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Chapitre 5 : Méthodes de mesures de résistances et impédances

1- Introduction
La mesure des résistances se fait en courant continu le plus souvent. Les méthodes et les
appareils utilisés dépendent de la nature de la résistance mesurée et de son ordre de grandeur.
On distingue :
- Les faibles résistances : généralement inférieures à 1 Ω,
- Les résistances de moyennes valeurs : de 1 Ω à 1 MΩ,
- Les grandes résistances : généralement supérieures à 1 MΩ.

2- Classification des résistances:


- La méthode de mesure d'une résistance dépend:
 De la précision de mesure voulue et surtout de l’ordre de grandeur de la valeur de la
résistance.
 Selon l’ordre de grandeur, les résistances peuvent être classées en trois catégories:
Faibles, Moyennes et Grandes.

 Résistances au carbone ou à couche de métal


– Résistances au carbone sont:
• Constituées d'une poudre de carbone et de résine synthétique,
– Avantage: Sont de faible coût.
– Inconvénient: Sont peu stable,
– Résistances a couche de métal sont:
• Réalisées par un dépôt de métal ou de carbone.
– Avantage: Sont très stables,
– Inconvénient: Sont de coût très élevé.
3- Méthode de mesure directe :
- C’est la méthode la plus simple et la plus utilisée pour la mesure des résistances;
- Elle est basée sur l’utilisation d’un ohmmètre ou un multimètre;

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4- Méthode de mesure indirecte :
a. Méthode voltampèremétrique:
Cette méthode utilise la loi d’Ohm (U = R* I). On cherche la résistance R à partir de la tension
U aux bornes de la résistance et de l’intensité I du courant dans le circuit.
Selon la résistance on choisit le montage « aval » ou « amont ». Il s’agit d’un montage en série
du générateur, de l’ampèremètre et de la résistance ; selon l’emplacement du voltmètre avant
ou après l’ampèremètre, deux montages sont utilisés les montages aval et amont.

 Montage aval :
Pour le montage aval, l’ampèremètre est placé avant le voltmètre.

On a :
𝑈
𝑅= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐼𝐴 = 𝐼𝑉 + 𝐼𝑅 ;
𝐼𝐴
D’ où :
1 1 1
= +
𝑅 𝑅𝑉 𝑅𝑥
Avec Rv : la résistance interne du voltmètre ;
On obtient donc :
𝑅𝑋 𝑅𝑉
𝑅=
𝑅𝑋 + 𝑅𝑉
L’erreur absolue sur cette mesure est : ΔR = valeur mesuré-valeur exacte.

 L’incertitude absolue de méthode de cette mesure est :


𝑅𝑋 𝑅𝑉
∆𝑅𝑥 = |𝑅 − 𝑅𝑥 | = | − 𝑅𝑥 |
𝑅𝑋 + 𝑅𝑉
𝑅𝑋 𝑅𝑉 − 𝑅𝑋2 − 𝑅𝑋 𝑅𝑉 𝑹𝟐𝑿
| |=
𝑅𝑋 + 𝑅𝑉 𝑹𝑿 + 𝑹𝑽

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 L’incertitude relative sera :
∆𝑅𝑋 𝑹𝑿 𝟏
= = 𝑹
𝑅𝑋 𝑹𝑿 +𝑹𝑽 𝟏+ 𝑽
𝑹𝑿

Interprétation : l’incertitude relative de la mesure est plus faible si la résistance mesurée est
plus petite devant la résistance interne du voltmètre (Rx=Rv).

 Montage amont :
Pour le montage amont, l’ampèremètre est placé après le voltmètre.

En appliquant la loi de maille


𝑈
On a : la résistance mesurée : 𝑅 = ou 𝑅 = 𝑟𝐴 + 𝑅𝑥 ;
𝐼

Avec 𝑟𝐴 : la résistance interne de l’ampèremètre ;


𝑈
D’où : 𝑅𝑥 = 𝑅 − 𝑟𝐴 = − 𝑟𝐴
𝐼

 L’incertitude absolue de méthode est : ∆𝑅𝑥 = |𝑅 − 𝑅𝑥 | = 𝑟𝐴


 L’incertitude relative sera :
∆𝑅𝑥 𝑟𝐴
=
𝑅 𝑅
On peut remarquer que l’erreur relative de montage amont est faible si la résistance mesuré
est plus grand que la résistance interne de l’ampèremètre alors ce montage s’adapte pour la
mesure des résistances de grande valeur.

