlez des aides qui existent


Si votre enfant a plus de 5 ans, vous pouvez lui expliquer les difficultés
que rencontrent certaines personnes qui n’ont ni ressources pour payer un
loyer ni famille pour les accueillir. Informez-le des aides proposées par la
société, telles que les foyers d’hébergement et les aides financières (RSA)
ou les aides apportées par les associations humanitaires. Parlez-lui des
personnes bénévoles qui viennent en aide aux plus démunis. Dites-lui,
qu’en payant leurs impôts, les citoyens participent indirectement à l’aide
qui leur est apportée.

Ordonnez sa charité
Selon vos principes moraux et éducatifs, invitez-le ou non à donner une
pièce de monnaie. S’il le fait spontanément, vous pouvez le féliciter. Vous
pouvez aussi lui dire qu’il n’est pas tenu de donner, mais que rien
n’empêche qu’il réponde poliment si on le sollicite. Déculpabilisez-le. S’il
est tenté de revenir donner au SDF qu’il a croisé tout son argent de poche,
vous pouvez lui expliquer que le principe de la charité est de donner en
fonction de ses revenus. S’il se sent coupable d’avoir un toit, dites-lui qu’il
n’est pas responsable de la misère du monde, mais que plus tard, adulte, il
aura plus de pouvoirs et que, s’il le désire, il pourra apporter de l’aide aux
personnes en difficulté comme bénévole ou dans le cadre de sa profession.
Si l’enfant vous demande pourquoi vous n’accueillez pas le SDF chez vous,
expliquez-lui que vous ne vous en sentez pas capable (si c’est le cas bien
sûr), car héberger un inconnu demande beaucoup d’efforts. Vous pouvez
ajouter que cette personne préfèrerait sans doute avoir son toit à elle.

Règle d’or : Informez-le des moyens de combattre la misère.


FAMILLE-PARENTS
Mon enfant a un parent qui est malade de l’alcool
Mon enfant vit avec un seul parent
MON ENFANT A UN PARENT QUI EST MALADE DE
L’ALCOOL

La maladie alcoolique porte atteinte aux compétences parentales,


notamment en raison de la mauvaise gestion des comportements et des
émotions qu’elle provoque chez le parent qui en souffre.

COMMENTAIRE

L’enfant assiste à des changements d’humeur et à des attitudes inadaptées


dont il ne comprend pas l’origine. Avisé de la maladie du parent, il peut
osciller entre deux attitudes différentes – materner le parent malade ou
l’accabler de reproches. D’autres ressentis pénibles et inscrits dans la durée
vont parfois ternir le développement de l’enfant tel que la honte, la peur
pour soi-même (si le parent est agressif ou prend le volant avec lui par
exemple), la peur pour le parent malade ou l’autre parent (dans le cas de
violences conjugales). L’ensemble de ces émotions négatives réactionnelles
peuvent, dans la durée, entraîner un état dépressif, manifeste ou larvé. Si la
famille compte plusieurs enfants, il n’est pas rare que l’aîné se
« parentalise » et s’occupe des plus jeunes comme pour compenser les
carences du parent malade. Enfin, la perte de contrôle de soi induit par
l’action de l’alcool favorise parfois des intimités pernicieuses et, surtout en
cas de séparation parentale, pousse l’enfant à adopter la place de « petit
mari » ou de « petite femme » du parent malade.

CONSEILS

Le rôle de l’autre parent est fondamental


Il doit servir de paravent contre les troubles induits par l’alcoolisme de
son conjoint et assurer la protection de son enfant. Il doit relativiser les
propos ou les actes du parent alcoolo-dépendant lorsqu’ils sont inappropriés
en les mettant sur le compte de la maladie. En revanche, il doit valider les
positions parentales de ce dernier en période d’abstinence.

Déresponsabilisez l’enfant
Veillez à ne pas laisser notre enfant prendre en charge le parent en
souffrance alcoolique ou la fratrie aux dépens de son développement
affectif personnel. Expliquez-lui qu’il ne s’agit ni d’un défaut de volonté, ni
de délinquance, mais d’une maladie difficile à soigner et qui pénalise la
fonction parentale notamment. En revanche, si le parent malade tient des
propos malsains ou adopte des conduites interdites, énoncez clairement que
ceux-ci sont interdits. En outre, insistez auprès de votre enfant sur le fait
que son rôle n’est pas de soigner son parent, ni de le rééduquer en lui
faisant la morale comme s’il était un enfant.

Faites soigner le parent et aidez l’enfant


Le facteur essentiel est bien sûr la mise en place de soins pour le parent
malade. L’alcoologue pourra recevoir l’enfant, s’il le juge utile, afin de lui
expliquer les tenants et les aboutissants de la maladie. Il conseillera
éventuellement la participation à des groupes d’enfants de parents malades
de l’alcool comme le proposent certaines associations.

Attention aux étiquettes


Pour que l’image du parent ne soit pas totalement marquée par
l’alcoolisme, veillez à parler également de ses autres qualités et notamment
de celles qui vous ont conduit à vous mettre en couple avec lui. De même, il
importe d’aider l’enfant à ne pas se définir comme « enfant d’alcoolique ».

Éloignement
Si la situation est difficile à contrôler, un éloignement de l’enfant est
parfois nécessaire. La famille, une colonie de vacances ou un internat
scolaire pour les plus âgés peuvent être des solutions provisoires adaptées.
Règle d’or : La dépendance à l’alcool est une maladie.
MON ENFANT VIT AVEC UN SEUL PARENT

Beaucoup d’enfants vivent avec un parent seul à la maison. En dehors des


conditions matérielles qui sont moins bonnes que dans un foyer composé
des deux parents, des problèmes spécifiques se posent pour les enfants de
famille monoparentale.

CONSEILS

Si vous êtes amoureux, ne le cachez pas à l’enfant


Les parents qui élèvent seuls leur enfant hésitent souvent à lui parler de
leur nouvel amoureux. Or, quel que soit son âge, il n’est pas mauvais que
l’enfant sache que vous avez un amoureux ou une amoureuse, et a fortiori
si l’histoire devient sérieuse. Cela est vrai même s’il est trop tôt pour le lui
présenter. En effet, il est important pour sa vie affective future, que l’enfant
sache que l’on peut être parent et avoir une vie affective épanouie, qu’il ne
s’imagine pas à la place de votre petit mari ou de votre petite femme, qu’il
ne se sente pas coupable de vous empêcher d’avoir une vie affective, que
devenu adolescent, il s’autorise à son tour à avoir une vie amoureuse sans
craindre de vous trahir. Cela ne vous oblige pas pour autant à donner des
informations sur la personne aimée. Sachez cependant qu’en communiquant
sur ses qualités, cela poussera l’enfant à les acquérir pour luimême par une
volonté d’identification.

Dites la vérité sur qui le concerne avec délicatesse


Nous avons tous besoin de connaître la vérité sur nos origines. Si votre
enfant pose des questions sur l’absence de l’autre parent, vous pouvez, quel
que soit son âge, lui dire les circonstances qui ont conduit à votre
séparation. Mais faites-le avec tact en prenant garde de ne pas lui
communiquer une image trop négative de l’autre parent car il serait alors
atteint dans son estime de lui-même. Si le parent n’a pas voulu reconnaître
votre enfant, dites-lui que ce dernier ne s’est pas senti apte à être parent
plutôt que d’affirmer qu’il l’a abandonné à la naissance (l’enfant risquerait
de se sentir indigne d’être aimé). Si l’enfant est né d’une aventure sans
lendemain et que le père biologique ignore l’existence de son enfant, ne
cachez pas non plus cette information mais précisez à votre enfant que si
son père avait connu son existence, il l’aurait sans doute beaucoup aimé.
S’il s’agit d’un donneur inconnu (fécondation in vitro), expliquezlui que cet
homme voulait donner la vie en cadeau en faisant confiance à celle qui
élèverait l’enfant sans la connaître. Si l’autre parent est mort, permettez à
l’enfant de se rendre sur sa tombe afin qu’il ne doute pas de ce qui lui est
transmis.

Prévenez ses angoisses de mort


Tous les enfants passent par une période où ils s’inquiètent du décès de
leurs parents, ce qui impliquerait qu’ils se retrouveraient seuls au monde.
Cette crainte est renforcée quand le parent est seul. C’est pourquoi, si un
enfant exprime sa crainte de vous voir disparaître, n’hésitez pas à lui
signifier que, bien que vous soyez en bonne santé et que vous preniez garde
à ne pas mourir, il serait confié, si cela arrivait, à ses grands-parents ou à
son oncle et à sa tante. Bref, ne craignez pas de désigner la personne qui
vous remplacera.

Favorisez un lien avec un adulte de l’autre sexe


Si c’est le père par exemple qui fait défaut, il est intéressant pour l’enfant
de bénéficier d’un lien privilégié avec un proche masculin (oncle, parrain,
grand-père ou ami de la mère) afin qu’il puisse bénéficier de modèles des
deux sexes.

L’autorité du père et de la mère


Le parent solo expliquera à son enfant qu’il détient à lui seul l’autorité du
papa et de la maman. L’autorité est souvent présentée comme plus difficile
quand le parent est seul. Ce n’est pas toujours vrai car les dissensions de
couple font parfois le lit de la désobéissance et de la manipulation par
l’enfant. Cela dit, quand la position du parent solo est soutenue par un tiers,
elle s’impose plus facilement. Aussi est-il conseillé de faire triangulation
avec un proche de l’enfant et, si besoin, de le faire intervenir en disant par
exemple : « Si j’en parle à ton parrain il sera très déçu de ton
comportement », ou encore de demander à la grand-mère qui habite à côté
de passer pour lui faire entendre raison. Ce n’est pas faire preuve de
faiblesse, mais on n’a rien inventé de mieux que le tiers pour faire obéir un
enfant bloqué dans une relation duelle.

Règle d’or : On peut bien grandir avec un seul parent.


FRATRIE
Mon enfant a un frère jumeau ou une sœur jumelle
Mes enfants se disputent sans cesse
L’enfant du milieu
L’arrivée d’un deuxième enfant
Bébé vient de naître
Nous allons adopter un petit frère ou une petite sœur
Mon enfant est confronté à une grossesse interrompue
Mon enfant est jaloux de son frère ou de sa sœur
MON ENFANT A UN FRÈRE JUMEAU OU UNE SŒUR
JUMELLE

Avoir deux enfants qui sont de vrais jumeaux peut troubler les parents.
Sans nier la complicité qui unit les deux enfants, n’hésitez pas à offrir à
chacun d’eux la possibilité de se distinguer de son jumeau et d’exprimer ses
différences.

COMMENTAIRE
Les « vrais jumeaux » ne sont pas identiques à 100 %. Certes, la
ressemblance physique peut être parfaite, mais les personnalités et les
centres d’intérêt des deux enfants diffèrent. Il arrive que l’un soit gaucher et
l’autre droitier et que, plus tard, ils aient des orientations sexuelles
différentes. Par ailleurs, il n’est pas rare que l’un prenne l’ascendant sur
l’autre. Les parents ne doivent pas céder à la fascination de la gémellité, qui
se nourrit du fantasme de rencontrer son propre double, et ne doivent pas
globaliser en permanence. Sinon, le risque serait que, plus tard, les jumeaux
ne puissent vivre l’un sans l’autre, qu’une blessure de l’un implique une
souffrance chez l’autre, mais aussi que la personnalité de l’un soit étouffée
par celle de l’autre.

Parlez d’eux au singulier


Vous êtes souvent tentés de les interpeller ou de les dénommer « les
jumeaux », pourtant, pour développer leur individualité et les
responsabiliser, il serait plus sage de les appeler par leurs prénoms « Pierre
et Léonard » par exemple (d’ailleurs il est conseillé de choisir des prénoms
différenciés) ou, si l’on tient à les englober, de dire « les frères » ou « les
garçons ».

Des vêtements et des jouets différents


Certains parents optent pour des vêtements et des coiffures identiques.
Quel intérêt pour des jumeaux puisqu’ils sont déjà semblables par leur âge,
leur sexe et leurs traits ? Est-ce par souci esthétique, au risque alors
d’accessoiriser leurs enfants ? D’autres parents ont du mal à faire des choix
et ils n’osent pas adopter un style pour l’un et un autre pour le second.
Pourtant, au fond de leur cœur, les parents ont un ressenti différent pour
chaque enfant ; qu’ils l’assument ! Il ne s’agit pas de préférer l’un à l’autre,
mais de reconnaître le lien singulier qu’ils ont avec chacun d’eux. Le plus
simple est de vêtir ou de coiffer son enfant avec son intuition. Procédez de
la même manière pour le choix de jouets. Si vos moyens le permettent,
achetez à chacun un jouet personnel et un troisième jouet qui sera commun
afin de leur apprendre à jouer ensemble et à partager.

Du temps pour chaque enfant


Il est intéressant pour les enfants, mais aussi pour les parents, que chacun
des jumeaux puisse bénéficier à tour de rôle d’un temps individuel dans la
semaine avec chacun des parents et pourquoi pas ? avec les grands-parents.
Car la nature du lien et ce que chaque membre de la famille exprime varient
dans des situations de tête-à-tête. Mais il ne faut pas attendre que les
jumeaux soient déjà grands pour le faire, sinon ils auront plus de mal à être
séparés. Attention, la rentrée scolaire ne doit pas être leur première
séparation, sinon, ils risqueraient de mal vivre leur scolarité.

Libre choix pour la classe


C’est un débat habituel à l’école : faut-il ou non laisser les jumeaux dans
la même classe ? Le plus souvent, l’école propose de les séparer, d’autant
plus que ne pas étudier dans la même classe ne les empêche pas de se
retrouver pendant les récréations. Mais beaucoup d’enfants jumeaux s’en
plaignent. On peut, s’ils sont assez grands, laisser le choix aux enfants.
Certains seront plus performants en présence de leur jumeau ou
souhaiteront être dans la même classe parce qu’ils ont des amis communs.

Règle d’or : Chaque enfant est unique.


MES ENFANTS SE DISPUTENT SANS CESSE

Les chamailleries entre frères et sœurs n’ont rien de surprenant au sein


d’une famille où chacun doit trouver sa place, apprendre à cohabiter avec
ses besoins communs et ses différences. Mais parfois, l’intensité ou la
fréquence des conflits obligent les parents à intervenir.

CONSEILS

Défusionnez-les
Une trop grande proximité ou des relations trop fusionnelles peuvent
pousser frères et sœurs à se disputer dans le but inconscient de se décoller
mutuellement. Cela arrive quand les parents fusionnent eux-mêmes trop un
enfant avec son frère ou sa sœur, sous prétexte qu’ils ont une petite
différence d’âge ou par confort. Ils proposent aux deux enfants les mêmes
activités, les mêmes droits et obligations à la maison (un enfant plus âgé
devrait par exemple pouvoir se coucher plus tard que son puîné), leur
offrent des cadeaux similaires et ne font jamais rien avec un seul enfant. En
ce cas, il n’est pas trop tard pour dissiper cette fusion en adoptant une
éducation plus spécifique pour chaque enfant et en séparant frères et sœurs,
notamment lors des temps de loisirs. Quand vous les appelez ou que vous
leur communiquez des informations, y compris si elles concernent tous vos
enfants, nommez chacun par leur prénom au lieu d’utiliser un « vous »
collectif. Si c’est possible, chaque enfant dormira dans sa chambre
personnelle.

Prévenez ou guérissez la jalousie


Il s’agit le plus souvent d’une jalousie qui a débuté quelques années
auparavant ou qui se révèle sur le tard quand le dernier né par exemple
apparaît particulièrement doué, attirant, compétent et qu’il se met à faire de
l’ombre à l’aîné. Ce dernier ne s’était jusqu’à présent pas alarmé de ce
nourrisson peu mobile et qui ne parlait pas ; il était même ravi de lui donner
le biberon. Maman s’en occupait certes, mais papa ne jouait pas beaucoup
avec lui. Maintenant qu’il sait taper dans un ballon, c’est autre chose…
Évitez de comparer un enfant avec son frère ou sa sœur, que cela soit en
positif ou en négatif. Ne les mettez pas en concurrence et ne donnez pas
l’un en exemple à l’autre. Intervenez pour protéger le plus jeune de
l’agressivité du plus âgé, mais veillez aussi à protéger l’aîné des
provocations du cadet.

Donnez l’exemple
Des frères et sœurs qui se chamaillent en permanence imitent quelquefois
leurs parents qui se disputent sans cesse. En ce cas, la solution est bien sûr
de régler en profondeur les différends du couple ou à tout le moins de ne
pas les exposer aux enfants. Il convient aussi de rassurer les enfants sur la
solidité éventuelle du lien affectif au sein du couple malgré les conflits et
d’expliquer en quoi frère et sœur ne sont, de toute façon, pas un couple.

Débats, sermons plutôt que jugement


Évitez de porter des jugements et des critiques à l’emportepièce quand
vos enfants se disputent. Ne cherchez pas systématiquement le coupable
(d’ailleurs, il est souvent difficile de faire la part des choses entre
l’agresseur et le provocateur). En revanche, en cas de différend, prenez le
temps de demander des explications, dans l’immédiat ou en différé. Ainsi,
chacun donnera sa version de l’histoire et vous condamnerez à chaque fois
sur un plan général un comportement coupable sans porter un jugement sur
l’auteur présumé. Chaque enfant argumentera pour plaider sa cause et vous
conclurez par des remarques d’ordre général sur ce qui est bien ou mal. Le
but de ce « jugement » n’est pas de trouver ou de désigner un coupable,
mais de transformer des chamailleries ou des bagarres physiques en un
débat verbal, plus acceptable socialement et qui aidera les enfants à
contrôler leurs pulsions. Ce débat aura en outre des vertus pédagogiques :
c’est l’occasion de répéter, en étant écouté, les interdits afin qu’ils soient
bien intégrés.
Réglementez et sublimez l’esprit de compétition
Enfin, dans tous les cas, favorisez les combats réglementés dans le cadre
de jeux de société et si les enfants aiment se chamailler physiquement,
inscrivez-les à des sports de combat afin qu’ils acquièrent la maîtrise de soi
et apprennent à se battre selon des règles. Mais il est bon aussi de les unir
dans des équipes pour des jeux ou des sports afin qu’ils assimilent la
solidarité fraternelle dans la quête de la victoire.

Règle d’or : Mettre de la distance entre frère et sœur pour mieux les
unir.
L’ENFANT DU MILIEU

Ni aîné, ni petit dernier, l’enfant du milieu aurait une place singulière.

COMMENTAIRE

En fait, dans les familles de plus de trois enfants, il y a plusieurs


« enfants du milieu » et ceux-ci ne se ressemblent pas toujours. C’est sans
doute parce qu’il y a plusieurs façons d’être un enfant du milieu. Quoi qu’il
en soit, il y a des avantages et des inconvénients à occuper une place
centrale, ce qui justifie que les parents adoptent des attitudes spécifiques par
rapport à l’enfant du milieu.

CONSEILS

Responsabilisez-le
Souvent, c’est l’aîné qui essuie les plâtres et qu’on responsabilise le plus
au sein de la fratrie. Il est chargé pour toujours de montrer l’exemple. Aussi
est-il indiqué de faire partager cette tâche entre tous les enfants, y compris
le dernier. Que chaque enfant ait, par exemple, mission de veiller sur ses
frères et sœurs. Afin que l’enfant du milieu ne se sente pas obligatoirement
destiné à vie (et notamment professionnellement) à être le second.

Consacrez-lui du temps
Généralement, les parents sont plus conciliants, plus détendus et plus
présents avec le petit dernier. En effet, ils ont plus d’expérience, ils sont
moins anxieux et plus sûrs de leurs compétences parentales et profitent
davantage de celui qui sera leur dernier enfant. Entre le petit protégé de la
maman et l’aîné auquel le père qui se reconnaît consacre sa vigilance,
l’enfant du milieu peut se sentir négligé. Il n’est pas rare qu’il soit alors le
préféré d’un grand-parent ou d’une tante. S’il faut respecter et laisser toute
sa place à cet attachement, il importe aussi de dédier à l’enfant du milieu
autant de temps qu’aux deux autres. Chacun des deux parents doit
notamment lui consacrer un temps rien que pour lui. Et cela, quand bien
même il n’oserait pas le revendiquer ou que sa conduite ne poserait pas de
problèmes. En effet, les enfants qui réclament le moins d’attention ou qui
n’expriment pas de difficultés par un comportement problématique ne sont
pas ceux qui ont le moins besoin d’une attention parentale, y compris dans
le cadre d’activités informelles. Sinon, le risque est que ce type d’enfants se
sente peu important et peu digne d’affection tout au long de son existence
future.

Trouvez-lui des modèles


Les attentes parentales reposent moins fortement sur l’enfant du milieu.
Classiquement, les parents espèrent que les enfants réaliseront leurs
ambitions professionnelles (surtout l’aîné) ou leurs rêves secrets pour le
dernier (comme être un artiste). L’enfant du milieu a plus de liberté de
choix pour suivre une éventuelle vocation. Il est souvent celui qui ouvre les
destinées familiales vers des horizons inédits. Mais cette liberté est parfois
accompagnée d’indécisions et d’égarements dans les choix de vie possibles.
Il importe que l’enfant bénéficie de modèles bienveillants qui orienteront
ses choix, conscients ou non. Le choix du parrain et de la marraine prend ici
tout son sens.

Règle d’or : Centrez votre attention sur l’enfant du milieu.


L’ARRIVÉE D’UN DEUXIÈME ENFANT

Les parents qui projettent d’avoir un deuxième enfant craignent parfois les
réactions de leur premier-né. Et ils n’ont pas toujours tort…

COMMENTAIRE
Souvent, l’aîné ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un intrus qui menace
sa place dans le cœur de la maisonnée et de ses parents, même si certains
enfants attendent la naissance pour se faire une idée.

CONSEILS

Le bon moment
Vous vous demandez si, compte tenu de l’âge de votre aîné, c’est le bon
moment d’avoir un deuxième enfant. L’enfant âgé de 2 à 5 ans supporte
généralement mal l’arrivée d’un puîné, car il est en pleine période
œdipienne. Il est alors classique qu’il fasse porter sur le nouveau-né la
jalousie qu’il ressent vis-à-vis de tout ce qui lui « vole » l’amour de ses
parents. Pourtant, le meilleur moment pour faire un deuxième enfant reste
celui où les deux parents en ont envie.Chaque fratrie est unique et l’on ne
peut prévoir l’alchimie des ententes. Et au pire, deux frères et sœurs
peuvent grandir heureux même s’ils se jalousent, car ils font ainsi
l’apprentissage du partage. Une famille, c’est vivant : ne craignez pas de la
voir grandir.

Assez d’amour
Ne vous sentez pas coupable de vouloir imposer un petit frère ou une
petite sœur à votre aîné, puisque vous lui offrez une famille. D’ailleurs,
vous ne vous sentez pas coupable d’avoir imposé dès sa naissance un grand
frère ou une grande sœur à votre dernier né !
Vous craignez de ne pas avoir suffisamment d’amour pour deux enfants ?
N’hésitez pas à en parler à votre conjoint ou à vos parents qui vous
rassureront en vous disant qu’eux auront de l’amour pour dix ! Cette idée de
l’amour exclusif pour un enfant vient que l’on confond amour parental avec
amour conjugal ou amour exclusif qui ne peut être partagé. L’amour
parental ne se partage pas, mais il se démultiplie.

Laissez l’aîné à sa place d’enfant


Ne demandez pas l’avis de l’aîné avant la naissance. Lui faire croire
qu’on lui « fait » un petit frère ou une petite sœur comme un cadeau (il
pourrait d’ailleurs juger que c’est un cadeau empoisonné) lui laisserait
croire qu’il a un droit de vie sur celui-ci. Il ne s’agit pas non plus de lui
donner à penser qu’il puisse influer sur la sexualité des parents. Contentez-
vous de lui annoncer votre projet si vous le souhaitez. S’il exprime son
refus d’avoir un frère ou une sœur, rassurez-le sur l’amour que vous lui
portez et continuerez à lui donner. Mais dites-lui clairement qu’il n’est
absolument pas en son pouvoir d’empêcher cette naissance, comme ses
parents ne pourront pas l’empêcher d’être un jour parent à son tour.
En ce qui concerne le choix du prénom, l’enfant peut s’amuser à donner
un avis (il est toujours intéressant d’entendre les choix qu’il fait), mais ce
n’est pas à lui de décider. Il n’est pas sain de lui donner l’illusion qu’il
possède des pouvoirs fondateurs sur le puîné.

L’annonce
Attendez classiquement la fin du troisième mois de grossesse avant
d’annoncer à votre enfant l’arrivée d’un bébé dans la famille. Mais, si vous
commencez à en parler à votre entourage avant cette date, autant en aviser
également votre enfant, qui n’est pas sourd et qui de toute façon, surtout s’il
est jeune, pressent les changements internes chez sa mère sans en connaître
pour autant la raison. En outre, il est positif que l’enfant dispose du temps
de la grossesse pour se faire à l’idée.
Lors de l’annonce, dites les faits simplement : « Ton père et moi allons
peut-être avoir un nouvel enfant. Ce bébé sera ton petit frère ou ta petite
sœur. » Il ne faut pas en faire trop en théâtralisant l’annonce mais adopter
un ton léger, tendre et joyeux. Montrez-lui sur le calendrier la date prévue
de l’accouchement en lui précisant qu’on n’est jamais sûr. En fin de
grossesse, la mère se montrera rassurante sur son état, car il constatera
qu’elle est fatiguée, moins mobile, moins active. Dites-lui bien que vous
n’êtes pas malade.

Le têtard et la grenouille
Gardez-vous de parler de « bébé » avant la fin des six premiers mois,
mais de « futur bébé », voire d’« embryon » ou de « fœtus », qui ne sont pas
de vilains mots et dont le sens est facile à donner puisqu’il s’agit de
« presque bébé » ou de bébé en fabrication (la comparaison avec les têtards
et les grenouilles est parlante pour les enfants). Pourquoi cette précaution ?
En cas de grossesse interrompue, l’enfant sera beaucoup moins traumatisé.
Il faut savoir que les enfants peuvent se sentir responsables de l’arrêt d’une
grossesse pour peu qu’ils aient souhaité au fond d’eux que ce bébé rival ne
vienne pas au monde. Il sera alors plus simple de lui dire par exemple que
le bébé n’a pas pu être fabriqué complètement ou que l’embryon n’a pas
voulu devenir bébé.
Il n’est pas utile qu’il assiste aux échographies, d’abord parce qu’il s’agit
de l’intimité de sa mère, mais aussi parce que cela ne se passe pas toujours
comme on le souhaiterait. On pourra toujours lui montrer les clichés de
l’échographie quand la grossesse sera assez avancée pour être assuré qu’elle
sera menée à terme.

En cas de gémellité
Si vous attendez des jumeaux, vous êtes peut-être inquiets ; l’enfant
ressent alors votre angoisse. Mais pour lui, l’idée de deux bébés peut être
moins préoccupante que celle d’un enfant unique, car dans son esprit il
garde son statut d’enfant « unique ». Il pense que la rivalité existera d’abord
entre les jumeaux. Il peut s’imaginer partager les jumeaux avec ses parents
et répliquer à cette annonce comme Julia, âgée de 4 ans et demi : « C’est
bien, il y aura un bébé pour toi, maman, et le deuxième pour moi. »
Des bénéfices pour lui
Expliquez les changements qui seront opérés dans la maison si le futur
bébé arrive, comme l’emplacement du berceau ou le fait que maman restera
à la maison quelques mois après la naissance. Cette grossesse est aussi
l’occasion d’expliquer à un enfant comment se font les bébés. Ainsi, il
comprendra qu’il ne peut pas choisir le sexe du futur nouveau-né.
Dressez la liste de tous les bénéfices qu’il aura personnellement à devenir
grand frère ou grande sœur : il peut toucher le ventre de maman pour sentir
le futur bébé bouger, il profitera du congé maternité et éventuellement du
congé parental de son père, il aura droit à un cadeau pour la naissance de
son puîné, il apprendra en voyant son père ou sa mère se comporter avec le
bébé à être papa ou maman – un frère ou une sœur est toujours un atout
pour plus tard (plus une famille est grande plus elle est forte, comme une
équipe au sport). Enfin, il aura peut-être droit à un nouvel aménagement de
sa chambre.

Règle d’or : De bonnes relations fraternelles se préparent dès la


grossesse.
BÉBÉ VIENT DE NAÎTRE

Le bébé vient de naître, les réactions de l’aîné, qui était alors enfant unique,
sont variables, mais surtout évolutives au fil de sa prise de conscience que
ce nouveau-né est là pour longtemps…

CONSEILS

Délimitez les places de chacun


Le premier face-à-face avec le bébé se fera dans un temps calme, sans
trop de monde, de façon intime, et pas trop prolongée. Les propos de l’aîné
seront libres. Ne vous formalisez pas s’il se montre critique ou indifférent.
Expliquez-lui qu’au début, le bébé sera fragile, qu’il ne marchera pas
avant un an, et qu’il sera éventuellement allaité. En attendant, il ne pourra
pas le porter en l’absence de ses parents, ni le bousculer.
Différenciez bien également les espaces et les rangements pour les
affaires de chaque enfant. Vous pouvez aussi par exemple utiliser des
serviettes de couleurs différentes pour rassurer l’aîné que sa place dans la
famille est préservée, mais aussi pour qu’il comprenne que le bébé a son
propre espace et qu’il doit le respecter.
S’il se plaint du temps que sa mère consacre au bébé, expliquez-lui que
ce temps ne lui aurait pas été assurément dévolu, mais que plus
probablement, il aurait été consacré à son travail, à son mari, à ses amies ou
à elle-même. Faites en sorte que l’autre parent consacre un temps individuel
à l’aîné.

