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Chapitre 4 : Batteries solaires et Régulation

I. Batteries
A cause de la non-disponibilité permanente de l’énergie solaire, pour diverses raisons : météo, temps dans la
journée, saisons, etc., nous avons besoin d’une réserve d’énergie électrique pour faire fonctionner les systèmes
photovoltaïques. C’est pour cela que l’utilisation des batteries solaires pour le stockage de l’énergie est
nécessaire pour garantir une disponibilité permanente et constante de cette dernière, quels que soient les
conditions atmosphériques ou l’horaire du moment.

Généralement, les batteries solaires sont très coûteuses, elles doivent être utilisées avec prudence afin de

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prolonger leur durée de vie sans procéder à un entretien plus fréquent.

I.1. Batteries de stockage de l’énergie photovoltaïque

Une batterie solaire est un appareil destiné à stocker l’énergie électrique produite par les panneaux solaires
photovoltaïques. Le courant qui y entre ou qui en sort est forcément continu et non alternatif (comme dans le
réseau électrique domestique).

 Les batteries sont indispensables dans les installations autonomes, car les modules photovoltaïques ne
fonctionnent que lors qu’il y en a de la lumière ; pour consommer de l’électricité le soir ou la nuit, il
faut que les batteries en aient emmagasiné l’énergie électrique la journée. Son fonctionnement de base
est identique à celui des autres types de batteries (batterie de démarrage des voitures, batterie de
téléphone ...) ; c’est-à-dire que l’énergie est stockée sous forme chimique.

 Le plomb et l’acide sont les composants les plus utilisés pour réagir entre eux à l’intérieur, ce qui
permet d’accumuler ou de restituer de l’électricité au moment voulu.

 Cependant, la façon dont on utilise les batteries solaires n’est pas la même, ce qui implique des
technologies différentes.

 Par exemple, les batteries de voiture sont fortement sollicitées au démarrage, et se rechargent ensuite
très vite. A l’inverse, les batteries solaires sont vidées lentement sur de longues périodes, et parfois ne
se rechargent qu’après quelques jours. C’est pour cela qu’elles sont également appelées « batteries
stationnaires », ou « batteries à décharge lente ».

 Une batterie de voiture ne peut pas survivre très longtemps à ce traitement. Les batteries des
téléphones ou des ordinateurs portables fonctionnent sur le même principe que les batteries solaires,
mais la quantité d’énergie stockée n’est pas la même.

 Une batterie de téléphone stocke quelques Ampères-heures (Ah), alors qu’une batterie solaire peut en
stocker plusieurs centaines.

 Le terme exact, quand on parle de batteries, est « batterie d’accumulateurs ». Elles sont en effet
constituées de plusieurs éléments ou accumulateurs ayant chacun une tension de 2 V. Pour obtenir une
tension supérieure, ces éléments sont assemblés en série. On peut trouver des batteries solaires de 2
V, 6 V, 12 V qui sont les plus courants, 24 V ou même 48 V.

I.2. Modèles de batterie solaire


Plusieurs types de batteries sont en vente sur le marché. La plus connue et la plus utilisée est la batterie au

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plomb, mais il y a également les batteries nickel-hydrure métallique (NiMH), nickel-cadmium (NiCD), nickel-
zinc (NiZn), lithium-ion (Li-ion) et Lithium-Polymère (Li-Po) pour ne citer que les plus usuelles.

I.2.1. Batteries acide-au-plomb

Facile à trouver, à entretenir et disposant d’un bon circuit de recyclage, la batterie au plomb domine le marché.
Le plomb est toxique mais il est stocké de façon totalement étanche. Ce type de batterie présente le meilleur
rapport qualité/prix. Le seul défaut qu’il présente est le poids et le volume, mais dans la majorité des cas il
reste le meilleur choix.

I.2.2. Batteries nickel-cadmium (NICD)

De moins en moins utilisée à cause de leur prix et de la toxicité du cadmium ; elles ont été remplacées par les
batteries nickel-hydrure métallique NiMH. Elles souffrent d’un effet mémoire, c’est-à-dire qu’il faut
complètement la décharger avant de la recharger, car dans le cas contraire sa capacité diminue définitivement.
Une réglementation européenne a été mise en place visant à interdire l’usage du cadmium par les particuliers.

