Série Stages & Ateliers

N° 2 Les
Cahiers de la
Recherche
du CERAU
Atelier
“Urbanisme et montage
de projets urbains ”
La consolidation de la vocation touristique
du Grand Dakhla par la station d'El Argoub
Vers un projet de développement territorial

Année universitaire : 2021-2022

Numéro coordonné par:

M. HANZAZ et S. NAKHLI
1
 Série Stages & Ateliers
N° 2

Atelier
“Urbanisme et montage
de projets urbains ”
La consolidation de la vocation touristique
du Grand Dakhla par la station d'El Argoub
Vers un projet de développement territorial

Toutes les photos dans cette publication ont été prises par les auteurs (professeurs et étudiants), sauf
précision spécifique

Titre de l’ouvrage : La consolidation de la vocation touristique du Grand Dakhla par la station d'El
Argoub : Vers un projet de développement territorial
Editeur : Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme
Auteurs : Mohamed HANZAZ, Sanaa NAKHLI
Droits d’auteurs : Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme
Série : Stages et Ateliers
Dépôt Légal : 2022MO1692
ISBN :  978-9954-524-11-4 
Conception : CERAU/INAU
Imprimerie : KARPEDIEM
Numéro coordonné par : Année universitaire : 2021/2022
M. HANZAZ et S. NAKHLI

Les Cahiers de la Recherche du CERAU

 Les Cahiers de la Recherche du CERAU constituent une publication éditée par le Centre d’Etudes et de Recherches en
Aménagement et Urbanisme (CERAU) de l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU). Ils se consacrent à la
diffusion des travaux de Recherches menés au sein du CERAU par son équipe coordonnée par un ensemble de professeurs
de l’INAU. Ils se composent de différentes Séries de publication, dont cette Série «Stages & Ateliers ».
La présente Série «Stages & Ateliers» est consacrée à la publication des résultats des travaux des étudiants de l’INAU dans le
cadre des Ateliers et des Stages effectués tout au long de leur cursus académique.

Directeurs de la Publication
Sanaa NAKHLI & Mohamed HANZAZ

La présente publication constitue le deuxième numéro Les principaux objectifs recherchés de cet atelier sont :
de cette série. Elle reprend une version synthétisée de
• Le développement des capacités d’analyse urbaine 
tous les travaux effectués par les étudiants du Master
chez les étudiants;
Aménagement et Urbanisme de la promotion 2020-
2021, dans le cadre de l’Atelier intitulé Urbanisme et • L’initiation à la conception de projets urbains ;
montage de projets urbains. L’Atelier est coordonné
• L’approfondissement des connaissances en matière
par le professeur M. HANZAZ appuyé par une équipe
d’utilisation des principaux outils et techniques
d’encadrement composée de S. NAKHLI et M. CHOUAF.
d’analyse spatiale et socio-économique (analyse des
L’atelier porte sur une thématique et un terrain précis documents d’urbanisme, des cartes, observation sur le
qui sont définis par l’équipe d’encadrement. Il peut terrain, enquêtes ménages, entretiens…) ;
traiter  soit une thématique urbaine générale, tel que
• Le renforcement des capacités des étudiants à travailler
l’habitat insalubre, la centralité urbaine, la mise à niveau
en groupe.
urbaine, l’extension urbaine…, soit un projet urbain
précis (réalisé ou en cours) à évaluer, ou un projet urbain L’atelier dans l’organisme d’accueil, peut répondre
à développer dans le cadre de l’atelier. à plusieurs activités, telles : l’élaboration d’un projet
de territoire urbain, la conception d’un projet urbain,
- Dans le premier cas, le travail se fait au niveau
l’évaluation d’un projet urbanistique, l’élaboration d’un
d’une ville. Il est axé sur l’analyse et l’évaluation de la
document d’urbanisme …
situation au niveau de cette ville et il doit aboutir à des
propositions concrètes en relation avec la thématique A la fin de l’atelier, les étudiants doivent rédiger un
choisie. mémoire de restitution de tous leurs travaux de
recherche qu’ils soutiennent devant un jury.
- Dans le deuxième cas, il s’agit généralement soit de
faire une évaluation et une contre-proposition dans le
cas où le choix porte sur des projets urbains réalisés ou
en cours ; soit, de développer un projet d’aménagement
en suivant la démarche projet dans l’autre cas.

Année universitaire 2021/2022

4 5

REMERCIEMENTS
Ce travail a été effectué dans le cadre d’une collaboration scientifique et
professionnelle entre l’INAU et le Conseil Régional de Dakhla-Oued Eddahab.
A cette occasion, nous tenons à remercier vivement M. Lamine Benomar, le
Wali de la Région de Dakhla-Oued Eddahab et Gouverneur d’Oued Eddahab,
ainsi que M. El Khattat Yanja, le Président du Conseil Régional, pour leur
appui et soutien au profit des étudiants de l’INAU pour effectuer leur travail
de terrain dans de bonnes conditions.
La réalisation de ce travail n’a été possible que grâce au louable concours
de plusieurs institutions et de nombreuses personnes. C’est ainsi que
nos remerciements vont d’abord à M. Mohamed Hacham, Directeur de
l’AREP, pour son accompagnement et suivi de cet atelier dès ses premières
gestations jusqu’à sa finalisation, en mettant à la disposition des étudiants et
des professeurs la logistique nécessaire pour l’aboutissement de ce travail.
Notre gratitude va également à tous les acteurs locaux et régionaux, en
particulier, le président de la commune d’El Argoub et le Directeur du
CRI, ainsi que les responsables et les cadres de l’Inspection régionale de
l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, de l’Agence urbaine, de la
Délégation régionale du tourisme et des autres services locaux.
Notre reconnaissance et nos remerciements s’adressent à toutes personnes
qui, de près ou de loin, ont donné leur appui pour la réussite de l’atelier et la
finalisation de ce travail.
ÉDITORIAL
La publication de ce deuxième numéro de la Série
"Stages & Ateliers" des Cahiers de la Recherche du
CERAU nous donne à nouveau l’occasion de saluer et
de mettre en valeur les travaux de recherche-action
menés par les étudiants dans le cadre de leurs ateliers
opérationnels. Des travaux qui permettent de saisir les
forces et les faiblesses des territoires marocains, urbains
ou ruraux, et de proposer des projets ou des actions
répondant aux besoins des territoires étudiés.
Depuis sa création en 1981, l’INAU, par le biais de son
Centre d’Etudes et de Recherches en Aménagement
et urbanisme (CERAU), accompagne les acteurs locaux
soucieux de l’aménagement et du développement de
leurs territoires afin de construire collectivement des
projets partagés ciblant le développement territorial
durable.
La présente publication vient donc pour confirmer cette
approche d’accompagnement et de consolidation des
travaux de recherche-action menés conjointement
entre l’INAU et ses partenaires territoriaux. Pour ce
deuxième numéro, nous avons choisi de publier les
travaux de recherche de l’Atelier d’Urbanisme * portant
sur la conception et l’aménagement d’une station
touristique au Grand Dakhla (Dakhla-El Argoub) en vue
de consolider sa vocation et la destination "Dakhla".
La Région est aujourd'hui résolument engagée pour
faire du Grand Dakhla un territoire attractif, résilient et
respectant l'environnement, voire, un modèle en matière
de développement durable. Riche de son patrimoine
culturel immatériel, la région doit, d’une part, composer
entre développement durable et attractivité, et concilier
entre préservation et modernité, de l’autre.
Certes, la Région déploie, actuellement, de nombreux
atouts pour booster son positionnement grâce
notamment aux différentes stratégies et politiques
ambitieuses portées par les différents acteurs locaux.
Le pouvoir d'attraction de la région ne cesse de croitre
sur tous les niveaux (PIB/habitant le plus élevé, pêche,
*Il est à préciser que cet Atelier a été mené et coordonné
d’une manière conjointe entre l’INAU et la Région de Dakhla-
Oued Eddahab. Au niveau de l’INAU, outre le coordonnateur
de l’atelier, le professeur M. HANZAZ, l’équipe d’encadrement
et de suivi était composée de S. NAKHLI, M. MAHFOUD
(DEROUA), M. CHOUAF et R. MARZAK.
agriculture, tourisme, transport, énergie, eau…). Mais,
ces performances ne doivent pas éclipser un certain
nombre d'écueils qui inhibent encore sa situation
économique et environnementale et que la région
devrait endiguer et surmonter.
Conduire le changement de la région de Dakhla-Oued
Eddahab est l’ambition que s’est donné le Conseil
régional en adoptant une nouvelle approche basée sur
la mise en œuvre de grands projets urbains structurants
aussi bien au profit de la ville de Dakhla qu'au niveau de
sa périphérie immédiate, en l’occurrence la commune
d’El Argoub. L’objectif est de réduire les disparités
territoriales en vue de parvenir à un équilibre spatial
homogène, susceptible de promouvoir un territoire
plus compétitif et mieux structuré, dans lequel
les infrastructures et les équipements assurent la
cohérence et la complémentarité fonctionnelle entre
tous les composants du Grand Dakhla. Les grands
projets urbains sont de nature à susciter les dynamiques
urbaines et créer de l'attractivité nécessaire pour un
espace frugal et de qualité urbaine, en mesure d’assurer
l’équilibre entre l'action publique et l'action privée.
L’articulation entre vision, planification et projet partagé
entre toutes les parties prenantes s’avère indispensable
afin de mutualiser les efforts et les compétences pour
concevoir et mettre en œuvre des projets urbains
structurants.
C’est dans cette optique que ce nouveau numéro
se veut être un outil pour éclairer et accompagner
l'ensemble de ces initiatives à une échelle locale. Le
but est d'apporter une pierre essentielle à cet édifice
en montrant que le projet urbain n'est pas seulement
une question d'infrastructures et d'équipements, mais,
un projet global et fédérateur porté par l'ensemble des
parties prenantes.
L’enjeu est de faire preuve de notre capacité d'innovation
et d'adaptation aux défis actuels, pour répondre aux
attentes et ambitions des territoires de demain.
Hanzaz et Nakhli
7
 ARGUMENTAIRE DE L’ATELIER
Située dans l’extrême sud du Maroc, la région de Dakhla-
Oued Eddahab bénéficie d’une position stratégique au
sud du pays. Sa localisation géographique lui confère
un espace de jonction entre la Mauritanie et le reste
du Royaume tant au niveau terrestre qu’au niveau
maritime, ce qui la prédispose à un ancrage continental
important à plusieurs dimensions : atlantique, africaine
et européenne. Sur le plan administratif, la région
regroupe deux provinces: la province de Oued Eddahab
et la province d’Aousserd. Les deux provinces se
composent de 13 communes.
La Région de Dakhla-Oued Eddahab s’ouvre sur une
façade maritime sur l’Océan Atlantique qui s’étend sur
une longueur de 667Km où se situe la baie de Oued
Eddahab entre la péninsule de Dakhla et le continent,
fermée et connue en tant que milieu très productif
doté d’une biomasse et d’une productivité biologique
considérables. La baie de Oued Eddahab, de forme
allongée, orientée du nord-est vers le Sud-ouest
parallèlement au littoral, d’une superficie atteignant les
400km², avec 37km de long et 10 à 12km de large, est
l’un des meilleurs sites marocains d’hivernage pour les
oiseaux aquatiques.
Au début des années quatre-vingt, la zone ne
comptait que quelques centres de regroupement de
la population, où résidaient des dizaines de familles,
alors que la majorité de la population pratiquait la
transhumance. Les conditions climatiques, relativement
clémentes de la bande littorale et l’importance des
investissements dans le secteur de la pêche maritime
ont fait de la région un espace de grande attractivité à
avenir prometteur.
En effet, la région a enregistré, ces dernières décennies,
un développement démographique, économique et
Plage El Argoub, juin 2021
48
urbanistique important, qui a transformé, totalement,
son armature urbaine, et ce, grâce aux activités
économiques, nouvellement, développées au niveau
régional liées à la pêche, à l’agriculture, au tourisme et
au bâtiment.
La population de la région a enregistré une évolution
époustouflante. Elle compte 142.955 habitants en 2014,
contre 99.367 en 2004 dont 74% sont urbains. La ville
de Dakhla concentre la grande partie de la population
urbaine de la région. L’accroissement démographique
de la population a concerné uniquement la province de
Oued Eddahab qui a enregistré un taux d’accroissement
d’environ 5%, dépassant le taux d’accroissement de la
Région qui est de 3,7% et celui national (1,25%). Quant à
la province d’Aousserd, elle a enregistré une régression
de la population avec un taux négatif de -2,34%.
La région recèle des potentialités halieutiques,
agricoles et touristiques très variées. Ces potentialités
ont fait de la pêche maritime et du tourisme deux
secteurs prometteurs pour l’économie régionale,
fondée auparavant sur la transhumance et l’agriculture.
Toutefois, sa base économique reste fragilisée par
l’absence d’une vocation spécifique susceptible de
mettre en valeur ses potentialités et la positionne à
l’échelle régionale.
Conscientes de la fragilité de l’économie de la région, les
collectivités territoriales ont entrepris plusieurs actions
pour mieux orienter son économie et rationaliser
l’exploitation des ressources naturelles afin d’atténuer
les effets négatifs qui pourraient hypothéquer son
avenir.
9
 L’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme a été
sollicité par le Conseil Régional pour mener ensemble
une réflexion préliminaire sur l’aménagement d’une
zone touristique balnéaire dans la commune d’El
Argoub, et ce dans le cadre des travaux de l’atelier
«  URBANISME ET MONTAGE DE PROJETS URBAINS  »
organisé au profit des étudiants de la deuxième année
du Master en Aménagement et Urbanisme.
En étant l’un des sites touristiques les plus remarquables
à l’échelle nationale et mondiale, la région de Dakhla-
Oued Eddahab jouit d’importantes potentialités
touristiques qui attirent des visiteurs de toute nationalité
confondue. Elle présente des atouts touristiques
La zone d’étude
DAKHLA
El Argoub
Ainsi, plusieurs questions se posent :
•
Comment promouvoir une commune à caractère
rural pour devenir un pôle touristique à rayonnement
national, voire, international ?
• Dans quelle mesure le projet d’aménagement pourrait-
il asseoir une véritable station balnéaire en articulation
avec la dynamique urbaine de la ville de Dakhla située
à 13 km (à vol d’oiseau) de la parcelle objet du projet ?
10
constitués de trois unités morphologiques distinctes et LES OBJECTIFS DE L’ATELIER:
complémentaires : La côte atlantique qui s’étale sur 667
•
Comprendre l’organisation actuelle de la ville • Elaborer des scénarii de développement touristique
km; la lagune de Dakhla et le désert oriental.
de Dakhla et projeter ses relations avec la future pour Dakhla - El Argoub.
A cet effet, on peut se demander dans quelle mesure station  touristique dans le cadre d’une approche
LES RENDUS :
la création d’une zone touristique contribuera-t-elle territoriale prospective ;
au renforcement du développement territorial dans la • Une carte d’utilisation du sol à l’échelle de la zone du
• Appréhender la logique d’un projet urbain structurant
région. Les pouvoirs publics en particulier le Conseil projet;
pour un espace situé à cheval entre une ville moyenne
Régional sont, aujourd’hui, appelés à créer une station
et un centre rural ; •
Des cartes sectorielles (Habitat, équipements,
balnéaire de rayonnement national et international.
infrastructure…);
Le Conseil en question a déjà réservé une parcelle • Déterminer les enjeux et les défis de sa réalisation
conséquente de 50ha dans la commune d’El Argoub sur (conception, programmation, validation…) ; • L’inventaire de tous les équipements du site;
la baie et en face de Dakhla pour ladite station.
•
Penser l’aménagement d’une station balnéaire à •
Le diagnostic territorial mettant en exergue les
long terme  à partir d’une réflexion basée sur le déterminants et les conditions d’aménagement de la
benchmarking ; zone objet du projet en relation avec la ville de Dakhla;
• Formuler des points de vue concernant l’aménagement • La conception du projet de la station balnéaire.
de la station balnéaire future ;
Le planning des travaux et des présentations :
Source : Image satellite Google 2021
Par M. HANZAZ, Coordonnateur de l’Atelier, en collaboration avec M. CHOUAF & S. NAKHLI
•
Comment l’aménagement à proposer pourrait-il
prendre en considération la vulnérabilité et la fragilité
du site  dans le cadre d’un urbanisme durable et
résilient?
• Quel traitement préconisera le projet pour intégrer le
centre d’El Argoub et créer une dynamique territoriale
autour de la ville de Dakhla?
11
 SOMMAIRE
1
LES DÉTERMINANTS D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
1. Une zone dotée d’un cadre physique et naturel spécifique et vulnérable à préserver
25
2. Une population en évolution soutenue, mais avec une forte concentration à Dakhla
3. Une multitude de projets structurants concentrés autour de la baie à écosystème particulier

2
LES CONDITIONS D’AMÉNAGEMENT POUR UN ÉQUILIBRE
TERRITORIAL
49
1. Une économie régionale variée mais à faibles retombées locales
2. Une armature urbaine monocéphale, avec une fonctionnalité segmentaire
3. Une connectivité faible entre les villes et les centres

3
LE PROJET TOURISTIQUE DAKHLA - EL ARGOUB : AZAIZ BAIE
1. Benchmark
71
2. La station balnéaire Azaiz Baie

12 13
 INTRODUCTION
GÉNÉRALE

14 00 15
 La région de Dakhla-Oued Eddahab bénéficie d’une
position stratégique à l’extrême sud du pays. Elle
constitue un espace de jonction entre l’Afrique et le
reste du Maroc avec des liaisons maritimes et terrestres
qui la prédisposent ainsi à un ancrage continental
important à plusieurs dimensions : atlantique, africaine
et européenne.
Sa morphologie de la presqu’île, ouverte sur la façade
atlantique et la baie d’Oued Eddahab, lui procure une
biomasse et une productivité biologique considérables.
Ajoutant à cela la situation géographique au sud du
Maroc qui lui donne le cachet désertique et aride. Tous
ces éléments font d’elle, ainsi, une région distinguée par
son milieu physique varié doté de sites et de paysages
diversifiés et protéiformes alternant désert, plages et
dunes.
Durant ces dernières années, une volonté effective a été
accordée aux provinces du sud pour promouvoir leur
développement. En effet, des efforts considérables ont
été déployés afin de concrétiser cette vision qui émane
d’une politique nationale. Dans ce sens, la province
d’Oued Eddahab est un territoire en pleine mutation.
Elle a connu un développement démographique,
économique et urbanistique important. Cela a
métamorphosé, totalement, son armature urbaine
grâce aux activités économiques, qui viennent de se
développer au niveau régional. Ceci se manifeste, aussi,
par l’importance des investissements dans le secteur de
la pêche maritime, l’agriculture, le tourisme et même
l’habitat pour faire de la région un espace de grande
attractivité à avenir prometteur.
16 Source : Image satellite Google 2021
Tous ces atouts n’empêchent pas que la région fait face
à des contraintes qui entravent son développement,
notamment, un écosystème fragile exposé à de
nombreux aléas et une planification urbaine instruite
en urgence donnant lieu à une armature urbaine
monocéphale axée sur la ville de Dakhla. Ceci se
manifeste dans la forte concentration de la population
et des équipements, avec une carence au niveau des
espaces publics, et la mise en place des grands projets à
caractère sectoriel et dispersé.
En outre, la mise en œuvre d’une planification urbaine
cohérente et consciente est une action indispensable
pour la réalisation d’un développement durable et
équitable. Par conséquent, la conscience partagée
par tous les acteurs pour un nouveau positionnement
du Grand Dakhla émane d’une volonté affirmée pour
une nouvelle vocation de la zone. Cette vocation
doit être axée sur les potentialités, certes latentes,
mais en attente d’être mises en valeur et exploitées
d’une manière équitable et durable, dans le cadre
d’un engagement effectif pour une structuration
spatiale fonctionnelle. Dans ce sens, Dakhla est une
ville à la recherche d’un réseau urbain fort, basé sur
la complémentarité fonctionnelle de ses composants
territoriaux, dont notamment la zone d’El Argoub.
celle-ci, peut constituer une réponse aux attentes des
citoyens et des acteurs, vu sa proximité géographique
de Dakhla et ses potentialités foncières, agricoles,
maritimes et touristiques en mesure d’instaurer les
principes d’inclusion et de résilience territoriale pour un
développement intégré et durable du grand Dakhla.
17
 Problématique
Au fil des années et avec les différents efforts employés,
la province de Dakhla-Oued Eddahab a connu des
dynamiques tant au niveau spatial qu’économique. Au
début des années quatre-vingt, la zone ne comptait que
quelques centres de regroupement de la population,
où résidaient des dizaines de familles, alors que la
majorité de la population pratiquait la transhumance
avec un mode de vie nomade. La province a connu
un développement démographique soutenu et
conséquent en passant de 9.367 habitants en 2004 à
142.955 habitants en 2014, ainsi qu’un développement
économique et urbanistique important, qui a
transformé, totalement, son armature urbaine. Pour son
accroissement économique, la province essaie de tabler
Fig. 1: Localisation de la zone d’étude
18
sur le secteur touristique, en s’appuyant sur ses atouts
naturels, afin d’avoir une base économique diversifiée.
Pour cela, la province est dans la mesure de préparer les
bases qui pourront accueillir ses activités touristiques.
A cet effet, vient la réflexion de créer une station
touristique au sein de la commune d’El Argoub. Une
réflexion émanant des pouvoirs publics, en particulier,
le Conseil Régional, qui a déjà réservé une parcelle
conséquente sur la baie et en face de Dakhla. Ce projet
ayant comme objectif le rayonnement à l’échelle
provinciale, mais aussi le positionnement de la Région
de Dakhla-Oued Eddahab en tant que trait d’union
entre le Maroc et l’Afrique et de faire de la station une
destination touristique internationale.
Source : Google Earth, 2021
Dans l’alignée de ces idées, notre problématique oscille
autour des questions suivantes :
•
Comment promouvoir El Argoub pour devenir un
pôle touristique à rayonnement national, voire,
international ?
•
Dans quelle mesure le projet d’aménagement
pourrait-il asseoir une véritable destination
touristique alliant ses nombreux atouts (balnéaire,
rural, désertique,, culturel, écologique…) tout en
préservant son environnement singulier et offrir un
package touristique à vocation durable ?
•
Comment articuler entre le projet d’une station
touristique avec la dynamique urbaine de la ville de
Dakhla tout en tenant compte de la vulnérabilité et la
fragilité du site dans le cadre d’un urbanisme durable ?
• Quel traitement préconisera le projet pour intégrer le
centre d’El Argoub et créer une dynamique territoriale
autour de la ville de Dakhla ?
Objectifs du travail
Plusieurs objectifs ont été assignés à notre travail, dont
principalement :
De ces objectifs généraux, nous avons décliné trois finalités majeures, qui sont :
Fig. 2: Finalités majeures du travail
• Comprendre l’organisation actuelle du Grand Dakhla
dans ses relations futures avec la zone touristique ;
• Appréhender la logique d’un projet touristique
structurant pour une ville-région ;
• Elaborer des scénarii de développement de la station
touristique dans le contexte actuel du Grand Dakhla ;
• Penser l’aménagement du projet à long terme à partir
d’une réflexion basée sur le benchmarking ;
• Déterminer les enjeux et les défis de sa réalisation,
conception, programmation, validation ;
• Concevoir un projet touristique à El Argoub afin
d’appuyer son positionnement au sein du grand
Dakhla ;
• Mettre en place une station touristique combinant la
vocation touristique, commerciale et de services au
profit de la population locale et des touristes nationaux
et internationaux ;
• Apporter à la ville un développement durable
basé sur l’innovation, l’approche participative et la
protection de l’environnement grâce à une station
touristique qui va abriter plusieurs activités au profit
du développement de la zone.
Elaboration du Groupe
19
 Méthodologie de travail
Le choix d’une approche méthodologique adaptée est
très important : l’objectif n’étant pas d’élaborer un projet
qui va figer les dynamiques du territoire en question,
mais de faire en sorte à ce que ce projet soit porteur de
développement pour la commune d’El Argoub et de
Dakhla.
Cette ambition nécessite une approche nouvelle qui se
veut participative. Elle associe les acteurs, les décideurs
et les citoyens dans le cadre d’une démarche de
construction collective du projet et où la concertation
devient un élément indispensable à la pertinence
Fig. 3: Principes de base de notre méthodologie
L’importance La nécessité d’un travail
accordée à l’analyse de terrain poussé : le
du territoire et à diagnostic et les propositions
l’identification de d’aménagement seront
ses forces, faiblesses, fondés sur un travail
menaces et d’enquête et de terrain
opportunités important auprès des acteurs
et des parties prenantes du
projet et du territoire.
Pour élaborer les propositions concernant ces questions,
il sera bien entendu tenu compte de l’ensemble des
composantes naturelles, socioéconomiques et urbaines
de l’ensemble du territoire. Il conviendra également de
comprendre les enjeux économiques afin de pouvoir
apporter les réponses les plus adéquates en termes
d’aménagement touristique.  Le travail a été appuyé aussi sur la collecte systématique
Aussi, il importe de bien préciser que la méthodologie
adoptée s’appuie sur une démarche qui consiste à :
• Constituer une base de données fiable et validée ;
• Identifier les enjeux en les hiérarchisant par priorité ;
•
Privilégier les concertations élargies et spécifiques
20
A. Recherche documentaire :
et à l’efficacité du projet. C’est dans cet esprit que les Nous avons analysé les travaux et les données concernant le territoire étudié de même que les cartes et les photos
réunions qui ont été entreprises par notre équipe ont disponibles.
permis de ratisser large pour recueillir l’état des lieux,
les tendances, les préoccupations, et les orientations
des différents acteurs et leurs attentes. Fig. 4: Documentation analysée sur la zone d'étude
Notre travail, orienté de manière à répondre aux grandes
questions clés, se fonde sur notre compréhension du
point de vue du maître d’ouvrage et de notre propre
perception des enjeux.
À cet égard, nous partageons une vision commune de
notre méthodologie, fondée sur des principes clairs :
La collaboration étroite L’utilisation de
avec le Conseil Régional représentations
de Dakhla-Oued Eddahab, illustratives (croquis,
ainsi que l’Agence Régionale cartes, images) tout au
d’Exécution des Projets. long de la mission afin
de mieux comprendre et
L’élaboration de ce projet
communiquer les enjeux
sera le fruit d’un effort
posés, la stratégie et le
d’équipe à l’écoute des
programme développés
intervenants locaux
Elaboration du Groupe
comme outil de régulation et d’encadrement de la
vision stratégique à dégager ;
•
Confronter les différentes exigences sectorielles,
spatiales et temporelles en faveur d’une vision Elaboration du Groupe
cohérente et durable.
et méthodique des informations avec la mise à jour
B. Entretiens avec les personnes ressources :
des données. Les acteurs, gestionnaires et décideurs
Dans l’objectif d’associer étroitement les visions des différents acteurs locaux agissant dans les différents secteurs
ont été identifiés préalablement et des entrevues ont
été organisées pour s’enquérir des divers aspects du (Elus, AREP, Agence urbaine, CRI, Services extérieurs…), notre méthodologie de travail a été axée sur une approche
développement de la commune et de son territoire participative visant l’établissement de plusieurs rencontres et réunions avec les acteurs locaux. L’approche participative
avec le soutien de la commune et des responsables. tend en réalité à identifier la perception de chacun des acteurs selon sa vision sectorielle, afin de superposer les
visions dans leur globalité et leur transversalité. Dans ce cadre, 11 réunions ont été menées avec l’accompagnement
des représentants de l’Agence Régionale d’exécution des projets (AREP) de la Région de Dakhla-Oued Eddahab.
21
 Le travail de terrain est aussi une composante indispensable pour l’élaboration de notre projet. Il s’agit de connaitre

Elaboration du Groupe
la localisation exacte du terrain alloué et programmé pour recevoir le projet et d’approcher directement toutes ses
différentes composantes naturelles et physiques. Pendant une durée de 2 jours, nous nous sommes déplacés à El
Argoub pour effectuer le travail sur le terrain qui consistait à trouver les réponses précises pour notre problématique.
Il s’agissait notamment de comprendre pour anticiper et agir.

