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N° 1 Les
Cahiers de la
Recherche
du CERAU
Atelier
“Urbanisme et montage
de projets urbains ”
Quel campus universitaire pour Khénifra ?
Atelier
“Urbanisme et montage
de projets urbains ”
Quel campus universitaire pour Khénifra ?
Directeurs de la Publication
Sanaa NAKHLI & Mohamed HANZAZ
Cette publication constitue le premier numéro de d’aménagement en suivant la démarche projet dans
cette série. Elle reprend une version synthétisée de l’autre cas.
tous les travaux effectués par les étudiants du Master
Les principaux objectifs recherchés de cet atelier sont :
Aménagement et Urbanisme de la promotion 2018-
2019, dans le cadre de l’Atelier intitulé «Urbanisme et • Le développement des capacités d’analyse urbaine
montage de projets urbains». L’Atelier est coordonné chez les étudiants ;
par le professeur M. HANZAZ, appuyé par une équipe
• L’initiation à la conception de projets urbains ;
d’encadrement composée de M. CHOUAF et S. NAKHLI.
• L’approfondissement des connaissances en matière
L’atelier porte sur une thématique et un terrain précis
d’utilisation des principaux outils et techniques
qui sont définis par l’équipe d’encadrement. Il peut
d’analyse spatiale et socio-économique (analyse des
traiter soit une thématique urbaine générale, tels que
documents d’urbanisme, des cartes, observation
l’habitat insalubre, la centralité urbaine, la mise à niveau
sur le terrain, enquêtes-ménages, entretiens avec les
urbaine, l’extension urbaine…, soit un projet urbain
acteurs…) ;
précis (réalisé ou en cours) à évaluer, ou un projet urbain
à développer dans le cadre de l’atelier. • Le renforcement des capacités des étudiants à travailler
en groupe.
- Dans le premier cas, le travail se fait à l’échelle d’une
ville. Il est axé sur le diagnostic du tissu urbain qui L’atelier dans l’organisme d’accueil, peut répondre à
doit aboutir à des propositions concrètes susceptibles plusieurs activités entre autres : l’élaboration d’un projet
de rendre compte d’un dysfonctionnement ou de de territoire urbain, la conception d’un projet urbain,
consolider un atout et ce en relation avec la thématique l’évaluation d’un projet urbanistique, l’élaboration d’un
choisie. document d’urbanisme, …
-
Dans le deuxième cas, il s’agit généralement soit A la fin de l’atelier, les étudiants doivent rédiger un
de faire une évaluation et une contre-proposition mémoire de restitution de tous leurs travaux de
dans le cas où le choix porte sur des projets urbains recherche qu’ils soutiennent devant un jury.
réalisés ou en cours ; soit, de développer un projet
1
ÉDITORIAL
Le Centre d’Etudes et Recherches en Aménagement Chaque année, l’INAU dispense pour chaque niveau du
et Urbanisme (CERAU) a pour mission la gestion et le MASTER plusieurs ateliers et stages de terrain portant
suivi des programmes de recherches et d’études ainsi sur diverses thématiques et des terrains d’études
que la mise en œuvre de la stratégie et des moyens de multiples, coordonnés et encadrés par plusieurs
diffusion des résultats sous différentes formes (cahiers, professeurs. A la fin de la première année du MASTER,
revues, actes, rapports...). Il constitue une structure les étudiants sont amenés à effectuer un stage de 30
pluridisciplinaire et/ou transdisciplinaire travaillant sur jours pour explorer et mettre en pratique tous les acquis
des grandes thématiques définies dans le cadre des de cette année. Le résultat est corroboré par un travail
orientations prioritaires de la recherche de l’Institut de recherche mettant en valeur la problématique, la
National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU). méthodologie, l’état des lieux du territoire en question
ainsi que les principaux résultats. Les ateliers, au
Prévu initialement comme une structure d’étude, de
nombre de trois, sont des moments de consécration et
recherche et de formation pratique au sein de l’INAU,
d’expérimentation avancées de toute la formation en
le CERAU est considéré comme une structure novatrice
deuxième année. Il s’agit des ateliers relatifs au «Projet
dans le champs de la formation et de recherche au
de Territoire», à «l’urbanisme et au montage de projets
sein des établissements de formation supérieure au
urbains», et à «l’identification et l’initiation aux projets
Maroc. Depuis sa création en 1983, plusieurs travaux de
d’aménagement».
recherche et d’études ont été réalisés débouchant sur
un cumul de savoir à plusieurs niveaux. Ainsi, il s’est créé Les stages et les ateliers sont santionnés par une
un fond d’accumulation de savoir suffisamment riche présentation des projets élaborés par les etudiants
pour constituer aujourd’hui des acquis à capitaliser, devant un jury composé des enseignants relevant de
consolider et valoriser dans le cadre de publications et l’INAU et des professionnels.
de diffusions auprès de tous ceux qui s’intéressent aux
Pour ce premier numéro de la Série Stages & Ateliers,
domaines de l’aménagement et de l’urbanisme.
nous avons choisi de publier les travaux de recherche
Dans cette perspective, ces Cahiers de recherche du de l’Atelier d’Urbanisme portant sur la thématique des
CERAU viennent pour répondre à une approche de campus universitaires comme levier de développement
sauvegarde et d’acquis d’environ 40 années passées, local d’une ville moyenne comme Khénifra.
de consolidation des actions stratégiques en cours
Il est à préciser que cet Atelier a été mené et coordonné
actuellement, et de la nécessité de s’intégrer aux
d’une manière conjointe avec l’Agence Urbaine de
attentes et besoins actuels et d’anticiper les évolutions
Khénifra. Au niveau de l’INAU, outre le coordonnateur
futures. Aujourd’hui, le CERAU peut faire prévaloir
de l’atelier, le professeur M. HANZAZ, l’équipe
ses acquis de presque 40 ans de fonctionnement
d’encadrement et de suivi au niveau de l’INAU et sur
durant lesquels plusieurs études et recherches ont été
le terrain était composée également de S. NAKHLI et
produites sur différents thèmes liés à l’aménagement
M. CHOUAF. Au niveau de Khénifra, toute l’équipe de
et l’urbanisme, contribuant ainsi à l’émergence d’une
l’atelier a été prise en charge par l’Agence urbaine dans
“identité ” qui mérite d’être valorisée.
le cadre d’une convention signée entre le Directeur de
Nous avons commencé d’inaugurer cette nouvelle l’Agence urbaine, M. Mourad AMIL et celui de l’INAU, M.
publication des Cahiers de Recherche du CERAU par Mohamed HANZAZ. Ce premier numéro est donc le fruit
cette Série axée sur les résultats des stages et ateliers de ce partenariat que nous espérons prometteur aussi
effectués par les étudiants du Master de l’INAU. bien pour nos étudiants que pour l’Agence elle-même.
3
TÉMOIGNAGE
Le partenariat initié entre l’Agence urbaine de Khénifra SEKROUHI, ex Wali et Enseignant chercheur à l’INAU, qui
et l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme a été à la base de cette proposition et que M. Mohamed
(INAU) de Rabat est un partenariat orienté moyen FETTAH, Gouverneur de la Province de Khénifra, a salué
et long termes, et se propose de créer au sein et mis à la disposition de l’équipe toutes les facilités
de l’INAU, voire au sein du Centre d’Etudes et de et orientations afin d’assurer les meilleures conditions
Recherches en Aménagement et Urbanisme (CERAU), pour la réussite de ce projet, passant d’une simple idée
un laboratoire Territorial (Lab Territory) visant à faire de stage de futurs lauréats à un projet commun de
de la province de Khénifra un laboratoire territorial partenariat.
pilote d’expérimentation du développement territorial
durable. A ce titre, deux problématiques essentielles Ceci étant dit, cette recherche appliquée, il faut le
ont déjà été traitées dans le cadre de ce partenariat par souligner, a fait l’objet d’un benchmark national (cas
les lauréats de l’INAU (promotion MASTER II - 2019), à de l’Université Akhaouyn, et de Madinat Al Irfane) et
savoir, le développement de la composante rurale en international (cas du Portugal, de la France, du Japon
identifiant les futurs centres ruraux émergents de la et du Mexique) avant d’aboutir à des propositions
province – laquelle recherche appliquée pourrait à notre concrètes au niveau local en présentant trois options
sens, valablement faire l’objet d’un second numéro d’aménagement, toutes articulées autour de la notion
de cette publication – ainsi que l’objet de la présente de développement durable, voire des Nouvelles
publication, soit un sujet complémentaire au premier Technologies de l’Information et de la Communication
et traitant la composante urbaine, à savoir, la définition (NTIC). Nous aurions pu aller encore plus loin en matière
d’une vocation universitaire pour la ville de Khénifra. de recherche appliquée à l’urbanisme en esquissant le
coût potentiel du projet, voire élaborer des termes de
Je peux à ce titre, apporter un témoignage et profiter référence type pour cet ambitieux projet afin de faciliter
pour rendre un vibrant hommage, d’une part aux son exécution au maître d’ouvrage qu’est le Ministère
étudiants qui ont produit un travail de grande qualité de l’Enseignement Supérieur, mais considérant le travail
mais aussi à leur corps enseignant qui a fait preuve de qualité déjà produit, nous avons décidé de se limiter
d’une expertise et d’un encadrement de grande aux trois variantes du projet quitte à développer une
facture mettant en œuvre conception théorique et recherche complémentaire pour les étapes futures de
développement pratique au bénéficie d’un urbanisme ce projet .
opérationnel, tel que convenu dans nos premiers
échanges avec les responsables de cette brillante Enfin, il me reste à saluer encore une fois le
institution. Ceci bien entendu, en parfaite collaboration professionnalisme et l’engagement de nos partenaires
avec les équipes de l’Agence urbaine, que je tiens de l’INAU en espérant une collaboration fructueuse
à féliciter également à ce titre. Je ne pourrais pas ici dans les prochains sujets à identifier conjointement.
taire le promoteur de l’idée de projet, à savoir M. Allal
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ARGUMENTAIRE DE L’ATELIER
Khénifra, jouit de nombreux atouts liés à son statut de en a également besoin pour affirmer sa vocation. Les
capitale de la Province, son milieu naturel pittoresque, sa relations entre l’université et son environnement se font
position stratégique entre les deux grands pôles urbains essentiellement par l’intermédiaire de la ville. C’est ainsi
centraux (Fès-Meknès et Béni Mellal-Marrakech) et aux qu’une symbiose s’est établie entre la ville et la culture
multiples fonctions qui ne cessent de se développer. dont le soubassement est la dynamique économique et
Ses activités reposent sur l’administration, les services sociale.
et le commerce.
Sous l’influence d’un choix stratégique et/ou prioritaire,
Toutefois, sa base économique est fragilisée par certaines universités privilégient leur environnement
l’absence d’une vocation spécifique susceptible de proche, en y puisant la plus grande partie de leur corps
mettre en valeur ses potentialités et la positionne à enseignant et/ou leurs étudiants en se préoccupant de
l’échelle régionale. leur fournir des services divers (études, expertises…).
Le secteur de l’enseignement et de la formation D’autres, sont pour une université à rayonnement
professionnelle qui constitue un levier principal pour national et international.
le développement économique et le dynamisme socio- Dans le cas de la ville de Khénifra, on peut se demander
spatial demeure très embryonnaire. Ceci doit s’inscrire, dans quelle mesure l’offre de la formation et de
foncièrement, dans le registre de la compétitivité, de la compétence scientifique produite par l’enseignement
durabilité et de l’excellence de la ville. supérieur, en particulier par l’université, contribuera à
L’Ecole Supérieure de Technologie de Khénifra (ESTK), modeler certaines dynamiques urbaines.
relevant de l’Université Moulay Ismaïl, semble jouer un Les pouvoirs publics de la ville de Khénifra sont,
rôle de moindre importance dans le dynamisme urbain aujourd’hui, appelés à créer un pôle universitaire et
de la ville. A ce titre, elle ne peut améliorer l’image de la définir ses nouvelles fonctions en tant qu’un espace
ville et son rayonnement. L’ESTK draine les étudiants de de convivialité, ouvert et connecté. Les décideurs de
l’ensemble de la province mais sans portée régionale ou la ville ont réservé une parcelle conséquente de 42ha
nationale. pour ledit pôle universitaire au nord de la ville sur la
Il va sans dire que le secteur universitaire peut-être route nationale reliant Khénifra à Meknès. Sur le plan
un réel facteur de développement et de rayonnement urbanistique, la parcelle en question est située hors du
socio-économique, pas en tant que pédagogie et périmètre d’aménagement de la ville.
formation uniquement mais aussi en tant qu’espace. Il Ainsi plusieurs questions se posent :
se positionne comme un espace structurant de la ville,
en considération de sa structure spatiale, sa densité, ses • Comment passe-t-on d’une ville ordinaire moyenne à
interactions spatiales et ses flux. une ville universitaire ?