I.2.3. Batteries nickel-metal-hydrure (NIMH)

Ces batteries remplacent les batteries NiCD car elles sont moins toxiques. Elles sont cependant assez chères
et sont utilisées dans les installations haut de gamme. Leur durée de vie est beaucoup plus grande que celle
des batteries au plomb (50 % de plus) mais leur capacité est extrêmement faible (quelques Ah au maximum)
et leur autodécharge très forte. Leur utilisation commerciale se fait davantage autour des batteries de
téléphones et des ordinateurs portables que dans des installations solaires.

I.3. Caractéristiques principales d’une batterie solaire

Le poids et le volume sont deux caractéristiques qu’il ne faut pas les négliger. Mais ce qui définit
principalement la batterie est sa tension (en volts, V), sa capacité (en ampères-heures, Ah) et sa durée de vie
(en cycles).

I.3.1. Poids et volume

On ne choisit pas une batterie en fonction de son poids ou de son volume, mais il faut savoir que les batteries
au plomb (les plus utilisées) sont, par exemple, au minimum 5 fois plus lourdes que les batteries Li-ion. Le
principal intérêt d’une batterie légère est que l’on facilite le transport. Étant donné qu’une batterie légère est
souvent moins résistante, il vaut mieux ne pas se concentrer sur le poids et le volume pour faire son choix, à
moins de devoir respecter des contraintes très particulières.
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I.3.2. Tension

Une batterie est constituée d’éléments de base ayant une tension nominale de 2 volts (en réalité entre 1.9 et
2.1 volts selon l’état de charge). Il existe bien entendu des batteries 6 V, 12 V ou 24 V, mais ce n’est qu’un
assemblage en série de plusieurs éléments (respectivement 3 x 2 V, 6 x 2 V et 12 x 2 V). Vu de l’extérieur,
on ne voit pas cet assemblage sauf pour les batteries à électrolyte liquide qui disposent de bouchons sur chaque
élément pour la remise à niveau. La batterie de 12 V est la plus utilisée, car un certain nombre d’appareils
électriques fonctionnent sous cette tension : les lampes à économie d’énergie, la plupart des appareils
électriques des camping-cars ou des bateaux, etc

I.3.3. Capacité

La capacité d’une batterie correspond à la quantité d’énergie qui peut être restituée sur une période donnée.
Cette capacité s’exprime en ampères-heures (Ah) et se note C. Elle fait partie des données les plus importantes
puisqu’elle permet de connaître la quantité d’énergie qu’il est possible de stocker dans la batterie. Une batterie
qui possède une grande capacité vous donnera plus d’autonomie, à condition que les modules soient
suffisamment grands pour la recharger.

I.3.4. Durée de vie

La durée de vie d’une batterie est rarement indiquée, car elle dépend énormément des conditions d’utilisation.
On parle en général d’une durée de vie de 300 cycles, un cycle correspondant à une décharge et une recharge.
Cela ne correspond pas à 300 jours. Ce qui conditionnera le plus l’espérance de vie de la batterie est le taux
maximum de décharge qu’on lui fera subir. Ainsi, si une batterie est prévue pour 300 cycles à 100 % de
décharge, elle pourra tenir 600 cycles à 50 % de décharge, 900 cycles à 33 % de décharge, et ainsi de suite

I.3.5. Régulation

Les systèmes de régulation de charge sont des éléments d’un système photovoltaïque qui ont pour but :

- de contrôler l’état de charge et de décharge de la batterie afin d’en maximiser sa durée de vie, et d’améliorer
son état de santé,

- assurer l’optimisation du transfert de l’énergie du champ PV à l’utilisation.

La technologie MPPT (Maximum Power Point Tracking) permet de tirer le maximum de puissance provenant
des panneaux solaires photovoltaïques. Elle permet aussi d’augmenter le rendement entre 30 % et 35 % par
rapport aux autres types de régulateurs solaires. Un régulateur MPPT est un principe permettent de suivre
comme son nom l’indique, le point de puissance maximale d’un générateur PV non linéaire. C’est une
méthode de contrôle par microprocesseur ou microcontrôleur récupérant le maximum de la puissance des
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panneaux solaires en sortie pour la diffuser dans les batteries avec le minimum de pertes. La plupart des
régulateurs MPPT ont une efficacité de conversion de 92 % à 97 %.