Fig. 6 : Les trois finalités majeures déclinées du projet

Elaboration du Groupe

C. Démarche de travail : vers l’identification des déterminants et des conditions de

Fig. 5 : Travail de terrain, contacts avec les acteurs locaux et restitution des données collectées sur place

développement:
Afin de faciliter la démarche de collecte des données et la rencontre des personnes ressources, les membres de
l’équipe ont été organisés en 3 sous-groupes avec 3 thématiques principales : le milieu physique et l'environnement,
la dynamique démographique et urbaine et les secteurs productifs.

Le milieu physique et environnement

01
Cette thématique vise l’identification des caractéristiques du milieu physique au niveau
de notre zone d’étude (relief, climat, écosystèmes…) qui constituent la déterminante la
plus importante de développement au niveau de celle-ci.

La dynamique démographique et urbaine

02
il s’agit d’étudier les dynamiques démographiques et spatiales au sein du Grand Dakhla,
et le positionner au niveau régional et national.

Les secteurs productifs

03
il s’agit d’identifier les fondements de la base économique de la zone d’étude, les points
de force et de faiblesse, ainsi, de chercher le positionnement du secteur touristique
dans l’économie locale et l’articulation entre celui-ci et les autres secteurs économiques.

Il s’agit d’études ciblées, qui visent l’identification des déterminants et des conditions d’aménagement et de
développement du Grand Dakhla, toujours en relation avec notre thématique principale qui est la mise en tourisme
de la zone d’étude.

22 23
 Fig. 7 : Déterminants et Conditions du développement pour l’élaboration de notre projet
Ce travail a été planifié selon plusieurs phases: la
première phase constitue une phase préparatoire au
travail de terrain, permettant un diagnostic préliminaire
sur la thématique, ainsi qu’une deuxième phase
d’exploration du terrain, tout en effectuant des réunions
afin d’apporter les visions des différents acteurs locaux
Fig. 8 : Chronogramme du montage du projet
Structure du travail
Le travail est structuré en trois parties générales, à savoir :
• Une première partie est consacrée aux déterminants
de l’aménagement du territoire de la zone d’étude en
vue de mettre en avant les facteurs de développement
endogènes à la région. Les analyses ont concerné
les faits et constats historiques, l’analyse des
comportements et des tendances démographiques,
les composantes naturelles propres à la région
(géographie, zones bioclimatiques, ressources
hydriques, etc).
• Une deuxième partie qui porte principalement sur
les conditions d’aménagement pour un équilibre
territorial régional et local. Elle comporte l’analyse de
la dynamique économique territorialisée au niveau
24
1
Elaboration du Groupe
agissant dans les différents secteurs, ainsi qu’une
restitution des premiers résultats d’analyse, pour enfin
aboutir à une présentation d’état d’avancement pour le
projet avec une esquisse préliminaire et finalement une
phase d’analyse et d’élaboration finale du projet qui va
constituer l’étape la plus importante dans le projet.
LES DÉTERMINANTS
DE L’AMÉNAGEMENT
DE DAKHLA-EL
ARGOUB
Elaboration du Groupe
de la zone d’étude, le développement humain comme
vecteur d’équilibre territorial et l’aménagement urbain
étudié à travers les évolutions de l’urbanisation dans
la zone et les phénomènes démographiques qui en
découlent. Cette partie a pour vocation d’éclairer les
potentialités et défis économiques de la région. Les
secteurs productifs (agriculture, tourisme, patrimoine
et culture, industrie, artisanat…) ont été analysés.
•
Enfin, une troisième partie qui est réservée à la
proposition d’un projet au vu les déterminants et les
conditions d’aménagement analysés. Un premier
aspect de l’analyse a pour vocation de donner des
éclairages quant au choix de la vision et du principe
d’aménagement, avant la proposition d’un projet
spatialisé dans la zone précédemment identifiée.
25
00
 INTRODUCTION
La région de Dakhla Oued Eddahab est située à l’extrême sud du pays aux frontières de la
Mauritanie. Une position géographique, conjuguée à sa proximité des Îles Canaries, lui
conférant le rôle d’un hub ouvert entre l’Afrique et l’Europe.
La région a été créée par le nouveau découpage territorial des régions de 2015, en gardant les
mêmes provinces issues de l’ancien découpage régional de 1997.
Elle s’étend sur une superficie de 142.865 Km2, soit 20% de la superficie totale du Royaume et
compte plus de 160.000 habitants selon le HCP 2020, représentant ainsi 0,4% de la population
nationale. Elle est donc parmi les moins denses en termes de nombre d’habitants par km² (0,8
habitant/km²). Sa contribution à la richesse nationale reste modeste en y participant à hauteur
de 0,6% en 2016.
Son tissu productif est relativement basé sur les secteurs tertiaire et primaire. Cependant, cette
région dispose d’un potentiel naturel diversifié constitué du désert, des sites archéologiques
et d’une côte formant une offre touristique diversifiée. En outre, la région dispose d’un littoral
de près de 667km sur l’Atlantique, la dotant d’une ressource halieutique considérable, qui fait
de la pêche maritime un secteur clé, exerçant des effets d’entraînement sur d’autres activités
connexes telles que l’aquaculture, l’industrie de transformation et le commerce.
La ville de Dakhla, la capitale de sa région, est située sur la péninsule du Rio de Oro (désormais
dénommée Oued Eddahab), a été fondée en 1884. Elle représentait le premier comptoir
de pêches pour la présence espagnole au Sahara. Elle s’appelait à l’époque espagnole Villa
Cisneros et était presque exclusivement destinée aux colons espagnols. A partir de la fin des
années 1970 et son retour à la mère patrie, Dakhla n’a cessé de se développer et se transformer.
Aujourd’hui, Dakhla est devenue une ville moderne, portuaire, industrielle, agricole et
touristique.
L’analyse va être ciblée, dans le sens où on va essayer de ressortir d’après les données
collectées, nos visites sur terrain et nos entretiens avec les différents acteurs, les déterminants
d’aménagement qui vont constituer les éléments qui influencent, orientent, et déterminent
les types d’actions proposées pour le développement du territoire objet de notre étude.
26
Ces déterminants vont regrouper les grands indicateurs qui vont nous aider à la bonne
lecture et la compréhension du territoire en question (les particularités physiques et
naturelles, les caractéristiques démographiques et la structure urbaine), les nouvelles
tendances, ainsi que les aléas et les contraintes au développement.
Cette partie se compose de trois niveaux d’analyse relatifs aux grands déterminants de
l’aménagement du territoire de la zone d’étude.
1. Un ancrage historique ancestral et une récente recomposition territoriale et
régionale :
Il s’agit de comprendre les déterminants historiques de la zone d’étude qui témoignent de
la richesse et de la singularité de son patrimoine matériel et immatériel. L’importance de la
richesse culturelle et historique de la région en fait un lieu de rencontre et de cohabitation
de diverses cultures. La construction d’un espace territorial avec une identité régionale
propre et des liens fonctionnels solides entre les différents sous espaces qui la composent
s’avère primordiale.
2. Diversité physique et naturelle de la région :
Cette partie porte sur la présentation des spécificités physiques et naturelles de la région
ainsi que les zones bioclimatiques qui la composent. Une attention particulière est portée
sur la question essentielle et centrale des ressources hydriques.
3. Evolution démographique faible et inégalement répartie :
Une analyse sur les déterminants démographiques au niveau de la région a également été
réalisée.
4. Existence de nombreux projets structurants autour de la baie principalement :
Cette partie se veut une partie récapitulative des principaux projets de grande envergure
lancés et en cours de réalisation au Grand Dakhla.
27
 Carte topographique, 1951
I. UN ANCRAGE HISTORIQUE ANCESTRAL ET UNE NOUVELLE
RECOMPOSITION TERRITORIALE ET RÉGIONALE

"Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe", c’est comme ça
qu’a décrit feu Hassan 2 le Maroc. Il indique la force du Maroc avec toutes ses régions, montagnes, plateaux et Sahara,
en tant que territoire de brassage culturel entre l’Afrique méditerranéenne, l’Afrique subsaharienne, l’Europe et le
proche orient.
Carte 1 : Les grandes voies du commerce transsaharien au XIXe siècle
1. Une histoire enracinée et d'une
grande singularité par rapport aux
autres régions marocaines
La situation géographique de la région, en tant que
zone de jonction entre le nord et le sud du pays et
leurs espaces vitaux subsahariens, fait de la région de
Dakhla-Oued Eddahab l'espace d’un grand ancrage
humain dans l’histoire du Maroc. Elle se présente
comme berceau de peuplement où cohabitent
diverses ethnies et des modes de vie authentiques,
marqués par le sédentarisme dans les villes et le
nomadisme dominant dans le reste de la région.

Avec un peuplement très ancien qui remonte à

la préhistoire, la région et ses quelques petites
agglomérations humaines se trouvèrent au carrefour
des civilisations entre l'Afrique du Nord, l'Afrique
Subsaharienne, l'Europe et l’Orient. Certaines
localités de la région étaient au cœur des échanges
transsahariens et connectées aux principaux axes
commerciaux de l'Afrique du Nord. Cette partie du
territoire marocain est souvent perçue comme ayant
une spécificité géographique qui la met un peu à
part dans le territoire national. Mais, lorsqu'on suit
Source : https://www.moroccotimes.info/2020/0 2/map-trade-routes-morocco-
l'histoire des mouvances de la population dans les africa.html
provinces sahariennes, on se rend vite compte de la Pour ne citer que l’histoire récente du Sahara marocain, au
continuité humaine qui a, «des temps de l'histoire temps de la dynastie Almoravide au XIIe siècle, l’ensemble
aux temps contemporains, cimenté une solidarité des peuplades arabo-berbères du sud du Maroc se réunirent
démographique la rattachant au reste du pays», en une confédération constituée en grande partie des tribus
(Lazarev Grigori, 2015). Lemtouna, Maaqil, Béni Hilal, Béni Souelim et Béni Hassan.
Cet ancrage historique s'inscrit dans le contexte Avec les Almohades, cette structure subit un éclatement
des relations séculaires du Maroc avec l'Afrique important. Trois grands groupes nomades, formant trois
subsaharienne et des dynamiques anciennes du grandes confédérations, ont vu ainsi le jour : les Tekna1, les
Rguibat2 et les Maures ou les Oulad Dlim3.
peuplement du pays (Lazarev Grigori, 2015).

[1] La confédération des Tekna est une grande confédération qui comprend deux principaux groupements, Aït Bella et Aït Jemel. Sous leur bannière,
se sont rangées plusieurs tribus qui ont des points communs. Les Tekna sont connus pour avoir dominé le commerce transsaharien qui reliait par
caravagesques Oued Noun, Tafilalet, Draâ, Mali, Sénégal et Mauritanie (In, http://tribusdumaroc.free.fr/ouleddlime.php).
[2] Les Rguibat, se réclament du Marabout Cheikh sid Ahmed Rguibi qui s’est installé au Sahara (au début dans la région qui s’appelle aujourd’hui
Lahmada) à la moitié du XVe siècle pour y propager l’islam, il s’établit ensuite à Sakiat El Hamra, où il fonda au 16ème siècle sous l’époque des
Saâdiens sa célèbre Zaouïa (In, http://tribusdumaroc.free.fr/ouleddlime.php).
[3] Les Oulad Dlim sont un groupement tribal arabe issu des Banu Hassan, une branche des Banu Maaqil. Ils vivent dans la région de Dakhla-Oued
Eddahab, mais aussi dans les autres régions du Maroc à Rabat, Marrakech, Sidi Kacem et El Jadida, où leurs ancêtres ont reçu des terres des sultans
en leur qualité de tribu Guich. Une partie de cette tribu vit aussi en Mauritanie dans la région entre Nouadhibou et Idjil. Ils sont traditionnellement
28 nomades, éleveurs de chameaux (In, http://tribusdumaroc.free.fr/ouleddlime.php). 29
 Carte 2 : Tribus de la Région Dakhla-Oued Eddahab
La confédération des Maures, constituée
particulièrement de la grande tribu des Oulad
Dlim et de petites tribus comme Lamnassir et
Oulad Amouni, nomadise le long de la partie sud
de la côte atlantique du Sahara et un peu plus
en profondeur vers l’Est et le sud-est du pays.
Les Oulad Dlim, qui se considèrent comme étant
d’origine arabe, se divisent en cinq fractions :
Oulad Baamar, les Sraghnas, Loudikat, Oulad
Lakhliga, Oulad Tahgadi.
Ce sont celles-ci, auxquelles se joignirent des
tribus comme Oulad Tidrarine, Laaroussiyine et
d’autres, qui sillonnent actuellement le Sahara
marocain. Ces groupements, dont le champ
d’évolution allait du Maghreb jusqu’au Sénégal,
parlent tous le dialecte hassani, un mélange
d’arabe classique, du berbère et de langages
d’origines soudanaises.
30
Aujourd’hui, le pays d’Oulad Dlim, correspondant
à la Région Dakhla-Oued Eddahab, connait depuis
une quarantaine d’années, des transformations
démographiques profondes aussi bien dans la structure
de la population elle-même que dans le mode de vie. La
zone d’étude est passée d’une occupation pastorale et
nomade à une sédentarisation dans principalement la
ville de Dakhla et les autres centres ruraux.
Désormais, la composition démographique de la
Région s’est transformée et devenue composite. Outre
la population autochtone sahraoui (19%), la zone est
formée aussi d’une population non sahraoui venant
du nord du pays et parlant principalement le tachelhit/
tamazight (23%) et celle d’origine sahraoui revenues
dans ces provinces dernièrement.
Fig. 9 : Principales langues locales utilisées
Source : HCP, RGPH 2014
Carte 3 : Principales tribus du Sahara marocain Élaboration du Groupe
Aujourd’hui, il n’y a plus de nomade dans la zone d’étude
comme l’a été il y a une quarantaine d’années. Leur
population est presque totalement urbanisée.
« L’élevage du dromadaire est certes resté une
activité très importante, mais il n’est plus le fait de
tribus nomades. Le cheptel est constitué de très
grands troupeaux possédés par quelques chefs
[d’Oulad Dlim] et que gardent des bergers salariés,
équipés de véhicules tout terrain. La sédentarisation des
populations autochtones et les apports de populations
venues d’autres régions du Maroc ont donné naissance
à une société urbaine composite » (Lazarev Grigori,
2015).
Certes, le cœur culturel et identitaire est
incontestablement rattaché à l’héritage d’une
société et d’une culture sahraouies, même avec les
transformations causées par la sédentarisation et l’afflux
d’une population d’origines multiples du nord du pays
qui a modifié le paysage social.
Source : http://christianpotin.canalblog.com/albums/petit_synopsis_cartogra-
phique_historique_du_malghrib_al_aqsa/
On y trouve actuellement une nouvelle génération qui
est apparue, et n’a connu que l’univers de la ville et les
comportements citadins. Cette nouvelle génération,
toujours attachée à ses racines, n’a jamais connu
la culture rurale ou nomade; elle est à la recherche
d’une identité composite alliant l’histoire et la période
actuelle. Elle est, de ce fait, entrain de construire une
nouvelle société urbaine avec de nouveaux besoins et
des attentes différentes correspondant à cette nouvelle
société moderne composite.
Cet aperçu sur l’authenticité de la population sahraouie
de notre zone d’étude, de sa nouvelle reconstruction
identitaire avec la quasi-disparition du mode de vie
nomade pour les nouvelles générations qui ont eu
de profondes transformations sur leurs besoins et
attentes, sont à prendre en considération lors de la
proposition de notre projet qui doit être en phase avec
les nouvelles trajectoires et les tendances actuelles.
Des actions de valorisation de la langue hassania, des
traditions, l’organisation de manifestations au large
impact touristique, la labellisation de multiples produits
du terroir, la participation aux foires internationales et
nationales pour faire connaitre ces territoires marocains
et leur culture ancestrale sahraouie... sont autant
d’actions à l’actif de notre projet de développement à
proposer.
2. Une position géographique hautement
stratégique
En plus de sa dimension maghrébine matérialisée par
une frontière de plusieurs centaines de kilomètres avec
la Mauritanie, l’emplacement géographique de la région
lui confère une vocation africaine importante grâce à sa
position centrale sur l’axe reliant le Maroc aux zones
subsahariennes continentales (Mali, Sénégal, Burkina
Faso, Niger...) qui disposent d’un potentiel économique
important.
Cet axe devrait connaitre un développement important
qui complèterait la dynamique déjà enclenchée sur
l’axe atlantique reliant le Maroc aux pays subsahariens
disposant d’une façade maritime.
A long terme, la région devrait alors retrouver son
rôle historique de plateforme économique reliant le
Maghreb à l’Afrique subsaharienne continentale ; ceci
se traduirait par l’amélioration de son attractivité aussi
bien pour la population que pour les capitaux.
31
 II. UNE ZONE DOTÉE D’UN CADRE PHYSIQUE ET NATUREL
SPÉCIFIQUE ET VULNÉRABLE À PRÉSERVER

3. Une reconfiguration spatiale consolidant
davantage son ancrage humain ancien
La région de Dakhla-Oued Eddahab a été instituée en
2015 par le décret 2.15.10, mesure prise dans le cadre
du processus de régionalisation avancée. Le nouveau
découpage régional reprend les mêmes limites de
l’ancien. Ainsi, la région se compose de deux provinces
(Oued Eddahab et Aousserd) et de 13 communes, dont
deux seulement sont des villes.
Carte 4 : Découpage administratif de la Région de Dakhla-Oued Eddahab
La région s’étend sur une superficie de 142.865km2, soit
18,4% du territoire national, avec pour chef-lieu Dakhla,
ville la plus peuplée de la région. Elle est limitée au
nord par la province de Boujdour relevant de la Région
de Laayoune-Sakia El Hamra, au sud et à l’est, par la
Mauritanie et à l’ouest, par l’océan atlantique. La région
compte plus de 160.000 habitants, selon le HCP en 2020,
qui se répartissent de façon inégale sur l’ensemble de
son territoire.
La zone d’étude, le Grand Dakhla constitué de Dakhla-El Argoub, est dotée d’un cadre physique et géographique
authentique et riche, d’un climat singulier et d’une richesse naturelle extrêmement vulnérable à préserver et à mettre
en valeur.
1. Une situation avantageuse entre quatre ouest du Sahara marocain avec une ouverture sur
milieux géographiques diversifiés l’atlantique, tout en cernant une baie avec le continent.
Le grand Dakhla dispose ainsi d’un écosystème et de
Le grand Dakhla, constitué de Dakhla et El Argoub ainsi
milieux géographiques riches en faune et en flore et
que leurs espaces périphériques, est un lieu avec une
variés en termes de paysages qu’on peut décliner en
diversité physique et naturelle authentique et variée. Il
quatre parties distinctes présentées dans le schéma ci-
constitue un espace de chevauchement entre plusieurs
dessous:
milieux physiques dû à sa localisation à l’extrême Sud-
Carte 5 : Milieux géographiques du Grand Dakhla

Elaboration du Groupe

• Le littoral d’Attef Agargar: • La presqu’ile de Dakhla :

Il s’agit de la frange littorale du continent près de la ville
de Dakhla avec une altitude variant entre 1 et 60m. Il
Le processus de régionalisation, entamé depuis 2015, consiste à doter la région d’une identité qui consolide davantage est dominé par un paysage composé principalement
le sentiment d’appartenance territoriale à l’ensemble de cet espace ; de tisser des liens fonctionnels entre les différents de regs, de petites collines, et de champs dunaires.
sous espaces de la région ; d’améliorer les conditions de vie économique afin d’intégrer la région dans un climat de Le couvert végétal y est dispersé s’étendant sur une
compétitivité économique nationale et internationale. Le tout doit être mené dans une approche de développement superficie de 300.000ha.
durable pour préserver le patrimoine naturel et humain.
Sur cette étendue se développe un nombre considérable
d’espèces comptant les gazelles dorcas, les mouflons
à manchettes et d’outardes houbara. Ce milieu est
marqué aussi par la présence d’un écosystème formé
autour de zones humides et sensibles à savoir Sebkhet
Imlili.
C’est une continuité du bassin sédimento- atlantique
ayant connu un écoulement par rapport au littoral,
ce qui explique les faibles altitudes qui ne dépassent
pas 5m. Il s’agit d’un promontoire plat avec un sol
sablonneux d’une faible végétation. La presqu’ile est
limitée par deux façades maritimes distinctes ; la façade
ouest est constituée de falaises difficiles à exploiter, et la
façade Est donnant sur la baie où la plage est facilement
accessible.