L’espace universitaire a en effet, une capacité de participer • Est-ce que l’évolution contextuelle de la ville confirme
au dynamisme de l’espace urbain où il s’y implante et ce choix ?
de façonner son image sociale et économique ; mais, • Dans quelle mesure la nouvelle université peut-être
encore faut-il qu’il soit en filiation avec le vécu urbain. considérée comme un projet urbain structurant de
La dimension socio-économique de l’université se Khénifra, offrant un ensemble d’aménités urbaines
joue pour une part à l’échelle d’une société, mais au (services, logement, ambiances…) ?
moins autant dans un rapport à la ville. En effet, par
sa proximité géographique et par la concentration • Comment le projet s’inscrira-t-il dans le tissu urbain ?
d’étudiants et d’universitaires qu’elle réalise, toute
université marque son environnement immédiat, elle
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Les objectifs de l’atelier :
• Comprendre l’organisation actuelle de la ville et projeter ses relations futures avec le pôle universitaire ;
• Appréhender la logique d’un projet urbain structurant pour une ville moyenne;
• Déterminer les enjeux et les défis de sa réalisation (conception, programmation, validation…);
• Penser l’aménagement du pôle à long terme à partir d’une réflexion basée sur le benchmarking ;
• Elaborer des scénarii de développement du pôle universitaire dans le contexte actuel de Khénifra.
Les rendus :
• Une carte de délimitation de l’aire de l’étude ;
• Des cartes sectorielles (Habitat, équipements, infrastructure, …) et une carte d’utilisation du sol, à l’échelle de la zone
d’étude ;
• Une carte qui identifie les dynamiques spatiales de la zone d’étude ;
• Un rapport qui décrit ces dynamiques ;
• Un Diagnostic territorial mettant en exergue les déterminants de l’urbanisation de la zone d’étude ;
• L’identification du site d’implantation du campus avec un rapport justifiant le choix ;
• La conception du projet du campus universitaire avec son articulation avec le reste de la ville.
I Rapport préliminaire
I.2 Analyse de l'information
II Diagnostic territorial
III.1 Présentation d’un
et des données · Diagnostic avant-projet du campus
Préparation d’un Rapport · Travaux de terrain, · Définition des principes universitaire
I.1 définissant : · Enquêtes et entretiens d’aménagement
09 juillet 2019
· Les objectifs du projet
Du 17 au 20 juin 2019 Du 20 au 28 juin 2019 2 groupes de travail
· La méthodologie du
travail
Présentation des travaux Présentation des travaux Présentation du projet final
· Le cadrage conceptuel
· Le benchmarking I.3 de la 1ère étape de la 2ème étape III.2 15 juillet 2019
20 juin 2019 28 juin 2019 2 groupes de travail
Du 10 au 15 juin 2019
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Ville Durable Université
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Par ailleurs, les documents de la planification urbaine, les compromis
entes les acteurs centraux et locaux accordent une place primordiale à
l’implantation des unités universitaires, des bâtiments résidentiels pour
les étudiants, des centres de recherches. Ces locaux sont intégrés dans le
tissu urbain non seulement comme un équipement public de formation
et d’enseignement, mais aussi, comme facteur de développement social,
économique et spatial.
L’espace universitaire, quelle que soit son importance, est considéré comme
un agent de production du sol urbain et de gestion urbaine. Les universités
qui adoptent cette posture peuvent le faire à de multiples échelles de la
ville : de l’échelle du bâtiment à celle de l’agglomération. Le tout s’opère
dans un processus continu allant de la conception du projet à la gestion
globale de la ville.
Globalement, la relation université et territoire/ville durable peut
être appréhendée selon différents registres interdépendants et
complémentaires:
• L’attractivité : comment la présence d’une université dont les missions
sont concertées et partagées peut-elle impacter positivement l’attractivité
d’une ville ?
• Le statut social, économique et politique dévolu à la fonction éducative
dans ses rapports avec d’une part, les schèmes cognitifs et culturels d’une
époque et, d’autre part, le contexte urbain et territorial où cette fonction
se déploie ;
• L’urbanité : Comment les nouvelles universités peuvent-elles être des
ferments d’activités scientifiques et économiques et des germes d’urbanité
et de civilité ?
• La Coopération : Quelles formes des systèmes de coopération associent les
acteurs universitaires et les acteurs territoriaux (coopération, méfiance...).
Dans ce cadre, l’espace universitaire peut faire l’objet d’un élément phare
d’un projet urbain partagé entre les différents acteurs de la ville. Cette
inscription volontariste, comme parti d’aménagement, transforme l’univers
universitaire en un espace public multidimensionnel où la mixité des
fonctions urbaines prend le dessus.
Dès lors, l’université peut être considérée comme un outil de promotion
de la qualité urbaine de la ville durable, d’amélioration de ses qualités
fonctionnelles et assurément un moyen de perfectionnement et de
rehaussement du niveau intellectuel et culturel des citoyens.
La durabilité d’une ville dépend grandement de la capacité d’adaptation
de son système universitaire à son nouveau rôle de catalyseur, de diffuseur
de nouvelles idées, de nouveaux savoirs compatibles avec le paradigme du
développement durable et ouverts sur le monde. Un système universitaire
qui est sensé être inséré dans la réalité territoriale à l’échelle de la ville, de
l’agglomération et de la région.
Confrontés à la reconfiguration territoriale, à un mouvement d’autonomie
des universités, à la mutation de la société apprenante et aux évolutions
sociétales, les établissements d’Enseignement supérieur doivent apprendre
à travailler différemment.
Par M. HANZAZ, Mot d’ouverture de la table ronde tenue du 21 au 22 octobre 2019 à
Dakar sur le rôle des universités francophones dans le développement urbain.
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REFLEXION SUR LES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT
Toute réflexion sur la construction et/ou l’aménagement dans ce qu’elle peut apporter à la constitution de
d’un campus universitaire passe par la réussite d’un l’identité d’un site. En cela, l’innovation porte également
certain nombre de défis et d’enjeux. Ces défis sont en sur la capacité de développer des nouveaux modes de
relation, certes avec les moyens nécessaires pour un tel faire à travers une approche spécifique permettant de
projet structurant de tout un espace urbain, mais aussi s’adapter à la fois au contexte local, à la particularité
et surtout avec l’existence d’une volonté réelle pour faire d’un site, et aux évolutions des modes de vies et des
profiter n’importe quel territoire de ce projet en mesure nouvelles technologies. Ceci passe par exemple par la
d’atteindre les objectifs d’excellence et d’innovation, mise en place d’une démarche partenariale permettant
d’attractivité ou encore de compétitivité. l’émergence d’un nouveau modèle de gouvernance,
mobilisant plusieurs acteurs, pour expérimenter une
Pour la mise en œuvre de la conception urbaine du
gestion commune des espaces à usages publics ou la
projet du campus universitaire de Khénifra, plusieurs
mutualisation d’équipements et de services », (EPAURIF
défis et enjeux sont à prendre en considération, dont
et IAU, 2018). (2)
notamment :
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campus ouvert en prolongation des autres sites urbains rapport entre les pleins et les vides, entre le bâti et les
mais avec une vision singulière et innovante ou au espaces extérieurs. Elle permet de donner la cohérence
contraire un lieu fermé et cloisonné, détaché des autres d’ensemble à un site, celle qui constitue son image, tout
espaces ? Nous voulons un espace dédié exclusivement en valorisant chacune de ses composantes dans leur
à l’enseignement et la formation, et donc fonctionnel singularité », (EPAURIF et IAU, 2018).
uniquement au moment des périodes de cours ou un
L’enjeu principal de cette composition protéiforme et
espace vécu et d’échange où toute personne peut le
multiforme est de tirer profit du site en question en lui
pratiquer et profiter de ses équipements divers ?
conférant une trame hiérarchisée (trame viaire, trames
Cette recherche d’urbanité est primordiale lors de la verte et bleue, trame urbaine), et des dimensions
conception et l’aménagement du site devant abriter le diverses des gabarits des bâtiments en prenant en
campus. Dès le début, le campus doit être un espace considération et en valorisant les atouts naturels et
repensé comme un lieu profitable à tous, aux étudiants physiques du site pour avoir une porosité maximale et
comme aux autres types de la population. Il doit être une continuité à l’environnement actuel.
réfléchi dans son ensemble en liant tous les espaces
L’enjeu de la conception paysagère renvoie ainsi au
extérieurs au service, certes, du projet scientifique,
rapport entre le site et son environnement : l’insertion
pédagogique et culturel, mais également, au service de
dans la trame territoriale marque aussi l’image du
l’ensemble des usagers qui vont fréquenter les espaces
campus. Elle peut s’inscrire dans la continuité ou
collectifs ouverts selon leurs besoins et attentes.
au contraire la rupture des axes, du vocabulaire
« Prendre en compte les besoins actuels et à venir des architectural, de l’utilisation des matériaux locaux
usagers en leur offrant des lieux agréables à vivre, ou respectant les ODD (Objectifs du Développement
permettant les échanges et les rencontres, flexibles Durable), du rapport entre le bâti et le non bâti, le vide
et adaptables aux évolutions des modes de vie et et le plein. La valeur patrimoniale du site et de son
des saisons. C’est également ouvrir les sites à une environnement marque son identité car c’est elle qui
programmation diversifiée, pouvant attirer de nouveaux va donner l’identité du campus au même titre que les
publics, à différentes heures de la journée et différentes autres valeurs existantes : campus vert, urbain de grande
périodes de l’année. En cela, les espaces à usage public qualité architecturale, lieu de créations artistiques ou
peuvent être de précieux supports d’expérimentation d’innovations technologiques ou des savoirs et des
à travers des occupations éphémères ou transitoires, connaissances…
avant de pérenniser les actions », (EPAURIF et IAU, 2018).
C’est enfin à travers cette composition entre conception
4. Défi de la conception architecturale et architecturale et paysagère que le projet du campus
peut véhiculer l’identité de tout un territoire, de son
paysagère
vécu, de même qu’il peut fédérer les usagers et créer de
Comme nous venons d’avancer précédemment, le l’attachement au lieu. L’objectif est de faire des espaces
campus de Khénifra est une opportunité pour la ville extérieurs des lieux pratiqués et de qualité, des lieux
pour inventer ou réinventer son image de marque de vie et d’échanges pour tous, étudiants et public
propre. De ce fait, la conception architecturale et extérieur.
paysagère, outre celle urbaine, donne au site sa
singularité et son cachet inédit. Beaucoup de sites 5. Défi de la prospective, de l’anticipation,
universitaires ont été conçus en respectant par exemple de la progressivité et de l’adaptation
le patrimoine culturel et ethnique du lieu d’accueil et
Nous avons actuellement une opportunité foncière
se sont démarqués au niveau mondial au point d’être
de 42ha, disponible, mobilisable immédiatement et
inscrits en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO tel
dédiée au projet de concert avec les acteurs locaux.
l’exemple mexicain. Et beaucoup d’autres campus ont
Pour concevoir le projet du campus, on doit répondre
été conçus comme une juxtaposition de bâtiments, de
aux besoins incessants formulés par les acteurs
vides, d’espaces extérieurs, de pleins… et où on peut
locaux, mais, aussi il est essentiel de se projeter dans
trouver toutes les activités et tous les investissements,
une vision prospective à moyen et long termes. Le
mais ne sont pas arrivés à construire et créer une identité
projet doit satisfaire la demande de la nécessité de
propre et sont de ce fait peu appropriés par les usagers.
fixer la population estudiantine qui part chercher
« La composition urbaine, architecturale et paysagère des formations «ordinaires» comme l’économie et
constitue la singularité d’un site, donne forme et le droit, mais également, penser à intégrer d’autres
structure les espaces. Elle détermine les liens entre filières spécialisées versant dans les métiers liés au
les espaces et les différents bâtiments. Elle régit le développement durable et aux espaces de montagnes.
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Défis et enjeux à prendre en considération
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1
2
3
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SOMMAIRE
ANALYSE BENCHMARK
Campus africains : Cas marocains (Al Irfane et Al Akhawayn) et cas tunisiens : (Nabeul et Janduba).
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Campus européens : Cas français (Grenoble) et cas portugais (Coimbra).
Campus américains : Cas mexicain (UNAM) et cas canadien (Laval).
Campus asiatique : Cas japonais (Tokyo).
00 00
Les réflexions sur les questions relatives à l’aménagement universitaire, et les relations entre la ville et l’université sont
devenues des enjeux d’ordre stratégique pour les espaces urbains. Doter une ville d’une université ou d’un campus urbain
demeure une préoccupation partagée par la majorité des acteurs locaux. En effet, le campus peut constituer une vitrine, et
un espace d’attractivité, de rayonnement et d’organisation de toute une ville, voire même de toute une région.
PROBLÉMATIQUE
Khénifra est une ville qui dispose de potentialités
considérables et diversifiées : milieu naturel endémique
riche et varié, patrimoine ancestral, position avantageuse
entre deux grands pôles urbains centraux (Fès-Meknès
et Béni-Mellal-Marrakech) et de nombreuses fonctions
qui ne cessent de se développer et de la différencier des
autres espaces les entourant.
Cependant, la ville de Khénifra n’arrive pas à tirer
profit de l’ensemble de ses atouts et reste fragilisée
par l’absence d’une identité propre et d’une vocation
distinctive capables de la valoriser et de consolider
réellement sa position de capitale provinciale.
Le secteur de l’enseignement et de la formation
professionnelle qui constitue un levier principal pour
OBJECTIFS DU TRAVAIL
Plusieurs objectifs ont été assignés à notre travail. Il • Concevoir un campus universitaire à Khénifra qui
s’agit principalement de : est censé appuyer son positionnement provincial et
• Comprendre l’organisation actuelle de la ville dans ses régional ;
relations futures avec le pôle universitaire ; • Mettre en place un campus combinant la vocation
• Appréhender la logique d’un projet urbain structurant d’enseignement, de logement et d’épanouissement au
pour une ville moyenne ; profit des étudiants, des professeurs et des personnes
externes ;
• Elaborer des scénarii de développement du pôle
universitaire dans le contexte actuel de Khénifra ; • Apporter à la ville un développement basé sur
l’innovation et la science du savoir grâce à un Campus
• Penser l’aménagement du pôle à long terme à partir
qui va abriter plusieurs filières qui vont être au profit
d’une réflexion basée sur le benchmarking ;
du développement de la ville.