I.4. Batteries d’accumulateurs au plomb


Les batteries utilisées dans les systèmes solaires autonomes sont en général de type plomb-acide. Les
batteries au cadmium-nickel sont rarement utilisées car leur prix est beaucoup plus élevé ; cependant on
en donnera quelques paramètres typiques, leur emploi étant plus fréquent dans les applications
professionnelles

I.4.1. Constitution et paramètres caractéristiques


Quatre éléments sont indispensables pour le fonctionnement d'une batterie au plomb. Il
s'agit d'une électrode positive, d'une électrode négative, d'un électrolyte et d'un séparateur :

- L'électrode négative est constituée de plomb spongieux (Pb).

- L'électrode positive est constituée d'oxyde de plomb (PbO2).

- L'électrolyte est une solution d'acide sulfurique (H2SO4).

L'électrolyte est fabriqué à partir de l'acide sulfurique hautement concentré en le versant


dans de l'eau purifiée. La densité nominale de l'électrolyte pour les accumulateurs au
plomb est spécifiée selon les applications par le fabricant de batterie et par rapport à
une température nominale.

- Le séparateur en matière poreuse isolante a les propriétés suivantes :

- grande résistivité électrique,


- grande résistance chimique à l'acide sulfurique,
- bonne porosité aux ions.

Le séparateur a pour but d'éviter un court-circuit interne entre deux électrodes. En effet,
pour des raisons d'encombrement et de réduction de la résistance interne, les plaques
positives et négatives d'un accumulateur sont très proches les unes des autres (d 10
mm).

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Figure 43: Eléments constitutifs d’une batterie au plomb.

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I.4.2. Les caractéristiques principales
des batteries au plomb sont

a) Tension nominale : multiple de 2 V (6, 12, 24 ...)

b) La capacité nominale de la batterie

La capacité d'une batterie détermine pendant combien de temps cette batterie peut être
déchargée à courant constant. La capacité C d'une batterie est donc le produit du courant de
décharge I par le temps de décharge t.

avec : C en [Ah], t en [h], I en [A]

Ainsi une batterie de 50 Ah peut être déchargée avec un courant constant de 5 A pendant 10
heures (5 A · 10 h = 50 Ah).

Exemple : Pendant combien de temps une batterie de 100 Ah peut-elle être déchargée
avec un courant constant de 10 A ?

C = 100
Ah I = 10
A

Une batterie de 100 Ah peut donc être déchargée avec un courant constant
de 10 A pendant 10h.

NOTE : C10 = Capacité restituée lors d'une décharge en


10heures.
C100 = Capacité restituée lors d'une décharge en 100
heures.

Cette batterie est mieux adaptée aux conditions de charge-décharge


rencontrées enutilisation photovoltaïque.

c) La densité de l’électrolyte

La densité de l’électrolyte correspond avec l’état de charge.

d) Rendement énergétique

Le rendement est le rapport entre la quantité d'énergie débitée à la décharge et la quantité


d'énergie fournie lors de la charge.

e) Autodécharge

L'autodécharge est la perte de capacité en pourcentage de la capacité nominale lorsque la


batterie n’est pas utilisée.
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Quelques définitions utiles :

- La tension de fin de charge est la tension d’un élément ou d’une batterie à


laquelle le processus de charge est arrêté par la source chargeante.

- La tension de fin de décharge est la tension d’un élément ou d’une batterie à


laquelle la décharge est terminée. Cette tension dépend du courant de décharge.

- La profondeur de décharge (DOD) est la quantité de charge restituée par une


batterie pleinement chargée et exprimée en pourcentage par rapport à la capacité nominale
de la batterie.

- La tension de gassing est la tension à laquelle s’enclenche le phénomène de


dégagement gazeux sur chaque électrode de la batterie. Ce phénomène est corrélé à la
tension. La valeur de la tension de gassingest elle-même presque uniquement dépendante
de la température.

- La charge d’égalisation est la continuation de la charge d’une batterie au-delà


de la tension de fin de charge en vue d’obtenir l’égalisation des charges des différents
éléments de la batterie.

Types de batteries utilisables pour les applications photovoltaïques :

- Batteries formées d'éléments stationnaires à plaque positive tubulaire (2 V) et grande réserve


d'électrolyte. Capacités courantes : de 100 à 3.000 Ah. Ce type de batterie est le mieux adapté aux
cycles journaliers et saisonniers rencontrés dans les systèmes PV.

- Batteries formées d'éléments stationnaires à plaques planes (2 V) et grande réserve d'électrolyte.


Capacités courantes : de 10 à 300 Ah. Ces batteries sont moins performantes que celles ci-dessus en
nombre de cycles (durée de vie).