 Choix entre montage amont ou aval :


∆𝑅𝑥
Si on représente la fonction = 𝑓(𝑅𝑥 ) pour les deux montages (amont et aval), on obtient
𝑅
les courbes suivantes :

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Fig. évolution des incertitudes relative en fonction de la résistance mesurée
∆𝑅𝑥 𝑅𝑥 ∆𝑅𝑥 𝑅
Dans le montage Aval on a : =𝑅 et 𝑅𝑥 ≪ 𝑅𝑣 donc : = 𝑅𝑥
𝑅𝑥 𝑥 +𝑅𝑉 𝑅 𝑣

∆𝑅𝑥 𝑟𝐴
Dans le montage Amont on a : =
𝑅𝑥 𝑅𝑥

∆𝑅𝑥 𝑅 𝑟𝐴 𝑅𝑥 √𝑹𝒗 𝒓𝑨 √𝒓𝑨


= 𝑅𝑥 = alors : 𝑅𝑥 2 = 𝑟𝐴 𝑅𝑣 et 𝑹𝒙 = √𝑹𝑽 𝒓𝑨 ⇒ = ⇒
𝑅𝑥 𝑣 𝑅𝑥 𝑅𝑣 𝑅𝑣 √𝑹𝒗

D’après les courbes on peut tirer les affirmations suivantes :


 Si 𝑅𝑥 < √𝑹𝑽 𝒓𝑨 on adopte le montage aval ;
 Si 𝑅𝑥 > √𝑹𝑽 𝒓𝑨 on adopte le montage amont.

Le choix de l’appareillage doit tenir compte des incertitudes introduites et de la précision


recherché. En électrotechnique (domaine des courants forts) les perturbations introduites par
les appareils sont pratiquement négligeables, mais il convient d’être plus prudent en
électronique (domaine des courants faibles).

b) Méthode du pont de Wheatstone :


Un pont de Wheatstone permet la mesure des faibles et moyennes résistances Il est constitué
de :
• Quatre résistances dont trois sont étalonnées et connues (R1, R2, R) et une résistance
inconnue Rx;
• Un détecteur de courant généralement un galvanomètre à zéro central très sensible.
• Une alimentation continue délivrant un courant continu.
Le pont est équilibré lorsqu'aucun courant ne passe dans le galvanomètre G suite à un réglage
des résistances étalonnées R1, R2 et R.
Si IG  0, alors :

 UCD  0
 I1 traverse R1 et Rx et I2 traverse R2 et R.

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Et, en appliquant le diviseur de tension, on obtient :

On a :

On a UCD = 0 alors :

D’où :

Mode opératoire :
On choisit une convention de définition du galvanomètre :
𝑅
 Généralement, on règle le rapport de proportion 𝑅1 à 1
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 On choisit arbitrairement R et on définit la direction du spot, et selon sa direction on
augmente ou on diminue sa valeur jusqu'à obtenir l’équilibre du pont (un courant IG  0).
 Sinon on varie le rapport de proportion et on varie de nouveau R jusqu’à atteindre
l’équilibre.
𝑅
 On détermine Rx par la relation 𝑅𝑥 = 𝑅1 𝑅.
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Calcul l’incertitude :
𝑹
On a 𝑹𝒙 = 𝑹𝟏 𝑹, par conséquent :
𝟐

 L'incertitude absolue s’exprime sous la forme suivante :


𝝏𝑹𝒙 𝝏𝑹𝒙 𝝏𝑹𝒙
∆𝑹𝒙 = | | . ∆𝑹𝟏 + | | . ∆𝑹𝟐 + | | . ∆𝑹
𝝏𝑹𝟏 𝑹𝟐 ,𝑹=𝒄𝒕𝒆 𝝏𝑹𝟐 𝑹𝟏 ,𝑹=𝒄𝒕𝒆 𝝏𝑹 𝑹𝟏 ,𝑹𝟐 =𝒄𝒕𝒆

𝑹 −𝑹𝟏 𝑹 𝑹
. ∆𝑹𝟏 + | | . ∆𝑹𝟐 + 𝑹𝟏 . ∆𝑹
𝑹𝟐 𝑹𝟐𝟐 𝟐

 L’incertitude relative sera :


∆𝑹𝒙 ∆𝑹𝟏 ∆𝑹𝟐 ∆𝑹
= + +
𝑹𝒙 𝑹𝟏 𝑹𝟐 𝑹
Les erreurs dues à une mauvaise appréciation de la nullité du courant dans le galvanomètre.
Le pont de Wheatstone est utilisé pour mesurer les résistances de 1Ω à 107 Ω. La précision de
la mesure est de l’ordre de 0,01%

c) Méthode de comparaision :

Elle consiste à faire traverser par le même courant la résistance à mesurer Rx et une résistance
connue R.