32 33

• Les zones humides de la Lassarga et de l’isthme de
Dakhla :
cette zone est à caractéristiques géographiques et
topographiques singulières. En effet, il s’agit de l’isthme
reliant la presqu’ile au continent. C’est un milieu marin à
très faible altitude de 2 à 3m, couvert de dépôt de sable
blanc.
Celui-ci constitue un circuit touristique à popularité
internationale, par la beauté de ses plages et des
paysages. Il est également un milieu fréquenté par les
amateurs de pêche.
• La baie de Dakhla :
Il s’agit d’un SIBE* de 45km de longueur et de 12km de
largeur, sur une superficie de 400 km2, constitué d’un
milieu marin d’une faible profondeur, où le point le
plus profond est à 9m. La presqu’ile et le continent lui
assurent une protection des forts courants atlantiques.
La baie bénéficie aussi d’un haut taux d’ensoleillement
et de vents favorisant les sports de glisse. Elle regorge
d’un potentiel unique en biodiversité (espèces aviaires
particulières, 120 espèces de mollusques et plus de 41
espèces de poissons). Vu la diversité de la faune et la
flore, elle constitue à la fois un relais de migration et une
zone d’hivernage et de nidification pour des milliers
d’oiseaux d’eau. Par ailleurs, la baie est également
classée en tant que zone
importante pour la conservation
des oiseaux ZICO, et comme zone
humide d’importance RAMSAR.
Ainsi, le Grand Dakhla bénéficie
d’une ouverture sur différents
milieux géographiques qui
incarnent une diversité de
cultures et de pratiques, de nature
à assurer des choix multiples et
variés consolidant son originalité
singulière par rapport aux autres
régions marocaines.
Source : Direction Régionale du HCP de Dakhla, Monographie de la Région en 2018, adaptée
*SIBE: Site d'intérêt biologique et écologique
[4] Source : https://fr.climate-data.org/afrique/maroc/dakhla/dakhla-34046/
34
2. Un climat singulier, sans concurrent
En raison de sa situation au sein du désert et entre
les parallèles 23 et 24, le climat du Grand Dakhla est
considéré comme désertique tempéré. Néanmoins, sa
situation par rapport à l’océan atlantique lui procure un
climat différent de celui du continent lui conférant un
climat particulier sans concurrent.
Sous les effets du courant marin froid du Canaris et
par les amplitudes prononcées entre le jour et la nuit,
on distingue entre un climat aride désertique au fur
et à mesure qu’on se déplace en profondeur, vers l’est
de la région (les températures sont élevées et le taux
d’humidité décroit), et un climat tempéré dans la bande
littorale marqué par une forte humidité et de faibles
précipitations donnant lieu au développement de
certaines cultures et l’arrosage des parcours.
Ainsi, fortement influencé par les courants marins
froids de l’atlantique, le climat de Dakhla est tempéré.
La température moyenne annuelle est de 22°C, la
moyenne des maximas est de 24°C, et celle des minimas
est de 17°C seulement. Les températures moyennes
minimales de l’air varient entre 20.3°C et 28.8°C sur la
période 1986 à 20154. On note aussi que l’amplitude
de la variation des températures entre jour et nuit
est fortement réduite ne dépassant pas les 10°C en
présence d’humidité relativement élevée.
Carte 6 : Climat du Sahara marocain
Les précipitations à Dakhla restent extrêmement rares
et irrégulières dépassent rarement les 30mm par an.
Selon l’observatoire régional de l’environnement et de
développement durable, le maxima annuel observé
dans la région étant 100mm à la station de Dakhla, qui
a aussi enregistré un minima de 2.3mm. D’une façon
générale, les moyennes annuelles font ressortir que la
pluviométrie reste largement inférieure à 50mm/an.
Le taux d’humidité relative moyenne atteint des valeurs
élevées entre 61% et 86%. Sous l’effet des masses d’air
froid provenant du nord, la température de rosée est
facilement atteinte surtout durant la nuit. De ce fait,
Dakhla fait partie des villes qui n’ont pas besoin de
chauffage et de climatisation.
La région est dominée par des vents de direction
nord, nord-ouest à nord-est. Les vents alizés venant
de la mer vers la bande atlantique et la forte humidité
(variant entre 60 et 90%), surtout la rosée nocturne, sont
favorables au développement de certaines cultures et
certaines plantes du parcours. Cette humidité peut
PARC NATIONAL
Sur une superficie de 14.160Km², ce parc se
caractérise par une importante richesse en
groupements végétaux et une faune propre. Sa côte
jouit d’une population rare de phoques moines
représentant le 1/3 de la population totale de
l’espèce dans le monde.
SEBKHA IMLILI
Une zone humide d’importance internationale
localisée à une quarantaine de kilomètres au sud
d’El Argoub et située au sud de la Baie de Dakhla.
Elle constitue un système aquatique saharien très
original, dans le sens où elle représente un biotope
relique.
descendre à 20% durant les périodes de dominance du
Chergui (décembre à mars).
La ville de Dakhla est balayée régulièrement par un vent
provenant du nord, avec une vélocité moyenne de 9m/s.
Son vent est sollicité par les pratiquants des sports de
glisse, ce qui profite au tourisme nautique à Dakhla.
Ainsi, à travers tous ces indicateurs, nous pouvons
constater que le Grand Dakhla dispose d’un climat bien
particulier, qui peut en faire une destination de premier
choix pour les touristes cherchant la diversité du milieu
naturel.
3. Une richesse naturelle et une biodiversité
remarquable
Le Grand Dakhla se caractérise par une biodiversité
remarquable et riche en termes des espèces végétales
endémiques diversifiées, ainsi que des espèces
d’oiseaux caractérisant cette zone. Il est marqué d’un
nombre important de sites naturels répartis tout au
long de la zone d’étude, dont notamment :
SIBE GAZELLES DORCAS
La région est caractérisée par une faune variée
comprenant certaines espèces protégées, rares ou
menacées d’extinction telles que les gazelles Dorcas
et Cuvier.
Source : Extrait adapté du Plan de développement régional
HASSI TOUF
SIBE situé dans l’embouchure de l’Oued Kraa et doté
d’une valeur esthétique et faunistique particulière.
L’avifaune est diversifiée et constituée de plusieurs
espèces d’oiseaux (notamment Fou de Bassan,
Goéland Brun, Sterne Caugek, Goéland d’Audouin,
etc.).
35
 La totalité de la région souffre d’une carence en
BAIE DE DAKHLA ressources hydrographiques, avec la quasi-absence
d’eau de surface due au climat saharien aride et à la
faiblesse de la pluviométrie, à caractère bref, violent,
orageux et concentré dans le temps.
Le bassin hydraulique d’Oued Eddahab est caractérisé
par des ressources en eau de surface faibles ou
quasi-inexistantes. A part quelques zones limitées
et restreintes dans l’espace, il n’existe aucun cours
d’eau pérenne. Les écoulements d’eau sont souvent
SIBE sur une superficie de 400 km2, la baie regorge d’un potentiel unique en biodiversité (espèces aviaires endoréiques n’atteignant pas l’océan et les exutoires
particulières, 120 espèces de mollusques et plus de 41 espèces de poissons). Un site classé SIBE, RAMSAR et des eaux sont généralement les sebkhas.
ZICO.
Les eaux souterraines constituent ainsi la seule
La baie de Dakhla est bordée sur toute sa longueur par un cordon dunaire étroit (minimum de 1,5 km de large, ressource en eau de la région, bien qu’elles ne soient pas
maximum de 4 km au niveau du site de la ville); Cette péninsule, haute en moyenne de 5 mètres, protège donc continuellement rechargées du fait de la faiblesse et de
naturellement la baie des fortes houles de l’océan. Elle a de faibles profondeurs moyennes (1 à 3 mètres sur le la rareté des précipitations. «Les analyses isotopiques
pourtour, 6 à 9 mètres au centre) creusées de chenaux entretenus par le balancement des marées et dont les emprises confirment d’ailleurs que la majeure partie
profondeurs maximales n’excèdent 20 mètres qu’en deux endroits. des eaux souterraines s’est infiltrée il y’a plus de 5.000
Sédiment de la baie majoritairement sableux ou sablo-vaseux, presque entièrement tapissé d’une prairie de ans et que par conséquent il s’agit de nappes fossiles»,
phanérogames marines. Ses eaux sont souvent turbides (permanence des vents alizés), à grandes variations de (Direction Régionale HCP-Dakhla, 2018), et donc peu
températures et ne recevant aucun apport d’eau douce permanent. Les masses d’eaux sursalées envahissent renouvelables.
les chenaux les plus internes de la baie et exondent, à basse mer, de vastes superficies.
L’eau potable est donc une ressource naturelle très
Flore : Baie tapissée d’une immense prairie de phanérogames marines et Végétation de reg à base de rare, répartie d’une manière irrégulière dans la zone
Chénopodiacées et de zygophyllacées. d’étude. Une zone qui se développe et dont les besoins
en eau augmentent de plus en plus. Alors, pour
Faune :
impulser le développement économique de la région,
Faune marine : particulièrement riche en invertébrés (Polychètes, Annélides, Céphalopodes, Langouste verte,..) l’eau peut désormais être une contrainte future pour
et exploitée par les espèces supérieures prédatrices comme les Poissons (41 espèces connues dont Mérous, l’aménagement.
Bars, Sparidés et Courbine) ou les Cétacés.
Certes, plusieurs efforts sont déployés par les acteurs
Reptiles et Amphibiens : 13 espèces de Reptiles et 1 Amphibien sont connus.
locaux pour faire face à l’augmentation des besoins
Oiseaux : Site d’hivernage remarquable pour de nombreuses espèces : Limicoles, Laridés et Sternes caspiennes,
en eau potable par la réalisation de plusieurs projets
Fou de bassan, Flamant rose, Grand cormoran....
dans ce sens, dont notamment la mise en place d’une
Mammifères : Faune terrestre désertique classique, y compris les grands prédateurs comme le Chat ganté et la
nouvelle station de traitement des eaux souterraines
Hyène (traces nombreuses, jusqu’à la pointe de La Sarga). Peuplement de Mammifères marins original : Sousa avec un débit de 200 litres par seconde, ainsi que
teuszii (petite population remarquable pour une espèce réputée fort rare), Grand dauphin et Orque fréquentent l’élargissement des installations de distribution,
la baie elle-même. (Direction Régionale HCP- Dakhla, 2018).
Source : Extrait adapté du Plan de développement régional
Prochainement, les travaux de réalisation d’une
station de prétraitement et de dessalement pour la
Cette richesse peut entrer dans le développement du 4. Une zone fragile exposée à de nombreux
tourisme par l’intégration des différents paysages que risques potabilisation des eaux de mer par osmose inverse (d’une
peut offrir la zone dans un circuit à potentiel varié. capacité de production minimale de 423m3/j), seront
Bien que Dakhla ait une situation avantageuse, elle est
Néanmoins, il faut prendre les mesures nécessaires lancés par l’ONEP, en vue de satisfaire les besoins en eau
exposée à plusieurs risques, dont les principaux sont la de la population de Dakhla. De même, le Ministère de
pour que cette activité ne devienne pas destructive
pénurie des eaux et la pollution, ainsi que la fragilité des l’agriculture, de la pêche maritime, du développement
de la zone et sa biodiversité vulnérable à sauvegarder
sols. rural et des eaux et forêts vise la réalisation d’une unité
continuellement.
de dessalement à énergie éolienne pour l’irrigation de
5.000ha de terres agricoles arables.
Selon le Conseil régional, cette station sera située dans
la commune de Bir Anzarane à une distance de 1.000 m
du trait de côte et à environ 130 km au nord de Dakhla,
36
et assurera une capacité de 90.000 m3/jour. Notons
que les périmètres irrigués de Dakhla-Oued Eddahab,
destinés essentiellement à la production de primeurs
sous serres, constituent un exemple concret de la
réussite des efforts de mise en valeur agricole des terres
sahariennes.
Ces périmètres ont vu le jour grâce aux différents
programmes et actions initiés pour encourager la
réalisation d’aménagements hydro-agricoles où sont
pratiquées des cultures hors sols à même de relever
le défi de la compétitivité et favoriser la création de
nouvelles opportunités d’emploi et d’investissement à
haute valeur ajoutée.
En plus de la carence des ressources en eau, la situation
de l’assainissement liquide dans la région est aussi
critique, ce qui peut engendrer des problématiques
environnementales et surtout la dégradation de la
mer, qui s’avère le seul point de rejet pour la zone, ainsi
que la nappe phréatique. Ceci affecte négativement
l’environnement et les activités liées à la mer,
notamment le tourisme et l’aquaculture. Dans ce sens,
des efforts ont été déployés pour l’installation d’un
réseau d’assainissement et d’une station d’épuration à
la ville de Dakhla en attente d’élargir l’intervention sur
les autres centres, notamment celui d’El Argoub.
Actuellement, l’ONEP, le Ministère de l’Intérieur, celui
de l’Energie et des Mines, l’Agence du Sud et la Wilaya
de la Région, la Municipalité de Dakhla et les Conseils
régional et provincial, ont signé une convention pour
la mise en œuvre de la deuxième phase du programme
d’assainissement pour pallier aux problèmes des eaux
usées évacuées directement sans aucun prétraitement
dans la baie de Dakhla.
La zone souffre aussi de problème d’érosion et
d’ensablement à cause des faibles altitudes, du type de
sol sablonneux et de tempêtes occasionnelles. En plus de
l’érosion naturelle que le sol subit, celui-ci est davantage
dégradé par l’urbanisation. Il faut noter aussi qu’étant
donné la fragilité du sol, ce dernier ne supporte pas des
constructions lourdes, ce qui nécessite la réflexion à un
type d’urbanisation plus adapté et durable.
Enfin, la protection des ressources hydriques est
un véritable enjeu, pour la survie des écosystèmes
locaux. En effet, l’utilisation de produits chimiques
nécessaires à l’extraction de minéraux dans les carrières,
le déversement d’eaux usées, de résidus ou des rejets
de roches sont autant de risques de contamination du
littoral, de la mer de la baie et des eaux souterraines.
37

De même, le secteur de l’habitat en effervescence
à Dakhla, impacte sur la surexploitation du sable
et des pierres et contribuent à la dégradation
du trait de côte et des falaises. Les promoteurs
viennent chercher le sable et les gravettes, petites
pierres utilisées dans le béton armé, des carrières
situées tout au long du littoral de la péninsule de
Dakhla ou de celui de la baie pour satisfaire les
besoins de la ville en habitats.
Ainsi, le développement du secteur de la
construction créé un besoin important en
matériaux naturels extraits de carrières à ciel
ouvert. Les carrières de roches et de sables, ainsi
que les sablières côtières, créent souvent des
cicatrices permanentes sur l’environnement.
Non seulement difficiles à éliminer, elles peuvent
aussi, dans le cas des sablières, fragiliser le littoral
ou modifier l’écosystème de la baie.
Les nuisances générées par l’exploitation des
carrières sont nombreuses : rejets de poussières
dans l’air et ensablement, contamination des eaux
de surface ou souterraines, impacts sur la faune
et la flore, dégradation des sols, du trait de côte...
l’existence d’une multitude de carrières sur la cote
ou donnant sur la baie n’est donc pas une chose
anodine et doit faire l’objet d’une étude d’impact
environnemental, conformément à la loi n°12-03
relative aux études d’impact sur l’environnement,
et ses textes d’application.
Les falaises jouent un rôle dans la préservation
de l’équilibre écologique de la baie, notamment
en équilibrant le vent qui y pénètre. Or, lorsque
le vent est déséquilibré, la baie et la ville peuvent
risquer d’être envahies par le sable.
38
Carte 7 : Carrières à Dakhla-Oued Eddahab
Source : Direction Régionale du HCP-Dakhla, 2018, reprise et adaptée (INAU/CERAU).
Outre la sécheresse naturelle, les écosystèmes sont menacés
par la surexploitation des ressources hydriques liée aux
activités humaines. En effet, la croissance démographique, la
sédentarisation des populations, le développement des activités
agricoles irriguées, le tourisme et l’hôtellerie, participent à la
hausse de la consommation de l'eau.
III. UNE POPULATION EN ÉVOLUTION SOUTENUE, MAIS AVEC UNE
FORTE CONCENTRATION À DAKHLA
1. Croissance démographique à haute Fig. 10 : Evolution de la population de Dakhla
vitesse
Selon le RGPH des trois derniers recensements, la
population de la Région qui était de 34.244 habitants
en 1994, est passée à 65.378 habitants en 2004 pour
atteindre 143 mille habitants en 2014. Au cours de
cette période, le taux d’accroissement annuel moyen
est de 8.7% avec un nombre de 28.609 ménages, à
raison de 4,2 personnes par ménage. Selon le milieu de
résidence, 106.277 habitants résident en milieu urbain
et 36.678 habitants résident en milieu rural, soit un taux
d’urbanisation de 74% en 2014.
Par ailleurs, la province d’Oued Eddahab regroupe Source : HCP, RGPH 2014
plus de 80% de la population totale de la Région. La
ville de Dakhla concentre à elle seule environ 86% de la répartition de la population urbaine et rurale de
la population provinciale. Ceci lui accorde la densité la la région selon les provinces laisse apparaitre la part
plus élevée au niveau provincial et seulement 5% au importante de cette province, soit respectivement 94%
niveau d’El Argoub avec la densité la plus faible. Ainsi, et 55%.
Fig. 11 : Taux d'urbanisation des régions du Maroc
Source : HCP, RGPH 2014 ; Elaboration du Groupe/CERAU
39
 Tenant compte des précédents constats, et ajoutant à
ceci que le TAAM de Dakhla qui est de l’ordre de 6%,
soit un taux nettement plus élevé comparé au niveau
national, on peut déduire que la ville de Dakhla connait
une évolution démographique soutenue. Dans ce
cadre, on peut se demander si la commune d’El Argoub
peut constituer une réponse pour décongestionner
la ville de Dakhla et orienter les nouvelles tendances
de développement et d’aménagement vers la zone
d’El Argoub. Actuellement, El Argoub est une zone
fantôme malgré l’existence de plusieurs infrastructures
et équipements de base. Penser à relier la ville de
Dakhla à El Argoub constitue une réelle opportunité
Fig. 12 : Pyramides des âges
pour les deux espaces vu la proximité et la continuité
géographiques.
2. De grandes différences dans la structure
de la population par âge et par sexe selon
le milieu de résidence
L’analyse de la structure de la population par âge et par
sexe indique de grandes différences selon le milieu de
résidence, qu’il soit à Dakhla ou à EL Argoub.
Les pyramides des âges de ces deux communes reflètent
de grandes différences dans leurs formes et donc sur les
caractéristiques de la population.
Pour El Argoub, nous notons une forte masculinité de Fig. 13 : Rapport de masculinité à El Argoub
la population , notamment en âge d’activité ce qui
consolide notre constat de l’afflux de jeunes, célibataires
(57,4%), pour la recherche d’emploi seulement et non
pour l’installation dans le centre.
La population de la commune d’El Argoub se concentre
à Dakhla au même titre que ses services et ses
équipements publics. Le défis est comment repeupler
la commune.
Le principal signe de dynamisme résiderait dans la
forte proportion de personnes actives (15 à 59ans)
d’où la nécessité de faire de l’emploi et l’éducation
l’une des préoccupations majeures entrainant des
actions de régulation du marché de travail au niveau
provincial, avec l’existence d’une marge importante de Source : HCP, RGPH 2014 ; Elaboration du Groupe
la population qui pourrait potentiellement représenter
une main d’œuvre locale.
Tableau 1 : Etat matrimonial et APM à El Argoub

État matrimonial Masculin Féminin Ensemble

Célibataire 57,4 50,7 56,8
Marié 41,4 43,8 41,6
Divorcé 1,2 4,1 1,4
Veuf 0,1 1,4 0,2

Âge moyen au premier mariage 33,5 23,5 33

Autant la forme pyramidale de la ville de Dakhla
ressemble grandement à celle de la Région de Dakhla-
Oued Eddahab et du pays, autant celle d’El Argoub se
caractérise par une forme beaucoup plus spécifique
reflétant une originalité particulière.
Ainsi, la pyramide des âges montre le régime
démographique et l’histoire d’une zone sur dix ans.
Lorsque la fécondité baisse et la durée de vie s’allonge,
comme lors de la transition démographique, la pyramide
des âges perd sa forme de pyramide, avec une base
large et un pic aigu, pour prendre celle d’un cylindre,
voire même d’une toupie ou d’un ovni si la fécondité
diminue en dessous du seuil de remplacement des
générations, comme c’est le cas pour El Argoub.
La pyramide des âges d’El Argoub a une base étroite‚ ce
qui signifie que le taux de natalité est très faible, et que
la partie centrale est très large, surtout pour les hommes
en âge d’activité. Ce type de pyramide correspond à des
pays développés, ou du Golf qui connaissent l’afflux
d’une population active importante en quête d’emploi,
mais dans notre cas, il reflète qu’El Argoub est un centre
40
Source : HCP, RGPH 2014 ; Elaboration du Groupe
qui attire la population active notamment masculine
(97%) et que l’installation définitive ne s’est produite
que récemment. Ceci justifie l’étroitesse de la base de la
pyramide et de son pic et l’élargissement de son centre.
El Argoub n’arrive pas encore à attirer une population
résidente, qui préfère largement résider à Dakhla tout
en travaillant à El Argoub ; et ce, même si le centre
contient tous les équipements et infrastructures de
base nécessaires à une sédentarisation réelle.
La pyramide des âges de la ville de Dakhla est large à la
base sous l’effet conjugué d’une natalité élevée et d’une
mortalité infantile faible avec un indice de fécondité
de l’ordre de 2,9, identique à celui du niveau régional
et inférieur de celui enregistré au niveau national (2,2).
La même constatation au niveau régional puisque à la
fois la base et la partie centrale sont larges et dénotent
la part importante d’une population en âge d’activité
et celle de bas âges. Encore une fois, ceci reflète les
caractéristiques d’une population jeune avec une
dominance légère de la masculinité pour la partie
centrale notamment.
3. Des indices socio-économiques en nette
amélioration
La région est en tête de classement en termes
d’éradication de la pauvreté. Elle réalise un taux de 0,4%
en 2014 contre une moyenne nationale de 4,8%. Le taux
de pauvreté au niveau de la province d’Oued Eddahab
est passé de 13.1% en 2004 à 2% en 2014. Cette
tendance a été constatée dans toutes les communes de
la province y compris la ville de Dakhla.
La régression du taux de pauvreté, défini comme étant
le rapport entre le nombre de pauvres et la population
totale, montre qu’entre 2004 et 2014, la province a
connu un réel essor au niveau de toutes ses communes.
Ce taux demeure relativement faible par rapport au taux
national qui est de l’ordre de 8.2% en 2014 selon le HCP.
Ces constats vont de pair avec le taux de vulnérabilité
de la région qui est le moins élevé au niveau national
(2,8% contre 12,5% au niveau national en 2014).
Également, selon les deux recensements de 2004 et
2014, le taux d’activité au niveau de la province de Oued
Eddahab a connu une évolution passant de 51.4% en
Source : HCP, RGPH 2014
2004 à 62.3% en 2014, nettement supérieur par rapport
au taux national qui est de l’ordre de 47.6%. Quant à
la ville de Dakhla, le taux d’activité est passé de 51.4%
en 2004 à 62.3% en 2014 et le taux de chômage est de
12.4%, soit un taux inférieur à celui enregistré au niveau
national (16.2%).
Les résultats obtenus peuvent être expliqués par la
relance du secteur touristique dans la région, qui, à cet
égard, a prévu dans les plans d’aménagement de la ville
de Dakhla et du centre d’El Argoub des perspectives
touristiques prometteuses.
La population active en chômage aussi bien à Dakhla,
El Argoub ou même dans la province de Oued Eddahab,
est nettement très faible par rapport à celle au niveau
national. En effet, elle ne dépasse pas 12,4% à Dakhla
et une minorité de 0,5% seulement à El Argoub, contre
16,4% au niveau national.
Selon le secteur d’emploi, le secteur privé représente
67.6% de la population active occupée, suivi par
le secteur public avec un taux de 31.0% de cette
population.
41
 Fig. 14: Taux d’activité Ménages Pauvreté monétaire

Elaboration du Groupe
Fig. 15: Taux de chômage

Elaboration du Groupe

Quant à l’éducation, la Région enregistre un niveau
relativement satisfaisant en comparaison avec les
indicateurs enregistrés au niveau national. En termes
d’analphabétisme, la région occupe l’avant dernière
place au classement des régions les moins touchées
par ce fléau avec un taux d’analphabétisme chez les
personnes âgées de 10 ans et plus de 23,9%. Ce taux
est nettement inférieur à celui enregistré au niveau
national (32%). Selon le genre, près de 3 femmes de la
région sur dix sont analphabètes (29,1%) contre moins
de 2 sur dix pour les hommes (27,4%).
Au niveau sanitaire, la Région bénéficie d’un
Analphabétisme Scolarisation
encadrement sanitaire satisfaisant qu’il faut renforcer
davantage. En effet, le nombre d’habitants par médecin
en 2017 demeure relativement élevé puisqu’il est
de 2.178 habitants par médecin. Ceci est au-dessus
de la moyenne nationale qui est de l’ordre de 1.492
habitants par médecin. La province d’Oued Eddahab
demeure plus desservie en médecins (2.052 habitants
par médecin) contre celle d’Aousserd qui affiche un
chiffre alarmant de 5.121 habitants par médecin.