En cas de jalousie
Si votre aîné exprime sa jalousie, rassurez-le en lui disant, par exemple,
que tout se passe comme si, à l’arrivée de chaque enfant, un nouveau cœur
poussait chez chaque parent. Ajoutez que l’amour pour l’un des enfants ne
change en rien l’amour pour l’autre, qu’il ne s’agit certes pas du même
amour puisque chaque amour est unique, mais que l’un n’est pas plus
faible, ni plus fort que l’autre, mais qu’ils sont juste de couleurs différentes.
Dites-lui enfin qu’il a le droit d’être jaloux, qu’il ne sera pas obligé d’aimer
son ou sa puîné(e), mais qu’il n’aura jamais le droit de lui faire du mal, et
que ses parents l’en empêcheront toujours comme ils ont toujours empêché
qu’on lui fasse du mal à lui. Si sa jalousie persiste, vous pouvez toujours lui
expliquer qu’il a pu être enfant unique un temps, alors que le petit dernier
qui doit partager son foyer et ses parents dès sa naissance ne connaîtra
jamais ce statut. Ne lui collez pas une étiquette de jaloux publiquement, car
le risque est alors qu’il se l’approprie. S’il n’a de cesse de critiquer le bébé,
ne le grondez pas, dites-lui simplement de ne pas le faire en présence du
bébé. Mais ne le laissez pas seul avec lui et interdisez-lui de lui faire du
mal.

S’il régresse ou déprime


Ne mettez pas la barre trop haut en attendant une relation idéale entre
frères et sœurs. Laissez-la s’installer et exister de façon autonome sans la
comparer à ce que vous avez pu connaître dans votre enfance ou à ce dont
vous avez rêvé.
Votre aîné pourra régresser, par exemple en refaisant des bêtises, en
faisant à nouveau pipi au lit ou en imitant le bébé. Montrez-vous tolérant
pendant quelques semaines. Cette période sera l’occasion, à l’aide des
photos et des vidéos, de parler avec lui de l’époque où il était bébé, mais
aussi de lui dire combien vous êtes content qu’il ait grandi et combien vous
êtes fier de toutes ses nouvelles compétences.
Maintenez-le cadre. Il n’a pas le droit de tout faire sous prétexte qu’il est
perturbé, d’autant qu’il risque de tester votre disponibilité et votre
culpabilité. Ne modifiez pas son emploi du temps ; consacrez-lui autant de
temps, ni plus, ni moins.
S’il réagit mal sur la durée – s’il s’isole, s’il paraît triste, s’il délaisse ses
jeux, s’il dort mal ou se montre irrité en permanence – n’hésitez pas à
prendre l’avis d’un spécialiste. Il s’agit peut-être d’un état dépressif qui
pourrait s’expliquer par exemple par un état dépressif larvé chez la mère,
qui peut s’installer après un accouchement.

Ne lui confiez pas trop de responsabilités


Ne l’enfermez pas dans le rôle du « grand frère responsable » ou de la
« grande sœur responsable » pour toujours. Il reste un enfant, qui a les
besoins d’un petit de son âge. Ne l’obligez pas à s’occuper du bébé ou à lui
donner ses jouets. Laissez-le libre et attendez qu’il demande à le faire. À
l’inverse, ne le laissez pas s’accaparer l’enfant en se montrant trop
débordant d’amour, ce qui est parfois une façon inconsciente de prendre la
maîtrise de l’intrus. C’est l’occasion, s’il est encore en âge d’en recevoir,
qu’il soit fille ou garçon, de lui offrir un baigneur. En revanche, félicitez
votre enfant quand il se montre plus autonome parce qu’il est stimulé par
l’arrivée d’un puîné.

Règle d’or : La fraternité s’installe avec le temps.


NOUS ALLONS ADOPTER UN PETIT FRÈRE OU UNE
PETITE SŒUR

Après avoir eu un enfant biologique, certains parents choisissent d’adopter


un autre enfant, soit parce que les circonstances rendent une grossesse
impossible, soit simplement pour des considérations humaines. L’aîné doit
bien entendu être associé au projet et des précautions doivent prises pour le
protéger affectivement et psychologiquement.

CONSEILS

Expliquez les démarches et les motivations d’une adoption


Expliquez à l’enfant les raisons véritables de votre projet, soit parce que
vous n’avez plus assez de « graines à bébé » pour en « fabriquer » un
biologiquement, soit parce que vous avez suffisamment d’amour à donner
pour accueillir un enfant sans parents. C’est l’occasion, si l’enfant est jeune,
de lui expliquer comment se font les bébés. Mais il importe, si des
problèmes de stérilité sont à l’origine du projet d’adoption, qu’il n’imagine
pas qu’il n’y ait plus d’intimité entre vous, surtout s’il est en période
œdipienne.
L’aîné aura droit à toutes les explications possibles concernant les
démarches administratives d’adoption. Prévenez-le notamment que vous
devrez vous absenter pour visiter des orphelinats à l’étranger par exemple.
L’enfant accompagnera les parents autant que possible afin d’éviter des
séparations trop longues.

Protégez l’aîné
S’il peut vous accompagner dans le projet, il ne faut rien lui imposer dans
ce domaine. D’autre part, être un partenaire actif du projet ne signifie pas,
bien sûr, qu’il pourra choisir l’origine, ni l’enfant qui sera adopté. S’il peut
venir avec vous à l’étranger, il n’est pas indispensable qu’il assiste dans les
établissements visités à des situations douloureuses ou angoissantes.
Adopter un enfant entraîne une importante dépense d’énergie pour les
parents. Veillez cependant à en conserver pour vous occuper de l’aîné, afin
qu’il ne se sente pas trop délaissé.
Autorisez l’aîné à manifester ses inquiétudes ou sa jalousie, comme lors
de la naissance d’un frère ou d’une sœur biologique. Généralement, un
enfant biologique est moins jaloux vis-à-vis d’un frère ou d’une sœur
adopté que d’un enfant naturel. Mais, à l’inverse, une fois que le nouvel
enfant est présent, l’aîné se sent plus légitime et peut le faire sentir. Il faudra
du temps et des paroles claires pour l’aider à apprendre peu à peu l’égalité
et la fraternité.

En cas de seconde adoption


Si l’aîné a été adopté, adoptez toujours un enfant plus jeune (il est
d’ailleurs peu probable que vous obteniez l’agrément pour un enfant plus
âgé). Ainsi, celui-ci sera accueilli comme un second dans une famille
biologique. Si vous avez adopté votre premier enfant, attendez deux ou trois
ans avant d’adopter le second de manière que l’aîné ait le temps de
s’installer dans sa nouvelle filiation, car la quête d’un frère va raviver son
passé d’enfant « abandonné ».
Un enfant adopté accueille généralement bien l’arrivée d’un second, car
il n’est plus le seul « adopté » dans la famille et cela renforce la notion de
famille de cœur autour de lui.

Règle d’or : Un frère ou une sœur s’adoptent mutuellement.


MON ENFANT EST CONFRONTÉ À UNE GROSSESSE
INTERROMPUE

L’attente d’un futur bébé se solde parfois malheureusement par une


interruption de grossesse, que cela soit sous la forme d’une fausse couche
ou d’une interruption pour des raisons médicales.

CONSEILS

Ne cachez pas votre tristesse


Il n’y a pas de raisons valables à masquer votre tristesse, même si
l’interruption survient en tout début de grossesse. D’abord parce qu’il est
sain pour la mère ou le père qu’elle s’exprime, ensuite parce que l’enfant
ressentira, surtout s’il est jeune, via les modes de communication non
verbaux, le hiatus existant entre les émotions cachées et une apparence
faussement sereine. Vous pouvez dire que vous êtes tristes parce que le bébé
que vous espériez avoir n’a pas réussi à finir de se fabriquer. Si la fausse
couche est précoce et que vous n’aviez pas annoncé votre grossesse, ne
l’évoquez pas si vous ne ressentez pas grand-chose. En revanche, si l’un au
moins des parents est triste, vous pouvez parler d’un œuf qui n’est pas resté,
mais que vous espériez qu’il évoluerait pour donner un bébé.

Expliquez
En cas de fausse couche tardive, vous pouvez dire que le fœtus n’a pas
voulu ou n’a pas pu devenir un bébé ou comme Françoise Dolto le disait,
que « le bébé n’a pas voulu naître ». L’intérêt de donner un rôle actif au
fœtus est d’éviter de laisser supposer que le responsable de cette disparition
serait la mère (qui l’aurait dévoré dans l’imaginaire de l’enfant) ou l’aîné
lui-même (s’il a souhaité que le bébé ne naisse pas).
Ne vous formalisez pas de réactions négatives de l’enfant, du type « de
toute façon je n’en voulais pas » ou de la relative indifférence qu’il
manifeste. Elles n’indiquent parfois qu’une protection de surface.
Si l’enfant demande ce que l’embryon est devenu, répondez si vous êtes
croyants qu’il s’est transformé en ange. S’il a été enterré, informez-en
l’enfant. Dans le cas de fausse couche précoce, dites par exemple qu’il a
rejoint la mer et qu’il est peut-être devenu un petit poisson.
En cas d’interruption médicale, dites que le fœtus ne pouvait pas devenir
un bébé normal ou qu’il ne pouvait pas vivre et que les médecins ont dû le
retirer.

Soutenir la mère
L’accompagnement de l’enfant se fait parallèlement à celui des parents et
en particulier de la mère. Il est bien entendu essentiel que sa souffrance soit
reconnue et qu’elle soit accompagnée par un spécialiste si besoin. En effet,
un syndrome post-traumatique ou une dépression plus ou moins larvée sont
possibles. Le risque est un enkystement du deuil qui n’est pas élaboré. Tout
se passe alors comme si la mère vivait avec un fantôme en elle. L’enfant
peut alors s’identifier à ce fantôme, ce qui ralentira son développement
psychique ou le conduira à développer des troubles spécifiques tels qu’une
anorexie. Il peut aussi réagir en affichant un comportement perturbateur
pour fuir la dimension mortifère qu’il pressent ou pour servir d’électrochoc
à sa mère. Ainsi, certaines pseudo-hyperactivités apparaissent chez l’enfant
après une grossesse interrompue insuffisamment reconnue et prise en
charge.

Règle d’or : Une grossesse interrompue peut toucher tous les


membres d’une famille.
MON ENFANT EST JALOUX DE SON FRÈRE OU DE SA
SŒUR

La jalousie s’exprime le plus souvent à l’égard d’un puîné, mais elle existe
aussi vis-à-vis d’un frère ou d’une sœur plus âgé.

COMMENTAIRE
Le sentiment de jalousie fait partie des émotions courantes chez l’être
humain. Si les parents doivent se montrer compréhensifs face à la jalousie
de leur enfant, ils ne doivent pas tolérer les manifestations d’agressivité
physique ou verbale de cette émotion. La jalousie peut apparaître dès le plus
jeune âge. L’enfant supporte mal de ne pas être en permanence au centre de
l’attention d’un de ses parents ou de ses deux parents. L’existence de cette
jalousie ne doit pas vous empêcher d’imposer un frère ou une sœur à votre
enfant de crainte de le rendre jaloux. La fratrie est en effet un cadre qui
apprend à réguler ce sentiment négatif pour soi et autrui au profit du
développement d’un sentiment de fraternité.

CONSEILS

Acceptez les différences


Dans une fratrie, les enfants ont des désirs et des besoins différents et
ceux-ci varient en fonction de l’âge, du sexe, de la place dans la fratrie,
mais aussi et surtout de la personnalité de chacun. Gardez-vous par exemple
d’offrir des cadeaux identiques à vos deux enfants, quand bien même ils
seraient jumeaux. Inutile de dire à vos enfants que vous faites la même
chose pour les deux car l’enfant jaloux trouvera toujours la faille dans votre
attitude. Ne vous culpabilisez pas : vous aimez autant vos enfants, mais
différemment puisqu’ils sont différents. Dites-leur qu’un parent ne donne
pas une seule chose qu’il partage entre ses enfants. Ajoutez que l’amour des
parents ne se partage pas, mais que pour chaque enfant, il y a un nouveau
cœur et qu’un parent doit donner à chacun non pas selon ses désirs, mais
selon ses besoins.

L’arrivée d’un puîné


Ne présentez pas le nouveau bébé comme un cadeau fait à l’aîné et évitez
de trop responsabiliser le grand afin qu’il ne considère pas qu’il a des droits
sur le plus jeune. Expliquez à l’aîné que le temps que vous consacrez à son
puîné n’est pas du temps en moins pour lui puisque vous auriez pu tout
aussi bien le consacrer à votre travail, à vos amis, à votre conjoint ou à vos
propres loisirs. Bien sûr, l’aîné ne sera pas négligé et aura droit à des temps
qui lui seront consacrés personnellement. Expliquez-lui que les droits et les
devoirs de chaque enfant diffèrent selon les âges.

Ne mentez pas
Valorisez chaque enfant sans pour autant dénigrer son frère ou sa sœur
quand votre enfant se compare à lui. Certes, son frère est meilleur au foot
que lui, mais beaucoup d’autres garçons sur cette planète sont également
très bons en foot et il n’en est pas jaloux pour autant. Aidez-le à se
découvrir des qualités, à renforcer sa confiance en lui sans nier la réalité.
S’il a des difficultés en classe, inutile de lui faire croire le contraire ; en
revanche, valorisez sa capacité à progresser et ses compétences en d’autres
domaines.

À chacun ses activités


Il n’est pas rare que par commodité, les parents invitent leurs enfants à
faire les mêmes loisirs (il est vrai que cela facilite les accompagnements).
Cela n’est pas recommandé car, en cas de jalousie, frères et sœurs ont
besoin d’avoir leur espace individuel. En revanche, si les deux enfants
partagent véritablement la même passion, celle-ci pourra être un espace
commun de conciliation.
Les corvées doivent être équitablement partagées entre chaque enfant.
Fixez à chaque enfant un ensemble de tâches différentes chaque semaine et
intervertissez la semaine suivante. Faites en sorte que les parents ne se
« partagent » pas les enfants selon leurs propres affinités, ce qui est courant
quand le foyer ne compte que deux enfants. Consacrez des temps
individuels à chaque enfant, même s’il faut parfois faire du « forcing » pour
qu’untel accepte de passer un après-midi avec un parent et pas avec l’autre.
Enfin, attention à ne pas traiter de manière trop différente les deux sexes,
car la jalousie risque d’évoluer plus tard en misogynie ou en misandrie.

Règle d’or : On a le droit d’être jaloux, mais cela ne donne aucun


droit sur la personne que l’on jalouse.
HANDICAP-MALADIE-MORT
Mon enfant a une sœur ou un frère porteur d’un handicap
Mon enfant est hypocondriaque (plus ou moins)
Mon enfant est atteint d’une maladie chronique
Comment annoncer à mon enfant la mort d’un proche ?
MON ENFANT A UNE SŒUR OU UN FRÈRE PORTEUR
D’UN HANDICAP

Avoir une sœur ou un frère porteur d’un handicap peut avoir une influence
sur le quotidien de votre enfant comme sur son devenir.

COMMENTAIRE
Un enfant porteur d’un handicap, qu’il soit puîné ou aîné, peut susciter
un sentiment de jalousie de la part d’un frère ou d’une sœur. En effet, bien
que cela soit justifié, il bénéficie aux yeux de sa fratrie, de plus de temps et
d’attention. Le ressentiment suscité par un frère ou une sœur, cause de
nombreux soucis pour les parents, et dont la vie influence grandement le
quotidien de la famille, est courant. L’enfant peut aussi ressentir de la honte
vis-à-vis de ses camarades de classe ou encore un sentiment de culpabilité
parce qu’il a des compétences que son frère ou sa sœur ne possède pas.
Cependant, surtout quand il atteint l’âge de raison, l’enfant va
habituellement retenir ses émotions négatives. Afin de ne pas ajouter de
problèmes supplémentaires à ses parents qui ont suffisamment de soucis en
raison du handicap de son frère (ou de sa sœur), il va aussi fournir
d’importants efforts afin de paraître toujours aisé à satisfaire et jamais
plaintif. Les sentiments négatifs, s’ils sont trop réfrénés ou interdits
d’expression – notamment quand ils sont associés à une responsabilisation
trop poussée de la part de parents débordés –, peuvent se traduire par des
symptômes tels que des difficultés scolaires, des troubles du comportement,
des maladresses ou des problèmes de santé physique d’origine psychique
(psycho-somatisation).
Bien sûr, un enfant porteur d’un handicap offre aussi à ses frères et sœurs
une formidable leçon de vie, leur permet de relativiser un certain nombre
d’obstacles possibles dans l’existence, les aide à grandir en les
responsabilisant. Il leur enseigne aussi la définition du mot « humanité »
comme un espace commun à tous, que l’on soit porteur de handicap ou pas.

CONSEILS

Du temps pour lui


Il est bon que le parent qui s’occupe le plus du quotidien de l’enfant
handicapé puisse déléguer à l’autre parent afin de passer des moments seul
à seul avec chacun des frères et sœurs pour que tous bénéficient des
avantages qu’offre une relation singulière. Vos enfants ne devront pas
penser qu’il faut obligatoirement être en difficulté pour avoir droit à
l’attention de papa et maman.

Liberté d’expression
Invitez votre enfant à dire ce qu’il a sur le cœur : ses joies comme ses
craintes, ses sentiments éventuels de gêne, de culpabilité voire de colère
vis-à-vis de la situation ou de son frère handicapé. Gardez-vous
évidemment de porter des jugements négatifs sur ses propos et cherchez si
besoin à le soulager.

Ne le responsabilisez pas trop


Votre enfant, bien qu’il n’ait pas le handicap de son frère ou de sa sœur et
bien qu’il soit (éventuellement) plus âgé, n’en est pas moins un enfant, avec
les besoins de son âge. Il ne doit pas se sentir responsable de son frère ou de
sa sœur handicapé en l’absence des parents. Avoir un frère ou une sœur
handicapé ne doit pas être un obstacle pour grandir. Si les parents sont très
pris par le handicap de leur enfant, il est bon que les frères et sœurs aient
chacun un parrain, une marraine, officiel(le) ou de cœur (oncle, grand-
mère) qui leur donnent une attention singulière et les reçoivent chez eux.

Détachez-le !
Certains enfants vont d’eux-mêmes se comporter comme des petits
parents à l’égard de leur frère ou sœur handicapé. Ils peuvent aussi formuler
à l’extérieur de la famille des revendications sur le statut des handicapés
dans la société. Une telle attitude ravit généralement l’entourage. Il importe
cependant de veiller que la situation de handicap dans la fratrie ne devienne
pas la raison d’être de votre enfant. Réfrénez son engagement pour lui
permettre d’investir d’autres domaines d’affirmation.

Règle d’or : Handicapé ou non, chaque enfant doit avoir le sentiment


d’être unique.
MON ENFANT EST HYPOCONDRIAQUE (PLUS OU
MOINS)

Dès qu’il a mal quelque part ou qu’il attrape une simple infection virale,
votre enfant imagine qu’il est victime d’une maladie grave au point que
vous vous demandez comment rassurer cet hypocondriaque en herbe.

COMMENTAIRE

L’hypocondrie est avant tout un état d’anxiété qui se fixe sur la santé
physique. Il n’est pas rare que l’enfant compte parmi ses ascendants une
personne hypocondriaque ou bien un parent complice dans le sens où il
s’alarme de ses moindres problèmes de santé.
Il arrive aussi que cette hypocondrie exprime le besoin régressif de
s’assurer l’attention de l’entourage sur le fonctionnement corporel, ce qui
ramène l’enfant à la période du nourrisson où les besoins physiologiques et
les soins corporels étaient assurés par les parents et tenaient une grande
place.
Parfois, il s’agit d’enfants évoluant dans un univers familial où la parole
circule peu, où les émois s’expriment essentiellement par un recours
corporel et où les réponses aux troubles sont essentiellement physiques
(fessées ou embrassades).

CONSEILS

Pas de rejet
Ne vous moquez pas des inquiétudes de votre enfant et ne réagissez pas
en le rejetant ou en le traitant de « malade imaginaire ». Ses pronostics, qui
apparaissent absurdes, dissimulent une véritable angoisse.
Enseignement médical
Surfez sur la crainte anxieuse de votre enfant pour lui enseigner le
fonctionnement du corps humain, par exemple à partir d’ouvrages sur le
sujet destinés à la jeunesse. Les maladies guérissables et leurs traitements
pourront également faire l’objet d’une instruction adaptée à l’âge de
l’enfant. Le médecin généraliste ou le pédiatre participeront ponctuellement
à cette transmission rassurante d’informations. L’enfant prendra appui sur
ce savoir pour mettre en place des mécanismes de défense comme la
rationalisation contre ce type d’angoisses.

Prenez soin de vos propres angoisses


Le parent hypocondriaque n’hésitera pas à consulter un psychologue ou
un psychiatre pour soulager ses angoisses. De même, le parent qui se fixe
avec trop d’angoisse sur la santé et le bon fonctionnement organique de son
enfant prendra conscience de l’impact délétère de son attitude et travaillera
la question avec un spécialiste.

Attention aux bénéfices secondaires


L’enfant plus ou moins hypocondriaque profite de l’attention, des soins
corporels et de la surprotection que son anxiété génère. Prenez garde à ce
que ces bénéfices, s’ils sont trop marqués, n’entretiennent pas
l’hypocondrie.

Libérez la parole
Derrière l’hypocondrie se cachent souvent des questions existentielles
non formulées sur la mort, la sexualité, mais aussi la difficulté à assumer
une autonomie corporelle. Favorisez la mise en mots des ressentis, des
inquiétudes, mais aussi des joies. Bref, aidez votre enfant à exprimer
autrement que par le corps ses différentes émotions. En plus de la parole,
favorisez chez lui tous les modes d’expressions artistiques tels que le
dessin, le modelage, le collage, la musique, le mime, le jeu théâtral…

L’aide d’un animal


En lui confiant la responsabilité d’un animal, vous aidez votre enfant à se
placer du côté de celui qui donne les soins, ce qui lui permet de ne pas être
toujours celui qui les reçoit. Cela l’aide à projeter sur l’animal les
inquiétudes le concernant. Il pourra ainsi plus facilement apprendre à les
contrôler.

Règle d’or : À défaut de soigner la maladie, soigner l’angoisse.


MON ENFANT EST ATTEINT D’UNE MALADIE
CHRONIQUE

Chaque maladie chronique (asthme, diabète, insuffisance rénale, lupus,


etc.) est unique, tant dans sa prise en charge que dans les soucis occasionnés
à l’enfant, aux parents et à toute la famille. Mais, lorsqu’un enfant est
atteint d’une maladie chronique, il existe des conséquences psychologiques
et des conduites à tenir qui peuvent être communes.

COMMENTAIRE

Le terme de « maladie chronique » désigne une affection dont l’évolution


est lente ou par à-coup, et qui se caractérise essentiellement par sa durée :
de plusieurs mois à plusieurs années. Elle peut parfois persister toute la vie
ou l’abréger de façon prématurée. Elle nécessite des soins qui, bien qu’ils
ne la guérissent pas, sont indispensables pour que l’enfant vive.

CONSEILS

Ne vous sentez pas coupables


Les parents peuvent se sentir coupables d’être à l’origine de la maladie
(par exemple parce qu’ils ont transmis le mauvais gène ou parce qu’ils
imaginent qu’ils auraient pu empêcher leur enfant de souffrir de cette
maladie) ou de son aggravation (défaut de surveillance). L’enfant se sent
souvent coupable d’être porteur de cette maladie qui inquiète tant ses
parents. Il peut croire qu’elle est le résultat d’une faute imaginaire qu’il
aurait commise ou que d’autres auraient commise (parents, médecins, petit
frère s’il est né au moment où la maladie a débuté) vis-à-vis desquels il
aurait en conséquence du ressentiment. Cette culpabilité est inutile : elle fait
souffrir l’enfant et empêche les parents d’avoir une attitude éducative
adéquate.

Informez l’enfant
Pour limiter les interprétations possibles par l’enfant de l’origine de sa
maladie, il importe de lui expliquer avec des mots adaptés à son âge les
causes et les mécanismes de celleci. À mesure qu’il grandit, l’explication
pourra devenir plus précise. Aidez-vous de livres, mais surtout du pédiatre.
L’enfant sera un partenaire actif de ses soins, à la condition qu’il ne se sente
pas trop responsable des éventuelles aggravations ou rechutes. C’est un
partenaire, mais ses soins restent d’abord sous la responsabilité de l’équipe
de soignants et en second lieu des parents.

Contactez les associations


Elles peuvent être un soutien pour les parents qui y rencontrent d’autres
parents éprouvant des inquiétudes et des difficultés analogues aux leurs. Ils
y trouveront des conseils spécifiques à chaque maladie. Ces associations
permettent parfois à votre enfant de rencontrer d’autres petits malades qui
l’aideront à se sentir moins seul dans son affection, à mieux comprendre sa
maladie et à mieux vivre avec.

Qu’il reste plus fort que sa maladie


Les paroles de réconfort invitent souvent l’enfant à se battre contre la
maladie. Or, dans les maladies chroniques, l’ennemi n’est pas bien visible
pour l’enfant et, de plus, il risque de vivre les aggravations de sa maladie
comme des échecs personnels. En outre, beaucoup de maladies chroniques
sont dues à des attaques contre soi-même, qu’il s’agisse de toutes les
maladies en partie auto-immunes (lupus, diabète) ou atopiques (asthme,
eczéma). Dans ces cas, il vaut mieux suggérer à votre enfant, comme le
préconise le psychiatre Gilles-Marie Valet, d’endormir la maladie, ou de
faire alliance avec elle, mais de rester le plus fort.

Ni banalisation, ni surprotection, ni exclusivité


Aidez l’enfant à avoir la vie la plus normale possible, mais sans banaliser
la maladie et en veillant à ce qu’il ne prenne pas de risques dans ses
différentes activités. Assurez-vous du partenariat des autres adultes, mais
aussi des camarades de jeux auxquels vous donnerez des informations et
des consignes de prévention adaptées à leurs âges. Veillez également à ne
pas négliger les frères et sœurs, à passer des moments avec eux et à ne pas
faire de la maladie chronique le seul sujet d’échange au sein du couple et de
la famille.

Rassurez-le en le laissant exprimer ses angoisses


Rassurez l’enfant sur la protection que vous lui accorderez toujours, sur
la compétence de l’équipe médicale, sur les progrès de la médecine s’il
vous pose des questions sur son devenir à long terme. Cependant, il ne faut
pas l’empêcher d’exprimer ses craintes et les risques de mort prématurée.
Une guidance des parents ou de l’enfant par un psychologue ou une
rencontre avec un philosophe est souvent utile s’il est nécessaire d’évoquer
les questions relatives à la mort.

Règle d’or : Ne pas résumer l’enfant à sa maladie.


COMMENT ANNONCER À MON ENFANT LA MORT
D’UN PROCHE ?

Annoncer la mort d’un proche fait partie des épreuves de la vie. Tout
parent aimerait épargner son enfant du chagrin du deuil. Mais lui cacher
cette nouvelle ne serait pas lui rendre service. Le décès d’un proche est au
contraire l’occasion de lui enseigner le cycle de la vie.

COMMENTAIRE
Les adultes que nous sommes ont une idée de ce que la mort représente,
mais il est parfois malaisé de trouver les mots justes pour en parler à un
enfant. Car la mort est à la fois un concept, immatériel et universel, et une
réalité singulière, bien concrète, lorsqu’un être aimé meurt. L’émotion qui
entoure l’événement complique encore la tâche.
Les conceptions de la mort diffèrent selon l’âge de l’enfant et le mot ne
suscite pas la même appréhension que chez l’adulte, surtout si l’enfant n’a
jamais été confronté à une disparition antérieurement. Avant l’âge de 2 ans,
l’enfant n’a aucune idée de la mort : il ne peut pas se la représenter. Elle le
laisse donc plutôt indifférent. Entre 3 et 6 ans, la mort lui apparaît comme
un état provisoire et réversible ; elle ne s’oppose pas à la vie. Après l’âge de
6 ans, la représentation de la mort devient plus concrète : l’enfant l’associe
à l’image des cimetières et des tombeaux. Il la personnifie sous les traits
d’un squelette par exemple. Elle devient plus effrayante. Il comprend
qu’elle est irréversible et définitive. À partir de l’âge de 9 ans, il acquiert
une vision plus abstraite de la mort, qui est davantage philosophique et
métaphysique.

