Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2) EVOLUTION DE LA TERMINOLOGIE
Dans les milieux éducatif et sportif, plusieurs dénominations se sont successivement
imposées de façons dominantes :
a. L’expression Corporelle (années 70) :
L’expression corpo relle est loin de constit uer un ensemble facilement identifiable :
elle s’est peu à peu déployée dans de sit uations po uvant aller du jeu théâtral à des
techniques psychanalytiques, mais cette appellation, employée dans un sens général,
a permis, à un moment, de bien identifier un ensemble d’approches peu technicistes,
mais n’a pas pu reco uvrir l’ ensemble des activités d’expression possibles.
b. Les activités physiques d’expression (APex) (années 80) :
Ce terme a permis, lui a ussi, à un moment donné, dans le champ pédagogique, de
regro uper un ensemble de pratiques corporelles cult urell ement identifiées comme
les danses, le mime et le jeu théâtral… L’accent mis s ur l’expression a permis à
d’aut res pratiques physiques, même sportives, d’investir ce champ, car certaines
d’ent re elles peuvent effectivement revendiquer un aspect expressif (Ex : la
Gymnastique sportive, la Natation synchro nisée…). Toutefois, leur finalité première
ne relève pas obligatoirement d’une problématique de l’art.
c. Les activités physiques artistiques (APA) (années 90):
Si on se réfère aux familles d’activités programmées en EPS, le mime et la danse par
exemple so nt nommés en tant que deux activités de création et de communication de
sens, visant à susciter une émotion chez le spectateur et permettent un travail de
création et de symbolisation.
Certaines formes de danse, de situatio ns, d’expressio n corporelle, de mime rentrent
aisément dans cette logique (la gymnastique rythmique et la gymnastique sportive
sont regro upées dans la famille des activités gymniques).
d. Les activités physiques à visée artistique, esthétique et / ou expressive (APVA
ou APSAVA o u APVAEE) (années 2000 à nos jours) :
Nous retro uvo ns plusieurs activités physiques considérées comme supports
possibles à visée artistique. Ce regro upement semble un pe u « fo urre-to ut » car il
intègre un grand nombre d’activités classifiées dans les familles évoquées ci-dess us.
Comme la dénomination l’indique, certaines n’ont qu’une visée esthétique, d’autres
expressives, d’aut res artistiques. Les différentes activités physiques qui co nstit uent
cet ensemble seront présentées dans un répertoire et feront l’objet d’un
développement particulier dans un aut re document. Elles ont chacune une
spécificité, aucune n’est à privilégier, elles peuvent toutes être des supports
d’enseignement-apprentissage et chacune d’elles peut co nco urir, à terme, à une
c) Enjeux cognitifs :
Savoir gérer et composer des chorégraphies collectives o u individuelles ;
Maîtriser les co nnaissances relatives aux différentes pratiques ;
Connaît re le règlement et les techniques des différentes activités ou pratiques
d’expression corporelle ;
Avoir des connaissances sur la musique (support sonore de danse) ;
Adapter sa production en fonction de la musique et de celles des autres ;
Intério riser et reproduire différents rythmes ;
Savoir gérer ses resso urces bioénergétiques et informationnelles ;
Adapter sa motricité selon les différents modes de travail ;
Etre capable de juger objectivement (à travers des critères précis) et apprécie r
différentes chorégraphies.
7) LES STATUTS
Les statuts liés à la pratique des APVA sont :
a- Le chorégraphe : c’est celui qui fait la composition chorégraphique, choisit le
support sonore et qui travaille sur la scénographie (la scénarisation des formes
corporelles dansées).
b- Le Danseur (interprète) : c’est l’acteur exécute ur de la phrase motrice, il se
centre sur la maîtrise et l’interprétation (personnelle) du mo uvement.
c- Le Spectateur : c’est lui qui donne du sens à la production chorégraphique. Il
fait exister la création par le regard qu’il pose sur elle, son appréciation, ses
jugements constructifs et le degré de son intérêt. Il participe au développement
des compétences du danseur et du chorégraphe par une analyse rationnelle et
objective du spectacle.