• Déterminer les enjeux et les défis de sa réalisation
De ces objectifs généraux, nous avons décliné 3 finalités
(conception, programmation, validation…) ;
majeures, qui sont :
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Le groupe de travail à l’EST Signature de la convention de Partenariat entre l’INAU et l’AUKH
Photos illustrant le travail de terrain, les contacts avec les acteurs locaux et la restitution des données collectées sur place
Objectifs pratiques :
Il s’agit de proposer le projet suivant les attentes valorisation des potentialités naturelles de Khénifra, et
formulées lors des études préliminaires. Deux variantes la deuxième faisant émerger les potentiels culturels et
ont été proposées à cet effet. La première axée sur la patrimoniaux de la zone d’étude.
Nous avons également établi dans cette même étape, d’étudier les transformations socio-économiques, le
des relevés exhaustifs de terrain pour analyser l’aire niveau d’équipement ainsi que les formes urbanistiques
d’étude et dégager les aspects liés à l’habitat, le de l’environnement du projet.
niveau d’équipement et l’infrastructure, afin de mieux
Le travail a été finalisé par la rédaction de synthèses et
intégrer le projet dans son environnement.
de l’essentiel des travaux effectués pour la réalisation
Durant cette phase, nous avons restitué les données du présent projet et de ses variantes selon les deux
sous forme de tableaux, graphes et cartes élaborés afin groupes qui se sont constitués du groupe initial.
19
LA ZONE D’ÉTUDE
La ville bénéficie d’une situation stratégique sur l’axe allant de Meknès en passant par Azrou, jusqu’à Marrakech, entre
les deux grands pôles urbains centraux (Fès-Meknès et Béni-Mellal-Marrakech). Elle constitue le relais entre deux
régions réputées riches, à savoir Saïs et Tadla.
Accessibilité améliorée
La ville de Khénifra est organisée selon trois axes qui rend la ville non structurée essentiellement par les voies
structurent l’essentiel de l’espace urbain et marquent de communication.
le paysage par l’importance de leurs emprises et leurs
Les décideurs de la ville ont réservé une parcelle
longueurs. Il s’agit à l’origine des routes nationales,
conséquente de 42h environ pour ledit pôle
régionales et provinciales pénétrant le territoire de la
universitaire au nord de la ville sur la route nationale
ville de Khénifra
reliant Khénifra à Meknès. Sur le plan urbanistique,
La ville dispose d’une trame viaire interne non la parcelle en question est située hors du périmètre
structurée. L’urbanisation de la ville s’est effectuée pour d’aménagement de la ville.
une partie de la ville à travers des lotissements et pour
une autre à travers de l’habitat non réglementaire. Cela
20
Localisation du terrain support du projet
PLANNING
5 semaines pour 5 missions 16-15 juin 17-19 juin 20-28 juin 09-14 juil. 15-juil
Mission 1 : Définition des objectifs, de la
méthodologie, cadrage conceptuel et
benchmarking
Mission 2 : Travail du terrain, enquêtes et
entretiens
Mission 3 : Diagnostic et définition des
principes d’aménagement
Mission 4 : Réalisation d’un avant- projet
de campus universitaire
Mission 5 : Présentation du projet final
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CADRAGE CONCEPTUEL
‘’CAMPUS’’
De l’anglais campus (3) (« espace universitaire »), lui- américains ont ensuite adopté ce mot pour décrire des
même du latin campus (« camp ou champ »). Un espaces spécifiques au sein de leur propre institution.
campus universitaire désigne l’ensemble de bâtiments Mais le terme campus ne désignait alors pas encore
édifiés sur de vastes espaces et comprenant locaux l’ensemble du terrain occupé par l’université. Au XIXe
d’enseignements, restaurants, espaces de sports et siècle on commence à utiliser ce mot pour désigner
résidences universitaires. Ce modèle contraste avec « un espace universitaire », au début du XXe siècle la
les hautes écoles (comme Oxford ou Cambridge) signification s’est élargie pour inclure l’ensemble de la
où les établissements s’éparpillent dans une ville. propriété universitaire et depuis la fin du XXe siècle,
On définit également le campus comme une forme le sens du terme s’est encore élargi pour s’appliquer
d’aménagement au service de l’université, avec pour aux complexes de certaines entreprises, notamment
principe de regrouper l’enseignement, la recherche, lorsqu‘elles se regroupent en plusieurs bâtiments
l’hébergement et les loisirs. entourés d’espaces verts. Le siège de Microsoft est
ainsi désigné comme le Microsoft Campus à Redmond
Etymologie du mot campus : Le mot est apparu
(Washington). Finalement au XXIe siècle, le terme s’est
pour la première fois au XVIIe siècle pour désigner ce
généralisé et a été adopté dans d’autres pays pour
type d’espace urbain au collège du New Jersey aux
désigner un complexe universitaire.
Etats-Unis. D’autres établissements universitaires
Il est important d’éviter une définition trop étroite la réunion de divers établissements nommés suivant
qui réduirait la vie de campus à l’accès à la culture, au les traditions « collèges » ou « facultés », « instituts »,
sport et à la vie associative uniquement. En effet, la « départements », « centres », « sections », « unités » ou
vie de campus désigne l’ensemble des aspects liés à écoles spécifiques, mais aussi bibliothèque ou atelier,
la vie de l’étudiant, qu’il soit effectivement inscrit dans médiathèque ou musée… formant un ensemble
l’enseignement supérieur (étudiant), jeune en insertion administratif cohérent avec un statut de droit défini,
professionnelle (ancien étudiant), ou visiteur, Elle public, privé ou éventuellement mixte (4).
englobe les besoins, droits, aspirations et activités du
Les plus anciens établissements au monde recevant
jeune en formation et en insertion professionnelle. Ainsi,
encore des étudiants ?
la vie étudiante comprend non seulement la vie sur les
campus pendant et hors les heures d’enseignement, 1. Université Al Quaraouiyine, Maroc (859) :
mais également les temps hors de l’université, qu’ils L’université Al Quaraouiyine, à Fès, est considérée
soient de repos, loisirs, vacances, travail… comme la plus ancienne au monde par l’Unesco.
2. Université Al-Azhar, Egypte (988) : L’université
UNIVERSITÉE Al Azhar «La Splendide» en français - a été fondée au
Une université est une institution d’enseignement Caire en 969, spécialisée dans l’étude de l’islam.
supérieur, d’études et de recherches, constituée par
(3)
France-soir 19 octobre 1968 ds vie lang , N° 2017, Page 331
(4)
Gaffiot F. , Dictionnaire illustré latin-français , Paris , Hachette 1934
22
3. Université de Bologne (1088) : Fondée en 1088, gestion. Car, si dans le premier cas, une emprise foncière
l’université de Bologne est la plus ancienne d’Europe. ayant son unité est mise à disposition par l’État, dans
le deuxième cas, les espaces extérieurs sont ceux de
4. Université d’Oxford, Royaume-Uni (1167) : L’université la ville, ce qui implique un travail de coordination plus
d’Oxford est la plus vielle université britannique. important avec différents acteurs.
5. Université de Modène, Italie (1175) : Elle En effet, la différence entre les deux modèles, est que
accueille près de 18.000 étudiants dans ses facultés dans le premier (campus), on fait face à un modèle
d’économie, de lettres et de philosophie, de droit et de d’universités planifiées ; leur espace est clairement
mathématiques. identifié, différencié dès l’origine du reste de la ville et
6. Université de Paris, France (1200) : La naissance entièrement dédié à l’activité universitaire, sans oublier
officielle de l’université de Paris remonte au 15 janvier que les espaces extérieurs au Campus sont parfois
1200. difficiles à animer et à sécuriser en-dehors des horaires
universitaires.
‘’LE CAMPUS / LE QUARTIER Et dans le deuxième (Quartier universitaire), c’est le
UNIVERSITAIRE’’ modèle des facultés implantées historiquement en
Le paysage universitaire s’est façonné en deux centre-ville. Il peut prendre la forme d’un quartier
principaux types : le campus et l’université dans la ville, universitaire, où l’ensemble des bâtiments sont
ou quartier universitaire. accessibles à pied. Ce modèle se distingue par une vie
universitaire imbriquée dans la vie urbaine.
Ces deux types se distinguent par leur composition
urbaine et leur relation au territoire, mais aussi par leur
Différence entre Campus / Quartier universitaire
Le campus Le quartier
universitaire
• C’est le modèle des universités planifiées dans les • C’est le modèle des facultés implantées historiquement
années 1960 (puis parfois 1990). en centre-ville et créées à partir des années 1990.
• Leur espace est clairement identifié, différencié dès • Il peut prendre la forme d’un quartier universitaire, où
l’origine du reste de la ville et entièrement dédié à l’ensemble des bâtiments sont accessibles à pied.
l’activité universitaire.
• Ce modèle se distingue par une vie universitaire
• Les espaces extérieurs au Campus sont parfois imbriquée dans la vie urbaine.
difficiles à animer et à sécuriser en-dehors des horaires
universitaires.
La vie de campus
Le campus, un lieu de vie
Le campus est un espace de vie riche
où l’enjeu primordial est d’assurer à ses
étudiants et personnels des conditions de
travail et de vie favorisant leur réussite et
leur épanouissement, tout en renforçant
les liens entre ses différentes composantes.
La vie au campus englobe tout le parcours
de vie des étudiants, pendant et hors des
heures d’enseignement, mais également
les temps hors la formation, qu’ils soient de
repos, loisirs (sport, santé, culture, action
sociale, pratiques artistiques, ateliers,
événements, cinéma, conférences…).
23
Ville Durable Université
« Les liens entre le campus et la ville sont nombreux • L’université fournit également des prestations
et concernent des domaines très larges. Les deux de service (formation continue, assistance aux
partagent des problématiques et des intérêts entreprises…) et contribue à la diffusion de la
communs. Les établissements d’enseignement connaissance et à l’élévation du niveau culturel de la
supérieur et de recherche sont des acteurs importants population.
pour le développement, la visibilité, l’attractivité et
• L´accroissement des effectifs d´étudiants et
le rayonnement du territoire au niveau national et
l´augmentation des besoins en locaux universitaires
international.
ont contribué à l´émergence d´un urbanisme
L’implantation des campus fait partie de la définition universitaire.
des politiques d’aménagement urbain et des
• L´attractivité de l´université dépend largement de
programmations immobilières. Par ailleurs, la présence
l´attractivité du territoire dans lequel elle s´insère.
des étudiants impose aux collectivités des réflexions,
entre autres sur l’accessibilité des sites, les transports, • L’implantation des campus fait partie de la définition
le logement étudiant, l’animation des quartiers, la vie des politiques d’aménagement urbain et des
culturelle », (AGAM, 2011). programmations immobilières.
La contribution de l’université au développement • La présence des étudiants impose aux collectivités
économique de la ville s’effectue de plusieurs manières : des réflexions, entre autres sur l’accessibilité des sites,
les transports, le logement étudiant, l’animation des
• C’est d’abord une institution de formation de cadres et
quartiers, la vie culturelle...
de gestionnaires de la ville.
De plus en plus, villes et universités sont partenaires
• Elle est également une entreprise économique qui
dans la réalisation de projets qui renforcent le
donne des salaires à des fonctionnaires, des bourses
développement des territoires.
aux étudiants et qui effectue des achats de différentes
natures.
26
24
ANALYSE
BENCHMARK
00
INTRODUCTION
L’étude benchmark consiste à repérer puis analyser les «bonnes pratiques» ou les pratiques innovantes en termes de
conception et de services proposés par des campus, à la fois au Maroc, mais également – et surtout – à l’international.
Au début de notre réflexion sur la façon de conduire cette analyse benchmark, nous nous étions fixés pour objectif, de
nous focaliser sur trois ou quatre cas situés principalement dans les pays européens, dont notamment la France. Au fur
et à mesure de l’avancement de nos recherches, sur la toile notamment, nous avons décidé de réviser notre modèle de
benchmark et de l’élargir sur les quatre coins du monde. Nous avons donc choisi d’augmenter la taille de notre panel
afin de dégager les éléments qui peuvent intéresser notre campus. Notre choix de ce panel de benchmark comprend
ainsi neuf études de cas dont les caractéristiques paraissent correspondre aux besoins et aux enjeux rencontrés au
niveau de notre zone d’étude. Les neuf projets choisis sont : Al Irfane et Al Akhawayn (Maroc) et Jendouba et Menzel
(Tunisie) couvrant le cas africain, Grenoble en France et Coimbra au Portugal, des cas européens, Laval au Canada et
UNAM au Mexique, des exemples américains et un seul cas est asiatique (Tokorozawa à Tokyo).
Les pays choisis comme cas d’étude, sont des pays qui ont eu une grande influence et reconnaissance sur la conception
des espaces universitaires dans le monde, ou bien des pays qui ont réussi à réaliser des universités modèles, et qui
arrivent à entretenir une relation réussie avec leurs villes où ils sont implantés.