CONSEILS
Lui annoncer le décès dès que possible
La tentation est grande de communiquer à l’enfant l’information le plus
tard possible pour retarder sa souffrance. Mais taire l’événement ne modifie
pas la réalité et ne préserve pas l’enfant des conséquences de ce qui est
arrivé. Il serait naïf de croire que l’enfant ne souffre pas de ce qu’on ne lui
dit pas. L’enfant ressentira un émoi autour de lui et en éprouvera de
l’incompréhension et de l’inquiétude. Il peut aussi recueillir une
information qui risque d’être mal interprétée et penser : « Qu’est-ce que j’ai
pu faire pour qu’ils semblent tristes ou fâchés et ne m’en parlent pas ? »

L’annonceur le moins bouleversé


Si la douleur vous empêche de parler, n’hésitez pas à confier cette
mission à un proche, ce qui n’empêchera pas que vous soyez présent lors de
l’annonce. Vous pouvez dire par exemple : « Il est arrivé quelque chose de
grave, je suis trop triste pour en parler, mais ta tante va te l’expliquer. »

Les larmes sont autorisées


Il n’est pas interdit d’exprimer vos émotions ni de verser des larmes
devant un enfant dans la mesure où il a été informé de ce qu’il est advenu et
qu’on a répondu à ses premières questions. Il s’agit de réactions humaines
et adaptées à la situation en question. Elles autoriseront d’ailleurs l’enfant à
exprimer les siennes.

L’apparente indifférence de l’enfant également


L’enfant n’a pas toujours, selon son âge, conscience des conséquences de
l’annonce d’un décès. Il ne comprendra ce que signifie une absence
définitive qu’en constatant les changements qu’entraîne cette mort. Chez les
plus grands, des mécanismes de défense psychiques inhibent parfois les
réactions émotionnelles dans un premier temps.

Utilisez des livres


Vous pouvez également, en demandant conseil au libraire, vous aider de
livres ou de bandes dessinées qui parlent de la mort. Ceux-ci peuvent
fournir des exemples d’expressions à employer ou servir de supports de
discussion. Le livre, cependant, ne doit pas se substituer à la parole de
l’adulte et c’est ensemble que vous le lirez ou en discuterez, sauf si l’enfant
refuse ; vous respecterez alors son besoin de silence.

Peut-on le lui annoncer avant ?


Il arrive que l’enfant pressente – en voyant vos réactions – une issue
fatale qui est effectivement pronostiquée. Vous pouvez alors lui dire « qu’il
est possible que papy meure bientôt, mais que personne ne peut être sûr de
cela. » Cela permet à l’enfant, s’il le souhaite, de lui faire un dessin d’adieu.
Mais n’oublions pas que l’enfant n’a pas la même perception du temps que
nous ; pour lui, il s’écoule plus lentement : le délai entre l’annonce d’une
mort inéluctable et le décès réel risque alors de se transformer en une
longue attente chargée d’anxiété.

Utilisez des mots simples


Utilisez des termes que l’enfant peut comprendre en fonction de son âge
et qui correspondent à une réalité accessible pour lui. Dites-lui que sa vie
s’est arrêtée, que le défunt ne l’a pas fait exprès, que ce n’est pas une
punition et que personne n’est coupable ; que vous ne le reverrez plus, mais
qu’il est possible de se souvenir de lui, de parler de lui et de conserver
certaines de ses affaires.
Évitez formellement les métaphores usuelles telles que : « Il est au ciel »
ou « Il s’est endormi pour toujours… », ou encore « Il est parti (pour un
long voyage) ». En voulant ménager sa sensibilité et la vôtre, vous risquez
d’induire des effets négatifs dans son esprit. Il pourrait en effet prendre ces
paroles au pied de la lettre : si le mort est parti, pour le ciel ou ailleurs, c’est
qu’il a abandonné volontairement l’enfant. Il pourrait être tenté de rejoindre
le disparu d’une manière ou d’une autre. Il ne faudrait pas, une fois que le
caractère définitif de la mort est intégré par l’enfant, qu’il imagine que
dormir ou partir sont les équivalents de mourir. Les conséquences en
seraient la crainte de dormir, des angoisses de séparation ou des peurs
diverses telles que des phobies de la pluie, de la poussière, bref de tout ce
qui vient de la voûte céleste…
Parler de la mort en vérité
Dans un second temps, l’enfant vous questionnera sur la mort. En ce cas,
il faut dire ce que vous croyez, tout en l’invitant à interroger des tiers qui lui
communiqueront leurs croyances et réflexions sur le sujet. Selon vos
propres convictions philosophiques ou religieuses, il est bien sûr possible de
vous appuyer sur les représentations que proposent ces doctrines, dans la
mesure où elles ne favorisent pas des interprétations anxiogènes, et que
vous y adhérez véritablement. L’enfant ne sera pas dupe d’un scénario que
vous lui proposez si vous le faites plus par commodité que par foi profonde.

Écoutez si vous ne pouvez rien dire


Pour un enfant, intégrer la mort, notion complexe, demande du temps ;
aussi n’est-il pas inutile de parler de la mort à plusieurs reprises. Et cela sur
le long terme car, à chaque nouvelle étape de son développement, sa vision
de la mort changera et il revivra le deuil à partir de sa nouvelle façon de
penser. Mais si vous ne pouvez rien dire sur la mort, reconnaissez l’intérêt
des questions sur la fin de la vie tout en confessant votre impossibilité à y
répondre. Il osera dès lors poser ses questions à d’autres personnes.

Parler du caractère précieux de la vie


C’est l’occasion de lui montrer la valeur de la vie par son caractère
éphémère. Expliquez-lui aussi que chacun peut jouer un rôle actif pour
protéger sa propre existence en ayant le goût de vivre, en prenant soin de
soi (dormir suffisamment et bien manger) et en étant vigilant (traverser la
rue aux feux rouges).

Faites-le participer aux rites funéraires quel que soit son âge
Les rites funéraires occupent une place fondamentale pour l’être humain
dans son rapport à la mort. Psychologiquement, ils jouent un rôle essentiel
dans l’acceptation du décès et le processus de deuil. Ils représentent une
confirmation de ce qui est advenu, limitant ainsi le risque de déni. C’est
l’occasion de dire adieu au mort et à tout ce qu’il ne sera plus possible de
vivre avec lui. Ils permettent une mise en commun de la peine qui limite le
sentiment de solitude qui accable les personnes endeuillées. Il ne serait pas
juste de priver l’enfant de son utilité. Vous pourrez lui expliquer au
préalable le déroulement de la cérémonie et le prévenir qu’il risque de voir
ses proches pleurer ou montrer leur chagrin bruyamment. Veillez à respecter
sa fatigue ou son malaise (agitation, envie d’aller jouer ailleurs) ; ceux-ci
signaleront l’heure de mettre un terme à sa participation.

Règle d’or : Nous parlons toujours trop peu de la mort eu égard à


l’importance qu’elle occupe dans nos vies.
LOISIRS
Mon enfant aime les jeux de guerre
Mon enfant veut un animal
MON ENFANT AIME LES JEUX DE GUERRE

Certains enfants se passionnent pour les armes en plastique et les jeux


vidéos qui leur permettent de tirer sur tout ce qui bouge.

COMMENTAIRE
Votre inquiétude repose probablement sur l’hypothèse que ces jeux
risquent de rendre votre enfant agressif et de lui faire prendre goût à ces
armes au point que, plus tard, il remplacera ses jeux par de vraies armes.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas en interdisant leur usage que vous vous
assurerez d’avoir un enfant pacifique. Si l’enfant joue avec un pistolet, c’est
qu’il cherche justement à réguler son agressivité. En effet, les jeux de
combats, notamment avec ses frères ou son père, permettent de canaliser
l’agressivité, notamment les rivalités masculines au sein de la maisonnée.
Rassurez-vous : le fait qu’il aime les pistolets ne fera pas de lui un criminel.
D’ailleurs, le principe même du jeu est de faire « pour de faux » les choses
interdites et de ne pas les faire « pour de vrai ». En revanche, si vous lui
interdisez de s’exprimer dans le jeu, il risquerait, si cet interdit était
permanent, de vivre votre intervention comme un refus de l’affirmation de
son identité sexuée. Il pourrait aussi retourner son agressivité contre lui ou
devenir inhibé.

Laissez-le jouer
Les jeux de pistolet sont l’intégration symbolique et imaginaire de son
corps sexué et de ses futures compétences sexuelles. Il lance, il tire, il
projette, en réalité comme dans l’imaginaire, car il exprime par le jeu les
pulsions génitales qui sont les siennes. Accepter de lui acheter des jeux de
guerre ne vous empêche pas de lui offrir des jeux plus élaborés, par
exemple des jeux vidéo qui favorisent notamment les résolutions
d’énigmes.
Enseignez-lui les lois
Montrez-lui que dans la vraie vie, on peut régler ses conflits par le verbe
sans combat physique. Informez-le que la loi n’est pas la loi du plus fort.
Enseignez-lui les interdits fondamentaux de l’espèce humaine qui
comprennent notamment l’interdiction du meurtre.

Enseignez-lui le rôle de son père dans sa conception


Quand le garçon prend conscience que sa mère l’a mis au monde et que,
contrairement aux filles, il ne pourra plus tard mettre au monde un enfant, il
en ressent une certaine frustration. Aussi, à défaut de pouvoir donner la vie,
s’intéresse-t-il au pouvoir des guerriers de donner la mort. Donner la mort
lui apparaît comme un pouvoir aussi puissant que celui de donner la vie, du
moins en est-il le complément, l’autre face de la médaille qui viendrait
compléter le pouvoir féminin. Aussi est-il important de lui expliquer quelle
est la participation masculine à la conception des enfants.

Canalisez son esprit de conquête


Aidez-le à déplacer sur le domaine scolaire ses envies de conquête, de
victoire et de pouvoir. Canalisez ses envies de tirer dans le domaine du
sport – football, tennis, golf – mais aussi dans d’autres domaines tels que
l’expression écrite et le dessin – dessiner, tirer un trait peut soulager le
besoin masculin de laisser sa marque – ou encore dans le jardinage (la
chanson Savez-vous planter des choux ? raconte bien sur le plan
métaphorique le plaisir des apprentis jardiniers à planter leurs graines).

Règle d’or : Jouer à la guerre permet de faire la paix avec soi-même.


MON ENFANT VEUT UN ANIMAL

L’enfant peut réclamer avec plus ou moins d’insistance un animal


domestique – poisson rouge, chat, chien, oiseau – ou autres animaux plus
exotiques.

COMMENTAIRE

Si vous n’êtes pas hostile à la présence d’un animal, le problème ne se


pose pas. Veillez seulement à prendre un animal qui ne présente pas de
danger potentiel pour l’enfant et entendez-vous sur la prise en charge de
l’animal. Celle-ci ne doit pas reposer totalement sur l’enfant, qui pourrait
vite se lasser. Un animal n’est pas un jouet et son devenir engage la
responsabilité des parents.

CONSEILS

Bénéfique pour l’enfant


Quand un enfant réclame un animal – et il est rare qu’il ne le fasse pas –,
et qu’un parent s’y oppose, la question devient volontiers récurrente. Il est
alors intéressant d’examiner les raisons du refus du parent en question afin
de voir si elles ne sont pas négociables, car la présence d’un animal est
globalement positive pour le développement psychoaffectif des enfants.
Une présence animale est bénéfique à plus d’un titre :
– sur le plan affectif : être en contact avec un mammifère a un caractère
apaisant, c’est un facteur de réassurance. L’animal constitue un apport
affectif.
– sur un plan éducatif : la présence d’un animal développe le sens des
responsabilités.
– sur un plan pédagogique : l’animal donne des enseignements sur toutes
les grandes manifestations de l’existence, les comportements et la
physiologie (alimentation, reproduction, sommeil, maladie, mort).
– sur un plan médical : la présence d’un animal est bonne pour le système
immunitaire des enfants.

En cas de refus
Si les parents y sont opposés, il importe qu’ils donnent les véritables
raisons de leur refus : contraintes que représente un animal, phobies,
salissures, tristesse antérieure causée par la mort d’un animal familier.
Une autre raison légitime est la prudence indispensable relative au
caractère potentiellement dangereux de certains animaux pour les jeunes
enfants, les chiens en particulier, mais aussi certains chats, ou d’autres
animaux non domestiques que l’on trouve de plus en plus au domicile de
particuliers (serpents, furets, araignées). Il est recommandé d’éviter la
présence d’un mammifère si vous avez un enfant de moins de 2 ans. De
plus, quel que soit l’âge de l’enfant, vous ne devez pas adopter un chien
d’une race considérée comme dangereuse. Ne laissez jamais un jeune enfant
seul avec un chien et faites vacciner votre animal.
Si un parent refuse la présence d’un mammifère en raison des contraintes
(besoins, vacances), le compromis peut être d’adopter un animal en cage
(oiseau, hamster, cochon d’Inde) ou des poissons.

« Adoptez » un animal dans l’entourage


Avant d’offrir un animal, entendez-vous avec l’enfant sur sa prise en
charge, même si vous savez que vous devrez mettre la main à la pâte…
Avant de vous engager, proposez à l’enfant de garder pendant les vacances
le hamster d’un copain, le cochon d’Inde de la classe ou le chat du voisin.
Un autre compromis serait, si les grands-parents sont d’accord, que
l’animal séjourne chez ces derniers et que l’enfant lui rende visite s’il est
amené à passer régulièrement chez eux. Sinon, l’enfant peut être mis en
contact avec des animaux durant les vacances (vacances à la ferme, stage de
poneys).
Règle d’or : Un animal n’est pas un jouet, d’ailleurs il apporte
beaucoup plus à l’enfant.
OBÈISSANCE
Mon enfant n’obéit pas
Comment punir mon enfant ?
Mon enfant n’est pas coopératif
MON ENFANT N’OBÉIT PAS

L’obéissance chez l’enfant ne va pas de soi : elle s’apprend. L’obéissance


est aussi liée à l’âge (à 3 ans et au début de la puberté, les enfants se mettent
souvent dans une position d’opposition durant une année ou deux) et au
tempérament de l’enfant – il y a des « élèves » plus ou moins résistants –
mais se faire obéir est avant tout une question de méthode.

CONSEILS

Veillez à la santé de l’enfant


Assurez-vous que votre enfant est en bonne santé et que ses rythmes sont
bien respectés.
Pour pouvoir bien obéir, un enfant doit avoir son quota de sommeil, mais
aussi de tendresse, des temps pour lui, une régularité de vie et une
alimentation équilibrée. Sa santé physique et sa santé morale doivent être
bonnes – un enfant déprimé ne peut pas bien obéir. Et il doit évidemment
bien entendre et comprendre vos consignes.

Prenez soin de vous


Si vous-même, vous n’allez pas bien parce que votre santé physique ou
morale est mauvaise, il vous sera difficile de vous faire obéir. Si vous êtes
trop stressé, n’hésitez à déléguer et à vous faire aider par votre entourage ou
à consulter un professionnel de l’enfance.

Donnez des règles claires et précises


Pour respecter les règles, l’enfant doit les connaître au préalable. Il est
conseillé d’expliquer ces règles si c’est possible : on se couche tôt pour être
en forme le lendemain, on ne mange pas la bouche ouverte parce que ce
n’est pas joli à voir pour les voisins, etc. Il peut être utile de hiérarchiser ces
règles : il y a les feux rouges pour les actes toujours interdits (frapper sa
petite sœur), les feux orange (les actions que l’on peut faire selon les lieux
et les moments de la journée) et les feux verts. En effet, quand on interdit
un acte, il est toujours bon de préciser ce qui est permis dans un domaine
équivalent. Pour les enfants qui savent lire, il est parfois utile d’écrire sur un
tableau dans chaque pièce les règles en usage dans la pièce en question.

Une affaire de ton


Pour être convaincant, vous devez être convaincu du bien-fondé de ce
que vous exigez. En outre, vous devez vous adresser à l’enfant en face-à-
face : inutile de lancer des consignes du fond de la cuisine. Pour les plus
jeunes, formulez une seule consigne à la fois. La consigne doit être précise ;
évitez les formules générales comme « Soyez sages ! »

Pas de comparaison
N’attisez pas les rivalités au sein d’une fratrie en incitant votre enfant à
prendre modèle sur son frère ou sa sœur, car cela nuira à leur relation et fera
croire à l’enfant que vous avez des préférences. Adressez-vous à chacun des
enfants individuellement, n’hésitez pas à leur répéter à chacun la même
consigne ou remarque, car si vous vous adressez au groupe, l’attention est
moindre et chaque individu se sent moins responsabilisé.

Patience et répétition
L’éducation, c’est la répétition. Ne paniquez pas et ne vous énervez pas si
votre enfant semble ne pas intégrer vos consignes tout de suite. C’est
normal, surtout lorsqu’il est âgé de 3 ou 4 ans. Il fait un ou deux coups pour
voir, puis il essaie à nouveau avec d’autres adultes pour vérifier que la règle
ne varie pas selon les personnes présentes. Soyez aussi conscient qu’il est
difficile pour les petits d’homme d’accepter les frustrations dont ils ne
perçoivent pas d’emblée les bénéfices. Tenez bon, restez cohérent, prenez
votre temps jusqu’à ce que votre enfant fasse ce qui est demandé, quitte par
exemple à partir de la maison en retard.
Faites diversion
Pendant qu’il pique une crise parce que vous lui avez dit « non », rien ne
vous interdit de l’aider à s’apaiser en lui disant des choses gentilles, en lui
parlant de ce qu’il a réussi à faire la veille ou en évoquant les activités
sympathiques qui l’attendent le lendemain. Il est utile, sur des points
mineurs, de négocier (pour lui apprendre à le faire plus tard) mais aussi, de
céder quelques fois, ne serait-ce que pour lui montrer qu’il lui est possible
de céder à son tour.

Évolutions des règles


À la différence des « lois », qui ne changent jamais (par exemple, on ne
vole pas le bien d’autrui), les règles évoluent aussi en fonction de l’âge de
l’enfant. Ainsi, n’hésitez pas à l’informer qu’à tel âge, il sera autorisé à se
rendre seul à l’école ou à se coucher après 21 h, ou encore qu’il ne sera plus
tenu à obéir à ses parents quand il aura dépassé 18 ans… Sinon, il aura le
sentiment que les plus grands ont des privilèges qu’ils souhaitent lui
interdire à jamais.

Faites-lui plaisir
La vie ne doit pas être une succession de contraintes. C’est parce qu’elle
sera émaillée de bons moments que l’enfant verra l’intérêt de vous obéir.
Même s’il mérite des reproches, essayez de lui faire autant de compliments
et soulignez chacun de ses progrès. Vos reproches en seront d’autant plus
efficaces.

Enchantez le quotidien
Certaines contraintes peuvent aussi se transformer en plaisirs selon la
façon dont on les présente. Ainsi, le ménage quand on le fait à plusieurs, en
musique, voire en étant déguisé, peut passer pour un moment de fête.
Donnez des tâches à chaque enfant à tour de rôle, comme autant de
responsabilités, de « métiers », et non pas de corvées.
Règle d’or : Obéir ce n’est pas se soumettre à un parent, c’est
apprendre à vivre en société.
COMMENT PUNIR MON ENFANT ?

Il est très difficile de ne pas utiliser la punition pour apprendre à l’enfant à


intégrer les règles. Mais si vous devez punir votre enfant, la punition doit
être juste, adaptée au niveau de l’enfant et la plus efficace possible.

COMMENTAIRE

Avant de punir un enfant, vous devez être certain qu’il a bien compris la
consigne. La demande sera renouvelée afin de montrer votre exigence. S’il
refuse clairement d’obéir, ne faites pas comme si de rien n’était. Vous
pouvez alors lui laisser deux minutes pour qu’il réfléchisse après lui avoir
signifié qu’il encourt une punition. Ce temps lui permettra aussi de justifier
éventuellement son attitude et vous aidera à retenir votre colère, si vous
avez tendance à être violent et impulsif.

CONSEILS

Affichez votre contrariété


Osez exprimer votre mécontentement de façon claire avec le ton adéquat.
Dites à votre enfant combien son comportement vous déçoit. Marquez une
rupture dans votre état habituel. Si vous avez l’habitude de parler fort,
prenez à l’inverse un ton plus bas mais plus grave. Sinon, n’hésitez pas à
hausser le ton et à prendre une expression indiquant la colère. Ne craignez
pas d’initier chez lui un sentiment de culpabilité car il est ici nécessaire
pour qu’il intègre les règles qui lui permettront plus tard d’être accepté
socialement par les autres. Les psychopathes, eux, ne ressentent aucune
culpabilité !

Des excuses pour réparer


S’il a commis une faute ou si la colère l’a fait mal agir, il importe qu’il
présente ses excuses. Celles-ci font baisser la tension et permettent de clore
le débat. Mais les excuses ne sont pas une punition. Aussi l’enfant doit
d’abord présenter ses excuses avant d’être éventuellement puni. Les
excuses lui sont proposées comme une forme de réparation face à une bêtise
commise. Elles permettent aussi d’éviter ou d’amoindrir la punition. Les
excuses seront adressées aux parents ou à la personne directement victime
de ses actes (par exemple, le petit garçon qu’une fillette aurait tapé).

Supprimez une activité


La suppression d’un plaisir est une forme classique et logique de
punition, à condition qu’il ne s’agisse pas d’une activité utile à son
développement comme un sport ou un loisir culturel. En revanche, toutes
les activités avec un écran (télévision, jeux vidéo) peuvent être supprimées.
Vous pouvez aussi supprimer l’argent de poche qui n’est pas un droit de
l’enfant. Mais la punition d’un enfant ne doit pas pénaliser les autres
enfants de la fratrie : ils iront se promener au parc d’attraction tandis que le
petit perturbateur restera à la maison.

Lui permettre de réparer


On a vu que les excuses étaient une forme de réparation. Celle-ci peut
être plus concrète comme rendre l’objet volé, racheter avec l’argent de
poche le jouet cassé d’un enfant, rendre un service, recoller le vase brisé.
Évitez en revanche d’imposer une tâche ménagère ou des devoirs scolaires
en supplément car le travail ne doit pas être présenté comme une corvée ou
une punition.

Pas de punition sur la durée


Évitez de supprimer une activité sur une durée trop longue ; cela ne
rendra pas la punition plus efficace et surtout vous manquerez ensuite de
« cartouches ». Vous pouvez différer la punition en cas de faute grave afin
d’en parler avec votre conjoint et éviter une réaction impulsive. Cependant,
surtout si l’enfant est jeune, ne faites pas trop durer ce délai.
Évitez la fessée
Ne faites pas croire à votre enfant que l’autorité repose sur la loi du plus
fort physiquement. Il sera sinon difficile de lui demander de ne pas régler
ses frustrations et ses conflits à l’école sans se battre. Mais, parfois, de
façon impulsive, il arrive que l’on mette une tape à l’instar d’une maman
lionne avec ses lionceaux. Cela n’a rien de dramatique et stoppe parfois une
escalade. Mais il vaut mieux laisser l’enfant faire son caprice et attendre,
surtout sans céder, qu’il se calme quitte à être en retard. Le fait que vous ne
cédiez pas à sa colère, ni à votre panique préviendra des crises prochaines.

À chaque parent sa punition


Chaque parent a son propre niveau de tolérance. Il n’est pas inutile que
les deux parents communiquent au quotidien pour élaborer des stratégies
communes. Il est conseillé de ne pas se contredire mutuellement devant son
enfant. Bien sûr si l’un des deux parents maltraite son enfant, l’autre parent
doit s’interposer. Il n’est pas interdit de ne pas avoir la même exigence en
présence d’un enfant et s’il essaie de vous prendre à défaut, vous pourrez
lui répondre que vous « savez qu’avec papa c’est possible de faire cela mais
que ce n’est pas possible avec vous ». De même, certaines choses sont
autorisées à l’école mais pas chez les parents de son copain. Obéir à un
parent ce n’est pas désobéir à l’autre, que les parents soient unis ou séparés.

Soyez juste
Si les punitions sont adaptées à l’âge de l’enfant, elles ne doivent pas
varier d’un sexe à l’autre. Et un enfant sage qui fait une bêtise à titre
exceptionnel ne sera pas plus puni que son frère qui en fait si souvent qu’on
finit par tolérer de sa part des attitudes que l’on reprocherait à l’enfant plus
sage. Le juge c’est vous, ce n’est pas à l’enfant de choisir ses punitions ;
cela relèverait d’une forme de perversion. Les personnes à qui vous
déléguez votre autorité provisoirement, par exemple les grands-parents
auxquels vous confiez votre enfant, peuvent donner une punition, mais vous
êtes en droit de la lever si elle vous paraît disproportionnée car ce sont les
parents qui détiennent l’autorité parentale.
N’oubliez pas les récompenses !
Il n’est jamais interdit de pardonner si la faute est mineure ou si elle est
avouée ou en partie réparée. Donner des punitions implique de savoir
récompenser si l’enfant se comporte bien. Si votre enfant est plutôt
désobéissant, il est intéressant d’établir un tableau de récompenses
comprenant quelques exigences difficiles à obtenir et d’octroyer un bon
point pour chaque jour où cette exigence est remplie (par exemple se laver
les dents sans qu’on ait à le lui demander dix fois). Un certain nombre de
bons points permettront d’obtenir un cadeau.

Règle d’or : Oser punir, c’est faire preuve de responsabilité parentale.


MON ENFANT N’EST PAS COOPÉRATIF

Votre enfant respecte les règles que vous lui imposez et ne fait pas de
grosses « bêtises », mais il se montre peu coopératif quand vous lui
demandez de faire quelque chose dont il ne voit pas l’intérêt immédiat.

CONSEILS

Donnez-lui un choix limité


Quand vous proposez à votre enfant de faire une sortie, ne posez pas une
question trop ouverte du type : « Qu’est-ce que tu veux faire cet après-
midi ? », mais énoncez les différentes possibilités. En lui donnant un choix,
il aura l’impression qu’il détient un pouvoir, que sa liberté est moins
restreinte que si lui vous imposiez le type de sortie. Attention cependant à
limiter le nombre de possibilités à deux ou trois car, si vous lui en proposez
trop, la difficulté à choisir retardera la prise de décision.

Insistez
N’ayez pas peur de répéter votre demande plusieurs fois dans la journée
ou la semaine. L’insistance permet d’obtenir des résultats. Ainsi, il est
classique de dire que si l’enfant goûte six fois un aliment, la chance qu’il
finisse par l’aimer devient significativement importante. D’une manière
générale, insistez au moins six fois !

Fixez une date ou un temps limite


Quand vous demandez à votre enfant de faire quelque chose qui peut être
différé dans le temps, imposez une échéance. Demandez-lui par exemple de
ranger sa chambre avant samedi. Sinon il risque de remettre au lendemain
ce qu’il peut faire le jour même en disant : « Oui, oui, je le ferai. »
L’échéance présente l’intérêt de laisser un sentiment de liberté à l’enfant
pendant la durée précédant la réalisation effective, tout en limitant cette
durée.

Exprimez votre demande avec le corps


Pour être entendu, mieux vaut ne pas hurler votre demande de la cuisine
quand votre enfant joue dans sa chambre. Installez-vous à ses côtés, exigez
qu’il stoppe son activité et qu’il vous regarde, quitte à prendre délicatement
son menton pour le diriger vers vous. N’hésitez pas à accompagner votre
parole par des gestes et des mimiques qui désignent votre assurance comme
le font les intervenants dans les conférences. Bref, adoptez l’attitude de
quelqu’un qui veut vraiment être écouté.

Procédez par étapes


Découpez votre demande en plusieurs étapes comme autant de marches
d’escalier. Si vous lui demandez d’emblée de monter tout en haut de
l’escalier, la tâche lui paraîtra insurmontable. En revanche, si vous lui
demandez, à des moments successifs, de monter une marche ou un étage,
cela passera plus facilement. Ainsi, plutôt que de lui demander de ranger
toute sa chambre, demandez-lui dans un premier temps de ranger son
armoire, puis, le lendemain de ranger son bureau, et ainsi de suite.

Trouvez un allié
Si une autre personne dans l’entourage de l’enfant – un parent, un ami de
la famille ou un voisin – exprime la même attente que vous ou invite
l’enfant à répondre favorablement à votre demande, cela multiplie les
chances d’obtenir ce que vous voulez. En effet, le soutien d’un tiers ajoute
une pression sociale à ce qui n’apparaît que comme une demande
d’individu à individu. Dès que vous triangulez la relation, l’enfant quitte le
face-à-face qui pourrait lui faire croire qu’il est votre égal. Si les alliés sont
pluriels, la méthode est encore plus efficace, car l’enfant risque alors un
vécu d’exclusion s’il ne se montre pas coopératif. À l’inverse, si c’est
l’ensemble de la fratrie qui se montre peu coopératif, adressez-vous
individuellement à chacun de ses membres et non au groupe dans sa totalité.
Le cadeau bonus
Comme dans les réclames publicitaires, un grand facteur de motivation
est le bénéfice supplémentaire que l’achat doit procurer – le cadeau dans le
baril de lessive, le parking gratuit pour l’achat d’un appartement ou les trois
premiers mois offerts pour un abonnement. Faites comme les publicitaires
en laissant entendre à votre enfant que vous ferez quelque chose d’agréable
pour lui, sans que cela soit systématiquement matériel.

Règle d’or : Donnez-lui la liberté de choisir parmi un nombre de


possibilités limité.
PAROLE
Mon enfant ment à tort et à travers
Mon enfant bégaie
MON ENFANT MENT À TORT ET À TRAVERS

Votre enfant peut mentir pour éviter d’être grondé, pour obtenir un
bénéfice, mais aussi sans raison apparente.