8) LES FONDAMENTAUX DES APVA
a. Le Corps
Le corps dans to ute activité artistique d’expression est à la fois sujet et objet. Le
danseur, dans to utes ses productions chorégraphiques, vise avant tout à faire passer
des messages o u créer du sens, o u une impression chez le spectateur, avec et par
différentes postures et équilibres du corps.
La bonne maîtrise des sensations co rporelles (sensation proprioceptive,
kinesthésique, bonne intégration du schéma corporel) et des capacités motrices
(segmentation, coordinatio n, so uplesse, vitesse, dissociation segmentaire…) s’avèrent
donc plus qu’importantes po ur une bonne production dans les APVA.
b. L’Espace
L'espace est le matériau du danseur. To ut mo uvement implique le corps évoluant
lui-même dans un espace précis. L'espace ne doit pas être perçu comme une seule
notion géométrique. Tout espace occupé dégage une significatio n en danse ou une
symbolique.
b.1. Composantes de l’Espace :
Il existe différents types d'espaces en APVA :
L'espace intime (ou espace propre) : Il nous renvoie à l'espace intérieur du corps.
Il est fourni par l'ensemble des sensations extéroceptives (tactiles, vis uelles,
auditives,...) et proprioceptives (kinesthésiques et labyrint hiq ues) mises en je u
dans un mo uvement.
L'espace proche : D'après Laban, il représente l'intersection des différents plans
(horizo ntal, sagittal, frontal) qui peuvent constituer une sphère et où le corps du
danseur est mis au centre de cette sphère.
L'espace lointain (ou espace de déplacement) : C'est l'aire disponible po ur le
mo uvement (gymnase, praticable, salle de spectacle, co ur de récréation,
estrade,...). Elle a ses dimensions propres : longueur, largeur, 2 médianes et 2
diagonales. Dans cet espace, sont inscrits les tracés du parco urs du (des)
danseur(s).
L’espace scénique (ou espace social) : C’est l’espace qui est considéré du point de
vue de deux types de relations :
– Relation entre "Danseurs / Danseurs " : soit avec des rapports topologiques
stables, comme le rapprochement voire l’interpénétration de l’espace entre
danseurs jusqu’à l’éloignement maximum ; ou avec des rapports topologiques
variables comme : se croiser, se rencontrer, se rapprocher, s’éloigner…
– Relation entre "Danse urs / spectateurs" : selon la distance de l'acteur (o u du
danseur) par rapport au spectateur, celui - ci aura une perceptio n différente du
mo uvement des danseurs (en fonctio n de sa position) et donc une
interprétation différente. Cet aspect de l'espace appartient à la composition
chorégraphique et renvoie à l’espace scénique.
b. 2. Eléments constituants l'esp ace de déplacement
Les éléments constit uant l’espace se font en fonction des 3 plans anatomiques :
horizontal, sagittal et frontal.
Les Directions :
Elles sont identifiées en prenant le centre du corps comme point de référence : avant,
arrière, côtés, haut, bas.
Les Orientations :
Elles sont identifiées par rapport à un point d'observation extérie ur. Elles se
nomment d'une façon identique aux directions : avant, arrière, côtés, haut, bas.
Les Niveaux :
Ils sont identifiés en prenant la position du centre de gravité du danseur comme
point de référence :
– Niveau Haut (sauts, suspensions, élévations sur pointes et ½ pointes),
– Niveau Moyen (centre de gravité en position normale, corps debo ut, ou semi
fléchi),
– Niveau Bas (abaissement du centre de gravité : ½ pliés, grands pliés, à genoux
dressés, à geno ux assis, à quatre « pattes », assis, passages au sol).