Cartes 8: Récapitulatif des principaux indicateurs socio-démographiques

Population Densité Activité Chômage

Réalisation du CERAU à partir du RGPH 2014

42 43

IV. UNE MULTITUDE DE PROJETS STRUCTURANTS CONCENTRÉS
AUTOUR DE LA BAIE À ÉCOSYSTÈME PARTICULIER
1. Un réseau routier étoffé et une offre de
transport se consolidant dans le temps
De par sa position géographique, en tant que zone
de jonction entre le Maroc et les autres pays africains,
la région dispose d’un réseau routier non négligeable
permettant une meilleure communication entre les
régions du Maroc et ces pays : trois routes nationales
(RN1, RN3, RN5), quatre routes provinciales (RP1108,
RP1105, RP1102, RP1103), et le projet de la voie express
Tiznit-Dakhla qui est en cours de réalisation.
La situation de El Argoub à l’entrée de la presqu’île et son
ouverture sur Dakhla qui représente un point carrefour
de toutes les voies, lui ont permis d’être le point de
convergence d’un grand nombre d’axes routiers,
notamment ceux reliant les territoires intérieurs à la
Route nationale N1, et à Dakhla. Son ouverture sur la
presqu’île et le continent à la fois, et sa posture d’espace
de connexion entre le Nord et Sud de la région, lui
permettent d’être un passage obligé pour la ville de
Dakhla et l’ensemble de la région. Cette commune joue
ainsi un rôle croissant en matière de circulation et de
desserte de Dakhla et du reste de la région.
Carte 9 : Equipements et infrastructures de la province d'Oued Eddahab
44
44
Le transport joue un rôle important et vital dans
le développement général et durable de la région.
Les pouvoirs publics ont procédé à une refonte et
rénovation totale des routes des provinces du Sud. Les
réserves importantes en matière de mines ont poussé
vers l’avant le développement du réseau routier qui
sillonne le Sahara.
L’infrastructure est un défi majeur qui s’est posé au
Maroc dès 1976. Le pays a pu développer un réseau
routier qui lie toutes les zones peuplées des provinces
du Sud. Cela a permis de désenclaver les populations
qui vivaient dans un isolement total durant la présence
espagnole dans le Sahara marocain.
La mobilité et le transport sont des facteurs déterminants
de l’interaction spatiale entre les différentes localités de
la province.
Nous pouvons distinguer entre plusieurs modes de
transport, à savoir :
Grand et petit taxi, transport touristique et transport de
marchandises. Ces modes de transports sont renforcés
par le projet de la nouvelle gare routière qui constitue
un pôle d’échange dynamique dans la ville de Dakhla.
Elaboration du Groupe
2. Infrastructures aérienne et maritime
concentrées à Dakhla
La province d’Oued Eddahab est caractérisée par une
grande et importante offre en infrastructures, quoique
concentrée au niveau du Grand Dakhla. Il s'agit de :
•Aéroport international
La région de Dakhla-Oued Eddahab bénéficie d’un
aéroport international au niveau de la ville de Dakhla
pour lequel un nouveau terminal a été mis en service
le 13 décembre 2010. Cette infrastructure réalisée
dans le cadre de la politique des grands chantiers,
a été construite par l’Office National des Aéroports
afin d’accroitre la capacité d’accueil de l’Aéroport et
d’accompagner le développement de la région. Le
nouveau terminal, aux normes internationales, présente
une architecture contemporaine moderne et s’étend sur
une superficie de 2600m2, avec une capacité annuelle
de 300.000 passagers.
L’aéroport de Dakhla participe, en plus du transport
de passagers, au transport de marchandises
(embarquement et débarquement) formées
essentiellement de produits de la mer. À ce titre,
l’emplacement actuel de l’aéroport de Dakhla d’une
superficie de 639Ha, situé au centre de la ville de
Dakhla, interpelle à moult égard au sujet de son avenir.
Il faut se rendre à l’évidence que les aéroports
revêtent une importance particulière pour les villes
contemporaines. Ce ne sont pas seulement des endroits
où les avions décollent et atterrissent, mais aussi des
carrefours où la localité se lie et se connecte avec tous
les niveaux, nationaux ou internationaux.
A première vue, la région de Dakhla Oued Eddahab
mérite à moyen terme, un complexe aéroportuaire au
niveau des ambitions qu’ont les pouvoirs publics pour
cette région. Il devra probablement être déplacé en
dehors de la ville de Dakhla comme prévu par le SRAT, à
l’extrémité de la presqu’île au sein de la commune de El
Argoub au niveau du carrefour du PK 40.
Il faut aussi noter que le 18 Juin 2021, la RAM a
inauguré son premier vol Paris- Dakhla ; une décision
qui repositionne l’aéroport au sein des relations
internationales.
•Ports de pêche et de commerce
La ville de Dakhla est dotée de 2 ports ilots : (1) l’ancien
port de Dakhla constitué d’un port ilots en forme de
« F » construit sous l’occupation de la région par les
espagnols, situé au-delà d’un wharf de 450ml avec un
linéaire des quais 498ml, affecté exclusivement pour
les besoins de la Marine Royale et (2) le nouveau port
qui répond aux exigences des navires de la pêche
hauturière et côtière. Il est situé sur le rivage ouest de
la Baie de Dakhla à une distance d’environ de 5Km au
sud de l’ancien Port, construit au-delà d’un wharf de
1.500ml. La capacité actuelle du port est de 410.000 T/
an dont 300.000T/an de pélagique frais.
Par ailleurs, le futur port Dakhla Atlantique est
considéré comme l’un des investissements prometteurs
susceptibles de donner un grand élan à l’économie
régionale et nationale, voire internationale, notamment
en relation avec l’Afrique. Ce qui est en mesure de
la doter d’une véritable plateforme logistique lui
permettant de se positionner en tant que véritable hub
des activités portuaires de pêche et de commerce en se
reliant aux grands ports d’Afrique.
Le port actuel de Dakhla
De par sa consistance, son volume d’investissement
et ses objectifs, ce port stratégique, qui sera réalisé à
Ntireft (70km au nord de Dakhla) en eau profonde,
extérieur à la baie de la région Oued Eddahab, jouera
un rôle socio-économique et commercial indéniable et
apportera une plus-value considérable à la valorisation
des produits de pêche et au renforcement de
l’attractivité de la région pour les investissements. D’un
coût initial estimé à 6 milliards de dirhams, le futur port
devrait engendrer 183.000 emplois.
3. Santé et enseignement : Des efforts
considérables ont été déployés
Les équipements relatifs à l'enseignement comptent
46 établissements publics dans les milieux urbain et
rural permettant d’accueillir plus de 20.000 élèves
chaque année. Le nombre des établissements privés a
enregistré une évolution graduelle à partir de l’année
2003, allant de deux établissements pour atteindre 11
établissements recevant plus de 3000 élèves.
Il est à noter que l'ensemble des établissements
d'enseignements se localise dans la ville de Dakhla à
l'exception de trois établissements situés à Aousserd.
La Région est aussi dotée de six établissements de
formation professionnelle dont deux sont privés
pour les trois niveaux d’enseignement : Qualification,
spécialisation et technique. A ces équipements, s’ajoute
l’école nationale de commerce et de gestion (ENCG)
située à Dakhla, de rayonnement international.
45
 Quant à la desserte de la zone d’étude en infrastructure
sanitaire, elle est constituée d’un seul hôpital général
régional, avec une capacité litière de 53 lits. A l’échelle
régionale, la densité litière est de 1 lit pour 2697
habitants contre 1 lit pour 1222 habitants à l’échelle
nationale. La région dispose des formations sanitaires
publiques suivantes: quatre centres de santé ruraux
communaux, six dispensaires ruraux et cinq centres de
santé urbains. Outre ces structures, la région dispose
d’un dispositif sanitaire privé composé de cinq cabinets
privés de consultation médicale, 25 pharmacies et deux
cabinets dentaires. L’encadrement médical public est
assuré, au niveau de la région, par 49 médecins dont
47 exercent au niveau la province de Oued Eddahab.
La densité médicale est de l’ordre d’un médecin pour
2.917 habitants, nettement meilleure que la moyenne
nationale (3.776 habitants/médecin) et de 75 infirmiers
dont 21 sages-femmes.
Un projet de conversion et de mise à niveau de l’hôpital
régional Hassan II est en cours de réalisation, pour
l’amélioration des conditions de vie des habitants. Il est à
remarquer que la majorité des établissements sanitaires
sont localisés en milieu urbain, plus précisément dans
la ville de Dakhla.
4. Branchement aux réseaux divers en
évolution
L’eau, source de vie, est une denrée rare dans la province
d’Oued Eddahab. Les conditions climatiques sont
défavorables en raison de l’aridité et du faible volume
des précipitations : généralement inférieures à 50mm
par an, et d'une moyenne annuelle des températures
supérieure à 20°. Si avant 1975, on ne pouvait guère
parler d'alimentation en eau potable au niveau des
provinces de sud, aujourd’hui la donne a changé.
A cet effet, et dans l’objectif de mettre fin à la situation
de pénurie en eau, plusieurs actions ont été entreprises,
visant essentiellement l’augmentation de la production
et la répartition équilibrée de la consommation au
niveau des agglomérations urbaines et des centres
ruraux. En plus, un vaste programme de prospection
des eaux souterraines a été entrepris et qui a permis de
déceler des nappes d’eau dans les différentes provinces
dont celle d’Oued Eddahab ; dans ce cadre une vingtaine
de nappes ont été découvertes produisant un débit
global supérieur à 450 L/s.
Cette évolution est bien démontrée, en comparant
le taux d’adduction en eau potable de la population
provinciale entre les deux recensements de 2004 et
2014, qui a passé de 61.3% à 85.4% en 2014.
46
Tableau 2: Evolution du taux de branchement au Cependant, cela reste valable pour la ville de Dakhla, l’absence de système d’assainissement liquide et solide
réseau d’eau potable mais malheureusement pas pour toutes les communes. en se contentant des fosses septiques. Face à tous ces
Pendant notre sortie sur terrain et notre visite de la éléments, d’importantes attentes s’imposent, et le défi
RGPH 2004 2014 commune de El Argoub, nous avons constaté que de la gestion urbaine doit être relevé pour garantir ainsi
cette dernière n’était pas branchée au réseau de un développement économique consistant et durable
Taux d’adduction en eau potable 61,3% 85.4%
l’eau potable et que ses habitants importaient cette et promouvoir l’attractivité des centres.
substance vitale à partir de Tan-Tan. En ajoutant à ceci
Source : RGPH 2004 et 2014
Pour la desserte de la population en électricité, avant
1975, la majorité des villes et des villages n’étaient pas
Conclusion
électrifiés ; aujourd’hui ils sont pour la plupart dotés de
centrales et de réseaux de distribution.
La région de Dakhla-Oued Eddahab, qui jouit d’importantes ressources naturelles, est désormais engagée dans une
Les efforts des pouvoirs publics se sont articulés dynamique de développement durable et équilibrée, adossée à des secteurs structurants de l’économie régionale qui
autour de deux axes majeurs : le développement des offre d’importantes opportunités en matière d’investissement dans les secteurs de la pêche, du tourisme, de l’énergie
capacités de production, d’une part ; la mise en place
et de l’agriculture.
de réseaux de distribution, d’autre part. L’objectif est
que la région dans son ensemble et, en particulier,
Dans l’objectif de devenir un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, la région est appelée à innover en matière de
les différents centres urbains soient autonomes sur
le plan de l’approvisionnement. Ainsi, de nouvelles conception de son projet de développement local afin d’exploiter son potentiel et ses atouts naturels et mettre en
centrales ont été construites dans les principaux place une infrastructure à la mesure de ses spécificités intrinsèques, tout en tenant compte de la dimension «durabilité
noyaux urbains tandis que les plus anciennes ont été des ressources». Le tourisme balnéaire, culturel et d’aventure, le sport nautique, le développement des activités
renforcées. A Dakhla, tous les équipements hérités de la
agroindustrielles, et l’opportunité du développement des énergies propres sont autant de créneaux qui peuvent
colonisation étaient inutilisables. La ville est maintenant
approvisionnée par une centrale équipée de 5 groupes constituer un socle de l’attractivité économique de la région et améliorer son climat d’affaires comme nous allons voir
électriques totalisant 3860 kVA. La construction d’une dans la partie suivante.
nouvelle centrale est entamée afin de faire face aux
besoins croissants de la ville.
De plus, la région est très venteuse et ensoleillée
quasiment durant toute l’année. Ces deux ressources
naturelles permettraient la création d’un parc éolien ou
solaire. Ces futures centrales en énergies renouvelables
vont être installées au voisinage de la ville de Dakhla.
Par ailleurs, la desserte des provinces sahariennes
par des moyens de transmission fiables et de bonne
qualité était impérative à un double titre : d’abord
pour renforcer l’unité nationale, ensuite pour créer un
système de communication sans lequel le rythme des
travaux d’aménagement et de développement des
différents secteurs d’activité aurait été entravé.
Les besoins dans ce domaine au lendemain de 1975
étaient très grands en raison de l’absence de possibilités
de liaisons téléphoniques directes avec le reste du
pays. Au niveau de la province d’Oued Eddahab, la
ville de Dakhla a été dotée d’une station terrienne de
communication par satellite, équipée aussi pour les
besoins téléphoniques, télégraphiques et télévisuels.
Le branchement aux réseaux divers reste un élément
majeur de développement encourageant les
investisseurs à s’installer au sein de la province.
47
 2
LES CONDITIONS
D’AMÉNAGEMENT
POUR UN ÉQUILIBRE
TERRITORIAL

48 49
 I. UNE ÉCONOMIE RÉGIONALE VARIÉE MAIS À FAIBLES RETOMBÉES
LOCALES

1. La pêche, un secteur stratégique et

locomotive de développement régional
Le secteur de la pêche maritime est un secteur évolution remarquable entre les années 2012 et 2017 en
stratégique dans le développement économique de enregistrant un taux de variation de l’ordre de 28,16%,
la province d’Oued Eddahab. En effet, la province est soit un surplus de 137.554 tonnes.
Introduction dotée d’un littoral et d’une baie qui s’étendent sur
466Km, avec la présence d’une faune halieutique riche La quasi-totalité de la production de la pêche maritime
Les conditions d’aménagement regroupent toutes les potentialités que nous avons relevées pour et variée composée de plusieurs espèces : les poissons provinciale s’effectue au niveau du port de Dakhla avec
blancs et les poissons pélagiques, les céphalopodes, les une part de 97%, le milieu où se pratique la pêche
le Grand Dakhla à même de booster la situation de la zone d’étude et de créer une dynamique
coquillages, etc. côtière et hauturière de la province. Ce dernier se
capable de parvenir à un équilibre territorial. positionne à l’échelle nationale comme étant le premier
La province d’Oued Eddahab est considérée également port le plus important en terme de débarquement avec
Nous avons vu précédemment que le Grand Dakhla jouit d’un certain nombre d’atouts physiques une des zones les plus poissonneuses du Royaume, 608.000 tonnes, et le deuxième port pour la valeur de
et naturels singuliers, d’une population en évolution soutenue quoique concentrée à Dakhla notamment en Sardine Pilchardus Walbum, grâce à production derrière celui d’Agadir avec une valeur de
la présence du phénomène saisonnier d’upwelling, 2,725 MDH.
seulement, et d’une attention particulière de la part des décideurs aussi bien au niveau central
favorisé par les forts vents marins.
que local. Ces aspects constituent les déterminants du développement à prendre en considération La province dispose également de cinq villages de
Selon le Centre Régional d’Investissement de Dakhla- pêches où s’exerce la pêche artisanale : Labouirda qui
dans l’élaboration de notre projet.
Oued Eddahab, l’activité de La pêche maritime au sein était le village le plus important en termes de production
de la province d’Oued Eddahab génère une production en 2017 suivi par Lassarga, Ntifert, Imoutlane et en
Dans cette partie, nous allons nous focaliser sur les conditions d’aménagement et de
annuelle de 626.035 de tonnes, soit une valeur de dernier rang Ain Baid.
développement de la zone d’étude. Il s’agit de l’analyse de l’économie régionale et ses capacités de 2.439.331 milliers de DH. Cette production a connu une
développement et d’adaptation par rapport à la nouvelle dynamique déclenchée dernièrement Carte 10 : Production halieutique dans la province d'Oued Eddahab
dans tout le Maroc et dans les provinces du Sud particulièrement. Seront analysées ainsi les
principales activités économiques de la région afin de cerner les atouts et faiblesses pouvant
faire l’objet d’une dynamisation et modernisation, tout en mettant l’accent sur ses points de force
et de faiblesse et l’enjeu de développement qu’impose la situation actuelle de chaque secteur.
Nous nous intéresserons aussi à l’étude de la dynamique d’urbanisation dans la région et au
positionnement du secteur touristique dans la base économique régionale et son articulation
avec les autres secteurs (pêche, agriculture, industrie...) de la base économique.

Plage Oum Labouir

50 51
 Carte 11 : Les espaces aquacoles dans le Grand Dakhla

Les activités industrielles au sein de la province, reposent principalement sur l’industrie liée à la pêche, qui
s’organise autour de 89 unités industrielles basées à Dakhla et qui concernent huit branches d’activités, dont la
principale est celle de la congélation qui s’accapare 75% de l’industrie des produits de la pêche, suivie par la
conserve de poisson, avec un taux de 11% de la répartition des branches d’activités.
Fig. 16 : Branches industrielles liées à la Pêche Maritime

Certes, Le secteur de la pèche est pionnier en matière
de création d'emploi dans la région en employant
environ 40 milles personnes, toutefois, les revenus et les
conditions de travail ne reflètent pas l’importance du
secteur et sa valeur de production générée.
2. Dakhla : de fortes potentialités
aquacoles : un nouveau segment de
développement économique
La stratégie Halieutis lancée en 2009, a souligné parmi
ses objectifs la préservation des ressources halieutiques
et l’écosystème marin. Dans ce cadre, l’Agence nationale
pour le développement de l’aquaculture, a opté pour
l’élaboration des plans d’aménagement aquacole (PPA)
comme action prioritaire.
Ces plans ont pour objectif d’assurer l’utilisation
rationnelle des espaces disponibles capables de recevoir
les activités aquacoles. Dans ce contexte, la région de
Dakhla-Oued Eddahab, a bénéficié du premier plan
d’aménagement réalisé à l’échelle nationale, couvrant
une étendue de 225Km et une Superficie de 6.556ha.
Ce plan aquacole subdivise la zone en trois secteurs qui
se présentent comme suit :
52
Source : Centre Régional d'Investis-
sement de Dakhla -Oued Eddahab
Réalisation du Groupe
- Le secteur M1 qui englobe la Baie de Oued Eddahab :
la zone où se pratique la conchyliculture qui concerne
l’élevage des coquillages, notamment les huitres et les
palourdes. En effet, la baie d’Oued Eddahab dispose
à elle seule de 11 fermes actives et une écloserie
spécialisée dans la production exclusive de naissains
de palourde européenne. Par ces atouts, la baie
d’Oued Eddahab est identifiée comme étant la zone la
plus importante en termes de productions aquacoles
en représentant 69,65% de la production nationale,
soit 374 tonnes à titre de l’année 2017. La production
au sein de la baie a connu une croissance soutenue,
en enregistrant un taux de variation de l’ordre de 41%
entre les années 2015 et 2017.
- Le secteur M2 qui représente une zone intermédiaire
entre la baie de Dakhla et celle de Cintra. Ce secteur
contient deux types d’élevage : la conchyliculture
et l’algoculture. Cette dernière repose sur la culture
spécifique des algues marines.
- Finalement, le secteur M3 qui se situe autour de la
Baie de Cintra : se pratique dans ce secteur plus de
l’algoculture et la conchyliculture, la branche de la
pisciculture qui concerne l’élevage des espèces de
poissons.
La production aquacole au sein de la région est destinée
principalement au marché national, soit les grandes et
moyennes surfaces (GMS) et les marchés de l’hôtellerie
et de restauration. Toutefois, le développement de
cette activité est conditionné par la qualité biologique
des eaux qui reste menacée par les pollutions qui
résultent des rejets des établissements d’hébergements
touristiques installés au niveau de la baie, et le manque
d’entretien des STEP de ceux-ci, d’où la nécessité d’un
engagement des opérateurs touristiques dans le
respect des normes environnementales et l’orientation
vers un tourisme durable et responsable qui assure à
la fois le développement économique de la région et
préserve ses ressources naturelles .
3. Une agriculture sous les caprices des aléas
climatiques, à la recherche d’alternatives
de durabilité et de modernisation
La région de Dakhla-Oued Eddahab dispose de
plusieurs potentialités agricoles et naturelles : des
parcours immenses qui s’étendent sur environ 13M
d’hectares (80% de la superficie totale régionale), un
cheptel important dominé par l’espèce cameline, un
climat tempéré surtout au niveau de la bande côtière
et une nappe souterraine riche en eau et mobilisable.
La superficie agricole utile (SAU) de la région de Dakhla-
Oued Eddahab s’élève à plus de 100.000ha, dont plus de
1000ha sont déjà exploités. Il s’agit de plus de 10.000ha
des dépressions naturelles appelées localement
«  Graras  » qui accumulent le sol et les précipitations
et permettent ainsi la mise en valeur agricole. Ce qui a
favorisé le développement d’une agriculture moderne
adoptant les technologies récentes d’irrigation pour
des productions destinées aux marchés européens et
américains, notamment la culture des primeurs (tomate,
melon ...) sous serre.
A cette SAU exploitée, s’ajoutera 5000ha potentielle
grâce au projet de station de dessalement de l’eau de
la mer qui aura lieu aux alentours de la ville de Dakhla,
avec une production prévisionnelle de primeurs.
L’émergence de ces filières modernes a permis au secteur
agricole de devenir l’un des principaux pourvoyeurs
d’emplois au niveau de cette région, dans le sens où
l’emploi dans ce secteur est passé de 600.000 journées
de travail en 2008 à plus de 2 millions actuellement,
favorisant ainsi l’intégration des femmes et des jeunes
dans le tissu économique.
3.1- Production végétale : Emergence de
filières agricoles modernes
La région de Dakhla Oued Eddahab est caractérisée
essentiellement par la production des primeurs sous
serre, en particulier la tomate cerise et le melon destinés
à l’export. En effet, cette région offre des conditions
idéales pour la pratique de ces cultures notamment :
les conditions climatiques idéales, la photopériode
idéale pour les cultures et l’absence de maladies et des
insectes nuisibles.
Selon la Direction Régionale de l’Agriculture, la
superficie cultivable a atteint pendant la saison de
2019-2020, environ 624ha de primeurs sous serres,
avec la prédominance des tomates (62%) suivies par
les melons (32%), située dans un rayon de quelques
dizaines de kilomètres autour de la ville de Dakhla.
53

Fig. 17 : Type de production de la filière végétale dans la
compagne agricole 2019-2020
Les unités de production des primeurs sous serres
1% au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab se
localisent généralement au niveau de la bande côtière
5%
(voir la carte ci-dessous) vu les conditions climatiques
favorables dans ces zones. Elles sont au nombre de 4
groupes et un GIE, regroupant 12 fermes des primeurs.
32%
Cependant, ce secteur demeure sous les caprices
62% des aléas climatiques et la rareté et l’irrégularité des
précipitations qui ne dépassent pas 20mm/an ces 5
dernières années, et malgré la richesse de la nappe
souterraine, elle demeure très profonde (300 à 400 m)
ce qui rend le processus d’irrigation (creuser les puits,
Tomate Melon Myrtille Culture fourragère pompage…) un lourd investissement.
Source : Direction Régionale de l’Agriculture
Carte 12 : Répartition des serres dans le Grand Dakhla
Ferme de tomates à Adrar
54
3.2- Production animale : dominance de la
filière cameline
L’élevage dans la région de Dakhla-Oued Eddahab
occupe une place importante dans le tissu socio-
économique. Il constitue l’une des principales sources
de revenu de la population locale. La superficie totale
des parcours s’élève à près de 13 millions d’hectares,
Tableau 3: Production animale dans la région de Dakhla Oued Eddahab (DRADOE, 2020)
Filière de : Effectif (tête)
Camelins 40.000
Ovins 40.000
Caprins 30.000
Bovins 649
L’importance des parcours et leur diversité végétale font
de l’élevage dans la région l’une des principales sources
de prestige et de revenus pour les populations locales.
Ces dernières se caractérisent par leur savoir-faire
ancestral en matière d’élevage de dromadaires et
de préservation de la culture de la transhumance. Il
convient de rappeler que le développement de l’élevage
camelin dans la région, dont témoignent les effectifs et
les productions animales, est aussi le fruit des efforts
consentis par le département de l’Agriculture à travers
les mesures de sauvegarde du cheptel (intensification
de l’encadrement sanitaire, subvention d’aliments
composés, prise en charge des frais de transport des
aliments de bétail, création et aménagement d’un
important réseau de points d’eau, abreuvement du
cheptel par camions citernes, acquisition et distribution
de citernes souples, identification de presque 90% du
Fig. 18 : Performances de la filière cameline
Source des données statistiques : Direction Régionale de l’Agriculture, Dakhla-Oued Eddahab
soit plus de 90% de la superficie totale de la région.
Selon la Direction Régionale de l’Agriculture, le cheptel
de la région est dominé par les dromadaires (40.000
têtes) qui sont élevés en extensif. Cette activité
représente l’un des traits identitaires des régions du
sud en général, et celle de Dakhla Oued-Eddahab en
particulier.
Production
6000T de lait de chamelle
400 T de viandes
330 T de viandes
170 T de viandes
2000 T de lait
30T de viande
Source : Direction Régionale de l’Agriculture, Dakhla-Oued Eddahab
cheptel camelin par le système national d’identification
et de traçabilité (SNIT).
Entre 2008 et 2019, 15 unités modernes de production
et de valorisation ont été créées et équipées (une
usine de traitement du lait de chamelle, 6 centres de
collecte du lait de chamelle, 6 centres d’affouragement,
une fromagerie, une unité de séchage de viande de
dromadaire).
En termes d’organisation professionnelle, une
association professionnelle régionale et six
groupements d’éleveurs locaux ont été créés au niveau
de la filière cameline. Par ailleurs, quatre coopératives
agricoles ont été créées et mises à niveau.
Les principales réalisations entre 2008 et 2019 sont
illustrées par la figure suivante :
Réalisation du Groupe/CERAU
55
 Les déplacements des troupeaux ne sont pas cycliques.
Chaque année est caractérisée par un itinéraire
spécifique en fonction des conditions climatiques et la
disponibilité du fourrage. Ainsi, de nouvelles logiques
liées à des investigations préalables des parcours
ont émergé, faisant apparaitre avec elles le métier de
«  Bouah  » qui est un éclaireur ayant de l’expérience,
désigné par un ensemble d’éleveurs pour effectuer
des investigations préalables, et tracer les itinéraires à
suivre.
Cette vie bédouine et de désert peut constituer un
fondement du «  tourisme rural  » dans la région. Ce
type de tourisme étant tourné vers le local, met en
lumière le terroir et le savoir-faire de ses habitants,
tout en encourageant la rencontre entre visiteurs et
agriculteurs, ou éleveur ou tout simplement avec les
locaux. Cette proximité est également favorisée par
la pratique du voyage chez l’habitant et l’intégration
dans son mode de vie, en offrant des possibilités
d’effectuer des randonnées, des activités de pleine
nature, des cours de cuisine, des visites et animations
du patrimoine local, etc. Il est considéré comme une
forme de tourisme alternatif, puisqu’il ne repose pas sur
des aménagements particuliers ou lourds.
Afin d’encourager cette forme de tourisme, un premier
pas a été fait par le Conseil Régional de la Région
Dakhla-Oued Eddahab, en établissant une étude
technique d’aménagement et de signalisation des
circuits touristiques dans la région, et qui consiste à
faire intégrer le désert et la vie bédouine des habitants
locaux dans l’offre touristique locale.
Fig. 19: Valorisation des produits agricoles
Collecte du lait : Valorisation du lait :
- Centre de - Unité de valorisation
collecte du lait de du lait de chamelle
chamelle « Halib Dakhla »1 Unité
- Unité de production de
6 unités fromage au lait de
chamelle « Ajbane
Dakhla » 1 Unité
3650 Tonnes/an
4380 Tonnes/an
17 tonnes/an
56
3.3- Valorisation des produits agricoles  :
facteur de promotion locale
La Région de Dakhla-Oued Eddahab se caractérise
par des produits de terroir typiques, notamment les
produits à base de la viande cameline séchée, lait de
chamelle, couscous multi-céréales, etc. Ces dernières
années, plusieurs unités de valorisation basées sur
des techniques modernes de valorisation et de
commercialisation sont apparues.
Afin d’encourager ces initiatives, une étude de projet
d’une unité de valorisation et de commercialisation des
produits de terroir « Maison de chamelle » à Dakhla a été
lancée par la Direction Régionale de l’Agriculture. Elle a
pour objectif la mise en place d’une unité qui assure la
valorisation des produits de terroir agricoles produits
par les organisations professionnelles agricoles, ce qui
aidera à la création d’emploi et de la valeur ajoutée au
profit des coopératives féminines de produits de terroir.
La promotion des produits de terroir, favorise
certainement le développement du réseau de
l’agritourisme dans la région et la création d’un espace
de valorisation du patrimoine immatériel (bédouin,
culinaire).
Finalement, et malgré que le secteur agricole dans la
région demeure en deçà des potentialités locales, et sous
les caprices des aléas climatiques, ce secteur a connu
une évolution et des tentatives de développement et
de modernisation (la culture sous serre, les unités de
valorisation des produits agricoles modernes).
La mise en place d’une agriculture résiliente et adaptée
aux conditions climatiques apparait une condition
majeure pour le développement du secteur dans la
région et avoir ses retombées sur les autres secteurs et
plus particulièrement le tourisme.
Valorisation de la Production du
viande cameline : couscous :
- Unité de - Unités de
valorisation de la production de
viande cameline couscous multi-
séchée céréales
« Mokhames »
1 Unité
2 Unités
18 Tonnes/an 100 Tonnes/an
Réalisation du Groupe
4. Dakhla, une richesse naturelle et
culturelle spectaculaire, favorable à tout
projet touristique écologique, balnéaire ou
de désert
L’émergence de la destination Dakhla-Oued Eddahab a
été impulsée grâce à un certain nombre d’événements
entrepris dans la zone un peu moins d’une décennie et
liés aux sports de glisse notamment. Mais, elle est surtout
attribuée aux énormes efforts promotionnels déployés
par les pouvoirs publics, notamment les congrès
internationaux comme le Forum de Crans Montana,
les compétitions sportives internationales comme
le championnat du monde de kit Surf, ainsi qu’une
série d’événements culturels, sportifs et touristiques
ponctuels, réguliers et de portée internationale.
La ville de Dakhla présente d’énormes potentialités
touristiques. C’est une ville où désert et mer forment un
cadre naturel exceptionnel avec un climat favorable où
il fait beau et tempéré toute l’année. Ainsi, Dakhla est le
premier spot mondial pour le kit surf. Le climat favorable
toute l’année attire également les congressistes dans le
cadre d’un tourisme d’affaires et de congrès. Le congrès
Crans Montana s’est réuni plusieurs années successives
à Dakhla.
Dakhla développe également un tourisme culturel et de
découverte autour des nombreux sites archéologiques,
des geysers, des plages exceptionnelles et du désert.
Il existe un site pour accueillir le tourisme de camping-
caristes. Il a de plus en plus de succès chaque année.
Les touristes sont attirés par la douceur du climat et le
mariage de la mer et du désert.
4.1- Des potentialités naturelles uniques
La région de Dakhla-Oued Eddahab recèle une richesse
naturelle et culturelle hors du commun, à savoir un
potentiel naturel qui comporte plusieurs sites naturels
classés, sites archéologiques, une faune marine et de
désert importante et une baie permettant une diversité
d’activités de sports nautiques et d’écotourisme
exceptionnelle (kit surf, windsurf, surf, pêche, baignades,
ornithologie, safari et excursions, etc.).
De même pour les excursions, le circuit touristique recèle
d’énorme sites et paysages panoramiques uniques à la
région. Comme illustré sur la carte, ce dernier s’arrête
à Imlili, alors que la région possède énormément de
destinations qui méritent d’être visitées, constituant
une richesse toujours non exploitée.
Actuellement, la destination est mieux connue et
commercialisée comme spot de sports de glisse et ce
grâce à la qualité offerte par l’espace lagunaire dont les
petites profondeurs, le vent balayant régulièrement la
surface de ses eaux, et l’ensoleillement permanent et
réunissant les conditions idéales pour la pratique de ce
sport.
4.2- Patrimoine culturel matériel et
immatériel riche
Concernant le patrimoine culturel matériel et
immatériel, il est riche par la culture hassani à savoir
ses rituels et manifestations propres, son aspect
vestimentaire (Mlehfa, Dera’ia), ou encore sa littérature
(poèmes, proverbes, contes…). Le Ministère de la Culture
organise chaque année plusieurs festivals, dont :
- Le festival national de la poésie et de la chanson
Hassani sous le thème : « le patrimoine local au service
du développement durable » ;
- Le Festival régional du théâtre Hassani, qui a été
organisé en partenariat avec d’autres associations.
Désert d’Imlili
57
 Réalisation du Groupe
Al Khayma Mode de vie et habillement Nomadisme