COMMENTAIRE
S’il est âgé de 3 à 6 ans, il est normal que l’enfant use du mensonge.
Dans un premier temps, il ne fait pas encore la part des choses entre ses
souhaits, son imaginaire et la réalité. Ensuite, il découvre grâce aux
mensonges, la possibilité de s’émanciper mentalement de ses parents.
Réaliser que ces derniers ne lisent pas dans ses pensées correspond à une
étape fondamentale de son autonomie psychique. On différencie
classiquement les mensonges compensatoires où l’enfant s’invente ce qui
lui fait défaut pour mieux supporter une frustration et les mensonges
utilitaires faits pour avoir un bénéfice ou éviter une punition. Ce n’est qu’à
partir de 6 ans, que l’enfant, grâce à l’éducation qu’il reçoit, intègre
l’interdit du mensonge. Si quelques mensonges utilitaires peuvent persister
au-delà de 7 ans, un enfant qui ment souvent doit vous amener à vous
interroger sur les origines de cette conduite.

CONSEILS

Signalez sans punir


Si l’enfant a moins de 6 ans, ne le punissez pas quand vous le surprenez à
mentir mais faites-lui remarquer chaque fois le hiatus existant entre ce qui
est objectif et ce qui est subjectif. Dites-lui par exemple : « Tu aurais voulu
que cela se soit passé de cette façon, mais la réalité est celle-là… »

Compensez ce qui fait défaut


Si votre jeune enfant fait des mensonges compensatoires, cherchez à les
compenser dans la réalité. Par exemple, s’il s’invente des amis, apprenez-lui
à s’en faire en favorisant notamment l’invitation de camarades de classe à la
maison ou en l’inscrivant dans des activités collectives bien encadrées.

Ramenez-le sur terre


Certains grands enfants immatures sont restés au stade de la « pensée
magique » du jeune enfant, qui pourrait se résumer par : « Si je le dis, cela
deviendra vrai », ou ont tendance à s’échapper dans la rêverie. Il importe
d’autonomiser davantage ce type d’enfants afin de l’inscrire dans la réalité.
Prenez garde à ne pas chercher à lui faire plaisir en entrant en résonance
avec son imaginaire. Il est préférable de pointer sans agressivité le caractère
imaginaire de ses propos.

Enseignez-lui les vertus de la vérité


Éduquez votre enfant en lui indiquant les bénéfices à dire la vérité et en
lui enseignant les dangers du mensonge (on trompe les autres, on perd la
confiance des parents, on a des difficultés à garder ses amis). La lecture du
conte de Pinocchio pourra illustrer cet enseignement. Aidez-le à différencier
les mensonges utilitaires ou compensatoires des hypocrisies socialement
acceptables (politesse, charité). Adoptez le fameux précepte : faute avouée,
faute à moitié pardonnée. Aidez votre enfant à assumer ses erreurs et ses
imperfections et félicitez-le quand il fait preuve de sincérité alors que
reconnaître ses torts était difficile à assumer.

Renforcez sa confiance en lui


Les mensonges indiquent souvent un manque de confiance ou d’estime
de soi. En effet, un enfant se vante pour compenser une piètre image de lui-
même ou dit tout le contraire de ce qu’il pense tant il est persuadé que ce
qui sort de sa bouche est incorrect ou insignifiant. Vous devez renforcer
l’estime de soi ou la confiance en soi de l’enfant en le valorisant et en
soutenant des activités où il serait susceptible d’être performant.

Un besoin d’affection
Rassurez-le. Les mensonges indiquent parfois des troubles anxieux
généralisés. L’enfant craint, à tort ou à raison, des réactions négatives
disproportionnées de son entourage et de ses parents en particulier, s’il fait
une erreur ou une bêtise. Un enfant qui souffre de carences affectives, d’un
manque de reconnaissance parentale ou qui évolue dans un univers marqué
par des secrets de famille peut s’inscrire en conséquence dans des
mensonges pathologiques à répétition, voire évoluer vers la mythomanie.

Balayez devant votre porte


Un enfant qui ment se contente parfois de prendre modèle sur les
membres de sa famille qui usent sans rougir du mensonge. Les situations où
les adultes font de l’enfant un complice de leurs mensonges sont encore
plus graves pour son équilibre. C’est malheureusement courant dans des
situations de séparations parentales conflictuelles.

Règle d’or : L’enfant prisonnier de ses mensonges l’est de ses songes.


MON ENFANT BÉGAIE

Le bégaiement est constitué de répétitions, d’hésitations ou de


prolongations involontaires et irrégulières de sons, syllabes ou mots. Il
disparaît quand l’enfant chante. Sa prise en charge précoce peut l’empêcher
de s’installer dans la durée.

COMMENTAIRE
Le bégaiement peut débuter dès l’âge de 3 ans. Il touche davantage les
garçons, surtout entre l’âge de 2 et 4 ans. Attention à ne pas confondre le
bégaiement d’un enfant qui a acquis le langage avec les hésitations et le
manque d’assurance d’un enfant plus jeune qui commence à parler.
Il existe des familles de bègues, ce qui laisse supposer que, pour certains
bégaiements (un tiers selon les études), il existe une forte composante
héréditaire. Cependant, un bégaiement peut survenir brutalement dans une
famille, notamment à l’occasion d’un événement de vie à forte charge
émotionnelle.
Indépendamment de toute prise en charge, il arrive que le bégaiement ait
un caractère provisoire et disparaisse de luimême apparemment – des
changements d’environnement ont pu se produire sans que le lien de cause
à effet n’ait été remarqué.
Sur un plan psychologique, il n’est pas rare de constater que les enfants
qui bégaient investissent le verbe d’une forte puissance et craignent souvent
de blesser autrui en usant de la parole d’où une rétention apparente de celle-
ci.

CONSEILS

Patience et compassion
S’énerver ou mettre la pression sur votre enfant pour qu’il fasse des
« efforts » ne sert à rien ; c’est au contraire stressant pour l’enfant et contre-
productif. En effet, plus l’enfant sent une pression de son entourage, plus le
bégaiement s’aggrave. Laissez à l’enfant qui bégaie le temps de s’exprimer
et veillez, si la fratrie est nombreuse, que chaque enfant ait le temps et
l’espace pour s’exprimer.

Repérez l’événement
Cherchez un éventuel facteur déclenchant (naissance d’un puîné,
déménagement, changement de classe) afin de tenter de désamorcer le
stress occasionné.

Un cap psychologique à passer


L’entrée dans la période œdipienne, la gestion de ses pulsions agressives,
l’acceptation des règles, la tolérance aux frustrations, sont des passages
obligés chez le jeune enfant. Mais ceux-ci peuvent lui poser des difficultés.
Il n’est pas rare que le bégaiement traduise un problème d’adaptation à
savoir un manque de souplesse de l’enfant face à la dialectique « toute
puissance versus obéissance ». Expliquez à l’enfant qu’obéir n’est pas se
soumettre et confiez-lui des responsabilités pour qu’il puisse exercer
positivement ses éventuelles envies de pouvoir.

Libérez les émotions


Tout ce qui favorise l’expression émotionnelle diminue la tension interne
qui nourrit le bégaiement. Le dessin, la musique, le sport, les jeux, le
théâtre… sont autant de médias pour aider l’enfant à dire ce qui reste
bloqué en travers de la gorge et, notamment, à laisser s’extérioriser une
agressivité qui, sans être plus importante que chez un autre enfant, l’effraie.

Relaxation
Les méthodes de relaxation destinées aux enfants, comme le yoga, sont
bénéfiques. L’hypnose faite par un pédopsychiatre ou un psychologue pour
enfant donne aussi des résultats intéressants.
Rassurez l’enfant
Une anxiété de fond déclenche ou entretient un bégaiement. Veillez à
créer autour de l’enfant un climat serein et à limiter certaines exigences
intempestives, qu’elles soient imposées par l’entourage ou par l’enfant lui-
même s’il est trop perfectionniste. Renforcez la confiance en soi de votre
enfant en valorisant ses réussites.

Orthophonie
La prise en charge par un orthophoniste sur prescription médicale
permettra une éducation du débit verbal avec restructuration de la
production de parole en l’aidant à diminuer sa vitesse d’élocution et à poser
ses sons avec douceur.

Règle d’or : Faire preuve de patience.


PEURS
Comment prévenir le stress chez mon enfant ?
Mon enfant est victime de peurs imaginaires
Mon enfant a peur des animaux
Mon enfant a peur de l’eau
Mon enfant s’inquiète de la pollution ou de la fin du monde
COMMENT PRÉVENIR LE STRESS CHEZ MON
ENFANT ?

Le stress n’est pas l’apanage des adultes : il existe aussi chez l’enfant.
Autrefois, les enfants connaissaient aussi sûrement le stress, mais
aujourd’hui, ils sont victimes de facteurs de stress nouveaux ou renforcés.

COMMENTAIRE

Il y a une inégalité par rapport au stress et à la gestion du stress : les


réactions au stress varient d’un enfant à l’autre, y compris au sein d’une
même famille. Adoptez une approche personnalisée pour chacun de vos
enfants. Les signes les plus courants de stress chez l’enfant sont la fatigue,
les troubles du sommeil, l’irritabilité, des maux de ventre, un manque
d’enthousiasme, un déficit d’estime de lui-même et des conflits répétés avec
les autres enfants.

CONSEILS

Soignez son environnement et son rythme de vie


L’environnement affectif est essentiel pour donner à un enfant la force de
faire face aux situations potentiellement stressantes de la vie. Le sentiment
de sécurité interne, la confiance en soi et l’estime de soi se nourrissent
d’une présence parentale, régulière, empathique, structurante, valorisante,
tendre et du respect des besoins élémentaires de l’enfant. À l’inverse, des
troubles des interactions parentsenfants, des absences physiques ou
psychologiques répétées des parents, des maltraitances sont des facteurs de
stress.
La vie quotidienne de certains enfants est parfois très stressante – les
exigences parentales sont excessives et le rythme scolaire trop soutenu – et
ne leur laisse pas le temps de rêver ou de jouer. On le constate quand, en
vacances, l’enfant se montre très différent, plus détendu, qu’il dort mieux,
qu’il est moins souvent malade ou irritable.

Accompagnez les nouvelles expériences


Toutes les nouveautés peuvent être potentiellement stressantes :
l’apprentissage de la nage, la rentrée scolaire, l’entrée en cours préparatoire,
la naissance d’une petite sœur, l’arrivée d’une belle-mère. À chaque fois,
l’accompagnement par un parent qui anticipe en expliquant ce qui va se
passer, qui reste présent au plus près, puis petit à petit prend de la distance,
permet à l’enfant d’acquérir la maîtrise et l’expérience qui effacent le
caractère stressant de la situation.

Atténuez le stress scolaire


La scolarité est aujourd’hui le principal facteur de stress des enfants. Les
journées scolaires sont chargées, surtout quand s’y ajoutent la cantine (c’est
rarement un moment de détente en raison du bruit ambiant) et l’étude,
suivie d’une reprise des devoirs à la maison. Les difficultés économiques
actuelles accentuent l’inquiétude des parents quant à l’avenir professionnel
des enfants, aussi mettent-ils la pression sur les résultats scolaires. La
pression pèse davantage sur les enfants uniques mais touche de la même
manière filles et garçons (alors qu’on se préoccupait autrefois
essentiellement de la réussite des garçons). De nos jours, l’école est
socialement un lieu de tension où s’exacerbent les tensions entre parents et
professeurs et les tensions politiques qui ne sont pas sans répercussion sur
les relations entre enseignants et élèves. Or, le stress est l’ennemi de la
réussite scolaire. C’est en donnant le plaisir d’apprendre à son enfant, en
respectant ses temps de loisirs et de repos et en diversifiant les activités
extrascolaires choisies par l’enfant que l’on obtiendra des performances
honorables sur la durée sans stress et sans dégoût de l’école.
Règle d’or : Repérez les facteurs de stress de votre enfant.
MON ENFANT EST VICTIME DE PEURS IMAGINAIRES

La journée, mais surtout le soir, les monstres, les fantômes, les vampires ou
les voleurs terrorisent votre enfant. Il sait bien que ça n’existe pas et que les
voleurs ne peuvent rentrer dans la maison, mais la raison n’est pas assez
forte pour apaiser ses angoisses.

COMMENTAIRE
Il arrive que l’enfant ait souffert, plus jeune, de séparations excessives ou
de parents aux prises avec des difficultés personnelles les rendant
psychiquement ou affectivement peu disponibles pour lui, ce qui a
provoqué un défaut de sécurité interne.
Chez les jeunes enfants (3 à 6 ans), les transformations psychologiques
intérieures, l’intégration de la culpabilité ou les conflits œdipiens expliquent
la plupart de ces peurs imaginaires. Elles concerneraient environ 75 % des
enfants de cet âge tandis que moins d’un enfant sur dix reconnaît avoir peur
des monstres à l’âge de 6 ans.
L’enfant va projeter ses propres sentiments de révolte ou d’agressivité,
qu’il gère difficilement, sur ces créatures. J’ai constaté que le grand
méchant loup était alors un peu luimême. Ce sont donc souvent des parties
de son inconscient qui l’effraient.
En revanche, chez le grand enfant, jusqu’alors serein, l’apparition de ce
type de peurs peut signifier des difficultés dans la réalité (problèmes à
l’école, conflits parentaux, maladie d’un proche). Enfin, le sentiment
d’insécurité chez l’enfant n’est parfois que le reflet d’un sentiment
équivalent chez l’un des parents et la prise en charge doit alors aussi
concerner le parent en question.

CONSEILS
Ni dramatisation ni surprotection
Il ne s’agit pas d’ignorer ces peurs. Acceptez-les comme des
manifestations qui font souvent partie du développement normal de l’enfant
et ne vous en alarmez pas. Une angoisse excessive de votre part ne ferait
que renforcer les peurs. Si les peurs assaillent votre enfant le soir, n’invitez
pas celui-ci à dormir dans votre lit. Il est préférable de revenir le voir dans
son lit pour le tranquilliser, car c’est en lui qu’il doit trouver le moyen de se
rassurer autrement que par un corps à corps physique avec un tiers. Veillez
à ce qu’il ne regarde pas des programmes télévisés ou des films susceptibles
d’alimenter ses angoisses. Racontez-lui des histoires où les monstres ne
sont pas si méchants et où le héros triomphe des créatures.

Libérez l’expression
Rassurer votre enfant ne signifie pas le faire taire. Encouragez-le au
contraire à exprimer ses peurs sans qu’il craigne d’être ridicule. Proposez-
lui de raconter verbalement, en dessin ou avec des jouets ses « fantasmes »
de monstres afin de les maîtriser mentalement. Mais veillez à prêter autant
attention à votre enfant quand il est serein que lorsqu’il a peur. En effet,
votre intérêt pour lui ne doit pas se manifester uniquement quand il est
angoissé.

Rationalisation
Même si le raisonnement est loin de suffire pour contrer les peurs
imaginaires, il est nécessaire de dire à l’enfant que les créatures imaginaires
n’existent que dans son esprit et ne peuvent lui nuire dans la réalité.
Expliquez l’origine du bruit qui fait peur. Faites le lien entre le cauchemar
qui revient avec un souci ou une dispute dans la journée susceptible de
générer une peur le soir. Il importe en tout cas de lui dire, surtout si c’est
vrai, que vous ne craignez pas ces monstres de toutes sortes ; c’est une
façon de lui dire que vous êtes prêt à affronter son inconscient.

Mettez en place des rituels


Proposez aussi une veilleuse le soir. Respectez les rituels qui
accompagnent le coucher (verre d’eau, vérification sous le lit, histoire,
bisou). Le recours aux poudres anti-monstres ou autres gri-gris est aussi une
option pour rassurer le jeune enfant. Mais il n’est pas recommandé de trop
entretenir ce mécanisme de défense qui repose sur la pensée magique. Il
vaut mieux inviter votre enfant à imaginer des moyens de protection ou des
armes contre ses monstres imaginaires.

Règle d’or : Les troubles anxieux de l’adulte se préviennent dans


l’enfance.
MON ENFANT A PEUR DES ANIMAUX

La peur transitoire des gros animaux fait partie du développement normal


des enfants entre un et deux ans ; celle des petits animaux survient
habituellement entre deux et trois ans.

COMMENTAIRE

Au-delà de 3 ans, les peurs se dissipent peu à peu, mais parfois des peurs
handicapantes, pouvant aller jusqu’à la phobie persistante, se maintiennent.
Dans la phobie, la peur est présente également en l’absence de l’animal. Sa
simple représentation, voire son évocation sont suffisantes pour susciter une
angoisse très vive que l’on peut difficilement raisonner.
Les peurs ou les phobies d’animaux les plus fréquentes chez l’enfant sont
celles des araignées, des serpents, des oiseaux ou des chiens. Les peurs
concernant les insectes ou les reptiles sont souvent partagées par les adultes.
Elles reposeraient, selon certaines hypothèses, sur une composante
génétique remontant à nos ancêtres vivant à l’époque préhistorique en
raison de la dangerosité de ces espèces. Mais la transmission se fait souvent
directement d’un parent par l’intermédiaire de ses mises en garde ou
simplement émane de l’enfant qui va s’identifier au tempérament et à la
phobie du parent en question. Le traitement de la peur de l’enfant passe
alors par celui du parent.

CONSEILS

Un discours positif
Indépendamment du discours des parents, si l’enfant entend dire que les
chats sont hypocrites et méchants, il sera enclin à les craindre. En ce cas,
grâce à l’information et au raisonnement, vous pouvez relativiser ses
craintes et aider l’enfant à repérer le caractère de dangerosité des animaux.
La fréquentation d’un chat particulièrement câlin soutiendra vos propos de
réassurance. Ne grondez pas enfant qui a peur même si sa peur paraît
absurde. Évidemment, ne vous moquez pas de lui non plus. Ne le forcez pas
à caresser l’animal, mais ne couvrez pas non plus l’enfant apeuré de câlins
afin de ne pas induire des bénéfices secondaires de la peur. Évitez de vous
focaliser sur cette peur et d’en faire un sujet de conversation familiale.
Prêtez la même attention à l’enfant en dehors de ses peurs. Racontez-lui des
histoires où l’animal est un héros positif. Évitez évidemment des propos tels
que : « Si tu n’es pas sage, le loup te mangera », car du chien au loup il n’y
a qu’un pas pour l’enfant.

Éliminez les effets d’un traumatisme


Il arrive que la peur soit initiée par un mini-traumatisme (morsure par
exemple) en lien avec l’un de ces animaux. Parfois, le choc traumatique est
indirectement lié à l’animal. C’est le cas d’un enfant qui s’est fait gronder
violemment pour un sujet quelconque tandis qu’il était avec l’animal en
question. Le traumatisme est dû à la dispute mais, secondairement, la
présence de l’animal réveillera le traumatisme. Il est alors intéressant de
bien analyser avec l’enfant comment sa peur est née.

Désensibilisez
Ne forcez pas l’enfant à s’exposer à l’animal qui l’effraie sinon
l’intensité de l’angoisse alors ressentie renforcera la phobie ultérieurement.
En cas de véritable phobie handicapante, une désensibilisation est possible ;
mais elle se fera très progressivement. Parlez-en avec l’enfant, invitez-le à
dessiner l’animal, montrez-lui des images photographiques, puis des images
vidéo avant de lui faire rencontrer l’animal à distance puis de plus en plus
près.

Des causes profondes


L’origine d’une véritable phobie survenant brutalement est parfois plus
complexe. L’enfant peut transformer certaines de ses pulsions agressives en
peurs, car il va les projeter sur l’animal en question. Freud raconte le cas de
Hans, un enfant qui avait très peur des chevaux. Il a découvert que la peur
de cet animal venait en réalité du sentiment agressif que Hans éprouvait vis-
à-vis de son père dans le cadre de sa rivalité œdipienne (jalousie par rapport
à sa mère). Il projetait sa propre agressivité sur l’animal et celle-ci se
transformait en peur. La découverte du fondement de la phobie et
l’accompagnement de celle-ci permettent de la guérir, mais c’est
habituellement une affaire de spécialiste.

Règle d’or : Apprendre à l’enfant à se protéger des animaux sans en


avoir peur.
MON ENFANT A PEUR DE L’EAU

Certains enfants ont peur de se baigner que ce soit à la piscine ou dans la


mer.

COMMENTAIRE
Au pire, c’est une véritable phobie (hydrophobie) qui envahit l’enfant
provoquant des pleurs dès que l’on s’approche avec lui d’un plan d’eau. Il
arrive, rarement, que la crainte de l’eau aille jusqu’à rendre la douche ou le
bain pénibles. Mais le plus souvent, il s’agit d’une simple peur des étendues
d’eau qu’il est possible d’apprivoiser.

CONSEILS

Cherchez les origines


Il est utile de retrouver l’origine de cette peur même si cette quête n’est
pas toujours facile tant vous pouvez avoir l’impression que votre enfant a
toujours eu peur. Il arrive que cette peur apparaisse après une mauvaise
expérience : une peur déclenchée à la suite d’une chute dans l’eau ou après
qu’il « a bu la tasse ». La recherche est rarement complexe quand il s’agit
d’un traumatisme qui est associé imaginairement à l’eau (piqûre de guêpe
survenue près d’un plan d’eau par exemple) ou métaphoriquement à de
l’eau (violente dispute parentale dont l’enfant n’a retenu que l’exclamation
« oh ! »). Pensez aussi qu’il peut avoir une peau dont la sensibilité réagit
mal à l’eau calcaire utilisée pour la toilette. La peur de l’eau est
fréquemment une peur transmise involontairement par un parent. Il y aurait
une composante héréditaire sans que cela soit prouvé. D’ailleurs, on peut
imaginer que les premiers hommes, s’ils ne savaient pas nager, devaient se
méfier de cet élément et que cette méfiance reste active chez les hommes
d’aujourd’hui.

Conduites à tenir
Si un parent est lui-même hydrophobe, le traitement de l’enfant passera
par celui du parent. Un parent trop protecteur peut créer une phobie de l’eau
chez un enfant qui vivrait toute étendue d’eau comme un lieu dangereux.
Racontez à votre enfant des histoires positives se déroulant dans des
univers marins. Faites du bateau avec lui. Formez-le à la connaissance de
l’univers des animaux sousmarins.
Ne forcez pas un enfant qui se méfie de l’eau à entrer dans la mer ou
dans la piscine. Ne l’arrosez pas non plus par surprise. Ne vous moquez pas
de lui et ne laissez pas les autres enfants se moquer de lui. Favorisez les
lieux de vacances comportant de petites étendues d’eau, peu profondes, et
d’une température élevée (le froid rebute parfois autant que l’eau).
Baignez-vous devant lui à la plage ou à la piscine ; il restera au bord,
avec un gilet gonflable au cas où il serait tenté de vous rejoindre.
Une fois que l’enfant a accepté de pénétrer dans l’eau, ne l’obligez pas à
y faire des activités utiles en vue de lui apprendre à nager notamment.
Laissez-le librement, à son rythme, apprivoiser ce nouvel élément. Il peut
par exemple rester sur le bord de la plage à y faire des barrages ou des
canaux dans le sable. En revanche, félicitez-le chaque fois qu’il se montre
entreprenant.
Les jeux de baignoire sont un bon préalable avant les jeux de piscine.
Si la peur persiste ou devient vraiment handicapante, consultez un
spécialiste. Il lèvera les éventuelles causes profondes – la peur de l’eau est
parfois une peur de substitution (comme cet enfant qui craignait de revenir
in utero ou cet enfant très anxieux qui craignait de s’y diluer) – ou fera un
travail de désensibilisation (exposition progressive en pensée).

Règle d’or : Aidez-le à apprivoiser sa peur.


MON ENFANT S’INQUIÈTE DE LA POLLUTION OU DE
LA FIN DU MONDE

Les préoccupations concernant l’écologie et le devenir de la planète


touchent beaucoup de monde et les enfants sont parfois les premiers
inquiets. Chez certains enfants, l’avenir de la planète peut devenir leur
principale préoccupation.

CONSEILS

Développez son savoir


Prenez appui sur l’inquiétude de votre enfant pour favoriser chez lui
l’envie de se cultiver dans le domaine de la nature, du développement
durable, mais aussi des sciences. Donnez-lui les moyens d’avoir accès de
façon autonome à des sources d’information : usage contrôlé d’Internet,
bibliothèque, abonnement à des magazines spécialisés pour enfants. La
connaissance pourra être un facteur d’apaisement de ses angoisses.

Prenez-le au sérieux
Écoutez son discours sans railleries, ni dramatisation. Montrez-vous
rassurant. Imaginez avec lui les moyens pour prévenir le pire et inventez
des solutions pour la planète. Évoquez ce qui se passe dans le monde
comme les différents types de mobilisations qu’elles soient le fait des
gouvernements, des associations ou des instances internationales. S’il est
très préoccupé, tenez un discours rassurant, en lui montrant des exemples
positifs où la nature se porte bien dans son environnement proche où à
distance. Une colonie de vacances sur le thème de la nature lui permettra de
rencontrer des camarades qui ont le même centre d’intérêt que lui.

Rendez-le actif
Aidez-le à passer du général au particulier en lui enseignant ce qu’il peut
faire à son niveau, par exemple en ne fumant pas lorsqu’il sera plus grand
ou en réalisant le tri des ordures. Il se sentira moins démuni et moins passif
par rapport à ce qu’il vit comme une menace. Aidez-le à se projeter dans
l’avenir sur le plan professionnel s’il veut pouvoir agir comme protecteur de
la nature : fermier, agriculteur, gardeforestier, biologiste, chef d’entreprise
dans le domaine du développement durable, ministre de l’Écologie. Son
souci de la protection de la nature ne sera plus un obstacle l’empêchant de
grandir (car la peur de la pollution cache parfois la peur de mourir et donc
de vieillir) mais au contraire le stimulera scolairement.

Contenez sa passion
Laissez votre enfant donner des conseils autour de lui, s’il se montre
social et pédagogique, mais ne le laissez pas se transformer en prédicateur
ou en petit tyran agressant son entourage s’il ne respecte pas suffisamment
la nature à ses yeux. Expliquez-lui en quoi convaincre n’est pas vaincre.
Dites-lui que les humains sont aussi des membres de la nature et qu’à ce
titre ils méritent autant son respect que les plantes et les arbres qu’il défend.

Calmez des angoisses plus profondes


Sa crainte de la fin du monde masque peut-être, on l’a vu, une crainte de
l’avenir ou encore une angoisse de mort qu’il déplace sur la planète entière.
N’hésitez pas à vous montrer rassurant. Quelqu’un autour de lui est-il
malade ? Quoi qu’il en soit, vous pouvez évoquer avec lui la question de la
finitude de la vie sur un plan scientifique (rien ne se perd, rien ne se crée,
tout se transforme, comme le notait le scientifique Lavoisier) ou
métaphysique. En tout cas, n’hésitez pas à aborder avec lui ce qui se
passerait après, si vous avez quelques idées sur le sujet, que ce soit la fin
d’une vie humaine ou d’une planète.

Règle d’or : Apaisez ses angoisses en le rendant acteur de la


protection de la nature.
PROPRETÉ
Mon enfant va entrer à l’école et il n’est toujours pas propre le jour
Mon enfant a 5 ans ou plus et il n’est toujours pas propre la nuit
Mon enfant refait pipi au lit
Mon enfant tache ses slips ou fait encore dans sa culotte
MON ENFANT VA ENTRER À L’ÉCOLE ET IL N’EST
TOUJOURS PAS PROPRE LE JOUR

Certains enfants mettent encore des couches pendant la journée, l’été qui
précède l’entrée à l’école maternelle. Or, la propreté de jour est l’une des
exigences essentielles pour être admis à l’école et les directeurs d’école ont
le droit de refuser votre enfant pour ce motif. Il faut profiter des beaux jours
pour l’aider à être autonome sans le stresser.

COMMENTAIRE

Si l’enfant a beaucoup moins de 3 ans, il n’est peut-être tout simplement


pas mature. Il est alors préférable de retarder l’entrée en maternelle et de
développer son autonomie en halte-garderie plutôt que de lui mettre une
pression éventuellement préjudiciable à une bonne acquisition scolaire.
En revanche, s’il a 3 ans et qu’il apparaît autonome dans les autres
domaines que la propreté, il serait dommage de ne pas le stimuler à être
propre. Il n’y a aucune raison de retarder une entrée à l’école, qui lui serait
profitable, même si vous restez à la maison et que vous craignez de le voir
grandir.

CONSEILS

Pas de pression excessive


Ce n’est pas en le grondant, ni en cherchant à l’effrayer en lui disant que
l’école refusera de l’accueillir que vous obtiendrez des résultats rapides.
Valorisez-le plutôt dans sa capacité à être grand qui ne fait aucun doute pour
vous. Si votre enfant a hâte d’entrer à l’école, ne serait-ce que pour y
retrouver sa grande sœur, dites-lui que l’une des conditions est qu’il soit
propre. En revanche, s’il semble réticent à être scolarisé, parce qu’il préfère
rester à la maison auprès de vous comme son petit frère, ne faites pas ce
lien. En effet, votre enfant risquerait de trouver, consciemment ou non, le
moyen de rester à la maison en continuant de faire pipi dans sa culotte
pendant la journée.