Les critères ayant guidé le choix de ce panel de campus sont multiples, entre autres : la diversité géographique pour
ne pas se centraliser uniquement sur le cas africain et français qui se ressemblent beaucoup, l’originalité des campus,
leurs aspects de vie collective et de services offerts, la prise en compte du développement durable dans la conception
et la vision globale, vu que Khénifra est une région fortement ancrée dans son environnement exceptionnel qu’il faut
préserver et inculquer dans tout projet structurant, la ressemblance territoriale et géographique avec notre zone
d’étude et la singularité des formations dispensées et offertes en liaison avec les spécificités territoriales de chaque
zone.
Les études de cas réalisées dans le cadre de ce benchmark sont riches d’illustrations, de pratiques et d’innovation
qui donnent une nouvelle vision de la vie de campus et de ses services. Elles nous ont permis de dégager les points
communs, quelques tendances de fond et d’en saisir les principaux enjeux et défis dont nous livrons ici quelques
éléments d’analyse à s’inspirer pour notre campus universitaire de Khénifra.
27
Campus universitaire Al Akhawayn : un campus à l’américaine
Le campus universitaire d’Al Akhawayn est fondé en 1993, sur une superficie de 60 Ha. Il contient 7 Instituts et centres
académiques et se situe sur une zone montagneuse comme le cas de celui de Khénifra. Al Akhawayn est un modèle
de campus marocain réussi qui se distingue par son environnement, son architecture, sa structure et son organisation.
L’architecture des bâtiments respecte le style spécifique des constructions de l’espace montagneux .
Son environnement
Al Akhawayn est un
modèle de campus
marocain réussi qui se Son architecture
distingue par :
1. Campus universitaire africain
Bien que le campus jouisse de nombreux atouts, il présente un certain nombre de problèmes et contraintes :
30 29
Le campus universitaire français : Le domaine universitaire de
Grenoble – France ; Un campus au cœur des Alpes
Grenoble est une ville de montagne pénétrée par un oued qui nous rappelle Khénifra et son oued Oum Rabiaa.
Le campus de Grenoble représente l’un des trois sites majeurs métropolitains pour l’enseignement supérieur et la
recherche en France.
Le journal Times Higher Education classe l’université de Grenoble-Alpes en 2018 au huitième rang des plus belles
universités en Europe. Aujourd’hui ce n’est que grâce au campus que Grenoble est devenue l’une des plus importantes
2. Campus universitaire européen
villes dans l’armature urbaine française. L’enseignement représente la première activité du campus, qui accueille de
nombreux universités, écoles et laboratoires de recherche notamment le Centre technique du papier ainsi que le
Siège du Centre d’études de la neige vu qu’il s’agit d’une zone de montage où il neige beaucoup.
De par sa fonction principale d’enseignement et de recherche, le campus constitue un véritable bassin de vie :
- Il accueille, depuis sa création en décembre 1961, sur une superficie de 225 ha, 160 bâtiments composés des
résidences universitaires, de restaurants, de commerces, de bibliothèques, d’ équipements sportifs dont une grande
piscine, et de lieux consacrés à la vie étudiante.
- Et il est très bien desservi par train, tram et bus afin de garantir une meilleure connexion avec le centre-ville de Grenoble.
Aujourd’hui ce n’est que grâce au campus que Grenoble est devenue l’une des plus importantes villes dans l’armature
urbaine française .
Le campus universitaire portugais : Un campus à
trois pôles métissant le moderne et le traditionnel
Coimbra est l’une des plus anciennes universités en
Europe et dans le monde. Elle est organisée en 3 pôles
dispersés dans la ville :
• Pôle I : créé en 1290, on y trouve les facultés d’art, droit
civil et médecine.
2. Campus universitaire européen
Source : https://fr.dreamstime.com/images-stock-campus-universitaire-coimbra-image19740084
31
Le campus universitaire mexicain
Un campus à édifice emblématique traduisant un fort ancrage culturel
Le campus, qui est constitué d’un ensemble de L’urbanisme et l’architecture du campus central
bâtiments, d’équipements sportifs et d’espaces ouverts constituent un exemple exceptionnel de l’application
dans la zone méridionale de Mexico, a été construit des principes du modernisme du XXe siècle fusionnés
entre 1949 et 1952. Plus de 60 architectes, ingénieurs et avec des éléments issus de la tradition mexicaine
artistes ont travaillé au projet. Le campus est un exemple préhispanique. Cet ensemble est devenu l’une
du modernisme du XXe siècle. Il illustre l’intégration des plus importantes icônes de l’urbanisme et de
3. Campus universitaire américain
Le campus de l’UNAM a gagné un peu plus de renommée internationale en 2007 en étant promu comme Patrimoine
Mondial de l’Humanité par l’Unesco. Il forme chaque année plus de 35.000 étudiants et offre 65 formations du niveau
Master et 36 formations doctorales.
Selon l’expérience de Mexico, on remarque la présence d’un édifice emblématique qui raconte l’histoire du territoire,
sans oublier la raison de la création de ce campus qui est d’honorer l’histoire de la révolution mexicaine. Khénifra
possède un ancrage historique assez monumental, une identité, un patrimoine matériel et immatériel très importants
à prendre en considération lors de la conception de notre projet.
Le campus universitaire canadien
Un campus durable qui respecte les ODD
L’Université Laval est l’une des plus grandes universités au Canada. Elle a été fondée en 1852, et constitue ainsi le plus
ancien établissement d’enseignement supérieur francophone en Amérique, et la sixième plus ancienne université du
Canada.
Le campus de l’Université Laval est composé d’une trentaine de pavillons sur une surface totale de 1,9 km2 au cœur
de l’agglomération québécoise, véritable ville dans la ville comptant environ 43.000 étudiants.
3. Campus universitaire américain
COMPOSANTES DU CAMPUS
Quartiers résidentiels
Restaurants et cantines
Bibliothèque
Pavillon d’éducation physique et sports
Jardin botanique
Le campus de l’Université Laval offre un environnement d’études et de vie exceptionnel et sécuritaire. Composé de
nombreux espaces verts, de zones boisées (67 espèces de feuillus et de conifères, 60 espèces d’oiseaux, ainsi que 15
espèces d’animaux ; on y retrouve un jardin botanique de six hectares) et sillonné de sentiers pédestres et cyclables,
ce campus à la nord-américaine favorise les déplacements à pied et l’accès aux pavillons. À proximité du centre-ville
de Québec et intégré à sa communauté, le campus est animé d’une vie culturelle, sportive et sociale effervescente.
33
Campus Tokorozawa à Tokyo, au Japon :
Un campus au cœur de la nature
Sur une surface de plus de 28ha, et recevant 2331
étudiants chaque année, le campus universitaire
asiatique est organisé en trois départements de
sciences humaines orientés vers la santé et le sport,
et un établissement dispensent un enseignement
pluridisciplinaire et cherchant à appréhender l’homme
dans sa globalité.
4. Campus universitaire asiatique
1
confèrent un ajustement équitable et un usage spatial équilibré.
On y trouve au niveau spatial, un centre qui donne davantage de flexibilité et de facilité sur le plan fonctionnel. On
note aussi un passage fluide entre le divertissement et l’enseignement en mettant ce dernier au cœur du campus tout
en l’entourant des autres services.
2
Quant aux campus américains, la lisibilité spatiale est axée sur des formes irrégulières et différentes qui permettent
de donner une certaine identité propre.
On y trouve un réseau viaire très dense qui dénote d’une forte accessibilité et une logique de zoning particulière où
le centre est axé sur les services de divertissement alors que les alentours sont voués à l’enseignement . On passe
ainsi de la détente à l’académique. Les fermetures et les bordures sont virtuelles puisqu’elles sont assurées par les
bâtiments d’enseignement.
Schémas simplifiés des campus universitaires en :
3 Le cas asiatique prône généralement le modèle circulaire avec un réseau viaire radio centrique.
Tous les éléments urbains convergent vers le centre qui est focalisé sur la formation .
4
Et enfin, pour les cas africains, les implantations sont très basiques ne traduisant aucune logique de localisation. C’est
plutôt l’insertion des bâtiments qui donne lieu à une disposition donnée et on se trouve à la fin avec des ajustements
perpétuels qui sont le fruit de l’aléa et le hasard.
35
36
Eléments à retenir pour le campus de Khénifra
• Faire des étudiants des acteurs de la vie du campus et non uniquement des consommateurs de savoir.
37
SYNTHESE DU BENCHMARK
On peut déduire des cas d’étude que nous avons survolés, qu’il y a deux
modèles urbanistiques pour la création des campus universitaires: le
campus à l’intérieur ou à l’extérieur de la ville. Le campus dans la ville
est généralement conçu sous forme de quartier universitaire, parmi les
quartiers de la ville ; alors que le campus à l’extérieur de la ville est pensé
comme un noyau d’une ville nouvelle ou un nouveau pôle universitaire
et urbain parmi les pôles de la ville existante.
L’implantation d’un campus isolé de la ville reste la forme la plus
dominante, surtout pour les nouvelles créations d’université. Mais, on
fait aussi recours au campus périphérique pour étendre les activités
d’un établissement existant, en particulier les disciplines scientifiques
consommatrices de l’espace. La majorité des campus construits en
périphérie, voire en milieu rural, ont été absorbés par la ville ; l’université
attire l’urbanisation. Les universités américaines par exemple, qui
étaient à l’extérieur de la ville, ne sont plus sous forme de campus
universitaires, mais de villes universitaires, pratiquées et visitées par
toute la population.
L’université/campus universitaire implantée au sein de la ville engendre
des relations qui sont parfois conflictuelles avec son environnement. La
nature et l’échelle de ces conflits sont variables, selon sa conception,
soit comme un ensemble autonome coupé de son environnement, soit
comme un acteur local chargé d’assurer un ensemble de services à la
population d’un territoire donné, un élément de production sociale et
un projet structurant de l’aménagement du territoire. Mais aussi, cela
dépend de l’échelle de la ville et l’importance de l’université dans les
fonctions de la ville abritant ce campus.
Un campus universitaire a besoin de nombreux équipements qui
peuvent constituer une complémentarité avec le reste de la ville. Son
implantation accélère aussi l’expansion des activités commerciales,
qui ont comme clientèle principale les étudiants. On assiste à un
développement du commerce alimentaire et la restauration dans les
quartiers résidentiels des étudiants. Mais aussi, un changement de
l’image de la ville, à travers la multiplication des librairies, bibliothèques,
centres culturels, etc.
La présence de l’université et du campus universitaire dans la ville
permet de transformer son image en une ville universitaire culturelle
et productrice de savoir. L’université est pour la société un élément
garant de sa contemporanéité et sa lucidité. Elle participe à développer
le niveau intellectuel des habitants de la ville, à travers les différents
services qu’elle offre.
38
Au final, l’université devient, non seulement destinée à
l’enseignement et la formation des étudiants, mais un équipement
ouvert aux habitants, participant à l’expansion du savoir et
l’enrichissement de la culture de la société, un véritable acteur
socio-économique, encourageant l’installation des entreprises,
créant plusieurs opportunités d’emploi et renforçant l’image de
la ville en tant que ville de la culture et du savoir, à rayonnement
régional, national, ou même international.
Aujourd’hui, l’université marocaine est un établissement
exclusivement d’enseignement, destinée qu’aux étudiants.
Elle est encore mal intégrée dans la ville et loin d’être un réel
acteur économique, ou un noyau de développement urbain. Les
universités marocaines sont des établissements publics dotés
d’autonomie financière et leur politiques spatiales se basent
principalement sur les critères de la disponibilité du terrain et le
besoin en termes d’effectifs des étudiants.
Le campus ne comporte principalement que les établissements
d’enseignement. Il existe quelques commerces liés aux
résidences universitaires, mais pas d’équipements ou de services
spécialement dédiés au campus et à la population devant les
fréquenter. La majorité des étudiants doivent se déplacer vers les
quartiers avoisinants en cas de besoin.
Il est clair que l’urbanisme universitaire marocain est encore
très embryonnaire et que les modèles adoptés au Maroc
pour concevoir les espaces universitaires sont dépassés et
incapables de répondre aux besoins de la ville du XXIe siècle.
Cela influence largement la qualité de l’enseignement supérieur
et la formation offerte aux étudiants. Mais, on peut dire que la
question de la relation entre l’université et la ville s’imposent
de plus en plus dans le contexte marocain. Les responsables
de la ville commencent graduellement à prendre conscience
que le développement des villes marocaines ne pourra pas se
réaliser sans le développement de leurs universités. C’est dans
ce contexte que le campus universitaire de Khénifra devra être
pensé et réfléchi pour qu’il soit un réel outil de rayonnement et
de décollage de la ville et ses environs.
00
LE TERRITOIRE DE
KHENIFRA :
De fortes potentialités
à valoriser
00
INTRODUCTION
Khénifra fut peuplée par les Zayanes, des tribus amazighs transhumantes qui
s’y sont installées vers le Xe siècle. Ceux-ci appartiennent à la confédération
des Ait Oumalou qui vivaient sur le versant nord et boisé du Moyen Atlas. C’est
la partie également ombragée de la chaine d’où ils tirent leur nom Oumalou
(ombre en langue amazigh).
Haut lieu de culture et d’Histoire de la tribu des Zayanes, Khénifra se distingue
donc par son identité unique qui s’exprime à travers leur mode de vie ayant
contribué à l’émergence d’une culture caractéristique du Moyen Atlas, laquelle
s’est traduite dans l’art de vivre, les traditions culinaires, les chants et danses
(Ahidous) et l’artisanat, notamment l’habillement caractéristique de la région
et les tapis de Zayane (travail de la laine, des tapis). Cette culture demeure
intacte quoiqu’elle ne soit pas suffisamment valorisée.