Les tracés (ou traces) :
Ce sont les trajets (directs o u indirects) que décrit le mouvement dans l'espace. Ces
tracés peuvent être laissés par le déplacement d'une o u plusieurs parties du corps a u
sol ou en air.
Les Dimensions :
Elles réfèrent à l'amplit ude du mo uvement, qu'il soit dans l'espace proche o u
lointain. Elles s'expriment en grand o u petit. Une infinité de dimensio ns se
retro uvent entre ces deux extrêmes.
b.3. Significations dégagées par l'Espace
C'est en jouant sur la combinaison des directions, des orientations, des niveaux, des
tracés et des dimensions, dans l'espace proche ou lointain… que le danseur multiplie
ses possibilités de mouvements et diversifie les significatio ns qui se dégagent de ces
no uveaux espaces crées.
Chaque espace est chargé d'une signification symbolique propre à chaque cult ure.
C'est ce qu'on appelle : l'Espace Signifiant.
Exemples :
- Cercle : symbole de l'unio n communautaire,
- L'avant : est associé à la notion de sympathie, d’attirance,
- Le haut : est associé à la pureté, à l'élévation, à l'exaltation, à la joie...,
- Le bas : est associé à la terre, à la mort, à l’effondrement...,
- Le plan frontal : est associé à l'hésitation, au do ute, à la neutralité...
En plus, l’espace peut être créé ou suggéré. Il regro upe :
- L’Espace imaginaire créé par le danseur (mur invisible, une cage, un volume, une
porte, une rivière, une forêt,...) ;
- L’Espace créé à partir d’un objet (ex : battons, cordes, rubans…) ;
– Singulier : faire différemment (ex: tous les danseurs font des gestes avec les
bras et un danseur fait des gestes avec la tête) ;
– En opposition : actions/ réactions (ex : il est immobile, je suis en mo uvement /
Il est debout, je suis au sol / Il est grand, je suis petit/ Il est lent, je suis rapide ).
Relations organisées en fonction des signaux :
Les mouvements des danseurs sont déclenchés, organisés et rythmés soit par des
signaux sonores (musique, voix, sons, percussio ns), des signaux corporels (par
contacts, touchers par partie du corps), signaux au moyen d’un objet (bâton, ruban,
vêtements) ou soit par les regards.
Relations des danseurs en fonction des rapports topologiques :
Exemple : se croiser, se rencontrer, rester ensemble.
Bibliographie Indicative
Aro ut, G. (1995). « La Danse contemporaine ». Collection, L’activité contemporaine,
édition Nathan.
Aro ut, G. (1995). « La Danse contemporaine ». Collection. « L'Activité
contemporaine », éditions Nathan.
Barthe, J. (1996). « Production de performance et de formes ». Revue EPS, N° 257.
Bernard, M. (2001). « De la création chorégraphique ». Paris : C.N.D., 2001.
Bonjour, M. (1998). « Cultiver des expériences ». Actes du colloque Expérience et
transmission, Clermo nt-Ferrand.
Boisseau, R. (2006). « Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes », éditions
Text uel, Paris .
Brun, M. (2007). « Activité des élèves et sens des progrès en danse ». Revue Hyper,
mars.
Brun, M. et Perez, T. (2006). « La notion de projet artistique au cœur des APA »,
Revue EPS, janvier.
Despres, A. (2002). « Logique des sensations dans la pratique de la danse
contemporaine ». ANRT.
Durand, G. (1984). « Les struct ures anthropologiques de l’imaginaire ». Paris, Dunod.
Fernandez, G. (1998). « Pour une pratique scolaire : une entrée acrobatique ». Revue
EP.S, N° 272.
Frétard, D. (2004). « Danse contemporaine, danse et non-danse », Éditions Cercle
d'art.
Gaugey, J. (1990). « Apprendre en gymnastique sportive, Analyse didactique
concepts fondamentaux ». Revue EP.S , N° 224.