Un baigneur
S’il ne faut pas utiliser la « baguette », n’hésitez pas en revanche à
l’encourager positivement. Vous pouvez éventuellement pour le motiver lui
offrir une poupée ou un baigneur qui fait pipi sur son pot ou lui faire
fréquenter pendant tout le week-end des enfants du même âge qui lui
donneront l’exemple (c’est un âge où l’imitation des pairs est la plus
importante).

Encouragez son autonomie


L’autonomie des sphincters va de pair avec les autres aspects du
développement de votre enfant. Tout ce qui favorise son autonomie, motrice
notamment (jeu de ballon, tricycle, s’habiller et se laver tout seul) favorise
également sa capacité à être continent le jour.

Remplacez la couche-culotte par la culotte de bain


Les couches absorbantes ont les défauts de leurs qualités : elles
préviennent la gêne occasionnée par la présence de pipi mais, en
conséquence, ne poussent pas à faire dans le pot. Profitez des beaux jours
pour que votre enfant se promène la journée sans couche ou en culotte de
bain. Faire sur soi n’a rien d’agréable et invite l’enfant à maîtriser
l’émission en s’asseyant ou en dirigeant le jet pour le garçon. Bien sûr, dès
que vous devinez qu’il a envie, proposez-lui le pot ou, pourquoi pas ? de
faire pipi dans un coin dehors. S’il fait dans sa couche ou bien sur lui,
invitez-le à finir dans le pot.

Informez-le
Enfin, il est intéressant de communiquer à votre enfant l’utilité de son
pipi. L’enfant a compris qu’il s’agit d’un produit inutile pour nous les
humains et notamment qu’il ne faut pas le boire. En revanche, il sera ravi
d’apprendre que son pipi est apprécié des plantes et des petits poissons qui
en profitent quand il le déverse dans les toilettes.

Coopérez avec l’enseignant


Si votre enfant n’est pas tout à fait autonome, négociez avec son
professeur et le directeur l’éventualité d’un change en cas d’accident. Si
l’autonomie n’est pas acquise le jour J, une rentrée progressive en débutant
à temps partiel peut être mise en place. Si les pipis font de la résistance,
consultez le sujet : « Mon enfant a 5 ans ou plus et n’est toujours pas propre
la nuit »

Règle d’or : N’attendez pas la veille de la rentrée pour lui apprendre à


être autonome.
MON ENFANT A 5 ANS OU PLUS ET IL N’EST
TOUJOURS PAS PROPRE LA NUIT

Cest à partir de 5 ans (4 ans pour certains spécialistes) que le pipi au lit la
nuit est considéré comme pathologique. On parle d’« énurésie nocturne »
qui est dite primaire si l’enfant n’a jamais été propre.

COMMENTAIRE

Tout d’abord, il faut éliminer certains problèmes médicaux qui, bien que
rares, peuvent provoquer des pertes urinaires. Un retard global du
développement, associant notamment un retard mental et moteur, peut
inclure une difficulté d’autonomie des sphincters urinaires. La prise en
charge de l’énurésie s’inscrit alors bien sûr dans le cadre d’une prise en
charge globale du retard, mais une approche spécifique est parfois utile.
Si l’on ne trouve pas de causes physiques, la notion d’« immaturité
vésicale », bien qu’elle ne repose pas sur une immaturité physiologique
démontrée, est volontiers proposée comme diagnostic. Un peu trop sans
doute, surtout si cela a comme conséquence de se contenter de patienter ou
de prescrire des médicaments. Une vessie trop petite, ou qui sécréterait trop
d’urine la nuit pour des raisons hormonales fait aussi partie des causes
avancées. Mais cela n’explique pas que l’enfant ne se réveille jamais la nuit
pour aller faire pipi, ni qu’il fasse pipi même après que ses parents l’ont
réveillé en milieu de nuit pour qu’il vide sa vessie. L’efficacité des
médicaments qui stimulent l’« hormone » qui contrôle l’émission d’urine ne
prouve pas que l’origine est purement organique puisque les causes
psychologiques agissent sur l’énurésie justement en influant (via
l’hypothalamus du cerveau) sur cette hormone.
Bon nombre d’intervenants, confrontés à la résistance du pipi au lit la
nuit, finissent par évoquer un sommeil qui serait trop profond. Cette idée
reçue a encore de beaux jours devant elle, tant elle est ancrée dans les
esprits. Le problème est qu’elle a pour conséquence qu’il n’y a rien d’autre
à faire que de baisser les bras et d’attendre. Attendre quoi ? Qu’il devienne
moins profond ? Si cette cause était véritable, on verrait beaucoup plus
d’adultes énurétiques, puisque le sommeil peut être aussi profond chez eux.
De surcroît, des études ont montré que, généralement, l’énurésie intervient
pendant le sommeil paradoxal (celui où l’on rêve) et non en phase de
sommeil profond. On pourrait dès lors se demander si l’énurésie, comme je
l’ai souvent constaté, ne servirait pas à interrompre un cauchemar.
D’ailleurs, le traitement psychothérapeutique des énurésies passe parfois
par une période de cauchemars qui s’exprime une fois l’énurésie
interrompue.
Le pipi au lit la nuit peut aussi se comprendre comme un processus
propre aux mammifères de marquage de territoire nocturne afin
d’apprivoiser la nuit.

CONSEILS

Pas trop de rigidité


Si votre enfant rencontre des difficultés à acquérir la propreté et connaît
quelques accidents, il importe de ne pas trop cristalliser sur ce que vous
pourriez considérer comme un échec ou du laisser-aller. Ne lui faites pas
trop de reproches sous peine de lui faire perdre confiance dans ses capacités
à être autonome.
Il arrive que l’enfant vive l’éducation à la propreté comme trop rigide et
cherche à s’opposer en maintenant l’incontinence. Si c’est le cas, ne vivez
pas cette opposition comme volontaire. Ce sont des mécanismes
essentiellement inconscients. Par ailleurs, cette opposition doit être
considérée comme une envie d’autonomie par rapport à une éducation
perçue comme autoritaire. Simplement, cette prise d’autonomie s’engage
sur une impasse. Il faut alors surfer sur la volonté d’indépendance de bon
aloi en lâchant prise et déléguer à d’autres, moins engagés affectivement,
l’apprentissage de la continence. Il peut être aussi utile de canaliser son
éventuelle agressivité vers des activités sportives et des responsabilités
adaptées à son âge.
Diminuez l’anxiété
Si l’énurésie nocturne permet à votre enfant de marquer son territoire
comme un mammifère inquiet ou d’empêcher la survenue de cauchemars, il
faut traiter l’enfant comme s’il avait des cauchemars et aborder avec lui la
question d’éventuelles angoisses qui chercheraient à s’exprimer la nuit.
Tout ce qui permet à l’enfant de trouver des réponses sur les sujets qui
l’inquiètent ou de générer un climat de réassurance dans un environnement
insécurisant sera bénéfique pour lutter contre l’énurésie.

Quelques trucs
Parmi les « trucs » utilisés, mais à l’efficacité modeste, il est
généralement conseillé de ne pas donner trop de boissons avant le coucher,
à la condition de donner suffisamment aux autres moments de la journée !
S’il a peur de se lever la nuit pour uriner, on mettra une veilleuse, voire un
pot de chambre près du lit. Certains parents réveillent leur enfant au milieu
de la nuit pour le conduire aux toilettes. Vous pouvez aussi réduire le temps
d’écrans durant la journée, car il pourrait favoriser l’énurésie nocturne.

Donnez-lui envie de grandir


La peur de grandir ou simplement l’envie de rester petit peut conduire à
un retard généralisé d’autonomisation (ranger sa chambre, faire ses devoirs,
s’habiller) dans lequel le « pipi au lit » est une des composantes. Mais un
enfant peut se contenter de rester « bébé » uniquement « du côté » des
sphincters, d’autant plus que l’endormissement favorise l’état de régression.
Le pipi au lit devient alors un lien qui persiste dans sa difficulté à se
décoller de ses parents. Si les parents repèrent une crainte à grandir, ils
peuvent aussi en explorer les éventuelles racines pour les prendre en
charge : peur de la mort, peur du pouvoir que donne le fait d’être grand,
crainte de prendre la place d’un aîné ou du parent de même sexe ou encore
crainte propre à un parent de voir son enfant trop grandir et lui échapper.
Pour l’aider à grandir, il est aussi utile de favoriser sa confiance en lui.

Aidez-le à lâcher prise


J’ai constaté que beaucoup d’énurésies primaires ou secondaires
s’expliquaient par une difficulté à lâcher prise la journée chez des enfants
qui contrôlaient trop leurs émotions, qui se montraient trop rigides avec
leurs propres pensées, des enfants trop parfaits, trop sérieux, qui ne
s’autorisaient aucune incartade, ni idée non réglementaire, et qui se
lâcheraient en conséquence la nuit. À moins que leur contrôle excessif aille
jusqu’à censurer leurs rêves en les interrompant par l’énurésie. Je traite ces
enfants en les aidant à être plus tolérants et plus souples avec eux-mêmes,
leurs pensées et désirs.

Informez-le sur la sexualité


Françoise Dolto avait découvert que l’énurésie de certains petits garçons
s’expliquait par la crainte d’occuper la place du petit mari de la mère, en
particulier quand l’enfant était élevé par une femme seule ou quand il avait
le sentiment de compter davantage que le mari de celle-ci. Elle a nommé
cela l’énurésie prudentielle ; l’enfant faisant de son zizi un « fait pipi » afin
qu’il ne devienne pas un « fait bébé ».
Au-delà de ces cas, j’ai fait le constat que des questionnements sur le
mystère de la sexualité ou des idées fausses sur le sujet (à l’origine
d’angoisses de castration) expliquent beaucoup d’énurésies chez les
garçonnets, mais aussi chez les fillettes. Apprendre à son enfant le
fonctionnement de son corps et, avec l’appui ou non de livres pour enfants,
lui enseigner les règles qui régissent la sexualité humaine peuvent être très
opérants sur l’énurésie.

Éventuellement, des médicaments de façon ponctuelle


Trois types de médicaments ont une efficacité partielle sur certaines
énurésies chez l’enfant de plus de 6 ans. On peut les utiliser pour permettre
à l’enfant de séjourner en colonie de vacances ou un week-end chez des
amis. Ils peuvent aussi être utiles, s’ils sont efficaces (généralement moins
d’une fois sur deux) pour montrer à l’enfant que son énurésie n’est pas une
fatalité. Mais ils ne règlent évidemment pas les causes profondes qui restent
alors endormies. En outre, ces médicaments ont des effets secondaires.
Règle d’or : Maîtriser ses sphincters passe souvent par un lâcher-prise
avec le bébé qu’il veut rester ou au contraire avec les exigences qu’il
s’impose.
MON ENFANT REFAIT PIPI AU LIT

Il arrive que l’enfant soit devenu continent la nuit, puis qu’il fasse à
nouveau pipi au lit. On parle alors d’« énurésie nocturne secondaire ».
Généralement, il existe un facteur déclenchant.

COMMENTAIRE

Avant toute chose, éliminez une éventuelle cause médicale qui


provoquerait une fausse énurésie diurne et nocturne. Le pédiatre vérifiera
aisément s’il n’existe pas d’infection urinaire, de malformation ou de
tumeur de l’appareil vésical qui entraîneraient des anomalies de miction,
mais celles-ci ne seraient pas seulement nocturnes. Très rarement, on peut
prendre pour de l’énurésie nocturne une épilepsie nocturne (convulsions)
qui surviendrait certaines nuits de façon inapparente n’entraînant aucune
autre trace que des draps mouillés. Un électro-encéphalogramme doit
confirmer le diagnostic.

CONSEILS

Un événement inquiétant
La naissance d’un petit frère, la maladie d’un parent, l’entrée en CP, un
déménagement… les situations potentiellement stressantes ne manquent pas
au cours du développement de l’enfant. Certains enfants vont exprimer leur
inquiétude en réponse aux changements qui s’annoncent en faisant à
nouveau pipi au lit. Pourquoi de cette manière plutôt qu’une autre ? Cela
correspond à l’histoire et aux fragilités de chacun et peut-être à des facteurs
génétiques ou à du mimétisme. En effet, avoir des parents énurétiques
augmente fortement le risque de devenir énurétique soi-même. Parlez avec
votre enfant pour repérer ce qui l’inquiète et rassurez-le.
Un moment de régression
Des événements de vie peuvent provoquer chez l’enfant un état de
régression dans le cadre de laquelle il redevient incontinent. L’annonce d’un
divorce est une cause classique : il est courant que l’enfant cherche à
revenir à un stade antérieur comme pour remonter le temps et retrouver
celui où ses parents étaient réunis. Plus généralement, un état de régression
fait partie des états dépressifs et l’énurésie nocturne en est alors un des
signes.

Un problème de relation
Des problèmes relationnels avec un autre enfant de son voisinage, son
enseignant, sa baby-sitter ou encore son beaupère, peuvent déclencher une
énurésie secondaire. Ayez un rôle d’écoute afin de déterminer les tenants et
les aboutissants d’éventuels conflits et les traiter en travaillant sur la
relation et en intervenant auprès des autres personnes concernées.

Des causes communes à l’énurésie primaire


La peur de grandir, la naissance d’une anxiété de fond ou des
questionnements sur la sexualité peuvent apparaître secondairement au
cours du développement et provoquer une énurésie après une période de
continence.

Règle d’or : Si le pipi revient, cherchez le souci.


MON ENFANT TACHE SES SLIPS OU FAIT ENCORE
DANS SA CULOTTE

Quand l’enfant, en âge de le faire, ne retient pas ses selles ou les retient
trop et fait dans son slip par débordement, on parle d’« encoprésie ». C’est
un trouble qui est difficile à vivre pour l’enfant et les parents.

COMMENTAIRE

L’enfant peut n’avoir jamais contrôlé ses selles (encoprésie primaire) ou


avoir connu une période de continence (encoprésie secondaire).
Soit l’enfant se retient trop, soit il défèque de manière active à la suite
d’une émotion. Plus rarement, des enfants, qui sont très carencés sur le plan
affectif et éducatif ou qui ont un retard global de développement, peuvent
passivement faire sous eux. Il existe aussi de simples accidents de parcours.
La constipation est souvent invoquée dans les encoprésies de rétention.
Attention alors à ne pas se précipiter sur des laxatifs par la bouche ou en
suppositoires, car l’enfant risque de perdre tout contrôle sur ses émissions.
Mieux vaut modifier l’alimentation qui sera enrichie en fibres et limitée en
aliments qui constipent, après avis d’un diététicien ou du pédiatre.
Les véritables causes médicales, souvent mises en avant, sont en fait très
rares : malformations du colon (trop long notamment), de l’anus ou fissures
de celui-ci qui rendent l’émission douloureuse. Mais la rétention des selles,
quelle qu’en soit son origine psycho-affective, peut entraîner à l’extrême
une occlusion intestinale et nécessiter une évacuation. Cependant, plus
l’encoprésie est ancienne, plus le colon sera dilaté, moins l’enfant pourra
contrôler ses selles ; une rééducation devra accompagner la prise en charge
psychologique.

CONSEILS
Quelques règles éducatives
Ne vous montrez pas trop rigide lors de l’apprentissage de la propreté. Ne
cherchez pas à apprendre à votre enfant à aller sur le pot trop précocement,
et ne le laissez pas non plus dessus pendant des heures jusqu’à défécation.
En revanche, s’il souffre d’encoprésie par rétention, proposez-lui d’aller
aux toilettes à heures fixes et invitez-le à se laver et à se changer seul en cas
d’accident.

N’en faites pas une obsession


Si l’enfant perçoit que la question des selles préoccupe beaucoup un
parent, il risque de cristalliser les relations avec ce dernier sur son caca. En
conséquence, il va retenir ou exonérer en fonction de la qualité du lien et
non plus en fonction de ses besoins propres. Si c’est le cas, il importe que
ce soit l’autre parent qui gère le problème.

Ne punissez pas votre enfant


Ne considérez pas que l’enfant cherche à vous agresser. Il est la première
victime de son encoprésie. Le réprimander ne ferait que renforcer le
symptôme. En revanche, n’hésitez pas à le féliciter quand il parvient à faire
dans les toilettes.

Apaisez votre enfant


Certains jeunes enfants ont peur de faire dans les toilettes, comme s’ils
craignaient de perdre une partie d’eux-mêmes. Si votre enfant est dans ce
cas, rassurez-le en lui enseignant le fonctionnement de son corps et la
fabrication du caca. Abordez avec votre enfant son éventuelle angoisse de
séparation et rassurez-le sur la permanence du lien parent-enfant. Si
l’encoprésie fait suite à un événement difficile de la vie (maladie, deuil,
séparation), abordez bien sûr la question avec l’enfant afin de l’aider à
passer le cap sur le plan affectif.

Aidez-le à grandir
Comme pour l’énurésie, certains enfants expriment par leur encoprésie
leur désir de rester petit ou la peur de grandir. Valorisez leur acquis et leurs
réussites en tous domaines et aidez-les à percevoir les avantages à être
grand.

Limitez les bénéfices secondaires


Attention à ce que l’enfant n’ait pas le sentiment qu’il peut profiter de
son encoprésie par des mesures telles que l’éviction scolaire ou des soins
intimes portés par un parent soucieux de la plus grande propreté. Sinon,
cela risque d’entretenir le trouble.

Ne le réduisez pas à son symptôme


C’est un symptôme tellement pénible qu’il en devient obsédant pour les
parents. Attention à ne pas parler que de ça quand vous parlez de votre
enfant, surtout devant lui. Intéressez-vous à ses différents centres d’intérêts
et compétences afin qu’il ne fasse pas de son encoprésie une identité.

Consultez
Si l’encoprésie résiste ou est associée à d’autres troubles (troubles du
sommeil, tristesse, eczéma), n’hésitez pas à consulter un pédopsychiatre.
L’encoprésie peut en effet faire partie du tableau dépressif.

Règle d’or : Prendre de la distance.


RELATIONS AVEC LES AUTRES
Dois-je envoyer mon enfant en colonie de vacances ?
Mon enfant a un ami imaginaire
Mon enfant a du mal à se faire des amis
Mon enfant se dispute avec son camarade
Mon enfant est le bouc émissaire de ses camarades
DOIS-JE ENVOYER MON ENFANT EN COLONIE DE
VACANCES ?

Les parents qui sont partis en colonie de vacances et en ont gardé un bon
souvenir n’hésitent pas à y envoyer leurs enfants surtout s’ils manquent de
famille pour accueillir ceux-ci pendant les nombreuses vacances scolaires.
En revanche, ceux qui n’y sont jamais allés ou qui en ont eu un souvenir
mitigé y sont plutôt réticents. Pourtant, les colonies de vacances ont changé
et les bénéfices pour les enfants comme pour la famille sont nombreux.

COMMENTAIRE
Assurez-vous bien sûr du sérieux du centre qui organise la colonie de
vacances et demandez des précisions sur les conditions matérielles et le
recrutement des équipes ainsi que les avis de parents qui y ont déjà envoyé
leurs enfants. Il existe des colonies polyvalentes avec diverses activités et
d’autres, plus spécialisées, proposant une ou deux activités. Si votre enfant
est réticent à partir, il acceptera plus volontiers de partir dans une colonie
spécialisée dans un domaine où il est bon.

Bon pour la santé physique et l’autonomie


Les colonies de vacances présentent un intérêt sur le plan de la santé
physique. Les enfants peuvent bénéficier d’un rythme de prise alimentaire
et d’un contenu équilibré d’activités physiques de toutes sortes, mais aussi
d’un temps de sommeil qui répond à leurs besoins (l’heure du coucher
notamment est en moyenne moins tardive que lors de vacances familiales).
Le séjour en colonie favorise le développement de l’autonomie. Un
enfant ayant du mal à grandir a tendance à pousser sa mère à l’habiller, à
ranger ses affaires, à se brosser les dents, à se laver ; en colo, il apprendra à
gérer ses propres affaires et à assurer son propre entretien. Il sera soutenu
par le personnel d’encadrement et par le groupe d’enfants grâce au
processus d’imitation.
La colonie est aussi l’occasion d’écrire du courrier, ce que l’enfant fait
peu le reste de l’année et de lui en envoyer. Même si des communications
par mails sont devenues possibles dans certaines colonies, recevoir une
lettre offre un plaisir irremplaçable.

Développe l’intégration sociale


La colonie de vacances est un lieu majeur de l’apprentissage à la vie en
société. En colonie, les adultes luttent beaucoup plus contre la mise en place
du statut de bouc émissaire qu’à l’école (cf. article « Mon enfant est le bouc
émissaire de ses camarades ») et veillent à ne pas laisser un enfant seul,
victime de rejet social.
Les enfants ont la possibilité de rencontrer de jeunes adultes qui sont
autant de nouveaux modèles possibles pour la construction de leur
personnalité.
Sur le plan éducatif, les animateurs parviennent à faire passer des
messages, là où les parents semblent échouer, non pas parce qu’ils seraient
plus compétents, mais simplement parce qu’ils ont un lien affectif différent
avec les enfants.

Améliore la place de chacun dans la famille


La séparation d’avec les parents est aussi souvent bénéfique pour chacun
des parents et pour le couple.
Les enfants réalisent à distance, quand ils sont en colonie, des bienfaits
dont ils profitent le reste du temps auprès de leurs parents. Ils sont d’ailleurs
souvent plus participatifs et disciplinés à la maison après un séjour en
colonie.
Le séjour en colonie d’un enfant est aussi potentiellement bénéfique pour
la place de chaque enfant au sein de la famille : pour celui qui part comme
pour celui ou ceux qui restent. Dans l’hypothèse où deux frères partiraient
en alternance, chacun d’eux profiterait d’une relation singulière avec ses
parents et d’un regard mutuel modifié. Le départ d’un enfant permet aux
parents d’avoir plus de recul et de porter un regard différent sur leur enfant.
Par exemple, un enfant est parfois rendu responsable des problèmes
relationnels à la maison. Il est désigné comme l’« enfant symptôme ». Or, si
son absence se prolonge, la famille prend alors conscience que d’autres
types de problèmes apparaissent, qu’ils prennent simplement un autre
aspect, et que si leur enfant est agité à la maison par exemple, ce n’est pas
parce qu’il crée des difficultés familiales mais parce qu’il se contente de les
refléter.

Renforce la confiance en soi


Par ailleurs, certains enfants qui, en raison de difficultés scolaires,
manquent d’estime de soi ou se sentent « déclassés » peuvent trouver en
colonie une reconnaissance qui leur faisait défaut. Car leurs aptitudes dans
certains jeux, dans certains sports, dans certaines activités ou simplement
leurs compétences relationnelles vont les rendre populaires auprès des
enfants ou des animateurs, alors qu’ils pensaient présenter peu d’intérêt ou
avaient un vécu d’exclusion à l’école. La colonie apparaît alors pour ces
enfants comme un formidable « boosteur » d’estime et de confiance en soi.

En cas d’angoisse de séparation


Une forte angoisse de séparation peut être une contreindication à un
départ en colonie, mais celle-ci doit être relativisée. En effet, l’angoisse est
souvent présente uniquement le premier jour et se dissipe ensuite. Envoyez
l’enfant dans une famille quelques jours en préalable pour qu’il soit capable
d’assumer une séparation plus longue. Une colonie courte est aussi un
moyen de travailler cette angoisse de séparation. En revanche, évitez
d’envoyer votre enfant s’il traverse une période difficile (divorce, deuil).
L’enfant étant fragilisé, ce n’est pas le meilleur moment pour le placer dans
un univers inconnu. Cependant, en l’absence de famille pour l’accueillir et
quand les parents ne sont pas disponibles mentalement et affectivement, la
colonie peut offrir la possibilité de mettre l’enfant à l’abri des conflits ou du
chagrin des grands. En ce cas, prévenez l’équipe d’animateurs du contexte
que traverse votre enfant.

Préparez un enfant jeune à partir


Les colonies reçoivent des enfants plus jeunes, mais c’est à partir de 6
ans que les enfants sont habituellement prêts à partir en colonie de
vacances. Si votre enfant n’est jamais parti, débutez par un court séjour
(une semaine). Testez au préalable quelques jours sans les parents en
famille par exemple. S’il peut partir avec un cousin du même âge ou un
camarade, c’est plus rassurant pour lui. Invitez l’enfant à assister aux
réunions de préparation en présence de l’équipe éducative ; il verra son
futur animateur et d’autres enfants avec leurs parents.

Règle d’or : Les colonies de vacances sont généralement bonnes


pour la santé physique et mentale des enfants et des parents.
MON ENFANT A UN AMI IMAGINAIRE

Un enfant sur trois, peut-être davantage, au cours d’une période de son


existence, a un ami imaginaire qu’il garde plus ou moins secret, dont il se
fait le porte-parole et avec lequel il lui arrive de communiquer.

COMMENTAIRE

C’est habituellement entre l’âge de 3 à 5 ans que l’enfant évoque un ami


imaginaire. À cet âge, la séparation entre la perception du réel et celle du
monde imaginaire n’est pas très étanche. Cet ami imaginaire lui permet
d’oser affirmer des désirs qu’il n’assume pas et de se sentir moins seul au
moment où il commence à devenir autonome et à prendre conscience des
liens amoureux de ses parents. Son ami imaginaire l’aide à accepter le réel
et témoigne encore du sentiment de toute puissance de la pensée propre à la
petite enfance. Ce mode de pensée pourrait se traduire par : « Ce que
j’imagine a autant de poids que ce qui est réel et peut jouer sur cette
réalité. » Les amis imaginaires ont des pouvoirs que le jeune enfant aimerait
posséder, notamment celui de faire des actes qu’il sait interdits ou qu’il croit
impossibles. L’ami imaginaire peut aussi lui permettre d’exprimer des
émotions ou des sentiments qu’il croit, à tort ou à raison, prohibés :
agressivité, jalousie ou haine, par exemple. Il participe aussi à l’intégration
des règles. Ainsi, tel ami imaginaire sera grondé parce qu’il a sali son
vêtement.
Certains enfants plus âgés conservent ou retrouvent un ami imaginaire,
notamment lorsqu’ils traversent une période d’isolement relationnel ou de
manque de confiance en soi.

CONSEILS
Pas d’inquiétude !
Si l’enfant a moins de 7 ans, si cet ami imaginaire n’est pas trop
envahissant et n’est pas évoqué au quotidien, si l’enfant peut jouer avec
d’autres enfants, s’il n’a pas de troubles, si l’ami imaginaire ne le persécute
pas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. L’ami imaginaire ainsi que les autres
fabulations compensatoires disparaîtront avec la petite enfance. L’ami
imaginaire participe au développement de l’imagination, ainsi qu’à
l’acceptation de la réalité et à la construction de la personnalité de l’enfant.

Écoutez-le sans vous montrer trop complice


Inutile de dire à votre enfant que son ami n’existe pas puisque ce serait
lui dire que son imagination n’a aucune valeur. Le résultat serait qu’il garde
pour lui cet ami imaginaire. Ne lui interdisez pas non plus d’avoir un ami
imaginaire. Ne confondez pas cela avec un mensonge. En revanche, vous
pouvez marquer une nuance. N’ajoutez pas une assiette à table pour son ami
imaginaire : laissez-lui gérer son imagination par lui-même. Et si par
exemple, cet ami se prénomme Nicolas, dites : « Ton Nicolas ». Vous
pouvez également parler de « ton ami imaginaire ». Cependant, sachez
qu’avoir un ami imaginaire permet à votre enfant de dire ce qu’il a sur le
cœur. Vous pouvez ainsi lui demander ce que son ami imaginaire voudrait
ou penserait de telle situation. S’il a fait une bêtise et que sa culpabilité lui
fait dire que c’est son ami imaginaire, vous pouvez dire que la règle est la
même pour tout le monde, le principal n’étant pas de mettre le nez de
l’enfant dans sa faute, mais de lui enseigner les règles.

Prêtez-lui attention
Il est possible que votre enfant se sente en manque d’échanges : n’hésitez
pas à passer davantage de temps avec lui et à le questionner sur ses
différentes préoccupations dans le domaine familial ou scolaire. Écoutez-le
et interrogez-le sur ses petits soucis du quotidien. Tenez compte de ce qu’il
fait dire à son ami imaginaire en termes de ressenti, notamment s’il est
malheureux. À l’inverse si son ami lui fait de nombreux reproches,
considérez que votre enfant a sans doute du chagrin ou une mauvaise estime
de lui.
Soyez moins enveloppant
Certains enfants ne se sentent pas délaissés mais, au contraire, étouffés
par leur milieu familial. Ils utilisent le monde imaginaire pour se réfugier et
mettre à l’abri leur intimité de parents qui leur apparaissent trop intrusifs.
En ce cas, favorisez l’autonomie de votre enfant.

Levez son manque de confiance


Aidez votre enfant à se libérer du poids de sa timidité et accompagnez-le
dans une démarche participant à renforcer sa confiance en soi en le
rassurant, en le valorisant et en l’invitant à réaliser des actions qu’il ne
s’imaginait pas apte à accomplir. Pour cela, les deux parents doivent
s’investir.

Aidez-le à s’exprimer par d’autres biais


S’il a plus de 6 ans, invitez-le à tenir un petit journal intime où il pourra
exprimer ses ressentis à la première personne. Les activités artistiques
(dessin, musique, théâtre) sont autant de moyens pour lui de se raconter
émotionnellement sans passer par le tiers que représente l’ami imaginaire.