- Batteries plomb étanche sans entretien (2, 6 et 12 V). Capacités courantes : de 10 à 100 Ah. Ces
batteries ont une aptitude au cyclage beaucoup moins élevée et ne doivent donc être spécifiées que
pour des applications où la durée de vie n'est pas primordiale par rapport au coût initial.

NOTE 1 : Les batteries dites de "démarrage" (utilisées pour les automobiles et les camions) et celles
dite "de traction" (utilisées par exemple pour les chariots élévateurs) ne sont pas du
tout adaptées à un usage PV.

NOTE 2 : La décharge d’une batterie à plus de 50% de sa capacité maximale n’est pas conseillée
pour une installation photovoltaïque (risque de la destruction de la batterie).

Les batteries à gel

- Les batteries à gel (ou batteries sèches ou SLA) sont des batteries au plomb dans lesquelles
l’électrolyte avec l'acide sulfurique (H2SO4) est gelé. Il ne nécessite pas d’entretien périodique, mais
comme on ne peut pas remplir l’électrolyte, on ne doit pas arriver à la tension de gassing.

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Aspect Pratique

Technologie de batterie Caractéristiques


Batterie solaire à plomb OPzV / OPzS
La batterie stationnaire à plaque tubulaire est OPzS
robuste et possède la plus grande durée de vie
des batteries au plomb.  Longue durée de vie > 10 ans
 Très bonne résistance aux
 L'OPzS (Ortsfest PanZerplatte températures extrêmes (inertie
Standard, qui signifie Batterie de l'électrolyte liquide)
Stationnaire à plaque blindée à  Bacs transparents pour
électrolyte liquide.) : est composée visualiser le niveau d'acide et
d'électrolyte liquide et nécessite un l'état de la batterie
entretien régulier  Profondeur de décharge : 80%
 Pouvant atteindre 1350 cycle à
70 %
 l'OPzV ( Ortsfest PanZerplatte  Rendement : 85 %
Verschlossen électrolyte gélifiée )  Plus chere que AGM et GEL
est composée d'électrolyte gélifiée,
elle est donc étanche et ne nécessite
pas d'entretien.
l'OPzV :
 Sans entretien
 Résistance aux chocs et
vibrations
 Longue durée de vie > 10
ans
 Pas de fuite d'électrolyte
 Rendement : 85 %
 Bon prix mais légèrement plus
chère que le OPzS
 Pouvant atteindre 1400 cycle à
70 %
Batterie solaire AGM
AGM (Absorbent Glass Mat :  Sans entretien
Batterie Liquide Scellé) : L'électrolyte  Très bon prix
est absorbé et donc immobilisé dans des  Prix avantageux
tissus en fibre de verre , placés entre les  Résistance aux chocs et
électrodes et une valve pour éviter que vibrations
 Très faible dégagement
l’électrolyte s’échappe vite d'hydrogène
 Local batterie avec faible
ventilation
 Profondeur de décharge : 80%
 Bon rendement : 95 %
 Pouvant atteindre 400 cycle à
70 %
 Etanche
 Autodécharge entre 1 et 3%

Batterie solaire étanche au GEL

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La batterie étanche à électrolyte  Sans entretien
gélifié (GEL : l'électrolyte est  Résistance aux chocs et
emprisonné dans le gel. ) est le vibrations
"haut de gamme" des batteries au  Performance excellente en
plomb. Elle ne nécessite pas cyclage
d'entretien et ses performances en  Meilleure résistance aux
cyclage sont très bonnes. températures extrêmes
L'électrolyte est figé par  Profondeur de décharge : 90%
l'addition de gel de silice  Bon rendement : 90 %
 Pouvant atteindre 500 cycle à
70 %
 Etanche
 Bon prix mais légèrement plus
chère que AGM

Batterie solaire Lithium


La batterie au lithium est légère  Sans entretien
et peu encombrante. Sans  Durée de vie > 2500 cycles à
entretien elle résiste bien aux 80% décharge
décharges profondes et à la durée  Plus légère que les batteries au
de vie la plus plomb
 Profondeur de décharge : 95%

 Résiste mieux aux décharges
profondes
 Capacité utile 2 fois supérieure
 Plus sensible à la température
 Plus chère que les batteries au
plomb
 Bon rendement : 95 %

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I.4.2. Principe de fonctionnement

Figure 44 : Principe de fonctionnement d’une batterie au plomb.

