Vous êtes sur la page 1sur 9

1.

Description de la technologie utilisée


Les installations photovoltaïques autonomes ont pour rôle d'alimenter des récepteurs
électriques de façon fiable en exploitant l’énergie lumineuse provenant du soleil. Compte -
tenu du caractère fluctuant du rayonnement solaire, les systèmes solaires PV auto nomes
sont généralement munis d’un système de stockage assurant la continuité de l'alimentation
électrique, notamment la nuit.
De façon générale, un générateur photovoltaïque autonome comprend quatre (04)
composantes :

• le champ de modules chargé de la production de l’énergie ;


• le système de régulation chargé de la gestion du flux d’énergie dans l’ensemble du
système ;
• le parc de batteries pour le stockage de l’énergie en vue d’une utilisation ultérieure
;
• l’onduleur pour la transformation du courant continu en courant alternatif.

1.1. Cellule – Module -- Champ photovoltaïque

La cellule photovoltaïque (PV) est le composant électronique de base des installations PV.
Elle fonctionne sur le principe de l'effet photovoltaïque (c ’est à dire la conversion de la
lumière en électricité). L’association des cellules en série forme un module solaire
photovoltaïque. Plusieurs cellules PV sont reliées entre elles pour former un module solaire
photovoltaïque. Les modules reliés entre eux, série/parallèles forment un champ solaire PV.
Il existe actuellement trois grandes générations de cellules PV :

• La première génération est celle des cellules au silicium cristallin (c-Si). Il s’agit
fondamentalement du silicium monocristallin (sc-Si) et du multicristallin ou
polycristallin (pc-Si). Les modules PV de la première génération ont des rendements
moyens de l’ordre de 20%. Le rendement des cellules cristallines est actuellement de
l'ordre de 15 à 25%. On rencontre de nos jours les cellules HIT (Heterojunction with
Intrinsic Thin layer) résultant d’une hybridation des procédés de production des cellules
de la première génération. Elles sont constituées de couches de silicium amorphe,
déposées sur une ou deux faces d'une plaquette cristalline. Ce procédé améliore le
coefficient de température du module et permet d’atteindre voire dépasser des
rendements de l'ordre de 20 %. Les cellules cristallines reviennent cependant chères à
cause du niveau de pureté exigé au silicium utilisé.
• La deuxième génération regroupe les cellules en couches minces. Les couches minces
sont obtenues par vaporisation de matériaux semi-conducteurs sur un matériau support
rigide ou souple comme le verre par exemple. Il existe trois principales technologies de
couches minces : silicium amorphe (a-Si), le tellurure de cadmium (CdTe) et les
combinaisons à partir du diséléniure de cuivre et d'indium (CIS ou CIGS). Ces cellules
peuvent fonctionner sous faible éclairement et sont moins chères que celles de la
première génération. Les cellules CdTe, CIS ou CIGS quant à elles, offrent de haut
rendement par rapport aux autres couches minces. Ces rendements peuvent att eindre
22,6 %. De façon générale les performances des couches minces sont moins stables que
celles des cellules cristallines. Les cellules en couche mince de silicium amorphe
hydrogéné (rendement faible de l’ordre de 13%) sont en particulier affectées par une
dégradation initiale de leur performance durant les premiers mois de leur exposition au
rayonnement solaire. Cette dégradation initiale porte le nom d’effet Staebler –Wronski
(SW). Cet effet peut entraîner une dégradation de 15 à 20 % de la puissance in itiale des
modules amorphes durant les six premiers mois d’exposition au soleil.

• La troisième génération regroupe les cellules multijonctions, à concentration ou


organiques. Les cellules multicouches, multi jonctions sont issues de la superposition
de multiples cellules aux propriétés différentes. On obtient ainsi différentes bandes
d'énergie permettant la valorisation d’une plus large partie du spectre solaire. Ce type
de cellules offre des rendements de l’ordre de 40 % avec des limites théoriques de 81%.
L'inconvénient est que la longévité de ces cellules n’est toujours pas maîtrisée. Les
objectifs de la recherche sur les cellules solaires de troisième génération sont des
cellules à faible coût et à ultra-haute efficacité. Les technologies associées aux cellules
solaires de troisième génération comprennent les cellules photovoltaïques multi jonction
(MJ), les cellules tandem, les cellules nanostructures permettant de mieux capter la
lumière incidente et de convertir l'énergie thermique excédentaire pour améliorer les
tensions ou la collecte de porteurs.
La figure 1 donne une vue synoptique des différentes générations de modules PV suscitées.
Figure 1 : Présentation des technologies de modules photovoltaïques