Khénifra est également un espace doté d’un potentiel naturel extrêmement
remarquable et singulier : forêt de chêne vert et de cèdre, de nombreux lacs…
Dans cette partie, il est question d’approfondir nos connaissances sur le
territoire de Khénifra afin d’identifier notre territoire d’étude selon les cadres
géographique et physique et de présenter succinctement les principaux
aspects humains et économiques qui sous-tendent le potentiel et les facteurs
de développement existants.
Notre ambition est de réfléchir sur des pistes de développement axées sur ses
richesses locales singulières pour la plupart pour donner un rayonnement à la
ville de Khénifra et de sa province.
Cette partie sera analysée à travers 6 volets :
• Les différentes potentialités physiques et ressources naturelles.
• La population avec ses principales grandeurs socio-démographiques.
• L’économie qui reste encore limitée et polarisée autours des secteurs
traditionnels.
• Les résultats de l’enquête que nous avons effectuée pour recueillir l’avis de la
population locale sur le projet de campus comme levier de développement et
de rayonnement de Khénifra.
• La synthèse de l’enquête que nous avons faite auprès de quelques acteurs
locaux pour avoir leurs visions sur le projet.
• Et enfin, NOTRE VISION, que nous avons formulée en tenant en compte
l’analyse du territoire et les analyses préalables auprès aussi bien de la
population cible que des acteurs locaux.
00
43
1. DES CONDITIONS PHYSIQUES ET DES RESSOURCES DIVERSIFIÉES
Outre sa situation géographique à cheval entre le Moyen Atlas et le plateau central, la province de Khénifra jouit
d’un climat de type méditerranéen à variante continentale favorable au développement d’un réseau hydrographique
riche qui fait d’elle l’une des plus importantes réserves d’eau du Royaume. Elle dispose d’une grande biodiversité
et d’un paysage naturel très diversifié, une forêt couverte de cèdres et de chênes verts s’étendant sur 308.000ha,
plusieurs cours d’eau formant un réseau de rivières se jetant dans l’Oum Errabia et ses affluents et de vastes lacs tels
que Aguelmame Azegga, Ouiouane…
Altitude et topographie
•
La zone Ouest de la province
correspondant à la zone d’Aguelmous
et à une partie de celle de Khénifra, fait
partie du plateau Central Marocain avec
un relief très mouvementé. Il s’agit d’une
succession de sommets convexes et de
vallées prolongées.
44 Elaboration du Groupe
Hydrographie
46
Khénifra jouit d’une multitude de SIBEs, lacs, sources et parcs
naturels, dont les plus importants et les plus connus sont :
Bou Riah-Beddouz
Ce site est un SIBE de priorité 1. Il s’étend sur 4.000 ha et
chevauche avec les limites administratives des Provinces de
Khénifra et Khémisset. Il constitue un habitat favorable aux
oiseaux rapaces comme en témoigne la présence actuelle
du vautour fauve. Une flore originale s’étend jusque sur les
hauteurs des falaises. L’activité humaine y est fortement
présente et se traduit par la présence de parcours, de cultures
de céréales et d’amodiations de chasse. Sa localisation à l’écart
des circuits touristiques ne permet pas d’intégrer ce SIBE au
sein d’un circuit de randonnée pédestre et il reste éloigné des
principales grandes villes.
00
47
Aguelmam Azegza (lac vert)
C’est un SIBE de Priorité 3 ; un lac naturel d’origine
karstique, occupant une profonde dépression,
qui constitue un paysage remarquable. Sa
superficie est de 40ha et sa profondeur ne
dépasse pas les 25m. Il est entouré de reliefs
calcaires aux pentes fortes qui sont couvertes de
chêne vert et de cèdre.
Il s’agit également du lac naturel le plus prisé par
le tourisme régional, puisque plusieurs centaines
de tentes peuvent être recensées sur le site en
été. Source d’Oum Rabiaa
Aguelmam Mi’Ammi
Ce SIBE s’étend sur un large marécage encadré
par des montagnes où le couvert forestier est
bien conservé. Il est alimenté par des sources
permanentes et un ruisseau intermittent.
L’exutoire et l’étang abritent une faune
invertébrée assez diversifiée et abondante.
Il se situe à 1.600 mètres d’altitude dans l’aire
géographique d’Ajdir Izayane. C’est un lac naturel
alimenté par des sources et un affluent, c’est de
là que prend naissance l’Oued Chbouka. Réputé
pour son peuplement en truite de grosses
Singe Magot à Aguelmam Azegza
dimensions, le lac N’Miaami est un centre de
pêche touristique de grande valeur. Il fait partie
du parc national de Khénifra.
Le SIBE Ouardane
Le SIBE se limite au massif oriental de la forêt
d’Ouardane, bloc compact autour d’un relief
limité à l’Ouest par l’oued Aguelmous et à l’Est
par la route d’Aguelmous-Khénifra. Sa superficie
est d’environ 3.000ha.
Il contient une flore composée essentiellement
de chêne vert et chêne-liège, assez bien
conservés, très représentatifs du type oriental
pour le plateau central, au sein desquels on note
quelques signes de régénération. Aguelmam Azegza
Aguelmam Azegza
48
Aguelmam Abekhane (lac noir)
Le «lac noir’’, est un petit lac d’origine karstique, de
forme ovale, long de quelque 700m et large de 500m.
Il est surplombé à l’ouest par des reliefs couverts de
chêne vert ; à l’est, les terrains plats qui lui sont proches
sont cultivés. Le niveau d’eau est d’environ 3-4 mètres
plus bas que le niveau maximal ; la rive s’est retirée de
quelque 30m par rapport à son niveau hivernal.
Le lac possède un exutoire qui alimentait au nord un
cours d’eau. Alimenté par des eaux de ruissellement, à Azegza
1.671 mètres d’altitude, il constitue un lieu d’hivernage
des oiseaux d’eau (plus de quinze espèces) dont les plus
dominants sont la foulque macroule et le milouin.
Lac Tigalmamine
Inscrit en tant qu’un SIBE et doté de plusieurs statuts
de conservation et de protection comme le site Ramsar
d’importance internationale, le lac Tigalmamine (ou les
lunettes), diminutif du berbère Aguelmam (lac), se situe
à 40km à l’est de la ville de Khénifra et à une altitude
de 1650m. Sa profondeur est de 20m et sa superficie de
13ha. Vu sa forme géomorphologique, le lac se présente
comme des lunettes circulaires : il s’agit de deux étangs
côte à côte.
Il se trouve au milieu d’une vaste dépression à fond
Aguelmam Abekhane (lac noir)
plat. Une large pelouse naturelle qui est actuellement
cultivée s’étend sur la plaine où se blottie le lac.
Lac Ouiouane
Le lac Ouiouane est situé dans la province de Khénifra
à 34km de M’rirt sur la route de Aïn Leuh à 1630m
d’altitude et à 9km des sources d’Oum Errabia. Il s’étend
sur une superficie de 20ha et a une profondeur d’environ
15m avec une masse d’eau importante.
Il s’agit d’un plan d’eau semi-artificiel. Il est à considérer Aguelmam Tigalmamine
à l’intérieur d’un complexe karstique englobant, en
plus du lac, les petits lacs d’Aguelman N’Harcha et
d’Aguelman Ou Houli.
Les eaux des lacs sont riches en végétation aquatique
submergée. Les versants immédiats du lac sont boisés
du peuplier, alors que les montagnes environnantes
sont couvertes de chêne vert et de cèdre.
Lac Ouiouane
Aguelmam Tigalmamine
49
00
POINTS
2. UNE POPULATION
FORTS DU BENCHMARK
JEUNE EN CROISSANCE
ET BONNES CONTINUE
PRATIQUES
Khénifra se caractérise par un potentiel humain plus au moins jeune constituant l’un des facteurs de sa richesse
potentielle et effective.
2.1. Le profil démographique de la ville : une population en évolution avec une tendance
féminine
La ville de Khénifra compte parmi les villes marocaines qui ont enregistré une évolution démographique assez
remarquable au cours du siècle dernier, ce qui lui a permis de se repositionner au sein de l’armature urbaine nationale
en rejoignant la strate des villes moyennes.
Taux d'accroissement 2 ,7 %
Population 116589 hab.
Evolution de la population
1 ,8 %
3 ,8 %
72672
60835
3 ,8 %
38840
2 ,9 %
6 ,3 %
25526
5 ,4 % 18503
5 ,4 %
11308
2858 hab. 4850
6,3
5,4
Source : HCP, RGPH 2014
5,4
3,8 3,8
2,7
2,9
1,8
50
2.3. Une population importante à caractère jeune
L’analyse de la structure d’âge de la population montre que la ville abrite la population la plus jeune en âge de travail
par rapport à celle de la province et la région.
25.1% de la population de la ville est âgée de moins de 15ans. Quant à la population dont l’âge est entre 15 et 59 ans,
elle constitue la valeur la plus élevée et représente 64.1% dont les femmes représentent 65.7%.
Structure par âge de la population
0-14 ans 15-59ans 60ans et +
64,1%
62,4%
60,7%
En 2014, la population de la ville de Khénifra comptait 117.152 habitants ; elle a passé à 123843 en 2018 pour atteindre,
selon les estimations du HCP, 140.100 habitants en 2030 ; soit un taux d’accroissement global de 19,5%.
Le rapport de masculinité de la ville de Khénifra enregistrait une baisse puisqu’il serait de 91,3% en 2030 au lieu de
93,3% en 2014.
L’évolution de la population selon la structure par âge montre que la part des personnes de moins de 14ans a atteint une
proportion de 25,1% en 2014, alors qu’elle était de l’ordre de 28% en 2004. Selon les estimations du HCP, elle baisserait
progressivement pour atteindre 19,1% en 2030. La
population en âge d’activité (15-59ans) connaîtrait une Pyramide des âges de la population de la ville de Khénifra en
2014
légère régression, elle serait de 60,7% en 2030 au lieu de
64,1% en 2014. La population de 60ans et plus verrait sa
part s’accroitre en passant à 20,2% en 2030 au lieu de 5,1% 4,9%
10,8% en 2014.
5,5% 6,1%
Une lecture succincte de la pyramide des âges révèle
un rétrécissement de la base accompagné d’un
élargissement au niveau des âges variant entre 25 et
44 ans (sauf pour le sexe masculin au groupe 35-44 ans 48,6% 44,4%
qui connaît un rétrécissement). Ce qui pourrait augurer
d’un vieillissement de la population à moyen terme.
Ce phénomène résulte des mutations démographiques
profondes que connaît la population de notre pays
depuis plusieurs décennies. Il a été amorcé sous l’effet 41% 44,5%
de la baisse soutenue du niveau de la fécondité et
l’augmentation progressive de l’espérance de vie aussi
bien au niveau urbain qu’au niveau rural.
Nous notons, à cet effet, que la tranche des enfants Source : HCP, 2014
(tranche d’âge de moins de 14 ans) est en nette Elaboration du Groupe
diminution durant la dernière période intercensitaire.
Par contre, nous constatons une légère augmentation
de la catégorie de la population active (âgée de 15 à 60
ans) durant la même période. Le même constat peut
être fait pour la catégorie du 3ème âge (âgée de plus de
60 ans) qui a connu elle-aussi une légère augmentation.
Cette évolution est plus au moins équilibrée entre les
deux sexes.
51
00
La population de la ville de Khénifra est dans le début Répartition de la population de Khénifra selon le lieu de
du stade de la transition démographique, marquée naissance
essentiellement par la diminution des tranches d’âge
relevant de la catégorie des enfants du fait de la
Autres régions 8,1%
baisse du taux de natalité et la mortalité infantile et
l’augmentation de la catégorie des jeunes et celle
Région 3%
du 3ème d’âge notamment suite à l’amélioration des
conditions de vie et donc de l’espérance de vie.
Rural provincial 28,4%
Ainsi, quoique ayant une base élargie, la pyramide
d’âge commence à connaitre un rétrécissement de Urbain provincial 0,8%
la tranche des enfants âgés de moins de 10ans et un
élargissement, quoique de faible importance, des Khénifra 59,1%
personnes âgées de plus de 60ans. La proportion des
femmes est pratiquement identique pour chaque Source : (Enquête ménage du PA de Khénifra, 2014)
tranche d’âge, sauf pour la tranche des personnes
âgées de 10 à 20 ans qui compte plus d’hommes que de
Selon l’enquête ménage de 2014, au cours des deux
femmes et la dernière tranche (75ans et +) qui compte
dernières décennies, près de 60% de la population de
un peu plus de femmes que d’hommes.
la ville de Khénifra est originaire de la ville elle-même.
Ce vieillissement de la population peut être expliqué
La ville de Khénifra attire des personnes de différentes
par plusieurs facteurs, dont notamment :
origines, ce qui rend l’apport migratoire plus
• Une augmentation de l’espérance de vie notamment important. Ainsi, c’est une ville rayonnante à l’échelle
en milieu urbain conjuguée avec une amélioration des provinciale.
conditions de vie. En effet, les progrès de l’hygiène, la
Selon le RGPH de 1994, l’apport extérieur dans la
baisse de la mortalité et la lutte contre les maladies
croissance globale de la population de la ville de
touchant les adultes et les personnes âgées sont
Khénifra est très important au cours de la période
autant de facteurs qui expliquent la progression de
intercensitaire 1982-1994. Il constitue 61.7% du gain
l’espérance de vie. Selon le Haut Commissariat au
démographique de la ville dont les flux migratoires
Plan, l’espérance de vie au Maroc est passée de 48ans
rural-urbain occupent la 1ère place avec une
durant les années 1950 à 71,52ans en 2008 (hommes :
proportion de 31%.
