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Appel de Kinshasa pour la sauvegarde et la valorisation du

Patrimoine culturel matériel et immatériel

Rappelant que le patrimoine culturel dans ses dimensions matérielle et immatérielle contribue
fortement au développement économique et social de la société,

Nous, réunis à Kinshasa, au Centre Wallonie-Bruxelles, du 22 au 25 octobre 2013, à l’occasion de la


Table ronde sur la Place du patrimoine culturel matériel et immatériel de la République Démocratique du Congo sur
les Listes du Patrimoine mondial de l'UNESCO, à l'initiative de la Commission nationale de la République
Démocratique du Congo pour l'UNESCO et de la Commission belge francophone et germanophone
pour l'UNESCO, avec l'appui de l'Institut des Musées nationaux du Congo (IMNC),

Saluons :

- l'établissement, à la suite du décret n° 13/014 du 19 avril 2013, d'une Commission de classement des biens

culturels signé par le Ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts suivant son adoption en Conseil

des Ministres, commission chargée de donner ses avis conformément à l'ordonnance-loi n° 71-016 du 15

mars 1971 relative à la protection des biens culturels ;

- la présentation de l'Avant-Projet Global intitulé "Inventaire, Sauvegarde et Promotion du Patrimoine culturel

matériel et immatériel de la République Démocratique du Congo" ;

- le lancement d'un Master en conservation et restauration organisé conjointement par l'Académie des

Beaux-Arts de Kinshasa et l'Ecole nationale supérieure des arts visuels ENSAV-La Cambre à

Bruxelles, soutenu par Wallonie-Bruxelles international (WBI),

Encourageons les Autorités et institutions compétentes :

- à transcrire dans la législation de la République Démocratique du Congo les lois, décrets et


ordonnances nécessaires à l'application de la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel, et de la Convention de l’UNESCO de 2003 pour
la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;

- à établir ou actualiser des listes nationales de biens culturels matériels et immatériels à classer
impérativement en raison de leur valeur pour la République Démocratique du Congo ;

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- à documenter en priorité les biens qui demandent une sauvegarde urgente ;

- à fixer un calendrier de classement ;


- à doter les institutions et organes en charge de la documentation et du classement de moyens
nécessaires pour accomplir leur tâche, notamment à travers l'établissement d'un Fonds

d'enrichissement des collections ;


- à développer des programmes de formation en matière de conservation, restauration et gestion du
patrimoine culturel ;

- à établir des plans de gestion et de valorisation des biens patrimoniaux classés ;


- à inscrire leurs démarches en collaboration avec les institutions régionales et internationales
compétentes en la matière.

En foi de quoi, nous encourageons les responsables du patrimoine en République Démocratique du


Congo à choisir parmi les biens classés ceux qui présentent une "valeur universelle exceptionnelle"

selon les critères de l'UNESCO et qui seraient susceptibles d'être retenus sur la Liste du Patrimoine
mondial de l'UNESCO.

L'Assemblée s'est attachée à réexaminer la liste indicative des sites culturels élaborée précédemment
(en juin 2005 et juillet 2010) par l'Institut des Musées nationaux du Congo. Elle a ainsi identifié cinq
biens culturels considérés comme prioritaires et bénéficiant déjà d'une documentation scientifique
assez aboutie et actualisée.
Ces cinq biens sont :
- le complexe du massif de Lovo et les annexes comprenant, entre autres, les grottes de Ndimba et de
Ngovo (dans la Province du Bas-Congo),
- le site d'Ishango (dans la Province du Nord Kivu),
- la cité de Niangara avec, entre autres, son tribunal (dans la Province orientale),
- le village artistique de Mushenge, capitale du royaume Kuba (dans la Province du Kasaï Occidental),
- la ville de Kasongo/Tongoni (« Route orientale des esclaves », dans la Province du Maniema).

Pour le patrimoine culturel immatériel, une fois la commission de classement et les lois, décrets et
ordonnances y afférents définis et établis, en fonction d'une première liste nationale d'éléments du
patrimoine immatériel à classer, proposition a été faite de classer au niveau national la rumba, puis de

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préparer une candidature régionale (RDC, Congo Brazzaville et Angola) et si possible inter-régionale

(Cuba, les Caraïbes et l'Amérique latine) à présenter à l'UNESCO.

Appel lancé à Kinshasa à l'Institut des Musées nationaux du Congo le 25 octobre 2013 par les

participants à la Table ronde sur la Place du patrimoine culturel matériel et immatériel de la


République Démocratique du Congo sur les Listes du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

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