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Formation : Master Professionnel au Professorat de l’Enseignement Secondaire

Sections : Physique-Chimie et Anglais

ECUE : Analyse critique des grands courants en pédagogie de l’éducation

Groupe N°2 / THÈME N°3

THÈME DE L’EXPOSÉ :

Christian Baudelot et Roger Establet, l’École Capitaliste en France,


Paris Maspero 1972

MEMBLES DU GROUPES
DR AGGA ALHATT
- ABDO ISSA OUSSEINI (PC)
- ABDOURAHAMANE MAROU CISSE (Ang)
-ADAMOU ALI (PC)
-ADAMOU HASSANE AMINA (PC)
-BOUBACAR TAWEYE ROUMANATOU (PC)
-DAOUDA MAMANE (PC)
-HAMIDOU SADOU (Ang)
-IBRAHIM EL. HADJI ADJIA MAHAMANE NAFIOU (PC)
-ISSA GARBA BILLO (Ang)
- KAKPO ESPERANCIA M’DAKPE (PC)
-KOTOKONA KOBOYO (PC)
-KOUWAKANOU DONALD (PC)
-KUISSU MARLYSE(PC)
-LAGOYE KIFOULI ALABI (PC)
-MAHAMAT AHMATABDOULAYE ALI (PC)
-NIZEYIMANA ADRIEN (PC)
-NKUNZMANA JOSÉLYNE (PC)
-SALISSOU KANE MAHAMADOU NAZIPI (PC)
-SANI DAN-RANI RABIOU (PC)
-VITOU YEMAGNISSE BLANDINE (PC) Année Académique : 2022- 2023
Exposé d’Analyse critique des grands courants en pédagogie de l’éducation

PLAN
I. INTRODUCTION

II. BIOGRAPHIE DE BAUDELOT ET ESTABLET

III. DEFINITION ET HISTORIQUE DE L’ECOLE CAPITALISTE


1. Définition
2. Historique
3. Avantages et limites de l’école capitaliste

IV. CONCLUSION

V. BIBLIOGRAPHIE

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Exposé d’Analyse critique des grands courants en pédagogie de l’éducation

I. INTRODUCTION

Les systèmes d’enseignement connaissent une mutation progressive qui obéit à un nouveau
modèle. Ce modèle combine deux aspects complémentaires : l’incorporation économique, qui
les transforme en vastes réseaux d’entreprises de formation de « capital humain », et la
compétition sociale généralisée, qui devient le mode de régulation du système lui-même. Cette
subordination accrue au marché du travail, au financement privé et à une compétition sociale
plus intense entre les classes et groupes sociaux fait de l’école un espace où se déploie de
multiples manières la norme sociale propre au capitalisme contemporain. C’est pourquoi nous
parlons ici de « nouvelle école capitaliste ».
C’est depuis plus de quarante ans le sujet récurrent des travaux des deux sociologues Christian
Baudelot et Roger Establet. Professeur de sociologie au département des sciences sociales,
Christian Baudelot est chercheur au département des sciences sociales à l’Ecole Normale
Supérieure de Paris. Roger Establet est un professeur émérite de sociologie à l’Université de
Provence en France. En collaboration, ces deux sociologues ont écrit leur première œuvre
intitulée ‘l’Ecole capitaliste en France’ en 1971. Instaurer une connaissance scientifique de
l’appareil scolaire, telle est la tâche que se sont fixés Baudelot et Establet. La réalisation de ce
projet engage la théorie Marxiste, car elle met en œuvre ses principes fondamentaux. Dans ce
travail nous essayeront de retracer comment ils sont arrivés à ce constat et les raisons qui sou
tendent cette affirmation.

