Laboratoire de Biologie végétale_ Dr. BENTERKI S.

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LES FRUITS

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Plan :
I. Le fruit
I.1. Définition
I.2. Formation du fruit
I.3. Structure de la paroi du fruit
I.4. Classification des fruits
I.4.1. Fruits simples
A) Fruits charnus :
a- Baies
b- Drupes
B) Fruits secs :
a- Fruits secs indéhiscents
b- Fruits secs déhiscents
I.4.2. Fruits multiples
I.4.3. Fruits composés
I.4.4. Fruits complexes
II. La graine

I. Le fruit :
I.1. Définition :
Le fruit (du nom latin fructus), en botanique, est l'organe végétal contenant une ou plusieurs graines.
Caractéristique des Angiospermes, il succède à la fleur par transformation du pistil. La paroi de
l'ovaire forme le péricarpe du fruit et l'ovule donne la graine.

Le fruit favorise la reproduction de l'espèce en :

 Protégeant la ou les graines contre les animaux (le jeune fruit n'attire pas les animaux) et les
contraintes climatiques ;
 Favorisant leur dissémination :
o Dissémination par le vent : pour les fruits et les graines de petite taille et légers (samare des
Frênes, akène à pappus de Pissenlit).
o Dissémination par les animaux : pour les fruits en général colorés, sucrés (mûres) ou riche en
nutriments (châtaigne).
o Dissémination par l’eau : pour les fruits flotteurs. Ex : La noix de coco.
o Dissémination par l'Homme : cas du palmier dattier.
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I.2. Formation du fruit :

L’ovaire subit une croissance depuis sa formation dans le bouton floral jusqu’à la réalisation d’un fruit
mûr, cette croissance est continue lorsque la fleur a été pollinisée.
Par contre, en absence de pollinisation, cette croissance cesse brusquement. L’ovaire persiste en cet
état mais généralement la fleur non fécondée se détache et tombe.

Il y a des exceptions assez rares à cette règle, où certaines plantes peuvent produire des fruits sans qu’il
y ait ni pollinisation de la fleur ni fécondation des ovules. C’est le phénomène de
parthénocarpie (du grec : parthenos=vièrge et kapos=fruit), le fruit ne contient pas de graines. Il
existe des diverses variétés de fruits sans pépins (ex. Bananes).

I.3. Structure de la paroi du fruit :

La paroi du fruit constitue le péricarpe (du grec péri= autour et karpos= fruit), il comprend trois
parties (Fig.1) :
 Epicarpe ou exocarpe : c’est la partie la plus externe du fruit.
 Mésocarpe : partie moyenne du péricarpe.
 Endocarpe : partie la plus interne du péricarpe.

Fig. 1 : Structure de la paroi du fruit

I.4. Classification des fruits :

I.4.1. Fruits simples :
Un fruit simple est formé à partir de l’ovaire unique d’une fleur (ovaire unicarpellé ou ovaire
gamocarpellé). On distingue, selon la consistance du péricarpe : les fruits charnus et les fruits secs.
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A) Fruits charnus :
Selon les parties du péricarpe qui deviennent charnues, on distingue :

a- Baies (fruits à pépins) : (Fig.2)

Toute les parties du péricarpe sont charnues (épicarpe, mésocarpe et endocarpe) et en contact direct
avec les pépins (graines).

 La baie est le plus souvent polysperme (constituée de plusieurs graines). Ex : Tomates.

 Certaines baies sont monospermes (une seule graine). Ex : l'Avocat, la Datte.