La dance Guedra Le The Al Qayam

Carte 13: L’offre touristique de la région Dakhla Oued Eddahab

L’art culinaire Poésie et musique

Bijoux Artisanat et métiers

4.3- Infrastructure touristique de niche

concentrée autour de la baie Fig. 20 : Evolution de la capacité litière
1800
La capacité litière a évolué d’une manière exponentielle
pour soutenir l’évolution croissante des arrivées. 1600

L’offre en hébergement comporte actuellement 11 1400

hôtels clubs, 6 maisons d’hôtes, 4 résidences hôtelières
et 23 hôtels. 1200

Toutefois, l’implantation de l’offre hôtelière est plus 1000

concentrée au niveau de la baie, tournant le dos à
ce qui peut constituer un vrai potentiel du tourisme 800
désertique.
600
Ainsi, la diversification de l’offre touristique peut garantir
la durabilité du secteur tout en préservant la baie en 400
tant qu’écosystème sensible. La situation géographique
de la région aux confins de l’Afrique Subsaharienne lui 200
assigne une position ambitieuse de relais économique
et logistique dans le cadre du nouveau modèle de 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
développement économique des Provinces de Sud
initié par Sa Majesté. Source : Délégation du Tourisme Dakhla

58 59
 Carte 14 : Infrastructure hôtelière au sein de la baie d’Oued Eddahab

4.4- Des Offres touristiques prometteuses à

développer
Quoiqu’actuellement non développées, la baie offre, à la structuration d'une offre en thermalisme
également, d’innombrables opportunités de navigation complémentaire au produit touristique du territoire.
à bord de petites embarcations, Canoeing, Stand up
puddle, Catamaran et autres. - Gastronomie :
Malgré le grand potentiel, le balnéaire demeure un La Région est notoire pour sa richesse en produits de
produit sous développé: l'absence de l’animation, mer, mais peine toujours à dévoiler ses délices à travers
des installations ludiques ainsi que d'une offre en une culture culinaire capitalisant sur un savoir-faire
hébergement adéquate attardent le développement de local et ancestral.
ce créneau, très prometteur.
- Bivouacs et circuits chameliers :
Cependant, d’autres potentialités touristiques qui
Le désert présente une large palette de produits
accompagnent l’offre en activités de sports nautiques
touristiques à la carte, tel que les Circuits Chameliers,
existent, mais celles-ci restent modestes.
l'hébergement en plein air dans les campements et les
bivouacs, ainsi que des activités récréatives comme le
- Thermalisme :
Cyclisme (VTT), quads et sports mécaniques.
Les Sources Artésiennes, qui se trouvent actuellement
sujet à une exploitation anarchique, disposent
d'un important débit et de température favorables

Réalisation du Groupe

60 61
 II. UNE ARMATURE URBAINE
FONCTIONNALITÉ SEGMENTAIRE
1. Armature urbaine portée uniquement par
Dakhla : locomotive du développement
La province d’Oued Eddahab a connu une dynamique
urbaine remarquable, concentrée principalement
autour de la ville de Dakhla qui a connu un étalement
spatial durant ces dernières années, facilité par les
opportunités foncières et les efforts déployés pour le
développement des régions du sud. Cela a été accompli
dans le cadre d’un urbanisme d’urgence et a fait de la
ville le seul moteur de croissance de la province.
En effet, en observant l’armature urbaine de la province,
voire de la région, nous pouvons facilement remarquer
l’existence d’une armature urbaine monocéphale axée
sur la ville de Dakhla avec des centres qui n’arrivent
pas à décoller pour avoir une véritable synergie entre
les différentes entités de ce territoire malgré les
opportunités qu’elles abritent.
Cette situation se traduit par la concentration
démographique et celle des équipements au niveau
de Dakhla jusqu’à atteindre un niveau de saturation.
Dakhla a enregistré, au cours des deux dernières
décennies, un dynamisme remarquable dans le
domaine de la construction qui a accompagné son essor
démographique. La taille des réalisations en matière de
lotissements n’a cessé de prendre de l’ampleur puisque
l’effort public porte sur des espaces de plus en plus
grands.
2. El Argoub, une opportunité pour
répondre aux attentes de Dakhla
La saturation de la ville de Dakhla devrait conduire
à une course effrénée vers les terrains disponibles
sur les communes limitrophes de cette dernière.
Ce qui implique une relation de complémentarité
indispensable entre Dakhla et son arrière-pays, avec
la réalisation de plusieurs grands projets structurants,
des réseaux routiers existants, ainsi que des différents
équipements de proximité. Cela évitera d’avoir des villes
fantômes comme le cas de El Argoub.
Le centre d’El Argoub se développe sur un patrimoine
foncier étatique, en créant des formes d’urbanisation
fragmentée qui guettent sa valorisation. L’urbanisation,
dans un pareil contexte, est de nature à transformer le
sol d’une denrée autrefois abondante en une source de
62
MONOCÉPHALE, AVEC UNE
richesse de plus en plus convoitée. 3. El Argoub et Dakhla : quelle articulation ? En matière d’encadrement socioculturel, les
équipements réalisés se limitent à une mosquée, un
Malgré l’existence de plusieurs équipements et d’un Dakhla est une ville-région distinguée par son poids
centre de santé, une école primaire, un collège-lycée,
parc d’habitat prêt à être valorisé (100 logements) ainsi démographique important et la localisation de la
un terrain de sports et des places publiques.
que d’un lotissement viabilisé (200 lots), le centre d’El majorité des équipements structurants notamment les
Argoub demeure un espace non attractif. Cependant, les services administratifs comme le Caïdat,
sièges administratifs, le port, l'ENCG…
le Cercle et la commune, restent implantés à Dakhla.
Le centre créé depuis l’époque de l’occupation Pour El Argoub, il s’agit d’une commune satellite liée à Cette situation contribue à stériliser tout le projet
espagnole, a gardé sa fonction militaire caractérisée Dakhla. Elle se décline en deux sites : l’ancien El Argoub de développement urbain à El Argoub et empêche
par l’existence de casernes et de logements pour les qui est une base militaire abritant la majorité des la réalisation des projets prévus par le PA en totalité.
militaires. Il est spatialement divisé en deux zones, activités et le nouveau El Argoub qui représente une C’est en raison de l’absence d’une demande sociale
l’ancien El Argoub qui garde la fonction militaire et nouvelle structure urbaine vacante depuis sa création.
conséquente et l’installation de la population à Dakhla
le nouveau El Argoub qui cherche à consolider son
que persiste cette situation. Le centre ne peut pas être
identité résidentielle. Malgré la carence qu’il connait, El Le premier plan d’aménagement du nouveau El Argoub,
attractif et son peuplement est devenu une condition
Argoub se présente comme étant largement avantagé a doté le centre d’équipements publics nécessaires à son
sine qua non pour son développement.
par rapport aux autres communes de la province en lancement. En matière d’encadrement administratif, le
centre fut doté d’un siège du cercle, un siège de Caïdat
relation avec la ville de Dakhla. Il constitue une réponse
et un siège de commune.
aux attentes des citoyens et des acteurs de la ville,
capitale de sa région. Il jouit de plusieurs opportunités,
dont principalement :
Fig. 21 : Extrait du PA du Grand Dakhla
- Proximité de Dakhla : 80km par voie terrestre et 13 km
par voie maritime ;
- Large ouverture sur la baie et sur l’arrière pays;
- Site pittoresque et stratégique ;
- Position de halte routière centrale sur la RN n°1, et à
proximité de l’entrée de la presqu’île;
- Proximité à de nombreux périmètres irrigués ;
- Proximité d’un espace pastoral de dimension régionale ;
- Fonction de chef-lieu de cercle, de caïdat et de
communes rurales limitrophes de Dakhla ;
- Proximité de sites touristiques faisant la réputation de
toute la baie ;
- Existence d’une activité commerciale ;
- Existence d’un nouveau centre prêt à être valorisé,
offrant des équipements variés et des structures
d’accueil étoffées.
Ainsi, El Argoub avec tous ces avantages, présente
énormément de potentialités, et des solutions pour
le problème de congestion que connait la ville de
Dakhla. Avec son développement, nous aurons un
centre stratégique dans le processus d’urbanisation de
l’ensemble du territoire régional et une opportunité de
développement pour le Grand Dakhla.
Vue du ciel de Dakhla
63
Quelques photos d’équipements à El Argoub
Siège de la commune d’El Argoub

Ecole Mosquée

Carte 15: Équipements existants et projetés à El Argoub

Lotissement Douar El Askar

Marché central

64 65
 III. UNE CONNECTIVITÉ À RENFORCER ENTRE LES VILLES ET LES
CENTRES
Le Grand Dakhla se compose de la ville de Dakhla qui
constitue le pôle principal de la région avec les autres
centres à caractère rural dont chacun est doté d’une
fonction spécifique.
Ces localités assureront les fonctions de centres
relais capables de structurer économiquement
et spatialement les dynamiques d’intégration,
et d’accroître la compétitivité territoriale tout en
permettant l’ouverture sur l’Afrique.
Le Grand Dakhla est un territoire en pleine mutation
qui a connu une installation massive de projets
structurants. Ceci émane de l’effective volonté du
Maroc à développer ses provinces de Sud. A travers les
documents stratégiques tels que le SRAT, le PDR, le SDAU
et le PA, nous avons pu tirer les orientations suivantes :
- Pôle tourisme écologique à Dakhla :
• Elaboration d’un programme de valorisation
écologique de la baie et création d’une Agence dédiée ;
• Reconversion du port de Dakhla en port de plaisance
avec Marina ;
• Mise en place de circuits touristiques labélisés pour les
sites balnéaires et ruraux ;
66
Fig. 22: La composition spatiale du Grand Dakhla
• Adaptation de l’offre d’hébergement à caractère
écologique et durable ;
• Création d'une école nautique …
• Impulsion de la mobilité à travers le développement du
transport : Voie express, Aérocité, port de plaisance…
- Aérocité à El Argoub :
• Installation d’un nouvel aéroport Dakhla à El Argoub ;
• Développement d’une Aérocité : Services, hôtels ...
- Pôle maritime Ntireft et West Africa Free Zone :
• Mise en place du Port Dakhla Atlantique qui aura une
ouverture sur les trois continents : l’Afrique, l’Amérique
et l’Europe ;
• Installation du pôle de compétitivité pêche : Innovation,
industrie, formation…
• Aménagement de la zone logistique West Africa
Free Zone avec une offre commerciale, logistique, et
d’hébergement ;
• Création de la voie express Dakhla – Ntireft.
Réalisation du Groupe
Vue du ciel de Dakhla
67
 Conclusion de la partie
Après l’analyse des différents déterminants et conditions d’aménagement et de développement du grand Dakhla,
nous pouvons constater que ce dernier reste un territoire propice à se positionner comme un premier point reliant
l’Afrique subsaharienne et le territoire national. Avec les nouveaux projets en cours de réalisation, la région pourra
abriter des activités plus attrayantes pour la population africaine, en constituant la porte du Maroc vers le sud.
Ainsi, de nouvelles liaisons possibles avec le continent américain se dessinent, compte tenu la situation géographique,
sans oublier l’Europe avec laquelle la région a développé des flux de commerce et de tourisme très importants. Des
ouvertures qui vont booster le développement économique et social de la région de Dakhla-Oued Eddahab, et du
pays en général. D’où l’importance de multiplier les flux commerciaux et touristiques avec les deux nouveaux projets
de port et d’aéroport pour faciliter les déplacements et donner une emprunte internationale.

Carte 17: Situation géographique du Grand Dakhla

Carte 16 : Équipements et infrastructures de la province d'Oued Eddahab

Elaboration du Groupe
68 69
 3
Le Projet touristique
DAKHLA-EL ARGOUB

70 71
 Introduction
Notre projet ne répond pas à une commande de conception d’une station balnéaire de 50Ha figée dans l’espace, mais
plutôt, il s’inscrit dans le cadre d’un regard planificateur, qui intègre le projet dans son environnement, et le conçoit
comme un nœud qui lie entre les différentes composantes du territoire.

Pour se faire, il s’agit d’abord de connaitre et de comprendre l’espace à travers un diagnostic bien ficelé, une analyse
et une perception ciblées qui permettent de mettre en exergue les atouts et les dysfonctionnements du territoire
en question. Dans l’alignée de ces idées, on a procédé à l’analyse des données identitaires des différents volets
démographiques, sociaux et économiques caractérisant la zone d’étude, afin de ressortir les déterminants et les
conditions de développement territorial, gage de la réussite de notre projet touristique.

Dans ce qui suit, on va compléter notre analyse par plusieurs outils qui servent à l’amélioration de la prise de décision,
où on va commencer par un Benchmark duquel on va traiter plusieurs exemples de projets touristiques dans le monde.

Ce Benchmark répond à un choix bien déterminé qui repose principalement sur les similitudes des différentes
composantes du projet (milieu physique, superficie…), tout en essayant de déterminer les opportunités spécifiques
pour notre projet. Les enseignements tirés du benchmark vont être complétés par les visions des acteurs, et celles
du SRAT afin d’avoir une vision globale et co-construite de développement du grand Dakhla en faveur de la zone
touristique de 50ha.

Plage d’El Argoub

72 73
 ANALYSE
BENCHMARK

74 75
 Introduction
Afin d’apporter une meilleure réflexion à notre cas
d’étude, nous avons jugé utile de procéder à une
démarche comparative entre des cas de projets similaires
sur différents niveaux, jugés comme des projets réussis
en matière de conception et d’aménagement. L’étude
benchmark consiste à repérer puis analyser les « bonnes
pratiques » ou les pratiques innovantes en termes de
conception et de services proposés.
projets de ponts pour la liaison et la connectivité entre
les 2 côtés de la baie de Dakhla. De ce fait, les mots clés
qui ont guidé notre choix s’articulent autour de quatre
aspects majeurs représentés comme suit : l’innovation,
l’intelligence, le paysage commun et la durabilité.
Fig. 23: Les déterminants du choix des cas d’étude

A cet effet, nous avons repéré quelques exemples ayant

des points communs avec notre site sur le plan naturel
et culturel. Des projets qui ont connu une réussite grâce
à leur conception réfléchie et ciblée.

Au début de notre réflexion sur la manière de procéder

à cette analyse benchmark, nous nous sommes fixés sur
le paysage naturel désertique et la présence de la baie
comme déterminant du choix des cas similaires.

Nous avons, ainsi, choisi trois cas situés en Amérique

latine, Afrique et Asie, spécifiquement le moyen orient.
Au fur et à mesure de l’avancement de nos recherches,
nous avons décidé de réviser notre modèle de
benchmark et de l’étendre sur d’autres zones, à savoir le
continent européen.

Ainsi, d’autres aspects du projet ont fait l’objet de notre

modèle benchmark, dont un benchmark spécifique aux
Elaboration du Groupe

76 77
 1- BENCHMARK AUTOUR DES STATIONS BALNEAIRES
Afrique
1.1- LA STATION BALNÉAIRE AL GOUNA, EGYPTE

Fig. 26 : Master plan d’El Gouna

El Gouna est une station balnéaire de 14km² créée de toute pièce vers la fin des années 1990 par un investisseur privé.
Bâtie au bord du golfe de Suez, baignée par les eaux limpides de la mer Rouge le long de 10km de front de mer, elle
doit son nom aux lagunes ("gouna" en égyptien) creusées artificiellement dans son sol, longs bras de mer s'immisçant COMPOSITION DU PROJET
dans des terres arides, et formant 20 îles. Elle est ainsi surnommée « la Venise d'Egypte » en raison des nombreux
En 2015, El Gouna comprenait 16
canaux qui traversent la ville entièrement artificielle, créée pour relancer le tourisme dans la région.
hôtels, 2700 villas, 3 marinas, deux
En 20ans, la station a conquis une belle notoriété, notamment grâce à la qualité des infrastructures, entre hôtels de parcours de golf de 18 trous, des
luxe, réseau fluvial et activités sportives et culturelles variées. équipements sanitaires, éducatifs,
cultuels, de transport et de service
tel un centre de santé, école, station
de bus, mosquée et une église… et
Fig. 24 : Construction de la station balnéaire d’El Gouna sur un terrain désertique
des centaines de restaurants et de
boutiques.
Avant Après

Image satellitaire de la station d’El Gouna

Fig. 25 : Composition et accessibilité

Elle se veut aussi le modèle d'un faste responsable,
Fig. 27 : Les points forts de la station d’El Gouna
pionnier d'une écologie nouvelle. Les différents
architectes ont apporté beaucoup de soin à son
édification, notamment en respectant l'environnement.
Ainsi, aucune eau fraîche n'est gâchée et on utilise de Configuration
l'eau usée recyclée pour irriguer le golf. Son réseau d'eau Les urbanistes et les acteurs territoriaux ont
travaillé la configuration spatiale existante
spatiale
potable, ses circuits d'irrigation, son système de collecte
des déchets sont ainsi à la pointe des technologies de et ne se sont pas contentés seulement du artificielle
respect de l'environnement, lui valant d'ailleurs une paysage existant. Ils voulaient offrir une La configuration
mise à l'honneur par le programme écologique des vue sur la mer et un accès facile à l'eau au spatiale existante a
Cité durable qui
été mise en valeur par la
Nations Unies en 2014. plus grand nombre possible d'habitants et création d’un groupe de considère
Google Earth, 2021

petites iles artificielles l’innovation

de touristes d'El Gouna. Les constructeurs suivant l’allure et la comme élément
Elle est dédiée au luxe et au confort, en offrant 2.707 ont ainsi opté pour le dragage d'énormes morphologie de de distinction
l’espace terrestre
chambres par 16 hôtels, de 3 à 6 étoiles avec toutes quantités de sable des baies et criques
une vue sur la mer ou les canaux qui entrecoupent la côtières pour sculpter les canaux, les marinas,
station. Séjourner dans un hôtel d’El Gouna permet les hôtels et les îles artificielles de la station
de bénéficier des infrastructures de l’ensemble des Ville
balnéaire. Ville
établissements de la station. Leur accessibilité est facilitée par des navettes bateaux et bus desservant les hôtels, la durable
marina ou le centre ville qui abrite bars, restaurants, boutiques, banques, poste, casino et même un aquarium à une
verte Nominée en
2014 global
green city
fréquence soutenue et régulière. award

Elaboration du Groupe

78 79
 1- BENCHMARK AUTOUR DES STATIONS BALNEAIRES
Amérique du Nord
1.2- La station balnéaire Cancún, Mexique

Les points forts du projet

Cancun, signifiant « nid de serpent » avant l'arrivée des conquistadors, était à l'origine un territoire Maya, une île
sablonneuse abritant quelques centaines d'habitants Mayas qui vivaient seulement de la pêche.
Le gouvernement mexicain décida dans les années 1960 de bâtir une station balnéaire pour supporter l'essor
touristique. Le projet Cancún a été officiellement approuvé en 1969 et la construction a commencé en janvier 1970.
Les phases initiales du projet consistent à ouvrir une route d'accès, concevoir un plan directeur de développement et
construire un aéroport provisoire.
Maintenant Cancún est divisée en trois zones, comme déjà prévu dans le master plan :
• La Zona Hotelera, où se trouve la plupart des hôtels et des centres commerciaux. Elle est construite sur une flèche
sableuse de 23km de longueur, en forme de "7" inversé, entre la mer des Caraïbes et la lagune Nichupte et est
parcourue de bout en bout par une route à double voie et terre-plein central, le boulevard Kukulcan ;
• La réserve écologique, qui inclut des lacs, forêts et marais de mangrove ;
• Une zone urbaine, où se regroupe la quasi-totalité de la population permanente, et où sont installées les institutions
de la ville et les infrastructures d'appui et de services.
- Un projet qui vise le développement du tourisme balnéaire et d’affaire, du commerce ainsi que la préservation du
paysage naturel de la zone.
- La construction a commencé en janvier 1970, et rien qu’en 1976, Cancún avait déjà 18.000 habitants et plus de 5.000
emplois, 1.500 chambres d'hôtel et la ville a reçu 100.000 visiteurs pendant la saison hivernale 76-77. En 1982, avec
7. 000 habitants (et 5.700 chambres d'hôtel), elle était déjà devenue la plus grande ville du Quintana Roo.
- De 1983 à 1988, elle a connu une croissance explosive, passant à plus de 200.000 habitants et 12.000 chambres
d'hôtel, plus 11.000 autres en construction ou en projet.
- De 1989 à ce jour, Cancún a été la ville la plus dynamique du pays. Elle contribue pour une large part aux recettes
liées au tourisme du Mexique et représente une grande partie du produit intérieur brut de Quintana Roo. Elle est
devenue la plus grande station touristique du pays et la ville la plus prospère de la péninsule du Yucatán. C'est aussi
la première destination des Caraïbes, surpassant même – selon les sources mexicaines – les Bahamas, la République
Dominicaine, la Jamaïque et Porto Rico.
Fig. 29 : Vue 3D du projet Cancun au Mexique

Fig. 28 : Trône du serpent en 1970, 1972, 1978 et 2006

Puerto Cancun est un ensemble

touristique et résidentiel situé dans
la célèbre zone hôtelière de Cancun.
Le développement comprend pour la
marina de méga yachts, un parcours
de golf, des complexes 5 étoiles, des
condominiums, un village de vacances
et des zones commerciales, un parc
d'affaires, des lots des zones désignées en
tant que des lots unifamiliaux et des lots
résidentiels. De plus, il fait partie dans le
développement de 327ha, une zone de
conservation qui s'étend sur 75ha et qui Les points faibles du projet
abrite divers types d'animaux sauvages
- Initialement, le projet est pensé pour attirer la clientèle des Etats Unis d’Amérique ; ce qui explique que le paysage est
et 100 espèces différentes de plantes. un paysage moderne qui n’a pas d’empreinte mexicaine.

- Devant ce déferlement de références aux États-Unis, il est difficile de penser que Cancún est au Mexique. Sa mexicanité
Sources :
https://aclarando.wordpress.com/​2010/​06/​01/​1970-1979-imagenes-de-cancun/​ et
est toute symbolique et résiduelle, et se résume par quelques monuments évoquant le patrimoine maya, quelques
https://aclarando.wordpress.com/​2009/​12/​18/​antes-y-ahora-punta-cancun/​ restaurants mexicains (de fast-food), des boutiques de vente d’artisanat mexicain (généralement made in China)…

80 81
 1- BENCHMARK AUTOUR DES STATIONS BALNEAIRES
Asie
1.3- La Cove Rotana Resort- Émirats Arabes Unis

Fig. 31 : Le Master plan de la station de Rotana Resort

Le Cove Rotana Resort est situé sur une baie d'eau idyllique sur la plage de Ras Al-Khaimah et offre
une vue spectaculaire sur le golfe Persique. Il est à seulement 8 km du centre-ville, à 20 km de
l'aéroport de Ras Al-Khaimah et à 87 km de Dubaï.

La crique couvre une superficie totale d'environ 29 Ha, dont environ 28,5 Ha ont été aménagés.
The Cove a ouvert ses portes début février 2009 avec 330 chambres : 204 chambres se trouvaient
dans le bâtiment de l'hôtel, 126 chambres supplémentaires provenaient de 65 unités résidentielles
qui ont été relouées au RAK TI et sont gérées par Rotana dans le cadre du portefeuille de chambres
d’hôtel. Les nouveaux logements du personnel ont été achevés en novembre 2015. Par ailleurs,
le groupe a décidé de transformer la résidence du personnel en une extension hôtelière de 141
chambres afin d'augmenter la capacité d'accueil existante. L'extension a été ouverte en juin 2017
et comprend un total de 475 chambres d'hôtel.

Le Cove Rotana Resort à Ras Al-Khaimah est une destination idéale pour les vacanciers et propose 3
salles de réunion entièrement équipées et modulables avec les derniers équipements audiovisuels,
6 restaurants, bars et salons attrayants, un Bodylines Fitness & Wellness Club entièrement équipé,
un espace enfants, 600 m de plage immaculée, 3 piscines et 7 salles de massage.

Fig. 30 : La station de Rotana Resort

Les points forts de la station

- La ressemblance avec la zone d’étude en matière du climat et du paysage naturel désertique et l’existence d’une baie.