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II. BIOGRAPHIE DE BAUDELOT ET ESTABLET

Christian Baudelot est né 9 décembre 1938 à Paris. Français, il a suivi une formation à l’école
Normale supérieure de la Rue d’Ulm de 1960 à 1964. Baudelot est agrégé de lettres classiques
et docteur en sociologie. Il est spécialiste de l’éducation et de la sociologie du travail. Il est
professeur émérite de sociologie au département de sciences sociales de Paris et chercheur au
centre Maurice-Halbwachs.
Roger Establet est né en 1938, de nationalité Française. Il est sociologue spécialiste de
l’éducation. Après le lycée Masséna à Nice, il intègre les classes préparatoires au lycée Louis-
Le Grand. En 1959, il réussit le concours de l’école Normale supérieure et devient élève de
Louis Althusser. Après l’agrégation de philosophie en 1962, il participe au projet Marxiste
d’Althusser en contribuant au collectif Lire le Capital en 1965, mais surtout en s’orientant vers
la sociologie. Il étudie la méthode statistique et devient l’assistant de George Gurvitch. Il
soutiendra finalement sa thèse de doctorat dans cette discipline, sous la direction de Michel
Verret à l’Université de Nantes en 1984 (La rentabilité sociale différentielle de la scolarisation).
Actuellement il est un professeur émérite de sociologie à l’Université de Provence en France.
Actuellement professeur émérite à l’Université de Province, il a publié depuis les années 1970,
souvent en collaboration avec son condisciple, Christian Baudelot, un certain nombre
d’ouvrages majeurs.

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III. DEFINITION ET HISTORIQUE DE L’ECOLE


CAPITALISTE

1. Définition
Baudelot et Establet définissent l’école capitaliste comme étant une école qui, au sein d’une
communauté, est réservée aux seuls enfants de la bourgeoisie, leur fournissant les moyens de
domination tandis que l’autre école, massivement fréquenté, se présente comme un étroit
couloir débouchant inexorablement sur les réalités de la production ou du chômage, c’est-à-dire
sur l’exploitation.

2. Historique
L’Élitisme républicain, l’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, est le
dernier ouvrage en date de Christian Baudelot et Roger Establet, deux sociologues dont
l’intérêt pour l’école, depuis presque quarante ans, ne s’est jamais démenti. C’est en 1971 que
paraît, en effet, leur premier ouvrage, L’École capitaliste en France. Mais entre1971 et 2009, le
contraste est saisissant. En 1971, nos deux auteurs critiquent une école trop adaptée aux besoins
de l’économie capitaliste, un insupportable «appareil idéologique d’État», qui assure la
reproduction des rapports de production, en inculquant l’idéologie bourgeoise, et en se
structurant autour de deux réseaux de scolarisation étanches (secondaire-supérieur pour la
bourgeoisie et ses alliés, primaire-professionnel, pour le prolétariat); en 2009, ils déplorent, à
l’inverse, son insuffisante adaptation à la nouvelle économie de la connaissance, et appellent
clairement, dès l’introduction, à «mettre fin à un formidable gâchis de capital humain». La thèse
est la suivante : les évaluations PISA1, le Programme for International Students Assessment
(programme International des évaluations), mises en place à l’échelle internationale
depuis2000, mettent en évidence l’archaïsme d’un système français qui produit une masse
importante d’élèves en échec, et une élite bien trop faible numériquement par rapport aux
besoins en cerveaux de la nouvelle économie. Massifier l’élite et élever le niveau de la masse,
comme y parviennent si bien la Finlande ou la Corée du Sud, tel est l’objectif d’une possible
réforme, qui parviendrait à concilier justice sociale et efficacité économique.

Ce n’est pas tellement au regard de leur marxisme originel, élaboré en son temps dans l’officine
althussérienne, et dont il ne reste strictement rien aujourd’hui, que le livre déçoit. Ce marxisme-
là, il n’est pas nécessaire d’en être nostalgique. Relevant d’une posture surplombante,
caractéristique de l’intellectuel universel critiqué par Foucault, il assénait un discours de vérité
totalement étranger aux subjectivités réelles des scolarisés, voire aux processus de

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subjectivation qui traversaient les luttes des années1970. À la même époque, le texte du collectif
« L’École en lutte », issu du mouvement de l’Autonomie, procède d’une tout autre démarche,
en proposant son analyse des luttes de 1973 : « Aux idéologues des deux réseaux qui voient
l’école former des bourgeois dans la filière secondaire-supérieur, et des prolétaires dans la
filière primaire-professionnel, la force de travail en formation oppose l’unité de sa haine à
l’école. L’école a autre chose à faire que de véhiculer l’idéologie dominante. D’autres lieux
d’émission l’ont déchargée de cette fonction. Elle a un rôle tout à fait matériel : elle fabrique la
force de travail, et ce n’est pas aux valeurs qu’elle forge son adhésion, mais au travail tout
simplement. Elle habitue les gens à travailler et si possible sur n’importe quoi (c’est le bonheur
de la pluridisciplinarité) pour les rendre adaptables à n’importe quel événement productif. Le
refus, dès l’école, de la productivité du travail a un contenu beaucoup plus prolétaire que la
culpabilité pathétique de ceux que tourmente encore le mythe de l’étudiant chien de garde, futur
suppôt de la bourgeoisie.»