1.2. La durée de vie et garantie des modules photovoltaïques

Un fournisseur de modules solaires fournit généralement deux garanties : une garantie de


performance et une garantie d'équipement. La garantie de performance linéaire garantit que
la performance d'un module PV restera supérieure à un taux de dégradation spécifié
(généralement 90 % à 10 ans et de 80 % à 25 ans de fonctionnement). La garantie de
l'équipement quant à elle, est généralement de 10 à 12 ans sans défaillance. Elle couvre
l'intégrité du module PV lui-même et protège contre les problèmes tels que les défauts de
fabrication, les problèmes environnementaux, l'usure prématurée, etc.
La durée de vie d’un module solaire photovoltaïque peut dépasser cependant 30 ans. D’un
point de vue économique, cette durée de vie est considérée comme suffisamment longue
pour rentabiliser une installation photovoltaïque si on néglige les autres composantes de
l’installation.
1.3. Les batteries électrochimiques

Les caractéristiques de l’énergie solaire imposent d’utiliser un organe de stockage de


l’énergie électrique dans les installations autonomes. On utilise généralement à cet effet les
batteries électrochimiques qui assurent deux fonctions :
• L’équilibrage ou le lissage de puissance à court terme : il s’agit de la cap acité des
batteries d’absorber ou de fournir de la puissance pour maintenir un équilibre à tout
moment entre la charge et la fourniture de puissance, contribuant ainsi à la qualité
et la fiabilité de la fourniture ;
La gestion de l’énergie à long terme : stockage de l’électricité pendant une période
de production de pointe, évitant ainsi le gaspillage de l’énergie à des moments où
elle n’est pas nécessaire et permettant la fourniture d’électricité pendant les périodes
de non-production (ou production insuffisante) par la source intermittente.
On distingue aujourd’hui dans le solaire trois principales technologies de batteries.
• Batteries au Plomb-acide : c’est la technologie la plus mature, adaptée à une variété
d’applications. La robustesse et simplicité d’utilisation de ces batteries les rendent
très adaptées pour des systèmes hors-réseau. On distingue les batteries à plomb-
acides ouvertes et les batteries étanches. Les batteries ouvertes sont plus robustes
mais nécessitent davantage d’entretien. Les batteries étanches (VRLA Valve-
Regulated Lead Acid) sont moins résistantes mais ne nécessitent pas de maintenance.
Les batteries au plomb-acide sont également utilisées dans les voitures.
• Batteries au Lithium-Ion : c’est la technologie la plus utilisée pour les petites
applications comme les lanternes solaires, les kits solaires domestiques et les
téléphones portables, les batteries au Lithium-Ion sont de plus en plus utilisées dans
le solaire aujourd’hui, pour les moyennes puissances. A capacité égale, ces batteries
sont moins lourdes et volumineuses que les batteries plomb -acide. Elles n’ont pas
besoin d’entretien et leur utilisation est flexible. Elles nécessitent des systèmes
particuliers de contrôle de charge, ce qui augmente leur complexité mais pe rmet
aussi un meilleur contrôle ;

• Batteries au Nickel-Cadmium : bonne alternative aux batteries au plomb, grâce à


leur résistance à des températures extrêmes et leur longue durée de vie. Comme pour
les batteries au plomb, deux technologies existent, l’une plus durable nécessitant un
entretien et l’autre sans entretien.
Elles se révèlent cependant, 1.5 à 3 fois plus coûteuses que les batteries au plomb.
Le tableau 1 présente les principales caractéristiques des batteries.
Tableau 1 : Caractéristiques des principales technologies de batteries dans le solaire
photovoltaïque

Caractéristiques Plomb Lithium-Ion Nickel-


Cadmium
Densité d’énergie nominale [Wh/kg] 25-50 150-200 20-80
Efficacité énergétique [%] > 85 ~ 100 > 90
Cycle de vie [nombre de cycles] 2000 5000 3000
Profondeur de décharge [%] 80 80 N.A
Durée de vie en conditions optimales [ans] 20+ 20+ 25
Température de fonctionnement [°C] -30°C à +50°C -40°C à +75°C -40°C à +60°C
Rendement de recyclage [%] >95 50 75
Impact sur l’environnement (fin de vie) Haut Bas -moyen Moyen
Coût typique [F CFA/kWh] 78500-130 000 327500-655 000 1650-655
000

1.4. L’onduleur
Son rôle principal est de transformer le courant continu en courant alternatif et d’alimenter
les appareils alternatifs à partir de l’énergie stockée dans la batterie. Comme le montre la
figure 2, on distingue dans le solaire, quatre types d’onduleurs :