- Une conception innovante basée sur la rationalisation de l’espace (Superficie 29ha).

- Une architecture vernaculaire mettant en valeur l’aspect culturel et historique de la zone comme élément d’attractivité.

82 83
 1- BENCHMARK AUTOUR DES STATIONS BALNEAIRES
Europe
1.4- Baie de luštica - Monténégro

Luštica Development a développé une destination résidentielle et touristique de luxe entièrement intégrée et
autonome sur la côte adriatique monténégrine. Le projet est situé sur la péninsule de Luštica dans la baie idyllique
de Trašte sur une superficie de 690 Ha et n'est pas loin de trois aéroports internationaux (10km de Tivat, 46km de
Dubrovnik et 90 km de Podgorica). Le groupe a signé le contrat de location et de développement avec le gouvernement
du Monténégro et la municipalité de Tivat le 23 octobre 2009.
L'objectif est de créer une ville distinctive dans la baie de Luštica, où les propriétaires créent une maison dans un
environnement indépendant et extraordinaire pour garantir la vie qu'ils souhaitent vivre. Moins de 10 % de la superficie
totale est à construire, afin de préserver le paysage vierge de l'installation. La beauté naturelle et la culture unique
du Monténégro, combinées à une vision de développement d'un mode de vie respectueux de l'environnement et
luxueux, créeront une base solide qui se développera de manière organique au fil des décennies.
Luštica Bay devient une ville durable et ultramoderne avec un potentiel d'attraction toute l'année. Une variété
d'options de logement, d'hôtels et d'installations de style de vie sont disponibles et fournissent des logements
permanents à plusieurs milliers de résidents. Le chantier a démarré en septembre 2013. Les premières propriétés
ont été achevées en 2015, et Luštica Bay a pu entrer dans sa première saison estivale active en 2018. Luštica Bay est
devenue une destination de voyage à part entière.
Les points forts du projet
-
Luštica Bay incarne une vision fondamentale de la conduite des pratiques durables de préservation de
l'environnement. La station balnéaire a été créée en préservant les sites archéologiques, avec un impact minimal
sur la nature et en utilisant des plantes indigènes.
- S'étendant sur 690ha, moins de 10% du site sera aménagé au total pour préserver et protéger le paysage, en utilisant
des matériaux de constructions locaux pour réduire l’empreinte carbone.
- L’ensemble du projet est soigneusement conceptualisé autour de l’efficacité énergétique, la réduction des déchets, et
l’approvisionnement durable. Il offre des services de voitures électriques, avec les premiers chargeurs de destination
Tesla au Monténégro disponibles sur place.
Fig. 33: Le master plan de la station de Lustica Bay a Monténégro

Fig. 32: La station de Lustica Bay a Monténégro

Source : https://www.lusticabay.com/en/

84 85
 2- BENCHMARK AUTOUR DES PONTS SUR LA BAIE

2.1- Pont de Hangzhou en chine 2.1- Pont de Bay bridge à San Francisco

Le pont de la baie de Hangzhou est un viaduc routier à haubans qui traverse la baie de Hangzhou, en Chine. Il fait
environ 36km de long et relie Shanghai et Ningbo, les deux plus grandes zones portuaires de Chine, et permet de
réduire le trajet entre les deux villes, qui a été de près de 120 km.
Ce pont transocéanique équipé de six voies rapides permet de traverser la baie de Hangzhou et de relier ainsi Shanghai
à la ville portuaire de Ningbo, réduisant par conséquent le trajet de 4h à 2h30 à une période de moins d’une heure.
Une aire de service de 10000m2 a été également construite au milieu de pont. Il s'agit d'une aire de repos pour les
automobilistes, un restaurant, une station-service, un hôtel, une salle de conférences et une tour d'observation qui
permet aux visiteurs d'observer le balancement extraordinaire du pont lors des marées et qui est devenu par la suite
un lieu d’attraction touristique.
Cette aire est basée sur une île artificielle construite sur piles afin de ne pas entraver le courant marin dans la baie.
Le pont San Francisco à Oakland, connu par le nom "Bay Bridge", est
constitué de deux ponts traversant la baie de San Francisco en Californie,
États-Unis. Reliant ainsi les villes de San Francisco à l'ouest et Oakland à
l'est en s'appuyant au milieu sur Yerba Buena Island.
Le pont se compose de deux segments principaux reliant une île
centrale, l'île de Yerba Buena, à chaque rivage. Le segment occidental
se termine à San Francisco et se compose de deux ponts suspendus
avec un ancrage central. L'envergure orientale se termine à Oakland,
est se compose d'une chaussée de botte, de cinq ponts de botte de
milieu-envergure et d'une envergure en porte-à-faux de double-tour,
remplacée depuis 2013 par une structure entièrement nouvelle. Le Bay
Bridge est la passerelle d'acier la plus longue du monde avec 7.200m de
long et comprenant 5 couloirs de circulation.

Fig. 34: Ile artificielle du pont Fig. 35: Bay Bridge

Pays Californie, États unies

Pays Chine Pont suspendu (ouest)
Type Pont à haubans Type
Pont à poutres (est)
Longueur 35 Km Longueur 7 Km
Période de construction 2003-2008 Période de construction 2002-2013
Cout 1,12 milliard d'euros Cout 6,4 milliards de dollars
Schémas d’emplacement du pont Bay bridge, Californie

La conception de ce pont est sous forme de

S afin de l'adapter aux conditions maritimes Shanghai
particulières de la baie de Hangzhou. En effet,
cette forme lui permet de résister aux marées
et typhons qui sont très forts et qui peuvent
atteindre 9 mètres de hauteur et 40km/h.
Ningbo

86 87
 2- BENCHMARK AUTOUR DES PONTS SUR LA BAIE
2.3- Pont de la Crimée : Un immense pont stratégique
2.4- Roosevelt Island et son pont, New York
reliant la Crimée à la Russie

Fig. 37: Ile de Roosevelt (Roosevelt Island) et son pont

Le pont de la Crimée, désormais symbole de l’annexion de la péninsule ukrainienne, constitue un immense pont Appelée Minnahanock par les Nord-Amérindiens avant la
stratégique reliant la Crimée à la Russie. colonisation, elle porta le nom de Manning’s Island de 1666 à
1686, Blackwell Island de 1686 à 1921, Welfare Island de 1921
En effet, le pont de Crimée traverse le détroit de Kertch, entre la péninsule de Kertch en Crimée, à l'ouest, et la péninsule jusqu’en 1973, date à laquelle elle fut rebaptisée en l’honneur du
de Taman dans le kraï de Krasnodar en Russie, à l'est. Avec sa longueur de 18 km, il est considéré le plus long pont de président Franklin Delano Roosevelt.
Russie et même dans toute l'Europe.
L’île est longue d’environ 3km, sa largeur maximale est seulement
Le pont de la Crimée, qui s’étale sur une longueur de 18km, exactement comme notre cas concernant Dakhla / El de 240m, pour une superficie de 0,6km2.
Argoub, a été inauguré en deux temps : en 2018 pour la section routière et une année plus tard, pour la section
ferroviaire. En 2005, il fut décidé de transformer le sud de l’île en parc public
(près de 3 hectares). Le parc, très verdoyant et paisible a ouvert
L’ouvrage est stratégique car il a permis de réduire l’isolement géographique et économique et a incité à la ses portes le 2 août 2011. L’île regorge de nombreux espaces
dynamisation du tourisme en Crimée. verts et de repos, un havre pour les oiseaux sauvages.

Fig. 36: Pont de la Crimée Fig. 38: Le téléphérique touristique entre l’île artificielle et les deux rives :
traversée de 3mn

Pays Russie
Type Pont à haubans
Longueur 18 Km
Période de construction 2016 - 2019
Cout 3 milliards $

La création de ce pont a entrainé le développement économique, le rayonnement touristique ainsi que l’intégration Plusieurs moyens d’accessibilité de l’île avec les rives sont disponibles, dont notamment un tramway (téléphérique),
géographique de la Crimée par le biais de la création d’une liaison routière et ferroviaire passant l’ile de Touzla. Cette un pont routier, et un pont qui surplombe l’île pour relier directement les deux rives sans y passer.
dernière recèle quelques équipements logistiques et touristiques qui sont valorisés désormais par ce pont.

88 89
 A RETNIR DE L’ANALYSE BENCHMARK

Sur Les projets touristiques A RETNIR…

01 Le remodelage de l’espace littoral mettant en valeur le paysage désertique avec une conception
innovante basée sur la rationalisation de l’espace  : Le projet envisagé est adapté à l’allure de
l’assiette foncière, avec une conception innovante inspirée de la forme de deux coquilles marquant
l’esprit maritime de la zone d’étude.

02
Le projet de tourisme balnéaire va être soigneusement conceptualisé autour de la protection de
l’environnement. En fait, tout projet durable est devenu une image de marque pour la promotion
touristique. L’ensemble du projet est aussi soigneusement conceptualisé autour de l’efficacité
énergétique, la réduction des déchets et l’approvisionnement durable, avec l’introduction de
l’élément aquatique et de verdure comme éléments clés de notre conception.

03
Une zone multifonctionnelle est la feuille de route pour un développement touristique soutenu,
c’est pour cela que notre projet comprendra une multitude de choix à savoir  : des hôtels, des
hôtels club, des résidences hôtelières, un Aquaparc, des restaurants, une marina, un complexe
culturel…, tout en se limitant à une densité permettant la préservation de l’unique empreinte du
paysage naturel.

04
L’implantation d’un pont permettant la liaison entre deux rives d’une baie est l’une des solutions
les plus répandues au monde, permettant la réduction de la distance/durée du trajet, de plus de
80km à seulement 13km (cas de la baie de Dakhla). Certes, de nouvelles sources d’attractions
touristiques sont devenues aussi demandées, à savoir : les aménagements touristiques au niveau
des ponts. A cet effet, la question de liaison demeure primordiale pour notre projet, permettant
la réduction de la distance entre la commune de Dakhla et celle d’El Argoub. Une île artificielle au
niveau du pont peut faire ainsi l’objet d’un futur projet envisagé.

90 91
 A RETNIR DE L’ANALYSE BENCHMARK

Sur les ponts sur les baies A RETNIR…

1
- Les grands projets de ponts ne se limitent pas seulement à désengorger le trafic et réduire la
distance/durée du trajet entre les deux rives d’une péninsule, mais, dans leurs conceptions,
ils visent aussi la création d’une attraction touristique au sein du projet par la création d’une
ile artificielle ou bien l’aménagement d’une ile naturelle, pour qu’elle abrite des équipements
touristiques commerciaux, hôteliers, évènementiels ou d’observation.

2
- D’un point de vue technique, la conception des projets de ponts se fait dans la plupart des cas
en forme de S afin de les adapter aux conditions maritimes particulières de la baie. Cette forme
permet de résister aux marées et aux vents forts.

3
- Dans les viaducs de très grande longueur, on opte pour une conception avec de nombreux
pylônes d’où partent des haubans d'Asie, qui constituent des câbles de retenue pour assurer la
stabilité du pont.

Longueur 7 km Longueur 18 km
Le pont de Crimée, la Russie La baie de Hangzhou, en Chine

Période de Bay bridge à San Francisco, Californie

Longueur 7 km Période
Longueur de 18 km 35 km
Longueur 2002-2013
7 km Longueur 18 km 2016-2019 Longueur Shanghai
construction
Période de
Période de
2002-2013 construction
2002-2013 Période de
2016-2019
construction
Période de
construction
2016-2019 Période de
2003-2008
construction construction construction
Cout Cout 6,4 Milliard
6,4 Milliard $ $
Cout 6,4 Milliard $
Cout 3 Milliard $ Cout
Cout 3 Milliard $ 3 Milliard $ Cout 1,12 Milliard €
Ningbo
Aire de service + Tour d’observation

Fig. 39 : Les éléments du benchmark et les bonnes pratiques à utiliser dans notre projet

Forme en S ENSEIGNEMENTS TIRÉS :

La conception en forme de S pour
s’adapter aux conditions maritimes
particulières de la baie. Cette forme
permet de résister aux marées et
Forme en S aux vents.

Réduction de la
Désengorgement Attraction
distance/
de trafic touristique
durée du trajet

92 93
 VERS UNE VISION
PARTAGÉE ET
STRATÉGIQUE DU
PROJET URBAIN

94 95
 Avant d’entamer la vision des différents acteurs, nous allons faire un aperçu sur les éléments saillants de notre diagnostic,
en passant en revue les points forts et les dysfonctionnements du territoire étudié. Ces derniers constitueront les
pistes que nous allons emprunter pour arriver à déterminer les principes de la construction de notre projet, à savoir
dans quelle mesure ce projet peut constituer une véritable solution pour le développement durable du grand Dakhla
tout en répondant aux attentes des différentes parties prenantes du projet en question.

1. Les bases de notre vision pour le projet

Dakhla a connu dans ces deux dernières décennies une
forte concentration démographique et la mise en œuvre
d’équipements et sièges variés (sièges administratifs,
aéroport, port, ENCG…), la hissant au rang d’une
ville-région; mais, elle est sur le point d’atteindre sa
saturation. Cette situation a nécessité le recours aux
espaces limitrophes proches de la ville de Dakhla, tout
en s’inscrivant dans une stratégie de développement
territorial des centres de la région. Dans ce cadre, El
Argoub, comme étant le centre le plus proche de la ville
de Dakhla, à 80km par voie terrestre et 13km par voie
maritime, constitue une opportunité et une solution
convenable pour aussi bien la décongestion de la ville
et la création d’un centre complémentaire à Dakhla,
mais aussi et surtout, pour permettre au centre d’El
Argoub de revivre et de jouer son rôle à coté de Dakhla.
Outre sa proximité géographique de Dakhla, ce centre
dispose de plusieurs atouts, tels que son ouverture à
la fois sur la baie d’Oued Eddahab et sur le désert, sa
proximité à de nombreux périmètres irrigués, et d’un
espace pastoral de dimension régionale… Cependant, il
reste toujours incapable d’attirer ni la population, malgré
l’existence d’équipements, et d’un parc d’habitat, qui
constituent des structures d’accueil non négligeables
pour la population, ni encore les investisseurs, même
en offrant des conditions avantagées et des espaces
adéquats. On se demande alors, dans quelle mesure
ces 50ha alloués au projet touristique futur, vont
permettre à la ville de revivre et de capter et attirer les
investisseurs?
Par ailleurs, perle des provinces de sud, la baie de Oued
Eddahab représente un écosystème exceptionnel
par sa biodiversité (c’est une zone d’hivernage et de
nidification pour des milliers d’oiseaux d’eau) et sa
situation géographique et par son climat et sa beauté
naturelle. La baie constitue également le lieu préféré
pour les amateurs de glisse nautique, en offrant
plusieurs sites magnifiques pour ses visiteurs, tel que
la plage de Batalha, et PK25. En raison de ces atouts et
ces potentialités, la baie d’Oued Eddahab a connu une
forte concentration des établissements touristiques
pour profiter de ce site exceptionnel, ce qui a engendré
une forte pression sur cet écosystème, qui est menacé
également par la pollution, suite aux rejets directs sans
épuration ou traitement de par ces établissements.

96 97

2. La vision des acteurs locaux
2.1- Centre Régional d’Investissement :
Dakhla a besoin d’un nouvel regard et d'une
approche fédératrice de tout l’existant
Jusqu’à maintenant, tous les projets réalisés ont
été envisagés suivant une situation et un contexte
particuliers. Il est temps de penser à des projets
structurants dont toute la Région a besoin réellement.
Le CRI propose à cet effet que l’Etat doit prendre en
charge le développement du tourisme en l’absence
d’une volonté des investisseurs privés d’investir dans ce
secteur. Après la réussite des projets, l’Etat se désengage
progressivement pour laisser la place aux investisseurs
qui vont prendre le relais et la relève.
Le CRI propose ainsi plusieurs pistes de réflexion, dont
les principales sont :
• Penser à la mise en œuvre d’une agence
d’aménagement de la baie semblable à celle de
Bouregreg et de Marchica. Cette agence aura comme
objectif principal de mettre en cohérence et en synergie
les projets multiples autour de la baie ;
• Faire du projet de 50Ha un levier de développement
économique et démographique du centre El Argoub
tout en drainant des flux de commerce et de services ;
• Décongestionner la ville de Dakhla par le biais du
centre El Argoub en créant une complémentarité
fonctionnelle entre ces deux entités urbaines ;
• Miser sur la qualification de la main d’œuvre locale
pour une bonne insertion dans le marché de travail en
pensant à la création des établissements de formation
comme une école hôtelière, un centre d’excellence… ;
• Développer un tourisme de niche, et maximiser sa
valeur ajoutée à travers la prolongation de la durée
de séjour des touristes en les convainquant par une
panoplie d’activités. Ici, le CRI a proposé d’encourager
le tourisme nocturne à El Argoub puisque la ville de
Dakhla en manque et à la fois, la population locale et les
touristes en demandent ;
• Développer une offre d’animation à El Argoub par la
création d’un parc de jeux, parc aquatique, un musée… ;
• Concilier entre le développement économique, et la
protection de l’environnement du grand Dakhla ;
• Développer un modèle d’aménagement qui va
permettre à Dakhla d’avoir son cachet et son identité
propres ;
• Diversifier l’offre touristique de Dakhla par le
développement d’autres activités touristiques telles
que la pêche sportive, et le tourisme de désert.
98
2.2- Délégation Régionale du Tourisme:
Diversification du produit touristique
La DRT propose la diversification et le développement
de l’offre touristique par les actions suivantes :
• Développer le thermalisme, par une gestion innovante
et rationnelle de la Source Asmaa qui est actuellement
exploitée d’une façon traditionnelle, causant un grand
gaspillage de l’eau et une offre de faible qualité ;
• Exploiter le littoral régional par le développement de
plusieurs activités telles que la pêche sportive ;
• Développer un circuit touristique qui s’ouvre sur le
désert et qui s’étend jusqu’au El Guergarate et Bir El
Gandouz ;
• Développer le haut standing et s’ouvrir sur d’autres
catégories d’hébergement touristique qui dépassent
celles existantes (hôtels de 3 étoiles), tout en proposant
un hébergement adapté à la clientèle interne ;
• Détailler davantage les affectations du plan
d’aménagement concernant les zones touristiques.
2.3- Le Conseil Communal d’El Argoub : le
tourisme pourrait être le secteur qui va fixer
la population
Pour le CC de la Commune d’El Argoub, le
développement de l’activité touristique tout au long
de la baie pourrait constituer un attrait pour la fixation
de la population dans la commune et la création de
nouveaux postes d’emploi. El Argoub est un centre
qui vit certes de la proximité de Dakhla, mais Dakhla
aussi, voit son avenir à travers l’aménagement et
le développement d’El Argoub. El Argoub est la
continuité de Dakhla et les deux doivent réfléchir au
développement dans un continuum géographique
alliant les besoins de la population locale et ceux des
acteurs et des investisseurs.
• Intégrer le logement résidentiel dans les 50Ha de la
station touristique;
• Créer une dynamique démographique et économique
dans la commune d’El Argoub;
• Rendre accessible le centre d’El Argoub par plusieurs
modes (terrestres et maritimes) pour raccourcir le trajet,
rapprocher les deux rives de la baie, et encourager les
gens à s’installer dans le centre;
• Mettre en œuvre le projet mais en respectant
l’environnement vulnérable de la baie;
• Développer l’agriculture qui pourrait être un vecteur
de développement du tourisme aussi;
• Créer une Agence d’aménagement de la baie d’Oued
Eddahab, telle que celle de la Lagune de Marchica, et
celle de la Vallée de Bouregreg.
2.4- Direction Régionale de l’Agriculture : deux
actions majeures relatives à la valorisation
des produits locaux
La DRA recommande de valoriser le savoir-faire ancestral
de la population sahraoui et le mettre en valeur dans le
cadre d’un tourisme responsable, équitable et durable.
Elle propose dans ce cadre de :
• Développer la commercialisation des produits du
terroir qui distinguent la région tels que le lait de
chamelle, la viande cameline … ;
• Préserver les savoir-faire locaux dans les transformations
des produits agricoles.
2.5- Agence Urbaine : Diversification du
produit touristique
L’Agence urbaine donne un intérêt certain pour le projet
à condition qu’il soit pris dans le cadre des différents
plans et schémas d’aménagement et d’urbanisme et
qu’il soit en conformité avec les aspirations aussi bien
de la population locale que des usagers. Elle a proposé
plusieurs actions de mise à niveau de la ville de Dakhla
et du centre El Argoub pour qu’ils soient adaptés à
la vision que nous voulons du grand Dakhla et en
continuité au futur projet. D'autres propositions ont été
évoquées et concernent plus spécialement de:
• Repenser l’armature urbaine de Dakhla, en partant
d’une armature monocéphale vers une polycentralité
axée sur le développement des centres émergents ;
• Rendre Dakhla un hub commercial et transfrontalier
de l’Afrique ;
• Penser le projet d’une façon à collaborer à la création
d’un bipôle Dakhla-El Argoub.
2.6- Observatoire de l’environnement -
Direction Régionale de l’Environnement -
Région de Dakhla-Oued Eddahab: le projet
doit concilier entre économie et sauvegarde
de l’environnement
L’observatoire de l’Environnement a rappelé l’existence
d’une multitude d’unités d’hébergement tout autour
de la baie et propose que le projet soit proposé dans
un cadre global en incluant toutes les composantes
spatiales du site. La préservation de l’environnement
demeure une condition obligatoire pour la durabilité.
Ainsi, il propose les actions suivantes :
• Conserver et préserver les caractéristiques
bioécologiques du site faisant l’objet de l’implantation
du projet touristique à travers des mesures de
développement durable ;
• Proposer des mesures de suppression et de
compensation des impacts négatifs du projet sur
l’environnement ;
• Déterminer le degré de sensibilité et de vulnérabilité
de la zone du projet touristique ;
• Développer la prise de conscience de l’importance
écologique de la Baie, en mettant en place un système
de suivi écologique et de recherche scientifique.
En conclusion, les renseignements tirés de notre analyse
ainsi que ceux du Benchmark s’accordent avec les
différentes visions citées, où nous avons tenu en compte
de la quasi-totalité des recommandations des acteurs.
D’ailleurs et comme il a été déjà mentionné dans les
conditions de développement du grand Dakhla soulevé
de notre diagnostic stratégique, la diversification de
l’offre touristique devient actuellement une nécessité
pour garantir la durabilité du secteur touristique et
pour préserver la baie de Oued Eddahab. Ceci ne peut
se faire sans l’intégration de toutes les potentialités de
la zone partant de la mer jusqu’au désert, et dans le
même sens on trouve qu’il est très utile d’articuler entre
les différents secteurs, acteurs desquels notre projet
touristique devrait profiter afin de commercialiser les
produits de terroir locaux , ainsi que les autres produits
émanant des autres secteurs économiques tel que la
pêche et l’aquaculture.
Au fur et à mesure que notre projet progresse,
notre attention porte principalement sur son aspect
environnemental, afin de le penser dans le cadre de
la durabilité sans pour autant nuire à son équilibre et
écosystème fragile.
Dans ce cadre, il est nécessaire de mettre en place des
mesures de suppression des impacts négatifs du projet
comme la réalisation des STEPS avec l’interdiction
des rejets dans la baie, sans oublier de faire du projet
un levier de développement de la commune d’El
Argoub, en y créant des dynamiques économiques
et démographiques, qui, non seulement aideront à
décongestionner la ville de Dakhla, mais également à
développer une poly centralité dans le Grand Dakhla.
Le développement de l’offre d’hébergement touristique
dans la région sera également une priorité, que nous
allons orienter vers le haut standing pour offrir un cadre
de vie de haute qualité dans notre station touristique
qui va fonctionner principalement pour un tourisme
de niche. Cette dernière va accueillir également une
portion du résidentiel, mais cette fois-ci, il s’agit du
logement secondaire, afin que notre station reste très
proche du centre.
Et finalement, nous optons vivement pour la
recommandation de la commune d’El Argoub et
de celle du CRI, de créer un établissement public
autonome financièrement pour la bonne gestion et le
développement de la baie d’Oued Eddahab en tant que
site fragile et sensible de fort intérêt écologique.
Dans ce qui suit, nous allons détailler davantage notre
vision et notre plan d’action, en conformité avec tous
les constats du diagnostic, du benchmark et des visions
des acteurs.
99
 LE BIPÔLE
TOURISTIQUE DAKHLA-
EL ARGOUB : pour
l’instauration d’une
nouvelle dynamique dans
la baie de Oued Eddahab

