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Trompette de Gabriel
figure inventée par Evangelista Torricelli possédant une aire
infinie mais un volume fini

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La trompette de Gabriel ou solide hyperbolique


aigu est une surface de révolution, définie en faisant
tourner une portion d'hyperbole autour d'une de ses
asymptotes, et en la coupant par un plan orthogonal
à l'axe. Ce solide est de longueur infinie dans une
direction, sa surface est également infinie, mais son
volume est, quant à lui, fini.

Représentation 3D d'une trompette de Gabriel.

Cette figure a été inventée vers 1640 par l'Italien


Evangelista Torricelli, qui découvre ses propriétés
surprenantes. Ce résultat a eu beaucoup de
retentissement au XVIIe siècle, parmi les
mathématiciens d'abord, puis chez les philosophes
et les épistémologues, tant le paradoxe semblait
insaisissable. Cette diffusion s'inscrit dans un
moment charnière de l'histoire des mathématiques,
marquant la transition entre une géométrie fidèle à la
tradition antique et les concepts modernes. Cette
transition nécessite une formalisation rigoureuse de
deux notions : le calcul infinitésimal et l'infini, deux
idées que la géométrie classique tendait à exclure.
Le paradoxe posé par la trompette de Gabriel
contribue à faire progresser ces sujets.

À l'époque contemporaine, cette figure reste


présente dans de nombreux manuels, comme
exercice de calcul infinitésimal. Différents noms lui
sont donnés : trompette ou cor de Gabriel d'après
l'archange annonçant le Jugement dernier en
soufflant dans cet instrument, trompette de
Torricelli, chapeau du magicien, etc.

Généralités …

La trompette de Gabriel est engendrée par une


portion d'hyperbole d'équation

tracée sur l'intervalle et tournant autour de


l'axe (Ox)[1]. Une définition un peu plus générale
utilise l'hyperbole sur l'intervalle
et conserve les mêmes propriétés[2].

Section de la trompette de Gabriel par le plan (Oxy).

Équation …

La surface de la trompette suit l'équation :

en coordonnées cylindriques selon l'axe (Ox), et


l'équation :

en coordonnées cartésiennes[3].

Calcul du volume …

Son volume est obtenu en intégrant la surface


(surface de la section de la trompette par le plan
normal à l'axe (Ox) à l'ordonnée x, qui est un
disque). On montre très facilement que le volume
est égal à π[1] :

Calcul de l'aire …

L'aire de la portion de trompette entre et


est donnée par la formule
suivante, selon le premier théorème de Guldin[1] :

qui peut se minorer facilement, en remarquant que


le contenu de la racine carrée est toujours
strictement supérieur à 1 :

est strictement supérieur à une expression


qui diverge quand tend vers , donc tend
lui-même vers l'infini[1].

Paradoxe du peintre …

Une façon d'exprimer le paradoxe d'avoir un solide


de volume fini et de surface infinie est la question
suivante : serait-il possible de peindre la surface
intérieure de la trompette de Gabriel ? Si on raisonne
à partir de la surface, celle-ci étant infinie,
l'opération semble impossible : il faudrait une
quantité infinie de peinture. Mais d'autre part, il est
possible de remplir intégralement la trompette avec
un volume fini de peinture, ce qui, a priori, recouvre
toute sa surface. Le paradoxe s'explique en
s'interrogeant sur l'épaisseur de la peinture. En
faisant le raisonnement « une surface infinie
demande une quantité infinie de peinture », on
suppose que la peinture a une épaisseur donnée,
non nulle (qui devient supérieure au rayon de la
trompette, quand dépasse ). Si on imagine une
peinture « mathématique » d'épaisseur nulle, alors
le volume de peinture devient une forme
[4]
indéterminée de type .

Centre de gravité …

Une autre propriété surprenante de la trompette de


Gabriel, pointée dès le XVIIe siècle, est l'inexistence
d'un centre de gravité[2]. Le centre de gravité du
solide de révolution généré par la courbe
ne peut, par symétrie, que se trouver sur l'axe, seule
son abscisse doit être calculée, elle est donnée par
la formule suivante, qui, appliquée à la trompette de
Gabriel, ne donne pas de solution, puisque
l'intégrale au numérateur ne converge pas[5] :

Contexte historique

Les démonstrations de
Torricelli

Retentissement

Variantes et généralisations

Comparaison avec des


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Notes et références

Voir aussi

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