69,16ans et femmes : 74ans). Ajoutons à cela la baisse
de la mortalité de 6,02‰ en 2000 à 5,45‰ en 2009 et la Selon le RGPH de 2014, les habitants nés à l’extérieur
baisse de la mortalité infantile qui a considérablement de Khénifra représentent 45,3% de la population
reculé en enregistrant un taux de 35,5‰ en 2014 à de la ville. Ce qui met en évidence la reproduction
Khénifra au lieu de 49,72‰ en 2000. de l’apport des flux extérieurs dans l’accroissement
démographique de la ville.
• Une baisse générale de la fécondité. Cette baisse se
justifie par plusieurs facteurs, dont notamment : 2.5. Taux d’activité et taux de chômage
- la baisse à la fois de l’indice synthétique de fécondité
(1,8 enfants par femmes en 2014 pour Khénifra), des Le taux de chômage au niveau régional (15.6%)
natalités (16,1‰ en 2014 à Khénifra) ainsi que de la et provincial (16.5%) renvoient à des proportions
proportion des femmes en âge de la procréation. relativement faibles par rapport à celui de la ville de
Khénifra (22.9%). La ville de Khénifra enregistre un taux
- l’augmentation de l’âge moyen au premier mariage d’activité de l’ordre de 44,2% et un taux de chômage
(l’âge est de 25,9ans pour les femmes et 32,1ans de l’ordre de 22,9%, soit nettement en hausse en
pour les hommes en 2014 pour Khénifra). comparaison avec le taux de chômage enregistré au
• l’amélioration du taux de l’analphabétisme des niveau national qui est de l’ordre de 15,7% en 2014.
femmes à Khénifra (39,3% pour les femmes et 19,9% Une nette distinction entre les deux sexes pour le
pour les hommes en 2014). taux chômage puisque 16,9% des hommes sont sans
emploi, contre 41,4% pour les femmes.
Cette affirmation prend sa justification du taux de
scolarisation au niveau des études supérieures entre
les deux sexes. Ce taux est de l’ordre de 8.2% chez les
garçons et de 5.5% chez les filles.
52
3. UNE ECONOMIE FORTEMENT POLARISEE SUR
L’AGRICULTURE & L’ELEVAGE
53
00
A fin décembre 2015, 219 titres miniers ont été délivrés pour une production des minerais de 31.860 tonnes dont 72%
dédiés à l’exportation pour une valeur de 324 Mdhs. Le minerai de plomb à lui seul, exploité dans la mine de Tighza
(Jbel Aouam), s’accapare 93% de la valeur à l’exportation, soit 300 Mdhs.
Ainsi, d’après les statistiques de la Direction Provinciale de l’Energie et des Mines, le minerai de plomb constituerait la
substance la mieux exploitée actuellement et la plus rentable dans la province de Khénifra.
Soulignons que pour le moment, les exploitations minières de la province de Khénifra restent de taille semi industrielle
et artisanale. Mais on doit rester vigilant pour l’avenir de ce secteur, face aux rejets des effluents contenant des résidus
de substances toxiques tels que le plomb ou le cyanure, qui constituent des risques élevés pour les ressources en eaux
superficielles ou souterraines. Il sera impératif que les rejets miniers soient canalisés dans des bassins de décantation,
tel que le cas pour la mine de Jbel Aouam qui dispose d’une station de prétraitement pour ses eaux usées.
Pour l’activité extractive dans les carrières, elle doit être nécessairement encouragée, car elle est utile et crée de la
richesse et de l’emploi. D’après les données du Ministère de l’Equipement et du Transport (2016), la province de
Khénifra compte une centaine de carrières, dont 63 en activité, 8 à l’arrêt et 29 abandonnées. Les principales roches
exploitées sont les schistes, le gypse, les dolomies et calcaires, les marnes, les sables et les basaltes.
55
4. UNE PAUVRETÉ PERSISTANTE A ATTENUER
Khénifra, comme nous venons de voir, est un territoire disposant de plusieurs facteurs et conditions favorables à
son développement endogène, dont principalement : des atouts géographiques et naturels exceptionnels, des
potentialités économiques importantes (tourisme, industrie…) non encore exploitées à bon escient, etc. Cependant,
elle reste handicapée par un certain nombre d’obstacles qui la maintiennent au plus bas du seuil de la pauvreté et
qui sont inhérents à la réalisation d’un développement durable local. Parmi ces obstacles nous notons, les disparités
flagrantes entre les milieux rural et urbain en matière de développement humain et social, l’enclavement, le manque
d’infrastructures de base, la persistance de la pauvreté, notamment dans le milieu rural, etc.
Ainsi, le taux de pauvreté monétaire s’établit à 5,5% en 2014, soit un peu légèrement supérieur à celui observé au
niveau national (4,9%) et inférieur à celui enregistré au niveau régional (9,1%). Quoique Khénifra ait enregistré une
baisse en comparaison avec le RGPH de 2004 (18,2% en 2004 à 5,5% en 2014, soit une baisse annuelle moyenne
de 7%), elle reste parmi les provinces pauvres du Royaume. Sur un total de 75 provinces, Khénifra se classe la 29ème
province la plus pauvre.
Pauvreté et vulnérabilité dans la province de Khénifra en
2014
C’est dans l’espace rural de Khénifra qu’une forte incidence du niveau de pauvreté est enregistrée alors qu’en milieu
urbain celle-ci reste relativement modérée, respectivement 9% et 3,3%.
Les zones rurales souffrent d’insuffisances majeures en termes d’infrastructures sociales et économiques de base, de
faibles indicateurs sociaux, de revenus limités et de fortes dépendances par rapport aux précipitations. Quant aux
zones urbaines, bien qu’enregistrant des taux bien inférieurs à ceux du milieu rural, elles se heurtent à l’exclusion
sociale caractérisée par des niveaux élevés de chômage et des opportunités économiques limitées...
56
Taux de pauvreté
Sur le plan du développement humain, le taux d’analphabétisme des personnes âgées de 10 ans et plus est l’un des
plus élevés au niveau national et régional. La proportion des personnes ne sachant ni lire ni écrire est relativement
élevée (46,5%) comparée à celle de la région (43,3%) et celle du niveau national (32,2%), notamment en milieu
rural (55,2%), et en particulier des femmes. Les communes les plus touchées par la pauvreté accumulent des taux
d’analphabétisme très élevés. En effet, toutes les communes qui ont enregistré des taux de pauvreté importants ont
également enregistré des taux d’analphabétisme bien supérieurs à 70%.
Le niveau des études de cette population ne fait que renforcer davantage ce constat.Près de 49,8% de la population de
la province de Khénifra ont au moins un niveau scolaire primaire ; cette proportion est de 53,3% pour toute la région
et de 58,4% pour l’ensemble du Maroc. Ces niveaux scolaires sont tirés vert le haut grâce aux niveaux enregistrés
dans les villes. Les taux enregistrés en milieu rural sont beaucoup plus significatifs. En effet, et à titre d’exemple, la
proportion de personnes disposant d’un niveau d’instruction secondaire et collégial atteint 30,6% dans les villes alors
qu’elle est seulement de 17,1% dans les communes rurales ce qui dénote, entre autres, du manque d’infrastructure.
D’une manière générale, il s’avère que le développement humain s’opère dans la province de Khénifra à deux vitesses.
D’une part, un milieu urbain - que représente la ville de Khénifra notamment, puis dans une moindre mesure celle de
M’rirt - en évolution, et d’autre part, le reste qui continue de concentrer tous les facteurs du sous-développement :
manque des infrastructures de base, absence et défaillance des équipements de base, analphabétisme…
57
5. L’ENSEIGNEMENT COMME SECTEUR PROMETTEUR
Source : Elaboration du Groupe sur la base des données de la Délégation du Ministère de l’Éducation Nationale
Nous remarquons qu’au niveau de tous les lycées, pratiquement la majorité des élèves poursuivent des formations
scientifiques ou techniques (59%), puis littéraires pour 35% et économiques pour le reste, soit 6%. Ceci nécessite de
développer une offre de formation supérieure adaptée à leur filière antérieure.
La majorité des bacheliers de la ville de Khénifra sont donc des scientifiques, sans oublier les littéraires qui se
présentent par une masse importante. Ce constat est à prendre en considération lors de la proposition de notre
projet de campus qui doit impérativement intégrer des filières différenciées dans les sciences exactes au même titre
que celles littéraires.
Par ailleurs, l’inventaire des équipements d’enseignement supérieur existant au niveau de la ville de Khénifra comporte,
entre autres, un centre de formation professionnelle, une école supérieure de technologie, un institut spécialisé
58
de technologie appliquée, un institut technique et capitale Rabat, puis Meknès, Béni-Mellal et Kénitra(*).
de formation des cadres de santé. Cette offre reste
La Délégation provinciale de l’Education Nationale de
insuffisante tant au niveau quantitatif que qualitatif,
Khénifra estime 8000 étudiants Khénifris poursuivant
pour une ville qui polarise et attire la population de
leurs études à Rabat et 7000 étudiants à Meknès, 6000 à
l’ensemble de la province.
Béni-Mellal et 4000 à Kénitra.
Au niveau de la province de Khénifra, seulement 7
Rabat parvient à attirer le plus des étudiants khenifri
communes rurales disposent d’un lycée, outres les deux
vu qu’elle a une offre diversifiée en établissements
villes M’rirt et Khénifra qui offrent respectivement deux
universitaires et hautes écoles et paradoxalement c’est la
lycées et 7 lycées. Soit 9 lycées au total en milieu urbain.
ville qui s’éloigne le plus de Khénifra (267,7km).
Le rayon de desserte des lycées reste inferieur à celui
Ces derniers dépensent en moyenne de 1500 à 2000 Dh
indiqué au niveau du référentiel de programmation des
par mois, sachant que la province est parmi les provinces
équipements de 2018 qui est de l’ordre de 3,3km.
les plus pauvres du Royaume. Ce problème de pauvreté
5.2. Etudes universitaires : l’obligation de au sein de la province constitue une réelle entrave pour
son développement. Il serait judicieux de retenir ce flux
quitter Khénifra
d’étudiants et de masse monétaire au sein de la province.
En l’absence d’université localement, un grand nombre
Ainsi, une implantation d’un pôle universitaire
d’étudiants (+6000) quittent annuellement la ville
s’impose afin de garder ces flux d’étudiants sur place et
pour rejoindre d’autres villes pour suivre leurs études
accompagner les besoins de la population locale.
supérieures. Ils rejoignent en masse importante la
Source : Elaboration du Groupe sur la base des données de la Délégation du Ministère de l’Éducation Nationale sur une image de
Google Earth 2018.
(*)
Délégation Provinciale de l’Education Nationale de Khénifra
59
6. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Les étudiants choisissent …et préfèrent des formations Rabat est la destination principale des bacheliers de Khénifra
en premier l’Université de courtes durées
60
6.4. Visions et attentes des acteurs locaux Groupe de stage en séance de travail au sein de l’Agence urbaine
00
61
6.4.4. Ecole supérieure de technologie : l’université un levier pour le développement de
Khénifra
Khénifra a besoin actuellement d’avoir un campus universitaire qui regroupe tous les centres de formation
professionnelle et technique éparpillés au sein de la ville. Déjà, avec l’afflux de plus en plus important d’étudiants de
tous horizons et toutes origines, l’EST construit un local beaucoup plus vaste pour accompagner cet engouement et
cette demande pressante sur l’école et ses différentes filières par un nombre important d’étudiants non originaires
de Khénifra. En effet, plus de 60% des étudiants de l’EST sont originaires de Khénifra, le reste vient des autres régions
marocaines. Sa vision est donc axée sur le développement d’une cité universitaire au profit des étudiants et des
enseignants venant d’autres villes.
Pour l’EST, l’exemple du campus universitaire de la ville de Kénitra (Ibn Toufail) est une référence, vu son organisation
et la proximité des établissements qui favorise l’exploitation rationnelle des professeurs en termes de temps.
Les travaux de construction en cours du nouveau local de l’EST au niveau du projet du campus
Photos prises lors de la sortie au terrain à l’espace du projet du Campus effectuée du 17 au 20 juin 2019
62
6.4.7. Enjeux de développement et d’aménagement
Les enquêtes menées auprès de la population et des acteurs locaux ont fait émerger de nombreux enjeux et défis
à prendre en considération lors de la conception et de l’aménagement du projet du pôle universitaire à Khénifra. Il
s’agit principalement :
Satisfaction des besoins en matière de formation et d’enseignement au profit de la population estudiantine locale,
Enjeu 1
en privilégiant des spécialités ayant une grande demande sur le marché du travail local, telles : l’industrie agro-
alimentaire, les métiers liés au développement durable (énergies renouvelables, gestion de la montagne, de la forêt
et de l’eau, le tourisme rural/écotourisme...), ainsi que les métiers d’animation des territoires... ;
Le campus doit se démarquer par rapport aux autres campus au niveau national sur tous les plans et doit offrir
Enjeu 2
une formation novatrice et singulière, outres les formations ordinaires : Agir localement et penser globalement. En
d’autres termes, le campus doit refléter non seulement les spécificités naturelles, socioculturelles et patrimoniales
locales, mais également celles des autres espaces qui présentent les mêmes caractéristiques.