100 101
 1. Vision d’aménagement
Notre projet vise la création d’une nouvelle dynamique
touristique qui accompagnera la dynamique existante
dans la ville de Dakhla. Il s’agit de diversifier l’offre en
tourisme balnéaire et nautique tout en s’ouvrant sur
l’arrière-pays désertique et en valorisant la culture
locale.
Le SRAT prévoit pour la baie un tourisme écologique et
naturel qui permet de développer une offre touristique
particulière autour du tourisme écologique balnéaire et
du désert. Une offre à renforcer par de nouvelles formes
d’hébergement contextuelles et attractives et donc le
développement de la capacité litière, la mise à niveau
de celle existante et le renforcement de la mobilité
aérienne et terrestre.
Ainsi, en s’inscrivant dans la logique du SRAT, nous
visons à travers notre projet de faire de la baie d’Oued
Eddahab un pôle d’animation touristique à envergure
nationale et internationale. Cette ambition se traduira
par la création d’un circuit touristique qui réunit mer
et désert en s’appuyant sur toute la richesse naturelle,
paysagère et culturelle, et le cadre de vie que tous ces
atouts peuvent combiner et offrir.
En effet, les aménagements existants se limitent à
la partie ouest et nord de la baie, la saturation de ces
dernières amène à penser à l’aménagement d’une zone
touristique dans le PA de la commune d'El Argoub qui
sera une continuité de l’offre touristique florissante à
Dakhla. L’aménagement touristique dans cette zone
constituera une ouverture sur tout le potentiel de la
baie d’Oued Eddahab, matérialisé par la création d’un
bipôle touristique Dakhla-El Argoub.
102
Le développement de l’activité touristique dans la baie
de Oued Eddahab est propulsé par l’installation de
plusieurs projets à savoir : le projet du nouveau port de
Ntireft, l’aéroport d’El Argoub… Ainsi, en plus de l’offre
touristique attrayante, la baie bénéficie d’une connexion
assurée tant avec le reste du territoire national qu’avec
l’international.
Le pôle d’El Argoub sera autour d’un projet touristique
de 50ha. Ce projet sera le début d’une succession de
projets ayant la même vocation dans l’ambition de créer
l’équilibre et la complémentarité avec Dakhla. En effet,
ce projet aura un apport pour la baie et sur le reste de
la région. Dans un premier temps, comme nous l’avons
précisé, il renforcera le rayonnement de la baie de Oued
Eddahab et constituera une nouvelle assiette pour
diversifier l’offre touristique.
De surcroît, la dynamique économique attisera celle des
centres émergents avoisinants situés au nord comme
au sud de la commune d’El Argoub, à savoir, Ntireft,
Bir Anzarane, Imlili, Ain Beida, Lamhiriz et Bir Gandouz.
Ceci permettra à El Argoub, Ntireft et Bir El Gandouz
la création d’un triangle dynamique qui confirme les
grandes orientations du SRAT.
El Argoub constitue un centre militaire en passe
de se transformer en une zone touristique qui sera
appuyée par le projet de l’aéroport. Pour ce qui est
de Bir El Gandouz, c’est un centre dynamique qui
assure l’ouverture vers l’Afrique. En somme, El Argoub
se développe dans un bassin en pleine mutation, ce
qui favorisera son influence sur le reste du territoire
régional et vice versa, dans une optique d’entraide et de
complémentarité fonctionnelle.
103
 Carte 18 : Schéma d'orientation d'aménagement de la baie Oued Eddahab
2. Propositions d’aménagement des sites
d’intérêt touristique autour de Dakhla
Comme prévu, afin d’aboutir à un aménagement
cohérent et équilibré entre les rives de la baie de Oued
Eddahab, et pour accompagner l’aménagement de
la zone de 50ha, nous procèderons à l’élaboration de
propositions d’aménagement pour les sites d’intérêts
touristiques qui feront appel à diverses possibilités. Les
propositions d’aménagement visent à consolider les
104
2.1- Aménagement de la corniche de Dakhla et mise à niveau de toute la ville de Dakhla
Le développement de la baie ne peut être sans le développement de la ville de Dakhla, étant le noyau urbain incarnant
les principaux équipements de la région. Elle constitue la porte des touristes vers la région. Ainsi le renforcement des
centralités comme cœur battant de la ville s’avère une priorité. Il s’agit principalement de renforcer l’offre commerciale,
notamment celle liée aux produits de terroir, ainsi que l’aménagement d’espaces publics intégrateurs, appropriables
et faciles d’usages et l’amélioration de l’offre en service de restauration. Ceci permettra de propulser positivement
l’image de la ville, d’une part, et d'attirer les touristes et faire profiter la ville des retombées du tourisme, d’une autre
part.
Corniche de Dakhla
2.2- Renforcement des centralités de Dakhla
Constituant l’une des rives de la baie d’Oued Eddahab, la corniche de Dakhla nécessite un réaménagement qui
participera au renforcement de l’attractivité de la baie. Ainsi, nous proposons des aménagements tant au niveau
paysager que fonctionnel. Il faut d’abord encourager l’implantation d’activités et de services rares de grandes
attractivités, puis réhabiliter et renouveler les espaces de restauration et de récréation, ensuite, améliorer la qualité
paysagère des places publiques et aménager des passages dédiés à la marche piétonne et la promenade par la mise
en place du mobilier urbain adéquat et l’intégration d’espaces verts.
A vrai dire, la ville de Dakhla a besoin d’une mise à niveau urbaine pour qu’elle soit réellement la porte d’entrée du désert
marocain. Vouloir développer le centre d’El Argoub sans la ville de Dakhla ne contribuera pas à un développement
uniforme et homogène entre les deux rives de la baie.
Crédit : The Report: Morocco Dakhla 2021, CRI-Dakhla
acquis de la baie et misent sur de nouvelles activités.
En fait, il existe des sites qui nécessitent des
aménagements pour qu’ils soient plus attrayants tels
que la ville de Dakhla, la source Asmaa, le centre EL
Argoub… ; comme il y en a d’autres qui sont captivants
par leur nature sauvage comme Sebkha d’Imlili, le désert
et la Dune Blanche. Dans ce qui suit, nous proposons les
différents aménagements pour la baie :
105
 2.3- Reconversion du port de Dakhla en port de plaisance
En raison de la construction en cours d’un nouveau port au Grand Dakhla, à Ntireft, on se demande sur l’essor du port
actuel de Dakhla. Alors pour rester dans la même vision, et vu que le port donne sur la baie de Oued Eddahab, nous
proposons sa reconversion en port de plaisance qui va propulser la dynamique de la baie. Il permettra de développer
l’activité nautique, et constituera un nouveau pôle d’animation pour les touristes et pour la population de Dakhla.
Port îlot de Dakhla, et futur port de plaisance - ANP
2.4- Aménagement des plages
La baie de Dakhla regorge d’une multitude de plages encore vierges, méconnues et non exploitées. Elles restent
sauvages, difficilement accessibles, sans aucun équipement. Ces plages accueillent les pratiquants des sports
nautiques, notamment le Kit surf, les amateurs de pêche, et ceux qui veulent profiter des baignades dans la mer.
Ainsi, on se retrouve devant plusieurs pratiques, en absence de protection du site et des individus. D’où la nécessité de
prévoir des aménagements, en organisant les activités, assurant l’accessibilités à tous, et en offrant les équipements
nécessaires, à savoir, les sanitaires, l’infirmerie, les espaces de restauration, parking…
Plage El Argoub
2.5- Aménagement et valorisation de la source Asmaa
Il s’agit d’une source thermale, qui attire de nombreux touristes. Néanmoins, son organisation traditionnelle laisse
à désirer. On y assiste également à un gaspillage d’eau intense. Il s’avère que la source attire les visiteurs que pour
moins d’une demi-heure, bien que la source a tout ce qu’il faut pour être un site désiré par les touristes surtout que le
tourisme thermal est de plus en plus demandé dans le monde entier. A cet égard, nous proposons un aménagement
adéquat pour la source à l’instar des sources thermales marocaines comme Moulay Yacoub. Il s’agit d’installer des
thermes aussi bien traditionnels que modernes, comme des piscines thermales et un hammam traditionnel, avec des
espaces de détente et des aires de repos.
Crédit : Groupe Travel/Facebook
106
2.6- Liaison maritime entre El Argoub et Dakhla
La distance entre El Argoub et Dakhla est d’ordre de 80km par la RN1, une distance assez longue à parcourir. Bien que
la distance par voie maritime soit seulement de 13Km, la RN1 est la seule liaison possible. Avec notre vision de faire
de Dakhla et El Argoub un bipôle touristique, il est plus judicieux de penser non seulement à une liaison maritime,
mais à plusieurs modes de liaison pour laisser le choix aux usagers et faciliter l’accessibilité. Ces modes de liaison
permettront à la fois la minimisation des distances, mais aussi, créeront une nouvelle ambiance pour la baie. Par
conséquent, nous avons pensé à plusieurs scénarii que nous détaillons par la suite dont le but est de décider le choix
le plus convenable et le plus prioritaire pour la baie.
Fig. 40 : Scénarii de liaisons possibles
Scénario 1 Liaison avec pont
Le pont permettra le déplacement des véhicules facilement, ce qui encouragera le déplacement des
individus motorisés et emportera ainsi des flux plus importants de la péninsule de Dakhla à la zone d’El
Argoub. Le pont ne servira pas seulement les touristes, mais facilitera aussi le déplacement quotidien de
la population. Néanmoins, ce projet, nécessite un grand investissement, le coût du pont est estimé entre
6 et 6.5 milliards de DHS, sans oublier qu’il demandera aussi des couts supplémentaires d’entretien.
Scénario 2 Liaison avec téléphérique
Le téléphérique permettra aux visiteurs d’avoir une expérience différente de ce qu’offre la baie d’habitude.
Ils peuvent voir la baie d’un autre angle en ayant une vue aérienne tout en traversant la baie dans un
temps réduit. Malgré son coût élevé, il reste moins cher qu’un pont. Le téléphérique constitue également
un moyen de transport écologique, et les visiteurs seront obligés de payer pour l’utiliser, ce qui permettra
d’avoir un retour sur investissement rapide, et constituera une source de revenus importante par la suite.
Scénario 3 Liaison avec l’île artificielle
Une ile artificielle peut donner un nouvel essor pour la baie d'Oued Eddahab. Elle constituera une nouvelle
destination pour les visiteurs, et peut être un symbole de la baie de Oued Eddahab. Elle peut abriter de
nouvelles activités, accueillir des évènements, etc. La liaison entre l’ile et les deux rives sera assurée par
des bateaux de croisières, qui permettront le déplacement d’un nombre important de passagers tout en
leur offrant une activité de plus et une expérience distincte.
Elaboration du groupe
Les trois scénarii peuvent servir la baie, chacune avec
sa particularité. Grâce au téléphérique et les bateaux de
croisières, les visiteurs peuvent accéder à une expérience peu
fréquente. Quant au pont comme l’ile artificielle, ils ont une
valeur monumentale qui peut être le symbole de la baie.
107
 Il faut souligner aussi que la baie dispose préalablement d’infrastructure qui peut faciliter la mise en œuvre des trois 3. Proposition d’un circuit touristique
scénarii à savoir le port de Dakhla. Comme nous l’avons précisé, il sera converti en port de plaisance, ce qui facilitera
En prenant en compte le potentiel riche de la baie
l’insertion d’un projet de liaison maritime.
en terme d’offre et les différentes activités que
La baie bénéficiera d’un type de déplacement par voie maritime, à savoir le déplacement par voiture via la RN1, ce qui nous proposons pour en profiter, la stratégie de
permettra d’enrichir davantage l’offre touristique à travers la diversification des trajets et des modes d’accessibilité. développement pour ce site se tourne davantage vers
le concept d’un circuit touristique balisé. Il s’agit de
prévoir une excursion qui englobe les différents sites
Carte 19 : Propositions d’aménagement des sites d’intérêt touristique touristiques de la zone dans leur diversité tout en
prévoyons divers trajets pour y accéder.
Le circuit existant est mené par des agences privées
en utilisant des véhicules 4×4, qui prennent comme
point de départ Dakhla vers le désert et Sebkha Imlili en
passant par El Argoub. A travers la nouvelle dynamique
que nous cherchons à octroyer à la baie de Oued
Eddahab, El Argoub ne sera pas seulement un point de
passage mais un point relais avec Dakhla.

Fig. 41: Proposition du circuit touristique autour de la Baie d’Oued Eddahab

Elaboration du groupe

Avec son nouveau projet touristique, El Argoub constituera une nouvelle offre d’hébergement pour les touristes qui
va accompagner l’offre existante à Dakhla. On aura donc deux points de départ possibles. Ainsi nous proposons un
circuit qui peut commencer de la ville de Dakhla en passant par Pk25, l’ile de Dragon, Source Asmaa, la dune blanche,
par la RN1 et la route provinciale, ensuite traverser le désert pour arriver à Sebkha Imlili qui sera le plus loin point
du circuit. Ce trajet va être assuré par des véhicules 4×4 capables de traverser les dunes du désert. Pour ce qui est
du retour, la destination après Imlili sera El Argoub et la plage porto rico. Apres avoir profité des services et de l’offre
touristique à El Argoub, les visiteurs peuvent retourner à Dakhla, mais cette fois-ci par voie maritime.

Elaboration du groupe Le touriste peut choisir le trajet qui lui convient le mieux. Dans ce sens, le visiteur peut à côté des circuits prévus faire
des allers-retours vers des sites pour lesquels il porte un intérêt particulier.

Nous proposons ainsi un circuit flexible en prenant en compte le lieu d’hébergement des touristes ; un circuit qui peut
commencer de Dakhla comme d’El Argoub et qui offre des trajets diversifiés entre mer et désert.

108 109
 PARTI, PRINCIPES
D’AMENAGÉMENT &
PROJET

110 111
 1. Principes d’aménagement
La composition du projet de la station touristique d’El Argoub a été élaborée en se basant sur une approche s’inscrivant
dans le concept de développement durable en s'appuyant sur quatre grands principes :

Fig. 42: Les principes d’aménagement de notre projet

01- L’InnovatIon 03- La connectivité

Elle désigne ce qu’une entité offre
Un concept signifiant une
comme connexion à d’autres
planification réalisable, qui doit
entités de son environnement. Elle
s'adapter aux besoins de la
se manifeste par la création d’une
région et de la population pour
liaison de notre projet à différentes
essayer d’atteindre nos objectifs
échelles : premièrement entre la
stratégiques, à savoir, l’ouverture
station touristique et le reste de El
sur le continent africain ainsi que le
Argoub et entre El Argoub et Dakhla.
repositionnement de la région au
sein du territoire national en créant
une concurrence touristique.

02- La compétitivité 04- La préservation de

S’adresse surtout aux capacités l’envIronnement
des territoires à attirer les
facteurs de production en visant Consiste à prendre en compte les
le renforcement du pouvoir différentes contraintes qui peuvent
d’attraction des territoires et leur mettre en enjeu la préservation de
capacité de répondre aux besoins la baie de Oued Eddahab.
des citoyens en termes de bien-être
et d’efficacité collective.
Elaboration du groupe

Fig. 43: Concept de la coquille du projet

2. Parti d’aménagement
Cette partie est dédiée à la présentation des différentes phases
de la conception et de la construction du projet.

Les visites sur terrain, l’analyse des données, les discussions

engagées avec les parties prenantes et la constitution d’un
savoir sur l’espace de Dakhla, nous ont aiguillé vers deux
notions : la diversité et la convergence. Ces deux notions sont
représentées dans la coquille qui fait rappel aux caractéristiques
endogènes de la zone notamment son aspect maritime.

112 113
 Fig. 44: Esquisse du projet

Ensuite, nous
avons pu donner
la première version
de notre projet qui
est la suivante
Version 3

Concept de la coquille du projet Version 1

Nous avons adapté la forme de la coquille à la zone d’étude qui est allongée horizontalement Cette esquisse a donné lieu à deux répartitions différentes en termes de la consistance du projet AZAIZ BAIE. Ce projet
se compose d’hôtels, d’espaces de restauration, de commerce, et d’espaces de divertissement.

Fig. 45: 1ère variante du projet AZAIZ BAIE

Version 2

Version 2-1

Après la réception Par la suite, l’esquisse

de l’allure de la ci-contre représente Fig. 46: Variante finale du projet AZAIZ BAIE
parcelle nous avons la variante la plus
abandonné la optimale sur le côté
première conception. forme.
En essayant cette
fois-ci d’adapter le
concept de la coquille
à la forme de l’assiette
foncière.

Version 2-2

114 115
 3. Composition du projet
L’objectif de notre projet est de concevoir une station
touristique à El Argoub qui est censée appuyer son
positionnement au sein du grand Dakhla. Pour ce faire,
l’innovation, l’approche participative et la protection de
l’environnement sont des concepts clés qui nous ont
guidé dans la construction de notre projet.
La station touristique va abriter plusieurs activités au
profit du développement de la zone afin de renforcer la
compétitivité d’El Argoub, la dynamiser et de stimuler
encore son ouverture sur le continent africain et le En vue de concevoir un projet intégré, nous avons établi un diagnostic pour mettre en évidence les aspects
territoire national. économiques, sociaux et environnementaux. Dans ce sens, le projet de la station proposée combine entre quatre
concepts : connectivité, compétitivité, innovation et durabilité.
Cependant, avant de commencer de détailler la
composition spatiale du projet que nous proposons
Fig. 48: Quatre principes de base pour notre projet
pour la zone d’étude dédiée, nous avons opté pour une
décortication de l’espace en le déclinant en différentes
trames qui découlent de cinq thèmes reprenant des
composantes urbaines et paysagères de la station
touristique :

La trame bleue :
Représente l’élément aquatique indispensable à notre projet et constitue un élément d’attraction et de
durabilité.
Elaboration du groupe
La trame verte :
Identifie les différents espaces verts et de divertissements proposés afin de préserver les secteurs paysagers
les plus valorisants. La portée globale du projet implique nécessairement l'adoption concomitante de suggestions qui s’inscrivent dans le
La trame grise : cadre d’une complémentarité fonctionnelle de toutes les composantes du projet en vue de rehausser l’attractivité de
Donne l’armature et la hiérarchie du grand maillage viaire transversal et longitudinal du projet ainsi que El Argoub. La composition spatiale du projet est fondée sur l’allure d’une coquille symbolisant la richesse que connait
l’aspect de symétrie créé donnant lieu à deux perspectives. la province en crustacés. Pour marquer davantage l’identité de la zone, nous avons nommé le projet de la station
touristique « AZAIZ BAIE », soit un nom représentant le poulpe en dialecte hassani. La composition spatiale du projet
La trame rouge :
est ainsi présentée selon les cinq trames :
Identifie l’ensemble des constructions réparties entre les résidences touristiques et les hôtels.

La trame orange :
Regroupe l’ensemble des composantes culturelles et commerciales qui seront les vecteurs principaux de
l’attractivité du projet, de son originalité et de sa distinction.
Fig. 47: Trames des composantes urbaines et paysagères du projet proposé

Elaboration du groupe

116 Plage El Argoub, la zone du projet 117

 Plan 1 : Trame bleue de la station touristique AZAIZ
Trame
bleue

Un aquaparc rappelant la perle

de notre coquille en s’ouvrant sur
la mer. Ce dernier occupera une
superficie de 9297m². Avec son
positionnement sur l’axe principal
de la symétrie du projet.

L’acquaparc représente le point

central et la véritable liaison
physique et sociale entre les
différents éléments spatiaux.

Des cours d’eau artificiels venant

captiver le regard et cassant la
monotonie du désert et servant
Elaboration du groupe
aussi de limite pour bien dessiner
l’allure irrégulière de notre coquille.

Fig. 49: Objectifs de la trame bleue

Exploiter la
Intégrer l’élément Créer une liaison localisation de la
aquatique dans le avec la mer station sur la baie
projet d’Oued Eddahab

Elaboration du groupe

118 119
 Plan 2 : Trame Verte de la station touristique AZAIZ
Trame
verte

Les espaces verts et de divertissement constituent

des lieux de rencontre. Ils représentent une
composante importante de notre projet, parce
qu’ils assurent une mixité sociale et répondent
aux différents objectifs cités ci-dessous. Nous
avons pensé à l’implantation des différentes places
donnant sur deux perspectives abritant en même
temps des espaces verts :
• Un parc de jeux d’une superficie de 13398m².
Il abritera des jeux d’attractions allant des plus
simples aux plus impressionnants. Le parc sera
verdoyant et servira de repère pour la région pour
encourager le tourisme dans la zone.
• Des espaces verts sont prévus dans toute la station
avec des implantations le long et autour d’ilôts,
devant les équipements de proximité et intégreront
aussi les zones hôtelières à l’intérieur. Ainsi, des
arbres d’alignement seront plantés de manière
linéaire et régulière le long des routes et des rues
pour l’ombrage et la protection de la zone des
poussières, du sable et des pollutions, ce qui nous
permettra de créer des espaces de promenade.
• Des espaces de restauration au premier plan de Fig. 50: Objectifs de la trame
la coquille donnant sur la mer et le court d’eau verte Elaboration du groupe

artificiel que nous envisageons de créer. Ces

espaces pourront accueillir différentes tranches de
population en leur permettant de bénéficier d’un
bon service sans mettre en jeu la durabilité de la
zone en étant des restaurants éco-responsables.
Avec la liaison qui sera créée entre El Argoub
Fig. 50: Objectifs de la trame verte
et Dakhla, les visiteurs pourront profiter de ces
services même s’ils ne sont pas installés à El Argoub,
pour atténuer les risques de la pollution de la baie. Créer des Assurer la Renforcer la
Atténuer la
Implanter des espaces présence des liaison entre le
• Des places publiques à la croisée de plusieurs pollution
espaces de repos attrayants espaces verts au projet et le reste
axes routiers principaux émanant de l’aqua-parc produite par les
et de et renforçant sein des différents d’El Argoub en
pour se prolonger vers le reste de El Argoub. activités
divertissement l’aspect espaces de la créant des lieux
Elles représentent des espaces en perspective en touristiques
touristique zone de rencontre
intégrant des statuts au centre de ces dernières
représentant la culture de la région en regroupant
les deux composantes de la mer et du désert. Elaboration du groupe

120 121
 Plan 3 : Trame Grise de la station touristique AZAIZ
Trame
grise

La conception urbanistique de la
voirie a été réfléchie selon deux
paramètres généraux : le premier
revient à créer une forme qui reflète
l’allure de la coquille, symbole de
notre projet, et le deuxième, répond
au côté fonctionnel en assurant la
liaison avec le centre de El Argoub, en
intégrant le projet avec les projections
du plan d’aménagement en cours
d’exécution et en garantissant une
circulation fluide et cohérente au
sein de la station.

Pour cela, nous avons réservé plus

de 7120m (mètres linéaire) de la
superficie totale du projet au tracé de
la voirie et un parking de 10.323m²
qui pourrait satisfaire la demande en
stationnement au sein de la zone.
Fig. 51: Objectifs de la trame grise

Permettre une Assurer la liaison

Faire ressortir circulation fluide du projet avec le
l’allure de la des piétons et des centre d’El Argoub Créer des espaces
coquille, symbole véhicules au sein et le reste de la de stationnements
de notre projet de la station commune
touristique

Elaboration du groupe

122 123
 Plan 4 : Trame rouge de la station touristique AZAIZ
Trame
rouge

Pour répondre aux objectifs précédents,

cette trame concerne les implantations des
équipements touristiques par excellence, à
savoir les différents types d'établissements
hôteliers.
Dans ce sens et dans le but de diversifier
l’offre, nous avons opté pour un classement
de ces unités hôtelières selon différentes
catégories en commençant par les hôtels
clubs situés au bord de la mer. Ces hôtels
haut-standing pourront accueillir une
certaine classe sociale capable de s’offrir
ce produit. Cela pour préserver la baie
et limiter les pollutions que ces activités
pourront engendrer.
Ensuite en deuxième rang, viennent les
hôtels qui assurent une offre à la portée de
différentes classes sociales et permettent
également de fournir d’autres services liés
Elaboration du groupe
à la restauration et le divertissement.
Viennent, en dernier plan, les résidences
hôtelières permettant d’accueillir les
familles et les clients qui ne préfèrent pas
l’hébergement dans des hôtels et qui
Fig. 52: Objectifs de la trame rouge
préfèrent des solutions d’accueil adaptées
à la famille.
Cette hiérarchisation basée sur la distance Créer des espaces
par rapport à la baie a été fondée sur le Créer une d’hébergement qui
Diversifier l’offre
principe de la durabilité et le besoin de dynamique pourront accueillir
touristique
préserver la baie de Oued-Eddahab de la touristique les différentes
densité des activités touristiques. classes sociales

Elaboration du groupe

124 125
 Plan 5 : Trame orange de la station touristique AZAIZ
Trame
orange

Cette trame a comme fil conducteur

le capital matériel et immatériel
qui contribuera au développement
économique de la zone en commençant
par un «  Souk traditionnel  » mettant en
lumière les produits de terroir locaux,
ainsi qu’un complexe culturel et une place
d’évènement qui reflètent l’identité de
la province à travers des manifestations
culturelles matérialisées par des moussems
et des festivals en essayant d’exploiter
aussi les capacités artistiques et le savoir-
faire ancestral des femmes (la poésie
notamment).
Nous avons opté également pour un show-
room où seront regroupées toutes les
cultures des différentes régions du Maroc,
dans le but de faire connaître notre pays en
un seul tour, un repère dont le rayonnement
sera national et international. Elaboration du groupe

En finissant par un espace de camping qui

va ancrer le caractère saharien de la zone à
travers les différentes activités qui seront
organisées en termes d'animation ou de
gastronomie. Fig. 53: Objectifs de la trame orange

Créer des
Exploiter le capital
Redynamiser la repères urbains
matériel et
zone de pour renforcer
immatériel de la
El Argoub l’attractivité de
Région et du reste
la station
du pays
touristique

Elaboration du groupe

126 127
 Plan 6 : Plan de masse de la station touristique Azaiz

128
Elaboration du groupe

Fig. 54: Vue aérienne sur le projet : AZAIZ Baie

129

Elaboration du groupe
 Vue d’ambiance sur la place publique Azaiz

Place publique Les hôtels et Résidences touristiques :

Bienvenue à AZAIZ BAIE

Vue d'ambiance sur les hôtels clubs

Entrée principale

Hôtels clubs et Espaces de Restauration Vue d’ambiance sur l’espace de Restauration

Vues d’ambiance du projet

130 131
 4. LES ASPECTS D’ACCOMPAGNEMENT DU PROJET

Santé et qualité de vie

Comme nous l’avons déjà mentionné, le projet
s’inscrit dans une logique de développement durable
qui ne s’arrête pas uniquement à la configuration
spatiale, mais, s'intéresse aussi aux différents aspects
d'accompagnement, à savoir : la préservation de
l’environnement, l’équité sociale et le développement
économique.
Notre projet est orienté vers un développement
pluridimensionnel qui s’appuie sur une vision à long
terme prenant en compte le caractère indissociable des
dimensions environnementale, sociale et économique
des activités de développement. Le but étant de mettre
en synergie ses différentes composantes. Ainsi, nous
avons pris en compte dans notre projet les principes
suivants déclinés des principes de base (connectivité,
compétitivité, innovation et durabilité)  :
La protection de la santé et l’amélioration de la qualité de vie de la population constituent des préoccupations
sociétales majeures puisque les personnes ont droit à une vie saine et productive.
C’est dans ce sens qu’au niveau de notre projet nous avons affecté plusieurs espaces verts en tant qu’espace
de divertissement et de détente pour les usagers du projet.
Également, nous avons veillé à améliorer la qualité paysagère du projet à travers l’embellissement des
différentes façades et allées avec des plantations tout en préservant le cachet saharien de la zone.