 Variantes de baie :
 Hespéride : Les fruits de certaines Rutacées (Oranges, Citron, Pamplemousse) sont des baies
particulières possédant un exocarpe épais, mésocarpe blanc spongieux et dont l'endocarpe est
scindé en loges. La pulpe sucrée qui les remplit est formée par de longs poils vésiculeux,
gorgés de suc issus de l’endocarpe.
 Péponide : Baie à épicarpe fortement cutinisé, parfois de consistance ligneuse et son
mésocarpe charnu. Ex : fruits de Cucurbitaceae (Melon, Concombre, Cornichon)

Section transversale de tomate Schéma d’une coupe transversale d’une Péponide du Concombre
orange

Fig. 2 : Exemples de baies

b- Drupes (fruits à noyaux) : (Fig.3)

Les drupes se distinguent par leur endocarpe qui est devenu scléreux ou lignifié.
 La drupe est le plus souvent monosperme (constituée d'une seule graine). Ex : Cerise, Prune,
Abricot, Pêche.
 Il existe des drupes polyspermes. Ex : le Caféier.
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Fig. 3 : Exemples de drupes

B) Fruits secs :
Les fruits secs dont le péricarpe est sec, se scindent en deux catégories :

a- Fruits secs indéhiscents : (Fig.4)

Ces fruits ne s’ouvrent pas à maturité. Ils sont généralement monospermes.

 Akène :
C'est type le plus général des fruits secs indéhiscents : c'est un fruit simple dont le péricarpe sec
enveloppe une seule loge (ovaire uniloculaire) qui ne contient qu'une seule graine. C'est l'akène qui est
disséminé avec la graine qu'il contient.

 Variantes de l'akène :
 Samare : akène pourvu d'une aile. Ex : Samare des Frênes.
 Disamare : akène pourvue de deux ailes. Ex : Disamare d’Erable.
 Caryopse : spécifique à la famille des Poaceae, est caractérisé par la soudure des téguments de
la graine au péricarpe.
 Gland : akène enveloppé partiellement à sa base par une cupule. Ex : Gland du Chêne.
 Schizocarpe ou polyakènes : fruits provenant d’ovaires à carpelles soudés dont chaque loge se
transforme en akène. Ex : Polyakènes de la Mauve sauvage.
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Akène de tournesol Akènes à pappus de pissenlit Caryopse du Blé

Samare des Frênes Disamare d’Erable Gland du Chêne

Polyakènes de la Mauve sauvage

Fig. 4 : Exemples de fruits secs indéhiscents

b- Fruits secs déhiscents :

Ces fruits s’ouvrent à maturité, ils sont pratiquement polyspermes. Ils sont classés selon le nombre
et la soudure des carpelles en : fruits uni- ou dialycarpiques et fruits gamocarpiques.
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o Fruits uni- ou dialycarpiques : (Fig.5)

Ils dérivent d’un pistil formé d’un seul carpelle ou de plusieurs carpelles libres. On en distingue deux
principales variétés selon le type de déhiscence :
 Follicule : s’ouvre par une seule fente de déhiscence. Ex : Hellébore fétide.
 Gousse : s’ouvre par deux fentes. C’est le fruit caractéristique des Légumineuses.

Coupe transversale

Follicule de l’Hellébore fétide Gousse de Pois

Fig. 5 : Exemples de fruits secs déhiscents mono- ou dialycarpiques

o Fruits gamocarpiques :
Dérivants d’ovaires à carpelles soudées. On en distingue deux principales variétés :
 Capsule : suivant la nature des fentes de déhiscence nous distinguerons (Fig.6, Fig. 7) :
 Capsule à déhiscence septicide : La déhiscence s’effectue par une fente longitudinale au
niveau des cloisons ou septums séparant les loges. Ex : Colchique, Digitale.
 Capsule loculicide : La déhiscence s’effectue par une fente longitudinale au niveau des
loges. Ex : Tulipe.
 Capsule à déhiscence septifrage : La déhiscence s’effectue de part et d’autres des placentas
« déhiscence para-placentaire ». Ex : Datura.
 Cas particuliers :
 Capsule à déhiscence poricide : s’ouvre par des pores. Ex : Pavot, Coquelicot.
 Pyxide (capsule à déhiscence transversale) : La déhiscence s’effectue par une fente
transversale ou circulaire délimitant une sorte de couvercle qui se soulève à maturité. Ex :
Jusquiame.
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Fig. 6 : Différents types de déhiscences de capsule