En décharge

Au cours de la décharge, il y a formation des ions de plomb (Pb2+) sur chacune des électrodes.
Les ions de plomb et des ions sulfate4 (SO4 2-) de l’acide sulfurique forment des cristaux de
sulfate de plomb (PbSO4). Comme l’acide sulfurique est transformé, la densité devient faible
et ceci en fonction de la quantité déchargée.

- La densité de l'électrolyte décroît en fonction de la quantité déchargée.


- La tension de fin de décharge est fortement liée au courant de décharge

En charge

Durant la charge, le sulfate de plomb (PbSO4) est transformé au niveau des plaques, en plomb
(Pb) pour l'électrode négative et en oxyde de plomb (PbO2) pour l'électrode positive. Cette
formation s'accompagne de la formation d'acide sulfurique. La densité augmente.

La charge d'une batterie dans un système photovoltaïque s'effectue généralement selon la


caractéristique de charge I U. La première phase s'effectue à courant "quasiment" constant
jusqu'à l'atteinte de la tension de fin de charge à partir de laquelle commence la deuxième phase
de charge qui s'effectue à tension constante. Durant cette deuxième phase, le courant de charge
sera réduit à niveau correspondant au maintien de la charge dans le but de conduire à une charge
complète de la batterie.

NOTE 1 : La densité croit lentement au début de charge pour remonter brusquement en fin de charge.
Cette remontée brusque de la densité est le résultat de l'homogénéisation de l'électrolyse
qui fait suite à son bouillonnement causé par l'apparition d'un dégagement gazeux.

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NOTE 2 : Le phénomène de dégagement gazeux appelé "gassing" est lié à la tension de charge
qui est elle-même quasiment dépendante de la température selon la formule :

avec : Ug = tension de gassing à la température T en [V]


UgT0 = tension de gassing à T0 = 20°C en [V]
T = température actuelle en [°C]

I.4.3. Précautions d’exploitation


Des caractéristiques fonctionnelles des batteries au plomb présentées ci-dessus découlent
certaines dispositions à prendre qui sont indispensables au bon fonctionnement de ces
batteries :

- La tension de fin de charge doit être fixée en tenant compte de la température :

- Soit au niveau du régulateur qui doit être équipé d'un dispositif appelé
compensateur de température qui fixe automatiquement la tension de fin de
charge en fonction de la température mesurée.
- Soit en prévoyant une tension fixe calculée à partir de la formule

en utilisant une température maximale du site.

- Il faudra veiller à ce que la durée du gassing ne dépasse pas 10 heures par mois.

- La fixation du seuil de tension de fin de décharge doit tenir compte du courant moyen
de décharge.

- Des charges d'égalisation doivent être prévues au moins deux fois par an( si le
régulateur ne dispose pas d’une activation automatique de la charge d’égalisation) pour
éviter la formation prolongée de sulfate sur les plaques des batteries.

I.4.4. Différentes causes de la défaillance des batteries

a) Surcharge des batteries

Les surcharges des batteries engendrent non seulement la corrosion de ses plaques positives,
mais aussi un dégagement excessif de gaz pouvant arracher des plaques, les matières actives
qui sedéposent aussi bien au fond du bac, qu'entre les séparateurs et les plaques. Les surcharges
des batteries génèrent en outre une augmentation de la température de ces dernières, ce qui
peut conduire à la destruction des plaques et des séparateurs.

b) Décharges profondes

Les décharges profondes sont, à côté des surcharges, les premières causes de la détérioration

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d'une batterie. Les résultats des décharges profondes prolongées sont entre autre la diminution
de la densité de l'électrolyte, le dépôt au fond du bac de sédiments fins de cristaux de
sulfate de plomb et ladécoloration des plaques, ainsi que leur sulfatation.

c) Sulfatation

La sulfatation consiste en la formation sur les plaques de larges cristaux de sulfates de


plomb, en lieu et place des fins cristaux qui y sont normalement présents. Les causes de la
sulfatation sont :

- la non-utilisation de la batterie durant une longue période, après sa charge


complète ou partielle,
- le fonctionnement de la batterie durant des jours à un état de charge partielle,
sans charged'égalisation,
- la variation de la température dans la batterie.

Les manifestations de la sulfatation sont l'augmentation de la résistance interne de la


batterie, ce qui entraîne une diminution de la décharge et une augmentation de la tension de
charge.

d) Courts-circuits

Les courts-circuits des éléments sont générés par :

- la destruction des séparateurs,


- l'accumulation excessive des sédiments au fond du bac,
- la formation de structures arborescentes de plomb, de la plaque négative
vers laplaque positive.