Protection du patrimoine culturel Équité et solidarité sociale

Le patrimoine culturel, constitué de biens, de lieux, de paysages, et de traditions, reflète l’identité d’une
société. Il importe alors d’assurer son identification, sa protection et sa mise en valeur, en tenant compte
des composantes de rareté et de fragilité qui le caractérisent.
Cette dimension a été respectée au niveau de notre projet et a été reflétée à travers l’affectation d’un
complexe culturel mettant en lumière les produits de terroir ainsi que des manifestations culturelles à
travers des moussems et festivals mais également un espace d’exposition englobant les caractéristiques
culturelles des régions du Maroc dans le but de faire connaitre la richesse du Maroc dans sa globalité.
Les actions de développement doivent être entreprises dans un souci d’équité intra et intergénérationnelle
ainsi que d’éthique et de solidarité sociales.
Notre projet présente une offre très large au niveau des équipements hôteliers, de la restauration ainsi que
des activités de divertissement. L’objectif est d’accueillir une population diversifiée ayant la possibilité de
trouver une offre touristique adaptée à leur solvabilité différenciée.

Protection de l’environnement
Afin de parvenir à un développement tenant compte des principes de la durabilité, la protection de
l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement. Le développement humain
devrait donc être en synergie avec la biosphère dans le but de la préserver, l’améliorer et la valoriser.
La dimension environnementale a été notre principale préoccupation lors de l’élaboration de notre projet.
Nous avons tenu en compte la fragilité de la zone d’étude avec des élévations qui ne dépassent pas les R+2,
pour permettre une aération et garder des réserves stratégiques.
Également, concernant les eaux usées, nous avons prévu de raccorder toute la zone du projet à une station
d’épuration connectée également à El Argoub dans le but de protéger la zone fragile.
Aussi, nous avons prévu des modes de transport durables, en mesure de diminuer la pollution au niveau de
cette zone sensible.
Participation et engagement
La participation et l’engagement des citoyens et des groupes qui les représentent sont nécessaires pour
définir une vision concertée du développement et assurer sa durabilité sur les plans environnemental,
social et économique.
C’est dans ce contexte que notre projet a pris en compte l’avis de plusieurs acteurs, et notamment des
représentants de l’Etat ou des élus représentant la population, qui ont apporté leurs visions et orientations
souhaitées au niveau du projet sans oublier leur contribution parallèle accompagnée par des actions
combinées avec des projets déjà existants notamment le projet du campus universitaire prochainement
projeté.

Connectivité

Efficacité économique
Notre projet a pour principal but de connecter la ville de Dakhla et la commune d’El Argoub , ceci à travers
L’efficacité économique a pour but la production des biens de consommation ainsi que la répartition des l’établissement d’une trame viaire diversifiée et de bonne qualité.
richesses de cette production de manière équitable, durable, avec le souci de la protection de l’environnement.
A l’intérieur de la zone touristique, nous avons opté pour une mobilité douce à travers l’ensemble des modes
Au niveau de notre projet, nous avons opté non seulement pour des projets d’offre résidentielle touristique, de transport jugés plus respectueux de l’environnement comme le vélo, les Bus à haut niveau de service
mais également, l’affectation de quelques activités commerciales supplémentaires, notamment un souk (BHNS) ainsi que des golfettes électriques pour les petits trajets.
traditionnel, un espace d’exposition des produits qui caractérisent les différentes régions du Maroc ainsi
C’est dans ce sens que nous avons prévu d’installer des routes cyclables desservant toute la zone touristique
qu’une exposition des produits de terroir.
ainsi que la diversification des horaires et trajets en ce qui concerne les bus en site propre.
La finalité souhaitée est donc de créer à la fois une dynamique économique au niveau de la zone du projet mais
également, la dynamisation de la zone d’El Argoub à travers la création des postes d’emploi et l’installation
potentielle de la population.

132 133
 5. Esquisse du Montage technico-financier du projet Azaiz Baie

Nous avons convenu de répartir les travaux d’aménagement en deux phases

Innovation
Montage
Les principes de développement doivent générer de la performance et doivent être porteur d’innovation et
d’une prospérité économique favorable au progrès social et respectueuse de l’environnement. technico-financier

Au niveau de notre projet, plusieurs systèmes ont été pensés en utilisant les technologies de l’information
et de la communication et d’autres technologies dans le but d’édifier une zone touristique intelligente et Phase 1 (12 mois)
durable. Il s’agit de la phase préparatoire du terrain, qui sera assurée par la commune d’El Argoub. Elle compte le
Le but est d’améliorer la qualité de vie, l’efficacité de la gestion urbaine et des services urbains ainsi que terrassement et l’équipement du terrain par assainissement, eau potable, électricité. Elle englobe aussi les
la compétitivité, tout en respectant la fragilité de la zone. Ceci en interconnectant horizontalement des travaux de raccordement du terrain en matière de voirie. A cet égard, les pistes existantes qui lient le terrain au
systèmes comme ceux de l’énergie, de l’eau, de l’assainissement et du traitement des déchets, du transport, centre d’El Argoub feront l’objet d’aménagement et d’élargissement.
de la sécurité, et du suivi environnemental. Nous proposons ainsi les actions d’accompagnement suivantes :
• Améliorer l’éclairage public en installant des lampadaires économes en énergie. L’éclairage public intelligent
permet de réduire les coûts, car les lampadaires peuvent être programmés pour réduire ou augmenter Phase 2 (12 mois) 
leur luminosité, optimisant ainsi la consommation énergétique tout en réduisant le risque de criminalité Après préparation du terrain, on procédera à la définition des lots et l’aménagement des espaces verts et les
et d’accidents de la route. Également, créer un système de signalisation des panneaux d’affichage et des éléments aquatiques et les parkings.
parkings ainsi que l’irrigation des espaces verts connectés.
• Optimiser les différents systèmes de transport en commun et transport actif, le tout coordonné efficacement
par des systèmes technologiques à travers des systèmes de géolocalisation, des bornes de recharge électriques Le tableau suivant représente le cout estimé pour la réalisation de la première et la deuxième phase 
à écrans électroniques ainsi que des applications cellulaires et des caméras.
Elément Superficie Coût (DH)
• Aboutir à une gouvernance intelligente plus concertée, connectée et plus transparente grâce aux outils
technologiques de l’information et de communication qui serviront de levier entre les décideurs, les acteurs Espaces Verts 26617 m² 3 992 550
publics ainsi que les citoyens. Ceci a été pensé à travers l’installation de tableaux électroniques dans des lieux Dallage espace public 18632 m² 12 110 800
publics qui peuvent afficher de l’information à l’intention de la population ou encore à une diffusion web
simultanée des rencontres du conseil pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’y assister.
Aménagements aquatiques 29583 m² 500 000
VRD 7120 ml (mètre linéaire) 10 680 000
• Créer un habitat intelligent basé sur un milieu de vie sécuritaire qui rassemble des composantes culturelles,
des services offrant des bâtiments de qualité et où il y a une cohésion sociale à travers des plateformes Parking 10323 m² 6 193 800
d’échange web et des nouvelles technologies pour les habitations écologiques.
• Créer une économie intelligente qui vise à faciliter les transactions et les investissements dans le but d’attirer Les deux premières phases constituent une étape indispensable pour attirer les investisseurs, dont le rôle
des entreprises et de la main-d’œuvre et créer des emplois durables créant de la valeur permettant ainsi à la viendra dans la troisième phase. Afin de mobiliser le foncier et concrétiser notre projet, nous proposons
zone touristique d’être concurrente sur la scène internationale. Ceci, à travers des transactions en lignes et une formule pour verrouiller toutes formes de spéculation. Il s’agit de vendre les terrains à un prix opportun
l’échanges de données informatisées. tout en exigeant le démarrage des travaux dans un délai de 6 mois, à compter de la date d’acquisition du
terrain. Dans le cas échéant, l’acquéreur sera obligé de rendre le terrain avec une indemnité au profit de la
commune de l’ordre de 25 % du montant initial.

Phase 3 (24 mois)

Après acquisition des terrains par les investisseurs, ces derniers procèderont à la construction des établissements
hôteliers, espaces de restauration, de commerce et de divertissement.

Nous recommandons la mise en place d’une Agence d’aménagement du « Khalij Dakhla » à l’instar de l’Agence de
la vallée de Bouregreg ou celle de Marchica. Cette agence aura à accompagner et évaluer le projet durant toutes les
phases de sa réalisation. Ce suivi se déclinera selon deux aspects : aspect de suivi de la qualité de réalisation du projet,
ainsi qu’un contrôle de timing en vérifiant l’échéancier et les dates de délivrance du projet.
L’agence veillera à l’élaboration d’une grille normative qui servira de base pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation
finale du projet.

134 135
 CONCLUSION
GENERALE

136 137
 La région de Dakhla-Oued Eddahab est un territoire riche par son potentiel pour la décongestionner... Pour bien réussir le challenge de construire
naturel, son histoire et sa diversité culturelle et humaine. Située tout au sud une région unifiée, solidaire et cohérente, il est impératif de penser
du pays, elle constitue un carrefour civilisationnel à l’échelle continentale son développement dans son intégrité en tenant bien sûr en compte
en ayant des relations fortes avec l’Afrique subsaharienne. Elle constitue, les spécificités et les potentialités de chaque espace. L’ambition est de
de ce fait, un pôle à rayonnement national et international, avec une créer un rééquilibrage autour de la baie susceptible de générer une
grande tendance africaine. La région constitue un véritable pont et recomposition territoriale, en mesure de tirer le développement vers les
hub vers l’Afrique subsaharienne, qui joue un point de jonction à intérêt espaces intérieurs, situés à l’arrière-pays immédiat de Dakhla ou au dos
continental entre Europe-Afrique- Amérique. Aujourd’hui, elle fait l’objet du littoral et de la baie.
d’une attention particulière dans les orientations gouvernementales pour
De ce fait, le développement de la zone touristique d’El Argoub doit être
faire de cette région un territoire de développement durable intégré vu
fait dans le cadre d’une vision globalisante de développement régional
les potentialités qu’elle recèle. Le fer de lance de cette volonté affichée est
susceptible de construire la région sur de nouvelles bases partagées
le programme de développement des provinces du Sud (2016-2021). Ce
par tous. Le but est de mobiliser les différents acteurs autour d’un
programme offre plusieurs projets structurants susceptibles de monter en
projet de développement territorial fédérateur traduisant les attentes
puissance la compétitivité économique et territoriale de la zone : le projet
des populations afin d’améliorer leur cadre de vie et de mettre à la
du nouveau port Dakhla Atlantique, l’usine de dessalement de l’eau de mer,
disposition des décideurs et des acteurs locaux un cadre de référence
la création du périmètre irrigué de 5.000 hectares au nord de la ville de
pour toute action ou programmes d’intervention dans la région.
Dakhla, la voie express Tiznit-Dakhla sur 1.055 km...
C’est dans ce cadre que nous avons pensé à doter la zone d’El Argoub d’un
Par conséquent, la région a connu, et connaît toujours, un développement
projet structurant avec comme vision, de déclencher une dynamique de
spectaculaire sur tous les niveaux grâce aux projets structurants dans les
développement territorial capable de le rendre compétitif au même titre
secteurs économique, social, environnemental, et d’infrastructures. Elle
que la ville de Dakhla.
connait désormais un rebond économique et une métamorphose sur tous
les niveaux. En l’espace de quelques années, elle est devenue une plateforme Le projet proposé s’inscrit dans un continuum géographique
d’investissement de choix en mesure de lui conférer une attractivité et intéressant toute la baie et respectant la cohérence des stratégies de
compétitivité territoriales et un positionnement géostratégique en liaison développement économique (compétitivité territoriale) et le progrès
avec le Nord du pays mais aussi avec son prolongement africain. social (développement humain) tout en s’insérant dans la démarche de
la stratégie nationale de développement durable nouvellement mise en
Ces projets structurants et ces changements ont des impacts visibles
place. Nous sommes conscients que la réussite de ce projet de grande
notamment dans les aspects de l’utilisation du sol, dans les comportements
envergure constituera le gage d’attractivité future de la population qui
des populations envers leur territoire, l’adoption de la modernisation rapide
suivra la nouvelle dynamique et qui acceptera de résider à El Argoub,
des modes de vie, l’afflux d’investissements de grande envergure...
désormais converti en un centre vivant et attractif.
Cependant, ces changements et ces impacts positifs sont limités dans
L’instauration d’une complémentarité fonctionnelle entre Dakhla et El
l’espace puisqu’ils n’affectent que la zone littorale principalement, et se
Argoub permet la restructuration du territoire par des pôles capables
concentrent dans la ville de Dakhla uniquement. Cette littoralisation se voit
de fixer la population et de fonctionner comme des plateformes
à travers la pression démographique sur son espace bien limité alors que
économiques intégrées dans leur environnement et ouvertes sur
le reste de la région reste pratiquement vide, la programmation des projets
l’extérieur.
structurants dans cette zone privilégiée et l’extension urbaine dans la ville
malgré la volonté affichée des acteurs de créer d’autres centres urbains

138 139
 Bibliographie :
Agence Urbaine Oued Eddahab-Aousserd, (2015), Plan d’aménagement de la commune
d’EL Argoub.

Agence Urbaine Oued Eddahab-Aousserd, Etude d’identification et de développement

des centres émergents de la région de Oued Eddahab Lagouira.

Grigori Lazarev, (2015), Les mouvances de population dans les provinces sahariennes :
De l’histoire à aujourd’hui, In Revue Critique économique n° 33, 13p.

Haut Commissariat au Plan, (2004 et 2014), Recensements Généraux de la Population

et de l’Habitat (RGPH).

Inspection Régionale de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville de

Oued Eddahab - Lagouira, (2013), Plan d’action régional intégré (PARI).

Ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, (2021),

Profils régionaux.

Ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, (2017), Etude

du Master plan de la future zone industrielle logistique du nouveau port de Dakhla
atlantique.

Ministère de l’Intérieur, Région de Dakhla-Oued Eddahab, (2015), La Région de

Dakhla-Oued Eddahab, Monographie Générale.

Ministère de l’Intérieur, Région de Dakhla-Oued Eddahab, Plan de développement

régional, Préparation du Forum d’affaires Maroc-France-Dakhla, Fichiers sources
(présentation power point).

Ministère de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, Schéma directeur

d’aménagement urbain (SDAU) de la Baie Oued Eddahab, Horizon 2030.

140 141
 TABLE DES MATIÈRES

ÉDITORIAL 7
ARGUMENTAIRE DE L’ATELIER 9
SOMMAIRE 12
INTRODUCTION GÉNÉRALE 15
Problématique 18
Objectifs du travail 19
Méthodologie de travail 20
Structure de travail 24
LES DÉTERMINANTS DE L’AMÉNAGEMENT DE DAKHLA-EL ARGOUB 25
INTRODUCTION 26
I. UN ANCRAGE HISTORIQUE ANCESTRAL ET UNE NOUVELLE RECOMPOSITION TERRITORIALE
ET RÉGIONALE 29
1. Une histoire enracinée et d’une grande singularité par rapport aux autres régions
marocaines 29
2. Une position géographique hautement stratégique 31
3. Une reconfiguration spatiale consolidant davantage son ancrage humain ancien 32
II. UNE ZONE DOTÉE D’UN CADRE PHYSIQUE ET NATUREL SPÉCIFIQUE ET VULNÉRABLE À
PRÉSERVER 33
1. Une situation avantageuse entre 4 milieux géographiques diversifiés 33
2. Un climat singulier, sans concurrent 34
3. Une richesse naturelle et une biodiversité remarquable 35
4. Une zone fragile exposée à de nombreux risques 36
III. UNE POPULATION EN ÉVOLUTION SOUTENUE, MAIS AVEC UNE CONCENTRATION FORTE À
DAKHLA 39
1. Croissance démographique à haute vitesse 39
2. De grandes différences dans la structure de la population par âge et par sexe selon le milieu
de résidence 40
3. Des indices socio-économiques en nette amélioration 41
IV. UNE MULTITUDE DE PROJETS STRUCTURANTS CONCENTRÉS AUTOUR DE LA BAIE À
ÉCOSYSTÈME PARTICULIER 44
1. Un réseau routier étoffé et une offre de transport se consolidant dans le temps 44
2. Infrastructures terrestre, aérienne et maritime concentrées à Dakhla 45
3. Santé et enseignement : Des efforts considérables ont été déployés 45
4. Branchement aux réseaux divers en évolution 46
LES CONDITIONS D’AMÉNAGEMENT POUR UN ÉQUILIBRE TERRITORIAL 49
I. UNE ÉCONOMIE RÉGIONALE VARIÉE MAIS À FAIBLES RETOMBÉES LOCALES 51
1. La pêche, un secteur stratégique et locomotive de développement régional 51
2. Dakhla : de fortes potentialités aquacoles : un nouveau segment de développement
économique 52

142 143
 3. Une agriculture sous les caprices des aléas climatiques 53 2.6- Observatoire de l’environnement - Direction Régionale de l’Environnement - Région de Dakhla-
Oued Eddahab: le projet doit concilier entre économie et sauvegarde de l’environnement 99
3.1- Production végétale : Emergence de filières agricoles modernes 53
LE BIPÔLE TOURISTIQUE DAKHLA-EL ARGOUB : POUR L’INSTAURATION D’UNE NOUVELLE
3.2- Production animale : dominance de la filière cameline 55 DYNAMIQUE DANS LA BAIE DE OUED EDDAHAB 101
3.3- Valorisation des produits agricoles : facteur de promotion locale 56 1. Vision d’aménagement 103
4. Dakhla, une richesse naturelle et culturelle spectaculaire, favorable à tout projet touristique
écologique, balnéaire ou de désert
2. Propositions d’aménagement des sites d’intérêt touristique 104
57
2.1- Aménagement de la corniche de Dakhla et mise à niveau de toute la ville de Dakhla 105
4.1- Des potentialités naturelles uniques 57
2.2- Renforcement des centralités de Dakhla 105
4.2- Patrimoine culturel matériel et immatériel riche 57
2.3- Reconversion du port de Dakhla en port de plaisance 106
4.3- Infrastructure touristique de niche concentrée sur la baie 59
2.4- Aménagement des plages 106
4.4- Des Offres touristiques prometteuses à développer 61
II. UNE ARMATURE URBAINE MONOCÉPHALE, AVEC UNE FONCTIONNALITÉ SEGMENTAIRE 62 2.5- Aménagement et valorisation de la source Asmaa 106
1. Armature urbaine portée uniquement par Dakhla : locomotive du développement 62 2.6- Liaison maritime entre El Argoub et Dakhla 107
62 3. Proposition d’un circuit touristique 109
2. El Argoub, une opportunité pour répondre aux attentes de Dakhla
3. El Argoub et Dakhla : quelle articulation ? 63
PARTI, PRINCIPES D’AMENAGÉMENT & PROJET 111
1. Principes d’aménagement 113
III. UNE CONNECTIVITÉ FAIBLE ENTRE LES VILLES ET LES CENTRES 66
LE PROJET TOURISTIQUE DAKHLA-EL ARGOUB 71 2. Parti d’aménagement 113
3. Composition du projet 116
ANALYSE BENCHMARK 75
4. Les aspects d’accompagnement du projet 132
1- BENCHMARK AUTOUR DES STATIONS BALNEAIRES 78
5. Esquisse du Montage technico-financier du projet Azaiz Baie 135
1.1- LA STATION BALNÉAIRE AL GOUNA, EGYPTE 78
1.2- La station balnéaire Cancún, Mexique 80
CONCLUSION GENERALE 137
1.3- La Cove Rotana Resort- Émirats Arabes Unis 82
BIBLIOGRAPHIE 141
1.4- Baie de luštica - Monténégro 84
TABLE DES MATIÈRES 143
2- BENCHMARK AUTOUR DES PONTS SUR LA BAIE 86
2.1- Pont de Hangzhou en chine 86
2.2- Bay bridge à San Francisco 87
2.3- Pont de la Crimée 88 LISTE DES PLANS
2.4- Roosevelt Island et son pont, New York 89 Plan 1 : Trame bleue de la station touristique AZAIZ 119
A retenir de l'analyse BENCHMARK 90
Plan 2 : Trame Verte de la station touristique AZAIZ 121
VERS UNE VISION PARTAGÉE ET STRATÉGIQUE DU PROJET URBAIN 95
Plan 3 : Trame Grise de la station touristique AZAIZ 123
1. Les bases de notre vision pour le projet 97
2. La vision des acteurs locaux
Plan 4 : Trame rouge de la station touristique AZAIZ 125
98
Plan 5 : Trame orange de la station touristique AZAIZ 127
2.1- Centre Régional d’Investissement : Dakhla a besoin d’un nouvel regard et une approche fédératrice
de tout l’existant 98 Plan 6 : Plan de masse de la station touristique AZAIZ 128
2.2- Délégation Régionale du Tourisme: Diversification du produit touristique 98
2.3- Le Conseil Communal d’El Argoub : le tourisme pourrait être le secteur qui va fixer la population 98
2.4- Direction Régionale de l’Agriculture : deux actions majeures relatives à la valorisation des produits
locaux 99
2.5- Agence Urbaine : Diversification du produit touristique 99

144 145
 LISTE DES FIGURES
Fig. 1: Localisation de la zone d’étude 18 Fig. 38: Le téléphérique touristique entre l’île artificielle et les deux rives: traversée de 3mn 89
Fig. 2: Finalités majeures du travail 19 Fig. 39 : Les éléments du benchmark et les bonnes pratiques à utiliser dans notre projet 93
Fig. 3: Principes de base de notre méthodologie 20 Fig. 40: Scénarii de liaisons possibles 107
Fig. 4: Documentation analysée sur la zone d'étude 21 Fig. 41: Proposition du circuit touristique autour de la Baie Oued Eddahab 109
Fig. 5 : Travail de terrain, contacts avec les acteurs locaux et restitution des données collectées sur place 22 Fig. 42: Les principes d’aménagement de notre projet 113
Fig. 6 : Les trois finalités majeures déclinées du projet 23 Fig. 43: Concept de la coquille du projet 113
Fig. 7 : Déterminants et Conditions du développement pour l’élaboration de notre projet 24 Fig. 44: Esquisse du projet 115
Fig. 8 : Chronogramme du montage du projet 24 Fig. 45: 1ère variante du projet AZAIZ BAIE 115
Fig. 9 : Principales langues locales utilisées 31 Fig. 46: Variante finale du projet AZAIZ BAIE 115
Fig. 10 : Evolution de la population de Dakhla 39 Fig. 47: Trames des composantes urbaines et paysagères du projet proposé 116
Fig. 11 : Taux d'urbanisation des régions du Maroc 39 Fig. 48: Quatre principes de base pour notre projet 117
Fig. 12 : Pyramides des âges 40 Fig. 49: Objectifs de la trame bleue 119
Fig. 13 : Rapport de masculinité à El Argoub 41 Fig. 50: Objectifs de la trame verte 121
Fig. 14: Taux d’activité 42 Fig. 51: Objectifs de la trame grise 123
Fig. 15: Taux du chômage 42 Fig. 52: Objectifs de la trame rouge 125
Fig. 16 : Branches industrielles liées à la Pêche Maritime 52 Fig. 53: Objectifs de la trame orange 127
Fig. 17 : Type de production de la filière végétale dans la compagne agricole 2019-2020 54 Fig. 54: Vue aérienne sur le projet : AZAIZ Baie 129
Fig. 18 : Performances de la filière cameline 55
Fig. 19: Valorisation des produits agricoles 56
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Les grandes voies du commerce transsaharien au XIXe siècle 29
Fig. 20 : Evolution de la capacité litière 59
Carte 2 : Tribus de la Région Dakhla-Oued Eddahab 30
Fig. 21 : Extrait du PA du Grand Dakhla 63
Carte 3 : Principales tribus du Sahara marocain 30
Fig. 22: La composition spatiale du Grand Dakhla 67
Fig. 23: Les déterminants du choix des cas d’étude 77 Carte 4 : Découpage administratif de la Région de Dakhla-Oued Eddahab 32
Carte 5 : Milieux géographiques du Grand Dakhla 33
Fig. 24 : Construction de la station balnéaire d’El Gouna sur un terrain désertique 78
78 Carte 6 : Climat du Sahara marocain 34
Fig. 25 : Composition et accessibilité
Carte 7 : Carrières à Dakhla-Oued Eddahab 38
Fig. 26 : Master plan d’El Gouna 79
Cartes 8: Récapitulatif des principaux indicateurs socio-démographiques 42
Fig. 27 : Les points forts de la station d’El Gouna 79
Fig. 28 : Trône du serpent en 1970, 1972, 1978 et 2006 80 Carte 9 : Equipements et infrastructures de la province d'Oued Eddahab 44
Fig. 29 : Vue 3D du projet Cancun au Mexique 81 Carte 10 : Production halieutique dans la province d'Oued Eddahab 51
Carte 11 : Les espaces aquacoles dans le Grand Dakhla 53
Fig. 30 : Le Master plan de la station de Rotana Resort 82
Carte 12 : Répartition des serres dans le Grand Dakhla 54
Fig. 31 : La station de Rotana Resort 83
Carte 13: L’offre touristique de la région Dakhla Oued Eddahab 58
Fig. 32: La station de Lustica Bay a Monténégro 84
Carte 14 : Infrastructure hôtelière au sein de la baie d’Oued Eddahab 60
Fig. 33 : Le master plan de la station de Lustica Bay a Monténégro 85
Fig. 34: Ile artificielle du pont 86 Carte 15: Equipements existants et projetés à El Argoub 65
Fig. 35: Bay Bridge 87 Carte 16 : Équipements et infrastructures de la province d'Oued Eddahab 68
Fig. 36: Pont de la Crimée 88 Carte 17: Situation géographique du Grand Dakhla 69
Fig. 37: Ile de Roosevelt (Roosevelt Island) et son pont 89 Carte 18 : Schéma d'orientation d'aménagement de la baie Oued Eddahab 104
Carte 19 : Propositions d’aménagement des sites d’intérêt touristique 108
146 147
 Etudiants du S4/MASTER 2020-2021, ayant
participé à l’atelier :

Sara Thoraya Jihane

ABDELKHABIR BENABIDIBA BENSOUDA KORACHI

Sihame Zakaria Meryem

BOUBEKRAOUI BOUKABOU CHERKAOUI

Batoul Hasna Houda

EDDOUBI EL QUOTBI NKHILI

Wissal Omar
FALOU SEKAK
148 149
150 151
 Avenue Allal El Fassi B.P 6215, Rabat - MAROC
Tel.: 212 0537 771624 • Fax: 212 0537 775009
www.inau.ac.ma

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