Vous êtes sur la page 1sur 9

Chapitre 4

Méthodes de mesure des résistances

1. Introduction
Le degré d'opposition au déplacement du courant électrique dans un circuit définit la
résistance électrique de ce circuit.
Dans la pratique industrielle, il est indispensable, pour assurer la maintenance et le
dépannage des appareils et équipements électriques et électroniques de contrôler la continuité
d'un circuit, de connaître la valeur d'une résistance, de vérifier le niveau d'isolement d'une
installation.
Pour permettre le choix des méthodes de mesure, on peut classer arbitrairement les
résistances comme suit :

2. Méthode de déviation directe : l'ohmmètre

C'est la méthode la plus simple et la plus utilisée dans la mesure de résistances. Cette
méthode utilise, comme un appareil de mesure principal : l'ohmmètre (c'est un appareil à lecture
directe gradué en ohm qui donne directement la valeur de résistance par une déviation α).
2.1. Principe

Figure 1 : Schéma de principe de la méthode mesure directe


Avec :
E : fém. d'une pile intérieure de résistance interne R i , alimente le circuit.
R : résistance ajustable pour réglage de zéro.

1
G : un galvanomètre muni d'un shunt R s

K : constante en A/div.
α : déviation maximale.
D'après la loi des mailles, on a :
E
I 
R  Ri  R s
 R x

Et on a : I  K .

Donc :
E
K . 
R  Ri  R s
 R x

2.2. Méthode de mesure


On court-circuite les bornes de l'ohmmètre, un courant de court-circuit I cc parcourt
l'appareil.
E
I cc   K . c c
R  Ri  R s

On coupe le court-circuit et on branche la résistance R x


à mesurer, un courant I parcourt
l'appareil. 
E
I   K . 
R  Ri  R s
 R x


En faisant le rapport membre à membre, on obtient :

 cc E R  Ri  R  R R
 1
s x x
.
 R  Ri  R s
E R  Ri  R s

 cc E  K . c c .R

x

 E

D’où :
E   cc 
R x

K  c c .

La fonction R x  f   a pour représentation une hyperbole dont le zéro de la graduation

correspond à une résistance infinie et la déviation maximale correspond à une résistance nulle.
Remarque :
Un ohmmètre à déviation permet d'obtenir très rapidement une valeur approchée des
résistances. Mais la précision est généralement médiocre (10%).

2
3. Méthode de déviation indirecte (méthode voltampèremétrique)
Cette méthode consiste à déterminer la valeur d'une résistance en appliquant la loi d'ohm.
En effet, on mesure la tension U à ses bornes et le courant I qui la parcourt. La valeur de la
résistance sera déduite par la relation suivante :
U
R x

I

Pour la mesure de ces deux grandeurs, on doit utiliser un voltmètre et un ampèremètre et


selon leur position on distingue deux montages :

3.1. Montage amont

Figure 2 : Montage voltampèremétrique amont

En appliquant la loi de maille


U
On a : la résistance mesurée : R  où R  rA  R x
;
I

Avec : rA : la résistance interne de l’ampèremètre ;

U
D’où : R x
 R  rA   rA
I

L’incertitude absolue de méthode est:  R x  m é  R  R x  rA 


L’incertitude relative sera :
R  r
x
  A
R x mé Rx

Interprétation :
L’incertitude relative de la méthode amont est d’autant plus faible si la résistance à mesurer est
plus grande devant la résistance interne de l’ampèremètre  R x ? rA  .

Ainsi, et comme la résistance interne de l’ampèremètre est de faible valeur, ce montage s’adapte
pour la mesure des résistances de grande valeur.

3
3.2. Montage aval

Figure 3 : Montage voltampère-métrique aval


On a :
U
R  avec I  IR  IV ;
x
I

D'où :
1 IR IV 1 1
   
x

R U U R x
R V

Avec R V
: la résistance interne du voltmètre ;
On obtient donc :
R xR
R 
V

R x
 R V

L’erreur absolue sur cette mesure est : R =Valeur mesurée - Valeur exacte.
L’incertitude absolue de méthode de cette mesure est:

R  R xR
2 2
R xR R xR R
x mé
R  R  R   R  
V V x V x
x x
R x
 R V
R x
 R V
R x
 R V

L’incertitude relative sera :

R  Rx 1
 
x

R mé Rx  R R
x V
1 V

R x

Interprétation :
L’incertitude relative de la méthode aval est d’autant plus faible si la résistance à mesurer est
plus petite devant la résistance interne du voltmètre ( R x  R V
).
Ainsi, et comme la résistance interne du voltmètre est de grande valeur, ce montage s’adapte
pour la mesure des résistances de faible valeur.

4
3.3. Choix entre montage amont ou aval
R
Si on représente la fonction  f R  pour les deux montages (amont et aval), on obtient
x
x
R x

les courbes suivantes :

R
Figure 4 : Courbes  f R 
x
x
R x

D’après les courbes on peut tirer les affirmations suivantes :


 Si R x
 rA R V  on adopte le montage aval ;

 Si R x
 rA R V  on adopte le montage amont.