Les manifestations du court-circuit des éléments sont :

- une densité d'électrolyte faible, en dépit de la réception normale de charge,


- une perte rapide de capacité après une pleine charge,
- une tension à vide faible.

e) Autres causes de la diminution de la durée de vie des batteries

Outres les phénomènes décrits plus haut, d'autres causes que nous présentons ci-dessous
peuvent contribuer à la diminution de la durée de vie des batteries.Il s'agit :

- des phénomènes de vibrations,


- des salissures.

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I.5. Régulateur de charge
Le régulateur de charge a pour fonction principale entre autre de protéger la batterie
contre les charges excessives et les décharges profondes et de stabiliser la tension dans le
circuit de charge.

Au plan fonctionnel, le régulateur de charge :

- Collecte les informations relatives à l'état de charge de la batterie (tension, état de charge).

- Compare ces informations aux seuils de régulation préfixés :


o Umin : tension de déconnexion de la charge (utilisation) pour la protection à la
décharge profonde.
o Umax : tension de déconnexion des modules pour la protection à la surcharge.

- Opère la protection de la batterie.

Le processus de régulation est consigné dans le tableau ci-dessous :

Etat de la batterie Réaction du régulateur


La tension de la batterie (Ub) est supérieure
Déconnexion des modules PV
à latension maximale (Umax)
La tension de la batterie (Ub) est inférieure
à latension de reconnexion (Ut1) Reconnexion des modules PV
La tension de la batterie (Ub) estinférieures
à latension de déconnexion (Umin) Déconnexion de la charge (utilisation)
La tension de la batterie (Ub) est supérieure
à latension de reconnexion des récepteurs Reconnexion de la charge (utilisation)
(Ut2)

Exemple de processus de régulation : cas du régulateur SUN SAVER MPPT- 15L à (30°C)

Tension de déconnexion modules 14,50 V


Tension de déconnexion 11,40 V
utilisation
Tension de reconnexion 12,50 V
utilisation

I.5.1. Principaux types de régulateur de charge


Il existe deux types de régulateurs de charge dans les applications photovoltaïques.

a) Régulateur parallèle ou Shunt (alimentation en continu), la tension du


régulateur doit être égale à la tension de la batterie
C’est le modèle le plus répandu, car il est simple à réaliser. Le courant des panneaux solaires est envoyé
dans un interrupteur en parallèle avec la batterie lorsque celle-ci atteint sa pleine charge. Le principe de ce
circuit est une simple bretelle ; tout le courant passe normalement dans la batterie et lorsque le seuil de
coupure est atteint, tout le courant passe dansl’interrupteur. Il est donc nécessaire de rajouter une diode
entre cet interrupteur et la batterie pour ne pas court-circuiter cette dernière. Cette diode pourra servir de
diode antiretour. L’interrupteur utilisé est le plus souvent un MOSFET, car il est plus intéressant qu’un

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transistorbipolaire puisqu’il dissipe moins d’énergie.

Figure45 : Principe de fonctionnement d’un régulateur de charge de type shunt

Avantages du régulateur shunt


- Aucune chute de tension dans l'unité de charge.
- Consommation du régulateur négligeable durant la période de non régulation.
- La défectuosité du régulateur n'entraîne pas l'interruption de la charge de la batterie.

Inconvénient
- Nécessité d'un dispositif de dissipation thermique adéquat (ventilation).

b) Régulateur série
Ce régulateur devient de plus en plus répandu et devrait à terme supplanter le régulateur shunt.
Cette fois-ci, l’interrupteur de charge est en série avec la batterie et il s’ouvre lorsque la fin de la
charge est atteinte. Les mêmes interrupteurs peuvent être utilisés que pour les shunts.

Figure 46 : Principe de fonctionnement d’un régulateur de charge de type série

Avantages du régulateur série


- La diode de blocage n'est pas indispensable.

Inconvénients
- Chute de tension dans l'unité de charge.

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- Consommation du régulateur durant la période de non régulation.
- La défectuosité du régulateur entraîne l'interruption de charge de la batterie.