Onduleurs

Onduleur Onduleur Onduleur Onduleur


simple DC/AC chargeur réseau hybride

Figure 2 : Différents types d’onduleur dans le solaire PV

• Les onduleurs simples permettent juste la conversion du courant continu issu des
batteries en alternatif. Il s’agit de la fonction de base de tout onduleur dans le solaire
PV ;
• Les onduleurs chargeurs intègrent la fonction chargeur qui permet de recharger les
batteries via une source de courant alternative ;

• Les onduleurs réseau intègrent généralement un régulateur de type MPPT et


permettent la connexion directe du champ PV. Le courant produit par ces derniers
est transformé en courant alternatif puis injecté dans un réseau existant, dont les
caractéristiques sont en phase avec les conditions de synchronisation avec
l’onduleur, définies par le fabricant ;

• Les onduleurs hybrides fusionnent les fonctions sus -décrites. Ils fonctionnent
généralement suivant quatre (04) modes :

Mode 1 : le mode Off-grid dans lequel l’onduleur est relié à une chaine de batteries
et ne dépend d’aucune autre source ;

Mode 2 : le mode On-grid dans lequel, il fonctionne comme un onduleur réseau ;

Mode 3 : le mode hybride qui est une fusion du mode Off-grid du mode On-grid ;

Mode 4 : le mode back-up dans lequel l’onduleur bascule du mode On-grid au mode
off-grid pour lutter contre les délestages. Dans ce mode, l’installation peut se faire
sans modules PV, l’onduleur est juste raccordé au réseau public qui charge les
batteries.

1.5. L’armoire électrique

L’armoire électrique relie entre eux les différents éléments du générateur photovoltaïque
autonome. Elle rassemble les protections réglementaires nécessaires à toute installation
électrique (fusibles, disjoncteur, parafoudres ...). Elle doit être, le cas é chéant, divisée en
deux parties :
• Une section TBT (Très Basse Tension, courant continu 12, 24, 48Vcc) ;
• Une section BT (Basse Tension, courant alternatif 230 VCA).

2. Les différents types de systèmes solaires PV


Dans le solaire PV, on rencontre généralement quatre différents types de systèmes :
- Système PV autonome à configuration DC classique ;
- Système solaire PV à configuration AC sans stockage ;
- Système solaire PV configuration AC avec stockage ;

2.1. Système PV autonome à configuration DC classique (régulateur + onduleur).


En journée, les modules PV alimentent les récepteurs et chargent les batteries de stockage.
Un régulateur de charge évite la surcharge et la décharge profonde des batteries. Durant la
nuit ou par mauvais temps, les récepteurs sont alimentés par les batteries (Voir
configuration figure 3)
Figure 3 : Système PV autonome configuration DC classique (régulateur + onduleur)

2.2. Système solaire PV à configuration AC sans stockage (onduleur réseau).


Le courant continu produit par les modules photovoltaïques est transformé, via un onduleur
réseau, en courant alternatif compatible avec les caractéristiques électriques du réseau
public de distribution. L’énergie produite est intégralement injectée sur le réseau qui peut
être public ou local (autoconsommation). En cas de défaillance du réseau électrique (perte
de tension ou tension et fréquence hors tolérance), l’ondule ur PV s’arrête de fonctionner
(figure 4).

Figure 4 : Système solaire PV configuration AC sans stockage (onduleur réseau)


2.3. Système solaire PV configuration AC avec stockage (onduleur chargeur +
onduleur réseau)
Le principe de fonctionnement est le même que précédemment, mais un stockage d’énergie
est intégré au système. L’avantage ici est la possibilité offerte au système de fonctionner
sans le réseau public. En effet, l’onduleur chargeur (grâce au batteries) est capable de créer
un réseau AC dans lequel, les modules PV vont injecter leur produ ction via l’onduleur
réseau (figure 5).

Figure 5 : Système solaire PV configuration AC avec stockage éclatée (régulateur +


onduleur chargeur + onduleur réseau)

2.4. Système solaire PV compact avec onduleur tout en un (all-in-one)


Le principe de fonctionnement du système est le même que le précédent. L’avantage ici est
la compacité du système dans la mesure où les fonctions de régulateur, onduleur réseau et
onduleur chargeur sont combinés dans un seul et même composant qui est l’onduleur
hybride (figure 6).
Figure 6 : Système solaire PV compact avec onduleur hybride

Vous aimerez peut-être aussi