4. Méthode de zéro directe : pont de Wheatstone


4.1. Schéma de principe

Un pont de Wheatstone permet la mesure des faibles et moyennes résistances Il est constitué
de :
Quatre résistances dont trois sont étalonnées et connues (R1, R2, R) et une résistance
inconnue Rx;
• Un détecteur de courant généralement un galvanomètre à zéro central très sensible.
• Une alimentation continue délivrant un courant continu.

5
Figure 5 : Pont de Wheatstone

4.2. Condition d'équilibre


Le pont est équilibré lorsqu'aucun courant ne passe dans le détecteur G suite à un réglage des
résistances étalonnées R1, R2 et R.
Si IG  0 , alors :

 U C D  0 

I1 traverse R1 et Rx et I2 traverse R2 et R.


Et, en appliquant le diviseur de tension, on obtient :
R R1
 et 
2
U AD
E U AC
E
R 2
 R R1  R x

On a :
R1 R
 U  U   E 
2
U CD CA AD
E
R1  R x
R 2
 R

R1 R
Or, à l’équilibre: U CD  0  
2
 R 1R 2
 R 1R  R 1R 2
 R xR 2
R1  R x
R 2
 R

R1
D'où : R x
 R
R 2

R1
Le rapport est appelé rapport de proportion. 
R 2

Les résistances R 1
et R 2
seront constituées par des boites de type 10 n de façon que ce
rapport appartient à l'ensemble suivant {0.001, 0.01, 0.1, 1, 10, 100, 1000}.
La résistance R sera constituée par une association de boîtes à décades (*1, *10, *100, *1000).

6
4.3. Mode opératoire
On choisit une convention de définition du galvanomètre :


R1
Généralement, on règle le rapport de proportion à 1.
R 2

On choisit arbitrairement R et on définit la direction du spot, et selon sa direction on


augmente ou on diminue sa valeur jusqu'à obtenir l’équilibre du pont (un courant I G  0 ). 

Sinon on varie le rapport de proportion et on varie de nouveau R jusqu’à atteindre


l’équilibre.
R1
On détermine R x
par la relation R x  R .
R 2

4.4. Calcul d'incertitude


R1
On a R x
 R , par conséquent :
R 2

 L'incertitude absolue s’exprime sous la forme suivante :

R R R
R x
 x
R1  x
R 2
 x
R
R 1 R R  c te
R 2 , R  c te 2 R 1 , R  c te R 1 ,R 2

R  R 1R R1
R x
 R1  2
R 2
 R
R 2
R 2
R 2

L'incertitude relative sera:


R R1 R R
  
x 2

R x
R1 R 2
R

Or : R  R d
 R c
 R b
 R a
 r1 0 0 0  r1 0 0  r1 0  r1 (décades)

Donc : R  R d
 R c
 R b
 R a

5. Méthode de déviation indirecte : voltmètre en série


5.1. Schéma de principe
Cette méthode est utilisée spécialement pour la mesure des résistances de grande valeur.
Son montage est constitué d’un voltmètre de résistance interne RV et d’un générateur de tension
continue.

7
Pour déterminer la valeur de la résistance, on procède comme suit :
 On mesure par le voltmètre la tension U aux bornes du générateur,
 puis on réalise le montage de la figure 6,
 enfin, sans changer le voltmètre et en conservant le même calibre, on mesure la tension
'
U aux bornes du voltmètre.

Figure 6 : Montage du voltmètre en série


En appliquant la loi de maille, on obtient :
U  U
'

U  U  R xI  0  R 
'
x
I
'
U
U  R VI  I 
'
Or :
R V

U  U
'
U
D’où : R x
 '
.R V
 ( '
 1) .R V
U U

Soient :
 n 1 : l’indication du voltmètre pour la tension U
'

 n 2 : l’indication du voltmètre pour la tension U '


Donc la valeur de résistance sera donnée par l’expression suivante :
R x
 ( x  1).R V

n1 U
Où x   '
n2 U

5.2. Calcul d'incertitude


On a R x
 ( x  1).R V
, par conséquent :
L'incertitude absolue s’exprime sous la forme suivante:

R R
R x
 x
. R V
 x
. x
R x R  c te
V x  c te V

8
D’où :
 R x   x  1  . R V  R V . x

L'incertitude relative sera :

R R x x
 
x V
.
R x
R V x  1 x

x n1 n 2
Avec  
x n1 n2

Comme les erreurs de lecture commises sur les deux mesures sont les mêmes, on a :
x n1 n 2 n1
n1  n 2 , on obtient donc :   or n2 
x n1 n2 x

x n1 n1 n1


  x  x  1
x n1 n1 n1

D'où :
R R x  x  1  n 1
 
x V
.
R x
R V  x  1 n 1

Vous aimerez peut-être aussi