C) Régulateur de charge de type MLI

Le régulateur MLI (Modulation de la Largeur d’Impulsion ou PWM : Pulse Width Modulation) gère de façon
optimale les connexions et les déconnexions du module au reste du système. Selon l’état de charge de la
batterie, il effectue des coupures plus ou moins longues et plus ou moins fréquentes. Cette technologie permet
de charger la batterie à 100 % de sa 116 capacité. Ce type de régulateur devient le plus utilisé dans les
installations photovoltaïques autonomes. Pour la régulation de la charge, une réduction du courant de charge
est effectuée lorsque la batterie est chargée ; autrement dit, lorsque la tension par élément dépasse la tension
de surcharge. Tandis que, la régulation de décharge s’effectue par une comparaison entre la tension de la
batterie et le seuil bas de la tension préréglée, pour informer le circuit de commande. Ce dernier arrête la
décharge de la batterie lorsque la tension par élément devient inférieure à la tension seuil.

Guide pour le choix d’un régulateur de charge :

Pour le choix d'un régulateur, les caractéristiques suivantes sont indispensables :

- La tension nominale : elle peut être de 12 V, 24 V, 48 V etc. en fonction de la tension du


système dans lequel il sera inséré. (La tension de régulateur est égale à la tension d’entrée de
l’onduleur et en absence de l’onduleur est égale à la tension de l’alimentation).
- Le courant de court-circuit maximal du générateur photovoltaïque.
- Le courant de fonctionnement maximal du générateur photovoltaïque.
- Le courant de charge maximal continu de la charge (récepteurs).
- La tension de circuit ouvert maximale du générateur.

En outre, les critères suivants sont indispensables pour le choix d'un régulateur de charge :

- Rendement du régulateur : le rendement caractérise les pertes au niveau du régulateur de charge.


Le rendement d'un bon régulateur doit être le plus élevé possible entre 90 et 95 %,
- Protections : les protections suivantes doivent être exigées :
* Protection contre la surtension : l'entrée du générateur doit être protégée contre la
surtension (atmosphérique),
* Inversion de polarité de la batterie : le régulateur doit être protégé contre l'inversion de
polarité aux bornes de la batterie,
* Protection contre les courts-circuits : le régulateur doit être protégé contre lescourts-
circuits (exemple par des fusibles),
- Boîtiers : les boîtiers des régulateurs, tout en permettant une bonne dissipation de la chaleur,
doivent être assez étanches.

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I.6. Groupement des batteries

I.6.1. Montage des batteries en série

Pour augmenter la tension U des batteries, une ou plusieurs batteries doivent être montées en
série. Dans le cas de deux batteries, la borne positive (+) de la première batterie est connectée
avec la borne négative (-) de la deuxième batterie.

La tension totale Ut est égale à Ub1 + Ub2 : Ut = Ub1 + Ub2


La capacité en Ah reste la même : Ct = Cb1 = Cb2

NOTE : Il est souhaitable que les batteries soient identiques.

Figure 47 : Montage des batteries en série.

Exemple : Monter en série deux batteries de 12 V de capacité 150 Ah.

Ut = Ub1 + Ub2 = 12 V + 12 V = 24 V

Ct = Cb1 = Cb2 = 150 Ah

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I.6.2. Montage des batteries en parallèle

Pour augmenter la capacité Ah de deux ou plusieurs batteries, on les monte en parallèle. Dans
le cas de deux batteries, la borne positive (+) de la première batterie est connectée avec la borne
positive (+) de la deuxième batterie. La borne négative (-) de la première batterie est connectée
avec la borne négative (-) de la deuxième batterie.

La tension reste la même : Ut = Ub1 = Ub2


La capacité totale devient : Ct = Cb1 + Cb2

NOTE : Il est souhaitable que les batteries soient identiques.

Exemple : Monter en parallèle deux batteries de 12 V de capacité de 150 Ah.

Ut = Ub1 = Ub2 = 12 V

Ct = Cb1 + Cb2 = 150 Ah + 150 Ah = 300 Ah

Figure 48: Montage des batteries en parallèle.

I.6.3. Montage des batteries en série-parallèle (mixte)

Plusieurs batteries peuvent être montées en série parallèle.

Dans le cas de 4 batteries montées en série-parallèle, la tension totale est la tension obtenue
par lamise en série des batteries ; la capacité totale est la capacité des batteries en parallèles.

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Figure 49: Montage des batteries en série-parallèle.

Exemple : 4 batteries de 12 V de capacité de 150 Ah chacune.