Capsule septicide de l'Iris fétide Capsule loculicide de Tulipe Capsule poricide de Coquelicot

Capsule septifrage de Datura Pyxide de Jusquiame

Fig. 7 : Exemples de capsules
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 Silique : C’est un cas particulier des fruits à placentation pariétale et à déhiscence para-
placentaire. dérivant d'un ovaire composé de deux carpelles seulement avec développement
d'une fausse cloison médiane (ex. : Brassicaceae). On utilise le terme de silique lorsque le fruit
est beaucoup plus long que large et celui de silicule lorsque sa longueur ne dépasse pas trois ou
quatre fois sa largeur (Fig.8).

Schéma explicatif : Formation de la fausse-cloison et déhiscence para-placetaire d'une silique

Silique du Chou Silicule de la Monnaie-du-pape

Fig. 8 : Exemple de silique et silicule

I.4.2. Fruits multiples :

Proviennent de fleur dont le gynécé est dialycarpellé (carpelles libres). Dans ce cas, une seule fleur
produit plusieurs fruits. On peut distinguer des polyakènes, des poly-drupes, des poly-follicules,
selon le type de fruit simple.
Ex : La mûre des Ronces et la framboise comprennent plusieurs petites drupes « drupéoles » (Fig.9).
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Fig. 9 : Polydrupe de Mûre des Ronces

I.4.3. Fruits composés :

Proviennent de plusieurs fleurs distinctes d’une même inflorescence, appelés aussi infructescence.
Ex : La Figue (sycone) : c’est le réceptacle charnu (à l’intérieur duquel sont insérées les fleurs) qui est
comestible, les pépins étant en réalité des akènes (Fig.10).

Fig. 10 : Coupe longitudinale d’une Figue

I.4.4. Fruits complexes (faux-fruits) :

Résultent de la combinaison du gynécée d’une fleur auquel sont associées d’autres parties de la fleur
(réceptacle, pièces périanthaires). Exemples :

 Fraise : la partie charnue comestible est le réceptacle floral. Les carpelles se sont transformés
en akènes fixés sur ce volumineux réceptacle (Fig.11).
 Pomme et poire : l'ovaire infère est soudé au réceptacle floral. Le fruit comprend un
mésocarpe charnu provenant du réceptacle hypertrophié et de la paroi externe des carpelles.
L'endocarpe coriace, s'est constitué à partir de la paroi interne des 5 anciennes loges
carpellaires (Fig.12).
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Fig. 11 : Exemple de faux-fruits : Fraise

Fig. 12 : Exemple de faux-fruits : Pomme

II. La graine :
Dans le cycle de vie des Spermaphytes (plantes à graines) dont les Angiospermes font partie, la
graine est la structure qui contient et protège l'embryon végétal. Elle est contenue dans un fruit qui la
protège et permet sa dissémination.

La graine provient d'une transformation de l'ovule fécondé. Elle comprend deux parties (Fig.13) :
 Episperme : II correspond aux téguments de l'ovule ;
 Amande : est formée de l’embryon et de tissus de réserve.

1. L'embryon :
La fécondation conduit à l'œuf (zygote) dont le développement aboutit à l'embryon . Il comprend
quatre parties :
 La radicule
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 La tigelle
 La gemmule : Premier bourgeon d'une plante, à partir duquel croîtront la tige et les feuilles
durant la germination
 Le ou les cotylédon(s)

2. Tissus de réserve :
Ces matières de réserve sont localisées, soit dans l’embryon lui-même au niveau des cotylédons, soit
dans l’albumen, soit dans une partie du nucelle qui a persisté appelée le périsperme.

L'albumen (tissu triploïde issu de la double fécondation) sert à la nutrition de l'embryon qui le digère,
en entier ou non :
 Si les cotylédons digèrent la totalité de l'albumen : graine exalbuminée.
 Si une partie de l’albumen persiste : graine albuminée.

Fig. 13 : Graine des Angiospermes