Favorisez son univers relationnel


L’ami imaginaire ne crée pas l’isolement de l’enfant, en revanche,
l’isolement favorise la naissance d’un ami imaginaire pour combler cette
solitude. Si votre enfant est isolé, aidez-le à créer des liens avec les enfants
de son âge, filles ou garçons, par le biais d’activités collectives
extrascolaires en petit groupe et en invitant des camarades de classe à la
maison.

En cas de décès
L’ami imaginaire est parfois un moyen pour l’enfant de gérer la perte
d’un proche. Il convient alors d’évoquer de façon plus précise et concrète
les notions de décès, par exemple en allant avec lui au cimetière. Vous serez
aidé par des livres pour enfants qui répondent aux questionnements sur la
mort.
Soulevez les non-dits
Les secrets de famille créent des trous noirs que l’enfant cherche à
combler par des amis imaginaires. Si vous avez connaissance d’un de ces
secrets, n’hésitez pas à vous confier à un spécialiste, pédopsychiatre ou
psychologue pour enfants qui vous guidera dans la meilleure façon de le
dévoiler afin de libérer votre enfant.

Règle d’or : Les amis imaginaires accompagnent l’entrée dans la


réalité.
MON ENFANT A DU MAL À SE FAIRE DES AMIS

Sans être rejetés par les autres, certains enfants, à l’occasion d’un
changement d’école par exemple, souffrent de ne pas avoir d’amis.
Comment les aider à s’en faire ?

CONSEILS

Repérez des difficultés psychologiques qui l’isolent


Plusieurs raisons expliquent qu’un enfant soit un « sans ami » : des
comportements dérangeants et impopulaires (par exemple si l’enfant est
hyperactif), des difficultés intellectuelles dans certains domaines qui
limitent l’enfant lorsqu’il doit choisir la bonne action à entreprendre dans
une situation donnée, de l’anxiété ou une humeur dépressive, un manque de
confiance en soi ou encore des attitudes de retrait et d’évitement des
situations sociales (phobie sociale). Il faut alors intervenir sur ce point de
blocage pour l’améliorer en faisant appel éventuellement à un psychologue
pour enfant ou à un pédopsychiatre.

Favorisez les rencontres avec d’autres enfants


Si votre enfant ne trouve pas son âme sœur dans sa classe, inscrivez-le
dans un centre de loisirs ou proposez-lui des activités extrascolaires à
l’occasion desquelles il pourra rencontrer d’autres enfants avec qui se lier.
Incitez-le cependant à inviter un ou quelques enfants de sa classe afin de
renforcer des liens débutants en dehors de l’ambiance scolaire qui n’est
peut-être pas la plus favorable pour lui. Encouragez votre enfant à persister
dans des initiatives d’interaction sociale et invitez-le à transformer les
essais quand un lien s’est amorcé.

Développez son empathie


Certains enfants souffrent d’un manque d’empathie, c’est-à-dire qu’ils
sont incapables de se mettre à la place d’autrui. Si c’est le cas de votre
enfant, aidez-le à exprimer davantage ses différentes émotions, notamment
en le questionnant sur ses ressentis et en exprimant les vôtres. À l’occasion
de films ou d’histoires que vous lui racontez, demandez-lui d’imaginer ce
que les personnages ressentent. Faites des jeux de rôles avec lui où vous
jouerez différents personnages éprouvant des émotions diverses. Des cours
de théâtre peuvent aussi l’aider à développer son empathie et sa
connaissance des codes de communication.

Soignez son apparence


Sans qu’il soit tiré à quatre épingles, ni qu’il ne porte que des habits de
marque, vous serez attentif à ce que votre enfant n’ait pas une allure
vestimentaire qui soit trop en décalage par rapport à celle des autres enfants
de sa classe et qu’il ait une bonne hygiène (cheveux, ongles, haleine).

Donnez-lui quelques conseils


Conseillez-lui d’aller vers les autres enfants – ceux de sa classe mais
aussi ceux d’autres classes pendant les récréations –, sans attendre qu’ils
viennent vers lui et dites-lui de se conduire avec eux comme il aimerait que
l’on se conduise avec lui. Qu’il n’hésite pas à rendre service, qu’il décode
les signaux positifs (par exemple un enfant qui lui fait un compliment sur
son sac), qu’il interprète les signaux négatifs (un garçon qui l’embête
cherche parfois maladroitement par ce biais à devenir copain avec lui), qu’il
ne se montre pas agressif et qu’il fasse appel à l’enseignant s’il se sent
menacé, qu’il ne se montre pas trop demandeur mais qu’il accueille
aimablement ceux qui viennent vers lui, et surtout qu’il évite de mentir pour
se faire mousser.

Ouvrez la porte de la maison


Certains enfants imitent leurs parents qui sont euxmêmes peu sociables.
Posez-vous la question de vos rapports aux autres et montrez à votre enfant
vos amis afin qu’il vous voie en relation avec d’autres. Ne lui dites pas qu’il
faut se méfier de tout le monde, mais apprenez-lui à repérer chez les
personnes les signes qui indiquent qu’il peut leur faire confiance ou à
l’inverse les signes indiquant qu’elles cherchent à le manipuler. Apprenez-
lui à partager. Aidez-le, s’il est encore trop collé à vous pour se faire des
amis, à devenir plus autonome.

Maintenir les liens avec sa classe


Si un séjour avec la classe est prévu, inscrivez votre enfant. Les classes
de nature ou de neige sont l’occasion de renforcer les liens au sein de la
classe et servent souvent de fil conducteur au travail scolaire tout au long de
l’année. Inscrivez-vous à l’association des parents d’élèves de l’école afin
de faire connaissance avec les parents des autres élèves car les liens entre
enfants suivent volontiers ceux qui existent entre les parents. Autorisez-le à
communiquer via l’ordinateur sur des sites de réseaux réservés avec les
enfants de sa classe.

Règle d’or : Un enfant grandit mal sans ami.


MON ENFANT SE DISPUTE AVEC SON CAMARADE

Les disputes entre enfants sont normales. C’est l’occasion, pour eux, à
condition qu’ils ne s’y enferment pas, d’apprendre à se faire respecter et à
respecter la liberté d’autrui, mais aussi à trouver des compromis.

CONSEILS

Donnez l’exemple
Il n’est pas interdit de se disputer devant les enfants si vous ne pouvez
pas faire autrement (et sans que cela soit pour autant conseillé !) et à
condition que ce ne soit pas l’unique mode de communication, que cela ne
soit pas trop fréquent, que vous ne dérapiez pas dans des insultes ou dans
des comportements violents ou des paroles extrêmes (« Je vais divorcer ! »),
que l’enfant n’ait pas le sentiment d’en être la cause et que cela aboutisse à
un compromis, éventuellement à des excuses et que la réconciliation soit
rapide et visible.

Intervenir quand cela va trop loin


Vous pouvez de même laisser votre enfant se disputer avec son camarade,
son frère ou sa sœur, si cela s’apparente à une discussion à forte tonalité.
Cependant, vous devez intervenir si de la violence apparaît ou si les propos
de l’un ou de l’autre deviennent humiliants ou menaçants.

Soyez juge ou médiateur


Ne portez pas d’emblée de jugement sur le conflit. Laissez les enfants
s’exprimer dans un premier temps, que chacun puisse émettre dans le calme
son point de vue afin de transformer la dispute en débat ou en plaidoirie.
Votre objectif ne doit pas être de chercher absolument qui a tort ou qui a
raison, mais d’apprendre aux enfants à discuter au lieu de crier sans
s’écouter. Proposez des solutions de compromis après les avoir invités à en
chercher. En revanche, rappelez les règles si elles semblent avoir été
enfreintes : ne pas taper, ne pas insulter, respecter le bien d’autrui et la
morale (valeur de partage).

Si la dispute s’est passée en votre absence (à l’école par


exemple)
Écoutez les plaintes et les doléances de votre enfant qui vous racontera
en détail les circonstances. Rassurez-le. Dédramatisez si nécessaire et
cherchez avec lui les moyens pour dépasser le conflit. Si les jours suivants,
la situation reste tendue, parlez-en avec les parents du camarade pour
organiser une rencontre en votre présence afin d’aider les deux enfants à
pacifier la relation.

En cas de relation systématiquement conflictuelle avec un


enfant
Votre enfant ne vous parle que de ce camarade qui semble être son
meilleur ami et pourtant, les deux enfants se disputent tous les jours à un
point tel que vous vous étonnez qu’ils restent amis. En fait, certaines
amitiés s’apparentent parfois à des relations d’interdépendances
pathologiques, à l’instar de certains couples d’ailleurs. Après en avoir
discuté avec l’enseignant (s’il s’agit d’un camarade de classe) afin d’avoir
son avis et ses conseils, et si vous ne parvenez pas à pacifier cette relation,
il est souvent nécessaire de l’interrompre. Cela permettra à chacun des
enfants de se faire d’autres copains afin de se libérer de cette impasse
relationnelle. Vous êtes en droit d’interdire une relation dans l’intérêt de
votre enfant. Vous pouvez aussi demander que les deux enfants soient dans
des classes différentes à la prochaine rentrée.

En cas de dispute avec plusieurs copains


Si votre enfant a tendance, depuis plusieurs semaines, à se chamailler
fréquemment avec tout son entourage au risque parfois de perdre peu à peu
tous ses copains, vous devez chercher les causes sous-jacentes afin d’en
atténuer si possible la portée. Des événements porteurs de stress peuvent le
placer dans une insécurité affective, qu’il s’agisse de difficultés familiales
(menace de chômage, de divorce, maladie, deuil) ou bien de problématiques
plus personnelles : difficultés scolaires, fatigue.

Règle d’or : L’intérêt des disputes est d’apprendre à les dépasser.


MON ENFANT EST LE BOUC ÉMISSAIRE DE SES
CAMARADES

Le bouc émissaire existe au sein de toutes les communautés et notamment


au sein des communautés d’enfants.

COMMENTAIRE
Un enfant bouc émissaire n’est pas toujours un enfant mal dans sa peau,
ni porteur d’une différence (culturelle, physique, sociale), ni nouveau dans
une école ; même si tous ces facteurs peuvent favoriser son isolement au
sein d’un groupe d’enfants.
Les parents découvrent généralement tardivement que leur enfant est
bouc émissaire car l’enfant victime se sent trop honteux pour se plaindre et
que le système même du bouc émissaire fait qu’il se sent en partie coupable
de son rejet.
S’il est courant qu’il y ait un bouc émissaire par classe, c’est parce que ce
principe du « tous contre un » fédère aisément les groupes en projetant sur
un individu toute la violence intérieure du groupe pacifiant ainsi ses liens
internes. Généralement, cela se met en place à l’initiative d’un ou deux
enfants qui ont une satisfaction personnelle perverse à persécuter un de
leurs camarades. Les autres individus finissent rapidement par être
persuadés de la culpabilité du bouc émissaire qui « cherche bien » ce qui lui
arrive, d’autant plus quand il essaie de se défendre. La mise en place d’un
bouc émissaire est insidieuse et cachée. Habituellement, les enseignants ne
s’en rendent pas compte ou parfois, pire, sont pris dans ce système et en
viennent à rejeter l’enfant victime car il dénote piteusement dans le groupe.
Et quand il est démontré que l’enfant est bouc émissaire, la tentation est
grande de le considérer comme en partie responsable de ce qui lui arrive.
CONSEILS

Soyez vigilant
Si votre enfant ne veut plus aller à l’école, est souvent malade le
dimanche soir, si ses notes baissent, s’il n’amène jamais d’amis à la maison
et n’est jamais invité, ayez en tête qu’il est peut-être le bouc émissaire de la
classe. Questionnezle, mais s’il reste vague, interrogez l’équipe éducative,
le personnel technique (cantinières) ou des petits voisins qui sont dans son
école.

Aidez-le à se défendre
Apprenez à votre enfant à se défendre, à répondre aux attaques ou à
rester indifférent si besoin, à solliciter l’aide des adultes présents, mais aussi
à créer des liens avec des enfants qui ne sont pas dans sa classe, si ce sont
les enfants de sa classe qui le persécute. Aidez-le aussi à se faire des amis
en dehors de l’école en l’inscrivant dans des activités diverses afin qu’il
reprenne confiance en lui. Développez son affirmation de soi.

Exigez la protection de votre enfant


Habituellement, la seule façon de casser le système de bouc émissaire au
sein d’une classe est l’intervention affirmée et solennelle des adultes de
l’école, idéalement en présence du directeur de l’établissement. Ces
derniers devront faire la leçon à toute la classe tout en responsabilisant
chacun des enfants de la classe, qu’il soit harceleur ou complice. C’est de
l’éducation civique. Si l’équipe scolaire n’entend pas vos doléances,
adressez-vous à l’inspection académique, si votre école est sous contrat
avec l’État. Sinon, changez votre enfant d’école, en cours d’année si besoin.
En cas de maltraitance avérée, n’hésitez pas à demander conseil auprès de
la brigade des mineurs.

Règle d’or : L’enfer, pour un enfant, ce sont parfois les autres.


SCOLARITÉ
Mon enfant pleure à chaque fois que je le conduis à l’école
Ça ne passe pas bien avec le professeur des écoles.
Mon enfant a du mal à s’adapter au cours préparatoire
Mon enfant est dyslexique
Mon enfant sait lire mais n’aime pas lire
Mon enfant est démotivé à l’école
Mon enfant est intelligent mais peut mieux faire
Mon enfant a du mal à faire ses devoirs
Devoirs de vacances pour qui, pour quoi ?
MON ENFANT PLEURE À CHAQUE FOIS QUE JE LE
CONDUIS À L’ÉCOLE

Les premiers jours d’école en première année de maternelle, il est courant


que l’enfant ait du mal à se séparer du parent – le plus souvent sa mère –
qui l’accompagne.

COMMENTAIRE

L’école est pour votre enfant un lieu inconnu, avec des personnes
nouvelles, et il passe souvent d’une relation duelle avec sa mère ou sa
nourrice à un environnement pluriel au sein d’un groupe d’enfants. À
savoir : les enfants qui redoutent le plus l’école au début ne sont pas ceux
qui investissent le moins la scolarité par la suite. Mais parfois, les larmes
perdurent…

CONSEILS

Préparez la rentrée
Une première rentrée se prépare. Parlez à votre enfant de manière
positive et rassurante de sa future rentrée scolaire et faites-lui visiter, si c’est
possible, l’établissement les jours qui précèdent. Vous pouvez également lui
expliquer ce que vous faites pendant la journée. Si vous travaillez, amenez-
le sur votre lieu de travail afin qu’il puisse se faire une représentation de
vous en votre absence.

Créez un lien avec l’enseignant


Si votre enfant pleure uniquement au moment où vous partez mais
s’intègre ensuite bien en classe, il n’y a pas lieu de vous alarmer. Inutile de
rester trop longtemps sur le pas de la porte, cela ne fera qu’accentuer la
difficulté de la séparation. Parlez avec l’enseignant : il a l’habitude de ces
situations. Il vous dira comment votre enfant s’intègre en classe et vous
rassurera. Si l’enfant « chouine » en classe, l’enseignant vous le signalera
aussi. Favoriser le lien affectif entre l’enfant et l’enseignant est souvent
efficace, encore faut-il que cela soit possible. Pourquoi ne pas inviter le
professeur des écoles à dîner ? Cela se faisait autrefois. Si les pleurs
persistent plus d’un mois, envisagez d’aménager éventuellement le temps
de classe : permettez à votre enfant de revenir chez vous ou chez sa nounou
pour le déjeuner ou pour l’aprèsmidi. Pensez cependant à prendre l’avis
d’un spécialiste, votre enfant présente peut-être une angoisse de séparation
ou une phobie scolaire.

Cherchez une origine à la difficulté de séparation


Il n’est pas rare que la difficulté de se séparer de l’enfant fasse écho à
celle de sa mère. C’est notamment le cas si celleci a de mauvais souvenirs
de sa propre scolarité, si elle ne se sent pas en confiance avec l’enseignant
ou simplement, ou si, étant mère au foyer, elle a du mal à se séparer de son
enfant, comme, petite fille, elle avait peut-être eu du mal à se séparer d’un
de ses parents.
Un enfant qui se met à pleurer à l’occasion d’une nouvelle rentrée
scolaire, alors que les précédentes se passaient bien, pose la question du
groupe dans lequel il se trouve. Le nouvel enseignant est-il trop
impressionnant ? Un enfant de la classe est-il perturbateur ? Il s’agit de
chercher en interne des facteurs de rejet. Mais il arrive aussi que les pleurs
de l’enfant expriment une inquiétude relative à une situation intrafamiliale
délétère (conflits de couple, maladie d’un parent) ou à un changement dans
la famille comme l’arrivée d’un petit frère. Si le nouveau-né reste auprès de
maman, il voudra peut-être inconsciemment rester à la maison.

Règle d’or : Si tout va bien en classe, les larmes veulent simplement


dire au revoir.
ÇA NE PASSE PAS BIEN AVEC LE PROFESSEUR DES
ÉCOLES

L’enseignement est aussi une affaire de relations humaines. Et


l’apprentissage chez l’enfant passe pour une part essentielle par la sphère
affective. Un enfant peut se sentir mal à l’aise avec tel enseignant ou plus
rarement, l’enseignant peut se sentir rejeté par un enfant. Le problème
relationnel peut aussi exister entre parents et professeur.

COMMENTAIRE

Quand l’enfant est mal à l’aise avec un professeur, il ne sera pas toujours
capable de nommer clairement le problème, surtout lorsqu’il est dans les
petites classes. Cette mésentente se traduira par une réticence, voire un
refus de se rendre à l’école ou un oubli des affaires de cours.
Paradoxalement, un enfant peut ne pas aimer son enseignant, mais avoir des
résultats scolaires corrects.

CONSEILS

Relativisez
Si votre enfant est mal à l’aise avec son professeur, cela ne signifie pas
que ce dernier est incompétent, rejetant, voire maltraitant. L’appréciation de
l’enfant est parfois subjective. L’enseignant peut lui faire penser à un oncle
ou à une nourrice dont il a un mauvais souvenir. Il est ainsi classique qu’un
enfant soit effrayé par la sévérité apparente d’un enseignant qui parle à la
cantonade ou qu’un enfant prenne pour lui les reproches adressés à
l’ensemble de la classe, voire à certains de ses camarades. Les enfants qui
grandissent sans homme à la maison ou avec un homme peu présent
peuvent se sentir mal à l’aise avec un professeur masculin. Des entretiens
rassurants avec l’enfant et des échanges sereins avec le professeur suffisent
en général pour apaiser l’enfant.

Prenez contact avec l’enseignant


Il arrive que l’enseignant, aux prises avec des difficultés personnelles, ne
soit pas à la hauteur de sa tâche. Là encore, des entretiens réguliers avec lui
sont indispensables pour lui montrer que vous suivez votre enfant. Si
besoin, parlez-en avec les autres parents d’élèves. Envisagez aussi
rapidement de prendre rendez-vous avec le directeur de l’établissement
pour trouver des solutions. En dernier recours, vous pouvez écrire à
l’inspection académique de votre département. Expliquez à l’enfant que le
professeur est là pour lui apprendre des choses, mais qu’il n’a pas le droit
de faire n’importe quoi. Dites-lui également qu’il n’est pas tenu d’aimer son
professeur mais qu’il doit en revanche faire le travail demandé et ne pas
faire de bêtises.

Un désaccord sur le programme


Il n’est pas rare que les méthodes d’enseignement ne conviennent pas aux
parents, sans que le professeur soit à blâmer. En ce cas, il importe que les
parents apprennent à mettre de l’eau dans leur vin, car ils risquent de placer
leur enfant devant un conflit de loyauté, préjudiciable à son apprentissage.
Il existe un programme national et l’intégration sociale de votre enfant
implique aussi que vous renonciez à gérer l’intégralité de ce qui lui est
transmis. Considérez que l’enfant, s’il progresse, bénéficie de
l’enseignement reçu. Au pire, si vous ne craignez pas de surcharger votre
enfant, complétez cet enseignement par le vôtre. Sachez enfin qu’il existe
des écoles privées, hors contrat, qui appliquent des pédagogies différentes.
Informez-vous soigneusement avant d’y inscrire votre enfant, car le retour
dans une classe de même niveau au sein d’une école publique ou privée
sous contrat n’est pas assuré.

Une affaire personnelle


Les conflits entre parents et enseignants renvoient parfois aux mauvais
souvenirs de l’école des premiers. Les parents revivent alors, par
l’intermédiaire de leur enfant, les souffrances qui n’avaient pas été
reconnues à l’époque. L’enfant a rarement intérêt à être tiraillé entre ses
référents – ses parents et sa maîtresse ou son maître. En outre, il n’est pas
indispensable que le parent apprécie l’enseignant pour que l’enfant profite
de son enseignement. Si les tensions ne s’apaisent pas, il est parfois plus
sage de demander un changement de classe voire un changement
d’établissement.

Règle d’or : Mettez moins d’affect dans votre rapport à l’école.


MON ENFANT A DU MAL À S’ADAPTER AU COURS
PRÉPARATOIRE

L e passage en cours préparatoire est parfois compliqué pour certains


enfants. Il importe de repérer au plus tôt ce qui les perturbe pour y remédier
afin qu’ils abordent positivement l’école primaire.

CONSEILS

Ne mettez pas trop de pression


Afin que l’enfant soit prêt pour le cours préparatoire et dans le but de le
valoriser, son entourage a tendance à lui mettre trop de pression en parlant
sans cesse de la rentrée à la « grande » école. On lui dit qu’il va entrer dans
le monde des « grands » où ce sera « difficile », qu’il aura des « devoirs » à
faire. Les aînés ne se privent pas parfois de faire peur à leur cadet en leur
présentant les choses de façon angoissante. Ce discours peut être
démotivant pour certains enfants. Ils s’inquiètent à l’idée de ne pas être à la
hauteur et adoptent, en conséquence, des conduites d’échec. Évitez de
dramatiser ce passage et assurez votre enfant que ce ne sera pas plus
difficile que lorsqu’il est passé de la moyenne à la grande section. Si c’est
possible, faites visiter les locaux de sa nouvelle école à votre enfant avant
les grandes vacances.

Place aux jeux


L’une des différences entre le cours préparatoire et la « petite école » est
l’absence de tolérance aux petits déficits d’autonomie, qui étaient
compensés par l’assistante de maternelle, et la disparition des temps de jeux
dans certaines écoles à l’esprit pédagogique rigide. Ces différences sont
d’autant plus difficiles si votre enfant est plus jeune (s’il est né en fin
d’année) ou s’il a encore besoin de beaucoup de temps pour rêver. Dans ce
cas, compensez ce manque en veillant à ce qu’il dispose d’assez de temps
pour jouer le mercredi et le week-end, seul ou avec des camarades. Évitez
de charger son emploi du temps en l’inscrivant à des activités sportives ou
culturelles qui le contraindraient encore au collectif et à l’apprentissage.

Veillez à ce qu’il dorme suffisamment


Le cours préparatoire demande à l’enfant plus d’efforts que l’école
maternelle. Et la grande école, qu’il s’agisse du temps de la classe ou des
récréations, est moins protectrice que la maternelle. Or, les efforts
intellectuels comme émotionnels réclament davantage d’heures de sommeil
que les simples efforts physiques. N’oubliez pas en outre que les temps de
sieste n’existent plus à l’école depuis la grande section. Aussi, devez-vous
vous assurer que votre enfant dispose de son quota de sommeil. Un enfant
de 6 ans doit dormir 10 heures par nuit. Soyez ferme sur l’heure du coucher.
Et il n’est pas interdit de lui proposer, si besoin, une sieste le week-end.

Les autres enfants sont importants


Si votre enfant se sent mal à l’école, ce peut être en raison de problèmes
relationnels avec les autres enfants. Surtout s’il a perdu ses camarades de
maternelle, en cas de déménagement par exemple. Questionnez-le sur la
façon dont les récréations se passent. Demandez-lui si les grands dans la
cour ne sont pas agressifs et s’il n’est pas le bouc émissaire d’un camarade.
Il peut être utile d’inviter certains enfants de sa classe à la maison pour
renforcer des prémices de liens.

Câlin thérapie
Certains enfants sensibles ou qui misent beaucoup sur l’affectif
s’adaptent mal à la relation plus froide et plus distante que les enseignants
de cours préparatoire imposent parfois. Si possible, accompagnez ou venez
chercher vousmême votre enfant à l’école pour rencontrer l’enseignant en
présence de l’enfant et établir un lien avec lui. À la maison, valorisez
l’autonomie (habillage, lavage), mais ne négligez pas les indispensables
temps de câlins. À 6 ans, on est encore un enfant…
Il a du mal à suivre intellectuellement
Chaque enfant évolue à son propre rythme d’apprentissage. C’est
pourquoi des cycles ont été mis en place. Le programme se fait sur
plusieurs années : ainsi la grande section et les deux premières années de
primaire forment-elles un cycle à part entière. Donc pas de panique si votre
enfant peine en cours préparatoire ! Cela ne vous empêche pas de chercher
les causes de ses difficultés, mais soyez conscient que ce n’est pas en
stressant votre enfant ou en laissant l’enseignant le stresser qu’il deviendra
plus performant. Il s’agit avant tout de lui donner le plaisir d’apprendre et
l’essentiel est qu’il progresse. Dites à votre enfant que vous avez confiance
en lui, invitez-le à suivre consciencieusement les instructions du professeur,
valorisez ses réussites et ne le punissez jamais pour de mauvais résultats.

Limitez les repas à la cantine


Si votre enfant a du mal à s’adapter au cours préparatoire et qu’il vous est
possible de rentrer déjeuner chez vous, ne lui imposez pas de déjeuner à la
cantine tous les jours. Déjeuner à la maison lui permettra de faire une
coupure et d’éviter la longue récréation du milieu de journée où il s’ennuie
peut-être.

Règle d’or : Rien ne sert de courir, il faut partir à point.


MON ENFANT EST DYSLEXIQUE

La dyslexie est une difficulté marquée dans l’apprentissage de la lecture


liée à une difficulté pour identifier les mots écrits chez des enfants
normalement intelligents et n’ayant pas de déficit sensoriel. Il s’agit d’un
dysfonctionnement dans les processus de décodage qui s’accompagne par
ailleurs souvent de dysorthographie.

COMMENTAIRE

Les hypothèses relatives aux causes de la dyslexie ne manquent pas. On


retiendra qu’il existe sans doute plusieurs origines possibles et que plusieurs
facteurs causaux peuvent coexister. La nécessité d’un dépistage précoce et
d’une prise en charge tout aussi précoce et intensive est aujourd’hui admise.

CONSEILS

Pensez à une éventuelle dyslexie


Il faut dépister une dyslexie le plus tôt possible car la prise en charge
précoce est le meilleur garant d’une amélioration possible. Pensez-y dès
l’enseignement de la lecture, notamment s’il existe des antécédents
familiaux.

Développez sa motricité
Il arrive que l’enfant n’ait pas une préférence manuelle bien déterminée
et des difficultés pour se repérer dans l’espace. Il est utile de favoriser la
connaissance de son fonctionnement physique par diverses activités
motrices. Un bilan par un psychomoteur suivi d’une éventuelle rééducation
peut s’avérer bénéfique.
Rééducation visuelle
Avant de parler de dyslexie, assurez-vous, en faisant réaliser un bilan
visuel, que votre enfant n’a pas de troubles de la vue. Par ailleurs, il faut
savoir que certaines dyslexies sont dues à des dysfonctionnements dans les
mouvements des yeux qui affectent la coordination des deux yeux, le
parcours de l’œil et le balayage directionnel. Une rééducation par un
orthoptiste est alors utile.

Un bilan auditif
Un enfant qui entend mal écrira mal sous la dictée. Un bilan auditif est
indispensable. On observe parfois des problèmes de connexion entre les
stimuli auditifs et visuels.

Soutenez le langage
Certaines dyslexies sont nourries par un déficit du langage parlé. Il faut
alors avoir des échanges verbaux plus soutenus avec votre enfant. N’hésitez
pas à consulter un phoniatre pour faire un bilan verbal avant de consulter
éventuellement un orthophoniste.

Favorisez son attention


Un déficit de l’attention, qui affecte notamment les enfants hyperactifs,
est aussi un facteur causal ou favorisant de certaines dyslexies. Limitez les
usages des écrans et proposez à votre enfant de faire des exercices pour
favoriser l’attention avec des supports divers. Un avis pédopsychiatrique
ouvrira éventuellement sur une prise en charge du déficit.

Prise en charge orthophonique


L’orthophoniste est au cœur du dispositif de soins. Sur prescription
médicale, il fera un bilan à la suite duquel il orientera sa prise en charge et
prescrira un nombre de séances par semaine (deux ou plus) pour
accompagner chez le plus jeune l’apprentissage de la lecture et rééduquer
les plus grands.
Soutien affectif
L’enfant dyslexique souffre souvent d’une mauvaise estime de lui-même
en raison de ses difficultés scolaires – la plupart des enseignements passant
par l’écrit. Veillez à soutenir son estime en lui : expliquez-lui que vous ne
mettez pas en doute son intelligence ni sa bonne volonté, dites-lui en quoi
son handicap consiste et valorisez ses réussites dans les autres domaines.
Les troubles anxieux ou dépressifs éventuellement associés à la dyslexie
seront pris en charge par un psychologue pour enfants ou par le
pédopsychiatre qui coordonne les soins.