Ut = Ub1 + Ub2 = Ub3 + Ub4 = 12 V + 12 V = 24 V

Ct = Cb1,b2 + Cb3,b4 = 150 Ah + 150 Ah = 300 Ah

Principes à respecter pour les groupements des batteries :

a) Les batteries à monter en série doivent :


- être de même type (fabrication),
- avoir les mêmes capacités (Ah),
- avoir une densité d'électrolyte égale (état de charge égal).

b) Les batteries à monter en parallèle doivent :


- être de même type (fabrication),
- avoir la même tension nominale,
- avoir une densité d'électrolyte égale (état de charge égal).
- les capacités nominales des batteries ne doivent pas être trop différentes

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I.7. Algorithme de charge en trois étapes des batteries acides-au plomb

La charge d'une batterie solaire est très importante afin qu'elle puisse fournir le maximum de
capacité, tout au long de sa durée de vie. De ce fait, il faut utiliser un chargeur dit intelligent
c'est à dire programmé pour au moins les trois principales phase s de charge :
 Bulk
 Absorbtion
 Float

La durée de charge d'une batterie acide ne peut pas être réduite et dure de 6 à 8 heures. Au départ, durant la

phase de bulk, un fort courant de charge (maximum 25% de la capacité) passe dans la batterie. Pendant la

phase d'absorption, la tension de charge est maintenue à un niveau relativement élevé afin de finir de charger

la batterie dans un délai raisonnable. Ensuite, la tension est réduite pendant la phase de flotteur à un niveau

suffisant pour compenser l'autodécharge.

Figure 50 : Courbe de charge 3 phases

1.8. Etat de charge (state of charge)

L’état-de-charge est le pourcentage de la charge maximale possible qui est présente à l’intérieur d’une
batterie rechargeable. La détermination de l’état-de-charge (SOC) devient unequestion de plus en plus
importante dans toutes les applications qui incluent une batterie.
En général, le SOC d'une batterie est défini comme le rapport de sa capacité actuelle () à la capacité nominale
(). La capacité nominale est donnée par le fabricant et représente la charge maximale pouvant être stockée
dans la batterie. Le SOC peut être défini comme suit :

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Les unités de SoC sont des points de pourcentage (0% = vide; 100% = plein). Une autre forme de la même
mesure est la profondeur de décharge (DoD), l'inverse de SoC (100% = vide; 0% = plein).

Plusieurs Methodes exisite pour evaluer l’état le SOC d’une batterie. Entre autre la méthode de tension en
circuit ouvert (OCV) et la méthode coulomb counting.

1.8.1. Mesure d’état de charge (SoC) par méthode OCV (Open Circuit Voltage ou Tension
en circuit ouvert)

Tous les types de batteries ont un point commun : la tension à leur borne diminue ou augmente en fonction
de leur niveau de charge. La tension sera maximale lorsque la batterie est totalement chargée et minimal
lorsqu’elle est vide.

Cette relation entre tension et SOC dépend directement de la technologie de batterie utilisée. A titre
d’exemple, le schéma ci-dessous compare les courbes de décharge entre une batterie 48V au plomb et son
équivalent Lithium Fer Phosphate (LiFePO4).

Figure 51 : Courbe de décharge de la batterie en fonction du VOC

On peut constater que les batteries au plomb ont une courbe relativement linéaire, ce qui permet une bonne
estimation de l’état de charge : pour une tension mesurée, il est possible d’estimer assez précisément la valeur
du SoC associée.

Par contre, les batteries Lithium-ion ont une courbe de décharge beaucoup plus « plate », celà signifie
que pour une large plage de fonctionnement, la tension aux bornes de la batterie évolue très faiblement.
La technologie Lithium Fer Phosphate (LiFePO4) possède la courbe de décharge la plus plate, ce qui
rend très difficile l’estimation du SoC sur une simple mesure de tension. En effet, l’écart de tension est si
faible entre deux niveaux de charge, qu’il n’est pas possible d’estimer avec grande précision l’état de charge.

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I.8.2. Mesure d’état de charge (SoC) par compteur de Coulomb

Pour suivre l’état de charge lors de l’utilisation de la batterie, la méthode la plus intuitive consiste à suivre le
courant en l’intégrant durant l’utilisation des cellules. Cette intégration donne de manière directe la quantité
de charges électriques injectées ou soutirées à la batterie permettant ainsi de quantifier précisément le SoC
de la batterie.

Contrairement à la méthode OCV, cette méthode est en mesure de déterminer l’évolution de l’état de charge
pendant l’utilisation de la batterie. Elle ne nécessite pas que la batterie soit au repos pour effectuer une
mesure précise.

Figure 52 : Compteur de coulomb

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