Incertitude absolue :

𝝏𝑹𝒙 𝝏𝑹𝒙 𝝏𝑹𝒙


∆𝑹𝒙 = | | . ∆𝑽𝟏 + | | . ∆𝑽𝟐 + | | . ∆𝑹
𝝏𝑽𝟏 𝑽𝟐 ,𝑹=𝒄𝒕𝒆 𝝏𝑽𝟐 𝑽𝟏 ,𝑹=𝒄𝒕𝒆 𝝏𝑹 𝑽𝟏 ,𝑽𝟐=𝒄𝒕𝒆

𝑹 −𝑽𝟏 𝑹 𝑽
. ∆𝑽𝟏 + | | . ∆𝑽𝟐 + 𝑽𝟏 . ∆𝑹
𝑽𝟐 𝑽𝟐𝟐 𝟐

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Incertitude relative :

∆𝑹𝒙 ∆𝑽𝟏 ∆𝑽𝟐 ∆𝑹


= + +
𝑹𝒙 𝑽𝟏 𝑽𝟐 𝑹

5- Mesure des impédances :


L’impédance est le rapport de tension sur le courant dans le domaine fréquentielle.
𝑉
𝑍=
𝐼
Résistance V(t) = i(t)R 𝑉
𝑍𝑅 = =𝑅
𝐼
Capacité 𝜕𝑣(𝑡) 𝑉 1
𝑖(𝑡) = 𝐶 𝑍𝐶 = =
𝜕𝑡 𝐼 𝑗𝜔𝐶
Inductance 𝜕𝑖(𝑡) 𝑉
𝑉(𝑡) = 𝐿 𝑍𝐿 = = 𝑗𝜔𝐿
𝜕𝑡 𝐼

a- Méthode voltampère-métrique :
La méthode voltampère-métrique (montage aval et amont) permet de mesurer à la fréquence
industrielle l’impédance Z .
1) Mesure de l’inductance d’une bobine :

L’impédance d’une bobine 𝑍𝑟 = 𝑟 + 𝑗𝐿𝜔 est généralement faible𝑍𝐿 ≪ 𝑍𝑉 . Le montage


aval est alors le plus convenable.

Pour mesurer l’inductance d’une bobine réelle, on effectue deux essais pratiques:
𝑈𝐶𝐶
Essai en courant continu pour déterminer la résistance interne de la bobine 𝑟𝑖 : 𝑟𝑖 = .
𝐼𝐶𝐶
𝑈𝐶𝐴
Essai en courant alternatif pour déterminer le module de l’impédance 𝑍𝐿 ∶ 𝑍𝐿 = .
𝐼𝐶𝐴

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Impédance d’une bobine : 𝑍̅𝐿 = 𝑟𝑖 + 𝑗𝐿𝜔 ⇒ 𝑍𝐿 = √𝑟𝑖2 + (𝐿𝜔)2 ⇒ 𝑍𝐿2 = 𝑟𝑖2 + (𝐿𝜔)2 ⇒
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(𝐿𝜔)2 = 𝑍𝐿2 − 𝑟𝑖2 ⇒ 𝐿 = 𝜔 √𝑍𝐿2 − 𝑟𝑖2

 Remarque 1 : on peut mesurer directement l’inductance d’une bobine à l’aide d’un


henrymétré.

2) Mesure d’une capacité :

Dans la plupart des cas l’impédance du condensateur est assez élevée𝑍𝐶 ≫ 𝑍𝑉 . Le
montage amont est alors le plus convenable.

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L’impédance d’un condensateur est : 𝑍̅𝐶 = 𝑗𝐶𝜔

1 𝑈𝐶𝐴 1 1
|𝑍𝐶̅ | = 𝑍𝐶 = ⇒ 𝑍𝐶 = = ⇒𝐶=
𝐶𝜔 𝐼𝐶𝐴 𝐶𝜔 𝑍𝐶 𝜔
Remarque 2 : on peut mesurer directement une capacité d’un condensateur à l’aide d’un
capacimètre.

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