Ce qui est troublant, c’est plutôt la congruence parfaite de la thèse du livre avec cet appel répété
à la modernisation et à la performance qui sous-tend l’ensemble des réformes actuelles, de la
maternelle à l’université. Dans les deux cas, c’est bien au nom de l’économie de la
connaissance, et de ses besoins, que l’on martèle la nécessité de réformer : les transformations
de l’économie exigent des élites plus nombreuses et des qualifications toujours plus élevées
pour l’ensemble de la population, système insuffisamment efficace pour former les hommes et
les femmes qualifiés dont l’économie moderne a plus que jamais besoin. La nécessité d’un tronc
commun assurant à tous une formation minimale et une nécessité économique.

3. Avantages et limites de l’école capitaliste

L’école capitaliste favorise la bourgeoisie. Elle n’est unique, progressive et continue que pour
la minorité massivement bourgeoise qui parvient au sommet. Malgré tout, l’école capitaliste
rend compte des réalités sociales. Le fait qu’elle soit discontinue permet de pourvoir en main
d’œuvre pour les entreprises. L’école républicaine, uniquement sociale, n’est pas adaptée à un
pays capitaliste. L’apparition d’un système d’établissement privé, certes mercantiliste, permet
une multiplication des écoles, une diversification des enseignements et formations dans
l’espace et dans le temps. L’élève sera le client, et qui dit client dit amélioration du service
parce que celui qui achète est plus regardant sur la qualité que celui de qui on achète.

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L’idéologie dominante prétend à l’unité d’une école qui se veut la même pour tous. Cependant,
Baudelot et Establet démontrent qu’elle est divisée et divise les élèves. Cette division est
démontrée par l’examen de statistiques d’entrée et d’orientation en 6e, de la répartition des
élèves dans les différents types de 4e et d’entrée et d’orientation en classe de 2nde. Enfin, il y a
aussi l’évaluation des probabilités d’une scolarisation donnée en classe de 4e selon les
catégories socio-professionnelles des apprenants. Des analyses faites par ces chercheurs en
France, il ressort que ‘la masse des apprenants originaires des classes sociales antagonistes est
et reste scolarisée dans des réseaux opposés’. Les indices de ces répartitions des élèves en deux
réseaux opposés de scolarisation sont nommés par les deux auteurs comme ‘primaire
professionnel’ et ‘secondaire supérieur’. Ils concluent que ‘la France est un des pays où la
pénalisation scolaire est très forte selon que l'on est bien né ou mal né, socialement’.
Donc l’école capitaliste contribue à la reproduction des rapports de classe ainsi qu’à leur
légitimation. C’est-à-dire que l’école devient le lieu de contradictions liées à la lutte pour la
domination en ce sens qu’elle fait apparaitre les inégalités sociales. En terme clair l’école
capitaliste est le terrain de la lutte des classes. Les enseignants y ont vu, avec raison, une remise
en cause de leur mission éducatrice. L’étude de Baudelot et Establet met très nettement en
évidence que les pays qui affichent les meilleurs scores de réussite sont ceux qui ne pratiquent
pas des filières précoces. Ceux qui ont su offrir pour tous les élèves jusqu’à 15 ans et jusqu’à la
fin de la scolarité obligatoire, un tronc commun. Pourtant la France qui a supprimé
officiellement les filières ne figurent pas en tête de peloton.

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IV. CONCLUSION
L’école capitaliste entretient une discrimination sociale. Ce qui ne favorise pas l’objectif réel
de l’école qui en plus d’instruire et de qualifier, est un milieu de vie où les élèves interagissent
et vivent plusieurs situations qui sont des occasions d’apprendre à vivre en société : amitié,
relation égalitaire…

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V. BIBLIOGRAPHIE

[1] Baudelot et Establet : Les tontons flingueurs d’inégalités


[2] www.carn.infos

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