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UNIVERSITÉ PUBLIQUE DE L'ARTIBONITE AUX

GONAÏVES
Faculté des sciences de l'éducation
(FSED)
Promotion: 2018-2022
Cours: Épistémologie des sciences de l'éducation
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Travail à faire: Que veut dire le "coup de tonnerre du 30 novembre


1966"?

Préparé par:Miskender CEVEUS


Elove JOSEPH

À l'attention du prof: Simon INNOCENT

Date de remise: le 19 juin 2023


Introduction
Il nous faut partir de la définition de Gaston Mialaret qui est formulée comme suit: Les sciences
de l'éducation sont constituées par l'ensemble des disciplines qui étudient les conditions
d'existence, de fonctionnement, et d'évolution des situations et des faits d'éducation. Selon lui,
démêler les facteurs qui entrent en jeu requiert le recours à plusieurs disciplines scientifiques :
sociologie de l'éducation, histoire, démographie, économie de l'éducation... En se basant sur
l'histoire des sciences de l'éducation, nous constatons que dans le processus de transition de
science de l'éducation aux sciences de l'éducation ou universitariser cette discipline, ou encore
dans la bataille pour faire entrer cette discipline dans le rang scientifique, il y avait bien des
difficultés dans les démarches. De ce fait, l'année 1966, où on a considéré veritablement les
sciences de l'éducation comme une sience à part entière est estimée comme une année décisive
ou de victoire pour Mialaret considéré comme pionier de cette science qui dans ces écrits
mentionnent : "coup de tonnerre de 1966".Dans le cadre du cours intitulé: " épistémologie des
sciences de l'éducation", le titulaire du cours en l'occurrence le professeur Simon INNOCENT,
nous a demandé de fournir plus d'explications sur cette expression. En tenant compte du contexte
du sujet, il nous est paru la nécessité de faire cette interrogation: Comment la science de
l'éducation a transité aux sciences de l'éducation? Dans le souci de soumettre un travail bien
organisé, nous procéderons comme suit: tout d'abord nous faisons la distinction entre pédagogie
et l'éducation puis nous faisons une historicité synthétique des sciences de l'éducation comme
discipline scientifique.

I-Distinction entre la pédagogie; base de la science de l'éducation et les sciences de


l'éducation.

L’éducation est assez souvent confondue avec la pédagogie. Ce terme désigne ce qui est
enseigné, alors que la pédagogie se réfère beaucoup plus à une méthode employée pour donner
son enseignement. Elle est donc déterminée en fonction des croyances profondes de l’éducateur.
Il est important de bien comprendre la différence entre ces mots. Des éclaircissements sur la
signification exacte de ces deux termes vous permettront de percevoir la nuance qui existe entre
eux. Ce dossier vous apporte les informations nécessaires !

Les experts font une nette distinction entre les deux termes. L’éducation désigne beaucoup plus
une action, et la pédagogie constitue, quant à elle, une réflexion philosophique ou technique
visant à guider les interventions de l’éducateur. Les représentations pédagogiques se modélisent
grâce à deux éléments que sont la théorie avancée par l’éducation et l’ensemble des expériences
vécues sur le terrain. La pédagogie peut donc être élaborée par les enseignants eux-mêmes, mais
également par des philosophes ou des politiques.

Les théories que l’on appelle pédagogiques sont des spéculations d’une tout autre sorte. En effet,
ni elles ne poursuivent le même but, ni elles n’emploient les mêmes méthodes. Leur objectif
n’est pas de décrire ou d’expliquer ce qui est ou ce qui a été, mais de déterminer ce qui doit être.
Elles ne sont orientées ni vers le présent, ni vers le passé, mais vers l’avenir. Elles ne proposent
pas d’exprimer fidèlement des réalités données, mais d’édicter des préceptes de conduite. Elles
ne nous disent pas : voilà ce qui existe et quel en est le pourquoi, mais voilà ce qu’il faut faire.
(Durkheim, 1934, p. 75) Tandisque les sciences de l’éducation sont constituées par l’ensemble
des disciplines scientifiques qui étudient, dans des perspectives différentes mais
complémentaires et coordonnées, les conditions d’existence, de fonctionnement et d’évolution
des situations et des faits d’éducation.
(Mialaret, 2006, p. 69)

Renaissance des sciences de l'éducation


Dans son article intitulé:"Les origines et l’évolution des sciences de l’éducation en pays
francophones ", Gaston Mialaret explique la Renaissance des sciences de l'éducation comme suit:

À Genève en 1912, un Institut des sciences de l’éducation a été fondé. Aux environs des Années
60, un nombre calculable d'universités étrangères, transforment les collèges et les facultés
d’éducation en facultés de sciences d’éducation.
Il faut mentionner même en 1960, on parle très peu de sciences de l’éducation. D'où la naissance
d'un véritable débat autour de ce sujet: fallait-il parler de science de l’éducation ou de sciences de
l’éducation? Mais malheureusement, ces discussions ont été interrompues par la guerre. Des
années avant Emile Durkheim avait déjà posé le problème de la distinction entre la pédagogie et
la recherche scientifique ou les sciences de l'éducation. Les conditions internationales et la
création des grandes organisations internationales comme: ONU, UNESCO, UNICEF, Conseil
de l’Europe… transforment le paysage culturel ; les moyens de communication opèrent leur
mutation avec l’apparition de l’audiovisuel, de l’informatique, le développement gigantesque des
méthodes et techniques de l’information; le développement de nouveaux moyens de
communication ouvrent une ère nouvelle à l’Humanité. Les préoccupations relatives au rôle de
l’éducation et ses relations avec la vie sociale, technique et économique, dans les pays en voie de
développement, la nécessité de faire un extraordinaire effort d’alphabétisation, font que les
préoccupations relatives à l’éducation prennent une place de premier plan et font appel à de
nouvelles disciplines scientifiques : sociologie, ethnologie, démographie, économie… De plus en
plus, on voit l’expression « sciences de l’éducation » se substituer à « pédagogie expérimentale »
et le nombre de disciplines scientifiques qui vont se préoccuper de l’éducation devient de plus en
plus important.

Un autre mouvement se développe pour introduire un cursus nouveau au niveau des universités
et des centres de formation des enseignants. Ce mouvement a commencé Au début du XVIIIème
siècle avec Durkheim qui avait brillamment occupé une chaire de pédagogie à la Sorbonne ; en
1904, c'était la republication la 6e édition du monumental ouvrage de G. Compayré, professeur à
la Faculté des Lettres de l’université de Toulouse intitulé : Histoire critique des doctrines de
l’éducation en France depuis le xvie siècle ; à leur tour Chabot et Jean Bourjade assuraient un
enseignement de pédagogie à l’université de Lyon ; en 1911, le professeur Lebonnois, de
l’université de Caen, créait un Institut pédagogique international. L’Université française n’était
donc pas totalement étrangère aux préoccupations pédagogiques.

De 1918 à 1939, le bastion principal de la pédagogie est constitué par les Écoles normales de
l’enseignement primaire. L’idée d’un enseignement de la pédagogie au niveau universitaire et le
besoin de l’organisation d’une recherche scientifique en éducation ne sont développés que par
quelques enseignants du supérieur. Sous l’influence des nouvelles réalités et contraintes
internationales, sous les effets des actions menées par certains universitaires convaincus (M.
Debesse, J. Château, G. Mialaret en particulier) et de quelques personnalités éminentes de
l’époque (J. Stoetzel et P. Fraisse), les autorités ministérielles françaises se décident, enfin, à
créer un cursus universitaire de sciences de l’éducation. C’est ce que Mialaret a appelé « le coup
de tonnerre du 30 novembre 1966 ». C’est ainsi qu’à la rentrée universitaire de 1967, trois
universités françaises : Bordeaux, Caen et Paris, organisèrent, au sein des facultés des Lettres, un
cursus de sciences de l’éducation.

On entend par coup de tonnerre du 30 novembre 1966, la date de la victoire des auteurs précités
qui ont mis sur pied le mouvement pour universitariser les sciences de l'éducation ou pour le
faire mettre dans le rang des disciplines scientifiques. Il est évident de faire mention que ce
mouvement à commencer dans les années 80 précisément avec les travaux de Durkheim mais
c'est jusqu'en 1966 que les sciences de l'éducation ont décroché une place parmi les sciences.

En définitive, la La municipalité de Bordeaux crée le premier cours universitaire de pédagogie


dans une Faculté de Lettres, en 1882. Il faudra attendre 1883, où Jules Ferry crée un cours de
science de l'éducation à la Sorbonne. La première chaire de pédagogie est créée à la Sorbonne.
Elle est notamment occupée par Henri Marion, Ferdinand Buisson ou encore Émile Durkheim.
Elle est supprimée en 1917, à la mort de Durkheim. Le 30 novembre 1966 est une année décisive
pour cette discipline qui accède le rang des disciplines scientifiques, cet essor a inspiré à Mialaret
cette expression " coup de tonnerre".
Bibliographie

DECROLY O. & BUYSE R. Introduction à la pédagogie quantitative. Éléments de statistiques


appliqués aux problèmes pédagogiques. Bruxelles : Lamertin, 1929.
DURKHEIM É. Éducation et sociologie. Paris : Alcan, 1934.

DURKHEIM É. L’évolution pédagogique en France. Paris : Alcan, 1938.

FOULQUIÉ P. Dictionnaire de la langue pédagogique. Paris : PUF, 1971 (Quadrige).


MIALARET G. Les sciences de l’éducation. Paris : PUF, 1976 (Que sais-je ?).

MIALARET G. Sciences de l’éducation : aspects historiques, problèmes épistémologiques. Paris


:PUF, 2006 (Quadrige).

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