Des causes psychologiques


Dans certains cas, des facteurs psychologiques peuvent expliquer la
difficulté d’entrer dans l’apprentissage de la lecture. La lecture est alors un
moyen pour l’enfant d’exprimer ses conflits intérieurs. Ainsi, un enfant,
victime de rupture de liens au sein de sa famille (placement, divorce, parent
inconnu) aura du mal à associer les lettres, vécues symboliquement comme
des individus. Des difficultés à grandir, quelles qu’en soient les origines,
peuvent aussi se traduire par un blocage dans ce qui représente une entrée
dans le monde des grands et de ses mystères, que la lecture se propose de
rendre accessibles.

Alléger le poids de la dyslexie


La reconnaissance du handicap par la Maison du handicap permet la mise
en place d’un projet personnalisé de scolarisation et l’acceptation par
l’école de la mise en place d’un enseignement adapté. Celui-ci comprend
une méthode d’enseignement de la lecture à la carte (la méthode globale est
contre-indiquée), l’utilisation de moyens audiovisuels pour l’enseignement,
l’enregistrement des textes longs à apprendre, le fait de donner les
consignes des exercices oralement quelle que soit la matière, l’absence de
notation de la lecture et de l’orthographe, la possibilité d’octroyer à l’enfant
un temps supplémentaire en cas de difficulté à écrire et enfin celle de
favoriser l’usage du traitement de texte par l’ordinateur.
Règle d’or : La dyslexie nécessite une prise en charge intensive et
précoce.
MON ENFANT SAIT LIRE MAIS N’AIME PAS LIRE

Votre enfant sait plus ou moins lire, mais, pour lui, cette activité ne
s’apparente jamais à du plaisir et c’est la croix ou la bannière pour lui
« faire » lire un livre.

CONSEILS

L’initier tout petit


Pour lui donner le goût de la lecture, pensez à lui offrir alors qu’il est tout
petit des « objets » livres et racontez-lui des histoires en les lisant. Ainsi,
devenu assez grand pour lire, il aura envie de se les raconter en les lisant
lui-même. Mais, même à ce moment-là, il est bon que vous continuiez à lui
lire des histoires jusqu’à l’entrée en sixième, afin que le livre continue
d’être associé à du bien-être, tant qu’il ne lit pas avec une aisance et un
plaisir complets. S’il le souhaite, il pourra à son tour vous lire une histoire.
Il est important que l’enfant voit ses deux parents (et notamment celui de
même sexe que le sien) s’intéresser à la lecture.

Les images aident à lire


Même si votre enfant sait lire, continuez jusqu’en CM2 à lui acheter ou à
emprunter des livres avec des illustrations qui vont l’aider à intégrer avec
plus d’aisance ce qu’il décode et qui vont lui donner envie de lire ce qui
correspond aux images qu’il voit. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à lui
proposer des bandes dessinées, voire des mangas s’il les apprécie. La
lecture « plaisir » est différente de la lecture scolaire, aussi ne portez pas de
jugements négatifs si votre enfant préfère les romans à l’eau de rose ou les
histoires de fantômes aux livres plus « sérieux ». La lecture de magazines
apparaît aussi volontiers plus accessible à l’enfant que celle de livres.
Ne sacralisez pas les livres
À trop sacraliser le livre, vous risquez de le rendre inaccessible à
l’enfant. Ne vous alarmez pas s’il corne ou abîme un peu le livre en le
dépliant pour le lire, ou s’il y met du sable en l’emportant sur la plage, à
moins évidemment qu’il s’agisse d’un ouvrage emprunté. C’est sa façon de
se l’approprier véritablement et de faire corps avec. Les plus jeunes seront
aussi tentés de colorier un peu dessus comme pour y laisser leur propre
trace. L’important est que l’enfant entre en contact avec son contenu. Il peut
prendre un livre par le bout qu’il veut (mais prévenez-le que la
compréhension risque d’en être altérée) et sauter des passages si certains le
lassent. N’imposez pas la lecture à la place jeux vidéo. En revanche, limitez
son temps de jeux vidéo, par exemple, à une heure par jour et s’il se plaint
de s’ennuyer, proposez-lui comme une solution et non comme une punition
d’aller voir dans sa bibliothèque.

Les livres que vous avez aimés ne lui plairont pas forcément
Les livres de votre enfance qui vous ont laissé de bons souvenirs ne
plairont pas toujours à votre enfant car le style ou les descriptions ne
correspondront pas à son univers. Ne vous formalisez pas : lisez-lui vos
livres préférés le soir mais proposez-lui de lire lui-même des ouvrages plus
contemporains et qui abordent des thèmes qui l’intéressent (voitures,
princesses, dinosaures). Il découvrira les classiques plus tard. Tenez compte
de ses centres d’intérêt. Achetez un livre en lien avec une région ou il est
allé en vacances ou avec un dessin animé qu’il a aimé. Et pour l’initier en
douceur, offrez-lui le livre à la mode qui vient d’être adapté au cinéma,
même si vous n’aimez guère céder aux sirènes du marketing. Avant
d’acheter un livre, n’hésitez pas à demander conseil au libraire ou à faire
confiance à la bibliothécaire qui pourra, en questionnant directement
l’enfant, trouver l’ouvrage susceptible de lui plaire.

Proposez-lui de fabriquer un livre


Proposez à votre enfant de créer son propre livre qui racontera une
histoire inventée, une aventure qui lui est arrivée ou un rêve qu’il a fait. À
défaut d’une fiction, vous pouvez lui proposer d’écrire un essai comme des
illustrations de voiture commentées par lui ou un abécédaire d’animaux.

Règle d’or : C’est en vous voyant prendre du bon temps en lisant


qu’il sera tenté d’en faire autant.
MON ENFANT EST DÉMOTIVÉ À L’ÉCOLE

Jusqu’à présent votre enfant était un élève correct mais, depuis peu, ses
notes baissent en même temps que son implication. Il traîne pour faire ses
devoirs (quand il n’omet pas de les écrire sur son cahier de textes), il oublie
ses affaires de classe et se demande à quoi sert l’école.

COMMENTAIRE
En cas de baisse de motivation pour la scolarité, il importe d’agir
promptement avant que les mauvais résultats ne portent atteinte à sa
confiance en lui et que le retard accumulé impose un redoublement.
Assurez-vous en premier lieu qu’il n’existe pas de facteurs dans
l’environnement scolaire qui lui porteraient préjudice (il est le bouc
émissaire de ses camarades, il est victime de racket) et expliqueraient ce
désinvestissement apparent. Si c’est le cas, agissez en conséquence.
Chez le grand enfant, la démotivation qui peut survenir à l’entrée en
sixième notamment, indique une perte des repères en lien avec le mode
d’enseignement pluridisciplinaire et l’augmentation des exigences en
matière d’autonomie. Prenez contact avec l’équipe pédagogique du collège
pour que votre enfant puisse être mieux accompagné. Chez le grand enfant
toujours, une baisse de la motivation peut aussi annoncer les remaniements
de la préadolescence avec une nouvelle vision de tout ce qui le concerne et
une remise en question de ses différentes contraintes. En ce cas, il importe
de reconnaître les changements qui s’opèrent en lui et de définir de
nouvelles règles, de nouveaux droits et de nouveaux devoirs. Il faut aussi
impliquer davantage le parent qui était moins présent au quotidien auprès de
lui jusqu’alors (habituellement le père). Toujours dans cette dynamique,
signifiez-lui que vous le considérez désormais comme un grand, par
exemple en changeant le décor de sa chambre à coucher.
Si ce désintérêt est associé à un désintérêt plus général qui s’étend aux
activités extrascolaires et aux copains, mais aussi à un caractère devenu
irritable ou à une tristesse permanente, à des troubles du sommeil, cela peut
être un symptôme d’un état dépressif. Il faudra alors chercher d’éventuels
facteurs « déclenchants » – déménagements, divorce, rupture en amitié ou
en amour – et prendre l’avis d’un pédopsychiatre.

CONSEILS

Changez votre regard sur lui


Certains enfants sont victimes des projections parentales. Ils peuvent être
vus comme n’étant pas capables de bien faire à l’école, car ils leur font
penser à tel ou tel de leurs ascendants qui n’ont jamais été bons
scolairement par exemple. C’est d’autant plus vrai s’ils sont compétents
dans d’autres domaines. Ainsi, untel sera le sportif brillant de la famille et,
en conséquence, on attendra moins qu’il ait de bonnes performances
scolaires. Son manque de motivation est en fait le résultat d’un manque
d’attente plus ou moins conscient de la part d’un parent. Enfin, au sein
d’une fratrie, il n’est pas rare que les enfants se partagent les tâches. Un
enfant dont les frères ou sœurs sont excellents à l’école, se sentira moins
« obligé » de réussir scolairement, car la relève est assurée. Parfois, un
élève moyen se croira nul si son frère ou sa sœur est particulièrement
brillant et se démotivera en s’imaginant par comparaison complètement nul.
Il importe alors de changer de regard sur son enfant et de se garder de toute
comparaison, que cela soit avec les ascendants ou la fratrie. Valorisez-le
toujours par rapport à ses progrès plutôt qu’au regard de ses notes stricto
sensu.

Ne supprimez pas les loisirs utiles


Maintenez les activités extrascolaires bénéfiques à son développement
(sports, activités artistiques). Elles lui permettent de garder le moral et vous
n’obtiendrez pas en les supprimant davantage de motivation ni de meilleurs
résultats. En revanche, n’hésitez pas à limiter les temps consacrés aux
écrans (télévision, jeux vidéo) qui se font aux dépens du travail scolaire à la
maison.

Impliquez les proches


Si la mère accompagnait jusqu’alors les devoirs, il est temps d’associer
l’autre parent. En effet, il n’est pas rare que l’enfant cherche à s’éloigner de
sa mère en cherchant à s’émanciper de l’école, comme si les deux instances
étaient intimement liées dans son esprit. On pourra également, si les
moyens de la famille le permettent, faire appel à un étudiant (qui a
l’avantage d’avoir un âge intermédiaire entre ses parents, ses professeurs et
l’enfant et, à ce titre, peut servir plus facilement de modèle motivant à
suivre pour l’enfant).

Limitez vos exigences


Ne soyez pas trop exigeant, surtout si ce que vous attendez de votre
enfant lui paraît inatteignable. Fixez-lui des objectifs limités et progressifs
pour chaque épreuve, pour le mois ou pour le trimestre (par exemple :
passer de 5 à 7 en mathématiques pour le prochain contrôle).

Donnez du sens à l’enseignement scolaire


Attention à ne pas tenir un discours négatif sur l’école, même si vous en
avez vous-même un mauvais souvenir. Veillez surtout à ne pas discréditer
son enseignant, car votre enfant n’investira pas le savoir qu’il pourrait lui
transmettre. Il s’agit de donner un nouveau sens à l’apprentissage. La
motivation, c’est de l’énergie orientée vers un but. Un enfant démotivé ne
voit plus le but à atteindre. Jusqu’alors, il apprenait pour plaire à ses
parents ; aujourd’hui, il doit commencer à apprendre pour luimême et
découvrir ses objectifs propres. Mais en attendant qu’il trouve sa propre
motivation à réussir scolairement, on peut utiliser des « carottes » afin de
stimuler son envie d’avoir de bons résultats (heures de jeux vidéo en bonus
par exemple). Un enfant trouve souvent sa motivation s’il a l’objectif de ne
pas redoubler afin de pouvoir rester avec ses copains l’année suivante.
Enfin, faites découvrir à votre enfant le monde du travail en lui faisant
visiter votre lieu d’exercice professionnel ainsi que celui d’autres membres
de la famille. Il prendra ainsi conscience que la scolarité est le moyen
d’occuper des responsabilités professionnelles à l’âge adulte.

Règle d’or : La motivation a besoin de la reconnaissance d’un but.


MON ENFANT EST INTELLIGENT MAIS PEUT MIEUX
FAIRE

Votre enfant a des notes moyennes en classe, mais vous savez qu’il
pourrait en avoir de bien meilleures, compte tenu de son niveau de
compréhension et de son travail. L’aider à améliorer ses résultats est
souvent une question de méthode.

CONSEILS

Moins d’écrans et davantage d’activités sportives


Ne limitez pas ses activités extrascolaires si elles participent à son
épanouissement ; les activités sportives améliorent la qualité du sommeil et
favorisent l’attention en classe. Conservez des temps d’échanges informels
avec l’enfant qui ne soient pas uniquement focalisés sur le domaine
scolaire. En revanche, assurez-vous que votre enfant ne passe pas trop de
temps devant la télévision ou les jeux vidéo (une heure par jour maximum).
Bien sûr, veillez à ce qu’il apprenne ses leçons et fasse ses devoirs. Un
temps de sommeil suffisant est essentiel pour que son cerveau apprenne et
retienne correctement.

Planifiez
Établissez un programme hebdomadaire reprenant avec précision les
temps d’école, de devoirs, de loisirs, de sommeil afin de favoriser
l’organisation du travail scolaire, mais gardez-vous de lui imposer des
devoirs supplémentaires. L’emploi du temps fait avec lui sera affiché dans
sa chambre et une couleur différente illustrera les différentes plages.
Redéfinissez les temps de devoirs en fonction des moments où il est le plus
apte à se concentrer. Chaque soir, demandez à votre enfant de préparer son
cartable pour le lendemain en n’y mettant que ce qui est nécessaire, ce qui
l’aidera à visualiser sa journée du lendemain. Puis, prenez deux minutes
pour vérifier le contenu.

Définissez des objectifs


Laissez votre enfant travailler seul les matières qu’il aime. Pour les
autres, soyez plus présent et fixez des objectifs réalisables en termes de
notes avec, pourquoi pas, une récompense pour le féliciter de l’effort
accompli. Ne mettez pas trop de pression sur les notes en évitant de le punir
en cas de mauvais résultats car les notes sont déjà, en tant que telles, vécues
comme une punition. Bannissez les phrases qui démotivent comme : « Tu es
bon à rien » ou les remontrances en série. En revanche, valorisez les bonnes
notes et les efforts accomplis. Invitez votre enfant à visualiser mentalement
sa réussite (par exemple : il imagine qu’il réussit un devoir sur table de
mathématiques) et à décrire ce qu’il voit et ressent.

Faites un bilan de ses forces et faiblesses


À l’occasion d’un ou de deux week-ends, faites le point avec votre
enfant, discipline par discipline, sur les chapitres qui lui posent le plus de
difficultés, ainsi que sur ceux qui sont acquis. Pour faire ce bilan, vous
pourrez vous faire aider par un enseignant délivrant des cours particuliers,
après avoir parlé avec son instituteur des différentes compétences et lacunes
de l’enfant. Quand ce bilan sera établi, reprenez progressivement les bases
ou les chapitres de l’an passé et du début de l’année en cours qui n’ont pas
été assimilés.

Apprendre à apprendre
L’amélioration des notes chez un enfant intelligent qui fait ses devoirs est
parfois une question de méthode. Il existe différents procédés utiles tels
que :
• Consacrer à chaque tâche le temps qu’il mérite : 15 minutes pour les
leçons les plus compliquées, 10 pour celles qui le sont moins et 5 pour
les plus simples. Chaque temps sera divisé en trois : 1/3 pour lire, 1/3
pour mémoriser et 1/3 pour réciter.
• Si les devoirs durent plus d’une demi-heure, faire une pause de 5
minutes (pas plus) entre chaque demi-heure pour raconter une blague
ou se dégourdir les jambes.
• Commencer les devoirs à la maison par ce qui semble le plus
compliqué, mais commencer à l’école lors des devoirs sur table par ce
qui semble le plus simple.
• Avant qu’il commence ses devoirs, demandez à l’enfant de classer
l’ordre des matières qu’il va travailler. Des personnages différents
correspondant à chacune d’elles seront alignés dans l’ordre défini sur
son bureau pour illustrer cette organisation.
• Rayer sur le cahier de texte, à mesure, ce qui est fait.
• Pour développer la concentration, utilisez la méthode du sprint qui
consiste à se concentrer au maximum pendant trois minutes sans
rêvasser sur ce que vous lui demandez de faire, puis à s’arrêter une
minute avant de reprendre (ou pour les plus jeunes, deux minutes de
concentration intense et deux minutes de relâchement).
• Souligner dans ses cours les points importants, les formules, les
définitions.
• Faire, après chaque leçon, un résumé sous forme de fiche reprenant
les points essentiels, par exemple sous formes de « mémobranches » :
le sujet de la leçon est placé au centre de la feuille, différentes
branches conduisant aux idées principales en partent, et de cellesci
partent d’autres sous-branches allant vers des mots clés. Chaque partie
sera colorée différemment.
• Se mettre à la place du professeur et imaginer les questions qu’il
pourrait poser après chaque cours. S’entraîner également à expliquer le
cours avec ses propres mots.
• Aider votre enfant à trouver des moyens mnémotechniques.
• Lui apprendre à reformuler les problèmes, en les personnalisant en
fonction de ses centres d’intérêt. S’il est question d’achat de pommes
de terre, dites-lui d’imaginer qu’il s’agit de ballons de foot par
exemple. Pour les cours d’histoire, invitez-le à s’imaginer voyageant
dans le temps à partir de films se déroulant à l’époque étudiée et
d’associer chaque personnage historique à un membre de sa famille,
ainsi la reine Marie-Antoinette pourrait lui faire penser à sa tante si
coquette.

Règle d’or : Apprenez-lui à bien apprendre.


MON ENFANT A DU MAL À FAIRE SES DEVOIRS

Bien que les textes officiels de l’Éducation nationale en France ne


recommandent pas les devoirs à la maison depuis des années, ceux-ci
continuent d’être le cauchemar de nombreux écoliers et de leurs parents.

COMMENTAIRE

Il n’est pas aisé pour les parents de trouver la bonne distance entre la
nécessité que l’enfant soit autonome pour faire ses devoirs et leur
inquiétude que le travail ne soit pas fait.

CONSEILS

Définissez un temps limite


Pour un enfant à l’école primaire, le temps des devoirs ne dépassera pas
un quart d’heure en cours préparatoire et ira jusqu’à une heure en CM2.
Pour un collégien de 5e, il ira au maximum jusqu’à 1 h 45. Au-delà, l’enfant
n’est plus performant et l’on empiète sur ses autres besoins. Que les devoirs
soient finis ou pas, n’allez pas au-delà de ce temps.

Ce n’est pas du travail


Le travail est interdit pour les enfants. Le temps des devoirs doit être
présenté non pas comme un temps de travail ou une corvée, mais comme un
temps d’échange et d’apprentissage.

Découpez
L’enfant qui voit l’ensemble des devoirs a l’impression d’être submergé.
Divisez pour lui le travail en trois ou quatre parties : étapes, exercices,
matières ou périodes de temps.

Un temps pour tout


Accomplis ou non achevés, les devoirs ne doivent pas occuper tous les
échanges de la journée. Au dîner en particulier, abordez d’autres sujets
même et surtout si les devoirs sont l’objet de polémiques intrafamiliales.
Tant que les devoirs seront la seule occasion pour que les parents accordent
du temps individuel à leur enfant, ce dernier en prolongera inconsciemment
la durée, bien que cela soit source de conflit, car un enfant préfère une
attention conflictuelle plutôt qu’une absence d’attention.
En revanche, s’il se montre de bonne volonté, félicitez-le et récompensez
en fin de semaine.

Autonomie sous contrôle


Aidez l’enfant à se mettre au travail car c’est souvent le démarrage qui
est le plus difficile pour lui. Puis, laissez-le seul, en faisant des allers-
retours pour le soutenir, le conseiller et vérifier ce qu’il a fait.

Le bon moment
L’enfant n’est pas toujours le plus à même de bien faire ses devoirs juste
après l’école. Laissez-lui un temps, entre le retour de classe et les devoirs,
consacré au goûter, mais pourquoi pas ? aux jeux ou à la toilette. En effet, le
bain chaud provoque un effet stimulant qui prépare bien au travail
intellectuel (alors qu’il se prête mal au temps qui précède le coucher).
Enfin, certains écoliers sont plus efficaces après une séance de sports.
En revanche, les écrans – de télévision, d’ordinateur ou de console de
jeux vidéo – qui fatiguent l’attention sont déconseillés avant de se mettre au
travail ; ils serviront de « carottes » pour récompenser des devoirs bien
faits.

Le lieu
Le meilleur cadre pour travailler est propre à chaque enfant. Beaucoup
d’enfants parviennent à travailler seuls dans leur chambre en silence quand
d’autres, en revanche, souffrent de cet isolement et sont moins performants.
L’enfant doit pouvoir faire ses devoirs là où il se sent le mieux, y compris
sur son lit ou sur la table du salon tandis que vous vaquez à vos propres
occupations. Certains auront besoin de protections auditives là où d’autres
apprécieront de la musique classique en fond sonore. Le parent peut être à
côté de l’enfant ou faire des va-et-vient.

Interactivité
Ne remplacez pas l’enseignant ; ne refaites pas le cours ; au contraire,
placez l’enfant dans le rôle de celui qui vous explique son cours. Travaillez
à partir des cours sans chercher à ajouter des devoirs.

Les deux parents


La scolarité en général et les devoirs en particulier ne doivent pas être
associés dans l’esprit de l’enfant à un seul parent, ni à un sexe particulier.
C’est d’autant plus vrai que l’école est de plus en plus une affaire de
femmes. En effet, le niveau de féminisation des enseignants en primaire est
très élevé et les mères sont majoritaires à accompagner les devoirs à cet
âge. Montrer à l’enfant que l’école est aussi une affaire d’hommes en
impliquant le père ou un autre homme dans l’environnement familial au
moins une fois par semaine pourra le motiver. Il importe que le garçon
inscrive ses apprentissages scolaires en concordance avec son identité
masculine, qu’il « virilise » l’apprentissage scolaire dans son esprit.

Professeur particulier
Demandez conseil auprès de l’enseignant sur la nécessité ou non d’un
soutien particulier en dehors des temps de classe et sur le contenu de ces
cours. Si l’accompagnement des devoirs est source de conflits avec les
parents, il est conseillé de profiter des services d’un professeur particulier
ou d’un étudiant avec lequel les enjeux affectifs seront moins importants.

Tolérance
Si votre enfant a des problèmes avec le soin (hyperactivité, dyslexie),
demandez à son enseignant qu’il mette dans un premier temps l’accent sur
le fond pour ne pas le démotiver. Acceptez que l’enfant ait besoin quand il
fait ses devoirs de bouger son pied, de se balancer d’avant en arrière ou de
triturer un stylo pour se concentrer. J’ai ainsi reçu un enfant brillant qui ne
pouvait faire ses devoirs que debout, car il avait un rapport très physique
avec ce qu’il incorporait intellectuellement.

Règle d’or : Les devoirs sont une occasion d’échange avec


l’enfant.
DEVOIRS DE VACANCES POUR QUI, POUR QUOI ?

Chaque été se pose la question de l’utilité des cahiers de vacances et plus


globalement de la nécessité du travail scolaire lors des congés.

CONSEILS

Plutôt pour les élèves en difficulté


Les bons élèves n’ont pas besoin de travailler pendant les vacances ; ce
sont pourtant ceux qui acceptent le plus volontiers de le faire. Il est sans
doute plus utile pour eux qu’ils profitent de différentes activités utiles à leur
corps et à leur intellect, que ce soit du sport, des lectures, des visites de
musées, des balades champêtres avec apprentissage de la nature, des
activités de jeux favorisant les relations sociales. En revanche, les enfants
ayant connu des difficultés dans certaines matières profiteront des vacances
pour revoir des notions importantes. Le plus intéressant est que l’enseignant
accepte de remettre aux parents un programme de travail personnalisé. Le
rythme sera quotidien, après une semaine sans activités scolaires, et les
séances dureront un quart d’heure en maternelle, une demi-heure en
primaire et au maximum trois quarts d’heure au collège. Ces cahiers ont un
coût ! Mais depuis peu, l’Éducation nationale en France propose des
devoirs de vacances gratuits sur son site Internet.

Un moment agréable
Le temps des devoirs sera idéalement inscrit dans le programme de la
journée, toujours au même moment, par exemple le matin avant de sortir. Si
les autres enfants présents n’ont pas de devoirs de vacances, il serait bon
qu’ils remplissent pendant ce temps leurs propres obligations – débarrasser
le couvert du petit déjeuner ou ranger leur chambre – afin que cette activité
n’apparaisse pas comme une privation de jeux par rapport aux autres. Les
devoirs de vacances doivent rester un moment détendu d’échanges
privilégiés avec les parents, au contraire des devoirs pendant l’année qui
tournent parfois à l’affrontement. Si c’est une occasion de stress et de
conflits, mieux vaut que l’enfant n’en fasse pas.

Dehors de préférence et avec papa


Évitez de vous enfermer dans un bureau, sauf si le temps est mauvais.
C’est pourquoi le travail sur Internet serait mieux en Wi-Fi. Profitez du
beau temps pour apprendre à votre enfant à travailler dans un autre cadre,
par exemple au pied d’un arbre au côté du parent qui lit un livre. L’enfant
pourra ainsi associer le travail scolaire à un moment de bienêtre. Profitez de
la présence du père puisque statistiquement ce sont surtout les mères qui
gèrent l’accompagnement scolaire des enfants. Si le père s’occupe des
devoirs de vacances, les enfants les investiront différemment. Pour les
garçonnets en particulier, qui ont des enseignants femmes, il est bon de voir
que le scolaire est aussi une affaire d’hommes.

Règle d’or : Les devoirs de vacances sont l’occasion de développer le


plaisir d’apprendre.
SOMMEIL
Mon enfant du mal à s’endormir
Mon enfant veut encore dormir avec nous, ses parents
Mon enfant est somnambule
MON ENFANT A DU MAL À S’ENDORMIR

Les troubles du sommeil ont des causes très variées. Cependant, ils ont des
conséquences communes : fatigue, irritabilité, baisse des performances
scolaires et augmentation des risques d’accident. En attendant de consulter
votre médecin de famille ou un pédopsychiatre, voici quelques conseils
pour aider votre enfant.

CONSEILS

Faites-lui faire du sport la journée


Même s’il est fatigué mentalement, l’enfant s’endormira et dormira
mieux s’il s’est suffisamment dépensé physiquement la journée. S’il passe
son samedi affalé dans un fauteuil devant la télévision ou l’ordinateur, il
aura automatiquement du mal à s’endormir. Le soir, en revanche, sera
réservé à des activités calmes. Ce n’est pas le moment de faire des efforts
physiques intenses ni se lancer dans des jeux agités, sinon l’éveil sera
réactivé. De même, évitez de lui faire prendre son bain juste avant le
coucher.

Le coucher doit être synonyme de bien-être


Aller au lit ne doit pas être présenté à l’enfant comme une punition. La
chambre ne saurait être un lieu de sanction où l’enfant doit s’isoler en cas
de mauvaise conduite. Le coucher sera l’occasion d’un temps individualisé
d’au moins un quart d’heure : un parent ou les deux parents écouteront
l’enfant, lui raconteront une histoire, lui diront des mots tendres, lui feront
un bisou, même si l’enfant est déjà grand. Les sujets qui fâchent sont à
éviter absolument.

N’hésitez pas à être ferme


Si l’enfant rechigne à se coucher et se relève à plusieurs reprises,
n’hésitez à faire preuve de fermeté plutôt que de le laisser vous rejoindre
dans votre lit. Certains enfants attendent d’être à bout de force pour
accepter de se coucher. Même s’il y a un peu d’anxiété à l’origine de ces
résistances, votre fermeté sera un facteur de réassurance, car elle lui
montrera que vous êtes de taille à le protéger face aux monstres imaginaires
de la nuit.

Pas de télévision dans la chambre


L’un des plus grands ennemis du sommeil est la présence de la télévision
dans la chambre. Non seulement, elle vous empêche de contrôler ce que
votre enfant regarde, mais surtout, il sera tenté de l’allumer le soir à votre
insu. Or, la télévision a tendance à maintenir en éveil. En revanche, vous
pouvez laisser votre enfant écouter de la musique ou des histoires
enregistrées, la lumière éteinte.

Vérifiez sa respiration
Pour bien dormir, l’enfant doit bien respirer. S’il ronfle la nuit, c’est qu’il
a sans doute les voies aériennes encombrées pour des raisons diverses :
amygdales trop enflées, végétations, surpoids, rhume qui traîne… Parlez-en
à votre médecin traitant. Dans le même ordre d’idée, veillez à ne pas
coucher votre enfant immédiatement après un repas trop lourd qui
occasionne des reflux et un état général de malaise.

Insonorisez et personnalisez sa chambre


Des doubles vitrages le protégeront des bruits de la rue qui peuvent
l’inquiéter. Veillez aussi à insonoriser la chambre des bruits intérieurs,
notamment ceux de la télévision dans les pièces voisines. Faire de sa
chambre un lieu rassurant implique d’associer l’enfant à sa décoration et
d’en retirer des objets qu’il investit personnellement de façon négative,
quelles qu’en soient les raisons.

La veilleuse
L’installation d’une veilleuse dans la chambre est un recours classique
pour les enfants qui craignent le noir, mais il ne faut pas que l’importance
de sa luminosité gêne l’endormissement. Je conseille volontiers des jeux
tels que colin-maillard pour aider l’enfant à apprivoiser l’obscurité.
Respectez ses petits rituels d’endormissement comme dormir avec sa
peluche préférée, quel que soit son âge.