Le campus universitaire deviendra la porte d’entrée de la ville de la partie nord. L’enjeux principal est de prévoir une
Enjeu 3
accessibilité pratique du projet de pôle universitaire, tout en renforçant le réseau routier existant (par rapport à la
route nationale), en assurant à la fois sa liaison avec le chef lieu Khénifra et les autres zones ;
Valorisation des potentialités socioculturelles (musées, maisons de produits de terroir... ) et patrimoniales, et
Enjeu 4
satisfaction des besoins en matière de sport et loisirs, implantation des terrains de sport...etc, pour accompagner les
besoins effectifs d’une population majoritairement jeune ;
63
7. NOTRE VISION
7.1. Quatre idées maitresses articulent Ce projet de pôle universitaire est l’aboutissement
notre vision de l’étude théorique de la relation université-ville,
présentée dans les parties de benchmarking et de
Le projet de pôle universitaire de Khénifra que nous
diagnostic que nous avons faites précédemment. La
proposons vient en réponse à une demande unanime
prise en compte de toutes les visions et les attentes de
de la part aussi bien des habitants que des acteurs
tous les concernés est un défi que nous voulons relever
locaux. Comme nous avons vu précédemment, plus de
à travers ce projet de pôle universitaire de Khénifra.
7000 étudiants quittent la ville pour regagner les autres
villes marocaines des autres régions pour poursuivre Ainsi, le projet de pôle universitaire/campus
leurs études supérieures en l’absence d’une offre de universitaire que nous proposons se veut être le début
formation similaire localement. d’une transformation de la perception de l’urbanisme
universitaire, ainsi que le début d’un développement
Notre vision tient compte de cette réalité pressante,
des espaces universitaires et de l’enseignement
mais également vise à concevoir un modèle de campus
supérieur au Maroc.
universitaire qui apportera une valeur ajoutée à la
ville de Khénifra et de toute la province, en termes Notre vision s’articule autours d’une idée maitresse
d’aménagement de l’espace universitaire, ainsi que qui fait du campus de Khénifra un campus durable et
celui de la programmation des établissements et des attractif. De cette idée fédératrice, se déclinent quatre
équipements en fonction de la formation offerte, et son idées phares qui sont :
intégration dans la ville de Khénifra.
64
Quatre principes de base pour la réalisation du projet de pôle universitaire de Khénifra
00
65
EN GUISE DE SYNTHESE
Khénifra renferme des ressources naturelles
riches et variées sujettes à des dégradations
environnementales sérieuses et importantes. Elle
accumule les facteurs traditionnels la maintenant
parmi les territoires les plus pauvres et les plus
enclavés du Royaume. Ces facteurs renvoient à
des questions d’excentricité géographique et de
marginalité économique doublées des contraintes
du cloisonnement et du sous-équipement. C’est un
espace répulsif hautement vulnérable sur le plan
économique, social et environnemental.
66
Il s’agit donc d’un espace dominé par la nature
où le système de production économique local et
l’activité générale de la population sont intimement
liés à la préservation des ressources naturelles. Donc,
comment faire en sorte que l’économie de Khénifra
s’intègre dans le système productif régional et
national, que sa population évolue selon le rythme
correspondant à son niveau de développement, sans
que cela n’aboutisse fatalement à la destruction du
patrimoine naturel qui est sa raison d’exister.
67
00
PARTI, PRINCIPES
D’AMENAGÉMENT &
PROJET
Proposition du Groupe 1
Les étudiants du S4/MASTER, ayant proposé cette première variante du
projet Campus universitaire de Khénifra :
- Oumayma CHBAKOU,
- Yasser MEZZOUR,
- Maroua OUMZIL,
- Reda REZQI,
- Hala ZOUAD.
00
1. OBJECTIFS & DÉFIS D’AMÉNAGEMENT
1.2. Trois défis d’aménagement majeurs à relever pour notre campus universitaire
1 Créer un campus universitaire à Khénifra, un lieu de vie et d’échanges et ne pas s’arrêter uniquement sur sa fonction
universitaire.
2 Création de bordures fonctionnelles sans qu’il y est une rupture spatiale via des bordures physiques.
3 L’intégration au contexte urbain, le lien et l’articulation entre le campus et la ville est un troisième défi majeur.
71
00
2. PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT
72
3. VISION & OBJECTIFS DU PROJET
3.1. Les principes de base de notre et d’urbanisme doit respecter les normes esthétiques,
proposition du projet dans la mesure où elle restera dans la mémoire collective
des utilisateurs.
Notre vision axiale s’articule autours de l’idée suivante :
La nature et l’art
« UNIVERSITÉ DE KHÉNIFRA : UN CAMPUS CRÉATEUR
DES MÉTIERS DE MONTAGNE AU PRISME DU La nature a une valeur éducative au sein du campus.
DÉVELOPPEMENT ET DE LA DURABILITÉ » Les différents éléments – bâtiments et espaces ouverts
– devraient former un habitat physique qui reflète la
Pour ce faire, six principes sont à prendre en vocation de tout le campus.
considération pour arriver à faire du campus de Khénifra
un campus axé sur les métiers liés au développement Image et accessibilité
durable, qui sont : Le campus devrait présenter une image forte pour la
La relation campus/ville ville et sa province. Il devrait être accessible d’un point
de vue conceptuel et physique, et s’efforcer de préserver
La ville et son campus devraient travailler en tant que la culture et les traditions locales.
système, créer des synergies et encourager activement
la présence d’universitaires et de lieux pédagogiques Durabilité et adaptation à l’environnement
dans les contextes sociaux et urbains. Le campus devrait veiller à ce que son urbanisme
Un campus en contact avec le milieu physique et son architecture soient en harmonie avec son
environnement géographique et les conditions
Une conception soigneusement étudiée devrait climatiques.
permettre aux utilisateurs de ces espaces de créer des
liens avec leur environnement et milieu naturel. Il doit également contribuer à l’instruction sur un plan
visuel, en créant un ensemble spatial cohérent dans
Harmonie spatiale lequel les espaces ouverts sont aussi importants que les
La configuration des universités en termes d’architecture volumes construits.
74
3.4. Les composantes du site
Ce modèle est de forme circulaire où tous les éléments urbains convergent vers le centre qui concentre la formation
Réseau viaire radio centrique.
Cette zone est réservée aux activités touristiques. Elle va comprendre, les terrains de camping et de caravaning et les
chalets.
Elle est réservée aux activités commerciales et artisanales.
C’est une zone de protection de site, constituée par des espaces naturels qu’il convient de protéger en raison de la
qualité des paysages et du caractère des éléments naturels qui les composent.
76
Route Nationale 8 Chantier de l’EST Site du projet
77
Un campus accessible ayant une multifonctionnalité
CONCLUSION
Aujourd´hui, ce sont les critères de compétitivité et de différenciation qui sont privilégiés par les universités.
La visibilité internationale, la masse critique, le classement... sont autant de critères de distinction qui créent des
situations d´inégalité, de compétition, d´autonomisation, voire de conflit entre les universités.
Cependant, les formations assurées, qui débouchent sur des activités professionnelles et de recherche, ne sont pas
toujours en adéquation avec les spécificités de la structure économique locale. Certaines sont d’emblée spécialisées
(études industrielles, Informatiques, télécommunication…) alors que d’autres sont de nature plus générale (sciences
économiques, droit, sciences juridiques, sciences sociales, langues…).
78
Un Master plan évolutif dans le temps et répondant aux besoins immédiats
79
00
80
Proposition à moyen et long termes
81
82
Quelques Vues en 3D à titre d’inspiration pour notre projet
83
PARTI, PRINCIPES
D’AMENAGÉMENT &
PROJET
Proposition du Groupe 2
Les étudiants du S4/MASTER, ayant proposé cette deuxième variante du
projet Campus universitaire de Khénifra:
- Imane BELGHAZOUANI,
- Erdice Christiane KOUASSI,
- Yassine MASMOUDI,
- Hajar NAAMANE,
- Safae SELLAY.
00
00
1. PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT
87
L’implantation urbaine du projet: Un campus intégré dans la ville
L’implantation urbaine du projet du campus de Khénifra est structurée selon l’axe matérialisé par la route nationale N°
8 (RN8) à 2km du centre de la ville soit 3min en voiture.
88
1.2. Principes pour la conception urbanistique du Campus de Khénifra
La conception urbanistique de notre projet répond
à notre vision d’intégration du campus dans son
environnement immédiat, tout en entretenant une Une vision qui repose sur trois idées phares
relation certaine avec le centre ville de Khénifra.
L’objectif, comme nous l’avons explicité auparavant, est
de créer un campus universitaire de développement, qui
apportera une valeur ajoutée à la ville de Khénifra et de
toute la province, en termes d’aménagement de l’espace Donner une
universitaire, ainsi que celui de la programmation des affectation Création d’un pôle
établissements et des équipements, et leur intégration spécifique au universitaire qui va
dans la ville de Khénifra. Il ne s’agit pas de créer une campus par la mise mettre en valeur
université de compensation pour absorber le nombre en place des filières l’image de la ville et
reflétant de la province de
croissant des étudiants dans la région, mais, plutôt Khénifra
l’environnement de
de profiter de cette opportunité foncière et de la la zone
concertation des acteurs locaux pour faire de ce campus
un pôle de rayonnement socio-économique de toute la
province.
Faire du Campus de
Donner une nouvelle vocation nourrie par les Faire du Campus
Khénifra de
le premier
spécificités locales singulières de Khénifra, recréer une Khénifra le premier
Campus
Campus SMART SMART
et durableet
image propre respectant l’identité humaine, physique durable à l’échelle
à l’échelle nationale
et naturelle de la zone et incruster la durabilité au nationale
campus, sont autant d’idées maitresses qui véhiculent
notre vision globale.
A cet effet, nous envisageons de faire du campus un
espace ouvert sur son entourage, connecté, fonctionnel Source : Elaboration du Groupe 2
et unique dans sa conception et sa vocation.
Les figures suivantes retracent et synthétisent notre
vision ainsi que les principes de base pour notre campus
universitaire.
Un espace ouvert
Agir sur l’harmonie Un espace connecté
entre les conceptions
architecturales des Mettre en place un Un espace fonctionnel
bâtiments Campus SMART, qui
Assurer la fluidité des accompagne le Assurer les besoins en Un espace unique
déplacements à progrès numérique. logement,
l’intérieur du Campus restauration, services Prendre en
de divertissement… considération les
aspects
environnementaux et
culturels spécifiques
au site.
Source : Elaboration du Groupe 2
89
1.3. La conception urbanistique du projet : Green TIC Campus Khénifra
1.3.1 Première variante
L’idée de notre projet est de faire un campus durable ouvert pour tous sans limites internes. Un campus où la verdure
représente l’élément majeur, comprenant un grand jardin botanique sur le pied de la montagne pour bénéficier du
paysage naturel.
Il sera composé d’écoles, de facultés, de zone de récréation, d’un jardin botanique et d’un pole de récréation qui
donne sur la route nationale pour qu’il soit plus accessible et plus attractif non seulement pour la population locale
mais aussi pour les touristes.
Schéma de principe
90
peut bien choisir son mode de déplacement quotidien
pour circuler efficacement vers et dans le campus.
Les équipements d’enseignement : Des filières en
environnement
Afin d’accompagner la demande locale en termes
d’enseignement supérieur, et pour répondre à la fois
aux besoins d’une population dont la majorité (plus
de 7000 élèves rejoignent les villes suivantes pour
poursuivre leurs études supérieures ; Meknès, Rabat,
Béni Mellal), notre projet porte sur l’adaptation de la
formation avec l’environnement du projet à travers la
création de filières en environnement. Il faut penser
alors à des formations diverses (créer des filières sur la
base des demandes régionales ).
Le campus universitaire est centré sur la création
d’un noyau universitaire multi disciplinaire, axé
sur les domaines de : La géographie atlasique , le
développement durable, l’éco-tourisme.
Les espaces verts : Pour un campus vert et durable
L’espace vert constitue un élément majeur qui détermine
la conception du projet. Il s’agit d’environ 46ha d’espaces
verts, incluant des plantations tout au long des grands
boulevards, et qui entourent l’ensemble des bâtiments
des établissements d’enseignement.
La création du jardin botanique issu de l’expérience
canadienne de l’université de Laval, est une idée jugée
indispensable pour le futur campus de Khénifra.
C’est un moyen à la fois de favoriser la biodiversité
et d’éveiller une conscience écologique dans la
communauté universitaire, afin d’enrichir la qualité de
l’environnement dans lequel évoluent les étudiants
ainsi que le personnel du campus.
Les activités commerciales : Une nouvelle centralité
pour la ville de Khénifra
Les unités de commerce sont réparties de manière
équitable au niveau du campus. Elles se concentrent
tout au long de l’axe principal du campus sur les deux
cotés du pole central. Également, un parc commercial
est prévu, s’étalant sur une superficie de 3ha donnant
sur la route nationale.
La programmation spatiale du campus
Pour la conception de ce campus, on établit une
programmation basée sur le calcul de la densité .
Donc, on a estimé que le campus va accueillir 40.000
étudiants. En divisant la superficie totale aménagée Source : Elaboration du Groupe 2
Conception urbanistique : Synthèse
par ce nombre d’étudiants, on a obtenu 45m2 pour
chaque étudiant. Un ratio qui va parfaitement avec les Equipement Superficie
recommandations du développement durable.
91
Conception urbanistique
Le futur campus de Khénifra représente un modèle innovant permettant la multiplication et l’insertion de plusieurs
activités dans un même espace. Il comporte une zone récréative qui inclut le parc d’activités, le parc ludique, la maison
de produits de terroir et la maison d’accueil touristique. Ce pôle est accessible via la route N8.
Il contient aussi une centralité culturelle (Médiathèque, Cinéma, conservatoire de musique…), une zone académique
constituée de l’ensemble des équipements d’enseignement rassemblés sur un seul espace sans limites physiques,
un grand jardin botanique se situant sur le pied de la montagne et une cité universitaire pour les étudiants et les
professeurs.
92
00
1.3.2. Deuxième variante : Incruster la culture Amazigh dans le Campus de Khénifra
LA NOTION DU CITY BRANDING
Le marketing urbain ou city branding est une approche qui applique les techniques du marketing à la promotion et
la valorisation des villes. Le marketing urbain peut être vu comme une déclinaison urbaine de la notion de marketing
territorial.
Le «city Branding» est un créneau qui permettra de ressortir les aspects culturels de notre zone d’étude.
A cet effet, nous avons proposé une autre conception urbanistique sous forme de la lettre « Yaz » de l’écriture
Tifinagh amazigh équivalente à la lettre « Z » en français, qui pourrait être faisable sans les contraintes topographiques
du site d’intervention. Yaz est le plus connu car il est parmi les premiers caractères découverts dans les gravures
rocheuses rencontrées (grottes) selon les archéologues.
la lettre « Yaz » est ainsi le symbole de la vie, de la terre et de l’appartenance. La conception du projet sous cette
forme de lettre Yaz, va surement donner une marque de distinction à notre campus , et le rendre le plus attractif dans
une région compétitive.
Plan de masse
Le plan de la conception du projet en forme de Yaz est
structuré par deux voies principales entourant le campus
en plus de la route nationale qui présente sa pénétrante
principale.
La logique de conception est articulée autour de la
création de deux pôles qui sont traversés par une voie
assurant leur liaison.
Au niveau du premier pole, il s’agit d’un pole attractif
englobant des équipements tels que la grande
mosquée, le musée Zayane et le parc commercial, et une
médiathèque. Il a été aménagé de façon à attirer non
seulement la population locale mais aussi les touristes.
Les équipements culturels forment un
réseau et sont concentrés autour des
établissements.
À l’intérieur du campus, un
espace central qui comprend
une place publique et des
commerces formant un lieu
de rassemblement des
étudiants et de détente.
De la même manière ,
le 2ème pole est conçu
de façon à faciliter les
échanges entre les
établissements en
créant des espaces
de convivialité et des
équipements culturels
tels que le théâtre,
la médiathèque, le
centre culturel qui sont
partagés par tous les
étudiants, accessibles et
ouverts.
82
94
Schéma de principe d’aménagement
95
96
Le plan sous forme de la lettre Yaz
97
2. Les mesures SMART à adopter pour un campus connecté
2.1. Quatre mesures SMART à intégrer dans le projet
L’utilisation de la technologie innovante et réaliste au sein du campus de Khénifra, doit répondre aux aspirations
et attentes de la population estudiantine et garantir un campus où le territoire soit un lieu de bienêtre et de
bien vivre, tout en tenant compte des contraintes socio-économiques, culturelles et environnementales, et
en favorisant une gestion optimisée des ressources, une mobilité durable et un environnement écologique,
connecté, collaboratif et intelligent.
98
CONCLUSION GENERALE
Les campus sont devenus de véritables outils de développement urbain des villes
où ils sont implantés au point de les promouvoir et de garantir leur rayonnement
local, régional ou même national et international. Certaines villes forgent leur
place de rayonnement connue beaucoup plus grâce au campus universitaire
qu’elles abritent que par une autre vocation. La vocation universitaire, de
production des savoirs et des connaissances, constitue pour la ville une réelle
attractivité et une image de marque qui ont participé dans la fabrication des
espaces urbains et la dynamique des territoires où ils s’inscrivent.
La présence d’une population de plusieurs dizaines de milliers d’étudiants
constitue une opportunité d’animation et de vitalité urbaine, culturelle et
économique pour n’importe quel territoire.
L’université a joué un rôle dans la structuration ou la restructuration de l’espace
urbain, dans la polarisation des déplacements et la création d’une protéiforme
mobilité à même de générer une dynamique certaine aussi bien urbaine
qu’économique et sociale dans un espace où, souvent, le tissu économique
s’apprête peu à la diversification. C’est dans ce contexte que nous avons pensé
à doter la ville de Khénifra d’un campus universitaire capable de garantir cette
dynamique.
En effet, localisée à cheval entre le plateau central et le Moyen Atlas, Khénifra
est une ville moyenne dotée d’innombrables atouts non valorisés et exploités,
mais également d’un certain nombre de problèmes relatifs à son aménagement
urbain et socio-économique. Le campus serait une réelle opportunité pour la
ville et ses environs pour accompagner les efforts actuels de développement
local aussi bien sur le plan spatial, culturel, social que structurel. Il peut constituer
le début pour amorcer une réelle mise à niveau urbaine de toute la ville pour
accompagner ce projet structurant.
Par ailleurs, nous nous sommes beaucoup attelés sur la vocation de l’université
dans notre analyse afin de donner une singularité à la ville de Khénifra en la
différenciant des autres campus implantés dans les autres villes marocaines.
A notre sens, le campus ne doit pas se limiter uniquement et essentiellement
à la formation dite classique. Il doit aussi et surtout s’appuyer sur un certain
nombre de fonctions particulières, en l’occurrence les sciences et les métiers
de la montagne, et ce, pour contribuer au développement local en liaison avec
la ville qui doit en profiter. Le campus doit être un outil d’aménagement et
d’articulation avec la ville pour favoriser l’ouverture, l’échange et l’intégration. Sa
mission académique traditionnelle et régulière est acquise par défaut; elle doit
s’ouvrir et s’élargir sur d’autres missions liées beaucoup plus au développement
local touchant aux domaines de l’environnement, des nouvelles technologies,
de la recomposition urbaine, et de l’ancrage socioéconomique et culturel.
Nous voulons à travers ce travail mettre en lumière une des problématiques
importantes de nos villes et sociétés. Celle de la relation entre l’université et la ville.
Tant que nos universités sont strictement limitées dans le rôle d’établissements
de formation et tant que nos espaces universitaires sont entourés de murs de
clôtures, l’université marocaine ne pourra pas devenir un réel noyau du savoir, ni
un vecteur de développement territorial et socioéconomique.
Notre ambition est que ce travail serait une première ébauche pour les acteurs
locaux de Khénifra pour faire du projet de campus universitaire une expérience
inédite et réussie, différente et singulière par rapport aux autres campus
marocains.
99
TABLE DES MATIÈRES
ÉDITORIAL 3
TÉMOIGNAGE 4
ARGUMENTAIRE DE L’ATELIER 5
UNIVERSITÉ ET VILLE DURABLE : QUELS LIENS ? 7
REFLEXION SUR LES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT 9
INTRODUCTION GÉNÉRALE 15
Problématique 17
Méthodologique 18
La zone d’étude 20
Cadrage conceptuel 22
Le campus dans la ville, quelles complémentarités ? 24
ANALYSE BENCHMARK 25
1. Campus universitaire africain 28
1.1. Campus universitaire Al Akhawayn : un campus à l’américaine 28
1.2. Madinat Al Irfane : d’un campus excentrique à un campus central 28
1.3. Le campus universitaire tunisien 29
2. Campus universitaire européen 30
2.1. Le campus universitaire français 30
2.2. Le campus universitaire portugais 31
3. Campus universitaire américain 32
3.1. Le campus universitaire mexicain 32
3.2. Le campus universitaire canadien 33
4. Campus universitaire asiatique 34
5. A retenir… 35
6. Points forts du benchmark et bonnes pratiques 37
SYNTHESE DU BENCHMARK 38
LE TERRITOIRE DE KHENIFRA : DE FORTES POTENTIALITÉS À VALORISER 41
1. DES CONDITIONS PHYSIQUES ET DES RESSOURCES DIVERSIFIÉES 44
1.1. Khénifra est un territoire à relief accidenté 44
1.2. C’est également le château d’eau du Maroc 45
1.3. Son climat est de type méditerranéen continental des montagnes, froid et pluvieux en hiver,
chaud et sec en été 45
1.4. …et jouit d’un milieu naturel exceptionnel et d’une biodiversité d’une richesse inestimable à
préserver 45
2. UNE POPULATION JEUNE EN CROISSANCE CONTINUE 50
2.1. Le profil démographique de la ville : une population en évolution avec une tendance féminine 50
2.2. Khénifra : Un rythme différentié de l’évolution de la population 50
101
2.3. Une population à caractère jeune 51
2.4. Un apport migratoire assez important 52
2.5. Taux d’activité et taux de chômage 52
3. UNE ECONOMIE FORTEMENT POLARISEE SUR L’AGRICULTURE & L’ELEVAGE 53
3.1. Élevage et agriculture : deux secteurs traditionnels à redynamiser et intensifier 53
3.2. L’activité extractive : Un secteur à redynamiser 53
3.3. Tourisme et artisanat : des secteurs à renforcer et à mettre en valeur 54
4. UNE PAUVRETÉ PERSISTANTE A ATTENUER 56
5. L’ENSEIGNEMENT COMME SECTEUR PROMETTEUR 58
5.1. Une présence satisfaisante des équipements d’enseignement 58
5.2. Etudes universitaires : l’obligation de quitter Khénifra 59
6. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE 60
6.1. Qui sont les enquêtés ? 60
6.2. Pourquoi un campus universitaire à Khénifra ? 60
6.3. Synthèse du questionnaire 60
6.4. Visions & enjeux des acteurs 61
6.4.1. L’Agence Urbaine de Khénifra : L’université est une opportunité capitale pour les acteurs 61
6.4.2. La commune de Khénifra : l’université est un engagement prioritaire 61
6.4.3. La Province de Khénifra : mobilisation de 42ha pour l’université 61
6.4.4. Ecole supérieure de technologie : l’université un levier pour le développement de Khénifra 62
6.4.5. Délégation du Ministère de l’Éducation Nationale : inscrire l’université de Khénifra dans une
vision holistique 62
6.4.6. Synthèse de l’enquête et de la vision des acteurs 62
6.4.7. Enjeux de développement et d’aménagement 63
7. NOTRE VISION 64
7.1. Quatre idées maitresses articulent notre vision 64
7.2. Axes de développement de notre vision 65
SYNTHESE. 66
PARTI, PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT & PROJET: Proposition du Groupe 1 69
1. OBJECTIFS & DÉFIS D’AMÉNAGEMENT 71
1.1. Cinq objectifs d’aménagement assignés à notre campus universitaire 71
1.2. Trois défis d’aménagement majeurs à relever pour notre campus universitaire 71
2. PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT 72
2.1. Les enjeux d’aménagement 72
2.2. Les leviers d’action et d’intervention 72
102
3. VISION ET OBJECTIFS DU PROJET 73
3.1. Les principes de base de notre proposition du projet 73
3.2. Options d’aménagement 73
3.3. Présentation du site 74
3.4. Les composantes du site 75
3.5. Premières pistes de réflexion… 75
3.6. Schéma du principe du campus universitaire 76
3.7. Concept du campus 77
3.8. Un logo propre au campus universitaire de Khénifra… 78
SYNTHESE 78
PARTI, PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT & PROJET : Proposition du Groupe 2 85
1. PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT 87
1.1. Principes d’aménagement de base de notre proposition : Un campus au service de
développement local, provincial et régional 87
1.2. Quels principes pour la conception urbanistique du Campus de Khénifra ? 89
1.3. La conception urbanistique du projet : Green TIC Campus Khénifra 90
1.3.1 Première variante 90
1.3.2. Deuxième variante : Incruster la culture Amazigh dans le Campus de Khénifra 94
2. Les mesures SMART à adopter pour un campus connecté 98
2.1. Quatre mesures SMART à intégrer dans le projet 98
2.2. Création d’une Plateforme khénifra-univ.com 98
CONCLUSION GENERALE 99
TABLE DES MATIÈRES 101
BIBLIOGRAPHIE 105
REMERCIEMENTS 106
103
BIBLIOGRAPHIE
105
REMERCIEMENTS
Mohamed FETTAH,
Gouverneur de la Province de Khénifra
Allal SEKROUHI,
Ex Wali et Enseignant-Chercheur à l’INAU
Mourad AMIL,
Directeur de l’Agence Urbaine de Khénifra
Mohamed ELAMRY,
Chef de la Division des Affaires administratives et financières, Agence Urbaine de
Khénifra
Sanaa EL KHANCHOUFI,
Cheffe de la Division des Etudes, Agence Urbaine de Khénifra
Fatima JAAFARI,
Cheffe du Département des Etudes et de la Topographie, Agence Urbaine de Khénifra
Etudiants du S4/MASTER 2019, ayant participé à l’atelier :
Imane Oumayma
BELGHAZOUANI CHBAKOU
Christiane Yassine
KOUASSI MASMOUDI
Yasser Hajar
MEZZOUR NAAMANE
Maroua Reda
OUMZIL REZQI
Safae Hala
SELLAY ZOUAD
00
Avenue Allal El Fassi B.P 6215, Rabat - MAROC
Tel.: 212 0537 771624 • Fax: 212 0537 775009
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