Heure de coucher régulière


Selon l’âge, mais aussi l’heure habituelle du lever et son besoin propre de
sommeil, l’heure du coucher peut différer d’un enfant à l’autre. Mais une
fois que vous avez trouvé le bon créneau horaire pour mettre votre enfant au
lit, maintenez-le. En effet, la régularité de l’heure du coucher et les routines
du soir lui évitent de rater le train de son sommeil.

Écoutez ses peurs


Les angoisses de la journée apparaissent plus vives le soir quand l’enfant
est seul dans la nuit. Il n’osera pas toujours confier spontanément sa crainte
d’être enlevé par un voleur ni qu’il imagine que des vampires sont cachés
sous son lit, surtout s’il est grand. Certains enfants associent le sommeil
avec la mort. N’hésitez pas à demander à votre enfant s’il a de telles peurs
et s’il fait des cauchemars afin de répondre à ses inquiétudes et si besoin de
consulter un spécialiste.

Aidez-le à lâcher prise


Les enfants, qui pendant la journée contrôlent beaucoup leurs propos,
leurs comportements et leurs émotions, qui sont très perfectionnistes et
travaillent bien à l’école se plaignent parfois de ne pas réussir à s’endormir.
Pourtant, ils se couchent sans rechigner, ne pensent qu’à s’endormir car ils
craignent d’être fatigués le lendemain s’ils ne dorment pas suffisamment.
Ils doivent comprendre que l’endormissement ne se fait pas sur commande.
Expliquez-leur qu’ils doivent lâcher prise pour se laisser aller dans les bras
de Morphée, et faire confiance à leur corps et pas seulement à leur esprit
conscient. Rassurez-les en leur disant que ne pas s’endormir n’est pas grave
mais indique que leur corps n’en a pas besoin. Dites aussi qu’ils doivent
simplement profiter d’être dans leur lit et ne penser qu’à de bons souvenirs
ou imaginer de belles aventures.

En cas de malheur
S’il est survenu un événement douloureux (décès, séparation annoncée,
maladie d’un parent, déménagement brutalement imposé par les
circonstances), il est logique que l’enfant ait des difficultés à s’endormir. Si
l’enfant le réclame, vous pourrez alors le laisser dormir dans un lit placé
dans la chambre des parents quelques soirs.

Des huiles essentielles


Vous pouvez mettre quelques gouttes d’huiles essentielles aux vertus
apaisantes sur l’oreiller de l’enfant. À défaut, une goutte du parfum habituel
du papa ou de la maman fera office de doudou pour ceux qui, bien qu’ils
soient déjà « grands », ont encore du mal à couper le cordon le soir.

Règle d’or : Bien dormir, cela s’apprend.


MON ENFANT VEUT ENCORE DORMIR AVEC NOUS,
SES PARENTS

Votre enfant a sa propre chambre, mais il s’entête à faire des incursions


dans la chambre parentale et à venir occuper le lit conjugal, soit dès le
coucher pour les parents trop complices, soit au milieu de la nuit profitant
de leur moindre résistance. Pourquoi dormir avec ses parents n’estil pas
dans l’intérêt de l’enfant ? Et comment réagir ?

COMMENTAIRE

Il n’est pas rare que l’enfant argue de cauchemars pour justifier son désir
de dormir avec vous : vous n’êtes pas tenu de le croire sur parole. Et s’il fait
véritablement des cauchemars, il importe de régler le problème autrement
qu’en dormant avec lui.
Il n’est pas rare non plus qu’un des parents au moins ne voit pas
d’inconvénients à dormir avec son enfant ; la motivation est alors un plaisir
presque charnel. Mais ce n’est pas un plaisir sain pour le développement
psychoaffectif de l’enfant. En effet, cela le maintient dans une position
œdipienne où il a le sentiment de faire couple avec un de ses parents ou de
faire ménage à trois. C’est d’autant plus grave dans les situations où l’un
des parents, gêné par sa présence, laisse l’enfant avec l’autre parent. Pour
l’enfant, c’est comme si le parent lui laissait la place de « petit mari » ou de
« petite femme », tant le lit conjugal symbolise l’espace de l’intimité du
couple. Or, un enfant qui est bloqué dans son développement œdipien, qui
ne réalise pas les renoncements amoureux nécessaires, va être handicapé
dans son développement affectif (risque de problématiques affectives ou
sexuelles de natures diverses), mais aussi intellectuel, tant les
développements cognitifs et affectifs sont liés entre eux.
Le second risque, en plus du risque d’immaturité œdipienne, est que
l’enfant n’apprenne pas à dormir seul, au même titre qu’un enfant que ses
parents porteraient toujours ne pourrait jamais apprendre à marcher. Bien
sûr, en dormant seul, il fera quelques cauchemars, de la même manière
qu’un enfant qui apprend à marcher fait des chutes. Comme on accompagne
l’enfant pour marcher, vous aiderez votre enfant à s’endormir en consacrant
un temps aux rituels d’endormissement et en le rassurant en venant le voir
dans son lit quand s’il se réveille. En revanche, si vous l’accueillez
systématiquement dans votre lit, vous l’empêcherez de devenir autonome
sur le plan du sommeil, et plus tard de pouvoir dormir seul. Il risque de
préférer veiller tard jusqu’à épuisement ou de choisir n’importe qui pour ne
pas dormir seul.

CONSEILS

Respectez bien les rituels d’endormissement


S’il insiste pour dormir avec vous, dites-lui : « Un enfant ne dort pas avec
ses parents. Une mère dort seule ou avec son amoureux. Un père dort seul
ou avec son amoureuse. Plus tard, toi aussi tu pourras dormir avec la
personne que tu aimeras. En attendant, fais de beaux rêves. »

Tenez le même discours à l’autre parent


Quand l’enfant a du mal à s’endormir, c’est souvent parce qu’il craint
d’être séparé de ses parents. Il a peur de ne pas les retrouver le lendemain. Il
faut alors travailler sur cette angoisse de séparation en le rassurant sur la
permanence du lien qui vous unit à lui et par une certaine régularité de vie.
S’il se lève la nuit, c’est parfois pour vérifier que vous êtes bien là. Une fois
rassuré, accompagnez-le ou invitez-le systématiquement à retourner dans
son lit.

Agissez sur les angoisses


N’hésitez pas à être ferme, car cette fermeté le rassurera. Si vous tenez
bon, il verra que vous êtes potentiellement plus fort que ses cauchemars.
Rappelez-vous vos propres angoisses à dormir seul quand vous étiez
enfant ; celles-ci étaient peut-être dues à un environnement anxiogène,
veillez à ne pas les projeter sur votre enfant.
Si les cauchemars sont trop fréquents, vous pouvez aussi consulter un
spécialiste.

Règle d’or : Dormir seul, cela s’apprend.


MON ENFANT EST SOMNAMBULE

Votre enfant, toujours endormi, se lève en pleine nuit, déambule dans sa


chambre ou va dans la cuisine pour manger avant de se recoucher, voire sort
du logis, les yeux ouverts, et ne se souvient de rien le lendemain.

COMMENTAIRE

Le somnambulisme concerne surtout les garçons âgés de 7 à 12 ans. Il


existe souvent des antécédents familiaux. Il peut y avoir plusieurs accès de
somnambulisme par mois. Cela survient dans la première partie de la nuit,
une à trois heures après l’endormissement. Il n’y a aucune lésion cérébrale
ou anomalies physiques associées. Le médecin éliminera cependant comme
autre diagnostic possible une éventuelle épilepsie nocturne et fera un bilan
neurologique si les crises sont très fréquentes.

CONSEILS

Pas de panique
Dans la majorité des situations, il s’agit de somnambulisme simple qui se
caractérise par des épisodes rares durant lesquels les déambulations ne
présentent aucun risque. Dans ce cas, l’abstention thérapeutique est la règle.

Sécurisez l’appartement
Cependant, dans de rares cas, les accès sont plus fréquents (plus de deux
crises hebdomadaires) et sont associés à des actions plus périlleuses (sorties
de la maison, utilisation d’objets dangereux, défenestration). En ce cas,
sécurisez les lieux en verrouillant les fenêtres et les portes de sortie et
mettez hors de portée les objets dangereux.
Inutile de le réveiller
Contrairement aux idées reçues, il n’est pas interdit de réveiller un enfant
en pleine crise de somnambulisme mais attention si le réveil peut lui faire
adopter une conduite dangereuse – il a un couteau à la main et risque de se
blesser ou il est surpris sur le rebord d’une fenêtre et pourrait perdre
l’équilibre. L’enfant se laisse généralement reconduire sans problème dans
son lit.

Un avis psychologique
En cas d’inquiétude, consultez un pédopsychiatre ou un psychologue qui
rassurera l’enfant sur les manifestations de son inconscient et limitera les
accès de somnambulisme qui sont parfois favorisés par des troubles anxieux
ou des émotions que l’enfant retient.

Règle d’or : Le somnambulisme, ce n’est pas du cinéma.


TÉLÉ-ORDI-ÉCRANS
Mon enfant regarde trop la télévision
Mon enfant passe beaucoup de temps devant son ordinateur
Mon enfant est dépendant des jeux vidéo
MON ENFANT REGARDE TROP LA TÉLÉVISION

Une consommation trop importante de télévision nuit au développement de


l’enfant. Or, de nos jours, le petit écran tient une grande place dans le foyer
et la consommation des enfants n’a jamais été aussi importante. Comment
éduquer les enfants à la télévision ?

COMMENTAIRE
Une consommation excessive de télévision nuit à l’enfant, qu’il s’agisse
de son contenu ou du temps passé. Son contenu peut favoriser chez l’enfant
des comportements violents ou des troubles anxieux. Mais,
indépendamment du contenu, il faut savoir que plus l’enfant passe de temps
devant la télévision, moins il peut faire d’activités utiles à son
développement. Par ailleurs, trop regarder la télévision favorise un déficit
en sommeil, une prise de poids, un déficit de l’attention avec hyperactivité,
une désocialisation et une mauvaise perception du temps. Cependant,
certains programmes apportent des informations utiles, du divertissement et
une culture cinématographique.

CONSEILS

Un contrôle parental indispensable


On ne peut pas compter sur l’enfant lui-même pour limiter sa
consommation et savoir ce qui est bon pour son développement. Comme
dans d’autres aspects de la vie (santé, scolarité, nourriture), les parents
doivent exercer un contrôle, limiter le temps que l’enfant passe devant le
petit écran et évaluer l’influence plus ou moins néfaste d’un programme
télévisé. Pour cela, évidemment, ils doivent prendre connaissance de ce que
leurs enfants regardent.
Un état des lieux
Vous devez mesurer la place occupée par la télévision dans la vie de
l’enfant : nombre d’heures d’écoute hebdomadaires, périodicité,
programmes regardés. Mesurez également la place qu’occupe la télévision
dans votre vie à vous, parents. Il faut savoir que, même si vous êtes très
dépendants de la télévision, vous pouvez avoir une action préventive vis-à-
vis de vos enfants qui sont des êtres en développement.

Ne vous contentez pas de suivre la signalétique


En France, le Conseil supérieur de l’audiovisuel impose une signalétique
indiquant les âges à partir desquels un programme est autorisé. Mais, cette
signalétique n’est pas affichée lors des journaux télévisés, ni lors des
émissions de reportage. Or, les images tirées de la réalité sont
potentiellement les plus préjudiciables pour les enfants.

Un temps limité
J’ai mesuré que le temps hebdomadaire de consommation d’écran
télévisuel ne devait pas dépasser une heure par année d’âge par semaine (6
heures pour un enfant de 6 ans) avec un maximum de 12 heures par
semaine. Dans les faits, en moyenne, les enfants français en consomment
bien davantage. Sans compter le « télévisionnage » passif : la télévision est
regardée par d’autres membres de la famille pendant que l’enfant joue ou
travaille à côté. Il existe de plus en plus de foyers où au moins une
télévision reste allumée toute la journée. Notez que vous ne devez pas
récompenser votre enfant de ses bons résultats scolaires en l’autorisant à
regarder davantage la télévision.

Sélectionnez les programmes


Consultez avec l’enfant qui sait lire le magazine télé et choisissez les
programmes qu’il veut regarder et qui vous semblent acceptables, en tenant
compte de l’horaire de diffusion (pas trop tardif) et en ne dépassant pas le
quota maximum hebdomadaire en fonction de son âge. Quand l’émission
est terminée, l’enfant doit prendre l’habitude d’éteindre la télévision. Les
émissions peuvent aussi être enregistrées.
Pas de télévision dans la chambre
Une télévision dans la chambre limite beaucoup le contrôle parental et
favorise une consommation excessive. Elle ne sera autorisée que si l’enfant
parvient à respecter les règles imposées. Un réveil sur la télévision peut
l’aider à prendre conscience du temps qu’il passe devant celle-ci.

Pas de télévision à table


Si les parents ne peuvent s’empêcher de regarder la télévision en
mangeant, il est préférable que les enfants mangent séparément. En effet,
manger en regardant la télévision favorise les troubles du comportement
alimentaire plus tard. En outre, cela limite les temps d’échanges
intrafamiliaux.

Établissez des liens avec l’extérieur


Les programmes télévisés de divertissement (dessins animés) ou
pédagogiques (documentaires animaliers ou scientifiques) sont parfois
intéressants en tant que tels, mais ils le sont davantage quand leur contenu
sert de point d’appui pour proposer à l’enfant des lectures, des visites de
musées ou autres.

Développez les loisirs


Le problème essentiel de la télévision est que le temps qu’on lui consacre
est du temps d’échanges, de loisirs et de sommeil en moins. Plus l’enfant
aura de loisirs, moins il sera tenté de consommer de la télévision. On dit
qu’il ne faut pas surcharger l’enfant d’activités et le laisser s’ennuyer.
Certes, l’ennui est favorable au développement de son imaginaire mais
s’ennuyer devant la télévision impose un imaginaire tout fait à l’enfant.

Enseignez-lui les techniques audiovisuelles


L’initiation aux techniques de l’audiovisuel est un bon moyen de
permettre à l’enfant d’apprendre à maîtriser l’usage de l’outil audiovisuel –
que cela soit fait à partir du matériel acheté par les parents ou dans le cadre
d’activités proposées à l’école ou d’autres institutions – et le moyen d’en
faire un acteur. C’est une étape pour développer une écoute active de la part
de l’enfant et d’en faire un téléspectateur averti.

Règle d’or : Ne laissez pas la télévision abuser de vos enfants.


R EMERCIEMENTS

À mes parents.
MON ENFANT PASSE BEAUCOUP DE TEMPS DEVANT
SON ORDINATEUR

Votre enfant n’a pas 10 ans, mais il a déjà son ordinateur dans sa chambre.
Vous le lui avez offert pour qu’il puisse faire des recherches pour l’école
notamment. Il en fait certes, mais il passe aussi des heures à « chatter », à
jouer en ligne ou à alimenter sa page de réseau social.

CONSEILS

Formez-vous à l’informatique
Aujourd’hui, les adultes sont moins ignares en ce qui concerne les
nouvelles technologies. Mais, si vous êtes encore réticent à utiliser
l’informatique et Internet, que cela ne vous empêche pas de vous
renseigner, ne serait-ce que pour contrôler l’usage qu’en fait votre enfant.

Une heure par jour


Indépendamment du contenu de ce qu’il visionne sur Internet, pendant
qu’il « chatte » avec ses amis, il ne fait rien d’autre. Aussi, devez-vous
limiter l’usage de l’ordinateur pour qu’il ne se fasse pas aux dépens d’autres
activités nécessaires à son développement, qu’il s’agisse de sports,
d’activités artistiques, de jeux, de relations ou d’activités familiales et bien
sûr de devoirs scolaires. Si les enfants ne sont pas aussi « addicts » que les
adolescents, les plus grands d’entre eux se montrent parfois très dépendants.
Limitez le temps passé devant un écran à une heure par jour pour un usage
de loisirs. Si les ordinateurs permettent de renforcer les liens avec son
groupe d’amis, ils n’apportent pas les mêmes bénéfices que les relations en
chair et en os. Inscrivez votre enfant dans des activités sociales diverses.

Droit de regard et conseils de prévention


Votre enfant n’est pas un adolescent. L’univers de son ordinateur, comme
celui de sa chambre, ne vous est pas interdit. Mais cette vigilance se fera en
prenant appui sur l’apprentissage de la confiance et sur la discussion.
Veillez à respecter strictement les âges limites et à contrôler le temps que
votre enfant consacre à l’ordinateur.
Quand il est sur Internet, votre enfant se croit chez lui, mais tout se passe
comme s’il était à l’extérieur. C’est pourquoi vous devez assurer sa sécurité.
Si votre enfant possède une page sur un réseau social (Facebook, Twitter),
n’hésitez pas à vous y rendre. Demandez un droit de regard sur les photos
qu’il veut y déposer, ce qui sera possible s’il vous communique son code
secret, même s’il vous assure que seuls ses amis peuvent y avoir accès.
Informez-le que l’on n’a pas le droit d’écrire n’importe quoi sur un site de
« chat » et que la diffamation est interdite par la loi. Expliquez-lui
également l’intérêt de ne pas écrire tout ce que l’on pense, que les écrits
restent et qu’ils peuvent un jour ou l’autre se retourner contre leur auteur.
Enfin, mettez-le en garde sur le fait que les sites de « chat », peuvent être
infiltrés par des plus grands ou des personnes malintentionnées de tous
âges. Un logiciel de contrôle parental installé sur son ordinateur évitera que
votre enfant se retrouve accidentellement ou volontairement sur des sites
indésirables. Mais veillez à ce qu’il Télé-ordi-écrans n’utilise pas votre
ordinateur personnel. Certains n’attendent pas d’être adolescents pour
essayer de télécharger de façon légale ou non, voire d’user de votre carte de
crédit.

Règle d’or : Apprendre à son enfant à tirer le meilleur parti de son


ordinateur.
MON ENFANT EST DÉPENDANT DES JEUX VIDÉO

Souvent, les enfants n’attendent pas d’être adolescents pour être quasi
dépendants des jeux vidéo.

COMMENTAIRE
Les jeux vidéo sont aujourd’hui le loisir principal des enfants. S’ils leur
permettent de se divertir, de ressentir des émois de toutes sortes et de
développer des compétences de réactivité ou de stratégie mentale – pour
certains –, ils présentent le désavantage de réduire le temps d’activités
concrètes, d’apprentissages divers, de lecture, d’élaborations, de rêveries,
d’échanges verbaux avec l’entourage, d’activités artistiques et surtout
physiques. Aussi, s’il n’est pas indispensable de les interdire – ce que les
parents, eux-mêmes très dépendants de ce type de loisirs, n’envisagent
d’ailleurs pas le plus souvent –, il importe de limiter le temps que l’enfant
leur consacre, qu’il travaille bien à l’école ou non.
L’intérêt que leur porte l’enfant fait de leur suppression provisoire une
punition efficace et non dommageable à son développement.

CONSEILS

N’offrez pas seulement des jeux vidéo


Certes, votre enfant vous réclame des jeux vidéo et des supports de toutes
sortes. Mais vous n’êtes pas tenu de céder à toutes ses demandes. Et, si vous
lui offrez ce qu’il réclame, rien ne vous interdit de lui donner aussi des
jouets, des jeux de société ou d’autres cadeaux qui vous semblent
intéressants et qu’il découvrira quand, limité par son temps d’usage de jeux
vidéo, il se sentira désœuvré.
Le choix des jeux vidéo
Votre enfant ne doit pas disposer d’une liberté totale pour acheter un jeu
vidéo. Bien sûr, vous vous fierez à ses goûts, mais vous respecterez la limite
d’âge en veillant à ce que le frère plus jeune ne joue pas avec les jeux de
son aîné.
Adopté dans seize pays européens, le système appelé PEGI (Pan
European Game Information) repose sur onze icônes, dont cinq déterminent
les catégories d’âge (logos) : « 3 ans et plus », « 7 ans et plus », « 12 ans et
plus », « 16 ans et plus », « 18 ans et plus ». Les jeux d’aventures, jeux de
réflexion ou jeux de violence pure sont généralement destinés aux plus
âgés ; ils doivent être réservés à des enfants qui ont la possibilité de se
défouler physiquement en dehors de la maison. Six descripteurs
(pictogrammes) vous permettent d’évaluer le contenu du jeu vidéo : « Jeu
risquant de faire peur aux jeunes enfants », « Jeu contenant des scènes
violentes », « Jeu faisant usage de langage grossier », « Jeu risquant
d’inciter à la discrimination », « Jeu faisant allusion à la sexualité », « Jeu
se référant à la consommation de drogues ». Enfin, si le cœur vous en dit,
testez vous-même le jeu.

Conseils d’usage
L’abus des jeux vidéo peut provoquer une fatigue visuelle, une nervosité,
des vertiges, des troubles de la conscience ou de l’orientation. Certains
enfants peuvent même avoir des nausées causées par l’inadéquation entre le
mouvement du jeu à l’écran et l’immobilisme du corps, à l’instar du mal
des transports. Attention à la « vidéo hyperesthésie » (une affection proche
de l’hypnose) qui peut se manifester notamment par des troubles du
sommeil et une perte de l’appétit. Aussi, devez-vous interdire à un enfant de
jouer en cas de fatigue ou de manque de sommeil. Il doit jouer dans une
pièce bien éclairée, à bonne distance de l’écran, dont la luminosité devra
être diminuée et faire des pauses de 10 à 15 min toutes les heures. Mais, en
semaine il ne dépassera pas une heure par jour. En outre, mieux vaut baisser
le son et opter pour un écran de 100 Hz.

Attention à l’isolement
Absorbé par un jeu vidéo, l’enfant ne réalise plus le temps qui s’écoule et
peut jouer pendant des heures d’affilée. Préférez les jeux qui peuvent se
faire à plusieurs, avec des copains ou la fratrie afin que le jeu reste un outil
social. À noter que plus l’enfant est inhibé, timide, triste, isolé socialement,
plus il aura tendance à se replier sur les jeux vidéo.

Règle d’or : Surveiller les temps d’utilisation.


CONCLUSION

L’enfant de 4 à 11 ans se développe avec des phases d’accélération ou de


ralentissement au cours desquelles il engrange de nombreux savoirs, se
nourrit d’expériences plurielles et apprend à trouver sa place singulière au
sein de sa famille et de son environnement extérieur – école et activités
extrascolaires. Des obstacles externes, liés à son environnement, ou
internes, en lien avec sa dynamique évolutive personnelle, rendent ce
cheminement parfois difficile. Le rôle des parents et de l’entourage est
d’encourager l’émancipation de l’enfant, de stimuler son désir de
découverte, de favoriser sa socialisation et ses divers apprentissages, de
l’aider à contenir ses angoisses tout en trouvant un juste équilibre entre les
besoins de protection et d’autonomie et de l’aider à surmonter ces divers
obstacles afin que sa route le mène, fort et serein, aux portes de
l’adolescence.
INDEX

A
Accompagnement psychothérapeutique 77, 118, 125
Activités extérieures 27, 136, 227, 342, 377, 379, 393, 410
Adoption 147, 217
Affirmation de soi 15-33
Agressions sexuelles 121
Aîné 208, 218
Alimentation 37-43
diversifier l’alimentation 41
manger en famille 42
Amour et Sexualité 45-61
Amoureux (ses) 51
Angoisse de mort 190
Angoisse de performance 15
Angoisse de séparation 332, 356
Angoisses 75, 236, 401
Animal 237, 255-257, 295-297
Annonce
d’une adoption 217 d’un décès 244
de la naissance d’un enfant 169 , 209
de la séparation des parents 145
Anxiété 315
Apparence 342
Apprentissage de l’écriture 131
Argent 65-72
argent de poche 65 - 67
circulation de l’argent 71
parler d’argent 69
vrai et faux pouvoir de l’argent 71
Associations 240
Attentes 29
Attention parentale 16, 20, 208, 337, 369
Autonomie 52, 97, 101, 117, 310, 316, 325, 330
Autorité parentale 191
Auto-valorisation 30

B
Beau-parent 170
Beau-père 155
Bégaiement 281
Bénéfices secondaires 237, 325
Besoin d’affection 279
Bilan médical 92, 319, 368
Bouc émissaire 349-350

C
Câlins 86, 365
Cantine 37, 366
Cauchemars 399
Chagrin d’amour 55
Chambre 395
Charité 180
Colonie de vacances 329-333
Communication 21, 27, 89, 246
Comparaison 263
Complexe d’Œdipe 47, 51, 52, 55, 150, 399
Compliments 89
Comportement avec les autres 30
Compromis 106
Confiance en soi 15, 20, 27, 77, 279, 331, 337
Conflit de loyauté 155
Consommation 69
Constipation 323
Coopération 271273
Couches 311
Cours préparatoire 363
Culpabilité 239

D
Déficit de l’attention 369
Déménagement 175
Demi-frère 169-171
Dépression 215
Désirs 32
Désordre 95
Dévalorisation 161
Devoirs de vacances 389-390
Devoirs sur table 16
Différences 225
Différenciation filles/garçons 59
Difficultés psychologiques 341
Dire « non » 31
Discours sur l’amour 57, 60
Disputes 199-201, 345-347
Divorce 49, 55, 67, 117, 145-171
Dysgraphie 136
Dyslexie 367-370
Dyspraxie 91, 93

E
Écoute 86
Écrans 101, 379
Éducation sexuelle 122
Empathie 342
Encoprésié 123, 323-326
Enfant du milieu 203-205
Ennui 99
Énurésie 123
diurne 309 - 311 , 319 - 321
nocturne 313 - 318 , 319 - 321
Environnement 287
Esprit de compétition 201
Exigences des parents 15, 22, 84, 92, 378
Expression des émotions 80, 85, 232, 241, 283, 292, 338

F
Famille imaginaire 118
Famille monoparentale 189-191
Fermeté 154, 394, 401
Fessée 267
Fin du monde 255
Fratrie 17, 193-227
Fugue 115

G
Gaucher 12

H
Handicap 231-233
Homosexualité 161
Huiles essentielles 397
Hyperactivité 85, 87
Hypocondrie 235-237

I
Identité sexuée 60, 139
Imitation 33
Information 240
Inquiétude 320
Interruption de grossesse 221-223

J
Jalousie 200, 214, 225-227
Jeu 101, 364
Jeux de filles 141
Jeux de garçons 141
Jeux de guerre 251-253
Jeux de rôles 33
Jeux vidéo 101, 417-419
Jumeaux 195-197, 210

L
Lâcher prise 316, 396
Langage 368
Latéralisation 130
Lecture 371-373
Lien avec l’enseignant 356
Lien parental 147, 158

M
Maison du Handicap 370
Maladie alcoolique 185-187
Maladie chronique 239
Maladresse 91, 136
Maltraitance 116
Manque de sécurité interne 80
Mariage, refus du 59
Médicaments 317
Mensonge 277-280
Modèle masculin 140
Modèles 205
Mort 243, 338
Motivation scolaire 375
Motricité 368
N
Non-dits 338
Nouveau conjoint 153

O
Obéissance 261-273
Obsessions mentales 76
Ordinateur 413-415
Onychophagie 79
Orthophonie 283, 369

P
Papillonner 52
Parler en public 23
Patience 263, 282
Père Noël 109
Période œdipienne 47
Peur de l’eau 299-301
Peur de la pollution et de la fin du monde 303-305
Peurs 123, 396
Peurs imaginaires 291-293
Place dans la famille 213, 331
Plaisir 264
Pleurs à l’école 355
Pouce 19-22
Précocité 133
Pression 363
Problèmes relationnels
Professeur des écoles 359-361
Projections parentales 376
Propreté 307-326
Protection 29, 90
Pudeur 48, 51
Puîné 21, 56, 117, 207, 211, 226
Pulsions orales 80
Pulsions sexuelles 59
Punitions 89, 116, 265-269, 278, 324

Q
Quotient intellectuel 134

R
Racket 119
Rangement 96
Récompense 16, 269
Rééducation visuelle 368
Refus d’aller chez le père ou la mère 149
Règles 88, 262, 264
Règles de la sexualité 122
Régression 20, 214, 320
Relation avec les autres 30
ami imaginaire 335 - 337
amis 341 - 344
camarades de classe 365
intégration sociale 330
lien avec la classe 343
Relaxation 85 , 283
Religion 105
Rentrée à l’école 355
Repas collectifs 39
Reproches 92
Respiration 395
Responsabilités 28, 203, 215, 233
Rigidité 21, 314, 324
Rites funéraires 247
Rituels 293
d’endormissement 400
Rôle du père 140, 252
Rythme d’apprentissage 365
Rythme de vie 287

S
Santé 261
Scolarité 355-390
SDF 179
Séparation des sexes 59
Séparation du dimanche soir 165
Sexualité 317
Sommeil 364, 391-404
Somnambulisme 403-s404
Stress 84, 88, 287-289 Sucer son pouce 19

T
Tâches domestiques 96
Télévision 101, 394, 407-411
Temps 204, 232
Tétine 19
Tics 83
Toute puissance 56
Tranquillisants 86
Travail scolaire 381, 383-387
Troubles du comportement alimentaire 123
Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) 75

V
Vacances 154, 329-333
Veilleuse 395
Vie amoureuse des parents 49, 154, 158, 162, 189

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